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Alors que les députés ont voté le projet de loi sur l'augmentation des droits universitaires,
la manifestation à Londres a de nouveau pris un tour violent. La voiture du prince Charles
et son épouse Camilla a notamment été prise d'assaut(cuộc ẩu đả) alors qu'ils se rendaient
au théâtre au centre-ville. Cela fait déjà un mois que la tension monte autour de la
question universitaire. Une trentaine de campus, dans toute l'Angleterre, sont touchés par
des mouvements spontanés d'occupation partielle(phần,bộ phận). L'illustre Noam
Chomsky est même venu apporter son soutien à l'occupation ce Cambridge. La mise à sac
(sự cướp phá), le 10 novembre, par des étudiants radicaux du siège du Parti conservateur
à Londres avait été le premier signal d'alarme pour le gouvernement.
La loi à l'origine du mécontentement porte d'ici 2012 le plafond des droits universitaires
en Angleterre de 3290 livres (3915 euros) par an à 6000 livres, et dans des "circonstances
exceptionnelles" à 9000 livres. Sauf que la grande majorité des universités vont
probablement faire payer 9000 (10 600 euros), prévoit le Higher Education Policy
Institute.
"C'est quand même un cabinet de 18 millionnaires, qui ont tous reçu une éducation
gratuite, qui est en train de nous dire que l'on va devoir payer pour notre éducation de
notre propre poche !", s'indigne Michael Chessum, étudiant d'histoire et co-fondateur du
mouvement National Campaign against Fees and Cuts. Il s'agit d'une réforme néo-libérale
visant à privatiser(tư nhân hóa) et introduire le marché dans l'université". Et cette hausse
des frais "va inévitablement dissuader(can ngăn, ngăn cản) les familles les plus pauvres
d'envoyer leurs enfants à l'université", avertit Lawrence Black, professeur d'histoire à
l'université de Durham. "Or sans diplôme supérieur, les jeunes ne peuvent guère espérer
mieux que des petits boulots mal payés, renchérit Robi Morder, président du GERME.
Cela représente un énorme recul dans le processus de démocratisation qui s'était amorcé
(khởi đầu, khơi mào)dans les années 1980".
Ce n'est pourtant pas la première fois que le gouvernement s'en prend aux frais
universitaires. "En 2004, il avait augmenté le plafond des droits à 3000 livres par an, sans
susciter(gợi lên) de grosses protestations(sự phản kháng, sự kháng nghị)", rappelle
Lawrence Black. Qu'est ce qui pousse, alors, les étudiants à sortir manifester en masse
cette fois ? "Nous avons le sentiment que le processus démocratique a failli(phá sản)",
explique Michael Chessum. Avant d'entrer au gouvernement, les Libéraux Démocrates
avaient juré qu'ils s'opposeraient à la hausse des frais universitaires, ce qui leur avait
permis de rafler(cuỗm, vơ) près de la moitié du vote étudiant. "Alors qu'ils ont renié(chối,
không thừa nhận, từ bỏ) cette promesse, on n'a pas d'autre choix que de descendre dans la
rue", affirme le militant.
Par ailleurs, "la gestion brutale(tàn nhẫn, hung tợn) des manifestations par la police
depuis trois semaines a aussi contribué à radicaliser le mouvement", poursuit le militant.
La tactique dite du "kettling" qui consiste à contenir les manifestants dans une zone a
soulevé de vives critiques, alors que des milliers de personnes se sont retrouvées
piégées(đánh bẫy,đặt mìn) pendant des heures dans le froid. "C'est donc aussi pour
défendre notre droit de manifester que l'on sort dans la rue".
Signe de la radicalisation du mouvement, le président du NUS, principal syndicat des
étudiants, s'est littéralement(đúng từng chữ) excusé fin novembre de ne pas avoir
suffisamment appuyé le mouvement. "Pendant trop longtemps le NUS a été trop prudent
et trop mou dans son soutien pour ce type d'activisme(chủ nghĩa tích cực)", a-t-il déclaré
devant des étudiants qui occupaient la University College of London.
Il ne reste plus aux étudiants qu'à rallier(tập hợp) le reste de la population à la cause.
