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BRÉAL
Titres disponibles en première année dans la filière MPSI... LES NOUVEAUX

Précis
Précis
En Physique En Mathématiques
Optique MPSI-PCSI-PTSI Analyse MPSI
Mécanique MPSI Algèbre et géométrie MPSI
Électrocinétique MPSI
Livres d’exercices
Électromagnétisme MPSI
Mathématiques MPSI
Thermodynamique MPSI

LES NOUVEAUX
Physique MPSI
En Chimie
Chimie MPSI
B R É A L

MPSI
LES NOUVEAUX
Physique
Précis B R É A L

Exercices
Exercices
Une collection tenant compte de vos besoins et de vos
contraintes, conçue pour s’entraîner efficacement et
progresser tout au long de l’année.

➜ Des exercices variés, classés par thème et de difficulté progressive,


couvrent la totalité du programme.
➜ Des solutions entièrement rédigées détaillent l’ensemble des
méthodes et des raisonnements à connaître en première année.
Énoncés
MPSI
➜ De nombreux commentaires enrichissent les corrigés d’astuces,
de conseils et d’explications supplémentaires.

Les Nouveaux Précis Bréal sont la collection de référence pour Physique Solutions J . B E R G U A • P. G O U L L E Y
D. NESSI
réussir sa prépa et intégrer une grande école d’ingénieurs.
Commentaires

Réf. : 209. 0354


ISBN : 2 84291 961 0
9:HSMIOC=^V^[VU: Tout le nouveau programme
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LES NOUVEAUX

Précis B R É A L

Physique
MPSI
J. B E R G UA • P. G O U L L E Y • D. N E S S I
Professeurs en classes préparatoires scientifiques
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LES NOUVEAUX

Précis
B R É A L
Titres disponibles dans la filière MPSI

Mathématiques 1re année


■ Analyse MPSI

■ Algèbre et géométrie MPSI

Physique 1re année


■ Mécanique MPSI

■ Électromagnétisme MPSI

■ Électrocinétique MPSI

■ Optique MPSI - PCSI - PTSI

■ Thermodynamique MPSI

Chimie 1re année


■ Chimie MPSI

Exercices 1re année


■ Mathématiques MPSI

■ Physique MPSI

Maquette : Joëlle Parreau.


Couverture : Sophie Martinet.
Réalisation : Alpha-Edit.

© Bréal 2003
Toute reproduction même partielle interdite.
Dépôt légal : août 2003.
ISBN 978 2 84291 961 0
ref : 209 0354 - e-sbn : 978 2 7495 2038 4
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Avant-propos

L es Nouveaux Précis Bréal sont conçus pour apporter aux étudiants des classes préparatoires
une aide efficace dans leur travail.
Ils ont pour objectif de dégager, à travers des énoncés variés et classiques, les méthodes qui
permettent la construction progressive et raisonnée de la solution d’un exercice ou d’un
problème. C’est pourquoi il est souhaitable de les utiliser tout au long de l’année, parallèlement à
l’acquisition des connaissances.
Les exercices proposés ont été sélectionnés pour leur représentativité : ils permettent de présenter
l’ensemble des méthodes et des raisonnements qui, une fois assimilés, doivent permettre de
résoudre, sans trop de difficultés, des exercices analogues.

Ce volume traite l’ensemble du programme de physique de première année MPSI.


Chaque chapitre propose une série d’exercices structurés dont la solution est très détaillée,
suivis de quelques exercices corrigés de réinvestissement.
Chaque exercice de la première catégorie est caractérisé par :
■ un énoncé constitué de questions progressives ;
■ « Ce qu’il faut savoir » : la liste des connaissances – en physique (« Points de cours ») et
parfois en mathématiques (« Outils mathématiques ») – nécessaires pour traiter l’exercice ;
■ « Ce qu’il faut comprendre » : l’analyse qui propose brièvement les chemins à suivre pour
répondre efficacement aux questions posées. C’est un moment essentiel dans la recherche de
la solution : assez brève, l’analyse doit précéder la mise en œuvre des calculs. Il nous paraît
très important que la recherche de la solution passe systématiquement par cette étape. Il n’y
a rien de plus stérile que de se lancer dans les calculs sans savoir de façon précise dans quel
but ils sont entrepris…
■ la solution proprement dite dans laquelle sont souvent rappelés et développés quelques
« Points cours » dont une bonne compréhension est indispensable. Des « Points méthodes »
(sur fond grisé) permettent d’affiner la réflexion : il s’agit soit de mises en garde afin d’éviter
une erreur fréquente de raisonnement, soit le plus souvent d’explications supplémentaires
justifiant le choix d’un théorème ou la pertinence d’un raisonnement. Des « commentaires »
conduisent à une discussion des résultats obtenus et à une vérification de leur cohérence
(recherche de cas ou de valeurs limites, approches différentes pouvant donner un autre
éclairage…). Ces commentaires jouent un rôle comparable à l’analyse, mais cette fois après
le développement des calculs : c’est une forme de contrôle des résultats obtenus.

Analyse et discussion, qui sont finalement les deux points les plus importants pour le physicien,
sont aussi sans doute les étapes les plus difficiles à mettre en œuvre, mais leur bonne prise en
compte facilitera considérablement la construction d’une solution structurée (et exacte…) de
chaque exercice.

Nous espérons que cet ouvrage aidera les étudiants dans cette voie, dans la perspective d’une
réussite aux concours. Nous accueillerons avec reconnaissance les remarques et les critiques des
lecteurs, qui peuvent nous être adressées par courrier électronique à l’adresse suivante :
infos@editions-breal.fr.
Les auteurs
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Sommaire

Mémento de mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

PARTIE 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Chapitre 1 Mécanique 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
• Exercices avec solution détaillée
101. Risque de collision au freinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
102. Projectile soumis au frottement de l’air. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
103. Deux mouvements sur la même trajectoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
104. Pendule simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
105. Pendule dont le fil casse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
106. Enroulement d’un fil sur un cylindre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
107. Anneau coulissant sur un cercle. Analyse de portraits de phase . . . . . . . . . . . . . . . 48
• Exercices corrigés
108. Ralentissement d’une voiture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
109. Mouvement sur un axe dans un champ gravitationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
110. Particule dans une cuvette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Chapitre 2 Électrocinétique 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
A - RÉGIME CONTINU
• Exercices avec solution détaillée
201. Intensité dans une branche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
202. Association en parallèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
203. Circuit actif réductible à une résistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
204. Résistances équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
• Exercices corrigés
205. Générateurs ou récepteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
206. Voie électrifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
B - RÉGIME TRANSITOIRE
• Exercices avec solution détaillée
211. Bilan d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
212. Conditions initiales – conditions d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
213. Deux bobines en parallèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
214. Circuit LC réel en signaux carrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
• Exercices corrigés
215. Simulation de résistance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
216. Attaque par un générateur à caractéristique rectangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

Chapitre 3 Optique géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125


• Exercices avec solution détaillée
301. Prisme à réflexion totale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
302. Doubleur de focale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

4 MPSI
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303. Association de deux lentilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131


304. Miroir équivalent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
• Exercices corrigés
305. Viseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
306. Association de deux miroirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
307. « Mise au point » pour un objectif photographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
308. Étude sommaire d’un microscope. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

PARTIE 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157

Chapitre 4 Électrocinétique 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159

A - RÉGIME SINUSOÏDAL
• Exercices avec solution détaillée
401. Générateur sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
402. Circuit RLC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
403. Sonde adaptée pour oscilloscope. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
404. Fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
405. Adaptation d’impédance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
• Exercices corrigés
406. Deux branches en parallèle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
407. Puissance consommée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
B - FILTRES ACTIFS ET AUTRES CIRCUITS AVEC AMPLIFICATEUR OPÉRATIONNEL
• Exercices avec solution détaillée
411. Filtre de Butterworth. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
412. Amplificateur différentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
413. Simulation d’une inductance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
414. Condition de fonctionnement d’un filtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
• Exercices corrigés
415. Filtre « entièrement » réglable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
416. Dérivateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

Chapitre 5 Mécanique 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233

A - OSCILLATEURS
• Exercices avec solution détaillée
501. Association de deux ressorts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
502. Décollement d’une masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
503. Oscillateur harmonique amorti : temps de réponse – Sélectivité . . . . . . . . . . . . . . . 240
• Exercices corrigés
504. Vibrographe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
505. Pendule « amorti » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250

Sommaire 5
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B - FORCES CENTRALES ET SYSTÈMES DE DEUX POINTS MATÉRIELS


• Exercices avec solution détaillée
511. Demi-ellipse dite de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
512. Écart à la satellisation sur orbite circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
513. Comète quasi-parabolique de 1843 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
514. Trajectoires de météorites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
515. Étoile double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
516. Conditions de satellisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
517. Autre présentation du mouvement newtonien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
• Exercices corrigés
518. Interaction coulombienne répulsive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282
519. Météore traversant un nuage peu dense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
520. Marées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
C - CHANGEMENTS DE RÉFÉRENTIELS
• Exercices avec solution détaillée
521. Rebond d’une balle sur un obstacle en mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
522. Traversée d’une rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302
523. Traversée d’une rivière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305
524. Roulement sans glissement d’une roue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
525. Courses poursuites : « les quatre mouches » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
526. Gerbe de feu d’artifice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
527. Verticale apparente sur un manège. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
528. Interaction répulsive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325
• Exercices corrigés
529. Point matériel sur une sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
531. Point matériel sur un cercle vertical tournant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
532. Deux masses liées par un fil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340
533. Système couplé de deux masses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343
534. Pendule double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351
D - MOUVEMENTS DANS DES CHAMPS E ET B
• Exercices avec solution détaillée
541. Mouvement dans un champ magnétique d’un électron soumis à une force de freinage 356
542. Spectrographe de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359
• Exercices corrigés
543. Stabilisation par champ magnétique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 364
544. Optique électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 368
545. Lentille magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372

Chapitre 6 Thermodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379


A - HYDROSTATIQUE ET GAZ PARFAIT
• Exercices avec solution détaillée
601. Baromètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380
602. Cône au fond d’un récipient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384
603. Ballons ascensionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
604. Effusion par un trou. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393

6 MPSI
KF.book Page 7 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

• Exercices corrigés
605. Cloche renversée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 396
606. Retenue d’eau par un barrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 398
607. Pompe aspirante et refoulante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401
B - BILANS D’ÉNERGIE
• Exercices avec solution détaillée
611. Équilibre mécanique – Équilibre thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407
612. Transformations polytropiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 410
613. Évolution d’un gaz réel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 413
614. Remplissage d’un réservoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 418
• Exercices corrigés
615. Détente irréversible d’un gaz parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423
616. Chauffages d’un gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426

C - BILANS D’ÉNERGIE ET D’ENTROPIE


• Exercices avec solution détaillée
621. Compression d’un gaz parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 430
622. Solides en contact thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433
623. Variations d’entropie d’un gaz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436
• Exercices corrigés
624. Évolutions adiabatiques d’un gaz parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 440
625. Évolution irréversible – Évolution réversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
626. Optimisation d’un compresseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 448
C - CORPS PUR DIPHASÉ
• Exercices avec solution détaillée
631. Vaporisation dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 454
632. Détendeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 457
633. Évolution isenthalpique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 460
634. Point triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 464
• Exercices corrigés
635. Eau liquide en équilibre avec sa vapeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 466
636. Détente isentropique de vapeur saturante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 469
637. Condensation – Surfusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 473
638. Vaporisation à T et P variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 477
D - MACHINES THERMIQUES
• Exercices avec solution détaillée
641. Machines dithermes : les trois cas intéressants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 480
642. Cycle réversible – Cycle irréversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 484
643. Cycle de Joule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 488
644. Climatiseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 493
645. Pompe à chaleur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 496
646. Moteur Diesel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 500
• Exercices corrigés
647. Moteur avec sources à températures variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 504
648. Réfrigérateur et pompe à chaleur imparfaits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508

Sommaire 7
KF.book Page 8 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

649. Moteur à explosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513


650. Réfrigérateur à absorption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 518
651. Centrale électrique nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 520

Chapitre 7 Électromagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 527

A - ÉLECTROSTATIQUE
• Exercices avec solution détaillée
701. Deux lames de charges opposées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 528
702. Couronne plane chargée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 532
703. Demi-espace chargé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 537
704. Lignes de champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 543
705. Interaction entre charges identiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 552
• Exercices corrigés
706. Potentiel de Yukawa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 556
707. Point de champ nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 559
Les mouvements dans les champs E et B sont classés en mécanique (chapitre 5, partie D).
B - MAGNÉTOSTATIQUE
• Exercices avec solution détaillée
711. Spire circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 564
712. Solénoïde épais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 568
713. Solénoïde en forme de tore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 571
714. Ligne de champ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 575
• Exercices corrigés
715. Cartes de lignes de champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 579

8 MPSI
KB.ch00 Page 9 Mercredi, 20. août 2003 9:53 09

hapitre
C

0
Rappels
de mathématiques
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Memento

Expression approchée d’une grandeur physique


On supposera dans ce mémento que toutes les fonctions que l’on manipule sont hon-
nêtes et fréquentables par un physicien, c’est-à-dire continues et dérivables autant que
les nécessités de calcul l’exigeront.

Dérivées
f(x + h) – f(x)
• Dérivée première f ′ ( x ) = lim ----------------------------------
h→0 h

f ′(x + h) – f ′(x)
• Dérivée seconde f ″ ( x ) = lim ---------------------------------------
h→0 h
dy d 2 y
Le physicien préfère les notations ------, --------2- pour les dérivées respectivement première
dx dx
et seconde par rapport à x de y.
dy d2y
Il utilise parfois la notation ẏ pour ------ et ẏ˙ pour --------, dérivées respectivement pre-
dt dt 2
mière et seconde par rapport à t de y ( t ).
• Dérivées d’une fonction composée
La dérivée par rapport à t de la fonction y [ x ( t ) ] se met sous la forme :
dy dy dx
------ = ------ ------
dt dx dt
• Dérivée d’une fonction réciproque
dy 1
Soit x ( y ) la fonction réciproque de y ( x ), on a ------ = -------
dx dx
------
dy
Différentielle
Soit f une fonction décrivant les variations d’une grandeur physique dépendant de x.
Considérons une variation dx de x. On note df l’application différentielle de f au
point x, ou « différentielle de f », d’expression df = f ′ ( x ) dx
La différentielle est une expression linéaire de l’accroissement dx de la variable ; géo-
métriquement, elle donne l’équation de la tangente à la courbe y = f ( x ) au point de
coordonnées ( x 0 , f ( x 0 ) ) : df = y 1 – f ( x 0 ) = f ′ ( x 0 ) ( x – x 0 ).

Développement de Taylor
h h2 hn
f ( x 0 + h ) = f ( x 0 ) + ---- f ′ ( x 0 ) + ----- f ″ ( x 0 ) + … + ----- f ( n ) ( x 0 ) + h n ε ( h )
1! 2! n!
avec lim ε ( h ) = 0. Si l’on considère l’accroissement ∆f = f ( x 0 + h ) – f ( x 0 ) de la
h→0
fonction f depuis le point d’abscisse x0 , celui-ci est donné, en première approximation
(c’est-à-dire pour h petit) par la valeur prise par la différentielle.

10 MPSI
KF.book Page 11 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento
Approximation des grandeurs physiques
Le développement de Taylor va nous être très utile en physique.

En effet, le physicien élabore des « modèles », correspondant à un comportement


« idéal » pour lequel il existe des lois simples.

L’examen des écarts à ces lois, lorsqu’ils sont mesurables, permet d’accéder à la con-
naissance du phénomène complexe.
Exemples
Électronique : AO idéal = lim AO réel lorsque µ → ∞
avec µ coefficient d’amplification de l’AO.
Thermodynamique : gaz parfait = lim gaz réel lorsque P → 0.
Mécanique newtonienne d’une particule de vitesse v : domaine de validité lorsque
v  c (vitesse de la lumière dans le vide).
Optique : propagation rectiligne de la lumière dans un milieu homogène : domaine de
validité λ  R (λ = longueur d’onde, R rayon du diaphragme). C’est l’approxima-
tion de l’optique géométrique qui permet de négliger le phénomène de diffraction par
le diaphragme.
Dans certains cas l’utilisation du développement de Taylor-Young permet de modéli-
ser le phénomène au voisinage de x0.
• Approximation au premier ordre
Elle est obtenue en négligeant les termes au-delà du 1er ordre.
On approximera f ( x ) par f ( x 0 ) + ( x – x 0 )f ′ ( x 0 ) soit ax + b.
C’est l’approximation linéaire du physicien : la courbe est remplacée par sa tangente.
• Approximation au second ordre
1
On approximera f ( x ) par f ( x 0 ) + ( x – x 0 )f ′ ( x 0 ) + -- ( x – x 0 ) 2 f ″ ( x 0 )
2
soit αx 2 + βx + γ . Dans ce cas, la courbe est approximée par une parabole.
Souvent, nous nous ramènerons au développement de Taylor-Young au voisinage de 0
x x2 xn
f ( x ) = f ( 0 ) + ---- f ′ ( 0 ) + ----- f ″ ( 0 ) + … + ----- f ( n ) ( 0 ) + x n ε ( x ) avec lim ε ( x ) = 0.
1! 2! n! x→0

Les développements suivants doivent être connus (on se limite en général au second
ordre) ; s’il faut poursuivre, on reprend la formule générale.

x2
( 1 + x ) α ≈ 1 + αx + α ( α – 1 ) ----- … avec α positif ou négatif, entier ou fractionnaire.
2
sin x ≈ tan x ≈ x… (les termes suivants dans les deux cas sont du 3e ordre).
x2 x2 x2
cos x ≈ 1 – ----- … ln ( 1 + x ) ≈ x – ----- … e x ≈ 1 + x + ----- …
2 2 2

Le physicien choisit d’approximer le résultat à un ordre donné et ne tient alors plus


compte des termes suivants.
Exemple : champ de pesanteur g ( z ) au voisinage du sol terrestre.

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 11


KF.book Page 12 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento

R 2
Expression générale de g ( z ) = g 0 .  ------------ .
 R + z
Cherchons une expression approchée au premier ordre pour z  R de :
 2
z –2
g ( z ) = g 0 · ------------- = g 0 ·  1 + --- ≈ g 0 ·  1 – ----- .
 1  2z
 z  R  R
 1 + ---
R
Ainsi au sommet du Mont-Blanc (4 807 m), en prenant g = g 0 , on a une incertitude
relative de l’ordre de 1,5 · 10–3.
Rassurons immédiatement ceux qui sont gênés de ne pas avoir pris le terme d’ordre 2.
Un calcul rapide leur permettra de trouver :
2z 3z 2
g ( z ) ≈ g 0 ·  1 – ----- + -------2  , ce qui ajoutera une incertitude relative de 1,7 ⋅ 10 – 6 .
 R R 
On remarquera que le terme d’ordre 2 est très inférieur au terme d’ordre 1.
Ce résultat est très général : dans le développement de Taylor-Young, le terme d’ordre
n est inférieur au terme d’ordre ( n – 1 ), ce qui justifie en physique de prendre un
nombre très limité de termes (souvent en fonction de la précision souhaitée, en
n’oubliant pas que le physicien n’a aucun besoin d’une précision de calcul qui serait
supérieure à celle de ses mesures !).

Résolution de quelques équations différentielles


Préliminaire : primitive d’une fonction
Soit F une primitive de f.
Elle est définie par F′ ( x ) = f ( x )
x
F(x) – F(a) = ∫a f ( u ) du
Le physicien qui ne veut pas s’embarrasser de précautions d’écriture écrira le plus
souvent :
x
F(x) – F(a) = ∫a f ( x ) dx
Équation différentielle du premier ordre à variables séparables
Ce sont des équations du premier ordre pour lesquelles on peut :
dx
– résoudre en x′ ( t ) x′ ( t ) = ------ = f 1 ( x, t )
dt
dx
– et séparer les variables h ( x ) ------ = g ( t )
dt
par intégration par rapport à t (on recherche une primitive H de h et G de g)
H ( x ) = G ( t ) + cste.

12 MPSI
KF.book Page 13 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento
Soit x0 la valeur de x correspondant à t = t 0
H ( x ) – H ( x0 ) = G ( t ) – G ( t0 )

Exemple : soit une particule de masse m soumise à son poids P = mgu z et à la résistance
dv
de l’air modélisée par la force f = – λv 2 u z . On obtient ma = m ------ = mg – λv 2 par
dt
projection de la relation fondamentale de la dynamique sur l’axe z′z. On peut séparer les
deux variables v et t en mettant l’équation sous la forme :
m dv
---------------------2- = dt
mg – λv
Le premier membre n’est fonction que de v, le second que de t. Il suffira alors de trou-
v m dv
t v 0 mg – λv ∫
ver la primitive de chaque membre, soit pour le premier membre ---------------------2- et pour

∫t
le second dt avec v0 la vitesse à l’instant t0.
0

Équation linéaire du premier ordre à coefficients constants


La forme générale est ay′ ( t ) + by ( t ) = h ( t ) (E)
On appelle équation homogène l’équation sans le second membre :
ay′ ( t ) + by ( t ) = 0
l’équation homogène est à variables séparables car on peut écrire :
y′ ( t ) b
----------- = – -- = – α d’où y 1 ( t ) = Ae –αt .
y(t) a
La solution générale de l’équation complète est la somme de la solution générale de
l’équation homogène et d’une solution particulière de l’équation complète.
Il ne reste plus qu’à trouver une solution particulière de (E) (peu importe laquelle, la
plus simple fera l’affaire !).
c
– Si la fonction h est une constante notée c, une solution particulière est y 2 = -- .
b
– Si h n’est pas une constante, « on se débrouille » comme on peut pour trouver une
solution particulière. C’est assez simple pour les fonctions polynômes en t n et pour les
fonctions sinusoïdales où l’on peut procéder par identification.
Soit y2 cette solution particulière.
On arrive alors à : y ( t ) = y 2 ( t ) + Ae – αt
où A est une constante à déterminer à partir des conditions initiales.
Dans tous les cas, pour une équation du premier ordre, se rappeler qu’il y aura une
constante à déterminer.

Équation différentielle du second ordre linéaire, à coefficients constants


ax″ ( t ) + bx′ ( t ) + cx ( t ) = f ( t )
De la même manière que pour les équations du premier ordre :
la solution générale de l’équation complète est la somme de la solution générale de
l’équation homogène et d’une solution particulière de l’équation complète.

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 13


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Memento

d
Si f est une constante d, la solution particulière est évidente, c’est x = -- . Sinon, en
c
général, des considérations d’ordre physique donnent une solution particulière (la
plupart du temps, elle représente le régime permanent qui s’établit pour t suffisam-
ment grand).
• Résolution de l’équation homogène
Soit ax″ ( t ) + bx′ ( t ) + cx ( t ) = 0 (1)
On cherche alors des solutions de la forme x ( t ) = Ae αt où A, α ∈  (ou ) car les
mathématiciens montrent que la solution la plus générale est une combinaison linéaire
de deux solutions de ce type.
Recherche des valeurs de α : x′ ( t ) = αAe αt et x″ ( t ) = α 2 Ae αt .
En reportant dans (1), il vient : Ae αt ( aα 2 + bα + c ) = 0.
L’équation du second degré dont α doit être solution est dite « équation caractéristique ».
Il y a trois cas possibles :
1. Discriminant positif soit b 2 – 4ac  0
Il y a deux solutions α1 et α2 dans , on a donc :
x = Ae α1 t + Be α2 t A et B ∈ .

2. Discriminant nul soit b 2 – 4ac = 0


Il y a une racine double α dans  et dans ce cas :
x = ( A + Bt )e αt A et B ∈ .
(C’est un cas limite, physiquement sans grande signification.)
3. Discriminant négatif soit b 2 – 4ac  0
– b ± i 4ac – b 2
Il y a deux solutions α1 et α2 dans  : α = --------------------------------------- .
2a
2
(On note i le nombre complexe tel que i = – 1. ) On a alors :
x = Ae α1 t + Be α2 t A et B ∈ .
Seules des solutions réelles peuvent avoir une signification physique, α1 et α2 étant ima-
ginaires conjuguées, on peut poser α = – λ ± iω et dans ces conditions, les solutions
x ( t ) réelles sont de la forme
x = e –λt ( C 1 cos ωt + C 2 sin ωt )
x = De –λt cos ( ωt + φ )
x = D′e –λt sin ( ωt + φ′ )

b 4ac – b 2
C 1, C 2, D, D′, φ, φ′ ∈  λ = ------ et ω 2 = -------------------
2a 2a
Il ne reste plus qu’à ajouter une solution particulière de l’équation différentielle initiale
et à déterminer les valeurs des constantes, à l’aide des conditions initiales…
Dans tous les cas, pour une équation du second ordre, se rappeler qu’il y a deux
constantes à déterminer.

14 MPSI
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Memento
Éléments de calcul vectoriel
Produit scalaire de deux vecteurs
• Définition – expression
Soient V 1 et V 2 deux vecteurs non nuls de composantes respectives ( X 1 , Y 1 , Z 1 )
( X 2 , Y 2 , Z 2 ) dans une base orthonormée ( u x , u y , u z ). Soit α l’angle orienté des vec-

teurs V 1 et V 2 .

V 1 ⋅ V 2 = V 1 V 2 cos α = X 1 X 2 + Y 1 Y 2 + Z 1 Z 2
• Propriétés
– Module du vecteur V
2
V ⋅V = V
2 2 2
d’où V= X +Y +Z

– Composantes du vecteur V sur un axe

En remarquent que lorsqu’on écrit V 1 ⋅ V 2 = V 1 V 2 cos α, V 2 cos α représente la pro-

jection de V 2 sur la direction de V 1 , la projection de V sur un axe Ox (resp Oy, Oz)


de vecteur unitaire u x (resp. u y , u z ) s’écrit :

Vx = V ⋅ ux V

(resp. V y = V ⋅ u y et Vz = V ⋅ uz )
O ux Vx x
– Orthogonalité de deux vecteurs

V1 ⊥ V2 ⇔ V1 ⋅ V2 = 0
– Dérivée d’un produit scalaire
Si V 1 et V 2 sont fonctions du temps, alors :

d dV dV
----- ( V 1 ⋅ V 2 ) = ---------1- ⋅ V 2 + V 1 ⋅ ---------2-
dt dt dt

Conséquence : soit u un vecteur unitaire


u ⋅ u = u2 = 1
du 2 du
--------- = 2u ⋅ -------- = 0.
dt dt
du
Le vecteur -------- est orthogonal au vecteur u .
dt

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 15


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Memento

– Propriétés métriques dans les triangles


A
BC = BA + AC
BC 2 = BA 2 + AC 2 + 2BA ⋅ AC α
BC 2 = BA 2 + AC 2 – 2BA ⋅ AC cos α B C

Produit vectoriel de deux vecteurs


• Définition : soit V 1 et V 2 deux vecteurs non nuls. Soit α l’angle orienté des vecteurs
V 1 et V 2 .

V = V 1 ∧ V 2 est un vecteur orthogonal au plan défini par V 1 et V 2 , orienté de


telle sorte que ( V 1 , V 2 , V ) forment un trièdre direct, de module V 1 V 2 sin α .

• Autres méthodes pour définir le sens :


– règles des 3 doigts de la main droite,
– tire-bouchon de Maxwell.

V
V = V1 ∧ V2

V1 α V2

• Propriétés

– V1 ∧ V2 = –V2 ∧ V1

– V 1 colinéaire à V 2 ⇒ V 1 ∧ V 2 = 0

– Soit une base orthonormée directe ( u 1 , u 2 , u 3 )

u1 ∧ u2 = u3 ; u2 ∧ u3 = u1 ; u3 ∧ u1 = u2 .

– Composantes de V dans une base cartésienne ( u x, u y, u z )


En utilisant les propriétés énoncées plus haut :
V = V 1 ∧ V 2 = ( V 1x u x + V 1y u y + V 1z u z ) ∧ ( V 2x u x + V 2y u y + V 2z u z )
V = ( Y 1 Z 2 – Z 1 Y 2 )u x + ( Z 1 X 2 – X 1 Z 2 )u y + ( X 1 Y 2 – Y 1 X 2 )u z

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Memento
( X 1 , Y 1 , Z 1 ), ( X 2 , Y 2 , Z 2 ) étant les composantes respectives de V 1 et V 2 dans la
base ( u x , u y , u z ).
On peut remarquer que chaque terme correspond respectivement aux déterminants
2×2:
Y1 Y2 Z1 Z2 X1 X2
; ; .
Z1 Z2 X1 X2 Y1 Y2
– Moyen mnémotechnique
Écrire les composantes colonnes des vecteurs V 1 et V 2 :
X1 X2 On obtient le 1er déterminant (composante sur u x ) en barrant la
Y1 Y2 1re ligne puis les autres par permutation circulaire.
Z1 Z2

• Dérivée d’un produit vectoriel


Si V 1 et V 2 sont fonctions du temps

d dV dV
----- ( V 1 ∧ V 2 ) = ---------1- ∧ V 2 + V 1 ∧ ---------2-
dt dt dt

• Calcul de l’aire d’un triangle ABC


1
 ( ABC ) = --AB × AC sin α
2
1
 ( ABC ) = -- V 1 ∧ V 2 .
2

Produit mixte de trois vecteurs


• Définition

Soit V 1 , V 2 , V 3 trois vecteurs. Le produit mixte ( V 1 , V 2 , V 3 ) est défini par :

( V 1 , V 2 , V 3 ) = V 1 ⋅ (V 2 ∧ V 3 )

• Propriétés

V 1 ⋅ (V 2 ∧ V 3 ) = (V 1 ∧ V 2 ) ⋅ V 3 = V 2 ⋅ (V 3 ∧ V 1 )
Le produit mixte est nul si deux vecteurs sont colinéaires ou si les trois vecteurs sont
coplanaires.

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 17


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Memento

Systèmes de coordonnées et bases


Soit un point M étudié dans un référentiel . On munit  d’un repère d’origine O,
d’axes orthogonaux Ox, Oy, Oz.

Base cartésienne
z Les coordonnées de M sont x, y, z dans la base car-
z tésienne u x , u y , u z .
M Propriété : u x , u y , u z sont fixes par rapport au
uz référentiel .
uy y
ux OM = xu x + yu y + zu z
O y
x
Les données x ( t ), y ( t ), z ( t ) constituent les équa-
x
tions paramétriques du mouvement.

Il est utile de connaître l’expression d’un petit déplacement dM dans la base ( u x , u y , u z ).

z dM = dxu x + dyu y + dzu z .


dM
dz Cette expression permettra de déterminer le vecteur
M dx vitesse :
dy
dOM dx dy dz
V = ------------- = ------u x + ------u y + ------ u z .
dt dt dt dt
Elle permet également d’exprimer une surface élémen-
uz uy taire dS = dx dy (respectivement dy dz, dx dz )
ux y ainsi qu’un volume élémentaire dτ = dx dy dz .
x

Base cylindrique
Elle s’obtient par rotation de u x , u y , u z d’un angle θ autour de l’axe Oz.
z

z uz uθ
uz uy ur
M
θ ur uz uy
ux O r y
ux ur
θ m
x

18 MPSI
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Memento
Les coordonnées cylindriques de M dans la base u r , u θ , u z sont r, θ et z. En associant la
base u r , u θ , u z au point M, on obtient une base locale en mouvement par rapport à .
Expression du vecteur position : OM = ru r + zu z .
Les données r ( t ), θ ( t ) et z ( t ) constituent les équations paramétriques du mouvement.
z Expression d’un petit déplacement de M dans
ur , uθ , uz :
r dθ dM dM = dOM = dru r + r dθu θ + dzu z .
dz Cette expression permet de déterminer le vecteur
M vitesse :
dr
O dOM dr dθ dz
r y V = ------------- = ------ u r + r ------- u θ + ------ u z .
dt dt dt dt
θ Elle permet également de déterminer :
m – une surface élémentaire dS = r dr dθ ,
x
– un volume élémentaire dτ = r dr dθ dz.
Cette représentation est à utiliser pour un système admettant une symétrie cylindri-
que (invariance par rotation autour de Oz).
Base sphérique
On l’obtient par une rotation de ( u x , u y , u z ) d’un angle ϕ autour de Oz, suivie d’une
rotation d’un angle θ autour de u ϕ .

uz uy uϕ u
ϕ θ
u ur
ux uz

z
ur

M

r uθ
uz θ
uy
ux
y
ϕ m

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 19


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Memento

Dans cette base ( u r , u θ , u ϕ ), les coordonnées sphériques de M sont r, θ et ϕ.


Expression du vecteur position : OM = ru r .
En associant la base ( u r , u θ , u ϕ ) au point M, on obtient une base locale en mouve-
ment dans .
z Expression d’un petit déplacement de M dans
dr dM ( ur , uθ , uϕ ) :
r dθ
M
dθ dM = dOM = dru r + r dθu θ + r sin θ dϕu ϕ .
θ r sin θ dϕ
Cette expression permet de déterminer le vecteur
vitesse :
y dOM dr dθ dϕ
ϕ V = ------------- = ------ u r + r ------- u θ + r sin θ ------- u ϕ .
dt dt dt dt
x dϕ

Elle permet également de déterminer :


– une surface élémentaire sur la sphère de rayon r : dS = r 2 sin θ d θ dϕ ;
– un volume élémentaire : dt = r 2 dr sin θ d θ dϕ.
Cette représentation est à utiliser pour un système admettant une symétrie sphérique
(forces en f u r par exemple).
Si θ = constante, on retrouve des coordonnées polaires pour ρ = r sin θ et ϕ.
Si ϕ = constante, on retrouve des coordonnées polaires pour r, θ.

Opérateur gradient
Définition
Soit U une fonction scalaire d’un point M de l’espace. Lors du déplacement dM du
point M de M en M′, MM′ = dM, U varie de dU = U ( M′ ) – U ( M ).

Le vecteur gradU est défini par dU = gradU ⋅ dM.

Exemple : U peut être une énergie potentielle Ep : dE p = gradE p ⋅ dM.


Propriétés
• Considérons une surface telle que quel que soit M appartenant à cette surface,
U ( M ) = constante. Alors pour tout petit déplacement sur cette surface,
dU = 0 = gradU ⋅ dM.

gradU est donc perpendiculaire à cette surface.

20 MPSI
KF.book Page 21 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento
Exemple : dans le cas d’une énergie potentielle, la surface pour laquelle
E p ( M ) = constante est appelée « équipotentielle ». gradE p est donc perpendiculaire
à la surface équipotentielle.
• Soit maintenant U et U + dU, deux surfaces équipoten-
tielles différentes contenant M et M′ avec MM′ = dM. gradU
dU = gradU ⋅ dM. M α
M′
gradU ⋅ dM  0 ⇔ cos α  0 avec α ∈ [ 0, π/2 ]. dM

Alors dU  0 et gradU est orienté dans le sens des U


croissants. U U + dU

Expression dans les différentes bases


• Base cartésienne
dM = MM′ = OM′ – OM = dOM = dxu x + dyu y + dzu z .

Soient A, B, C les composantes de gradU sur ( u x , u y , u z ) : dU = Adx + Bdy + Cdz.


D’autre part : U = U ( M ) = U ( x, y, z )
∂U ∂U ∂U
dU = ------- dx + ------- dy + ------- dz
∂x ∂y ∂z
∂U ∂U ∂U
où -------  resp. ------- , ------- représente la dérivée partielle de U par rapport à x, y et z res-
∂x  ∂y ∂z 
tant constants (resp. par rapport à y, x et z restant constants, par rapport à z, x et y res-
tant constants).
Par identification :
∂U ∂U ∂U
gradU = ------- u x + ------- u y + ------- u z .
∂x ∂y ∂z
• Base cylindrique
La méthode est la même. Attention à l’expression : dM = dru r + rdθu θ + dzu z .
∂U 1 ∂U ∂U
gradU = ------- u r + -- ------- u θ + ------- u z .
∂r r ∂θ ∂z
• Base sphérique
Attention dM = dru r + rdθu θ + r sin θd ϕu ϕ .
∂U 1 ∂U 1 ∂U
gradU = ------- u r + -- ------- u θ + ------------- ------- u ϕ .
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ

Linéarité de la fonction grad


grad ( U 1 + U 2 ) = gradU 1 + gradU 2

grad ( λU ) = λgradU.

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 21


KF.book Page 22 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento

Notation del ou nabla


On définit l’opérateur del ou nabla, en coordonnées cartésiennes par :
∂ ∂ ∂
∇ = u x ----- + u y ----- + u z ----- .
∂x ∂y ∂z
Appliqué à la fonction scalaire U ( M ) :
∂U ∂U ∂U
∇ U ( M ) = u x ------- + u y ------- + u z ------- .
∂x ∂y ∂z

Coniques
Équations des coniques en coordonnées polaires
( r = OM  0, θ = ( Ox , OM ) )

Soit un point F appelé foyer et une droite ( ∆ ) appelée directrice associée ( F ∉ ( ∆ ) ).


Une conique est le lieu des points dont le rapport des distances à F et à la droite ( ∆ )
est constant. Ce rapport est appelé excentricité e de la conique.
Suivant les valeurs de e, on distingue le type de conique :

e1 e = 1 e1

ellipse parabole hyperbole

La droite ( ∆ ) divise le plan en deux régions notées (1) et (2).


• 1er cas : le point M de la conique appartient à la région (1).

(1) (∆) (2)

M MF
e = ---------
K MK
r
θ
F H x

Cherchons l’équation de la branche de conique appartenant à cette région du plan en


coordonnées polaires :
MK = FH – r cos θ
r
e = ----------------------------
FH – r cos θ
r ( 1 + e cos θ ) = e × FH.

22 MPSI
KF.book Page 23 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento
On pose e × FH = p : paramètre de la conique
p
r = -----------------------
1 + e cos θ
• 2e cas : le point M de la conique appartient à la région (2).
MF r
(1) (2) e = --------- = ---------------------------- .
K M MK r cos θ – FH
r r ( 1 – e cos θ ) = – eFH
p
θ r = ----------------------------
– 1 + e cos θ
F H x
équation de la branche de conique apparte-
nant à la région du plan ne contenant pas F.

Étude de différentes coniques


• e  1 : ellipse
L’ellipse possède un centre de symétrie O et deux foyers F et F′ ( OF = OF′ = c )
FOF′ est l’axe focal de l’ellipse.
On définit son demi grand axe OA = OA′ = a, son demi petit axe OB = OB′ = b.
y (∆)
B
a M
b r
θ
A′ F′ O c F A H x

(1) (2)
B′

c b2
c= a2 – b2 e = -- p = ----- = a ( 1 – e 2 )
a a
– Son équation en coordonnées polaires est :
p
r = ----------------------- avec e  1 θ ∈ [ 0, 2π ] (l’ellipse appartient à la région (1)).
1 + e cos θ
p
Pour θ = 0 r min = -----------
1+e
p
θ = π r max = -----------
1–e
r max + r min = 2a ce qui permet de retrouver p = a ( 1 – e 2 ).

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 23


KF.book Page 24 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Memento

– Aire de l’ellipse  = πab


– Remarque : choix de l’axe polaire
L’axe focal F′OF n’est pas forcément confondu avec l’axe polaire.
Si l’axe focal fait un angle ϕ avec l’axe polaire, l’équation de l’ellipse en polaire s’écrit :
p
r = --------------------------------------
1 + e cos ( θ – ϕ )
p
On retrouve que pour θ = ϕ, r = ----------- = r min , ce qui caractérise le point A qui
1+e
appartient bien évidemment à l’axe focal.
axe focal
M θ
F ϕ
axe polaire
x
O
F′

Application : mouvement des planètes autour du Soleil.


Si le texte du problème n’impose pas d’axe polaire, on choisira celui-ci confondu avec
l’axe focal.
– Équation cartésienne de l’ellipse y
x2 y2 M
----2- + ----2- = 1 b
a b
O a x
– Définition géométrique de l’ellipse
C’est le lieu des points M tels que :
MF′ + MF = 2a
– Propriété géométrique
 .
La tangente en un point M de l’ellipse est la bissectrice extérieure de l’angle F′MF

F F′

• e  1 : hyperbole
L’hyperbole possède un centre de symétrie O et deux foyers F et F′.
On définit toujours a = OA = OA′
c = OF = OF′.
c
On a toujours : e = -- ; p = a ( e 2 – 1 ).
a
Par contre a 2 = – b 2 + c 2 .

24 MPSI
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Memento
y
(1) (2)

c
b
A a A′
F H F′ x
O

(∆)
En physique, le point matériel en mouvement ne décrit qu’une des branches de
l’hyperbole.
– Si la branche décrite appartient à la région (1) :
p
(1) (2) r = -----------------------
1 + e cos θ
M 1
les asymptotes sont définies par cos θ = – -- .
r e
θ Applications : mouvement d’une sonde spatiale,
F A attraction électrostatique.

(∆)

– Si la branche décrite appartient à la région (2) :

(1) (2) p
M r = ---------------------------- les asymptotes sont
– 1 + e cos θ
r 1
définies par cos θ = -- .
θ e
F O A′ x Application : répulsion électrostatique
(diffusion Rutherford).

(∆)

Chapitre 0 – Rappels de mathématiques 25


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Memento

– Équation cartésienne de l’hyperbole y


x2 y2 •M
----2- – ----2- = 1.
a b
– Équation des asymptotes b
b a
y = ± --x. A O
a A′ x
– Définition géométrique de l’hyperbole
C’est le lieu des points M tels que MF′ – MF = 2a
– Propriété géométrique

La tangente en un point M est la bissectrice intérieure de l’angle F′MF
M

F F′

• e = 1 : parabole

y
(1) (2)

M
r
F′ F
θ
x F A H

(∆)

– Équation en coordonnées polaires


p
r = --------------------- car la parabole appartient à la région (1) de l’espace.
1 + cos θ
θ ∈ ] – π, π[
FA = a = AH ; p = 2a.
Application : mouvement de certaines comètes.
– Équation en cartésienne
y 2 = 2px

26 MPSI
KF.book Page 27 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Partie
1
Partie 1
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KF.book Page 29 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

hapitre
C

1
Mécanique 1
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Exercice 101

101 Risque de collision au freinage


1. Une voiture roule à une vitesse constante V0 en ligne droite. Au temps t = 0, le
conducteur aperçoit un obstacle, mais il ne commence à freiner (avec une décéléra-
tion constante de 7,5 m · s–2) qu’au bout d’un temps ε = 0,6 s. Calculer la distance
parcourue par le véhicule depuis l’instant initial jusqu’à l’arrêt.
Application numérique : V0 = 54 km · h–1, puis V0 = 108 km · h–1.
2. Deux voitures se suivent sur une route droite, à une distance d, et roulent à la
même vitesse constante V0 . À l’instant t = 0, la première voiture commence à freiner
avec une décélération a, la seconde voiture ne commence à freiner qu’au temps
t = ε = 0,6 s avec une décélération b.
Quelle condition doit satisfaire d pour que la seconde voiture s’arrête en arrière de la
première ?
Application numérique : V0 = 108 km · h–1, a = 7,5 m · s–2 et b = 6 m · s–2.
La condition trouvée est-elle suffisante pour garantir qu’il n’y aura pas collision entre
les deux voitures (pour des valeurs différentes de V0 , ε, a et b…) ?
Pourquoi cette condition est-elle suffisante avec les données numériques fournies ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Mouvement à accélération constante.


• Équation horaire.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

• Il est astucieux de résoudre la première question en tenant compte de la deuxième :


on prendra des notations telles qu’il ne soit pas nécessaire de refaire plusieurs fois le
même calcul.
• Pour la deuxième question, il faut prendre en compte les différentes phases du mou-
vement, avec des conditions initiales pertinentes.

■■ 3. Solution
1. On peut prendre l’origine des abscisses à la position de la voiture à la date t = 0 : elle
parcourt une distance x 1 = V 0 ε avant de freiner – avec une accélération – a
(a constante  0) à partir de la date t1 = ε.
Pour t  t1, le mouvement est caractérisé par une vitesse :
V = ẋ = – a ( t – t 1 ) + V 0
1
et une position x = – -- a ( t – t 1 ) 2 + V 0 ( t – t 1 ) + x 1 (1)
2
compte tenu des conditions initiales ci-dessus.

30 Partie 1 – Physique MPSI


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Exercice 101
V
L’arrêt est obtenu lorsque V = 0, soit t – t 1 = -----0- .
a
En reportant cette valeur dans l’expression de x ( t ) , on obtient la distance d’arrêt D :

1 V0 2 V
D = – --a  ------ + V 0 -----0- + x 1 ;
2  a a
2
V
D = -----0- + V 0 ε
2a

Application numérique :
V0 = 54 km · h–1 = 15 m · s–1, d’où : D = 24 m.
V0 = 108 km · h–1 = 30 m · s–1, d’où : D = 78 m.
2. L’équation horaire de la première voiture est donnée par la relation (1), en faisant
t1 = 0 et x1 = 0 :
1
x ( t ) = – --at 2 + V 0 t ;
2
V
et elle s’arrête à l’abscisse x 2 = x  ------ , soit :
0
 a
2
V
x 2 = -----0- .
2a
À la date t = 0, la seconde voiture était à l’abscisse – d , et à la date t1 = ε, elle était donc
à l’abscisse x 1 = – d + V 0 ε.
La relation (1) donne alors pour la seconde voiture une position (avec a remplacé par b) :
1
x′ ( t ) = – -- b ( t – t 1 ) 2 + V 0 ( t – t 1 ) + V 0 ε – d ;
2
V
ce qui donne une distance x′2 parcourue jusqu’à l’arrêt (à la date t = t 1 + -----0- ) :
b
2
V
x′2 = -----0- + V 0 ε – d.
2b
La condition demandée correspond à x′2  x 2 (on néglige les dimensions des voitures,
assimilées à des points matériels…), soit :
2 2
V V0
-----0- + V 0 ε – d  ------ ;
2b 2a
2
V0 1 1
d  ------  -- – -- + V 0 ε
2  b a

Soit, avec les valeurs données : d  33 m.


Cette condition n’est pas suffisante : il suffit d’imaginer une situation telle que b  a,
avec d  V 0 ε.

Chapitre 1 – Mécanique 1 31
KF.book Page 32 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 102

La seconde voiture heurte la première avant même le début de son freinage, alors que
la condition trouvée peut être vérifiée !
Mais si b  a, la condition trouvée est effectivement suffisante. En effet, la seconde voi-
ture se rapproche alors constamment de la première (la différence des vitesses ẋ′ – ẋ
reste toujours positive ou nulle) : c’est donc lorsqu’elles sont arrêtées que leur distance
d est minimale.

102 Projectile soumis au frottement de l’air


Un projectile M de masse m est lancé dans un plan vertical ( Ox z ) avec une vitesse
initiale V 0 faisant un angle θ avec l’horizontale Ox. Ce référentiel, lié à la surface de
la Terre, sera supposé galiléen, et l’accélération g de la pesanteur constante. Ce pro-
jectile est soumis de plus à une force de frottement due à l’air, force que l’on peut
mettre sous la forme F f = – k ⋅ V avec k  0 et V vitesse instantanée du projectile.
m
1. Établir les équations du mouvement : on introduira la constante de temps τ = ---- .
k
Montrer que la trajectoire du projectile admet une asymptote verticale, et que sa
vitesse tend vers une limite V l que l’on précisera.
Exprimer alors les vitesses et position du mobile en fonction de t, τ, θ, V0 et Vl.
2. Calculer le temps t s nécessaire au projectile pour atteindre le sommet S de sa tra-
jectoire, et donner la position de S.
π
Application numérique : θ = --- , V 0 = V l : calculer l’altitude de S, et comparer à
2
l’altitude atteinte lorsqu’on néglige le frottement de l’air.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Point de cours
• Loi fondamentale de la dynamique.
Outil mathématique
• Résolution d’équation différentielle du premier ordre avec second membre.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. On appliquera la loi fondamentale de la dynamique au projectile M assimilé à un
point matériel. La vitesse limite peut être trouvée directement en cherchant à quelle
condition l’accélération a s’annule. On pourra intégrer l’équation différentielle sous
sa forme vectorielle et projeter les expressions obtenues pour V et OM .

32 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 33 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 102
2. À cause du freinage dû à l’air, la trajectoire étudiée doit se situer « au-dessous » de
la trajectoire parabolique « classique » obtenue en l’absence de frottement.

■■ 3. Solution
1. La loi fondamentale de la dynamique appliquée au point M à un instant t s’écrit
ma = mg – kV . On trouve directement que a = 0 ⇔ V = constante.

mg
Ce qui est réalisé pour mg – kV = 0 soit Vl = --------
k
m
ou encore en posant τ = ---- Vl = τg
k

POINT MÉTHODE
dP
En écrivant le principe fondamental sous la forme ------- = ΣF , on obtient directe-
dt
ment une équation différentielle en V :

dP dV
------- = m -------- = mg – kV
dt dt

Résolvons maintenant l’équation différentielle

dV k m
-------- + ----V = g soit en posant τ = ---- :
dt m k
dV V Vl
-------- + ----- = ------ .
dt τ τ
Résolvons l’équation différentielle vectorielle :
t
– --
V ( t ) = Vl + A e τ .

Le vecteur A est défini par la condition initiale V = V 0 à t = 0 : A = V 0 – Vl


t
– --
V ( t ) = Vl + ( V 0 – Vl )e τ (1)
En intégrant une nouvelle fois par rapport à t, on obtient :
t
– --
OM ( t ) = Vl t + ( V 0 – Vl ) ( – τ )e τ +B.

B est défini par la condition initiale OM = 0 à t = 0 :


B = τ ( V 0 – Vl )

t
OM ( t ) = Vl t + τ ( V 0 – Vl )  1 – e τ 
– --
d’où (2)
 

Chapitre 1 – Mécanique 1 33
KF.book Page 34 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 102

d’où en projection sur ( u x , u z ), avec z

Vl = – Vl u z (Vl est un module…) : V


– kV
t
 V = V cos θe – -τ- V0
 x 0
V t mg
 V = – V + ( V sin θ + V )e – -τ-
 z l 0 l θ
O x
On retrouve bien sûr que pour t → ∞
V → Vl

 t
 x = τV 0 cos θ  1 – e τ 
– --


OM  t
 z = – V t + τ ( V sin θ + V )  1 – e – -τ- 
 l 0 l  

Lorsque t → ∞ , x → x lim = τ V 0 cos θ ce qui correspond bien à une asymptote


verticale.

2 4 6 8 10 12
0 x

–2

–4

–6

2. Le sommet S de la trajectoire est déterminé par V z = 0, ce qui correspond à une


ts
– ---
date ts telle que : 0 = – V l + ( V 0 sin θ + V l )e τ

V0
soit : t s = τ ln 1 + ------ sin θ
Vl

34 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 35 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 103
et, en reportant :
 
 1 
x s = τV 0 cos θ  1 – ---------------------------
 V0 
 1 + ------ sin θ
Vl
V0 Vl
z s = – τV l ln  1 + ------ sin θ + τ ( V 0 sin θ + V l ) ⋅  1 – -----------------------------
-
 Vl   V 0 sin θ + V l 
V0
z s = τV 0 sin θ – τV l ln  1 + ------ sin θ
 Vl 
π
si θ = --- et V 0 = +V l , il vient :
2
xs = 0
.
z s = τV l – τV l ln 2 = τV l ( 1 – ln 2 )
En l’absence de tout frottement de l’air, le mouvement sur l’axe Oz devient :
ż˙ = – g
V
ż = – g t + V 0 , d’où t s′ = -----0-
g
1
z = – -- g t 2 + V 0 t
2
2
V0
et z s′ = z ( t s′ ) = ------ .
2g
Pour comparer les altitudes de S et S′, exprimons zs en fonction de V0 et g :
2
 V = V et τ = m V V V0
---- = -----l = -----0- : z s = ------ ( 1 – ln 2 )
 l 0
k g g  g
d’où :
z
----s- = 2 ( 1 – ln 2 ) # 0,6.
z s′
z s  z s′ : le résultat est bien cohérent ; en présence de frottement le point matériel
monte moins haut.

103 Deux mouvements sur la même trajectoire


A. Un mobile M décrit une hélice circulaire d’axe Oz, son mouvement étant défini en
coordonnées cylindriques ( r, θ, z ) par les équations :
θ
r = R θ = ωt z = H ⋅  1 – ------
 2π

Chapitre 1 – Mécanique 1 35
KF.book Page 36 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 103

expressions dans lesquelles R, ω et H sont des constantes positives. On pourra poser


H
h = ------ . Le mobile part à l’instant t = 0, et fait un tour complet avant d’atteindre

le plan z = 0.
1. Exprimer la vitesse V du mobile, dans la base associée aux coordonnées cylindriques.
Préciser son module et son orientation.
Calculer la longueur de la trajectoire pour un tour du mobile.
Représenter la trajectoire dans un plan, en portant Rθ sur l’axe horizontal et z sur
l’axe vertical.
2. Exprimer de même l’accélération A du mobile.
Que peut-on dire du produit scalaire A ⋅ V ? Quelle(s) conclusion(s) peut-on en tirer ?
B. Le mouvement de M est maintenant défini par les équations :
θ
z = H ⋅  1 – ------
1
r = R θ = --- at 2
2  2π
a étant une constante positive.
1. Qu’y a-t-il d’inchangé et qu’y a-t-il de changé par rapport au mouvement précédent ?
2. Exprimer le vecteur vitesse dans la base des coordonnées cylindriques ; en déduire
son module.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Vitesse et accélération en coordonnées cylindriques.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

A. 1. Il s’agit de mettre la vitesse sous la forme V = V ⋅ u T ( u T unitaire), en préci-


sant chacun des deux termes.
Le système de coordonnées choisi facilitera l’interprétation géométrique, la grandeur V
restant constante.

2. L’accélération A se déduira des expressions classiques de ses composantes en coor-


données cylindriques.

B. 1. Dans tout mouvement, on peut distinguer la trajectoire (parcours géométrique),


et l’équation horaire du mobile sur celle-ci : dans le cas présent, seule l’équation
horaire est modifiée…
2. Les calculs sont analogues à ceux du A. 1. La remarque précédente permet de pré-
voir une partie du résultat : le vecteur u T est inchangé.

36 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 37 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 103
■■ 3. Solution

A. 1. La vitesse V a pour expression générale, dans la base des coordonnées


cylindriques :
V = ṙ u r + rθ̇ u θ + ż u z .
dz dθ H
Ici ṙ = 0, θ̇ = ω et ż = ------- ⋅ ------- = – ------ ⋅ θ̇ = – hω
dθ dt 2π
z
d’où : V = Rω u θ – hω u z

et u θ et u z étant orthogonaux :

V = V = ( Rω ) 2 + ( hω ) 2
uz
V=ω R2 + h2 (V = constante).
α
M V
O uT
y
θ

x ur

POINT COURS z
Composition des mouvements :
Le mouvement peut se décomposer en un mouvement de K
translation selon Oz, de vitesse V tr = ż u z et en mouve-
ment de rotation autour de Oz à la vitesse angulaire θ̇ M
(vecteur rotation Ω = θ̇ u z ). uz
O

hω h
Dans le plan ( u θ , u z ), la direction de V est donnée par tan α = – -------- = – --- .
Rω R
C’est donc une direction fixe de ce plan…
Écrivant V = V ⋅ u T ( u T est donc orienté dans le sens du mouvement, puisque
V  0), le vecteur u T a pour composantes sur u θ et u z :
Rω R
cos α = -------- = ----------------------
V R + h2
2
uT hω –h
sin α = – ------- = ---------------------- .
V R2 + h2

Chapitre 1 – Mécanique 1 37
KF.book Page 38 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 103

ds
L’abscisse curviligne sur la trajectoire est déterminée par ----- = V, soit, puisque la
dt
vitesse V est constante :
s = V ⋅ t = ωt R 2 + h 2 (avec s ( 0 ) = 0 ).
Pour un tour du mobile, θ = ωt = 2π, ce qui donne pour s :
s ( θ = 2π ) = l = 2π R 2 + h 2 .
On peut représenter la trajectoire dans un plan, en posant X = Rθ.
H X
On a alors z = H – ------ ⋅ θ = H – h ⋅ --- .
2π R
La trajectoire est représentée par une droite de z
h
pente – --- qui fait donc un angle α avec l’axe OX. H
R
Cette représentation correspond à « dérouler » la
surface latérale du cylindre (axe Oz, r = R) sur
lequel est tracée la trajectoire réelle du mobile
 X = Rθ = Rωt =
t α
 ∫0 V ⋅ uθ ⋅ dt . O 2πR X

A. 2. L’accélération A a pour expression générale, dans la base des coordonnées


cylindriques :
2
A = ( ṙ˙– rθ̇ ) u r + ( 2r˙θ̇ + rθ̇˙ ) u θ + ż˙u z
ce qui donne, en tenant compte de r˙ = 0, θ̇ = ω et z˙ = – hω :

A = – Rω 2 u r

POINT COURS
On peut obtenir l’accélération en dérivant directement l’expression de la vitesse :

dV du θ
V = ωR u θ – ωh u z ⇒ A = -------- = ωR ⋅ ---------
dt dt
du
avec --------θ- = – θ̇ u r , il vient A = – ω 2 R u r .
dt

On constate immédiatement que A ⋅ V = 0 : l’accélération est donc purement normale,


car le mouvement étudié ici est uniforme  V = cte. ⇒ -------- = 0 .
dV
 dt 

B. 1. La relation entre z et θ est inchangée : la trajectoire reste donc la même, et sa


représentation plane (z en fonction de Rθ) également.
Le vecteur u T , défini à partir de la trajectoire, ne change pas, mais les expressions de V
et A seront différentes, puisque l’équation horaire est différente.

38 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 39 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 104
B. 2. Le calcul est le même qu’au A. 1., en tenant compte de la nouvelle expression de
θ̇ = at (au lieu de ω…).

Donc V = Rat u θ – hat u z

et V = at ⋅ R2 + h2.

104 Pendule simple


Un pendule simple est constitué d’une corde inextensible et sans masse de longueur
l à laquelle est suspendu un point matériel M de masse m.
z
x
O y
g
l

m V0

L’autre extrémité est fixée en un point O, et le point M se déplace dans le plan vertical Oyz,
À l’instant initial, on lance M, fil tendu, avec une vitesse horizontale V 0 = V 0 u y .
Que peut-on dire du mouvement ultérieur de la masse m ?

■■ 1. Ce qu'il faut savoir


• Théorème de l’énergie mécanique.
• Loi fondamentale de la dynamique.
• Accélération pour un mouvement circulaire.

■■ 2. Ce qu'il faut comprendre


Le fil étant initialement tendu, la masse m amorce un mouvement circulaire de centre
O et de rayon l. Son altitude augmentant elle gagne en énergie potentielle de pesanteur
et corrélativement elle perd en énergie cinétique.
A priori, trois cas peuvent se produire.
π
• La corde reste tendue et le mouvement du pendule est oscillatoire  θ max  --- .
 2

Chapitre 1 – Mécanique 1 39
KF.book Page 40 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 104

• La corde reste tendue et le mouvement du pendule est révolutif, ce qui exige une
énergie initiale suffisamment importante.
• La vitesse V0 est trop faible pour qu’un mouvement révolutif ait lieu et trop forte
pour que le mouvement soit oscillatoire. La corde finira par se détendre.

■■ 3. Solution

• On peut rapporter la vitesse V à V0 et la tension T z


du fil à mg (T = mg à l’équilibre) et définir ainsi les
V T x O y
variables réduites ------ et ------- , variables sans dimen-
V0 mg
g
sion qui vont dépendre de θ et du paramètre
V
2 l
η = -----0- (grandeur également sans dimension que
gl
l’on peut former à partir de V0, g, l grandeurs carac- m V0
térisant le problème physique).
V
• Déterminons ------ = f ( η, θ ) tant que la corde reste tendue :
V0
La corde étant tendue, le point matériel décrit un z
arc de cercle et la tension T ne travaille pas ( T
perpendiculaire au déplacement). Il en résulte la uz
O
conservation de l’énergie mécanique du système :
1 2 θ l
E m = E c + E p = --mV 0 – mgl
2
(origine de l’énergie potentielle prise en O)
1 1 2
E p = – mgz ⇒ --mV 2 – mgl cos θ = --mV 0 – mgl.
2 2
V 2
Soit :  ------ = 1 + --- ( cos θ – 1 )
2
(1)
 V 0 η

2
Traçons la courbe θ → f ( θ ) = 1 + --- ( cos θ – 1 ).
η

f
1

2
1 – ---
η
4 π θ
1 – --- ---
η 2

40 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 41 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 104
• Déterminons la tension T = g ( η, θ ) de la corde tendue :
D’après la loi fondamentale de la dynamique, on a en O
projection sur u r : ma r = – T + mg cos θ
V2 V2
avec a r = – ------ , d’où : T = mg cos θ + m ------ .
l l T uθ
T V 2
Soit ------- = cos θ + ------
mg gl
T 2 θ ur
et avec (1) ⇒ ------- = cos θ + η 1 + --- ( cos θ – 1 ) .
mg η mg

T
Finalement : ------- = 3 cos θ + η – 2 (2)
mg

Traçons la courbe θ → g ( θ ) = 3 cos θ + η – 2.


g
η+1

η–2

π π θ
η–5 ---
2
Discussion
■ 1ercas : mouvement révolutif.
La corde doit être toujours tendue et la vitesse ne doit pas s’annuler ce qui exige :
4
η – 5  0 (T  0) et 1 – ---  0 (V2  0).
η
Soit en définitif : η  5.
■ 2e cas
: mouvement non révolutif et la corde reste toujours tendue.
On observe alors des oscillations entre des valeurs extrêmes ± θ max . Il faut donc que
l’on ait : V 2 ( θ max ) = 0 et T ( θ )  0 pour θ ∈ ( 0, θ max ).
η
La fonction V 2 ( θ ) s’annule pour θ = θ V tel que cos θ V = 1 – --- . De même, la fonc-
2
2 η
tion T(θ) s’annule pour θ = θ T tel que cos θ T = -- – --- .
3 3
Ces deux valeurs n’existent que pour η  4. D’autre part, la condition cherchée
impose θ V  θ T ( θ ∈ [ 0, π ] ), la vitesse devant s’annuler avant que la tension ne
puisse le faire. Il faut donc que l’on ait :
η 2 η
cos θ V  cos θ T ⇒ 1 – ---  -- – ---
2 3 3
ce qui donne 6 – 3η  4 – 2η ⇒   2. Dans ces conditions, on obtient un mou-
π η
vement pendulaire d’amplitude inférieur à ---  θ max = Arcos  1 – ---  .
2   2 

Chapitre 1 – Mécanique 1 41
KF.book Page 42 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 105

2
1

π π θ
---
–1 2
–2
–3
–4
e
■ 3 cas : 2  h  5.
π
La corde finit par se détendre pour une valeur de θ comprise entre --- et π. La tension
2
s’annule avant la vitesse ( θ V  θ T ). La suite du mouvement est celui d’une particule
de masse m dans le seul champ de pesanteur (mouvement parabolique) du moins tant
2–η
que le fil reste détendu… La corde se détend pour θ = θ T = Arcos  ------------ .
 3 
g
η+1

η–2

π π θ
η–5 ---
2

Conclusion
2
V
0 2 5 η = -----0-
gl





















mouvement pendulaire la corde se détend mouvement révolutif


π
0  θ max  ---
2

105 Pendule dont le fil casse


Un pendule simple – masse m, fil de longueur l, inextensible et de masse négligeable
– est suspendu en un point fixe O et lâché sans vitesse initiale depuis une position
où le fil est horizontal et tendu. Soit h la distance entre le point O et le sommet de
la trajectoire décrite ensuite par la masse m.
1. Donner qualitativement le domaine de variations de h.
2. Déterminer h.

42 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 43 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 105
■■ 1. Ce qu’il faut savoir
• Conservation de l’énergie mécanique.
• Loi fondamentale de la dynamique.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Il est inutile de déterminer l’équation de la trajectoire pour répondre à la question.
Entre le point de départ et le point atteint à l’instant où le fil casse, la masse m n’est
soumise qu’à son poids et à la tension du fil qui ne travaille pas. La conservation de
l’énergie mécanique permet de relier la vitesse et l’altitude.
À partir du moment où le fil casse, la masse uniquement soumise à son poids a une
trajectoire parabolique. On pourra remarquer que lors de ce mouvement, la compo-
sante horizontale de la vitesse est conservée.

■■ 3. Solution
π
1. Notons α l’angle dont aura tourné le fil avant qu’il ne casse. Quand α → --- : h = l.
2
A O La vitesse en B est horizontale. La masse m décrit
π une portion de parabole de sommet B.
α = ---
2 l

B VB

Quand α → π : h → 0.
A O B La vitesse en B est nulle. La masse m décrit la ver-
ticale à B puisqu’elle n’est soumise qu’à son poids.
π
2.

POINT COURS
Considérons un point matériel soumis à des forces conservatives (donc dérivant
d’une énergie potentielle. Leur travail élémentaire est δW = –dE p ) et à des forces
non conservatives dont le travail élémentaire est δW¢. Appliquons au point M le
théorème de l’énergie cinétique :
dE cin = δW + δW¢ = – dE p + δW¢
d ( E cin + E p ) = δW¢.
E cin + E p constitue l’énergie mécanique du point M.
La variation d’énergie mécanique du point M est égale au travail des forces non
conservatives s’appliquant à M. Si ces forces non conservatives ne travaillent pas,
alors l’énergie mécanique du point M se conserve.

Chapitre 1 – Mécanique 1 43
KF.book Page 44 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 106

Le mouvement de la masse m, soumise à son poids et à la tension du fil, s’effectue dans


le plan vertical contenant le fil à l’instant initial : ma = mg + T .
Le poids est une force conservative. A O
La tension T du fil ne travaille pas. Il y VB h
α l VB V Ss uz
a donc conservation de l’énergie méca- SS
nique du point M. B
ββ
E cin + E p ( mg ) = constante.

POINT MÉTHODE
Calcul de l’énergie potentielle dont dérive une force conservative :
On reviendra à la définition f = – grad E p . Lorsque le problème est à un degré de
dimension, on exprimera cette relation dans une base possédant un vecteur unitaire
dE p
colinéaire à f . Ainsi, pour le poids, P = mg = – mgu z = – -------- u z
dz
d’où E p = mgz + constante.

Choisissons A pour origine de l’énergie potentielle et écrivons l’énergie mécanique en


A, B et S :
π
E cin + E p = 0 + 0 = --mV B – mgl cos  α – --- (1)
1 2
2  2
1 2
= --mV S – mgh.
2
Or, entre B et S, où seul le poids intervient, la projection horizontale de la quantité de

mouvement est conservée  ------- = mg  et : V S = V B cos β = V B ⋅ sin α


dP
 dt 
2 2
V V B sin2 α
d’où : h = -----S- = -------------------- .
2g 2g
2
Or d’après (1) : V B = 2gl ⋅ sin α

soit : h = l sin3 α
Commentaire
π
Pour α = --- et α = π , on retrouve les résulats du 1.
2

106 Enroulement d’un fil sur un cylindre


Un point matériel M, de masse m est mobile sans frottement sur un plan horizontal.
Il est attaché à une ficelle (de masse négligeable et inextensible) qui s’enroule sur
un cylindre d’axe vertical et de rayon a.

44 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 45 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 106
Initialement, la masse m est lancée avec une M
vitesse V0 perpendiculaire à la ficelle, qui est ten-
due, et de longueur l 0. Soit θ ( t ) l’angle dont s’est
enroulé le fil à l’instant t.
1. Préciser la vitesse – module et orientation – O V0
I
du mobile à la date t. θ
2. En déduire la loi θ ( t ) du mouvement. Au bout I0 l0 M0
de combien de temps le point M touchera-t-il le
cylindre ? Commenter.

■■ 1. Ce qu'il faut savoir


• Coordonnées polaires.
• Théorème de l’énergie cinétique.
• Loi fondamentale de la dynamique.

■■ 2. Ce qu'il faut comprendre

1. On construira la base polaire u r , u θ permettant de repérer le point I ( t ) où la ficelle


quitte le cylindre ( u r porté par OI ).

On écrira OM = OI + IM, et on montrera que la vitesse V du point M est perpen-


diculaire à IM et donc au fil.
On en déduira que la vitesse garde une norme constante V0.
2. La loi θ(t) et l’instant t1 se déduisent directement des résultats précédents.
Il faudra s’assurer que la ficelle reste tendue au cours du mouvement. On cherchera
donc à déterminer sa tension T ( t ), et le problème physique, tel qu’il est posé, n’a de
sens que si T reste borné…

■■ 3. Solution
1. Dans le référentiel terrestre (supposé galiléen), le mobile est soumis à trois forces :
son poids et la réaction du plan (qui se compensent), la tension T du fil qui incurve
la trajectoire de M vers le cylindre.
La ficelle restant tendue la partie libre IM est un M
segment de droite tangent en I au cylindre.
Repérons ce point I par l’angle θ (cf. figure) et
O
introduisons la base polaire ( u r , u θ ). uθ
θ I
On a : OM = OI + IM.
x

Chapitre 1 – Mécanique 1 45
KF.book Page 46 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 106

d
D’où : V ( M ) = V I + ----- ( IM ).
dt
d
Or V I = aθ̇u θ et IM = lu θ ⇒ ----- ( IM ) = l˙u θ + l ⋅ ( – θ̇u r ).
dt
Finalement V ( M ) = ( aθ̇ + l˙)u θ – lθ̇u r .
Il reste à traduire que la longueur de la ficelle est invariable, soit :
l 0 = l ( t ) + aθ ( t ) ⇒ 0 = l˙ + aθ̇.

Dès lors on obtient : V ( M ) = l θ̇ u r (1)


Cette vitesse reste, à chaque instant, perpendiculaire
V (M)
au brin IM de la ficelle. Il en résulte que la tension T M
qu’exerce le fil sur la masse m ne travaille pas.
T
L’application du théorème de la puissance cinétique
O
au point matériel M donne alors :

dE c θ
-------- =  = 0 (le poids et la réaction du support I
dt T ur
se compensent)
d’où E c = cste et V ( M ) = V 0 .
En conclusion on a :
V ( M ) = –V0 ur (2)

2. La loi du mouvement s’obtient immédiatement en comparant (1) et (2).


l θ̇ = V 0 et l + aθ = l 0 .
D’où en éliminant l ( t ) entre ces deux équations :
( l 0 – aθ ) θ̇ = V 0 (3)
Équation différentielle en θ(t) qui s’intègre immédiatement (avec l = l 0 et θ = 0 à
t = 0):
θ2
l 0 θ – a ----- = V 0 t
2
2
l 2V l 2 l 2V 0
ou encore θ 2 – 2 ---θ + --------- t = 0 ⇒  θ – --0- = ----02- – --------- t (4).
0 0
a a  a  a a
La solution physique est alors donnée par (la ficelle s’enroule sur le cylindre et θ(t)
croît avec t) :
l l0 2V 0 at l0 2V 0 at
θ ( t ) = --0- – --- 1 – -------------- ⇒ θ ( t ) = --- 1 – 1 – -------------- (5)
a a l
2 a l
2
0 0

Le point M arrivera au contact du cylindre (si le problème physique a un sens) lorsque


aθ = l 0 , soit à l’instant t1 tel que (cf. (4) ou (5)) :
2
l0
t 1 = -----------
-
2V 0 a

46 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 47 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 106
Commentaires

On aurait pu essayer d’évaluer t1 à partir d’arguments simples définissant des ordres de grandeur.
l0
Une fois la ficelle totalement enroulée autour du cylindre, l’angle θ aura varié de ∆θ = --- .
a
V0
D’autre part la vitesse angulaire θ̇ vaut ------ sur un voisinage de t = 0 + .
l0
On peut donc penser que le temps t1 cherché va dépendre des grandeurs l0 , a, V0 définissant
2
∆θ l0 ⁄ a l0
le problème physique selon : t 1 ≈ ------- ≈  ------------- ≈ --------- .
θ̇ 0  V 0 0 ⁄ l  aV 0
On retrouve ainsi les variations pertinentes de t1 avec l 0, a et V0 .
2
l0
Il reste à remarquer que l diminuant θ̇ va augmenter et qu’en identifiant t 1 = -------- - on
aV 0
aboutirait à une surévaluation de t1. De façon plus précise, entre les instants t et t + dt, on
aurait :

 dθ = – dl
---- ( dθ  0 et d l  0 )
 a

V0
 θ˙ = -----
 -.
l
– dl
--------- t1 l0
2
dθ a 1 1 0
D’où : dt = ------ = ----------- = – --------- l dl
θ̇ V0 aV 0
et ∫0 dt = – --------- ∫ l dl ⇒ t 1 = -----------
aV 0 l0 2aV 0
-
------
l

• La résolution précédente suppose que la ficelle demeure constamment tendue et que


la situation physique envisagée reste réaliste. Il nous faut donc calculer la tension T ( t )
de la ficelle.
À cet effet appliquons la loi fondamentale de la dynamique
au point matériel M : ma ( M ) = T V M

dV du r T
or V = – V 0 u r et a = -------- = – V 0 -------- = – V 0 θ̇u θ (6).
dt dt
D’où T = – mV 0 θ̇u θ . θ uθ

Posons T = – T u θ ⇒ T = mV 0 θ̇. ur
2 2
mV 0 mV 0
- ⇒ T = --------------------
Et d’après (3) : T = ---------------------- -
l 0 – aθ ( t ) t
l 0 1 – ----
t1

On a bien T  0 pour 0  t  t 1 , et la ficelle reste effectivement tendue. Cependant


l’expression de T nous montre que T → ∞ quand t → t 1– ce qui n’est pas cohérent
(dans cette modélisation – point matériel M sans dimension… – la ficelle casserait
avant de s’être complètement enroulée…).
99 l
On a pour t = --------t 1 l = ----0- et T = 10T 0 …
100 10

Chapitre 1 – Mécanique 1 47
KF.book Page 48 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 107

107 Anneau coulissant sur un cercle


Analyse de portraits de phase
Une circonférence, de rayon a, est située dans un plan vertical et tourne à vitesse
angulaire Ω constante autour de son diamètre vertical. Sur cette circonférence, un
petit anneau M, assimilable à un point matériel de masse m, glisse sans aucun frot-
tement. Sa position sur le cercle est repérée par l’angle θ que fait le rayon CM avec
la verticale descendante (cf. figure).
Le référentiel terrestre est supposé galiléen,
et l’accélération de la pesanteur est notée g. A
2 g Ω2 , (C)
En posant ω 0 = -- et λ = ------2- l’équation
a ω0 Ω
différentielle du mouvement de la masse m sur
g
la circonférence peut se mettre sous la forme :
2
θ̇˙ ( t ) = ω 0 sin θ ( λ cos θ – 1 ) (1) C
l’équation de conservation de l’énergie θ
mécanique dans le référentiel lié à la circon-
férence peut s’écrire : M
1 2 2
--- θ̇ + ω 0 u ( θ ) = K (constante) (2) O
2
1
avec u ( θ ) = 1 – cos θ – --- λsin 2 θ.
2
u ( θ ) représente au facteur mga près l’énergie potentielle du système avec :
m = 5 ⋅ 10 –2 kg ; g = 9,8 m · s–2 ; a = 0,39 m.

θ̇
1. En analysant la courbe ------ = y ( θ ) (fig. 2) donnée pour une valeur particulière
ω0
de λ, montrer qu’il y a dans ce cas trois types possibles de mouvement de l’anneau.
À l’aide de la figure 1, représentant u ( θ ) pour différentes valeurs de λ, montrer que
chaque type de mouvement correspond à un domaine précis de l’énergie mécanique :
préciser les limites de ces différents domaines.
θ̇
2. La figure 3 représente ---- en fonction de θ avec ω = ω 0 1 – λ .
ω
Déterminer la valeur de λ correspondant à l’ensemble de ces courbes.
Em
Pour quelles valeurs du coefficient K = ---------
- l’oscillation de l’anneau est-elle à peu près
mga
sinusoïdale ?
θ̇
3. La figure 4 représente ------ en fonction de θ pour λ = 1. L’oscillation de l’anneau
ω0
est-elle approximativement sinusoïdale ?

48 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 49 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 107
u

1,5

0,5

–3 –2 –1 0 1 2 3 θ
–0,5

–1

Fig. 1

θ̇
------
ω0

–3 –2 –1 0 1 2 3 θ

–1

–2
Fig. 2

Chapitre 1 – Mécanique 1 49
KF.book Page 50 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 107

θ˙
----
ω

(*)
2

–3 –2 –1 0 1 2 2,3 3 θ

–1

–2
Fig. 3

θ˙
------
ω0

0,5

–2 –1 0 1 2 θ

–0,5

–1
Fig. 4
■■ 1. Ce qu’il faut savoir
• Énergie cinétique – énergie potentielle – conservation de l’énergie – oscillations.
• Portrait de phase.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le portrait de phase θ̇ = f ( θ ) permet d’étudier qualitativement un mouvement.
Les courbes d’énergie potentielle permettent également, en utilisant la conservation de
l’énergie mécanique, de prévoir des oscillations…
2. En choisissant des variables réduites, le portrait de phase d’une oscillation harmo-
nique est un cercle…

50 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 51 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 107
3. Autour d’une position d’équilibre stable, les oscillations ne sont pas forcément sinu-
soïdales.

■■ 3. Solution

POINT COURS
1
Le portrait de phase représente θ̇ au facteur ------ près en fonction de θ.
ω0
Des oscillations se caractérisent par un changement de signe de θ̇ en θ max et donc
par des courbes fermées.
Pour θ̇  0, θ augmente jusqu’à θ max , alors θ̇ = 0 puis θ̇  0, donc θ diminue
jusqu’à – θ max (s’il n’y a pas de frottement).
Au contraire, si θ̇ garde un signe constant, θ varie toujours dans le même sens, il
n’y donc pas d’oscillations.

1. On reconnaît trois types de mouvements sur la figure 2.


(a) Courbes fermées, intérieures à la courbe en huit passant par l’origine. Il s’agit
d’oscillations autour de positions d’équilibre différentes de θ = 0.
(b) Courbes fermées, entourant l’origine. Il s’agit d’oscillations autour de la position
d’équilibre θ = 0.
(c) Courbes non fermées, θ̇ garde un signe constant : l’anneau fait le tour complet sur
le cercle, θ ( t ) croît indéfiniment, θ̇ ( t ) est périodique.
Étudions les courbes d’énergie potentielle. Les minima correspondent aux positions
d’équilibre.
du
Alors ------ = 0 = sin θ – λ sin θ cos θ. L’anneau est donc en équilibre pour sin θ = 0

1
soit θ = 0 ou π et pour θ = ± θ e avec cos θ e = --- , ces dernières positions n’existant
λ
que si λ  1.
d2u
Le signe de --------2 permet d’établir la stabilité des positions d’équilibre.

d2u
--------2 = cos θ – λcos 2 θ + λsin 2 θ = cos θ + λ – 2λcos 2 θ

d2u
θ = π est une position d’équilibre toujours instable  --------2 = – 1 – λ  0.
 dθ  θ = π
d2u
θ = 0 est une position d’équilibre stable si  --------2 = 1 – λ  0 donc pour λ  1.
 dθ  θ = 0
d2u
θ e = Arccos --- est une position d’équilibre stable si  --------2 = --- + λ – --- = λ – ---  0
1 1 2 1
λ  dθ  θe λ λ λ
donc pour λ  1, c’est-à-dire lorsque cette solution existe.
Les courbes de la figure 2 ont donc été tracées pour une valeur de λ  1 qui permet
d’observer des oscillations autour des positions d’équilibre θ e et – θ e .

Chapitre 1 – Mécanique 1 51
KF.book Page 52 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 107

L’énergie potentielle a donc la forme suivante :


Ep
- = u
--------- (c)
2 mga

1,5

1
(b)
0,5
–θe θe
θ
0
–0,5
(a)
–1

• Si E m  0, il y a possibilité d’oscillations autour des positions θ e ou – θ e → courbe (a).

POINT COURS
Em = constante est représentée par une droite horizontale. Or Em = Ecin + Epot et
E cin  0. Seuls les points tels que E m – E pot  0, c’est-à-dire E pot  E m , sont
possibles pour le système.
Em
• Si 0  ----------  2, il y a oscillations autour de θ = 0 ⇒ courbes (b).
mga
Em
• Si ----------  2, l’angle θ peut prendre toutes les valeurs possibles, il y a mouvement
mga
révolutif → courbes (c).
2. Les courbes de la figure 3 correspondent à une seule cuvette de potentiel autour de
l’origine donc λ  1. Chaque courbe correspond à des conditions initiales, donc des
valeurs de K, différentes.
On fait une mesure pour θ = 0 et θ̇ = θ̇ max sur une courbe donnée (* par exemple
1
sur la fig. 3) : --θ̇ 2max = K car u ( 0 ) = 0, puis une mesure pour θ̇ = 0 et θ = θ max
2
sur la même courbe.
ω 0  1 – cos θ max – --λsin 2 θ max = K.
2 1
 2 
θ̇ max
Pour θ = 0 sur la courbe (*), on lit ----------------------
- = 2 et pour θ̇ max = 0, on lit sur la
ω0 1 – λ
même courbe θ max = 2,3 rad.
 K = 1--θ̇ 2 max = 1-- × 2 2 × ω 20 ( 1 – λ )
de  2 2 on tire λ = 0,2
2 1 
 K = ω 0 1 – cos 2,3 – --λsin 2,3 2
  2 
La figure 3 a donc été tracée pour λ = 0,2.

52 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 53 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 107
POINT MÉTHODE
La conservation de l’énergie s’écrit : --θ̇ 2 + ω 0  1 – cos θ – --λsin 2 θ = K.
1 2 1
2  2 
θ2
Pour θ petit, 1 – cos θ ∼ ----- ; sin θ ∼ θ.
2
1 2 2 θ2
Alors --θ̇ + ω 0 ----- ( 1 – λ ) = K.
2 2
Si l’on représente θ̇ en fonction de θ, on obtient une ellipse.
θ̇ 2 2K 2
On a également -----2- + θ 2 = ------2- ( λ  1 et ω 2 = ω 0 ( 1 – λ )).
ω ω
θ̇ 2K
Si l’on représente ---- en fonction de θ, on obtient alors un cercle de rayon ----------- .
ω ω

θ̇
On a choisi ici de représenter ---- (variable réduite) pour obtenir un cercle lorsque les
ω
oscillations sont sinusoïdales. On voit que l’on obtient des oscillations sinusoïdales
2
pour des amplitudes θmax inférieures à environ 1 rad ce qui correspond à K  0,39 ω 0 .
Soit une énergie mécanique E m = Kma 2  0,39 × gma.
Application numérique : E m  0,075 J.

θ̇
3. La figure 4 représente ------ en fonction de θ.
ω0
Quelle que soit la valeur de K, les courbes ne sont manifestement pas des ellipses :
l’oscillation de l’anneau n’est jamais sinusoïdale.
Ici la courbe qui représente u ( θ ) pour λ = 1 présente un « méplat » en 0 caractéris-
d2u
tique d’une dérivée seconde  --------2 = 0. Le développement limité de u autour de
 dθ  θ = 0
θ = 0 nous donne alors :
1 d2u
u ( θ ) = u ( 0 ) +  ------ θ + --  --------2
du
θ2 + o( θ2 )
 dθ θ = 0 2  dθ  θ = 0

 du
------ = 0 puisque θ = 0 est position d’équilibre
 dθ θ = 0
2u
d-------- = 1 – λ = 0 pour λ = 1
 dθ 2 θ = 0
u ( θ ) n’est donc pas parabolisable et les oscillations ne sont pas sinusoïdales.

Chapitre 1 – Mécanique 1 53
KF.book Page 54 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 108

108 Ralentissement d’une voiture


Une automobile de masse m = 10 3 kg est équipée d’un moteur d’une puissance
maximale P m = 50 kW. Avec cette puissance, la voiture atteint la vitesse maximale
V m = 144 km · h –1 . En supposant que les forces de frottement que subit la voiture
sont essentiellement dues à l’air, et de la forme f = – kv 2 (v étant la vitesse, et k
une constante), calculer le temps τ nécessaire pour que, en roue libre (moteur
débrayé), la voiture ralentisse de sa vitesse maximale jusqu’à la moitié de cette
valeur. Quelle est la distance d parcourue pendant ce temps ?
Quelle distance la voiture parcourra-t-elle avant de s’arrêter ? Que pensez-vous de ce
résultat ?

■■ Solution
Lorsque le moteur est débrayé, la voiture est soumise uniquement à la force de freinage
due à l’air (poids et réaction du sol se compensent). D’après le théorème du centre
dv
d’inertie : m ------ = – kv 2 .
dt
Vm
Équation à variable séparable que l’on intègre de 0 à τ , v variant de Vm à -------
2
Vm
-------
m 2 dv m
τ = – ----
k ∫ V v2
m
------ soit τ = ----------
kV m
Déterminons k en appliquant le théorème de la puissance cinétique. Lorsque la voiture
roule à vitesse constante Vm, la puissance du moteur sert à vaincre la force de frotte-
dE cin
- = 0 = Pm + P ( f ( Vm ) )
ment soit : -----------
dt
d’où P m = – P ( f ( V m ) ) = – ( – kV m 2
) ⋅ Vm
2
Pm mV m
soit k = -------
3
- et τ = ------------
-
Vm Pm
L’application numérique donne : t = 32 s .
La loi d’évolution de la vitesse se détermine de façon analogue. Pour un instant t
quelconque :
m v dv
------ soit t = – ----  – -- + -------
m 1 1

t = – ----
k Vm v 2 k  v V m
Vm k
-- = -------  1 + ----------t = -------  1 + -- .
1 1 1 t
d’où
v Vm  m  Vm  τ
Vm t
Enfin v = -----------
1 + --
- expression d’où l’on déduit la distance parcourue : x =
t ∫0 v ( t )dt
τ t V
x = ------------ dt soit x = τV m ln  1 + -- .
t

m
0 t  τ
1 + --
τ

54 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 55 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 109
Donc à l’instant t = τ, la voiture aura parcouru une distance :
3
mV m
d = τV m ln 2 = ------------- ln 2
Pm

Soit numériquement d = 887 m.


D’après les calculs précédents, la vitesse décroît mais ne tend vers zéro que pour t ten-
dant vers l’infini, et x ( t → ∞ ) → + ∞, ce qui est manifestement irréaliste.
Cela provient du « modèle » choisi pour représenter les forces de frottements
( f = – kv 2 ) : la force de frottement tend trop rapidement vers zéro aux basses vitesses.

109 Mouvement sur un axe dans


un champ gravitationnel
Une particule de masse m est assujettie à se dépla-
O
cer sans frottement sur un axe z ′z. Elle est soumise
à la réaction de l’axe et au champ gravitationnel de z′ z
v0
la masse M (fixe) placée au point A. On note a la a
distance de A à l’axe z ′z.
À l’instant initial t = 0, la particule se trouve en A
O (projection de A sur l’axe) avec une vitesse :
v0 = v0 uz ( v 0  0 ).

1. Que peut-on dire du mouvement ultérieur de la particule ?


2. Dans le cas où le mouvement reste borné, déterminer ses caractéristiques lorsque
la particule reste localisée au voisinage du point O. On notera T0 la période d’un tel
mouvement et on en donnera l’expression.

■■ Solution
1. Le mouvement s’effectuant sans frottements, appliquons le théorème de l’énergie
cinétique. La seule force intervenant dans ce théorème correspond à l’interaction gra-
vitationnelle entre les masses M et m.
Cette interaction est associée à une énergie potentielle O
E p donnée par l’expression :
z′ z
Mm . a
E p = – -------------- r
r
1 2 Mm
On a donc --mv – -------------- = cste = K. A
2 r

Chapitre 1 – Mécanique 1 55
KF.book Page 56 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 109

La constante est déterminée par les conditions initiales :


1 Mm 1 Mm
à t = 0, v = v 0 d’où --mv 2 – -------------- = --mv 20 – -------------- .
2 r 2 a

Ce qui s’écrit encore v 2 = v 20 – ------------  1 – -- (1)


2M a
a  r
2M
Cette quantité reste positive dès que v 20  ------------ . Il apparaît ainsi une valeur critique
a
vc de la vitesse définie selon :
2M
v 2c = ------------ .
a
Pour v 0 = v c la constante K a une valeur nulle, ce qui donne dans ce cas v 2 = v 2c ⋅  -- ,
a
 r
et la particule va à l’infini où sa vitesse s’annule.
a
L’équation (1) devient : v 2 = ( v 20 – v 2c ) + v 2c -- (2)
r
Deux cas sont alors envisageables :
• v 0  v c : d’où v 2  0 pour tout r. La particule va à l’infini sa vitesse diminuant de la
valeur v 0 à la valeur v 20 – v 2c .
• v 0  v c : la relation (2) fait apparaître une valeur limite r1 de r où la vitesse s’annule :
a a
r1 est défini par 0 = v 20 – v 2c + v 2c ---- ⇒ r 1 = --------------------2- .
r1 v0
1 –  ----
 v c
Dans un premier temps, la particule se déplace du
O F′ B
point O (vitesse vo) au point B de cote zB telle que
z
z B = r 21 – a 2 ( v B = 0 ). En ce point, la projec- F
A
tion F′ sur l’axe Oz de la force F n’est pas nulle.
Le point B ne correspond pas à une position d’équi-
libre et la particule va rebrousser chemin.
Elle repassera aux mêmes points avec, d’après (2), une vitesse de même module mais
de sens opposé. Elle décrira finalement un mouvement périodique entre les points
extrêmes B ( z B ) et B′ ( – z B ).
2. Le mouvement devant rester borné, cela exige v 0  v c .
Il s’effectuera dans un voisinage du point O d’autant O M
v
plus réduit que le paramètre η = ----0 est petit devant z′ z
vc a
a . r
l’unité. En effet, on a : a  r  r 1 = --------------2 A
1–η

L’équation (2) se réécrit en fonction de z selon ( r = a 2 + z 2 et v = z˙) :


1
z˙2 = ( v 20 – v 2c ) + v 2c ------------------ (3)
z2
1 + ----2-
a

56 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 57 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110
1 z2
Et pour z  a on a ------------------ ≈ 1 – -------2- + o ( z 3 )
z2 2a
1 + ----2-
a
v 2c
(3) devient, à l’ordre considéré : z˙2 + -------2- z 2 # cste (4)
2a
Cette dernière relation s’identifie à l’équation énergétique d’un oscillateur harmoni-
vc
que libre non amorti de pulsation propre ω 0 = --------- -.
2a
2π a 2
Soit une période T 0 = ------ ⇒ T 0 = 2π ----------
ω0 vc
Remarque
v0
La solution approchée à (4) est z ( t ) = ------ sin ω 0 t puisque z ( 0 ) = 0 et z˙( 0 ) = v 0 . On
ω0
v0
est bien dans le cadre des petits mouvements pour ------  a , soit encore :
ω0
v
------0-  1 ⇒ v 0  v c ( η  1 comme il se doit).
v
------c-
2

110 Particule dans une cuvette A

Une particule M de masse m peut se déplacer g


sans frottements sur un cercle vertical de cen-
tre O et de rayon a. Elle est reliée au point A
le plus haut du cercle par un ressort sans
O y
masse, de raideur k et de longueur à vide l 0.
On note θ l’angle ( Ox, OM ) et on prendra θ
– π  θ  π.
M
1. Justifier que la position θ = 0 est une posi-
x
tion d’équilibre. Étudier simplement sa stabilité.
2. a. Déterminer, par application du théorème de l’énergie cinétique, l’intégrale pre-
mière du mouvement :

1 2 2 1 θ 2 
--- ma θ̇ +  --- k 2acos --- – l 0 – mga cos θ  = cte
2  2 2 
b. Dénombrer les positions d’équilibre possibles pour la masse m. Tracer les courbes
mg l0
donnant θ eq (pour θ eq ≠ 0 ) en fonction de ------- pour des valeurs de la grandeur ------
ka 2a
égales à 0,5 puis 0,8.

Chapitre 1 – Mécanique 1 57
KF.book Page 58 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110

3. a. Étudier la stabilité des positions d’équilibre θ e ≠ 0 lorsqu’elles existent. On


vérifiera que l’on a :
d2E θe
----------2p-  = ka 2  1 – -------  sin 2 -----
mg
dθ  θe ≠ 0  ka  2
l0
- = 0,4.
b. On fait -----
2a
mg
a) Représenter la fonction θ → E p ( θ ) pour des valeurs de ------- égales à 0,2 ; 0,6
ka
puis 1. Commenter.
mg
b) On prend ------- = 0,2. Déterminer la pulsation Ω des petites oscillations par rapport
ka
k
aux positions d’équilibre stables. Donner la valeur de Ω en fonction de ω 0 = ---- .
m

■■ Solution
1. Le point B ( θ = 0 ) constitue une position A
d’équilibre pour laquelle la réaction normale R du u
support s’ajuste pour équilibrer l’action du poids
θ
P = mg u x et du ressort F = – k ( AB – l 0 )u x . ---
2
On aura 0 = Ru x + mg u x – k ( AB – l 0 ) u x . O y
F
Pour étudier la stabilité de cet équilibre, envisa- θ
geons un petit déplacement par rapport à cette uθ
position et appliquons au point matériel le
théorème du moment cinétique au point O (on B θ
élimine ainsi la réaction R qui passe par O). x mg
dσ ( O )
------------------ = OM ∧ ( F + mg ) (1)
dt
où σ ( O ) = ma 2 θ̇u z
A
On a OM ∧ mg = – mga sin θu z
θ
et OM ∧ F = aF sin --2- u z
où F = k ( AM – l 0 ) ( F  0 pour AM  l 0 ). θ
---
L’équation (1) s’écrit alors : 2
O
θ
ma 2 θ̇˙ = – mga sin θ + ka ( AM – l 0 ) sin --- .
2 F
θ
Il suffit alors de se limiter aux petites valeurs de θ ( θ eq = 0 ).
Ainsi au premier ordre en θ, le second membre s’écrit : M
θ
– mgaθ – ka [ l 0 – AM ( θ = 0 ) ] --- .
2

58 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 59 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110
On a donc, à cet ordre avec AM ( θ = 0 ) = 2a :
θ
ma 2 θ̇˙ # – mgaθ – ka ( l 0 – 2a ) ---
2
l
θ̇˙ = – ------- mg – k  a – --0- θ.
1
c’est-à-dire :
ma  2
La position d’équilibre θ = 0 est stable si l’équation précédente s’identifie à celle d’un
oscillateur harmonique. Ce qui est le cas pour :
l
mg  k  a – --0- .
 2
Conclusion
• Pour l 0  2a, θ = 0 est toujours une position d’équilibre stable, le poids et la
force du ressort agissent dans le même sens (forces de rappel).
• Pour l 0  2a, le poids (force de rappel) et la force du ressort agissent en sens inverse.
Deux cas peuvent alors se présenter : A
mg l0
-------  1 – ------ θ = 0 stable
ka 2a g
mg l0 θ
-------  1 – ------ θ = 0 instable. ---
ka 2a 2 H
2. a. Le mouvement de M s’effectuant sans O y
frottements, il y a conservation de l’énergie
mécanique E m = E c + E p . θ
L’énergie cinétique du point M se déplaçant sur uθ
M
l’arc de cercle de centre O s’écrit simplement :
1 2 1 2 x
E c  --m ( aθ̇ )  --ma 2 θ̇
2 2
(puisque v = aθ̇u θ ).
L’énergie potentielle a deux origines, l’une liée à la pesanteur, l’autre au ressort, d’où :
E p = E p ( pesanteur ) + E p ( ressort )
 E p ( pesanteur ) = – mgx ( origine en O )

avec  1
 E p ( ressort ) = -- k [ AM – l 0 ] 2 .
2

θ θ
Or AM = 2AH = 2OA cos --- = 2a cos --- ( – π  θ  π ).
2 2
1 θ 2
Finalement : E p ( θ ) = – mga cos θ + --k 2a cos --- – l 0 .
2 2
La conservation de l’énergie se traduit alors par l’équation :

1 2 2 1 θ 2
--ma θ̇ + --k 2a cos --- – l 0 – mga cos θ = E m = cste (1)
2 2 2

Chapitre 1 – Mécanique 1 59
KF.book Page 60 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110

2. b. Les positions d’équilibre correspondent ici aux extremums de l’énergie poten-


dE
tielle E p ( θ ). Les valeurs de θ cherchées vérifient donc --------p- = 0.

θ θ
Soit : mga sin θ – k  2a cos --- – l 0 a sin --- = 0.
 2  2
mg θ θ θ θ
Soit encore : 2 ------- sin --- cos --- –  2a cos --- – l 0 sin --- = 0
k 2 2  2  2
θ θ
sin --- l 0 – 2  a – ------- cos ---
mg
d’où : = 0.
2  k 2
La solution θ 1 = 0 est toujours position d’équilibre (stable ou instable). Il existe deux
θ2
autres positions d’équilibre θ 2 et – θ 2 si l’équation l 0 = 2  a – ------- cos ----- admet des
mg
 k  2
θ2 π
solutions  avec θ 2 ∈ ( 0, π ) et donc ----- ∈  0, ---  .
 2  2 
l0 mg mg l0
Il faut donc que l’on ait ------  1 – ------- soit -------  1 – ------ .
2a ka ka 2a
Pour que cette condition soit réalisée, il est donc nécessaire que l’on ait l 0  2a.

Conclusion mg
-------
Domaine I : trois positions d’équilibre θ 1 = 0 et ± θ 2 ka
1
θ2 l0
avec cos ----- = ------------------------- . II
2
2  a – -------
mg
 k I
Domaine II : une position d’équilibre θ 1 = 0.
1 l0
mg l0 l0 -----
-
• Courbes θ eq = f ------- pour -----
- = 0,5 puis -----
- = 0,8 : 2a
ka 2a 2a

θ eq
θ eq = 2Arccos  ----------- où x = -------
120° 0,5 mg
l0  1 – x ka
- = 0,5
-----
2a
θ eq = 2Arccos  -----------
0,8
 1 – x
l0
- = 0,8
-----
60° 2a

mg
-------
0,2 0,5 ka

60 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 61 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110
3. a. La stabilité de la position d’équilibre θ = 0 a déjà été étudiée (cf. 1.). Plaçons-
mg l0
nous alors dans le cas où -------  1 – ----- - et considérons la position d’équilibre θ = θ 2 .
ka 2a
L’étude de la stabilité peut se faire en développant la fonction E p ( θ ) au voisinage de
θ = θ 2 . On a ainsi :
dE p d 2 Ep
E p ( θ ) = E p ( θ 2 ) + ( θ – θ 2 ) ---------  + -- ( θ – θ 2 ) 2 ----------2-  + o [ ( θ – θ 2 ) 2 ].
1
dθ  θ2 2 dθ  θ2
dE
--------p-  = 0 puisque θ 2 est une position d’équilibre. Il nous faut alors calculer la déri-
dθ  θ2
vée seconde de cette énergie potentielle.
dE θ θ
Or --------p- = mga sin θ – ka 2a cos --- – l 0 sin ---
dθ 2 2
dE p θ
--------- = ( mga – ka 2 ) sin θ + kal 0 sin ---
dθ 2
d 2 Ep  mg l0 θ
d’où ----------2- = ka 2  ------- – 1 cos θ + ------ cos ---  .
dθ  ka 2a 2
l0
d 2 Ep  θ2 -----
-
2a
Déterminons enfin l’expression de K = ----------2- avec cos ----- = ---------------- .
dθ  θ2 2 mg
1 – -------
θ2  ka
mg 
K = ka 2 1 – -------  – cos θ 2 + cos2 ----- 
ka  2 
mg  θ θ2 
K = ka 2 1 – -------  1 – 2 cos2 --- + cos2 ----- 
ka  2 2 
θ2 θ2
= ka 2  1 – ------- sin2 ----- .
mg mg
K = ka 2 1 – ------- 1 – cos2 -----
ka 2  ka  2
K est défini positif et les positions d’équilibre ± θ2 sont bien stables lorsqu’elles existent.
Conclusion
l0
-----
-
2a
1 θ = 0 stable
eq

θ eq = ± θ 2 stable
mg
-------
1 ka
3. b. a) Représentons la fonction θ → E p ( θ ) , soit encore (cf. 2.a.) :
Ep ( θ ) mg θ l0 2 .
y ( θ ) = -------------
- = – ------
- cos θ + 2 cos --- – ------
ka 2 ka 2 2a

Chapitre 1 – Mécanique 1 61
KF.book Page 62 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110

l0 l0
On fixe ici la valeur de ------  -----
- = 0,4 et on trace :
2a 2a  
θ 2
θ → y ( θ ) = – η cos θ + 2 cos --- – 0,4
2
pour les valeurs η = 0,2 ; 0,6 et 1 :s

η = 0,2
η = 0,6
η = 1

–3 –2 –1 0 1 2 3 θ

mg l0
• Pour η = 0,2 on a bien -------  1 – -----
- et le graphe confirme que θ = 0 est une
ka 2a
position d’équilibre instable (maximum local de E p ) alors que les valeurs ± θ 2 de θ
correspondant aux minimums de E p sont stables.
mg l0
- et les valeurs θ 2 et θ 1 = 0 se confondent. θ = 0
• Pour η = 0,6 on a ------- = 1 – -----
ka 2a
est stable, mais la cuvette de potentiel n’est pas harmonique au voisinage de θ = 0.
mg l0
• Pour η = 1 il vient -------  1 – -----
- et le graphe nous montre qu’il n’existe qu’une
ka 2a
seule position d’équilibre θ = 0, et qu’elle est stable.
l0 mg
- = 0,4 et ------- = 0,2 les positions d’équilibre stable sont ± θ 2 avec :
3. b. b) Pour -----
2a ka
l0
θ2 -----
-
2a 0,4 1 2π
cos ----- = ---------------- = ------- = -- ⇒ θ 2 = ------ .
2 mg 0,8 2 3
1 – -------
ka
2π π
D’autre part, K = ka 2 ( 0,2 – 1 ) cos ------ + 0,4 cos --- = ka 2 [ 0,4 + 0,2 ] = 0,6ka 2 .
3 3
L’énergie potentielle développée au second ordre en θ – θ 2 donne :
1
E p = E p ( θ 2 ) + --K ( θ – θ 2 ) 2 + o [ ( θ – θ 2 ) 2 ].
2

62 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 63 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 110
Et la conservation de l’énergie s’écrit à cet ordre :
1 2 2 1
--ma θ̇ + --K ( θ – θ 2 ) 2 = constante.
2 2
˙ 2 K
Soit encore [ ( θ – θ 2 ) ] + ---------2- ( θ – θ 2 ) 2 = constante.
ma
Il s’agit là de l’équation énergétique d’un oscillateur harmonique de pulsation Ω telle
K
que : Ω 2 = ---------2- .
ma
k
D’où Ω 2 = 0,6 ---- ⇒ Ω = 0,77ω 0
m

Chapitre 1 – Mécanique 1 63
KF.book Page 64 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12
KF.book Page 65 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

hapitre
C

2
Électrocinétique 1
A • Régime continu
B • Régime transitoire
KF.book Page 66 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

A. Régime continu

201 Intensité dans une branche

On considère le montage représenté ci-dessous.

R1 R4
I
E i1

R2 R3

1. Les deux générateurs étant parfaits, déterminer le courant i1 traversant le résistor R1 :


a. par une méthode directe ;
b. en calculant les courants imposés dans R1 par chaque générateur supposé seul
générateur présent dans le circuit :
– générateur E seul : alors I = 0 (ce qui correspond à un circuit ouvert) ;
– générateur I seul : alors E = 0 (ce qui correspond à un court-circuit).

2. Que devient le courant i1 si on tient compte du caractère non parfait du générateur


de tension E (on ajoute une résistance r en série avec lui) ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Circuits linéaires en régime continu.


• Théorème de superposition.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. a. On remarquera que les courants traversant R1 et R2 sont parfaitement définis à


partir des résistances R1 et R2 et des générateurs E et I. Ils ne dépendent pas de R3 et R4 .
b. Le circuit linéaire comportant deux générateurs parfaits (l’un de tension E, l’autre
de courant I), l’application du théorème de superposition permet, dans chaque cas,
d’aboutir à un circuit plus simple.

66 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 67 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 201
2. On pourra partiellement se ramener au 1. en notant u la tension aux bornes du
générateur de tension imparfait.
Dans les deux cas, ladétermination du générateur équivalent aux bornes de R1 ne
paraît pas très judicieuse, car elle fait disparaître les éléments de symétrie existant entre
les quatre résistances…

■■ 3. Solution

1. a. On peut tout d’abord remarquer que les courants i1 et i 2


A
traversant R1 et R2 ne dépendent que de E et I et pas de R3 et R4 .
On a en effet : i1
i 2 = i 1 + I (loi des nœuds en C) R1
et E = R 1 i 1 + R 2 i 2 . I
E C
D’où en éliminant i 2 entre ces deux équations : i2
E = R 1 i 1 + R 2 ( i 1 + I ). R2

E – R2 I B
Donc : i 1 = -----------------
- (1)
R1 + R2

Commentaires

• Quand E = R2 I, tout le courant I passe dans R2 et on a bien : i1 = 0.


• Lorsque la branche BC est ouverte (R2 → ∞), il vient comme il se doit : i1 = –I.
• Enfin, si la branche AC est coupée (R1 → ∞), i1 = 0 ce que redonne la formule (1).

1. b. Tous les éléments du circuit sont linéaires. Le courant dans une branche est donc
une expression linéaire des forces électromotrices et des courants des générateurs auto-
nomes. On a donc ici :
i1 = α E + β I
i1 i1
avec α = ---  et β = --- 
E I = 0 I E = 0
ce que l’on peut encore noter :
i 1 = i 1′ + i 1″
où i 1′ = i 1 ) I = 0 et i 1″ = i 1 ) E = 0 .

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 67
KF.book Page 68 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 201

R1 R4 R1 R4
I B
E i 1′  i 1″ ⇒ i 1 = i 1¢ + i 1≤

R2 R3 R2 R3

I « éteint » E « éteint »

Calcul de i 1¢ : I étant « éteint », le même courant i 1′ parcourt les résistances R1 et R 2 ,


d’où :

E
E = ( R 1 + R 2 )i 1′ et i 1′ = ------------------ .
R1 + R2

Calcul de i 1≤ : E « éteint » correspond à un court-circuit. Les résistances R1 et R2 en


parallèle sont parcourues par le courant total I.
Il en est de même des résistances R3 et R4 :

R1
i 1″
I

R2

u u
u = – R 1 i 1″ et I = ----- + -----
R1 R2

R2
d’où le résultat : i 1″ = – ------------------ I.
R1 + R2

Commentaire

On retrouve le résultat d’un pont diviseur de courant.

Le courant total cherché a donc pour expression :

E – R2 I
i 1 = -----------------
-
R1 + R2

68 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 69 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 201
2. Le schéma du circuit devient (le générateur de tension n’est plus parfait et il faut
tenir compte de sa résistance interne r) :

ir A
i1 i4
r R1 R4
I
u

E R2 R3

B
Notons u la tension aux bornes du générateur. Le calcul de i1 en fonction de u et I nous
ramène à la question 1. d’où :
u – R2 I
i 1 = -----------------
- (2)
R1 + R2
Pour déterminer u, il faut connaître le courant i r traversant r.
Or i r = i 1 + i 4 .
Il faut donc calculer i 4. Mais la configuration R4 – R3 est identique à celle R1 – R2 au
changement près I → –I, d’où :
u + R3 I
i 4 = -----------------
-
R3 + R4
u – R2 I u + R3 I
soit - + ------------------ .
i r = -----------------
R1 + R2 R3 + R4
Et pour la branche BA contenant E :
 u – R2 I u + R3 I 
u = E – i r r = E – r  -----------------
- + ------------------ .
 R1 + R2 R3 + R4 
Soit encore :
 1 1   R2 R3 
u 1 + r  ------------------ + ------------------  = E + r  ----------------- -I
- – ----------------- (3)
 R1 + R2 R3 + R4   R1 + R2 R3 + R4 

Et en reportant dans (2) la valeur de u, tirée de l’expression (3) :

 R2 R3 
E + r I  ----------------- - – ----------------- -
1  R1 + R2 R3 + R4 
i 1 = ------------------ ----------------------------------------------------------------- – R 2 I (4)
R1 + R2  1 1 
1 + r  ------------------ + ------------------ 
 1 R + R 2 R 3 + R4 

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 69
KF.book Page 70 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 202

202 Association en parallèle


Déterminer l’intensité du courant passant dans la résistance R4.
R1

R2 R3 R4
E1 I0
E2

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Représentation de Thévenin, de Norton d’un générateur.
• Pont diviseur de courant.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Les branchements étant parallèles, on cherchera à substituer aux générateurs de ten-
sion des générateurs de courant.
Il sera astucieux de mettre le montage sous la forme d’un diviseur de courant.

■■ 3. Solution
Transformons le circuit en remplaçant les dipôles [ E 1, R 1 ] et [ E 2 , R 2 ] par les généra-
teurs de Norton équivalents.
Nous avons :

Rj E
avec I 0j = -----j = G j E j .
≡ I 0j Rj Rj
Ej

D’où :
R1

R1 R2 R3 R4
R2 R3 R4
I 0 ≡ I 01
E1 I 02 I0
E2

70 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 71 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 202
Tous les branchements obtenus étant parallèles, on peut regrouper les générateurs de
courant ; le circuit devient :

I′0 R1 R2 R3 R4 où I′0 = I 0 + I 01 + I 02 .

1 1 1
Les conductances G 1 = ----- , G 2 = ----- , G 3 = ----- en parallèle s’ajoutent, d’où
R1 R2 R3
1
G = --- = G 1 + G 2 + G 3 et :
R
k i Notons i et k les courants dans R4 et R, nous
avons :
I′0 R u R4
 u = R 4 i = Rk

 I′0 = i + k
R
D’où i ·  1 + -----4 = I′ 0
 R
G4 G4
et i = ----------------- I′0 = --------------------------------------------- I′0 .
G4 + G G1 + G2 + G3 + G4

Or I′0 = I 0 + G 1 E 1 + G 2 E 2 . Finalement :

E E
-----  I + -----1 + -----2
1
G4 ⋅ ( I0 + G1 E1 + G2 E2 ) R 4  0 R 1 R 2
i = --------------------------------------------------------- ⇒ i = --------------------------------------------
G1 + G2 + G3 + G4 1 1 1 1
----- + ----- + ----- + -----
R1 R2 R3 R4

POINT MÉTHODE
Pont diviseur de courant
Dans le dernier circuit représenté, on reconnaît un diviseur de courant.
• Diviseur de courant : considérons deux résistances R1 et R2 en parallèle sur un
générateur de courant I0 .
i i R 1 i 1 = R 2 i 2 et I 0 = i 1 + i 2 ce qui donne :
1 2
I0 R1 R2 G G1
I 0 = i 1 ·  1 + -----2- ⇒ i 1 = ------------------- I 0
 G1  G1 + G2

et le courant I0 se distribue dans les résistances en proportion de leurs conductances G i .

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 71
KF.book Page 72 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 203

Ainsi pour des résistances R1, … RN en parallèle sur I0, on aurait :


Gp
i p = ---------------- I 0 .
N

∑G1
m

Le courant le plus important passera par la résistance la plus faible (c’est-à-dire celle
de conductance la plus élevée), ce qui est bien naturel.

203 Circuit actif réductible à une résistance


On considère le circuit représenté ci-dessous. On prendra :
R = 5 Ω , E 1 = 2 V et E 2 = 8 V . R R
A
1. Déterminer le générateur de Théve-
nin équivalent entre les bornes A et B. E2
2R 2R
2. a. En déduire la valeur de E pour
laquelle le circuit est équivalent B
(entre A et B) à une résistance pure
E1 R E
Req dont on précisera la valeur.
b. Retrouver ce résultat en faisant une analyse directe de la condition ( V A – V B ) co = 0 :
(co pour circuit ouvert) : condition nécessaire pour que le dipôle soit réductible à une
résistance (on admettra que cette condition est suffisante).

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Association de résistances.
• Diviseur de tension.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le plus rapide est de modifier le circuit de proche en proche, en utilisant les règles
d’association de résistances et de f.é.m. et en tirant profit des modèles de Thévenin et
de Norton appliqués à des sous-systèmes plus simples.
2. Le dipôle AB étant remplacé par son générateur de Thévenin équivalent (Eeq , Req)
déterminé précédemment, il suffira d’annuler Eeq (Eeq s’exprimera nécessairement
sous une forme linéaire de E1, E2 , E et plus précisément de E et E2 – E1).
Une autre méthode consisterait à traduire directement que Eeq doit s’annuler ou ce qui
revient au même que l’on doit avoir ( V A – V B ) co = 0 (co pour circuit ouvert).

72 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 73 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 203
■■ 3. Solution
1. Les générateurs [ E 1 , R ] et [ E 2 , R ] sont en série ; ils sont donc réductibles au géné-
rateur [ E 2 – E 1 , 2R ] :

E2
R 2R
A1 A1

≡ E2 – E1
R
B1 B1

E1

Ajoutons la résistance 2R en parallèle entre A1 et B1. Nous obtenons en représentation


de Norton :

2R i A1 A1

E2 – E1 2R ≡ I 2R 2R

B1 B1

E2 – E1
avec I = ----------------
- ; les deux résistances 2R en parallèle sont équivalentes à une seule
2R
résistance R0 , d’où, en revenant à la représentation de Thévenin :

R0
A1 A1

I R0 ≡ E0

B1 B1

avec R 0 = ( 2R // 2R ) .
2R ⋅ 2R
Soit : R 0 = --------------------
2R + 2R
R0 = R
E2 – E1
Et : E 0 = R 0 I = R 0 ⋅ -----------------
2R

1
E 0 = -- ( E 2 – E 1 )
2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 73
KF.book Page 74 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 203

Le circuit initial devient, en utilisant les résultats précédents :


R0 = R R 2R
A A

E0 2R soit encore : E0 – E 2R

B B
E
On refait alors – comme plus haut – la double transformation : représentation de Nor-
ton, regroupement des résistances, et retour à la représentation de Thévenin :
2R R 0′
A A

E0 – E 2R ≡ E 0′

B B
On a R′0 ≡ ( 2R // 2R ) ⇒ R 0′ = R .
E0 – E 1
Et : E 0′ = R 0′ I ′ = R 0′ ⋅ -------------- = -- ( E 0 – E )
2R 2
1
E 0¢ = -- ( E 2 – E 1 – 2E ).
4
Finalement, le circuit proposé est équivalent entre les bornes A et B à un générateur
(dit de Thévenin) caractérisé par :
– une résistance interne R eq = R′0 = R ⇒ R eq = 5 Ω ;
1 1
– une f.é.m. E eq = E′0 = -- ( E 2 – E 1 – 2E ) ⇒ E eq = -- ( 3 – E ).
4 2
E2 Req = 5 Ω
A A
R R
1
2R 2R ≡ -- ( 3 – E ) V = E eq
2
B B
E1 E
2. a. le circuit se réduit à une résistance pure pour E eq = 0, soit : E = 3 V .
Il est alors équivalent à une résistance pure égale à R eq = 5 Ω .
2. b. Si on suppose nulle la tension 0 A
A
( V A – V B ) co aux bornes du circuit pro- 2R i′
posé, alors aucun courant ne passe dans
2R 2R
la résistance 2R en parallèle entre A et B, E2 – E1
la tension à ses bornes étant nulle. i=0
D’où : C B
E
( V A – V C ) co = V B – V C = E.

74 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 75 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 204
Or (diviseur de tension puisque i′ = 0 ) :
2R 1
( V A – V C ) co = -------------------- ( E 2 – E 1 ) = -- ( E 2 – E 1 )
2R + 2R 2
1
ou ( V A – V C ) co = -- ( E 2 – E 1 ) = E ⇒ E = 3 V .
2

204 Résistances équivalentes


1. Déterminer la résistance équivalente des dipôles A–B représentés ci-dessous.
Chaque branche possède la même résistance r.

a. b.
A
A

B
B

octaèdre régulier motif infini

Comment obtenir – pour b. – le même résultat avec un nombre fini N de cellules, la


dernière cellule étant branchée sur une résistance R′ à déterminer ?