Après tout, personne n'est épargné par le programme d'austérité(sự khắc khổ)
drastique(xổ, tẩy mạnh, biện pháp hà khắc) dévoilé(bỏ màn bao phủ, khám phá ra,vạch
trần) par le gouvernement conservateur le 20 octobre. "Le mouvement étudiant doit servir
de catalyseur(chất xúc tác) pour le mouvement national", affirme Micahel Chessum. Mais
ce n'est pas gagné. "Les mouvements syndicaux ont connu de lourdes défaites sous
Thatcher, rappelle Robi Morder. Ca laisse des traces." Ainsi, les Britanniques semblent
plutôt résignés(cam chịu, nhẫn nhục) face à la cure d'austérité qui se prépare.
"Malheureusement, le gouvernement a gagné l'argument politique, regrette Lawrence
Black. Il a réussi à faire croire à la population que les problèmes du pays viennent de
l'excès de dépenses publiques et à faire oublier le rôle du renflouement(sự trục vớt, sự
cứu trợ) (renflouer) des banques dans le creusement(sự đào sâu)(creuser) de la dette."
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Météo-France prévoit un nouvel épisode neigeux dans la soirée de jeudi © Xavier Leoty /
Sud-Ouest
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Source AFP
Sept départements de Champagne-Ardennes et de Lorraine ont été placés en vigilance
orange en raison de chutes de neige et de verglas(váng băng) attendues jeudi, alors que
l'Ile-de-France devrait être également touchée dans une moindre mesure par la neige, a
annoncé, mercredi, Météo-France. Selon son bulletin, Météo-France annonce à partir de
14 heures jeudi un "épisode neigeux notable débutant sur les Ardennes et s'étendant(mở
rộng,giang ra,duỗi, phan loãng) à la Lorraine et à l'est de la Champagne dans un premier
temps". La fin de l'alerte(nhanh nhẹn,hoạt bát) est prévue au plus tôt vendredi à 7 heures.
La perturbation(sự rối loạn) neigeuse attendue jeudi en début de soirée sur l'Ile-de-France
devrait, quant à elle, être plus modérée(làm dịu bớt) et donner en moyenne "2 à 4
centimètres" de neige, localement "6 à 7 centimètres", soit des quantités bien
inférieures(dưới,thấp kém,nhỏ hơn) à celles enregistrées la semaine dernière. Des chutes
de neige ou du verglas dans des proportions(tỷ lệ,quy mô,phạm vi) importantes sont
attendus dans l'Est jeudi dans la journée, selon le CRIR. Les conditions de circulation
peuvent devenir rapidement très difficiles sur l'ensemble du réseau, quelques dégâts(thiệt
hại) peuvent affecter les réseaux de distribution d'électricité et de téléphone et les risques
d'accident sont accrus.
"Situation tendue"
Selon son bulletin, Météo France annonce à partir de 14H00 jeudi un "épisode neigeux
notable débutant sur les Ardennes et s'étendant à la Lorraine et l'est de la Champagne
dans un premier temps". La fin de l'alerte est prévue au plus tôt vendredi à 07H00.
Des chutes de neige ou du verglas dans des proportions importantes sont attendus dans
l'est jeudi dans la journée, selon le CRIR. Les conditions de circulation peuvent devenir
rapidement très difficiles sur l'ensemble du réseau, quelques dégâts peuvent affecter les
réseaux de distribution d'électricité et de téléphone et les risques d'accident sont accrus.
Cette nouvelle vague de froid intervient alors que les stocks français de sel de
déneigement(sự dọn tuyết) sont en situation de "tension extrême", selon l'Association
pour le sel au service de la viabilité hivernale (Asselvia), qui regroupe la majorité des
fournisseurs.
"La situation est très tendue, on ne peut pas servir l'ensemble de la demande du marché",
a déclaré mercredi à l'AFP Gaël Chapleau, président de l'Asselvia, soulignant que l'hiver
"très précoce" avait entraîné une demande "très forte", notamment en région parisienne.
De son côté la Fédération patronale des entreprises de transport et logistique de France
(TLF) a réclamé d'être systématiquement intégrée aux cellules de crise (PC de défense et
PC zonal) et informée en amont de(ở thượng lưu,ở phía trên) la publication des arrêtés de
circulation.
Ce dispositif existe déjà en Rhône-Alpes et en Lorraine depuis cette année, selon TLF.
Le Premier ministre, François Fillon, a décrété(ra sắc lệnh) la mobilisation des services
publics pour la fin de semaine, en raison du début des vacances de Noël, afin de prévenir
une nouvelle pagaille (sự lộn xộn) due à la neige, comme celle qui avait bloqué des
milliers d'automobilistes les 8 et 9 décembre.
Des milliers de "naufragés(sự chìm,sự suy sụp) de la route" avaient dû être hébergés dans
des centres d'accueil, des centres commerciaux, les aéroports ou encore dans leurs
entreprises autour de Paris, en région lyonnaise et dans l'ouest de la France. Les très
nombreux automobilistes et routiers coincés(làm kẹt,hãm,làm cho bó tay) avaient
dénoncé un manque de préparation du gouvernement, alors que les syndicats de
l'Equipement pointaient du doigt le "démantèlement des services de l'Etat".
Une chose est certaine : la croissance mondiale devrait ralentir en 2011 © Michel Euler /
Sipa
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• La course au "chèque-bébé"
Après une année 2009 en "chute libre" pour l'économie mondiale, les deux premiers
trimestres de 2010 auront été marqués par une reprise faible mais réelle de l'activité,
notamment grâce à l'activisme des politiques économiques. Mais si les différents plans de
relance ont enrayé(lăm tắc,dập tắt,mở luống cày) le cycle dépressif, ce fut au prix d'une
forte dégradation des finances publiques. Dans la zone euro, le déficit public a augmenté
de 5,7 points du PIB entre 2007 et 2010 et la dette publique brute est passée de 66 points
de PIB à presque 85. Aux États-Unis, le déficit public a augmenté de 8 points de PIB, et
la dette de 25. Ces chiffres vertigineux(làm chóng mặt) ont logiquement entraîné des
politiques d'assainissement(làm cho hết độc,làm cho lành mạnh) drastique(biện pháp hà
khắc,xô, đẩy mạnh) qui, selon les prévisions des différentes institutions financières, ne
seront pas sans conséquence en 2011.
Après le sursaut de 2010, la croissance mondiale devrait donc ralentir en 2011, retombant
à un taux situé entre 3,1 % et 4,2 %, selon les estimations. Dans les pays développés, tous
engagés dans le redressement(dựng lại,dựng đứng lên) de leurs finances publiques, la
croissance devrait se tasser, passant sous la barre des 2 %, à 1,8 % en moyenne. Selon
l'analyse du Fonds monétaire international, "la simultanéité(tính đồng thời hóa) de la
mise en oeuvre" de ces politiques restrictives(thu hẹp,hạn chế) "aura un impact récessif
puissant". La zone euro devrait connaître une croissance aux alentours(miền xung quanh,
miền phụ cận) de 1,5 %, tout comme le Japon, contre 2,3 % aux États-Unis et 2,7 %
prévus au Canada.
La crise de la dette souveraine de la zone euro n'en finit plus de plomber(niêm chìm,buộc
chì vào) les marchés financiers. Ni les politiques d'austérité(sự khắc khổ) engagées ni la
création du Fonds européen de stabilité financière n'auront rassuré. Après la Grèce et
l'Irlande, c'est au tour du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie, mais aussi de la France, pour
les plus pessimistes, d'inquiéter les marchés par le poids de leur dette. Les craintes
s'accompagnent, pour certains pays, notamment l'Irlande, d'une inquiétude sur la situation
des banques commerciales et de l'éclatement(sự nổ,sự tan vỡ) d'une bulle immobilière,
comme en Espagne.
Pour de nombreux analystes, les plans de rigueur des pays développés ont pourtant été
engagés trop tôt. Ils freinent l'activité alors même que "la crise n'est pas finie", rappelle
l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Avec une croissance
molle et des taux de chômage qui ont tendance à se stabiliser, mais restent très élevés,
combinés à des taux d'intérêt, qui, étant déjà au plus bas, ne pourront servir à relancer la
consommation, les pays développés vivront donc en 2011 dans la hantise d'un début de
déflation. Le FMI note malgré tout que, sur le long terme, "le désendettement peut faire
progresser la production en faisant baisser les taux d'intérêt réels et en permettant de
réduire les impôts".