A r
R′
B r

2. n carrés
Le motif carré est répété n fois en ligne
et p fois en colonne. Les côtés ∆ et ∆′
sont infiniment conducteurs. On notera
A B λ la résistance par unité de longueur du
fil utilisé pour réaliser ces maillages.
Déterminer la résistance équivalente
entre A et B.

∆ ∆′

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 75
KF.book Page 76 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 204

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Éléments de symétrie.
• Associations série et parallèle de résistances.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

Il n’est guère intéressant de chercher à déterminer les courants traversant chacune des
branches pour un courant d’entrée I donné. Il est plus rapide de tenir compte des
symétries (ou antisymétries) caractérisant éventuellement le système (cas a.) afin de
substituer à ce dernier un système plus simple. Le calcul de la résistance équivalente
s’effectue ensuite par application des règles d’association des résistances.
Il est également possible de supprimer judicieusement certains contacts existants, et de
prouver, pour le système ainsi obtenu, que les potentiels de chaque couple de points ainsi
créé sont les mêmes, ce qui démontre l’équivalence entre les deux systèmes (cas 2.).
Enfin, pour les systèmes infinis (cas b.), on peut procéder de deux façons différentes :
– soit en considérant un système fini (de résistance notée Rn), et en construisant à par-
tir de ce système un système similaire mais comportant une maille de plus (soit R n + 1
sa résistance). On cherche alors à établir une relation de récurrence liant R n + 1 et Rn.
La résistance cherchée apparaît comme la limite de Rn quand n tend vers l’infini. Ainsi
si R n + 1 = f ( R n ) , R est solution de R = f ( R ) ;
– soit en ajoutant un maillon au système infini considéré : on obtient un système infini
de même nature…

■■ 3. Solution

POINT COURS
• À propos de la symétrie et de l’antisymétrie :
– Un axe ∆ sera dit axe de symétrie si la topologie du système est invariante par la
symétrie d’axe ∆ et si cette symétrie ne modifie pas le signe des courants d’entrée
et de sortie.
Les courants sont alors à répartition symétrique par rapport à ∆.
Un axe ∆′ sera dit axe d’antisymétrie si la topologie du système est invariante par
la symétrie d’axe ∆ et si cette symétrie change le signe des courants d’entrée et de
sortie.
La répartition des courants est alors antisymétrique.
Pour les potentiels, on peut remarquer que les potentiels aux nœuds symétriques
sont opposés (pour des potentiels en A et B qui le seraient). Il en résulte que les
potentiels des nœuds appartenant à ∆′ sont nuls et de façon plus générale égaux.

76 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 77 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 204
1. a. Le plan EFGH est un plan d’antisymétrie pour la dis- A
tribution de courants.
On a donc : i ( A → G ) = i ′ ( G → B ) . E F
VA + VB i
D’où V G = -------------------
- = VF = VE = VH .
2 H
Les branches EF, HE, HG et FG ne sont parcourues par G
aucun courant. Il reste donc quatre résistances R′ = 2r en i′
parallèle, d’où :
B
1 4 R′ r
--- = ----- ⇒ R = ----- ⇒ R = --
R R′ 4 2
1. b.

POINT MÉTHODE
• On a cette fois-ci un motif théoriquement infini. Le plus simple consiste à remar-
quer que l’on ne change pas la valeur de la résistance équivalente en ajoutant – en
amont – un maillon supplémentaire.
• On pourrait également établir une relation de récurrence sur la suite R n des résis-
tances équivalentes associées à des chaînes de n maillons. La résistance cherchée R
est la limite de R n quand n → + ∞.

Envisageons la première méthode :


On a :
A A
≡ R

B B

De même :

A′ A A′
≡ R
B′ B B′

On a donc :

A′ A′ r A
R ≡ r R

B′ B′ r B

(2r + R)
D’où R = r // ( 2 r + R ) ⇒ R = r -------------------- (1)
3r + R

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 77
KF.book Page 78 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 204

La résistance cherchée est donc solution de l’équation :


R 2 + 3rR = 2r 2 + rR ⇒ R 2 + 2rR = 2r 2 .
Soit encore : ( R + r ) 2 = 3r 2 et R = – r + 3r ( R  0 ).
Finalement, nous obtenons
R = ( 3 – 1) r

Commentaires

La deuxième méthode consiste à relier Rn à R n + 1 .

A A

≡ Rn
B B










n maillons
A A A
≡ Rn ≡ Rn + 1

B B B








n maillons

On a donc :
R n + 1 = ( r // ( 2 r + R n ) ) .
r ( 2r + R n )
D’où - = f ( R n ).
R n + 1 = ------------------------
3r + R n

La résistance équivalente R d’un système infini est alors donnée par la solution de
l’équation :
R = f (R).
Soit ici : R ( 3r + R ) = r ( 2r + R ) ⇒ R 2 + 2rR – 2r 2 = 0 ⇒ ( R + r ) 2 = 3r 2
et R = r( 3 – 1).

Considérons maintenant une série de N cellules branchée sur une résistance R′, soit :

A r
R′

B r










N cellules

Il suffit donc de prendre R′ = R pour que la résistance équivalente vue entre les
points A et B soit également R. En effet, on peut alors remplacer R′ par la chaîne infi-
nie étudiée précédemment.

78 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 79 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 204
D’une autre manière, on a :
r
r ( 2r + R′ )
r R′ ≡ R″ avec R″ = ------------------------ .
3r + R′
r

On a donc R″ = f (R′) . Or R est solution de : R = f (R) (cf. (1)).


Le choix R′ = R implique donc R″ = R et de proche en proche :
R eq ) AB = R comme il se doit.

1. Les droites ∆ et ∆′ étant infiniment conductrices, elles constituent des lignes équipo-
tentielles non résistives. Décomposons le système comme l’indique la figure ci-dessous.
On a supprimé les contacts (P 0 , P′1) (P″1 , P′2 ), etc.
Soit V0 la d.d.p. créée entre les points B et S0
O P0
A. On a alors : O′
P′1 S′
V V Q1 1
V ( Q 1 ) = -----0- ; V(P′1 ) = -----0- = V(P″1 ).
n 2n
P″1 S″1
V P′2
De même V ( Q 2 ) = -----0- Q2 S′
2
n
V0
et V(P′2 ) = V(P″2 ) = ------ . A P″2 S″2 B V0
2n
V0
Enfin, on a également V ( P 0 ) = ------ , J J′
2n
1
le brin OP0 représentant la fraction ------ de la longueur totale OO′.
2n
Il en résulte que : V ( P 0 ) = V(P′1 ) = V(P″1 ) = V(P′2 ) = …
On a de même : V ( S 0 ) = V(S′1 ) = V(S″1 ) = V(S′2 ).
Le système considéré est alors équivalent à celui proposé dans l’énoncé (on peut relier
les points au même potentiel P0 et P′1 , S0 et S′1 , …, P″1 et P′2 , …).
On a donc en parallèle p rangées de n losanges et deux lignes droites OO′ et JJ′.
Or
r r R′ R′ R′ R′
r r
avec R′ = ( 2r // 2 r ) = r ⇒ R (1 rangée) = nr
nr
et R(p rangées en //) = ----- où r = a λ.
p
2 r P0
De plus OP 0 = IP 0 ------- et r ( OP 0 ) = ------- . O r′
2 2 r
r
D’où R ( OO′ ) = 2n ------- = R ( JJ′ ). I
2
Finalement

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 79
KF.book Page 80 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 205

1 2 1
-------- = ------------------- + ------------------------------------ .
R eq R ( OO′ ) R ( p rangées // )
1 2 p nr
D’où -------- = ------- + ----- ⇒ R eq = ---------------- .
R eq nr nr 2+p
nλa
Soit avec r = λa : R eq = ----------------
2+p

205 Générateurs ou récepteurs


Le circuit représenté ci-contre comprend
deux accumulateurs A1 et A2 de forces élec-
r1 r2
tromotrices E1 et E2 et de résistances internes
r1 et r2. Ces accumulateurs sont branchés en R
parallèle sur le résistor R dont on peut faire
E1 E2
varier la résistance.
On cherche à déterminer, selon les domaines
de valeurs de R, le type de fonctionnement de E 1  0 et E 2  0
chacune des sources (générateur ou récep-
teur).
1. Justifier que l’on peut se limiter au cas E 2  E 1 .
2. a. On suppose E 2  E 1 .
Que se passe-t-il pour R → 0, puis pour R → ∞ ? Mettre en évidence l’existence
d’une valeur critique Rc de R. Donner l’expression de Rc.
b. Que se passe-t-il pour E 2 = E 1 ?
c. Conclure.
3. Reprendre l’étude d’une façon plus générale.

■■ Solution
1. La permutation des indices « 1 » et « 2 » ne
change pas le problème physique. On aura donc i1 i2
intérêt à choisir des notations respectant cette r1 r2
« symétrie » (courants i1 et i2). u R
E1 E2

Du fait même de cette « symétrie », on peut imposer dès le départ E 2  E 1 .

80 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 81 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 205
Le cas E 1  E 2 s’en déduit immédiatement en permutant les indices « 1 » et « 2 ».
Remarquons de plus que l’accumulateur A2 se comportera effectivement comme un
générateur si i2 (tel qu’il est noté sur la figure ci-dessus) est positif. On sera donc amené
à calculer les courants i1 et i2 et à discuter leur signe.
On peut également déterminer la tension u aux bornes de R, le signe de i1 et de i2 s’en
déduisant par simple comparaison de u à E1 et E2 :
E1 – u E2 – u
i 1 = -------------
- et i 2 = -------------- .
r1 r2
2. a. • Quand R tend vers une valeur nulle (court-circuit pour R = 0 ) tout se passe
– à la limite – comme si les deux mailles étaient découplées ( u = 0 et i = i 1 + i 2 ) :

i1 i2 i1 i2

i
r1 r2 r1 r2
u R=0 ≡ 

E1 E2 E1 E2

E E2
Il vient alors i 1 = ----1- et i 2 = ----- , A1 et A2 fonctionnent en générateurs.
r1 r2
• Pour R Æ ∞ (branche R ouverte à la limite), les deux accumulateurs tendent vers
une situation où ils sont en série et en opposition :

i1 i2 i1 = –i2
i = 0
r1 r2 r1 r2
R→∞ ≡

E1 E2 E1 E2

C’est celui qui possède la f.é.m. la plus grande qui aura un fonctionnement en généra-
teur, le deuxième jouant le rôle de récepteur, d’où :
E 2  E 1 ⇒ A 2 ≡ générateur et A 1 ≡ récepteur
R→∞
E 2 = E 1 ⇒ aucun courant ne traverse A 1 et A 2 ( i1 = –i2 = 0 ) .
• Résistance critique Rc :
L’examen des cas particuliers R → 0 et R → + ∞ a mis en évidence deux états limites
du système :

 A 1 générateur R→∞  A 1 récepteur


I R→0  II 
 A 2 générateur et E 2  E 1  A 2 générateur

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 81
KF.book Page 82 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 205

Or les courants sont des fonctions continues de R. Il existe donc (pour E 2  E 1 ) une
valeur critique Rc de R telle que le système est dans une configuration du type I
pour R  R c et du type II pour R  R c .
La valeur de Rc s’obtient en remarquant que i1 = 0 i2
pour R = R c , l’accumulateur A1 n’est traversé
par aucun courant ( E 2  E 1 ), ce qui corres-
pond au passage de A1 de l’état générateur à r1 r2
l’état récepteur. On a alors : u Rc
Rc
u = E 1 et u = E 2 ---------------- (diviseur de tension). E1 E2
Rc + r2
Rc
D’où : E 1 = E 2 ----------------
Rc + r2
E1
soit R c = r 2 ----------------- , pour E 2  E 1
E2 – E1
On a donc :

A1 générateur A1 récepteur
E2  E1
0 A2 générateur Rc A2 générateur R

2. b. Pour E 2 = E 1 , les deux accumulateurs fonctionnent en générateur (faire


R c → + ∞ sur le diagramme précédent), quelle que soit la valeur de R, avec :

 i 1  0 et i 2  0 pour r1 ≠ r2

 i1 = i2 = 0 pour r1 = r2 (cf. symétrie du circuit).

2. c. Conclusion :
E1
En posant R c = r 2 ----------------- , on obtient :
E2 – E1

A1 récepteur i1  0
R  Rc
A2 générateur i2  0
A1 « neutre » i1 = 0
E2  E1 R = Rc
A2 générateur i2  0
A1 générateur i1  0
R  Rc
A2 générateur i2  0
E2
Pour E 1  E 2 , on permute les indices « 1 » et « 2 » et Rc devient R c′ = r 1 -----------------
E1 – E2
A1 et A2 i 1  0, i 2  0 pour r 1 ≠ r 2
E1 = E2
générateurs i1 = i2 = 0 pour r 1 = r 2

82 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 83 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 205
3. Déterminons dans un premier temps la tension u aux bornes de r. À cet effet, les
branchements étant plutôt du type parallèle, il semble judicieux de remplacer les accu-
mulateurs A1 [ E 1 , r 1 ] et A2 [ E 2 , r 2 ] par leurs représentations de Norton :

r1 r2
R ⇒ i 01 r1 u R r2 i 02

E1 E2

A1 A2

E E2
On a i 01 = ----1- et i 02 = ----- .
r1 r2
Soit encore, en associant les deux générateurs de courant et en remplaçant les conduc-
1 1 1
tances g 1 = ---- , g 2 = ---- et G = --- en parallèle par leur conductance équivalente
r1 r2 R
1
G eq = ----- :
Re
G eq = g 1 + g 2 + G, soit :
1 1 1 1
-------- = ---- + ---- + --- , et : I0 Req u
R eq r1 r2 R
E E
I 0 = i 01 + i 02 = ----1- + ----2- = g 1 E 1 + g 2 E 2 .
r1 r2
I0
Nous obtenons alors G eq u = I 0 ; d’où u = -------
- = R eq I 0 et :
G eq
g1 E1 + g2 E 2
u = ----------------------------- .
g1 + g2 + G
• Pour déterminer le type de fonctionnement de l’accumulateur A1, il suffit alors de
comparer u à E1 .
g1 E1 + g2 E 2 g 2 E 2 – ( g 2 + G )E 1
- – E 1 = -------------------------------------------- .
Or u – E 1 = ----------------------------
g1 + g2 + G g1 + g2 + G
1
Le courant i 1 est donné par i 1 = ---- ( E 1 – u ) = g 1 ( E 1 – u ).
r1
A1 fonctionnera en récepteur dès que i 1 est négatif, c’est-à-dire pour u  E 1 , soit pour
g2
E 1  E 2 --------------- (1) soit encore :
g2 + G
E2 E2 – E1
E 1  ---- + ---  ----- ⇒ ---E 1  ----------------- .
1 1 1
 r 2 R r2 R r2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 83
KF.book Page 84 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 206

• Limitons pour l’instant l’étude au cas où E 2  E 1 ; il vient alors ( E 2 – E 1  0 ) :


E1
– pour R  r 2 ----------------- : A1 récepteur et A2 nécessairement générateur
E2 – E1
(Au moins l’un des accumulateurs fonctionne en générateur quand les courants sont
non nuls : il faut fournir l’énergie dissipée par effet Joule dans les résistors.)
E1
– pour R  r 2 ----------------- : A1 générateur. Et il en est de même de A2 , A2 fonctionnant en
E2 – E1
g1
générateur dès que E 2  E 1 --------------- (on a permuté les indices « 1 » et « 2 » dans (1), où
g1 + G
l’on a changé le sens de l’inégalité (récepteur → générateur)). Cette relation est auto-
matiquement vérifiée pour E 2  E 1 ;

E1
– pour R = r 2 ----------------- : il ne passe aucun courant dans A1 (i 1 = 0) et A2 fonctionne en
E2 – E1
g1
générateur  E 2  E 1  E 1 --------------- .
 g 1 + G
E1
D’où les résultats avec R c = r 2 ----------------- :
E2 – E1

A1 générateur A1 récepteur
(E2  E1)
0 A2 générateur Rc A2 générateur R

g2 g1
• Pour E 2 = E 1 , on a E 1  E 2 --------------- et E 2  E 1 --------------- , ce qui montre que A1 et
g2 + G g1 + G
A2 se comportent en générateurs. Dans ce cas, la valeur de R n’a plus d’importance.
Tous les courants sont nuls pour r1 = r2 (système complètement symétrique).
On retrouve bien tous les résultats du 2. On peut remarquer que l’accumulateur de plus
grande f.é.m. fonctionne systématiquement en générateur, et ceci quelles que soient les
valeurs de R, r1 et r2… Il est donc normal que A1 et A2 soient générateurs lorsque
E1 = E2 .

206 Voie électrifiée


Une locomotive électrique est alimentée en courant continu. L’alimentation est réa-
lisée par des sous-stations Si distantes de D.

84 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 85 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 206
Ces sous-stations relient les rails (au potentiel A B
nul) à la caténaire AB. Chaque source Si sera
représentée par un générateur idéal de ten- S1 M S2
sion E (borne  du côté de la caténaire).
La motrice « M » est branchée entre les rails et
la caténaire. On supposera que son moteur doit rail
D
être alimenté par un courant constant I.
De plus, la caténaire présente une résistance linéïque de valeur ρ et on négligera la
résistance des rails et des câbles de liaison à la caténaire.
1. On considère une section de ligne de longueur D alimentée par deux sous-stations
(cf. figure ci-dessus). On note x la longueur de caténaire séparant la motrice de la
sous-station S1. Exprimer la tension U aux bornes de la motrice, et en déduire la chute
de tension ∆U = E – U.
Calculer la valeur maximale Dmax de D pour ρ = 5 ⋅ 10 –5 Ω ⋅ m –1 ; I = 800 A et
( ∆U ) max = 45 V.
2. Une section de même longueur D est – dans A′ B′
cette question – alimentée par une seule sta- A B
tion selon le schéma ci-contre. La caténaire
x
est constituée de deux fils identiques AB et S1 M
A′B′ (longueur D, résistance linéïque ρ) reliés rail
aux extrémités. La motrice est branchée entre
les rails et l’un des fils.
Reprendre les questions du 1.
3. On revient à un système de deux stations, A B
mais avec une caténaire à deux fils court-cir-
cuités au milieu de la ligne.
x
Calculer ∆U et Dmax . S1 M S2
Que pensez-vous de ces trois systèmes ?

■■ Solution
1. Étant donné le sens de E, la motrice absorbera un courant la tra- U0
versant dans le sens indiqué sur le dessin ci-contre (ainsi la puis-
sance absorbée UI est bien positive). I0
Le dispositif étudié se réduit donc au circuit électrique représenté
ci-dessous :
ρx U ρ(D – x)

E I E

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 85
KF.book Page 86 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 206

Les deux résistances ρx et ρ ( D – x ) sont soumises à la même tension E – U : tout se


passe comme si elles étaient en parallèle entre la motrice et une seule source de
tension E.
ρ2x( D – x )
Donc R eq = ----------------------------------
ρx + ρ ( D – x )
x(D – x)
R eq = ρ ⋅ ---------------------
D

x(D – x)
et ∆U = ρI ⋅ --------------------- ( ∆U = R eq ⋅ I ).
D

Commentaire

On peut aussi calculer U en faisant le bilan des courants au point de potentiel U :


E–U E–U
------------- + --------------------- – I = 0
ρx ρ(D – x)
ce qui donne :
ρ2x( D – x )
E – U = ∆U = I ⋅ ---------------------------------- = R eq ⋅ I .
ρx + ρ ( D – x )
Cette méthode correspond à l’application du théorème de Millmann au point de
potentiel U…

Cette chute de tension ∆U est bien évidem- ∆U


ment nulle pour x = 0 et x = D (proximité 1
--ρDI
immédiate des sous-stations qui imposent un 4
potentiel E par rapport à la terre).
D
Elle est maximale pour x = ---- avec :
2

1
∆U max = --ρDI
4
0 D/2 D x
D’où, pour ∆U max fixé :
4∆U max
D = D max = ------------------- .
ρI
4 × 45
Pour ∆U max = 45 V, il vient D max = --------------------------------
-.
5 ⋅ 10 – 5 × 800
D’où D max = 4,5 km.

2. De la même manière que pour la première question, redessinons le circuit


électrique : on remarque que la résistance ρD est alors en série avec ρ ( D – x ), ce qui
donne une résistance totale égale à ρ ( 2D – x ).

86 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 87 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 206
ρD

ρx U ρ(D – x)

E I

Cette résistance ρ ( 2D – x ) est elle-même en parallèle avec la résistance ρx, d’où ici :
ρ 2 x ( 2D – x )
R eq = -------------------------------------
ρx + ρ ( 2D – x )
ρx ( 2D – x )
R eq = ---------------------------- .
2D

Commentaire

On peut aussi remarquer, en « dépliant » vers la droite le fil A′ B′ et en ajoutant une source
de tension E en A′ (pour maintenir son potentiel à E), que l’on retrouve le montage de la
question 1., avec simplement 2D à la place de D…

On en déduit ( ∆U = R eq ⋅ I ) :

x ( 2D – x )
∆U = ρI ⋅ ------------------------
2D

L’expression trouvée ici est de même nature que celle établie au 1., D y étant remplacée
par 2D. Ainsi, une ligne de longueur D pour le deuxième système est équivalente à une
« demi-ligne » de longueur 2D.
En effet, on a :

B
ρx ρ ( 2D – x ) ρD
A B
A
ρx ρ(D – x)
E I E ≡ E I

Il résulte de cette remarque que l’on peut reprendre l’application numérique de la pre-
mière question sous la forme :
( 2D ) max = 4,5 km d’où D max = 2,25 km.
3. Remarquons tout d’abord que la symétrie du système impose :
U(x) = U(D – x) (positions symétriques par rapport au milieu de la ligne).
D
On peut donc limiter l’étude à 0  x  ---- .
2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 87
KF.book Page 88 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 206

Le système proposé correspond au D D


circuit représenté ci-contre. ρ ---- ρ ----
2 2
Transformons ce circuit :
C
Les deux résistances  ρ ---- entre C et
D A B
 2 ρx D
ρ ⋅  ---- – x ρ ---
B sont en parallèle. On peut donc les D -
1  D  2  2
remplacer par la résistance -- ρ ---- .
2 2  E I E
D’autre part, les deux nœuds A et B
sont au même potentiel E : on peut
donc les confondre (ce qui revient à
« replier » le circuit, et supprimer une des sources E…).
D’où le schéma :

1
--ρD
4 R
B ≡ B
C C
A A
1
E --ρD E
2 ρx
ρ  ---- – x
D
U 2 
ρx I
ρ  ---- – x
D
2 
I

1×2 1
où R =  --ρD //  -- ρ D ; soit R = ------------ ·  --ρD et R = --ρD.
1 1 1
2  4  1 + 2 4  6
D’où :

R′ = R + ρ ·  ---- – x
D
R′ U 2 

R′ = ρ ·  ------- – x
2D
E ρx I  3 

et finalement :
ρ 2 x  ------- – x
2D
ρxR′  3 
R eq = ------------------ = --------------------------------------
ρx + R′
ρx + ρ  ------- – x
2D
 3 
ρx ( 2D – 3x )
R eq = ------------------------------- .
2D

88 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 89 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 206
On en déduit ( ∆U = R eq ⋅ I ) :

( 2D – 3x )I D
∆U = ρx -------------------------- avec 0  x  ---- .
2D 2

Cette chute est maximale pour x 0 tel que :


d D
------ [ x ( 2D – 3x ) ] = 0 ⇒ ( 2D – 3x 0 – 3x 0 = 0 ) soit x 0 = ---- .
dx 3
La chute maximale de tension a pour valeur :
D
ρ ---- ( 2D – D )
3 1
( ∆U ) max = ------------------------------- et ( ∆U ) max = --ρDI
2D 6
Ce qui donne D max = 6,75 km.

Pour comparer les trois systèmes, redessinons une ligne comportant plusieurs sections :
• Système I : ( D = 4,5 km )

D D D D

E E E E E E ⇒ E E E

• Système II : ( D = 4,5 km )

D/2 D/2 D

E E E E ⇒ E E

• Système III : ( D′ = 6,75 km = 1,5D )

D′ D′

E E E E ⇒ E E

Les figures de droite représenteraient une optimisation du coût d’établissement de la ligne


(minimisation du nombre de stations). Ainsi, les systèmes I et II sont semblables
mais II nécessite deux fois plus de cuivre (ligne double). Le système III semble plus
avantageux dans le sens où il exige moins de stations pour une même longueur de ligne.

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 89
KF.book Page 90 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

B. Régime transitoire
211 Bilan d’énergie
On relie deux condensateurs (capacités C et C′, charges initiales respectives Q0 et Q 0′ )
par une résistance R :

Q0 R Q 0′

C C′

1. Déterminer l’évolution du système, et préciser l’état d’équilibre final.


2. Faire un bilan énergétique : on exprimera les résultats en fonction de C et C′ et
des tensions de charge initiale U0 et U 0′ des condensateurs.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Tension aux bornes d’un condensateur.
• Énergie emmagasinée dans un condensateur.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


L’état d’équilibre final correspond à un courant nul, et la tension aux bornes de chaque
condensateur résultera de la conservation de la charge électrique « emprisonnée » sur
les armatures des condensateurs.
Faire un bilan énergétique consiste à montrer que la perte d’énergie emmagasinée dans
les condensateurs entre le début et la fin est égale (en valeur absolue) à l’énergie élec-
trique absorbée par la résistance et dissipée sous forme thermique (effet Joule).

■■ 3. Solution
1.

POINT COURS
dq
q = Cu eti = -------
dt
Ces relations concernent les condensateurs en convention récepteur, en notant q la
charge de l’armature par laquelle entre le courant i.
i
q
u
Remarque : i et q peuvent être négatifs.

90 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 91 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 211
Soit i le courant dans la résistance R. Avec i
les orientations précisées sur le schéma, il q R q′
vient : u u′
C C′

dq du i q
i = – ------ = – C -------
dt dt
u

dq′ du′ i q′
i = + -------- = + C --------- .
dt dt
D’après la loi des mailles : u′
– u + Ri + u′ = 0.
On dérive cette équation, et on élimine les tensions :
du di du′
– ------- + R ----- + --------- = 0
dt dt dt
i di i
--- + R ----- + ----- = 0.
C dt C′
Soit finalement :
RCC′ di
---------------- ⋅ ----- + i = 0
C + C′ dt
C’est une équation différentielle du 1er ordre dont la solution générale s’écrit :

i ( t ) = Ae –t / τ RCC′
τ = ---------------- .
en posant
C + C′
La valeur de A est déterminée par les conditions initiales :
1
A = i ( 0 + ) = --- ( u 0 – u 0′ )
R
(d’après la loi des mailles à l’instant initial, les tensions aux bornes des condensateurs
sont des fonctions continues du temps…).
Finalement :
1
i ( t ) = --- ( u 0 – u 0′ )e –t / τ
R

1 Q Q 0′  –t / τ
i ( t ) = ---  -----0- – -------
- e
R  C C′ 
Le régime permanent ( t → +∞ ) correspond bien à i = 0,
Q Q ∞′
soit u = u′ = u ∞ ou encore ------∞- = --------
- = u∞
C C′
Q ∞ et Q ∞′ désignant les charges finales des deux condensateurs.

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 91
KF.book Page 92 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 211

POINT COURS
La conservation de la charge emprisonnée entre les armatures des condensateurs
découle de la définition de i :
dq dq¢ dq dq¢
i = – ------- = -------- d’où ------- + -------- = 0
dt dt dt dt
soit en intégrant q ( t ) + q¢ ( t ) = cte.

Cette conservation des charges impose ici :


Q 0 + Q 0′ = q + q′ = Q ∞ + Q ∞′
Q Q ∞′ Q ∞ + Q ∞′ Q 0 + Q 0′
d’où : u ∞ = ------∞- = -------- - = --------------------- .
- = ----------------------
C C′ C + C′ C + C′
Il est alors facile d’obtenir l’expression de u ( t ), nécessairement de la forme
du i
u ( t ) = ( λ + µe –t / τ ) (puisque ------- = – --- …) et vérifiant u ( 0 + ) = u 0 et
dt C
u ( t → ∞ ) = u∞ ,
soit λ = u∞ et λ + µ = u0
ce qui impose :
u ( t ) = u ∞ + ( u 0 – u ∞ )e –t / τ

et l’expression analogue pour u′ ( t ).


Allure des courbes :

i( 0+ )

0 τ t

u0 pour u 0  u 0′

u(t)
u∞
u′ ( t )

u 0′
0 τ t

92 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 93 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 211
POINT MÉTHODE
Étude du régime permanent
En régime permanent continu, un condensateur se comporte comme un interrup-
teur ouvert.
On obtient donc pour t → ∞ le schéma suivant.

i∞ R

u∞ u ∞′

On doit donc avoir i ∞ = 0 (circuit ouvert)


et u ∞ = u ∞′ .
Il est toujours bon de vérifier que le comportement attendu correspond bien à
l’étude mathématique faite précédemment.

2. Calculons les énergies des condensateurs dans l’état initial ( t = 0 ) et dans l’état final
(t → +∞) :
1 1
E i = --Cu 20 + --C′u 0′ 2
2 2
1 1 1
E f = --Cu 2∞ + --C′u ∞′ 2 = -- ( C + C′ )u 2∞ ( u ∞′ = u ∞ ).
2 2 2
On en déduit la variation d’énergie du système :
1 1 1
∆E = E f – E i = -- ( C + C′ )u 2∞ – --Cu 20 – --C′u 0′ 2
2 2 2
1 ( Cu 0 + C′u 0′ ) 2
∆E = -- ------------------------------------ – Cu 20 – C′u 0′ 2
2 C + C′
1
∆E = ------------------------ ⋅ [ 2CC′u 0 u 0′ – CC′u 20 – CC′u 0′ 2 ]
2 ( C + C′ )
1 CC′
∆E = – -- ⋅ ---------------- ( u 0 – u 0′ ) 2 .
2 C + C′
D’autre part, l’énergie reçue par la résistance a pour expression :

WJ = ∫0 Ri 2 dt


WJ = R ∫0 i 2 ( 0 + )e –2 t ⁄ τ dt


τ 1
W J = Ri 2 ( 0 + ) ⋅ – --e –2 t ⁄ τ = --τRi 2 ( 0 + )
2 0 2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 93
KF.book Page 94 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 212

soit, en remplaçant τ :
1 CC′
W J = -- ⋅ ---------------- [ Ri ( 0 + ) ] 2
2 C + C′
et (loi des mailles : Ri ( 0 + ) = u ( 0 + ) – u′ ( 0 + ) = u 0 – u 0′ ) :
1 CC′
W J = -- ⋅ ---------------- ( u 0 – u 0′ ) 2 .
2 C + C′
On a bien ∆E + W J = 0
ou encore, avec le langage de la thermodynamique et en notant U l’énergie interne du
système total (l’ensemble du circuit) thermostaté :
∆U = W ext + Q th
ici W ext = 0 d’où ∆U = Q th .
Or ∆U = ∆E que l’on vient de calculer (pas de modification de l’état thermique du
système)
soit ∆E = Q th ⇒ Q th = – W J .
La température du système étant imposée, l’effet Joule correspond à un transfert
d’énergie thermique au thermostat ( Q th  0 ).

212 Conditions initiales – conditions d’équilibre


On donne le circuit ci-contre. R C
i
Pour t  0, l’interrupteur K est dans la posi-
tion 2, et les deux condensateurs (de même
capacité C) sont déchargés. E R C
À la date t = 0, K bascule de la position 2 à i′ 2 i″
la position 1. 1 K
Déterminer les valeurs des courants i, i′ et i″ (voir figure) à la date t = ε, ε positif
et très voisin de zéro.
Au bout d’un temps T suffisamment long (les courants étant alors tous nuls), l’inter-
rupteur K bascule à nouveau, et revient en position 2.
Déterminer les valeurs des courants i, i′ et i″ aussitôt après le basculement de K,
puis lorsque le régime permanent est atteint.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi de continuité aux bornes d’un condensateur.

94 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 95 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 212
■■ 2. Ce qu’il faut comprendre
L’exercice n’est pas du tout calculatoire. Il demande de déterminer les différentes grandeurs
(intensité ou tension) en utilisant la loi de continuité aux bornes d’un condensateur (aux
changements d’états) ou les lois du régime permanent (pour un temps infiniment long).

■■ 3. Solution

POINT COURS
Lorsqu’on bascule un interrupteur dans un circuit, il y a continuité de la charge des
condensateurs (et donc de la tension aux bornes des condensateurs).

Par continuité de la tension aux bornes des condensateurs, on a :


 u( ε ) = u( 0– ) = 0

 u′ ( ε ) = u′ ( 0 – ) = 0
C
i R
i′ i″
u
E R C u′

ce qui entraîne, puisque u′ = Ri′ : i′ ( ε ) = 0


E
D’après la loi des mailles, E = Ri + u + u′ d’où : i ( ε ) = ---
R
E
Et puisque i″ = i – i′ i″ ( ε ) = ---
R
• Au bout d’un temps T suffisamment long, le régime permanent est atteint.

POINT COURS
En régime permanent continu, les condensateurs se comportent comme des inter-
rupteurs ouverts (intensité nulle).

On a alors : i R

u i′ i″

R u′
E

Puisque i′ = i – i″, i′ ( T ) = 0 d’où u′ ( T ) = 0

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 95
KF.book Page 96 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213

et puisque E = Ri + u + u′, u(T) = E


On bascule alors l’interrupteur dans la position 2.
Le circuit devient : C
i R A
i′ i″
u
R C u′

On a donc, par continuité aux bornes des condensateurs :


 u(T + ε) = u(T) = E

 u′ ( T + ε ) = u′ ( T ) = 0
On a toujours : u′ = Ri′, alors i′ ( T + ε ) = 0
E
En maintenant, 0 = Ri + u + u′ soit i ( T + ε ) = – ---
R
On en déduit :
E
i″ ( T + ε ) = – --- ( i″ = i – i′ ).
R
Au bout d’un temps suffisamment long, un nouveau régime permanent est atteint,
alors i ∞ = i ∞″ = 0

d’où i ∞′ = 0
soit u ∞′ = 0 et u ∞ = 0. Les condensateurs sont déchargés.

213 Deux bobines en parallèle


On ferme l’interrupteur K à l’instant t = 0. R i
1. On suppose dans cette question que les i1 i2
deux bobines sont identiques ( L 1 = L 2 = L
et r 1 = r 2 = r ). Déterminer les courants E L1, r1 L2, r2
i ( t ) , i 1 ( t ) et i 2 ( t ).
Commenter les résultats obtenus. K
L L
2. Même question dans le cas où L 1 ≠ L 2 et r 1 ≠ r 2 avec cependant ----1 = ----2 = τ.
r1 r2
r1 r2 τ E
On pourra également poser, avec R // = -------------- : τ′ = --------------- ; i ∞ = --------------- .
r1 + r2 R R + R //
1 + ------
Commenter. R //

96 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 97 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213
3. On se place désormais dans le cas général et on pose :
L L L L2
τ 1 = ----1 ; τ 2 = ----2 ; T 1 = ----1 et T 2 = ---- .
r1 r2 R R
a. Donner le système différentiel du premier ordre vérifié par le couple de variables
[ i 1 ( t ), i 2 ( t ) ]. Que peut-on en déduire sur la nature des solutions en i 1 ( t ), i 2 ( t ) et
i ( t ) ? On ne développera pas les calculs.
t t t
b. On donne ci-dessous les courbes ---- → i 1 ( t ), ---- → i 2 ( t ) et ---- → i ( t ) pour
τ1 τ1 τ1
E R
r 1 = r 2 ; ---- = 1 A ; L 1 = 50 L 2 et différentes valeurs du paramètre η = ---- :
r1 r1

0,6 i(t)
1,5 i(t)

0,4 i2 ( t )
1
i2 ( t )
i1 ( t ) i1 ( t )
0,5 0,2

0 t 0 t
---- ----
0 1 2 3 4 τ1 0 0,5 1 1,5 2 τ1
R R
Fig. 1 : ---- = 0,1 Fig. 2 : ---- = 1
r1 r1

i(t) i(t)
0,01

0,08

0,006 i2 ( t )
i2 ( t )

0,04 i1 ( t )
i1 ( t )

0,002

0 t 0 t
---- ----
0 0,4 0,8 1,2 τ1 0 0,5 1 1,5 2 τ1
R R
Fig. 3 : ---- = 10 Fig. 4 : ---- = 100
r1 r1
Commenter ces courbes.

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 97
KF.book Page 98 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Circuit r L série.
• Continuité du courant dans une bobine.
• Régime transitoire – régime permanent.
Outils mathématiques
• Équation différentielle linéaire du 1er ordre.
• Système différentiel linéaire du 1er ordre.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1 et 2. La présence des bobines retarde l’établissement des courants i 1 et i 2 , et donc


du courant i dans la branche principale. Pour R suffisamment faible, les constantes de
L
temps qui vont intervenir sont certainement celles des bobines, à savoir τ 1 = ----1- et
r1
L2
τ 2 = ----- .
r2
Le problème se présentera simplement lorsque τ 1 = τ 2 , les deux bobines ayant des
comportements « similaires ».
Au bout d’un temps suffisamment long, les courants seront établis et les inductances
L1 et L2 pourront être supprimées. On a alors un circuit purement résistif, et les valeurs
asymptotiques ( i ) ∞ , ( i 1 ) ∞ et ( i 2 ) ∞ sont connues. Il pourra être utile de faire interve-
nir la tension u aux bornes des deux bobines.

■■ 3. Solution
1. Les lois de l’électrocinétique permettent R
d’écrire : i
di 1 i1 i2
u = r 1 i 1 + L 1 ------- (bobine 1)
dt E u u 1 2
di 2
u = r 2 i 2 + L 2 ------- (bobine 2)
dt
u = E – Ri avec i = i 1 + i 2 (loi des nœuds).
Nous nous sommes placés dans le cas où les deux bobines sont identiques ce qui impli-
i
que bien évidemment i 1 ( t ) = i 2 ( t ) = -- .
2
Les équations précédentes donnent alors :
i L di
u = E – Ri = r -- + --- -----
2 2 dt

98 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 99 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213
L di 
--- ----- + R + -- i = E.
r
soit encore
2 dt  2
L
Posons τ′ = ---------------
2R + r
di 2E
⇒ τ′ ----- + i = ---------------
dt 2R + r

La solution générale de cette équation différentielle est fournie par :


t
2E – ----
i ( t ) = --------------- + λe τ′ .
2R + r
Or à t = 0 + , on doit avoir i 1 ( 0 + ) = i 2 ( 0 + ) = 0 (continuité du courant dans les
bobines)
2E
d’où i ( 0 + ) = i 1 ( 0 + ) + i 2 ( 0 + ) = 0 et λ = – --------------- .
2R + r
Finalement :
( 2R + r )t
i ( t ) = ---------------  1 – e 
2E – ----------------------
L
2R + r  

i
et i 1 ( t ) = i 2 ( t ) = -- .
2

i
i∞
2E
i ∞ = ---------------
2R + r

0 1 t
----
τ′

Commentaires

• Le courant i ∞ correspond au régime continu éta-


i∞ R
bli pour lequel le circuit est purement résistif
E r1 r2
 di di
------1- = ------2- = 0 .
 dt dt 
On a donc :
E r1 r2 r
i ∞ = ------- où R eq = R + ( r 1 //r 2 ) = R + --------------
- = R + -- ( r 1 = r 2 = r ).
R eq r1 + r2 2
On aurait pu remarquer directement que, les mêmes courants traversant les deux bobines
identiques, on pouvait réduire l’ensemble de ces deux bobines (L, r) à une bobine unique
L---, -- .
r
 2 2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 99
KF.book Page 100 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213

i i i i
-- --
2 2
L
L L ---
2
u ≡

r r r
--
2

Dans les deux cas, on a bien : u = L -----  -- + r -- = --- ----- + --i.
d i i L di r
dt  2 2 2 dt 2
Le circuit global devient :

r i
E =  R + -- i + --- -----
r L di R + --
et  2 L
2 2 dt E ---
2

2. Cette fois, les deux bobines sont différentes bien que leurs constantes de temps aient
L L
une même valeur  ----1- = ----2- = τ .
 r1 r2 
Les équations précédentes peuvent se réécrire de la façon suivante :
 di 1 di 2
 u = E – Ri = r 1  i 1 + τ ------- = r 2  i 2 + τ -------
 dt dt (1)
 avec i = i + i
 1 2

di 1 1 
i 1 + τ ------- = ---- ( E – Ri ) 
dt r1 
- ( i 1 + i 2 ) =  ---- + ---- ( E – Ri ).
d 1 1
D’où  ( i 1 + i 2 ) + τ ----
dt  r r 2
di 2 1  1
i 2 + τ ------- = ---- ( E – Ri ) 
dt r2

di r1 + r2 r1 r2
Soit i + τ ----- = --------------- ( E – Ri ) ; notons R // = -------------- -
dt r1 r2 r1 + r2
di R E
et regroupons les termes : τ ----- + i 1 + ------ = ------
dt R // R //

τ di E
---------------- ----- + i ( t ) = ----------------
R dt R + R //
1 + ------
R //
E τ
Soit en notant i ∞ = ---------------- et τ′ = ---------------- :
R + R // R
1 + ------
R //

i ( t ) = i ∞  1 – exp  – ---- 
t
puisque i ( 0 ) = 0.
  τ′ 

100 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 101 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213
 
E  R t
Soit encore i ( t ) = ------------------------- 1 – exp  – 1 + --------------- -- (2)
r1 r2  r 1 r2 τ
R + ---------------  --------------- 
r1 + r2 r1 + r2

t
di 1
i 1 + τ ------- = ---- – ---- i = ---- – ---- i ∞  1 – e τ′
E R E R – ----
On a d’autre part, d’après (1) :
dt r1 r1 r1 r1  
E – Ri
soit en posant i 1∞ = -----------------∞- :
r1
t
di 1 R – ----
i 1 + τ ------- = i 1∞ + ---- i ∞ e τ′ .
dt r1
Nous avons donc i 1 ( t ) = i 1∞ + i′ 1 ( t ) ( i 1∞ : solution de régime permanent),
i′ 1 ( t ) étant solution de l’équation différentielle du premier ordre :
t
di′1 R – ----
i′ 1 + τ --------- = ---- i ∞ e τ′ (3)
dt r1
t
– --
La solution de l’équation homogène est λe τ .
t
– ----
La solution particulière est de la forme Ae τ′ avec, en reportant dans (3) :
τ
A  1 – ---- = ---- i ∞ .
R
 τ′ r1
Finalement, nous obtenons :
t t
– --
τ R 1 – ----
i 1 ( t ) = i 1∞ + λe + ---- i ∞ -------------e τ′
r1 τ
1 – ----
τ′
et avec i 1 ( 0 + ) = 0 :

t t t
R i∞
i 1 ( t ) = i 1∞  1 – e τ + ---- -------------  e τ′ – e τ
– -- – ---- – --
  r1 τ 
1 – ----
τ′
τ
Il apparaît ainsi deux constantes de temps : τ 1 = τ et τ 2 = τ′ = ------------------------ .
R
1 + ---------------
r1 r2
---------------
r1 + r2
Commentaires

E R
• La valeur de i ∞ est donnée par : i 1∞ = ---- – ---- i ∞ soit :
r1 r1
E R E ( r1 + r2 ) Er 1 r 2
i 1∞ = ---- – ---- --------------------------------------- = ------------------------------------------------- .
r1 r1 R ( r1 + r2 ) + r1 r2 r1 [ R ( r1 + r2 ) + r1 r2 ]

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 101


KF.book Page 102 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213

Er 2
D’où i 1∞ = --------------------------------------- , expression que l’on peut retrouver à partir du montage
R ( r1 + r2 ) + r1 r2
équivalent en régime continu établi.

R i∞ i 2∞
i 1∞

E r1 r2

r2 E
On a ainsi (diviseur de courant) : i 1∞ = i ∞ --------------- avec i ∞ = ------------------------- d’où le résultat.
r2 + r1 r1 r2
R + -------------- -
r1 + r2
• Pour déterminer le courant i ( t ), on peut remplacer le système ( L 1, r 1 ) en parallèle avec
L1 L2
( L2 , r2 ) par une bobine unique d’inductance L // = ----------------- et de résistance
L1 + L2
r1 r2 L L
R // = --------------- . En effet, pour ----1- = -----2- , on a :
r1 + r2 r1 r2

u di 1 
u  ---- + ---- = ( i 1 + i 2 ) + τ ----- ( i 1 + i 2 )
---- = i 1 + τ -------  1 1 d
r1 dt   r 1 r 2 dt

u di 2  di
---- = i 2 + τ -------  u = R // i + τR // ----- .
r2 dt dt

r1 r2 L1 r1 r2 1 L1 L2
- et L // = τR // = ----- --------------- = L 1 --------------- = ------------------ .
On a bien R // = --------------
r1 + r2 r 1 1r + r 2 L L 1 + L2
-----1- + 1
L2

i i

L1 L2 L L
----1- = ----2- (L1 //L2)
 r1 r2 
u ≡ u

r1 r2 (r1 //r2)

Le circuit global devient alors : i

di R + R//
d’où E = ( R + R // )i + L // -----
dt E L//

102 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 103 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213
3. a. Désormais les deux bobines sont distinctes et leurs constantes de temps sont dif-
férentes ( τ 1 ≠ τ 2 ). On a donc :

 u = E – Ri et i = i1 + i2

 di 1 di 2
 u = r 1 i 1 + L 1 ------- et u = r 2 i 2 + L 2 -------
 dt dt
soit encore
di 1 di 2
r 1 i 1 + L 1 ------- = E – R ( i 1 + i 2 ) = r 2 i 2 + L 2 -------
dt dt
d’où
di 1 r
------- = –  ----1- + ----- i 1 – ----- i 2 + ----- .
R R E
dt  L 1 L 1 L1 L1

di 2
L’équation permettant d’obtenir ------- résulte de la permutation des indices 1 et 2, d’où
dt
le système différentiel du 1er ordre par rapport aux variables i 1 ( t ) et i 2 ( t ) :

 di 1
 ------- = –  ---- + ----- i 1 – -----i 2 + -----
1 1 1 E L L
τ 1 = ----1- τ 2 = ----2-
 dt τ1 T1 T1 L1 r1 r2
 avec
 di - = –  ---- + ----- i 2 – -----i 1 + -----
2 1 1 1 E L L2
 ------   T 1 = ----1- T 2 = ----- .
dt τ2 T2 T2 L2 R R

Avec les conditions initiales i 1 ( 0 + ) = i 2 ( 0 + ) = 0.
D’autre part, le système précédent implique :
di 1  E di 2  E
------- = ----- et ------- = ----- .
dt  0 + L1 dt  0 + L2
Posons alors i 1 ( t ) = i 1∞ + i′1 ( t ) et i 2 ( t ) = i 2∞ + i′2 ( t ) où i 1∞ a été défini au 2. et
i 2∞ = i ∞ – i 1∞ d’où :

 di′1 i′2
 --------- = –  ---- + ----- i′ 1 – -----
1 1
 dt τ1 T1 T1
 (4)
 di′ 2 1 1 i′1
- = –  ---- + ----- i′2 – -----
 --------
dt  τ 2 T 2 T2

Il suffit alors de chercher des solutions de la forme i′1 ( t ) = A 1 e pt et i′2 ( t ) = A 2 e pt .
En reportant dans (4), on peut alors remarquer que p doit vérifier une équation du
second degré dont les deux solutions sont nécessairement de la forme :
1 1
p = – ------ et lp = – -------
τ′′ τ″′
(un régime pseudo-périodique est ici impossible).

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 103


KF.book Page 104 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213

Finalement, on aura :
 t
– -----
t
– -------
 i 1 ( t ) = i 1∞ + λ 1 e τ″ + µ 1 e τ″′

 t
– -----
t
– -------
 i 2 ( t ) = i 2∞ + λ 2 e τ″ + µ 2 e τ″′

 t
– -----
t
– -------
 i ( t ) = i ∞ + ( λ 1 + λ 2 )e τ″ + ( µ 1 + µ 2 )e τ″′

Les coefficients λ 1 , λ 2 , µ 1 et µ 2 se calculent avec les conditions initiales précisées
plus haut.
3. b. Les courbes données sont bien représentatives des résultats précédents.
■ Valeurs asymptotiques :
E
----
E r1 E
i∞ = ------------------------- = -------------------------- ; or ---- = 1 et r 1 = r 2 d’où :
r1 r2 R r 2 r 1
R + --------------- ---- + -------------- -
r1 + r2 r1 r1 + r2
1 r2
i∞ = ------------------ et i 1∞ = i ∞ --------------- = 0,5i ∞ = i 2∞ .
R r1 + r2
---- + 0,5
r1
R
---- i∞ ( A ) i 1∞ ( A ) = i 2∞ ( A )
r1

0,1 1,67 0,83

1 0,67 0,33

10 9,5 · 10 –2 4,8 · 10 –2

100 ~ 10 –2 ~ 5 · 10 –3

■ Pentes à l’origine :
di 1 E di 1 E E
On a ------- = ----- ⇒ -------------- = ----- τ 1 = ---- = 1
dt L 1 L r
d  ----
t 1 1
 τ 1
di E di 2 E E L1
de même ------2- = ----- ⇒ -------------- = ----- τ 1 = ---- ----- = 50.
dt L 2 L r 1 L2
d  ----
t 2
 τ 1
di 2  di 1
On a bien -------  -------  (rapport 50) comme l’indiquent les graphes. De plus,
dt  0 + dt  0 +
en traçant les tangentes à l’origine pour les courbes t → i 1 ( t ), on montre la cohérence
avec la valeur 1 calculée ci-dessus.

104 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 105 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 213
Par exemple, en reprenant la figure 1 (cf. également la figure 2) :

i1

0,5

0 0,5 1 t
----
τ1 Fig. 1

■ Constantes de temps :
– Le courant i 1 ( t ) dans  1 ne présente pas, au voisinage de t = 0+, de « brusques » varia-
tions comparativement à i 2 ( t ) (et par voie de conséquence à i ( t ) = i 1 ( t ) + i 2 ( t ) ). Ceci
est dû à ce que L 1  L 2 …
– On remarque également que le temps d’établissement du régime permanent semble
diminuer quand R augmente, ce qui paraît naturel.
– Pour R suffisamment grand, le courant i ( t ) devient, très vite, pratiquement cons-
tant, les courants i 1 ( t ) et i 2 ( t ) évoluent alors en sens inverse avec la même constante
de temps.
On pourrait montrer que pour R « très grand », les constantes de temps τ″ et τ″′ ten-
dent asymptotiquement vers les valeurs :

------ = R  ----- + ----- ∼  ----- ici


1 1 1 R
τ′′  L 1 L 2  L 2 
r 1 + r 2  2r 1
ici .
1
- ∼ -------
------- = ----------------
τ″′ L 1 + L 2  L 1 
τ″ correspond en fait à la constante de temps du circuit que l’on obtiendrait en négli-
geant r 1 et r 2 ( R  r 1 et R  r 2 ).
τ″′ est associée à la constante de temps des deux bobines en série.
R
On peut vérifier sur la figure 4 ( ---- = 100 et donc R  ( r 1 = r 2 ) ) que l’on a bien
r1
t
τ″′ ∼ 0,5 τ 1 (cf. courbe ---- → i 2 ( t ) )…
τ1

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 105


KF.book Page 106 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214

214 Circuit LC réel en signaux carrés


On donne le circuit :
L r

e(t) C R u(t)

Il est alimenté par un générateur de « signaux carrés », périodiques, de période T.


e
E0

O T T t
---
–E0 2

1. Préliminaires :
a. Rappeler l’expression de la résistance critique rc d’un circuit rLC série.
b. Dans le cas où le régime transitoire s’amortit suffisamment rapidement, déterminer
les valeurs asymptotiques de u ( t ), quand t →  n + --- T – puis t → ( n + 1 ) T – .
1
 2
2. Établir l’équation différentielle régissant la fonction u ( t ).
Classer les différents types de solutions à l’aide d’une condition portant sur r, r c et R.
Commenter les résultats obtenus.

On posera ω 0 = --------- ; λ = ---  --- + ---- avec τ = RC et τ′ = -- .


1 1 1 1 L
LC 2  τ τ′  r
3. Dans le cas où le régime est pseudo-périodique amorti et d’amortissement relati-
r
vement faible (on supposera que l’on a : λ  ω 0 1 + --- ), quel doit être l’ordre de
R
grandeur de T pour que chaque « train » d’oscillations – généré par la commutation
du générateur – soit indépendant du « train » précédent, c’est-à-dire indépendant de
la valeur précise de T ? Donner l’expression de u ( t ) dans ce cas.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Circuit rLC série : étude du régime transitoire.
• Régimes pseudo-périodique, apériodique critique et apériodique hypercritique.
Outil mathématique
• Résolution d’une équation différentielle linéaire du second ordre avec second membre.

106 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 107 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214
■■ 2. Ce qu’il faut comprendre
1. a. Étant donné un circuit rLC série, la valeur critique rc de r est celle qui permet de
passer d’un régime transitoire pseudo-périodique ( r  r c , « faible » amortissement) à
un régime transitoire apériodique ( r  r c , « fort » amortissement).
b. Pour e = E 0 (ou e = – E 0 ), le régime transitoire s’étant suffisamment amorti, le sys-
tème finit par atteindre un régime continu où courants et tensions sont des constantes.
2. L’établissement de l’équation différentielle ne présente guère de difficultés. C’est
une équation du second ordre (présence simultanée de L et C) et la nature des solu-
tions dépendra du signe du discriminant de l’équation caractéristique associée.
3. Les oscillations de u ( t ) sont simples à étudier dans le cas où elles peuvent être con-
T
sidérées comme complètement amorties sur la durée --- : chaque série d’oscillations
2
débute dans les mêmes conditions, indépendantes de la valeur exacte de T… Ces con-
ditions sont alors celles du régime continu permanent du circuit.

■■ 3. Solution
1. a. Considérons le circuit r LC série alimenté par un L
générateur continu :
e ( t ) = 0 pour t  0 et e ( t ) = E 0 pour t  0. L’évo-
e(t) r
lution du circuit est régie par l’équation différentielle : C
di q dq
ri + L ----- + --- = E 0 avec i = ------ .
dt C dt
Soit encore :
d2q dq q
L -------2- + r ------ + --- = E 0
dt dt C
dont la solution est fournie par q ( t ) = CE 0 + q′ ( t ) avec :
d 2 q′ dq′ q′
L ---------2- + r -------- + ---- = 0.
dt dt C

POINT COURS
La solution générale de cette équation homogène associée (équation sans second
membre) s’obtient à partir de l’équation caractéristique que doit vérifier la gran-
deur α pour que e αt soit solution :
1 r 1
Lα 2 + rα + --- = 0 ⇒ α 2 + --- α + ------- = 0.
C L LC
C’est une équation du second degré, de discriminant ∆ tel que :
r 2 4
∆ =  --- – ------- .
 L LC
C’est le signe de ce discriminant qui détermine la nature des solutions du pro-
blème physique.

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 107


KF.book Page 108 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214

La résistance critique rc correspond donc à la valeur de r qui annule ∆ soit :

r2 4 L
----c2- = ------- ⇒ r c = 2 --- (1)
L LC C

1. b. Pour e = +E0, supposons le régime permanent atteint. On a alors i L = cste et


q = cste, soit encore : u L = 0 et i C = 0. Le circuit devient :

E0 R u

Il se réduit à un simple diviseur de tension, de sorte que :

u  t →  n + -- T – ∼ E 0 ------------
1 R
(2)
  2  r+R

De même, pour e = –E0 :

R
u ( t → ( n + 1 ) T – ) ∼ – E 0 ------------ (2′)
r+R

2. Soit i ( t ) le courant traversant le générateur.


L r A

e C u R

i
D’après la loi des mailles :
di
L ----- + ri + u – e = 0
dt
et, d’après la loi des nœuds en A :
du u
i = i C + i R = C ------- + ---
dt R
d’où, en éliminant i :
d 2 u L du du r
LC --------2- + --- ⋅ ------- + rC ------- + ---u + u = e = ± E 0
dt R dt dt R
et finalement :
d2u E0
--------2- +  ------- + --- ⋅ ------- + -------  1 + --- u = ± ------- .
1 r du 1 r
dt  RC L dt LC  R LC

108 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 109 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214
POINT MÉTHODE
• La solution générale de cette équation différentielle du second ordre s’écrit :
 solution   solution générale 
   
u ( t ) =  particulière  +  de l’équation .
 de l’éq. complète   homogène associée
   
R
• Une solution particulière est u = ± E 0 ⋅ ------------ .
R+r
• L’équation homogène associée admet des solutions en e αt telles que :

α 2 +  -------- + --- α + -------  1 + --- = 0 (3)


1 r 1 r
 RC L LC  R
comme on l’a déjà indiqué précédemment, la nature des solutions physiques
dépendra du signe du discriminant ∆.

Posons ω 0 = ----------- et 2λ =  -- + ---- =  ------- + --- ; (3) devient :


1 1 1 1 r
LC  τ τ′  RC L

α 2 + 2λα + ω 20  1 + --- = 0
r
 R
et ∆ = 4 λ – ω 20  1 + --- .
2 r
 R
• 1er cas : ∆  0
Les solutions de l’équation caractéristique sont alors :
1
α 1, α 2 = – λ ± -- ∆ ( α 1 et α 2  0 )
2
et les solutions u ( t ) cherchées sont de la forme :
RE 0
- + Ae α1 t + Be α2 t (4)
u ( t ) = ± -----------
R+r
On dit que le régime est apériodique amorti.
• 2e cas : ∆ = 0
L’équation caractéristique admet une racine double – λ et les solutions u ( t ) s’écrivent
alors :
RE 0
- + ( A + Bt )e –λt (5)
u ( t ) = ± -----------
R+r
C’est le régime apériodique critique.
• 3e cas : ∆  0
ω 2 = ω 20  1 + --- – λ
r 2
On pose alors
 R
d’où α 1, α 2 = – λ ± iω ( i 2 = –1 )
RE 0
et - + ( A cos ωt + B sin ωt )e –λt
u ( t ) = ± ----------- (6)
R+r
et le régime est alors appelé pseudo-périodique amorti.

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 109


KF.book Page 110 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214

Le régime pseudo-périodique est donc obtenu pour ∆  0, c’est-à-dire pour :

λ  ω 20  1 + ---
2 r
 R
et en revenant aux données du problème

 ------ r 2
- + ---  -------  1 + ---
1 4 r
 RC L LC  R
L
et avec r c2 = 4 --- :
C
2 2
r c2 
 r + ------ r c2 
 r c2  1 + --- ⇒  r – ------
r
 r c2 .
 4R  R  4R
Finalement
r c2
r – ------  rc (7)
4R
Le régime pseudo-périodique correspond donc à :
r c2 r c2
------ – r c  r  r c + ------
4R 4R
soit encore à :

r c2 r c2
sup 0, ------ – r c  r  r c + ------
4R 4R

Donnons-en une représentation graphique à L et C fixés (donc à rc fixé) :


;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;; ;
;;;;;;;; ; ;
;;;;;;;;;;;;;

r
;; ;

;;;
r c2
;

r = r c + ------
rc 4R
;

P ( r, R )

R
0
;

rc
----
4
r c2
r = ------ –r
–rc 4R c
;

Tout point représentatif P ( r, R ) appartenant au domaine non hachuré convient


(régime pseudo-périodique).

110 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 111 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214
Commentaires

• Pour R infinie, le montage se réduit au circuit rLC série classique. Le régime pseudo-pério-
dique correspond bien à r  r c , par définition de rc.
• Pour R = 0, il n’y a plus de valeur possible pour r, la capacité étant court-circuitée.
• Pour r = 0, il suffit de remarquer que l’on peut établir pour le régime transitoire l’équiva-
lence suivante :
i L i L

C′
0 u C R ≡ 0 u
r′

En effet, on a :
 0 = L ----- di  0 = L ----- di q′
+u + r ′i + -----
 dt  dt C′
 
 et i = --u- + C ------ du  et i = ------- dq′
- -
 R dt  dt
L di d2i d2i di i
d’où i = – --- ----- – LC -------2- d’où 0 = L -------2- + r ′ ----- + ----- = 0
R dt dt dt dt C′
d2i 1 di 1 d 2 i r ′ di 1
soit -------2- + ------- ----- + ------- i = 0 soit -------2- + ---- ----- + --------i = 0.
dt RC dt LC dt L dt LC′
Les deux équations régissant les variations de i ( t ) deviennent identiques pour
r′ 1 L r 2c
C′ = C et ---- = ------- ⇒ r ′ = -------- = ------ .
L RC RC 4R
Le régime sera donc bien pseudo-périodique pour r ′  r c , c’est-à-dire pour :
rc
R  ----
4

3. La condition (7) est réalisée, et le régime est pseudo-périodique : on a donc pour les
valeurs ±E0 de e ( t ) :
R
u ( t ) = ± E 0 ------------ + e –λt ( A cos ωt + B sin ωt ) (8)
R+r
R
soit encore u ( t ) = ± E 0 ------------ + A 2 + B 2 ⋅ e –λt cos ( ωt + ϕ ).
R+r
On considère que les oscillations deviennent « imperceptibles » lorsque leur amplitude
R
(à savoir A 2 + B 2 e –λt ) est devenue négligeable comparée au saut de tension 2E 0 ------------
R+r
imposé à u ( t ) par le générateur.
On prendra par exemple :
R
A 2 + B 2 e –λt  10 –2 ⋅ 2E 0 ------------
R+r
et si t0 désigne la valeur de t correspondant à l’égalité, la condition cherchée s’expri-
T
mera sous la forme t 0  --- …
2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 111


KF.book Page 112 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 214

Il faut donc déterminer A et B : on peut le faire en supposant que l’on est bien dans la
situation décrite ci-dessus, c’est-à-dire qu’au moment d’une commutation ( t = nT
RE 0
par exemple) où e ( t ) passe de –E0 à +E0, la tension u vaut – ------------ et le courant i
R+r
(régime permanent continu) :
E0
i = – ------------ .
R+r
D’où, en prenant une nouvelle origine des temps à cet instant :
RE 0
u ( 0 + ) = – ------------
R+r
------- ( t = 0 + ) =  --- – --------
du i u
dt  C RC t = 0 +

du 1 E0 1 RE 0
------- ( t = 0 + ) = – --- ⋅ -----------
- + -------- ⋅ ------------ = 0.
dt C R + r RC R + r
En reportant dans l’expression (8) de u ( t ) (signe ⊕ pour t  0 ) :
RE 0 RE 0 RE 0
- + A = – ------------  u ( 0 + ) = – ------------
 -----------
R + r R+r  R + r

 – λA + Bω = 0  ------
du +
- ( 0 ) = 0
  dt 
RE 0 λ
Il vient A = – 2 ------------ et B = ---- ⋅ A
R+r ω
d’où l’amplitude des oscillations :
2
RE 0 λ
A 2 + B 2 = 2 ------------ ⋅ 1 + -----2-
R+r ω
T
et la condition cherchée (avec t 0  --- ) :
2
T
– λ --- 1
e 2  10 –2 ⋅ --------------------
2
λ
1 + -----2-
ω
2
λ
λ ---  2 ln 10 + -- ln  1 + -----2- .
T 1
2 2  ω
Si on se place dans le cas de l’amortissement faible (λ « pas trop grand », c’est-à-dire
r
λ  ω 0 1 + --- pour que les oscillations soient visibles sur plusieurs pseudo-pério-
R
des), on peut négliger le dernier terme :
2 2
λ λ
-----2- ≈ -------------------------  1 ⇒ λ T  4 ln ( 10 ) ∼ 10 (ordre de grandeur).
ω
ω 20  1 + ---
r
 R

112 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 113 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 215
Il faut donc, avec λ = --  -- + ----
1 1 1 L
( τ = RC et τ′ = --- ) :
2  τ τ′ r
ττ′
T  20 -------------
τ + τ′
Lorsque cette condition est réalisée, les oscillations sont effectivement amorties au
T
bout du temps ---, ce qui justifie les conditions initiales prises pour calculer A et B.
2
L’expression de u ( t ) est bien alors :
RE 0 λ
nT  T   n + -- T u ( t ) = ------------ 1 – 2e –λt′  ---- sin ωt′ + cos ωt′
1
pour
 2 R+r ω 
où t′ = t – nT ;

pour  n + -- T  t  ( n + 1 )T, u ( t ) change de signe et t′ est remplacé par t′ – --- …


1 T
 2 2

Commentaire

ττ′
La valeur de l’expression ------------- est toujours inférieure à la plus petite des deux valeurs τ et
τ + τ′
τ′…
On peut donc prendre (condition suffisante…)

T  20 ⋅ Min ( τ, τ′ )

215 Simulation de résistance


Dans le circuit ci-dessous, le commutateur k bascule périodiquement d’une position
à l’autre, suivant la loi :
n T  t   n + --- ⋅ T
1
k en position 1
 2
 n + 1--- ⋅ T  t  ( n + 1 )T k en position 2
 2
(n entier relatif, et V 2  V 1 ).

r k r
1 2

V1 V2
v C

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 113


KF.book Page 114 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 215

On suppose le phénomène établi depuis longtemps : toutes les grandeurs électri-


ques du circuit sont périodiques de période T et on prend comme instant initial
t = 0, la commutation correspondant à n = 0.
T
1. On pose v ( 0 ) = V 0 : déterminer la loi donnant v ( t ) pour 0  t  --- , puis pour
2
---  t  T. On notera v  --- = V′0 et a = --------- .
T T T
2  2 2r C
2. Exprimer V0 et V′0 en fonction de V1, V2 et a.
En déduire l’expression de la quantité d’électricité qui transite du générateur « V1 »
au générateur « V2 » pendant une période T, et calculer l’intensité moyenne I0 cor-
respondant à ce transfert de charges.
3. Quelle serait la résistance R eq qui serait traversée par le Req
I0
même courant moyen ?
Donner son expression en fonction de r et a. Comment varie
R eq lorsque T (ou a) est modifié ? V1 V2
4. Interpréter physiquement les valeurs limites de R eq .

■■ Solution
1. Le commutateur k étant en position 1, le circuit se réduit à un circuit rC :
V 1 = ri + v r i
dv
avec i = C ------
dt
V1
dv C v
soit : rC ------ + v = V 1
dt
équation différentielle du 1er ordre dont la solution générale est de la forme :
v ( t ) = V 1 + Ae – t ⁄ τ avec τ = rC.
Tenant compte de la condition initiale
v ( 0 ) = V0 = V1 + A
il vient : A = V0 – V1
T
et : v ( t ) = V 1 + ( V 0 – V 1 )e – t ⁄ τ pour 0  t  --- .
2
T
À t = ---, le commutateur bascule en position 2, et le circuit devient :
2
v – ri′ = V 2 i′ r
dv
avec i′ = – C ------
dt
v C V2
soit encore :
dv
r C ------ + v = V 2
dt
ce qui était prévisible, étant donnée la symétrie de l’ensemble du circuit…

114 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 115 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 215
T
La solution, pour ---  t  T, est donc de la forme :
2
(t – T ⁄ 2)
– -----------------------
v ( t ) = V 2 + Be τ .
Il reste à exprimer la continuité de la tension v(t) aux bornes du condensateur à la date
T
t = --- :
2
T
T–
V′0 = v  ------ = V 1 + ( V 0 – V 1 )e 2τ
– -----
 2
+
V′0 = v  ------- = V 2 + B
T
et :
 2

d’où : B = V′0 – V 2

T T
avec ----- = --------- = a, il vient e +T ⁄ 2τ = e a
2τ 2rC
T
et finalement pour ---  t  T : v ( t ) = V 2 + ( V′0 – V 2 )e a ⋅ e – t ⁄ τ
2

et V′0 = V 1 + ( V 0 – V 1 )e – a (1)
2. Le régime périodique étant supposé atteint, on doit de plus avoir :
v(t + T) = v(t)
soit : v ( T ) = V0
or : v ( T ) = V 2 + ( V′0 – V 2 )e a ⋅ e – T ⁄ τ
avec e – T ⁄ τ = e –2a : V 2 + ( V′0 – V 2 )e – a = V 0 (2)

Les relations (1) et (2) déterminent V0 et V′0 :

 V′0 – V 0 e = V 1 ( 1 – e )
–a –a

 – V′0 e – a + V 0 = V 2 ( 1 – e – a )
et, par addition : V′0 + V 0 = V 1 + V 2

d’où les solutions (en éliminant V′0 ou V0)

V2 + V1 e – a V1 + V2 e – a
V 0 = --------------------------- V′0 = ---------------------------
1 + e– a 1 + e– a

On en déduit l’allure de la courbe donnant v ( t ) (V0 et V′0 sont des barycentres des
tensions V1 et V2 , avec des coefficients positifs 1 et e– a, et sont symétriques par rapport
V1 + V2
à ------------------ …).
2

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 115


KF.book Page 116 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 215

v
V1

V′0
V1 + V2
------------------
2
V0

V2
t
0 T T 3T
--- ------
2 2

Pendant la charge de C de V0 à V′0 , le générateur « V1 » a fourni au condensateur C la


quantité d’électricité :
q = CV′0 – CV 0 = C ( V′0 – V 0 )
1 – e– a
q = C ( V 1 – V 2 ) ----------------
-
1 + e– a

q = C ( V 1 – V 2 ) ⋅ tanh  -- .
a
 2

T
Puis, entre --- et T, cette même quantité d’électricité est transmise au générateur « V2 »
2
(décharge de C). Au total, une charge q est transmise d’un générateur à l’autre à chaque
période T, ce qui correspond à une intensité moyenne :

I 0 = --- = --- ( V 1 – V 2 )tanh  --


q C a
T T  2

( V1 – V2 )
I 0 = ----------------------- tanh  --
a
ou encore :
2ra  2

3. Par définition de Req :


( V1 – V2 )
R eq = ----------------------
-
I0

R eq = ------------------- = 2ra cotanh  --


2ra a
soit :
 2 
tanh  --
a
 2

Si la commutation est très rapide : T  r C, soit a  1, tanh  -- # -- et R eq → 4 r .


a a
 2 2

Si au contraire T  rC, soit a  1, tanh  -- → 1 et R eq # 2 ra .


a
 2

116 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 117 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 215
D’où le graphe :
R eq

4r

0 1 2 a

4. On peut interpréter physiquement les valeurs limites de R eq :


• Lorsque T  rC, le condensateur C a le temps de se charger (sous la tension V1) et
de se décharger (dans le générateur « V2 ») presque complètement : la charge transfé-
q
rée à chaque période ne dépend plus de T et I 0 = --- est inversement proportionnel à
T
T ; on a donc R eq proportionnelle à T.
• Lorsque T  r C, la tension v ( t ) varie très peu et les courants sont pratiquement
constants :
V1 – v v – V2
i # -------------- # i ′ = --------------
r r
et la conservation de la charge impose :
T T
q = i ⋅ --- = i′ ⋅ --- = I 0 ⋅ T
2 2
i V1 – v v–V ( V1 – v ) + ( v – V2 )
et I 0 = -- = -------------- = --------------2 = ---------------------------------------------
2 2r 2r 2r + 2r
V1 – V2
I 0 = ------------------ , soit R eq = 4r.
4r
Ce dernier résultat est cohérent avec la conservation de l’énergie : évaluons l’effet Joule
dans les résistances r :
T T
W J = ri 2 ⋅ --- + ri′ 2 ⋅ --- = ri 2 ⋅ T
2 2
2
avec i = 2I 0 ; W J = 4rI 0 ⋅ T
ce qui est en accord avec R eq = 4r…

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 117


KF.book Page 118 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 216

216 Attaque par un générateur à


caractéristique rectangulaire
1. Un circuit RC série est attaqué par un généra-
teur à caractéristique rectangulaire : i
R
uC
 i = I 0 pour u  E 0 u C

 u = E 0 pour i  I 0
K
(c’est un générateur parfait de tension pour les i
intensités inférieures à I0, et un générateur parfait
de courant – de valeur I0 – lorsque l’intensité dans
le circuit atteint cette valeur I 0 : la tension aux I0
bornes du générateur s’établit alors à une valeur
inférieure à E 0…).
Le condensateur est déchargé pour t  0. L’inter-
E0 u
rupteur est fermé à t = 0.
Déterminer les graphes des fonctions :
t → i ( t ) , t → u C ( t ) , t → u ( t ) pour t positif.
E
On pourra poser R 0 = ----0- et on envisagera plusieurs cas selon la valeur de R comparée
I0
à celle de R0.
2. On remplace la capacité C par une inductance pure L, uC devenant uL. Reprendre la
question précédente.
3. Application numérique :
E 0 = 40 V ; I 0 = 10 mA ; L = 50 mH ; C = 2 µF ; R = 2 kΩ.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Continuité de la charge d’un condensateur et du courant dans une bobine.
• Relation courant-tension pour une capacité et pour une inductance.
Outil mathématique
• Résolution des équations différentielles linéaires du premier degré.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le courant initial de charge d’un condensateur à travers une résistance R (et sous
E0
l’effet d’un générateur de tension de f.e.m. E0) est I ( 0 ) = ----- . On peut donc s’attendre
R
E0
à ce que l’évolution du système dépende de la valeur de I ( 0 ) comparée à I 0 = ----- ,
R0

118 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 119 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 216
c’est-à-dire de celle de R comparée à R0. Deux cas seront alors à envisager selon que
I ( 0 ) est inférieur ou égal à I0 (soit R  R 0 ), ou que I ( 0 ) est supérieur à I0 ( R  R 0 ).
2. On a remplacé la capacité par une inductance. De ce fait, le courant i ( t ) reste nul à
l’instant t = 0 + , la tension u ( t ) se fixant à E0. Le courant i ( t ) va donc s’établir dans
E0
le circuit en « tendant » asymptotiquement vers I ∞ = ----- . Le même problème se pose
R
alors selon que I ∞ est inférieur ou égal à I0 ( R  R 0 ), ou que I ∞  I 0 ( R  R 0 ).

■■ 3. Solution
1. Les équations générales du circuit s’écrivent :
i R q(t)
 u = Ri + u C u C uC ( t )

 dq du C
 i = ------ = C ---------- (puisque q = Cu ).
 dt dt
Les conditions initiales imposent u C ( 0 + ) = 0 et par la même u ( 0 + ) = Ri ( 0 + ). Si le
courant « demandé » par le circuit RC est inférieur à I0 , le générateur fonctionne en
générateur parfait de tension, et u ( 0 + ) = E 0 . Alors :
E
i ( 0 + ) = ----0-  I 0
R
correspond à :
E E
----0-  -----0 , soit : R  R 0 .
R R0
Dans le cas contraire ( R  R 0 ), le courant dans le circuit est limité à I0 , et on a alors :
u ( 0 + ) = RI 0 , avec u ( 0 + )  E 0 .
u
On peut représenter ces deux situations graphiquement en traçant la droite i = --- sur
R
le graphe de la caractéristique du générateur :
l’intersection de cette droite avec la courbe i
représentative du fonctionnement du généra-
teur donne le « point de fonctionnement » du R  R0 R = R0
circuit (couple de valeur (u, i) acceptable par I0
les deux branches du circuit) : P1
R  R0
• Pour R  R 0 , il s’agit du point P1 : dans un I2
premier temps, le condensateur se chargera P2
donc à courant constant…
• Pour R  R 0 , il s’agit du point P2 : le con- E0 u
densateur se charge à tension d’attaque cons-
tante ( u = E 0 ). En effet, le courant de charge
est maximal à t = 0 + et vaut ici I2 ; on aura donc i ( t )  I 2 et la tension u restera blo-
quée à E0.

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 119


KF.book Page 120 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 216

D’où l’étude qui suit :


■ 1er cas : R  R 0
du
D’après ce qui précède, on a pour tout t  0 u = E 0 = RC ---------C- + u C .
dt
Notons τ = RC la constante de temps qui apparaît dans cette équation différentielle :
du C
u C + τ ---------- = E 0 (1) ⇒ u C ( t ) = E 0 + λe –t / τ .
dt
La continuité de la charge du condensateur implique celle de uC soit :
q ( 0– ) = q ( 0 + ) = 0 ⇒ uC ( 0 – ) = uC ( 0 + ) = 0 et donc λ = –E0 .
Dès lors : u C ( t ) = E 0 ( 1 – e –t / τ )

du C E0
et i ( t ) = C ---------- ⇒ i ( t ) = ----- e –t / τ
dt R
E0
On a bien : i ( t )  ----- soit i ( t )  I 0 comme il se doit.
R
D’où les graphes :

uC ( t ) i(t) u
E
E0 ----0- E0
R

0 τ t 0 τ t 0 t

■ 2e cas : R  R 0
Dans une première phase, la charge s’effectue à courant constant I0.
La tension uC va augmenter, et il en sera de même de u ( u = RI 0 + u C ) qui va finir par
atteindre la valeur E0. Il s’ensuit une deuxième phase de charge à u = constante, le cou-
rant i ( t ) diminuant et tendant vers zéro en fin de charge.
du C I0
– 1re phase : i ( t ) = I 0 = C ---------- ⇒ u C = ---- t ( u C ( 0 + ) = 0 ).
dt C
I0
D’autre part, u = RI 0 + u C , d’où u ( t ) = RI 0 + ---- t
C

u ( t ) = RI 0  1 + -- ; t  t 0
t
et
 τ
u ( t ) atteint la valeur E0 à l’instant t0 défini par :
u ( t0 ) = E0
t R
⇒ E 0 = RI 0  1 + ---0- ⇒ t 0 = τ  -----0- – 1 .
 τ   R 

120 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 121 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 216
– 2e phase : pour t  t 0 , la tension u se bloque à E0 et l’évolution de u C ( t ) est définie
par l’équation (1) d’où :
( t – t0 )
– ----------------
uC ( t  t0 ) = E0 + λe τ .
Traduisons alors la continuité de uC en t = t 0 : u C ( t +0 ) = u C ( t 0– ).
I0 I0 R
u C ( t 0 ) = ---- t 0 = ---- RC  -----0 – 1 = I 0 ( R 0 – R ) = E 0 – RI 0 = u C ( t +0 ).

Or
C C R 
Finalement :
E 0 + λ = E 0 – RI 0
⇒ λ = – RI 0
d’où :
( t – t0 )
– ----------------
u C ( t  t 0 ) = E 0 – RI 0 e τ
(t – t )
du C RCI 0 – ---------------0 -
D’autre part : i ( t ) = C ---------- = -----------e τ
dt τ
( t – t0 )
– ----------------
⇒ i ( t  t0 ) = I0 e τ

D’où les graphes :

uC ( t ) i(t) u

E0 I0 E0

E 0 – RI 0 RI0

0 t0 t0 + τ t 0 t0 t0 + τ t 0 t0 t

2. En remplaçant le condensateur par une bobine, les équations du circuit


deviennent :

di
 u = Ri + L ----- i(t) R
 dt

di
 u = L ----- u(t) uL ( t )
 L dt

Les conditions initiales imposent ici i ( 0 + ) = 0 (continuité du flux et donc de l’inten-


sité dans la bobine). Dans un premier temps, la tension de sortie du générateur sera
fixée à E0 (point P0 de la caractéristique : i = 0 et u = E 0 ).

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 121


KF.book Page 122 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 216

On a donc :
i
di I0
L ----- ( 0 + ) = u ( 0 + ) – Ri ( 0 + ) = E 0
dt
et le courant i ( t ) va croître à partir de 0. Tant que
i ( t )  I 0 , la tension u ( t ) conserve la valeur E0, P0
l’équation fixant l’évolution de i ( t ) s’écrivant : 0 E0 u
di E0 di L
E 0 = Ri + L ----- ⇒ ----- = i ( t ) + τ ----- où τ = ---
dt R dt R
représente la constante de temps du circuit L-R. L’intégration de cette équation donne :
E0
i ( t ) = ----- ( 1 – e –t / τ ) tant que i ( t )  I 0 .
R
Donc deux cas sont à envisager :
E0 E
• 1er cas : -----  I 0 soit R  R 0  R 0 = ----0-
R  I0 
E0
On a bien, pour tout t, i ( t ) = ----- ( 1 – e –t / τ )
R

di LE 0
Dès lors, u L = L ----- ⇒ u L = --------- e –t / τ ⇒ u L ( t ) = E 0 e –t / τ
dt Rτ
D’où les graphes :

uL ( t ) i(t) u(t)
E
E0 ----0- E0
R

0 τ t 0 τ t 0 t

• 2e cas : R  R 0
La première phase décrite précédemment s’arrête à l’instant t0 tel que i ( t 0 ) = I 0 , d’où :
t
E0  0
E
----- 1 – e τ  = I 0 = -----0
– ----
R   R0
t
– ---0-
= 1 – ----- ⇒ t 0 = – τ ln  1 – ----- .
τ R R
soit : e
R0  R 0
À cet instant, on a u ( t ) = E 0 et i ( t 0 ) = I 0 , d’où :
u L ( t 0– ) = u ( t 0– ) – Ri ( t 0– ) = E 0 – RI 0  0.
Pour t  t 0 , le courant i ( t ) se fixe à I0 et la tension uL tombe à zéro et s’y maintient,
u passant à la valeur : u = RI 0 + u L = RI 0 .

122 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 123 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 216
D’où les graphes :

uL ( t ) i(t) u(t)

E0 E E0
----0-
R
I0 RI0
E 0 – RI 0

0 t0 t 0 t0 t 0 t0 t
3. Application numérique :
Il nous faut donc comparer R0 et R.
E 40
Or R 0 = ----0- = -------------------
- = 4 k Ω et R = 2 k Ω , ce qui implique : R  R 0 et l’évo-
I0 10 ⋅ 10 –3
lution du système correspond au 2e cas aussi bien avec C qu’avec L.
Les autres caractéristiques sont données dans le tableau ci-dessous :

τ t0

C 4 ms 4 ms τ C = RC
L
L 25 µs 17 µs τ L = ---
R

Chapitre 2 – Électrocinétique 1 123


KF.book Page 124 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12
KF.book Page 125 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

hapitre
C

3
Optique géométrique
KF.book Page 126 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 301

301 Prisme à réflexion totale


Un rayon lumineux arrive sous incidence normale sur un prisme de
verre d’indice n, et ressort parallèlement au rayon incident après
deux réflexions totales sous une incidence de 45° à l’intérieur du
verre (cf. figure), lorsque le prisme est dans l’air.
Par contre, la réflexion totale n’a pas lieu si la partie inférieure du
prisme est plongée dans l’eau.
Dans quelles limites se situe la valeur de l’indice n ?
4
L’indice de l’eau vaut --- , et l’indice de l’air sera pris égal à 1.
3

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi de la réfraction (Descartes) : cas de la réflexion totale.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Le rayon émergent peut ne pas exister (réflexion totale) lorsque l’indice du second
milieu est plus petit que celui du premier milieu. La condition d’existence de ce rayon
dépend de l’angle d’incidence et du rapport des indices des deux milieux.

■■ 3. Solution
Considérons la réfraction d’un rayon lumineux entre deux milieux d’indices respectifs
n et n′. D’après la loi de Descartes, n sin i = n′ sin i′

i n

i′

n′

n
soit sin i′ = ---- sin i avec, dans le cas présent,
n′
2 2 n
i = 45° et sin i = ------- d’où : sin i′ = ------- ⋅ ---- (1)
2 2 n′
La réflexion totale correspond au cas où il n’existe pas de valeur de i′ vérifiant cette rela-
2 n
tion, donc pour : ------- ⋅ ----  1.
2 n′
Dans le cas contraire, il existe un rayon émergent dans la direction i′ définie par la rela-
tion (1).

126 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 127 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 302
D’où les deux conditions :
2n′
– dans l’air, n′ = 1, et la réflexion totale exige n  -------- = 2 ;
2
 4
– si le prisme est plongé dans l’eau n′ = -- , il existe un rayon émergent, ce qui
 3
2n′ 4 2
implique : n  -------- = ----------
2 3
ce qui donne, numériquement : 1,414  n  1,886
Un tel dispositif peut servir – par exemple – de détecteur de niveau d’eau : tant que le
prisme baigne dans l’eau, le faisceau émergent est très atténué, alors qu’il a l’intensité
du faisceau incident lorsque le prisme est dans l’air.

302 Doubleur de focale


À l’aide d’un objectif – assimilable à une lentille mince convergente L de distance focale
f ′ – on désire former l’image d’un objet réel AB sur une plaque photographique située
à une distance D de l’objet.
1. Entre quelles valeurs peut varier D pour qu’il en soit ainsi ? Préciser la distance d
D
séparant la lentille de la plaque photographique (on se limitera à d  --- ).
2
2. La lentille convergente L restant fixe par rapport à l’objet AB, on recule la plaque
photographique, et on intercale entre celle-ci et L une lentille divergente L1 de
« distance » focale f ′1 = – 6 cm.
Comment doit-on placer L1 pour que le grandissement linéaire du système soit mul-
tiplié par deux ? De combien a-t-il fallu déplacer la plaque photographique ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Relation(s) de conjugaison pour une lentille mince.
• Objets et images réels ou virtuels.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le principe de l’appareil photographique exige que l’objet et l’image soient réels, ce
qui ne laisse que peu de possibilités…
2. La lentille divergente L1 doit donner une nouvelle image, agrandie et toujours
réelle : c’est cette condition qui va déterminer la position de L1 par rapport à l’image
de l’objet donnée par L.

Chapitre 3 – Optique géométrique 127


KF.book Page 128 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 302

■■ 3. Solution
1. L’image A′B′ d’un objet réel AB donnée par la lentille L est déterminée par la posi-
tion du point B′, intersection du rayon BO (qui n’est pas dévié dans L) et du rayon
émergent IF′ correspondant à un rayon incident parallèle à l’axe de L.

B I

F′ A′
A F O
d B′

L plaque

Dans le cas de figure, B′ est réel ; il est virtuel lorsque BO coupe le prolongement (à gau-
che de L) du rayon IF′. Il faut donc que A soit à gauche de F ( FA  0 ) ce qui implique
(relation de conjugaison de Newton : FA ⋅ F′A′ = – f 2  0 ) que A′ est à droite de F′ …
En utilisant la relation de conjugaison de Descartes :
1 1 1
---- – -- = ---- .
p′ p f′
Avec p′ = OA′ = d, p = OA et D = AA′ = AO + OA′ = – p + d,
1 1 1
il vient -- + ------------- = ----
d D–d f′
1 1 1 d–f′
------------- = ---- – -- = -------------
D–d f′ d df ′
df ′ d2
et D = d + ------------- = ------------- .
d–f′ d–f′
Traçons le graphe de D(d ) pour d  f ′ :
D D
• d → ∞ : ---- → 1
d
et D – d → f ′ ; D = 2d
• la courbe a pour asymptote la droite :
D = d+f′;
• d → f ′ par valeurs supérieures : Dm
D = d+f′
D → +∞ ;
• la courbe admet un minimum Dm pour
∂D  f′
------- = 0 ce qui conduit à d m = 2f ′
∂d  d = dm
O
dm 2 f ′ dm d
et Dm = ---------------- = 4f ′.
dm – f ′

128 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 129 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 302
D
Les solutions cherchées (avec d  ---- ) vérifient donc f ¢  d  2f ¢
2
et +∞  D  4f ¢.

D
Remarque : pour D fixé ( D  4f ′ ) , les valeurs de d supérieures à ---- correspondent à
2
échanger les rôles de l’objet et de l’image (D et D – d jouent des rôles symétriques dans
la relation de Descartes…). Ces valeurs de d correspondent aussi au cas où l’image est
plus grande que l’objet (cas de la « macrophotographie »…).
2. La lentille divergente L1 doit transformer l’image précédente A′B′ en une nouvelle
image A 1 B 1 sur la plaque photographique, telle que :
A1 B1
γ 1 = -----------
- = 2 et A1B1 réel
A′B′
soit O 1 A 1 = p 1′  0 (en notant O1 le centre de la lentille L1).
En utilisant la relation de Descartes, avec
p 1 = O 1 A′ :
F′1 A′
1 1 1 1 A1
------ – ----- = ------ = – --------- O1
p′1 p 1 f ′1 f ′1
B′
1 1 1
----- = ------ + ---------  0 puisque p′1  0,
p1 p′1 f ′1 L1 B1
p 1 = O 1 A′  0 montre que A′B′ joue le
rôle d’objet virtuel pour L1, ce qui est cohérent avec l’énoncé : on a placé L1 entre L et
la position initiale de la plaque photographique…
Le grandissement γ 1 est donc positif, et :
p′1
γ 1 = +2 = ------ ⇒ p′1 = 2p 1
p1
et (relation de Descartes) :
1 1 1 1
-------- – ----- = – --------- ⇒ p 1 = -- f ′1 et p′1 = f ′1 .
2p 1 p 1 f ′1 2
La plaque photographique doit se trouver dans le plan focal objet de la lentille diver-
1
gente L1, celle-ci étant placée à une distance -- f ′1 = 3 cm en avant de la position ini-
2
tiale de la plaque photographique.
Il faut maintenant reculer la plaque photographique d’une distance :
1
p′1 – p 1 = -- f ′1 = 3 cm.
2

Chapitre 3 – Optique géométrique 129


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Exercice 302

On peut facilement construire l’image de l’objet AB dans les deux cas envisagés :
B

F′
A′
A O B′

L
f ′1
B --------
-
2

A′ A 1
A O B′
B1
L1
L f ′1
--------
-
2
Commentaires

Pour la seconde question, on peut remarquer que l’introduction de la lentille L1 et le dépla-


cement de la plaque photographique sont indépendants de :
– la « mise au point », liée à la distance de l’objet AB à la lentille L,
– la distance focale f ′ de cette lentille.
Un tel dispositif, adaptable à un appareil photographique, est appelé « doubleur de focale » :
l’image est agrandie d’un facteur deux, ce qui correspond (pour un objet éloigné, pratique-
ment à l’infni) à l’image que l’on obtiendrait avec une lentille unique de focale 2f ′ :
pour A très éloigné OA′ → OF ′ = f ′
et, pour α donné : A′B′ = α ⋅ OA′ ≈ α ⋅ OF′ = αf ′ (α est petit…).

B L

α F′ A′
A O B′

La dimension de l’image est pratiquement proportionnelle à f ′ …


Il est également possible de généraliser ce dispositif (grandissement linéaire multiplié par
un facteur N donné) : il suffit de reprendre les calculs du 2. …
Mais la qualité de l’image obtenue diminue rapidement lorsque N augmente, car ce dispo-
sitif revient à agrandir la partie centrale de l’image donnée par l’objectif seul.

130 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 131 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 303
303 Association de deux lentilles
Soit un système centré constitué de deux lentilles :

– une lentille L1 convergente de centre O1 et de distance focale f 1′ = a = O 1 F 1′ ;

– une lentille L2 divergente de centre O2 et de distance focale f 2′ = – a = O 2 F 2′ .


On note e = O 1 O 2 .

O1 O2
F1 F 1′ F 2′ F2

L1 L2

e0

1. a. Déterminer, en fonction de e et a, les grandeurs O 1 F et O 2 F′ , où F et F ′ sont


les foyers objet et image du système.
b. Faire deux constructions géométriques séparées et commentées permettant de
définir les points F et F ′.

2. a. On considère un objet AB situé dans le plan de front de F1 ( A = F 1 ).


Donner une construction géométrique claire et commentée définissant l’image A′B′
de AB.
En déduire, dans ce cas, la valeur du grandissement linéaire γ.
b. Retrouver le résultat précédent (valeur de γ) par le calcul.
c. Montrer que la connaissance des positions des foyers F et F ′ ainsi que de la propriété
démontrée au 2. a. est suffisante pour construire l’image d’un objet quelconque.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Lentilles minces convergentes ou divergentes : formules de Descartes ou de Newton.


• Grandissement linéaire.
• Constructions géométriques.

Chapitre 3 – Optique géométrique 131


KF.book Page 132 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 303

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. Les constructions géométriques utilisent des rayons particuliers :


– rayon parallèle à l’axe ;
– rayon passant par le centre d’une lentille ;
– rayon passant par un foyer.
• Il est également intéressant d’utiliser les propriétés des foyers secondaires d’une len-
tille, c’est-à-dire des points se trouvant dans le même plan de front des foyers F i et F′i .
2. b. Pour le calcul de γ, on prendra un objet AB quelconque (A non confondu avec
F1) puis on fera tendre A vers F1.
2. c. On cherchera à déterminer l’image A′B′ d’un objet à partir d’une simple cons-
truction géométrique utilisant à nouveau des rayons particuliers.

■■ 3. Solution

1. a.
■ Point focal objet F du système des deux lentilles :
1 2
F → A′1 → ∞ (par définition de F).
1
Il en résulte que : A′1 = F 2 , d’où F → F 2 .
Utilisons alors la formule de conjugaison de Descartes appliquée à la lentille  1 de
centre O1 , de foyer image F′1 :
1 1 1
------------ – ---------- = --------------
O1 F2 O1 F O 1 F′1

or O 1 F′1 = a O 1 F 2 = O 1 O 2 + O 2 F 2 = e + a.

1 1 1
Soit ----------- – ---------- = --
e+a O F a
1

1 1 1
⇒ ---------- = ----------- – --.
O1 F e + a a

a(e + a)
D’où O 1 F = --------------------
a–e–a

a(e + a)
⇒ O 1 F = – -------------------
e

132 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 133 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 303
Commentaires

Pour e → 0 + , O 1 F → – ∞ et le foyer F est rejeté à l’infini, ce qui est normal puisqu’alors les
deux lentilles confondues étant de focales opposées n’ont plus d’effet sur les rayons lumineux.

■ Point focal image F′ du système des deux lentilles :

On a cette fois-ci :
1 2
∞ → A′1 → F′ (par définition de F′).
2
D’où A′1 = F′1 et F′1 → F′.

Soit avec la formule de Descartes pour la seconde lentille de centre O2 , de foyer image
F′2 :

1 1 1
------------ – -------------- = --------------
O 2 F′ O 2 F′1 O 2 F′2

or O 2 F′2 = – a et O 2 F′1 = O 2 O 1 + O 1 F′1 = – e + a.

1 1 1 1 1 1
D’où ------------ – ----------- = ------ ⇒ ------------ = ------ + -----------
O 2 F′ a – e – a O 2 F′ – a a –e

a(a – e)
et O 2 F′ = -------------------
e

Commentaires

• On a également O 2 F′ → + ∞ quand e → 0 (même raison que ci-dessus).

• D’autre part, pour a = e, il vient O 2 F′ = 0 et le foyer image se confond avec le centre O2


de la lentille 2 :

O1 O2

F1 F′1

e = a

Chapitre 3 – Optique géométrique 133


KF.book Page 134 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 303

1. b. Constructions géométriques.
■ Foyer image F′ :

N
S
O2 F2
O1 F′1 F′2 F′

R
1
T

R′

Un rayon parallèle à l’axe converge vers F′1 après la traversée de 1. Pour dessiner le rayon
émergent de 2, on considère le rayon « fictif » SO2 parallèle à F′1 R, S appartenant au plan
focal image de 2. Les rayons parallèles SO2 et F′1 R donnent après la traversée de 2 des
rayons émergents dont les prolongements passent par S (foyer image secondaire).
On aurait également pu considérer le foyer secondaire objet T situé dans le plan de
front de F2 et obtenu en prolongeant la droite F′1 R.
Les rayons NO2 et F′1 R qui convergent en T ressortent donc parallèles. Le rayon NO2
n’étant pas dévié, on a RR′ parallèle à O2T.

Commentaire

a2
Sur la figure, on a e  a et O 2 F′ ∈ ( – a , 0 ), conformément à la formule O 2 F′ = – a + ----- .
e
■ Foyer objet F :
R

S′ N N′
F
O1 F′1 O2 F2

La construction peut se faire en sens inverse. Étant donné le rayon émergent NN′,
parallèle à l’axe, on construit le rayon incident pour 2, RN, dont le prolongement
passe par F2. Ce rayon coupe le plan focal image de 1 en S′, foyer image secondaire. Il
suffit alors de tracer la droite FR, parallèle à O1S′ (les rayons incidents parallèles SO1 et
FR convergent nécessairement en S′, SO1 n’étant pas dévié).

134 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 135 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 303
2. a. On a ici A = F 1 d’où :
1 2 
A = F 1 → ∞ → F′2 et donc A = F 1 → F′2 .

■ Construction géométrique :

B B′ O2 F2
F1 = A O1 F′2 = A′ C

Le point B appartient au plan focal objet de 1, il a donc une image par rapport à
 1   2 située dans le plan de front de F′2 (B est dans le plan de front de F1).
On obtient B′ en construisant le « rayon » passant par O2 et parallèle à BO1 : les rayons
parallèles B′O 2 et O 1 N sortent de 2 en semblant diverger à partie de B′.

Or B′O 2 // BO 1 ⇒ les angles AO 1 B et A′O 2 B′ sont égaux.


De plus, AO 1 = a = A′O 2 .
On a donc :
A′B′
AB = A′B′ ⇒ γ = +1, le grandissement linéaire γ étant donné par γ = ----------- .
AB
■ Conclusion :
A = F 1 ⇒ A′ = F′2
γ = +1
2. b. Retrouvons le résultat relatif au grandissement linéaire γ.
Prenons un objet quelconque AB (A n’est pas en F1). On a :
γ = γ1 ⋅ γ2
et d’après les formules de Newton :
F1 O1 F′2 A′
γ 1 = -----------
- et γ 2 = -------------
-
F1 A F′2 O 2
(on a privilégié F1 pour 1 et F′2 pour 2).

Chapitre 3 – Optique géométrique 135


KF.book Page 136 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 303

F 1 O 1 F′2 A′ F′2 A′
D’où γ = ------------ ⋅ -------------- = ------------
- car F 1 O 1 = F′2 O 2 = a
F 1 A F′2 O 2 F1 A
1 2
or A → A′1 → A′ avec :

F 1 A ⋅ F′1 A′1 = – a 2
et F 2 A′1 ⋅ F′2 A′ = – a 2 .
Soit encore :
F′2 A′ ⋅ [ F 2 F′1 + F′1 A′1 ] = – a 2
a2
F′2 A′ ⋅ F 2 F′1 – --------- = – a 2
F1 A
F 2′ A ′
et F′2 A′ · F 2 F 1′ + a 2 = a 2 ------------- .
F1 A
D’où :

F 2 F′1
γ ( A, A′ ) = 1 + ------------F′ A′
a2 2

Quand A tend vers F1, on a montré que A′ se confondait avec F′2 , d’où F′2 A′ = 0 et
γ = 1 comme il se doit.
2. c. Image d’un objet quelconque : on va utiliser les propriétés des points F et F′, ainsi
que les plans conjugués [ F 1, F′2 ] pour lesquels le grandissement linéaire vaut +1.

B S S′

F1 O1 F′2 A′ O2
A F F′
∆2
N N′ B′

∆1

Étant donné l’objet AB, on construit :


– le rayon parallèle à l’axe issu de B : le rayon émergent ∆1 correspondant a un prolon-
gement qui passe par F′, foyer image du système. D’autre part, les points S et S′ sont
images (ils appartiennent aux plans de front de F1 et F′2 , plans conjugués pour
 1   2 , avec γ = +1 ), le point B′ se trouve donc sur la droite ∆1 passant par S′ et F ′ ;

136 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 137 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 304
– le rayon issu de B et passant par F foyer du système : il ressort parallèlement à l’axe,
or les points N et N′ sont conjugués (comme S et S′) ; le rayon émergent ∆2 est celui
qui parallèle à l’axe a un prolongement qui passe par N′ ; B′ est situé sur ∆2.
En conclusion, on a B′ = ∆ 1  ∆ 2 .

304 Miroir équivalent

;;;;
On considère le système optique constitué
d’une lentille mince convergente L (centre O1,
distance focale f ′ = 1,5 m ) et d’un miroir
sphérique concave (sommet S1, rayon R = 1 m,

;
avec O 1 S 1 = 1 m ). O1 S1 F′
Montrer que ce système est équivalent à un
miroir sphérique unique, miroir dont on préci- L
sera le centre et le sommet.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Propriétés des miroirs et des lentilles.
• Formules de conjugaison.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Les propriétés remarquables du centre et du sommet d’un miroir permettent de déter-
miner facilement les points de l’axe du système qui possèdent ces propriétés spécifiques.
Il reste alors à démontrer que la connaissance de ces points suffit à déterminer complè-
tement la correspondance objet-image.

■■ 3. Solution
On sait que tout rayon incident dont le support passe par le centre d’un miroir se réflé-
chit sur lui-même au niveau du miroir.
Or, ici, le centre C1 du miroir (de sommet S1) est confondu avec le centre O1 de la len-
tille L (R = O1S1) :
tout rayon incident passant par O1 se réfléchit sur lui-même dans le système
{ lentille + miroir } ; il a les propriétés du centre C d’un miroir.

Chapitre 3 – Optique géométrique 137


KF.book Page 138 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 304

;;;;;
;
O1 S1

;
L

D’autre part un rayon incident arrivant au sommet S d’un miroir donne un rayon
émergent symétrique par rapport à l’axe.
Dans le cas présent, le rayon incident qui, après la traversée de la lentille L, se réfléchira
en S1 sur le miroir, aura ensuite un trajet symétrique par rapport à l’axe du système, et
émergera donc symétriquement au rayon incident.

;;;;;
O1 S1 S

L
S1 est donc l’image à travers L du point S intersection du rayon incident avec l’axe.
Le point S est déterminé par la relation de conjugaison de Descartes.
1 1 1
---- – -- = ----
p′ p f′
avec p′ = O 1 S 1 , p = O 1 S
1 1 1 f ′ – p′
soit -- = ---- – ---- = ---------------
p p′ f ′ p′f ′
p′f ′
⇒ p = ---------------
f ′ – p′
1 × 1,5
d’où : O 1 S = ---------------- = 3 m.
1,5 – 1
Un rayon incident « visant » S donne un rayon émergent qui semble venir de S : le
point S joue le même rôle que le sommet d’un miroir…
La connaissance des propriétés du point C = O 1 et du point S suffit pour construire,
dans tous les cas, l’image d’un objet AB donné :
B1 est l’image de B dans L ;
B′1 est l’image de B1 dans le miroir de sommet S1 ;
B′ est l’image de B′1 dans L (traversée en sens inverse).

138 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 139 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 305
;;;;;;
B

S1
A O1 F′ S

B′1 B′
B1
L

;
;;;;;;
B

;
A′
A C S

;
B′

Le point B′ est directement déterminé comme l’intersection du rayon BC (qui revient


sur lui-même) et du symétrique du rayon BS : l’image A′ B ′ obtenue est celle donnée
par le seul miroir de centre C et de sommet S.

Commentaire

Cette équivalence entre le système { lentille + miroir } et un miroir unique est générale : le
miroir équivalent est toujours déterminé par ses deux points remarquables :
– le sommet S, point dont l’image par L est le sommet S1 du miroir « vrai »,
– le centre C, point dont l’image par L est le centre C1 du miroir « vrai ».
Ceci suppose que les points C et S restent à la distance finie

305 Viseur
Un viseur est constitué d’un objectif L1 (assimilé à une lentille mince convergente de
distance focale f 1′ = 10 cm ) et d’un oculaire L2 (assimilé à une lentille mince
convergente de distance focale f 2′ = 2 cm ). La distance D entre L1 et L2 est
réglable.

Chapitre 3 – Optique géométrique 139


KF.book Page 140 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 305

1. Déterminer D pour que le système soit afocal (réglage pour la vision à l’infini).
Représenter la marche d’un pinceau lumineux venant d’un point à l’infini dans une
direction faisant un angle α avec l’axe du viseur.
α′
Calculer le grandissement angulaire G = ----- de l’appareil (α′ est l’angle que font les
α
rayons émergents avec l’axe).
2. On règle maintenant le viseur pour que l’œil d’un observateur, regardant à travers
l’oculaire, voit nettement, sans accommoder, un objet AB situé à 20 cm en avant de
la face d’entrée de l’objectif.
a. Déterminer la nouvelle valeur de D.
b. L’observateur voit alors l’image de AB sous un angle α′. Calculer, en dioptries, la
α′
quantité P = ------ .
AB
c. En accommodant, l’œil peut voir des objets situés au-delà d’une distance minimale
d m = 20 cm.
L’œil de l’observateur ayant sa pupille dans le plan de l’image de L1 donnée par L2,
quelle région de l’espace objet peut être vue nettement par l’observateur regardant à
travers le viseur ?

■■ Solution
1. Pour que le système soit afocal, il faut qu’un objet à l’infini sur l’axe ait son image
également à l’infini sur l’axe.
L’image par L1 du point à l’infini sur l’axe est le foyer image F′1 de L1.
Pour que l’image finale soit à l’infini sur l’axe, il faut que l’objet intermédiaire soit au
foyer objet F2 de L2.
Il faut donc que F′1 et F2 soient confondus.
D’où : D = O 1 F′1 + F 2 O 2 = f 1′ + f 2′ .
Soit D = 12 cm.

F2 O2 F′2
F1 O1 F′1
L2
L1

Un point source B à l’infini en dehors de l’axe du viseur – dans une direction α – a pour
image dans L1 un point B1 du plan focal image (plan de front de F′1 …), et ce point B1
a pour image dans L2 un point B′ à l’infini dans une direction α′, d’où la marche d’un
pinceau de rayons lumineux :

140 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 141 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 305
; ; ; ; ; ; ;
;;;;;;;;;;;;;;;;;
B
B′

; ; ; ; ;
;;;;;;;;;;;;;;;; ; α F′1 F 2 α′
O1 O2

;;; ;; L1
B1
L2

α′
Le rapport ----- se calcule immédiatement dans les triangles O 1 F′1 B 1 et O2F2B1 ( F 2 = F′1 ) :
α
F′1 B 1 F′1 B 1
α = -------------
- α′ = ------------
- (angles petits : approximation de Gauss).
O 1 F′1 O2 F2
α′ O 1 F′1 f 1′ f 1′
et - = ---------
----- = ------------- - = – ------
-
α O2 F2 – f 2′ f 2′
α′
soit G = ----- = – 5.
α
2. a. Pour que l’image finale soit à l’infini, il faut que l’image intermédiaire de l’objet
AB soit dans le plan focal objet de la lentille L2.
On a donc géométriquement :

O1 F′1 F2 O 2 F′2
A F1 A1

L1 B1
L2

B′

Et par le calcul :
p = O 1 A = – 20 cm
p′ = O 1 A 1

Chapitre 3 – Optique géométrique 141


KF.book Page 142 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 305

la relation de conjugaison de Descartes s’écrivant :


1 1 1
---- – -- = ------- ( f 1′ = O 1 F′1 = 10 cm )
p′ p f 1′
1 1 1 pf 1′
---- = ------- + -- soit p′ = ---------------
-
p′ f 1′ p p + f 1′
on a alors :
D = O 1 O 2 = O 1 A 1 + F 2 O 2 = p′ + f 2′
pf 1′
- + f 2′
D = ---------------
p + f 1′
soit D = 22 cm.

2. b. Reprenons la construction de l’image de A1B1 dans L2 :


l’angle α′ étant petit : L2
O2 I A1 B1
α′ = -------------
- = ------------ .
F′2 O 2 – f 2′
F2 O2 F′2 α′
Utilisons le grandissement γ 1 dans L1 : A1
A1 B1 O1 A1 p′ I
γ 1 = -----------
- = ------------
- = ----
AB O1 A p B1

il vient alors :

α′ α′ A 1 B 1 f 1′
P = ------- = ------------ ⋅ ------------ =  – ------- ⋅ ---- = – ------- ⋅ ----------------
1 p′ 1
AB A 1 B 1 AB  f 2′  p f 2′ p + f 1′
soit, numériquement :
10 2 10
P = – -------- ⋅ ---------------------- = +50 dioptries
2 – 20 + 10
(dioptries : inverse d’une longueur exprimée en mètres).
2. c. Déterminons d’abord la position de l’œil de l’observateur, c’est-à-dire l’abscisse
de l’image de L1 dans L2 :
1 1 1
---- – -- = -------
p′ p f 2′
avec p = O 2 O 1 = – D et p′ = O 2 O′
1 1 1 1 1
---- = -- + ------- = ------- – ----
p′ p f 2′ f 2′ D
Df 2′
et - = 2,2 cm.
p′ = ----------------
D – f 2′
Pour être vue nettement par l’observateur, l’image A′B′ doit vérifier
d m  A′O′  +∞.

142 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 143 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 305
Or A′O′ = A′F′2 + F′2 O 2 + O 2 O′ = A′F′2 – f 2′ + p′

d’où : d m + f 2′ – p′  A′F′2  +∞

et : – ∞  F′2 A′  – 19,8 cm = – l

( d m + f 2′ – p′ = 19,8 cm ).
Utilisons alors les formules de Newton :
F 1 A ⋅ F′1 A 1 = – f 1′ 2 et F 2 A 1 ⋅ F′2 A′ = – f 2′ 2
en posant F 1 A = x :

f 1′ 2 f 2′ 2
F′1 A 1 =  – --------- = F′1 F 2 + F 2 A 1 = ( D – f 1′ – f 2′ ) – -------------
 x  F′2 A′
f 2′ 2 f ′12
d’où : - = D – f 1′ – f 2′ + ---------
------------
F′2 A′ x

f 2′ 2 .
et : F′2 A′ = --------------------------------------------
f ′12
D – f 1′ – f 2′ + ---------
x
La position x de l’objet AB doit donc vérifier la double condition :
f 2′ 2
– ∞  --------------------------------------------  –l
f ′12
D – f 1′ – f 2′ + ---------
x
f ′12 f 2′ 2
0  D – f 1′ – f 2′ + ---------  – ---------
x l
f ′12 f 2′ 2
– ( D – f 1′ – f 2′ )  ---------  –  D – f 1′ – f 2′ + ---------
x  l 
et finalement :
f ′12 f ′12
– -----------------------------  x  – --------------------------------------------
D – f 1′ – f 2′ f 2′ 2
D – f 1′ – f 2′ + ---------
l
soit : x min  x  x max .
Numériquement, on trouve :
x min = – 10 cm, ce qui correspond à la position de AB pour laquelle l’œil n’a pas à
accommoder,
x max = – 9,8 cm, l’œil accommodant alors au maximum.
L’observateur ne pourra voir nettement que les objets situés dans une « tranche »
d’épaisseur ∆x = 2 mm.

Chapitre 3 – Optique géométrique 143


KF.book Page 144 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 306

306 Association de deux miroirs


On considère un système optique (du type objectif de télescope) constitué d’un
miroir principal sphérique concave (de grande taille, centre C1, sommet S1, foyer F1,
avec C 1 S 1 = R 1 = 6 m ) et d’un miroir secondaire sphérique convexe (beaucoup plus
petit, centre C2, sommet S2, foyer F2, avec C 2 S 2 = R 2 = 60 cm). Ce second miroir

;;;
est placé de façon telle que F 1 S 2 = 20 cm.

;
;
;;;;
;
C1

;
F1 S2

(échelle non respectée pour la position de S1…)


S1

On observe un objet lumineux infiniment éloigné, de diamètre apparent φ = 0,2° :


les rayons lumineux sont reçus par le miroir principal, qui les renvoie sur le miroir
secondaire… Déterminer les caractéristiques (position, dimensions) de l’image fournie
par ce système.

■■ Solution
■ Le miroir principal donne, de l’objet « à l’infini », une image dans son plan focal. Si
le télescope est pointé vers le centre de l’objet, l’image est centrée sur le point F1, et un
point A du bord de l’image est donné par la construction classique :
;;;;;
A
φ⁄2
C1 F1 S1

Le faisceau de rayons parallèles issu d’un point du bord de l’objet arrive en faisant
φ
l’angle --- avec l’axe du miroir, et se réfléchit en un faisceau convergent au point A.
2
φ φ R1
L’angle φ étant petit, F 1 A = --- ⋅ F 1 S 1 = --- ⋅ -----,
2 2 2
(le foyer F1 est au milieu du segment C1S1).
1
D’où la dimension de l’image : AB = --R 1 φ.
2

144 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 145 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 306
■ L’image AB sert d’objet virtuel pour le miroir secondaire (d’après la position de
celui-ci…), qui en donne une image A′B′, que l’on construit facilement : cette image
A′B′ est centrée en F 1′ , conjugué de F1 dans le miroir secondaire.

;
A′

;;;;
A

F2 F1 F 1′
C2 S2

;
B

B′

En appliquant la relation de conjugaison de Descartes (pour le miroir de sommet S2) :


1 1 1 2 2
S 2 F 1 = p, S 2 F 1′ = p′, et -- + ---- = --- = ----------- = – -----
p p′ f2 S2 C2 R 2

1 1 2
soit ---- = – -- – -----
p′ p R2
pR 2
⇒ p′ = – ------------------ et p′ = 60 cm
R 2 + 2p

A′B′ p′
avec un grandissement : γ 2 = ----------- = – ---- = +3.
AB p

D’où la dimension de l’image A′B′ :

1
A′B′ = γ 2 ⋅ AB = --γ 2 R 1 φ = 9 ⋅ φ = 3,14 cm.
2

Commentaire

La dimension de l’image obtenue donne un bon ordre de grandeur de la dimension


minimale que doit avoir le miroir secondaire pour recevoir tous les rayons qui se sont réflé-
chis sur le miroir pricipal : le faisceau de rayons convergeant vers le point A est très étroit,
et sera complètement « intercepté » par le miroir secondaire si celui-ci a un diamètre de
l’ordre de A′B′.
Le miroir principal peut être beaucoup plus grand : un diamètre de 80 cm correspond à un
0,8
diamètre angulaire ------- de l’ordre de 7,7°, ce qui est compatible avec l’approximation de
R1
Gauss…
On vérifie bien que le miroir secondaire n’occulte qu’une faible partie de la surface du
miroir principal, ce qui est essentiel pour une bonne luminosité de l’appareil.

Chapitre 3 – Optique géométrique 145


KF.book Page 146 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 307

307 « Mise au point » pour un objectif photographique


On assimile l’objectif d’un appareil photographique à une lentille mince convergente
(L) de centre O et de distance focale image f ′.
La distance d entre (L) et l’écran (E) où se trouve la pellicule sensible est variable,
ce qui permet d’effectuer la mise au point.

1. On désire photographier des objets dont la distance x à (L) varie de xm à l’infini.


Dans quel domaine doit pouvoir varier d ?
Calculer les valeurs extrêmes dmin et dmax de d pour x m = 60 cm et f ′ = 50 mm.

2. Le faisceau entrant dans la lentille est limité par un diaphragme circulaire (D) dont
le diamètre φ est variable, afin de laisser entrer dans l’appareil plus ou moins de
lumière.
(On supposera le diaphragme accolé à la face avant de la lentille).
φ 1
On appelle « ouverture relative » de l’objectif le rapport ---- = --- . La suite usuelle des
f′ N
valeurs de N est 2,8 ; 4 ; 5,6 ; 8 ; 11 et 16.
Comment varie la puissance lumineuse reçue par la pellicule quand on passe d’une
valeur de N à la suivante ?
Expliquer le lien entre la suite des valeurs de N et celle des durées d’exposition Te (en
1 1 1 1 1 1
seconde), ------ , ------ , ------ , --------- , --------- , --------- .
15 30 60 125 250 500

3. L’appareil étant mis au point « sur l’infini », un point A situé sur l’axe à distance
finie donne, après développement, une tache circulaire sur la pellicule. On admet que
l’image reste nette tant que cette tache n’est pas plus grande que la taille moyenne
g des grains de l’émulsion de la pellicule.
Déterminer l’expression de la distance hyperfocale L0, valeur minimale de x pour
laquelle l’image d’un objet A reste nette.
Exprimer le résultat en fonction de g, f ′ et N.
Calculer L0 pour N = 2,8 et N = 16, dans le cas où g = 0,02 mm.
La profondeur de champ Pr est la zone de l’espace objet pour laquelle l’image est
nette : quel est, qualitativement, le lien entre N et Pr ? entre Pr et f ′.

4. Pour améliorer la profondeur de champ, dans les appareils sans réglage de mise au
point, on fixe la distance d à une valeur d1 telle que l’image d’un point à l’infini reste
nette.
Donner l’expression de d1 correspondant à la profondeur de champ maximale, en fonc-
tion de g, f ′ et N (on a d1  f ′).
En déduire l’expression de la nouvelle distance hyperfocale L′0 : on l’exprimera en
fonction de f ′ et L0 , et on en donnera la valeur pour N = 2,8 et N = 16.

146 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 147 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 307
■■ Solution
1. Construisons d’abord l’image A′B′ d’un objet AB situé à la distance x de (L) :
l’image A′B′ doit se former dans le plan de la pellicule photographique, à la distance d
de (L).

B
F′ A′
A O B′
x d
L E

1 1 1
La relation de conjugaison de Descartes ---- – -- = ---- donne ici, avec p = OA = – x,
p′ p f ′
p′ = OA′ = d et f ′ = OF′ :
1 1 1 1 1 1 x–f′
-- + -- = ---- ⇒ -- = ---- – -- = -------------
d x f′ d f′ x xf ′
xf ′
soit d = ------------- avec d  0 soit x  f ′.
x–f′
d est une fonction décroissante de x, et la condition :
xm  x  ∞
correspond à :
d max  d  d min = f ′
d

f′

x
O f′ xm
xm f ′
avec : d max = ---------------- .
xm – f ′

Le calcul donne : d min = 50 mm


d max = 54,5 mm

2. La puissance lumineuse reçue par la pellicule est proportionnelle à la surface du


1
diaphragme, donc à φ2, et – pour f ′ donné – à -----2- .
N

Chapitre 3 – Optique géométrique 147


KF.book Page 148 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 307

Calculons la suite des valeurs de N2 :

N 2,8 4 5,6 8 11 16

N2 7,84 ≈ 8 16 31,4 ≈ 32 64 121 ≈ 128 256

La suite des valeurs de N2, aux erreurs d’arrondi près – correspond à des valeurs suc-
cessives de la suite 2n : à chaque fois que l’on augmente N d’une valeur à la suivante, la
quantité de lumière reçue par la pellicule est divisée par 2.
1
La suite des valeurs de Te étant construite également à partir des valeurs de ----n- , un
2
changement de diaphragme et une modification de Te en sens inverse (d’un même
nombre d’unités) laissent inchangée l’énergie reçue par la pellicule, c’est-à-dire son
« exposition » (imposée par la nature de l’émulsion, plus ou moins « rapide »…) :
énergie = puissance lumineuse × temps d’exposition.

3. La mise au point « sur l’infini » correspond à régler l’objectif pour que


d = d min = f ′.
Or, pour un point A à distance finie, l’image A′ se forme en arrière de ce plan (objet et
image se déplacent dans le même sens).
On a donc :

diaphragme

A′
O F′
A
B′
L0 d′

L E

ce qui correspond dans le plan (E) – plan de front de F′ – à une tache d’autant plus
grande que le diaphragme a une valeur N plus petite. Pour un diamètre φ du
diaphragme, la tache dans le plan E doit avoir un diamètre maximal égal à g, soit, avec
OA′ = d′ et OF′ = f ′
g d′ – f ′
--- = --------------- (triangles semblables)
φ d′
L0 f ′ f′
- (cf. 1.) et φ = ---- :
soit, avec d′ = --------------
L0 – f ′ N

148 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 149 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 307
Ng f′ L0 – f ′ f′
------- = 1 – ---- = 1 – --------------
- = -----
f′ d′ L0 L0
2
f′
L 0 = -------
Ng

Numériquement, pour N = 2,8, L 0 = 44,6 m ;


pour N = 16, L 0 = 7,81 m .
La profondeur de champ est d’autant plus grande que L0 est plus petite : on peut par
1 N
exemple la caractériser par la valeur de ----- , qui varie proportionnellement à -----2- :
L0 f′
Commentaire

On augmente la profondeur de champ en augmentant N, ce qui, pour une pellicule donnée,


conduit à augmenter Te (pour garder une exposition correcte…), ce qui augmente le risque
de « bougé » ou de « flou » dû au mouvement éventuel de l’objet photographié.

4. Dans le cas d’un objet à l’infini, et pour une valeur d1 de d, différente de f ′, on


obtient la figure suivante :

g
O′
F′

d1
diaphragme

Les triangles semblables donnent encore :

g d1 – f ′ d
- = ----1- – 1
--- = --------------
φ f′ f′
d1 g Ng f ′
 φ = ---
----- = --- + 1 = ------- + 1 -
f′ φ f′  N

soit d 1 = f ′ + Ng

Le plan de la pellicule se trouvant à cette distance d1 de (L), l’image d’un point objet A
(à une distance de L inférieure à L0) sera en un point A′, à une distance d ′  d1, ce qui
donne la figure suivante :

Chapitre 3 – Optique géométrique 149


KF.book Page 150 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 307

A′
A L′0 O F′
d1 B′

d′ E
L

Si A est à la distance L′0 de (L), la tache dans le plan de (E) est de diamètre g, et les
triangles semblables donnent encore :
g d′ – d d
--- = ---------------1- = 1 – ----1-
φ d′ d′
f′ L′0 f ′
avec φ = ---- , et d’après le 1. : d′ = ----------------
-
N L′0 – f ′
Ng d L′0 – f ′
soit ------- = 1 – ----1- = 1 – ( f ′ + Ng ) ⋅ -----------------
f′ d′ L′0 f ′
L′0 – f ′ f ′ – Ng
----------------- = -----------------
L′0 f ′ + Ng
f′ f ′ – Ng 2Ng
------- = 1 – ----------------- = -----------------
L′0 f ′ + Ng f ′ + Ng
et finalement :
f ′ + Ng
L′0 = f ′ ⋅ -----------------
2Ng
2
f′ f′ f′ L
L′0 = ---- + ---------- = ---- + ----0-
2 2Ng 2 2

soit, puisque L 0  f ′, quel que soit N :

L0
L′0 # -----
2

L¢0 = 22,3 m pour N = 2,8

L¢0 = 3,91 m pour N = 16.

Commentaires

Notons que l’amélioration de la profondeur de champ obtenue au 4. nécessite un position-


nement du plan de la pellicule qui dépend de la valeur de N : pour que l’image d’un point

150 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 151 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 308
à l’infini reste toujours nette, il faut choisir la valeur de d1 correspondant à la plus petite
valeur de N, et si on modifie ensuite N, la valeur de d1 n’est pas changée (ce serait trop com-
pliqué, le but étant de réaliser un appareil très simple…).
Le calcul de L′0 n’a donc de sens que pour un appareil à mise au point fixe et diaphragme
fixe : pour obtenir des photos nettes d’objets relativement proches ( L′0 ≈ 4 m ) , il faudra
donc un diaphragme de valeur élevée… ou réduire la valeur de f ′ : pour L0 et L′0 inchangés,
un objectif de focale f ′ = 35 mm conduit à N = 8.
Si d1 est calculé pour un diaphragme minimal N1, le calcul de L′0 en fonction de N (à d1 fixé)
conduit à :
f ′ + N1 g
L′0 = f ′ ⋅ -------------------------
( N 1 + N )g
soit, pour N 1 = 2,8 et N = 16 (et f ′ = 50 mm )
L′0 = 6,65 m
le gain est facile par rapport à L0 (cas où d = f ′ ).
L’opération n’est intéressante que pour des diaphragmes de valeur élevée pour l’ouverture
relative maximale…

308 Étude sommaire d’un microscope


Un microscope est constitué d’un objectif et d’un oculaire, placés relativement loin
l’un de l’autre. On peut le schématiser par l’association de deux lentilles minces con-
vergentes, L 1 représentant l’objectif et L 2 l’oculaire :
L1 L2

F1 F 1′ F2 F 2′

Pour les applications numériques, on prendra L 1 et L 2 de distances focales respectives


f 1′ = 1,2 cm et f 2′ = 2 cm. On notera ∆ la distance entre le foyer image de L 1 et
le foyer objet de L 2 , avec ∆ = 18 cm.
1. L’image donnée par l’oculaire étant normalement située à l’infini (ceci afin de limi-
ter la fatigue visuelle de l’observateur), à quelle distance de l’objectif faut-il placer
l’objet à observer ?
Faire un schéma du tracé des rayons lumineux issus d’un point B de l’objet, situé en
dehors de l’axe du système.
Calculer dans ces conditions le grandissement de l’objectif, et déterminer la dimen-
sion angulaire α de l’image vue par l’observateur.

Chapitre 3 – Optique géométrique 151


KF.book Page 152 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

2. Quand l’objet, placé à une distance d de l’œil de l’observateur, est directement


observé à l’œil nu, il est vu sous un angle α′.
α
Calculer le rapport ----- = G c , grossissement commercial du microscope. Faire l’appli-
α′
cation numérique ( d = 0,25 m ) .
Gc
La quantité ----- est appelée « puissance intrinsèque » du microscope : donner l’expres-
d
sion littérale de cette puissance intrinsèque.
3. Le microscope n’étant pas parfaitement réglé, l’image observée n’est plus à l’infini,
mais on suppose qu’elle se forme à la distance d précédente au-delà du foyer image
de L 2 : grâce à l’accommodation de l’œil, l’observateur la voit encore nettement…
Par rapport à sa position initiale (question 1.), de combien l’objet a-t-il été déplacé ?
Ce déplacement correspond à la « profondeur de champ » du microscope…
α
Le rapport ----- a-t-il été modifié ?
α′
Si oui, calculer sa nouvelle valeur.
4. On remplace la lentille L 2 par un oculaire dit « de Ramsden », constitué de deux
lentilles convergentes L 2 identiques à la précédente, placées à la distance e = 1 cm
l’une de l’autre.
L’objet étant placé dans la position du 1., comment faut-t-il placer ces deux lentilles
pour que l’image donnée par cet oculaire se forme encore à l’infini ? On déterminera
précisément la position de l’image A′ donnée par l’objectif (image de A situé sur l’axe
du microscope) par rapport aux lentilles de l’oculaire.
Faire une figure du tracé des rayons lumineux issus de B ′ et traversant l’oculaire.
α
Le rapport ----- est-il modifié ?
α′
Si oui, calculer sa nouvelle valeur.

■■ Solution
1. Pour que l’image donnée par l’oculaire soit située à l’infini, il faut que l’objet cor-
respondant (image intermédiaire) soit placé en F2 .
1 2
On a ainsi A → A 1 ≡ F 2 → A 2 à l’infini.
En utilisant la formule de conjugaison de Newton, on a donc :
F 1 A ⋅ F ′1 F 2 = – f 1′ 2
– f 1′ 2
soit F 1 A = -----------
-

Application numérique : F 1 A = – 0,08 cm = – 0,8 mm.
Conclusion : A est pratiquement en F1 (l’échelle n’est pas respectée pour la figure).
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Exercice 308
L1 L2

B F ′2
O1 F ′1 A1 = F2 O
2 α
A F
1

B1

Déterminons le grandissement de l’objectif :


F 1′ A 1 ∆ ∆
γ = -------------
- = – ----- γ = – -----
F 1′ O 1 f 1′ f 1′
Application numérique : γ = – 15.
Soit α la dimension angulaire de l’image vue par l’observateur :
A1 B1 AB ∆
- = γ ------- = -----------AB.
α = tan α = -----------
O2 F2 f 2′ f 1 f 2′

AB
2. On a : tan α′ = α′ = ------- (vision directe : d correspond à la distance minimale
d
d’accommodation pour l’œil).
α ∆d
G c = ----- = -----------
α′ f 1′ f 2′
Application numérique : G c = 187,5.
G
La puissance intrinsèque i est définie par  i = ------c
d

 i = -----------
f 1′ f 2′

Application numérique :  i = 750 m –1 (750 dioptries).


3. On applique à nouveau la formule de conjugaison de Newton (nouvelle position de A) :
1 2
( A → A 1′ → A 2 )

F 2 A′1 ⋅ F 2′ A 2 = – f 2′ 2 ; F 1 A ⋅ F 1′ A′1 = – f 1′ 2 .
f ′2 2
F 1′A′1 = F 1′ F 2 + F 2 A ′1 = ∆ – ------- - ( F 2 A ′1 = d > 0)
d
– f 1′ 2 – f 1′ 2 f 2′ 2 –1
F 1 A = ----------------- = -----------
- 1 – --------
f ′2 2 ∆ d∆
∆ – --------
d

Chapitre 3 – Optique géométrique 153


KF.book Page 154 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 308

f 2′ 2
--------  1 , un développement limité au 1er ordre nous donne :
d∆
– f 1′ 2 f ′2 2
F 1 A ≈ ------------  1 + --------  .
∆  d∆ 
L’objet a donc été déplacé de :
f 1′ 2 f ′2 2
- , soit 7 ⋅ 10 – 4 cm !!!
– ----------------
d∆ 2

Commentaire

La profondeur de champ que l’on vient de calculer est très faible, ce qui justifie l’utilisation
d’une vis de mise au point rapide et d’une vis micrométrique de réglage fin.

AB
α′ est inchangé ( α′ = ------- )
d
F1 O1 f 2′ 2 f 2′ 2
- = – f 1 ′ ⋅ -------2- ⋅  ∆ – -------
1
et γ ′ = ----------- - ( γ ′ : grandissement de l’objec-
- = γ + --------
F1 A f 1′  d  df 1′
tif pour la nouvelle position de l’objet)
γ ′ AB
α = ----------------
f 2′

α γ d f′ f 2′ 2
----- = ---------- – ----2- ( γ′ = γ – --------
-)
α′ f 2′ f 1′ df 1′

On trouve un grossissement commercial inférieur à celui trouvé au 2.


α
Application numérique : ----- = 185,8.
α′
4. Pour que l’image de A soit à l’infini, il faut que A′ (image de A par l’objectif) soit au
foyer objet de l’oculaire.
En appelant 2 et  ′2 les foyers objet et image de la 2e lentille 2 , formant avec L 2
(foyers F2 et F ′2 ) l’oculaire de Ramsden, on a (cf. figure 2) :
L2 2
A′ →  2 → point à l’infini.
D’après la formule de conjugaison de Newton :

F 2 A′ × F ′2  2 = – f 2′ 2

avec F ′2  2 = F ′2 O 2 + O 2 O ′2 + O 2′  2 = e – 2f 2′

– f 2′ 2
d’où F 2 A′ = --------------
-
e – 2f 2

154 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 155 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 308
Construction de A′ B′ (2B2 image de A′B′ par rapport à L2) :
L2 2

F2 2 A′ O ′2
O2 F ′2  ′2

B′
B2 Fig. 2

Tracé des rayons lumineux :


L2 2

F2 2 A′ O ′2 α  ′2
O2 F ′2

B′

B2
Fig. 3

Déterminons la nouvelle expression de α :


L2 2 Définition de α

2 A′ O2 O ′2 α
α

B′

B2 Fig. 4

Chapitre 3 – Optique géométrique 155


KF.book Page 156 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 308

D’après la figure 4 :
2 B2 2 B2
α = --------------- = ------------- .
O ′2  2 f 2′
D’après la figure 3 :
O2 2 O 2 O ′2 + O 2′  2 e – f ′2
 2 B 2 = A′B′ ------------- = γ AB ------------------------------------- = γ AB --------------------------------
-
O 2 A′ O 2 F 2 + F 2 A′ f ′2 2
– f 2′ – -----------------
e – 2f 2′
2f 2′ – e
 2 B 2 = γ AB  -----------------
 f 2′ 
2f 2′ – e α 2f 2′ – e
d’où α = γ AB  ---------------- - et ----- = γ d  ----------------
-
 f 2′ 2  α′  f 2′ 2 

avec γ = – ----- (cf. 1.)
f 1′

α ∆d 2f 2′ – e
----- = -----------------  -----------------
α′ f ′1 × f ′2  f 2′ 

On retrouve la valeur initiale du grossissement commercial trouvée au 2. multipliée


2f 2′ – e 3
par le terme ----------------- qui vaut ici -- .
f 2′ 2
A.N. : G c = 281,2.

156 Partie 1 – Physique MPSI


KF.book Page 157 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Partie
2
Partie 2
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KF.book Page 159 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

hapitre
C

4
Électrocinétique 2
A • Régime sinusoïdal
B • Filtres actifs et autres circuits avec amplificateur
opérationnel
KF.book Page 160 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

A. Régime sinusoïdal
401 Générateur sinusoïdal
Un générateur parfait G de tension sinusoïdale délivre une tension e ( t ) = E cos ωt,
avec E = 220 2 V et ω = 2πf, f = 50 Hz. Il est connecté à deux condensateurs C
en série ( C = 7 µ F ) , et l’ensemble constitue une source sinusoïdale de bornes A et B :

C
e(t) G C U

i
B
On veut déterminer les caractéristiques, en régime permanent, de ce générateur.
1. Donner l’équation de la caractéristique – en amplitudes complexes – de ce générateur :
1
U = f ( I ). On posera R 0 = ---------- .
2Cω
2. En déduire la caractéristique, en amplitudes réelles, U = g ( I ) lorsque l’utilisation
branchée entre A et B est une résistance pure.
Tracer la courbe représentative de la fonction g. Quel est le courant de court-circuit de
ce générateur ? Préciser le domaine des valeurs de I pour lesquelles U  0,9 ⋅ U max .

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Équivalence Norton/Thévenin.
• Utilisation des amplitudes complexes.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

On peut appliquer les théorèmes vus en régime permanent continu, à condition d’uti-
liser les amplitudes complexes associées aux tensions et aux intensités et les impédan-
ces complexes qui caractérisent les différents dipôles passifs.

■■ 3. Solution

1.

POINT COURS
À une tension sinusoïdale quelconque u ( t ) = U cos ( ωt + ϕ ) est associée une
amplitude complexe U = Ue jϕ , nombre complexe de module U et d’argument ϕ.

160 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 161 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 401
Ainsi à e ( t ) = E cos ωt, on associe l’amplitude complexe E = E.
1
Le condensateur C est caractérisé par son impédance complexe Z C = ---------- .
jωC
On peut procéder par simplification (Thévenin ⇔ Norton).

ZC ZC E
⇔ ------ ZC ZC
ZC
E

ZC I
E ZC ------
⇔ ------ ⇔ 2 U
ZC ------
2 E
---
2

E ZC
On a donc U = --- – ------ I
2 2
1 2R
et puisque Z C = ---------- = --------0- = – 2jR 0 , alors :
jCω j
E
U = --- + jR 0 I
2

2. Si l’utilisation branchée entre A et B est une résistance pure (impédance complexe


π
réelle), U et I sont en phase, et donc U et jR 0 I sont déphasés de + --- .
2
En utilisant la représentation de Fresnel, axe imaginaire
il vient immédiatement :

E2 π
U + ( R 0 I ) = -----
2 2 – ---
4 U 2
– jR 0 I
E2 2 2
et : U = ----- – R 0 I
4
O E axe réel
Cette relation peut encore s’écrire : ---
2
U 2 I 2
----------2- + ----------------2- = 1
 ---
E  ---------
E
 2  2R 0
équation caractéristique d’une ellipse rapportée à ses axes principaux.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 161


KF.book Page 162 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402

D’où le graphe de U = g ( I ) : U
le courant de court-circuit ( U = 0 ) est donc : E
E ---
I cc = --------- = ECω = 0,68 A 2
2R 0
soit ( I cc ) eff = 0,48 A
d’où l’expression de I = g –1 ( U )
U 2 O E
I 2 = I cc –  -----
2 --------- I
 R 0 2R 0

U 2
I cc –  -----
2
I =
 R 0
E
et on aura U  0,9 ⋅ U max (avec U max = --- )
2
U 2
tant que : I 2  I cc – ( 0,9 ) 2  -----------
2 max
 R0 
U max
I 2  I cc ( 1 – ( 0,9 ) 2 ) ;  ----------- = --------- = I cc
2 E
 R0 2R 0 
2
I  0,19 ⋅ I cc
2

soit : I  0,44 ⋅ I cc
I e  0,21 A (en valeur efficace).

402 Circuit RLC


1. La source de tension est sinusoïdale :
L
e ( t ) = E 0 cos ω t .
a. Préciser, sans calculs, le comportement du signal e ( t ) C s(t)
de sortie, en régime établi, en B.F., en H.F. et
1
enfin pour ω = ω c = --------- .
LC
jωt jωt
b. On note s ( t ) = R e ( s ( t ) ) et e ( t ) = R e ( e ( t ) ) avec s ( t ) = S e et e ( t ) = E e .
S jψ
Déterminer la fonction de transfert H = --- = H e ( j 2 = – 1 ).
E
ω
Tracer les courbes donnant G dB = 20 log H et ψ en fonction de X = log  ------ .
 ω c

162 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 163 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402
2. On désire tenir compte de la résistance R de L R
la bobine, résistance que l’on place en série
avec l’inductance pure L. On pose
e(t) s(t)
Lω c
Q = --------- .
R
S jψ′
a. Déterminer la nouvelle fonction de transfert H′ = --- = H′ e en fonction de Q
E
ω
et de ------ (régime sinusoïdal établi).
ωc
ω
b. Tracer les courbes donnant G dB = 20 log H′ et ψ′ en fonction de X = log  ------ .
 ω c
On prendra L = 10 mH ; C = 2,2 nF et R = 12 Ω .
c. Pour étudier le régime transitoire, on attaque e(t)
le circuit précédent par un échelon de tension
E0
e ( t ) d’amplitude E 0 – la capacité est initiale-
ment déchargée.
Déterminer la tension de sortie s ( t ) ainsi que le
courant i ( t ) dans le circuit. Les résultats seront t
exprimés en fonction de ω c , Q, E 0 et t.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Utilisation des amplitudes complexes.
• Détermination et étude d’une fonction de transfert.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


En régime continu établi ( ω → 0 ) , une capacité ne se laisse pas traverser par un courant.
Une inductance s’oppose aux variations brusques de courant (intensité nulle pour
ω → ∞ ).

■■ 3. Solution
1. a. • À la limite en T.B.F. (très basse fréquence), l’inductance L constitue un court-
circuit et la capacité C un coupe-circuit : on a donc s = e (pas de courant) et H = 1.
• En T.H.F., les rôles de L et C sont inversés et la sortie est court-circuitée, d’où s = 0
et H = 0.
• Pour la pulsation ω c , caractéristique du circuit série L-C, l’impédance devient nulle
et le courant théoriquement infini. Il en résulte que s prend une valeur également
infinie.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 163


KF.book Page 164 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402

1
1. b. Notons Z C = ---------- et Z L = jLω les impédances complexes de la capacité et de
jCω
l’inductance. Le système constitue un diviseur de tension (même courant dans L et C),
soit :
S ZC 1
H = --- = ------------------- ⇒ H = ---------------------- .
E ZC + ZL 1 + YC ZL

1 1
Finalement H = ----------------------2- = ----------------------2-
1 – LCω ω
1 –  ------
 ω c

Il vient alors :
ω 2
• G dB = – 20 log 1 –  ------ d’où :
 ω c
ω
– ------ → 0 ⇒ G dB → 0
ωc
ω ω
– ------  1 ⇒ G dB ∼ – 40 log  ------ = – 40X
ωc  ω c
– ω = ωc ⇒ G dB → +∞.

• D’autre part, on a H réel positif pour ω  ω c et H réel négatif pour ω  ω c , on


peut donc prendre :

ψ=0 pour ω  ωc et ψ = –π pour ω  ωc

D’où les graphes :

GdB

X0 0,5
O X 0 X

–19 –π

–40 dB/décade

164 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 165 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402
ω 2
Remarque : on a G dB = 0 pour 1 –  ------ = 1, c’est-à-dire pour
 ω c
ω
 -----
2 ω
 X = log  -----
- = 2⇒ω = 2ω c - = log 2 = 0,15 .
 ω c  0  ω c 

POINT MÉTHODE
Il est rare d’observer une discontinuité de la phase. Ici, la phase est discontinue lors-
que G dB → ∞.

2. a. Avec Z R = R , impédance de la résistance R, L R


il vient maintenant :
ZC E S
H′ = ------------------------------- . C
ZC + ZR + ZL
1
Soit encore : H′ = --------------------------------------- .
1 + YC ( ZR + ZL )
1 .
D’où H′ = ------------------------------------------------
( 1 – LCω 2 ) + jRCω
ω 2 ω
Or LCω 2 =  ------ et RCω = RCω c ⋅  ------ .
 ω c  ω c
Lω LCω 2 1
De plus Q = ---------c = -------------c- = -------------- (puisque LCω c2 = 1 ),
R RCω c RCω c

1
soit H′ = ---------------------------------------------
-
ω 2 j ω
1 –  ------ + ----  ------
 ω c Q  ω c

Il est à remarquer que R ne joue aucun rôle dans les comportements asymptotiques
( ω → 0 ; et ω → + ∞, en fait ω  ω c ) qui restent donc identiques à ceux décrits
dans le 1.
Pour ω = ω c , la présence de la résistance limite la valeur de H′ :
1
H′ ( ω c ) = ------------- = – jQ et G dB ( ω c ) = 20 log Q.
( j/Q )
2. b. Diagramme de Bode :
Cette fois-ci, nous avons :
1 ω  2 2 1  ω  2
- = – 10 log  1 –  -----
G dB = 20 log ----------------------------------------------------------------- - + -----2- ------ .
 1 –  ----- ω  2 2 1 ω 2   ωc   Q  ωc 
- + -----2-  ------ 
  ωc   Q  ωc 
Comme on vient de le souligner, on peut écrire :
• ω → 0 ⇒ G dB → 0

Chapitre 4– Électrocinétique 2 165


KF.book Page 166 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402

ω ω
• ω  ω c ⇒ G dB ∼ – 40 log  ------ = – 40X avec X = log  ------
 ω c  ω c
• ω = ω c ⇒ G dB → 20 log Q.
Cherchons si la courbe présente un maximum :
dG dB
S’il existe, il se produit pour ω tel que ----------- - = 0,

ω 1 ω 2
c’est-à-dire pour 2  ------ -----2- – 2  1 –  ------  = 0
 ω c Q   ω c 

ω  ω2 
 -----
- ------ – 1 – ---------2-
1
ou encore = 0;
 ω c  ω c  2Q 

 ωM 1 1
- = 1 – ---------2- dès que Q  -------
 -------
d’où la conclusion :  cω 2Q 2
 ω = 0 dans le cas contraire
 M

Commentaires

Le facteur Q = ---------C- est en fait le facteur de qualité du circuit RLC série. La réponse du cir-
R
cuit étant prise aux bornes de la capacité (réponse en amplitude), celle-ci ne présentera de
maximum (différent de ω = 0 ) que pour une valeur de Q supérieure à une valeur critique
1
QC égale à ------- .
2

Dans le cas qui nous intéresse ici, on a :


Lω c 1 L 1 10 ⋅ 10 –3
Q = --------
-
R = --R- --- = ----- ---------------------
-
C 12 2,2 ⋅ 10 –9
⇒ Q = 178
ωM
et donc -------- = 1 (à 10–5 près).
ωc
De plus 20 log Q = 45dB.
En ce qui concerne la phase ψ′, celle-ci est fournie par : ψ′ = Arg ( H′ ).
ω
------
1 ωc
Soit tan ψ′ = – ---- ----------------------2- avec sin ψ′  0.
Q ω
1 –  ------
 ω c
π π
Ainsi : – pour ω  ω c : ψ′ ∈  – --- , 0 et décroît de 0 à – --- quand ω augmente de 0 à ω c ;
 2  2
π π
– pour ω  ω c : ψ′ ∈  – π, – --- et décroît de – --- à – π quand ω croît de ω c à
 2 2
l’infini.

166 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 167 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402
D’où les graphes :
GdB ψ′

0,02
0 0 X
X
π
– ---
–20 2

–40 dB/décade –π

Commentaire

La phase est maintenant continue, le gain restant fini.

2. c. On se place désormais en régime transitoire :


L R
i
uL uR
e(t) C s(t)

POINT COURS
On peut obtenir l’équation différentielle en s ( t ) à partir de la connaissance de la
fonction de transfert H′. En effet :
s 1
-,
H′ = --- = ---------------------------------------------
e  ω 2 j  ω
1 – ------ + ---- ------
 ω c Q  ω c
ω 2
s –  ------ s + ----------jωs = e
1
d’où
 ω c Qω c
d d2
soit en remplaçant jω par ----- et ( – ω 2 ) par -------2 nous obtenons (avec s → s ( t ) et
dt dt
e → e(t) ) :
1 ds 1 d 2 s
s ( t ) + ---------- ----- + -----2- -------2 = e ( t )
Qω c dt ω c dt

Chapitre 4– Électrocinétique 2 167


KF.book Page 168 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 402

On peut aussi retrouver directement cette équation différentielle.


On a : e ( t ) = uL + uR + s
di
avec : u L = L ----- , u R = Ri
dt
ds
et : i = C ----- .
dt
D’où, en fonction de s ( t ) et de ses dérivés :
ds d2s
e ( t ) = s ( t ) + RC ----- + LC ------2- .
dt dt
1 1
Or ω c2 = ------- et ---- = RCω c
LC Q

1 d2s 1 ds
d’où -----2- ------2- + ---------- ----- + s ( t ) = e ( t )
ω c dt Qω c dt

Posons s ( t ) = S ( u ) avec u = ω c t (« temps réduit »), il vient :


ds dS d2s d2S 2
----- = ------ω c et ------2- = --------ω
dt du dt du 2 c
d 2 S 1 dS
soit --------2 + ---- ------ + S = E 0 pour u  0 ( t  0 ).
du Q du
L’équation caractéristique associée à cette équation différentielle est fournie par :
1
x 2 + ---- x + 1 = 0 (solution en e xu )
Q
1 j 1 1
d’où x = – ------- ± -- 4 – -----2- (ici Q ∼ 180  -- ).
2Q 2 Q 2
1
Or Q  1 soit x # – ------- ± j
2Q
u
– -------
soit S ( u ) # E 0 + e 2Q [ A cos ( u ) + B sin ( u ) ] .
Les conditions initiales imposent S ( 0 ) = 0 (continuité de la charge du condensa-
teur) et i ( 0 ) = 0 (présence de l’inductance L), d’où :
S ( 0 ) = 0 ⇒ E0 + A = 0 et A = –E0
dS 1
i ( 0 ) = 0 ⇒ ------ ( 0 ) = 0 ⇒ B – -------A = 0 et à la même approximation ( Q 1 ) :
du 2Q
B ∼ 0.
 u
– ------- 
Finalement : S ( u ) # E 0  1 – e 2Q cos ( u ) 
 
ω t
 c
– -------
- 
et s ( t ) # E 0  1 – e 2Q cos ω c t 
 

168 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 169 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403
ds
Le courant i ( t ) s’obtient facilement avec i = C ----- , soit pour Q  1 :
dt
ωc t
– -------
-
i ( t ) # CE 0 ω c e 2Q sin ω c t

Commentaire

La présence de l’exponentielle met en évidence un temps caractéristique τ (pour t  τ ,


s ( t ) ∼ E 0 et i ( t ) ∼ 0 ).
t
Q – -----
Posons en effet, τ = ------ , alors l’exponentielle présente dans s ( t ) et i ( t ) s’écrit e 2τ et les
ωc
t
1 – --
grandeurs énergétiques comme --Li 2 varient notamment en e τ .
2

403 Sonde adaptée pour oscilloscope


L’impédance d’entrée Z e d’une voie X (ou Y) d’un oscillos- A
cope est assimilable – en mode DC – à l’association en
parallèle d’une résistance R 2 = 1,0 M Ω et d’une capa-
cité C 2 = 20 pF. u R2 C2
1. Déterminer le module Z e de cette impédance pour une
fréquence f = 1 kHz, puis f = 100 kHz.
Proposer une méthode, utilisant l’oscilloscope, pour B
mesurer R2 et C2 . Fig.1
2. On branche, entre les bornes A et B, le qua-
dripôle passif [Q] représenté sur la figure 2. R1
A′ A
a. On alimente le système avec une source C1
idéale de tension sinusoïdale v ( t ) = V 0 cos ωt
v u
de pulsation ω fixée. [Q]
À quelle condition portant sur R1, R2, C1 et C2
u B′ B
le rapport --- est-il constant et indépendant
v Fig.2
de la valeur de ω (on se placera en régime
sinusoïdal établi) ?
u 1
b. Calculer R1 et C1 pour --- = ------ . En déduire la valeur du module de l’impédance
v 10
d’entrée Z e′ vue entre les bornes A′ B′ pour f = 1 kHz puis f = 100 kHz. Conclure.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 169


KF.book Page 170 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403

c. Le quadripôle [Q] représente une sonde de mesure que l’on intercale entre le dipôle
où l’on prélève la tension et l’entrée de l’oscilloscope.
R1 est fixée à la valeur calculée au 2.b. et C1 est ajustable.
Proposer une méthode de réglage de la sonde sachant que l’on dispose sur l’oscillos-
cope d’une tension carrée de quelques kHz.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

Points de cours
• Notion d’impédance complexe – association d’impédances.
• Fonction de transfert en régime sinusoïdal pour un système linéaire stable.
Outil mathématique
Retenir qu’un signal physique s ( t ) « quelconque », donc non nécessairement sinusoïdal,
peut être décomposé en une somme – en général continue – de signaux sinusoïdaux…

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

2. Le circuit proposé constitue un pont diviseur de tension. Pour être constant, le rap-
u
port --- doit être indépendant du temps, et on le veut indépendant de ω : en termes
v
U
d’amplitudes complexes, cela correspond à ---- = { nombre réel }, indépendant de ω .
V
U  V
Le rapport ----  ou ---- s’exprime simplement en fonction des impédances Z 1 et Z 2
V  U
des deux groupes RC.
v(t)
Si la condition cherchée est réalisée, la tension u ( t ) est semblable à v ( t )  u ( t ) = --------- :
 10 
l’observation à l’oscilloscope n’est pas perturbée (le réglage des gains permet de com-
penser la différence d’amplitude…).
L’intérêt du montage ne peut provenir que de l’augmentation de l’impédance d’entrée
de l’appareil de mesure ( R 1 C 1 + oscilloscope), c’est-à-dire finalement de la diminu-
tion de la perturbation apportée au circuit étudié, qui est la « source » fournissant la
tension v ( t ).

■■ 3. Solution
1. Les deux composants R2 et C2 sont en parallèle, leurs admit-
tances Y s’ajoutent donc :
R2 C2
1 1
Y e = ----- = ----- + jC 2 ω.
Ze R2

170 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 171 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403
D’où :
R2
Z e = ---------------------------
-
1 + jR 2 C 2 ω

R2
⇒ Z e = ------------------------------------- .
1 + ( R2 C2 ω )2

POINT MÉTHODE
Le module Z e de Z e est obtenu à partir de Z e = Z e 2 = Z e Z e∗ …
2

On a encore pour z = x + jy ⇒ z 2 = x2 + y2 ⇒ z = x2 + y2
a a a
et pour z = -- ⇒ z = -- = ----- .
b b b
D’où le résultat.

Application numérique :
10 6
Z e = ---------------------------------------------------------------------
1 + ( 10 ⋅ 20 ⋅ 10 –12 ⋅ 2πf ) 2
6

f = 1 kHz → Z e = 0,99 M Ω ;
f = 100 kHz → Z e = 79 k Ω .

• Mesure expérimentale de R2 et C2 :
– Mesure de R2 : on réalise le montage repré- R
senté ci-contre où E est un générateur de ten-
sion continue. En régime permanent, la
capacité est équivalente à un circuit couvert. E R2 C2 u
Pour R = 0, on a u = E et on observe une
trace horizontale sur l’écran associée à une
déviation verticale ∆.
E ∆
Pour R = R 2 , on a u = --- (diviseur de tension) et la déviation verticale devient --- .
2 2
On ajuste donc la valeur de R pour que la déviation verticale soit divisée par 2 (alors
R = R 2 ).
– Mesure de C2 : e ( t ) est un généra- R = R2
teur délivrant des signaux carrés de
tension crête à crête E et de fréquence
quelques kHz. On fait de plus e ( t ) R2
R = R 2 (cf. réglage précédent). C2 u ( t )

Chapitre 4– Électrocinétique 2 171


KF.book Page 172 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403

e(t)

0 T

Pour t ∈  n + -- T, ( n + 1 )T , E = 0 et le circuit se réduit à :


1
 2
i i

R2 R2 C2 u ( t ) ≡ R C2 u ( t )
-----2
2

R2 du du 2
Dès lors : u = – ----- i et i = C 2 ------ ⇒ ------ + ------------ u = 0
2 dt dt R 2 C 2
R2 C2
t′
– --- τ = -----------
-
d’où u ( t′ ) = u ( 0 )e τ avec : 2
t′ = t –  n + -- T
1
 2
Il suffit alors de mesurer τ et d’en déduire C2 connaissant R2 (pour R 2 = 1 M Ω et
C 2 = 20 pF, on doit avoir τ = 10 µ s ).

u ( t′ )

u(0)

0 τ T/2 t′

u(τ) 1
Ainsi ----------- = -- …
u(0) e
Le phénomène est facilement observable si l’on impose une demi-période de l’ordre de
T R2 C2 1
quelques τ , soit : --- ∼ qq ------------ ⇒ qq f ∼ ------------ = 50 kHz.
2 2 R2 C2
Une fréquence f de l’ordre de quelques kHz semble convenir.

172 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 173 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403
2. a. On se place en régime sinusoïdal
établi, on a donc en notation réelle : C1
v = V 0 cos ωt et
u = H ( ω )V 0 cos ( ωt + ϕ ( ω ) ). R1
v u C2

POINT COURS
La relation entrée ( v ( t ) ) – sortie ( u ( t ) ) s’exprime simplement en notation com-
plexe. On a en effet :
jωt jϕ ( ω ) jωt
v = V0 e et u = V 0 · H ( ω )e e .
jϕ ( ω )
Soit u = H ( ω )e v ⇒ u = H ( ω )v

v  H u

La grandeur H est appelée fonction de transfert.


On a ainsi en notant V m (ici V m = V 0 ) et U m les amplitudes des signaux sinu-
soïdaux v ( t ) et u ( t ), et ϕ′ l’avance de phase du signal de sortie sur le signal
d’entrée :
Um
H = H = -------- et ϕ′ = ϕ.
Vm

Passons en notation complexe.


Le montage proposé s’identifie à un diviseur de tension. Z1
On a donc : v Z2 u
Z2
u = v ------------------ .
Z1 + Z2

1 1 1
----- = ----- + jC 2 ω = ----- ( 1 + jR 2 C 2 ω )
v Z1 Z2 R2 R2
D’où --- = 1 + ----- avec
u Z2 1 1 1
----- = ----- + jC 1 ω = ----- ( 1 + jR 1 C 1 ω )
Z1 R1 R1

soit :
v R 1 1 + jR 2 C 2 ω
--- = 1 + ----- ---------------------------
u R 2 1 + jR 1 C 1 ω

Chapitre 4– Électrocinétique 2 173


KF.book Page 174 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403

On veut que le rapport de ces tensions soit une constante indépendante de ω. Il faut
donc que :
1 + jR 2 C 2 ω
--------------------------- = cste = k.
1 + jR 1 C 1 ω

Or pour ω = 0, il vient k = 1, ce qui implique pour tout ω :

1 + jR 2 C 2 ω = 1 + jR 1 C 1 ω ⇒ R2 C2 = R1 C1

v R1 u R2
On a alors : --- = 1 + ----- ⇒ --- = -----------------
-
u R2 v R1 + R2

Les tensions u et v sont en phase, et leurs amplitudes sont dans un rapport constant
quelle que soit la pulsation ω.

u 1 R
2. b. On a --- = ----- pour 1 + -----1 = 10 ⇒ R 1 = 9R 2
v 10 R2

soit R1 = 9 M Ω

La condition R 1 C 1 = R 2 C 2 devant être réalisée, il vient :

R2 1
C 1 = C 2 ----- = 20 × -- ⇒ C 1 # 2,2 pF.
R1 9
L’impédance Z′ e vue entre A′ et B′ correspond à la mise en série des impédances Z 1
et Z 2 . D’où :
R1 R2
- + ---------------------------- .
Z′ e = Z 1 + Z 2 et Z′ e = ---------------------------
1 + jR 1 C 1 ω 1 + jR 2 C 2 ω

Or R 1 C 1 = R 2 C 2 soit :
1 R1 + R2 R2
Z′ e = --------------------------- ⋅ ( R 1 + R 2 ) = ------------------ ⋅ --------------------------- .
1 + jR 2 C 2 ω R2 1 + jR 2 C 2 ω
R
Nous avons donc : Z′ e =  1 + -----1 Z e ⇒ Z′ e = 10Z e
 R 2

soit encore : Z′ e = 10Z e ⇒ f = 1 kHz : Z ′e ≈ 9,9 M Ω


f = 100 kHz : Z ′e ≈ 0,8 M Ω .
L’avantage résulte de l’augmentation de l’impédance du circuit, Z 1 + Z 2 remplaçant la
seule impédance Z 2 (lorsque la tension v ( t ) est branchée directement à l’entrée de
l’oscilloscope).
Le dispositif de mesure absorbe alors (par rapport au montage électrique fournissant
la tension v ( t ) étudiée) un courant 10 fois plus petit : la perturbation apportée par
l’appareil de mesure en est diminuée d’autant.

174 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 175 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 403
On applique donc à l’entrée de la sonde branchée sur l’une des voies de l’oscilloscope
la tension carrée de quelques kHz disponible sur l’oscilloscope lui-même. Lorsque le
réglage de C1 est correct, on doit obtenir à l’écran un signal « parfaitement » carré ;
dans le cas contraire, la relation entre u ( t ) et v ( t ) ne se réduisant plus à une simple
proportionnalité, le carré est déformé.

Commentaires

Un signal « quelconque » v ( t ) peut être interprété comme une somme (infinie) de compo-
santes sinusoïdales : a ( ω ) cos ( ωt + ϕ v ( ω ) ).
Le système linéaire transforme la composante « ω » en :
a ( ω )H ( ω ) cos [ ωt + ϕ v ( ω ) + ϕ ( ω ) ] (cf. H = H ( ω )e jϕ ( ω ) ).

Lorsque H ( ω ) = H 0 = cste et ϕ ( ω ) = 0, chaque composante est simplement multi-


pliée par la constante réelle H 0. Le signal de sortie u ( t ) s’identifie alors à H 0 v ( t ) et repro-
duit donc, à une constante multiplicative près H 0, le signal d’entrée v ( t ) …

Ce dispositif constitue une sonde, qui permet de mesurer à l’oscilloscope une tension
en réduisant notablement la perturbation apportée au circuit surtout lorsqu’on est
contraint d’utiliser des câbles coaxiaux, dits « blindés », pour se protéger de tensions
parasites…
On peut se poser la question du comportement d’un tel circuit en régime quelconque,
non sinusoïdal permanent.
Le plus simple est de comparer les courants i et i′ imposés par la tension v ( t ) branchée
directement à l’entrée ( R 2 , C 2 ) de l’oscilloscope, et par la tension v ( t ) aux bornes du
circuit étudié.
Dans le cas de l’oscilloscope seul : i

i = ----- + C 2 ------ = C 2  ------------ + ------


v dv v dv
R2 dt  R 2 C 2 dt 
v = u R2 C2

et, pour le montage étudié : C1


v–u d(v – u)
i′ = ----------- + C 1 --------------------
R1 dt i′ i′
soit :
v dv u du R1
i′ = ----- + C 1 ------ – ----- – C 1 -------
R1 dt R 1 dt
v R2 u
i′ = C 1  ------------ + ------ – C 1  ------------ + -------
v dv u du C2
 R 1 C 1 dt   R 1 C 1 dt 

avec également, pour le bloc R2C2 :

i′ = C 2  ------------ + ------- .
u du
 R 2 C 2 dt 

Chapitre 4– Électrocinétique 2 175


KF.book Page 176 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404

Dans le cas où R 1 C 1 = R 2 C 2 , il vient :

i′ = C 1  ------------ + ------ – C 1  ------------ + -------


v dv u du
 R 2 C 2 dt   R 2 C 2 dt 

soit :
i′ = C 1  ------ – C 1  ------
i i′
 C 2  C 2
et finalement :
C1 i
i′ = ------------------ ⋅ i = -----
C1 + C2 10

Pour toute tension v ( t ), le courant dérivé dans le dispositif de mesure est dix fois plus
faible que dans le cas du branchement direct (ce qui implique bien une impédance dix
fois plus grande dans le cas du régime sinusoïdal permanent…).
Pour que cette propriété soit indépendante de la forme de la fonction v ( t ), il faut que
les deux blocs ( R 1 C 1 ) et ( R 2 C 2 ) soient « semblables », ce qui correspond à l’égalité
des constantes de temps…

404 Fonction de transfert


On cherche à déterminer les caractéristi- C1
ques du quadripôle représenté sur la figure A is = 0
ci-contre. C
On prendra C 1 = 1 nF, C 2 = 10 nF,
C2
R 1 = 10 k Ω et on supposera que le qua- R1 vs
dripôle est branché en sortie sur une
charge infinie de telle sorte que le courant B D
de sortie is reste constamment nul.
1. On se place dans cette question en régime continu établi.
Déterminer les résistances d’entrée Re et de sortie Rs du montage dans le cas où le
circuit est alimenté – entre A et B – par :
a. un générateur idéal de tension continue E0 ;
b. un générateur de tension continue de f.é.m. E0 et de résistance interne R 0 = 50 Ω .
2. Le générateur de tension est désormais sinusoïdal et de pulsation ω. On considère
le régime sinusoïdal établi.

176 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 177 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404
Vs
a. Déterminer la fonction de transfert H = ----- . Commenter.
Ve
Tracer les diagrammes de Bode donnant G dB = 20 log H ainsi que ϕ ( ω ) = Arg ( H )
en fonction de log ω.
1 1
On posera : ω 1 = ---------- ; ω 2 = --------------------------- et ω 0 = ω 1 ω 2 .
R1 C1 R1 ( C1 + C2 )
b. On ajoute en parallèle avec C2 une résistance R2.
Reprendre l’étude précédente. On envisagera plusieurs cas selon que R2C2 est supé-
rieur, égal, ou inférieur à R1C1.
R1 + R2
Poser ω 2′ = --------------------------------
- et ω 0′ = ω 1 ω 2′ .
R1 R2 ( C1 + C2 )
Tracer les diagrammes de Bode pour R 1 = 10 k Ω ; C 1 = 1 nF et :
R C
• ----2- = 1 avec ----2- = 10 ;
R1 C1
C R
• ----2- = 1 avec ----1- = 10.
C1 R2

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Résistance d’entrée – résistance de sortie.
• Fonction de transfert.
• Diagrammes de Bode : comportements asymptotiques.
Outil mathématique
• Calculs sur les nombres complexes.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. On se place en régime continu établi, régime pour lequel les capacités sont équiva-
lentes à des circuits ouverts.
2. Le courant is étant nul (charge infinie), le même courant traverse les branches AC et
CD. On est alors en présence d’un diviseur de tension, ce qui permet de déterminer
simplement l’expression de la fonction de transfert H.
Les diagrammes de Bode doivent mettre en évidence les comportements asymptoti-
ques (à T.B.F. et à T.H.F.), comportements que l’on peut retrouver directement en
modifiant « à vue » le circuit proposé (à T.B.F., les capacités se réduisent – à la limite –
à des circuits ouverts alors qu’en T.H.F., leur impédance tend vers zéro…).

Chapitre 4– Électrocinétique 2 177


KF.book Page 178 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404

■■3. Solution
1. a.

POINT COURS
Considérons le système source - ie
A C
quadripôle [ABCD] - charge. source ve Q charge
En régime continu établi, le dipôle B D
[AB] vu de la source est équivalent
à une résistance appelée résistance quadripôle Q
d’entrée Re. On a ainsi :
ve
R e = ---- . ie
ie
source ve Re
Elle ne dépend pas de la source
mais dépend du quadripôle Q et
en général de la charge.
Pour un générateur de tension ( E 0 , R 0 ), le courant ie sera d’autant moins sensible
au « défaut » R0 que la résistance d’entrée est grande ( R e  R 0 ).

En régime continu établi, les condensateurs ne se ie R1 is = 0


laissent pas traverser par un courant : ils sont alors
équivalents à des coupe-circuit. Le montage devient :
v ve vs
On a donc : i e = 0 et R e = ----e est infinie.
ie
Dans cette question, le générateur de tension Fig. 1
continue est idéal (E0), l’ensemble source-quadripôle
se réduit alors à :
R1 is
Rs = R1
E0 vs ⇒
et E s = E 0

D’où R s = R 1 = 10 k Ω
1. b. Le générateur de ten- R1 is
sion continue n’est plus idéal
(E0 , R0). La valeur de la résis- R0
tance d’entrée n’en est pas vs ⇒ R s′ = R 1 + R 0
modifiée (elle n’est pas liée à
la source). Pour la résistance E0
de sortie, le système source-
quadripôle devient :
Mais R 0 = 50 Ω et R 1 = 10 k Ω soit R s′ = R s = 10 k Ω

178 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 179 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404
2. a.

POINT MÉTHODE
Notons Z 1 et Z 2 les impédances des
A C is = 0
branches AC et CD. Le courant is
étant nul, Z 1 et Z 2 constituent un Z1
Ve Z2 Vs
diviseur de tension. On a donc :
Vs Z2 Y1
------ = ------------------ = ------------------ , où Y 1 et D
Ve Z1 + Z2 Y1 + Y2

Y 2 sont les admittances complexes associées à Z 1 et Z 2  Y 1 = ----- et Y 2 = ----- .


1 1
 Z1 Z 2
Ceci suppose que i s = 0 et donc que l’impédance d’entrée du système placé en aval
de CD soit idéalement infinie ( Z e  Z 2 en pratique…).

1 1
Or Y 2 = jC 2 ω et Y 1 = ----- + jC 1 ω = ----- ( 1 + jR 1 C 1 ω )
R1 R1

1 + jR 1 C 1 ω 1 + jR 1 C 1 ω
soit H = ----------------------------------------------------- ⇒ H = --------------------------------------------- .
1 + jR 1 C 1 ω + jR 1 C 2 ω 1 + jR 1 ( C 1 + C 2 )ω
1 1
Posons alors ω 1 = ------------ et ω 2 = ----------------------------- ( ω2  ω1 ) :
R1 C1 R1 ( C1 + C2 )

ω
1 + j ------
ω1
H = -----------------
ω
1 + j ------
ω2

Commentaires

• Pour ω tendant vers zéro on obtient H → 1, ce qui s’explique en considérant qu’à la


limite les deux condensateurs constituent des coupe-circuit. On est alors ramené au circuit
représenté à la figure 1. Dès lors V e = V s et H = 1. De plus ϕ = 0.
• Pour ω tendant vers l’« infini » (c’est-à-dire en fait pour ω  ω 1  ω 2 ) H devient
ω2 C1
équivalent, à la limite, à ------ , soit : H ∼ ------------------ .
ω1 C1 + C2
C1
Cette fois-ci le circuit se réduit à : A B

C2

C D

Chapitre 4– Électrocinétique 2 179


KF.book Page 180 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404

Z2 Y1 jC 1 ω C1
D’où : H ∼ ------------------ = ------------------ = ------------------------------
- et H ∼ ------------------ .
Z2 + Z1 Y2 + Y1 jC 2 ω + jC 1 ω C1 + C2

De même lim ϕ = 0.
ω → +∞
• Les deux pulsations ω 1 et ω 2 intervenant dans la fonction de transfert 2. a. sont en fait
1 1
celles des circuits : [ R 1 – C 1 ] d’une part ( τ 1 = R 1 C 1 et ω 1 = -- = ------------ ) et
τ R1 C1
1 1
[ R 1 – ( C 1 // C 2 ) ] d’autre part ( τ 2 = R 1 ( C 1 + C 2 ) et ω 2 = ---- = ----------------------------- ). Ceci
τ2 R1 ( C1 + C2 )
peut se comprendre aisément en considérant l’équation différentielle associée au circuit
proposé et en prenant en compte deux cas particuliers :
ω
1 + j ------ Vs
ω1 dv s dv e
H = ----------------- = ----- ⇒ v s + τ 2 -------- = v e + τ 1 -------- .
ω Ve dt dt
1 + j ------
ω2
Si l’on fait donc v e ( t ) = 0, on a pour v s ( t ) :

C1

R1 v s ( t ) ≡ R1 v s ( t ) ≡ R1 vs ( t )
C2 C1 C2 Ce

avec C e = C 1 + C 2 , d’où la constante de temps τ 2 = R 1 C e = R 1 ( C 1 + C 2 ).


De même, en faisant cette fois-ci v s ( t ) = 0, nous obtenons pour v e ( t ) :

il apparaît ici la constante de temps τ 1 = R 1 C 1 .


ve ( t ) R1 C1

POINT COURS
ω
1 + j ------
ω1
La fonction de transfert H = ----------------- peut se réécrire :
ω
1 + j ------
ω2
ω 1
H = H 1 ◊ H 2 avec H 1 = 1 + j ------ et H 2 = ----------------- .
ω1 ω
1 + j ------
ω1
H 1 et H 2 sont des fonctions de transfert du premier ordre dont les diagrammes
asymptotiques sont donnés, pour GdB, par (traits pleins) :
•••

180 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 181 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404
•••
( G dB ) 1 ( G dB ) 2

3dB 20dB/décade
O ω2
O ω1 ( ω ) EL ( ω ) EL
–3dB –20dB/décade

ω  ω 1 : ( G dB ) 1 → 0 ; ω  ω 2 : ( G dB ) 2 → 0.
ω ω
ω  ω 1 : ( G dB ) 1 ∼ 20 log  ------ ; ω  ω 2 : ( G dB ) 2 ∼ – 20 log  ------ .
 ω 1  ω 2

On peut ainsi obtenir un diagramme asymptotique de G dB = 20 log H par sim-


ple « addition » des diagrammes précédents ; soit dans le cas où ω 2  ω 1 :
G dB

O ω2 ω1

ω2
20 log  ------
 ω 1

En effet : ω  ω 2 et ω1 G dB Æ 0 + 0 = 0
ω ω2 ω2
ω  ω 2 et ω1 G dB → 20 log  ------  ------ = 20 log  ------ .
 ω 1  ω   ω 1

■ Diagramme de Bode donnant log ω Æ G dB = 20 log H

ω ω 2
1 + j ------ 1 +  ------
ω  ω 1
On a H = -------------------1- = --------------------------- .
ω ω 2
1 + j ------
ω2 1 +  ------
 ω 2

ω2 ω2
D’où G dB = 10 log  1 + ------ – 10 log  1 + ------
 ω1 2  ω 22

Chapitre 4– Électrocinétique 2 181


KF.book Page 182 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404

– Pour ω  ω 2  ω 1 : G dB → 0  G dB ∼ 10ω 2  ------ – ------  .


1 1
  ω 2 ω 2 
1 2

 1 + -----ω 2
-
 ω 2
ω2
= 10 log  ---------------2 ∼ 20 log ------ = G 0 .
1
– Pour ω  ω 1  ω 2 : G dB
 ω ω1
 1 + -----2-
 ω 2

 ω 2
 1 + -----ω
-
ω2 G0
= 10 log  --------------- = 10 log ------ = ------ .
1
– Pour ω = ω 0 = ω 1 ω 2 : G dB
 ω ω1 2
 1 + -----1-
 ω 2

D’autre part, G est ici une fonction monotone décroissante de ω, d’où le graphe avec :
1
ω 1 = ---------------------- = 10 5 rad ⋅ s –1 → log ω 1 = 5 et G dB ( ω 1 ) = – 17,85 ∼ – 17,9
10 4 ⋅ 10 –9
1
ω 2 = --------------------------------
- = 9,09 ⋅ 10 3 rad ⋅ s –1 → log ω 2 = 3,96 et G dB ( ω 2 ) = – 2,97
10 4 ⋅ 11 ⋅ 10 –9
1
ω0 = ω1 ω2 et log ω 0 = -- ( log ω 1 + log ω 2 ) = 4,48 et G dB ( ω 0 ) = – 10,4.
2
C1
G 0 = 20 log ------------------ → G 0 = – 20,8.
C1 + C2

log ω 2 log ω 0 log ω 1


G dB
3 4 5 log ω
O
–4

–8
G
-----0-
2
–12

–16

–20
G0

182 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 183 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404
■ Diagramme de Bode donnant le déphasage ϕ de la tension de sortie sur la tension
d’entrée : log ω Æ ϕ ( ω )

POINT MÉTHODE
ϕ est complètement défini par la valeur de sa tangente et par le signe de cos ϕ ou de
sin ϕ.
On cherchera donc à déterminer l’expression de tan ϕ ainsi que l’intervalle auquel
appartient ϕ.

ω
1 + j ------
ω1 a 1 e jθ1 a1
On a H = H e jϕ - = ----- e j ( θ1 – θ2 )
avec H = ----------------- = ------------
ω a2 e jθ 2 a 2
1 + j ------
ω2
où a1 et a2 sont les modules du numérateur et du dénominateur ( a 1  0 et a 2  0 ).
On a donc ϕ = θ 1 – θ 2
ω π
 tan θ = ----- - et cos θ 1  0 → θ 1 ∈  0, ---
 1
ω1  2
avec : 
 ω π
------ et cos θ 2  0 → θ 2 ∈  0, --- .
 tan θ 2 = ω
2
 2

D’autre part, ω 1  ω 2 implique θ 2  θ 1 et donc :


π
ϕ  0 avec – ---  ϕ  0.
2
ω ω
------ – ------
tan θ 1 – tan θ 2 ω1 ω2
De plus, tan ϕ = tan ( θ 1 – θ 2 ) = ------------------------------------- = ---------------------
-.
1 + tan θ 1 tan θ 2 ω2
1 + -------------
ω1 ω2
ω
------
ω ω2 – ω1 ω0 ω2 – ω1 1
Posons x = ------ ( ω 0 = ω 1 ω 2 ) ⇒ tan ϕ = ------------------ ----------------------2- = ------------------ ------------ .
ω0 ω0 ω ω0 1
1 +  ------ x + --
 ω 2 x

On constate alors que ϕ est invariant par le changement de x en -- : ϕ ( x ) = ϕ  -- .


1 1
x  x

ϕ ( x ) = F ( log x ) La fonction X = log x → F ( X ) est donc paire et le graphe


 associé est symétrique par rapport à l’axe X = 0 (c’est-à-

Or ϕ -- = F ( – log x )  dire ω = ω 0 ).
 1
 x 
Une étude rapide de la fonction ϕ ( ω ) donne :
ω ω
– pour ω  ω 1 et ω2 : ϕ ∼ ------ – ------ et ϕ tend vers 0 en même temps que ω ;
ω1 ω2

Chapitre 4– Électrocinétique 2 183


KF.book Page 184 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404

π
– pour ω  ω 1 et ω2 : θ 2 et θ 1 → --- et ϕ → 0 ;
2
ω2 – ω1
– pour ω = ω 0 = ω 1 ω 2 (soit x = 1 ) : tan ϕ = -----------------
-;
2ω 0
1
– de plus, ϕ est minimal pour ω = ω 0 , la quantité x + -- étant minimale pour x = 1
x
(et ω 2 – ω 1 est négatif).
ω
D’où le graphe log ------ → ϕ ( ω ) avec ϕ ( ω 1 ) = – 39,8°, ϕ ( ω 2 ) = – 39,8°
ω0
et ϕ ( ω 0 ) = – 56,4°.

ω2 ω1
log  ------ log  ------ ω
 ω 0  ω 0 log  ------
 ω 0
–2 –1 0 1 2

–10°

–60°

2. b. La résistance R2 étant placée en parallèle avec C2 , l’admittance Y 2 s’écrit :


1 1
Y 2 = ----- + jC 2 ω = ----- ( 1 + jR 2 C 2 ω ).
R2 R2
La fonction de transfert devient :
1
Y1 ----- ( 1 + jR 1 C 1 ω )
R1
H = ------------------ = -------------------------------------------------------------------------------------
Y1 + Y2 1 1
----- ( 1 + jR 1 C 1 ω ) + ----- ( 1 + jR 2 C 2 ω )
R1 R2
R2 1 + jR 1 C 1 ω
soit encore : H = ------------------ ---------------------------------------------------------- .
R1 + R2 R2 R1
1 + j ------------------ ( C 1 + C 2 )ω
R1 + R2
R2 1 1
Posons : H 0 = ------------------ , ω 1 = ------------ et ω 2′ = ------------------------------------------
R1 + R2 R1 C1 R2 R1
------------------ ( C + C 2 )
R1 + R2 1

184 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 185 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404
ω
1 + j ------
ω1
d’où H = H 0 -------------------
ω
1 + j --------
ω 2′

Commentaires

• À très basse fréquence ( ω  ω 1 et ω 2′ ), A R1 is = 0 C


R2
H → H 0 = ------------------ , les capacités se rédui-
R1 + R2
R2
sent à des coupe-circuit et le circuit devient
un simple diviseur de tension (ici formé des
résistances R1 et R2). B D
• À très haute fréquence, le résultat est
inchangé par rapport au 2. a., le circuit C1
A is = 0 C
étant équivalent à un diviseur de tension
capacitif.
Et : C2
C1
H → ------------------ .
C1 + C2 B D

• La fréquence « centrale » ω 0′ s’écrit maintenant :

R R
1 + -----1 1 + -----1
1 R 1 R
ω 0′ = ω 1 ω 2′ = ------------------2- ⋅ --------------2- = ------------ --------------2-
( R1 C1 ) C2 R1 C1 C2
1 + ------ 1 + ------
C1 C1

R
(on a ω 0′ = ω 0 1 + -----1 ).
R2
Pour ce circuit, et pour les mêmes raisons que celles exposées dans le commentaire de la
question 2. a., les pulsations ω 1 et ω 2′ sont celles associées aux circuits [ R 1 – C 1 ] et
[ ( R 1 // R 2 ) – ( C 1 // C 2 ) ] .

• D’où les différents diagrammes de Bode :


1er cas :
C R C
ω 1 = ω 2′ soit R 1 C 1 = R 1 C 1  1 + -----2- --------------- ce qui exige -----1 = -----2- et donc
1
 C 1 R R2 C1
1 + -----1
R2
R 1 C 1 = R 2 C 2 . Dans ce cas, la fonction de transfert est indépendante de la pulsation ω :
R2
H = H 0 = ------------------ , et G dB = 20 log H 0 ; ϕ = 0.
R1 + R2

Chapitre 4– Électrocinétique 2 185


KF.book Page 186 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 404

2e cas :
R1 C2
R 1 C 1  R 2 C 2 et donc -----  ------ soit ω 2′  ω 1 ; les courbes sont de même nature que
R2 C1
celles tracées au 2. a. :

GdB ϕ
3 4 5 6 3 4 5 6
0 log ω 0 log ω

–5 –10

–15
–30

–25

Ici, R 1 = 10 k Ω ; C 1 = 1 nF, C 2 = 10 nF et on a pris : R 2 = R 1 . On a alors


log ω 0′ = 4,63.
3e cas : R 1 C 1  R 2 C 2 soit ω 2′  ω 2 les courbes sont alors « inversées ». On obtient :

GdB ϕ
3,5 4,5 5,5 6,5
0 40
log ( ω )
–5

20

–15

0
3 5 7 log ( ω )
–25

R
Ici, C 1 = C 2 = 1 nF ; -----1 = 10 ( R 1 = 10 k Ω et R 2 = 1 k Ω ) et log ω 0′ = 4,63.
R2

186 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 187 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 405
405 Adaptation d’impédance
1. Un générateur de tension sinusoïdale alternative de f.é.m. e ( t ) = E cos ωt et
d’impédance interne (complexe) Z alimente une impédance de charge Z′.
À quelle(s) condition(s) sur Z′ la puissance électrique reçue par la charge est-elle
maximale ?
2. Le générateur précédent a maintenant une impédance interne réelle Z = R g et
doit alimenter une charge réelle R L avec R L ≠ R g .
Pour réaliser l’adaptation en puissance ci-dessus, on propose d’intercaler entre géné-
rateur et charge un module L-C selon l’un des montages suivants :

Rg C Rg C
L RL L RL
e(t) e(t)

Quel montage faut-il adopter ? Quelles valeurs faut-il prendre pour L et C ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Utilisation des amplitudes complexes.
• Puissance reçue par un dipôle.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Déterminer les caractéristiques de l’impédance de charge qui permet de recevoir la puis-
sance maximale d’un générateur donné consiste à « adapter » la charge au générateur.

■■ 3. Solution
1.

POINT COURS
I Z La puissance moyenne reçue par un dipôle d’impédance
complexe Z, soumis à une tension sinusoïdale
u = U cos ωt et parcouru par un courant
U i = I cos ( ωt + ϕ ) s’écrit :
1 1
P = --UI cos ϕ = --I 2 ◊ Re { Z }.
2 2

Chapitre 4– Électrocinétique 2 187


KF.book Page 188 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 405

En adoptant la notation en amplitudes complexes, Z I


on a U = Z′ ⋅ I
U = E – Z I.
E U Z′
Soit ici avec E = E
E
I = --------------- .
Z + Z′
1
La puissance reçue par Z′ est P = --I 2 ⋅ Re { Z′ }.
2
Soit en notant Z = R + jX et Z′ = R′ + jX′ :
1 R′E 2 1 R′E 2
P = -- -------------------2- -.
P = -- ---------------------------------------------------
2 Z + Z′ 2 ( R + R′ ) 2 + ( X + X′ ) 2
P est une fonction des deux variables R′ et X′.
Remarquons que pour obtenir la puissance maximale, X′ pouvant être de signe quel-
conque, la première chose à faire est d’annuler le terme ( X + X′ ) 2 , d’où X′ = – X.
R′E 2 E2
Il reste alors à chercher le maximum de la fonction P ( R′ ) = -------------------------2- = -----f ( R′ )
2 ( R + R′ ) 2
soit en dérivant par rapport à R′ :
1 2R′
f ′ ( R′ ) = ----------------------2 – ----------------------3
( R + R′ ) ( R + R′ )
1
f ′ ( R′ ) = ----------------------3 ( R + R′ – 2R′ ).
( R + R′ )
Cette dérivée s’annule pour R = R′ et correspond bien à un maximum : la fonction
f est positive, s’annule pour R′ = 0 et R′ → ∞. D’où le graphe de P ( R′ ) :
P
E2
------
8R

R′
R 0
On peut regrouper les deux conditions trouvées pour obtenir le maximum de P :
X′ = – X  ∗
 ⇔ Z′ = Z
R′ = R 
Z ∗ désignant l’impédance imaginaire conjuguée de Z.
Dans ces conditions, on a « adapté » l’impédance au générateur.

188 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 189 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 405
2. Dans le cas d’impédances réelles, la condition précédente se réduit à : R L = R g . Cette
condition n’est évidemment pas réalisée.
• Considérons l’impédance de charge Z′
branchée aux bornes du générateur dans le
cas du premier montage proposé : la puis- Rg C
sance absorbée par ce dipôle est égale à la L RL
puissance consommée dans R L, seul élé-
E = E
ment dissipatif du dipôle, la condition
d’adaptation établie au 1. s’écrit donc ici :








R g = Z′ Z′
1 1
avec R g = ---------- + ----------------------
jCω 1 1
--------- + ------
jLω R L
1 jLωR L
soit R g – ---------- = ---------------------
-
jCω R L + jLω
 R – --------- 1 
- ( R + jLω ) = jLωR L
 g jCω L
R
R g R L – --- + j  LωR g + -------L- = jLωR L
L
C  Cω
d’où les deux conditions :
L
 R g R L – --- = 0
 C

 LωR + -------RL
 g - = LωR L

RL
La seconde relation impose LCω 2 = ----------------- -
RL – Rg
ce qui n’est possible que si R L  R g .
L
Dans ce cas, avec --- = R g R L , on obtient :
C
RL Rg
L = ------ -----------------
-
ω RL – Rg
(si R L  R g ).
1
C = -------------------------------------
ω Rg ( RL – Rg )
• Il reste à étudier le second montage proposé :

Rg C
L RL
E






nouvelle Z′

Chapitre 4– Électrocinétique 2 189


KF.book Page 190 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 405

1 1
On veut Z′ = R g ou Y′ = ----- = -----
Z′ Rg
1 1 1
soit : --------- + ----------------------- = -----
jLω 1 Rg
R L + ----------
jCω
jCω 1 1
-------------------------- = ----- – ---------
1 + jCωR L R g jLω
jCω jLω – R
-------------------------- = ---------------------g
1 + jCωR L jLωR g
– LCω 2 R g = ( 1 + jCωR L ) ( jLω – R g ).
D’où les deux conditions :
 – LCω 2 R g = – R g – LCω 2 R L

 0 = Lω – CωR L R g

 Rg
 LCω 2 = -----------------
-
 Rg – RL

 ---
L
 C = RL Rg

Ceci n’est possible que si R g  R L et dans ce cas :

Rg RL
L = ----- -----------------
-
ω Rg – RL
(si R g  R L ).
1
C = --------------------------------------
ω RL ( Rg – RL )

Les deux montages proposés permettent donc de trouver une solution dans tous les
cas, le choix du montage dépendant des valeurs relatives de RL et R g.

Commentaire

Ce problème d’adaptation d’impédance a une grande importance pratique dans le cas des
émetteurs d’ondes radio :
l’adaptation correspond à la transmission d’un maximum de puissance à l’antenne, afin de
rendre maximale la puissance rayonnée.

190 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 191 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406
406 Deux branches en parallèle
Partie A
Le dipôle représenté ci-dessous est alimenté en régime permanent par une source de
tension sinusoïdale u ( t ) = U 0 cos ωt.
C
R L
i(t)
R′ C′

u(t)

1. On prend R = R′ dans cette question, les valeurs de C, C′, R′, U0 et ω étant imposées.
a. Pour quelle(s) valeur(s) de L les deux branches du circuit absorbent-elles la même
puissance électrique ?
b. Retrouver les résultats précédents à partir d’une représentation de Fresnel.
2. Reprendre les questions du 1. dans le cas où R est différente de R′.
1
On posera R 0 = R′  1 + --------------------
R′ C′ 2 ω 2 .
-
 2

Partie B
On supprime la capacité de la branche supérieure.
1. À quelle(s) condition(s) portant sur R, R′, L et C′ l’impédance complexe du dipôle
est-elle indépendante de ω ?
2. Le condensateur C′ n’étant pas chargé pour u(t)
t  0 , on applique au dipôle un échelon de ten-
sion d’amplitude E. E
Déterminer le courant i ( t ) traversant le dipôle.
À quelles conditions ce courant est-il constant t
0
pour t  0 ?
3. Commenter les résultats obtenus aux B.1. et B.2.

■■ 1. Solution

Partie A
1. a. La puissance moyenne P absorbée par un dipôle d’impédance complexe Z
s’exprime par :
1
P = --U 0 I cos φ
2

Chapitre 4– Électrocinétique 2 191


KF.book Page 192 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406

avec : u = Zi i(t) Z
soit encore : U 0 = ZIe jφ .
Posons Z = A + jX et donc Z = Z = A2 + X2 : u(t)
U U0 u ( t ) = U 0 cos ωt
Ie jφ = -----0- = -----2-Z ∗
Z Z i ( t ) = I cos ( ωt + φ )

 U0  U0 U0
et I cos φ = Re  -----2-Z ∗  = -----2-Re ( Z ∗ ) = -----2-A.
Z  Z Z
2
1 U0
Finalement : P = -- -----2-A
2Z
soit pour chaque branche :
C
• Z = R + j  Lω – --------
1 R L
 Cω
2
R 2 +  Lω – -------- .
1
d’où : A = R et Z =
 Cω

1 R′ C′
• Z′ = R′ – j ----------
C′ω
1 .
d’où : A′ = R′ et Z′ = R′ 2 + --------------
C′ 2 ω 2
1 2R 1 2 R′ 1 2 R
D’où P = --U 0 -----2 et P′ = --U 0 -------2- = --U 0 -------2- puisque dans cette question, on a
2 Z 2 Z′ 2 Z′
R′ = R.
On aura P = P′ (même puissance absorbée dans les deux branches) pour Z = Z′
soit :
1 2
R 2 +  Lω – -------- = R 2 + --------------
1
 Cω C′ 2 ω 2
1 1
ce qui donne : Lω – -------- = ± ---------- .
Cω C′ω

L =  --- + ----- -----2-


1 1 1
Une première solution correspond à
 C C′ ω

Il en existe une seconde pour C  C′ :

L =  --- – ----- -----2-


1 1 1
 C C′ ω

1. b. On peut également exprimer la puissance P selon :


1 1
P = --Re ( Z )I 2 = --RI 2 .
2 2

192 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 193 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406
Or u = Zi donne U 0 = Z I ( i = I e jωt )
2
1 U0
d’où U 0 = ZI et P = --R -----2-
2 Z
P = P′ avec R = R′ se traduit donc par Z′ = Z .
Et Z′ = Z avec R = R′ ⇒ Z = Z′ ∗ (conjugué de Z′ ) ou Z = Z′ soit en représenta-
tion de Fresnel :
■ 1er cas
D
Z′ ∗
Z = Z′ ∗ jLω
R R

j
j – --------
– ---------- Cω
Z′ C′ω Z′
D′ D′
Cas toujours possible
1 1
On doit avoir dans ce cas (points D et D′ symétriques) : Lω – -------- = ----------
Cω C′ω

d’où : Lω = ---------- + -------- soit L = -----2-  ----- + ---


1 1 1 1 1
C′ω Cω ω  C′ C

■ 2e cas

A′ j
O R A ′ B ↔ – --------

j
A′D′ ↔ – ----------
Z = Z′ D′ = D C ′ω

jLω BD ′ = BD ↔ j L ω
B

1 1
Cette dernière configuration n’est possible que pour A′B  A′C soit --------  ---------- ,
Cω C′ω
c’est-à-dire pour C  C′. Dès lors, il vient :

L =  --- – ----- -----2-


1 1 1 1 1
Lω = -------- – ---------- ⇒
Cω C′ω  C C′ ω

2. On a maintenant R′ ≠ R, et la relation P = P′ s’écrit alors :


R R′ R′
-----2 = ------2- , soit Z′ 2 = ----- Z 2 .
Z Z′ R

Chapitre 4– Électrocinétique 2 193


KF.book Page 194 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406

Soit encore :
1 2 1 2
= ----- R 2 +  Lω – -------- , et  Lω – -------- = RR′ – R 2 + --------------------
1 R′ R
R′ 2 + --------------
C′ ω 2 2 R  Cω   Cω R′C′ 2 ω 2
R
ce qui n’est possible que pour : RR′ – R 2 + -------------------- 0
R′C′ 2ω 2
c’est-à-dire pour : R  R′.  1 + ----------------------
- .
1
 R′ C′ 2ω 2
2

1
Posons R 0 = R′.  1 + ----------------------
-
R′ 2 C′ 2ω 2 ⇒ R  R 0 .

On obtient alors :
1 2
 Lω – -------
- = R ( R0 – R )
 Cω
ce qui donne :
1 1 R ( R0 – R )
Lω – -------- = R ( R0 – R ) ⇒ L = ---------2- + ----------------------------
Cω Cω ω

1 1
et Lω – -------- = – R ( R 0 – R ) pour ---  R ( R 0 – R )ω
Cω C

1 R ( R0 – R )
soit L = ---------2- – ----------------------------
Cω ω

Il y a là encore (pour R  R 0 ) une ou deux valeurs de L satisfaisant à la condition imposée.


■À l’aide de la représentation de Fresnel :
R′
on a ici R′ ≠ R et Z′ = ----- Z. Pour illustrer le propos, supposons R′  R.
R
y

S1

O J K A′ A″
Z′ x (axe réel)

S2
Z′

B′

194 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 195 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406
1
On a OA′ = R′ et A′B′ = ---------- . On trace alors le cercle de centre O et de rayon
C′ω
R
OK = Z = ----- Z′  (Z′ = OA″). L’impédance Z est représentée par un vecteur
R′
OS dont l’extrémité S doit se situer sur ce cercle avec :

Z = R + j  Lω – -------- , soit OS ⋅ i = R = OJ.


1
 Cω
Le problème n’est possible que pour OJ  OK ( R  Z ), soit pour :

R 2  ----- Z′ 2 ⇒ R  -----  R′ 2 + --------------


R 1 1 
= R0 .
R′ R′  C′ 2 ω 2
On retrouve la condition R  R 0 .
Dans ce cas ( R  R 0 ), il existe a priori deux solutions (points S1 et S2).
• La solution associée à S1 est toujours possible, elle
correspond à :
Z
1 2 2
Lω = -------- + Z – R
Cω Lω
R
1 R 2 1  1
soit Lω = -------- + ----- R′ + -------------- – R2 --------
Cω R′  C′ 2 ω 2 Cω
et
1 1 R ( R0 – R )
Lω = -------- + RR 0 – R 2 ⇒ L = ---------2- + ----------------------------
Cω Cω ω
• La seconde solution (point S2) n’est envisageable
que pour : R J
1 1
--------  Z 2 – R 2 ⇒ --------  RR 0 – R 2 .
Cω Cω Z
On a alors :
1 Lω
Lω = -------- – Z 2 – R 2

j
JN ↔ – -------- N
1 R ( R0 – R ) Cω
soit L = ---------2- – ----------------------------
Cω ω

Commentaire

Notons que, dans le cas où R ≠ R′ , les arguments de Z et Z′ ne sont pas plus égaux ou
opposés, et qu’il existe un cas particulier ( Z = R ) pour lequel Z est réel, alors que Z′ ne
l’est pas. On a alors :
Z = R = R 0 = R′  1 + ----------------------2-
1
 ( R′C′ω ) 
1
et Lω – -------- = 0, soit LCω 2 = 1.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 195


KF.book Page 196 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406

Partie B R L
1. Lorsque l’impédance complexe Z du dipôle
A B
[ AB ] est indépendante de la pulsation ω , il en est R′ C′
1
de même de son admittance complexe Y = --- .
Z
1 1
Or Y = Y RL + Y R′C′ (association en parallèle) et Y RL = ------------------- = ---------------------------- .
R + jLω
R  1 + j -------

1 jC′ωR′  R
De même Y R′C′ = ------------------------ = -------------------------------------- .
1 R′ ( 1 + jR′C′ω )
R′ + ------------
jC′ω
L
Posons τ = --- et τ′ = R′C′, il vient :
R
1 1 1 jωτ′
Y = --- ⋅ ------------------ + ----- ⋅ --------------------
R 1 + jωτ R′ 1 + jωτ′
soit encore :

1 1 1 1 1 
Y = ----- +  --- ⋅ ------------------ – ----- ⋅ -------------------- 
R′  R 1 + jωτ R′ 1 + jωτ′ 

1 1
On a alors Y ( 0 ) = --- et lim Y = ----- . Une condition nécessaire est donc R = R′ ;
R ∞ R′
Y devient alors :
1 1 1 
Y = ---  1 + ------------------ – -------------------- .
R 1 + jωτ 1 + jωτ′ 
Cette nouvelle expression est indépendante de ω pour τ = τ′.
Les conditions cherchées sont :
1
R = R′ et τ = τ′ ⇒ Y ( ω ) = --- et Z ( ω ) = R.
R

Il faut donc que : R′ = R et L = R 2 C ′

2. On soumet le dipôle AB à un échelon de


tension d’amplitude E. Pour t  0, les équa-
tions des branches sont : i1 R L
di 1
E = Ri 1 + L ------- (1)
dt u
q′
E = R′i 2 + -----
C′
dq′ di 2 i2 R′ q′ C′
soit avec i 2 = -------- ; 0 = C′R′ ------- + i 2 (2)
dt dt
Intégrons ces deux équations : u
t
E – -- L
(1) donne : i 1 ( t ) = --- + λe τ (où τ = --- )
R R

196 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 197 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 406
t
or i 1 ( 0 + ) = 0 (continuité du courant dans l’inductance) ⇒ i 1 ( t ) = --- ⋅  1 – e τ
E – --
R  
t
– ----
(2) fournit : i 2 ( t ) = µe τ′ (où τ′ = R′C′ )
q′ ( 0 + )
or u ( 0 + ) = E = R′i 2 ( 0 + ) + --------------- = R′i 2 ( 0 + ) (continuité de la charge du conden-
C′
t
E – ----
sateur) ⇒ i 2 ( t ) = ----- e τ′ .
R′
D’où, avec i ( t ) = i 1 ( t ) + i 2 ( t ) :

t t
E  E – ---- E – -- 
i ( t ) = --- +  ----- e τ′ – ---e τ 
R  R′ R 

t E u(t  0)
On a représenté ci-dessous les courbes donnant -- → i 1 , i 2 , i et --- = --------------------- pour
τ R R
R = 1 000 Ω ; R′ = 1 500 Ω et τ′ = 1,5τ.

i E
---
R
0,01

i1

0,006

i2
0,002

t
--
0 2 4 6 8 τ
E
Le courant i ( t ) est constant pour t  0 et vaut --- si les deux termes où figurent les
R
exponentielles s’annulent, ce qui se produit dès que :

R′ = R et τ′ = τ

On retrouve les conditions établies au B.1.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 197


KF.book Page 198 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 407

3. Les résultats obtenus au B.1. et B.2. sont identiques. Ces deux approches permettent
de conclure, les conditions R′ = R et L = R 2 C′ étant réalisées, à la proportionnalité
entre la tension imposée u ( t ) et le courant i ( t ) que doit débiter le générateur de ten-
sion délivrant u ( t ), à savoir :
1
i ( t ) = ---u ( t ).
R
Ceci n’a rien d’étonnant si on se rappelle que l’on peut « toujours » décomposer un
signal temporel u ( t ) en une somme continue de composantes sinusoïdales. Si l’on
obtient ainsi une même relation de proportionnalité entre les composantes sinusoïda-
les de i ( t ) et u ( t ) , il en sera évidemment de même pour ces deux grandeurs
(à rapprocher de la relation étroite associant fonction de transfert et équation
différentielle…).

407 Puissance consommée


1. Le dipôle AB représenté sur la figure ci-contre est A L′
alimenté par un générateur idéal de tension sinusoïdale
de fréquence 50 Hz et de valeur efficace U e = 220V,
R est une résistance variable. C L R
a. Déterminer la puissance moyenne P (puissance
active) absorbée par le circuit.
B
b. On constate que cette puissance P fournie par le
générateur est maximale pour une valeur R 1 = 25 Ω de R. En déduire les valeurs de
L′ et de la puissance maximale Pm effectivement consommée.
c. Pour une valeur R 2 de R ( R 2  R 1 ), le facteur de puissance du circuit devient égal
à l’unité, et la puissance consommée est de 500 W.
Donner les valeurs de la capacité C et de R 2 sachant que L = 1 H.
2. Le dipôle AB est désormais alimenté par un générateur parfait de courant sinusoï-
dal de valeur efficace Ie et de pulsation ω .
Déterminer la puissance P consommée dans le circuit, et tracer la courbe donnant
P(ω) ω
-------------- en fonction de x = ------ à R, L, L′, C fixés. On prendra les valeurs de L′ et C déter-
P ( ω0 ) ω0
minées plus haut ainsi que R = R 2 .
Commenter le résultat obtenu.
1 C
On posera ω 0 = ---------- et Q = R -- .
LC L

198 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 199 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 407
■■ Solution
1. a. La puissance moyenne fournie par le généra- L′
teur est celle qui est consommée dans l’élément
dissipatif constitué par la résistance R. i′
Or la tension U s’applique directement au dipôle u C L u
R
L′-R. Il reste donc à calculer la valeur efficace du
courant traversant R (la capacité C et l’inductance
L ne jouent aucun rôle quant à la détermination de
cette puissance).
Désignons par i′ ( t ) le courant parcourant la branche L′-R. On a :
1 t′ = T 2
P = <Ri′ 2 ( t )> = R<i′ 2 > avec <i′> 2 = ---
T t′ = 0 ∫
i′ ( t′ ) dt′ = I e′ 2
d’où P = RI e′ 2
I e′ = intensité efficace.
Or u = Z′i′ en notation complexe où Z′ = R + jL′ω.
Soit U e = Z′I e′ (Z′ : module de Z′ )

Ue 2 R
et I e′ = ------------------------------ ⇒ P = U e -------------------------
- (1)
R 2 + L′ 2 ω 2 R 2 + L′ 2 ω 2

2 2
Ue Ue
1. b. Cette puissance se réécrit : P = ----------------------------- = ----------- .
 R + L′ 2 ω 2 f (R)
--------------
 R 
L’expression au dénominateur est minimale pour R = L′ω ( f ( R ) tend vers l’infini
df L′ 2 ω 2
pour R = 0 et R infini, et ------- = 1 – -------------
- ).
dR R2
2
Ue
On a donc : R 1 = L′ω et P m = --------- .
2R 1
Application numérique :
25
L′ = ---------------- ⇒ L′ = 80 mH
2π ⋅ 50
( 220 ) 2
P m = --------------- ⇒ P m = 968 W.
2 ⋅ 25
1. c. Si l’on désigne par i ( t ) le courant débité par L′
i
le générateur :
u ( t ) = U e 2 cos ωt
u C L R
i ( t ) = I e 2 cos ( ωt + ϕ ).
La puissance consommée dans le circuit peut s’écrire :
P = I e U e cos ϕ où cos ϕ est le facteur de puissance.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 199


KF.book Page 200 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 407

Commentaire

Le facteur de puissance est lié au déphasage du courant délivré par le générateur sur la ten-
sion à ses bornes. Ce déphasage ϕ dépendra de L′ et R mais aussi de L et C.

Le facteur de puissance prend la valeur unité pour ϕ = 0, c’est-à-dire lorsque le cou-


rant i ( t ) est en phase avec la tension u ( t ).
Or I = YU ( Y admittance du circuit).
La condition cherchée se traduit alors par :
Im ( Y ) = 0 (Im ≡ partie imaginaire)
Le circuit étant constitué de trois branches en parallèle, nous avons : Y = Y 1 + Y 2 + Y 3
avec :
1 1
Y 1 = jCω, Y 2 = --------- et Y 3 = --------------------- .
jLω R + j L′ω

Y = j  Cω – ------- + --------------------- .
1 1
D’où :
 Lω  R + j L′ω

Y = j  Cω – ------- + -------------------------
1 R – j L′ω
Soit encore : -
 Lω R 2 + L′ 2 ω 2
1 L′ω .
et Im ( Y ) = Cω – ------- – -------------------------
-
Lω R + L′ 2 ω 2
2

1 L′
Il faut donc que Im ( Y ) = 0, c’est-à-dire : C = ---------2 + -------------------------
-
Lω R + L′ 2 ω 2 2

1 R1
d’où : C = ---------2 + --------------------------
- (2) ( R = R 2 d’après l’énoncé, et L′ω = R 1 ).
Lω ( R + R 2 )ω 2
2 1

La valeur de R2 se déduit de celle de la puissance consommée :


2 R2
P = 500 W = U e -----------------
2
- (cf. 1. a. avec L′ω = R 1 ).
2
R2 + R1
2
Ue
R 2 –  ------ R 2 + R 1 = 0
2 2
D’où :
 P

2  U  R 2
et R-----2 –  --------e-  -----2 + 1 = 0.
 R 1  PR 1  R 1
R2
Cette équation admet deux solutions p1 et p2 par rapport à la variable ----- avec
R1
2
Ue
p 2 p 1 = 1 et p 2 + p 1 = --------- . Ces racines sont donc positives, l’une est inférieure à 1
PR 1
et l’autre supérieure à 1. Le texte impose R 2  R 1 . On a alors :
2 2 2
R2 1 U  Ue 
----- = -- --------e- +  --------- – 4 .
R1 2 PR 1  PR 1

200 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 201 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 407
R
Application numérique : -----2 = 3,59 d’où : R 2 = 90 Ω .
R1
On en déduit d’après (2) : C = 19,3 µF.

2. Les trois branches (C, L et L′-R) consti- I′ L′


tuent un diviseur de courant.
On a alors : I1 I2
Y′ I0 C L R
I′ = ----------------------------- I 0
Y 1 + Y 2 + Y′

1 1
avec Y 1 = jCω, Y 2 = --------- et Y′ = --------------------- .
jLω jL′ω + R
1
Soit encore : I′ = -------------------------------------I 0
1 + Z′ ( Y 1 + Y 2 )
1
et I′ = -----------------------------------------------------------------I 0 (3)
1 + j ( R + jL′ω )  Cω – -------
1
 Lω
La puissance consommée dans le circuit, donc dans R, s’écrit :
1
P = --R<i′ 2 ( t )> = RI e′ 2.
2
Or d’après (3) et I e désignant la valeur efficace du courant débité par le générateur
( I 0 = I e 2 ),
1
I e′ = I e ------------------------------------------------------------------------------------------------
 1 – L′ω  Cω – ------ 1 
- + jR  Cω – -------
1
  Lω   Lω
2
RI e
et -.
P = ------------------------------------------------------------------------------------------------
 1 – L′ω  Cω – ------ 1  2 2  1 2
- + R Cω – -------
  Lω   Lω
2
RI e
Soit encore P = ----------------------------------------------------------------------------------------------------
2
-
 L′  R2
 1 + ---- - ( 1 – LCω )  + -----------
2 - ( 1 – LCω ) 2 2
 L ω
L 2 2

2 1 ω C
et en posant ω 0 = ------- , x = ------ et Q = R --- (Q représente le facteur de qualité du
LC ω0 L
circuit { R // L // C } ) :
2
RI e
-.
P = ----------------------------------------------------------------------------
2
 L′  Q 2
 1 + ---- - ( 1 – x 2 )  + -----2- ( 1 – x 2 ) 2
 L  x
2
Pour ω = ω 0 il vient P ( ω 0 ) = P ( x = 1 ) = RI e

Chapitre 4– Électrocinétique 2 201


KF.book Page 202 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 407

P(ω) x2
d’où -------------- = -------------------------------------------------------------------------------------
-
P ( ω0 )  
2
L′
 x 1 + ---- - ( 1 – x2 )  + Q2( 1 – x2 )2
 L 

Avec les valeurs L′ = 8 ⋅ 10 –2 H ; C = 19,3 µF ; L = 1 H ; R = 90 Ω ,


L′ 19,3 ⋅ 10 –6
nous avons : ----- = 8 ⋅ 10 –2 et Q = 90 ------------------------- # 0,4.
L 1
D’où la courbe tracée pour 0  x  5 :

P(ω)
--------------
P ( ω0 )
1

1 2 x

Commentaires

• On remarque que cette puissance tend vers une L′


i′
valeur nulle à très basse fréquence ( ω → 0 ) où à
très haute fréquence ( ω → ∞ ). Ceci s’explique
aisément si l’on prend en compte le circuit bouchon
(C // L) placé en parallèle avec la branche L′-R. I0 C L R
En effet, en T.B.F., l’inductance L joue le rôle de
court-circuit, et le courant source I0 passe
« entièrement » dans L, ce qui implique que i′
devient nul et P tend bien vers zéro. De même, en T.H.F., c’est la capacité C qui joue le rôle
de court-circuit : la conclusion est la même.
1
• Pour la pulsation caractéristique du circuit bouchon, c’est-à-dire pour ω = ω 0 = ----------- ,
LC
tout le courant va passer dans la branche L′-R (l’impédance de l’ensemble L //C devenant
infinie). Dès lors, on a :
2
P = RI e′ 2 = RI e = P ( ω 0 ).

202 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 203 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

B. Filtres actifs et autres circuits


avec amplificateur opérationnel

411 Filtre de Butterworth

On étudie le circuit ci-dessous, dans lequel l’amplificateur opérationnel est supposé idéal :

C1
– ∞
R R
+
A
Ve C2 Vs
;;

;;

1. Montrer que la fonction de transfert de ce circuit peut s’écrire :


Vs
;;
1 .
H = ----- = --------------------------------------------------------
Ve 1 + 2jRC 2 ω – R 2 C 1 C 2 ω 2

1 ω
En introduisant la pulsation caractéristique ω c = ------------------ et x = ------ , mettre H
R C1 C2 ω c
sous la forme :
1
H = --------------------------------2-
1 + 2jα x – x
et donner l’expression de α .

2. On étudie G dB = 20 log H ; étudier – en fonction de α – le comportement de GdB


en fonction de logx. Préciser la nature du circuit.

Donner l’allure des courbes représentatives (diagramme de Bode en amplitude).


dG dB
- = 0 admet x = 0 comme solution triple,
3. Dans le cas particulier où ----------
dx
déterminer :
C1
– la valeur de ----- correspondante, et l’expression simplifiée de GdB(x) ;
C2
– la fréquence de coupure de filtre obtenue.
On obtient alors un filtre dit « de Butterworth ».

Chapitre 4 – Électrocinétique 2 203


KF.book Page 204 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 411

■■ 1. Ce qu'il faut savoir


• Propriétés de l’AO idéal.
• Fonction de transfert.
• Loi des nœuds en termes de potentiels : théorème de Millmann.

■■ 2. Ce qu'il faut comprendre


• L’application judicieuse de la loi des nœuds (exprimée en termes de potentiels) et
l’hypothèse du fonctionnement linéaire de l’AO (avec ε = 0) – nécessaire à la défini-
tion de la fonction de transfert – suffisent pour éliminer les potentiels V – , V + et V A
(en amplitudes complexes évidemment).
• Pour GdB, on étudie d’abord le comportement asymptotique. Le calcul – ultérieur –
dG dB
de la dérivée de GdB en fonction de logx se ramène au calcul de ------------- , et même à celui
dx
dG …
de --------
dx

■■ 3. Solution
1. Écrivons le potentiel V A (en amplitudes complexes) du nœud A en fonction des
potentiels des nœuds voisins (théorème de Millmann) :
Ve V +
------ + ------ + jC 1 ωV s V e + V + + jRC 1 ωV s
R R
V A = -------------------------------------------- = ------------------------------------------------ .
1 1 2 + jRC 1 ω
--- + --- + jC 1 ω
R R
D’autre part, l’AO est idéal (courants d’entrée nuls) et (pont diviseur de tension) :
1
------------
jC 2ω 1
V + = ----------------------V A = -------------------------V A .
1 1 + jRC 2 ω
R + ------------
jC 2 ω
En régime linéaire (ce que suppose l’existence de la fonction de transfert) :
V + = V – , avec ici V – = V s .
Écrivons alors l’égalité des deux expressions de V A , en tenant compte des deux égalités
ci-dessus :
V e + V s + jRC 1 ωV s
V A = ( 1 + jRC 2 ω )V s = ---------------------------------------------- ;
2 + jRC 1 ω
( 1 + jRC 2 ω ) ( 2 + jRC 1 ω )V s = V e + ( 1 + jRC 1 ω )V s ;

[ ( 1 + jRC 2 ω ) ( 2 + jRC 1 ω ) – ( 1 + jRC 1 ω )] V s = V e ;

204 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 205 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 411
d’où :
Vs 1
H = ------ = ------------------------------------------------------------------------------------------------- ;
Ve ( 1 + jRC 2 ω ) ( 2 + jRC 1 ω ) – ( 1 + jRC 1 ω )

en effectuant les produits et simplifiant, on obtient bien :

1
H = ------------------------------------------------------------
1 + 2jRC 2 ω – R 2 C 1 C 2 ω 2

1
En introduisant ω c = --------------------- , il vient :
R C1 C2
ω2
R 2 C 1 C 2 ω 2 = -----2- = x 2 ;
ωc

RC 2 ω C2
et RC 2 ω = --------------------- ⋅ ------ = ------ ⋅ x
R C1 C2 ω c C1

1 C2
soit : H = -------------------------------2- avec α= ------
1 + 2jαx – x C1

2. Exprimons GdB :
G dB = 20log H = 10log H 2 ;

G dB = – 10 log[ ( 1 – x 2 ) 2 + 4α 2 x 2 ].
Pour x → 0, GdB → 0 et pour x → +∞, G dB ∼ – 10logx 4 = – 40logx , ce qui corres-
pond à une asymptote (pour la courbe GdB en fonction de log x) de pente – 40 dB/décade :
la structure du circuit proposé est celle d’un filtre passe-bas du second ordre.
Les deux asymptotes se coupant en x = 1, valeur pour laquelle,
G dB ( x = 1 ) = – 10log ( 4α 2 ) = – 20log ( 2α ).
Pour connaître le comportement de GdB autour de x = 1, il faut déterminer le signe de
sa dérivée, ou encore, la fonction logarithme étant monotone croissante, le signe
dG dB
de ------------ .
dx
dG dB dlogD 10 dD
Or ------------ = – 10 --------------- = – ----- -------- ;
dx dx D dx
avec D = ( 1 – x 2 ) 2 + 4α 2 x 2 ;
dD
d’où -------- = 2 ( 1 – x 2 ) ( – 2x ) + 8α 2 x ;
dx
dD
-------- = 4x ( x 2 – 1 + 2α 2 )
dx

Chapitre 4– Électrocinétique 2 205


KF.book Page 206 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 411

x = 0
dD  1
et -------- = 0 ⇔  ou si α 2  -- .
dx  2
 x = 1 – 2α 2
D’où deux cas à envisager :
2 C2 1
• α  ------- , soit ------  -- :
2 C1 2
dD
-------- s’annule pour x = 0 et pour x = 1 – 2α 2 = x 1 (x est toujours  0) et est néga-
dx
tive entre ces deux valeurs, positive pour x  x1.
dG dB
Du fait du signe – dans l’expression de ------------- , GdB est donc croissante de x = 0 à x = x1,
dx
puis décroissante pour x  x1 (ce qui est cohérent avec le comportement asymptotique
de GdB).
On peut donc donner l’allure des courbes :

1 GdB
α 2  --
2
–1 0 1 logx
0,1 x1 10 x

–40

Le maximum de GdB (pour x = x1) est facilement calculable :


G dB ( x = x 1 ) = – 10logD
avec D = ( 1 – ( 1 – 2α 2 ) ) 2 + 4α 2 ( 1 – 2α 2 ) ;
D = 4α 4 + 4α 2 – 8α 4 ;
D = 4α 2 ( 1 – α 2 ) ;
1
ce qui correspond bien à une valeur G dBmax positive (sauf pour le cas limite α 2 = -- :
2
D – 1 = – ( 2α 2 – 1 ) 2 ).
2 C2 1
• α  ------- , soit ------  -- :
2 C1 2
2
la solution x1 n’existe plus (ou, si α = ------- , est nulle : elle se confond alors avec l’autre
2
solution x = 0).
GdB est alors monotone décroissante, d’où l’allure des courbes représentatives :

206 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 207 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 411
GdB
–1 0 1 log x
0,1 1 10 x

–20log 2α
(α = 2)

–40
dG dB 1
- = 0 correspond à x1 = 0, soit α 2 = --
3. Le cas x = 0 solution simple de ------------
dx 2
C1
(d’après le 2.), et ------ = 2.
C2
Dans ce cas, GdB devient : G dB = – 10log[ ( 1 – x 2 ) 2 + 2x 2 ] ;

G dB = – 10log ( 1 + x 4 )

et G dB ( x = 1 ) = – 10log2 = – 3dB.
x = 1 correspond donc à la fréquence de coupure du filtre passe-bas (cf. figure précé-
dente), soit :
1 1
ω = ω c = --------------------- et f c = --------------------------- .
R C1 C2 2πR C 1 C 2
La courbe représentative de GdB reste alors toujours au-dessous ses asymptotes, mais
elle en est très proche : écart –3dB à l’abscisse du point de croisement de celle-ci.
La courbe est semblable à celle d’un filtre passe-bas d’ordre 1, mais la pente de l’asymp-
tote (pour les fréquences élevées) est deux fois plus forte.

–1 –0,5 GdB 0,5 1


logx

–5

1
α = -------
2

–25

Chapitre 4– Électrocinétique 2 207


KF.book Page 208 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412

412 Amplificateur différentiel


Les AO seront supposés idéaux et en fonc- R′1
tionnement linéaire avec v+ = v– .
R1
1. On considère le montage de la figure 1. – ∞
a. À quelle condition sur les résistances a-
+
t-on v s = G 0 ( e 2 – e 1 ) ? Donner la valeur de R2
G0 pour R ′1 = 100 k Ω et R 1 = 10 k Ω . e1 e2 R′2 vs
b. On suppose que les valeurs des résistan-
ces sont définies avec une précision de p %.
1
On pose e c = --- ( e 1 + e 2 ) ; e d = e 2 – e 1 Fig. 1
2
et : vs = Gd ed + Gc ec .
Calculer, en fonction des résistances R1, R ′1 , R2 et R ′2 , les coefficients Gd et Gc. En
G
déduire l’expression du taux de réjection de mode commun défini par T = 20 log ----d- :
Gc
( R 2′ ⁄ R 2 ) R 1′
le résultat sera donné en fonction du paramètre η = --------------------- et G 0 = ----- .
( R1 ′ ⁄ R1 ) R1
Application numérique : on prendra G 0 = 10 et p = 1 %, puis G 0 = 100 et
p = 0,1 % et on calculera la valeur minimale de T (ce qui revient à se placer dans
le cas le plus défavorable compte tenu de la précision sur la valeur des résistances).
2. Le montage de la figure 2 comprend trois AO.
R est une résistance variable.
R′3
+ ∞ e′1 R3
AO1 – ∞
– AO3
+
R′ R3

e1 R R 3′
vs

R″
– ∞
AO2
+
e2 e′2
Fig. 2

Montrer que l’on a ainsi constitué un amplificateur différentiel de tension dont on


exprimera le gain G en fonction des résistances R′, R, R″, R3 et R ′3 .
3. Comparer les deux montages.

208 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 209 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412
■■ 1. Ce qu’il faut savoir
• Lois de l’électrocinétique.
• Propriétés d’un AO idéal.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le système fonctionnant en régime linéaire, on peut appliquer le théorème de
superposition.
2. On retrouvera dans le circuit le bloc étudié au 1.

■■ 3. Solution
1. a. L’AO est supposé idéal ( i – = 0, R′1
i + = 0, absence d’offset) et en fonction-
nement linéaire. Le théorème de superpo- R1
sition donne alors : – ∞
v s = A 1 e 1 + A 2 e 2 (1) +
R2
On a donc : e1 e2 vs
R ′2
vs vs
A 1 =  ---- et A 2 =  ---- .
 e 1 e2 = 0  e 2 e1 = 0
Fig. 3
• Calcul de A1 :
Faire e2 = 0 consiste à réduire le mon- R′1 i′
tage à celui représenté ci-contre : en
effet, e2 = 0 implique qu’aucun courant i R1
– ∞
ne traverse R2 et R 2′ ( i + = 0 ), soit
v+ = 0. Il s’agit alors d’un simple mon- +
tage inverseur pour lequel on a : e1
vs
v+ = 0 0
v– = v+ (AO idéal en régime linéaire)
i– = 0 ⇒ i = i′ Fig. 4

e1 – 0 0 – vs vs R 1′
- = i′ = ------------- ⇒ ---- = – -----
d’où : i = ------------
R1 R 1′ e1 R1

R 1′
A 1 = – -----
R1

Chapitre 4– Électrocinétique 2 209


KF.book Page 210 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412

• Calcul de A2 : R ′1 i′
Cette fois-ci, on annule e1 et le montage de
i R1
la figure 5 est un montage amplificateur – ∞
non inverseur pour lequel on a :
+
v+ = e
v– = v+ ; i = i′, d’où : v+ vs
0–v v+ – vs
i = -------------+- = i′ = --------------
-
R1 R 1′ Fig. 5
R′ vs R 1′
soit : v s =  1 + -----1 v + ⇒  ----- = 1 + ----- .
 R 1  v + e1 = 0 R1

D’autre part, le montage branché sur l’entrée R2 i+ = 0


non inverseuse de l’AO est un diviseur de ten- 
sion puisque i + = 0.
v R ′2 e2 R′2 v+
D’où : ----+- = ------------------ .
e2 R 2 + R 2′
Au total, il vient :
v vs v+ R′
----s =  ----- ⋅  ----- =  1 + -----1 ---------------------
1
e2  v +  e 2   R 1  R
1 + -----2-
 R 2′ 
R ′
 1 + -----1
 R 1
soit : A 2 = --------------------- .
R
 1 + -----2-
 R 2′ 
Reportant les valeurs obtenues pour A1 et A2 dans (1), il vient :
R′
1 + -----1
R ′1 R1
v s = – -----e 1 + --------------- e 2 (2)
R1 R
1 + -----2
R ′2
Pour réaliser un amplificateur différentiel de tension, on doit avoir v s = G 0 ( e 2 – e 1 )
ce qui impose :
R′
1 + -----1
R R′
G 0 = ---------------1 = -----1
R2 R1
1 + ------
R 2′
R′ R ′1 R R′ R ′
soit : 1 + -----1 = -----  1 + -----2- ⇒ -----1 = -----2-
R1 R1  R 2′  R1 R2
100
Application numérique : G 0 = -------- ⇒ G 0 = 10.
10

210 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 211 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412
1. b. Il suffit de réécrire la relation (2) avec :

 e = 1-- ( e + e )  e = e + e---d-
 c 2 1 2 ⇒ 2 c
2
 
 e
 e = e – ---d-
 ed = e2 – e1  1 c
2

D’où :
R′
1 + -----1
R ′1  e d R1  e
v s = – ----- e c – ---- + --------------- e c + ---d-
R1  2 R  2
1 + -----2-
R 2′
soit encore :
R′ R′
1 + -----1 1 + -----1
1 R R′ R R′
v s = e d ⋅ -- ---------------1 + -----1 + ec ---------------1 – -----1 .
2 R2 R1 R2 R1
1 + ------ 1 + ------
R 2′ R 2′













Gd Gc
v
Dès lors, le rapport des gains de mode commun Gc ( G c = ----s pour e 1 = e 2 = e 0 ) et
e0
v e 0′
différentiel ( G d = -----s- pour e 2 = – e 1 = ----- - ) est donné par :
e 0′ 2
 1 + ----- R ′1  R R ′1
– 1 + -----2- -----
G  R1   R 2′  R 1
------c = ---------------------------------------------------------------- .
Gd 1  R′ R R′
-- 1 + -----1 +  1 + -----2- -----1
2  R 1  R 2′  R 1
D’où :
R ′1 R 2 R 2′ R ′1
1 – ----- ------ ------ – -----
Gc R 1 R 2′ Gc R2 R1
------ = ----------------------------------------------- ⇒ ------ = ---------------------------------------------------- .
Gd 1 2R ′ R R ′ G 1 2 R ′1 2R ′1 R 2′
R ′
-- 1 + --------1 + -----2- -----1 d
-- ------ + ----- + -------- ------
2 R 1 R 2′ R 1 2 R2 R1 R1 R2
R′ R ′1 R ′1
Posons -----2- = η ----- et G 0 = -----, nous obtenons :
R2 R1 R1
G η–1
------c = ----------------------------------------- .
Gd 1
-- [ 1 + η + 2ηG 0 ]
2
Le taux de réjection T devient :

1 + η + 2ηG
T = 20 log --------------------------------0
2(η – 1)

Chapitre 4– Électrocinétique 2 211


KF.book Page 212 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412

R′ R′
Pour un montage parfaitement réglé, on aurait -----2- = -----1 = G 0 , c’est-à-dire η = 1,
R2 R1
et T serait infini (Gc = 0 et Gd = G0). Cependant, les valeurs des résistances ne sont
connues qu’avec une précision limitée (ici p %) :
R 2′ R 1 ∆η ∆R ′ ∆R ∆R ∆R ′1
η = ------ ⋅ ----- ⇒ ------- = ---------2- + ---------2- + ---------1- + --------- .
R 2 R ′1 η R 2′ R2 R1 R ′1
Soit en prenant (pour simplifier) une valeur commune – égale à p % – pour les incer-
∆R i
titudes relatives --------- :
Ri
∆η
------- = 4p et ∆η # 4 p (puisque η # 1).
η
Identifions alors η – 1 à ∆η (imprécision sur la connaissance de la valeur du paramètre η) :
1 + 1 + 2G
T # 20 log ---------------------------0- .
2 ⋅ 4p
Application numérique :
G 0 = 10 et p = 0,01 ⇒ T = 49 dB
G 0 = 100 et p = 0,001 ⇒ T = 88 dB.

2. On peut décomposer le système en deux blocs :

R′3

+ ∞ i 1′ R3
AO1 – ∞
– AO3
e 1′ +
e1
R3
R′
R3
B1
vs
R R ′3
B2
R″
– ∞ i 2′
AO2
+
e2 e 2′

bloc I bloc II

R′
Le bloc II est identique au montage étudié au 1. a. Il présente un gain G 0 = -----3- et
R3
constitue un amplificateur différentiel tel que v s = G 0 ( e 2′ – e 1′ ).

212 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 213 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412
Étudions le bloc I.

POINT MÉTHODE
Remarquons tout d’abord que les AO étant supposés idéaux, les tensions e 1′ et e 2′ ne
dépendront pas des courants i 1′ et i 2′ , l’étude du bloc I peut donc se faire indépendam-
ment de celle du bloc II.

Dès lors, les AO fonctionnant en régime linéaire, le théorème de superposition donne :


 e 1′ = α 11 e 1 + α 12 e 2

 e 2′ = α 21 e 1 + α 22 e 2
• Calcul des coefficients α 11 et α 21 :
e 1′ e 2′
Nous avons α 11 =  ---- et α 21 =  ---- . Faisons e 2 = 0, dès lors
 e 1 e 2 = 0  e 1 e 2 = 0
( v – ) 2 = ( v + ) 2 = 0 ⇒ v ( B 2 ) = 0 d’où le schéma :

+ ∞

e1

R′ e 1′
R
B2

On reconnaît là un montage du type non inverseur, de gain G1 tel que (cf. 1. a.) :
e 1′
G 1 = 1 + ----- ⇒  ----
R′ R′
= G 1 = 1 + -----
R  e 1 e 2 = 0 R
R′ .
d’où : α 11 = 1 + -----
R
La détermination de α 21 se fait aisément en R″
remarquant que v B1 = e 1 et que l’AO2 cons-
titue – pour e2 = 0 – un montage du type R
inverseur. Soit :
– ∞
AO2
+
R″ R″
e 2′ = – ------ e 1 ⇒ α 21 = – ------ . e1
e 2′
R R
• Calcul des coefficients α 22 et α 12 :
e 2′ e 1′
Cette fois-ci, α 22 =  -----  et α 12 =  -----  . Il suffit alors de faire e 1 = 0, et
 e 2  e1 = 0  e 2  e1 = 0
on est ramené au cas précédent en permutant R′ et R″ soit :
R″ R′
α 22 = 1 + ------ et α 12 = – ----- .
R R

Chapitre 4– Électrocinétique 2 213


KF.book Page 214 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 412

Finalement, on a, dans le cas général :

e 1′ =  1 + ----- e 1 – -----e 2
R′ R′
 R R

e 2′ = – ------ e 1 +  1 + ------ e 2
R″ R″
R  R

• Calculons la différence ( e 2′ – e 1′ ) :

e 2′ – e 1′ =  1 + ------ + ----- e 2 –  1 + ----- + ------ e 1


R″ R′ R′ R″
 R R  R R

e 2′ – e 1′ =  1 + ------ + ----- ( e 2 – e 1 ).
R″ R′
 R R
• Considérons pour terminer l’association des blocs I et II :
R 3′ R 3′
v s = ------ ( e 2′ – e 1′ ) = ------  1 + ------------------ ( e 2 – e 1 ).
R″ + R′
R3 R3  R 
On a ainsi réalisé un amplificateur différentiel de tension de gain global G :

R 3′
G = ------  1 + ------------------ 
R″ + R′
R3  R 

3. • Réglage du gain :
Le montage du 1. impose la modification des valeurs de deux résistances (puisque l’on
R′ R′
doit avoir au mieux -----1- = -----2- ), ce qui est donc un inconvénient, les valeurs de résis-
R1 R2
tances n’étant pas connues avec exactitude. Par contre, pour le montage du 2. la valeur
du gain peut être contrôlée par la seule résistance R. (On a préalablement réalisé,
R 3′ R 3′
autant que possible, la condition  ------ =  ------ ).
 R 3   R 3 

• Impédances d’entrée :
e1
Le montage du 1. présente des impédances d’entrée finies R e1 =  ---- = R 1 et
 i 1  e2 = 0
e2
R e2 =  ---- = R 2 + R 2′ (i1 et i2 courants traversant R1 et R2 ), ce qui peut être un
 i 2  e1 = 0
inconvénient. Pour le montage du 2., ces mêmes impédances sont infinies, du moins
pour des AO idéaux (i+(AO1) = 0 et i+(AO2) = 0).
• Charge :
Pour les deux montages, on peut placer en sortie une charge dont l’un des pôles sera
relié à la masse. La présence de la charge ne perturbe pas le fonctionnement de ces
montages pour des AO idéaux (sauf si limitation en courant de sortie…)
• Les deux montages présenteront un taux de réjection non idéal (le bloc II du 2. étant
identique au 1.).

214 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 215 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 413
413 Simulation d’une inductance
1. On considère le circuit ci-dessous, en régime sinusoïdal permanent (l’AO est idéal
avec v+ = v– en régime linéaire).

A R1

R0 C
– ∞
ve ( t )
+
vs ( t )
M

a. Établir la relation liant les amplitudes complexes V e et V s : à quoi correspond-elle ?


b. Calculer l’admittance d’entrée du montage : montrer que c’est celle de deux élé-
ments passifs en parallèle dont on précisera la nature.
2. On monte en parallèle entre les bornes A et M le circuit suivant (AO idéal supposé
en fonctionnement linéaire) :
R2

A
– ∞
+

ve ( t )
R3 vs ( t )
R4

M
Que devient l’admittance d’entrée de l’ensemble du montage ?
À quelle condition sur les résistances obtient-on l’équivalent d’une inductance pure ?
Application numérique : R 0 = R 1 = 10 k Ω et C = 0,1 µF .

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• AO idéal en fonctionnement linéaire.
• Notion d’impédance d’entrée.
• Association d’impédances en parallèle.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. L’AO étant idéal, il ne circule aucun courant dans la borne d’entrée inverseuse.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 215


KF.book Page 216 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 413

Ie
1
L’admittance d’entrée Y e est l’inverse de l’impédance d’entrée Z e : Y e = ----- = ------ , I e
Ze Ve
étant l’amplitude complexe du courant entrant par la borne A. Il suffit d’exprimer la
somme des courants circulant dans les résistances R0 et R1 pour calculer I e .

2. Dans ce second montage, le courant d’entrée est le courant circulant dans la résis-
tance R2, et la tension V s est reliée à V e par le pont diviseur de tension ( R 3 – R 4 )
( V + = V – car l’AO est idéal). L’admittance d’entrée de ce montage s’ajoute à celle du
montage précédent (éléments connectés en parallèle).

■■ 3. Solution
1. a.

POINT COURS
Un amplificateur opérationnel est dit idéal lorsque ses courants d’entrée sont nuls
(i – = i + = 0), son impédance interne de sortie également nulle, et lorsqu’il ne pré-
sente aucun décalage constant en courant et en tension.
Par contre, son gain en boucle ouverte i – = 0
peut ne pas être infini, ce qui implique, –
en régime linéaire, une tension d’entrée ε
ε non rigoureusement nulle (bien qu’en V s = µε
+
général négligeable, au moins dans le i + = 0
cadre des exercices proposés… et pour
des fréquences pas trop élevées).
On adoptera ici pour un AO en fonctionnement idéal :
– régime linéaire : ε = 0 et V s  V sat ;
– régime à saturation : V s = +V sat et ε  0
ou V s = –V sat et ε  0.

Exprimons le bilan des courants au nœud B correspondant à l’entrée inverseuse de l’AO :


A B
R0 i = 0 C
– ∞
Ve
V– + Vs

L’AO étant idéal, i = 0 dans l’entrée inverseuse, et un même courant traverse la résis-
tance R0 et la capacité C, d’où :
VA – V –
------------------- = jCω 0 ( V – – V s ).
R0

216 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 217 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 413
De plus, V – = V + = 0 (fonctionnement linéaire : ε = 0 ).
1
Soit la relation demandée : -----V e + jCωV s = 0
R0

1
et : V s = – ---------------- ⋅ V e (1)
jR 0 Cω

On retrouve la relation caractéristique d’un circuit intégrateur (la résistance R1 ne joue


ici aucun rôle…).
1. b. L’admittance d’entrée est définie par : I1 R1
Ie Ie
Y e = ------ . R0 Vs
Ve
I0
Le courant d’entrée I e du montage Ve –
s’exprime selon : +
Ve – Vs Ve – V–
I e = I 1 + I 0 ⇒ I e = ----------------- + ------------------
R1 R0
Ve – Vs Ve
I e = ----------------- + ------ .
R1 R0
Vs
D’où : I e = V e  ----- + ----- – -----
1 1
 R 1 R 0 R 1
et en remplaçant V s par son expression en fonction de V e (relation (1)) :

I e = V e  ----- + ----- + ---------------------- V e .