Dans les économies émergentes(ló,nhô lên) aussi, la croissance devrait se tasser, passant
de 3,1 % en moyenne à 2,8 %. Mais les performances de ces pays sont beaucoup plus
hétérogènes(không đồng chất,không thuần nhất). La Chine, l'Inde, l'Indonésie et le Brésil
s'en sortent mieux grâce, notamment, au développement de leur marché intérieur et à
d'importants plans de relance. Sans compter le Japon, l'Asie pourra, par exemple,
tabler(căn cứ vào, dựa vào) sur une croissance de 8,4 % en moyenne. Ainsi, à
l'inverse(nghịch đảo) des pays les plus développés, ils vivront dans la crainte de
l'afflux(sự chảy dồn) d'investisseurs spéculatifs(tư biện,đầu cơ) et d'un phénomène
d'inflation. Pour les analystes de la banque Pictet, cela ne fait aucun doute : "Le thème de
l'inflation rythmera les anticipations(sự trả tiền trước hạn) économiques et les
fluctuations(sự dao động) des marchés financiers au cours de 2011."
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Après des mois de stagnation, l'inflation s'est réveillée fin 2010, en France comme en
Europe. Les prix à la consommation dans l'Hexagone ont augmenté de 1,8% sur un an en
décembre. En moyenne, sur l'ensemble de l'année, l'inflation devrait atteindre 1,5% après
1% en 2009.
La hausse des prix à la consommation constatée en 2010 s'explique pour moitié par la
poussée des prix de l'énergie, notamment du pétrole. Le baril(thùng) de brut est en effet
passé d'environ 70 dollars à près de 100 dollars au cours des trois derniers mois. Pour les
Français qui se chauffent au gaz ou qui achètent de l'essence pour leur voiture, cette
flambée (cháy sáng, bốc cháy)des prix de l'énergie grève le porte-monnaie.
Les deux autres postes qui ont tiré les prix à la hausse l'an passé sont le logement et les
transports. Là aussi, il s'agit de dépenses incompressibles(không kìm nén được) pour les
ménages. Mauvaise nouvelle: selon la majorité des économistes, la montée des prix à la
consommation devrait se poursuivre en 2011. BNP Paribas prévoit une inflation de 1,7%,
HSBC France de 1,6%, Natixis et le CPE de 1,5%.
D'abord, parce que la flambée des cours de matières premières agricoles n'a pas encore
été répercutée(dội lại) sur les prix des produits alimentaires. Ensuite, parce que même si
l'élan(đà để nhảy, sự vươn lên) haussier s'essouffle, le prix du pétrole devrait rester à un
niveau élevé situé entre 80 et 90 dollars le baril. La hausse du coût du carburant à la
pompe n'est donc pas finie. Enfin, parce le début de l'année est marqué par une série de
renchérissement de tarifs (électricité, primes d'assurance, abonnements télécoms,
consultation chez le médecin, etc.).
Or ces hausses de prix ne seront pas compensées par les salaires. La hausse de l'indice du
salaire mensuel de base (SMB) en 2010 est à un niveau proche de l'inflation. Ce qui
signifie que le gain de pouvoir d'achat des salariés est quasiment(gần như) nul. En 2011,
les entreprises ne seront pas plus généreuses. Les cabinets de consultants spécialisés dans
l'analyse des politiques salariales des sociétés estiment que les budgets consacrés aux
augmentations vont rester historiquement faible.
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Depuis plus d'une semaine, les noms des trois cadres de Renault circulent abondamment
dans la presse. Ces derniers sont suspectés par le groupe d'avoir diffusé à l'extérieur des
informations concernant la stratégie du groupe. Ils ont été entendus mardi par leur
direction pour des entretiens préalables à leur licenciement. Est-ce une judicieuse ligne de
défense, ou la démonstration de leur intégrité ? Toujours est-il que tous trois démentent
catégoriquement les accusations qui les visent. Le plus haut placé d'entre eux, membre du
comité de direction de Renault, Michel Balthazard "réfute totalement" ces accusations.