1 1 1
 R 1 R 0 jR 0 R 1 Cω

D’où l’admittance d’entrée Y e du montage :


Ie
Y e = ------ =  ----- + ----- + ----------------------- .
1 1 1
Ve  R 1 R 0 j R 0 R 1 Cω

Cette admittance est de la forme :

1 1
Y e = -------- + --------------
R eq jL eq ω

à condition de poser :

 1 1 1
R-------- = ----- + -----
 eq R 1 R 0
L = R R C
 eq 0 1

Le montage proposé est donc équivalent – dans le domaine de fonctionnement


linéaire – à une résistance et une inductance pure montées en parallèle.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 217


KF.book Page 218 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 413

2. L’AO étant idéal, les courants d’entrée R2 I2


sont notamment nuls, d’où :
I e′
Ve – Vs A
• I e′ = I 2 = ----------------- – ∞
R2 +
• et le même courant I traverse les résistan-
ces R3 et R4 qui constituent ainsi un pont Ve
R3 Vs
diviseur de tension, d’où :
R4
R4
V + = ------------------ V s .
R3 + R4 M
Or V + = V– = Ve ( V+ = V– : AO idéal
en fonctionnement linéaire).
R3 + R4 R
Soit V s = ------------------ V e =  1 + -----3 V e
R4  R 4
et en reportant dans l’expression de I e′ :

R R3
I e′ = -----V e – -----  1 + -----3 V e ⇒ I e′ = – ------------ V e
1 1
R2 R2  R 4 R2 R4
d’où l’admittance d’entrée :
R3
Y e′ = – ------------ .
R2 R4
Cette admittance s’ajoute à l’admittance Y e du montage précédent (branchement en
parallèle), d’où la nouvelle expression de l’admittance de l’ensemble du montage :
1 1 R3 1
Y e + Y e′ = ----- + ----- – -----------
- + ------------- .
R 0 R 1 R 2 R 4 jL eq ω
Cette admittance est celle d’une inductance pure si le terme réel est nul :

1 1 R3
- = 0
----- + ----- – -----------
R0 R1 R2 R4

À cette condition, le circuit simule une inductance pure Leq de valeur :

L eq = R 0 R 1 C

Remarquons que l’on peut obtenir ainsi des inductances de très fortes valeurs :
R 0 = R 1 = 10 k Ω , C = 0,1 µF ⇒ L eq = 10 H !

218 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 219 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 414
414 Condition de fonctionnement d’un filtre
On considère le circuit ci-dessous.

R2
L1 C1 R1

ε
+

ve ( t ) vs ( t )
R 2′
R 1′

1. Un générateur parfait impose une tension sinusoïdale v e ( t ). Caractériser la nature


du montage. On supposera que l’AO idéal fonctionne en régime linéaire (ε = 0).
R′
Application numérique : ------2- = 10 ; R 1 = 1 k Ω ; R 2 = 9 k Ω ; L 1 = 50 mH et C 1 = 10 nF.
R 1′
2. L’étude précédente suppose le régime sinusoïdal établi. Afin de valider cette hypo-
thèse, on doit s’intéresser au régime transitoire.
a. Établir l’équation différentielle reliant v s ( t ) à v e ( t ).
b. En déduire la condition portant sur R1, R2, R 1′ et R 2′ permettant de justifier l’étude
faite en 1. Commenter.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Lois de l’électrocinétique.
• AO idéal en fonctionnement linéaire.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. et 2. On suppose que le régime de l’AO est linéaire.
La question 2. propose d’étudier la condition de stabilité, condition pour laquelle l’AO
fonctionne en régime linéaire.

■■ 3. Solution
1. On suppose que le montage fonctionne en régime linéaire et que l’AO est idéal
( ε = 0 ).

Chapitre 4– Électrocinétique 2 219


KF.book Page 220 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 414

R2 i
L1 C1
i R1

ε
+

ve vs
R 2′
R 1′

D’où, en remarquant que le même courant i traverse R1 et R2 :

V e = j  L 1 ω – ---------- + R 1 + R 2 I + V s
1
( i – = 0 ).
 C 1 ω

R 1′
Or : V – = V + = ---------------------- V s et V– – Vs = R2 I .
R 1′ + R 2′

R 1′ R 2′ R 2′
D’où : R 2 I = ---------------------- V s – V s = – ---------------------- V s ⇒ I = – --------------------------------- V s .
R 1′ + R 2′ R 1′ + R 2′ R 2 ( R 1′ + R 2′ )

 R 2′ 
V e = V s  1 + j  L 1 ω – ---------- + R 1 + R 2  – --------------------------------- 
1
Soit :
 C1 ω   R 2 ( R 1′ + R 2′ )  

 R 1′    R 1′ 
V s  – R 2  1 + ------- + j L 1 ω – ---------- + R 1 + R 2  = – R 2  1 + -------
1
V.
 R 2′   C1 ω   R 2′  e
 

Et après simplifications :
R 1′ 
– R 2  1 + -------
Vs  R 2′ 
------ = -----------------------------------------------------------------------
- (1)
Ve  R – R ------- R ′
1   L ω – --------- 1 
+ j -
 1 2
R 2′   1 C 1 ω

Soit encore :

1 + R 1′ 
-------
 R 2′ 
– -------------------------
R 1 R 1′ 
 ----- – -------
Vs  R 2 R 2′ 
------ = ------------------------------------------------------------------
Ve jL 1 ω 0 ω ω
1 + -------------------------------  ------ – -----0-
1′  ω 0
 ω
R – R R
 1 2 -------
R 2′

220 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 221 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 414
R 1′
1 + -------
1 R 2′ L1 ω0
avec ω 0 = ---------------- . Posons alors H 0 = ------------------------
- et Q = -------------------------
-
L1 C1 R R
 -----1 – ------- ′
1  R 1′
 R 2 R 2′  R 1 – R 2 -------
R 2′

Vs H0
nous obtenons : H = ------ = – ----------------------------------------
Ve ω ω
1 + jQ  ------ – -----0-
 ω0 ω 

Il s’agit d’un filtre passe bande centré sur ω 0 , de facteur de qualité Q, et de gain H0
pour la pulsation centrale ω 0 .
Application numérique :
1
ω 0 = --------------------------------------- ⇒ ω 0 = 4,5 ⋅ 10 4 rad ⋅ s –1 ⇒ f 0 = 7,1 kHz ;
50 ⋅ 10 –3 ⋅ 10 –8
50 ⋅ 10 –3 × 4,47 ⋅ 10 4
Q = ------------------------------------------------- ⇒ Q = 22,4 ;
10 3  1 – 9 ⋅ -----
1
 10
1
1 + -----
10
H 0 = --------------- ⇒ H 0 = 99.
1 1
-- – -----
9 10

(2)  i = ------
di q dq
2. a. On a : v e ( t ) = L 1 ----- + ------ + R 1 i + R 2 i + v s
dt C 1  dt 

 R 1′ 
 v– = v+ = R
-------------------v s R 1′
 -------------------
et  1′ + R 2′  ⇔ v s R – 1 = R 2 i
′ + R ′ 
v – v = R i  1 2
 – s 2 
(R 1′ + R 2′ ) R 1′ 
d’où : v s = – R 2 ----------------------- i = – R 2  1 + ------- i (3)
R 2′  R 2′ 
et en dérivant (2) par rapport au temps et en remplaçant i à l’aide de (3) :
d 2 vs 1 dv R 1′  dv s R 1′  dv e
- + ------ v + ( R 1 + R 2 ) -------s – R 2  1 + -------
L 1 --------- ------- = – R 2  1 + ------- --------
dt 2 C 1 s dt  R 2′  dt  R 2′  dt

d 2 v s R 2  R 1 R 1′  dv s R2 R 1′  dv e
- + ----- ----- – ------- ------- + ω 0 v s = – -----  1 + -------
2
soit : --------- -------- (4)
dt 2 L 
1 R 2 R 2′
 dt L 1
 R 2′  dt

2. b. Il est donc nécessaire que la solution à l’équation différentielle sans second mem-
R R 1′
bre ne diverge pas, ce qui impose -----1 – -------  0 (l’équation correspondante s’identi-
R 2 R 2′
fiant alors à celle d’un oscillateur harmonique amorti…)

Chapitre 4– Électrocinétique 2 221


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Exercice 415

Commentaires

R 1 R 1′
Pour -----  -------, v s ( t ) tend à diverger et l’AO va atteindre la saturation. On peut alors montrer
R 2 R 2′
que cet état n’est pas stable et que finalement v s ( t ) va osciller entre +Vsat et –Vsat . Ces oscillations
R2 R 2′
ne seront pas sinusoïdales, sauf pour ----- suffisamment proche de ----- (par valeur supérieures)
R1 R 1′
1
où elles apparaissent comme quasi-sinusoïdales de pulsation peu différente de ω 0 = ---------------- .
L1 C1

415 Filtre « entièrement » réglable


Les AO sont supposés idéaux et fonctionnent en régime linéaire.
+
AO1

R2
A′ D

C2 ( 1 – α )R
R1
R3 – B
A AO2
+
s αR
e
C1

1. On se place en régime sinusoïdal établi de pulsation ω. Déterminer la fonction de


transfert complexe :
s
H ( jω ) = --- .
e
En déduire la nature du montage et en dégager les caractéristiques essentielles.
2. Tracer les diagrammes de Bode donnant G dB = 20 log H et ϕ = arg ( H ) en fonc-
ω
tion de log  ------ avec :
 ω 0
1–α
ω 0 = -------------------------- .
αR 1 C 1 R 2 C 2

■■ Solution
1. Les AO sont idéaux et fonctionnent en régime linéaire. On a donc :
( v+ ) = ( v– ) soit vD = vB ;
( v+ ) = ( v– ) d’où vD = vA ;

222 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 223 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 415
+
AO1

R2
s1 A′ D

R1
C2 ( 1 – α )R
– B
R3 AO2
A
+
e s αR
C1

Finalement v A = v D = v B , et on peut prendre s, s1 et vA comme inconnues principa-


les, e étant imposé.
Les trois équations nécessaires à la résolution du problème s’obtiendront en écrivant la
loi des nœuds (ou encore le « théorème de Millemann ») aux points A, D et B.

• Nœud A :
s1
1 1
----- ( E – V A ) + jC 1 ω ( 0 – V A ) + ----- ( S 1 – V A ) = I + ) = 0. R1 –
R3 R1 1 R3
A
D’où : +
i1 = 0
 -----
1
+ ----- + jC 1 ω V A = -----E + -----S 1
1 1 1
(1)
 R3 R1  R3 R1 e C1

• Nœud D :
C2 i– )1 = 0
1
jC 2 ω ( S 1 – V D ) + ----- ( S – V D ) = I – ) 1 + I – ) 2 = 0 D
R2
R2
soit  jC 2 ω + ----- V D = jC 2 ωS 1 + -----S (2)
1 1
s1 s
 R 2 R2 i– )2 = 0

• Nœud B :
i+ )1 = 0
1 ( 0 – VB )
--------------------- ( S – V B ) + -------------------- = I + ) 2 = 0 ( 1 – α )R αR
( 1 – α )R αR
soit ( 1 – α )V B = α ( S – V B ) B
s
et V B = αS ⇒ V A = αS (3)
puisque V A = V B .
(2) entraîne avec V D = V A :
jR 2 C 2 ωS 1 = V A ( 1 + jR 2 C 2 ω ) – S
et avec (3) :
jR 2 C 2 ωS 1 = S [ – 1 + α + α jR 2 C 2 ω ] (4)

Chapitre 4– Électrocinétique 2 223


KF.book Page 224 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 415

Enfin avec (1), (3) et (4) :


 -----
1
+ jC 1 ω + ----- αS = -----E + ----- ⋅ ------------------ [ – 1 + α + α jR 2 C 2 ω ]S .
1 1 1 1
 R3 R 1 R3 R 1 jR 2 C 2 ω
Regroupons les termes :

1–α α E
S α  ----- + ----- + jC 1 ω + ------------------------- – ----- = -----
1 1
 R3 R1  jR 1 R 2 C 2 ω R 1 R3

1–α E
S -----α + j  C 1 αω – -----------------------
1
= -----
R3  R 1 R 2 C 2 ω R3

S 1
Soit enfin --- = -------------------------------------------------------------------- .
E
(1 – α)
α + j R 3 C 1 αω – -----------------------
R1 R2
------------ C 2 ω
R3
D’où une fonction de transfert :

1
---
α
H = -------------------------------------------------------------------
1–α
1 + j R 3 C 1 ω – ---------------------------
αR 1 R 2
---------------- C 2 ω
R3

On peut remarquer que le crochet s’annule pour une valeur particulière ω0 de la pul-
sation ω. Elle est donnée par la relation :

1–α (1 – α)
ω 02 = ------------------------------------ ⇒ ω0 = -----------------------------
R1 αR 2 C 2 R 1 C 1
αR 2 C 2 R 3 C 1 -----
R3
1 1 1–α
et en posant ω 1 = ------------ et ω 2 = ------------ : ω 0 = ------------ ω 1 ω 2 .
R1 C1 R2 C2 α
D’autre part, la valeur de la fonction de transfert pour ω = ω 0 est définie par
1
H = H 0 = --- . On peut alors écrire :
α
H0
H = ------------------------------------------------------- .
ω ω
1 + jR 3 C 1 ω 0 ------ – -----0-
ω0 ω

R3 1 – α ω
Introduisons le facteur Q = R 3 C 1 w 0 ⇒ Q = ----- ------------ ⋅ -----2-
R1 α ω1

224 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 225 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 415
La fonction de transfert prend la forme :

H0
H = ---------------------------------------
-
ω ω
1 + jQ ------ – -----0-
ω0 ω

On reconnaît là un filtre passe bande :


– centré sur la pulsation ω0 ;
– de gain réel H0 pour ω = ω 0 ;
– et de facteur de qualité Q.

Commentaires

• En très haute fréquence, et à la limite, le condensateur C1 constitue un court-circuit et le


potentiel du point A devient nul. Il en est donc de même pour le nœud B, et il n’y a pas de
courant traversant la résistance αR.
D’où j = 0 et s = v B = 0.
On a bien Η → 0 quand ω → ∞.

( 1 – α )R i+ = 0
B
j
0

s αR

• En très basse fréquence, et à la limite, les condensateurs se transforment en circuits


ouverts ; on a donc au niveau du nœud D :

+

0 R2

D j 0

– B
0 ( 1 – α )R i
+
s
αR

j = 0 ( i – = i –  = 0 )
d’où vD = s = ( v– )1 = ( v+ )1 = vB .
Il n’y a pas de courant traversant la résistance ( 1 – α )R. Il vient i = 0 (loi des nœuds en
B) et s = v B = 0 :
H → 0 quand ω → 0.

Chapitre 4– Électrocinétique 2 225


KF.book Page 226 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 415

La bande passante à –3dB est définie selon :


( ∆ω ) BP = ω H – ω B , avec ω H et ω B solutions de l’équation :
H 1
 20 log ------
H ( ω ) = ------0- - = – 3dB .
2  2 

ω ω 2 ω ω
1 + Q 2  ------ – -----0- = 2 ⇒ ------ – -----0- = ± ----
1
Soit
 ω0 ω  ω0 ω Q

  ω2 1  ω ωH 1 1 1
  ------ – ----  ------ – 1 = 0 ⇒ ------- = -- ---- + ------ + 4
 ω 0 Q ω 0 ω 0 2 Q Q2

 ω  2 1  ω  ω 1 1 1
------ + ---- ------ – 1 = 0 ⇒ ------B = -- – ---- +
ω -----2- + 4 .
 Q  ω  ω 2 Q Q
 0 0 0

ωH – ωB 1 ω 1
D’où -------------------- = ---- et ( ∆ω ) BP = -----0- = ------------
ω0 Q Q R3 C1

Le filtre passe bande peut être caractérisé par les grandeurs ω 0 , H 0 et ( ∆ω ) BP . De ces
trois grandeurs, seule ( ∆ω ) BP dépend de R3, ce qui permet de régler la largeur de la
bande passante indépendamment des valeurs de la pulsation centrale ω 0 et du gain
maximal H 0 .
H 0 peut ensuite être fixé en jouant sur la valeur du paramètre α (et en restant dans le
domaine linéaire…). ω 0 est alors ajustable à la valeur désirée en jouant sur R1, R2 ou C2 .
2. ■ Diagrammes de Bode :
H0 ω
G dB = 20 log ---------------------------------------------
2 1--
- en notant X = -----
- , d’où :
ω
1 + Q 2  X – --- 2
1 0
 X
1 2
G dB = 20 log H 0 – 10 log 1 + Q 2  X – --- , ce qui donne les comportements asymp-
 X
totiques suivants :
Q2  H
• X  1 : G dB ∼ – 10 log  ------------
- = +20 log  ------0 + 20 log X
 H0 X 
2 2  Q
ce qui correspond à une pente de +20 dB par décade.

Q 2 X 2 H
- = +20 log  ------0 – 20 log X
• X  1 : G dB ∼ – 10 log  ------------
 H 02   Q
(pente de –20dB / décade).
• X = 1 : G dB = 20 log H 0 .
D’où les courbes donnant GdB en fonction de logX, et en remarquant que les deux
asymptotes se coupent au point (0 ; 20logH0) pour Q = 1, en dessous pour Q  1,
et au-dessus pour Q  1 :

226 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 227 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 415
G dB – 20 log H 0

–1 0 1

logX

Q = 0,25
–10
Q = 0,5

–20 Q = 1

Q = 2
–30
Q = 5
■ Diagramme de phase :
ω ω
H = Ge jϕ ⇒ e –jϕ = ------ 1 + jQ  ------ – -----0- .
G
On a
H0  ω0 ω 

ω
tan ϕ = – Q  X – ---
1
D’où avec cos ϕ  0 où X = ------ .
 X ω0
Dès lors :
Q π
• X  1 : tan ϕ ∼ ---- ϕ → + --- ;
et
X 2
• X = 1 : tan ϕ = 0 et ϕ = 0 ;
π
• X  1 : tan ϕ ∼ – QX et ϕ → – --- .
2
Remarquons de plus que la courbe donnant ϕ en fonction de logX est symétrique par
rapport au point O ( 0 ; 0 ) , X 0 = log 1 = 0 et ϕ = 0, en effet :
1  ϕ ⇒ –ϕ
X ⇒ --- 
X log X ⇒ – log X.
D’où les courbes dessinées pour différentes valeurs de Q :
Q = 5 ϕ
Q

Q = 0,25
=
1

logX
–1 0 1

Chapitre 4– Électrocinétique 2 227


KF.book Page 228 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 416

416 Dérivateur
1. Donner la fonction de transfert du circuit ci-dessous, pour un AO idéal dans le cas
où ε = 0 en régime linéaire.
R
C
– ∞
ε
ve + vs

Donner l’équation différentielle liant v s ( t ) et v e ( t ), pour un régime linéaire quel-


conque. Quel est le rôle de ce circuit ?
2. On veut tenir compte maintenant d’une résistance r en série, située à l’entrée du
montage. L’AO est toujours supposé idéal, mais de gain fini : on l’assimile à un sys-
tème linéaire du premier ordre obéissant à l’équation différentielle :
1 dv s
v s ( t ) + ------ -------- = µ 0 ε
ω 0 dt
avec µ 0 = 10 6 et ω 0 = 10 rad · s –1 .
R

r C

ε
+
ve(t) vs(t)

a. Établir que l’équation différentielle vérifiée par v s ( t ) peut s’écrire sous la forme :
1 d 2 v 2λ dv dv 1
------2- ---------2-s + ------ --------s + v s = – RC --------e (avec 1 + ----- ≈ 1 ).
Ω 0 dt Ω 0 dt dt µ0
Montrer que pour r  R , les expressions approchées des coefficients Ω 0 et λ sont
données par :
ω0 µ0 r C ω0 µ0 .
Ω 0 ≈ -----------
- et λ ≈ ----- -----------
-
RC 2 RC
On prendra : C = 0,1 µF et R = 10 4 Ω.
b. À quelle(s) condition(s) peut-on retrouver, pour le montage étudié, un comporte-
ment voisin de celui du dérivateur parfait ?
Quelle valeur a-t-on intérêt à donner à r ?

228 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 229 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 416
■■ Solution
Vs
1. La fonction de transfert H = ------ caractérise le comportement du circuit en régime
Ve
sinusoïdal permanent, V s et V e étant les amplitudes complexes des tensions sinusoï-
dales de sortie et d’entrée.
Ici, l’AO étant idéal (pas de courants d’entrée), le même courant traverse le condensa-
teur C et la résistance R, soit avec ε = 0 (fonctionnement linéaire) :
Ve – 0 0 – Vs R
-------------- = -------------- .
1 R C
---------- i– = 0
jCω –
Soit : V s = – j RCωV e +
ve ε=0 vs
et H = – j RCω (1)

Équation différentielle liant v e ( t ) et v s ( t ) :


d 0 – vs ( t ) i(t) R i(t)
i ( t ) = C ----- ( v e – 0 ) = -------------------
-
dt R
ve ( t ) 0 vs ( t )
dv e ( t )
d’ou : v s ( t ) = – RC --------------- (2)
dt

Commentaires

• L’équation (2) est celle d’un dérivateur parfait.


• On aurait pu directement passer de (1) à (2) en substituant au facteur jω l’opérateur de
d
dérivation ----- et en remplaçant les tensions V par v ( t ).
dt
2. a. On a toujours i – = 0, et le même C
courant i ( t ) traverse les composants r , C r R
et R.
On a donc : ve ( t ) q(t) – ε(t) vs ( t )
q
v e ( t ) – v s ( t ) = ( r + R )i + --- avec
C
dq
i = ------
dt
dv dv di i
d’où : --------e = --------s + ( r + R ) ----- + --- (3)
dt dt dt C
– ε – vs
D’autre part, i = ----------------- (4)
R
On reporte (4) dans (3), en éliminant i :
dv dv ( r + R ) dε dv
--------e = --------s + -----------------  – ------ – --------s – ------- ( ε + v s ).
1
dt dt R  dt dt  RC

Chapitre 4– Électrocinétique 2 229


KF.book Page 230 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 416

Soit encore :
dv e dv s dε
– RC -------- = ε + v s + r C -------- + ( r + R )C ------ (5)
dt dt dt
De plus, l’AO fonctionne en régime linéaire selon :
1 dv s
v s + ------ -------- = µ 0 ε.
ω 0 dt
(5) devient alors :
dv e dv s 1 1 dv s ( r + R )C dv 1 d 2 vs
– RC -------- = v s + r C -------- + -----  v s + ------ -------- + ---------------------  --------s + ------ ---------2- .
dt dt µ 0  ω 0 dt  µ 0  dt ω 0 dt 
Regroupons les termes :
( r + R )C d 2 v s  ( r + R )C dv dv
--------------------- ---------2- + r C + ------------ + --------------------- --------s +  1 + ----- v s = – RC --------e .
1 1
µ 0 ω 0 dt  µ0 ω0 µ 0  dt  µ 0 dt
1
Équation de la forme (avec 1 + ----- ≈ 1 ; µ 0 = 10 6 ) :
µ0

1 d 2 v 2λ dv dv
------2- ---------2-s + ------ --------s + v s = – RC --------e (6)
Ω 0 dt Ω 0 dt dt
µ0 ω0 ω0 µ0
où : Ω 02 = --------------------- ≈ ------------ (pou R  r ).
( r + R )C RC
2λ 1 ( r + R )C 1 RC
------ = r C + ------------ + --------------------- ≈ r C + ------------ + ------- .
Ω0 µ0 ω0 µ 0 µ0 ω0 µ0
Avec les valeurs numériques indiquées dans le texte, il vient :
10 6 ⋅ 10
Ω 02 = ---------------------- = 10 10 ⇒ W 0 ª 10 5 rad · s –1 .
10 4 ⋅ 10 –7

------ = r C + 10 –7 + 10 –9 ∼ r C pour r multiple de 100 Ω.
Ω0
Avec ces approximations, on a donc :

ω0 µ0 r C ω0 µ0
Ω 0 ≈ -----------
- et λ ≈ ------ -----------
-
RC 2 RC
L’équation différentielle homogène associée à l’équation (6) s’écrit :
d2v dv s
---------2-s + 2λΩ 0 -------- + Ω 02 v s = 0.
dt dt
C’est celle d’un circuit R′–L′–C′ série de pulsation propre Ω 0 et de facteur de qualité
1
Q = ------ .

2. b. La solution v s ( t ) est approximativement celle du dérivateur parfait
dv e
 v ( t ) = – RC -------
- dans la mesure où l’effet du (pseudo) circuit R′–L′–C′ est négligea-
 s dt 
ble. Il faut ainsi réaliser deux conditions :

230 Partie 2– Physique MPSI


KF.book Page 231 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 416
– les solutions de l’équation homogène doivent être rapidement négligeables, donc
suffisamment amorties ;
– les termes faisant intervenir les dérivées de v s ( t ) doivent rester petits.
Plus précisément, les solutions de l’équation (6) peuvent s’écrire :
v s ( t ) = v∼s ( t ) + v sp ( t ).
(transitoire) (solution particulière
correspondant à ve(t))

■ La première condition doit donc se traduire par v∼s ( t ) → 0 le plus rapidement pos-
sible, ce qui correspond à λ ≈ 1 ( λ = 1 est associé à l’amortissement critique).

Commentaires

Dans le cas d’une équation différentielle « classique » :


d2v dv
--------2 + 2λΩ 0 ------ + Ω 02 v = Ω 2 E (7)
dt dt
les solutions de l’équation homogène (équation (7) où E = 0) se déduisent des racines de
l’équation caractéristique :
X 2 + 2λΩ 0 X + Ω 02 = 0
dont le discriminant (réduit) est :
∆′ = ( λΩ 0 ) 2 – Ω 02 = Ω 02 ( λ 2 – 1 )
d’où deux cas :
• l  1 : racines réelles X = – Ω 0 . ( λ ± λ 2 – 1 ).
t t
– ---- – ----
τ1 τ2
Soit v ( t ) = ae + be
1 1
avec τ 1 τ 2 = Ω 0– 2 : τ 1 = ---------------------------------------- et τ 2 = ------ ( λ + λ 2 – 1 ).
Ω0 ( λ + λ 2 – 1 ) Ω0
1 1
Quand λ varie de 1 à l’« infini », τ 1 décrit l’intervalle ------ → 0 et τ 2 l’intervalle ------ → ∞ .
Ω0 Ω0
Il vaut mieux choisir λ proche de 1 (ici par valeurs supérieures) pour avoir une décrois-
sance rapide  alors τ 1 ∼ τ 2 ∼ τ 0 = ------  .
1
 Ω0 
• l  1 : racines complexes conjuguées de la forme – λΩ 0 ± jω′, d’où des solutions à (7) :
v ( t ) = e – λ Ω0 t ( A cos ω′t + B sin ω′t )
t
– -- 1
soit v ( t ) = e τ ( A cos ω′t + B sin ω′t ) où τ = ---------- signal qui s’atténue d’autant plus rapi-
λΩ 0
dement, à Ω 0 fixé, que λ est proche de 1.

En conclusion, cette étude montre bien que l’amortissement le plus rapide du régime
« transitoire » est obtenu pour λ = 1  τ ∼ ------ .
1
 Ω 0
■ La seconde condition impose Ω 0 suffisamment grand pour que l’équation (6) se
réduise à :
dv e
v s ( t ) = – RC -------- .
dt

Chapitre 4– Électrocinétique 2 231


KF.book Page 232 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 416

Si v e ( t ) présente une constante de temps τ c caractéristique de ses variations, il en sera


de même pour v sp ( t ), et :
dv 1
--------s ∼ --τ v s
dt c

1 d2v 1 1
soit : ------2- ----------s  v s ⇒ -----------
-  1, Ω 0  ----
Ω 0 dt 2 Ω 02 τ c2 τc

2λ dv 2λ 1
et ------ -s  v s ⇒ -----------  1, Ω 0  ---- .
Ω 0 -------
dt Ω τ
0 c τ c

(si λ ≈ 1 )

Avec les valeurs proposées, on a Ω 0 = 10 5 rad · s –1 , ce qui correspond à une fré-


quence f 0 telle que :

f 0 = ------0 ⇒ f 0 ª 16 kHz.

Ainsi, le dérivateur pourra valablement fonctionner pour des signaux de fréquence
nettement inférieure à f 0 = 16 kHz…

2 RC
D’autre part, le choix λ = 1 impose : r ≈ --- ------------ .
C ω0 µ0

2 10 4 ⋅ 10 –7
- ---------------------- ⇒ r ª 200 W .
Soit encore r = ---------
10 –7 10 ⋅ 10 6

Commentaires

• Cette valeur de r vérifie à peu près la condition r  R . On a en effet :


r 200
--- = -------4- = 2 ⋅ 10 –2 .
R 10
• On peut aussi penser que le circuit réel fonctionnera à peu près comme un dérivateur par-
fait tant que l’effet de r sera négligeable devant l’impédance du condensateur :
1
r  --------

ce qui impose une limite supérieure aux pulsations ω compatibles avec un bon fonctionnement :
1 1
- = 5 ⋅ 10 4 rad · s –1
ω  ------- = ----------------------
rC 200 ⋅ 10 –7

ce qui correspond à peu près à ω  Ω 0 …

Notons que la présence de cette résistance r est en pratique indispensable pour la stabilité du
1
montage : avec r = 0, le gain (montage inverseur) tendrait vers l’infini lorsque -------- → 0… ,

effet heureusement compensé par la limitation du gain de l’AO aux fréquences élevées !

232 Partie 2– Physique MPSI


KF05(MPSI) Page 233 Mercredi, 27. août 2003 4:17 16

hapitre
C

5
Mécanique 2
A • Oscillateurs
B • Forces centrales et systèmes de deux points matériels
C • Changements de référentiels
D • Mouvements dans des champs E et B
KF.book Page 234 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

A. Oscillateurs
501 Association de deux ressorts

;;;
;;;
;;;
;;;
Un ressort « idéal » supposé de masse

;
négligeable, est caractérisé uniquement
par sa longueur au repos l0 et sa raideur k. l 01
1. On accroche deux tels ressorts bout à l 01 l 02
k1
bout : montrer que l’ensemble est équiva-
k1 k2
lent à un ressort unique, dont on précisera
les caractéristiques.
2. Même question si les deux ressorts sont l 02
montés côte à côte, un dispositif conve-
nable, de masse négligeable, imposant à k2
la barre de liaison un mouvement de trans-
lation parallèle aux axes des ressorts (la
barre reste constamment perpendiculaire cas (1) cas (2)
à cet axe).
3. Commenter les résultats obtenus au 1. et 2.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Oscillateur harmonique non amorti : énergie potentielle élastique.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. et 2. D’une manière générale, il faut étudier le comportement du dispositif soumis à
une force d’intensité F donnée, et déterminer l’allongement ∆l. Si le résultat peut se met-
tre sous la forme F = k∆l, l’ensemble est bien équivalent à un ressort unique de raideur k.
Dans le premier cas, l’équilibre du système impose l’égalité des tensions des deux res-
sorts, tandis que le second dispositif impose l’égalité des longueurs (et non des allon-
gements…).

■■ 3. Solution
;;
;;
;;

1. Soumettons le système à une force d’intensité F ( F = Fu z


et F  0 ) et étudions le système dans sa position d’équilibre. 

Le point A, sans masse, est soumis à la force F et à la tension


B
du ressort T 2 = – k 2 ( l 2 – l 02 )u z . 
T2
A

F z

234 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 235 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 501
L’équilibre impose :
F + T 2 = 0 ⇒ F – k 2 ( l 2 – l 02 ) = 0 (1)
De même, le point B est soumis, de la part du ressort , à la force – T 2 et de la part du
ressort , à la force T 1 = – k 1 ( l 1 – l o1 )u z . On a donc :
– k 1 ( l 1 – l 01 ) + k 2 ( l 2 – l 02 ) = 0. (2)
Il en résulte un allongement total du dispositif ∆l tel que :
∆l = ( l 2 – l 02 ) + ( l 1 – l 01 ).
k
Soit d’après (2) : ∆l = ( l 2 – l 02 ) 1 + ----2
k1
k1 + k2
et avec (1) : ∆l = ---------------- F.
k1 k2
k1 k2
L’ensemble est donc bien équivalent à un ressort unique de raideur K = --------------- -
k1 + k2
( F = K∆l ), et bien entendu de longueur à vide l 0 = l 01 + l 02 .
Les deux systèmes contiennent également la même énergie. On a ainsi pour le système
des deux ressorts :
1 1
E P = --k 1 ( l 1 – l 01 ) 2 + --k 2 ( l 2 – l 02 ) 2
2 2
1 1
soit E p = -------- [ k 1 ( l 1 – l 01 ) ] 2 + -------- [ k 2 ( l 2 – l 02 ) ] 2
2k 1 2k 2
F2 1 1
d’où avec (1) et (2) ⇒ E p = ----- ⋅  ---- + ---- (3)
2  k 1 k 2
Et pour le système équivalent :
1 1 F2
E p = --K ( ∆l ) 2 = ------- [ K ( ∆l ) ] 2 = ------- . (4)
2 2K 2K
1 k1 + k2 1 1
- = ---- + ---- .
Les expressions (3) et (4) sont identiques puisque --- = ---------------
K k1 k2 k2 k1
;;;
;;;
2. Le système de guidage impose la même longueur
;

l aux deux ressorts. On a donc T 2 = – k 2 ( l – l 02 )u z


;

l
et T 1 = – k 1 ( l – l 01 )u z . l
Dans le cas général, ces tensions ne sont pas égales.
Leur moment en B n’est donc pas nul, et le système de T2
guidage doit compenser ce moment. On peut alors T1
supposer que cela s’effectue par l’intermédiaire d’un B
couple qui n’affecte pas le bilan des forces s’exerçant uz
A1 A2
sur la barre. L’équilibre de cette dernière s’écrit ainsi :
F – k 2 ( l – l 02 ) – k 1 ( l – l 01 ) = 0 (5)
F
k 2 l 02 + k 1 l 01
Pour F = 0, on obtient : l = l 0 = ---------------------------
-
k1 + k2

Chapitre 5 – Mécanique 2 235


KF.book Page 236 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 501

Et pour F ≠ 0, il vient : F = ( k 1 + k 2 ) [ l – l 0 ] = ( k 1 + k 2 )∆l où ∆l représente l’allon-


gement du système.
L’ensemble est équivalent à un ressort unique de longueur au repos l0 et de raideur
K = k1 + k2 .
D’un point de vue énergétique, il faut prendre une origine associée à la configuration
d’équilibre pour F = 0. Ainsi pour une force F ≠ 0 et donc une longueur d’équilibre l,
il apparaît une énergie élastique supplémentaire :
E p′ = E p ( l ) – E p ( l 0 )
1 1 1 1
soit E p′ = --k 1 ( l – l 01 ) 2 + --k 2 ( l – l 02 ) 2 – --k 1 ( l 0 – l 01 ) 2 – --k 2 ( l 0 – l 02 ) 2 (6)
2 2 2 2
1
quantité qu’il nous faut comparer à E p″ = --K ⋅ ( l – l 0 ) 2 .
2
Calculons donc E p″ – E p′ :
1 1 1
E p″ – E p′ = -- ( k 1 + k 2 ) ( l – l 0 ) 2 – --k 1 ( l – l 01 ) 2 – --k 2 ( l – l 02 ) 2
2 2 2
1 1
+ --k 1 ( l 0 – l 01 ) 2 + --k 2 ( l 0 – l 02 ) 2
2 2
1 1 
E p″ – E p′ =  --k 1 [ ( l – l 0 ) 2 + ( l 0 – l 01 ) 2 ] – --k 1 ( l – l 01 ) 2 
 2 2 
1 1 
+  --k 2 [ ( l – l 0 ) 2 + ( l 0 – l 02 ) 2 ] – --k 2 ( l – l 02 ) 2 
 2 2 
or ( l – l 0 ) + ( l 0 – l 01 ) = ( l – l 0 + l 0 – l 01 ) – 2 ( l – l 0 ) ( l 0 – l 01 )
2 2 2

= ( l – l 01 ) 2 – 2 ( l – l 0 ) ( l 0 – l 01 ).
Soit après des simplifications évidentes :
E p″ – E p′ = – k 1 ( l – l 0 ) ( l 0 – l 01 ) – k 2 ( l – l 0 ) ( l 0 – l 02 )
E p″ – E p′ = – ( l – l 0 ) [ k 1 ( l 0 – l 01 ) + k 2 ( l 0 – l 02 ) ] = 0 d’après (5) ( l = l 0 pour F = 0 ).










0
Il y a bien identité entre l’énergie E p″ associée au ressort équivalent de raideur K de lon-
gueur à vide l0 et le supplément d’énergie élastique pour le système réel (entre les états
F = 0 et F ≠ 0 ).
3. • Considérons d’abord les raideurs. Dans le premier cas, les deux ressorts sont en série
1 1 1
et on a --- = ---- + ---- . Dans le second cas, ils sont montés en parallèle et K = k 1 + k 2 .
K k1 k2
• L’association en série met en évidence le lien entre raideur K et longueur à vide l0 d’un
ressort. Ainsi si l’on divise un tel ressort en N parties égales, chaque partie aura :
l0 l0
– une longueur à vide ----  l 0 = N ---- ;
N N

– une raideur NK  --- = N -------- .


1 1
K NK

236 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 237 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 502
Un type de ressort donné suit la loi :

longueur à vide × raideur = constante


la constante étant caractéristique du matériau (propriétés de déformation élastique) et
de la géométrie (diamètre des « spires » et rayon du « fil » constituant le ressort à bou-
din…).
L’expérience montre bien que, soumis à une force donnée, un ressort d’un modèle
donné s’allonge d’autant moins qu’il est au départ plus court…
Remarquons que – dans le deuxième cas – si les ressorts ne sont pas identiques, l’équi-
libre au repos impose T 2 = – T 1 (F = 0).
La barre est soumise à un couple, qui est compensé par le dispositif de guidage ; ce cou-
ple existe de manière générale. Il n’est nul que dans le cas particulier où :
F
T 1 = T 2 = ---
2
F
soit : k 1 ( l – l 01 ) = k 2 ( l – l 02 ) = ---
2
F F
c’est-à-dire : l = l 01 + -------- = l 02 + --------
2k 1 2k 2

F  -------- – -------- = l 02 – l 01
1 1
ce qui impose :
 2k 1 2k 2
l 02 – l 01
soit, si k 2 ≠ k 1 : F = 2k 1 k 2 ⋅ ----------------- .
k2 – k1
Dans le cas où k 2 = k 1 , cette absence de couple n’est possible que si l 02 = l 01 , mais
est alors réalisée quel que soit F (cas de deux ressorts identiques).

502 Décollement d’une masse


1. Un point matériel A, de masse m, est posé sur A
un plateau horizontal P, de masse M, soutenu par m
des ressorts équivalents à un ressort unique de P
raideur k : ce plateau ne peut se déplacer que ver-
ticalement. On appuie sur le plateau, qui se g
déplace d’une longueur l, comptée à partir de sa k
position d’équilibre initiale, et on le lâche sans
vitesse initiale.
Déterminer la condition que doit vérifier le déplacement l pour que A ne quitte jamais
le plateau.

Chapitre 5 – Mécanique 2 237


KF.book Page 238 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 502

2. Un chariot de masse M peut glisser sans frot- A

;;;
;
m
tement sur l’axe Oz. Il supporte un point maté- k
riel A de masse m. Il y a frottement entre m et M.
On admet la condition de non glissement de A O z
sur M :
F f  fmg ( f coefficient de frottement)

où F f = F f u z représente la force de contact tangentielle exercée par M sur A. Quelle


est l’amplitude maximale a max des oscillations du chariot compatible avec l’équilibre
sur celui-ci de la masse m ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi fondamentale de la dynamique – théorème de la quantité de mouvement.
• Oscillateurs harmoniques.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Tout mouvement – autre que rectiligne uniforme – nécessite une accélération (c’est
la réciproque du principe d’inertie…) à laquelle correspond nécessairement la résul-
tante de forces subies par le mobile. Dans le cas présent, la masse m est soumise à son
poids (vertical vers le bas) et à la réaction du plateau (vers le haut) : l’accélération que
peut subir le point A – en orientant selon la verticale descendante – est donc limitée
par la valeur de g.
Il faut donc calculer l’accélération liée au mouvement d’oscillation du système, et cher-
cher à quelle condition elle restera effectivement inférieure à g.

■■ 3. Solution

1. Le point matériel A est soumis à son poids P = mg et à la réaction R du plateau.


Posons R = – Ru z .
R
Le contact subsistera si R demeure positif.
Le point matériel quittera le plateau dès que R = 0.
A g
On est donc amené à calculer R. Pour cela, appliquons
la loi fondamentale de la dynamique à A en supposant P uz
qu’il reste solidaire du plateau :
mż˙ = mg – R ⇒ R = m ( g – ż˙ ).
mg z
R positif implique donc une accélération ż˙ inférieure
à g. Le calcul de cette accélération s’effectue à partir de la loi fondamentale de la dyna-

238 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 239 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 502
mique appliquée au système matériel {masse A + plateau} assimilé à un point maté-
riel, c’est-à-dire en notant F = F u z la force exercée ici par le ressort :
( m + M )ż˙ = ( m + M )g + F.
F m
D’où : g – ż˙ = – ---------------- et R = ---------------- ◊ ( – F ).
m+M m+M
Ainsi, il y a contact tant que F  0. Pour déterminer F, prenons l’origine des z pour
un ressort ni tendu, ni comprimé ; dès lors :
mk
F = – kz et R = ---------------- z
m+M
La masse A ne quittera jamais le plateau si, compte tenu des conditions initiales, la
position z = 0 n’est jamais atteinte.
Le système est un oscillateur harmonique non amorti qui va osciller autour de sa posi-
tion d’équilibre z0 définie selon :
( m + M )g = kz 0 .
Or à t = 0, on a z = z 0 + l et ż = 0 ; les oscillations vont donc s’effectuer entre les
limites z 0 – l et z 0 + l.
A restera solidaire du plateau si la valeur minimale z 0 – l de z reste positive, soit pour :
( m + M )g
z 0 – l > 0 ⇒ l  ------------------------
k
Dans le cas contraire, A quitte le plateau pour z = 0.
2. La condition de non glissement de la masse A
;;;
m par rapport au chariot est :
F f  fmg.
;
La loi fondamentale de la dynamique appliquée O z
au point matériel A donne :
mż˙ = F f (avec F f = F f u z ).
De la même façon qu’au 1., le théorème de la quantité de mouvement pour le système
masse A-chariot s’écrit :
( m + M )ż˙ = – kz (pas de frottements sol/chariot, et la force exercée par le ressort
est F′ = – kzu z , l’origine des z étant choisi pour un ressort ni tendu ni comprimé).
Le non glissement de A par rapport au chariot est assuré tant que :
m f ( M + m )g
---------------- kz  fmg ⇒ z  -------------------------- .
m+M k
Enfin si l’on note a0 l’amplitude des oscillations (A et chariot solidaires), l’inégalité
précédente se traduit selon :
f ( M + m )g f ( M + m )g
a 0  -------------------------- ⇒ a max = --------------------------
k k

Chapitre 5 – Mécanique 2 239


KF.book Page 240 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 503

503 Oscillateur harmonique amorti :


temps de réponse – Sélectivité

;;
k, l 0 m

Une masse m peut glisser sans frottements sur l’axe x′Ox d’un plan horizontal. Elle
est reliée à un ressort de raideur k et de longueur à vide l0. On repère son mouvement
x ( t ) par rapport à sa position ressort ni tendu ni comprimé. Elle est de plus soumise
à une force de frottement fluide f = – 2λmẋ u x  ẋ = ----- .
dx
 dt
2 k ω 0
On posera ω 0 = ---- et Q = ------ .
m 2λ
1. À l’instant initial t = 0, la masse m est en x = 0 avec une vitesse nulle. On la
soumet alors à la force constante F 0 = F 0 u x . Déterminer la loi du mouvement x ( t )
dans le cas où le facteur Q est suffisamment grand devant 1. Représenter le graphe
de x ( t ). Commenter.
F0
On notera X 0 = ---- .
k

2. Soumise à F 0 , la masse m est maintenant immobile en x = X 0 .


On supprime la force F 0 à un instant pris pour origine des temps ( t = 0 ). Donner la
nouvelle expression de x ( t ) dans le cas où Q  1.
Dans les mêmes conditions, montrer que l’énergie mécanique E m ( t ) du système vérifie
E m ( t ) = E m ( 0 )e –t ⁄ τ : on exprimera τ en fonction de ω0 et Q. En déduire que l’on a :
Em ( t ) 2π
Q = 2π ------------------------------------------- où T 0 = ------ . Conclure.
Em ( t ) – Em ( t + T0 ) ω0

3. Le système est désormais soumis à une force sinusoïdale F 0 = F 0 cos ωt ⋅ u x . Étu-


dier la réponse de l’oscillateur en régime forcé. Dans le cas où Q  1, déterminer la
bande passante ∆ω en fonction de ω0 et Q.
4. Commenter les résultats obtenus au 2. et au 3.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Oscillateur harmonique amorti forcé.
• Énergie mécanique.

240 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 241 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 503
Outils mathématiques
• Équation différentielle linéaire du second ordre avec second membre.
• Utilisation de la notation complexe.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. On désire faire passer le système de l’état ( x, x˙) = ( 0, 0 ) à l’état ( x, x˙) = ( X 0, 0 ).
Cette évolution s’effectue via un régime transitoire quasi sinusoïdal, à l’échelle de quel-
ques T0, dès que l’amortissement est faible, ce qui est le cas pour Q  1 : le régime
est alors pseudo-périodique…
2. On peut faire la même remarque qu’au 1. le système évoluant cette fois-ci dans l’autre
sens (les conditions initiales seront différentes). On peut s’attendre à ce que le temps τ soit
d’autant plus grand que Q est grand (faible amortissement) et ω0 faible (T0 grand)…
3. Il s’agit de l’étude classique du régime sinusoïdal forcé. La bande passante doit être
d’autant plus étroite que Q est grand (meilleure sélectivité) et que ω0 et faible.
Il apparaît que τ varie en sens inverse de ∆ω …

■■ 3. Solution
1. Appliquons au point matériel m la loi fondamentale de la dynamique, en projection
sur l’axe x′Ox :
mẋ˙ = – kx – 2λmẋ + F 0 .
2 ω
Soit avec k = mω 0 et 2λ = -----0- :
Q
ω0 2 F F0 2 2 F0
(1) ẋ˙ + ------ ẋ + ω 0 x = ----0- = ----- ω 0 = X 0 ω 0 , en posant X 0 = ----- .
Q m k k
En fait, X0 correspond à l’abscisse de la nouvelle position d’équilibre due à la force exté-
rieure F0 appliquée au système.
Posons alors x ( t ) = X 0 + u ( t ). Dès lors :
ω0 2
u̇˙ + ------ u̇ + ω 0 u = 0 (2)
Q
Cherchons des solutions sous la forme e pt ; p doit vérifier l’équation caractéristique :
ω0 2
p 2 + ------ p + ω 0 = 0 (3)
Q

Son discriminant est ∆ = ω 0  -----2- – 4 . Il est négatif pour Q  -- , et donc a fortiori


2 1 1
Q  2
pour Q 1. Dans ces conditions, les solutions de (3) sont données par :
ω 1 ω 1
p 1 = – ------0- + iω 0 1 – ---------2- et p 2 = – ------0- – iω 0 1 – ---------2-
2Q 4Q 2Q 4Q

Chapitre 5 – Mécanique 2 241


KF.book Page 242 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 503

1
Posons ω = ω 0 1 – ---------2- ⇒ ω # ω 0 pour Q  1 il vient :
4Q
ω0
– -------t
u(t) = e 2Q ( A cos ωt + B sin ωt )
ω0
– -------t
et x ( t ) = X0 + e 2Q ( A cos ωt + B sin ωt ).
Traduisons les conditions initiales x ( 0 ) = 0 et ẋ ( 0 ) = 0 :
x ( 0 ) = 0 ⇒ X0 + A = 0 ⇒ A = –X0
ω0 ω0 1
ẋ ( 0 ) = 0 ⇒ A  – ------- + Bω = 0 ⇒ B = – ------- -------X 0 .
 2Q ω 2Q
ω0
 cos ωt 1 ω0
+ ------- ------ sin ωt .
– -------t
Finalement x ( t ) = X0 1 – e 2Q
 2Q ω 
Et pour Q  1, soit ω ≈ ω 0 , et en négligeant le terme en sinus, terme d’amplitude pro-
1
portionnelle à ------- très faible devant l’unité :
2Q
ω0
– -------t
x ( t ) ≈ X0 1 – e 2Q cos ω
0t

D’où les graphes t → x ( t ) :


x
------
X0
2
ω0
– -------t
1+e 2Q

ω0
– -------t
1–e 2Q
t
-----
T0
≈ T0
Commentaires

• Le système a « atteint » son régime établi (encore appelé régime permanent ou régime forcé, et
F
correspondant ici à x = X 0 = ----0- ) dès que le temps t écoulé est suffisamment grand devant un
k ω0
temps caractéristique que l’on peut évaluer à τ′ = ------- (cf. exp  – -------t = exp  – ---- ).
2Q t
ω0  2Q   τ′
C’est le temps nécessaire pour que le système puisse « oublier » ces conditions initiales.
• Pour t  τ′ , on a affaire à un régime transitoire qui présente ici les caractéristiques d’un
régime pseudo-périodique (pseudo-période ∼ T 0 pour Q  1 ).

2. En régime établi, et sous l’action de la force extérieure F0, on a une élongation du res-
sort x = X 0 . Supprimant F0, le système va tendre vers sa nouvelle position d’équilibre
x = 0 en effectuant des oscillations pseudo-sinusoïdales autour de cette position.

242 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 243 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 503
ω0 2
D’après le 1. x ( t ), solution de l’équation ẋ˙ + ------ ẋ + ω 0 x = 0, est donnée par :
Q
ω0
x(t) = e
– -------t
2Q ( A cos ωt + B sin ωt ) ;  Q  1-- .
 2
ω0
Avec ici x ( 0 ) = X 0 et ẋ ( 0 ) = 0 soit : X 0 = A et – -------A + Bω = 0.
2Q
Et avec les mêmes approximations qu’au 1. nous obtenons pour Q  1 :
ω0
– -------t
x ( t ) = X0 e 2Q cos ω
0t

• L’énergie cinétique de la masse m a pour valeur, à chaque instant :


ω
1 1
0
2 – ------- t ω 2
E c = --mẋ 2 # -- m X 0 e Q – ------0- cos ω 0 t – ω 0 sin ω 0 t .
2 2 2Q
Et, en tenant compte de ce que Q  1 :
ω0
1 2 2 – ------- t
E c # -- m ω 0 X 0 e Q sin 2 ω 0 t .
2
De même, l’énergie potentielle associée au ressort s’écrit :
ω0
1 1 2 – ------- t
E p = --kx 2 ( t ) = # -- k X 0 e Q cos 2 ω 0 t
2 2
ω0
2 1 2 2 – ------- t
ou encore, avec k = E p # -- m ω 0 X 0 e Q cos 2 ω 0 t .
mω 0 :
2
L’énergie mécanique totale du système E m = E c + E p vaut donc :
ω0
1 2 2 – ------- t
E m ( t ) = --mω 0 X 0 e Q .
2
t
– --
À cette approximation, nous avons : E m ( t ) = E m ( 0 )e τ

Q
en notant τ = ------ temps caractéristique de décroissance de l’énergie emmagasinée
ω0
dans le système. Plus le facteur de qualité Q est grand, plus ce temps τ possède une
valeur élevée (à ω0 fixé) et corrélativement moins les pertes d’énergie, « rapportées » à
un intervalle de temps T0 , sont importantes.
ω
Em ( t ) – Em ( t + T0 ) 0
– ------- T 0 2π
Ainsi on a : - = 1 – e Q # ------
---------------------------------------------
Em ( t ) Q

Em ( t )
soit encore : Q = 2π ----------------------------------------------
Em ( t ) – Em ( t + T0 )

Chapitre 5 – Mécanique 2 243


KF.book Page 244 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 503

énergie emmagasinée à l’instant t


d’où : Q = 2π -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
énergie perdue pendant T 0 au voisinage de l’instant t
Cette définition est assez générale. Elle peut justifier le nom de facteur de qualité (ou
de mérite) donné à Q. Elle est suffisamment large pour s’appliquer à des systèmes
variant de l’oscillateur harmonique étudié ici à la cavité Laser…
3. L’équation différentielle du mouvement s’écrit maintenant :
ω0 2 F0 2
ẋ˙ + ------ ẋ + ω 0 x = ----- cos ωt = X 0 ω 0 cos ωt (4)
Q m
Le régime forcé correspond ici au régime sinusoïdal établi de la forme :
x ( t ) = A cos ( ωt + ϕ ).
On pose alors x ( t ) = Re [ x ( t ) ] et x ( t ) = Xe jωt où X = Ae jϕ .
Ainsi ẋ ( t ) = – ωA sin ( ωt + ϕ ) = Re [ jωx ]
ẋ˙ ( t ) = – ω 2 A cos ( ωt + ϕ ) = Re [ – ω 2 x ].
L’équation (4) se résout sous la forme :
ω0 2 2
Re – ω 2 x + jω ------ x + ω 0 x = X 0 ω 0 Re [ e jω t ].
Q
2 ω0 2
x est alors solution de l’équation : x ( ω 0 – ω 2 ) + jω ------ = X 0 ω 0 e jω t
Q
X0 ω
soit encore : X = -------------------------------- en notant η = ------ .
η ω
( 1 – η 2 ) + j ---- 0
Q
On obtient donc d’après ce qui précède ( X = Ae jϕ ) :

1 η
 tan ϕ = – ---
X0  - -------------- avec sin ϕ  0
Q 1 – η2
A = --------------------------------------
- et 
η2 
( 1 – η ) + -----2-
2 2
 soit – π  ϕ  0.
Q
• Étude rapide du terme d’amplitude A ( η ) :
F X0 F0
– Pour η  1, on a A ∼ X 0 = ----0- et pour η  1, A ∼ -----2- = ----------2- .
k η mω
Ainsi en très basse fréquence ( ω  ω 0 ), c’est l’élasticité (ici le ressort) qui limite la
réponse du système, alors qu’en très haute fréquence ( ω  ω 0 ), c’est l’inertie (ici la
masse m).
– D’autre part, A ( η ) admet un maximum si l’égalité suivante est réalisée (annulation
de la dérivée par rapport à η 2 de l’expression sous la racine) :
1 1
– 2 ( 1 – η 2 ) + -----2- = 0 ⇒ η 2 = 1 – ---------2-
Q 2Q
1
ce qui exige Q  ------- (condition bien évidemment remplie pour Q  1 ).
2

244 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 245 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 503
Reportant cette valeur de η dans A, il vient :
X0 X0 Q
A max = ---------------------------------------------------- ⇒ A max = ----------------------- .
1
---------4- + -----2-  1 – ---------2-
1 1 1 1 – ---------2-
4Q Q  2Q  4Q

On a bien A max  X 0 , et pour Q  1 : A max ª QX 0 .


Il y a résonance (ici d’amplitude) pour la pulsation ω ≈ ω 0 ( Q  1 ).
À cette pulsation, la réponse du système présente une amplitude à peu près Q fois plus
grande (pour Q  1 ) que celle que l’on obtiendrait en très basse fréquence…
• Pour caractériser l’acuité de la résonance, on définit la bande bassante ∆ω à –3 dB
selon :
ωH ωB A max
∆ω = ω H – ω B où ------- et ------ sont solutions de l’équation A ( η ) = ----------- .
ω0 ω0 2

POINT COURS
A max
A ( η ) = ----------- ⇒ 20 log A ( η ) = 20 log A max – 20 log 2 ,
2
soit [ A ( η ) ] dB = [ A max ] dB – 3 dB ( 10 log 2 ª 3 ).

Les valeurs de η cherchées vérifient donc  Q  ------- :


1
 2
2 2
X0 1 X0 Q 2
- = -- -------------------
----------------------------------
η 2 2 1
( 1 – η 2 ) 2 + -----2- 1 – ---------2-
Q 4Q
η2
soit encore : ( 1 – η 2 ) 2 + -----2- = -----2-  1 – ---------2-
2 1
(5)
Q Q  4Q 
or pour Q  1, les valeurs de η satisfaisant (5) deviennent très proches de 1.
Posons η = 1 + ε ( Q ) avec ε  1, dès lors :
( 1 – η2 )2 = ( 1 – η )2( 1 + η )2 ≈ ε2 ⋅ 4
1 1 1 1
et 4ε 2 # -----2- 2 – η 2 – ---------2- ≈ -----2- (car η ≈ 1 et Q  1 ) d’où ε # ± -------
Q 2Q Q 2Q

soit : ω H # ω 0  1 + ------- ω B # ω 0  1 – ------- .


1 1
et
 2Q  2Q
ω0 ω0
Finalement : ∆ω # ------ et Q  1 ≈ --------
Q ∆ω
A ω
D’où la courbe donnant ------ en fonction de η = ------
X0 ω0

Chapitre 5 – Mécanique 2 245


KF.book Page 246 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 504

A
------
X0

ω
η = ------
1 ω0

4. On a montré que le système proposé pouvait être caractérisé par un temps de


Q
réponse en régime transitoire de l’ordre de τ = ------ et par une bande passante en
ω0
ω
régime sinusoïdal forcé égale à ∆ω = -----0- ( Q  1 pour la réponse en amplitude).
Q
On a donc :
τ ⋅ ∆ω ∼ 1
Plus le temps de réponse est élevé, plus la bande passante est étroite et plus la sélectivité
du système est importante…
On obtient un système analogue en électricité avec un circuit série RLC :
R (« frottements » : dissipation d’énergie) L (« inertie ») et C (« élasticité »). L’étude en
x ( t ) correspondrait à celle de la tension u c ( t ) aux bornes de la capacité. Les « forces »
F ( t ) seraient fournies par un générateur…

504 Vibrographe
O′ A
Un vibrographe est constitué d’une masse m suspen-
due à un ressort de raideur k et de longueur à vide l 0.
L’extrémité O ′ de cet oscillateur est solidaire d’un bâti x(t)
subissant, par rapport à un référentiel galiléen 0 , un
mouvement vertical représenté par la fonction y ( t ).
La masse m subit de plus une force de frottement y M
fluide f = – λ x˙ u x  ẋ = ----- . En l’absence de mou-
dx
 dt
vement du bâti ( y = 0 ), la position d’équilibre de M B
y(t)
est repérée par x = x 0 . O

246 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 247 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 504
On suppose que le bâti subit dans 0 des oscillations sinusoïdales de pulsation ω :
y ( t ) = Y m cos ω t.

1. Déterminer, en régime établi, l’amplitude Xm des oscillations de la masse m par


rapport au bâti ainsi que le déphasage ϕ de ces mêmes oscillations par rapport à cel-
les du bâti.
k ω mω 0
On posera ω 0 = ---- ; η = ------ et Q = ----------- .
m ω0 λ
Xm ω
Tracer les courbes donnant ------ et ϕ en fonction de la variable réduite ------ . Commenter.
Ym ω0
2. Comment choisir la valeur de Q pour que Xm se confonde avec Ym, à 2 % près, sur un
domaine continu en fréquence aussi grand que possible, la valeur de ω0 étant fixée ?
On donne :
2x 2
--------------------- = 1,02 pour x = 0,789 ;
4x 2 – 1
1
f ( Q, x ) = -------------------------------------------- ⇒ f ( 0,789 ; 1,44 ) = 0,98.
2
 ----
1
- – 1 + ----------
1
 x2  Q2x2

■■ Solution
1. Plaçons-nous dans le référentiel ′ lié au bâti et posons X = x – x 0 ce qui élimine
les forces définissant l’équilibre en l’absence de mouvement du bâti. Par rapport à cet
état, la masse M est soumise aux forces supplémentaires :

• f 1 = – k Xu x (allongement supplémentaire X par rapport à la situation de


référence).

• f 2 = – λ Ẋu x (la force de frottement ne dépend que de la vitesse de la masse par rap-
port au bâti).

• f e = – m ( – ẏ˙u x ) (force d’inertie d’entraînement résultant du mouvement de trans-


lation du bâti par rapport au référentiel galiléen).
D’où en appliquant, dans , la loi fondamentale de la dynamique.
mẊ˙ = – kX – λẊ + mẏ˙, soit encore :
λ ω0  Q = mω
----------0- .
2 2
Ẋ˙ + ----Ẋ + ω 0 X = ẏ˙ ⇒ Ẋ˙ + ------ Ẋ + ω 0 X = ẏ˙
m Q  λ 
Pour un mouvement sinusoïdal du bâti y = Y m cos ωt, le mouvement relatif de la
masse M est solution de l’équation :
ω0 2
Ẋ˙  ------ Ẋ  ω 0 X  ω 2 Y m cos ωt (1)
Q

Chapitre 5 – Mécanique 2 247


KF.book Page 248 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 504

ω0
Au-delà d’une durée de quelques τ où τ ∼ ------ (cf. Ex n° 503), la réponse du système en
Q
X ( t ) devient sinusoïdale (le système atteint son régime permanent encore appelé régime
forcé et oublie ses conditions initiales…). Les oscillations sont déphasées par rapport aux
oscillations du bâti (cf. termes de frottement). On a donc, dans ces conditions :
X ( t ) = X m cos ( ωt + ϕ ).
Passons en notation complexe : X ( t ) = Re [ ( X m e jϕ )e jω t ] = Re ( χe jω t ).
2 ω0
Dès lors, il vient : χ ( ω 0 – ω 2 ) + jω ------ = – ( ω ) 2 Y m .
Q
ω2
– -----2-
ω0
D’où : χ = X m e jϕ = ---------------------------------------Y .
 1 – ----- ω  j ω m
2
-2 + ---- ------
 ω  Q ω0
0

ω
Soit une amplitude Xm telle que (avec η = ------ ) :
ω0

η2
X m = ---------------------------------------------Y m
1
( 1 – η 2 ) 2 + -----2-η 2
Q
η
et tan ϕ =  – ---- --------------2 avec sin ϕ  0, soit
1
0  ϕ  π.
 Q 1 – η

Xm
■ Traçons les courbes η → ------- = F ( η ) et η → ϕ ( η ) .
Ym
• comportements asymptotiques :
– En très haute fréquence, les termes inertiels sont les plus importants de sorte que
mẊ˙ ≈ – mω 2 Y m cos ωt, d’où X ≈ Y m cos ωt, soit :
ω  ω 0 ⇒ X m ∼ Y m et ϕ ∼ 0.
– En très basse fréquence, le terme élastique est prépondérant dans le membre de gau-
che de l’équation (1). On a donc :
2 ω2
ω 0 X ≈ – ω 2 Y m cos ωt d’où X # – -----2- Y m cos ωt
ω0

ω2
soit ω  ω 0 ⇒ X m ≈ -----2- Y m et ϕ → π .
ω0
π
• Pour η = 1, soit ω = ω 0 , il vient ϕ = --- ( tan ϕ → + ∞ et ϕ ∈ ( 0, π ) ) et
2
Xm
------- = F ( 1 ) = Q.
Ym

248 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 249 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 504
2
• Enfin, F ( η ) présente un maximum lorsque  -----2 – 1 + -------------
1 1
passe par un mini-
η  Q η22

1
mum, c’est-à-dire (dériver par exemple par rapport à -----2 ) pour :
η
1 1
-----2 = 1 – ---------2- ,
η 2Q
1
ce qui ne peut se produire que pour Q  ------- .
2
1
ωm 1 – --
Alors ------- =  1 – ---------2- 2
ω0  2Q 
et ω m ∼ ω 0 (dès que Q  1 ).
D’où les différentes courbes tracées pour quelques valeurs du facteur de qualité Q.

Xm
-------
Ym
4
Q = 4,5
3
Q = 2
2
Q = 1
1
Q = 0,2
ω
-----
ω 0-
O 1 2
ϕ
Q = 10
π
Q = 2

Q = 1

π Q = 0,2
---
2

ω
------
O 1 ω0

Chapitre 5 – Mécanique 2 249


KF.book Page 250 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505

2. On désire que l’amplitude Xm des oscillations de la masse M s’identifie – à 2 %


près – à celle Ym des oscillations du bâti. On cherche donc à obtenir :
( 1 – 0,02 )Y m  X m  Y m ( 1,02 ) sur une bande continue de fréquence aussi large que
possible.
Xm X Q = 0,85
Soit 0,98  -------  1,02. ------m-
Ym Ym
On obtiendra ce résultat en choisissant la 1,02
1 Q = 0,789
valeur de Q supérieure à ------- , telle que le maxi- 1
2
0,98
 Q  1
mum  ----------------------- soit juste égal à 1,02, ce que Q = -------
 1  2
 1 – ---------2- ω
 4Q  ------
ω0
montrent les courbes présentées ci-contre.
On a donc :
Q 2Q 2
----------------------- = 1,02 = ----------------------- .
1 4Q 2 – 1
1 – ---------2-
4Q
On a donc (cf. énoncé) : Q  0,789.
La plage de pulsations sur laquelle on pourra confondre Xm et Ym (à 2 % près) s’étend
théoriquement d’une valeur minimale ω m′ à l’infini, avec ω m′ solution de :
1
---------------------------------------------- = 0,98 η = ω m′ 
--------
-
2  ω0 
 -----
1
– 1  + ------------ 1
-
 η2  Q η22

ce qui donne (cf. énoncé) : η = 1,44, soit :  m ¢  1,44 0 .


Une valeur supérieure de Q (cf. graphe précédent avec Q = 0,85 ) donnerait une plage
en fréquence plus étroite et un phénomène de résonance plus aigu ce qui pourrait avoir
pour effet « d’amplifier » des fréquences non désirées…

505 Pendule « amorti »


Un pendule simple (masse ponctuelle m au bout Oz y
d’une tige sans masse de longueur l ) peut tourner
e g
librement autour de l’axe horizontal Oz. Il pré-
sente un mouvement d’oscillations dans le plan θ
vertical Oxy.
m
x

250 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 251 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505
g
1. Donner l’équation du mouvement en θ ( t ). On posera ω = --- . On se limite, par
l
la suite, à l’étude des petits mouvements par rapport à la position d’équilibre
stable q = 0.
Définir l’énergie mécanique E du système (on prendra E = 0 pour θ̇ = 0 et θ = 0 ).
2. On désire tenir compte des phénomènes dissipatifs. À cet effet, on suppose que
la masse m est soumise à une force de « frottement fluide » dont le moment en O est
donné par l’expression :

M f ( O ) = Γu z , avec Γ = – ml 2 γ ------ (γ constante fixée).
dt
dE
a. Exprimer le taux de variation ------ de l’énergie mécanique E du système.
dt
b. Dans le cas des amortissements faibles, on pose en première approximation :
θ ( t ) = α ( t ) cos ( ωt + ϕ )
où α ( t ) est une fonction très lentement variable à l’échelle de la « pseudo-période »

T = ------ .
ω
On définit la « valeur moyenne » sur une durée T d’une fonction f ( t ) selon :
1 t0 + T
< f ( t ) > = ----∫
T t0
f ( t )dt.

Donner la valeur moyenne – sur une pseudo-période T – de la relation établie au 2.a.


En déduire qu’à l’approximation considérée, on a : α ( t ) # θ 0 exp ( – γt )
on prendra θ ( 0 ) = θ 0 et θ̇ ( 0 ) = 0.
Justifier les approximations envisagées et donner l’expression de l’énergie mécanique
E ( t ).
c. On définit un espace de phases ( θ′, θ̇′ ) en termes de variables réduites :
θ(t)
t ′ = ωt ; θ′ ( t ′ ) =  ---------- et θ̇′ ( t ′ ) = -------- .
dθ′
 θ0  dt′
Représenter les différentes trajectoires possibles selon les valeurs du paramètre γ,
tout en restant dans le cadre des petits mouvements.
3. Pour décrire un oscillateur entretenu, on modifie le modèle en supposant maintenant
que le paramètre γ est une fonction de θ. On écrira :
γ ( θ ) = γ 0 [ 1 – β 2 θ 2 ].
L’équation du mouvement devient :
θ̇˙ + γ ( θ )θ̇ + ω 2 θ = 0.
On définit les variables réduites t′ = ωt, y ( t′ ) = θ ( t ).
γ 1
On pose ε = ----0- et θ 1 = --- .
ω β
1 dy
On appelle « énergie » la quantité E′ = --- ( ẏ 2 + y 2 ) où ẏ représente la dérivée -------- .
2 dt′

Chapitre 5 – Mécanique 2 251


KF.book Page 252 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505

dE′
a. Exprimer la quantité -------- en fonction de ε, β, y et ẏ . Commenter le résultat
dt′
obtenu pour ε  0, inégalité que l’on supposera vérifiée par la suite.
b. L’expérience montre que le système tend, dans l’espace des phases, vers une tra-
jectoire fermée appelée cycle limite. Commenter.
On se place, pour cette question, dans le cas où le paramètre ε est suffisamment
petit. Il est alors possible d’adopter pour le cycle la solution approchée
y ( t′ ) = α cos ( t′ + ϕ ).
En déduire, dans ces conditions, l’expression de α en fonction de θ 1 , et dessiner
y ( t′ ) du du
l’allure des trajectoires de phase dans l’espace u ( t ′ ) = ------------ , ------- avec ------- ( 0 ) = 0.
2θ 1 dt′ dt′
c. Que se passe-t-il pour ε ne vérifiant pas la condition du b. ?

■■ Solution
1. Appliquons le théorème du moment cinétique au point fixe O O
du référentiel galiléen d’étude, le mouvement de la masse m y
s’effectuant dans le plan vertical Oxy (sa trajectoire s’inscrit sur T
le cercle de centre O et de rayon l ). θ

dσ ( O )
On a ----------------- =
( O ) = OM ∧ T + OM ∧ mg = – mg l sin θu z .
dt x
2 2
mg
Or σ ( O ) = m l θ̇u z ⇒ ml θ̇˙ = – mg l sin θ.

Et θ̇˙ + ω 2 sin θ = 0
(1)
g
On a posé ω = ---- pulsation propre de l’oscillateur.
l
Dans le cas de petits mouvements, on peut linéariser l’équation (1) en confondant
sin θ avec θ. Nous obtenons :
θ̇˙  ω 2 θ  0 (2)
L’énergie mécanique du système se définit ici par la somme de l’énergie cinétique Ec de
la masse m  E c = --mv 2 = --ml θ̇  et de son énergie potentielle de pesanteur Ep .
1 1 2 2
 2 2 
Or E p = – mgx + constante = – mgl cos θ + constante.
Soit avec E p ( θ = 0 ) = 0 (origine de l’énergie potentielle au point le plus bas de la tra-
jectoire de la particule) :
E p = mgl ( 1 – cos θ ).
1 2 2
D’où une énergie mécanique E  --ml θ̇  mgl ( 1  cos θ ). Lorsque θ reste suffi-
2
1
samment faible (petits mouvements), on peut substituer --θ 2 à 1 – cos θ, ce qui donne :
2
1 2 2 θ2 2 1 1
E = --ml θ̇ + mgl ----- ⇒ E = ml --θ̇ 2 + --ω 2 θ 2 (3)
2 2 2 2

252 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 253 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505
Remarquons qu’en dérivant (3), nous obtenons l’équation (2).
2. a. Appliquons ici le théorème de la puissance cinétique, l’énergie mécanique ayant
été définie à la question précédente. Il vient :
dE 2 2
------ =  Γ =
f ( O ) ⋅ θ̇u z = – ml γ θ̇ .
dt
dE 2 2
On a donc : ------ = – ml γ θ̇ (4)
dt
2. b. On suppose maintenant que l’évolution du système est, à chaque instant, très
proche du régime d’oscillations sinusoïdales de l’oscillateur non amorti. Cela implique
bien évidemment que le coefficient γ reste suffisamment faible. Dès lors, on envisage
une solution approchée :
θ ( t ) = α ( t ) cos ( ωt + ϕ ) (signal quasi-sinusoïdal).
À cette approximation, ω reste la pulsation de l’oscillateur non amorti et α ( t ) doit

varier avec une échelle de temps τ très grande devant T = ------ . On considérera donc
ω
que α ( t ) est « constant » sur « une pseudo-période ».
Intégrons alors l’équation (4) sur un intervalle de temps ∆t = T :
1 t0 + T  dE 2 1 0
t +T
∫ ∫
2
--- ------ dt = – ml γ --- θ̇ ( t )dt (5)
T t0  dt  T t0
À l’échelle de T, les variations de θ ( t ) sont essentiellement imposées par le terme sinu-
soïdal cos ( ωt + ϕ ) de telle sorte que :
θ̇ ( t ) # – α ( t )ω sin ( ωt + ϕ ) avec α ( t ) ≈ cste = α ( t 0 )
1 t0 + T  1 t0 + T 2 
∫t ∫
2
et --- θ̇ ( t )dt # α 2 ( t 0 )ω 2  --- sin ( ωt + ϕ )dt 
T 0  T t0 
l’accolade correspond à la valeur moyenne de sin2 ( ωt + ϕ ) , elle ne dépend pas de t0 ,
t +T
1 2 1 0 1 2
et elle vaut -- . On a donc : – ml γ ---
2 ∫ T t0
θ̇ 2 ( t )dt = – --ml γ α 2 ( t 0 )ω 2
2
quant à la première intégrale elle s’exprime sous la forme :
1 t0 + T dE E ( t0 + T ) – E ( t0 )
---
T t0 ∫ -.
------ dt = ----------------------------------------
dt T
1 2
Or E ( t ) = --ml ( θ̇ 2 + θ 2 ω 2 ), et à la même approximation :
2
1 2 1 2
E ( t ) # --ml [ α 2 ω 2 sin2 ( ωt + ϕ ) + α 2 ω 2 cos2 ( ωt + ϕ ) ] = --ml α 2 ω 2 .
2 2
1 t0 + T dE 1 2 2 α 2 ( t0 + T ) – α 2 ( t0 )
D’où ---
T t0 ∫ ------ dt # --ml ω ---------------------------------------------- .
dt 2 T
La fonction α ( t ) variant très peu sur l’intervalle ∆t = T on peut confondre la quan-
tité entre crochets avec la dérivée par rapport au temps t0 de la grandeur α 2 ( t 0 ) ; dès
lors l’équation (5) devient :
1 2 2 d( α2 ) 1 2
--ml ω -------------- = – --ml γ α 2 ( t 0 )ω 2 .
2 dt 0 2

Chapitre 5 – Mécanique 2 253


KF.book Page 254 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505

d( α2 ) d( α2 )
-------------- = – γ α 2 ( t 0 ) ⇒ -------------
Soit après simplifications : - = – γ dt 0 .
dt 0 α2
Une simple intégration donne : α 2 ( t 0 ) = α 2 ( 0 )exp [ – γ t 0 ].
Avec les conditions initiales θ ( 0 ) = θ 0 et θ̇ ( 0 ) = 0 nous avons :
α ( 0 ) cos ϕ = θ 0 et α ( 0 )ω sin ϕ = 0
ce qui permet de prendre ϕ = 0 et α ( 0 ) = θ 0 .

t0
α 2 ( t 0 ) = θ 0 exp [ – γ t 0 ] ⇒ α ( t 0 ) # θ 0 exp  – ---- avec τ = -- .
2 2
Finalement
 τ γ

 ---t
Soit θ ( t ) # θ0 e 2 cos ωt.

Ainsi les approximations envisagées seront d’autant plus acceptables que l’on a τ  T,
γ
soit encore ----  1.
ω
1 2 2 1 2
Enfin E ( t ) # --ml ( θ̇ + ω 2 θ 2 ) # --ml α 2 ( t )ω 2 .
2 2
1 2 2
Soit E ( t ) # E ( 0 )exp ( – γt ) avec E ( 0 ) = --ml ω 2 θ 0 .
2

2. c. D’après les résultats précédents, nous avons :


2 2
E ( t ) = E ( 0 )e –γt ⇒ θ̇ + ω 2 θ 2 = ω 2 θ 0 e –γt (6)
Considérons alors les variables réduites t ′, θ′ définies par :
θ(t) dθ′
t ′ = ωt, θ′ ( t ′ ) = ---------- et θ̇ ′ = -------- .
θ0 dt ′
dθ dθ′ dt ′
D’où θ̇ = ------ = θ 0 -------- ⋅ -------- = θ 0 ωθ̇ ′.
dt dt ′ dt
L’équation (6) devient θ̇ ′
γ
2 2 2 2 – ---- t′
θ 0 ω 2 ( θ̇′ ) + ω 2 θ 0 θ′ 2 = ω 2 θ 0 e ω .
γ 1
Soit θ̇¢ 2  θ¢ 2  exp  ---- t ¢ .
ω
θ′
Dans l’espace des phases (en terme de variables réduites),
le point figuratif suit une trajectoire qui prend la forme :
Fig. 1
– d’un cercle (fig. 1) lorsque γ = 0 : OM = θ̇′ + θ′ = 1
2 2
γ
---- = 0
– d’une spirale (fig. 2) aboutissant au point O pour ω
γ
γ  0 (cas de l’amortissement) : OM = exp – ------- t ′ ;

– d’une spirale (fig. 3) s’écartant du point O si l’on envisageait des valeurs de γ négati-
ves (« amortissement » → amplification du mouvement).

254 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 255 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505
θ̇′ θ̇′
1
2

1
–1 0 θ′ –2 –1 0 1 2 θ′
–1
–2
–1 Fig. 3
Fig. 2
γ γ
---- = +0,1 θ′ ( 0 ) = 1 ---- = – 0,05 θ′ ( 0 ) = 1
ω ω
θ̇′ ( 0 ) = 0 θ̇′ ( 0 ) = 0

Remarques
• Pour γ  0, toutes les trajectoires, dans l’espace de phase, finissent par aboutir au
point ( 0, 0 ) qui constitue un attracteur.
• L’équation du mouvement s’écrit θ̇˙ + γ θ̇ + ω 2 θ = 0. On a donc θ̇˙ ( 0 + ) = – ω 2 θ ( 0 + )
pour θ̇ ( 0 + ) = 0, d’où θ̇˙ ′ ( 0 + ) = – θ ′ ( 0 + ). Il en résulte que θ̇ ′ devient négatif dans un
voisinage de t = 0 + …
1 dy 2
3. a. « L’énergie » est définie par l’expression E′ = --  -------- + y 2 .
2  dt ′ 
dE′ dy d y2
Sa dérivée devient : -------- = -------- ⋅ ---------2- + y .
dt ′ dt ′ dt ′
Or d’après la définition des variables réduites, nous avons :
dy dθ dt 1 dθ d2 y 1 d2θ
-------- = ------ ⋅ -------- = ---- ------ ; de même ---------2- = -----2- --------2 .
dt ′ dt dt ′ ω dt dt ′ ω dt
dE′ dy 1 d2θ
D’où -------- = -------- ⋅ -----2- --------2 + θ .
dt ′ dt ′ ω dt

Soit avec l’équation du mouvement θ̇˙ + ω 2 θ = – γ ( θ )θ̇

dE′ γ ( θ ) dy  dy  dy  2
2 θ 2 )  -------
-------- = – ----------
- -------
- ⋅ ω -------
- = – ε ( 1 – β - .
dt ′ ω 2 dt ′  dt ′   dt ′ 

dy 2
-------- = – ε ( 1 – β 2 y 2 )  --------
dE′
D’où (7)
dt ′  dt ′ 

Commentaires

Cette équation peut se réécrire sous la forme :


dE′ dy ( t ′ )
-------- = – εẏ 2 + εβ 2 y 2 ẏ 2 où ẏ = --------------- .
dt ′ dt ′






(I) ( II )

Chapitre 5 – Mécanique 2 255


KF.book Page 256 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505

Pour un coefficient ε  0, le second terme correspond à une dissipation d’énergie alors


que le premier est associé à un apport continuel d’énergie permettant d’assurer l’entretien
de l’oscillateur.

De plus, le rapport II
---- = β 2 y 2 dépend de « l’amplitude » y ( t′ ) ; ainsi, les mouvements de
I
faible amplitude seront caractérisés par des oscillations croissantes alors que ceux de grande
amplitude verront leurs oscillations décroître.

3. b. L’existence d’un cycle limite s’interprète en considérant que les termes (I) et (II),
d’apport et de dissipation d’énergie ( ε  0 ), doivent se compenser en moyenne. Ce qui
se traduit en désignant par le symbole < > les valeurs moyennes calculées sur le cycle
attracteur :
< dE′
-------- > = – ε [ < ẏ > – < β 2 y 2 ẏ > ].
2 2
dt ′
Or sur un cycle, le premier terme est nul puisque :
τ′ dE′
∫0 -------- dt ′ = E′ ( τ′ ) – E′ ( 0 ) = 0 (après un cycle, le système repasse par le même état
dt ′
et possède donc la même énergie).
Dès lors, le bilan d’énergie implique l’égalité :
< ẏ 2 > = < β 2 y 2 ẏ 2 > (8)
γ0
Pour ε = ----- suffisamment petit, on pose y ( t ′ ) # α cos ( t ′ + ϕ ). Reportons cette
ω
expression dans (8) :
1 τ′

< ẏ 2 > = ---- α 2 sin2 ( t′ + ϕ )dt ′ .
τ′ 0
1
Soit < ẏ > = α < sin2 ( t ′ + ϕ ) > 1 cycle = --α 2 .
2 2
2
De même < β 2 y 2 ẏ 2 > = β 2 α 4 < cos2 ( t′ + ϕ ) sin2 ( t ′ + ϕ ) >
1 1
= --β 2 α 4 < sin 2 ( 2t ′ + ϕ ) > = --β 2 α 4 .
4 8
L’équation énergétique (2) se traduit alors par :
1 2 1 4
--α = --β 2 α 4 ⇒ α 2 = ----2- et α  2θ 1 .
2 8 β
Soit à l’approximation considérée :
y ( t ′ ) = 2θ 1 cos ( t ′ + ϕ ) et θ ( t ) # 2θ 1 cos ( ωt + ϕ ).
La trajectoire limite, dans l’espace des phases associé aux variables réduites y ( t ′ ) et
dy
-------- ( t ′ ), est donc un cercle de rayon 2θ 1 . Le système présente dans ce cas un attrac-
dt ′
teur cyclique.
On a tracé ci-dessous différentes trajectoires respectant les hypothèses retenues dans
cet exercice (notamment ε suffisamment petit) avec θ ( 0 ) = θ 0 et θ̇ ( 0 ) = 0.
y du 1 dy
On a porté sur les axes les variables u = -------- et -------- = -------- -------- , le cercle limite ayant
2θ 1 dt ′ 2θ 1 dt ′
alors un rayon unité.

256 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 257 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505
u̇ u̇
2 2

0 0

–2 –2
–2 0 2 u –2 0 2 u

ε = – 0,05 u ( 0 ) = 2 u̇ ( 0 ) = 0 ε = – 0,05 u ( 0 ) = 0,6 u̇ ( 0 ) = 0

3. c. La trajectoire du système, dans l’espace des phases, va toujours tendre vers un


cycle limite indépendant des conditions initiales. Mais ce cycle ne sera plus circulaire
dans l’espace ( u, u˙ ) .
θ(t)
On donne ci-après les portraits de phase en coordonnées (u, u̇ ) où u ( t′ ) = ---------- et
2θ 1
du
u̇ ( t′ ) = -------- :
dt ′

u̇ u̇
B
1 1

A
–1 0,5 0 0,5 1 u - –1 0 1 1 u

–1 –1

ε = – 1 u ( 0 ) = 0,1 ε = – 0,5 u ( 0 ) = 0,9


u̇ ( 0 ) = 0,1 u̇ ( 0 ) = 1,2

On donne également les courbes correspondantes de y ( t ′ ) montrant clairement


l’influence des termes non linéaires dans l’équation de mouvement ( y ( t ′ ) n’est pas
sinusoïdal).

Chapitre 5 – Mécanique 2 257


KF.book Page 258 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 505

u(t ′ ) ε = – 1 u ( 0 ) = 0,1
1 u˙ ( 0 ) = 0,1

0 10 20 30 t′

–1

u̇ ( t ′ ) ε = – 1 u ( 0 ) = 0,1
u̇ ( 0 ) = 0,1
1

0 10 20 30 t′

–1

258 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 259 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

B. Forces centrales et systèmes


de deux points matériels

511 Demi-ellipse dite de transfert


Un satellite de masse m tourne autour de la Terre sur une orbite circulaire (orbite
« basse », rayon r1, vitesse du satellite V1), on veut le transférer sur une autre orbite
circulaire (orbite « haute », rayon r2, vitesse V2). Pour cela, on lui fait décrire une
demi-ellipse (dite « orbite de transfert ») dont un des foyers est le centre de la Terre,
et qui se raccorde tangentiellement aux deux orbites circulaires précédentes. On
allume donc les propulseurs du satellite pendant une durée brève au début et à la fin
de cette demi-ellipse, ce qui correspond à communiquer à chaque fois au satellite un
supplément de vitesse (sans changement de sa direction) de façon quasi-instantanée.
Calculer ces suppléments de vitesse.
On donne : r 1 = 6,70 ⋅ 10 3 km ; r 2 = 42,0 · 103 km;
rayon terrestre R = 6,40 · 103 km ;
pesanteur au niveau du sol : g = 9,8 m ⋅ s –2 .

■■. 1. Ce qu’il faut savoir


• Forces centrales.
• Gravitation.

■■. 2. Ce qu’il faut comprendre


Le calcul des vitesses V1 et V2 ne présente pas de difficultés, le produit M de la force
mM
de gravitation f G = – -------------
- u étant déterminé à partir du poids d’un corps au voisi-
r2
nage du sol (en négligeant l’effet de la rotation de la Terre sur la valeur de g).
On utilisera les lois de conservation de l’énergie et du moment cinétique pour calculer
les vitesses nécessaires au début et à la fin de l’orbite de transfert.

■■. 3. Solution
Appliquons au satellite en orbite circulaire le théorème du centre d’inertie :

m A = fG .
mV 2 Mm
L’accélération est purement normale soit : ----------- = fG = -------------
-
r r2
M
V 2 = --------- .
r

Chapitre 5 – Mécanique 2 259


KF.book Page 260 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 511

POINT COURS
Déterminons le produit M en écrivant que le poids d’un corps – au voisinage du
sol – est essentiellement dû à la force de gravitation :
Mm
mg # --------------
2
RT
2
d’où M = g ◊ R T .

g g
Et en reportant V 1 = R T ---- V 2 = R T ----
r1 r2
d’où numériquement :
V 1 = 7,74 km ◊ s –1 V 2 = 3,09 km ◊ s –1 .
Moteurs éteints, l’ellipse de transfert est décrite sous le
seul effet de la force de gravitation terrestre. u2
V2
La vitesse au départ de la demi-ellipse (au périgée) vaut u1
( u 1  V 1 ), et elle vaut u 2 ( u 2  V 2 ) à l’autre extrémité r2
de l’orbite de transfert qui correspond à l’apogée : en effet
le périgée et l’apogée sont les seuls points d’une trajectoire O r1
elliptique où la vitesse est orthogonale au rayon vecteur.
L’énergie mécanique se conserve sur cette trajectoire : u1 V1
1 2 Mm 1 2 Mm
E m = --mu 1 – -------------- = --mu 2 – -------------- .
2 r1 2 r2
2
Soit en remplaçant M par g R T :
2 2
2 2g R 2 2g R
u 1 – ------------T- = u 2 – ------------T- (1)
r1 r2
La conservation du moment cinétique donne :
C = r 1 u 1 = r 2 u 2 (2)
r 2
De (1) et (2) on tire : u 1 1 –  ----  = 2g R T  ---- – ----
2 1 2 1 1
 r2   r 1 r 2
r
u 1 ⋅ r 1  ---- – ----  1 + ---1- = 2g R T  ---- – ----
2 1 1 2 1 1
 r 1 r 2  r 2  r 1 r 2
2 r1 2
u 1 ⋅ ---- ⋅ ( r 1 + r 2 ) = 2g R T ( r 1 ≠ r 2 ).
r2
2gr 2
Soit u 1 = R T -----------------------
-
r1 ( r1 + r2 )
2g r 1
et symétriquement -.
u 2 = R T -----------------------
r2 ( r1 + r2 )
Numériquement u 1 = 10,16 km ⋅ s –1 u 2 = 1,62 km ⋅ s –1 .

260 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 261 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 512
On en déduit les suppléments de vitesse cherchées :
∆V 1 = u 1 – V 1 = 2,42 km ◊ s –1
∆V 2 = V 2 – u 2 = 1,47 km ◊ s –1 .

Commentaire

Les deux mises en marche des propulseurs correspondent effectivement à des augmenta-
tions de vitesse ( u 1  V 1 et V 2  u 2 ).
C’était prévisible, car l’ellipse de transfert est extérieure à la première orbite circulaire – ce
qui correspond à une énergie mécanique plus élevée – alors que c’est la situation inverse
pour la deuxième orbite circulaire.

512 Écart à la satellisation sur orbite circulaire


1. Un satellite décrit une orbite circulaire de rayon r 0 autour du centre O de la Terre.
Celle-ci a une masse M, et la constante de gravitation est notée .
Calculer la vitesse V 0 du satellite ainsi que son énergie mécanique.
2. On suppose maintenant qu’un satellite a été lancé en un point M 0 ( OM 0 = r 0 ) avec
π
une vitesse V de module V0 (calculé au 1.) et telle que ( OM 0 , V ) = --- – α.
2
Déterminer les caractéristiques de l’orbite décrite par ce satellite.
On rappelle que pour une trajectoire elliptique d’équation en coordonnées polaires
p
r = ---------------------------------------- :
1 + e cos ( θ – θ 0 )
C2 σ0
• le paramètre p est défini selon p = -------- ( C = -----, σ 0 ≡ moment cinétique en O).
M m
p
• p, l’excentricité e, et le demi-grand axe a sont liés par la relation a = -------------2- .
1–e

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Forces centrales.
• Gravitation.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Si le mouvement est circulaire, il est uniforme. L’accélération est normale.

Chapitre 5 – Mécanique 2 261


KF.book Page 262 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 512

2. À l’instant t = 0, le satellite est lancé à la même distance que précédemment et le


module de sa vitesse est le même, donc l’énergie mécanique garde la même valeur : elle
est négative, et la trajectoire est elliptique dans le plan défini par OM 0 et V 0 . Le
moment cinétique est modifié, ce qui donne la nouvelle valeur du paramètre p.

■■ 3. Solution
D’après le théorème du centre d’inertie du satellite de masse m
Mm
mA = f  = – --------------u
r 02
2
V0
or A = – ------ u
r0
V 02 Mm m u
d’où – m ------ = – -------------
-
r0 r0
2
f
O
M
et V 0 = ---------- (1)
r0
Mm 1
L’énergie mécanique s’écrit E m = – -------------- + --mV 02 .
r0 2
1 Mm 1 2
Soit encore E m = – -- -------------- = – --mV 0 = – E c .
2 r0 2

Commentaire

On trouve bien évidemment une énergie négative caractéristique d’un état lié (le satellite est
sur orbite, il ne peut partir à l’infini).

2. Le satellite a toujours la même énergie mécanique (mêmes valeurs de r 0 et V 0 ).


Cette énergie est négative. On a donc toujours un état lié. Mais V 0 n’est plus perpen-
diculaire à OM 0 , la trajectoire est donc une ellipse.
La force de gravitation est une force centrale. Il y a conservation du moment cinétique
dσ 0
σ 0 d’après le théorème du moment cinétique : --------- =
f /O = 0 ,
dt
σ
C = -----0 est une constante dite constante des aires.
m
Ici σ 0 = mr 0 V 0 cos α ;
V0
C = r 0 V 0 cos α. σ0 α
C2 r 02 V 02 cos 2 α r 02 V 02 cos 2 α
Or p = ---------, d’où p = -------------------------
- = -------------------------
- r0 M0
M M r 0 V 02 O
p = r 0 cos 2 α

262 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 263 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 512
• Déterminons maintenant le demi-grand axe a de l’ellipse.
Mm
Pour un satellite décrivant une orbite elliptique, E m = – -------------- .
2a
En identifiant avec l’expression de l’énergie mécanique obtenue au 1. et toujours valable :
1 Mm Mm
– -- -------------- = – -------------- ⇒ a = r 0
2 r0 2a
Et en reprenant l’équation de l’ellipse, on obtient :
p p
pour le périgée r P = ----------- ; pour l’apogée r A = -----------
1+e 1–e
p p 2p
soit r P + r A = 2a = ----------- + ----------- = ------------2- (expression fournie par l’énoncé).
1+e 1–e 1–e
p
Soit 1 – e 2 = -- = cos 2 α.
a
L’excentricité étant positive, e = sin α .

Commentaire

On retrouve bien dans le cas du cercle e = 0 pour α = 0.


Pour situer les axes de l’ellipse par rapport à la
direction OM 0 du point de lancement, on peut M0
remarquer que les seuls points de l’ellipse à la dis-
tance a d’un foyer sont les extrémités du petit axe : a
b
( a 2 = b 2 + c 2 ).
Et qu’en ces points, la tangente à l’ellipse est paral- a c F
lèle au grand axe : la direction du grand axe est
donc la parallèle en O à V 0 , ce qui permet de cons-
truire les axes de l’ellipse cherchée à partir de
OM 0 et V 0 :

X
A
OX // V0
M 0 H ⊥ OX
a α V0
HP = HA = r 0
b H b P : périgée
M0 A : apogée

O r0 = a

Chapitre 5 – Mécanique 2 263


KF.book Page 264 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 513

513 Comète quasi-parabolique de 1843


La Terre décrit autour du Soleil – de centre S – une orbite pratiquement circulaire de
rayon a 0 = 1,5 ⋅ 10 8 km, à la vitesse V T = 30 km ⋅ s –1 .
En 1843, une comète ( ) est passée extrêmement près du Soleil : distance au péri-
hélie SP = d = 6,1 ⋅ 10 –3 a 0 .
1. En considérant que l’orbite de ( ) est parabolique, calculer la vitesse maximale
Vmax de la comète.
2. Des mesures précises ont montré que l’orbite de ( ) était en fait une ellipse
d’excentricité e = 1 – x, avec x = 9,4 ⋅ 10 –5 (on considérera donc que x  1 ).
a. Jusqu’à quelle distance D la comète va-t-elle s’éloigner du Soleil ? Évaluer sa
vitesse à cette distance.
b. En quelle année reviendra-t-elle ?
p
Rappel : pour une trajectoire elliptique, on a a = -------------2- (p ≡ paramètre de l’ellipse)
1–e
e ≡ excentricité ; a ≡ demi-grand axe).
c. Estimer l’incertitude relative commise sur la valeur de Vmax , en adoptant l’hypo-
thèse du 1. Conclure.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Mouvement circulaire.
• Énergie mécanique et force centrale newtonienne.
• Troisième loi de Kepler.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. La constante K intervenant dans l’expression de l’énergie potentielle de gravitation
mK
E p = – -------- sera calculée à partir des données concernant l’orbite terrestre.
r
p
2. La connaissance de l’excentricité e et de la distance au périhélie d = ----------- permet
1+e
de calculer le paramètre p de l’ellipse, puis la distance à l’aphélie D : les caractéristiques
de l’ellipse sont alors complètement connues… La date de son retour pourra se
déduire simplement de la 3e loi de Kepler, en comparant la période T de la comète à la
période T0 de la Terre…

■■ 3. Solution
1. La comète est essentiellement soumise à la force attractive due à son interaction gra-
vitationnelle avec le Soleil :
mK
F = – --------u (r = SM, et K = MS).
r2

264 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 265 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 513
La trajectoire étant parabolique, l’énergie mécanique
de la comète est nulle, soit : M
1 mK F
E m = 0 = E c + E p = --mV 2 – -------- .
2 r
2K u
On a donc : V 2 = ------- .
r S P
Et la vitesse est maximale pour r minimal, c’est-à-dire
lorsque la comète passe au point P de sa trajectoire
(r = SP = d).
2K
Finalement on a : V max = ------- (1)
d
Pour calculer le coefficient K, il suffit d’exprimer que la Terre de masse MT décrit,
autour du Soleil, une orbite pratiquement circulaire de rayon a0, à la vitesse VT (mou-
vement circulaire uniforme). On a donc :
K
M T A T = F′ = – M T ----2- u ′
a0
V T2 K S
or A T = – ------- u ′ ⇒ V T2 = ----- (2)
a0 a0 u′
Reportant (2) dans (1), il vient :
F′
2a T
V max = V T -------0- et V max = 543 km ◊ s –1 .
d

2. a. L’équation de la trajectoire dans son plan


est donnée, en coordonnées polaires, par :
p A P
-- = 1 + e cos θ.
r S θ
La distance au périhélie (point P) s’en déduit : M
p
r P = ----------- (faire θ = 0)
1+e
p
celle à l’aphélie (point A : θ = π) : r A = ----------- .
1–e
p
La distance D cherchée correspond donc au point A : D = ----------- .
1–e
p
Le paramètre p se déduit de SP = d = ----------- .
1+e
1+e
On a donc : D = d -----------
1–e
2d
or e = 1 – x, avec x  1 ⇒ D ≈ ------
x
Application numérique :
D ≈ 130a 0 ⇒ D # 19,5 ◊ 10 9 km .

Chapitre 5 – Mécanique 2 265


KF.book Page 266 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 513

2. b. Pour calculer la vitesse de la comète à cette distance, remarquons que périhélie et


aphélie sont les deux points de la trajectoire où la vitesse est orthogonale au rayon vec-
teur. La conservation du moment cinétique donne, en exprimant en ces deux points la
constante C de la loi des aires :
C = VP d = VA D
d
d’où la vitesse cherchée : V A = V P ---- .
D

VA
D d
S
VP

La trajectoire elliptique ayant une excentricité proche de 1, il est possible de substituer


à la vraie valeur de V celle calculée au 1. dans le cas de la trajectoire parabolique.
Avec cette approximation, on obtient :
d d 2a a
V A # ---- V max # V T ---- -------0- ⇒ V A # V T x -----0- .
D D d 2d
Application numérique : V A ª 25,5 m ◊ s –1 .

POINT COURS
La période T se déduit de la troisième loi de Kepler. Pour des « satellites » (de masse m)
du Soleil (de masse MS), on a (pour des états liés : orbites circulaires ou elliptiques) :
T2 4π 2
-----3- = ---------------------------- (a : demi-grand axe ;  : constante de gravitation).
a  ( M S + m)
T 2 4
2 4π 2
Et dans le cas où m  M S fi -----3- ≈ ----------- = -------- .
a M S K

Appliquons cette dernière relation à la comète (sur sa trajectoire elliptique) et à la Terre


(sur sa trajectoire quasi circulaire) :
2
T2 T 4π 2
--------------------3- = -----30 = -------- . D d
 ------------
D + d a0 K
-
 2  S
D + d 3/2
D’où T = T 0  -------------
 2a 0  2a = D + d
p p 2p 1 + e d 2d
or D + d = ----------- + ----------- = ------------2- = 2d ------------2- = 2 ----------- = ------
1–e 1+e 1–e 1–e 1–e x
d 3/2
soit T = T 0  ------------
 x ⋅ a 0

Application numérique : T = 523T 0 = 523 ans.


Son retour aura donc lieu, en principe, en 2366 !

266 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 267 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 514
2. c. Dans l’hypothèse d’une trajectoire parabolique (e = 1), on aurait :
Km 1 2
E c = -------- = --mV max ( E m = 0 = E c + E p ).
d 2
Pour la trajectoire réelle (ellipse d’excentricité e = 1 – x avec x  1 ), il vient :
mK
E′m = E′c + E′p = – -------- (a : demi-grand axe).
2a
D+d d
Or on a établi (cf. 2. b.) que a = ------------- = -- d’où :
2 x
mKx
E′c + E′p = – ------------ .
2d
Au périhélie (point P) : E′p = – -------- ⇒ E′c ( P ) = --------  1 – -- .
mK mK x
d d  2

′ = --------  1 – -- .
1 2 mK x
Soit une vitesse maximale telle que --mV max
2 d  2
′ est reliée à la valeur approchée V max selon :
La valeur réelle V max

′ = V max  1 – --
2 2 x
V max
 2
′ ≈ V max  1 – -- .
x
et en tenant compte du fait x  1 : V max
 4
Soit en valeur relative :

V max – V max ′ x
----------------------------- # -- ª 2,4 ◊ 10 –5 .
V max′ 4

L’approximation faite en 2. a. pour calculer la vitesse de la comète à l’aphélie s’en


′ avec V max ).
trouve ainsi justifiée (on a confondu V max

514 Trajectoires de météorites


Un point matériel P de masse m est soumis à
l’interaction d’une boule de centre F et de V0
P
rayon R. Cette interaction est caractérisée
par une énergie potentielle : b
R
K F
E p = – --- ( K  0, r = FP ).
r
On suppose que la boule reste fixe dans un référentiel  galiléen de centre F, réfé-
rentiel dans lequel s’effectuera l’étude qui suit.
À l’instant initial, la particule est à l’infini, elle est animée d’une vitesse V 0 et pré-
sente un « paramètre d’impact » b (cf. figure ci-dessus).

Chapitre 5 – Mécanique 2 267


KF.book Page 268 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 514

1. Donner la condition pour que le point matériel P évite la boule. Commenter.


2. Déterminer l’équation de la trajectoire de P, et retrouver le résultat précédent.
K .
Dans toute cette étude, on pourra poser η = ------------ -
mV 02 b
p
Rappels : la trajectoire de la conique peut s’écrire -- = 1 + e cos ( θ – θ 1 ) où
r
2
L0
p = ------- ( L 0 moment cinétique en F). Son énergie mécanique Em est reliée à l’excen-
mK
tricité e par l’expression :
mK 2 2
- ( e – 1 ).
E m = ---------
2
2L 0

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Forces centrales.
• Formules de Binet.
• Lois de conservation – constante du mouvement.
Outil mathématique
• Hyperbole (paramètre, foyer, excentricité…).

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. L’interaction masse m –boule est attractive, et la trajectoire hyperbolique (potentiel
K
du type newtonien en – --- ) entoure le centre attracteur F. Pour que P évite la boule, il
r
est donc nécessaire (mais évidemment pas suffisant) que le paramètre d’impact b soit
supérieur à R, rayon de la boule.
D’autre part, pour b fixé (supérieur à R), si V 0 tend vers « l’infini », la trajectoire est
« rectiligne » et r min = b, et si V 0 est nulle la trajectoire devient une droite « passant »
par F et r min = 0 : ainsi pour 0  V 0  ∞, on a 0  r m  b ; il existe donc une valeur
limite V 0l (à b fixé  R ) telle que pour V 0  V 0l ( b ), la particule ne rencontre pas la
boule.
2. Il faut déterminer les valeurs de p et e (paramètre et excentricité de l’hyperbole)
ainsi que la valeur θ1 de θ définissant la position de l’axe de l’hyperbole. p et e s’expri-
ment à l’aide de formules du cours faisant intervenir les grandeurs L0 (moment ciné-
tique) et E. θ1 sera défini à partir de la position initiale de la particule.

■■ 3. Solution
1.
POINT MÉTHODE
Il ne s’agit pas ici de déterminer l’équation de la trajectoire (objet de la question 2.)
mais plutôt de déduire la condition cherchée des lois de conservation.

268 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 269 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 514
Il faudra donc traduire :
1 K
– la loi de conservation de l’énergie mécanique E m = --mV 2 – --- ;
2 r
– et celle du moment cinétique en F noté L .
Si l’on désigne par P 1 le point de la trajec-
toire le plus proche de F (et r m = FP 1 ), il P0 V0
suffit d’écrire que r m  R pour que le point P1
matériel ne rencontre pas la boule. b V1

Or en P 1 la vitesse V 1 est nécessairement F


perpendiculaire à FP 1 puisque r˙( P 1 ) = 0
( P 1 point le plus proche).
k
Calculons donc r m :
P V
• On a L ( P 1 ) = L 0 avec α
L = FP ∧ mV = mFP V sin α k .
Or FP sin α = HP ⇒ L = mHP V k . H α
Pour la position initiale, HP = b et
k F
V = V 0 , d’où : L ( P 1 ) = L 0 = mbV 0 k .
De plus
L ( P 1 ) = mr m V 1 k ⇒ r m V 1 = bV 0 (1)

• La conservation de l’énergie entre P0 et P1 se traduit par la relation :


1 K 1
--mV 12 – ----- = --mV 02 (2)
2 rm 2
Reportons dans (2) la valeur de V 1 tirée de (1) :
2
1 b 2 V0 K 1 2
--m -----------
- – ----- = --mV 0 .
2 r m2 rm 2
2K
Soit encore r m2 + ----------2- r m – b 2 = 0.
mV 0
D’où, en ne retenant que la solution physiquement acceptable ( r m  0 ) :
K 2
r m = – ----------2- +  ----------2- + b 2
K
(3)
mV 0  mV 
0
La condition cherchée s’écrit alors r m  R, soit :
K 2
 ---------- K 2
- + b 2   R + ----------2-
 mV 2  mV 
0 0
2KR
d’où b 2  R 2 + ----------2-
mV 0
2K
c’est-à-dire b  b l = R 1 + --------------2- (4)
RmV 0

Chapitre 5 – Mécanique 2 269


KF.book Page 270 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 514

Commentaires
bl 2K
• L’expression de ---- ne fait intervenir que la grandeur η = --------------2- qui représente le rap-
R mRV 0
port entre l’énergie potentielle  E p = --- , pour r = R, du champ de force, et l’énergie
K
 R
cinétique initiale  --mV 0 :
1 2
2 
K⁄R
η = -------------- .
1 2
--mV 0
2
• Pour η  1 et à la limite, b l ∼ R : la particule n’étant pratiquement pas déviée, on a en
effet, r m ∼ b et r m  R implique bien b l ≈ R.
• En conclusion, la boule sera évitée (pour R imposé) :
2K
– à V 0 fixé pour : b  b l = R 1 + --------------
2
-;
mV 0 R

2KR
– à b fixé pour : V 0  V 0l = --------------------------- .
m( b2 – R2 )
Il faut évidemment que b  R, sinon il y aura collision, et ceci quelle que soit la valeur
de V 0 .
2. La trajectoire est une hyperbole (branche infinie).
1
La particule P est soumise à un champ de force attractif en -- de centre F.
r
1 2
Ici, on a E m = E 0 = --mV 0  0 d’où une trajectoire hyperbolique contournant le
2
foyer F (potentiel attractif).
L’équation de cette trajectoire est donnée par :
ur uθ
p
-- = 1 + e cos ( θ – θ 1 )
r P P1
p : paramètre ; e : excentricité (ici on a
e  1 : hyperbole). θ1
θ
F

2 2 2
L0 mb 2 V 2L 0 E m
avec p = -------- soit p = ----------------0- et e2 -.
= 1 + ---------------
mK K mK 2
2 21 2
2mV 0 b 0 --mV 0
1 2 2
Or Em = --mV 0 d’où e2 -.
= 1 + ----------------------------------
2 K2
2 2
mV 0 b
Finalement e 2 = 1 +  -------------- (on a bien e 2  1 ).
 K 

270 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 271 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 514
L’équation de la trajectoire s’écrit alors :
p
-- = 1 + e cos θ 1 cos θ + e sin θ 1 sin θ.
r
Pour θ = 0, on doit avoir r infini, d’où : 1 + e cos θ 1 = 0 ⇒ e cos θ 1 = – 1.
2
mV 0 b
D’autre part : e sin θ 1 = e 2 – e 2 cos 2 θ 1 = e 2 – 1 = -------------
- ( sin θ 1  0 ).
K
2
p mV 0 b
Dès lors -- = ( 1 – cos θ ) + -------------- sin θ
r K
b K .
-- = ( 1 – cos θ )η + sin θ avec η = -------------
2
-
r mV 0 b
• Retrouvons le résultat de la question 1. À cet effet, nous devons calculer r m qui cor-
respond à :
2
mb 2 V 0
----------------
p K
rm = ----------- = --------------------------------------------- .
1+e 2 2
 mV 0 b
1 + -------------- + 1
 K 
2 2 2
mb 2 V 0 mV 0 b
r m = ---------------- – 1 + 1 +  --------------
1
Soit encore ⋅ ---------------------
-
K  K  mV 0 b
2 2
 --------------
 K 
2 2
mV 0 b K 2
r m = ----------2- – 1 + 1 +  -------------- r m = – ----------2- +  ----------2- + b 2
K K
d’où ⇒
mV 0  K  mV 0  mV 
0

Résultat identique à (3) comme il se doit.


• On peut tracer différentes trajectoires obtenues en fixant b et en faisant varier V 0 :
b K
-- = η ( 1 – cos θ ) + sin θ avec η = -------------2- .
r mbV 0
D’où les courbes tracées sur ordinateur :

 η = 1 
 η = 5
 η = 10 

F 

Chapitre 5 – Mécanique 2 271


KF.book Page 272 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 515

515 Étoile double


Deux points matériels M1 et M2 de masses respectives m1 et m2 sont en interaction
gravitationnelle. On se placera dans le référentiel , ici galiléen, du centre de masse
G du système { M 1, M 2 }.
dr
On notera r = M 1 M 2 et v = ------- (vitesse calculée dans ).
dt
1. Donner, en fonction de r (module de r ), v (module de v ), m1, m2 et  (constante
de gravitation) les expressions de l’énergie mécanique Em du système ainsi que de son
moment cinétique σ ( G ) au point G. Que peut-on dire de ces quantités ? Commenter.
2. On suppose que les points M1 et M2 décrivent des orbites circulaires de centre G et
de rayons R1 et R2, avec R 1 + R 2 = d.

a. Déterminer la période orbitale T0 de chaque particule en fonction de , d, m1 et


m2. Commenter.

b. Donner également les expressions des grandeurs Em et σ ( G ) en fonction de , m1,


m2 et d.
c. Application numérique :
Calculer T 0 pour R 1 = 2,05 ⋅ 10 10 m, R 2 = 4,46 ⋅ 10 9 m et m 1 = 1,00 ⋅ 10 31 kg.
On prendra  = 6,67 ⋅ 10 –11 m 3 ⋅ kg –1 ⋅ s –2 .

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Forces centrales.
• Loi de la gravitation de Newton.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Dans  (référentiel du centre de masse G), chaque particule soumise à l’action de
l’autre particule subit une force centrale (dont le support passe constamment par le
point G). Il en résulte, dans le cas général, que le mouvement est plan et suit la loi des
aires. Les forces étant d’origine newtonienne, les trajectoires peuvent être circulaires,
elliptiques, paraboliques ou hyperboliques (selon les conditions initiales et plus préci-
sément selon la valeur de l’énergie mécanique Em)… On remarquera que le système est
isolé (les forces sont intérieures).
Les deux mouvements circulaires sont évidemment synchrones (G, M1, M2 alignés) et
s’effectuent donc avec la même période T 0 . Il suffira – par application de la loi fonda-
mentale de la dynamique – de traduire que les masses m1 et m2 décrivent effectivement
des trajectoires circulaires.

272 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 273 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 515
■■3. Solution
1. L’énergie mécanique – dans le référentiel du centre de masse  – du système des
deux masses est la somme de leurs énergies cinétiques et de l’énergie potentielle d’inte-
raction gravitationnelle. Soit :
E m = E c + E p , avec :
1 2 1 2
E c = --m 1 v 1 + --m 2 v 2
2 2
( v 1 et v 2 calculées dans ) M2
m 1 m 2
et E p = – ------------------ .
r
On a avec r 1 = GM 1 et r 2 = GM 2 : G

 m1 r1 + m2 r2 = 0 ( G : centre de masse ) M1

 r = r2 – r1 .
m1 –m2
D’où r 2 = -------------------- r et r 1 = -------------------- r (1)
m1 + m2 m1 + m2
Les trajectoires des particules M1 et M2 sont homothétiques dans .
dr
Les vitesses v 1 et v 2 s’expriment alors simplement en fonction de v = ------- :
dt
m1 m2
v 2 = -------------------- v et v 1 = – -------------------- v .
m1 + m2 m1 + m2
m1 2 –m2 2
D’où E c = --m 2  -------------------- v  + --m 1  -------------------- v 
1 1
2  m1 + m2  2  m1 + m2 
1 m1 m2 2 1 2 m1 m2
E c = -- --------------------v = --µv : résultat classique où µ = ------------------- - représente la masse
2 m1 + m2 2 m1 + m2
réduite. Finalement :
1 m1 m2 m1 m2
E m = -- -------------------- v 2 –  -------------- (2)
2 m1 + m2 r
Cette énergie mécanique se conserve au cours du mouvement, le système étant isolé
dans le référentiel  galiléen.

POINT COURS
En appliquant dans , le théorème de la puissance cinétique au système des deux
masses, on a :
dE
---------c =  int +  ext .
dt
Ici  ext = 0 (système globalement isolé)
δW dE
et  int = --------- = – ---------p (Ep défini plus haut)
dt dt
d’où E m = E c + E p = cte (Ep : énergie potentielle intérieure).

Chapitre 5 – Mécanique 2 273


KF.book Page 274 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 515

• Le moment cinétique en G, calculé dans , est défini selon :


σ ( G ) = GM 1 ∧ m 1 v 1 + GM 2 ∧ m 2 v 2 = m 1 r 1 ∧ v 1 + m 2 r 2 ∧ v 2 .

Soit avec m1 r1 + m2 r2 = 0 : σ ( G ) = m2 r2 ∧ ( v2 – v1 )

d dr
et en tenant compte de (1) et de ce que v 2 – v 1 = ----- ( r 2 – r 1 ) = ------- = v
dt dt
m1 m2
σ ( G ) = -------------------- r ∧ v (3)
m1 + m2

σ ( G ) = µ r ∧ v constitue une constante du mouvement dans  (système isolé).