Tout comme Bertrand Rochette, qui dit vivre "un vrai cauchemar". De son côté, Matthieu
Tenenbaum, le directeur de programme adjoint du véhicule électrique, a indiqué par la
voix de son avocat attendre "que lui soient exposés les faits qu'on lui reproche". Selon
son avocat, seule une "lettre anonyme au conditionnel" serait à l'origine des accusations
contre lui...
Renault pourrait-il donc s'être trompé en accusant ses trois cadres ? Seule la justice
pourra le déterminer. Mais ce qui est sûr c'est que Renault joue la prudence. Le groupe
vient de porter plainte contre X. Une pratique plutôt fréquente dans ce type d'affaires où
le commanditaire reste souvent inconnu, mais qui peut aussi attester de la crainte du
groupe de se faire attaquer pour dénonciation calomnieuse. Autre flou de cette affaire, les
motifs de la plainte, qui ne pouvaient être plus larges. Comme si Renault ne savait
toujours pas de quoi il était victime, il a déposé une plainte pour "espionnage industriel",
"corruption", "abus de confiance", "vol et recel commis en bande organisée".
Très vite, la piste chinoise a été évoquée dans la presse. Le Figaro notamment a révélé en
début de semaine que d'importantes sommes avaient été déposées sur les comptes de
deux des trois cadres incriminés en provenance d'une grande société chinoise de
distribution d'électricité. Mais ces accusations n'ont pas été reprises par Renault qui pour
l'heure se garde bien de corroborer cette piste. L'entreprise, qui espère profiter de
l'explosion du marché automobile en Chine, n'y a pas intérêt. La plainte qu'elle a déposée
vise simplement la "fourniture d'éléments intéressant le secret économique français à une
puissance étrangère" qui n'est pas nommée, le constructeur citant seulement des
"personnes morales de droit privé", a indiqué Jean-Claude Marin, le procureur, en marge
d'une conférence de presse ce jeudi soir.
L'évocation récurrente d'une "piste chinoise" irrite Pékin au plus point, qui a jugé ces
accusations "totalement sans fondement, irresponsables et inacceptables". Pour éviter une
querelle diplomatique avec la Chine, le gouvernement français joue lui aussi la prudence.
Le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement François Baroin a rappelé mardi
qu'"il n'y avait pas d'accusation officielle de la France et du gouvernement français à
l'égard d'aucun pays aujourd'hui". Mercredi, Christine Lagarde a renchérit, en jugeant
"hors de propos" de spéculer sur le pays qui pourrait être derrière cette affaire.
Depuis le début de l'affaire, Renault s'est voulu très discret quant au contenu des
informations volées. Quoi de plus logique si elles sont stratégiques. Le problème,
justement, c'est que leur caractère ultra-sensible n'est plus aussi évident. Alors que
Renault admet enquêter sur l'affaire depuis plusieurs mois, le groupe semble incapable de
préciser le type d'informations qui lui ont été dérobées. A priori, cela concerne la voiture
électrique. Mais ces informations sont-elles vraiment sensibles ? Oui, répondait Renault
la semaine dernière, estimant qu'il s'agissait d'"actifs stratégiques" et que les faits
incriminés étaient "très graves". Quelques jours plus tard, dans une interview au Monde,
Patrick Pélata, le numéro deux du groupe, dédramatise pourtant la situation. Il assure
qu'"aucune pépite technologique" n'a pu filtrer. Seules des informations sur l'architecture
des véhicules électriques, les coûts et le modèle économique du programme ont pu fuiter.
Mais là encore, toutes ces informations restent au conditionnel.
Pour l'heure, Renault n'a communiqué aucune information sur les pots de vin éventuels
qu'auraient pu toucher les espions. Mais selon le Figaro de lundi, une société chinoise
aurait alimenté des comptes ouverts en Suisse et au Liechtenstein par deux des trois
cadres supérieurs de Renault mis en cause. 130.000 et 500.000 euros auraient été
découverts sur ces comptes. Si ces sommes correspondent vraiment à ce qui a été touché
par les cadres incriminés, cela paraît relativement faible étant donné leur position
hiérarchique, et le salaire qui doit aller avec. Encore une question qui jette le trouble.