En effet le théorème du moment cinétique en G, point fixe de , s’écrit :

dσ 1 ( G )
– pour M1 : - = r1 ∧ f1 ;
------------------
dt
dσ 2 ( G )
– pour M2 : - = r2 ∧ f2 .
------------------
dt
Soit en faisant la somme de ces deux équations :

dσ ( G )
----------------- = r 1 ∧ f 1 + r 2 ∧ f 2 = ( r 2 – r 1 ) ∧ f 2 = r ∧ f 2 = 0
dt

( r et f 2 étant colinéaires).

dσ ( G )
On a bien ----------------- = 0 et donc σ ( G ) = cste.
dt

Commentaires

• Les relations (2) et (3) nous montrent que l’on peut réduire l’étude du mouvement à celui
m1 m2
d’une particule M de masse µ = -------------------
- (masse réduite) distante vectoriellement de r du
m1 + m2
point fixe G. On peut alors considérer qu’elle est soumise à une force centrale (de centre G)
associée à l’énergie potentielle Ep telle que :
K
E p = – --- où K =  m 1 m 2 .
r
Ce que l’on peut confirmer en remarquant que l’on a également :
d2r d 2 r2 M
µ ---------2 = m 2 ---------2- (cf. relation (1) entre r 1 et r 2 ). r
dt dt
2
d r  m1 m2 K G u
Soit µ ---------2 = f 2 = – ------------------u
2
= – ---2- u .
dt r r
• Le mouvement est plan (plan passant par G et perpendiculaire à σ ( G ) ou encore plan
défini par r ( 0 ) et v ( 0 ) ), dans le cas général.
• Le cours nous apprend que l’on a un état lié (orbites elliptiques, voire circulaires) lorsque
l’énergie mécanique est négative…

274 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 275 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 515
2. a. Les points M1, G et M2 restent alignés à tout instant, M2
M1 et M2 décrivant des orbites circulaires de centre G et de
rayons respectifs R1 et R2. On a alors pour M1 :
2 u
m 1 m 2 v0
m 1 a 1 = f 1 , soit m 1 a 1 = -----------------
- u avec a 1 = -----u , G
d2 R1
2
v1 m 1 m 2 M1
d’où m 1 ----- = -----------------
- .
R1 d2
Notons ω la vitesse angulaire de rotation de M1 (et donc également de M2), il vient
v 1 = ωR 1 (respectivement v 2 = ωR 2 ), d’où :
m 2 m 1
- ; de même ω 2 R 2 = ----------
ω 2 R 1 = ---------- -.
d 2 d2
Soit en faisant la somme des relations précédentes (avec R 1 + R 2 = d )
m 1 + m 2
ω 2 d =  ·  -------------------
1
-  ( m 1 + m 2 ) (4)
- ⇒ ω = --------
 d2  d3 / 2
La période (commune) T 0 du mouvement de chaque particule est alors donnée par :
2π 2πd 3 / 2
T 0 = ------ , d’où T 0 = ---------------------------------
ω  ( m1 + m2 )

Commentaires
La période des mouvements circulaires de M1 et M2 est donnée par l’expression :
2πd 3 / 2 m1
T 0 = ---------------------------------- , avec d = R 1 + R 2 et R 2 = ------R 1 .
(m + m ) 1 2
m2
Supposons maintenant que m 1  m 2 , dès lors R 2  R 1 et d ∼ R 2 , de sorte que l’expres-
3⁄2 1
sion de T 0 se réduit à T 0 # 2 π R 2 --------------- (indépendant de m 2 – tant que m 2  m 1 ) : 3e loi
 m1
de Kepler…

2. b. • L’énergie mécanique E m du système vaut alors :


1 1 m 1 m 2
E m = --m 1 ( ωR 1 ) 2 + --m 2 ( ωR 2 ) 2 – -----------------
-
2 2 d
1 2 2 m 1 m 2
E m = --ω 2 ( m 1 R 1 + m 2 R 2 ) – -----------------
-
2 d
or m 1 R 1 = m 2 R 2 (G centre de masse), et d = R 1 + R 2 , d’où :
1 m 1 m 2
E m = --ω 2 m 1 R 1 d – -----------------
-
2 d
m1 m2 m 1 m 2 m2
 R = -------------------
- d
1
E m = --ω 2 -------------------- d 2 – -----------------
-
2 m1 + m2 d  1 m1 + m2 

1 m1 m2 m 1 m 2
soit E m = -- -------------------- ω 2 d 2 – ------------------ .
2 m1 + m2 d

Chapitre 5 – Mécanique 2 275


KF.book Page 276 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 516

Ce résultat est conforme à celui du 1. puisque v = ωd. D’autre part, en utilisant la


valeur de ω (relation (4)), il vient :

1 m 1 m 2 m 1 m 2 m 1 m 2
- – ------------------ ⇒
E m = -- ----------------- E m = – -----------------
- ( E m  0 : état lié).
2 d d 2d
On a ici (mouvement circulaire) :
v
1 µ
E c = – --E p et donc E m = – E c .
2
De même pour le moment cinétique, en notant k le r
vecteur unitaire perpendiculaire au plan des orbites :
k
σ (G) = µ r v k G
or r = d et v = ωd, d’où :

d
σ ( G ) = µωd 2 k ⇒ σ ( G ) = m 1 m 2 -------------------- k
m1 + m2
2. c. Application numérique :
R1 20,5
On a m 2 = m 1 ----- = 1 ⋅ 10 31 ---------- ⇒ m 2 = 4,60 ◊ 10 31 kg.
R2 4,46
3
---
( 24,96 ⋅ 10 9 ) 2
T 0 = 2π --------------------------------------------------------------------------1- ⇒ T 0 = 4,06 ⋅ 10 5 s
---
 6,67 ⋅ 10 –11 ⋅ 10 31  1 + 20,5 ----------  2
  4,46  
et T 0 = 4,69 jours.

516 Conditions de satellisation


Un satellite de masse m est lancé d’un point M0 à la distance r0 du centre O de la
Terre, avec une vitesse V. On note V0 la vitesse de satellisation en orbite circulaire de
rayon r0.

1. La vitesse V est orthogonale au rayon vecteur OM 0 . Déterminer les caractéristiques


de l’orbite décrite dans l’hypothèse où il y a effectivement satellisation. Dans quel
V r
domaine faut-il choisir le rapport µ = ----- pour qu’il en soit ainsi ? On posera ρ = ----0-
V0 RT
où RT est le rayon de la Terre.
On rappelle que pour une trajectoire elliptique de paramètre p, de demi-grand axe a,
d’excentricité e et d’énergie mécanique Em , on a (C désignant la constante des aires) :

276 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 277 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 516
C2
p = -------- (M ≡ masse de la Terre)
M
Mm
p = a ⋅ ( 1 – e2 ) ; E m = – ------------- .
2a

2. La vitesse V est peu différente de V0 : V = V 0 · ( 1 + ε ) avec ε  1, et fait un


petit angle α avec la direction perpendiculaire à OM 0 (dans le plan de la trajectoire).
Déterminer l’expression approchée de l’excentricité e de l’orbite en fonction de α et ε.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Champ de force centrale newtonien – Trajectoires circulaires et elliptiques.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Il faut traduire que la trajectoire est elliptique (état lié), et qu’elle ne rencontre pas
la Terre.
2. Pour ε 1 la trajectoire est elliptique.

■■ 3. Solution
1. D’après le théorème du centre d’inertie appliqué au satellite de masse m pour une
trajectoire circulaire de rayon r0 :
2
V0 Mm
mA N = m ------ = f G = -------------
- (M : masse de la Terre).
r0 r0
2
2
Soit r 0 V 0 = M. (1)
La vitesse initiale étant perpendiculaire au rayon vecteur, la constante des aires vaut
σ C2
C = -----0 = r 0 V et le paramètre de la conique trajectoire : p = ---------
m M
2
r0 V 2 V 2
soit p = ----------2- = r 0  ------ .
r V  V 0
0 0

V
Et en posant µ = ------ : p = r0 µ 2
V0
1 Mm
L’énergie mécanique du satellite a pour valeur : E m = --mV 2 – -------------- .
2 r0
Mm
Pour une trajectoire elliptique de demi-grand axe a, on a : E m = – --------------
2a
1 2 Mm Mm .
d’où --mV – -------------- = – --------------
2 r0 2a
2
Or d’après (1) M = r 0 V 0 et :
2
2E m 2 r0 V0
- = V 2 – 2V 0 = – ----------
---------
m a

Chapitre 5 – Mécanique 2 277


KF.book Page 278 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 516

r0 V 2
d’où ---- = 2 –  ------ = 2 – µ 2 (2)
a  V 0

or p = a( 1 – e2 )
p 2 – µ2
d’où e 2 = 1 – --- = 1 – r 0 µ 2 × --------------
a r0
e2 = 1 – µ2( 2 – µ2 ) = ( 1 – µ2 )2
et e = 1 – µ2 .
La trajectoire est une ellipse si E m  0 soit alors :
2
V 2  2V 0
µ2  2
µ  2 ce qui correspond bien à e  1.

Commentaire

La valeur limite µ = 2 correspond à la vitesse de libération pour la distance r0.


V 1 = 2V 0 : c’est la vitesse minimale permettant d’échapper à l’attraction de la Terre,
c’est-à-dire correspondant à l’énergie E m = 0.

Écrivons maintenant que cette ellipse ne rencontre pas la Terre ; il faut qu’au périgée :
p
r p = -----------  R T ( e  0 )
1+e
p r0
1 + e  ------ = ------ ⋅ µ 2 .
RT RT
r0
En posant ρ = ------ et avec e = 1 – µ , il vient 1 – µ 2  ρµ 2 – 1
2
RT
• 1er cas :
V
------ = µ  1 ⇒ µ 2 – 1  ρµ 2 – 1
V0
r0
ce qui est toujours réalisé puisque ρ = ------  1.
RT
• 2e cas :
V 2
------ = µ  1 ⇒ 1 – µ 2  ρµ 2 – 1 soit µ 2  ------------ .
V0 ρ+1
2
Finalement, il faut donc que : ------------  µ  2
ρ+1
pour que le satellite ait une trajectoire elliptique extérieure à la Terre, de grand axe
OM0, de paramètre p, et d’excentricité e calculés précédemment.
2. Avec les conditions données, la trajectoire est toujours elliptique :
V
µ = ------ = 1 + ε  2.
V0
r
L’expression (2) nous donne donc : ---0- = 2 – µ 2 = 2 – ( 1 + ε ) 2 .
a
Comme V fait un angle α avec la direction perpendiculaire à OM 0 , on a maintenant :

278 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 279 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 517
σ
C = -----0 = r 0 ⋅ V ⋅ cos α
m
C = r 0 V 0 ( 1 + ε ) cos α
C2
p = --------- = r 0 ( 1 + ε ) 2 ⋅ cos2 α en utilisant (1).
M
On obtient alors :
p
e 2 = 1 – --- = 1 – ( 1 + ε ) 2 ⋅ cos2 α [ 2 – ( 1 + ε ) 2 ]
a
e 2 = 1 – cos2 α ⋅ ( 1 + ε ) 2 ( 1 – 2ε – ε 2 )
e 2 = 1 – cos2 α ⋅ [ 1 – ( 2ε + ε 2 ) 2 ].
Si α est très petit : cos2 α = 1 – sin 2 α = 1 – α 2
et avec ε 1 , e 2 # 1 – ( 1 – α 2 ) ( 1 – 4ε 2 )
et en supposant que ε et α sont des infiniment petits du même ordre :
e 2 # α 2 + 4ε 2
e # α 2 + 4ε 2 .
Pour ε = 0 on aurait :
e 2 = 1 – cos2 α = sin2 α
e = sin α .

517 Autre présentation du mouvement newtonien


On considère un point P de masse m en mouvement dans un champ de force centrale.
L’étude se fera dans un référentiel galiléen d’origine O, centre de force. On notera :
r = OP, v vitesse de P, L moment cinétique au point O, E p ( r ) énergie potentielle
de la particule et E son énergie mécanique.

1. a. Que peut-on dire de E et L ? En déduire que le mouvement est plan.


b. On repère la position de P, dans ce plan, par ses coordonnées polaires r et θ.
Donner l’expression de L (module de L ) en fonction notamment des variables r et θ
ou de leurs dérivées.
1 dw
Exprimer l’énergie cinétique de P en fonction de L, m et des variables w = --- et ------- .
r dθ
2. Le point P subit le champ gravitationnel d’une masse M fixée en O.
a. Montrer que la trajectoire de P vérifie une équation différentielle du type :
2
 ------
dw
- + ( w – β ) 2 = β 2 γ (1)
 dθ 
où β et γ sont des constantes du mouvement que l’on exprimera en fonction de m, L,
E et K = mM.

Chapitre 5 – Mécanique 2 279


KF.book Page 280 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 517

b. Montrer que l’équation (1) est analogue à celle du mouvement d’un oscillateur harmo-
nique non amorti, et que la trajectoire de P est une conique dont on calculera le paramè-
tre p et l’excentricité e d’abord en fonction de β et γ et ensuite en fonction de m, K, L et E.
c. Quel est en fonction de β le rayon rc d’une orbite circulaire ?
Donner en fonction de K et rc l’énergie associée à une telle orbite.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Mouvements à force centrale.
• Oscillateur harmonique libre non amorti.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Résultats classiques du cours.
2. a. L’équation à établir doit traduire la conservation de l’énergie.

■■ 3. Solution
1. a. L’énergie mécanique est la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie
1
potentielle : E = --mv 2 + E p ( r ). La particule P est uniquement soumise à une force
2
centrale associée à l’énergie potentielle E p ( r ). Le théorème de la puissance cinétique
s’écrit alors :
dE dE p
---------c =  = f ⋅ v = – --------- (par définition de E p).
dt dt
1
D’où E c + E p = constante et E = E 0 = constante = -- mv 20 + E p ( r 0 ).
2
• Le théorème du moment cinétique appliqué en O donne :
dL
-------- =
0 ( O ) = OM ∧ f = 0 (la force est centrale).
dt
D’où L = L 0 (avec L 0 = OP 0 ∧ mv 0 non nul tant que v 0 et OP 0 ne sont pas coli-
néaires). Dans le cas général, la particule se déplace donc dans un plan π passant par O
et perpendiculaire à L 0 ( OP 0 ⊥ L 0 ) . Deux intégrales premières du mouvement sont
fournies par les équations E = E 0 et L = L 0 .

1. b. On a L = OM ∧ mv avec OM = ru r et v = ṙ u r + rθ̇u θ
d’où L = ru r ∧ m ( ṙ u r + θ̇u θ ) ⇒ L = mr 2 θ̇k

( k , vecteur directeur de L , est perpendiculaire au plan π).


1 1
Nous avons E c = --mv 2 = --m ( ṙ 2 + r 2 θ̇ 2 ).
2 2

280 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 281 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 517
ṙ = ------ = -------  --- ⋅ ------- = – -----2- ------- ⋅  ----w 2 = – ---- -------
dr d 1 dθ 1 dw L L dw
Or
dt dθ w dt   w dθ m   m dθ
1  L 2 L
et rθ̇ = --- ----w = ----w.
wm  m

L2 dw 2
Soit E c = ------- w 2 +  -------
2m  dθ 

mM
2. a. L’énergie potentielle prend la forme E p ( r ) = – -------------- = – Kw. La conservation
r
de l’énergie mécanique se traduit par l’équation :
L2 dw 2
------- w 2 +  ------- – Kw = E
2m  dθ 
2
d’où  ------- + w 2 – -----------
dw 2mK 2mE
- w = ----------
-
 dθ  L2 L2
dw 2 mK 2 2mE m 2 K 2 2
2EL 2
soit encore  ------- +  w – -------- = ----------
- + ------------
- =  mK
--------  1 + -----------
- .
 dθ   L2  L2 L4  L2   mK 2 
mK 2EL 2
Il vient β = -------- et γ = 1 + -----------2-
L2 mK
2
et  -------
dw
+ ( w – β )2 = β2γ . (1)
 dθ 
2. b. Si l’on considère un oscillateur harmonique constitué par une masse m et un ressort
de longueur à vide l 0, de raideur k et de longueur x, la conservation de l’énergie donne :
1 1 2E
--mẋ 2 + --k ( x – l 0 ) 2 = E ⇒ ẋ 2 + ω 20 ( x – l 0 ) 2 = ------ (2)
2 2 m
L’équation différentielle en w ( θ ) établie au 2. a. s’identifie à (2) à condition d’y faire ω 0 = 1.
On a donc w – β = A cos θ + B sin θ
1
ou w = β ( 1 + e cos ( θ – θ 1 ) ) = -- ( 1 + e cos ( θ – θ 1 ) ) (3)
p
Commentaire

Si l’on avait dérivé (1) par rapport à θ on aurait obtenu :


d2 w
----------2- + w = β dont la solution générale est bien donnée par l’expression (3)…

dw
Reportons l’expression (3) dans (1) en remarquant que ------- = – βe sin ( θ – θ 1 ) :

β e sin ( θ – θ 1 ) + β e cos ( θ – θ 1 ) = β 2 γ ⇒ e 2 = γ .
2 2 2 2 2 2

1
On a donc obtenu : p = --- et e2 = γ
β
D’où les expressions fournissant le paramètre p et l’excentricité e de la trajectoire conique :
L2 2EL 2
p = -------- et e 2 = 1 + -----------2-
mK mK

Chapitre 5 – Mécanique 2 281


KF.book Page 282 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 518

2. c. Le point P suit une orbite circulaire si sa distance au centre O est fixe, ce qui implique
w = constante et donc e = 0. Dès lors, en notant rc le rayon de la trajectoire, il vient :
1 L2 mK 2
- (e = 0)
r c = --- = -------- et E = – ----------
β mK 2L 2
K
soit E = – -------
2r c

518 Interaction coulombienne répulsive


1. Une particule P de masse m est soumise,
dans  galiléen, à une force centrale répulsive V0
P z
de centre O fixe :
b OP = ru
mK
F = -------u ( K  0 ).
r2 O x
Initialement, la particule est à l’infini avec une
vitesse V 0 , le paramètre d’impact est b (cf. figure).
Déterminer la déviation subie par la particule (les forces gravitationnelles et de
pesanteur sont négligées dans tout l’exercice).
Indication : on pourra intégrer – par rapport au temps – l’équation vectorielle tradui-
sant la loi fondamentale de la dynamique pour la particule P, puis projeter sur les axes
Ox et Oy.
Application :
La force F résulte d’une interaction électrostatique due à une charge Q fixée en O
( qQ  0 ). Quelle valeur K0 doit-on attribuer au coefficient K ? Que devient la déviation ?
2. On revient au cas précédent, la charge Q initialement fixe étant maintenant libre
de se déplacer (sa masse est M).
a. Que peut-on dire – à partir des lois de conservation – dans le cas particulièrement
simple où m = M ?
b. Cas général (m ≠ M) :
a) On se place dans le référentiel G du centre de masse G et on note r′ = GP. Mon-
u
trer que la force F subie par P s’écrit : F = K′ -----2- . Exprimer K′ en fonction de K0 et
r′
m
du rapport ---- .
M
b) Soit ϕ′ l’angle mesurant la déviation de P dans G. Montrer que l’on a :
ϕ′ K0 
- 1 + ---- .
tan  ----- = -------
m
 2 2  M
v b 0

282 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 283 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 518
g) En déduire une expression donnant tan ϕ (ϕ angle de déviation de P dans ) en
m
fonction de ϕ′ et de ---- . Commenter.
M

■■ Solution
1. Le point matériel P est soumis à une
force centrale répulsive, le centre de force V
ur uθ
(point O) étant fixe dans le référentiel V0 ϕ
d’étude. b θ
Le mouvement est donc plan et la tra- O x
k
jectoire hyperbolique (O est un foyer).
Notons V 1 la vitesse après interaction (particule à l’« infini »).

Il y a donc conservation du moment cinétique σ ( O ), soit en désignant par k un vec-


teur unitaire perpendiculaire au plan de la trajectoire :

σ ( O ) = OP ∧ mV = lim ( OP ∧ mV ).
« P → ∞»

D’où σ ( O ) = mV 0 bk .

D’autre part σ ( O ) = ru ∧ m ( ṙ u r + rθ̇u θ ) = mr 2 θ̇k ( u = ur )


Soit = V 0 b (1) r 2 θ̇
La conservation de l’énergie mécanique implique celle de l’énergie cinétique pour r
« infini » (on est en dehors du champ d’interaction de la force).
D’où V 1 = V 0 (2)

La déviation de la particule se mesure par l’angle ϕ = ( V 0 , V 1 ), θ variant de la valeur 0


dV ur
à la valeur π – ϕ. Écrivons la loi fondamentale de la dynamique : m -------- = mK ----2 .
dt r
Intégrons cette équation entre les états limites « avant interaction » et « après
interaction »
ap ap u
r dt
∫av dV = K ∫av -----------
r2
ap
or ∫av dV = V1 – V0

ap u π–ϕ
r dt 1 dt dθ 1
et avec (1) ∫av ----------
r2
- = ---------
V0 b ∫0 u r dθ (d’après (1) : -----2 = ------- = --------- dθ).
r r 2 θ̇ V 0 b
K π–ϕ
Nous avons donc V 1 – V 0 = ---------
V0 b ∫0 u r ( θ ) dθ.

Chapitre 5 – Mécanique 2 283


KF.book Page 284 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 518

Projetons sur les axes Ox et Oy y


( u r = – cos θu x + sin θu y ) :
V1
K π–ϕ ϕ
 V 0 ( cos ϕ – 1 ) = – ---------
 V0 b 0 ∫ cos θ d θ

K π–ϕ
 V sin ϕ = -------- V0
 0 -
V0 b 0 ∫ sin θ dθ
O x
 K ϕ K ϕ ϕ
 V 0 ( cos ϕ – 1 ) = V --------- ( – sin ϕ ) ⇒ sin 2 --- = --------
b 2 2
- sin --- cos ---
2 2
 0 V0 b
Soit : 
K
 V sin ϕ = -------- ϕ ϕ K ϕ
- ( 1 + cos ϕ ) ⇒ sin --- cos --- = -------- - cos 2 ---
 0 V0 b 2 2 2
V0 b 2

Les deux équations sont évidemment identiques et se résument à :

ϕ
tan  --- = --------
K
- (3)
 2  V2 b
0

La déviation est d’autant plus forte que le paramètre d’impact b et la vitesse V0 sont
faibles et que la constante de force K est élevée, ce qui est cohérent.
Application : le champ de force est le champ coulombien répulsif, on a donc :

qQ u
F = ----------- ---2- ,
4πε 0 r

2. a. Écrivons les lois de conservation de la quantité de mouvement et de l’énergie


mécanique du système des deux particules chargées, dans le référentiel d’étude sup-
posé galiléen, entre les états « bien avant » interaction et « bien après » interaction,
états pour lesquels les particules sont à l’infini et infiniment distantes l’une de l’autre.
Dans ces états, l’énergie mécanique se réduit à l’énergie cinétique. D’où :

mV 0 + 0 = mV q ( ap ) + MV Q ( ap )
1 2 1 2 1 2
--mV 0 + 0 = --mV q ( ap ) + --MV Q ( ap ).
2 2 2
2 2 2
Soit avec m = M ⇒ V 0 = V q ( ap ) + V Q ( ap ) et V 0 = V q ( ap ) + V Q ( ap ).
2
2 2
Et en éliminant V0 : V q ( ap ) + V Q ( ap ) = V q ( ap ) + V Q ( ap ).

Soit finalement V q ( ap ) ⋅ V Q ( ap ) = 0

Les deux particules repartent après interaction dans des directions perpendiculaires
(résultat classique pour m = M indépendant de la nature de l’interaction).
2. b. a) Considérons le référentiel du centre de masse  G , ce référentiel est en trans-
lation par rapport au référentiel galiléen d’étude avec une vitesse V G telle que :

284 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 285 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 518
mV 0 + 0 m
V G = --------------------- ⇒ V G = ----------------V 0 ( V G = constante )
m+M m+M

 G est donc galiléen. Dans ce référentiel, la charge q est P


(q)
qQ u
soumise à la force F = ----------- ---2- avec r = SP .
4πε 0 r
u
M
Or GP = ---------------- SP (4) (G barycentre). G
m+M S
Posons r′ = GP, il vient r =  1 + ----- r′, et :
m (Q)
 M

qQ u
F = ---------------------------------2- -----2- .
r′
4πε 0  1 + -----
m
 M
On est alors – dans  G – ramené au problème précédent avec un centre de force fixe
placé en G, et une constante de force d’expression :

qQ K0
K′ = ---------------------------------------2- K′ = ---------------------
-
m 2
4πε 0 m  1 + -----  1 + ----
m
-
 M  M

2. b. b) Dans ce même référentiel, la particule q va subir une déviation d’angle ϕ′


donnée par la relation (cf. (3)) :
ϕ′
tan  -----  = ------------
K′
- , il reste donc à déterminer les paramètres V 0′ et b′.
2 2
V′ 0 b′
• Pour V 0′ , appliquons la composition des vitesses dans le cas de la translation

soit V 0 = V 0′ + V G ⇒ V 0′ = V 0 – V G
m M M
et V 0′ = V 0 – ---------------- V 0 = ---------------- V 0 ⇒ V 0′ = ----------------V 0 .
m+M m+M m+M
• b′ s’obtient à partir de b par une formule barycentrique identique à (4).
M
d’où b′ = b ---------------- .
m+M
ϕ′
Finalement : tan  -----  = ------------------------------------------------------
K′
-.
2 2
 1 + ----- V 2 b ---------------------
m 1
-
 M 0  m 3
1 + -----
 M

ϕ′ K0 
- 1 + -----
tan  -----  = --------
m
Soit : (4)
 2  V2 b  M
0

Chapitre 5 – Mécanique 2 285


KF.book Page 286 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 518

2. b. g) La déviation cherchée dans le réfé- y


rentiel d’étude  e , où initialement Q est
immobile s’obtiendra aisément en compo- V q ( ap ) 
sant de nouveau les vitesses. Après interac- V 1′
tion, on aura :
ϕ ϕ′
V q ( après ) = V G + V 1′ avec V 1′ = V 0′ .
O x
VG
Soit en projetant sur les directions u x et u y :

V q ( ap ) cos ϕ = V G + V 0′ cos ϕ′  sin ϕ′


 ⇒ tan ( ϕ ) = ---------------------------------
- (5)
V q ( ap ) sin ϕ = V 0′ sin ϕ ′  V
 -------- + cos ϕ′
G
 V 0′ 
VG m
Or - = ----- d’où une déviation ϕ telle que :
-------
V 0′ M

sin ϕ′ ϕ′ K0 
- 1 + -----
tan ( ϕ ) = -------------------------- avec tan  ----- = --------
m
m  2  2  M 
----- + cos ϕ′ V0 b
M

Commentaire
ϕ′
Un calcul utilisant les relations entre sin ϕ′, cos ϕ′ et tan  -----  donne après simplifications :
2
2K 0
--------
2
-
V0 b
tan ϕ = ----------------------------------------------------
2
.
2
 K0  m 2 K0
 1 – ----------4 2
- + ------2- ----------4 2
-
 V b M V b0 0

ϕ′ K0
• Pour m  M , on obtient tan  -----  # --------
- (cf. relation (4)) et V G  V ′0 ce qui impli-
 2  V2 b
0
m
que (en fait pour -----  cos ϕ′ ), cf. figure, ϕ ∼ ϕ′, soit finalement :
M
K0
tan ϕ ≈ --------
2
-
V0 b
comme il se doit. En effet, à la limite où la masse M est très grande devant m, on pourra
considérer en première approximation qu’elle reste fixe.
m V V0
• Pour m = M, on a V G = ---------------- V 0 = -----0- et V ′0 = V ′1 = ------ .
m+M 2 2

D’autre part, dans  G MV Q′ + mV q′ = 0 soit, pour m = M, V Q′ = – V q′ .

D’où le diagramme des vitesses dans  e en se rappelant que V = V′ + V G

286 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 287 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 519
V A
′ = -----0-
′ = V 1Q
V 1q
2 V q ( ap )

V 1q
V
OC = V G = -----0-
2 ϕq
ϕ′
O C
ϕQ

V 1Q
B
V Q ( ap )

C est le milieu de AB et le triangle OAB est rectangle en O ( OC = BC = CA ), on a


π
donc, dans ce cas particulier, un angle de --- entre les deux directions de vol des parti-
2
cules après interaction.

519 Météore traversant un nuage peu dense


Une particule M de masse m est soumise à un champ gravitationnel central  (de
centre O) tel que :
r 
 ( r ) = – K ---3- rR
pour
r 
 avec r = OM et r = r , K  0.
r 
 ( r ) = – K ----3- pour r  R 
R 
1. À un instant t0, la particule se trouve en un point M0 M0 α
(OM0 = R) et sa vitesse V 0 fait un angle α avec le rayon vecteur
V0
π 2K .
OM 0 . On prendra 0  α  --- et V 0 ( = V 0 )  V = ------
2 R O
V0
On posera η = ----- .
V
a. À quoi correspond la condition V 0  V ?
b. Caractériser la trajectoire suivie par la particule tant que r reste supérieur à R.
p
On rappelle que pour une trajectoire elliptique d’équation polaire -- = 1 + e cos ( θ – θ 1 ),
r
on a :
C2
p = ----- (où m C = L 0 avec L 0 moment cinétique en O).
K
p
a = -------------2- (a ≡ demi-grand axe de l’ellipse).
1–e

Chapitre 5 – Mécanique 2 287


KF.book Page 288 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 519

Dessiner quelques trajectoires (prendre par exemple η = 0,9 et


α = { 0,5 ; 0,8 ; 1,0 } ).
2. La particule se trouve en un point M1 (OM1 = R) et sa
vitesse V 1 , de module V0 , est maintenant orientée de telle V1
π β M1
façon que ( V 1, M 1 O ) = β avec 0  β  --- .
2 O
a. Déterminer la nature de la trajectoire suivie pour la par-
ticule tant que r reste inférieur à R.
b. On peut montrer que la particule recoupe le cercle de
centre O et de rayon R en un point M 1′ tel que ( OM 1, OM 1′ ) = ψ avec :
2η 2 sin2β .
tan ψ = – --------------------------------
-
1 + 2η 2 cos2β
Vérifier la cohérence de cette expression.
3. On se replace dans les conditions du 1. Décrire le mouvement ultérieur de la particule.
Tracer la trajectoire pour η = 0,9 et α = 0,5 rad.

■■ Solution
r
1. a. La particule M se déplace dans le champ  ( r ) = – K ---3- .
r
mK
Il lui est associé une énergie potentielle E p = – -------- :
r
La conservation de l’énergie lors du mouvement s’écrit :
1 2 1 2
E m = --mV + E p ( r ) = E 0 = --mV 0 + E p ( r 0 ).
2 2
Or la force est centrale attractive et de type newtonien. La trajectoire reste à distance
finie (état lié) pour E 0  0 soit pour :
1 2 mK 2 2K 2 2
--mV 0 – --------  0 ⇒ V 0  ------- ⇒ V 0  V .
2 R R
La condition V 0  V traduit donc que la trajectoire restera bornée (trajectoire elliptique).

1. b. D’après ce qui précède, on obtiendra donc une portion d’ellipse d’équation polaire
p
-- = 1 + e cos ( θ – θ 1 ), où p et e représentent le paramètre et l’excentricité de l’ellipse
r
(grandeurs prises positives).
C2
• D’après le cours, on a p = ------ où C est la constante des aires.
K
2
R 2 V 0 sin 2 α
C = RV 0 sin α ( C = OM 0 ∧ V 0 ) ⇒ p = -------------------------- .
K
p V0 2
Et --- = 2  ------ sin 2 α
R  V 

288 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 289 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 519
mK
• Le demi-grand axe a s’obtient par E m = – -------- soit :
2a
--mV 0 – -------- = – -------- ⇒ --mV 0 – --mV = – -- mV  ------ .
1 2 mK mK 1 2 1 2 1 2 R
2 R 2a 2 2 2  2a
2 2
V – V0 R R 1
Soit ------------------ = ------ et a = --- ⋅ ----------------------2-
2 2a 2 V0
V 1 –  ------
 V 
a 1
d’où --- = ---------------------- (2)
R 2( 1 – η2 )
p
L’excentricité de l’ellipse trajectoire est alors fournie par l’expression a = ------------2-
1–e
p
soit e 2 = 1 – --
a
2η 2 sin 2 α
e 2 = 1 – ----------------------------
 ----------------------
1 
 2 ( 1 – η 2 )

et e= 1 – 4η 2 ( 1 – η 2 )sin 2 α (3)

Enfin, déterminons l’angle ϕ définissant la


position du grand axe de l’ellipse (dont le α
périgée se situe à l’intérieur du cercle de
centre O et de rayon R.) la trajectoire a ϕ
pour équation, en coordonnées polaires, O
p
-- = 1 + e cos θ (dans un premier temps,
r uz
avec les conventions adoptées (cf. figure)
θ augmente.
p
1 – ---
p R
D’où --- = 1 + e cos ( π – ϕ ) ⇒ cos ϕ = ------------ (θ = π − ϕ)
R e

1 – 2η 2 sin 2 α
soit cos ϕ = -------------------------------------------------------- (4)
1 – 4η 2 ( 1 – η 2 )sin 2 α
Donnons quelques trajectoires pour η = 0,9 :
E
α = 0,5
α
M0
α = 0,8
O M1
α = 1,0

Chapitre 5 – Mécanique 2 289


KF.book Page 290 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 519

Km
2. a. La particule M est soumise à la force F = – --------r (oscillateur harmonique spa-
R3
tial de centre O). L’équation de son mouvement est donnée par :

d2r Km d2r K
m --------2- = – --------r , soit --------2- + -----3- r = 0 .
dt R3 dt R
2 K
Posons Ω = -----3- (Ω n’est autre que la pulsation angulaire du mouvement circulaire
R
d2r 2
de rayon R…), il vient : --------2- + Ω r = 0 . (5)
dt
La trajectoire décrite par la particule est plane (force centrale, plan défini par OM1 et
V l ) : c’est un arc d’ellipse de centre O : en choisissant pour axes OX et OY les axes prin-
cipaux de cette ellipse, l’équation (5) donne, en projection :

d2X
 -------- 2 Y
- + Ω X = 0 ⇒ X = X 0 cos Ω ( t – t 0 )
 dt 2
V1
 2 M 1′
M1
d Y 2
- + Ω Y = 0 ⇒ Y = Y 0 sin Ω ( t – t 0 ). β
 -------- ψ
dt 2 ε A
O X

2. b. La particule ressortira du disque de centre O et de rayon R au point M 1′ symétri-


que de M1 par rapport à l’axe OY. Le rayon vecteur r aura alors tourné d’un angle
ψ = π – 2ε. D’après le texte, on a :

2η 2 sin2β
tan ψ = – --------------------------------
- (6)
1 + 2η 2 cos2β
Vérifions la cohérence de cette expression.
– pour β = 0, la particule quitterait le disque au ψ=π
point M 1′ diamétralement opposé, ce qui impose M 1′ V0 M1

ψ = π pour β = 0 en accord avec (6). O

1 2 mK M 1′
– Pour V0 suffisamment grand ( --mV 0  --------,
2 R
soit η 2  1), la particule présente un déplace-
ment quasi rectiligne. Elle ressort en M 1′ tels que β M1
ψ = π – 2β (cohérent avec (6)). O

290 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 291 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 519
π
– Pour β = --- la trajectoire a pour équations Y
2
paramétriques :
X = R cos Ωt V0
M 1′
V0
Y = ------ sin Ωt. O
Ω X
Cette trajectoire est effectivement intérieure au
V0
disque de rayon R pour ------  R, c’est-à-dire

2 2
V0 2V 0
-  R 2 ⇒ --------
------------- -  1 ⇒ 2η 2  1.
K ⁄ R3 V
2
l
π
On doit donc avoir ψ → π pour β → --- quand 2η 2  1 ce qui est également vérifié.
2

3. Dans un premier temps, la particule


α
décrit l’arc M 0 EM 1 de l’ellipse de foyer O M0
caractérisée au 1. b. Elle revient sur le cercle
de rayon R en un point M1 symétrique de
M0 par rapport à l’axe OE de cette ellipse. La O E
conservation de l’énergie implique (puisque
de plus OM 1 = OM 0 = R et donc M1
E p(M 1) = E p ( M 0 ) ) :

V1 = V0 .
D’autre part, la conservation du moment
α
cinétique va se traduire (puisque V 1 = V 0 ) M0
V0
par ( OM 1 , V 1 ) = π – α, (cf. figure).
On est alors ramené au cas traité à la question 2.
et la particule décrit l’arc M 1 M 1′ de l’ellipse de O
centre O, le rayon vecteur tournant d’un angle ψ
M1
( β = α ).
V1
α

α V 1′ M0 α

M 1′
O ϕ

α ϕ

M1

Chapitre 5 – Mécanique 2 291


KF.book Page 292 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520

La particule ressort en M 1′ avec une vitesse V 1′ telle que V 1′ = V 0 (conservation


de l’énergie) et ( OM 1′ , V 1′ ) = α (conservation du moment cinétique). On est alors
ramené à la même situation qu’en M0, la particule redécrivant un arc d’ellipse de foyer
O obtenu à partir de l’arc M0 EM1 par une rotation d’angle Λ = 2ϕ + ψ.
D’où le dessin :
α
M0
M2

M1
M 1′ M 2′

α = 0,5  ϕ ≈ 47°

η = 0,9  ψ ≈ 144°

520 Marées
1. On considère deux masses M 1 ( m 1 ) et M 2 ( m 2 ) formant un système isolé en inte-
raction gravitationnelle. Elles décrivent des trajectoires circulaires (autour de leur
centre de masse G) dans un référentiel galiléen G. On a M 1 M 2 = D = cte.
On appelle ′ le référentiel en translation centré sur M1. On étudie dans ′ le mou-
vement d’une particule de masse m dont on suppose qu’elle ne perturbe pas le sys-
tème (M1, M2).
a. Montrer que la loi fondamentale de la dynamique appliquée dans ′, à la masse
m 1 mr
m, s’écrit : ma ′ = – ------------------- + mδG = m ( G 1 + δG )
r3
avec r = M 1 M, le point M désignant la masse m.
On montrera que le terme « perturbateur » δG qui tient compte de la présence du
corps M2 peut se mettre sous la forme :
m 2  r 
δG = ----------
- F --- .
D 2  D
Dans le cas où l’on a r D, montrer que la fonction vectorielle F s’écrit au premier
r
ordre en --- :
D
M1 M2
F = 3u  u ⋅ --- – --- ( u = --------------
r r
- ).
 D D M1 M2

292 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 293 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520
b. Application numérique :
δG max r
Calculer la valeur du rapport ------------------ pour --- ≈ 1,66 ⋅ 10 –2 (D = distance Terre-Lune,
D
G1
m2
r max = R T rayon de la Terre) et ------ = 1,22 ⋅ 10 –2 (rapport des masses de la Lune (m2)
m1
et de la Terre (m1)).
2. Approche simplifiée du phénomène des marées. La Terre est assimilée à une
boule rigide de centre T et de rayon RT recouverte sous une faible épaisseur par de
l’eau. Il s’agit de déterminer la forme de la surface libre en tenant compte de la seule
influence de la Lune. On fera donc les hypothèses suivantes :
• le système Terre-Lune est isolé, et la distance D séparant la Terre de la Lune est
constante (la Lune est assimilée à un point matériel de masse mL , et on note mT la
masse de la Terre) ;
• une masse δm de fluide est soumise à l’attraction terrestre, à celle de la Lune ainsi
qu’aux forces de pression de résultante δf p telle que
δm
δf p = – ------- grad P
ρ0
ρ 0 = masse volumique invariable de l’eau supposée incompressible).
a. On se place dans le référentiel ′ centré en T et en translation par rapport au
référentiel galiléen du centre de masse du système Terre-Lune. Donner l’équation tra-
duisant l’équilibre de la masse δm dans ′. On utilisera les résultats du 1.
b. On suppose que l’eau est en « équilibre à chaque instant » et que l’on peut appli-
quer le résultat précédent.
a) Montrer que la force perturbatrice liée à la Lune peut se mettre sous la forme :
δf L = – δmgrad V P ( r ).
On exprimera V P en fonction de g, mL, D,
r = TM (le point M repère la particule fluide) M
ϕ
et de l’angle ϕ = ( TL, TM ).
T D L
Indication : on pourra projeter δf L sur les
axes cartésiens Tx , Ty , Tz ( u z // TL ) .
b) En déduire que la surface libre est associée à l’équation :
m T
V 1 ( r S ) + V P ( r S , ϕ ) = cste où V 1 ( r S ) = – ---------- .
rS
g) Montrer alors que la variation s ( ϕ ) du niveau de l’eau (par rapport à une Terre
sans lune) s’exprime sous la forme :
4
1 mL RT
s ≈ --- ------ ----3- ( 3cos 2 ϕ – 1 ).
2 mT D

Chapitre 5 – Mécanique 2 293


KF.book Page 294 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520

À cet effet, on notera r s ( ϕ ) = R T′ + s ( ϕ ) ( R T′ rayon d’une Terre sphérique recou-


verte d’une épaisseur d’eau uniforme : R T′ ≈ R T ) et on utilisera le résultat du 2. b. β).
mL RT 3
On tiendra compte de ce que : ------  ----- 1.
mT  D 
d) Application numérique.
Donner dans ce cadre d’hypothèses :
• la hauteur h du marnage (différence entre le niveau le plus haut et le niveau le plus
bas) pour un point situé dans le plan équatorial (on supposera que la Lune reste dans
ce plan). On prendra RT = 6,4·103 km ;
• l’intervalle de temps séparant deux marées hautes consécutives (on considérera que
la Lune a dans ′ une trajectoire circulaire autour de T de période TL = 28 jours).
Commenter les résultats obtenus.

■■ Solution
1. a. Le système M1M2 forme un système isolé en G
interaction gravitationnelle.
La distance M1M2 étant invariable (M1M2 = D), les
masses m1 et m2 décrivent, dans le référentiel G du
centre de masse, des cercles centrés en G. ′ M2
m 1 m 2 G
On a donc, dans G : m 1 a ( M 1 ) = -----------------
-u . u
D2
• On étudie maintenant le mouvement d’une masse m M1
m  m 1 et m  m 2 ) dans le référentiel ′ en
translation circulaire par rapport à G.
Ce référentiel ′ n’étant pas galiléen, il est nécessaire d’introduire la force d’inertie
mm 2
d’entraînement f ie = – ma ( M 1 ) = – ---------------
-u .
D2
Appliquons la loi fondamentale de la dynamique à la masse m située en M
( r = M 1 M ) , en tenant compte des forces de gravitation exercées sur m par M1 et M2 :

mm 1 r M2 M
ma ′ = – -------------------
- – mm 2 --------------
-+f .
r 3 M 2 M 3 ie

mm 1 r M2 M u
Soit 3
- + – mm 2 --------------3- – mm 2 -----2- .
ma ′ = – -------------------
r M2 M D



















mG 1 mδG

 M2 M u 
D’où : δG = – m 2  --------------
- + -----2- 
3
M
 2 M D 

294 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 295 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520
M
or M 2 M = M 1 M – M 1 M 2 = r – Du . r
M1 ϕ M2
 r – Du u 
Et δG = – m 2  ------------------------3- + -----2- . u
 r – Du D 
D
 
  u – --- r
- 
m 2   D 
Soit encore : δG = ----------
-  --------------------3- – u  (1)
D2  r 
 u – --- D
- 
 
m 2  r 
Le champ perturbateur est bien de la forme δG = ----------
- F ---- avec :
D 2  D
r
u – ----
 r D
F ---- = --------------------3- – u (2)
 D
r
u – ----
D
Supposons maintenant que r  D, et développons l’expression (2) au premier ordre
r
en ---- . Dès lors :
D
2 –3 / 2 –3 / 2
r2
--------------------3- =  u – ---- =  1 – 2 -------- + -----2- = 1 + ----------- + o  ---- .
1 r ur 3u r r
 D   D D  D  D 
r
u – ----
D
r
u – ----
--------------------3- =  u – ----  1 + ----------- + o  ----  # u – ---- + 3  -------- u .
D r 3u r r r ur
Et
 D  D  D  D  D
r
u – ----
D

F  ---- # 3 u  u ⋅ ---- – ----


r r r
Soit finalement (3).
 D  D D
À cette approximation, le champ perturbateur s’écrit :
m 2
- [ 3u ( u r ) – r ]
δG = ---------- (4)
D3

m 2 2 2 2 M
1. b. On a δG = ----------
3
- r + 9(u r ) – 6(u r ) ϕ
D
m 2 2 M1 M2
δG = ----------
- r + 3r 2 cos 2 ϕ .
D3
m 2 2r
----------------
m 2 δG max D3 m r 3
D’où δG = ----------
- 2r. Et ------------------
- ∼ - = 2  ------2- ⋅  ---- .
----------------
max
D 3 m 1  m 1  D
G1 ----------
-
r 2

Chapitre 5 – Mécanique 2 295


KF.book Page 296 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520

Application numérique :
δG max
- = 2 ⋅ 1,22 ⋅ 10 –2 × ( 1,66 ⋅ 10 –2 ) 3 = 1,12 ⋅ 10 –7 .
------------------
G1
On a bien δG max  G 1 et l’influence de M2 sur le mouvement dans ′ de la
masse m peut effectivement être traitée en terme de perturbation.
2. a. Le système M1 et M2 de la première question est ici remplacé par le système Terre-
Lune. La masse δm joue le rôle de m. Elle sera en équilibre dans ′ (repère en trans-
lation lié à la Terre) si la résultante des forces appliquées est nulle, soit en tenant compte
des résultats du 1.) :
0 = δf p + δm ( G 1 + δG ).
Soit :
1
0 = – ----- grad P + G 1 + δG (5)
ρ0

m T r  mL
Avec G 1 = – --------------- ( r = TM ) et - [3u (u r ) – r ]
δG # ----------
r3 D3
où TL = Du .

2. b. a) Il faut montrer que δG = – grad V P ( r ). x

Introduisons l’axe Tz et un repère Txyz. Alors,

3u ( u r ) – r = 3zu z – ( xu x + yu y + zu z )

= 2zu z – ( xu x + yu y ) T L z
u = uz
∂V P m L ∂V P m L
et – --------- = – ---------- -x ; – --------- = – ----------
-y ; y
∂x D3 ∂y D3
∂V P m L
– --------- = ----------
- 2z.
∂z D3
m L  x 2 + y 2 2 m
- ---------------- – z = ----------3L- ( r 2 – 3z 2 ).
D’où l’on peut prendre : V P ( x, y, z ) = ----------
D3  2  2D
Or z = r cos ϕ, soit : r M
r ϕ
m L z
V P ( r, ϕ ) = ----------3- r 2 ( 1 – 3cos 2 ϕ ) (6) T L
2D

m T
2.b. b) Le champ gravitationnel G 1 peut être également associé au potentiel V 1 = – ----------- .
r
L’équation (5) traduisant « l’équilibre » de la masse d’eau δm devient ( ρ 0 = cste ) :

P
0 = – grad ----- + V 1 ( r ) + V P ( r, ϕ ) .
ρ0

296 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 297 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520
La pression au sein de l’eau en « équilibre » se traduit ainsi par l’équation :
P
----- + V 1 ( r ) + V P ( r, ϕ ) = cste.
ρ0
Et la surface libre, associée à une pression uniforme (atmosphère) P0 admet pour
équation :
V 1 ( r S ) + V P ( r S , ϕ ) = cste (7)
Pour une Terre sans Lune, on aurait V P ( r S , ϕ ) = 0 et V 1 ( r S ) = cste , ce qui corres-
pond à une surface bien évidemment sphérique pour le modèle présenté ici.

2.b.g) Notons R T′ son rayon ( R T′ ≈ R T ).


La présence de la Lune modifie cet état et pour un angle ϕ donné (symétrie de révolu-
tion par rapport à l’axe TL), on note :
r S ( ϕ ) = R T′ + s ( ϕ ) avec s ( ϕ ) grandeur algébrique très petite devant R T′ .
L’équation (7) donne alors :
m T m L
- + ----------3- ( R T′ + s ) 2 ( 1 – 3cos 2 ϕ ) = cte.
– --------------------
( R T′ + s ) 2D
Et en tenant compte de ce que s  R T′ et en ne gardant que les termes du premier
ordre par rapport à la variable s :
m T m L 2
– -----------  1 – -------- + ----------3- R T′  1 + -------- ( 1 – 3cos 2 ϕ ) = cte.
s 2s
R T′  R T′  2D  R T′ 
D’où
2 2
s m m L R T′  m L R T′
-------- -------T- + -----------------
- ( 1 – 3cos 2 ϕ )  + -----------------
- ( 1 – 3cos 2 ϕ ) = cte.
R T′  R T′ D3  2D 3











 

m L  R T 3
  2 ------
Or -  1 (cf. Application numérique du 1. b.), d’où :
------ ∼ m -  -----
 T D

1 m R′ 3
-------- ≈ cte + -- ------L-  -------T- ( 3cos 2 ϕ – 1 ).
s
R T′ 2 mT  D 

Il reste à traduire, pour déterminer la


constante, que le volume d’eau n’a pas
varié. Or l’élément de surface δS s’est
;; δS
2
δS = R T′ sin ϕ dϕ dψ
algébriquement déplacé de su r . Soit une ϕ 2
= R T′ δΩ
variation de volume :
2 T
δV = sδS = R T′ sδΩ.

∫ sδΩ.
2
Et au total : δV T = R T′

Chapitre 5 – Mécanique 2 297


KF.book Page 298 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520

s ne dépendant que de ϕ on peut prendre δΩ = 2π sin ϕ dϕ (ψ : 0 → 2π), d’où :


π
∫0 s ( ϕ ) sin ϕ dϕ.
2
δV T = R T′ 2π

π
On doit avoir δV T = 0, ce qui impose ∫0 s ( ϕ ) sin ϕ dϕ
π π
or ∫0 ( 3cos 2 ϕ – 1 ) sin ϕ dϕ = ∫0 ( 1 – 3cos 2 ϕ ) d ( cos ϕ )
π
= cos ϕ – cos 3 ϕ = 0.
0

On doit donc prendre cste = 0, ce qui donne finalement (avec R T′ ≈ R T ) :


4
1 mL RT
s # -- ------- -----3- ( 3cos 2 ϕ – 1 )
2 mT D

2. b. d) Pour un point N dans le plan équa- N4


torial qui contient la Lune (cf. énoncé), N
ϕ
on a : s max = s ( ϕ = 0 ) = s ( ϕ = π ) points N3
N1 et N3 T L
N1
π
s min = s  ϕ = --- points N2 et N4. N2
 2
D’où
4
1 mL RT
h = s max – s min = -- ------- ⋅ -----3- [ ( 3 – 1 ) – ( 0 – 1 ) ]
2 mT D

4
3 mL RT
h = -- ------- ⋅ -----3- ⇒ h # 54 cm.
2 mT D

D’autre part, dans la modélisation z′ ′


retenue ici, l’eau forme un bourrelet L
d’axe TL qui tourne dans ′ à la
vitesse angulaire ω L alors que la partie ϕ
rigide de la Terre tourne à la vitesse
angulaire ω T . Le point N, lié à la Terre, θL
et contenu dans le plan équatorial, voit
T y′
le niveau de l’eau s’élever de s ( t ) avec
ϕ ( t ) = ( ω T – ω L )t (on a considéré
qu’à t = 0, N est situé sur l’axe TL entre
T et L) soit :

298 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 299 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 520
4
1 mL RT
s ( t ) = -- ------- ⋅ -----3- [ 3cos 2 ( ω T – ω L )t – 1 ].
2 mT D
Dans ces conditions, le phénomène des marées présenterait une période Tm définie
selon :
π TT 1
2 ( ω T – ω L )T m = 2π ⇒ T m = ------------------- = ------ ---------------
2π 2π 2 T
------ – ------ 1 – -----T-
TT TL TL
or TT = 24 heures et TL = 28 jours d’où :
1
T m = 12 -------------- heures ⇒ T m = 12 h 27 min.
1
1 – -----
28

Commentaires

On observe bien des régions de la Terre où les marées sont semi-diurnes (c’est ce qui se passe
sur les côtes atlantiques françaises). Mais cette périodicité n’est pas valable pour tous les
points du globe.
Par contre, le marnage est très influencé par la forme des côtes. Ainsi certaines baies forment
des cavités résonantes qui entraînent des valeurs de h beaucoup plus élevées (baie du mont
Saint Michel).

Chapitre 5 – Mécanique 2 299


KF.book Page 300 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

C. Changements de référentiels
521 Rebond d’une balle sur un obstacle en mouvement

Une balle arrive avec une vitesse verticale V 1 sur le pare-brise d’une voiture roulant,
sur une route horizontale, à la vitesse V 0 . On assimile le pare-brise à une surface
plane inclinée à 45° par rapport à la verticale, et on admet que – dans un référentiel
lié à la voiture – la balle rebondit symétriquement par rapport à la normale N au
pare-brise, le module de la vitesse étant conservé (le choc est parfaitement élastique,
et la masse de la balle est bien évidemment très faible devant celle de la voiture…)
Déterminer, dans un référentiel lié au sol, les composantes horizontale et verticale
de la vitesse de la balle juste après le rebond sur le pare-brise. Commenter.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Loi de composition des vitesses, mouvement de translation.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

On ne connaît le résultat du choc que dans le référentiel de la voiture, il faut donc pro-
céder aux changements de référentiels nécessaires.
Les données fournies sont telles que les calculs resteront simples en utilisant une base
( u x , u z ), u x dans la direction de V 0 et u z verticale ascendante V 1 = – V 1 u z .

■■3. Solution

Désignons par sol et voiture deux référentiels liés respectivement au sol et à la voiture.
voiture est en translation rectiligne uniforme par rapport à sol à la vitesse V 0 .
L’énoncé nous indique que, dans le référentiel de la voiture, la balle rebondit symétri-
quement par rapport à la normale N du pare-brise tout en conservant la norme de sa
vitesse. On est donc invité à étudier le choc dans le référentiel voiture.
La vitesse de la balle nous est donnée par application de la loi de composition des
vitesses :

V ( balle/  sol ) = V ( balle/  voiture ) + V e

V e désigne la vitesse d’entraînement associée au mouvement de voiture par rapport


à sol.

300 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 301 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 521
POINT COURS

Soient deux référentiels  ( O, x, y, z ) et ¢ ( O¢, x ¢, y ¢, z ¢ ). M étant un point en


mouvement, il possède une vitesse V  ( M ) dans  et V ¢ ( M ) dans ¢. La loi de
composition des vitesses s’écrit :

V  ( M ) = V ¢ ( M ) + V e ( M ).
La vitesse V e ( M ) encore appelée vitesse d’entraînement est celle dans  du point
coïncidant avec M et appartenant à ′.
Dans le cas d’une simple translation (pas forcément rectiligne uniforme) on a
V e ( M ) = V  ( O¢ ).
Le mouvement de translation est caractérisé par le fait que les directions d’axe
O¢x¢, O¢y¢, O¢z¢ restent fixes dans , le mouvement dans  du point O¢ étant
quelconque.

On a ici V e = V 0 et V ( balle ⁄  sol ) = – V 1 u z (Oz verticale ascendante).


Soit : – V 1 u z = V ( balle ⁄  voiture ) + V 0

et V ( balle ⁄  voiture ) = – V 1 u z – V 0 u x = V 1′
z z
Fig. 1 V 1′ Fig. 2
N
α
α′ V 2′ V 2′
A A x
45°
V 1′
La balle rebondit symétriquement en conservant le module de sa vitesse, d’où :
α = α′ et V 1′ = V 2′ .

Il revient au même de dire que les vecteurs ( A, V 2′ ) et ( A, V 1′ ) sont symétriques par


rapport à la seconde bissectrice (cf. figure 2), ce qui implique :
′ = – V 1z
V 2x ′ ′ = – V 1x
et V 2z ′ .
Soit encore ′ = V 1 et V 2z
V 2x ′ = V0 .

D’où après rebond, et dans ′ : V 2′ = V 1 u x + V 0 u z .


Il reste à repasser dans sol en appliquant de nouveau la loi de composition des vitesses.
Désignons par V 2 la vitesse de la balle, il vient :

V 2 = V 2′ + V 0

Chapitre 5 – Mécanique 2 301


KF.book Page 302 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 522

D’où : V 2 = ( V 1 + V 0 )u x + V 0 u z

Commentaires

• Pour V 0 = 0 (voiture immobile dans sol), on obtient :


V 1 45°
V 2 = V 1 u x ce qui est évidemment le résultat attendu. 45°

V2
• Pour V1 → 0, on a bien :

V0 V0 V2 = V0 ( ux + uz )
V0

V0

dans voiture dans sol


• La représentation classique du rebond élastique sur un obstacle n’est géométriquement
simple que dans le référentiel où l’obstacle est fixe, d’où l’intérêt d’opérer le changement de
référentiel correspondant.
• Les origines précises des deux référentiels utilisés n’interviennent pas ; pour exprimer les
vitesses par leurs composantes, les vecteurs unitaires u x et u z suffisent, et on peut utiliser
la même base dans les deux référentiels.
• Notons que sous l’effet du choc la balle, malgré une vitesse initiale faible, sera projetée à
une grande distance car sa vitesse aura considérablement augmenté (prendre par exemple
V 1 = 5 m ⋅ s –1 et V 0 = 10 m ⋅ s –1 = 36 km ⋅ h –1 ).
Bien sûr, il y a conservation de l’énergie et le gain en énergie cinétique de la balle (dans
sol) se fait au détriment de l’énergie cinétique de la voiture… L’effet est imperceptible du
fait de la grande masse de celle-ci (comparée à celle de la balle).

522 Traversée d’une rue


Un piéton désire traverser une rue parcourue par des voitures sur une seule file (voie
à sens unique). Une voiture arrive à la vitesse V0 constante. Le piéton marche (ou
court !) en ligne droite, à la vitesse v constante, dont il choisit librement la direction.
En assimilant la voiture à un rectangle de largeur l pratiquement égale à la largeur de
la voie, calculer, en fonction de la distance d à laquelle se trouve initialement la voi-
ture, la direction optimale du mouvement du piéton, c’est-à-dire la direction qui lui
permet de traverser sans risque de collision, et avec la vitesse v la plus faible possible.
On cherchera la solution par deux méthodes différentes.

302 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 303 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 522
■■ 1. Ce qu’il faut savoir
• Composition des vitesses.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Le piéton doit atteindre le côté opposé de la rue avant que la voiture ne le rejoigne.
Pour une direction α donnée de la vitesse v , on calculera donc la valeur minimale vmin
que doit avoir cette vitesse pour qu’il en soit bien ainsi.
Cette valeur vmin dépendant de α, il restera à chercher la valeur optimale de α…
Spontanément, l’étude est en général conduite dans un référentiel lié au sol ; mais on
peut également adopter le point de vue du conducteur de l’automobile, et se placer
dans un référentiel lié à la voiture, ce qui fournit une seconde méthode de résolution.

■■ 3. Solution
■ Première méthode
Dans un référentiel lié au sol, le piéton traverse avec la
vitesse v dans la direction α : il arrive donc en B, tel que : y
l
X B = ------------ B
tan α
l
au bout d’un temps t 1 = -------------- . l
v sin α
Pendant ce temps, la voiture, initialement à l’abscisse
– d, a parcouru la distance V 0 t 1 et arrive à l’abscisse u
Xv = – d + V0 t1 . α
A x
La condition de non collision s’écrit X v  X B , soit :
l l
– d + V 0 --------------  ------------
v sin α tan α
V 0 l  v ( l cos α + d sin α )
V0 l
v  ----------------------------------- = v min .
l cos α + d sin α
Cette valeur vmin est fonction de α : elle sera la plus petite possible lorsque
( l cos α + d sin α ) sera maximal. Il suffit donc de chercher la valeur de α qui annule la déri-
vée de cette expression : – l sin α + d cos α = 0
d
soit tan α = --
l
(il s’agit bien d’un maximum : la dérivée est positive pour α ∼ 0 et négative pour
π
α = --- …).
2

Chapitre 5 – Mécanique 2 303


KF.book Page 304 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 522

V0 l
Pour cette valeur de α, v min = ------------------------------
-
d2
cos α  l + -----
 l
l
et v min = V 0 --------------------
d + l2
2

■ Seconde méthode
Dans un référentiel lié à la voiture, donc en translation à la vitesse V 0 par rapport au
référentiel précédent, le piéton se déplace à la vitesse v′ telle que :

v = v′ + V 0 (composition des vitesses)

soit : v′ = – V 0 + v
et sa trajectoire ne doit pas rencontrer la voiture, d’où la figure, dans le cas de la trajec-
toire limite.

Pour un α donné, la vitesse v min est celle y


;;;;;
B′
qui (ajoutée à – V 0 ) donne v′// AB ′ .
;
Le minimum du module de v min corres-
voiture l
pond à la longueur CH, plus courte dis- v′ v min
;

tance de l’extrémité C du vecteur – V 0 à la –V0 α


droite AB′ ; il faut donc prendre :
d A x
v min = CH orthogonal à AB′ .
La valeur α correspondante est donc telle
y
que : B′
v min
cos α = --------- .
V0 α
Or le triangle des vitesses ACH et le triangle l v min
H
AB′D sont semblables, et l’angle α se
retrouve en B′, d’où : C α α
l l D A x
cos α = --------- = ------------------- –V0
AB′ d + l2
2

et la valeur de vmin est alors :


l
v min = V 0 -------------------
d + l2
2

valeur obtenue pour :


d
tan α = -- .
l
On retrouve bien les résultats de la première méthode.

304 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 305 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 523
Commentaire

La figure, dans le référentiel lié à la voiture, permet de comprendre pourquoi, en


cas de collision, on entend souvent, de la part des passagers de la voiture,
l’expression : « le piéton s’est littéralement jeté sous la voiture »… même s’il
« fuyait » devant celle-ci (projection de v min sur A x positive) !

523 Traversée d’une rivière


On étudie la traversée d’une rivière par un bateau à moteur. On fait les hypothèses
simplistes suivantes :
• le cours de la rivière est rectiligne et de largeur d ;
• la vitesse W du courant est supposée uniforme : W = Wu x ;
• le moteur du bateau maintient une vitesse de module constant V dans un
référentiel lié à l’eau.
1. Déterminer la direction de V , vitesse relative du bateau par rapport à l’eau
pour que :
a. le temps de traversée soit minimal ;
b. le chemin parcouru, dans le référentiel lié aux rives soit minimal. On proposera une
méthode analytique et une approche géométrique.
2. On suppose maintenant que le pilote, expérimenté…, oriente constamment la
vitesse relative V du bateau par rapport à l’eau vers le point B0 de la rive opposée
situé exactement en face de son point de départ.
V
a. On donne la trajectoire du bateau pour différentes valeurs du paramètre η = ----
W
(η = 0,5 ; η = 1 et η = 1,5).

y
B0
η = 1,5

η = 1

η = 0,5

A x

Chapitre 5 – Mécanique 2 305


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Exercice 523

Commenter les courbes obtenues.


b. Déterminer la trajectoire du bateau dans le repère lié aux rives et retrouver les résultats
V
précédents. On se placera en coordonnées polaires de centre B0 et on posera η = ---- .
W
θ
On donne une primitive de ----------- : ----------- = ln tan  --- .
1 dθ
sin θ ∫ sin θ  2

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Composition des vitesses.
• Vitesse en coordonnées polaires.
Outils mathématiques
• Coordonnées polaires.
• Équations différentielles du premier ordre à variables séparables.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. a. En mécanique classique, le temps est indépendant du référentiel choisi. On peut
donc minimiser la durée de traversée en se plaçant dans le référentiel où le problème
est le plus simple.
b. Dans cette question, il faut évidemment se placer dans le référentiel lié aux rives. On
peut jouer sur l’angle α que fait la vitesse V avec la normale aux rives, et une discus-
sion devra être envisagée selon les valeurs comparées de V et de W.
2. a. Deux cas se présentent selon que V  W ou V  W, ce qui était physiquement
attendu.
b. Il suffit de traduire qu’en chaque point de la trajectoire, la tangente est colinéaire à
V
la vitesse. On peut s’attendre à ce que le rapport η = ----- joue un rôle important. Ainsi
W
si V  W, le bateau n’est pas assez rapide pour « remonter » le courant, et il est pré-
visible que le point de visé ne sera pas accessible.

■■ 3. Solution
1. a. Plaçons-nous dans le référentiel ′ lié à y′
l’eau. Le bateau s’y déplace avec une vitesse de
module constant V.
La durée de la traversée correspond alors à :
L d
∆t′ = ----
V V
où L est la longueur du trajet suivi dans ′. x′
Elle sera minimale pour L = d. Il faut donc orienter l’axe du bateau (direction de V )
perpendiculairement aux rives.

306 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 307 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 523
Dans , référentiel lié aux rives, le bateau pos- B0 B
sède la vitesse (composition des vitesses) :
W
v = V +W
( W vitesse d’entraînement par le courant). θ
V v
d
Il parcourt la distance AB = ----------- à la vitesse A
cos θ
V
v = V 2 + W 2 = ----------- .
cos θ
AB d
La traversée dure un temps ∆t = -------- = ---- = ∆t′.
v V
On retrouve bien que la durée ne dépend pas du référentiel choisi.
1. b. On désire maintenant que le trajet parcouru soit le plus court dans le référentiel
 lié aux rives. Dans l’absolu, le trajet le plus court correspondrait au segment AB.
Mais cela n’est pas toujours possible.

■ Approche géométrique

La vitesse du bateau dans  est v = V + W = Vu + Wu x ; V et W sont imposées et la


direction du vecteur unitaire u peut être ajustée. Associons à ces vitesses les vecteurs AI
pour W , IJ pour V et donc AJ pour v . L’extrémité J se situe ainsi sur le demi-cercle de
centre I et de rayon V. On a donc selon que V est supérieure ou inférieure à W :
• VW
J
La vitesse v du bateau dans  peut constamment
V
pointer vers B0. Il suffit pour cela que V soit α
orientée vers l’amont avec un angle α (cf. figure) v
tel que : A W I x
W
sin α = ----- (ce qui exige bien W  V ).
V
• VW
Dans , la trajectoire sera un segment de direction
AJ. Le trajet parcouru sera donc d’autant plus
π
court que l’inclinaison β  β  --- est grande.
J′ J
 2 v
Cette situation correspond au point J′ (AJ′ tangent α′ α′ V
au cercle de centre I et de rayon V). Il faut donc β
A I x
orienter V vers l’amont selon un angle α′ tel que : W
IJ′ V
sin α′ = ----- = ----- (et V  W ).
AI W
• Pour V = W, le point J′ tend vers le point A et v tend vers une valeur nulle. On
retrouve, à la limite, le trajet AB0 mais le temps de traversée devient infini !

Chapitre 5 – Mécanique 2 307


KF.book Page 308 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 523

■ Approche analytique
La vitesse du bateau dans  est v = Vu + Wu x , soit en notant α l’angle ( u y ,V ) :
 v x = W – V sin α

 v y = V cos α.
L’équation de la trajectoire est alors (origine en A) :
y
 x = ( W – V sin α )t
 B0 C
 y = V cos αt.
L’abscisse du point d’arrivée C est donnée par 
y ( t C ) = d, d’où :
α
d . V
x C = ( W – V sin α ) ----------------
V cos α A x
Le chemin parcouru sera d’autant plus court que C
est proche de B0.
• Pour V  W, on peut réaliser C = B 0 , c’est-à-dire x C = 0. Il suffit d’imposer :

W
sin α = -----
V
• Pour V  W, la situation précédente n’est plus réalisable et x C  0.
Étudions rapidement la fonction α → x C ( α ). Sa dérivée s’écrit :

dx d  W – V sin α V cos α 
--------C- = ---- ·   --------------------------- sin α – ---------------- 
dα V   cos α 2  cos α 
dx d d
soit --------C- = -----------------
- { W sin α – Vsin 2 α – Vcos 2 α } = -----------------
- { W sin α – V }.
dα Vcos α 2 Vcos 2 α
V
Elle s’annule pour α tel que sin α = ----- et il s’agit bien d’un minimum.
W
On retrouve ainsi les résultats obtenus par la méthode géométrique.
2. a. Examinons les différentes trajectoires :
y
B0
θ η = 1,5
η = 1

η = 0,5

A x

308 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 309 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 523
Comme on pouvait s’y attendre, les courbes précédentes nous indiquent que le bateau
n’atteindra le point opposé B0 que si sa vitesse V (par rapport à l’eau) est suffisante
pour ne pas être entraîné par le courant.
Ainsi, le bateau finira par rejoindre B0 pour η  1, soit V  W. Si nous paramétrons les
π
trajectoires par r = B 0 M et θ = ( u x , BM ) où θ ∈  0, --- , il semble qu’en B0 on ait
 2
θ = 0, la vitesse V devenant de même direction et de sens opposé à celle du courant (ce
qui renforce la condition V  W ). Par contre, pour V  W ( η  1 ), la vitesse du
bateau est insuffisante pour vaincre le courant, et la rive opposée ne sera jamais atteinte
(d’une autre manière, on aura r → +∞ et θ → 0 ).
2. b. Plaçons-nous en coordonnées polaires de centre B0 y
B0
( B 0 M = r et θ = ( u x , B 0 M )). Soient vr et v θ les
coordonnées de la vitesse du bateau dans . L’équation θ
V
de la trajectoire s’obtient en écrivant que le vecteur v et 
M
le vecteur δl ( dr, r dθ ) tangent à la trajectoire sont coli- ux
néaires. A x

POINT COURS
Les composantes de la vitesse v sont don- y
nées en coordonnées polaires par : v
dr dθ uθ
v = ------ u r + r ------- u θ
dt dt
dr
 v r = ------ ur
(v r = v ◊ u r) r
 dt
et 

 v = r ------
 θ
- (v θ = v ◊ u θ). θ x
dt

L’équation différentielle de la trajectoire s’obtient alors pour v r = f ( r, θ ) et v θ = g ( r, θ )


selon :
v dr f ( r, θ )
-----r = --------- = --------------- (1)
vθ r dθ g ( r, θ )
Déterminons les composantes v r et v θ sachant que B0
v = W + V avec V = – Vu r (vitesse V orientée θ x
w
constamment vers le point B0).

Or W = Wu x = W cos θu r – W sin θu θ . M
D’où v r = – V + W cos θ et v θ = – W sin θ uθ ur
1 dr W cos θ – V cos θ V
(1) devient : -- ------- = --------------------------- = – ----------- + -----------------
r dθ – W sin θ sin θ W sin θ
dr d( sin θ) V dθ
soit encore : ------ = – ------------------ + ----- ----------- .
r sin θ W sin θ

Chapitre 5 – Mécanique 2 309


KF.book Page 310 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 523

π
Et après intégration, avec r = d pour θ = --- (à t = 0 le bateau est en A) :
2
θ
r θ
= – ln sin θ + ----- ln tan  ---
V
ln ( r )
d W  2 π
---
2

r(θ) θ
d’où : ln  ---------- = – ln sin θ + ----- ln tan --2-
V
 d  W
V
θ -----
tan --- W
2
et r ( θ ) = d ----------------------
sin θ

On a représenté ci-dessous différentes trajectoires possibles en fonction du paramètre


V
η = ----- .
W
y
B0
θ η = 1,5
η = 1

η = 0,5

A x

• Remarquons que pour η = 1 , il vient :


θ θ
tan --2- sin --2- d d
r ( θ ) = d ------------ = d ---------------------------- = ----------------- = --------------------- .
sin θ θ θ θ 1 + cos θ
2 sin --2- cos 2 --- 2cos 2 ---
2 2
d
La trajectoire est un arc de parabole qui coupe l’axe B0 x en r = -- , et le point B0 ne
2
peut être atteint.

d
--
2 x
B0
d

310 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 311 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 524
POINT COURS
d
Une équation en polaire du type r = ------------------------ est représentative d’une conique.
1 + e cos θ
On rencontre ce type de trajectoire lors de l’étude du mouvement d’un point maté-
K
riel soumis à une force centrale attractive f = – ---2- u r de centre O.
r
• e  1 correspond à une ellipse dont O est l’un des foyers.
• e  1 est associé à une hyperbole dont O est l’un des foyers.
• e = 1 donne une parabole.

• Par ailleurs, on a :
y
θ η
HB 0 = r sin θ = d ⋅  tan ---  (2) B0 K x
 2
η θ
 tan θ --- cos θ
 2 H M
et B 0 K = r cos θ = d --------------------------------
sin θ A
η–1
 sin --- θ x
cos θ
d  2
B 0 K = -- -------------------------------------
η+1
- (3)
 cos θ
2
---
 2
L’équation (2) traduit le fait que le bateau coupera l’axe des x, lorsque cela est possible,
pour la valeur 0 de θ. L’équation (3) met alors en évidence deux cas :
– Soit η  1 ( V  W ) et B 0 K tend vers 0 avec θ.
Il en résulte que le bateau atteindra bien l’autre rive en B0 point visé.
– Soit η  1 ( V  W ) et B 0 K tend vers l’infini quand θ → 0, le bateau n’atteindra
jamais l’autre rive. Il est entraîné par le courant.
On retrouve bien la condition V  W pour que le point visé B0 soit effectivement atteint.

524 Roulement sans glissement d’une roue


Une roue de rayon R roule sans glisser sur un rail rectiligne Ox. Un point B à la péri-
phérie de la roue coïncide à la date t = 0 avec l’origine O du repère. Le centre C de
la roue a une vitesse V 0 = V 0 u x ( V 0  0 ).
1. Déterminer les coordonnées x ( t ), z ( t ) du point B. On introduira l’angle θ ( t ) dont
la roue a tourné depuis la date t = 0.
Quelle est la trajectoire de B dans un référentiel  lié au rail ?

Chapitre 5 – Mécanique 2 311


KF.book Page 312 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 524

2. a. Déterminer la vitesse V du point B dans ce référentiel  et étudier les varia-


tions de son module en fonction de θ.
b. Calculer l’accélération A dans  du point B, et préciser son orientation.
3. En introduisant un référentiel d’origine C en translation par rapport au précédent,
utiliser la composition des mouvements pour retrouver les résultats du 2.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Description d’un mouvement dans un référentiel.
• Changements de référentiel. Lois de composition des mouvements.
Outil mathématique
• Produit vectoriel.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Les composantes du vecteur OB dans la base ( u x , u z ) s’obtiennent facilement en
décomposant OB en une somme de vecteurs dont les projections ont une expression
simple : il faut pour cela introduire le point I, point de contact de la roue avec Ox.
La condition de roulement sans glissement impose une relation entre θ et la vitesse V0 :
on pourra exprimer cette relation du point de vue géométrique.
2. Les expressions de la vitesse V et de l’accélération A s’obtiennent par simple déri-
vation des composantes de OB.
3. On exprime la condition de roulement sans glissement en écrivant que le point de
la roue en contact avec le rail a une vitesse nulle par rapport au rail.

■■ 3. Solution
1.

POINT MÉTHODE z
π
Il est astucieux de faire un schéma avec θ  --- (car alors
2
sin θ et cos θ sont positifs) et de choisir des axes cor-  
respondant à un θ  0.
On rappelle que pour un trièdre direct, on a les sens O y

positifs suivants pour θ (cf. figure).
x

OB = OI + IC + CB
= V 0 tu x + Ru z – R sin θu x – R cos θu z .

312 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 313 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 524
D’où les composantes de OB : z
 V 0 t – R sin θ
OB 
 R ( 1 – cos θ ) . C V0
Il reste à exprimer la condition de roule-
ment sans glissement : dans ce cas, la lon- θ
uz B
)

gueur de l’arc IB est égale à la distance OI


soit Rθ = V 0 t. uy
I x
Avec le choix des axes, θ est positif lorsque O ux
V0 est positif.

V0 t V
Soit θ = -------
- = ωt avec ω = -----0- = constante
R R
 V0 t 
 x ( t ) = V 0 t – R sin  -------
-
  R 
et finalement 
   V 0-t  
 z ( t ) = R  1 – cos  -------
R 

 x ( θ ) = R(θ – sin θ)
ou encore OB  (1)
 z ( θ ) = R(1 – cos θ)

Ce sont les équations paramétriques d’une cycloïde dans le référentiel  lié au rail.

POINT COURS
La trajectoire d’un point dépend du référentiel choisi. Dans le référentiel ′, lié
au centre de la roue en translation rectiligne uniforme par rapport à , la trajec-
toire de B est un cercle de centre C et de rayon R.

dOB
2. a. V = ------------ avec θ̇ = ω, on obtient ainsi en dérivant (1) :
dt
 ωR ( 1 – cos θ )
V
 ωR sin θ.
Calculons V : V = ωR ( 1 – cos θ ) 2 + sin 2 θ = ωR 2 – 2 cos θ
θ
d’où V = 2ωR sin --2- V
2ωR

Variations de V en fonction de θ :
La vitesse s’annule chaque fois que le point
B est en contact avec le sol (B confondu
avec I pour θ = 0 [2π]). 0 2π 4π 6π θ

Chapitre 5 – Mécanique 2 313


KF.book Page 314 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 524

Commentaire

Le point I (point de la roue en contact avec le rail), momentanément immobile dans , est
le centre instantané de rotation, et le point B est, dans ce référentiel, en rotation instantanée
autour de l’axe I y.

z allure de la trajectoire
V
B
C
θ
y
O I 2πR x

2. b. On calcule de même l’accélération de B en dérivant V par rapport au temps :

A ω R sin θ
dV 2
A = --------- d’où A = ω 2 ( R sin θ u x + R cos θu z ) = ω 2 BC
dt ω 2 R cos θ
L’accélération est donc centripète par rapport à C.
3. Dans le référentiel ′ d’origine C, en translation rectiligne uniforme par rapport à
, le mouvement de B est un mouvement circulaire défini par la loi θ ( t ).

POINT COURS
Considérons un point M se déplaçant sur un cercle de centre O et de rayon R. M
est en rotation autour d’un axe ∆ passant par O normal au plan de la trajectoire.
Dans la base polaire ( u r , u ), exprimons OM = Ru r et V = Rθ̇u .

On définit le vecteur rotation Ω = θ̇u où u est un vecteur unitaire de l’axe de


rotation orienté selon le sens positif : un tire-bouchon tournant dans le sens des θ
croissants se déplace dans le sens de u . ∆
u
Le vecteur vitesse V peut alors s’exprimer
indépendamment de toute base : O 
θ uθ
V ( M ) = Ÿ OM
M ur
x

Le mouvement circulaire étudié ici est caractérisé par le vecteur rotation Ω = θ̇u y et
V′(B) = V (B) ⁄ ′ = Ω ∧ CB. D’après la loi de composition des vitesses :

V (B) ⁄  = V (B) ⁄ ′ + V e(B)

V = V′ + V 0 ( ′ en translation par rapport à  à la vitesse V 0 )

V = Ω ∧ CB + V 0 .

314 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 315 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 524
Exprimons maintenant la condition de roulement sans glissement : on a vu que la vitesse
s’annulait chaque fois que le point B était en contact avec le sol, soit B confondu avec I.

Alors V (I) = 0 = Ω ∧ CI + V 0 .

0 = θ̇u y ∧ ( – Ru z ) + V 0 u x

0 = – Rθ̇u x + V 0 u x
V
d’où θ̇ = -----0- = ω = constante
R
V0
On obtient donc : V = ------ u y ∧ ( – R sin θu x – R cos θu z ) + V 0 u x
R
V 0 – V 0 cos θ = ωR ( 1 – cos θ )
d’où l’on trouve V
V 0 sin θ = ωR sin θ

POINT COURS
Pour le calcul de l’accélération, la loi générale de composition donne :
A(B) §  = A(B) § ¢ + A e(B) + A c(B).
A e est l’accélération d’entraînement :
˙
A e(B) = A(C) §  + Ω ( ¢ §  ) Ÿ CB + Ω ( ¢ §  ) Ÿ ( Ω ( ¢ §  ) Ÿ CB )

où Ω ( ¢ §  ) est le vecteur rotation du référentiel ¢ par rapport à .

A c est l’accélération de Coriolis : A c(B) = 2Ω ( ¢ §  ) Ÿ V (B) § ¢ .

POINT MÉTHODE
Dans le cas d’une translation, Ω ( ′ ⁄  ) = 0 . Il n’y a pas d’accélération de Coriolis
et A e = A(C) ⁄ . On peut retrouver A e en utilisant le point P coïncidant avec B à
l’instant t : A e(B) = A(P) ⁄  .
′ étant en translation par rapport à , on a : A(P) ⁄  = A(C) ⁄  .

Ici on a donc : A(B) ⁄  = A(B) ⁄ ′ + A(C) ⁄ 

dV
or A(C) ⁄  = ---------0- = 0 donc A(B) ⁄  = A(B) ⁄ ′.
dt
Le mouvement de B dans ′ est circulaire uniforme ; l’accélération est donc centri-
pète de module ω 2 R.

A(B) ⁄  = A(B) ⁄ ′ = ω 2 BC
On retrouve donc le résultat du 2.

Chapitre 5 – Mécanique 2 315


KF.book Page 316 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 525

525 Courses poursuites : « les quatre mouches »


Quatre mouches sont aux sommets A 1 , A 2 , A 3 , A 4 V
d’un carré ( OA 1 = OA 2 = OA 3 = OA 4 = a ). La mouche A3 A2
A i se dirige constamment vers la mouche A i + 1 V
( A 5 = A 1 ) avec une vitesse de norme constante V.
1. Au bout de quelle durée τ les mouches finissent-
elles par se rencontrer ? Quelle est alors la distance O
parcourue par chaque mouche ?
V
2. Déterminer la trajectoire suivie par chaque mouche
ainsi que les lois horaires définissant le mouvement A4 V A1
sur ces trajectoires.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Vitesse et coordonnées polaires.
• Composition des vitesses.
Outils mathématiques
• Coordonnées polaires.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le système est totalement symétrique, les quatre mouches jouant un rôle identique.
π
D’une autre façon, on peut affirmer qu’il y a invariance par rotation de --- autour du
2
point O. Il en résulte que la trajectoire de la mouche M i se déduit de celle de la mouche
M i – 1 par cette même rotation. La vitesse de la mouche sur sa trajectoire étant cons-
tante (elle vaut V), on doit avoir L = Vτ…
2. On pourra repérer le mouvement de la mouche M 1 par ses coordonnées polaires
r = OM 1 et θ = ( OA 1 , OM 1 ). La trajectoire sera obtenue en exprimant les com-
posantes V r et V θ de la vitesse V 1 de M 1 …

■■ 3. Solution
1. Le système est invariant par permutation A3 A2
M2
circulaire 1 → 2 → 3 → 4 → 1. M3
On a donc à chaque instant : r θ
OM 1 = OM 2 = OM 3 = OM 4 = r ( t ) r
O r
et ( OA i , OM i ) = θ ( t ). M1
r θ
A4 M4 A1
OM 1 = OM 2 = OM 3 = OM 4

316 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 317 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 525
La vitesse instantanée du point M 1 est cons-
V1
tamment dirigée vers M 2 et son module est M2 M1
constant et vaut V. α2 α1

u′ u
Or le triangle M1OM2 est rectangle et iso-
cèle puisque OM 1 ( t ) = OM 2 ( t ), et : O OM 1 = OM 2

( OM 1 , OM 2 ) = ( OA 1, OA 2 ) + ( OA 2 , OM 2 ) – ( OA 1 , OM 1 ) .













π θ θ
---
2
π
Il vient alors α 1 = α 2 = --- . D’où en projetant la vitesse V 1 sur la base orthonormée
4
u , u′ ( u porté par OM 1 et u′ par OM 2 ) :
π π
V 1 =  – V cos --4- u +  V sin --4- u′ = V ------- ( – u + u′ )
2
(1)
    2
Or les composantes de la vitesse V 1 en coordon- M2
nées polaires d’axe OA 1 s’écrivent :
V 1 = r˙u + rθ̇u θ (2)
u′ u
avec (cf. figure) u r = u et u θ = u′. M1
2 O θ
On a donc en particulier r˙( t ) = – ------- V.
2
À l’instant initial t = 0, on a r = OA 1 = a. A1
Le point matériel atteindra le point O (lieu de rencontre des quatre mouches) au bout
d’un temps tel que :
τ 2 τ
∫0 r˙( t )dt = – ------
2 ∫0
- V dt (V est une constante).
0 2 1
Soit encore ∫a dr = – ------- Vτ ⇒ a = ------- Vτ,
2 2
a 2
d’où τ = ----------
V
Pendant dt, la mouche M 1 aura ainsi parcouru la distance ds = Vdt. Au total, son
trajet aura une longueur L = ∫ ds, d’où :
τ
L = ∫0 Vdt ⇒ L = Vτ ⇒ L = a 2
2. On a montré, à la question précédente, que (cf. (1) et (2)) :
2
V 1 = V ------- ( – u r + u θ ) = r˙ u r + r θ̇ u θ .
2
dr 2 dθ 2
On a donc ----- = – V ------- et r ------ = V ------- (3)
dt 2 dt 2

Chapitre 5 – Mécanique 2 317


KF.book Page 318 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 525

POINT MÉTHODE
Pour déterminer l’équation différentielle, il suffit d’éliminer dt dans (3).

L’équation différentielle de la trajectoire r ( θ ) est alors donnée par l’équation :


dr 2 M3
----- – V ------- M2
dr dt 2
--------- = --------- = -------------- = – 1.
rdθ dθ 2
r ------ V -------
dt 2
dr
Soit ----- = – dθ. Et, après intégration, en remarquant
r
que θ ( 0 ) = 0 et r ( 0 ) = a :
M4
r(t) M1
ln --------- = – θ ( t ) ⇒ r = a exp ( – θ )
a
La trajectoire est une spirale logarithmique.

Commentaire
V1
On a montré que ( OM 1 ,V 1 ) = constante  ici ------  .

 4 uθ ϕ
C’est une propriété caractéristique d’une spirale logarith- ur
mique. En effet, on a (cf. figure ci-contre) : M1
dr dr
cotan ϕ = --------- = K = constante ⇒ ----- = Kθ
r
θ
rdθ
et r = r 0 e Kθ .
O

Les lois horaires r ( t ) et θ ( t ) s’obtiennent à partir des relations (3) :


dr 2 2
----- = – V ------- donne : r ( t ) = – V ------- t + a ( r ( 0 ) = a ).
dt 2 2

dθ 2 dθ 2 1
r ------ = V ------- devient ------ = V ------- ----------------------  t  a---------2- .
dt 2 dt 2 2  V 
a – V ------- t
2

 V ------2- dt
 2 
dθ = ---------------------- = – d ln  a – V ------- t
2
D’où
2  2 
a – V ------- t
2
t
θ ( t ) = – ln  a – V ------- t
2
et puisque θ ( 0 ) = 0.
 2  0

2
Soit : θ ( t ) = – ln 1 – V ------- t
2a

318 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 319 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 526
a 2
Et en faisant apparaître le temps caractéristique τ = ----------
V

θ ( t ) = – ln  1 – --
t t
r ( t ) = a 1 – -- et
τ  τ

Commentaire

Les mouches se rejoignent en O à l’instant t 1 = τ ( r ( t 1 ) = 0 ).

526 Gerbe de feu d’artifice


Depuis un point O, on lance au même instant un grand nombre de projectiles, tous
avec la même vitesse v 0 , mais dans des directions quelconques (directions que l’on
pourra repérer par leur angle α avec l’axe vertical Oz). Ces projectiles sont soumis à
l’action de la pesanteur g = – g ⋅ u z .
1. Sur quelle surface se répartissent les projectiles à un instant t donné ?
2. Interpréter ce résultat en termes de composition de mouvements, en introduisant
un référentiel ′ en translation par rapport au sol, d’accélération d’entraînement g ,
et de vitesse nulle à t = 0 (référentiel ′ « en chute libre » …).

■■ 1. Ce qu'il faut savoir


• Changement de référentiel : repères en translation.
• Composition des accélérations.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Pour un projectile en particulier, il s’agit du mouvement classique dans le champ de
pesanteur terrestre : la trajectoire est définie par x ( t, α ) et z ( t, α ), fonction de t et du
paramètre α.
Pour obtenir les positions de l’ensemble des projectiles à une date t, il suffira d’éliminer
α entre les deux équations du mouvement…
2. Le mouvement dans ′ peut s’obtenir par deux méthodes :
• en soustrayant des équations ( x ( t ), z ( t ) ) du mouvement dans , les expressions du
mouvement du référentiel ′ ;
• en utilisant la loi de composition des accélérations.

Chapitre 5 – Mécanique 2 319


KF.book Page 320 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 526

■■ 3. Solution
1. Le mouvement d’un projectile soumis à la seule force de pesanteur est plan, dans le
plan défini par O, g et v 0 (le référentiel terrestre  est supposé galiléen…). Prenons
Ox horizontal dans ce plan.
L’équation du mouvement

dv z
ma = m ------- = mg
dt
m
donne alors, en projection :
v0
 ẋ˙ = 0 α

 ż˙ = – g mg
 x˙ = constante = v 0 sin α O x
d’où : 
 z˙ = – gt + constante = – gt + v 0 cos α
 x = v 0 sin α ⋅ t (x(t = 0) = 0)

et :  1 2
 z = – --gt + v 0 cos α ⋅ t ( z ( t = 0 ) = 0 ).
 2

À une date t donnée, la position ( x, z ) de chaque projectile est fonction de α. L’équa-


tion vérifiée par les coordonnées de tous les projectiles s’obtient en éliminant α entre
les deux équations du mouvement :
1
z + --gt 2
x 2
sin α = ------ ; cos α = ------------------- .
v0 t v0 t
1 2 2
 z + --gt 
x 2
Soit  ------ +  ------------------- = 1
2
( sin 2 α + cos 2 α = 1 )
 v 0 t  v0 t 
 
2
x 2 +  z + --gt 2 = ( v 0 t ) 2
1
 2 
1
équation d’un cercle de rayon v 0 t, centré sur Oz en C ( x C = 0, z C = – --gt 2 ) : dans
2
l’espace, les projectiles seront répartis sur la sphère de centre C et de rayon R = v 0 t.
2. Le référentiel ′ est en translation rectiligne par rapport au référentiel , avec
l’accélération constante a e = g , et confondu avec  à la date t = 0.
1
Il est donc caractérisé par le mouvement de chute libre z ′ = – --gt 2 : il a pour origine
2
le point C, et les projectiles s’éloignent tous uniformément de C.
Les trajectoires dans ′ sont donc des droites parcourues à la vitesse v 0 (à la date t,
ils sont à la distance R = v 0 t …). Le résultat est évident si l’on compare les accéléra-
tions d’un point M dans les deux référentiels :
a ( M/  ) = a ( M/ ′ ) + a e ( M )

320 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 321 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 527
avec ici : a e ( M ) = a ( ′ /  ) = g (mouvement de translation)

soit : g = a ( M/ ′ ) + g et : a ( M/ ′ ) = 0 .
Le mouvement de M dans ′ est rectiligne et uniforme (à la vitesse v 0 , d’après la loi
de composition des vitesses, appliquée à t = 0), ce qui est bien le résultat déjà obtenu.
Remarque
On peut visualiser le cercle obtenu (dans le plan xOz) en « arrêtant » le mouvement
des projectiles à une date t donnée :

x
O

527 Verticale apparente sur un manège


Sur le plancher d’un manège, tournant à une vitesse angulaire ω constante autour d’un axe
vertical (verticale définie par la direction de g , le référentiel terrestre étant supposé gali-
léen), un observateur veut déterminer la direction de la « verticale » dans le référentiel du
manège à l’aide d’un fil à plomb (masse m suspendue à un fil de masse négligeable).
L’observateur tient le fil en un point A, à la distance x 0 de l’axe de rotation, et à une
hauteur h au-dessus du plancher du manège.
Il ajuste alors la longueur du fil du pendule, de façon à ce que la masse m effleure un
point B du plancher (sans qu’il y ait contact…), et il appelle « verticale » du point
A la direction AB du fil.

Chapitre 5 – Mécanique 2 321


KF.book Page 322 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 527

1. Caractériser cette direction pour un point A quelconque.


2. Que pensez-vous de cette définition de la verticale ?

■■ 1. Ce qu'il faut savoir


• Équilibre dans un référentiel non galiléen.
• Forces d’inertie.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le bilan des forces (et des forces d’inertie…) appliquées à la masse m située prati-
quement au point B doit permettre de déterminer la direction AB.
2. On pourra rechercher l’existence de cas singuliers et/ou de cas limites, et s’interro-
ger sur la signification physique d’une telle verticale.

■■ 3. Solution
1. Quel que soit le référentiel envisagé, la z
masse m en B, pratiquement dans le plan A
z = 0 du manège (tournant autour de l’axe
Oz), est soumise à deux forces : Ω = ωu z
• son poids mg = – mgu z ; α
T
• la tension T du fil, portée par AB.
f ie
Si on se place dans le référentiel  lié au manège B
(celui où le point B est immobile, donc en équi- O x0 x
libre…), il faut y ajouter les forces d’inertie liées
mg
au mouvement de , en rotation uniforme par
rapport au référentiel terrestre galiléen.

POINT COURS
Les forces d’inertie appliquées à un point matériel M, dans un référentiel en rota-
tion (rotation d’axe Oz caractérisée par le vecteur Ω ) sont :
– la force d’inertie d’entraînement :

f ie = – m  -------- ∧ OM + Ω ∧ ( Ω ∧ OM ) ;
dΩ
 dt 
– la force d’inertie de Coriolis :
f ic = – 2mΩ ∧ V ( M /  ).

Dans le cas présent, M = B, la rotation est uniforme ( Ω = cste ) et f ie devient :


f ie = – mΩ ∧ ( Ω ∧ OB ) = +mΩ 2 HB = +mΩ 2 OB
(H est le projeté du point mobile sur l’axe de rotation…).

322 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 323 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 527
D’autre part, f ic = 0 puisque le point B est immobile dans . La loi fondamentale de
la dynamique, appliqué à la masse m, immobile dans , donne :
dp
------ = ma = 0 = mg + T + f ie .
dt
Il en résulte que AB est dans le plan vertical contenant Oz et A (plan Oxz).
Appelons x l’abscisse de B et α l’angle de AB avec Oz. En projetant sur la direction per-
ω2x
pendiculaire à T : – mg sin α + mω 2 x cos α = 0 soit : tan α = --------- (1)
g
x–x
D’autre part : tan α = ------------0- soit : x = x 0 + h tan α
h
ω2
et, en reportant : tan α = ------ ( x 0 + h tan α )
g
ω2h ω2
tan α  1 – --------- = ------ x 0
 g  g

x0 x0 g
tan α = --------------
- = ------------------
- en posant h max = -----2- .
g h max – h ω
-----2- – h
ω
La direction AB est ainsi déterminée par l’angle α qu’elle fait avec Oz, dans le plan xOz.
2. Le résultat ci-dessus appelle quelques commentaires :
g
• Le calcul et le résultat n’ont de sens que pour h  h max = -----2- . Pour h  h max , le
π ω
point B est rejeté à l’infini (α augmente et tend vers --- à mesure que l’observateur laisse
2
glisser le fil…).
• Pour un point A donné, la méthode proposée définit donc bien une direction AB uni-
que, repérée par α tel que :
x0 g
tan α = ------------------
- si h  h max = -----2-
h max – h ω
π
α = --- si h  h max .
2
Pour h  h max , la « verticale » du point A dans  est horizontale dans  terrestre !
• Le calcul précédent garde un sens pour h → 0, c’est-à-dire pour un point A très pro-
che du plancher du manège :
ω 2 x0 ω2x
tan α → ----------- = --------- (cohérent avec la relation (1)).
h→0 g g
(À la limite, on a un fil à plomb de longueur nulle !).
• Même si cette définition de la « verticale » est logiquement cohérente, on peut
s’interroger sur sa signification physique. En particulier, pour un point A′ situé le long
de AB, la « verticale » est-elle la direction de AB ?

Chapitre 5 – Mécanique 2 323


KF.book Page 324 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 527

Étudions cette droite AB, elle coupe l’axe Oz en un z


x x0
point C, d’ordonnée z C et tan α = ----- = -------------- C
zC zC – h
(les triangles COB et CHA sont semblables…). α
g
On a donc, par identification : z C = h max = -----2- .
ω A
H
La position du point C est indépendante du choix de
A : toutes les « verticales » des points A tels que α
h  h max sont concourantes au point C ! h
B
Réciproquement, tous les points A′ alignés avec C et O
x0 x x
A ont même « verticale » CAB.

324 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 325 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 528
528 Interaction répulsive
Deux points matériels P (masse m, charge q), Q (masse M, charge q) peuvent glisser
sans frottements sur un axe horizontal x′Ox.
À l’instant initial, Q est en O et est immobile, P est à l’infini animé d’une vitesse V 0 u x
dirigée vers Q.
1. On se propose de déterminer la distance minimale d’approche dm (valeur la plus
faible de la distance PQ). On posera PQ = r.
a. Calculer dm par une étude effectuée dans le référentiel du laboratoire. Commenter
le résultat obtenu.
b. On veut retrouver le résultat précédent en se plaçant dans le référentiel du centre
de masse G.
a) Redéfinir l’état initial du système dans G.
b) Retrouver la valeur de dm.

2. On suppose maintenant qu’à l’instant initial t = 0, PQ = a, Q étant toujours immo-


bile et P étant animé de la vitesse V 0 u x . On demande d’établir l’expression de r(t),
où r = PQ, et d’en déduire le temps nécessaire τ′ pour atteindre la distance minimale
d’approche notée rm. On se placera dans G.
rm r r du
On pose τ = ------ -----m- ; u = ----- et on donne
V0 dm rm ∫ ---------------1- = Arg ch ( u ) + u u – 1 .
1 – ---
u

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Référentiel barycentrique : étude d’un système de points matériels dans le référentiel
barycentrique.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. a. Le système est pseudo-isolé. On pourra donc écrire :


– la conservation de l’énergie mécanique totale (énergie cinétique des deux masses et
énergie potentielle d’interaction) ;
– la conservation de la quantité de mouvement du système.
La distance PQ = r sera extrémale (ici minimale lorsque ṙ = 0, c’est-à-dire puisque
r = x Q – x P lorsque ẋ Q = ẋ P ).
b. On utilisera les propriétés du référentiel barycentrique (introduire le mobile fictif de
mM
masse réduite µ = ---------------- ).
m+M

Chapitre 5 – Mécanique 2 325


KF.book Page 326 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 528

■■3. Solution
1. a. On se place dans le référentiel du laboratoire.
Le système des deux masses est pseudo-isolé, les deux charges se déplaçant librement
sans frottements le long de x′Ox.

POINT COURS
La somme des forces extérieures (poids et réaction de l’axe) s’appliquant sur le sys-
tème des deux points en translation est égale au vecteur nul : le système est pseudo-
isolé. Il y a alors conservation de sa quantité de mouvement et de son énergie
mécanique.

La conservation de la quantité de mouvement du système s’écrit :

m V0 + 0 = m VP + M VQ .
Soit par projection sur x′Ox : m V 0 = m x˙P + M x˙Q (1)
La conservation de l’énergie mécanique nous donne :
1 1 2
E mec = --mx˙P2 + --Mx˙Q + E P = constante.
2 2

POINT COURS

Le point P exerce sur Q la force F P Æ Q FP→Q


Q
q2
F P Æ Q = ----------------------2 u PQ . u PQ
4 πε 0 PQ P
(Le point Q exerce sur P la force opposée.)
On définit l’énergie potentielle d’interaction F Q → P
du système par :
q2
F P Æ Q = – grad Q E P d’où E P = -------------------- .
4πε 0 PQ

1 2
À l’instant t = 0, Q étant immobile et infiniment éloigné de P : E mec = --mV 0 .
2
1 2 1 2 q2 1 2
On obtient donc --mx˙P + --Mx˙Q + ------------------- = --mV 0 . (2)
2 2 4πε 0 PQ 2
Lorsque la distance PQ = r est minimale, on a ṙ = 0 et donc x˙P = x˙Q .
m
Soit V1 cette valeur commune, d’après (1), V 1 = ---------------- V 0
m+M
2
q2
-- ( m + M )  ---------------- V 0 + ------------------ = --mV 0
1 m 1 2
et donc
2 m + M  4πε 0 d m 2

326 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 327 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 528
q2 1 2 m 1 mM 2
------------------ = --mV 0 1 – ---------------- = -- ---------------- V 0
4πε 0 d m 2 m+M 2m + M
d’où finalement :
q2( m + M )
d m = ----------------------------2-
2πε 0 mMV 0

Commentaires

• Si V0 augmente, la distance minimale d’approche est plus faible, ce qui est cohérent
puisqu’on lance P avec une énergie cinétique plus grande.
mM q2
• En introduisant µ = ---------------- (masse réduite du système), d m = ---------------------2- .
m+M 2πε 0 µV 0

1. b. a)

POINT COURS
Le référentiel barycentrique est un référentiel d’origine G centre de masse en
translation par rapport au référentiel du laboratoire.
Si le système est pseudo-isolé, il y a conservation de la quantité de mouvement du
système et donc le barycentre G a une vitesse constante. Si le référentiel du labora-
toire est galiléen, il en sera donc de même du référentiel barycentrique.

Dans le référentiel du laboratoire, la vitesse du centre de masse donnée par


m VP + M VQ m V0
- vaut ici V G = ---------------- u x .
V G = -------------------------------
m+M m+M
La loi de composition des vitesses s’écrit :
 V 0 = V G + ( V′P ) 0

 0 = V G + ( V′Q ) 0
V ′P et V Q′ étant respectivement les vitesses initiales de P et Q dans le référentiel bary-
centrique,
mV 0 MV 0
d’où : ( x˙P′ ) 0 = V 0 – ---------------- = ---------------
-
m+M m+M
mV 0
( x˙Q′ ) 0 = – ---------------- .
m+M
1. b. b)

POINT COURS
 x P′ = GP = x P – x G
Dans le référentiel barycentrique et à chaque instant 
 x Q′ = GQ = x Q – x G
mx P + Mx Q
avec x G = -----------------------------
m+M

Chapitre 5 – Mécanique 2 327


KF.book Page 328 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 528

 M ( xP  xQ ) Mr
 x P′ = -----------------------------
- = – ---------------- ( PQ = r  0 )
 m+M m+M
d’où 
 m ( xQ – xP ) mr
 x Q′ = --------------------------
m+M
- = ----------------
m+M

En dérivant par rapport à t dans le référentiel barycentrique ( r ( t )  G = r ( t ) Labo ) :
M dr
ẋ P′ = – ---------------- ------
m + M dt
m dr
ẋ Q′ = ---------------- ------ .
m + M dt
On retrouve que la quantité de mouvement totale du système dans le référentiel
barycentrique est nulle :
mẋ P′ + Mx˙Q′ = 0
dr
et ----- = V est aussi la vitesse relative de Q par rapport à P.
dt
L’énergie cinétique E C′ du système dans le référentiel barycentrique s’écrit :
1 1
E C′ = -- mx˙P′ 2 + --Mẋ Q′ 2 .
2 2
1 MmV 2
soit, en remplaçant : E C′ = -- ----------------- .
2m+M
Mm
On voit apparaître la masse réduite définie précédemment µ = ---------------- et
m+M
1 2
E C′ = --µV .
2

À l’instant initial, P est à l’infini, l’énergie mécanique du système dans le référentiel


1 2
barycentrique vaut E′0 = --µV 0
2
et la conservation de l’énergie mécanique s’écrit :
1 2 q2 1 2
--µV + -------------- = --µV 0 .
2 4πε 0 r 2
dr
Pour dm minimale, V = ------ = 0, on retrouve l’expression de dm établie précédemment.
dt
2. À l’instant initial, PQ = a donc l’énergie mécanique initiale du système dans G vaut
1 mM 2 q2
E 0 = -- ---------------- V 0 + --------------
2m + M 4πε 0 a
et la conservation de l’énergie mécanique s’écrit :
1 mM 2 q2 1 mM 2 q2
-- ---------------- V + -------------- = -- ---------------- V 0 + --------------
2m+M 4πε 0 r 2m+M 4πε 0 a
q 2 m + M
= V 0 1 +  -- – --  ----------
2 2 1 1
on a donc V 2 = ṙ - ---------------- .
 a r  2πε 0 mMV 2
0

328 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 329 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 528
q2( m + M )
On reconnaît l’expression de d m = ----------------------------2-
2πε 0 mMV 0
r˙  2
 -----
-  1 +  --  -- d m
1 1
d’où (4)
 V 0  a r
La distance minimale d’approche est r m telle que ṙ = 0.
dm
Soit 1 = d m  ----- – -- ⇒ r m = --------------------- .
1 1
 r m a dm
1 +  ------
 a
Remarquons que lorsque a → ∞ , on se retrouve dans le cas précédent et r m → d m .
L’expression (4) se réécrit à l’aide de dm et r m :
r˙  2 d r m
- = d m  ----- – -- = -----m-  1 – -----
 ----- 1 1
.
 V 0  rm r  rm  r

POINT MÉTHODE
ṙ 2
Mathématiquement, l’équation  ------ = f ( r ) donne ------ = ± f ( r ).

 V 0 V0
Physiquement, on lève l’indétermination du signe.
Ici, r diminue au cours du temps donc ṙ  0 (phase de rapprochement).

d rm
ṙ = – V 0 -----m- 1 – ----- (relation manifestement homogène).
rm r
r ṙ V0 d 1
Posons u = -----, on obtient ----- = – ------ -----m- 1 – --- .
rm rm rm rm u
Il apparaît un temps caractéristique :
rm rm
τ = ------ ------ .
V0 dm
L’équation du mouvement devient :
du dt
---------------- = – ----- .
1 τ
1 – ---
u
a
On reconnaît la primitive donnée par l’énoncé lorsque r varie de a à r(t), u varie de -----
rm
r(t)
à --------- . On obtient donc :
rm
r ( t ) ⁄ rm t
[ Arg ch ( u ) + u u – 1 ] a ⁄ rm = – -- .
τ
r(t)
Le temps τ′ pour atteindre l’état r = r m s’obtient en faisant --------- = 1 dans l’expres-
rm
sion précédente soit :
τ′ = τ Arg ch  ----- + ----- ----- – 1 .
a a a
 r m rm rm

Chapitre 5 – Mécanique 2 329


KF.book Page 330 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529

529 Point matériel sur une sphère


Un point matériel M de masse m est assujetti à se déplacer sur une sphère de centre O
et de rayon a. La liaison est bilatérale (le point M ne peut donc pas quitter la sphère)
et sans frottements. Le mouvement du point M est repéré par ses coordonnées cylin-
driques r, θ, z, l’axe Oz étant confondu avec un des diamètres de la sphère.
À l’instant initial, le point M possède une vitesse V 0 = V 0 u θ tangente à la sphère
et perpendiculaire à Oz ; Il se confond avec un point M0 tel que ( Oz, OM 0 ) = α 0
( α 0 ∈ ]0, π[ ) et donc de cote z 0 = a cos α 0 .
1. On suppose dans cette question l’absence de pesanteur.
Décrire le mouvement ultérieur du point matériel.
2. On désire prendre en compte la pesanteur, l’axe Oz correspondant à la verticale
ascendante : g = – gu z .
a. Montrer que dans certains cas, on peut observer un mouvement circulaire d’axe Oz.
Quelle valeur Vc faut-il alors donner à V0 ? Commenter.
b. a) Justifier que l’énergie mécanique Em associée au point matériel est une cons-
tante du mouvement.
Cette énergie Em peut se mettre sous la forme :
1
E m = --- mz˙2 f ( z ) + U eff ( z ) = E 0 .
2
E0 étant définie par les conditions initiales, et f ( z )  0.
On a tracé les courbes donnant :
z U eff ( z ) – E 0
Z = -- → F ( Z ) = --------------------------- .
a mga
■ 1er cas : α 0 = 0,4π.

(1) (2) (3) F(Z)


0  V 01  V 02 < V 03
–0,8 –0,6 –0,4 –0,2 0,2 0,4

z0
Z 0 = ---- # 0,31
a

330 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 331 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529
■ 2e cas : α 0 = 0,7π.

F(Z) (1) (2) (3) (4)

V 01  V 02  V 03  V 04

z0
---- # – 0,59
a

Z
–0,9 –0,7 –0,5 –0,3

Commenter ces courbes et préciser le mouvement selon z.


b) L’expression de U eff ( z ) est donnée par :
ma 2 v 02 sin2 α 0
U eff ( z ) = mgz + -------------------------------
-.
2( a2 – z2 )
L’origine de l’énergie potentielle de pesanteur est prise en 0.
Retrouver les résultats obtenus au 2. a.
d) Montrer que la composante σ z , selon u z , du moment cinétique en 0, σ ( 0 ), est
également une constante du mouvement. Justifier alors l’expression de U eff ( z ) don-
née au 2. b).
Que peut-on dire du mouvement du point M ?

■■ Solution
1. Le point matériel se déplace sur une surface sphéri-
que de centre O et de rayon a. Il est soumis à la réac-
tion R qui est normale à cette surface (liaison sans u
frottements) et donc colinéaire à u . R
R = Ru (R algébrique dans cette expression). O
Le support de cette force passant par O, son moment
en ce point est nul :

R ( O ) = 0 .
On est donc invité à appliquer le théorème du moment cinétique en O selon :

dσ ( O )
----------------- =
( O ) =
R ( O ) = 0 .
dt

Chapitre 5 – Mécanique 2 331


KF.book Page 332 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529

Il en résulte que le moment cinétique σ ( O ) est une constante du mouvement dont la


valeur est donnée à partir des conditions initiales :
z
σ ( O ) = OM 0 ∧ maV 0 u θ
soit σ ( O ) = maV 0 u 0 M0
u0
u 0 est un vecteur constant contenu dans le plan (Oz, OM 0 ) u
et perpendiculaire à OM0 (cf. figure ci-contre). a

On a donc, quel que soit t : OM ∧ mV = maV 0 u 0 . O

Le vecteur OM est ainsi perpendiculaire à u 0 .


La trajectoire suivie par la particule est de ce fait un grand cercle de centre O passant
par M0 et contenu dans le plan ( OM 0 , V 0 = V 0 u θ ) perpendiculaire à u 0 .
Cette trajectoire circulaire sera décrite à vitesse de module V0 constant comme nous
l’indique le théorème de l’énergie cinétique :
dE
--------c =  = R ⋅ V = 0.
dt R

La réaction R est à chaque instant perpendiculaire à la vitesse (absence de frottements).


On a bien E c = constante, soit V = cste = V 0 .

2. a. On tient compte désormais de la pesanteur avec g = – gu z . Il n’y a donc en géné-


ral ni conservation du moment cinétique en O (le poids ne passe pas par O) ni conser-
vation de l’énergie cinétique (le poids travaille quand z varie).
On cherche à démontrer qu’une trajectoire circulaire z
d’axe Oz est envisageable.
Dans ce cas, l’altitude du point M est constante ainsi
que son énergie potentielle (Ep = mgz avec une ori- H α M0
0
gine arbitraire en O). Le théorème de l’énergie cinéti-
que se traduit alors selon :
O
dE c dE p
-------- + --------- =  = 0 (absence de frottements).
dt dt R
Soit encore E c + E p = cste, et donc E c = cste.
Un tel mouvement s’effectue à module de vitesse
constant V = V 0 .
Ainsi l’accélération A de M sur sa trajectoire est cen-
tripète et vaut :
2
V0 V
A = – ---------- u r où HM = a sin α 0 .
HM M
La loi fondamentale de la dynamique n’est alors véri- uz A ur
fiée que si l’égalité suivante est réalisée :
mA = mg + R = – mgu z + Ru .

332 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 333 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529
2
V0
Soit : – m ----------------- u r = – mgu z + Ru .
a sin α 0
π z
Une condition nécessaire est déjà que α 0  --- (cf. figure)
2
( mA , résultante des forces mg et R doit être opposée O α0

à u r ). β R
D’autre part, on doit avoir avec β = π – α 0 : β M ur
2 A
A V0 u
- = tan ( π – α 0 ) = – tan α 0 .
tan β = --------- = ------------------- mg
mg ag sin α 0 α  π
---
 0 2
V 20 sin2 α 0
D’où : ------- = – ---------------- .
ag cos α 0
π
En conclusion une trajectoire circulaire d’axe Oz n’est possible que pour α 0  --- et un
2
module de vitesse Vc tel que :
sin2 α 0 1/2
V c = – ag ---------------- ( cos α 0  0 ).
cos α 0

Commentaires

• La particule devant se déplacer dans le plan z = cste, il faut que la composante Rz puisse
équilibrer le poids, soit :
z z
Rz
H M R O R
Rz
mg
O H M

mg
π π
0  α 0  --- ---  α 0  π
2 2
Ainsi, dans le premier cas, la résultante des forces serait centrifuge, ce qui est incompatible
π
avec un mouvement circulaire de centre H. On retrouve la condition α 0  --- .
2
π
• Et pour α 0  --- on aura :
2
 R = – R cos α = mg
 z 0
 mV 2
 R r = – R sin α 0 = – ----------- .
 HM
π+
Ainsi quand α0 diminue et tend vers ------ , on doit avoir (du moins théoriquement)
2
π+
R → +∞ et donc V → +∞, ce qui redonne bien V c → +∞ quand α 0 → ------ .
2

Chapitre 5 – Mécanique 2 333


KF.book Page 334 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529

2. b. a) La particule est soumise à son poids et à la réaction R . Cette dernière ne tra-


vaille pas ( R perpendiculaire à la surface de la sphère : absence de frottements). Quant
au poids, on peut lui associer une énergie potentielle Ep = mgz (origine prise arbitrai-
rement en z = 0). On a donc d’après le théorème de l’énergie cinétique :
dE dE
--------c =  +  poids = 0 – --------p-
dt R dt
d
d’où : ----- ( E P + E c ) = cste ⇒ E m = E c + E P = cste = E 0
dt
Ici, l’énergie mécanique est bien une constante du mouvement définie à partir des con-
1 2
ditions initiales : E m = E 0 = --mV 0 + mgz 0 .
2
1 1 2 2
On a de ce fait : --mV 2 + mgz = --mV 0 + mgz 0 avec V 2 = r˙2 + r 2 θ̇ + z˙2 .
2 2
En éliminant r˙ et θ̇, on aboutit à l’expression donnée dans le texte. Les valeurs de z
correspondant au mouvement doivent vérifier :
1
--mż 2 f ( z )  0 c’est-à-dire U eff ( z )  E 0 .
2
z
Les valeurs de Z = -- accessibles à la particule sont définies à partir de la condition
a
F ( Z )  0.
Ainsi sur la figure ci-contre, on peut conclure que Z(t) oscille (de façon non sinusoïdale)
entre les valeurs extrêmes Zmin = Z1 et Zmax = Z2. Aux points Z1 et Z2 on a bien F(Z) = 0,
et donc z˙ = 0, mais la particule ne peut pas se maintenir aux altitudes correspondantes
dF
( ------- est non nul en Z1et Z2).
dZ
F(Z)

;;Z1 ;;; Z2 Z

■ 1er cas : α 0 = 0,4π soit z 0 = 0,31a. La posi- (1) (2) (3) F(Z)
tion initiale se situe dans l’hémisphère supérieur.
Le mouvement est bien périodique selon Oz, –0,8 –0,4 0,2 Z
z z0
Z(t) variant entre les valeurs Z max = ---0- et Zmin. Z 0 = ---- # 0,31
a
a
D’une part, Zmin tend naturellement vers la valeur
–1 quand V0 diminue à z0 fixé (pour V0 = 0 la par-
ticule décrit dans le plan vertical contenant l’axe
Oz et M0 l’arc de cercle M 0 → A → M 1 → A… ). 0  V 01  V 02 < V 03

334 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 335 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529
z0 z
D’autre part, Zmin tend vers – ---- quand V0 aug-
a
mente « indéfiniment ». En effet pour une vitesse
initiale suffisamment importante on pourra négli- M1 M0
1
ger l’effet de la pesanteur --mV 2  mga et on
2 O
retrouve à la limite le cas décrit au 1. pour lequel
la trajectoire se situe bien entre – z 0 et +z 0 .

cas V0 = 0 A
■ 2e cas : α 0 = 0,7π soit z 0 # – 0,59 a . le point (1) (2) (3) (4)
M0 se trouve alors dans l’hémisphère inférieur.
• Il apparaît une vitesse initiale critique Vc associée
à V03 . La seule valeur possible de z correspond Z
alors à z0 (on a F(Z) positif pour Z ≠ Z 0 , et
–0,8 –0,6 –0,4 –0,2
F(Z) = 0 pour Z = Z0 soit z = z0).
La particule décrit un petit cercle d’axe Oz à la V 01  V 02  V 03  V 04
vitesse constante Vc. C’est la situation du 2. a. z0
----- # – 0,59
a
• Pour V 0  V c (cas V01 et V02), z ( t ) oscille entre
une valeur z min  z 0 et une valeur maximale z max = z 0 . On observe que zmin tend,
comme il se doit, vers –a quand V0 diminue (cf. explication donnée lors du 1er cas).
• Pour V 0  V c (cas V04) z ( t ), varie périodiquement entre z min = z 0 et z max  z 0 ,
zmax tendant vers –z0 ( z 0  0 ) quand V0 croît indéfiniment (cf. explication donnée lors
du 1er cas).

2. b. b) L’énoncé donne l’expression de U eff ( z ) :


2
ma 2 V 0 sin2 α 0
U eff ( z ) = mgz + --------------------------------
-.
2( a2 – z2 )
La trajectoire suivie par la particule sera un cercle
U eff ( z )
d’axe Oz et de rayon r 0 = a sin α 0 ( z 0 = a cos α 0 )
si le graphe de U eff ( z ) correspond à la figure ci-
contre. Il faut ainsi assurer que seule la valeur z0 de z E0
est possible. On doit donc avoir :
U eff ( z 0 ) = E 0 (1)
z0 z
et U eff ( z ) minimale pour z = z 0 (2)
La première condition est automatiquement vérifiée puisque les conditions initiales
sont telles que z = z 0 , et V = V 0 u θ et donc z˙0 = 0.
Calculons alors la dérivée première de U eff ( z )
2
dU eff ( z ) ma 2 V 0 sin2 α 0
- = mg + --------------------------------
------------------- -z
dz ( a2 – z2 )2

Chapitre 5 – Mécanique 2 335


KF.book Page 336 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 529

2
a 2 V 0 sin2 α 0 a cos α 0
(2) s’écrit avec z 0 = a cos α 0 : - = – g.
---------------------------------------------
a 4 sin4 α 0

2 sin2 α 0 2
D’où : V 0 = – ag ---------------- = V c ( cos α 0  0 ).
cos α 0
On retrouve bien la valeur critique V c ( α 0 ) de V0 qui ne peut être réalisée que pour
π
cos 0  0 , c’est-à-dire ---  α 0  π (soit z 0  0 ).
2
2. b. d) Le théorème du moment cinétique en O s’écrit :
dσ ( O )
(3) ---------------- =
R ( O ) +
P ( O ) ( P ≡ poids ).
dt

Or la réaction R passe par O, son moment y est donc nul (


R ( O ) = OM ∧ R = 0 ).

D’autre part
P ( O ) = OM ∧ mg = OM ∧ ( – mg )u z et le moment du poids n’a

donc pas de composante selon Oz, soit


P ( O ) ⋅ u z = 0.
L’équation (3) donne alors en projection sur Oz :
dσ ( O ) d
u z ⋅ ---------------- = 0 ⇒ ----- ( σ ( O ) ⋅ u z ) = 0 ( u z vecteur constant)
dt dt

La composante σ z = σ ( O ) ⋅ u z est bien une constante du mouvement.

σ z = ( OM ∧ mV )u z = mOM ( u ∧ V ) ⋅ u z

σ z = m ⋅ OM ( u z ∧ u ) ⋅ V = mOM sin αu θ ⋅ V
H
˙ d’où : M u
or OM sin α = r et u θ ⋅ V = V θ = rθ,
uz α
σ = mrV = mr 2 θ. ˙
z θ O
À l’instant initial, on a V θ = V 0 et r = a sin α 0 , soit :
σ z = mr 2 θ̇ = maV 0 sin α 0 (4)

Il en résulte que θ̇ garde toujours le même signe.


D’après le 2. b. α) la conservation de l’énergie s’exprime sous la forme :
1 1 2
--m ( ṙ 2 + r 2 θ̇ 2 + ż 2 ) + mgz = E 0 = --mV 0 + mgz 0 (5)
2 2
Éliminons r et θ̇ à l’aide de (4) et de la relation r 2 + z 2 = a 2 qui traduit que le point
matériel se déplace sur la sphère de rayon a. D’où :
z2 z2 .
rr˙ + zz˙ = 0 ⇒ ṙ 2 = ż 2 ---2- = ż 2 ---------------
r a – z2
2

z 2  1 2  aV 0 sin α 0 2
--mż 2  1 + ---------------
1
Et (5) devient : + --mr ----------------------- + mgz = E 0 .
2  a – z 2 2
2  r2 

336 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 337 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 530
Soit encore :
2
1 a2  1 a 2 V 0 sin2 α 0 
--mż 2 ---------------
2 2
+  --m ---------------------------
2 2
- + mgz  = E 0
2 a – z 2 a –z 
2
1 ma 2 V 0 sin2 α 0
et f ( z ) = -------------2-  0 ; U eff ( z ) = mgz + --------------------------------
-
z 2( a2 – z2 )
1 – ----2-
a
On retrouve bien l’expression proposée au 2. b. β).
Les études précédentes montrent que la trajectoire dessinée sur la sphère résulte de la
combinaison d’un mouvement oscillant selon Oz ( z min  z  z max ) et d’un mouve-
ment de rotation par rapport à ce même axe caractérisé par une vitesse de rotation θ̇
définie positive et donnée par (4).
On peut ainsi tracer l’allure de cette trajectoire :

530 Point matériel sur un cercle vertical tournant


Un point matériel M, de masse m, se déplace sans z
frottement sur une circonférence de centre C et de ω
rayon a, contenue dans un plan vertical. Par rap-
port au référentiel terrestre, supposé galiléen, ce
g
cercle tourne à la vitesse angulaire ω constante
autour d’un axe vertical tangent à la circonférence. C
La position du point M est repérée par l’angle θ que O y
fait CM avec la verticale descendante. θ
1. Déterminer les positions d’équilibre relatif du M
point M par rapport au cercle.
2. Étudier la stabilité de ces positions d’équilibre. Commenter.

Chapitre 5 – Mécanique 2 337


KF.book Page 338 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 530

■■ Solution
1. Introduisons le référentiel  ( Oxyz ) (Oz est z
l’axe de rotation du cercle dans le référentiel ter-
restre, et Oy contient le point C centre du cercle :
cf. figure). ω
g
Ce référentiel n’est pas galiléen. Dans , le point
C
M est soumis à son poids P = mg , à la réaction O y
R de la circonférence ( R est perpendiculaire à R uθ
θ M
celle-ci puisqu'il n’y a pas de frottements), ainsi H
qu’aux forces d’inertie (pour une étude d’équili- mω 2 y
bre dans , ces dernières forces se réduisent à la
seule force d’inertie d’entraînement). mg
On a donc, pour M immobile dans  :
0 = mg + R + f ie

or ω = ωu z = cte ⇒ f ie = mω 2 HM

d’où – mgu z + mω 2 HM + R = 0 . ω
Projetons cette équation sur la tangente u θ à la

circonférence : – mgu z ⋅ u θ + mω 2 HM ⋅ u θ + 0 = 0. O
Soit – mg sin θ + mω 2 ( a + a sin θ ) cos θ = 0 uz
π Η
et ( θ = --- n’étant pas solution) :
2 M
ω2a
tan θ = --------- ( 1 + sin θ ) (1)
g
Les solutions ne dépendent que du paramètre sans z
ω2a
dimension η = --------- qui compare « l’accélération
g
centrifuge » pour r = HM = a – qui aurait ten- u
z
dance, à elle seule, à placer la particule en B – à l’accé-
C B
lération de la pesanteur pour laquelle la position O
préférentielle serait D. uθ
θ θ
Les deux effets vont clairement dans le même sens
π 3π Η
pour θ ∈ --- ; π et θ ∈ ------ ; 2 π (on a pris θ = 0 M
2 2 D
pour M = D). Il n’existe donc pas de position d’équi-
libre dans ces deux domaines.
Les positions d’équilibre ne peuvent correspondre qu’à une compensation de ces deux
effets, ce qui se traduit par une force tangentielle f θ nulle qui nous a conduit à la rela-
π
tion (1). Cela va se produire pour une première valeur θ 1 ∈ 0 ; --- et pour une
2

338 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 339 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 530

seconde θ 2 ∈ π ; ------ , comme nous le montre le graphe ci-dessous où l’on a repré-
2
senté les deux fonctions : θ tan θ et θ η ( 1 + sin θ )

η
η ( 1 + sin θ )

O θ1 π π θ 3π
--- 2 ------ θ
2 2

2. Pour étudier la stabilité, on peut soit s’intéresser aux variations en fonctions de θ de


la force tangentielle f θ pour θ voisin de θ 1 (ou de θ 2 ), soit étudier la fonction énergie
1 dE P
potentielle E P ( θ ) dont dérive f θ (on a en effet f θ = – -- --------- ).
a dθ
Déterminons E P ( θ ) : E P ( θ ) = E P ( θ ; pesanteur ) + E P (θ ; force d’inertie) = E P1 + E p2
or E P1 = +mgz ( M ) = – mga cos θ (origine prise en C)

et dE P2 = – δW fie = – mω 2 HM dCM = – mω 2 HM d ( HM )
1 1
soit E P2 = – --mω 2 HM 2 ⇒ E P2 = – --mω 2 a 2 ( 1 + sin θ ) 2 .
2 2
1
Au total, E P = – --mω 2 a 2 ( 1 + sin θ ) 2 – mga cos θ
2
EP ω2a
ou encore, en divisant par mga : ---------- = – cos θ – --------- ( 1 + sin θ ) 2
mga 2g
EP 1
- = – cos θ – --η ( 1 + sin θ ) 2 = g η ( θ )
soit : --------- (2)
mga 2
Traçons la fonction η → g η ( θ ) pour θ ∈ [ 0 ; 2π ] :
g(θ)
θ1
π θ 2 3π
------ θ
---
2 2

η = 1
η = 3

Chapitre 5 – Mécanique 2 339


KF.book Page 340 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 531

La position θ 1 constitue une position d’équili-



bre stable (minimum de E p ) alors que θ 2 est η ( 1 + sin θ )
instable (maximum d’énergie potentielle). On
peut vérifier ces résultats en examinant sommai-
rement le signe de f θ dans un voisinage de θ 1
η
puis de θ 2 .
Or : f θ = – mg sin θ + mω 2 a ( 1 + sin θ ) cos θ
fθ tan θ π
- = cos θ [ η ( 1 + sin θ ) – tan θ ]
------ ---
mg 2
• Pour θ 1 , on a cos θ  0 ( θ ∈ θ1 ) et : θ1 θ
– pour θ  θ 1 : tan θ  η ( 1 + sin θ ) d’où f θ  0 ;
– pour θ  θ 1 : tan θ  η ( 1 + sin θ ) d’où f θ  0.
f θ apparaît comme une force de rappel ⇒ θ 1 position d’équilibre stable.
• Pour θ 2 , il vient cos θ  0 et les positions tan θ
relatives des deux courbes restent les mêmes,
d’où : η
f θ  0 pour θ  θ 2 ;
f θ  0 pour θ  θ 2 .
f θ ne correspond plus dans ce cas à une force 3π
de rappel ⇒ θ 2 position d’équilibre instable. ------
2
π θ2
Commentaire

Si l’on s’intéresse à la position d’équilibre stable ( θ 1 ), on peut remarquer qu’elle tend vers
π
--- (point B) lorsque η  1 ce qui est naturel puisque l’effet de la rotation l’emporte lar-
2
gement sur celui de la pesanteur, et vers 0 (point D) pour η  1 (c’est l’effet inverse).

531 Deux masses liées par un fil


Deux masses m et m ′, liées par un fil inextensible
et de masse négligeable sont posées sur deux m m′
plans inclinés orthogonaux, d’intersection hori-
zontale (cf. figure). Les deux masses et le fil sont
dans le plan vertical perpendiculaire à cette inter- α
section, initialement immobiles (fil tendu). On
π
suppose 0  α  --- .
2

340 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 341 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 531
1. Calculer l’accélération des masses, dans l’hypothèse où il n’y a aucun frottement
(l’inertie de la poulie est négligeable).
2. Le contact de la masse m avec le plan est caractérisé maintenant par un coefficient
de frottement solide f (m est au repos pour R T  f R N , où R T et R N représentent
les composantes tangentielle et normale de la force de contact exercée par le support).
En envisageant les deux cas limites de mouvement dans un sens ou dans l’autre, déter-
miner le domaine de valeurs de m′ qui assurent l’équilibre. On posera f = tanϕ et on
exprimera le résultat en fonction de m, ϕ et α.

■■ Solution
1. Dans le plan vertical des deux masses, défi- O
nissons un repère Oxy orienté selon les lignes
R T T ′ R′
de plus grande pente des deux plans inclinés.
Chaque masse est soumise à trois forces : m
m′
– son poids mg ou m′g ; α
– la réaction du plan incliné ( R ou R′ ) per- x mg m′g
pendiculaire à celui-ci (pas de frottements) ; y
– la tension du fil T ou T ′.
On applique le théorème du centre d’inertie à chaque masse :

ma = mg + R + T (1)

m′a′ = m′g + R′ + T ′ (2)


L’absence de masse du fil et d’inertie de la poulie implique : T = T′.

Le fil étant inextensible : a = au x et a′ = – au y (m et m′ ont la même accélération


en module).
Par projection de (1) sur Ox, de (2) sur Oy :
ma = mg sin α – T
– m′ a = m′g cos α – T ′
d’où par soustraction, on obtient après simplifications :
m sin α – m′ cos α
a = g ------------------------------------------ .
m + m′
π
On vérifie qu’en cas de données symétriques  m = m′, α = --- , on obtient bien a = 0.
 4
2. Le problème est inchangé en ce qui concerne la masse m′. En cas d’équilibre (a = 0),
il vient donc :
T = T ′ = m′g cos α .

Chapitre 5 – Mécanique 2 341


KF.book Page 342 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 531

Écrivons maintenant la condition d’équilibre de la masse m :

ma = 0 = mg + T + R N + R T

( R T composante tangentielle de la force de contact). RN T O


Soit, en projection :
RT
0 = mg sin α – T ± R T (avec RT > 0)
0 = mg cos α – R N
mg
et, dans le cas de l’équilibre limite : x
R T = f ⋅ R N = tan ϕ ⋅ R N .
D’où deux cas selon que le mouvement s’amorce vers le bas ou vers le haut :
• soit, à la limite du mouvement vers les x positifs :
( RT = –RT ⋅ ux )
T = m′g cos α = mg sin α – tan ϕ ⋅ mg cos α (RN = mg cos α)
l’équilibre est donc rompu dès que :
m
m′  m lim1
′ = ------------ ( sin α – tan ϕ ⋅ cos α ) = m ( tan α – tan ϕ ) ;
cos α
• soit à la limite du mouvement vers les x négatifs :

( RT = + RT ⋅ ux )
T = m′g cos α = mg sin α + tan ϕ ⋅ mg cos α
l’équilibre est donc rompu dès que :
m′  m lim2
′ = m ( tan α + tan ϕ ).
Finalement, les conditions fixant la possibilité d’équilibre sont données par :
m′
tan α – tan ϕ  ------  tan α + tan ϕ .
m
Évidemment, si α  ϕ, la limite inférieure ne joue pas, ce qui traduit le fait que le glis-
sement vers les x positifs est alors impossible.
On vérifie facilement que dans le cas où le frottement disparaît ( f = tan ϕ → 0 ), la
m′
condition d’équilibre devient ------ = tan α , ce qui correspond bien à a = 0 d’après le
m
résultat de la première question.

342 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 343 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532
532 Système couplé de deux masses
Deux points matériels M1 (masse m1) et M2 (masse M2
m2) sont reliés par un fil inextensible (longueur l)
sans masse et parfaitement souple. La masse M1 O V0
est assujettie à se déplacer sur l’axe vertical Oz et
la masse M2 sur le plan horizontal Oxy. Le fil passe
par un trou suffisamment fin situé au point O du
plan Oxy. Toutes les liaisons sont sans frottement.
Dans l’état initial, la masse m1 est en un point de
cote z0 ( 0  z 0  l ) et sa vitesse est nulle, la M1 uz
masse m2 est à la distance r 0 = l – z 0 de O et
possède une vitesse orthoradiale de norme V0
( V 0  0 ). z
Le mouvement est repéré pour le point M1 par sa cote z ( t ) et pour M2 par ses coor-
données polaires r ( t ) = OM 2 et θ ( t ) = ( u x , OM 2 ) .
1. a. Montrer qu’il existe une valeur critique V c de V 0 pour laquelle le point M1 reste fixe.
b. Justifier que l’énergie mécanique E m du système des deux masses m1 et m2 est une
constante du mouvement. Quelle est sa valeur ?
c. Décrire ce qui se passe qualitativement pour V 0  V c puis pour V 0  V c .
2. a. Donner les expressions reliant z ( t ) et θ ( t ) à r ( t ).
b. Compte tenu des relations du 2. a., l’équation énergétique du 1. b. peut se mettre
sous la forme :
1
--- ( m 1 + m 2 )ż 2 + U ( z ) = 0.
2
2
r0
a) Vérifier que l’on a U ( z ) = --- m 2 V 0  ----------------
1
- – 1 – m 1 g ( z – z 0 ).
2
2  ( l – z )2 
z U(z)
On donne l’allure des courbes Z = - → U 2 ( Z ) = --------------- pour différentes valeurs du
l 1
--- m 2 V 2c
2
V0 z0
rapport ----- à m1, m2, l, r0 fixés (on note Z 0 = ---- ).
Vc l
U2 (1) (2) U2

(4)

(3)
Z min
O Z0 Z0 Z max Z

V0  Vc V0  Vc

Chapitre 5 – Mécanique 2 343


KF.book Page 344 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532

Que représentent les courbes (1), (2), (3) et (4) ?


b) Donner les caractéristiques générales du mouvement et tracer l’allure de la trajec-
toire suivie par le point M2.

3. On donne maintenant la valeur V c ( 1 + ε ) à la vitesse initiale V0, où ε est sup-


posé petit devant l’unité. On pose r = r 0 ( 1 + η ( t ) ) avec η ( t )  1. Établir
l’équation du mouvement en η ( t ) en fonction de ε, du temps t et de la grandeur
3m 1 g
Ω = ----------------------------
-.
( m 1 + m 2 )r 0
4. Comment sont modifiés les résultats précédents si l’on supprime m1 et que l’on
exerce au point M1 une force verticale constante F 1 = F 0 ⋅ u z ? Que se passe-t-il pour
F0 = m1 g ?

■■. Solution
1. a. Lorsque M1 reste fixe, c’est que M2 décrit un
M2
cercle de centre O, de rayon r0 et de vitesse (bien
O r0 V
évidemment orthoradiale) V 0 = V c (vitesse criti- 0
que que l’on cherche à déterminer).

La masse m1 demeurant immobile, la tension T 1 du


fil équilibre le poids P 1 = m 1 g soit : T 1 = – m 1 g . T1
Le fil est idéal (inextensible, sans masse et infini- M1
ment souple), les contacts en O et sur le plan
s’effectuent sans frottement, on a donc :
T1 = T2 d’où T 2 = m 1 g.
Enfin, le point M1 décrivant une trajectoire circulaire pos-
ur
sède une accélération a 2 telle que (coordonnées polaires) :
T2 uθ
dV dV V2
a 2 = -------- = -------- u θ + ------ ( – u r ).
dt dt r0 uz M1
Et d’après la loi fondamentale de la dynamique appliquée O
à M2 (en projection sur le plan horizontal Oxy) :

m2 a2 = T2 = –m1 g ur .
On a donc :
dV m2 V 2 m 1 gr 0
-------- = 0 et - = m1 g ⇒ Vc =
------------ -------------- (1)
dt r0 m2

344 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 345 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532
1. b.

POINT COURS
Le théorème de la puissance cinétique appliqué à un système matériel s’écrit
dE
---------c =  ext +  int .
dt
Si l’on considère comme système l’ensemble constitué par les points matériels M1
et M2 , les forces de tension T 1 et T 2 sont intérieures au système (elles se transmet-
tent ici d’un point à l’autre par l’intermédiaire du fil). Il faut donc s’intéresser à la
puissance intérieure  int qu’elles développent.

POINT MÉTHODE
Il revient au même d’appliquer le théorème de la puissance cinétique à chacun des
points.

Ainsi, pour le point matériel M1 :


dE c dE p
----------1 =  1 ( poids ) + T 1 ⋅ V 1 = – -----------1 + T 1 ⋅ V 1 .
dt dt
E p1 représente l’énergie potentielle de pesanteur associée à la masse m1, soit :
E p1 = – m 1 gz (origine prise en z = 0 ).
De même, pour le point matériel M2 :
dE c
----------2 = T 2 ⋅ V 2 (le poids ne travaille pas, pas plus que la réaction verticale – absence
dt
de frottements – du plan).
Au total, avec E c = E c1 + E c2 et E p = E p1 :
d
----- ( E c + E p ) = T 1 ⋅ V 1 + T 2 ⋅ V 2 .
dt
x
Or T 1 ⋅ V 1 = – T 1 ⋅ ż ( T 1 = – T 1 u z et V 1 = ż u z ).
ur
M2
De plus, en coordonnées polaires V 2 = ṙ u r + rθ̇ u θ
θ
et avec T 2 = – T 2 u r il vient : T 2 ⋅ V 2 = – T 2 ṙ uθ

D’où : T 1 ⋅ V 1 + T 2 ⋅ V 2 = – T 1 ż – T 2 r˙.
Or T 1 = T 2 (cf. 1. a.) et z + r = l soit ṙ = – ż .
On a donc :
d
----- ( E c + E p ) = – T 1 ż – T 1 ⋅ ( – ż ) = 0.
dt

Chapitre 5 – Mécanique 2 345


KF.book Page 346 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532

L’énergie mécanique du système, définie selon E m = E c1 + E c2 + E p , est bien une


1 2
constante du mouvement. Elle vaut E 0 = --mV 0 – m 1 g z 0 .
2
1 2
Soit E m ( t ) = E 0 = --mV 0 – m 1 g z 0 (2)
2

1. c. ■ Remarquons tout d’abord que le point matériel M2 n’est horizontalement sou-


mis qu’à la force de tension T = – T u r du fil (pas de frottements). Cette force est cen-
trale (de centre O), ainsi le mouvement plan de M2 doit conserver son moment
cinétique en O ; on a donc :
rV θ = r 0 V 0 (3) ( σ ( O ) = m 2 OM 2 ∧ V 2 = m 2 rV θ u z ).
L’évolution du système doit donc respecter les constantes du mouvement ((2) et (3))
ainsi que la relation r ( t ) + z ( t ) = l traduisant l’inextensibilité du fil.
■ Soulignons maintenant que la vitesse V0 (différente de Vc) correspondrait, pour M2,
à un mouvement circulaire de rayon r0 pour une valeur T 0 de la tension définie selon :
2
m2 V0 V0 2
------------- = T 0 ⇒ T 0 = m 1 g  ------  (cf. 1.)
r0  Vc 
Ainsi pour V 0  V c , on aura T 0  m 1 g et la masse m1 est tout d’abord entraînée vers
le bas (m1 g supérieure à la tension du fil) : z augmente et r diminue.
Pour V 0  V c , le même raisonnement conduit à la situation inverse.
■ On peut également définir la valeur r′ de r pour laquelle le système finirait par se sta-
biliser en imaginant, par exemple, une force de frottement du type f = – λr˙ u r s’exer-
çant sur M2 (cette force conserve (3)).
Dès lors :
m 2 V′ 2
--------------- = m 1 g avec r′V′ = r 0 V 0 .
r′
Soit finalement :
2 2 2
m2 r0 V0 3 m2 V0
- = m 1 g ⇒ r′ = r 0 ----------------
----------------- 3
r′ 3 m1 g r0
V0 2 / 3
r′ = r 0  ------  .
 Vc 
On a donc r′  r 0 pour V 0  V c et r′  r 0 pour V 0  V c .

■ Analyse
qualitative :
Le mouvement du système doit obéir aux lois de conservation :
1 2 1 2 1 2
 --m
2 1 ż + --m 2 ṙ + --m 2 V θ – m 1 g z = E 0
2 2

 rV = r V
 θ 0 0
 r + z = l ⇒ z˙2 = ṙ 2 .

346 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 347 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532
• 1er cas : V0  Vc
D’après ce qui précède, on peut conclure que dans un premier temps, r diminue (et z
croît), passe par la valeur r′ définie plus haut avec une vitesse ṙ  0 non nulle, et finit
par atteindre une valeur r min  r′ ( ṙ = 0 ) sur laquelle il ne peut pas se stabiliser
( r min ≠ r′ ; de plus on a nécessairement r min  0 puisque Vθ restant borné, r ne peut pas
tendre vers 0). Le système repart donc dans l’autre sens. On observera des oscillations
non sinusoïdales de r ( t ) entre les valeurs r min et r0 (et de M1 entre z max = l – r min et
z 0 = l – r 0 ). La trajectoire de M2 ressemblera à une « rosace » tangente intérieurement
V r 0 V 0
au cercle (O, r0) et extérieurement au cercle (O, rmin)  θ̇ = -----θ- = ----------
- .
 r r 2 ( t )
• 2e cas : V0  Vc
Les conclusions restent les mêmes r ( t ) évoluant cette fois-ci de r0 à r max  r 0 (on a
bien ici r′  r 0 ).
Un tel mouvement n’est entièrement possible que pour r max  l. Déterminons alors
la vitesse limite V l pour qu’il en soit ainsi :
(2) entraîne avec ṙ = 0 pour r = r max = l ( z = 0 ) :
1 2 1 2
0 + --m 2 V θ – m 1 g ⋅ 0 = --m 2 V l – m 1 g z 0 ( z0 = l – r0 )
2 2
Soit avec (3) : l Vθ = r0 Vl .
2
1 r0 2 1 2
D’où : --m 2 ---2- V l = --m 2 V l – m 1 g z 0
2 l 2
2
1 2  r0  2 2m 1 g z 0
et --V l m 2  1 – ---2-  = m 1 g z 0 ⇒ V l = -------------------------
-
2  l0  
2
r 0
m 2  1 – ---2-
 l0
2 2m 1 g z 0
V l = ----------------------------------------------
r r
m 2  1 – ---0-  1 + ---0-
 l l
2 2 2
V l = V c ---------------------------- (4)
 1 + ---0- ⋅ r---0-
r
 l l
Ainsi pour V c  V 0  V l , M2 décrira une « rosace » s’inscrivant entre les cercles de
rayon r0 et rmax ( r max  l ).

2. a. On a vu que z ( t ) = l – r ( t ) et r ( t )V θ ( t ) = r 0 V 0 .

r0 V0
Or V θ ( t ) = r ( t ) θ̇ ( t ), d’où : θ̇ ( t ) = ----------
-
r2( t )

Chapitre 5 – Mécanique 2 347


KF.book Page 348 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532

2. b. a) L’équation traduisant la conservation de l’énergie s’écrit (cf. 2. a. : ṙ = – ż et


r0 V0
V θ = ---------- ):
r
2 2
1 ˙2 1 1 ro V0 1
- – m 1 g z = --m 2 V 02 – m 1 g z 0
--m 1 z + --m 2 ż 2 + --m 2 ----------
2 2 2 r2 2








1 ˙2 1
--m 2 r + --m 2 V θ2
2 2
2
1 2 r 
-- ( m 1 + m 2 )ż 2 +  --m 2 V 0  ---02- – 1 – m 1 g ( z – z 0 )  = 0.
1
D’où
2 2 r 
 
1
On a bien ( r = l – z ) : -- ( m 1 + m 2 )ż 2 + U ( z ) = 0 avec :
2
2
r0
U ( z ) = --m 2 V 0  ----------------
- – 1 – m 1 g ( z – z 0 )
1 2
(5)
2  ( l – z )2 

2 m1 g r0 r r0
Soit encore avec V c = -------------- - et Z = - (et Z 0 = ---- )
m2 l l
2 1–Z 2
U(z) V Z – Z0
----------------- =  ------  -------------- – 1 – 2
0 0
--------------- = U 2 ( Z ).
1 2
 V c  1 – Z  1 – Z0
--m 2 V c
2
• 1er cas : V0  Vc
U2 (Z) (1)
(2)

(3)

Z min
Z0 Z

– La courbe (1) correspond à V 0 = V l pour laquelle Z min = 0. Ainsi, pour


V 0 ∈ ( V c , V l ), M1 oscille entre les valeurs de Zmin  0 et Z0 (les valeurs de Z acces-
sibles étaient définies par U ( z )  0 et donc U 2 ( Z )  0 ).
– La courbe (3) est associée à V 0 = V c : une seule valeur possible pour Z ( Z = Z 0 ,
c’est-à-dire z = z 0 et r = r 0 ).
– La courbe (2) représente une situation intermédiaire ( V c  V 0  V l ).

• 2e cas : V0  Vc
Alors Z ( t ) varie entre les valeurs extrêmes Z0 et Zmax ( Z 0  Z max  1 ).

348 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 349 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532
2. b. b) Les caractéristiques générales du mouvement ont été signalées au 1. c.
On donne ci-après l’allure de la trajectoire du point M2 tracée à l’ordinateur :

V0 m2 V0 m2
------ = 0,2 ; ------ = 2 ------ = 4 ; ------ = 2
Vc m1 Vc m1

3.

POINT MÉTHODE
On pourrait reconsidérer l’équation énergétique (5) du mouvement dans le cadre
des petits mouvements. Il est aussi simple de reprendre la démonstration à partir de
la loi fondamentale de la dynamique appliquée successivement à M1 et M2 : on
aboutira directement à une équation différentielle du second ordre en r ( t ).

On a ainsi :
2
m 2 ( ṙ˙ – rθ̇˙ ) = – T et m 1 ż˙ = m 1 g – T.
Éliminons T entre ces deux équations en tenant compte de ce que r + z = l 0 et donc
ż˙ = – ˙˙r .
2
( m 1 + m 2 ) ṙ˙ – m 2 rθ̇ = – m 1 g
2 2
2 r0 V0
or r 2 θ̇ = r 0 V 0 , d’où rθ̇ = ---------- .
r3
2 2
m2 r0 V0
Soit : ( m 2 + m 1 )ṙ˙ – -----------------
- = – m1 g (6)
r3
• Linéarisons cette équation (r reste voisin de r0) : r = r 0 ( 1 + η ) où η  1 ;
1 1 1
et ---3- = ---3- ( 1 + η ) –3 # ---3- ( 1 – 3 η ) (au premier ordre en η).
r r0 r0
2
m2 V0
(6) devient : ( m 2 + m 1 )r 0 η̇˙ – ------------- ( 1 – 3η ) = – m 1 g.
r0
m1 g r0 m m1 g
Or V c2 = ---------------
- soit ------2 = ----------
-
m2 r0 V 2c

Chapitre 5 – Mécanique 2 349


KF.book Page 350 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 532

d’où :
V0 2
( m 1 + m 2 )r 0 η̇˙ –  ------ m 1 g ( 1 – 3η ) = – m 1 g.
 V c
V0 2
Enfin avec V 0 = V c ( 1 + ε ) et ε  1 ⇒  ------ ≈ ( 1 + 2 ε ) , et au premier ordre en ε
 V c
et η :
( m 1 + m 2 )r 0 η̇˙ – m 1 g ( 1 – 3η + 2ε ) = – m 1 g.
Et après simplifications :
( m 1 + m 2 )r 0 η̇˙ + 3m 1 g η # 2 m 1 g ε .
Posons :
3m 1 g 2
Ω 2 = ----------------------------- : η̇˙ + Ω 2 η = -- Ω 2 ε (7)
( m 1 + m 2 )r 0 3
Les conditions initiales sont :
• r ( 0 ) = r 0 d’où η ( 0 ) = 0.
• r˙( 0 ) = 0 soit η̇ ( 0 ) = 0.
La solution à l’équation différentielle (7) est alors donnée par :
2
η ( t ) # -- ε [ 1 – cos Ω t ]
3
On aura de même z ( t ) = l – r 0 ( 1 + η ( t ) ). Le point M1 oscille de façon sinusoïdale avec
2 4
une pulsation Ω (amplitude a = --r 0 ε : oscillations entre z 0 = l – r 0 et z min = z 0 – --r 0 ε ).
3 3
4
Le point M2 voit son rayon vecteur osciller avec la même pulsation Ω (entre r0 et r 0 + --ε ).
3
4. • La valeur de la vitesse Vc du mouvement circulaire s’obtient en substituant la force
F0 r0
F 0 à m 1 g soit : V c = ---------- (cf. 1.)
m2
Pour l’équation énergétique (cf. 2. a.), l’énergie cinétique se réduit à E c1 (on n’a plus m2)
et il faut substituer à l’énergie potentielle de pesanteur – m 1 g z l’énergie potentielle E p′
associée à la force constante F0 , définie selon :
dE p′ = – δW F0 = – F 0 dz = – d ( F 0 z ).
On peut donc prendre E p′ = – F 0 z.
1
On a donc : --m 1 ż 2 + U ( z ) = 0 avec maintenant :
2
2
1 2 r0
- – 1 – F 0 ( z – z 0 ).
U ( z ) = --m 2 V 0 ----------------
2 ( l – z )2
Les valeurs de V lim , z min , z max se déduisent également de l’étude précédente (cf. 2.)
en remplaçant m1 g par F0 . Quant à la pulsation Ω des petits mouvements, elle s’obtient
en faisant :
m 1 + m 2 → m 2 (le terme inertiel dû à m1 n’existe plus)
m1 g → F0 .

350 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 351 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 533
3F
Soit Ω = ----------0- .
m2 r0
• Si l’on fait F 0 = m 1 g, les résultats relatifs à Vc , Vlim = V1 , zmin, zmax sont inchangés.
La valeur de Ω est elle modifiée selon :
3m 1 g
Ω = -.
-------------
m2 r0

533 Pendule double


Un pendule double est constitué de deux masses m1
ponctuelles m1 et m2 placées aux extrémités M1 et M2 x′ x
d’une tige sans masse de longueur l.
θ l g
Le point M1 est assujetti à se déplacer sans frotte-
ments sur l’axe horizontal x ′x. m2
Le pendule peut osciller librement sous l’action de la
pesanteur tout en restant dans un même plan vertical contenant l’axe x ′x.
Le système est abandonné sans vitesse initiale dans un référentiel 0 supposé gali-
léen, θ ayant une valeur θ0.
1. Que peut-on dire du mouvement du centre de masse G du système ?
2. Déterminer, par application du théorème de l’énergie cinétique, une intégrale pre-
mière du mouvement en θ ( t ) .
g  m2
3. Donner la période des petites oscillations. On pourra poser ω = -- ------ + 1 .
l  m1 
Commenter le résultat obtenu.

■■ Solution
1. Le mouvement du centre de masse G se déduit de y
l’application de la loi fondamentale de la dynamique
appliquée à chacune des masses m1 et m2. M1 R O
Pour m1 seule, on a, en notant R la réaction du sup- x′ x
port x ′x : G
m1 g T
–T
dV 1 θ
m 1 ---------- = m 1 g + R + T (1) M2
dt
De même pour m2 : m2 g

dV 2
m 2 ---------- = m 2 g + ( – T ) ( 2)
dt

Chapitre 5 – Mécanique 2 351


KF.book Page 352 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 533

(la tige étant supposée sans masse, les forces T et – T sont bien portées par M1M2 et
sont de sens opposés).
Éliminons T entre les deux équations :
d
----- ( m 1 V 1 + m 2 V 2 ) = ( m 1 + m 2 ) g + R (3)
dt
Le glissement du point M1 sur l’axe horizontal x′x s’effectuant sans frottement, la réac-
tion R est normale à x′x (elle est de plus contenue dans le plan vertical Oxy). Soit :

R = Ru y
d
(3) donne alors en projection sur Ox : ----- ( m 1 V 1x + m 2 V 2x ) = 0
dt
c’est-à-dire m 1 V 1x + m 2 V 2x = cste = 0, les vitesses initiales étant nulles.

Or par définition du point G, on a : ( m 1 + m 2 ) V G = m 1 V 1 + m 2 V 2 .


Il vient alors V Gx = 0.
Le centre de masse se déplace sur la verticale passant par G 0 = G ( t = 0 ). On pourra
donc étudier le mouvement dans le référentiel galiléen Oxy (O point fixe de x′x, l’axe
Oy passant par G0).
2. Le théorème de la puissance cinétique appliqué au système des deux masses s’écrit :
dE
---------c =  ext +  int .
dt
Ici  ext =  ext ( poids ) +  ext ( R ).

Or  ext ( R ) = 0 (force perpendiculaire au déplacement) ;


dE p
 ext ( poids ) = – --------- avec E p = E p ( m 1 ) + E p ( m 2 ) = 0 + mgy ( m 2 )
dt
(origine de l’énergie potentielle prise en y = 0).
M1
Montrons que les tensions T et – T fournissent une puis-
sance  int globalement nulle. En effet : u
T
 int = T ⋅ V ( M 1 ) – T ⋅ V ( M 2 ) = T ⋅ [ V ( M 1 ) – V ( M 2 ) ]
l

–T M2
dM 2 M 1
et  int = T ⋅ ------------------- , soit avec T = Tu et M 1 M 2 = + lu
dt

 int = Tu ⋅  – l -------- (distance M1M2 constante égale à l)


du
 dt 
lT d 2 2
soit  int = – ------ ----- ( u ) = 0 ( u = 1 )
2 dt
dE dE p
on a donc finalement : ---------c = – --------- et E c + E p = cste
dt dt

352 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 353 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 533
Avec E p = – m 2 gl cos θ .
Pour calculer l’énergie cinétique, on écrira en notant ( x 1 , 0 ) et ( x 2 , y 2 ) les coordon-
nées des points M1 et M2 dans le référentiel Oxy :
1 1
E c = --m 1 x˙21 + --m 2 ( x˙22 + y˙22 ).
2 2
y
M1
O x
G
θ
M2

Exprimons x1, x 2, y2 en fonction de l’angle θ.


On a :  m 1 GM 1 = m 2 GM 2 (propriété du centre de masse)

 GM 1 + GM 2 = l.
m2 m1
Soit : - l = l 1 et GM 2 = -------------------
GM 1 = ------------------- - l = l2 .
m1 + m2 m1 + m2
Les coordonnées des points M1 et M2 s’écrivent dans le repère Oxy :
 x 1 = – l 1 sin θ  x 2 = l 2 sin θ
M1  et M 2 
 y1 = 0  y 2 = – l cos θ
D’où en remplaçant :
1 2 1 2 2
E c = --m 1 l 1 θ̇ 2 cos2 θ + --m 2 [ l 2 θ̇ 2 cos2 θ + l θ̇ 2 sin2 θ ]
2 2
et, en utilisant les valeurs de l 1 et l 2 :
2
1 l θ̇ 2
E c = -- --------------------------2- [ m 1 m 22 cos2 θ + m 2 m 12 cos2 θ + m 2 ( m 1 + m 2 ) 2 sin2 θ ]
2 ( m1 + m2 )
2
1 l θ̇ 2
E c = -- --------------------------2- [ m 1 m 2 ( m 1 + m 2 ) cos2 θ + m 2 ( m 1 + m 2 ) 2 sin2 θ ]
2 ( m1 + m2 )
2 2
1 m 2 l θ̇
et E c = -- -------------------- [ m 1 cos2 θ + ( m 1 + m 2 ) sin2 θ ]
2 m1 + m2
1 m1 m2 2 m2
E c = -- -------------------- l θ̇ 2 1 + ------ sin2 θ .
2 m1 + m2 m1
La conservation de l’énergie se traduit alors par l’équation ( θ ( t = 0 ) = θ 0 et
θ̇ ( t = 0 ) = 0 ) :
1 m1 m2 2 2 m
-- -------------------- l θ̇ 1 + ------2 sin2 θ – m 2 gl cos θ = – m 2 gl cos θ 0 .
2 m1 + m2 m1

Chapitre 5 – Mécanique 2 353


KF.book Page 354 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 533

Soit encore :
m2 m
θ̇ 2 1 + ------ sin2 θ + -  1 + ------2 2 ( cos θ 0 – cos θ ) = 0
g
(4)
m1 l  m 1

g m
Posons ω = - 1 + ------2 , l’équation dévient :
l m 1

m2 θ θ0
θ̇ 2 1 + ------ sin2 θ + 4ω 2 sin2  --- – sin2  ----- = 0 (5)
m1  2  2

θ0 θ
Les valeurs permises de θ doivent vérifier sin2  -----  sin2  --- ce qui impose θ  θ 0 .
 2  2
Le pendule double va osciller, de façon non sinusoïdale, entre les valeurs – θ 0 et θ0, la
vitesse s’annulant lorsque M2 atteint les positions d’altitude maximale (θ = ± θ 0 : éner-
gie potentielle maximale pour le système), les vitesses de M1 et M2 étant non nulles
quand θ passe par la valeur 0 (énergie potentielle minimale pour le système)…
3. Le mouvement est d’autant plus proche d’un mouvement sinusoïdal que θ ( t ) reste
suffisamment petit (il faut donc qu’il en soit de même de θ0). Cette approximation per-
met de ne conserver que les termes d’ordre deux (au plus) en θ et θ̇ dans l’équation (5),
ce qui donne :
m2 m  1 
2 2
1 + ------ sin2 θ = 1 + o ( θ ) ------θ
m1  m1 0 
2
θ θ0
 ----
-  1  .
1
sin 2 --- = --θ 2 + o ( θ 2 )
2 4  12 
2
θ2 θ
θ̇ 2 + 4ω 2  ----- – ----0- # 0 ⇒
2
D’où : θ̇ 2 + ω 2 ( θ 2 – θ 0 ) = 0
 4 4
Cette dernière relation est l’équation énergétique d’un oscillateur harmonique non
amorti et non forcé, de pulsation caractéristique ω.
La période T ′ des petites oscillations est alors :

2π l
T′ = ------ = 2π ------------------------ (6)
ω m
g  1 + ------2
 m 1

Commentaires

l
• Pour m 1  m 2 , on obtient T′ # T 0 = 2 π - . La masse M1 est alors quasiment fixe, et
g
le système se réduit pratiquement à un pendule simple de longueur l et donc de période T0
pour les petites amplitudes des mouvements.

• Pour m 2  m 1 , on a à la limite G ∼ M 2 et m 1 ẋ˙1 # – T θ où lθ ∼ x 1 .

354 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 355 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 533
T y
Soit m 1 ẋ˙1 + ---x 1 = 0
l
O M1
et en faisant (au premier ordre en x1) T ∼ m 2 g
(M2 pratiquement immobile) : x

m2 g m2 g T
m 1 ẋ˙1 + ---------x 1 = 0 ⇒ ẋ˙1 +  ------ -  x 1 = 0. θ
l  m1 l 

m2 g G
D’où une pulsation ω 2 = --------- et une période :
m1 l
M2
l m
T′ = 2π - ------1 ( m 2  m 1 )
g m2

le résultat est conforme à l’expression générale (6) dans l’hypothèse où la masse m2 est suf-
m2 m2
fisamment grande devant m1  1 + ------ ∼ ------ .
 m 1 m 1

Chapitre 5 – Mécanique 2 355


KF.book Page 356 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

D. Mouvements dans des champs


E et B

541 Mouvement dans un champ magnétique d’un


électron soumis à une force de freinage
Un électron de masse m et de charge –e ( e  0 ) pénètre dans une région où règne
un champ magnétique uniforme et constant B = Bu z ( B  0 ).

À l’instant t = 0, il est en O avec une vitesse V 0 = V 0 u x ( V 0  0 ).

Le milieu matériel dans lequel se déplace l’électron à la vitesse V exerce sur celui-
ci une force de type visqueux donnée par F f = – α V où α est un coefficient de pro-
portionnalité positif. On néglige le poids de l’électron.
1. Montrer que le mouvement est plan. Déterminer les coordonnées du vecteur
α eB
vitesse V ( t ), ainsi que son module. On posera β = ---- et ω = ------ et on introduira
m m
la variable complexe V = V x + iV y .

2. Montrer que l’électron finit par s’arrêter en un point C.


ω
3. Déterminer la nature de la trajectoire suivie par la particule. On pourra poser ---- = tan ϕ.
β

■■. 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi fondamentale de la dynamique.
• Théorème de la puissance cinétique.
• Particule chargée dans un champ magnétique.

■■. 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Par application de la loi fondamentale de la dynamique, déterminer les équations
différentielles vérifiées par les composantes de la vitesse V . On montrera que
V z ( t ) = 0, donc que le mouvement est plan.
2. En introduisant la variable complexe r = x + iy on détermine x et y et on étudie
leur comportement lorsque t → ∞ .
3. On adopte un nouveau repère d’origine C, d’axe Cx′ parallèle à Ox et Cy′ parallèle
à Oy. On utilisera les coordonnées polaires r′ = CM et θ = ( Cx′, CM ). On déter-
mine r′ ( t ) puis θ ( t ) et on élimine t pour obtenir r′ ( θ ).

356 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 357 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 541
■■. 3. Solution
1. Appliquons la loi fondamentale de la dynamique à l’électron de masse m, de charge
q = – e.

POINT COURS
Une particule de charge q, animée d’une vitesse V , placée dans un champ magné-
tique B est soumise à une force F = q V ∧ B .

En négligeant le poids de l’électron, et en tenant compte par ailleurs d’une force de


frottement F f = – αV , il vient :
dV
m --------- = – eV ∧ B – αV .
dt
Or B = B u z et V = V x u x + V y u y + V z u z à t quelconque.
On obtient donc par projection :
 mV̇ x = – eBV y – αV x

 mV̇ y = eBV x – αV y

 mV̇ z = – αV z
α eB
Soit en posant β = ---- et ω = ------ :
m m
 V̇ x = –ωV y – βV x

 V̇ y = ωV x – βV y

 V̇ z = – βV z
Montrons que le mouvement est plan :
V̇ z + βV z = 0 donc V z = V z ( 0 )e –βt = 0 puisque V z ( 0 ) = 0.
En intégrant à nouveau, il vient z = constante = 0 puisque l’électron est en O à t = 0 :
le mouvement se fait donc dans le plan x Oy.

POINT MÉTHODE
 V̇ x = – ωV y – βV x
Pour résoudre le système couplé d’équations différentielles 
 V̇ y = ωV x – βV y
on peut introduire la variable complexe V = V x + iV y . On obtiendra ainsi une
équation différentielle en V.
Après résolution, il suffit d’identifier partie réelle à Vx partie imaginaire à Vy .

Ainsi on obtient V̇ + ( β – iω )V = 0
et par intégration V = Ae – ( β – iω ) t
A est déterminée par les conditions initiales : à t = 0, V ( 0 ) = V 0 = A.

Chapitre 5 – Mécanique 2 357


KF.book Page 358 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

On a donc V = V 0 e – βt ( cos ωt + i sin ωt ) que l’on identifie à V = V x + iV y


– βt
 V x = V 0 e cos ωt

 V y = V 0 e – βt sin ωt

2 2
Déterminons V ( t ) : V(t) = V x + V y = V 0 e – βt

1 m
--- = ---- est un temps caractéristique de décroissance du module de la vitesse.
β α

POINT MÉTHODE
Pour déterminer V(t), on peut également écrire le théorème de la puissance cinétique
dE
---------c = ( F + F f ) ⋅ V .
dt
En remarquant que la force magnétique ne travaille pas car elle est constamment
perpendiculaire à la vitesse :
dE
---------c = F f ⋅ V = – αV 2 .
dt
1 dV 2
On a donc --m ---------- + αV 2 = 0.
2 dt
dV
Soit encore -------- + βV = 0 et V ( t ) = V 0 e – βt .
dt

2. On introduit de la même façon la variable r = x + iy pour déterminer x ( t ) et y ( t ).


ṙ = V x + iV y = V = V 0 e –( β – iω ) t
V0
r = -------------------- ⋅ e –( β – iω ) t + constante.
( iω – β )
V0
Or r ( 0 ) = 0, donc constante = --------------- .
β – iω
V0
On obtient ainsi : - ( β + iω ) ( 1 – e – βt e iωt ).
r = -----------------
β + ω2
2

Puis en séparant partie réelle et partie imaginaire et en identifiant :

 βV 0 V 0 e – βt
 x ( t ) = -----------------
- + ------------------ ( ω sin ωt – β cos ωt )
 β + ω β2 + ω2
2 2

 ωV 0 V 0 e – βt
 y ( t ) = -----------------
- – - ( ω cos ωt + β sin ωt )
-----------------
 β2 + ω2 β2 + ω2

Lorsque t → ∞ , l’électron finit par s’arrêter en un point C de coordonnées :


βV 0
 x = -------------------
 C β2 + ω2

ωV 0
 y = -------------------
 C β + ω2
2

358 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 359 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 542
Commentaires

En l’absence de forces dissipatives, la trajectoire suivie par la particule serait un cercle pas-
sant par O. La force de frottement va avoir pour effet de diminuer le module de la vitesse et
par là même le rayon du « cercle ». La trajectoire ne passe plus par O et va s’enrouler autour
du point limite C.
3. Dans le nouveau repère choisi, l’électron à un instant t quelconque a pour
coordonnées :
 V 0 e –βt
 x′ = x – x C = ------------------ ( ω sin ωt – β cos ωt )
 β2 + ω2 y y′

 V 0 e –βt
 y′ = y – y C = – β - ( ω cos ωt + β sin ω t )
-----------------
2 + ω2
 M
Posons r′ = CM r′
V 0 e –βt
r′ = x′ 2 + y′ 2 = ----------------------- . θ
β2 + ω2
C x′
θ = ( Cx′, CM ) est défini par :
y′ ω cos ωt + β sin ωt
tan θ = ---- = ------------------------------------------- .
x′ β cos ωt – ω sin ωt O x
ω
En posant tan ϕ = ---- :
β
tan ϕ cos ωt + sin ωt sin ϕ cos ωt + cos ϕ sin ωt
tan θ = ------------------------------------------------ = ------------------------------------------------------------ = tan ( ωt + ϕ )
cos ωt – tan ϕ sin ωt cos ϕ cos ωt – sin ϕ sin ωt
d’où θ = ωt + ϕ (modulo π)
π
à t = 0 : M est en O donc – π  ϕ  – --- .
2
θ–ϕ
On a donc t = ------------
ω
β
– ---- ( θ – ϕ )
V0 e ω
et r′ = ---------------------------
-
β2 + ω2
On reconnaît l’équation polaire d’une spirale logarithmique.

542 Spectrographe de masse


Un faisceau de particules (masse m, charge q  0 ), accélérées par une différence de
potentiel U, entre en M dans une région où règne un champ magnétique B uniforme,
perpendiculaire au plan de la figure.

Chapitre 5 – Mécanique 2 359


KF.book Page 360 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 542

y
Cette région de champ B est un secteur angu- C
π O π x
laire de centre O et d’angle --- , limité par les ---
3 π 6
demi-droites OM et ON. Le faisceau entre et ---
3
sort normalement aux limites de cette zone. N
1. Déterminer, en fonction de ---- , l’abscisse x0 ( q  0 )
q
m
du point C d’impact des particules sur l’axe Ox. M B
2. Le faisceau pénètre maintenant en M′
y
dans la zone où règne le champ B . Comment
est modifiée la trajectoire des particules ? O x
En considérant MM′ = δy comme un infini- π
---
δy δy 3
ment petit ( ε = ------- = -----  1 ) montrer,
OM R
(q  0)
qu’après avoir traversé la zone de champ B ,
M′
le faisceau passe par un point fixe (au M B
δy
second ordre près en ----- ).
R
Que peut-on conclure de la valeur des coordonnées de ce point ?
Comment peut-on espérer réaliser expérimentalement la configuration décrite au 1. ?

3. Le faisceau pénétrant en M dans la région de champ B est maintenant composé


de deux sortes de particules (m, q) et (m′, q) de même charge q et de masses légè-
rement différentes :
δm
m′ = m + δm avec ------- = η  1.
m
Déterminer – au premier ordre en η – l’écart CC′ = δx des impacts sur l’axe Ox des
deux sortes de particules. Application ?
On négligera le poids des particules.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Charge ( q, m ) en mouvement dans un champ magnétique uniforme.
• Accélération d’une particule chargée sous une différence de potentiel donnée.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Dans un champ magnétique uniforme, les particules chargées ont une trajectoire
circulaire : les conditions imposées au faisceau permettent de situer le centre de la tra-
jectoire. Le problème est alors géométriquement simple.
2. En changeant le point d’entrée M du faisceau dans le champ B , on change la posi-
tion du centre du cercle décrit : le faisceau ne sort plus perpendiculairement à la fron-
tière de la zone de champ.

360 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 361 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 542
3. Dans le cas d’une modification de la masse des particules, le rayon des trajectoires
est modifié (ce qui déplace aussi le centre…) : il faudra adapter à ce cas, la méthode de
calcul utilisée à la question précédente.

■■ 3. Solution
1. Sur la partie MN de la trajectoire des particules, la seule force agissante est la force
magnétique f m = qv ∧ B .

POINT COURS
Cette force, perpendiculaire à la vitesse, ne travaille pas : l’énergie cinétique de la
particule se conserve, ainsi que la norme v0 de sa vitesse.

De plus, la force est perpendiculaire à B. En notant B = Bu z et v = v ^ + v // u z on


a:
f m = qv ∧ Bu z = qv ^ ∧ Bu z .

• f m est dans le plan xOy, avec qv ^ B pour module.


La vitesse v// est constante, et v⊥ aussi.

• f m ⊥ v ^ : l’accélération est normale, et le mouvement est circulaire uniforme, de


rayon R tel que :
2
mv mv ^
----------^ = qv ^ B, soit : R = ---------- .
R qB

La force en M est f m ( M ) = qv 0 Bu y et la vitesse y


C
initiale v 0 est perpendiculaire à B . O π x
---
La particule décrit donc, dans le secteur où règne le 6
uz
champ B , un arc de cercle de centre O puisque, f N
d’après le texte, on a v ( M ) ⊥ OM et v N ⊥ ON. q0 v
mv 0
Ainsi OM = ON = R = --------- . (2) M B = – Bu z
qB
Le point C, impact des particules sur Ox, a pour
ON R 2R m 2v 0
abscisse : OC = x 0 = ------------ = ------------ ⇒ x 0 = ------- = ---- ---------- .
π  ------3- 3 q 3B
cos ---
6  2
Enfin, les particules ayant été accélérées sous la différence de potentiel U, le théorème
de l’énergie cinétique donne immédiatement :
1 2 2qU
--mv 0 = qU soit v 0 = ----------
2 m

Chapitre 5 – Mécanique 2 361


KF.book Page 362 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 542

m 2 2U
d’où, en reportant : x0 = ---- ⋅ --------------- (3)
q 3⋅B

2. Le rayon R du cercle décrit par le faisceau n’est pas modifié : le centre O′ de ce cercle
est donc décalé :
OO′ = MM′ = δy = ε ⋅ OM = εR
et le faisceau ne ressort plus normalement à ON de y
la zone de champ B ; il émerge en N ′, et a ensuite O′ θ
une trajectoire rectiligne orthogonale à O′N ′.
O x
• Déterminons le point N ′.
Dans le triangle OO ′N ′ on a :
N
ON′ 2 = OO′ 2 + O′N′ 2 – 2OO′ ⋅ O′N′ cos θ. N′
Or OO′ = εR, O′N′ = R v0 M′
d’où : ON′ 2 = R 2 [ ε 2 + 1 – 2ε cos θ ] et
1 M
--
ON′ = R [ 1 – 2ε cos θ + ε 2 ] 2 .
π
Au premier ordre en ε, on peut confondre θ et --- dans y
3
π O′ θ
l’expression précédente (la différence entre θ et --- est
3
du premier ordre en ε et introduirait donc un terme O x
d’ordre deux…). π
---
π 1  ε 3
Soit avec cos θ ≈ cos --- = -- ON¢ # R 1 – -- (4) N′
3 2  2
D’où les coordonnées x ′ et y ′ du point N ′ (toujours au premier ordre en ε) :
π
x ′ = ON′ sin ---
3
π
y′ = – ON′ cos ---
3
ε
x ′ # ------- R  1 – --
3
2  2
⇒ (5)
ε
y ′ # – ---  1 – --
R
2 2
• Au-delà de N ′, la trajectoire est rectiligne ( B = 0 ) et orthogonale à la droite O′N ′.
Soit en notant C ′ le point d’impact, d’abscisse x 0′ , sur l’axe Ox :
soit O′N′ ⋅ N′C′ = 0 ⇒ ( x ′ – 0 ) ( x 0′ – x ′) + ( y′ – εR ) ( 0 – y′ ) = 0.
y′
D’où : x 0′ = x′ + ---- ( y′ – εR ).
x′
Remplaçant les grandeurs x ′ et y ′ par leurs valeurs (cf. (5)), et ne gardant que des ter-
mes du premier ordre en ε, il vient :
ε ε
x 0′ = ------- R  1 – -- – ------- – ---  1 – -- – εR .
3 1 R
2  2  3 2 2

362 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 363 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 542
3 3 R εR 1
Soit : x 0′ = ------- R – ------- Rε + ---------- + ------- 1 – --
2 4 2 3 3 4






3Rε
--------------
4
Les termes en ε disparaissent de sorte que :
2R
x 0′ = ------- [ 1 + o ( ε ) ]
3
d’où x 0¢ = x 0 ( 1 + o ( ε ) ).
Au second ordre près en ε, les points C′ et C sont donc confondus. Si le point d’entrée
M du faisceau dans la zone de champ B est décalé d’un infiniment petit du premier
ordre, la position du point d’impact C sur l’axe Ox ne varie qu’au second ordre : il y a
focalisation en C du faisceau émergent.
La focalisation au point C montre comment on peut expérimentalement réaliser la
mv 0
condition OM = R = --------- . Si l’on déplace progressivement le point M d’entrée du
qB
faisceau dans le champ magnétique, l’abscisse du point C′ varie au second ordre par
rapport à ε  ε = ------------ (à démontrer ; on a vérifié ici qu’elle ne dépendait pas de ε au
MM′
 R 
premier ordre) : le bon réglage de la position du faisceau correspondra alors à la valeur
extrémale de x 0′ .
3. Les particules ayant des masses différentes, y
les trajectoires dans le champ B ont des rayons O1
mv θ
C
différents R = ---------0 et O
qB C′1 x
m′v mv 0 δm
R′ = ----------0- = ---------  1 + ------- = R ( 1 + η )
qB qB  m N N 1′
les particules de masse m suivent le trajet MNC
(étudié au 1.) ; quant aux particules de masse
m′, elles décrivent l’arc de cercle MN 1′ de cen- M B
tre O1, avec O 1 M = R′ = R ( 1 + η ) soit
OO 1 = ηR.
On peut alors reprendre les calculs faits au 2. :
2 2 2
ON 1′ = OO 1 + O 1 N 1′ – 2OO 1 ⋅ O 1 N 1′ cos θ
or OO 1 = ηR et O 1 N 1′ = R ( 1 + η )
2
d’où : ON 1′ = η 2 R 2 + R 2 ( 1 + η ) 2 – 2ηR 2 ( 1 + η ) cos θ.
π
Ne gardant que des termes du premier ordre en η, et remplaçant θ par --- (cf. 1.) :
3
2 1
ON 1′ # R 2 ( 1 + 2η ) – 2R 2 η -- # R 2 ( 1 + η ).
2
η
Soit ON 1′ # R  1 + --- .
 2

Chapitre 5 – Mécanique 2 363


KF.book Page 364 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 543

D’où les coordonnées du point N 1′ au premier ordre en η, (cf. 5. ε → – η ) :


η η
x 1¢ = ------- R  1 + --- et y 1¢ = – ---  1 + --- .
3 R
2  2  2 2
Au-delà, la trajectoire est rectiligne perpendiculaire à O 1 N 1′, et recoupe Ox en C 1′ ( x 0″ ).
Le même calcul que celui effectué au 2. conduit à ( OO 1 = ηR ) :
y 1′
x 0″ = x 1′ + ------ ( y 1′ – η R ) .
x 1′
η η
x 0″ = ------- R  1 + --- – ------- – ---  1 + --- – ηR
3 1 R
Soit au premier ordre en η :
2  2 3 2 2
ηR
x 0″ = ------- + ------- Rη + -------  1 + -- = ------- + ---------- η + ---------- .
2R 3 1 2R 3R 5ηR
3 4 3  4  3 4 3 4 3
2R
Finalement x 0″ = ------- [ 1 + η + o ( η ) ] ⇒ x 0≤  x 0 ( 1  η  o ( η ) ).
3
L’écart δ x des impacts C 1′ ( x 0″ ) et C ( x 0 ) sur l’axe Ox est alors :

δx = x 0″ – x 0 ⇒ δx ≈ x 0 η  x = ------
2R
- .
 0 3
Ce dispositif constitue un spectrographe de masse, qui peut permettre de mettre en
δm 1
évidence la présence d’isotopes : on a dans ce cas ------- = ----- (M : nombre de masse).
m M
• Pour une utilisation en spectrographe de masse, si on peut mesurer des écarts
δx
------ ≈ 5 ⋅ 10 – 3 , on aura comme limite de résolution :
x0
δm 1
------- = ----- = η ∼ 5 ⋅ 10 – 3 soit M ≈ 200.
m M
Remarquons que l’on a intérêt, pour augmenter x 0, à utiliser des tensions accélératrices
élevées, et un champ magnétique pas trop grand…

543 Stabilisation par champ magnétique


Une particule chargée (masse m, charge q  0 ) est soumise à un champ électrosta-
tique extérieur associé au potentiel V ( x, y, z ) tel que :
V0
V ( x, y, z ) = -------2- ( x 2 + y 2 – 2z 2 )
2a
a est une longueur et V0 un potentiel ( V 0  0 ).
1. Montrer que la position x = y = z = 0 correspond à une position d’équilibre. Cet
équilibre est-il stable ?

364 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 365 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 543
2. On désire, dans certaines circonstances, que la particule puisse rester piégée au
voisinage de la position x = y = z = 0. À cet effet on ajoute un champ magnéti-
que uniforme B = B 0 u z ( B 0  0 ).
a. Que dire du mouvement selon Oz ?
b. On étudie la projection du mouvement dans le plan xOy. Écrire les équations du
mouvement. On posera :
– qV – qB 0
ω 02 = -----------20- et ω c = ------------- .
ma m
On cherche des solutions de la forme x ( t ) = x 0 e pt et y ( t ) = y 0 e pt. Donner l’équa-
tion simple dont p est solution.
Discuter de la stabilité de l’équilibre en présence du champ B .
Commenter.
3. On se place maintenant dans le référentiel tournant Ox′y′z′ avec la vitesse angu-
laire Ω = Ωu z ( Ω = cste ).
Comment faut-il choisir la valeur de Ω pour que l’équation du mouvement dans le
plan x′Oy′ s’écrive :
2
d r′
- = G ( ω 0, ω c )r ′ ?
----------
dt 2
Déterminer la fonction G ( ω 0, ω c ) puis conclure.

■■ Solution

1. La particule est soumise à la force électrostatique F = – grad ( qV ), avec :


qV 0
- ( xu x + yu y – 2zu z ).
F = – --------
a2
Une position d’équilibre correspond à F = 0 , c’est-à-dire à x = y = z = 0.

L’origine O est bien associée à une position d’équilibre ( F ( 0, 0, 0 ) = 0 ).


Montrons que cet équilibre est instable. Il suffit ici de y
constater que la particule est soumise, dans le plan x Oy, à
M
la force F // telle que : r
( – q )V 0
F // = -----------------
-r où r = xu x + yu y . x
a2 O
Cette force a naturellement tendance à éloigner la particule de sa position d’équilibre
2qV 0
ce qui traduit l’instabilité ; par contre la force selon Oz – F z = -----------
-zu z – présente
a2
un effet stabilisateur.

Chapitre 5 – Mécanique 2 365


KF.book Page 366 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 543

2. a. À la force précédente, s’ajoute la force magnétique f m = qv ∧ B .

Le champ B = B 0 u z étant dirigé selon Oz, la force f m n’a aucune influence sur le mou-
vement selon z′z. La loi fondamentale de la dynamique donne, en projection sur Oz :
2qV 0
-z ⇒ ż˙ + 2ω 20 z = 0
mż˙ = + -----------
a2
( – q )V 0
-  0.
où l’on a posé ω 20 = ----------------
ma 2
Il s’agit du mouvement d’un oscillateur harmonique libre non amorti et de pulsation
caractéristique ω ′0 = 2ω 0 .
Soit avec des conditions initiales z ( 0 ) et ż ( 0 ) :
ż ( 0 )
z ( t ) = z ( 0 ) cos ω 0′ t + ----------- sin ω 0′ t
ω ′0

Ce résultat traduit également la stabilité de l’équilibre par rapport aux mouvements


selon z′z.

2. b. La loi fondamentale de la dynamique s’écrit ici avec OM = r + zu z :

dv qV 0
- ( r – 2zu z ) + qv ∧ B 0 u z
m ------ = – --------
dt a2
soit en projection sur le plan xOy :
qV 0
m ( ẋ˙u x + ẏ˙u y ) = – --------
- r + qv ∧ B 0 u z
a2
 qV qB 0
 ẋ˙ = – ---------0- x + --------ẏ
 ma 2 m
ce qui donne : 
˙ qV 0 qB 0
 ẏ = – ---------
ma
- y – --------ẋ
2 m
.

( – q )V 0 ( – q )B 0
- et ω c = -----------------, on aboutit à :
Et en posant ω 02 = -----------------
ma 2 m
 ẋ = ω 0 x – ω c y 
˙ 2 ˙
(1)   système d’équations couplées (rôle de B ).
 ẏ˙ = ω 0 y + ω c x˙ 
2

On cherche des solutions au système linéaire constitué par les équations (1) sous la
forme x ( t ) = x 0 e pt et y ( t ) = y 0 e pt. Reportant ces solutions dans (1) et (2) et sim-
 p x 0 = ω 0 x 0 – ω c py 0
2 2
pt
plifiant par e , il vient :  2
 p y 0 = ω 0 y 0 + ω c px 0
2

 ( p – ω 0 )x 0 + ω c py 0 = 0
2 2
soit encore 
 – ω c px 0 + ( p 2 – ω 0 )y 0 = 0.
2

366 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 367 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 543
Il s’agit là d’un système de Cramer en x 0 et y 0 paramétré par p.

( p 2 – ω 02 ) ωc p
On obtient ( x 0, y 0 ) ≠ ( 0, 0 ) pour = 0.
–ωc p ( p2 – ω 02 )

Les valeurs de p (dans ) sont donc solutions de l’équation :

( p 2 – ω 02 ) 2 + ω c2 p 2 = 0 ⇒ p 4 + ( ω c2 – 2ω 02 )p 2 + ω 04 = 0

Notons p 12 et p 22 les racines correspondantes. Elles vérifient :


p 12 p 22 = ω 04  0 et p 12 + p 22 = 2ω 02 – ω c2 .
De plus, ∆ = ( ω c2 – 2ω 02 ) 2 – 4ω 04 = ω c4 – 4ω c2 ω 02 = ω c2 ( ω c2 – 4ω 02 ).
D’où :
• pour ∆  0, il vient p 12 = α + iβ et p 22 = α – iβ et par conséquent :
p 1 = ± ( α′ + iβ′ ) et p 2 = ± ( α′ – iβ′ ) ; les solutions en e ( α′ ± i β ) t = e α′ t e ± i β′ t avec
α′  0 divergeraient ce qui entraînerait l’instabilité.
• Pour ∆  0, les racines en p 2 sont réelles et négatives puisque ∆  0 assure égale-
ment p 12 + p 22  0 ( p 12 p 22  0 nous indiquant que les racines réelles sont de même
signe). Dans ce cas, on a donc p 1 = ± i α 1 et p 2 = ± i α 2 ce qui correspond à des
solutions sinusoïdales, donc bornées.
Pour assurer la stabilité de l’équilibre x = y = z = 0, il faut donc que l’on ait ∆  0,
c’est-à-dire ω c2  4ω 02 , ce qui donne :

2 mV
ω c  2ω 0 ⇒ B 0  -- ----------0- (2)
a ( –q )

Commentaires

• Le sens de B 0 ne modifie en rien la conclusion (changer z en – z et x en y n’affecte pas la


nature physique du problème). On écrira donc la condition (2) sous la forme :
2 mV
B 0  -- ----------0- .
a ( –q )
• En présence du champ magnétique, on a toujours E m = E c + E p = cste (la force magné-
tique f m = qv ∧ B ne travaille pas). Ainsi bien que le point O corresponde, pour le plan
qV 0
xOy, à un maximum d’énergie potentielle ( E p ( x, y, z = 0 ) = --------2- ( x 2 + y 2 ) , et q  0 ), la
2a
force supplémentaire f m stabilise la charge q : dans ce cas, un maximum d’énergie poten-
tielle n’est donc pas nécessairement associé à une position d’équilibre instable…

3. L’équation du mouvement dans  s’écrit :


qV 0 2qV 0
ma = – --------
2
-zu z + qv ∧ B 0 u z
- r + ----------- (3)
a a2

Chapitre 5 – Mécanique 2 367


KF.book Page 368 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 544

Le plus simple, pour passer dans le référentiel non galiléen ′ en rotation uniforme
par rapport à , est d’exprimer l’accélération a et la vitesse v (grandeurs définies
dans ) en fonction des grandeurs correspondantes dans ′. Ainsi on a :
 a = –Ω 2 r ′ (Ω = cste et r ′ = x ′ u x ′ + y ′ u y ′ )
a = a ′ + a e + a c avec  e
 ac = 2 Ω uz ∧ v ′
v = v ′ + v e où v e = 0 + Ωu z ∧ r ′.
d 2 r ′
L’équation (3) devient, en projection sur Ox′y′  a ′ = ----------- - :
 dt 2 
d2 r ′
- = ω 20 r ′ + ω c u z ∧ ( v ′ + Ωu z ∧ r ′ ) + Ω 2 r ′ – 2Ωu z ∧ v ′ (4)
-----------
dt 2
Il s’agit maintenant de supprimer les termes en v ′, ce qui est réalisé si on impose la
relation 2Ω = ω c .

d2 r ′ ω 2c 
 ω 2 + ----- ω 2c
On obtient alors : -----------
- = - r ′ + ------ u z ∧ ( u z ∧ r ′ ).
dt 2  0
4 2

ω 2c
Le double produit vectoriel a pour valeur – ------ r ′ ( u z ⊥ r ′ ), d’où :
2

d2 r ′  2 ωc
2
1
(5) -----------
- = ω – - r′
----- ⇒ G ( ω 0, ω c ) = ω 20 – --ω 2c .
dt 2  0
4 4
La particule restera confinée dans un voisinage de O (point d’équilibre), dans ′
comme dans , si l’équation précédente (5) se réduit à celle d’un oscillateur harmoni-
que, ce qui nécessite :
ω2
ω 20 – -----c-  0 ⇒ ω c  2ω 0 .
4
On retrouve bien la condition établie au 2. b.

544 Optique électronique


Des électrons (masse m, charge –e) sont émis, avec une vitesse négligeable, par une
source maintenue au potentiel zéro. Cette source est située du côté des z négatifs.
Ils pénètrent dans un domaine D dans lequel des électrodes assurent la répartition
suivante du potentiel :
z  0 : ( V ( x, y, z ) = V 1 = constante )  0.
z  a : ( V ( x, y, z ) = V 2 = constante ) ( V 2  V 1 ).

368 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 369 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 544
Dans la zone intermédiaire ( 0  z  a ) le potentiel varie continûment entre les
valeurs V 1 ( z = 0 ) et V 2 ( z = a ) : V ( x, y, z ) = f ( z ) avec f ( 0 ) = V 1 et f ( a ) = V 2 .

1. Un électron arrive sur le plan z = 0 avec une vitesse v 1 faisant un angle i 1 avec
u z : ( u z , v 1 ) = i 1 . L’électron ressort en z = a avec une vitesse v 2 faisant un angle
i 2 avec u z : ( u z , v 2 ) = i 2 . Déterminer la relation liant V 1 , V 2 , i 1 , i 2 . Commenter.

2. Les équipotentielles sont maintenant des calottes sphériques concentriques d’axe Oz.
On a V = V 1 pour r = R 1 et V = V 2 pour r = R 2 . V ( r ) variant continûment de
V 1 à V 2 pour R 2  r  R 1 .
a. Reprendre l’étude précédente pour un électron D1 D2
ayant une vitesse v 1 contenue dans un plan méridien.
V2
V1
b. Les électrons sont émis d’un point A de l’axe Oz
situé à gauche de S 1 . Le dispositif est aménagé O
pour que leurs trajectoires soient assimilables à des S1 S2 R1 z
droites en deçà du dioptre D1 ainsi qu’au-delà du
dioptre D2. On suppose que la relation établie au R2
2. a. reste toujours valable.
Un électron émis de A recoupe l’axe des z (à droite
de D2) en un point A′. En supposant que S 1 S 2  R 1 et R2, et que les vitesses prises
en compte sont faiblement inclinées sur l’axe, montrer que l’on a :
V V v1
--------1- – --------2- = C (S # S1 # S2) v2
SA′ SA
θ′
où C est une constante que l’on déterminera en θ
fonction de V1, V2 et de SO = R ∼ R 1 ∼ R 2 . A O A′

S ≈ S1 ≈ S2

■■ Solution
1. L’électron part de la source avec une vitesse négligeable (on la prendra nulle). Sou-
mis au champ électrostatique, il possède une vitesse v ( M ) quand il atteint un point
de l’espace de potentiel V ( M ) et une énergie potentielle E p = qV = – e V.
La conservation de l’énergie mécanique de l’électron s’écrit alors :
1 2
--mv – eV = 0 – 0
2
(au point d’émission on a v ∼ 0 et V = 0 ).
2eV .
D’où v= ----------
m
2eV 1
Quand il atteint le plan z = 0, sa vitesse est v 1 et V = V 1 : v 1 = ------------ (1)
m

Chapitre 5 – Mécanique 2 369


KF.book Page 370 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 544

2eV 2
De même, on aura en z = a, v2 = ------------ (2)
m

• Étudions maintenant le passage z = 0 → z = a :


l’électron est soumis à la force électrostatique
x
F = ( – e )  – ------- u z = e ------- u z (puisque le poten-
dV dV
 dz  dz
tiel V ( M ) ne dépend, dans cette région, que de z).
La loi fondamentale de la dynamique s’écrit : y a
O z
dv  v x = cste
m ------ = F ⇒ 
dt  v y = cste.

Ainsi la composante v ⊥ ( v x , v y , 0 ) de la vitesse, z


perpendiculaire à l’axe Oz est conservée. v
Or : v ⊥ = v sin i. i
D’où : v 1 sin i 1 = v 2 sin i 2 .
Soit en utilisant les relations (1) et (2) : M y
v⊥
V 1 sin i 1 = V 2 sin i 2 (3) x

Commentaire

• Le résultat trouvé au 1. s’apparente à la relation de Descartes en optique géométrique (pas-


sage à travers un « dioptre » plan d’un milieu d’indice n1 proportionnel à V 1 à un milieu
d’indice n2 proportionnel à V 2 (même constante de proportionnalité)) :
n 1 sin i 1 = n 2 sin i 2 .

2. a. Les arguments précédents sur la conservation de l’énergie restent valables. On a


2eV 2eV
donc : v1 = -----------1- et v2 = -----------2- .
m m
Cette fois-ci, le potentiel ne dépend que de r ( r = OM ) et le champ qui en résulte est
donc radial :
dV
V = V ( r ) et E = – gradV ( r ) = – ------- u r .
dr
dV
Il en est de même de la force électrostatique F = – e E = e ------- u r .
dr
L’électron est donc soumis à une force centrale dans la zone R 2  r  R 1 , son
moment cinétique se conserve et le mouvement est plan (si la vitesse v 1 passait par O
le mouvement serait rectiligne). Un électron se déplaçant initialement dans un plan
méridien y restera. Traduisons la conservation du moment cinétique en O :

370 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 371 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 544
σ 1 = OM 1 ∧ m 1 v 1 = – mR 1 v 1 sin i 1 k
i1 M2 V2
σ 2 = OM 2 ∧ m 2 v 2 = – mR 2 v 2 sin i 2 k .
v1 M1
Le passage [ r = R 1 ] → [ r = R 2 ] se traduit i2 v2
donc par la relation : V1
R 1 v 1 sin i 1 = R 2 v 2 sin i 2 . z
O k
Soit encore :

R 1 V 1 sin i 1 = R 2 V 2 sin i 2 (4)

2. b. Considérons, à l’approximation envisagée, que les points S1 et S2 sont pratique-


ment confondus ( S 1 # S 2 ) = S et les angles i 1 , i 2 suffisamment petits pour que l’on
puisse assimiler la tangente et le sinus d’un angle à son argument ( tani # sin i # i ) .


M
i1 v2
+
v1 i2 θ′
θ ω
A S H O A′ +

HM HM HM
Dès lors : ω # --------- , θ # --------- et θ′ # ---------- (posons δ = HM ).
HO AH HA ′
À l'approximation considérée, on a également :
R 1 # R 2 ⇒ S 1 O # S 2 O = R avec OH = R cos ω.
ω2
On a donc S 1 O = HO au second ordre près en ω  cos ω # 1 – ------  .
 2 
Il est donc possible, dans une approximation au 1er ordre (M voisin de S1 et S2) de con-
fondre les points H et S d’où :
δ δ δ
ω # ------- θ # ------ et θ′ # -------- .
SO AS SA ′
La relation (4) s’écrit en confondant R1 et R2 : V1 i1 # V2 i2 .

Or : i 1 = θ + ω # δ  ------ + ------- et i 2 = ω – θ′ # δ  ------- – -------- .


1 1 1 1
 AS SO  SO SA ′

V 1  ------ + ------- = V 2  ------- – -------- .


1 1 1 1
D’où :
 AS SO  SO SA′

V V V2 – V1 V2 – V1
C’est-à-dire : ---------2- – ---------1- = -------------------------- (5), soit : C = -------------------------- .
SA′ SA SO SO

Chapitre 5 – Mécanique 2 371


KF.book Page 372 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 545

On pourrait montrer que ce système est l’équivalent en optique d’un dioptre sphérique
n V1
de centre O et de sommet S séparant des milieux d’indice n1 et n2 tels que ----1- = ---------- .
n2 V2
Le dioptre est convergent pour V 2  V 1 . Ainsi, pour A « rejeté à l’infini », le point A′
se confondant alors avec le foyer F ′, la formule de conjugaison précédente (5) donne :
V V2 – V1
---------2- = --------------------------
SF′ SO

F′
S O

545 Lentille magnétique


1. Des électrons de masse m et de charge –e ( e  0 ) sont émis à partir du point O
de l’axe Oz avec des vitesses de même module V0 ( V 0 ⋅ u z  0 ). Ils sont soumis à un
champ magnétique uniforme B = B 0 u z . On note α l’angle entre l’axe Oz et la vitesse
V 0 : α = ( u z , V 0 ).
Montrer que pour des angles α suffisamment petits, les électrons convergent, pour la
première fois, en un point C de l’axe Oz dont on déterminera la cote zC en fonction
des grandeurs m, e, B0 et V0 .
2. On suppose maintenant que les électrons, de vitesse de norme fixée V0, sont soumis à
l’action d’un champ magnétique de révolution par rapport à l’axe z′Oz de composantes :
r df
B z ( r, z ) = f ( z ) ; B r ( r, z ) = – --- ----- ; B θ = 0
2 dz
( r, θ, z ) représentent les coordonnées cylindriques d’axe Oz.
Un électron est ainsi repéré par ses coordonnées r ( t ), θ ( t ) et z ( t ).
(Ce champ est par exemple celui créé, sur son axe Oz, par une bobine de centre O.)
e
a. Montrer que l’on a r 2 θ̇ = -------r 2 B z + cste ; on prendra par la suite cste = 0.
2m
b. On considère désormais les trajectoires peu inclinées sur l’axe Oz, et on pose
r ( t ) = ρ [ z ( t ) ]. Montrer que la fonction ρ ( z ) vérifie l’équation :

d2ρ e2B z ( z )
2
--------2- + --------------------ρ
2
= 0.
dz 4mV 0

372 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 373 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 545
En déduire, dans ces conditions, que si un électron passe par un point A de l’axe Oz et
recoupe cet axe en un point A′, cette propriété ne dépend pas de l’angle α (petit) que
fait la vitesse V 0 en A avec l’axe Oz. On dira que les points A et A′ sont conjugués.

c. a) On suppose maintenant que la région où le champ B exerce une action signi-


ficative reste très localisée autour du point O.

z
A O A′

d
Notons d l’ordre de grandeur de la largeur de la zone en dehors de laquelle le champ
B est négligeable. On fera les hypothèses suivantes :
d
– B est négligeable pour z  --- : on le prendra nul ;
2
– d  AO et d  OA ′ ;
– la distance r ( z ) de l’électron à l’axe Oz ne varie pour ainsi dire pas dans la zone
étroite d’interaction ;
d
--- +∞
∫– --d- Bz dz ∫– ∞ Bz dz.
2 2 2
– on confondra avec
2
Montrer que le système est alors équivalent à une lentille mince dont on donnera
l’expression de la distance focale f ′.
B0 +∞ du π
b) Déterminer f ′ pour B z = -------------------2- . On a ∫ ---------------------
( 1 + u 2 )2
= --- .
2
1 +  --
z – ∞
 a
Application numérique :
Calculer f ′ pour B 0 = 0,01 Tesla ; a = 5 mm ; V 0 = 2,5 ⋅ 10 7 ms –1 ;
e = 1,6 ⋅ 10 –19 C et m = 9 ⋅ 10 –31 kg.

■■ Solution
1. L’électron est soumis à la force magnétique z
f m = – eV ∧ B 0 . Cette force ne produit aucun
travail de sorte que l’énergie cinétique se conserve. B0
On a donc : V0
V = cste = V 0 . α

De plus, B 0 étant orienté selon Oz, f m n’a pas de O y


composante selon cet axe, d’où :
V z = cste = V 0 cos α. x V⊥

Chapitre 5 – Mécanique 2 373


KF.book Page 374 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 545

Le mouvement en projection dans le plan Oxy est


circulaire, de rayon R tel que :
2
mV ⊥ V⊥ eB 0
------------ = eV ⊥ B 0 ⇒ ------- = -------- .
R R m fm
Ce cercle est donc décrit avec une pulsation y
eB 2π O
ω = -------0- et une durée T = ------ .
m ω
La particule recoupera pour la première fois l’axe V⊥
x
des z au bout d’un temps t = T, soit en un point
C tel que :
2πm
z C = V z T ⇒ z C = -----------V 0 cos α .
eB 0
Pour α infiniment petit du premier ordre, on a cos α ≈ 1 et :

2πmV 0
z C ≈ ------------------
eB 0

Ainsi, à cette approximation, les électrons passant par le point O, avec une vitesse V0
peu inclinée sur l’axe, convergent au même point C de cet axe.

2. L’électron est soumis à la force f m = – eV ∧ ( B r u r + B z u z ).

La vitesse garde donc une norme constante V = V 0 . Appliquons la loi fondamen-


tale de la dynamique :

ma = f m .

r˙ Br rθ̇B z ur
f m = – e rθ̇ ∧ 0 = – e ż B r – r˙ B z uθ
ż Bz – r θ̇B r uz

Et d’après le cours, a = a r u r + a θ u θ + a z u z avec :

2 1d
a r = ṙ˙ – rθ̇ ; a θ = -- ----- ( r 2 θ̇ ) ; a z = ż˙ .
r dt
D’où le système d’équations :

 m ( ṙ˙ – rθ̇ 2 ) = – erθ̇B z (1)



 1d 2
- ( r θ̇ ) = – e ( ż B r – r˙ B z )
 m --r ---- (2)
 dt
 ˙
 mż = e rθ̇B r (3)

374 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 375 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 545
La relation demandée peut être obtenue à partir de (2). On a en effet :
d e r 2 df dz dr
----- ( r 2 θ̇ ) = – ---- – ---- ----- ----- – f ( z )r ----- .
dt m 2 dz dt dt
d e df dr 2
Soit ----- ( r 2 θ̇ ) = ------- r 2 ----- + f ( z ) ------- , en considérant que l’on a f [ z ( t ) ]
dt 2m dt dt
d e d e
et ----- ( r 2 θ̇ ) = ---- ----- [ r 2 f ] ⇒ r 2 θ̇ = -------r 2 f + cste
dt m dt 2m
Et pour des électrons émis sur l’axe ( r = 0 ) ou dans une région où B = 0 et avec
θ̇ = 0, on a :
e e
θ̇ = ------- f [ z ( t ) ] ⇒ θ̇ = -------B z [ z ( t ) ] (4)
2m 2m
2. b. À un instant t, la particule se situe en un point M de coordonnées r ( t ), θ ( t ) et
z ( t ). Dans le plan ( O, u r, u z ) tournant autour de Oz à la vitesse angulaire θ̇, la tra-
jectoire de l’électron est associée à ρ ( z ) tel que :
r(t) = ρ[z(t)].
Utilisons alors l’équation (1). Elle donne avec (4) :
e2
ṙ˙ – r ---------2- B z2 = – ----rB z  -------B z .
e e
4m m  2m 
e2
Soit ṙ˙ + -------B z2 r = 0 (5)
4m
dr dρ dz dz
or ----- = ------ ⋅ ----- avec ----- = V z = V 0 cos α ( α = ( u z , V ) ) .
dt dz dt dt
Pour des trajectoires peu inclinées sur l’axe, on pourra faire, au premier ordre en α,
dz
cos α ∼ 1 et ----- ∼ V 0 , d’où :
dt
dr dρ d2r d2ρ 2
----- ∼ ------V 0 et -------2 ∼ --------2- V 0
dt dz dt dz
(5) se réécrit alors selon :

d2ρ e2 2
--------2- + ----------------B
2 z
ρ=0 (6) où B 2z = f 2 ( z ).
dz 4m V 0 2

La solution générale à cette équation différentielle linéaire du second ordre s’exprime


à partir de deux solutions ρ 1 ( z ) et ρ 2 ( z ) formant un système libre. On a donc :
ρ ( z ) = λρ 1 ( z ) + µρ 2 ( z ).
L’électron passe par le point A ( ρ = 0 pour
z = z A ), ce qui se traduit par : V0
0 = λρ 1 ( z A ) + µρ 2 ( z A ) α
avec une vitesse de composante verticale A A
ṙ A = V 0 sin α ∼ V 0 α.

Chapitre 5 – Mécanique 2 375


KF.book Page 376 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 545

dρ dρ
Soit : ṙ A = -----  # ------  ⋅ V 0 ⇒ ------  ∼ α .
dr

dt A d z A  dz  A
dρ 1 dρ 2
D’où : α = λ --------- ( z A ) + µ --------- ( z A ).
dz dz
Il vient alors λ = αλ′ et µ = αµ′, les grandeurs λ′ et µ′ s’exprimant en fonction
dρ 1 dρ 2
de ρ 1 ( z A ), ρ 2 ( z A ), --------- ( z A ) et --------- ( z A ).
dz dz
Soit ρ ( z ) = α [ λ′ρ 1 ( z ) + µ′ρ 2 ( z ) ]. (7)
Ainsi, si la trajectoire de l’un de ces électrons (issus de A) recoupe l’axe Oz en un point A′,
c’est-à-dire si l’on a ρ ( z A′ ) = 0, il en sera de même pour tous les autres électrons (dans
le cadre des approximations envisagées : α faible). En effet, la condition ρ ( z A′ ) = 0 est
réalisée pour λ′ρ 1 ( z A′ ) + µ′ρ 2 ( z A′ ) = 0 indépendamment de la valeur – petite – de α.
Les points A et A¢ sont dits conjugués.
2. c. a) D’après les hypothèses de l’énoncé,
P P′
on peut considérer que les trajectoires des
r0
particules sont assimilables à des droites α α z
d A O A′
pour z  -- . Un tel électron pénètre dans
2
la zone d’interaction avec une vitesse V 0
incliné de α sur l’axe Oz de telle sorte que :
dρ  r0
- ( OA  d ).
------ # -------

dz P AO
De même, après interaction :
dρ  r0
- (sur la figure A′O  0 et AO  0 ).
------ # ---------

dz P′ A ′ O
On a considéré que la distance à l’axe r ( t ) ne variait pour ainsi dire pas lors de la tra-
versée de la zone d’interaction très étroite.
Intégrons alors l’équation (6) par rapport à z :
d d
--
d2ρ e2 --
∫– --d ∫– --d ρBz dz.
2 2 2
--------2- dz = – ----------------2
dz 4m 2 V 0
2 2

Soit encore en faisant ρ ≈ r 0 dans la deuxième intégrale :


d
--
dρ  e2
------ – ------  # – ----------------2 r 0

∫– --d Bz d z .
2 2
dz  P′ dz  P 4m2V 0 2

d
Mais le champ B étant négligeable au-delà de la zone z  -- , on peut étendre l’inté-
2
r0 r0 2 +∞
grale de –∞ à +∞, d’où : ---------- – -------- # r 0  – ----------------2
e
A′O AO  4m2V  – ∞ z
B 2dz. ∫
0

376 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 377 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 545
1 1 1 1
Soit après simplification par r0 : ---------- – -------- = --------- = ---- (8).
OA′ OA OF′ f ′

1 e2 +∞
∫– ∞ B z d z
2
Avec ---- # ----------------2
f ′ 4m2V
0

La relation (8) s’identifie à la formule de conjugaison des lentilles minces.


Le système proposé correspond, pour les charges, à une lentille magnétique conver-
gente ( f ′ défini positif).
2. c. b) Un calcul immédiat donne :

d  --
z
1 e2 +∞  a 8m 2 V 0
2

∫ ⇒ f ′ = -----------------
2
---- = ----------------B a --------------------------- -
f′ 2 0
–∞  z 2 2 πe 2 B 02 a
4m 2 V 0 1 +  -- 
  a 
Application numérique : f ′ = 10 cm.

Chapitre 5 – Mécanique 2 377


KF.book Page 378 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12
KF.book Page 379 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

hapitre
C

6
Thermodynamique
A • Hydrostatique et gaz parfait
B • Bilans d’énergie
C • Bilans d’énergie et d’entropie
D • Corps pur diphasé
E • Machines thermiques
KF.book Page 380 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

A. Hydrostatique et gaz parfait


601 Baromètre
1. Baromètre de Huyghens : cet appareil est constitué – sur une cuve à mercure (A),
où le mercure a une surface libre d’aire S0 – d’un tube barométrique comportant un
renflement (B) de section S1 surmonté d’un tube (C) plus fin, de section S2.
Pour une valeur P0 de la pression atmosphérique, le mercure
monte, à l’équilibre, jusqu’à un niveau N1 dans B, celui-ci

;
étant surmonté de glycérine (de masse volumique µ) jusqu’au N2 (C)
niveau N2. Le mercure dans la cuve correspond au niveau N0.

;;;
On suppose que le tube au-dessus de la glycérine est vide.

;
La pression atmosphérique varie légèrement, et devient N1 (B)

;;;;;;
P = P 0 + ∆P, ce qui correspond à une variation ∆H de la
pression atmosphérique exprimée en hauteur de mercure

;
( ∆P = ρg∆H, ρ étant la masse volumique du mercure).
a. Exprimer la variation ∆N du niveau atteint par la glycé-

;;;
N0
rine, par rapport à sa position d’équilibre antérieure.

S 2 = 0,25 cm ; µ = 1,05 g ·cm ; ρ = 13,6 g ·cm .


∆N
2 – 3
;
b. Application numérique : S 0 = 50 cm 2 ; S 1 = 5 cm 2 ;
;
Calculer ------- . Quel est l’intérêt de ce dispositif ?
; – 3
(A)

Mercure

;; ;;
∆H
2. Manomètre différentiel : deux cuves de
P P0
;
;
même section S sont reliées par un tube de
section s (cf. figure). À gauche, le liquide de
ρ1 ρ2
;
;
masse volumique ρ2 est surmonté d’un liquide
de masse volumique ρ1 ( ρ 1  ρ 2 ) soumis à
;
;
;
sa surface supérieure à une pression P. Au- x
;
;

dessus de la cuve de droite, s’exerce la pres-


sion atmosphérique constante P0.
L’appareil étant en équilibre pour P = P 0 ,
la pression P subit une petite variation, et devient P = P 0 + δP.
a. Exprimer le déplacement x de la surface de séparation des deux liquides.
b. Application numérique :
S
On donne -- = 10 ; ρ 2 = 1,024 g ·cm –3 ; ρ 1 = 0,998 g·cm –3 ; g = 9,81 m·s –2 .
s
x
Calculer ------ . Quel est l’intérêt de ce dispositif ?
δP

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi de l’hydrostatique.

380 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 381 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 601
■■ 2. Ce qu’il faut comprendre
Dans les deux cas, il faut exprimer le fait que la pression varie verticalement dans un
fluide en équilibre  ------ = – ρg , et qu’elle garde la même valeur en deux points d’un
dP
 dz 
même fluide situés à la même altitude ( P = P ( z ) seulement à l’intérieur d’une zone
de fluide homogène).
Lorsque la pression varie, les niveaux d’équilibre des différents liquides sont modifiés,
y compris dans la cuve (A), les variations de ces niveaux étant liées par la conservation
du volume de chacun des liquides (que l’on suppose bien sûr incompressibles : leurs
masses volumiques sont données comme constantes).

■■ 3. Solution
1. a. Considérons un fluide incompressible de masse volumique ρ0 soumis au seul
champ de pesanteur g = – gu z . La loi de l’hydrostatique s’écrit :
z
– grad P + ρ 0 g = 0.
Par projection sur Oz , il vient :
O g
∂ρ
– + ρ 0 ( – g ) = 0 ⇒ P ( z ) = cste – ρ 0 gz.
∂z
;;;;
∆N 2
;;;

;;
C
;

∆N 1
;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;

;; ;;;;;;;;;

P 0 + ∆P
;;;;;;;;

;;

P0 A ∆N 0
;
;

;
;
;;

Considérons que les niveaux correspondent à des hauteurs (exprimées en mètre).


Dans le premier état, ( P = P 0 ) la pression en A vaut P0, et d’après la loi de l’hydrosta-
tique, on a : P A = ( P A – P B ) + ( P B – P C ) + P C
or P A – P B = ρg ( N 1 – N 0 ) ; P B – P C = µg ( N 2 – N 1 ) et P C = 0 (cf. énoncé).
D’où : P 0 = ρg ( N 1 – N 0 ) + µg ( N 2 – N 1 ) (1)
quand la pression extérieure passe à P 0 + ∆P, les niveaux varient respectivement de
∆ N1, ∆ N2 et ∆ N0 ( ∆N 1  0 ∆N 2  0 et ∆N 0  0 pour ∆P  0 ).
On a ainsi :
P 0 + ∆P = ρg ( N 1 + ∆N 1 – N 0 – ∆N 0 ) + µg ( N 2 + ∆N 2 – N 1 – ∆N 1 ) (2)

Chapitre 6 – Thermodynamique 381


KF.book Page 382 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 601

Et en faisant la différence (2) – (1) :


∆P = ρg ( ∆N 1 – ∆N 0 ) + µg ( ∆N 2 – ∆N 1 ).
Il reste à traduire la conservation du volume :
– du mercure, soit : S 1 ∆N 1 = – S 0 ∆N 0 ( ∆N 0  0 pour ∆N 1  0 )
– de la glycérine, soit S 2 ∆N 2 = S 1 ∆N 1 .
Éliminons ∆N1 et ∆N0 et faisons ∆N 2 = ∆N :
S S1 S2 S
∆P = g∆N ρ  ----2- + ----- ----- + µ  1 – ----2-
 S 1 S 0 S 1  S 1
or ∆P = ρg∆H (∆H = variation de pression exprimée en hauteur de mercure).
S S µ S
D’où ∆H = ∆N ----2- + ----2- + ---  1 – ----2-
S1 S0 ρ  S 1
∆N 1
et -------- = -----------------------------------------------
∆H S2 S2 µ  S
----- + ----- + --- 1 – ----2-
S1 S0 ρ  S 1

1. b. Avec les valeurs fournies, l’application numérique donne :


∆N
-------- = 7,79 .
∆H
La variation de niveau est notablement plus importante que la variation ∆H de hau-
teur de la colonne de mercure d’un tube barométrique « ordinaire » : la sensibilité du
baromètre a été augmentée.
En effet, avec un tube barométrique ordinaire, on aurait :

H = H 0 + ∆H = H 0 + x  1 + --
s N2 x
 S
x 1
soit : -------- = ------------
∆H s
1 + --
S
x H0 H
et, en prenant s = S 2 : -------- = 0,995 # 1
∆H
d’où x # ∆H pour un tube barométrique ordinaire.
Par contre : ∆N = 7,79∆H # 7,8 ⋅ x ;
∆N
le rapport -------- exprime bien – à très peu près – le gain Hg
∆H

;;;;; ;; ;;
en sensibilité dû au dispositif adopté…
2. a. P0 P0 P 0 + ∆P P0
;;;;
;;;

;;;;;
;;;;;

B h1 C
;

h2 h 1′ h 2′
A
A′ x
A′
A

382 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 383 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 601
L’équilibre hydrostatique se traduit dans le premier cas par :
P A = P A′ avec P A = P 0 + ρ 1 gh 1 et P A′ = P 0 + ρ 2 gh 2 .
Soit ρ 1 h 1 = ρ 2 h 2 (3)
Puis pour le nouvel équilibre :
P A = P A′ avec P A = P 0 + ∆P + ρ 1 gh 1′ et P A′ = P 0 + ρ 2 gh 2′ .
Soit ∆P = ( ρ 2 h 2′ – ρ 1 h 1′ )g (4)
Traduisons maintenant la conservation des volumes des deux fluides :

xs = ( h 1 + x – h 1′ )S ⇒ h 1 – h 1′ = x  -- – 1 
s
S  
 (5)
xs = ( h 2′ – x – h 2 )S ⇒ h 2′ – h 2 = x  -- + 1 
s
S 
(3) et (4) donnent alors : ∆P = [ ρ 2 ( h 2′ – h 2 ) – ρ 1 ( h 1′ – h 1 ) ]g

∆P = ρ 2  1 + -- – ρ 1  1 – -- gx.


s s
Soit avec (5) :
 S  S
x 1
D’où ------- = --------------------------------------------------------------
∆P s
( ρ 2 – ρ 1 ) + -- ( ρ 2 + ρ 1 ) g
S
x
2. b. Application numérique : ------ = 4,47 ⋅ 10 – 4 m ⋅ Pa –1
δP
x
soit ------ ≈ 0,45 mm ⋅ Pa –1 , ce qui correspond à une sensibilité élevée.
δP
Pour s’en convaincre, on peut comparer à ce que donnerait un manomètre constitué
1
d’un simple tube en U rempli d’un liquide de masse volumique ρ = -- ( ρ 1 + ρ 2 ) :
2
P = P 0 + δP = P 0 + 2x′ρg
soit : P0
x′ 1 1 P
------ = --------- = -------------------------
δP 2ρg g ( ρ1 + ρ2 )
d’où, en comparant x à x′ :
;;;;
;;
x 1 x′
---- = --------------------------- = 8,86
x′ ρ 2 – ρ1
;

s x′
-- + ---------------- -
S ρ2 + ρ1
;

ce qui montre bien l’amélioration de la sensibilité…


;

Chapitre 6 – Thermodynamique 383


KF.book Page 384 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 602

602 Cône au fond d’un récipient


Un cône de hauteur h et de base circulaire de z
rayon R repose sur le fond d’un récipient conte-

;;;;;;
nant de l’eau sur une hauteur H. La pression P0
extérieure est supposée uniforme et égale à P0.

;;;;;;
La masse volumique de l’eau est ρe .

;;
;;;
;;;
;;;
;
h
On cherche à déterminer la résultante F P des H
efforts de pression s’exerçant sur la surface laté-
rale du cône. O R

1. Déterminer la force F P en utilisant la notion de poussée d’Archimède. On envisa-


gera deux cas et on tracera la courbe donnant
H
F P = F P en fonction de X = --- .
h
On fera les approximations nécessaires, tenant compte d’une masse volumique de
l’eau à peu près 1 000 fois supérieure à celle de l’air.
On pourra exprimer tous les résultats en fonction des grandeurs : F 0 = πR 2 P 0 et
F 1 = ρ e gV où V désigne le volume du cône  V = --- πR 2 h .
1
 3 
2. Retrouver les résultats précédents en effectuant un calcul direct de F P . Commenter.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi de l’hydrostatique.
• Poussée d’Archimède.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Pour appliquer correctement le théorème d’Archimède, il est nécessaire que le
solide soit entièrement entouré de fluide(s). Il en est ainsi si l’on imagine le cône main-
tenu en position par rapport au niveau haut de l’eau et que l’on abaisse le niveau bas.
La poussée d’Archimède P A comprend alors la résultante F′ des efforts de pression
qui s’exercent alors sur la surface de base du cône, et qu’il faudra donc retrancher pour
obtenir F P .
2. Il suffit de se rappeler que la force élémentaire s’exerçant sur un élément de surface
δΣ est donnée par l’expression : δF = – Pn δΣ.
n
On intégrera sur toute la surface latérale du cône, et on tiendra P
compte des symétries du système.

384 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 385 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 602
■■ 3. Solution
1. La résultante des forces de pression s’exerçant z

;;;;;;
sur la surface latérale n’est pas modifiée si l’on P0
décale le fond du récipient vers le bas tout en

;;;;;;
maintenant fixe le cône. Dans cette configura-

;;;
;;;
;;;
;;;
;;
tion, la résultante des efforts de pression sur la H
surface totale du cône s’identifie à la poussée
d’Archimède P A . O

Nous avons donc : P A = F P + F′ (1) avec P A = – m fluides déplacés g


où F′ est associée aux efforts de pression qui s’exercent sur la base du cône. Il vient :
F′ = [ P 0 + ρ e gH ]πR 2 u z (2)
dP
En effet, la loi de l’hydrostatique s’écrit ici : – ------ – ρ e g = 0
dz
dP
soit avec ρ = ρ e = cste ⇒ ------ = – ρ e g = cste.
dz
Et après intégration : P ( z ) = P ( H ) – ρ e g ( z – H ) = P 0 – ρ e g ( z – H ).
Pour z = 0, nous obtenons donc P = P 0 + ρ e gH.
(1) et (2) donnent : F P = P A – πR 2 ( P 0 + ρ e gH )u z . (3)
Il reste à déterminer la poussée d’Archimède dans la configuration précisée ci-dessus.
Elle est égale et opposée au poids des fluides déplacés. Deux cas sont donc à envisager :
α) H  h, le cône est entouré d’eau de telle sorte que : P A = – ρ e Vg = ρ e Vgu z (4)

;;;;;;;
β) 0  H  h, le cône n’est que partiellement
immergé dans l’eau ce qui donne : Va
;;;;
;;;;
;;;;
;;;;
;;
P A = – [ ρ a V a + ρ e ( V – V a ) ]g
V – Va
Va désigne le volume « baigné » par l’air.
Il faut alors remarquer que la masse volumique de
ρe
l’eau est bien supérieure à celle de l’air  ----- ∼ 10 3 , ce qui permet d’adopter le cadre
 ρa 
d’hypothèses suivant :
H1 – La pression dans l’air est uniforme et vaut P0.
H2 – La contribution de la poussée d’Archimède due à l’air est négligée ce qui impose :
PA # – ρe ( V – Va ) g (5)
En toute rigueur, il faudrait que l’on ait ρ e ( V – V a )  ρ a V a ; cependant, pour V a = V ,
1
on a P A = – ρ a Vg = + --πR 2 ρ a hgu z grandeur qui est effectivement négligeable dans la
3
mesure où l’on a fait l’hypothèse H1, qui revient à ne pas tenir compte de la chute de pres-
sion ( ρ a hg ) sur la hauteur du cône…

Chapitre 6 – Thermodynamique 385


KF.book Page 386 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 602

1
Calculons V et Va : V = --πR 2 h
3 ;
;;;;
;;;
; α
h′

;;;;;
;;
1 R R′
V a = --πR′ 2 h′ et tan α = --- = ----- h
3 h h′ R′ H
h′ 3
d’où V a = --πR 2 h  ----
1
avec h′ = h – H
3  h R
H 3
soit V a = V 1 – ---- .
h
H 3
À cette approximation, nous obtenons donc : P A # ρ e g V 1 –  1 – ---- u z .
 h
Nous pouvons maintenant donner l’expression de la force F P :
α) H  h : F P = ρ e Vgu z – πR 2 ( P 0 + ρ e gH )u z
 
F P =  – πR 2 P 0 – ρ e gV  ------- – 1 u z .
3H
D’où :
 h 
 
Et avec les notations du texte F 0 = πR 2 P 0 , F 1 = ρ e gV :

 
F P =  – F 0 – F 1  3 ---- – 1  u z
H
(6)
 h 
 
Dans ce cas, la pression varie linéairement en fonction de H en tout point de la surface
latérale du cône, il en est donc de même de la force F P :

F P = ρ e gV 1 –  1 – ---- u z – πR 2 ( P 0 + ρ e gH )u z .
H 3
β) H  h :
 h

 H 3 
F P = –  F 0 + F 1 ------- – 1 +  1 – ---- u z
3H
D’où (7)
h  h 

Il y a bien continuité de F P (conférer (6) et (7)) pour h = H.


H
Traçons le graphe donnant F P ( F P = – F P u z ) en fonction de la variable X = ---- :
h
FP

F 0 + 2F 1

F0
H
X = ----
1 h
On a F P ( 0 ) = F 0 ; F ( 1 ) = F 0 + 2F 1 .
• Remarquons enfin que le solide reposera (sans intervention extérieure) sur le fond du
récipient que si son poids est supérieur à la poussée d’Archimède, soit pour :
Mg  ρ e ( V – V a ) pour H  h
Mg  ρ e V pour H  h .

386 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 387 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 602
2. On a : FP = – ∫ ∫ P ( M )n δΣ.
La répartition des efforts de pression possède la symétrie
;
;
z

;
α
de révolution autour de l’axe Az du cône, de telle sorte que M
la résultante de ces efforts est colinéaire à u z soit : uz

;
  A

∫∫
F P = ( F P ⋅ u z )u z =  – P ( M )n ⋅ u z δΣ  u z = – F P u z .
 z

; ;
Notons que n ⋅ u z = sin α. A
Pour calculer δΣ, considérons la portion de la surface du

;
;;
;
cône située entre les plans de cotes z et z + dz ; nous avons : dl
δΣ = 2πrdl, avec dl cos α = dz . r

;
r(z)
De plus, tan α = --------- (origine prise au sommet A du cône)
–z
dz
soit δΣ = – 2πz tan α ------------ et n ⋅ u z δΣ = – 2πz tan2 αdz .
cos α
0
D’où F P = – 2π tan2 α ∫– h P ( z )z dz (8)

Envisageons alors les deux cas de figure selon que le cône est complètement immergé
ou non dans l’eau :
α) H  h :
P ( z ) = P 0 + ρ e g ( H – h – z ) puisque la pression doit augmenter lorsque ( – z ) croît.
L’intégrale (8) s’écrit alors :
0
F P = – 2π tan2 α ∫– h [ P0 + ρe g ( H – h – z ) ]z dz
ce qui donne :
– h2 – h2 h3
F P = – 2 π tan2 α P 0 ⋅  --------- + ρ e g ( H – h ) ⋅  --------- – ρ e g ----- .
 2   2  3
R 2h
Soit avec tan α = --- (et donc R = h tan α ) : F P = πR 2 P 0 + πR 2 ρ e g H – h + ------ .
h 3
1 2
Finalement, nous obtenons avec V = --πR h :
3
3H
F P = πR 2 P 0 + ρ e gV ------- – 1
h

β) H  h :

;;;;;
Rappelons que h′ = h – H, d’où : A
P = P 0 pour – ( h – H )  z  0. h′

;;;;;
;;;
;;;
;;;
;

P = P 0 + ρ e g ( H – h – z ) pour – h  z  – ( h – H ). H
;

Chapitre 6 – Thermodynamique 387


KF.book Page 388 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 603

L’intégrale devient ici :


 – (h – H) 0 
F P = – 2π tan2 α 
 – h ∫ [ P 0 + ρ e g ( H – h – z )z dz ] +
– (∫h – H )
P 0 z dz 

 (h – H) h 2 2
F P = – 2π tan2 α  [ P 0 + ρ e g ( H – h ) ] -------------------- – ----- …
 2 2
( h – H )3 h3 ( h – H )2 
+ ρ e g -------------------- – ----- – P 0  -------------------- .
3 3  2 
Soit encore :
 h2 h3 h2 
F P = – 2π tan2 α  – P 0 ----- – ρ e g ( h – H ) 3  -- – -- – ρ e g ----- + ----- ( H – h ) 
1 1
2  2 3 3 3
 
 H 3 2 
F P = πR 2  P 0 + ρ e g ---  1 – ---- + ρ e g H – h + --h .
h
3  h  3 

 H 3 3H 
Finalement F P = πR 2 P 0 + ρ e gV   1 – ---- – 1 + ------- 
 h  h 

Ces résultats, établis par un calcul direct sous forme d’intégrale, sont bien sûr identi-
ques à ceux obtenus à partir d’un bilan de forces utilisant le théorème d’Archimède.

POINT MÉTHODE
La première méthode semble donc préférable à la seconde.
Encore faut-il s’assurer que l’on peut utiliser la notion de poussée d’Archimède
(l’état de référence devant correspondre à un état d’équilibre hydrostatique…).

603 Ballons ascensionnels


1. Montgolfière : on considère une enveloppe de volume constant V 0 , remplie d’air
(supposé gaz parfait) à la température T′. Ce ballon est ouvert à sa partie inférieure,
de façon à rester constamment en équilibre uniquement de pression avec l’air exté-
rieur (dont la température est T). On note M0 la masse totale de l’enveloppe, du dis-
positif de chauffage, de la nacelle et des passagers.
a. Exprimer la relation liant T′ notamment à T et P pour que le ballon soit en équi-
libre du point de vue mécanique, à la pression ambiante P.
b. Application numérique : V 0 = 1 200 m 3 ; M 0 = 400 kg ; g = 9,8 m ⋅ s –2 ;
P 1 = P 0 = 10 5 Pa ; T 1 = 290 K (valeurs de T et P au sol). Masse volumique de
l’air dans les conditions normales (P0 et T 0 = 273 K ) : ρ 0 = 1,3 kg ⋅ m –3 .
Montrer que le ballon décolle si T′ est supérieure à une température limite T 1′ que
l’on calculera.

388 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 389 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 603
c. Pour quelle valeur T 2′ de T′ le ballon serait-il en équilibre à l’altitude de 200 m ?
On posera T 2′ = T 1′ + ∆T′ et on cherchera à déterminer ∆T′ sachant qu’à cette alti-
tude, la température est T 2 = 289 K. Commenter.
2. Ballon-sonde : dans ce cas, l’enveloppe du ballon (souple et ouverte à la partie
inférieure) a un volume maximal V m = 1 200 m 3 , et ne contient initialement, au
moment du décollage, qu’un volume V 0 d’hélium, aux conditions de température et
de pression de l’air environnant (valeurs T 1 = 290 K et P 1 = P 0 = 10 5 Pa au
niveau du sol), la masse de l’enveloppe et du matériel employé est M 0 = 250 kg.
On donne : R = 8,31 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 ; g = 9,81 m ⋅ s –2 ; masses molaires de l’air et
de l’hélium : 29 et 4 g ⋅ mol –1 .
a. Quelle masse minimale d’hélium faut-il introduire dans l’enveloppe pour que le bal-
lon décolle ? Quel est le volume V 0 correspondant ?
b. Le ballon a été rempli, au sol, avec un volume d’hélium V 0 = 300 m 3 .
Quelle est la force ascensionnelle au départ ?
Comment évolue cette force avec l’altitude ?
Quelle peut être la loi du mouvement ascendant du ballon ?
c. Déterminer la relation liant les valeurs T et P de la température et de la pression
de l’air à l’altitude où le ballon est en équilibre. Donner la valeur du plafond H atteint
par le ballon dans l’hypothèse d’une atmosphère isotherme. Commenter.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Poussée d’Archimède.
• Loi des gaz parfaits.
• Loi de l’hydrostatique.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. a. Le ballon est soumis à son poids et à la poussée d’Archimède : il est important de
bien préciser le système, et le volume qu’il occupe ; le poids sera donc celui du
« matériel » (masse M0), et celui de l’air chaud contenu dans le ballon (masse m ′).
b. Pour de petites variations d’altitude, température et pression de l’air atmosphérique
varient peu : on pourra utiliser une relation approchée pour calculer la variation de
pression.
2. Dans le cas du ballon-sonde, les forces en présence sont les mêmes, mais on a alors
intérêt à limiter le système au matériel et à l’hélium emporté, de volume total pratique-
ment égal à celui de l’hélium. Enfin, lorsque l’altitude varie :
• de nouvelles forces peuvent apparaître ;
• les conditions de température et de pression changent, et le volume occupé par
l’hélium change : si ce volume atteint la valeur Vm, de l’hélium s’échappe du ballon…

Chapitre 6 – Thermodynamique 389


KF.book Page 390 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 603

■■ 3. Solution
1. a. Prenons comme système le ballon, ses accessoires et son contenu : il est soumis
aux forces de pesanteur et à la poussée d’Archimède P A , soit une force ascensionnelle :
f = P A – ( M 0 + m′ )g (1)
en notant m ′ la masse de l’air – à la température T – contenu dans le ballon.
La poussée d’Archimède P A est égale au poids du volume V d’air – à la température
T – dont le ballon occupe la place : on peut raisonnablement prendre V = V 0 (ce qui
revient à négliger devant V0 le volume occupé par le matériel et les passagers…).
Exprimons PA : P A = ρ air V 0 g.
nM
Et d’après la loi des gaz parfaits, PV = nRT = --------RT (M = masse molaire de l’air).
M
nM MP MP
Or ρ air = -------- ⇒ ρ air = -------- avec ρ 0 = ----------0 (cf. énoncé).
V RT RT 0
P T 0 P T0
D’où ρ air = ρ 0 ----- ⋅ ----- (2) et P A = ρ 0 V 0 g ----- ⋅ ----- .
P0 T P0 T
Pour déterminer la masse m ′ d’air contenue dans le ballon, il suffit d’utiliser (2) en y
remplaçant T par T′ (air chauffé). D’où :
P T0
m′ = ρ′V 0 ⇒ m′ = ρ 0 V 0 ----- ⋅ ----- .
P 0 T′
La force de propulsion (1) s’écrit alors :
PT 0 1 1
f = ρ 0 gV 0 ---------  --- – ----- – M 0 g (3)
P 0  T T′
Le ballon est en équilibre à l’altitude considérée (air ambiant à la pression P et à la tem-
pérature T) pour une température T ′ de l’air du ballon telle que f ( T′ ) = 0.

Commentaire

Cela suppose l’existence de frottements fluides (du type f ′ = – αV ) de telle sorte que la
vitesse de montée s’annule en même temps que la force…
1 1 1 M0 P0
Soit : ----- = --- – ----- ------------ ⋅ ----- (4)
T′ T T0 ρ0 V0 P

1. b. Le ballon décollera si l’on a f  0 pour P = P 0 et T = T 1 = 290 K. Cela sup-


pose donc, d’après (3) :
1 1 M0
T′  T′1 avec d’après (4) : ------- = ----- – -----------------
- (5)
T′1 T1 T0 ρ0 V0

T1
D’où T′1 = --------------------------
- T¢1 = 399 K (398,6 K).
T1 M0
1 – ----- ------------
T0 ρ0 V0

390 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 391 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 603
1. c. Le ballon est en équilibre à l’altitude de z = 200 m pour une température T′2
telle que (cf. (4)) :
1 1 1 M0 P0
------- = ----- – ----- ------------ ----- (6)
T′2 T2 T0 ρ0 V0 P2
Il reste à déterminer la pression P2 de l’air ambiant. Écrivons la loi de l’hydrostatique :
dP PT
------ = – ρg où ρ = ρ 0 ----- -----0 .
dz P0 T
Τ variant peu (T (au sol) = T1 = 290 K ; T ( z = 200 m ) = T 2 = 289 K ), on négligera
les variations de ρ sur une différence d’altitude de 200 m, d’où :
1 dP T0 1,3 × 273 × 9,81
--- ------ = – ρ 0 g -------- - ∼ – -------------------------------------
- ∼ – 10 –4 m –1 .
P dz P0 T 10 5 × 290
La pression varie donc également très peu sur le même intervalle.
dP T0 P2 T0
Posons P 2 = P 0 + ∆P. Nous ferons l’approximation : ------ = – ρ 0 g ----- ⋅ ----- ≈ – ρ 0 g ----- .
dz T1 P0 T1
T0
Soit ∆P # – ρ 0 gz ----- Soustrayons alors les relations (5) et (6). Il vient :
.
T1
1 1 1 1 1 M0  1 
------- – ------- = ----- – ----- – ----- ------------  1 – ----------------
T′1 T′2 T1 T2 T0 ρ0 V0  ∆P
 1 + -------
 P0 
1 1 ∆T′
soit avec T′2 = T′1 + ∆T′ et ∆T′  T 1′ ⇒ ------- – ------- ≈ --------2- .
T 1′ T 2′ T 1′
1 1 ∆T .
De même T 2 = T 1 + ∆T et ∆T  T 1 ⇒ ----- – ----- ≈ ------2-
T1 T2 T
1

1 ∆P 2 ∆T M0 T0
Et 1 – ---------------- ≈ ------- d’où : ∆T′ ≈ T′1 ------2- + ------------------ ρ 0 gz -----------
∆P P 0 T1 T ρ
0 0 0 V T 1 P0
1 + -------
P0
T′12 ∆T M 0 gz
soit ∆T′ = -------- ------- + -------------
T1 T1 V0 P0
L’application numérique donne ∆T¢ = 1,7 K avec ( ∆T = – 1 K ) .

Commentaire

La température T ′ d’équilibre est une fonction lentement variable de z. Un faible échauffe-


ment de l’air emprisonné dans le ballon suffira à faire varier notablement l’altitude du ballon.

2. a. Comme précédemment, le bilan des forces s’exerçant sur le système


(enveloppe + hélium + matériel) fait apparaître une force « motrice » résultante :
f = P A – m He g – M 0 g.
La poussée d’Archimède correspond ici à :
M air P 0
P A = ρ 1(air) gV 0 avec ρ 1(air) = ---------------- .
RT 1

Chapitre 6 – Thermodynamique 391


KF.book Page 392 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 603

Or l’hélium contenu dans le ballon est dans les mêmes conditions de température (T1)
et de pression ( P 1 = P 0 ) que l’air extérieur, soit :
M He P 0
m He = ρ He g et ρ He = ---------------- .
RT 1
M air
Finalement : f = ρ He ----------V 0 g – m He g – M 0 g.
M He
M air
f =  ---------- – 1 m – M 0 g
 M He  He

Commentaire

M He
Le rapport ---------- = d représente la densité du gaz Hélium par rapport à l’air.
M air
Le décollage n’est possible que pour f  0, c’est-à-dire :
M0
m He  ------------ soit m He  40 kg.
1
-- – 1
d
Ce qui correspond à un volume V0 tel que :
m He m He RT 1
V 0 = ---------
- = -------------------
- soit V 0 = 241 m 3 .
ρ He M He P 0
2. b. Il suffit d’exprimer f en fonction du volume d’hélium introduit dans l’enveloppe.
M air M He P 0
f =  ---------- – 1 ----------------V – M 0 g (7)
 M He  RT 1 0
L’application numérique donne f = 601 N.
Sous l’effet de cette force, le ballon va monter, ce qui entraîne une diminution de la
pression (et de la température…). Mais f ne dépend que de la masse d’hélium intro-
duite au départ : tant que celle-ci reste constante, la force reste constante.
Cependant, il serait tout à fait abusif d’en déduire que le ballon va avoir un mouvement
uniformément accéléré ! En effet, lorsqu’il y a mouvement, apparaît une force supplé-
mentaire, due au frottement de l’air sur l’enveloppe, force qui croît avec la vitesse. En
pratique, le ballon va s’élever à la vitesse limite pour laquelle la force de frottement est
égale à f…
2. c. Le mouvement précédent – pratiquement uniforme – va durer tant que mHe reste
constante, c’est-à-dire tant que V He  V m (l’hélium n’occupe pas tout le volume du
ballon).
À partir du moment où VHe atteint la valeur Vm, la masse d’hélium peut diminuer (de
l’hélium s’échappe par l’ouverture à la partie inférieure) et la force f également : le
mouvement ascendant se ralentit, et le ballon atteint son altitude d’équilibre pour
f = 0, avec V = V m :
P
f = ( M air – M He ) ------- V m – M 0 g = 0
RT

392 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 393 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 604
on a remplacé dans (7) P0 par P, T1 par T et V0 par Vm.
P M0 R
Soit --- = --------------------------------------- (8)
T ( M air – M He )V m

P
Application numérique : --- = 69,25 Pa ⋅ K –1 .
T
P
On peut comparer cette valeur à la valeur au sol : -----0 # 345 Pa ⋅ K –1
T1
P
et remarquer que --- diminue régulièrement avec l’altitude (les variations de pression
T
l’emportent largement sur les variations de température…).
Si l’on fait l’hypothèse d’une atmosphère isotherme entre le sol et l’altitude atteinte par
le ballon sonde, soit T ( z ) = T 1 , on peut alors déterminer la pression P ( z ) en fonc-
tion de l’altitude z et en déduire le plafond H.
Revenant à la loi locale de l’hydrostatique, nous avons :
dP P T0
------ = – ρ air g = – ρ 0 g ----- ⋅ -----
dz P0 T1
1 ρ 0 gT 0
d’où --- dP = – -------------
-dz.
P P0 T1
----- = – ρ
P 0 gT 0 z P0 T1
Et après une simple intégration : ln P -------------
-z = – -- où a = -------------
- = 8,33 km.
0 P0 T1 a ρ 0 gT 0
P
Le plafond (cf. commentaire du 1. a.) ( z = H ) est obtenu pour --- = 69,25 soit :
T
T1
H = – a ln  69,25 ⋅ ----- ⇒ H = 13,4 km.
 P 0
Commentaire

L’hypothèse de l’atmosphère isotherme n’est certainement pas très réaliste dans le cas envisagé…

604 Effusion par un trou


1. De l’hélium est enfermé dans un récipient de volume V = 1 L maintenu à 0 °C. La
pression initiale est P0 = 1 mmHg.
À l’extérieur du récipient, c’est le vide absolu. Sachant que la paroi est percée d’un
petit trou d’aire s = 1 (µm)2, établir l’expression de la pression P dans le récipent en
fonction du temps. Au bout de combien de temps, la pression aura-t-elle diminué de
moitié ?

Chapitre 6 – Thermodynamique 393


KF.book Page 394 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 604

2. Au lieu de sortir dans le vide, les atomes passent du récipient (1) à un récipient
(2) de volume V identique au précédent. Les deux récipients sont séparés par une
paroi diatherme percée d’un petit trou de même surface que précédemment.
À la date t = 0, le récipient (1) contient de l’hélium sous pression P0 ; l’autre est vide.
L’ensemble est maintenu à 0 °C.
Établir la loi donnant la pression P2 dans le deuxième récipient en fonction du temps.
P0
Calculer la date à laquelle P 2 = ----- .
4
L’hélium est un gaz monoatomique de masse molaire M = 4 g · mol–1. Le trou est
assez petit pour considérer que le gaz reste au repos. On considère que tous les atomes
3RT
ont une vitesse égale à la vitesse quadratique u = --------- . Ces vitesses ne sont orien-
M
tées que selon ± u x , ± u y , ± u z . La répartition dans ces six directions est isotrope.
On donne la constante des gaz parfaits R = 8,31 J · K –1 · mol–1.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Vitesse quadratique moyenne d’un gaz parfait monoatomique.
• Loi des gaz parfaits.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Il faut déterminer le nombre d’atomes qui s’échappent par unité de temps, puis
relier ce nombre à la variation de pression.
2. Il y a à la fois passage des atomes de 1 → 2 et de 2 → 1.

■■ Solution
1. • Soit u la vitesse quadratique moyenne des atomes d’hélium.
L’hélium étant un gaz monoatomique :
3RT .
u = ----------
M
1
• La répartition des vitesses étant isotrope, -- des atomes a une vitesse orientée selon u x .
6
• Les atomes sortant par le trou d’aire s pendant la durée élé-
mentaire d t sont contenus dans le cylindre de volume
udt
dv = su dt.
s N
ux • La densité atomique étant ---- , le nombre V d’atomes pré-
V
V, T sents dans le récipient diminue pendant le temps d t de
su dtN s 3RT
dN = – ---------------- = – ------- ---------- dt ⋅ N.
6V 6V M

394 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 395 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 604
6V M
Soit en notant τ = ------- ---------- (1) :
s 3RT
dN N
-------- = – ----
dt τ
et en tenant compte des conditions initiales (N = N0 à t = 0) :
t
– --
N = N0 e τ .
Par ailleurs, d’après la loi des gaz parfaits :
NRT
P = ------------ , a étant le nombre d’Avogadro.
a
t
– --
Il vient donc P = P0 e τ

P 6V M
P = ----0- pour t 1 = τ ln 2 soit t 1 = ------- ---------- ln 2 (2).
2 --
2
--
2
s 3RT

Application numérique :
t 1 ª 37 jours.
--
2

2. Il faut maintenant tenir compte du passage des atomes de 1 vers 2 et de leur passage
de 2 → 1 tout en conservant le nombre d’atomes :
N0 = N1 + N2 (3)
dN N N
on a ---------1- = – -----1- + -----2- (4) comme précédemment avec τ′ = τ car V et T sont iden-
dt τ τ′
tiques pour les 2 récipients.
dN 1
Soit, en éliminant ---------- et N1 dans (4), à l’aide de (3) :
dt
dN 2N N
---------2- + ---------2 = -----0-
dt τ τ
2t
N0
d’où N 2 = ------  1 – e τ  en tenant compte des conditions initiales
– -----
2  
2t
N 2 RT N 0 RT
et P 2 = ------ ------- = --------- -------  1 – e τ  .
– -----
a V 2 a V  
2t
P0
P 2 = -----  1 – e τ 
– -----
2 
P τ
P 2 = ----0- pour t′ = -- ln 2.
4 2
1
Application numérique : t ¢ = --t 1 ⁄ 2 = 18,5 jours.
2

Chapitre 6 – Thermodynamique 395


KF.book Page 396 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 605

605 Cloche renversée


On renverse une cloche cylindrique de section s, de hauteur h et de masse m, et on
la laisse descendre verticalement dans une cuve à eau. La cloche s’enfonce dans l’eau
en emprisonnant l’air qu’elle contenait et occupant initialement son volume intérieur.
À l’équilibre, la cloche flotte, la pression atmosphérique
air
vaut P0 et la masse volumique de l’eau est ρ. L’épaisseur P0 s
des parois de la cloche est supposée négligeable. air h
eau
1. Déterminer les hauteurs x et y repérant les surfaces x
libres de l’eau par rapport aux bords de la cloche. y
2. a. À quelle condition – sur le volume V 0 = hs de
la cloche – celle-ci peut-elle effectivement flotter ?
b. Retrouver le résultat précédent en utilisant le théorème d’Archimède.

■■ Solution
1. L’air emprisonné dans la cloche est comprimé par l’eau P0
qui y pénètre. Notons P sa pression.
L’équilibre mécanique de la cloche s’écrit alors : P0
Ps = P 0 s + mg (1) P

Pour déterminer la pression P, on supposera l’équilibre x


y
thermique atteint, et on assimilera l’air à un gaz parfait,
soit en notant n0 le nombre de moles d’air emprisonnées. B A
P 0 V 0 = P ⋅ ( V 0 – sy ) = n 0 RT (2)
Éliminons P entre les relations (1) et (2) :
P0 V0 s
P 0 s + mg = ----------------- .
V 0 – sy
Soit avec V 0 = sh :

P 0 sh 1
h – y = --------------------- ⇒ y = h 1 – ----------------- .
P 0 s + mg mg
1 + -------
P0 s

1
Finalement y = h ⋅ ----------------- (3)
P0 s
1 + -------
mg
La valeur de x s’en déduit en évaluant de deux façons différentes la pression en A :
on a d’une part : P A = P + ρgy
et d’autre part : P A = P B = P 0 + ρgx.

396 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 397 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 605
P–P
D’où x = y + --------------0 (4)
ρg
Et d’après (3) et (1) :

h m
x = ----------------- + ----- (5)
P 0 s ρs
1 + -------
mg
2. a. Le calcul fait ci-dessus n’a de sens que si la cloche flotte, c’est-à-dire si la pression P0
de l’air s’exerce effectivement sur la face supérieure (cf. relation (1)). Il faut pour cela :
x  h.
mg m
Soit h --------------------- + -----  h
P 0 s + mg ρs
mg m
h 1 – ---------------------  -----
P 0 s + mg ρs
m P 0 s + mg
et avec V 0 = hs : V 0  ---- ⋅ ---------------------
ρ P0 s

V c = ----  1 + -------
m mg
soit V 0  V c avec
ρ P 0 s

2. b. Plaçons-nous à la limite où la surface supérieure


de la cloche renversée affleure à la surface de l’eau. On P1
a donc x = x 1 = h. xl = h
La cloche renferme alors un volume Ve d’eau associée à yl
la hauteur y l .
Écrivons que le système cloche + air emprisonné + eau qui a pénétré dans la cloche
(volume Ve) est en équilibre.
La poussée d’Archimède PA doit alors compenser le poids total du système (poids de la
cloche auquel s’ajoute celui du volume Ve d’eau, poids de l’air négligé). D’où :
P A = ( m + ρV e )g
or P A = ρV c g ⇒ ρV c = ρV e + m (6)
V c désigne la valeur limite de V 0 pour qu’il en soit ainsi.

Soit avec P 0 s + mg = P 1 s  ( Vc – Ve )
 P V = ---------------------- ( P 0 s + mg ).
et n 0 RT = P 1 ( V c – V e ) = P 0 V c  0 c s

P 0 V c = V c  P 0 + ------- – V e  P 0 + -------
mg mg
D’où
 s   s 

V e  P 0 + ------- = V c ------- .
mg mg
 s  s

Chapitre 6 – Thermodynamique 397


KF.book Page 398 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 606

mg
-------
m s
Soit avec (6) V c = ---- + V c ------------------
-
ρ mg
P 0 + -------
s

V c  P 0 + ------- = ----  P 0 + ------- + V c -------


mg m mg mg
 s  ρ s  s

P 0 V c = ----  P 0 + ------- .
m mg
ρ s 

V c = ----  1 + -------- .
m mg
Finalement
ρ P 0 s
On retrouve bien la même expression de la valeur limite du volume intérieur de la clo-
che. L’équilibre n’est donc possible que pour :
V0  Vc
V c est naturellement une fonction croissante de la masse m de la cloche et décroissante
de la masse volumique du fluide.

606 Retenue d’eau par un barrage

;;;;;
1. Un barrage droit permet de réaliser une retenue z
d’eau sur une profondeur H et une largeur L. P0

;;;;;
g
La pression de l’air est P0 , et la masse volumique de
l’eau est constante et vaut ρ0.
;;;;; H
Déterminer la résultante F des efforts de pression
qu’exerce l’eau sur le barrage.
On écrira F = F x u x + F z u z .
;;;;; O x

Déterminer le centre de poussée C.


2. Le profil du barrage est modifié. Il correspond à
une courbe d’équation z = f ( x ). La hauteur z
d’eau demeure H et la largeur est L. On notera x0 H
;;;;;;
;;;;;;
A
l’abscisse du point le plus haut de la courbe g

;;;;;;
atteint par l’eau.

;;;;;;
Donner les expressions des composantes F x et F z
de la résulante des efforts de pression exercés par
O x
l’eau sur le barrage.
1 2
Application à un profil parabolique d’équation z = --- x .
h
3. Commenter les résultats obtenus aux 1. et 2. relatifs à la composante Fx.

398 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 399 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 606
■■ Solution

;;;;;
1. La résultante des efforts de pression s’exer- z
çant sur le barrage est donnée par l’expression : P0 g

;;;;;
∫ ∫ P ( M )n δΣ.
;;;;;
F = H n
Ici n est orienté dans le sens fluide → solide,
et l’on a n = u x , ;;;;; O
ux
x

 
d’où :

∫∫
F =  P ( M )δΣ  u x (1)

La pression dans l’eau varie linéairement avec z (loi de l’hydrostatique) :
P ( z ) = P 0 + ρ 0 g ( H – z ) ; P(H) = P0 .
H
L’intégrale (1) s’écrit alors avec δΣ = Ldz : F = ∫0 [ P0 + ρ0 g ( H – z ) ]Ldz ux
H2
soit : F = L P 0 H + ρ 0 g  H 2 – ------ u x
 2
H
F x = LH P 0 + ρ 0 g ----
D’où : 2 (1)
Fz = 0

Centre de poussée C :
z
Il se situe sur l’axe Oz à mi-largeur et à une altitude z c (comptée
à partir de O) définie en écrivant que le moment en C des forces
H δF
de pression y est nul. On a nécessairement z c  ---- la pression
2 C
diminuant quand z augmente au sein du fluide.  y
On a donc pour la force δF = P ( z )Ldz u x O x

δ
( C ) = ( z – z c )P ( z )Ldz u y
z
H
et au total :
( C ) = ∫0 ( z – zc )δFuy = 0. M δF
H H z – zc
D’où : z c ⋅ F = ∫0 zδF = ∫0 zP ( z )Ldz = I.
C
H
L’intégrale I donne : I = ∫0 z [ P0 + ρ0 g ( H – z ) ]Ldz
H2 H3 H3 LH 2
I = L P 0 ------ + ρ 0 g  ------ – ------
H
et = ---------- P 0 + ρ 0 g ---- .
2  2 3 2 3
LH 2 H
---------- P 0 + ρ 0 g ----
2 3
Soit avec (1) : z c = -----------------------------------------
H
LH P 0 + ρ 0 g ----
2

Chapitre 6 – Thermodynamique 399


KF.book Page 400 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 606

H
P + ρ 0 g ----
H 0 3
d’où z c = ---- -------------------------
2 H
P 0 + ρ 0 g ----
2
H
on a bien z c  ---- comme il se doit…
2
2. Le profil du barrage correspond désormais à la courbe d’équation z = f ( x ).

;;;;;;
Notons s l’abscisse curviligne repérant – à partir du z
point O – tout point M de cette courbe. Calculons la

;;;;;;
A
force élémentaire s’exerçant sur la « bande » de lon-

;;;;;;
gueur L et de largeur ds ds

;;;;;;
δF = P ( M )n δΣ où δΣ = Lds M

;;;;;;
avec P ( M ) = P 0 + ρ 0 g ( H – z ) (cf. 1.). O x

;;;;;;
Projetons cette force sur les axes Ox et Oz, nous

;;;;;;
obtenons :
δF x = P ( M )n ⋅ u x δΣ = P ( M ) cos αLds α
n
or cos αds = dz, d’où δF x = P ( z )Ldz
H ds α dz
et au total Fx = L ∫0 P ( z )dz.
De même : δF z = P ( M )n ⋅ u z δΣ = – P ( M ) sin αLds dx
avec cette fois-ci sin α ds = dx, d’où :
x0
δF z = – P ( z )Ldx et F z = – L ∫0 P [ f ( x ) ]dx.

Finalement, nous avons F = F x u x + F z u z avec :


H H H
Fx = L ∫0 P ( z )dz = L ∫0 [ P0 + ρ0 g ( H – z ) ]dz = LH P 0 + ρ 0 g ---- .
2
H
F x = LH P 0 + ρ 0 g ----
2
x0
et Fz = –L ∫0 [ P 0 + ρ 0 g ( H – f ( x ) ) ]dx où H = f ( x 0 ).

1
• Application à un profil parabolique z = --- x 2 :
h
Il vient Hh = x 02 d’où x 0 = Hh
Hh x2
et Fz = –L ∫0 P 0 + ρ 0 gH – ρ 0 ⋅ g ----- dx
h
ρ0 g
Fz = –L P0 Hh + ρ 0 gH Hh – -------- Hh Hh .
3h
2
D’où F z = – L Hh P 0 + --ρ 0 gH .
3

400 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 401 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 607
;;;;;
• On pourrait s’étonner que la composante Fx de la
résultante des efforts de pression ne dépende pas du F0
profil du barrage. Pour s’en persuader aisément,
;;; g

;;;
considérons le volume de fluide délimité par le bar- F1

;;;;;
rage et le plan x = 0. Écrivons qu’il est en équili-
–F
bre sous l’effet de son poids, des efforts de pression
O x0 x
(eau + air) et de la réaction du barrage sur l’eau.
M e g + F 0 + F 1 + ( – F ) = 0 , où F est la force que l’on cherche.
Projetons cette équation sur l’axe des x :
0 + 0 + F1 ux – Fx ux = 0 ⇒ Fx = F1 .
La composante Fx ne dépend pas du profil f ( x ) du barrage.
• On peut profiter de la remarque précédente pour calculer la composante Fz. Soit en
projetant maintenant sur z : – M e g – F 0 + 0 – F z = 0 ⇒ F z = – M e g – F 0
avec F 0 = P 0 Lx 0 et M e = ρ e L, où  est l’aire de la surface hachurée, soit :
x0
 = ∫0 ( H – z )dx.

;;
x0
D’où F z = – P 0 Lx 0 – ρ e Lg ∫0 ( H – z )dx
H
dx
x0
que l’on peut encore écrire :

;;
x0
Fz = –L ∫0 [ P + ρ e g ( H – f ( x ) ) ]dx.
z
O x

607 Pompe aspirante et refoulante


On désire faire le vide dans un réservoir de
Pe
volume V0 fixé et contenant de l’air sous la position haute
pression initiale P = P e (pression atmos-
phérique). On utilise une pompe constituée
d’un cylindre dans lequel se déplace un pis-
ton  effectuant N allers et retours par position basse
seconde. En position haute, le volume dans S1 S2
le cylindre est V2 ; en position basse, il est
V1. La soupape S1 (respectivement S2) extérieur
s’ouvre dès que la pression dans le cylindre réservoir (Pe)
est inférieure (respectivement supérieure) V0, P
ou égale à celle du réservoir (respective-
ment de l’atmosphère : Pe), et reste fermée
dans le cas contraire.

Chapitre 6 – Thermodynamique 401


KF.book Page 402 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 607

On prendra P e = constante = 10 5 Pa, et toutes les transformations seront supposées


isothermes ( T = 300 K, température de l’atmosphère). De plus V 1  V 2  V 0 :
V V
V 0 = 1 000 L, -----2- = 10 –3 et -----1- = 10 –2 .
V0 V2
L’air est assimilé à un gaz parait, de masse molaire M = 29 g, et R = 8,31 J ⋅ K –1 ⋅ mol –1.
Le déplacement du piston s’effectue sans frottements. N = 10.
1. La pression dans le réservoir est P et le piston est en position basse.
Déterminer la nouvelle pression P′ dans le réservoir ainsi que la masse d’air δm p pom-
pée après un aller et retour du piston. Quelle est la pression limite Pl que permet
d’atteindre la pompe ?
Application numérique : calculer Pl , puis δm p et δP = P′ – P pour P = P e .
2. Après le nième aller et retour du piston, la pression dans le réservoir est devenue Pn.
V0
a. Donner la relation déterminant Pn en fonction de Pe , Pl , n et du rapport ---------------- .
V0 + V2
b. Montrer que l’on peut considérer que la pression P dans le réservoir varie de façon
quasi continue selon une loi P(t) que l’on précisera.
c. Retrouver le résultat précédent en remarquant (cf. 1.) que δP est très petit devant P.
3. Déterminer le travail W T ( n → n + 1 ) que l’on doit fournir pour un aller retour du
piston, la pression dans le réservoir passant de la valeur Pn à Pn + 1. On exprimera le
résultat en fonction de Pn , Pn + 1, Pe et V0 .
En déduire l’expression du travail total W T′ qui permet d’atteindre la pression limite Pl .
Application numérique : calculer W T′ .

■■ Solution
1. En fin de descente, le cylindre contient un volume V1 d’air à la pression Pe , soit une
masse m1 telle que :
RT Pe V1 M
P e V 1 = m 1 ------- ⇒ m 1 = ----------------
- (M = masse molaire de l’air).
M RT
Dès que le piston amorce sa remontée, la soupape S2 se ferme et la pression diminue
dans le cylindre (S1 fermée) jusqu’à ce qu’elle atteigne la valeur P du réservoir.
Dès lors, la soupape S1 s’ouvre, la masse m d’air contenue dans le réservoir et celle m1
du cylindre subissent une détente isotherme amenant l’ensemble au volume V 0 + V 2
(S2 reste fermée, la pression diminuant encore).
PV 0
On a m = ---------M.
RT
Quand le piston commence à redescendre, la soupape S1 se referme, le réservoir
contenant alors de l’air à la pression P′ définie selon :
RT
P′ ( V 0 + V 2 ) = ( m + m 1 ) ------- = PV 0 + P e V 1 .
M

402 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 403 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 607
V0 V1
On a donc P′ = P ------------------ + P e ------------------ (1)
V0 + V2 V0 + V2

La masse d’air δm p pompée après un aller et retour correspond à :


MV
δm p = m ( P ) – m ( P′ ) = -----------0 ( P – P′ ).
RT
MV 0 PV 2 – P e V 1
Soit δm p = ----------- --------------------------- (2)
RT V 0 + V 2
On atteint la pression limite pour P′ = P = P , d’où :
V0 V1 V1
P = P ------------------ + P e ------------------ ⇒ P = P e ------ (3)
V0 + V2 V0 + V2 V2
Commentaire

On aurait également pu écrire que la limite étant atteinte, on a nécessairement δm p = 0


pour P = P ce qui redonne bien le même résultat.
Application numérique : si l’on tient compte de V 0  V 2 et V 2  V 1
V1 – V2 V2
δP = P′ – P # ------ ( P e V 1 – PV 2 ) = P e  ------------------ ≈ – P e ------ ⇒ δ P ∼ – 100 Pa
1
V0  V0  V0
MV 0
δm p = ----------- ( – δP ) ⇒ δm p = 1,15 g
RT
V1
P = P e ------ ⇒ P = 10 3 Pa.
V2
2. a. Avant le nième aller et retour, la pression dans le réservoir est Pn – 1.
Après, elle devient Pn. La relation définissant Pn à partir de Pn – 1 est la même que celle
établie au 1. entre P′ et P (faire P → Pn – 1 et P′ → Pn), soit :
V0 V1
P n = P n – 1 ------------------ + P e ------------------ .
V0 + V2 V0 + V2
Il suffit de noter P 0 = P e (pression de l’air dans le réservoir avant le début du pompage).
Les différentes pressions successives dans le réservoir forment une suite { P n }. Sachant
que cette pression doit tendre vers P , posons : P n′ = P n – P .
V0 V1
D’où : P + P n′ = ------------------ ( P + P′n – 1 ) + P e ------------------
V0 + V2 V0 + V2
V0 Pe V1 P V2 P = P V 1
soit encore : P n′ = ------------------P′n – 1 + ------------------ – ------------------ e ------ .
V0 + V2 V0 + V2 V0 + V2  V2








0
La suite { P n′ } constitue donc une suite géométrique et :
V0 n
P n′ = P 0′  ------------------ avec P 0′ = P 0 – P = P e – P .
 V 0 + V 2
V0 n
Finalement, nous obtenons : P n = P +  ------------------ ⋅ [ P e – P ] (3)
 V 0 + V 2

Chapitre 6 – Thermodynamique 403


KF.book Page 404 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 607

2. b. La pression dans le réservoir vaut :


P = Pe à t0 = 0
P = P1 à t 1 = ∆t
P = Pn à t n = n∆t etc.
1
où ∆t = ---- est la durée d’un aller et retour du piston.
N
V0 Nt n
On a donc P n = P ( t n ) = P + ( P e – P )  ------------------ .
 V 0 + V 2
 V0 + V2 
Soit encore : P ( t n ) = P + ( P e – P ) exp  – Nt n ln  ------------------ 
 V0 
 
V2 V V NV 2
or ------  1 ⇒ ln  1 + -----2- ≈ ------ , ce qui donne : P ( t n ) # P + ( P e – P ) exp  – ----------- t n .
2
V0  V0  V0  V0 
Il apparaît un temps caractéristique τ d’évolution de la pression :
V0
τ = ----------
- τ = 100 s.
NV 2

Le temps est très grand devant la durée ∆t de chaque « cycle » puisque :


∆t V2
----- = ------ ≈ 10 –3 .
τ V0
On peut alors considérer que la pression P dans le réservoir évolue de façon quasi con-
tinue selon la loi :

P ( t ) = P + ( P e – P ) exp  – --
t
 τ

2. c. On a établi au 1. que :
V0 V1 Pe V1 – Pn V2
δP = P n + 1 – P n = P n  ------------------ – 1 + P e ------------------ = -----------------------------
-
 V0 + V2  V0 + V2 V0 + V2
δP P δP Pe
et ------ = ------------------ V 1 -----e – V 2 ⇒  – ------ = ------------------ V 2 – V 1 ----- .
1 1
Pn V0 + V2 Pn  Pn  V0 + V2 Pn
δP V2
Ainsi, on a  – ------  ------------------ ( V 2 – V 1 ) ∼ ------ ∼ 10 –3 .
1
 P  n V0 + V2 V0
La quantité δP étant très faible devant P, on peut confondre la dérivée de P(t) avec le
δP
taux d’accroissement ------ , ce qui donne :
∆t
dP δ P N 1
------ # ------ = ------------------ ( P e V 1 – PV 2 ) ∆t = ---- .
dt ∆t V0 + V2 N
dP NV 2 N
D’où l’équation différentielle : ------ + ------------------P = ------------------P e V 1 .
dt V 0 + V 2 V0 + V2
1 V0 + V2 V0 V 1 dP
Soit avec τ = ---- ------------------ ≈ ----------- et P = P e ------ : τ ------ + P = P .
N V2 NV 2 V2 dt

404 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 405 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 607
P ( t ) = P + ( P e – P ) exp  – --
t
Donc la solution est bien, avec P ( 0 ) = P e :
 τ
3. Remarquons tout d’abord que la pression ambiante Pe au-dessus du piston n’exerce glo-
balement aucun travail puisque le piston revient à sa position initiale au bout d’un cycle.
Reconsidérons un cycle, la pression est Pn dans le réservoir et le piston en position
basse amorce sa remontée.
• 1re phase :
Le piston remonte jusqu’à une position
pour laquelle la pression à l’intérieur du
cylindre devient Pn (ce qui provoque Pn , V′
l’ouverture de la soupape S1). Le travail Pe , V1
« fourni » par le piston est alors :
V′
W1 = – ∫V PdV,
1
avec PV = P e V 1 S1 S2 S1 S2

V′ V1
= P e V 1 ln  ------
dV
d’où W 1 = – ∫V Pe V1 ------
1
V
- ⇒ W1
 V′
Pn
or P n V′ = P e V 1 , soit : W 1 = P e V 1 ln  -----
 P e
• 2e phase :
S1 étant ouverte, l’air contenu dans le
cylindre et le réservoir se détend, la pres- Pn + 1, V2
sion passant de Pn à Pn + 1 et le volume de Pn , V′
V′ + V 0 à V 2 + V 0 .
V2 + V0
D’où W2 = – ∫V + V′ PdV
0
S1 S2 S1 S2
V0 + V2
dV
avec PV = P n V 0 + P n V′. D’où W 2 = – ( P n V 0 + P n V′ ) ∫V + V′ ------
0
V
-
V0 + V2
soit encore W 2 = – P n ( V 0 + V′ ) ln  ------------------ .
 V 0 + V′
Pn + 1
Or on a P n ( V 0 + V′ ) = P n + 1 ( V 0 + V 2 ) d’où : W 2 = P n ( V 0 + V′ ) ln  ------------
 Pn 
Pn + 1
et avec P n V′ = P e V 1 : W 2 = ( P n V 0 + P e V 1 ) ln  ------------
 Pn 

• 3e phase :
Le piston redescend et S1 se referme ; l’air
contenu dans le cylindre subit une com-
pression qui l’amène à la pression Pe pour
laquelle la soupape S2 s’ouvrira : Pn + 1, V2
V″
Pe, V ″
W3 = – ∫V 2
PdV
avec PV = P n + 1 V 2 = P e V″ S1 S2 S1 S2

Chapitre 6 – Thermodynamique 405


KF.book Page 406 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 607

V″ dV V″
d’où : W 3 = – P n + 1 V 2 ∫V 2
------- ,
V
et W 3 = – P n + 1 V 2 ln ------ .
V2
Pn + 1
Soit W 3 = – P n + 1 V 2 ln  ------------
 Pe 

• 4e phase :
L’air est refoulé à pression constante Pe ,
d’où : W 4 = – P e ( V 1 – V″ )
soit W 4 = – P e V 1 + P 0 V″
avec P e V″ = P n + 1 V 2
Pe , V″
et : W4 = –Pe V1 + Pn + 1 V2 Pe , V1

Le travail total qu’il aura fallu fournir est : S1 S2 S1 S2


WT ( n → n + 1 ) = W1 + W2 + W3 + W4
Pn Pn + 1
W T ( n → n + 1 ) = P e V 1 ln  ----- + ( P n V 0 + P e V 1 ) ln  ------------
 P e  Pn 
Pn + 1
– P n + 1 V 2 ln  ------------ + P n +1 V 2 – P e V 1
 Pe 
avec, de plus : P n + 1 ( V 0 + V 2 ) = P n V 0 + P e V 1 (4)
Ce qui peut encore s’écrire sous la forme suivante :
Pn
W T ( n → n + 1 ) = [ P e V 1 – ( P n V 0 + P e V 1 ) ] ln  -----
 P e
Pn + 1
+ [ ( P n V 0 + P e V 1 ) – P n + 1 V 2 ] ln  ------------ + [ P n + 1 V 2 – P e V 1 ]
 Pe 
or d’après (4) : P n V 0 + P e V 1 – P n + 1 V 2 = P n + 1 V 0
et P n + 1 V 2 – P e V 1 = V 0 ( P n – P n + 1 ).

Pn Pn + 1
D’où : W T ( n → n + 1 ) = – P n V 0 ln  ----- + P n + 1 V 0 ln  ------------ – V 0 ( P n + 1 – P n )
 P e  Pe 

Calculons maintenant le travail nécessaire pour atteindre la pression limite P dans le


réservoir :
∞ ∞
Pn + 1 Pn
W T′ = – V 0 ∑ (P n+1 – Pn ) + ∑ V 0 P n + 1 ln  ------------ – V 0 P n ln  -----
 Pe   P e
0 0

 P Pe 
soit avec P0 = Pe : W T′ = – V 0 ( P – P e ) + V 0  P ln  ----- – P e ln  -----  .
 P e  P e
 
P
Finalement W T′ = – V 0 ( P – P e ) + V 0 P ln  -----
 P e
3
Application numérique : W T′ = – 1 ⋅ ( 10 3 – 10 5 ) + 1 ⋅ 10 3 ln  -------5- ⇒ W t′ = 94 kJ.
10
 10 

406 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 407 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

B. Bilans d’énergie
611 Équilibre mécanique – Équilibre thermique
Un cylindre, à parois thermiquement isolantes, est séparé en deux compartiments par
un piston initialement bloqué. Ce piston est faiblement conducteur de l’énergie ther-
mique et de capacité thermique négligeable. Dans l’état initial, le compartiment de
gauche contient n1 moles d’un gaz parfait dans les conditions P1, V1, T1 et le compar-
timent de droite contient n2 moles du même gaz parfait dans les conditions P2, V2, T2.
1. On libère le piston, et l’équilibre mécanique s’établit rapidement entre les deux
compartiments, avant réalisation de l’équilibre thermique. Calculer la pression P.
2. Montrer qu’ensuite l’équilibre thermique s’établit à pression constante. Calculer la
température T d’équilibre. Quelle température d’équilibre aurait-on obtenu si le pis-
ton était resté bloqué dans sa position initiale ?
3. Comment sont modifiés les résultats précédents lorsque les deux gaz parfaits ne
sont plus de même atomicité ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Premier principe.
• Énergie interne d’un gaz parfait.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. Le système constitué des deux gaz et du piston est isolé de l’extérieur. L’état de
départ est un état hors équilibre et le système finira par tendre vers un état d’équilibre
correspondant nécessairement à :
– l’égalité des pressions (piston mobile) : P 1′ = P 2′ = P ;
– l’égalité des températures (piston conducteur de l’énergie thermique) : T 1′ = T 2′ = T.
La conduction thermique du piston étant faible, on peut considérer que l’équilibre méca-
nique se fera avant l’équilibre thermique. On supposera donc qu’après une 1re phase, les
pressions s’égalisent dans les deux compartiments sans pour autant que les températures
des gaz soient identiques. Dans une 2e phase, le système évoluera pour atteindre également
l’équilibre thermique tout en maintenant des pressions égales de part et d’autre du piston.
2. À la fin de la 1re phase, on a P 1′ = P 2′ = P (pression calculée au 1.).
Le système maintient ensuite P 1′ = P 2′. Cette valeur commune reste en fait constante
car on s’est placé dans un cas particulier : même gaz parfait dans chaque compartiment
(c’est-à-dire même capacité thermique à volume constant…).
3. La nouvelle pression commune P obtenue à la fin de la 1re phase évoluera en fonc-
tion des volumes V 1′ et V 2′ et donc des températures T 1′ et T 2′ jusqu’à une valeur
finale Pf correspondant à la température Tf associée à l’équilibre thermique final.

Chapitre 6 – Thermodynamique 407


KF.book Page 408 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 611

■■ 3. Solution
1. Considérons le système correspondant au contenu du cylindre (gaz dans les deux
compartiments plus piston). Appliquons-lui le premier principe entre l’état initial et
un état intermédiaire pour lequel les températures sont T 1′ et T 2′ et l’équilibre méca-
nique réalisé (soit P 1′ = P 2′ = P ). On supposera que l’on peut négliger l’énergie ciné-
tique du piston ainsi que les variations éventuelles de son énergie interne (piston de
capacité thermique négligeable…).
On a donc : ∆U = ∆U ( gaz  ) + ∆U ( gaz  ) = W + Q.
Or le système évolue à volume total constant et W = 0.
D’autre part, les parois du cylindre sont adiabatiques : Q = 0.
On a donc : ∆U ( gaz  ) + ∆U ( gaz  ) = 0 + 0 = 0 (1)
La variation d’énergie interne de n moles d’un gaz parfait s’écrit en introduisant la
capacité thermique Cv à volume constant : dU = nC v dT.
Et en prenant Cv = constante : ∆U = nC v ( T′ – T ) (2)
Soit ici d’après (1) et (2) : n 1 C v1 ( T 1′ – T 1 ) + n 2 C v2 ( T 2′ – T 2 ) = 0 (3)
On a le même gaz parfait dans les deux compartiments, d’où avec C v1 = C v2 :
n 1 ( T 1′ – T 1 ) + n 2 ( T 2′ – T 2 ) = 0 (4)
Cette relation entre T 1′ et T 2′ reste valable, dans le cadre des hypothèses précisées plus
haut, même si l’équilibre mécanique n’est pas atteint.
L’énoncé suppose maintenant que l’équilibre mécanique s’est établi ( P 1′ = P 2′ = P )
avec des températures des gaz différentes ( T 1′ ≠ T 2′ ). La loi des gaz parfaits donne alors
pour les deux compartiments :
PV 1′ = n 1 RT 1′ (avec P 1 V 1 = n 1 RT 1 )
PV 2′ = n 2 RT 2′ (avec P 2 V 2 = n 2 RT 2 ).
De plus, la conservation du volume total s’écrit : V 1′ + V 2′ = V 1 + V 2 .
R
Soit --- [ n 1 T 1′ + n 2 T 2′ ] = V 1 + V 2 (5)
P
P1 V1 + P2 V2
Et avec (4) qui s’écrit n 1 T 1′ + n 2 T 2′ = n 1 T 1 + n 2 T 2 = ------------------------------ .
R
R P1 V1 + P2 V2
(5) devient --- ⋅ ------------------------------ = V 1 + V 2 .
P R
P1 V1 + P2 V2
Finalement P = ------------------------------ (6)
V1 + V2
2. À partir du moment où il y a égalité des pressions de part et d’autre, le système ayant
atteint l’équilibre mécanique (égalité des pressions) va également tendre vers l’équilibre
thermique (égalité des températures). La relation définissant P est indépendante de T 1′ et
T 2′. Il en résulte que l’évolution vers l’équilibre thermique s’effectuera à pression cons-
tante (égale à P calculée au 1.), les volumes évoluant en même temps que les températures :
V′ R V′ R
-----1- = n 1 --- = constante -----2- = n 2 --- = constante.
T 1′ P T 2′ P

408 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 409 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 611
À l’équilibre thermique : T 1′ = T 2′ = T. Et d’après (4) : T ( n 1 + n 2 ) = n 1 T 1 + n 2 T 2
n1 T1 + n2 T2
d’où T = ----------------------------
- (7)
n1 + n2
Les volumes finaux sont alors donnés par :
V 1f′ V 2f′ RT
------- = ------- = ------- et V 1f′ + V 2f′ = V 1 + V 2 .
n1 n2 P
n1 n2
Soit V 1f¢ = ----------------- ( V 1 + V 2 ) et V 2f¢ = ----------------- ( V 1 + V 2 ).
n1 + n2 n1 + n2
Si le piston était resté bloqué, il y aurait eu uniquement transfert thermique entre les deux
gaz, la relation (4) restant toujours valable. L’équilibre thermique atteint, la température T
aurait donc été la même, mais avec des pressions différentes dans chaque compartiment :
RT RT
P 1f = n 1 ------- et P 2f = n 2 ------- .
V1 V2
3. Les deux gaz parfaits possèdent des capacités thermiques C v1 et C v2 différentes.
L’équation (4) traduisant la conservation de l’énergie s’écrit maintenant :
n 1 C v1 ( T 1′ – T 1 ) + n 2 C v2 ( T 2′ – T 2 ) = 0 (4′)
L’équilibre thermique atteint correspondra à une température finale Tf définie selon
( T 1′ = T 2′ = T f ) :
n 1 C v1 T 1 + n 2 C v2 T 2
T f = --------------------------------------------
- (8)
n 1 C v1 + n 2 C v2
Supposons maintenant qu’après une première phase, l’équilibre mécanique est atteint.
On a donc P 1′ = P 2′ = P. Mais cette fois-ci, cette pression commune va dépendre de
l’état des températures T 1′ et T 2′ (et donc des volumes intermédiaires V 1′ et V 2′ ).
Les relations permettant de définir P sont alors :
PV 1′ = n 1 RT 1′ (avec P 1 V 1 = n 1 RT 1 )
PV 2′ = n 2 RT 2′ (avec P 2 V 2 = n 2 RT 2 )
et V 1′ + V 2′ = V 1 + V 2 .
R ( n 1 T 1′ + n 2 T 2′ )
D’où P ( V 1′ + V 2 ) = P ( V 1 + V 2 ) = n 1 RT 1′ + n 2 RT 2′ soit P = --------------------------------------.
V1 + V2
En utilisant l’équation (4′), on aboutit ainsi à P = f ( T 1′ ) ou P = g ( T 2′ ).
À l’équilibre final, la pression commune P prend la valeur Pf telle que :
R ( n 1 + n 2 )T f ( n 1 + n 2 )R n 1 C v1 T 1 + n 2 C v2 T 2
- d’où P f = -------------------------- ⋅ --------------------------------------------
P f = ------------------------------ -.
V1 + V2 V1 + V2 n 1 C v1 + n 2 C v2

n 1 + n 2 C v1 P 1 V 1 + C v2 P 2 V 2
Soit encore : P f = ------------------ ⋅ ---------------------------------------------- (9)
V1 + V2 n 1 C v1 + n 2 C v2

Commentaire

Les expressions (8) et (9) redonnent bien les valeurs de T et P obtenues aux 1. et 2. dans le
cas où C v1 = C v2 .

Chapitre 6 – Thermodynamique 409


KF.book Page 410 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 612

612 Transformations polytropiques


On étudie les transformations quasi statiques d’un gaz parfait (caractérisé par le rap-
port γ – supposé constant – de ses capacités thermiques molaires à pression constante
Cp et à volume constant C v) pour lesquelles la pression P et le volume V vérifient :
PV α = constante ( α constante ≠ 1 ).
1. Calculer le travail W et l’énergie thermique Q reçus par le gaz dans une telle trans-
formation mécaniquement réversible, depuis l’état ( P 1, V 1 ) jusqu’à l’état ( P 2 , V 2 ).
Q
Exprimer le rapport ---- en fonction seulement de α et γ.
W
2. a. Pour quelle valeur de α la transformation envisagée ici est-elle adiabatique ?
Commenter.
b. Plus généralement, on définit la capacité thermique molaire C ( α ) selon :
Q mol = C ( α )∆T.
Exprimer C ( α ) en fonction de C v , α et γ. Cas particuliers ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Calcul du travail dans le cas d’une transformation mécaniquement réversible
( δW = – PdV …).
• Premier principe – variation d’énergie interne d’un gaz parfait.
• Relation de Mayer C p – C v = R.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. La transformation étant mécaniquement réversible, le calcul du travail reçu s’effec-
tue directement à partir de la relation δW = – PdV …
On obtiendra l’énergie thermique Q reçue par le gaz par application du premier principe.
2. Par définition, une transformation adiabatique correspond à l’absence de tout
transfert d’énergie thermique au gaz.
Les cas particuliers simples seront associés à des transformations :
– adiabatiques ;
– isobares ;
– isochores ;
– isothermes.

■■ 3. Solution
1. • La transformation subie par le gaz étant quasi statique et mécaniquement réversi-
ble, on a : δW = – PdV.
α
Dans le cas présent : PV α = constante = P 1 V 1

410 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 411 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 612
ce qui donne, pour le travail W cherché :
v2 α
v2
α dV α V– α + 1 P1 V1 1 – α 1–α
W = – ∫v 1
P1 V1 ⋅ ------α- = – P 1 V 1 ⋅ -----------------
V –α+1 v1
= ------------ [ V 2 – V 1 ]
α–1
α α
et en tenant compte de P 1 V 1 = P 2 V 2 :

P2 V2 – P1 V1
W = -----------------------------
- (1)
α–1
• D’autre part, d’après le premier principe appliqué au gaz : ∆U = Q + W.
D’où Q = ∆U – W (2)
nR
• Pour un gaz parfait ∆U = nC v ∆T = ----------- ∆T et ∆ ( PV ) = nR∆T.
γ–1
∆ ( PV )
Donc ∆U = ---------------- .
γ–1
On a donc pour la transformation considérée :
P2 V2 – P1 V1
∆U = -----------------------------
- (4)
γ–1
Puis d’après (2) et avec (1) :

Q = ( P 2 V 2 – P 1 V 1 )  ----------- – ------------
1 1
 γ – 1 α – 1
α–γ
et Q = ---------------------------------- ⋅ ( P 2 V 2 – P 1 V 1 ) (5)
(γ – 1)(α – 1)
Q
Soit le rapport ----- :
W
Q α–γ
----- = ------------
W γ–1

2. a. La transformation est adiabatique si Q = 0, c’est-à-dire pour :


α = γ
Dans ce cas, on a PV γ = constante, une relation connue sous le nom de loi de Laplace.

Commentaires

• Cette transformation est aussi une isentropique, puisque la fonction entropie du gaz par-
fait peut s’écrire :
P ⋅ Vγ
S ( P, V ) = S 0 + n C v ln ---------------γ- .
P0 ⋅ V0
Ce résultat est logique, car ici, le caractère quasi statique ( P ext = P fluide ) garantit la réversi-
bilité mécanique pour le fluide (ici le gaz parfait) et la question de la réversibilité thermique
ne se pose pas, puisqu’il n’y a pas de transfert d’énergie thermique.
• Ces transformations polytropiques sont souvent prises comme « modèle » pour représen-
ter des transformations quasi statiques « pas tout à fait adiabatiques ».

Chapitre 6 – Thermodynamique 411


KF.book Page 412 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 612

Par exemple, dans un compresseur, le gaz reçoit du travail et s’échauffe, ce qui entraîne pres-
que toujours un transfert de chaleur vers l’extérieur : si on admet que 20 % de l’énergie W
apportée est reperdue sous forme d’énergie thermique, on écrit :
Q α–γ
----- = ------------ = – 0,2 (Q  0 …)
W γ–1

ce qui donne α = 0,8γ + 0,2 soit α = 1,32 pour γ = 1,40.

α–γ
2. b. On a établi (relations (4) et (5)) : Q = ------------∆U.
α–1
α–γ
Or pour 1 mole de gaz parfait ∆U = 1 ⋅ C v ∆T, d’où : Q mol = ------------C v ∆T.
α–1
On a donc d’après la définition de la capacité thermique molaire C ( α ) :

α–γ
C ( α ) = ------------ ⋅ C v
α–1

■ Cas particuliers :

• α = γ transformation adiabatique et C ( γ ) = 0 (Q = 0) ;

• α = 0 est associé à une transformation isobare ( PV α = cste ⇒ P = cste ).

On a alors C ( 0 ) = γ C v = C p et Q = C p ∆T, ce qui correspond bien à :

∆H = ∆U + ∆PV = ∆U + P∆V = – P∆V + Q + P∆V soit : Q = ∆H

et pour une mole de gaz parfait (avec C p = cste ) : ∆H = C p ∆T.

Ce qui redonne Q = C p ∆T.

• α très grand (mathématiquement α → ∞ ) :

C ( ∞ ) → C v , et PV α = cste peut encore s’écrire pour α fini :

P 1 / α V = cste.

À la limite, on a donc affaire à une transformation isochore ( α → ∞ ⇒ V = cste ), ce


qui est cohérent avec C ( α → ∞ ) = C v . En effet : ∆U = Q puisque V = cste.

Or ∆U ( 1 mole ) = C v ∆T (avec C v = cste ).

D’où Q = C v ∆T et C ( α → ∞ ) = C v .

• Enfin, les calculs faits ici excluent le cas α = 1, pour lequel le calcul de W doit être repris.
Q
Remarquons cependant que pour cette valeur de α, ----- = – 1 et C ( 1 ) est infini, ce qui
W
correspond bien au cas de la transformation isotherme ( ∆U = 0 ).

412 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 413 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 613
613 Évolution d’un gaz réel
1. On considère un gaz non parfait d’équation d’état, pour une mole :
 P + ----
a
- ( V – b ) = RT
 V 2
équation de Van der Waals dans laquelle R = 8,31 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 est la constante des
gaz parfaits, et a et b deux constantes caractéristiques du gaz.
La fonction énergie interne est donnée, pour une mole, par :
a
U ( T, V ) = – --- + f ( T ).
V
On donne :
gaz a ( J ⋅ mol –2 ⋅ m –3 ) b ( m 3 ⋅ mol –1 )
CO2 0,36 4,3 ⋅ 10 –5
N2 0,13 3,8 ⋅ 10 –5
H2 0,025 2,7 ⋅ 10 –5

a. À quelle(s) condition(s) sur a et b le comportement d’un tel gaz se rapproche-t-il


de celui d’un gaz parfait ? Commenter dans le cas où le gaz est le dioxyde de carbone
avec les conditions V = V 1 = 25 ⋅ 10 –3 m 3 (pour une mole) et P = P 1 = 10 5 Pa.
b. Montrer que la capacité calorifique à volume constant Cv ne dépend que de la tem-
pérature T.
c. Donner la relation liant Cv et Cp (capacité calorifique molaire à pression constante)
b 2
en fonction de --- , R, T et T i = ------  1 – --- .
b 2a
V Rb  V
Faire l’application numérique pour N2 et H2 avec T = 290 K et V = 22,4 ⋅ 10 –3 m 3 ⋅ mol –1 .
2. On fait subir à une mole de CO2 une compression isotherme réversible depuis l’état
V1
( P 1, V 1 ) jusqu’à un volume final V 2 = ------ . Calculer les transferts de travail W et
10
d’énergie thermique occasionnés par cette transformation.
Comparer aux valeurs obtenues dans l’hypothèse d’un gaz parfait. Commenter.
3. Le gaz (ici N2 ou H2) s’écoule très lentement dans une canalisation horizontale
calorifugée. Il y subit une détente de Joule-Kelvin (présence d’un étranglement …
en un « point » de la canalisation). Rappeler les caractéristiques d’une telle détente.
∂T
On définit le coefficient η = ------  où H désigne l’enthalpie. Les calculs donnent :
∂P  H
b T – Ti
η = – ----- ---------------- .
Cp b
T – --- T i
V
Préciser le rôle de la température Ti appelée température d’inversion.
Calculer Ti pour le diazote N2 et le dihydrogène H2. V ∼ 22,4 ⋅ 10 –3 ⋅ m 3 ⋅ mol –1 .
Commenter les résultats obtenus.

Chapitre 6 – Thermodynamique 413


KF.book Page 414 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 613

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Définition des capacités calorifiques Cv et Cp.
• Fonctions énergie interne U et enthalpie H.
• Premier principe (système fermé ; cas des écoulements).
• Détente de Joule-Kelvin (= Joule-Thomson).

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Les coefficients a et b traduisent les écarts au modèle du gaz parfait pour lequel les
molécules (ou atomes) seraient ponctuelles et sans interaction.
Pour Cv et Cp, il faut revenir aux définitions du cours…
2. La réversibilité de la transformation permet un calcul direct du travail W reçu par le gaz.
3. On cherche à savoir si une détente ( dP  0 ) isenthalpique (H = constante : détente
du type Joule-Kelvin) s’accompagne d’un refroidissement ( dT  0 ) ou d’un échauf-
fement ( dT  0 ) du gaz.
La température Ti apparaît comme une température pour laquelle, dans cette détente
isenthalpique, le comportement du gaz réel s’apparente à celui du gaz parfait : on aura
donc à envisager les cas où T  T i et T  T i .

■■ 3. Solution
1. a. L’équation d’état du gaz parfait (pour une mole) s’écrit PV = RT, ce qui corres-
pond au cas limite a = b = 0 dans l’équation de Van der Waals. (Notons que l’on
retrouve bien alors la fonction énergie interne du gaz parfait U = C v T + constante,
fonction de T seulement : 1re loi de Joule.) Le comportement du gaz sera proche de celui
du gaz parfait si a et b sont suffisamment petits, c’est-à-dire si : a  PV 2 et b  V.
Dans le cas présent (état initial du gaz) :
b
V 1 = 25 ⋅ 10 –3 m 3 et ------ = 1,7 ⋅ 10 –3  1
V1
2 a
P 1 V 1 = 62,5 J ⋅ m 3 et -----------2- = 5,8 ⋅ 10 –3  1
P1 V1
ce qui correspond bien aux conditions ci-dessus. Mais il n’en sera peut-être plus de
même après une compression réduisant fortement le volume…
∂U
1. b. Par définition C v =  ------- .
 ∂T  V
a df
Or ici U ( T, V ) = – ---- + f ( T ) ; d’où C v = 0 + -------
V dT
df ( T )
et C v = -------------- (1)
dT
Cette relation traduit bien que Cv ne dépend que de la température.

414 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 415 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 613
∂H
1. c. Par définition C p = -------  .
∂T  P
a
On a H = U + PV = – ---- + f ( T ) + PV.
V
∂H ∂V
D’où C p = -------  = ------ +  P + -----2- ⋅ ------- 
df a
(2)
∂T  P dT  V  ∂T  P
∂V
Pour déterminer la dérivée -------  , il suffit de reprendre l’expression de l’équation
∂T  P
d’état dans laquelle on considère que P est fixée :
∂T 1 2a 
T = --- P + -----2- ( V – b ) ⇒ -------  = ---  P + -----2- + ( V – b )  – -----3-  .
1 a a
R V ∂V  P R V  V

a RT
D’où avec (1), (2) et P + -----2- = ------------ :
V V–b
RT
------------
V–b 1
C p – C v = R ------------------------------------------- = R ------------------------------------------- .
RT 2a 2a
------------ – -----3- ( V – b ) 1 – -------------3- ( V – b ) 2
V–b V RTV
b 2
Et avec T i = ------  1 – ---- :
2a R
C p – C v = ------------------
Rb  V b Ti
1 – ---- ----
VT
On retrouve la loi des gaz parfaits ( C p – C v = R ) dès que a = 0 et b = 0 ( a = 0
suffit).
bT i bT
Application numérique : on a en fait --------  1 ⇒ C p – C v # R  1 + --------i
VT  VT 
Cp – Cv bT i
d’où ------------------ – 1 # -------- .
R VT
Cp – Cv
On trouve pour N 2 → ----------------- - – 1 = 4,8 ⋅ 10 –3
R écarts faibles.
Cp – Cv
H 2 → ------------------ – 1 = 9,2 ⋅ 10 –4
R
2. Le travail reçu par un fluide au cours d’une transformation s’écrit : W = – P ext ⋅ dV. ∫
Ici, la transformation est réversible (en particulier, il n’y a pas de frottements) et, à cha-
que instant : P ext = P gaz = P ( V ).
RT a
Avec, d’après l’équation d’état : P ( V ) = ------------ – -----2-
V–b V
V2
∫V  ------------ – ------ dV
RT a
ce qui donne : W = –
1 V – b V 2
expression dans laquelle T est constante (transformation isotherme). Il vient :
V2
a
W = – RT ln V – b + ----
V V1

Chapitre 6 – Thermodynamique 415


KF.book Page 416 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 613

V1 – b
W = RT ln --------------- – a  ------ – ------
1 1
soit
V2 – b  V 2 V 1

expression dans laquelle RT s’exprime à partir de l’équation d’état…


Pour calculer le transfert thermique Q, exprimons le premier principe :
∆U = U ( T, V 2 ) – U ( T, V 1 ) = W + Q
a a
soit Q = ∆U – W = – ------ + ------ – W
V2 V1

V1 – b
et Q = – RT ln ---------------
V2 – b

Commentaire

On a ∆U = a  ------ – ------  0 ce qui correspond à une diminution de l’énergie potentielle


1 1
 V 1 V 2
des forces d’interaction de Van der Waals (la compression a eu pour effet de diminuer les
distances moyennes interparticules…), l’énergie cinétique moyenne étant invariable (la
température étant fixée).

1
T = --R-  P 1 + -----2- ( V 1 – b ) ⇒ T = 302 K.
a
Application numérique : on a :
 V 1
Q = – 5,82 kJ et W = 5,69 kJ.
Pour un gaz parfait, les résultats sont ceux que l’on obtient en faisant a = b = 0 dans
les expressions précédentes :
∆U GP = 0 (prévisible !)
V1 V1
Q GP = – W GP = – RT′ ln ------ = – P 1 V 1 ln  ------
V2  V 2
car la température a une valeur différente à P1 et V1 fixés.
Numériquement T′ = 301 K # T
Q GP = – W GP = – 5,76 kJ,
résultats du même ordre de grandeur pour les valeurs de W et Q (écart de l’ordre de
1 %…).
Par contre, l’écart sur les pressions finales n’est pas nécessairement négligeable !
On peut le vérifier facilement, en comparant P2 et P ′2 .
RT a
P 2 = --------------- – -----2- = 9,64 ⋅ 10 5 Pa
V2 – b V
2
RT′ V1
P 2′ = --------- = P 1 ------ = 10 6 Pa
V2 V2
l’écart est notable (∼ 4 %), mais a peu d’effet sur le résultat de l’intégrale donnant W…

416 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 417 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 613
3. La détente de Joule-Thomson est une détente isenthalpique. Il y a conservation de
l’enthalpie : ∆H = 0.
Pour les gaz parfaits, H n’est fonction que de la température de sorte que cette dernière
reste constante dans une détente de Joule-Thomson.

Ici, avec les valeurs indiquées, on a b  V  ---- ∼ 10 –3 si bien que le signe de
b  ∂T
------ 
V   ∂P  H
est lié à celui de T – T i . Ainsi :
• pour T  T i , le coefficient de Joule-Thomson est positif, donc une détente
( dP  0 ) s’accompagne d’un abaissement de température ( dT  0 ) ;
∂T
• pour T  T i , c’est l’effet inverse qui sera observé puisque  ------   0 ; le gaz subit
 ∂P  H
un échauffement ( dT  0 pour dP  0 ) ;

• pour T = T i , la détente s’effectue à température constante (comme pour un gaz


parfait).
Remarquons que pour V ∼ 22,4 10 –3 m 3 ⋅ mol –1 , nous pouvons confondre Ti avec la
2a 2a
quantité ------ : T i # ------ pour b  V.
Rb Rb
Cette température Ti est appelée « température d’inversion ». Donnons-en la valeur
numérique pour le diazote ( N 2 ) et le dihydrogène ( H 2 ).
2 × 0,13 38 ⋅ 10 –6  2
-  1 – ------------------------  ------ # 823 K .
2a
– N2 : T i # ------------------------------------ ⇒ T i = 821 K ;
8,31 × 38 ⋅ 10  – 6 22,4 ⋅ 10 –3  Rb 

2 × 0,025  27 ⋅ 10 –6  2
– H2 : T i # ------------------------------------
- 1 – ------------------------ ⇒ T i = 222 K ;
8,31 × 27 ⋅ 10 – 6  22,4 ⋅ 10 –3

 ------
2a
# 222 K également .
 Rb 

Commentaires

• En conclusion, si l’on désire abaisser la température du gaz par une détente isenthalpique,
les valeurs déterminées précédemment pour l’azote et l’hydrogène nous indiquent :
– qu’une telle opération est possible à température initiale ambiante pour N2 :
( T ∼ 290 K )  ( T i ∼ 821 K ) ;
– que ce n’est pas le cas pour H2 qu’il faudra préalablement refroidir :
( T ∼ 290 K )  ( T i ∼ 222 K ).
Soulignons que ce type de détente est effectivement utilisé pour obtenir des basses tempéra-
tures et pour la liquéfaction de gaz (application dans certains réfrigérateurs et liquéfacteurs).

∂T
• Pour un gaz parfait ( a = 0 et b = 0 ), on a bien ------  = 0.
∂P  H

Chapitre 6 – Thermodynamique 417


KF.book Page 418 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 614

614 Remplissage d’un réservoir


On considère l’atmosphère comme un réservoir infini d’air à la pression
P 0 = 1,0 atm et à la température T 0 = 300 K, supposées constantes. L’air est assi-
milé à un gaz parfait de masse molaire M = 29 g ⋅ mol –1 et de coefficient γ = 1,4.
On désire étudier différentes opérations de remplissage d’un réservoir . Ce dernier
a un volume V fixe, une section S et une longueur l.
Il est muni d’un piston , mobile sans frottement, de masse négligeable. Une vanne
permet de mettre ce réservoir en communication avec l’atmosphère ; elle possède une
ouverture assez petite pour que l’air pénètre très lentement dans . Le remplissage
se termine lorsque l’air est à la pression P0 dans .
De façon à modéliser simplement l’opération de remplissage, on propose le schéma
suivant :

P0 T0 vanne
P0 T0 
V0

« piston » et cylindre réservoir  à remplir


de remplissage et son piston

Le système ( P 0 , V 0 , T 0 ) représente l’air qui aura pénétré dans  à la fin de l’opéra-


tion, où il se trouvera dans tous les cas à la pression finale P0 .
V = 10 L ; S = 100 cm 2 ; l = 1 m.
1. On étudie trois opérations partant de conditions initiales différentes. Dans cette
question, le cylindre  et son piston sont adiabatiques.
a.
vide état final P0 T

Déterminer T.
b.
P0 P0 P0
air -----, T 0 état final
2 T1 T2

Déterminer T1 et T2 .
c.
vide P0 vide
état final
T″

kl
Le ressort a une longueur à vide l et une raideur k telle que P 0 ⋅ S = ---- .
2
Déterminer T″ , le ressort étant comprimé à mi-longueur dans l’état final.
2. Dans la réalité, l’hypothèse adiabatique pour le cylindre et le piston n’est réaliste
que peu de temps après la fin de l’opération.

418 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 419 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 614
On considère donc qu’après avoir atteint les états précédents, le gaz qui a pénétré
dans  se retrouve au bout d’un certain temps à la température T0 de l’atmosphère.
Exprimer et calculer les quantités de chaleur Q1 , Q2 et Q3 que le gaz échangera au cours
de cette phase, dans les trois cas étudiés précédemment, la vanne étant restée ouverte.
3. Dans cette question, on ne suppose plus que l’ouverture de la vanne est petite. De
ce fait, l’air pénètre de façon brutale dans  au cours du remplissage.
Indiquer dans quel(s) cas il y a modification de la valeur (ou des valeurs) de la tem-
pérature atteinte en fin de remplissage.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Premier principe.
• Loi de Laplace.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


• Dans les questions 1. et 2., l’air rentre lentement dans le réservoir. Les transforma-
tions du gaz sont quasi statiques. Ce n’est plus le cas dans la question 3.
• On définira soigneusement le système étudié : les n moles d’air qui pénètrent dans le
réservoir et les transformations subies.

■■ 3. Solution
1. a. Les n moles de gaz qui rentrent dans le réservoir subissent une transformation
quasi statique adiabatique.
Avant d’entrer dans , elles occupent un volume V0 à la pression P0 et la température T0 .
La loi des gaz parfaits s’écrit P 0 V 0 = nRT 0 . Une fois dans , elles occupent un
volume V toujours à la pression P0 et à la température T. On a de même P 0 V = nRT.
Écrivons le 1er principe : ∆U = W + Q.
La transformation est adiabatique Q = 0. Calculons W.

Le gaz est soumis à la force pressante P 0 Su x qui lui fournit


P0 P 0 Su x
dans le déplacement dxu x le travail élémentaire :
δW = P 0 Sdx = P 0 dV.
dx
ux Le travail fourni au gaz s’obtient en intégrant dV sur le volume
V0 « bloqué par le piston » W = P 0 V 0 .

POINT MÉTHODE
Dans le premier principe, W représente le travail reçu par le gaz au niveau des sur-
faces mobiles. Une étude mécanique du problème remplace avantageusement des
formules toutes faites.

D’après la 1re loi de Joule, ∆U = nC v ( T – T 0 ).

Chapitre 6 – Thermodynamique 419


KF.book Page 420 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 614

On a donc : nC v ( T – T 0 ) = P 0 V 0 = nRT 0
T0 ( Cv + R ) Cp
- = T 0 ------
T = -------------------------- T = T0 γ
Cv Cv
Application numérique : T = 420 K.
1. b. Soit n2 le nombre de moles de gaz contenues dans le compartiment de droite, n1
le nombre de moles de gaz qui vont entrer dans le compartiment de gauche. On a :
P0
• avant le remplissage : ----- V = n 2 RT 0 et P 0 V 0 = n 1 RT 0 ;
2
• après le remplissage (même pression P0) :
P 0 V 2 = n 2 RT 2 et P 0 V 1 = n 1 RT 1
avec V 1 + V 2 = V.
Le 1er principe nous donne toujours : ∆U = W + Q = W = P 0 V 0 (1)

POINT COURS
L’énergie interne est une fonction extensive pour les systèmes usuels.
L’énergie interne d’un système composé de deux sous-systèmes est égale à la somme
des énergies internes respectives des deux sous-systèmes.

∆U = ∆U 1 + ∆U 2 = n 1 C v ( T 1 – T 0 ) + n 2 C v ( T 2 – T 0 )
P 0 V
∆U = ----------- ( P 0 V 1 – P 0 V 0 ) + -----------  P 0 V 2 – ---------
1 1
(2)
γ–1 γ – 1 2 
V
de (1) et (2), on tire V 0 = ------ (3)

Appliquons la loi de Laplace aux n2 moles de gaz dans le compartiment de droite.
P γ 1 1/γ
V 2 = V  --
γ
----0- V = P 0 V 2 d’où = 0,61V
2  2
et V 1 = 0,39V
γ–1
P0 V2 P0 V2 2V 2 -----------
γ
donc T 2 = -----------
- = ------------- = --------- T 0 T2 = T0 2
n2 R P V V
----0- -----
2 T0
Application numérique : T 2 = 365,7 K.

P0 V1 P0 V1 V1 V1
- = -------------T 0 = T 0  ------ = 2γ T 0 ------
De même T 1 = -----------
n1 R P0 V0  V 0 V
1/γ
T 1 = 2γ T 0  1 –  -- 
1
  2 

Application numérique : T 1 = 328 K.

420 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 421 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 614
1. c. Appliquons à nouveau le premier principe aux n moles de gaz entrant dans  :
∆U = W + Q = W (transformation adiabatique).
Au travail précédent, s’ajoute le travail de la force élastique
exercée par le ressort qui fournit un travail élémentaire
– kxu x δW′ = – kxdx. 2
1 l
x Le ressort étant comprimé à mi-longueur, W′ = – --k --- .
2 4
Commentaire

Le gaz est poussé à gauche par l’atmosphère et reçoit donc le travail P0V0 . À droite, il com-
prime le ressort, le travail W′ est donc donné à l’extérieur ( W′  0 ).

2
1 l
On a ainsi ∆U = P 0 V 0 – --k ---
2 4
l
avec P 0 S = k -- et V = l S.
2
P0 V
∆U = P 0 V 0 – --------- (4)
4
Et d’après la 1re loi de Joule :
∆U = nC v ( T″ – T 0 ) (5)
Avant le remplissage, on a toujours P 0 V 0 = nRT 0 .
V
Après le remplissage, P 0 ---- = nRT″
2
en reportant dans (4), il vient :

∆U = nR  T 0 – ------ .
T″
 2
D’où d’après (5) :

nR  T 0 – ------ = ----------- ( T″ – T 0 )
T″ nR
 2 γ–1


et donc T″ = ------------ T 0
γ+1
Application numérique : T″ = 350 K.

2. a. Les transformations ne sont plus adiabatiques. Par contre, tous les refroidisse-
ments se font à pression extérieure constante P0 .

POINT COURS
Pour un système en équilibre mécanique avec l’extérieur dans l’état initial et l’état
final, subissant une transformation à pression extérieure constante (transforma-
tion dite monobare) Q = ∆H.

Chapitre 6 – Thermodynamique 421


KF.book Page 422 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 614

γ P0 V
Q 1 = ∆H 1 = nC p ( T 0 – T ) = ----------- --------- ( T 0 – T )
γ–1 T
γ T0  γ T
Q 1 = -----------P 0 V ----- – 1 = -----------P 0 V  -- – 1  -----0 = --
 1 1
γ–1 T  γ–1 γ   T γ

Q1 = –P0 V
Application numérique : Q 1 = – 10 3 J.
2. b. Q 2 = ∆H 1 + ∆H 2 = n 1 C p ( T 0 – T 1 ) + n 2 C p ( T 0 – T 2 )
= C p [ ( n 1 + n 2 )T 0 – n 1 T 1 – n 2 T 2 ].
∆U
D’après l’expression (2) ( n 1 + n 2 )T 0 – n 1 T 1 – n 2 T 0 = – --------
Cv
Cp
Q 2 = – ------ ∆U = – γ∆U = – γ P 0 V 0 d’après (1)
Cv
P0 V
Q 2 = – --------- d’après (3)
2

Application numérique : Q 2 = – 500 J.


2. c. L’état mécanique du système n’est pas modifié.
P0 V
Q 3 = ∆H 3 = nC p ( T 0 – T ″ ) = ------------- C p ( T 0 – T ″ )
2RT″
P0 V γ  T0  P0 V γ  γ + 1 
Q 3 = --------- ----------- ------ – 1 = --------- ----------- ------------ – 1
2 γ – 1  T″  2 γ – 1  2γ 
P0 V
Q 3 = – ---------
4
Application numérique : Q 3 = – 250 J.

Commentaire

• Dans la réalité, l’équilibre mécanique s’établit beaucoup plus rapidement que l’équilibre
thermique, ce qui justifie les modèles proposés en 1. puis en 2.
• Le système considéré reste, dans chaque cas, l’air présent au début du refroidissement dans le
réservoir. Du fait de ce refroidissement, un peu de gaz pénètre alors dans le réservoir, mais il se
retrouve à la fin dans les conditions (T0 , P0), il n’intervient donc pas dans le bilan énergétique…

3. Le caractère quasi statique de l’opération de remplissage n’a été utilisé que dans le cas b. :
sans cette hypothèse, la fin du calcul n’est pas possible et on ne peut pas calculer T1 et T2.
On sait seulement que :
W = P 0 V 0 = ∆U = n 1 C v ( T 1 – T 0 ) + n 2 C v ( T 2 – T 0 ).
V
On a toujours V 0 = ------ (3). Il vient finalement

γ T 2 + T 1 = 2γ T 0
relation vérifiée bien sûr par les valeurs T1 et T2 trouvées au 1.b.

422 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 423 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 615
615 Détente irréversible d’un gaz parfait
Un cylindre horizontal est fermé par un piston 
mobile sans frottements. L’intérieur du cylindre est P0 (A) (B)
séparé en deux compartiments A et B par une paroi
fixe F. Sur la face extérieure du piston, s’exerce la  F
pression atmosphérique constante P 0 = 10 5 Pa.
Les parois du cylindre et le piston sont adiabatiques,
mais la cloison F est diathermane.
Toutes ces parois sont de capacité thermique négligeable.
À l’état initial, le compartiment A contient une mole de gaz parfait caractérisé par la
C
valeur γ = ----p- = 1,4, occupant un volume V A = 25 L. Le compartiment B est vide.
Cv
Constante des gaz parfaits : R = 8,31 J ⋅ mol – 1 ⋅ K – 1 .
1. Préciser la température TA du gaz dans A.
2. On perce un orifice dans la paroi fixe F.
a. Par une analyse qualitative du problème, montrer que selon la valeur du volume VB
de B, deux types de solution existent.
b. En supposant que VB est inférieur à la valeur-seuil Vs (inconnue pour l’instant…),
déterminer les caractéristiques P1 , V1 , T1 du gaz contenu dans A + B quand le nouvel
état d’équilibre est atteint. Application numérique : V B = 25 L.
c. Déterminer la valeur-seuil Vs en fonction de VA et γ.
d. Pour V B  V s , déterminer P2 , V2 , T2 du gaz enfermé dans le cylindre lorsque l’état
d’équilibre est atteint. Application numérique : V B = 50 L.
3. Quels commentaires peut-on faire sur la nature de la transformation ?

■■ Solution
1. L’équation du gaz parfait s’écrit, pour la mole de gaz initialement contenue dans A :
P0 VA
PV = RT soit T A = ------------ = 301 K.
R
2. a. Le gaz va passer du compartiment A vers le compartiment B ce qui va provoquer
le déplacement du piston. La fin de cette transformation sera atteinte :
• soit parce que la pression dans B atteint la valeur P0 , ce qui réalise l’équilibre mécanique ;
• soit parce que le piston  vient buter sur la cloison fixe F, tout le gaz de A étant passé dans B.
Il est évident que la seconde possibilité ne peut se réaliser que pour un volume du com-
partiment B suffisamment grand, soit V B  V s , valeur-seuil qui reste à déterminer…
2. b. Dans ce cas, d’après ce qui précède, à l’équilibre, on a :
PA = PB = P0 soit P1 = P0
et V 1 = V B + V A′ ( V A′ volume du gaz restant en A) avec P 1 V 1 = RT 1 .

Chapitre 6 – Thermodynamique 423


KF.book Page 424 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 615

D’autre part, considérons le système constitué par les compartiments A et B et leur


contenu, et appliquons-lui le premier principe :
∆U syst = W + Q (1)
avec ∆U syst = ∆U gaz + ∆U parois = ∆U gaz ,
car les parois – par hypothèse – n’absorbent pas d’énergie (parois adiabatiques, et cloi-
son F de capacité thermique négligeable).
D’où ∆U gaz = C v ( T 1 – T A ).
D’autre part Q = 0 (parois adiabatiques) (2)
Et ∫
W = – P ext dV = – P 0 ∆V (puisque P ext = P 0 ).
∆V représentant le volume balayé par le piston mobile :
∆V = V A′ – V A = ( V 1 – V B ) – V A = V 1 – ( V A + V B ),
soit W = –P0 [ V1 – VA – VB ] (3)
(1) donne alors avec (2) et (3) : C v ( T 1 – T A ) = – P 0 V 1 + P 0 ( V A + V B ).
Or P 1 V 1 = RT 1 et P 0 V A = RT A , soit :
C
------v ( P 1 V 1 – P 0 V A ) = – P 0 V 1 + P 0 ( V A + V B ).
R
C 1
Soit en tenant compte de P 1 = P 0 et ------v = -----------
R γ–1
V 1 – V A = ( γ – 1 ) ⋅ [ – V 1 + V A + V B ] ⇒ γ V 1 = γ V A + ( γ – 1 )V B .
γ–1
D’où : V 1 = V A + -----------V B
γ
Il lui correspond une température T1 définie par P 1 V 1 = RT 1 avec P 1 = P 0 .
P0 γ–1
T 1 = ----- V A + -----------V B
R γ
0,4
Application numérique : V 1 = 25 + ------- ⋅ 25 ⇒ V 1 = 32,1 L
1,4
T 1 = 387 K.
2. c. La solution ci-dessus reste valable tant qu’il reste du gaz dans le compartiment A.
C’est-à-dire tant que : V A′  0, soit V 1  V B ,
γ–1
et, en remplaçant V1 par son expression : V B  V A + -----------V B
γ
VB  γ VA
la valeur-seuil de VB est donc Vs = γ VA

2. d. Dans ce cas, tout le gaz passe de A dans B, et V2 = VB


avec P 2  P 0 et P 2 V 2 = RT 2 ,
et le travail W reçu par le gaz a pour expression :
W = – P 0 ∆V = – P 0 ( – V A ) = + P 0 V A .

424 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 425 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 615
L’application du premier principe donne alors :
∆U système = ∆U gaz = Q + W = 0 + W .
Soit encore : Cv ( T2 – TA ) = P0 VA ,
Cv
------ ( P 2 V 2 – P 0 V A ) = P 0 V A ⇒ P 2 V 2 = P 0 V A  1 + ------
R
d’où :
R  C v

VA
et P 2 = γ P 0 ------ ( V 2 = V B ).
VB
On en déduit T2 :
1 1 VA
T 2 = ---P 2 V 2 = --- ⋅ γ P 0 ------ ⋅ V B ,
R R VB

P0 VA
T 2 = γ ------------ = γ T A
R

Et on peut vérifier que la condition P 2  P 0 correspond bien à V B  γ V A = V s …


Application numérique :
γ
P 2 = -- ⋅ P 0 = 0,7 ⋅ 10 5 Pa
2
T 2 = 421 K.
3. Notons que l’état final – quand il reste du gaz dans le compartiment A, V 1  V B –
ne dépend pas du caractère quasi statique ou non de la transformation (on peut faire
un gros trou dans la paroi F !), puisque l’expression du travail reste la même.
La transformation est de toute façon irréversible, ce qui se traduit par l’augmentation
de l’entropie du gaz (évolution spontanée d’un système thermiquement isolé…).
On a pour un gaz parfait (avec C v = cste ) :
γ
 P F V F
∆S = nC v ln  -----------γ- .
 PI VI 
• Cas du 2. b. où P F = P I = P 0 ; V I = V A et V F = V 1  V A :
V1 γ V1
∆S = C v ln  ------ = γ C v ln  ------  0.
 V A  V A
• Cas du 2. d. où P F = P 2 , P I = P 0 ; V I = V A et VF = VB :
P2 VB γ VB γ – 1
∆S = C v ln -----  ------ = C v ln γ  ------
P 0  V A  V A
γ–1
or V B  V s = γ V A ⇒ ∆S  C v ln [ γ γ ] = C v γ ln γ  0.
On a bien dans les deux cas ∆S  0 comme nous l’indique l’application du second
principe : ∆S = 0 + σ  0 (pas d’échanges thermiques avec l’extérieur), la transfor-
mation étant irréversible.
γ
On voit bien qu’il serait faux d’écrire PV = cste (qui conduirait à ∆S = 0 ) : la
transformation est certes adiabatique, mais elle est – dans tous les cas – irréversible.

Chapitre 6 – Thermodynamique 425


KF.book Page 426 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 616

616 Chauffages d’un gaz


1. On considère un réservoir à parois adiabatiques séparé en deux parties par un pis-
ton adiabatique et mobile sans frottement.
Initialement, chaque compartiment contient une
mole du même gaz parfait, à la pression P 0 = 10 5 Pa 1 mole 1 mole
E gaz p. gaz p.
et à la température T 0 = 290 K (constante des gaz
 
parfaits : R = 8,31 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 ; pour le gaz
C
considéré : γ = ----p- = 1,40 ).
Cv
Grâce à une résistance électrique, on chauffe progressivement le gaz  dans le com-
partiment de gauche, jusqu’à la pression P = 2P 0 .
a. Déterminer l’état du gaz dans chacun des deux compartiments.
b. Calculer l’énergie thermique Q apportée au gaz de gauche par l’intermédiaire de la
résistance, ainsi que le travail W échangé entre les deux gaz.
2. La mole de gaz parfait  considérée P0 (atmosphère)
précédemment est maintenant conte-

;;
nue dans un cylindre adiabatique fermé E 1 mole
gaz p.
par un piston – lui-même adiabatique – K
de section S = 0,05 m 2, retenu par un
ressort de raideur k = 25 ⋅ 10 3 N ⋅ m –1 .
;
Il n’y a pas de frottement. Le gaz est dans le même état initial que précédemment,
et il est à nouveau chauffé progressivement jusqu’à la pression P = 2P 0 .
a. Calculer l’état final du gaz.
Que peut-on dire de la relation P(V) au cours de ce chauffage ?
b. Calculer l’énergie thermique Q 1 fournie au gaz par la résistance, ainsi que l’énergie
absorbée par le ressort.

■■ Solution
1. a. Considérons le gaz  : il subit une transformation adiabatique quasi statique et
réversible, c’est-à-dire que son volume et sa pression vérifient la loi de Laplace :
γ
P ⋅ V = constante
soit ici, en notant V2 le volume du gaz :
γ γ
P ⋅ V2 = P0 ⋅ V0
RT
avec P = 2P 0 , et V 0 = --------0-
P0

426 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 427 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 616
1
--
RT 0 P 0 γ
d’où : V 2 = --------- ⋅  -----
P0  P 

1
-------
1,4
⋅  --
1
numériquement : V 2 = 24,1 ⋅ 10 – 3
 2
V 2 # 14,7 ⋅ 10 –3 m 3 .
On en déduit la température T2 de ce gaz :
1
--
PV P0 γ
T 2 = ---------2 = ----- ⋅ T 0 ⋅  -----
P
R P0  P
1
1 – --
γ
T 2 = T 0 ⋅  -----
P
 P 0
soit T 2 # 353 K
et le volume V1 du gaz  : V 1 = 2V 0 – V 2
1
RT 0 P 0 --
V 1 = --------- 2 –  ----- γ
P0  P
V 1 # 33,5 ⋅ 10 –3 m 3 .
On en déduit la température T1 de ce gaz :
PV
T 1 = --------1-
R
1
--
P0 γ
T 1 = T 0 ⋅ ----- 2 –  -----
P
P0  P

soit T 1 # 806 K.

1. b. • Appliquons d’abord le premier principe à l’ensemble des deux gaz : le volume


est constant, donc W = 0, et le système reçoit par l’intermédiaire de la résistance
chauffante une énergie thermique Q.
D’où ∆U syst = ∆U 1 + ∆U 2 = 0 + Q
soit Q = Cv ( T1 – T0 ) + Cv ( T2 – T0 )
or PV 1 = RT 1 , PV 2 = RT 2 et P 0 V 0 = RT 0 , d’où :
Cv
Q = ------ [ P ( V 1 + V 2 ) – 2P 0 V 0 ]
R
R
et avec C v = ----------- et V 1 + V 2 = 2V 0 :
γ–1

2V 0 2RT 0 P
Q = ----------- ( P – P 0 ) ⇒ Q = -------------  ----- – 1
γ–1 γ – 1  P0 

Chapitre 6 – Thermodynamique 427


KF.book Page 428 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 616

2RT 0
Application numérique : P = 2P 0 donne Q = ------------- ⇒ Q # 12,0 kJ.
γ–1
• Calculons maintenant le travail W reçu par le gaz . Le premier principe appliqué
au seul gaz  qui subit une compression adiabatique donne :
R
∆U 2 = W ⇒ W = C v ( T 2 – T 0 ) = ----------- ( T 2 – T 0 ).
γ–1
1
1 – --
RT 0 P γ
D’où W = -----------  ----- –1 .
γ – 1  P 0

Application numérique : P = 2P 0 et W = 1,32 kJ. P0s


Ps

; ;;;
2. a. Le chauffage du gaz est quasi statique : le pis-
kx
ton, sans frottement, est donc constamment en

;
quasi-équilibre, ce qui se traduit par un bilan nul
des forces qu’il subit : ressort contracté
de x  0
Ps – P 0 s – kx = 0
en notant x le déplacement du piston depuis sa P0
position initiale (le ressort a au départ sa longueur
au repos puisque P I = P 0 ). D’autre part, le E
volume est devenu : K
V = V 0 + sx,
x
k k V – V0
soit P = P 0 + --x = P 0 + -- ⋅ ---------------- .
s s s P
La pression varie selon une fonction affine de V, ce qui se tra- 2P0
duit par un trajet rectiligne en diagramme P( V ).
La valeur de la raideur k du ressort « fixe » la pente de la droite
P0
représentative de la transformation : plus la raideur k est éle-
vée et plus on se rapproche d’un chauffage à volume constant.
s s
À l’état final, P = 2P 0 soit x = x F = -- ( P – P 0 ) = --P 0 . V0 VF V
k k
s2P
D’où le volume final V F = V 0 + ---------0-
k
Et une température finale TF telle que, loi des gaz parfaits :
2P 0 s2P
( 2P 0 )V F = RT F ⇒ T F = --------  V 0 + ---------0- ,
R  k 
or P 0 V 0 = RT 0 , d’où :
2s 2 P 2
T F = 2T 0 + ------------0-
Rk

Application numérique : x F = 0,2 m ; V F = 34,1 ◊ 10 –3 m 3 et T F = 821 K.

428 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 429 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 616
2. b. Le travail mécanique W1, algébriquement reçu par le gaz au cours du chauffage
(transformation quasi statique) est donné par :
VF
W1 = – ∫V PdV
0

xF
 P + k--x sdx
W1 = – ∫0  0 s 
xF xF
W1 = – ∫0 P 0 sdx – ∫0 kxdx

soit
x 2F
W 1 = – P 0 s x F – k ------ .
2
Le premier terme correspond au travail dépensé contre l’air atmosphérique, et le
second au travail de compression du ressort.
sP 0
En remplaçant x F par sa valeur x F = -------
k
s2P 2 s2P 2
W 1 = – ---------0- – ---------0-
k 2k

2
3 s 2 P0
W 1 = – -- ⋅ ----------
2 k

et l’énergie absorbée par le ressort :

s2P 2
W ressort = ---------0-
2k

W ressort = 500 J.
Le premier principe appliqué au gaz donne alors :
Q 1 = ∆U gaz – W 1
1
soit Q 1 = ----------- ( PV – P 0 V 0 ) – W 1
γ–1
2
s2P 3 s 2 P0
Q 1 = ----------- 2P 0  V 0 + ---------0- – P 0 V 0 + -- ⋅ ----------
1
γ–1  k  2 k
et finalement

RT 0 s 2 P 02  2
+ ---------- ----------- + --
3
Q 1 = -----------
γ–1 k  γ – 1 2

Q 1 = 12,5 kJ.

Chapitre 6 – Thermodynamique 429


KF.book Page 430 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

C. Bilans d’énergie et d’entropie


621 Compression d’un gaz parfait
Un cylindre vertical à parois diathermanes est fermé par un
P0
piston de masse m et de surface s (section du cylindre). Il

;;
;;
renferme n moles d’un gaz parfait diatomique dont on
C g
donne le coefficient γ = ----p- (γ est une constante). (n moles)
Cv
Initialement, le piston est bloqué et le gaz est en équilibre
dans l’état ( P 0 , V 0 , T 0 ). Le système est thermostaté à T 0 .
Pour les applications numériques, on prendra : n = 0,5 mol ; T 0 = 290 K ; P 0 = 10 5 Pa ;
7 mg
γ = --- ; R = 8,31 ⋅ J ⋅ K –1 ⋅ mol –1 (constante des gaz parfaits) ; ------- = xP 0 avec x = 0,5.
5 s
1. On libère brutalement le piston qui devient mobile sans aucun frottement, déterminer :
a. l’état final ; b. les échanges énergétiques ; c. la création d’entropie.
2. On libère le piston tout en assurant une descente infiniment lente.
a. Reprendre les questions précédentes.
b. Quelle relation existe-t-il entre les travaux reçus par le gaz dans les deux cas et la
création d’entropie calculée au 1.a. ?

■■ 1. Ce qu'il faut savoir

• Premier principe – second principe.


• Réversibilité – irréversibilité.

■■ 2. Ce qu'il faut comprendre

1. Cette première transformation est irréversible. Le système va tendre vers un état


d’équilibre (on peut supposer par exemple que des phénomènes tels que la viscosité du
gaz sont à l’origine de l’amortissement nécessaire pour atteindre cet équilibre). Cet
équilibre thermodynamique se traduira par un équilibre thermique (système en rela-
tion avec un thermostat) et un équilibre mécanique.
La création d’entropie s’obtient à l’aide du second principe appliqué au gaz : il faudra
vérifier que la quantité obtenue est bien positive.
2. Cette fois-ci, à chaque instant, la pression du gaz est égale à la « pression extérieure »
et sa température reste égale à T0 (la transformation devient réversible). L’état final est
évidemment le même (l’opérateur n’exerce aucune action dans l’état final).
De plus, la transformation étant réversible il n’y a pas de création d’entropie.

430 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 431 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 621
■■ 3. Solution
1. a. Supposons que le système ait atteint sa position d’équilibre. Dans cet état, la tem-
pérature est imposée par le thermostat ; elle vaut donc Τ0.
La condition d’équilibre mécanique (absence de frottements solides au niveau du pis-
ton) implique :
mg
P F = P 0 + ------- soit P F = P 0 ( 1 + x )
s
Soit un volume VF tel que (loi des gaz parfaits) :
nRT
P F V F = nRT F ⇒ V F = ------------0- ( T F = T 0 ).
PF
nRT 0 V0
D’où : V F = ---------------------- (ou encore V F = -----------
- ).
P0 ( 1 + x ) 1+x

Application numérique : P F = 10 5 ( 1 + 0,5 ) soit : P F = 1,5 ◊ 10 5 Pa.


0,5 × 8,31 × 290
- soit : V F = 8,0 dm 3 .
V F = -------------------------------------
10 5 × 1,5
1. b. Dans une transformation irréversible, le travail élémentaire fourni par l’extérieur
s’exprime sous la forme : δW = – P ext dV.
VF
Soit au total : W = – ∫V Pext ⋅ dV.
0
mg
Ici, P ext = P 0 + ------- .
s
Le travail reçu par le gaz seul est tel que :
V0
W = –  P 0 + ------- ( V F – V 0 ) = – P 0 ( 1 + x ) -----------
mg
- – V0
 s  1+x
W = +P 0 V 0 x ⇒ W = nRT 0 x

Application numérique : W = 602 J.


Le thermostat lui fournit une énergie thermique Q. Le premier principe appliqué au
gaz s’écrit : ∆U = W + Q.
Le gaz étant parfait, son énergie interne ne dépend que de sa température ce qui impli-
que ici ∆U = 0 ( T F = T I = T 0 ).
D’où : Q = – W et Q = – nRT 0 x Q = – 601 J.

1. c. Pour déterminer la création d’entropie, on est amené à faire un bilan d’entropie.


∆S gaz = S e + σ,
avec Se l’entropie échangée avec le thermostat à la température T0.
γ
 P F V F 1 γ
Or ∆S gaz = nC v ln  -----------γ- . Soit ici : ∆S gaz = nC v ln ( 1 + x )  ------------ .
 PI VI   1 + x
nR
D’où ∆S gaz = ----------- ln ( ( 1 + x ) 1 – γ ) ⇒ ∆S gaz = – nR ln ( 1 + x ).
γ–1

Chapitre 6 – Thermodynamique 431


KF.book Page 432 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 621

Q
et S e = ----- = – nRx.
T0
On en déduit la création d’entropie :
σ = – nR ln ( 1 + x ) + nRx ⇒ σ = nR [ x – ln ( 1 + x ) ]
Application numérique : σ = 0,39 J ◊ K –1 .
Il reste à vérifier que cette quantité ∆ création S = σ ( x ) est bien – dans tous les cas – positive.
σ ( x ) = nR [ x – ln ( 1 + x ) ].
dσ 1 x
Or σ ( 0 ) = 0 et ------- = nR 1 – ------------ = nR ------------  0 (x  0).
dx 1+x 1+x
On a bien σ ( x  0 )  0.
2. a. Le piston descendant très lentement, et sans frottements, on considérera que le
gaz subit une transformation réversible dans laquelle sa pression est donnée, à chaque
instant, par la relation :
nRT
P = ------------0- ( T = T 0 ).
V
dV

Le gaz reçoit donc le travail W′ = – PdV, soit : W′ = – nRT 0 ------- .
V ∫
Remarquons alors que l’état final est identique à celui décrit au 1. (l’équilibre
thermique ⇒ T F = T 0 ; l’équilibre mécanique donne P F = P 0 ( 1 + x ), d’où un
même volume final VF).
VF
Soit W′ = – nRT 0 ln  ------ ⇒ W′ = +nRT 0 ln ( 1 + x )
 V 0
Le gaz reçoit également une énergie thermique Q′ du thermostat telle que (application du
1er principe au gaz) : ∆U = W′ + Q′ = 0 (gaz parfait et T F = T I = T 0 d’où ∆U = 0 )

et Q′ = – n RT 0 ln ( 1 + x )

Application numérique : W′ = – Q′ = 489 J.


Bilan entropique
Nous avons maintenant : ∆S gaz = – nR ln ( 1 + x ).
Ce résultat est évidemment identique à celui obtenu au 1. : mêmes états initial et final
et S gaz est une fonction d’état.
Q′
De plus S e = ------ = – nR ln ( 1 + x ).
T0
On a donc σ = 0 (transformation supposée réversible : pas de création d’entropie).
2. b. Nous avons obtenu au 1. b. et 2. a. :
 W = nRT 0 x et W′ = nRT 0 ln ( 1 + x )

 σ = nR [ x – ln ( 1 + x ) ]
On peut donc écrire : W – W′ = T 0 σ (1)

432 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 433 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 622
V0
On passe du même état initial ( P 0 ,V 0 ,T 0 ) au même état final P 0 ( 1 + x ), ------------ , T 0
1+x
par deux transformations différentes :
– la première est irréversible et monotherme : il faut fournir un travail irréversible
W = W irr ;
– la seconde est réversible et isotherme, le travail nécessaire est W′ = W rev .
La relation (1) se réécrit :
W irr ( I → F ) – W rev ( I → F ) = T 0 σ ( I → F/irr ) TI = TF = T0 .

Commentaires

Pour la transformation du 1. on a :
∆U = 0 (transformation monotherme + gaz parfait)
Q irr
d’où W irr + Q irr = 0 avec ∆S gaz = -------- + σ soit W irr = – T 0 ∆S gaz + T 0 σ (2)
T0
Pour la transformation du 2. :
Q rev
∆U = 0 et W rev + Q rev = 0 avec ∆S′gaz = --------- +0
T0
d’où W rev = – T 0 ∆S′gaz (3)
Les équations (2) et (3) donnent alors : W irr – W rev = T 0 [ ∆S′gaz – ∆S gaz ] + T 0 σ.
Dans les deux cas, les états initial et final sont identiques donc le gaz subit la même variation
d’entropie : ∆S′gaz = ∆S gaz . Ce qui conduit à la relation cherchée :
W irr – W rev = T 0 σ

622 Solides en contact thermique


1. Deux corps 1 et 2 , de températures initiales T 10 et T 20 et de capacités thermi-
ques constantes C1 et C2, sont mis en contact.
Ils forment un système isolé et leurs volumes sont invariables.
C 1 T 10 + C 2 T 20
- (prendre T 20  T 10 ).
On note T 0 = -----------------------------
C1 + C2
Déterminer la température finale Tf du système et sa variation d’entropie ∆S. Com-
menter ce dernier résultat.
2. Partant du même état initial, on suppose désormais que les échanges thermiques
s’effectuent par l’intermédiaire d’un solide de capacité thermique négligeable et de
conductivité thermique suffisamment faible.
a. Les résultats précédents sont-ils modifiés ? Commenter.
Déterminer l’évolution des températures T1(t) et T2(t) dans l’hypothèse où la puis-
sance thermique échangée de 2 vers 1 est donnée par l’expression :

Chapitre 6 – Thermodynamique 433


KF.book Page 434 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 622

P th ( 2 → 1 ) = h ( T 2 – T 1 ) . On mettra en évidence une constante de temps τ que l’on


exprimera en fonction de h, C1 et C2.
δσ
b. Déterminer, en fonction de h, T1, T2 le taux de création d’entropie ------ . Commenter.
dt
■■ 1. Ce qu’il faut savoir
• Premier principe.
• Second principe ; création d’entropie.
• Transformation quasi statique ; transformation réversible.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. L’ensemble { 1, 2 } étant isolé, les échanges thermiques sont internes à ce sys-
tème. Les températures vont évoluer jusqu’à l’équilibre thermique ( T 1F = T 2F = T F )
à énergie interne constante. D’autre part, la variation d’entropie est la somme de celles
des deux corps (extensivité) : elle doit être positive (transformation irréversible d’un
système thermiquement isolé).
2. L’état final ne sera pas modifié (on a toujours ∆U = 0 ) pas plus que ∆S (S fonction
d’état : même état initial et même état final). La transformation « infiniment » lente est
devenue quasi statique tout en restant irréversible.

■■ 3. Solution
1. Le système des deux corps 1 et 2 est isolé thermiquement et n’échange aucun tra-
vail avec l’extérieur (volumes supposés invariables).
Son énergie interne est donc invariable : U F = U I .
Soit encore ∆U ( 1 ) + ∆U ( 2 ) = 0.
Or l’équilibre thermique final est assuré dès que les températures de 1 et 2 sont éga-
les (TF). D’où : ∆U ( 1 ) = C 1 ( T F – T 10 ) et ∆U ( 2 ) = C 2 ( T F – T 20 )

C 1 T 10 + C 2 T 20
et C 1 ( T F – T 10 ) + C 2 ( T F – T 20 ) = 0 ⇒ - = T0
T F = ---------------------------------
C1 + C2
La variation d’entropie du système est la somme des variations d’entropie des deux
corps : ∆S = ∆S ( 1 ) + ∆S ( 2 ) = ∆S 1 + ∆S 2
dT 1 TF dT 2 TF
or dS 1 = C 1 --------- ⇒ ∆S 1 = C 1 ln  ------- et dS 2 = C 2 --------- ⇒ ∆S 2 = C 2 ln  ------- .
T1  T 10  T2  T 20

T F ( C1 + C2 )
D’où au total : ∆S = ln ----------------------
-
T 1C01 ⋅ T 2C02

Cette quantité est bien positive conformément à l’expression du second principe :


∆S = S e + σ  S e ( σ  0 ).
Le système étant thermiquement isolé, on a : S e = 0, d’où ∆S  0. Cette valeur posi-
tive de ∆S traduit l’irréversibilité des échanges thermiques entre les deux corps.

434 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 435 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 622
2. a. Les conditions imposées réalisent une transforma-
tion quasi statique. T2 T1
Le système des deux corps – toujours isolé de l’extérieur
– garde une énergie interne constante de sorte que la
température finale demeure T0. La variation d’entropie du système est inchangée.
La transformation bien que quasi statique n’en est pas pour autant réversible.
L’irréversibilité trouve ici sa source au sein du matériau où s’effectue le transport de
l’énergie thermique (phénomène de diffusion).
Par ailleurs, on peut remarquer que pour des températures T2(t) et T1(t) à l’instant t
(avec T2(t)  T1(t)), une infime diminution de la température du corps chaud 2 ne
modifie en rien le sens des échanges thermiques, ce qui traduit bien l’irréversibilité.
Pour un processus d’échange suffisamment lent, les températures des deux corps sont
bien définies à chaque instant et évoluent selon les lois (volumes invariables) :
dU 1 = C 1 dT 1 = δQ 2 → 1 = – h ( T 1 – T 2 ) d t
dU 2 = C 2 dT 2 = δQ 1 → 2 = h ( T 1 – T 2 ) d t .
D’où le système différentiel :
 dT  d
 ----- ( T 2 – T 1 ) + h  ------ + ------ ( T 2 – T 1 ) = 0 (1)
1 1
 C 1 --------1- = – h ( T 1 – T 2 ) 
 dt   dt C 1 C 2
  ⇔
dT 2
 --------   dT 1 dT
 C 2 dt- = – h ( T 2 – T 1 )  - + C 2 --------2- = 0 (2)
 C 1 --------
dt dt
  
(2) redonne bien évidemment C 1 T 1 + C 2 T 2 = constante = ( C 1 + C 2 )T F .
t
– --
τ
C1 C2
(1) s’intègre aisément en : T 2 – T 1 = ( T 20 – T 10 )e où τ = --------------------------- .
( C 1 + C 2 )h

600 T2
T 10 = 200 K ; T 20 = 600 K

400

T1
200
0 2 4
2. b. Appliquons le second principe à l’ensemble du système :
dS δσ
------ = 0 + ------ (δσ = création d’entropie pendant dt)
dt dt
δσ dS 1 dS 2
or S = S 1 + S 2 ⇒ ------ = -------- + -------- .
dt dt dt
L’évolution thermodynamique de chaque corps est réversible, c’est au niveau du trans-
fert thermique que se situe l’irréversibilité.

Chapitre 6 – Thermodynamique 435


KF.book Page 436 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 623

dS δQ 2 → 1 P th ( 2 → 1 ) ( T2 – T1 )
On a ainsi : -------1- = ------------------ - = h ----------------------
= --------------------
dt T1 d t T1 T1
dS 2 δQ 2 → 1 P th ( 2 → 1 ) ( T2 – T1 )
et -------- = – ------------------ = – --------------------- = – h ---------------------- .
dt T2 d t T2 T2

δσ δσ h ( T 2 – T 1 ) 2
D’où : ------ = h ( T 2 – T 1 )  ----- – ----- ⇒
1 1
------ = ----------------------------  0
dt  T 1 T 2 dt T1 T2
La création totale d’entropie s’obtient en intégrant l’expression précédente :
∞ ∞ ( T – T )2
∫ ∫
2 1
σ = δσ = h ------------------------dt.
0 0 T1 T2
On a plus simplement :
C +C
TF 1 2
σ = ∆S 1 + ∆S 2 = ∆S = ln --------------------
C C
- (cf. 1.)
T 101 · T 202

Commentaires

Le second principe appliqué au corps 1 et prenant en


compte ses échanges thermiques avec la « source » 2 à T2(t) δQ
s’écrit entre t et t + dt :  
δQ 2 → 1 δQ 2 → 1
dS 1 = ------------------ + δσ′ avec dS 1 = ------------------
T2 T1

d’où : δσ′ = δQ 2 → 1  ----- – ----- .


1 1
 T 1 T 2
On a bien δσ′ = δσ, et l’irréversibilité prend ici naissance dans le solide qui assure le
transfert thermique.

623 Variations d’entropie d’un gaz


1. Un gaz parfait diatomique ( γ = 1,4 ) est enfermé dans un cylindre aux parois dia-
thermanes. L’état initial – qui sera commun à toutes les transformations envisagées
– est le suivant :
5
 P 1 = 10 6 Pa L’atmosphère est à la pression P 0 = 10 Pa et à la tempéra-
 ture T 0 = 300 K.
( 1 )  V 1 = 1 litre

 T 1 = 300 K
a. On fait subir au gaz une détente isotherme réversible qui l’amène à l’état (2) :
P 2 = P 0 = 10 5 Pa ; T 2 = T 1 = 300 K.

436 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 437 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 623
• Quelle est la variation d’entropie ∆S 1 du système ?
• Quelles sont :
– la variation d’entropie de l’atmosphère ?
– la création d’entropie σ 1 ?
b. On fait subir au gaz une détente monotherme irréversible à pression extérieure
constante, égale à la pression atmosphérique (la pression finale est P0).
• Quelle est la variation d’entropie ∆S 2 du système ?
• Quelles sont :
– la variation d’entropie de l’atmosphère ?
– la création d’entropie σ 2 ?
2. On considère maintenant les parois du cylindre et le piston comme adiabatiques.
a. Le gaz subit depuis l’état (1) une détente adiabatique réversible jusqu’à la pression
P 2 = P 0 = 10 5 Pa.
• Quelle est la variation d’entropie ∆S 3 du système ?
• Quelles sont :
– la variation d’entropie de l’atmosphère ?
– la création d’entropie σ 3 ?
b. Le gaz subit une détente adiabatique irréversible à pression extérieure constante P 0
( P 2 = P 0 = 10 5 Pa ) jusqu’à P2 .
• Quelle est la variation d’entropie ∆S 4 du système ?
• Quelles sont :
– la variation d’entropie de l’atmosphère ?
– la création d’entropie σ 4 ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Premier principe.
• Second principe.

■■ 2. Solution
1. a.

POINT COURS
D’après le second principe, ∆S = S e + σ, σ étant la création d’entropie qui
accompagne un processus irréversible, ( σ  0 ).
Si la transformation est réversible, σ = 0.
Pour une transformation d’un gaz en contact avec un thermostat à la température
T0 , le thermostat fournissant au gaz la quantité d’énergie thermique Q :
Q
S e = ----- .
T0

Chapitre 6 – Thermodynamique 437


KF.book Page 438 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 623

Q1
On a donc ici (transformation réversible) : ∆S 1 = S 1 échangée = ------ .
T0
D’après le 1er principe : ∆U 1 = W 1 + Q 1
or puisque T 1 = T 2 , on a ∆U 1 = 0 (gaz parfait) et donc Q 1 = – W 1
2 V2 P2
1 ∫
or W 1 = – PdV = – nRT 1 ln ------ = P 1 V 1 ln ----- .
V1 P1
P1 P1 V1 P1 P1 V1 P1
D’où Q 1 = P 1 V 1 ln ----- et ∆S 1 = ------------ ln  ----- ; ∆S 1 = ------------ ln  -----
P2 T0  P 2 T0  P 0

10 6 × 10 –3
Application numérique : ∆S 1 = ------------------------ ln 10 = 7,7 J ⋅ K –1
300
–Q
∆S 1atm = ---------1 = – ∆S 1
T0

On a bien évidemment σ 1 = 0 la transformation étant réversible.

1. b.

POINT COURS
L’entropie est une fonction d’état : la variation d’entropie entre deux états est donc
indépendante du chemin suivi (c’est-à-dire de la transformation).

L’état final du 1. b. est identique à l’état final précédent ( P 2 = P 0 ) ;

on a donc ∆S 2 = ∆S 1
Par contre, la transformation étant irréversible, la quantité d’énergie thermique four-
nie par le thermostat n’est plus la même.
Soit Q2 cette quantité de chaleur. T F = T I = 300 K d’où : ∆U 2 = 0 avec toujours
∆U 2 = W 2 + Q 2 .
D’où Q2 = –W2 .
La transformation ayant lieu à pression extérieure constante,
W 2 = – P e ( V 2 – V 1 ) = – P 0 ( V 2 – V 1 ).
Q P0 ( V2 – V1 )
D’où Q 2 = P 0 ( V 2 – V 1 ) et ∆S 2 atm = – -----2- = – ----------------------------
-.
T0 T0
En utilisant la loi des gaz parfaits, on obtient ∆S 2 atm en fonction des données
( P2 V2 = P1 V1 ) :
P1 V1 P
∆S 2 atm = – ------------  1 – ----2- où P2 = P0.
T0  P 1

Application numérique : ∆S 2 atm = – 3 J ⋅ K –1 ;


S 2 échangée = – ∆S 2 atm

438 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 439 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 623
et ∆S 2 = S 2 échangée + σ 2 .
D’où σ 2 = ∆S 2 – S 2 échangée = ∆S 2 + ∆S 2atm :

P1 V1 P P1 V1 P
σ2 = ------------ ln ----1- – ------------  1 – ----2- où P 2 = P 0 .
T0 P2 T0  P 1

Application numérique : σ 2 = 10,7 J ⋅ K –1 .


On vérifie bien sûr que : σ 2  0.

Commentaire
P
Faisons varier P1 et posons x = ----2- en supposant P 1  P 2
P1
P1 V1
σ 2 = ------------ [ x – 1 – ln x ]. Traçons les courbes x – 1 et ln x
T0
y x–1
ln x

x
1

σ 2 diminue lorsque x → 1 ( P 1 → P 2 ). On se rapproche alors de la réversibilité.

2. a. La transformation est maintenant adiabatique réversible.


∆S 3 = 0 (pas d’entropie d’échange et pas de création d’entropie)

∆S 3 atm = – S 3 échangée = 0

σ3 = 0

2. b.

POINT COURS
Si un système passe de l’état E1 à l’état E 2 par une transformation adiabatique
réversible ∆S = S ( E 2 ) – S ( E 1 ) = 0.
Il est alors impossible de faire passer le système de l’état E 1 à l’état E 2 par une
transformation adiabatique irréversible pour laquelle on aurait ∆S  0.

Pour ne pas violer le second principe, il faut que l’état final obtenu au 2. b. soit différent
de l’état final obtenu au 2. a. Déterminons cet état final : Q 4 = 0.
La transformation a lieu à pression extérieure constante
W 4 = – P e ( V 2′ – V 1 ) = ∆U = nC v ( T 2′ – T 1 ).
En utilisant la loi des gaz parfaits avec P e = P 2 = P 0
P e V 2′ = P 2 V 2′ = nRT 2′ et P 1 V 1 = nRT 1

Chapitre 6 – Thermodynamique 439


KF.book Page 440 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 624

1
d’où – P 2 ( V 2′ – V 1 ) = ----------- ( P 2 V 2′ – P 1 V 1 )
γ–1
et P 2 V 2′ [ γ – 1 + 1 ] = ( γ – 1 )P 2 V 1 + P 1 V 1
γ – 1 P1
soit V 2′ = V 1 ----------- + -------- (1)
γ γ P2
T 2′ P 2 V 2′
et une température T 2′ telle que : ------- = ----- --------
T1 P1 V1
1 γ – 1 P2
d’où T 2′ = T 1 ⋅ -- + ----------- ----- .
γ γ P1
On peut alors calculer ∆S 4 en imaginant une transformation réversible passant de
dT dV
l’état E1 à l’état E 2′ pour laquelle dS = nC v ------ + nR ------- .
T V
nR T 2′ V 2′
Ainsi ∆S 4 = ----------- ln ------
- + nR ln -------- .
γ – 1 T1 V1
P 2 V 2′ V 2′
∆S 4 = ----------- ln  ----- -------- + nR ln  --------
nR
Soit
γ–1  P1 V1   V1 
P1 V1  P2 V 2′ 
d’où ∆S 4 = ----------------------  ln  ----- + γ ln  -------- .
( γ – 1 )T 1   P 1  V1 

P1 V1  P2 γ – 1 P1  P P
∆S 4 = ----------------------  ln  ----- + γ ln ----------- + -------- ----1- = ----1-
γ P 2 
Et avec (1)
( γ – 1 )T 1   P 1 γ  P 2 P 0

La transformation étant adiabatique, on a : S échangée = 0 et donc ∆S 4  = 0


 atm
soit σ 4 = ∆S 4 . On vérifie à nouveau que : σ 4  0.
Application numérique : σ 4 = ∆S 4 = 4,2 J ⋅ K –1 .

624 Évolutions adiabatiques d’un gaz parfait


Un gaz parfait est contenu dans un récipient cylindrique P0
;;

vertical limité par un piston de masse négligeable. Les m


parois du récipient et le piston sont athermanes (c’est-à-
dire adiabatiques). gaz g
Dans l’état d’équilibre initial E1, on a placé une masse m sur le parfait
piston. La pression du milieu extérieur reste constante et égale
à P0. L’état E1 est caractérisé pour le gaz par les grandeurs V0 ,
mg
T0 et P 1 = P 0 + ------- (s : surface du piston).
s

440 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 441 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 624
C
On supposera γ = ----p- = constante, et pour les applications numériques, on prendra :
Cv
7
γ = --- ; T 0 = 290 K ; R = 8,31 J ⋅ K –1 ⋅ mol –1 et n (nombre de mole de gaz) = 1.
5
1. On supprime brusquement la masse m. On considérera que le piston peut se dépla-
cer sans frottements, et que le nouvel état d’équilibre E2 (PF , VF , TF) est atteint grâce
à des phénomènes dissipatifs internes au gaz.
P1
a. Déterminer les caractéristiques de ce nouvel état d’équilibre E2. On posera X = ----- .
P0
Application numérique :
VF TF
Calculer les valeurs des rapports ----- et ---- . On a X = 1,5.
V0 T0
b. En déduire le travail reçu Wirr ainsi que la variation d’entropie ∆Sirr . Commenter.
Application numérique.
2. On revient au même état initial et on diminue la masse m très progressivement
jusqu’à l’annuler. Reprendre les questions 1. a. et 1. b.
3. La masse m ayant été enlevée brusquement et le système ayant atteint son état
d’équilibre E2, on repose la masse m sur le piston.
a. Est-il possible que l’état d’équilibre final E 1′ puisse se confondre avec l’état E1 ?
b. Déterminer les caractéristiques de cet état E 1′ .

■■ Solution
1. a. L’état d’équilibre final E2 doit se traduire (équilibre mécanique) par l’égalité des
pressions du gaz et du milieu extérieur P F = P 0 (piston sans masse). D’autre part,
appliquons le premier principe au gaz contenu dans le cylindre :
U 2 – U 1 = W ext + Q avec E1 ( P1 , V0 , T0 ) ⇒ E2 ( P0 , VF , TF ) .
Il n’y a pas d’échange d’énergie thermique avec l’extérieur (parois et piston
adiabatiques) ⇒ Q = 0 ; et le travail fourni au système s’exprime simplement à partir
de la pression extérieure P 0 et de la variation du volume du gaz :
W ext = – P 0 ( V F – V 0 ).
On a donc : U2 – U1 = –P0 ( VF – V0 ) (1)
C
Avec U 2 – U 1 = nC v ( T F – T 0 ), le gaz étant supposé parfait et de coefficient γ = -----p-
Cv
R γ
indépendant de la température (on a alors C v = ----------- et C p = γ C v = -----------R ).
γ–1 γ–1
nR
La relation (1) devient : ----------- ( T F – T 0 ) = – P 0 ( V F – V 0 ).
γ–1

Chapitre 6 – Thermodynamique 441


KF.book Page 442 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 624

nRT T V
Soit encore : ------------0-  -----F- – 1 = – P 0 V 0  -----F- – 1 (2)
γ – 1 T0    V0 
P0 VF P1 V0
La loi des gaz parfaits s’écrit : - = nR
------------ = ----------- (3)
TF T0
D’où en remplaçant – dans (2) – nRT 0 par P 1 V 0 :
1 P T V
----------- ----1-  -----F- – 1 = 1 – -----F- .
γ – 1 P0  T0  V0
T P0 VF V 1 P
Enfin, en remarquant, d’après (3), que -----F- = ----- ------ = -----F- ⋅ --- (où X = ----1- ) :
T0 P1 V0 V0 X P0
X 1V VF
-----------  --- -----F- – 1 = 1 – ------ .
γ – 1  X V0  V0
En regroupant les termes, il vient alors :
VF V γ–1+X
------ ( γ – 1 + 1 ) = ( γ – 1 ) + X ⇒ -----F- = ---------------------- (1)
V0 V0 γ
TF γ – 1 + X
D’où ------ = ---------------------- (2)
T0 γX
Application numérique :
VF T
------ = 1,36 et -----F- = 0,90 (soit TF = 262 K).
V0 T0
1. b. L’expression du travail reçu par le gaz s’identifie à Wext .
V
W irr = W ext = – P 0 ( V F – V 0 ) = – P 0 V 0 -----F- – 1 .
V0
P0 VF
Soit W irr = – ----- ⋅ ( P 1 V 0 ) ------ – 1 .
P1 V0
P1 VF
En remplaçant ----- par X et ------ par le résultat établi au 1. a., il vient :
P0 V0
P1 V0 γ – 1 + X
W irr = – ------------ ⋅ ---------------------- – 1 ⇒ W irr = – nRT 0  ------------
X–1
(3)
X γ  γX 

Application numérique :
 1,5 – 1 
W irr = – 1 ⋅ 8,31 ⋅ 290  ----------------- suit Wirr = –574 J.
 7-- × 1,5
5 
• La variation d’entropie du gaz est obtenue par application de la formule classique
(gaz parfait, γ = constante) :
γ γ
P2 V2 nR P2 V2
∆S ( 1 → 2 ) = nC v ln -----------γ- = ----------- ln -----------γ- .
P1 V1 γ–1 P1 V1

442 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 443 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 624
P
Soit en fonction de X = ----1- et de γ :
P0
γ
nR 1 γ – 1 + X 
∆S ( 1 → 2 ) = ----------- ln ---  ----------------------  (4)
γ–1 X γ 

Commentaire

Conformément au second principe, cette expression de ∆S doit être positive puisque l’on a :
∆S = 0 + σ  0
transformation adiabatique création d’entropie (positive)
ce qui traduit l’irréversibilité de cette transformation, ce que confirme une étude rapide de
∆S ( X ).
nR
On a en effet ∆S = ----------- [ – ln X + γ ln [ γ – 1 + X ] – γ lnγ ]
γ–1

avec ∆S ( X = 1 ) = 0 et ∆S
d∆S nR 1 γ
---------- = ----------- – --- + ----------------------
dX γ–1 X γ–1+X
d∆S nR ( γ – 1 ) ( X – 1 )
soit ---------- = ----------- ----------------------------------  0 pour X  1.
dX γ – 1 X(γ – 1 + X) 1 X

Application numérique :
7
X = 1,5 ; γ = -- (gaz diatomique) et R = 8,31 donnent :
5
 7-- – 1 + 1,5 ---57
8,31 1 5 
∆S ( 1 → 2 ) = ------------ ln -------  -------------------------  ⇒ ∆S ( 1, 2 ) = 0,46 J ◊ K –1 .
7 1,5  7 
-- – 1 --
5  5 
2. La transformation envisagée est désormais adiabatique et réversible, c’est-à-dire
isentropique. Le système atteint un état d’équilibre E 2′ ( P F′ , V F′ , T F′ ) défini par :
• P F′ = P 0 (équilibre mécanique) ;
γ γ
• ∆S ( 1 → 2′ ) = 0, soit encore P′F V F′ = P 1 V 0 (loi de Laplace) ;
P F′ V F′ P1 V0
- = ------------ = nR (loi des gaz parfaits).
• ---------------
T F′ T0
1 1
V F′ P 1 --- P 1 --- V F′ 1
- =  ------- γ =  ----- γ ⇒ -------
---
D’où ------- - = Xγ (5)
V0  P F′   P 0 V0

T F′ P F′ V F′ 1 V F′ T F′ 1
------- =  -------  -------- = --- -------- ⇒ -------
--- – 1
Soit = Xγ (6)
T0  P1   V0  X V0 T0

Chapitre 6 – Thermodynamique 443


KF.book Page 444 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 624

Application numérique :
V F′ 7
--- T F′ 2
– --- V F′ T F′
-------- = ( 1,5 ) 5 et ------- = ( 1,5 ) 7 ⇒ -------- = 1,34 et -------- = 0,89
V0 T0 V0 T0
( T F′ = 258 K ) .
• Le travail reçu s’écrit : W rev = ∆U = nC V ( T F′ – T 0 )
1–γ –γ
R T F′ ----------- nRT 0 1-----------
or C V = ----------- et ------- = X γ ⇒ W rev = ------------- X γ – 1
γ–1 T0 γ–1
1–γ
nRT 0 -----------
W rev = ------------- ⋅ X γ – 1 avec P 1 V 0 = nRT 0 (7)
γ–1

1 × 8,31 × 290
Application numérique : W rev = ---------------------------------- [ ( 1,5 ) –2 / 7 – 1 ] ⇒ W rev = – 659 J.
( 1,4 – 1 )
On a, bien entendu, ∆S ( 1 → 2′ ) = 0.
3. a. Le passage E 1 → E 2 correspond à une transformation adiabatique irréversible
s’accompagnant d’une variation positive de l’entropie du gaz ∆S ( 1 → 2 )  0.
Quand on repose la masse m sur le piston, le système tend vers un nouvel état d’équi-
libre E 1′ par une transformation également adiabatique et irréversible. On a alors
∆S ( 2 → 1′ )  0. Ainsi, à la transformation globale E 1 → E 2 → E 1′, est associée une
variation d’entropie strictement positive ∆S ( E 1 → E 1′ ) = ∆S ( 1 → 2 ) + ∆S ( 2 → 1′ ).
Il est donc impossible que les états E1 et E 1′, puissent se confondre (dans ce cas, on
aurait ∆S ( E 1 → E 2 → E 1 ) = 0) .
3. b. Pour déterminer l’état d’équilibre E 1′ , il suffit de remarquer que le passage
E 2 ( P 0, V F , T F ) → E 1′ ( P 1, V F″ , T F″ ) s’obtient de la même façon que celui
E 1 ( P 1, V 0, T 0 ) → E 2 ( P 0, V F , T F ). Il suffit en fait de faire :
1
P 0 → P 1 soit X → ---
X
( V 0, V F ) → ( V F, V F″ ) et ( T 0, T F ) → ( T F, T F″ ).
D’où d’après les résultats du 1. a. et 1. b. :
1
γ – 1 + ---
V F″ X V F″ ( γ – 1 )X + 1
--------- = ---------------------- ⇒ --------- = ------------------------------ (8)
VF γ VF γX
1
γ – 1 + ---
T F″ X T F″ ( γ – 1 )X + 1
-------- = ---------------------- ⇒ -------- = ------------------------------ (9)
TF 1 TF γ
γ ---
X
V F″
De plus W irr ( 2 → 1′ ) = – P 1 V F  --------
- – 1
 VF 
P1 V F″
avec P 1 V F = ----- P 0 V F = XnRT F ⇒ W irr ( 2 → 1′ ) = – XnRT F - – 1 .
--------
P0  VF 

444 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 445 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 625
(1 – X)
- ( γ – 1 + X ).
Ce qui donne en utilisant (2) et (8) : W irr = – XnRT 0 ----------------
γ 2X
Application numérique :
V F″ T F″
--------
- = 0,76 ; --------
- = 1,14 (soit T F″ = 300 K )
VF TF
et W irr = ( 2 → 1′ ) = 779 J.

625 Évolution irréversible – Évolution réversible


Un cylindre fermé, à parois adiabatiques, est divisé en deux parties d’égal volume V0 par
un piston diathermane, de capacité calorifique négligeable, initialement bloqué. Les deux
C
compartiments contiennent le même gaz parfait (caractérisé par γ = ----P- = constante ),
;;;;; ;;;; Cv

;;;;; ;;;;
;;;;;
à la température T 0 et aux pressions respectives P1 et
;
P 2 = 3P 1 . Pour les applications numériques, on prend : V0 V0
γ = 1,4 ; T 0 = 290 K ; P 1 = 10 5 Pa ; V 0 = 25 ⋅ 10 –3 m 3 . P1 P2
Constante des gaz parfaits : R = 8,31 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 . T0 T0
;
1. On libère le piston, qui devient parfaitement mobile, et on laisse l’équilibre se réa-
liser. Déterminer l’état final et la variation totale d’entropie.
2. On repart du même état initial, mais le piston
;

est maintenu à chaque instant, en équilibre par la


masse m, que l’on diminue progressivement
;

jusqu’à m = 0.
;

Déterminer l’état final, ainsi que le travail Wext de


déplacement de « la » masse m. ;; g
;

■■ Solution
1. Appliquons le premier principe au système constitué par l’ensemble des deux mas-
ses de gaz contenues dans le cylindre :
∆U syst = W ext + Q
ici, Q = 0 (enceinte adiabatique).
W ext = 0 d’où ∆U syst = 0.

Chapitre 6 – Thermodynamique 445


KF.book Page 446 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 625

Soit Tf la température finale du gaz (c’est évidemment la même pour les deux
compartiments : piston diathermane).
∆U syst = ∆U 1 + ∆U 2 = n 1 C v ( T f – T 0 ) + n 2 C v ( T f – T 0 )
R
où C v = ----------- est la capacité thermique molaire à volume constant du gaz parfait, n1
γ–1
et n2 les nombres de moles de gaz dans chaque compartiment.
On en déduit : ( n1 Cv + n2 Cv ) ( Tf – T0 ) = 0 ⇒ Tf = T0
soient V 1′ et V 2′ les volumes à l’équilibre, et Pf la pression. D’après la loi des gaz parfaits :
P1 V0 P f V 1′
------------ = n 1 R = ------------
-
T0 Tf
P2 V0 P f V 2′
------------ = n 2 R = ------------
-
T0 Tf
par addition (et en tenant compte de Tf = T0) : P 1 V 0 + P 2 V 0 = P f V 1′ + P f V 2′
et, comme V 1′ + V 2′ = 2V 0 :
P1 + P2
P f ⋅ ( 2V 0 ) = ( P 1 + P 2 )V 0 ⇒ P f = ----------------
-
2
on en déduit les volumes :
P1 Tf 2P 1
V 1′ = V 0 ⋅ ----- ⋅ ----- ⇒ V 1′ = V 0 ⋅ -----------------
Pf T0 P1 + P2
(1)
P2 Tf 2P 2
V 2′ = V 0 ⋅ ----- ⋅ ----- ⇒ V 2′ = V 0 ⋅ -----------------
Pf T0 P1 + P2

Application numérique :
P f = 2 ◊ 10 5 Pa ; V 1′ = 12,5 ◊ 10 –3 m 3 et V 2′ = 37,5 ◊ 10 – 3 m 3 .

Commentaire

On n’a pas fait intervenir le piston comme faisant partie du système : le prendre en compte
ne modifie pas les calculs, puisqu’il n’échange pas d’énergie avec ce qui l’entoure :
• sa capacité calorifique est supposée négligeable ;
• sa masse n’intervient pas : le poids ne travaille pas, le mouvement du piston étant implici-
tement supposé s’effectuer horizontalement (cf. les figures…).

Variation totale d’entropie :


L’entropie étant une fonction extensive, on en déduit : ∆S = ∆S 1 + ∆S 2 .
 TV γ – 1 
Or pour un gaz parfait et γ = constante : S ( T, V ) = S ( T 0, V 0 ) + nC v ln  -----------------
γ – 1
- .
 T0 V0 
V 1′ γ – 1 V 2′ γ – 1
D’où ∆S = n 1 C v ln  -------- + n 2 C v ln  --------
 V0   V0 
R V 1′ V 2′
et avec C v = ----------- : ∆S = n 1 R ln -------
- + n 2 R ln -------- .
γ–1 V0 V0

446 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 447 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 625
P1 V0 P2 V0
Soit encore puisque n 1 R = -----------
- et n 2 R = -----------
-:
T0 T0
V0  2P 1 2P 2 
∆S = ------  P 1 ln  ----------------- + P 2 ln  ----------------- 
T0   P1 + P2   P 1 + P 2 

Application numérique : ∆S = 4,51 J ◊ K –1 .


Commentaire

Cette variation d’entropie est positive, comme il se doit, car il s’agit de l’évolution sponta-
née d’un système thermiquement isolé. On a alors :
∆S = S e + σ = σ  0.
=

0 ici

2. Du fait du déplacement de la masse (variable) m, le système des deux gaz fournit du


travail à l’extérieur (quand on diminue m, la masse remonte). Son énergie interne va
donc diminuer et la nouvelle température finale T f′ sera inférieure à T0.
∆U = n 1 C v ( T f′ – T 0 ) + n 2 C v ( T f′ – T 0 )  0 ⇒ T f′  T 0 .
D’autre part, l’évolution étant très progressive et adiabatique, on peut la considérer
comme isentropique ce qui revient à admettre sa réversibilité.
L’état final est alors caractérisé par :
– une température finale T f′  T 0 ;
– une pression finale P 1′ = P 2′ = P f′ (puisque m = 0 en fin d’opération) ;
– des volumes finaux V 1″ et V 2″ , avec :
P f′ V 1″ P f V 1′ P f′ V 2″ P f V 2′
---------------- = n 1 R = ------------
- et ---------------- = n 2 R = ------------
-
T f′ T0 T f′ T0
V 1″ V 1′ n
soit en faisant le rapport -------- - = ------- - = ----1-
V 2″ V 2′ n2
ou encore puisque V 1″ + V 2″ = V 1′ + V 2′

V 1″ = V 1′ et V 2″ = V 2′
Exprimons la variation d’entropie (nulle) du gaz contenu dans les deux compartiments :
γ–1 γ–1
 T f′ V 1″   T f′ V 2″ 
∆S = n 1 C v ln  ------ ----------------
γ – 1
- + n 2 C v ln  ------ γ – 1
- = 0
----------------
 T0 V 0   T0 V0 
n V 1′ P 1
d’où puisque ----1- = -------
- = ----1- = -- (cf. (1)) :
n2 V 2′ P2 3
γ–1 γ–1
 T f′ V 1″   T f′ V 2″ 
ln  ------ ----------------
γ – 1
- + 3 ln  ------ γ – 1
- = 0
----------------
 T0 V0   T0 V0 

T f′ V 1′ V 2′
et 4 ln  ------ = – ( γ – 1 ) ln -------- + 3 ln --------
 T0  V0 V0

Chapitre 6 – Thermodynamique 447


KF.book Page 448 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 626

Application numérique :
V 1′ 2P 1 1 V 2′ 3
D’après (1), on a ------- - = -- .
- = -- et -------
- = ----------------
V0 P1 + P2 2 V0 2
T f′
D’où 4 ln  ------ = – ( γ – 1 ) ⋅ ln  -- + 3 ln  --
1 3
 T0   2  2
T f′
4 ln  ------ = – ( γ – 1 ) ln  ----- .
27
 T0   16
γ–1
-----------
T f′ = T 0  -----
16
Finalement 4
= 0,949 T 0 ⇒ T f′ # 275 K.
 27
P f′ P
On déduit la pression finale P f′ : ------ = -----f ⇒ P f′ = 1,9 ◊ 10 5 Pa.
T f′ T 0
Le travail W ext fourni, au système, par « la » masse variable m est :
W ext = ∆U = ∆U 1 + ∆U 2 = ( n 1 + n 2 )C v ( T f′ – T 0 ).
P1 V0 P2 V0 R
- et C v = -----------, d’où :
Or n 1 = ------------ , n 2 = -----------
RT 0 RT 0 γ–1
( P 1 + P 2 )V 0 T f′
W ext = -----------------------------  ------ – 1
γ–1  T0 

Application numérique : Wext = –1,27 kJ.

626 Optimisation d’un compresseur


On veut réaliser une installation de production d’air comprimé répondant au « cahier
des charges » suivant :
– état initial de l’air : pression : P 1 = 10 5 Pa, température T 1 = 290 K
(T1 : température ambiante) ;
– état final de l’air : pression : P 2 = 5 ⋅ 10 5 Pa, température T1. L’air sera assimilé à
Cp
un gaz parfait ( R = 8,31 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 ) , de rapport γ = ----- = 1,40.
Cv
Les échanges thermiques éventuels se font uniquement avec l’extérieur à la tempé-
rature uniforme T1.
1. Déterminer – pour une mole de gaz – le travail minimal Wm nécessaire à cette
transformation.
À quel type de transformation correspond cette valeur Wm ? Le vérifier.
2. La transformation précédente étant irréalisable en pratique, on propose les opéra-
tions suivantes :
– compression adiabatique réversible de l’état initial jusqu’à la pression P2 ;

448 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 449 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 626
– refroidissement isobare jusqu’à l’état final.
Calculer le travail total W1 nécessaire pour une mole de gaz, et le comparer à Wm.
3. Calculer à nouveau le travail W pour un compresseur à deux étages :
– compression adiabatique réversible (P1, T1) → P ;
– refroidissement isobare jusqu’au retour à T1 ;
– compression adiabatique réversible (P, T1) → P2 ;
– refroidissement isobare jusqu’au retour à T1.
Comment faut-il choisir la pression P pour que W soit minimal ?
Calculer la valeur W2 de ce minimum de W.
Représenter ces différents travaux W sur un diagramme (P en fonction de V). Com-
ment peut-on généraliser le résultat obtenu ici ?

■■ Solution
1. Pour toute transformation subie par un gaz parfait, le bilan d’énergie – pour une
mole de gaz – s’écrit :
∆U = C v ∆T = W + Q
ici, les états extrêmes sont à la même température T1. D’où :
W+Q=0 (1)
De même, le bilan d’entropie s’écrit (second principe) :
∆S = S e + σ (2) (σ : création d’entropie)
la fonction entropie d’un gaz parfait peut s’écrire sous la forme :

S = S 0 + n C p ln  ----- – n R ln  ----- , où S 0 = S ( T 0 , P 0 ) ; ce qui donne ici (pour une mole) :


T P
 T 0  P 0
P2
∆S = – R ln  ----- .
 P 1
D’autre part, les échanges thermiques n’ont lieu qu’avec l’extérieur, considéré comme
un thermostat à la température T1, ce qui donne :
Q
S e = -----
T1
d’où, en reportant dans (2) :
P2
– R ln  ----- = ----- + σ
Q
 P 1 T1
et, en remplaçant Q d’après (1) :
P2 P2
– R ln  ----- = – ----- + σ, W = RT 1 ln  ----- + T 1 σ.
W
soit
 P 1 T1  P 1
La création d’entropie σ ne peut être que positive ou nulle. Le cas le plus avantageux
(travail minimal fourni) correspond donc à σ = 0 valeur caractéristique d’une trans-
formation idéale réversible.

Chapitre 6 – Thermodynamique 449


KF.book Page 450 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 626

P2
Dans ce cas (σ = 0) : W = W m = RT 1 ln  -----
 P 1

Pour obtenir cette valeur de W, il faudrait donc une transformation réversible : la


réversibilité des échanges thermiques avec l’extérieur, à T1 impose une transformation
isotherme (à la température T1). Vérifions-le en calculant le travail reçu par le gaz dans
une telle transformation :


W = – P ext dV
RT
avec P ext = P = ---------1 (Pext = P du fait de la réversibilité mécanique…)
V
RT 1 V2
soit W = – --------- dV ⇒ W = – RT 1 ln  ------

V  V 1
et puisque P 1 V 1 = P 2 V 2 = RT 1 alors
P1 P2
W = – RT 1 ln  ----- ⇒ W = RT 1 ln  -----
 P 2  P 1
on retrouve bien W = Wm.
2. On peut schématiser la suite des transforma- P
;;;;;;
;;;
tions subies par le gaz, et les représenter en dia- (b) T = T
gramme P ( V ) : P2 2
;;
P1 adiabatique P2 isobare P2 (a)
;
T1 réversible T2 T1 P1 T1
;
(a) (b)
Pour la transformation isobare (b), on a
;
O V2 V1 V
Q = ∆H b et pour l’adiabatique (a), Q = 0,
soit, pour l’ensemble des deux transformations
{a + b} :
∆U = W 1 + Q = W 1 + ∆H b
avec ∆U = C v ∆T = 0 (puisque le gaz revient à la température T1).
D’où : W 1 = – ∆H b = – C p ( T 1 – T 2 ) = C p ( T 2 – T 1 ).
Pour calculer T2, utilisons le fait que la transformation (a) est isentropique (puisque
adiabatique et réversible) ce qui, pour un gaz parfait, justifie l’application de la loi de
Laplace, que l’on peut écrire :
P 2 γ----------
–1
-
⋅ T 2 ⇒ T 2 = T 1  ----- γ
1–γ γ 1–γ γ
P1 ⋅ T1 = P2
 P 1

P 2 γ----------
–1
-
et W 1 = C p T 1  ----- γ – 1
 P 1

450 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 451 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 626
Application numérique :
γ
T2 = 459 K, et avec C p = -----------R,
γ–1
W1 = 4,92 kJ · mol–1 ;
W m = 8,31 ⋅ 290 ⋅ ln ( 5 ) ⇒ W m = 3,88 kJ ◊ mol –1 .
W
D’où un rapport --------1- = 1,27  1.
Wm
Le travail à fournir dans le cas envisagé ici correspond donc à 27 % de plus que le mini-
mum thermodynamiquement possible.
3. Le schéma des transformations subies par le gaz est maintenant le suivant :

P1 adiabatique P isobare P adiabatique P2 isobare P2

T1 réversible T T1 réversible T′ T1
(a) (b) (c) (d)
d’où la représentation en diagramme P ( V ) : P
On a toujours, pour l’ensemble des transformations : P ;;;;;; (d)

;;;;;;
2
∆U = 0 = W + Q (c)
;
P (b)
avec Q = ∆H + ∆H . b d
(a)
;
D’où W = – C p [ ( T 1 – T ) + ( T 1 – T′ ) ] T1
P1
;
soit W = C p [ T + T′ – 2T 1 ].
Utilisant à nouveau la loi de Laplace pour les trans-
;

formations adiabatiques réversibles (a) et (c) : O V1 V


;

γ–1 γ–1
----------- P 2 -----------
T = T 1  ----- T′ = T 1  ----- γ
P γ
 P 1  P
on obtient l’expression du travail W en fonction de P :
γ–1 γ–1
P ----------- P 2 -----------
W = C p T 1  ----- γ +  ----- γ – 2 .
 P 1  P

Pour trouver la valeur de P qui rend W minimal, on peut chercher à annuler la dérivée
dW γ–1
--------- . En posant ----------- = α, il vient :
dP γ
α–1 α
P α P2 α P2
--------- = C p T 1 -------  ----- +  -----
dW d P
= C p T 1 α ----------- - .
- – -----------
dP dP P 1    P  P1
α
P
α+1

α–1 α+1 α α
Cette dérivée s’annule pour : P P = P 1 P 2 , soit :

P= P1 P2

Chapitre 6 – Thermodynamique 451


KF.book Page 452 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 626

Cette valeur de P est bien comprise entre P1 et P2 (moyenne géométrique), et on peut


aisément vérifier qu’elle correspond à un minimum. On a en effet :
dW 1 2α α α
--------- = C p T 1 α ------------------
α α+1
- [ P – P1 P2 ]
dP P P
1

expression négative pour P = P1 et positive pour P = P2 ( α  0 ).


Pour cette valeur P 1 P 2 de P, on a alors :
α α
 P  P
W = W 2 = C p T 1  ----2- +  ----2- – 2
 P 1  P 1
P2 α / 2
soit W 2 = 2C p T 1  ----- –1 .
 P 1
γ–1
P2 -----------
Finalement W 2 = 2C p T 1  ----- 2γ
–1
 P 1

Application numérique :
W
W 2 = 4,36 kJ ◊ mol –1 , soit --------2- = 1,12  1.
Wm
Le compresseur à deux étages est donc, en terme de travail à fournir, plus performant.
■ Représentation de ces différents travaux en diagramme de Clapeyron P = P(V) :
compresseur à compresseur à

;;;
1 étage 2 étages
F J F M J
;;;;;;; ;
;;;;;;;

;;;;;;; ;
;;;;;;;
;;;;
;;;
P2
;

;;;
K
L

;;;
;

I I
P1
;

;;
V2 V1 V2 V1
isotherme T1 ; IJ, IK, LM : isentropiques PV γ = cste

;;
;

W1 W2
Wm travail économisé
;

par rapport à W1

Le travail Wm correspond à la surface sous la courbe isotherme T = T1, tandis que les
travaux W sont augmentés des portions de surface entre la courbe isotherme et la (ou
les) courbe(s) isentropique(s), et le (ou les) palier(s) isobare(s).

452 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 453 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 626
Commentaires

La compression en deux étapes conduit à la valeur optimale P = P 1 P 2 ; remarquons que


cette valeur correspond à :
P 2 γ----------
–1
-
T = T 1  ----- 2γ = T′.
 P 1

On limite l’irréversibilité en limitant l’échauffement du gaz, et le meilleur résultat est


obtenu avec des températures maximales égales lors de chaque compression.

Si l’on veut diminuer encore W1 et se rapprocher davantage du cas optimal (W = Wm),


on peut augmenter le nombre d’étapes, c’est-à-dire le nombre « d’étages » du dispositif
compresseur, chaque « étage » correspondant à une compression isentropique, suivie
d’un retour isobare à la température ambiante. Graphiquement, cela correspond à :
;;;;;
;;;;; P
;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;
P2
;;
;;
;

T
; ;

P1
T1 = cste
;

V
En augmentant les étapes de compression, on diminue l’échauffement à chaque étape,
donc l’écart de température avec l’extérieur. On réduit de ce fait l’irréversibilité des
échanges thermiques avec l’extérieur à T1, ce qui rapproche du cas réversible (cas opti-
mal W = Wm).

Commentaires

On pourrait confirmer, par le calcul, la généralisation au cas d’un compresseur à n étages.


Notons maintenant P0 et Pn les pressions extrêmes, T0 la température extérieure et ( P i , T i )
l’état atteint à la fin de la ième compression.
Le lecteur vérifiera que l’on a :
n γ–1
Pi -----------
• W m = C p [ T 1 + T 2 + … + T i + … + T n – nT 0 ] = T 0 C p ∑  ----------
P i – 1
 γ
–n ;
1

Pi + 1 Pn 1 / n
- = cste =  ----- , ce qui correspond à prendre les Pi en
• Wm est minimale pour ----------
Pi  P 0
progression géométrique entre les valeurs extrêmes P0 et Pn ;
P n γ----------
–1
-
• alors W m = nC p T 0  ----- n γ – 1 ;
 P 0

Pn
• lim W m = RT 0 ln  ----- : on retrouve bien, à la limite, le résultat de la transformation
n→∞  P 0
isotherme réversible.

Chapitre 6 – Thermodynamique 453


KF.book Page 454 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

D. Corps pur diphasé


631 Vaporisation dans le vide
Dans un réservoir initialement vide, de volume invariable V 0 = 5 ⋅ 10 –3 m 3 , on
introduit deux grammes d’eau liquide, pris à la pression atmosphérique P 0 = 10 5 Pa
et à la température T 0 = 290 K.
1. Le réservoir et son contenu sont portés à la température T 1 = 350 K (par l’inter-
médiaire d’un thermostat).
a. Déterminer l’état d’équilibre de l’eau (la pression d’équilibre eau liquide-vapeur
d’eau à la température T1 vaut P s ( T 1 ) = 0,46 ⋅ 10 5 Pa ).
Quelle est l’énergie thermique absorbée par les 2 g d’eau ?
La vapeur d’eau sera assimilée à un gaz parfait de masse molaire M = 18 g.
On donne : R = 8,31 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 (constante des gaz parfaits) ;
C L = 4,19 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 (capacité calorifique massique de l’eau liquide) ;
l vap ( T 1 ) = 2 300 kJ ⋅ kg –1 (chaleur latente de vaporisation de l’eau à T1).
b. Faire le bilan entropique.
2. À partir de l’état d’équilibre précédent, on chauffe le réservoir et son contenu jusqu’à
T 2 = 373 K ( P s ( T 2 ) = 10 5 Pa ) . Calculer l’énergie thermique absorbée par l’eau.
On donne l vap ( T 2 ) = 2 240 kJ ⋅ kg –1 ;
capacité calorifique molaire à volume constant de la vapeur d’eau :
C V = 21 J ⋅ mol –1 ⋅ K –1 .

■■ 1. Ce qu’il faut savoir

• Premier principe ; second principe.


• Changement d’état : vaporisation de l’eau.
• Chaleur latente.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. L’eau introduite subit un chauffage et une vaporisation, partielle ou totale : il faut


d’abord déterminer dans lequel de ces deux cas on se trouve.
La quantité d’énergie thermique absorbée par l’eau se déduira de la variation de son
énergie interne.
On déterminera ensuite ∆U (et ∆S) en choisissant une suite de transformations réver-
sibles menant à l’état final précédemment déterminé.

454 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 455 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 631
■■ 3. Solution

1. L’état d’équilibre final est déterminé par P


T = T 1 et : liq
+
– P  P s ( T 1 ) si toute l’eau est vaporisée vap
(point K sur l’isotherme T1). Ps ( T1 ) K
N T1
– P = P s ( T 1 ) s’il reste de l’eau liquide
(équilibre diphasé) (point N).
vL v vg V
----
m
V 5 ⋅ 10 –3
Le volume massique de l’eau dans le réservoir est v = -----0- = ----------------
- = 2,5 m 3 ⋅ kg –1
m 2 ⋅ 10 –3
RT 1
or v g = --------------------- = 3,51 m 3 ⋅ kg –1 .
MP s ( T 1 )
Il en résulte ( v  v g ) que l’on est en présence d’un système diphasé (point N).
On a donc : m = m g + m L et V 0 = v g m g + m L v L .
V 0 – mv L
D’où m g v g + ( m – m g )v L = V 0 ⇒ m g = ---------------------
- (1)
vg – vL
or v L  v g et certainement, étant données la valeur de V0 et celle de m, V 0  mv L
V0
soit : m g ≈ ------ (2) ⇒ m g = 1,42 g et m L = 0,58 g
vg
• La transformation subie par l’eau s’est effectuée sans apport de travail extérieur, soit :
W = 0.
L’application du premier principe donne alors ∆U = Q.
Q est l’énergie thermique fournie par le thermostat.
Pour calculer ∆U, on va imaginer une suite de transformations réversibles amenant
l’eau de son état initial E0 à son état final EF :

eau liquide Système diphasé


E0 T0 , P0 EF T1, Ps(T1)
m m L , m g /m L + m g = m

(a) (b) P
E0 → B → EF
E0
(a) : chauffage de l’eau liquide de T 0
EF
à T1 pour laquelle on néglige toute Ps ( T1 )
variation de volume. B
(b) : vaporisation partielle de l’eau à
T1 et P s ( T 1 ) constantes.
V0 V

Chapitre 6 – Thermodynamique 455


KF.book Page 456 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 631

• ∆U = W + Q
Sur la transformation (a), W a ∼ 0
et ∆U a = Q a = mC L ( T 1 – T 0 ).
Sur la transformation (b), W b = – P s ( T 1 ) ( V 0 – mv L ) ≈ – P s ( T 1 )V 0
(et V 0 ≈ m g v g )
et Q b = m g l vap ( T 1 )
d’où : ∆U b ≈ m g l vap ( T 1 ) – P s ( T 1 )V 0 .

D’où Q = mC L ( T 1 – T 0 ) + m g l vap ( T 1 ) – P s ( T 1 )V 0

Application numérique : Q = 3,54 kJ.

1. b. Bilan entropique
D’après le second principe : ∆S = S e + σ (σ ≡ création d’entropie)
Q
où S e = ----- puisque le système reçoit l’énergie thermique Q du thermostat de tempé-
T1
rature T1.
Calculons ∆S ( E 0 → E F ). Pour se faire, on utilisera le même chemin réversible que
celui envisagé pour déterminer la valeur de ∆U, d’où : ∆S ( E 0 → E F ) = ∆S a + ∆S b .
δQ rév T 1 mC
L dT T1
Avec ∆S a = ∫ ------------
- dT = ∫T ------------------ = mC L ln  -----
T 0 T  T 0
(l’état du liquide ne dépendant ici que de la température).
Q rév m g l vap ( T 1 )
D’autre part (cf. point de cours) : ∆S b = --------- = -------------------------
T1 T1
T1 m g l vap ( T 1 )
D’où ∆S ( E 0 → E F ) = mC L ln  ----- + -------------------------
 T 0 T1
Q
et σ = ∆S ( E 0 → E F ) – -----
T1
T1 m g l vap ( T 1 ) mC L ( T 1 – T 0 ) + m g l vap ( T 1 ) – P s ( T 1 )V 0
D’où σ = mC L ln  ----- + ------------------------- – -----------------------------------------------------------------------------------------------
 T 0 T1 T1

 T 1 T 1 – T 0  P s ( T 1 )V 0
σ =  mC L ln  ----- – ----------------
-  + ----------------------
 T 0 T1 T1
 

Application numérique : σ = 0,139 + 0,657 = 0,80 J ◊ K –1 .


Si on compare à la transformation réelle, on peut remarquer que le premier terme cor-
respond au chauffage irréversible de l’eau liquide, et le second à l’irréversibilité de la
Ps ( T1 ) ⋅ V0 R
vaporisation : -------------------------- = m g ----- ne concerne que la masse d’eau vaporisée…
T1 M

456 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 457 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 632
2. Déterminons d’abord l’état d’équilibre atteint : la température augmente peu, et la
pression maximale de vapeur est plus que doublée : la masse de vapeur d’eau peut aug-
menter très notablement, et il est probable que l’eau va se vaporiser totalement.
Vérifions-le en calculant la pression atteinte dans l’hypothèse d’une vaporisation
totale de l’eau :
m RT 2
P = ----- ⋅ --------- = 0,69 ⋅ 10 5 Pa  P s ( T 2 ) .
M V0
L’eau est donc totalement vaporisée à la pression P 2 = P.
De même que précédemment, le volume reste invariable, donc W = 0, et Q = ∆U.
Calculons ∆ U pour la suite de transformations suivantes :
(a′) : Vaporisation progressive de l’eau liquide restante à T1 et P s ( T 1 ) constantes, par
augmentation du volume : transformation N → B′.
(b′) : Chauffage de la vapeur de ( T 1, P s ( T 1 ) ) à ( T 2 , V 0 ) : transformation B′ → E F .
Q = ∆U = ∆U a′ + ∆U b′
avec ∆U a′ = ∆ ( H – PV ) = ∆H a′ – P s ( T 1 ) ⋅ ∆V
où ∆H a′ = ( m – m g )l vap ( T 1 ) P
Liq
(vaporisation du liquide restant) mg masse
P2 EF
de vapeur dans l’état d’équilibre précédent
( m g = 1,42 g )
B′
∆V = V′ – V 0 Ps ( T1 )
B N
et (la vapeur est un gaz parfait) :
m mg
P s ( T 1 )V′ = ----- RT 1 ; P s ( T 1 )V 0 = ------RT 1 V 0 V′ V
M M
m – mg
soit finalement : P s ( T 1 ) ⋅ ∆V = ----------------- RT 1 .
M
CV
D’autre part ∆U b′ = m ------ ( T 2 – T 1 ) (CV rapporté à 1 mole).
M
RT CV
Ce qui donne Q = ∆U = ( m – m g )  l vap ( T 1 ) – ---------1 + m ------ ( T 2 – T 1 )
 M  M

Application numérique : Q = 1 233 + 53,7 ⇔ Q # 1,29 kJ.

632 Détendeur
On fait subir à du fréon une détente de Joule-Thomson à partir d’un état correspon-
dant au liquide de saturation (température T 1 = 303 K ) et qui l’amène à un état de
température T 2 = 237 K.

Chapitre 6 – Thermodynamique 457


KF.book Page 458 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 632

1. Déterminer cet état final. On donne pour l’équilibre liquide-vapeur – et pour les
températures T1 et T2 – les pressions d’équilibre ainsi que les enthalpies et entropies
massiques h et s.

P(atm) hL hv sL sv
T2 8 · 104 Pa 387 556 4,061 4,776
T1 7,7 · 105 Pa 448 586 4,286 4,743

(h en kJ ⋅ kg –1 et s en kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 .)
Quelle est la variation d’entropie massique du fluide lors de la détente ?
2. Reprendre la question précédente avec les données suivantes :
•capacité thermique massique du liquide C L = 0,92 kJ ⋅ kg –1 ;
•chaleur latente massique de vaporisation l vap ( T 2 ) = 168 kJ ⋅ kg –1 .
3. Commenter la convergence des résultats obtenus aux questions 1. et 2.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Détente isenthalpique de Joule-Thomson.
• Changement d’état liquide → vapeur : chaleur latente.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Partant du liquide de saturation, la détente va avoir pour effet de vaporiser en partie
le fluide. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer l’enthalphie massique h2 dans l’état
final (qui est identique à celle de l’état initial h1 puisque la détente est par définition
isenthalpique) aux enthalpies massiques du liquide de saturation ( h L ( T 2 ) ) et de la
vapeur saturante ( h v ( T 2 ) ).
2. On donne maintenant les valeurs de la capacité thermique du liquide de saturation
et de la chaleur latente de vaporisation (à la température T2). Les calculs de ∆h et ∆s
s’effectueront donc en choisissant un chemin réversible menant de l’état initial
( T 1 , x = 0 ) à l’état final ( T 2 , 0  x  1 ).

■■ 3. Solution
1. Dans l’état initial, le fluide se trouve dans l’état P
associé au point A (liquide de saturation à la tempé-
rature T1 = 303 K et à la pression P1 = 7,7 · 105 Pa). T1
P1 A
Son enthalpie massique est : T2 D
P2 C
h l = h L ( T l ) = 448 kJ ⋅ kg –1. B
• Dans l’état final, l’enthalpie massique du fluide reste v
le même (la détente de Joule-Thomson est, par défi-
nition, isenthalpique). On a donc : h f = h l = 448 kJ ⋅ kg –1 .

458 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 459 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 632
D’autre part, dans cet état final, T = T 2 = 237 K ; or h C = h L ( T 2 ) = 387 kJ ⋅ kg –1
et h D = h v ( T 2 ) = 556 kJ ⋅ kg –1 , soit :
hC  hf  hD .
Le point figuratif B se situe donc entre C et D sur le palier de vaporisation. L’état final
sera celui d’un mélange liquide-vapeur à la température T2 et à la pression
P 2 = 8 ⋅ 10 4 Pa. On a donc :
h f = H vap + H liq
avec H vap = m vap h v ( T 2 ) et H liq = ( m – m vap )h L ( T 2 ).
Soit en introduisant le titre x en vapeur :
m vap = xm = x ⋅ 1 ( m = 1 kg ) , d’où : h f = xh v ( T 2 ) + ( 1 – x )h L ( T 2 )
hf – hL ( T2 )
et x = --------------------------------------
-
hV ( T2 ) – hL ( T2 )

448 – 387 61
Application numérique : x = ----------------------- = -------- ; x = 0,36 .
556 – 387 169
■ Variation d’entropie massique :

Il s’agit de calculer ∆s = s f – s i (sf ≡ entropie massique dans l’état final).


On a si = sL ( T1 ) et s f = xs v ( T 2 ) + ( 1 – x )s L ( T 2 ).
Application numérique :
∆s = [ 0,36 × 4,776 + ( 1 – 0,36 ) × 4,061 ] – 4,286 fi ∆s = 33 J ◊ kg –1 ◊ K –1 .
Ce résultat traduit l’irréversibilité de la détente (cf. second principe).
2. La détente se caractérisant par ∆h = 0 ( h B = h A ), calculons ∆ h en suivant le che-
min réversible A → C → B : ∆h = ( h C – h A ) + ( h B – h C ).
• Pour le liquide de saturation ( A → C ) : P
∆h ( A → C ) = C′L ( T 2 – T 1 ) où C′L est la
A T1
capacité thermique du liquide juste saturant que P1
l’on confondra avec CL donné dans l’énoncé.
• La transformation C → B s’effectue sur le T2
P2
palier de changement d’état. Elle correspond à C B
une vaporisation partielle et réversible d’une
masse x kg de fluide pour une masse initiale de
1 kg de Fréon liquide, d’où : V
∆h ( C → B ) = xl vap ( T 2 ).
Au total, ∆h = 0 = C L ( T 2 – T 1 ) + xl vap ( T 2 )
CL ( T1 – T2 )
soit x = ----------------------------
-
l vap ( T 2 )

0,92 ⋅ ( 303 – 237 )


Application numérique : x = ------------------------------------------ ⇔ x = 0,36.
168

Chapitre 6 – Thermodynamique 459


KF.book Page 460 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 633

■ Pourcalculer la variation d’entropie massique, reprenons le chemin réversible


A → C → B : ∆s = ∆s ( A → C ) + ∆s ( C → B ), avec :
C δQ T2 C ′ dt T2
∆s ( A → C ) = ∫
rév
-=
------------ ∫T
L
------------- = C L ln  -----
A T 1 T  T 1
xl vap ( T 2 )
∆s ( B → C ) = --------------------- (changement d’état réversible).
T2
T2 xl vap ( T 2 )
D’où ∆s = C L ln  ----- + ---------------------
 T 1 T2
0,36 × 168
∆s = 0,92 ln  -------- + ------------------------- ⇔ ∆s = 30 J ◊ K –1 ◊ kg –1 .
237
Application numérique :
 303 237
3. On constate que les résultats obtenus en 1. et 2. concernant le titre x en vapeur et la
variation ∆s d’entropie sont très proches. Ceci n’est guère étonnant puisqu’il est pos-
sible d’évaluer les grandeurs CL et l vap ( T 2 ) fournie au 2. à partir du tableau de valeurs
thermodynamiques proposé au 1.
Ainsi on a : l vap ( T 2 ) = h v ( T 2 ) – h L ( T 2 ) = 556 – 387 ⇒ l vap ( T 2 ) = 169 KJ ◊ kg –1
ou encore l vap ( T 2 ) = T 2 [ s v ( T 2 ) – s L ( T 2 ) ] = 237 × [ 4,776 – 4, 061 ]
soit l vap ( T 2 ) = 169,(5) kJ ◊ kg –1 .
De même, on peut considérer que l’on a, en première approximation, pour le liquide
de saturation : h L ( T 2 ) – h L ( T 1 ) # C L ( T 2 – T 1 ) .
hL ( T1 ) – hL ( T2 ) 448 – 387
On a donc : C L ∼ --------------------------------------- = ----------------------- ; C L ∼ 0, 92 kJ ◊ kg –1 .
T1 – T2 303 – 237
Ces valeurs sont bien en accord avec celles données à la question 2.
Soulignons enfin que l’on rencontre des détendeurs de ce type dans des machines fri-
gorifiques.

633 Évolution isenthalpique


;;

Un récipient cylindrique horizontal est fermé par


un piston pouvant coulisser sans frottements. La m1 m2
;

pression extérieure est maintenue constante et P0 , T1 P0 , T2 P0


égale à P 0 = 1 atm.
Le récipient est initialement séparé en deux com- paroi F
;

partiments par une paroi adiabatique escamota-


ble. Le compartiment de gauche contient de l’eau liquide saturée ( m 1 = 1 kg ;
P 0 = 1 atm ; T 1 = 373 K ), celui de droite est rempli de vapeur d’eau ( m 2 = 2 kg ;
P 0 = 1 atm ; T 2 = 478 K ). Le piston et les parois du récipient sont adiabatiques.

460 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 461 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 633
On supprime la paroi F (sans apport de travail).
On donne les valeurs numériques des enthalpies massiques (h) et entropies massiques (s) :
 h L = 419 kJ ⋅ kg ; s L = 1,306 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1
–1
P 0 = 1 atm et T = 373 K 
 h v = 2 675 kJ ⋅ kg –1 ; s v = 7,354 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1
P 0 = 1 atm et T = 478 K ; h v = 2 884 kJ ⋅ kg –1 ; s v = 7,847 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 .
1. Déterminer l’état d’équilibre final du système.
2. Calculer la variation d’entropie ∆ S.
3. Exprimer également cette variation d’entropie ∆ S en fonction notamment de
l vap ( T 1 ) et de CP , capacité thermique à pression constante de la vapeur (on considé-
rera que CP est constante sur l’intervalle [ T 1,T 2] ).
Évaluer l vap ( T 1 ), CP , puis ∆ S. Conclure.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Premier principe.
• Changement d’état liquide → vapeur : fonctions massiques h ( T, x ) et s ( T, x ).

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le système va évoluer vers son état d’équilibre en échangeant uniquement du travail
avec l’extérieur (pression P0). Il suffira donc de traduire le bilan énergétique à l’aide du
premier principe, lequel doit se réduire ici à la conservation de l’enthalpie (P0 étant
également la pression dans les deux compartiments avant la suppression de la paroi).
Pour l’état final, il faudra faire une hypothèse : on pourra, par exemple, considérer qu’il
correspond à un équilibre liquide-vapeur ( P 0 = 1 atm et T = 373 K ).
2. Les états initial et final étant connus, leurs entropies se calculent aisément (l’entro-
pie est une grandeur extensive). On doit trouver une variation ∆ S positive (cf. second
principe en l’absence d’échanges thermiques).
3. On prendra un état de référence associé au liquide de saturation (P 0 ,T 1). On lui
attribuera une entropie massique s0. On calculera les entropies des états initial et final
à partir de cet état de référence.

■■ 3. Solution
1. Le système est thermiquement isolé de l’extérieur (parois adiabatiques) et ne reçoit
donc aucune énergie thermique ( Q = 0 ).
D’autre part, les forces de pression extérieures ( P 0 ) lui fournissent le travail mécani-
que W tel que : W = – P 0 ∆V = – P 0 ( V 2 – V 1 )
(V1 volume total initial, V2 volume final).
Le bilan d’énergie (premier principe) s’écrit ici :
∆U = U 2 – U 1 = – P 0 ( V 2 – V 1 ) ( Q = 0 ).

Chapitre 6 – Thermodynamique 461


KF.book Page 462 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 633

Soit encore : ( U 2 + P 0 V 2 ) = ( U 1 + P 0 V 1 ).
Or la pression d’équilibre en fin de transformation est nécessairement P0 (équilibre
mécanique) ; mais P0 est aussi la pression dans chaque compartiment avant la suppres-
sion de la paroi. Les quantités ( U 1 + P 0 V 1 ) et ( U 2 + P 0 V 2 ) représentent donc les
enthalpies dans les états initial et final. La transformation se caractérise alors par l’inva-
riance de l’enthalpie du système.
∆H = 0
L’enthalpie initiale est donnée par :
H l = H l ( eau liquide saturée ) + H l ( vapeur d’eau )
Soit H l = m 1 h L ( 373 ) + m 2 h v ( 478 ) .
L’état du fluide dans les deux compartiments P
est représenté sur le diagramme ( P, V ) par les
points A et B. Imaginons que l’état final puisse
être associé au point C (titre x en vapeur), ce
qui impose une température T = T 1 (et P0 B
P = P 0 ). Dès lors, l’enthalpie finale corres- A C T2
pond à celle d’un mélange liquide-vapeur, de T1
masse totale m 1 + m 2 , soit :
H 2 = [ xh v ( 373 ) + ( 1 – x )h L ( 373 ) ] ( m 1 + m 2 ). V

La transformation étant isenthalpique, il vient ( H 1 = H 2 ) :


m 1 h L ( 373 ) + m 2 h v ( 478 )
xh v ( 373 ) + ( 1 – x )h L ( 373 ) = ----------------------------------------------------------- .
m1 + m2
D’où :
[ m 1 h L ( 373 ) + m 2 h v ( 478 ) ] – [ ( m 1 + m 2 )h L ( 373 ) ]
x [ h v ( 373 ) – h L ( 373 ) ] = -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
m1 + m2

m 2 [ h v ( 478 ) – h L ( 373 ) ]
Finalement x = -------------------------------------------------------------------------
- (1)
( m 1 + m 2 ) [ h v ( 373 ) – h L ( 373 ) ]

Application numérique :
2 [ 2 884 – 419 ]
x = ----------------------------------------- fi x = 0,73 (on a bien 0  x  1 ).
3 × [ 2 675 – 419 ]
L’état final est donc celui d’un mélange liquide-vapeur :
P 0 = 1 atm ; T = 373 K ;
x = 0,73 ⇒ m v = 2,19 kg ; m L = 0,81 kg.
2. La variation d’entropie du système est ∆S = S 2 – S 1 avec :
S1 = S1 (eau liquide saturée) + S1 (vapeur d’eau)
soit S 1 = m 1 s L ( 373 ) + m 2 s v ( 478 ),
et S 2 = ( m 1 + m 2 ) [ xs v ( 373 ) + ( 1 – x )s L ( 373 ) ].

462 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 463 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 633
D’où ∆S = ( m 1 + m 2 ) [ xs v ( 373 ) + ( 1 – x )s L ( 373 ) ] – m 1 s L ( 373 ) – m 2 s v ( 478 )

Application numérique :
En utilisant l’expression (1) définissant la valeur de x, nous obtenons :
∆S = 0,135 kJ ◊ K –1 .
La transformation envisagée s’accompagne d’un accroissement de l’entropie du sys-
tème conformément à l’expression du second principe :
∆S = S e + σ (σ = création d’entropie : σ  0 )
avec ici S e = 0 (transformation adiabatique).
On doit bien avoir ∆S = σ  0.

3. Appelons s0 l’entropie massique du liquide P


de saturation dans l’état ( T 1, P 0 ) : point A.
Dans l’état initial, nous avons :
Si = m1 s0 + m2 sB B
P0
où s B = ( s B – s A′ ) + ( s A′ – s A ) + s A A C A′ T1
l vap ( T 1 )
avec s A = s 0 et s A′ – s A = -----------------
- par défi-
T1 V
nition de la chaleur latente de vaporisation.
 l vap ( T 1 ) 
Soit - + ( s B – s A′ ) 
S i = m 1 s 0 + m 2  s 0 + -----------------
 T 1 
T2
Or s B – s A′ = C P ln ----- (B et A′ correspondent à la même pression P0 et à des tempé-
T1
ratures différentes T1 et T2 ; de plus on suppose CP = cste).

 l vap ( T 1 ) T2 
D’où : S i = ( m 1 + m 2 )s 0 + m 2  ------------------
- + C P ln ----- .
 T 1 T1 

• L’état final est associé au point C, et à un titre x en vapeur et à une masse totale
m = m1 + m2 :
 l vap ( T 1 ) 
S f = ( m 1 + m 2 )  s 0 + x ------------------ .
 T1 

l vap ( T 1 )  l vap ( T 1 ) T2 
Et ∆S = S f – S i = ( m 1 + m 2 )x ------------------ – m 2  -----------------
- + C P ln -----  (1)
T1  T1 T1 

• Évaluons l vap ( T 1 ) et CP :
on a :
l vap ( T 1 ) = h v ( T 1 ) – h L ( T 1 ) = h v ( 373 ) – h L ( 373 ) ⇒ l vap ( T 1 ) = 2 256 kJ ◊ kg –1

Chapitre 6 – Thermodynamique 463


KF.book Page 464 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 634

on aurait pu également écrire :


l vap ( T 1 ) = T 1 ( s v ( T 1 ) – s L ( T 1 ) ) = 373 ( 7,354 – 1,306 ) = 2 256 kJ ◊ kg –1 .
De plus, avec les hypothèses de l’énoncé, on a :
h v ( 478 ) – h v ( 373 ) # C P ( 478 – 373 ) ⇒ C P ≈ 1,99 kJ ◊ K –1 ◊ kg –1 .

• Ce qui donne (cf. (1)) : ∆S = 0,133 kJ ◊ kg –1 .


Cette valeur est en accord, aux approximations faites, avec le résultat établi à la
question 2.

634 Point triple


Un récipient à parois adiabatiques de volume V 0 = 1 L contient un mélange de glace,
d’eau liquide et de vapeur d’eau à la température T3 et la pression P3 du point triple
( T 3 = 273,16 K, P 3 ≈ 600 Pa ). La masse initiale d’eau liquide est m 0 = 50 g. Une
pompe aspire la vapeur d’eau avec un débit D = 0,1 L ⋅ s –1 , on suppose l’évolution
quasi statique, et la vapeur d’eau est assimilée à un gaz parfait.
1. Préciser l’évolution de l’eau contenue dans le récipient.
2. Au bout de combien de temps la température de l’eau commencera-t-elle à varier ?
Quel sera le contenu du récipient à ce moment ?
On donne : chaleur latente de fusion de la glace à la température T3 : l f = 335 kJ ⋅ kg –1 ;
chaleur latente de vaporisation de l’eau à T3 : l vap = 2,54 ⋅ 10 3 kJ ⋅ kg –1 .

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Point triple : équilibre vapeur-liquide-solide.
• Chaleurs latentes de vaporisation et de fusion.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le point triple d’un corps pur correspond à un état où le corps existe sous trois pha-
ses (états physiques) différentes. La température et la pression d’équilibre ne peuvent
varier qu’à condition qu’une des trois phases disparaisse… L’évolution au début ne
peut donc être qu’isobare et isotherme (hypothèse quasi statique).
2. Pour déterminer le sens de cette évolution, il faut faire un bilan d’énergie (ou
d’enthalpie…) sur un système défini de façon précise.

464 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 465 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 634
■■ 3. Solution
1. À l’équilibre du point triple de l’eau, les trois P
états physiques (solide, liquide et gaz) coexistent :
d’après le diagramme d’état P ( T ), toute variation
de la température ou de la pression exige – si liquide
l’équilibre est maintenu – la disparition de l’une solide
au moins des trois phases. P3
Dans le cas présent, la pompe tend à diminuer la gaz
pression du gaz : l’équilibre ne peut se maintenir
que par formation d’une quantité supplémentaire
T3 T
de vapeur (à partir du liquide ou du solide…).
L’énergie thermique nécessaire à la vaporisation ne peut provenir que de la solidifica-
tion simultanée d’une partie de l’eau liquide (récipient adiabatique).
Ainsi entre t et t + dt, il se forme une masse δm′ de vapeur et une masse δm″ de glace
ce qui correspond à la disparition d’une masse δm de liquide.
Tant qu’il reste du liquide, la pression se maintient à P3 et la température à T3.
2. La température de l’eau commencera à varier à partir d’une date t1 où toute l’eau
liquide aura disparu.
Au-delà de cette date t1, il ne reste plus que de la glace et de la vapeur d’eau, qui restent
en équilibre ; température et pression évoluent alors en suivant la courbe de
sublimation : l’énergie nécessaire à la formation de vapeur provenant du refroidisse-
ment de la glace… C’est donc à la date t1 que la température de l’eau commencera à
varier.
Étudions donc la première phase où coexistent vapeur-liquide-solide à P3 et T3.
Prenons comme système l’eau contenue dans le récipient à la date t : dans l’intervalle
de temps dt qui suit, le volume occupé par ce système augmente (la pompe qui aspire
la vapeur « fournit » un travail W = – P 3 δV …), mais on peut considérer que la
vapeur aspirée ne reçoit aucune énergie thermique ( Q = 0, évolution adiabatique).
Donc (évolution isobare) ∆H = Q et Q = 0 ⇒ ∆H = 0 l’eau du récipient évolue
à enthalpie constante.
Faisons un bilan entre les instants t et t + dt. La conservation de la masse impose :
δm = δm′ + δm″
et la variation d’enthalpie de l’eau entre t et t + dt est donnée par :
δH = δm′h v + δm″h g – δmh L
où h v, h g et h L sont les enthalpies massiques de la vapeur, de la glace et du liquide à
la température du point triple.
dH = 0 implique alors : δm′ ( h v – h L ) + δm″ ( h g – h L ) = 0.
Or, par définition l vap = h v – h L et l f = h L – h g d’où :
l vap
δm′l vap – δm″l f = 0 ⇒ δm″ = -------δm′.
lf

Chapitre 6 – Thermodynamique 465


KF.book Page 466 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 635

Il reste à calculer la masse de vapeur formée. Celle-ci est assimilée à un gaz parfait,
d’où :
m′ MP 3
PV = nRT = ------ RT ⇒ m′ = ----------- ⋅ V.
M RT 3
MP 3
La masse de vapeur δm′ correspond alors à un volume δV tel que : δm′ = ----------- δV.
RT 3
Or la pompe aspire pendant dt un volume δV = Ddt (D = débit volumique) soit
encore une masse de vapeur :
MP 3 l vap l vap MP 3
δm′ = ----------- Ddt et δm = δm′ + δm″ = δm′  1 + ------ - =  1 + ------- ⋅ ----------- D ⋅ δt
RT 3  lf   l f  RT 3
δm
d’où la loi d’évolution de la masse m d’eau liquide : m = m 0 –  ------- ⋅ t.
 δt 
L’eau liquide aura donc complètement disparu au bout d’un temps t1 :

m0 m 0 RT 3
m = 0 ⇒ t 1 = ------------
- t 1 = ------------------------------------------
-
 δm
------- MP 3 ⋅ D  1 + ------
l vap
-
 δt   lf 

50 × 8,31 × 273 335


Application numérique : - ⋅ --------------------------- = 3 h 24 min.
t 1 = ------------------------------------
18 × 600 × 10 – 4 335 + 2 540

635 Eau liquide en équilibre avec sa vapeur


On considère de l’eau liquide en équilibre avec sa vapeur à la température
T 0 = 394 K et à la pression P 0 = 2 atm. La masse d’eau est m = 9 g, et le volume
total occupé par l’eau est V 0 = 4,7 L.
1. Déterminer le titre en vapeur du mélange.
2. On place le système dans un thermostat à la température T F = 478 K. Déterminer
l’énergie thermique Q fournie par le thermostat dans les deux cas suivants :
a. si l’on maintient la pression constante (égale à P0) ;
b. si le volume est invariable.
3. Commenter les résultats du 2. a. et 2. b.
On donne, pour l’eau, les valeurs des volumes massiques de la vapeur saturante (vv)
et du liquide de saturation (v L ), ainsi que les enthalpies massiques correspondantes
(hv et h L) :

 v v = 858 dm ⋅ kg ; h v = 2 710 kJ ⋅ kg ;
3 –1 –1
• T = 394 K 
 v L = 1,06 dm 3 ⋅ kg –1 ; h L = 509 kJ ⋅ kg –1 ;

466 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 467 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 635
• T = 412 K v v = 522 dm 3 ⋅ kg –1 ;
• T = 478 K et pour un volume massique de 522 dm 3 ⋅ kg –1 , on a :
h = h′ = 2 870 kJ ⋅ kg –1 et P = P′ = 4,1 atm ;
• T = 478 K et pour une pression P = 2 atm, on a :
h = h″ = 2 890 kJ ⋅ kg –1 .

■❘■ Solution
1. Par définition, le titre en vapeur est donné par la
relation : P 1 kg
m
x = ------v
m A
D’autre part, en désignant par m L la masse d’eau liquide, T0
nous avons :
m = mL + mv
V0 = vL mL + vv mv . vL v0 vv v
V
Soit encore : v 0 = -----0- = v L ( 1 – x ) + v v x
m
(où v0 représente le volume massique « global »).

v0 – vL
D’où x = ---------------
vv – vL
Application numérique :
4,7
v L = 1,06 dm 3 ⋅ kg –1 ; v v = 858 dm 3 ⋅ kg –1 ; - = 522 dm 3 ⋅ kg –1 .
v 0 = -----------------
9 ⋅ 10 –3
522 – 1,06
D’où x = ------------------------ ⇒ x = 0,61.
858 – 1,06
2. a. La pression est maintenue constante P = P 0 , P
et la température finale T F = 478 K est supérieure 1 kg
à la température T0 de l’équilibre liquide vapeur
(pour une pression P0). L’état du système (ramené à A B
P0
l’unité de masse) passe d’un mélange liquide- T0
vapeur (point A) à celui de la vapeur (point B).
Appliquons alors le premier principe au fluide :
∆U = W ext + Q. vL vv v
Le travail extérieur s’exprime simplement par
W ext = – P 0 ∆V, d’où :
W ext = – P 0 ( V F – V 0 ).
Soit une énergie thermique Q fournie par le thermostat :
Q = U F – U I + P 0 ( V F – V 0 ) = ( U F + P 0 V F ) – ( U I + P 0 V 0 ).

Chapitre 6 – Thermodynamique 467


KF.book Page 468 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 635

 HF = UF + PF VF = UF + P0 VF
Or P I = P F = P 0 
 H I = UI + PI VI = UI + P0 VI
Finalement Q = H F – H I (transformation isobare), et en désignant par h les enthal-
pies massiques :
Q = m ( hF – hI )

hI se calcule à partir des valeurs h v et h L des enthalpies massiques de la vapeur saturante


et du liquide saturé, et du titre x en vapeur :
h I = x h v + ( 1 – x )h L .
Quant à h F il s’identifie à la quantité h″, d’où :

Q = m [ h″ – x h v – ( 1 – x )h L ]

Application numérique :
Q = 9 ⋅ 10 –3 [ 2 890 – 0,61 × 2 710 – 0,39 × 5 09 ] ⇒ Q = 9,38 kJ.

2. b. Cette fois-ci, le volume reste égal à V0 et le premier principe s’écrit :

∆U = Q ⇒ Q = m ( u F – u I )
où u F et u I désignent les énergies internes massiques dans les états final et initial.
L’état initial est toujours associé au point A.
Pour l’état final, on a un volume massique v0 et une température TF = 478 K supérieure
à celle du point A′ ( T A′ = 412 K d’après les données) : cet état correspond à un point
tel que B′ pour lequel l’enthalpie massique vaut h′ et la pression P ′ = 4,1 atm.
Or u F = h F – P F v F avec h F = h′, P F = P′ P
et v F = v 0 , soit : u F = h′ – P′v 0 . B′
1 kg 478 K
De même u I = h I – P I v I avec 412 K
h I = h v x + h L ( 1 – x ), P I = P 0 et v I = v 0 . T0 A′
P0
D’où A

Q = m [ ( h′ – P′v 0 ) – ( h v x + h L ( 1 – x ) – P 0 v 0 ) ].
vL v0 vv v
Application numérique : Q = 8,2 kJ.

3. Les résultats des questions 2. a. et 2. b. nous montrent que l’énergie thermique four-
nie par le thermostat est plus grande pour la transformation à pression constante que
pour la transformation à volume constant :
– dans le deuxième cas, l’énergie thermique reçue s’identifie à la variation d’énergie
interne (volume constant), soit Q 2 = U′F – U I ;
– dans le premier cas (P = P0), on a :
Q 1 + W ext = U F″ – U I ⇒ Q 1 = ( U F″ – U I ) – W ext .
La différence entre Q1 et Q2 provient donc pour l’essentiel de la quantité Wext (en effet,
pour la vapeur assimilable à un gaz parfait, on aurait U F″ = U F′ , puisque

468 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 469 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 636
T F″ = T F′ = 478 K ). Or dans cette dernière transformation, le volume augmente et Wext
est défini négatif, de sorte que Q 1  Q 2 , comme il se doit.
On a W ext = – P 0 [ m ( v F – v 0 ) ].
Les tables donnent v F = 1,19 m 3 ⋅ kg –1 (pour P = P0 = 2 atm et T = TF).
D’où W ext ≈ – 2 ⋅ 10 5 × 9 ⋅ 10 –3 ( 1,19 – 0,522 ) ⇒ W ext ≈ – 1,20 kJ.
Or Q 1 – Q 2 = 9,35 – 8,18 = 1,17 kJ.
Il y a bien accord ( Q 1 – Q 2 ∼ – W ext ).

636 Détente isentropique de vapeur saturante


1. On donne pour l’eau les valeurs des enthalpies massiques, associées aux états liquide
et vapeur, à des températures différentes.
T 1 = 418 K ; h L = 610 kJ ⋅ kg –1 ; h v = 2 739 kJ ⋅ kg –1 ;
T 2 = 373 K ; h L = 419 kJ ⋅ kg –1 ; h v = 2 675 kJ ⋅ kg –1 .
On admet que pour les températures considérées ( T  470 K ) , la chaleur latente de
vaporisation de l’eau l vap varie linéairement avec la température T. En déduire l’expres-
sion numérique donnant l vap(T) exprimée en kJ · kg –1.
2. On considère de la vapeur d’eau saturante (température T  470 K ). On lui fait
subir une détente isentropique. Montrer que cette détente s’accompagne d’une liqué-
faction partielle : on notera y le titre en liquide du mélange.
Donner la valeur de y pour des températures finale et initiale égales à T2 et T1 .
On supposera que la capacité thermique du liquide de saturation est une constante C.
Pour les applications numériques, on prendra C = 4,186 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 .
3. Sur le diagramme (P, T), l’état initial est P
associé au point A(P1 , T1). La pente  ------
dP
 dT éq
de la courbe d’équilibre est liée à la chaleur P A
1
latente de vaporisation l vap par l’expression
dite formule de Clapeyron :
l vap = T ( v v – v L ) ------  , où vv et vL = volumes
dP
dT  éq
massiques de la vapeur saturante et du liquide T1 T
de saturation.
Déterminer la grandeur ------ 
dP
caractérisant la pente en A de l’isentropique située
dT  vap
dans le domaine de la vapeur et aboutissant en A.
Établir une condition sur ces pentes pour que la détente envisagée s’accompagne
effectivement d’une liquéfaction partielle. Conclure.

Chapitre 6 – Thermodynamique 469


KF.book Page 470 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 636

■■ Solution
1. À la température d’équilibre T, la chaleur latente de vaporisation, rapportée à l’unité
de masse, est donnée par l’expression :
l vap ( T ) = h v ( T ) – h L ( T ).
On admet des variations linéaires : l vap = α – βT ( ∆h = h v – h L doit diminuer

quand la température augmente ; ∆ h tend vers une valeur nulle pour T → T C ). On a
donc :
h v ( T ) – h L ( T ) = α – βT.
Appliquons cette relation aux deux températures T1 et T2 :
 α – βT 1 = 2 739 – 610 ⇒  α – 418 β = 2 129 = l vap ( T 1 )
 
 α – β T 2 = 2 675 – 419 ⇒  α – 373 β = 2 256 = l vap ( T 2 )
La résolution de ce système conduit à :
2 256 – 2 129
b = ------------------------------- ⇒ β = 2,82 kJ ◊ kg –1 ◊ K –1 et a = 3 309 kJ ◊ kg –1 .
418 – 373

D’où l vap ( T ) # ( 3 309 – 2,82T ) kJ ⋅ kg –1

2. La détente va s’accompagner d’une aug- P


T
mentation du volume et d’une diminution de
la pression et de la température. T A
Supposons qu’elle s’accompagne effectivement P1
A′ T
d’une liquéfaction partielle ( A → B ) et écri- B′ T′
vons que l’entropie dans les états « A » et « B » P2 B
est la même (températures respectives T et T ′). V
Or la variation d’entropie sur le chemin A → B associé à la détente est la même que
sur le chemin A → A ′ → B ′ → B (S est une fonction d’état). On a donc :
∆S ( A → B ) = ∆ S ( A → A ′ ) + ∆ S ( A ′ → B ′ ) + ∆ S ( B ′ → B ) .
Et d’après la définition de la chaleur latente :
l vap ( T )
 ∆S ( A′ → A ) = ---------------- (pour l’unité de masse)
 T

 l vap ( T ′ )
 ∆ S ( B ′ → B ) = -----------------
T′
-(1 – y).

D’autre part, l’état du liquide de saturation ne dépend que de la température d’équili-


bre T. La variation d’entropie sur le chemin A′ → B ′ est alors donnée par (toujours
pour l’unité de masse) :
T′
∆S ( A′ → B ′ ) = C ln  -----  (C considéré comme constant).
T
Soit au total :
l vap ( T ) l vap ( T ′ ) T′
∆S ( A → B ) = – ---------------- + ( 1 – y ) ------------------ + C ln  -----  .
T T′ T

470 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 471 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 636
La valeur de y (si elle existe) est donc définie par la relation :
l vap ( T′ ) l vap ( T )
C ln  -----  + -----------------
T′
- – ----------------
T T′ T
y = ----------------------------------------------------------------------
l vap ( T′ )
------------------
T′
Supposons alors T ′ infiniment voisin de T : T′ = T – ε ( ε  0 et ε  T ).
La détente, à partir de l’état caractérisé par T, amorcera une liquéfaction partielle pour
y ( ε )  0, soit pour :
ε l vap ( T – ε ) l vap ( T )
C ln  1 – --- + ------------------------ - – ----------------  0 (1)
 T  T–ε T
 ε ε
Or ln 1 – --- ∼ – --- et :
 T T
l vap ( T – ε ) l vap ( T ) αε
------------------------- – ---------------- = α  ------------ – --- ∼ -----2- .
1 1
T–ε T  T – ε T T
ε α
La condition (1) s’écrit alors : ---  – C + ---  0
T T
α
c’est-à-dire T  ---
C

3 309
Application numérique : T  ------------ ⇒ T  790 K.
4,186
L’hypothèse faite (de l’eau liquide apparaît) est donc vérifiée. Il faut également noter
que la température critique de l’eau est déjà inférieure à cette température limite
( T C ≈ 650 K ) !
Cependant, l’expression donnant l vap n’est évidemment plus valable à ces températu-
res, on aurait en effet :
l vap ( 650 K ) = 3 309 – 2,82 × 650 = 1 480 kJ ⋅ kg –1
alors qu’elle devrait être nulle !
Faisons maintenant T = T 1 = 418 K et T′ = T 2 = 373 K.

4,186 ln  -------- + ------------ – ------------


373 2 256 2 129
 418 373 418
y = ------------------------------------------------------------------------ ⇒ y = 7,9 ◊ 10 –2 .
2 256
------------
373
P
3. Pour calculer la pente ------- 
dP
de l’isentropi-
dT  vap liq
que associée au gaz, on assimilera ce dernier à un A
gaz parfait de masse molaire M (il est alors néces- isentropique
saire que la température T1 soit suffisamment
vap

T

Chapitre 6 – Thermodynamique 471


KF.book Page 472 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 636

faible devant la température critique Tc). Dès lors, l’isentropicité se traduit par la loi de
Laplace :
dP dT
P 1 – γ T γ = cste ⇒ ( 1 – γ ) ------- + γ ------- = 0.
P T
 ------
dP γ P1
D’où - ( A ) = ----------- ----- .
 dT vap γ – 1 T1
Lors de la détente isentropique, la température et la pression doivent diminuer. Partant
donc de l’état A(P1, T1) où le fluide est sous forme de vapeur saturante, cette détente
fera passer le fluide à l’état de vapeur sèche dans le cas où :

 ------
dP P
( A )  -------  ( A )
dP
-
 dT vap dT  éq liq
A
(cf. graphe ci-contre).
La condition de liquéfaction partielle s’écrit donc :
vap
 ------
dP
- ( A )  -------  ( A )
dP
(1)
 dT vap dT  éq
T
dP 
L’évaluation de ------- ( A ) peut se faire à partir de la formule de Clapeyron dans
dT  éq
laquelle on fera v v  v L (T1 « faible » devant Tc) :
l vap ( T )
-------  # ----------------
dP
dT  éq T vv
RT
avec Pv v = ------- (hypothèse du gaz parfait)
M
l vap ( T ) l vap ( T 1 ) MP 1
-------  # ---------------- MP ⇒ -------  ( A ) = -----------------------------
dP dP
d’où -.
dT éq  RT 2 dT éq  RT
2
1

La condition (1) s’écrit alors :

γ P l vap ( T 1 )MP 1 l vap ( T 1 ) γ R


----------- -----1  -----------------------------
-⇒ -  ----------- -----
------------------
γ – 1 T1 RT
2 T1 γ–1M
1

Soit avec l’approximation supplémentaire l vap = α – βT


α – βT 1 γ R α
-------------------  ----------- ----- ⇒ T 1  ----------------------------- .
T1 γ–1M γ R
β + ----------- -----
γ–1M
Pour l’eau, M = 18 g , γ ≈ 1,3 l’application numérique donne :
T  686 K.
La différence des valeurs numériques (790 K et 686 K) est liée à la nature des approxi-
mations faites. Cependant, le résultat reste le même puisque ces deux températures
limites demeurent supérieures à la température critique Tc .

472 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 473 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 637
637 Condensation – Surfusion
1. Un cylindre à parois diathermanes contient une masse m = 0,50 kg d’eau à l’état
de vapeur saturante : T = T 1 = 373 K et P = P 0 = 1 atm. Il est fermé par un pis-
ton sans masse pouvant coulisser sans frottements, la pression extérieure au niveau
du piston étant maintenue égale à P0. Le système est placé dans un thermostat de
température T 0 = 290 K.
a. Préciser les échanges énergétiques. Les calculer avec :
• chaleur latente massique de vaporisation : l vap ( T 1 ) = 2 260 kJ ⋅ kg –1 ;
• capacité thermique massique de l’eau liquide : c L = 4,18 J ⋅ kg –1 ⋅ K –1 ;
• volume massique de la vapeur : v 1 ( 373 K, 1 atm ) = 1,670 m 3 ⋅ kg –1 ;
• volume massique du liquide : v 0 ( 290 K, 1 atm ) = 1 ⋅ 10 –3 m 3 ⋅ kg –1 .
b. Proposer un bilan entropique et donner la valeur de la création d’entropie.
2. Le cylindre contient maintenant, dans l’état initial, une masse m = 0,5 kg d’eau
liquide dans les conditions T 1 = 260 K et P = P 0 = 1 atm. Ses parois et le piston
sont désormais adiabatiques et la pression extérieure reste maintenue à P 0 = 1 atm.
a. Donner complètement l’état final du système.
Faire l’application numérique avec : chaleur latente massique de fusion :
l F ( T 0 = 273 K ) = 335 kJ ⋅ kg –1 .
b. Proposer un bilan entropique et donner la valeur de la création d’entropie.

■■ Solution
1. a. L’état initial de l’eau se situe sur l’isotherme T 1 = 373 K (point A de la courbe
1), l’état final sur l’isotherme T0 = 290 K (point B de la courbe 2 : l’eau est donc à
l’état liquide). La transformation est monobare et monotherme. Le fluide passe de
l’état de vapeur saturante à celui de liquide, et le volume qu’il occupe va donc dimi-
nuer. Il reçoit une énergie thermique Q du thermostat et un travail W de l’atmosphère
extérieure.
P
1
2
P0 = 1 atm A′ A
B

;;;
P0

;;;
T0

Chapitre 6 – Thermodynamique 473


KF.book Page 474 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 637

On a (premier principe) :
∆U = Q + W avec W = – P 0 ∆V.
Soit ∆U + P 0 ∆V = Q ⇒ ∆ ( U + P 0 V ) = Q.
Dans l’état initial et dans l’état final, la pression du fluide est P0, et la quantité U + P0V
représente l’enthalpie H de l’eau, soit :
∆H = Q.
Pour évaluer ∆H, considérons la transformation réversible A → A ′ → B :
∆H = ∆H ( A → A ′ ) + ∆ H ( A ′ → B ) .
Or ∆H ( A, A′ ) = – m l vap ( T 1 ) par définition de l vap ( T 1 )
∆H ( A′ → B ) = m C L ( T 0 – T 1 ) .
D’où Q = mC L ( T 0 – T 1 ) – ml vap ( T 1 )

W = – P 0 ( v 0 – v 1 )m en fait W # P 0 v 1 m

où v1 et v0 représentent les volumes massiques dans les états A [vapeur d’eau,


T1 = 373 K, P = P0 = 1 atm ] et B [eau liquide, T0 = 290 K, P = P0 = 1 atm].
Application numérique :
Q = 0,5 [ 4,18 ( 290 – 373 ) – 2 260 ] ⇒ Q = – 1 300 kJ
W # +0,5 × 1,67 × 1,013 ⋅ 10 5 ⇒ W = 84,6 kJ.
1. b. Faisons maintenant un bilan entropique en prenant comme système le fluide.
Désignons par S son entropie. Le second principe s’écrit :
∆S = S e + σ (σ = création d’entropie).
Le système « reçoit » l’énergie thermique Q du thermostat de température T0, d’où :
Q m [ l vap ( T 1 ) + C L ( T 1 – T 0 ) ]
S e = ----- = – ---------------------------------------------------------------- .
T0 T0
D’autre part, le calcul de ∆S peut s’effectuer en reprenant le chemin réversible
A → A ′ → B : ∆S = ∆S ( A → A ′ ) + ∆ S ( A ′ → B ) , avec :
( – m l vap ( T 1 ) )
∆S ( A → A ′ ) = --------------------------------- (changement d’état vapeur → liquide
T1 à température T ) 1
T0 m C
L dT
∆S ( A′ → B ) = ∫T 1
(transformation isobare et dH = δQ
-------------------
T1 avec dH = mC L dT )
– m l vap ( T 1 ) T0
D’où : ∆S = ---------------------------- - + mC L ln  ----- .
T1  T 1
Soit l’équation de bilan :
– m l vap ( T 1 ) T0 m [ l vap ( T 1 ) + C L ( T 1 – T 0 ) ]
----------------------------- + mC L ln  ----- = – ---------------------------------------------------------------- +σ
T1  T1  T0

T1 T1
σ = ml vap ( T 1 )  ----- – ----- + mC L  ----- – 1 – ln  -----
1 1
et :
 T 0 T 1  T0   T 0

474 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 475 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 637
Ce qui peut s’écrire σ = σ 1 + σ 2 avec :

σ 1 = ml vap ( T 1 )  ----- – -----  0 puisque T 0  T 1 et l vap  0.


1 1
 T 0 T 1
Cette création correspondrait au seul changement d’état de l’eau.
T1 T1
σ 2 = mC L  ----- – 1 – ln  -----  0 0,5 (x – 1)
 T0   T 0
0,3 lnx
(celle-ci est associée au passage de l’eau
liquide de la température T1 à la tempé-
0,9
rature T0). 0
0,8 1 1,2 1,4 x
Dans les deux cas, l’énergie thermique
T
est fournie par le thermostat (T0).
–0,3 -----1
T0
Application numérique :

σ 1 = 0,5 × 2 260  -------- – -------- ⇒ σ 1 = 0,867 kJ ⋅ K –1


1 1
 290 373

σ 2 = 0,5 × 4,18  -------- – 1 – ln  -------- ⇒ σ 2 = 0,072 kJ ⋅ K –1 .


373 373
 290   290
Soit au total σ = 0,939 kJ ⋅ K –1 ⇒ σ = 0,94 kJ ◊ K –1 .
2. a. Là aussi, la transformation est monobare mais contrairement au cas précédent,
elle est adiabatique (et irréversible). Elle se caractérise donc par la relation ∆H = 0.
Imaginons que l’état final soit associé à un équilibre liquide/solide à la pression impo-
sée d’une atmosphère et à la température T0 = 273 K comprenant une masse mx de
glace et une masse (1 – x) m d’eau liquide. Pour déterminer ∆H, on peut prendre le
chemin réversible suivant : chauffage du liquide jusqu’à T0 puis solidification partielle :
∆H = ∆H(eau liquide : T1 → T0) + ∆H(solidification partielle à T0).
∆H(liq : T1 → T0) = m C L(T0 – T1).
∆H(solidification partielle à T0) = mx · (–l F (T0)).
Soit au total : ∆H = m [ C L ( T 0 – T 1 ) – x l F ( T 0 ) ].

CL ( T0 – T1 )
Cette équation détermine x : x = ----------------------------
- (1)
lF ( T0 )

4,18 × ( 273 – 260 )


Application numérique : x = -------------------------------------------- ; x = 0,16 et on est bien en présence
335
d’un équilibre eau liquide-eau solide.

2. b. Faisons maintenant un bilan entropique, le système considéré étant la masse m


d’eau.
Appliquons-lui le second principe : ∆S = S e + σ.
Le système est thermiquement isolé de telle sorte que S e = 0.

Chapitre 6 – Thermodynamique 475


KF.book Page 476 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 637

Pour déterminer ∆S, on peut utiliser le même chemin que celui emprunté pour le cal-
cul de ∆H :
∆S = ∆S (eau liquide : T1 → T0) + ∆S (solidification partielle à T0)
T 0 m C dT

L
∆S ( eau liquide : T 1 → T 0 ) = - (dH = δ Q avec dH = m C LdT)
------------------
T1 T
mx ⋅ [ – l F ( T 0 ) ]
∆S ( solidification partielle à T 0 ) = ------------------------------------ .
T0
mx l F ( T 0 ) T0
D’où : σ = – ------------------------ + mC L ln  ----- .
T0  T 1
Soit en reportant dans cette expression la valeur de x (relation (1)) :

T0 T1
σ = +mC L ln  ----- –  1 – ----- 
 T 1  T0 

ou encore :
T1 T
σ = mC L – ln  ----- –  1 – -----1 .
– lnx
 T 0  T 0
1,5
On a donc σ  0 comme il se doit
(création d’entropie). 0,5
Application numérique : 0
0,2 0,6 1 1,8 x
σ = 2,44 J ◊ K –1 . –1 1–x
Commentaires

• L’état initial envisagé à la deuxième question correspond à un état métastable, l’état stable
dans les conditions T = 260 K et P = 1 atm étant l’état solide.
On parle de phénomène de retard aux transitions de phase. Il s’agit ici d’un retard à la soli-
dification encore appelé phénomène de surfusion (on l’observe également pour le phos-
phore qui peut rester liquide à des températures inférieures à la température de fusion,
t F = 44 °C). Il suffit d’une faible perturbation (vibration, germe cristallin…) pour que la
transition s’effectue spontanément. Dans ce cas, et pour un système thermiquement isolé,
l’énergie thermique libérée par la solidification conduit à une élévation de température qui
permet d’atteindre (pour une température initiale pas trop basse) un état d’équilibre
liquide-solide à la température de fusion.
• On peut également observer un fluide à l’état de vapeur à la température T sous une pres-
sion supérieure à la pression d’équilibre à cette même température (Ps(T)) : il s’agit de
vapeur sursaturante.
• Citons également des retards à la vaporisation d’un liquide (liquide surchauffé).
Ces phénomènes physiques ont trouvé une application dans certains détecteurs de particu-
les chargées :
– chambre de Wilson (air saturé en vapeur d’eau et détendu brusquement de façon
adiabatique → vapeur d’eau sursaturante) ;
– chambre à bulles (hydrogène liquide brusquement détendu reste à l’état liquide
→ liquide surchauffé).

476 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 477 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 638
Dans les deux cas, une particule chargée arrivant dans la chambre permet de faire cesser
localement le retard au changement de phase : formation de gouttelettes (dans le cas de la
chambre Wilson encore appelée chambre à brouillard), formation de bulles (pour la cham-
bre à bulles) → matérialisation des trajectoires de ces particules chargées…

638 Vaporisation à T et P variables


Un cylindre (hauteur h = 0,5 m, section s = 0,02 m 2 ) est séparé en deux parties
par un piston de masse négligeable, mobile sans frottement. Le compartiment supé-
rieur contient n = 0,3 mole d’air, et le compartiment inférieur une mole d’eau.
L’air et la vapeur d’eau seront considérés comme des gaz parfaits. La pression d’équilibre
T – 273 4
eau liquide-vapeur d’eau est donnée approximativement par P éq ( T ) = P 0 .  ----------------- ,
 100 
avec P 0 = 10 5 Pa. Le cylindre et son contenu sont initialement à la température
T 1 = 300 K, et on chauffe l’ensemble de manière progressive (quasi statique).
1. Décrire qualitativement l’évolution du système.
2. Tracer la courbe d’évolution de la pression de l’air dans le cylindre pour T variant
de 300 K à 450 K.
On donnera les valeurs numériques des températures particulières permettant de
décrire cette courbe.
Commenter.

■■ Solution
1. Tant que l’eau demeure liquide, le piston mobile reste dans le « bas » du cylindre
(volume de l’eau liquide négligeable devant le volume V = sh du cylindre).
Ceci suppose que la pression de l’air est supérieure à la pression d’équilibre eau
liquide-eau vapeur pour la température T. Montrons que c’est bien le cas pour T = T1
(Pair (T1)  Péq(T1)) :
• 1 mole d’eau liquide occupe un volume d’environ 18 cm3.
Or V = hs = 0,5 × 0,02 = 10 –2 m 3 = 10 L. On a bien V  V eau liq , d’où :
nRT 1
• P air ( T 1 ) ≈ ------------- ( V air = V – V eau liq ≈ V ).
V
0,3 ⋅ 8,31 ⋅ 300
Soit P air ( T 1 ) = ---------------------------------- = 74,8 kPa ≈ 0,75 P 0
0,5 ⋅ 0,02
300 – 273 4
or P éq ( T 1 ) = P 0 ⋅  ----------------------- ≈ 0,005P 0 .
 100 
On a bien P air ( T 1 )  P éq ( T 1 ) , et donc l’eau est à l’état liquide à cette température.

Chapitre 6 – Thermodynamique 477


KF.book Page 478 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 638

Le chauffage de l’ensemble va avoir pour effet d’aug- P Péq(T)


menter les pressions Pair et Péq(T) qui sont des fonc-
tions croissantes. Mais Péq( T) croît plus vite que Pair
(cf. figure), et les deux pressions deviendront égales Pair(T)
à une certaine température T2, telle que :
nRT 2
P éq ( T 2 ) = P air = ------------- .
hs
À partir de ce moment, le piston pourra se soulever T1 T2 T
et l’eau commencera à se vaporiser.
Il y aura alors constamment équilibre des pressions de l’air et de la vapeur d’eau de cha-
que côté du piston (de masse négligeable…). La pression de l’air vaudra alors Péq(T).
Cette situation durera jusqu’à la disparition totale de l’eau liquide.
Après cette disparition, on aura 0,3 mole d’air dans la
partie supérieure, et 1 mole de vapeur d’eau dans la par- 0,3 mole air

;;
;;;;;;
V1
tie inférieure : le piston ne bougera plus, la pression des
gaz considérés comme gaz parfaits évoluant de la même

;;
façon de chaque côté : 1 mole
h2 vapeur d’eau
PairV1 = n RT V 2
PeauV2 = 1 · RT, soit avec Peau = Pair = P, et V1 + V2 = V
P(V1 + V2) = PV = (n + 1) RT
V 1 h
et -----2- = ------------ soit h 2 = ------------ # 0,38 m.
V n+1 n+1
2. Tant que le piston reste immobile au bas du cylindre, la pression de l’air a (approxi-
nRT
mativement) pour expression : P air = ---------- .
hs
Cette expression reste valable tant que T  T2 , T2 étant définie par :
T 2 – 273 4 nRT
P éq ( T 2 ) = P 0 .  -------------------- = ------------2- (1)
 100  hs
nRT
d’où P air ( T ) = ---------- pour T  T2 (2)
hs
Au-delà de T2 , et tant que l’eau n’est pas complètement vaporisée, on a
Pair (T) = Péq(T). Cela suppose que la température T est inférieure à une valeur limite
T3 définie selon :
P air ( T 3 ) = P eau ( T 3 ) avec P air ( T 3 )V air = nRT 3
P eau ( T 3 )V eau = 1 ⋅ RT 3 ( toute l’eau est à l’état de vapeur ).
D’où P air ( T 3 ) ( V air + V eau ) = ( n + 1 )RT 3 = P air ( T 3 )V
( n + 1 )RT
soit P air ( T 3 ) = P eau ( T 3 ) = --------------------------3- (3)
hs
T 3 – 273 4
or à la limite P eau ( T 3 ) = P éq ( T 3 ) = P 0 ⋅  -------------------- .
 100 

478 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 479 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 638
La température T3 est alors fixée par la relation :
T 3 – 273 4 ( n + 1 )RT
P 0 .  -------------------- = --------------------------3- (4)
 100  hs

T – 273 4
d’où P air ( T ) = P éq ( T ) = P 0 .  ------------------ pour T2  T  T3 (5)
 100 

Pour T  T 3 , toute l’eau est à l’état vapeur et l’on a (cf. (3)) :


( n + 1 )RT
P air ( T ) = ------------------------- T  T3 (6)
hs
D’où la courbe T → Pair (T) associée aux équations (2), (5) et (6) :
Pair
Péq(T)
(3)
Pair
n + 1 moles de gaz

(2)
2P0

n moles de gaz
P0
(1)

T1 350 400 450


T2 T3 T
4
(n + 1)R
(2) : T → P 0  ------------------ ;
n RT T – 273
(1) : T → ---------- ⋅ T ; (3) : T → --------------------- ⋅ T
hs  100  hs
• Les valeurs des températures caractéristiques T2 et T3 se déduisent de l’équation :
nR
 k = ----------- pour T 2
 --------------0- = kT où 
T – T 4 P 0 hs
 100  
( n + 1 )R
 k = --------------------
- pour T 3
 P 0 hs
ou encore T = T0 + α ◊ T 1 / 4 avec α = 100k 1 / 4
nR 1 / 4
soit α ( T 2 ) = 100  ----------- # 22,345
 P 0 hs
( n + 1 )R 1 / 4
α ( T 3 ) = 100  --------------------- # 32,239.
 P 0 hs 

Le calcul donne alors : T 2 # 371 K et T 3 # 419 K .

Chapitre 6 – Thermodynamique 479


KF.book Page 480 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

E. Machines thermiques
641 Machines dithermes : les trois cas intéressants
1. Peut-on réaliser un moteur thermique, une machine frigorifique, ou une pompe
thermique à partir d’un fluide décrivant des cycles en échangeant de l’énergie ther-
mique avec une seule source thermique de température Ts ?
2. On dispose désormais de deux réservoirs d’énergie thermique (thermostats de tem-
pérature TF et TC avec T C  T F ). Reprendre la question précédente et définir dans cha-
que cas le rendement (ou l’efficacité) de la machine en fonction notamment de TC , TF
et de la création d’entropie pour un cycle σ. Commenter.
Application numérique : pompe thermique réversible pour laquelle T F = 273 K et
T C = 292 K. Donner la valeur du coefficient d’efficacité.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Premier principe – second principe.
• Définition d’un rendement ou d’une efficacité.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Le fluide décrivant un cycle, ses fonctions d’état sont invariantes après chaque cycle.
On a en particulier ∆U fluide ( cycle ) = 0 et ∆S fluide ( cycle ) = 0. D’autre part, la
machine échange un travail W avec l’extérieur et une énergie thermique Q avec la seule
source (de température Ts). Il suffit alors d’appliquer les deux principes de la thermo-
dynamique, puis de prendre en compte les caractéristiques de chaque machine
( W  0 pour un moteur thermique, W  0 dans les autres cas…).
2. Le principe d’étude est le même que celui décrit dans le cas précédent (mais il faut
tenir compte des deux sources thermiques). Le rendement (ou l’efficacité) sera défini par
le rapport de la grandeur énergétique utile – celle que l’on cherche à obtenir (en valeur
absolue) – sur l’énergie prélevée (source non « gratuite » : énergie coûteuse à fournir).

■■ 3. Solution
1. Prenons comme système le fluide décrivant un cycle. Il est caractérisé par :
∆U fluide ( cycle ) = 0 et ∆S fluide ( cycle ) = 0.
Le fluide reçoit un travail W et une énergie thermique Q (de la source à la température
Ts), ce qui implique : ∆U fluide ( cycle ) = W + Q (1er principe)
Q
∆S fluide ( cycle ) = ----- + σ (2e principe)
Ts
D’où les équations W+Q = 0 et Q = –Ts σ
D’autre part, la création d’entropie σ est évidemment positive : σ  0.
La transformation cyclique du fluide conduit alors à : Q  0 et W  0.

480 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 481 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 641
Ainsi, un moteur thermique fonctionnant sur ce type est impossible (on doit avoir
W  0 pour que du travail soit fourni à l’extérieur). Il en est de même d’une machine
frigorifique, l’énergie thermique Q devant être prise à l’espace que l’on veut maintenir
à basse température (ce qui imposerait Q  0 ).
Par contre, une pompe thermique est envisageable ( W  0 et Q  0 : de l’énergie ther-
mique est fournie à l’espace à « réchauffer »). Cependant, une telle machine aurait une
Q
efficacité égale à l’unité e = ------- = + 1 et ne présenterait guère d’intérêt du point de vue
W
de notre étude : c’est en fait le cas du radiateur électrique.
2. Considérons maintenant une machine échangeant du
travail W avec l’extérieur et de l’énergie thermique avec W SC
deux sources (source froide SF et source chaude SC). Fl QC
QF

SF

POINT MÉTHODE
Les transferts énergétiques W, QC , QF sont des grandeurs algébriques « reçues » par
le système fluide. Si elles sont positives, c’est qu’elles sont effectivement reçues par le
système ; lorsqu’elles sont négatives, c’est que le transfert correspondant s’effectue
dans le sens système fluide → extérieur. Ainsi, W  0 implique que l’on doit fournir
de l’énergie mécanique à la machine (c’est le cas d’une machine frigorifique), et
W  0 permet de concevoir des machines fournissant du travail à l’extérieur.

Le fluide décrivant toujours des cycles, il vient ici (pour un cycle) :

 ∆U fluide ( cycle ) = 0 = W + Q C + Q F

 ∆S fluide ( cycle ) = 0 = S e + σ = S e ( source froide ) + S e ( source chaude ) +σ
Q Q
= ------C- + ------F + σ avec σ  0.
TC TF
;;;
;

• Moteur thermique : dans ce cas, il faut que W  0 ce QC


;

Q Q
qui impose Q C + Q F  0 avec ------C- + ------F = – σ  0
TC TF
;

le domaine de points figuratifs dans l’espace ( Q F , Q C ) QF


correspond à la zone hachurée (cf. figure ci-contre).
∆′

Une telle machine fonctionnera donc avec TC
Q C  0 et Q F  0, c’est-à-dire en préle- ∆ ≡ droite d’équation : Q C + ----- -Q = 0
TF F
vant de l’énergie thermique à la source
∆′ ≡ droite d’équation : Q C + Q F = 0
chaude et en la restituant à la source froide.

Chapitre 6 – Thermodynamique 481


KF.book Page 482 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 641

Le rendement du moteur est défini par :


grandeur énergétique utile
η = ------------------------------------------------------------------------------------------ .
grandeur énergétique non « gratuite »
( –W ) QC + QF Q
- = 1 + ------F-
Le rendement de ce moteur est donc fourni par : η = ------------- = -------------------
QC QC QC
QF T F σT F
avec ------- = – ------ – ---------- .
QC TC QC
T TF
D’où η =  1 – -----F- – σ -------
 T C QC
σT F
La qualité ---------- est définie positive ( T F  0, σ  0 et Q C  0 ) ce qui montre bien
QC
que le rendement du moteur est maximal dans le cas de la réversibilité :
T
η  η rév = 1 – -----F-
TC
• Envisageons maintenant les machines pour lesquelles

;;;;;
W0:
Q QC
On a donc dans ce cas : Q F + Q C  0 et ------F + -------  0. 
TF TC
;; ;;
QC

– 1er cas Q C  0 et Q F  0 (zone ) : la machine ;;


 ;;; QF
;
donne de l’énergie thermique à la source chaude et en ∆′
prélève à la source froide ; c’est le cas des machines fri- ∆
gorifiques et des pompes thermiques. 

– 2e cas Q C  0 et Q F  0 (zone ) : la machine fournit alors de l’énergie thermique


QC + QF
- = 1 ).
aux deux sources (pas d’intérêt ; par ailleurs e = -------------------------
W
– 3e cas Q C  0 et donc Q F  0 (zone ) : une telle machine est inintéressante. De
plus, la transformation réversible est impossible dans ce cas puisque l’on doit avoir
TF TF
Q F = – ------ Q C avec Q F  – Q C  ------  1 .
TC  TC 
Définissons pour finir les efficacités d’une machine frigorifique (MF) et d’une pompe
thermique (PT) :
Q QF 1
e MF = ------F = ----------------------
- = ------------------------
W –QF – QC ( –QC )
--------------- – 1
QF
QF QC Q T TC σ
Or ------ + ------- = – σ ⇒  – ------- = -----C- + ---------- .
C
TF TC  QF TF QF
1
Finalement e MF = --------------------------------------
 ------ – 1 + T
T C Cσ
----------
 TF  QF

482 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 483 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 641
l’efficacité est maximale lorsque le cycle est décrit de façon réversible ( σ = 0 ).
1
e MF  ( e MF ) rév = ---------------------
T
 ------ – 1
C
 TF 

la valeur de ( e MF ) rév est d’autant plus grande que TF est voisine de TC (avec T F  T C ).
Pour la pompe thermique, ce qui nous intéresse c’est l’énergie thermique fournie à la
source chaude, d’où :
–Q QC 1
e PT = ----------C- = -------------------
- = ----------------
W QC + QF Q
1 + ------F-
QC
QF QC Q T TF σ
or ------ + ------- = – σ ⇒ ------F- = – -----F- – ---------
-.
TF TC QC TC QC
1
Finalement e PT = -------------------------------------------
T TF σ
 1 – -----F- + -------------- -
 T C ( – Q C )
TF σ
la grandeur ---------------- est positive, et l’efficacité est encore maximale dans le cadre de la
( – QC )
réversibilité ( σ = 0 ).
1
e PT  ( e PT ) rév = ---------------
T
1 – -----F-
TC

De même, (ePT)rév est d’autant plus grand que TF est proche de TC.
1
Application numérique : ( e PT ) rév = ----------------- , soit ( e PT ) rév = 15,4. Pour un même tra-
273
1 – --------
292
vail utilisé, l’énergie thermique est à peu près quinze fois plus importante que celle
obtenue par conversion directe de travail en énergie thermique (radiateur électrique).

Chapitre 6 – Thermodynamique 483


KF.book Page 484 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 642

642 Cycle réversible – Cycle irréversible


Un gramme d’air, considéré comme un gaz parfait de P
masse molaire M = 29 g, décrit le cycle constitué de A
l’adiabatique CA, de l’isotherme AB et de l’isochore BC.
On prendra : γ = 1,4 ; T A = T B = T 1 = 300 K ;
B
T C = T 0 = 155 K ; R = 8,31 J ⋅ K –1 ⋅ mol –1 .
1. Le cycle est décrit dans le sens moteur et de façon C
réversible. Déterminer les échanges énergétiques avec V
l’extérieur pour chacune des transformations, ainsi que
le travail WT et l’énergie thermique Q T reçus au cours d’un cycle.
Application numérique : donner la valeur de WT.
2. Le cycle est maintenant décrit en sens inverse, les transformations BA et AC
demeurant réversibles. Pendant l’isochore CB, l’air est en contact permanent avec la
source à la température T1.
a. Quelles sont les nouveaux échanges d’énergie ? Application numérique.
b. Déterminer la création d’entropie σ lorsque le fluide décrit un cycle de transforma-
tions. Application numérique.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Cycle moteur – cycle résistant.
• Loi de Laplace des gaz parfaits.
• Premier et second principes.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Un cycle moteur sera décrit dans le sens des aiguilles d’une montre ( W T  0 ). Les
échanges énergétique se calculeront en prenant en compte les caractéristiques de chacune
des transformations (adiabatique → Q = 0 ; isochore → W = 0 ; isotherme → ∆U = 0 )
et en utilisant le premier principe, la variation d’énergie interne s’exprimant simplement
en fonction de la variation de température (pour un gaz parfait, ∆U = nC v ∆T ). Pour
l’isotherme, la détermination de W s’effectuera par un calcul direct.
2. Le cycle est maintenant décrit en sens inverse, ce qui implique W′T = – W T et
Q′T = – Q T . Les échanges énergétiques pour les trois transformations sont simple-
ment changés de signe (AB et AC transformations réversibles décrites en sens opposé).
La création d’entropie (irréversibilité) est en fait associée à la transformation CB.

■■ 3. Solution
1. Le cycle proposé devant être moteur, il est décrit dans le sens rétrograde :
A → B → C → A.

484 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 485 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 642
P
A

C
V

;;;
On a bien :

P P P

;;;;
;;;
A A A
;;;;;

;
;

B  =

;;;
B

;
;
;;
C C

;
;

V V V
B B
W ( A → B ) = – ∫ PdV  0 = W 1 W ( C → A ) = – ∫ PdV  0 = W 2 W cycle = W 1 + W 2  0
A A

Échanges énergétiques associés à chaque transformation


α) Isotherme A → B :
On a ∆U = 0 (gaz parfait), et ∆U = Q AB + W AB (premier principe).
nRT dV
Or δW AB = – PdV avec P = ------------1- ⇒ δW AB = – nRT 1 -------
V V
V2 V2
d’où : W AB = –nRT 1 ------- = – nRT 1 ln  ------ (V B = V 2 et V A = V 1 ).
dV
V1 V ∫  V 1

Exprimons les volumes V1 et V2 en fonction des températures T0 et T1 des points C et A.


À cet effet, il suffit de traduire que la transformation CA est isentropique, soit :

PV γ = constante 

PV  ⇒ V γ – 1 ⋅ T = constante.
------- = constante 
T 
1
V T 1 ----------
-
et -----2- =  ----- γ – 1 .
γ–1 γ–1
D’où T0 V2 = T1 V1
V1  T0 
L’expression du travail WAB devient :
1
T 1 ----------
- T1
W AB = – nRT 1 ln  ----- γ – 1 ⇒ W AB = – -----------T 1 ln  -----  0.
nR
 T 0 γ–1  T 0
T1
D’où : Q AB = -----------T 1 ln  ----- .
nR
γ–1  T 0

Chapitre 6 – Thermodynamique 485


KF.book Page 486 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 642

β) Isochore B → C :
Le volume est invariable, et aucun travail n’est échangé : W BC = 0.
D’où, d’après le premier principe : ∆U = nC v ( T 0 – T 1 ) = Q BC + 0 ;
nR R
soit : Q BC = ----------- ( T 0 – T 1 ) (avec C v = ----------- ).
γ–1 γ–1
γ) Isentropique C → A :
Il n’y a pas d’échange thermique ce qui implique Q CA = 0, le système reçoit alors le
travail W défini par (premier principe) :
W CA = ∆U = nC v ( T 1 – T 0 ) puisque T C = T 0 et T A = T 1 .
nR
Finalement Q CA = 0 W CA = ----------- ( T 1 – T 0 )  0.
et
γ–1
Au total, l’énergie thermique QT et le travail WT « reçus » s’expriment par :
T1
Q T = Q AB + Q BC + Q CA ⇒ Q T = ----------- ( T 0 – T 1 ) + T 1 ln  -----
nR
γ–1  T 0

T1
W T = ----------- ( T 1 – T 0 ) – T 1 ln  -----
nR
W T = W AB + W BC + W CA ⇒
γ–1  T 0

On a bien W T + Q T = 0 (puisque sur un cycle,


∆U = 0 = W T + Q T ). x–1
D’autre part, le cycle est effectivement moteur, ln x
WT est négatif : T0
nRT 1 T T0 -----
W T = ------------- –  -----0 – 1 + ln  -----  0.
T1
γ – 1  T1   T 1 1 x
Application numérique :
1 1
n = ----- = ----- ;
M 29
W T = ------------------- ( 300 – 155 ) – 300 ln  -------- : W T = – 38 J.
8,31 300
29 × 0,4  155

Commentaires

L’étude précédente doit être en accord avec le second principe. Le cycle étant décrit de façon
réversible, nous avons : ∆S cycle ( fluide ) = 0 = S e + 0 ( σ = 0 : réversibilité).
Les échanges thermiques ont lieu lors des transformations AB et BC.
La transformation AB étant isotherme :
Q AB T1
= -----------ln  ------ .
nR
( S échange ) AB = ---------
T1 γ – 1  T0 
La transformation BC est isochore réversible, la température de l’air évoluant continûment
des valeurs T1 à T0. Il suffit alors d’imaginer que cette évolution s’effectue en mettant le sys-
tème en contact avec un nombre infini de sources dont les températures s’échelonnent entre
T1 et T0. Ainsi :

486 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 487 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 642
δQ
( δS échange ) = ------- , avec δQ = dU = nC v dT ( δW = 0 ).
T
nR T0 dT T0
D’où : ( δS échange ) = nC v ------- et ( S échange ) BC = ----------- ∫ ------- = -----------ln  ----- .
dT nR
T γ – 1 T1 T γ – 1  T 1
On a bien : ( S échange ) AB + ( S échange ) BC = 0.

2. a. Les échanges énergétiques s’effectuent main-


tenant en sens inverse. Les transformations AC et P
A
BA étant réversibles il vient :
′ = – W CA
Q′AC = – Q CA = 0, et W AC
B
′ = – Q AB = ,
Q BA ′ = – W AB
et W BA
C
Pour la transformation isochore CB le travail reste
nul puisque le volume est invariable, et les états C V1 V2 V
et B demeurant les mêmes nous avons :
W′CB = 0 et Q′CB = ∆U′ = nC v ( T 1 – T 0 ) = – Q BC .
Pour le travail total et l’énergie thermique totale :
W′T = W′AC + W′BA + W′CB = – W T (même cycle décrit en sens inverse).
Q′T = Q′AC + Q′BA + Q′CB = – Q T (pour un cycle W′T + Q′T = 0 ).
Application numérique : W¢T = 38 J et Q¢T = – 38 J.
2. b. Considérons un cycle. La variation d’entropie de l’air correspondant à un cycle
est nulle (même état initial et même état final) :
∆S = 0.
Or d’après le second principe :
∆S = S échange + σ (σ : création d’entropie).
Les échanges thermiques se font avec la source thermique à la température T1 (trans-
formations CB et BA). D’où :
Q′ Q′CB + Q′BA Q′T – W′ WT
( ∆S ) échange = ------ = ----------------------------- - = ------------T- = -------- .
= --------
T1 T1 T1 T1 T1
WT
Dès lors : σ = – -------- .
T1
T T1
σ = ----------- –  1 – -----0 + ln  -----
nR
Finalement
γ–1  T 1  T 0

(Cette quantité est bien positive conformément à l’étude faite pour WT à la question 1.).
( –WT ) 38
Application numérique : σ = ---------------- = -------- ⇒ σ = 0,13 J ◊ K –1 .
T1 300
L’irréversibilité se situe dans la transformation CB pour laquelle il y a un transfert ther-
mique entre le système fluide dont la température n’est pas constamment égale à celle
de la source thermique avec laquelle elle est en relation.

Chapitre 6 – Thermodynamique 487


KF.book Page 488 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 643

Or pour cette transformation, le second principe s’écrit :


∆S CB = ( S échange ) CB + σ CB
Q′CB
avec ( S échange ) CB = ----------
- (l’échange thermique se produit avec la source de tempéra-
T1
ture T1). D’autre part d’après la formule donnant ∆S pour un gaz parfait :
γ
 PB VB PB
∆S CB = nC v ln  ------------γ- = nC v ln  ------ ; ( V B = V c )
 P C V C  P C

P T T
et -----B- = -----B- = -----1 (gaz parfait avec V B = V C ).
PC TC T0
T1
D’où : ∆S CB = -----------ln  ----- .
nR
γ – 1  T 0
Soit une création d’entropie :
T 1 Q′CB
σ CB = -----------ln  ----- – ----------
nR nR
- avec ′ = ----------- ( T 1 – T 0 ).
Q CB
γ – 1  T 0 T1 γ–1
nR T T1
Nous obtenons donc comme il se doit : σ cycle = -----------  -----0 – 1 + ln  ----- .
γ – 1  T1   T 0

643 Cycle de Joule


Un kilogramme d’air décrit le cycle thermodynamique suivant :
état A : T 0 = 300 K, P 0 = 10 5 Pa ; état B : T1, P 1 = kP 0
état C : T 2 = 1 000 K, P1 ; état D : T3, P0
transformations AB et CD : adiabatiques réversibles ;
transformations BC et DA : isobares.
L’air est assimilé à un gaz parfait, de capacité calorifique massique à pression cons-
tante C p et de rapport γ = 1,40.
1. Calculer les valeurs des températures T1 et T3 pour k = 10.
Donner l’allure du cycle en diagramme de Clapeyron (P en fonction de V).
2. Faire le bilan énergétique du cycle :
– quantités d’énergie thermique échangées ;
– travail total : est-il reçu ou fourni ?
De quel type de machine s’agit-il ? Définir et calculer son rendement (ou efficacité).
3. Les échanges thermiques du fluide ont lieu uniquement avec deux sources :
– une source chaude à T2 ;
– une source froide à T0 .

488 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 489 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 643
Le cycle étudié est-il réversible ? Expliquer pourquoi il l’est ou ne l’est pas.
Que peut-on calculer pour le vérifier numériquement ?
4. Calculer les variations d’entropie de l’air et des sources pour les différentes trans-
formations.
Quelles relations doivent vérifier ces différentes quantités ?
Donner l’allure du diagramme entropique du cycle.
5. Le cycle étant décrit dans le sens correspondant à un moteur, et les températures
des sources restant inchangées,
– exprimer le travail total récupéré en fonction des constantes du gaz et des tempé-
ratures dans les différents états A, B, C et D ;
– puis exprimer ce même travail en fonction de C p , T0 , T2, k et γ :
– quelle valeur devrait-on donner à k pour obtenir le travail maximal ?
Cette valeur de k correspond-elle à un maximum du rendement de ce moteur ? Com-
menter.

■■. 1. Ce qu’il faut savoir


• Loi de Laplace
• Diagramme de Clapeyron.
• Premier et second principes.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Les transformations AB et CD sont adiabatiques réversibles…
2. Utiliser le diagramme de Clapeyron pour déterminer le type de fonctionnement de
la machine.
3. Utiliser le second principe.
4. Le diagramme entropique représente T ( S ).

■■. 3. Solution
1. Pour une transformation adiabatique réversible d’un gaz parfait, on vérifie la loi de
Laplace :
1–γ γ
P T = constante.
1–γ γ 1–γ γ
La transformation AB étant adiabatique réversible, P 0 T0 = P1 T1

γ–1
P ------------
d’où en introduisant k = ----1- : T1 = T0 k γ
P0
Application numérique : T 1 = 579 K.
1–γ γ 1–γ γ
De même pour la transformation CD : P 1 T2 = P0 T3

Chapitre 6 – Thermodynamique 489


KF.book Page 490 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 643

1–γ
------------
d’où T3 = T2 k γ

Application numérique : T 3 = 518 K.


Diagramme de Clapeyron P = f ( V )
P
P1 B C

P0 A D
V
2. Pour les transformations adiabatiques, Q A → B = Q C → D = 0.
Pour les transformations isobares Q = ∆H
Q B → C = n C p ( T 2 – T 1 ) et Q D → A = n C p ( T 0 – T 3 )
m Rγ
avec n = ----- et C p = ----------- .
M γ–1
Déterminons le travail total ; le gaz décrit un cycle :
∆U = 0.
D’après le premier principe, ∆U = W + Q.
On a donc : W = – Q = – Q B → C – Q D → A = n C p ( T 1 + T 3 – T 2 – T 0 ) .

POINT COURS
Le cycle est décrit dans le sens rétrograde dans le diagramme de Clapeyron. Le travail
total est donc fourni à l’extérieur ( W  0 ). D’autre part, l’aire du cycle correspond à
W.

Il s’agit donc d’un moteur dont le rendement ρ est défini par :


quantité utile obtenue
ρ = ----------------------------------------------------------------------
quantité « onéreuse » fournie
W total
ρ = – ---------------- .
QB → C

T3 – T0
D’où ρ = 1 – ----------------
-
T2 – T1

Application numérique : ρ = ρ 0 = 0,48.


3. Le cycle étudié n’est pas réversible, les échanges d’énergie thermique avec les sources
ne l’étant pas (Tsyst ≠ T sources).

490 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 491 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 643
Commentaire
Seules des transformations isothermes permettraient d’avoir des échanges d’énergie ther-
mique réversibles avec les sources (cas du cycle de Carnot).

Il y a donc création d’entropie σ.


D’après le second principe ∆S = S échangée + σ.
Pour un cycle, ∆S = 0. On a donc σ = – S échangée = ∆S sources
Q BC Q DA
soit σ = – --------- – ----------
T2 T0
T T m Rγ T T
σ = nC p -----1 + -----3 – 2 = ----- ----------- -----1 + -----3 – 2 .
T2 T0 M γ – 1 T2 T0
On doit vérifier que σ est positif.
Application numérique : σ = 307 J ⋅ K –1 .

4. Sur les adiabatiques réversibles ∆S = 0


Sur les transformations, isobares, on peut imaginer des transformations réversibles
dT
allant de l’état initial à l’état final et pour lesquelles dS = nC p ------- .
T
T2 T0
On a donc ∆S B → C = n C p ln ----- et ∆S D → A = n C p ln -----
T1 T3

Pour les sources, on a déjà vu au 3. :

T T
∆S sources = nC p -----1 + -----3 – 2
T2 T0

Puisqu’on a un cycle pour l’air, on doit vérifier que Σ∆S = 0.


T2 T0
Soit nC p ln ----- + nC p ln ----- = 0
T1 T3

T2 T0
ou encore -=1
----------- ce qui est bien vérifié.
T1 T3

Diagramme entropique (T, S)


dT
Pour une isobare, dS = nC p ------- .
T S – S0
T --------------
Soit S – S 0 = nC p ln ----- (avec C p = cste ) ou encore T = T 0 e n Cp
T0
d’où l’allure des isobares dans le diagramme ( T, S).
Pour une adiabatique réversible, S = cste.
L’adiabatique est donc un segment vertical dans le diagramme ( T, S).

Chapitre 6 – Thermodynamique 491


KF.book Page 492 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 643

T C
T2

T1 B
T3 D
T0
A

S
5. D’après le 2. :
W = nC p ( T 1 + T 3 – T 2 – T 0 )
γ–1 1–γ
W = ----- C p T 0  k γ – 1 + T 2  k γ – 1 .
m ------------ ------------

M    
dW
On veut W maximal. Ce maximum sera obtenu pour --------- = 0.
dk
γ–1 1–γ
mC p ------------ ------------
W = – W = ----------- cste – T 0 k γ – T 2 k γ
M
1 1
dW mC pγ –1 – --- --- – 2
et ------------ = ----------- ------------ – T 0 k γ + T 2 k γ
dk M γ
2  1 – ---
1 1
mC p γ – 1 T-----2 – k
--- – 2  γ
= ----------- ------------T 0 k γ
M γ  T 0

γ
-------------------
T2 2(γ – 1)
soit km =  -----
 T 0

dW dW
(et on a bien ------------  0 pour k  k m et ------------  0 pour k  k m ).
dk dk
Application numérique : k m ≈ 8,2.

Commentaire

Alors T 1′ = T 3′ = 547 K.
W t est peu augmenté mais la pression P 1′ est plus faible.

Reprenons l’expression de ρ :
T3 – T0
ρ = 1 – ----------------
-
T2 – T1
T
or T 2 T 0 = T 1 T 3 d’où ρ = 1 – -----0
T1
pour k = k m T 1′ = 547 K et ρ′ = 0,45  ρ 0 .

492 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 493 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 644
Commentaire

Cette valeur ne correspond pas à un maximum de rendement du moteur qui serait obtenu
pour la valeur maximale de T1 soit T2 , température de la source chaude.
On aurait alors ρ ≈ 0,7 mais W t = 0 !

644 Climatiseur
Un climatiseur est une machine thermique ditherme. Elle décrit des cycles à partir de
deux « sources » thermiques constituées d’une part par l’air extérieur de température
invariable T ex = 298 K et d’autre part par une pièce de température initiale Ti
( T i = T ex ) que l’on désire porter à la température T f = 293 K.
1. Déterminer le travail électrique Wr nécessaire à la machine dans le cas où son fonc-
tionnement est réversible. On supposera que la pièce, dont on évalue la capacité ther-
mique à C = 5 ⋅ 10 3 kJ ⋅ K –1, n’échange de l’énergie thermique qu’avec la machine.
Quel est le temps nécessaire à la mise en température de cette pièce pour une puis-
sance électrique de 250 W ?
2. Dans le cas où la machine est irréversible, établir une relation entre la création
d’entropie σ et la différence W irr – W r où Wirr est la nouvelle valeur du travail fourni
à la machine.
3. La machine fonctionne à nouveau de façon réversible. Il existe maintenant un flux
thermique entre la pièce et l’air extérieur caractérisé par une puissance thermique :
δQ
 th = h ( T ex – T ) = --------1 (air extérieur → pièce).
dt
Comment évolue la température de la pièce à puissance électrique d’alimentation
constante ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Premier, second principes.
• Machines thermiques.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. La machine thermique va échanger de l’énergie thermique avec la pièce (pour la
refroidir) et avec l’air extérieur (machine ditherme). Son fonctionnement nécessite
également qu’elle absorbe du travail électrique. On écrira alors que les variations
d’énergie interne et d’entropie du fluide décrivant chaque cycle sont nulles ( δU = 0
et δS = 0 ). Il restera à faire un bilan d’énergie appliqué au système « pièce ».

Chapitre 6 – Thermodynamique 493


KF.book Page 494 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 644

2. Le fonctionnement irréversible de la machine doit nécessiter un apport de travail élec-


trique plus important pour faire passer la température de la pièce de T i = T ex à T F
( W irr  W r ).
3. Il faut, par rapport au 1., modifier le bilan d’énergie relatif à la pièce et tenir compte
des échanges thermiques directs entre l’air extérieur et la pièce.

■■3. Solution
1. La température de la pièce va évoluer de la température
initiale Tex à la température finale TF . Au cours d’un cycle Tex T
donné, la machine reçoit le travail δW, l’énergie thermique δQ
δQ de la source chaude (air extérieur) et l’énergie thermi- δQ′
que δQ′ de la source « froide » (la pièce à refroidir). Son
fonctionnement est du type « machine frigorifique » de
telle sorte que : δW  0 δQ′  0 et δQ  0.
Sur un cycle, le premier principe s’écrit ( ∆U = 0 ) δW
δW + δQ + δQ′ = 0 (1)
En supposant de plus que la variation de température (sur un cycle) est suffisamment
faible, le deuxième principe prend la forme (cas de la réversibilité) :
δQ δQ′
0 =  ------- + --------- + 0 (2)
 T ex T 




δS fluide δS échange δσ = 0
Il reste à traduire que la pièce se refroidit sous l’effet du prélèvement d’énergie thermi-
que δQ′. Appliquons-lui le premier principe.
dU ( pièce ) = CdT = – δQ′ (3)
Intégrons ces équations de l’état initial ( T = T ex ) à l’état final T = T F .
(1) donne : W + Q + Q′ = 0
(3) devient : Q′ = – C ( T F – T ex )
T ex TF
dT
(2) se transforme en : δQ = -------CdT ⇒ Q = CT ex
T
------
T ex T ∫
T ex
d’où : Q = – CT ex ln  ------- .
 TF 
Le travail électrique total à fournir à la machine a pour valeur :
T ex
W r = C ( T F – T ex ) + CT ex Ln  ------- .
 TF 

T ex TF 
Soit encore W r = CT ex ln  ------- –  1 – -------
 TF   T ex
Application numérique :

W r = 5 ⋅ 10 3 × 298 ln  -------- –  1 – -------- ⇒ W = 212 kJ.


298 293
 293  298

494 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 495 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 644
• Le temps τ nécessaire pour faire passer la pièce de la température Tex à la température
W
TF est alors : τ = -------r ⇒ τ = 848 s = 14 min.
P
2. La machine fonctionne maintenant de façon irréversible. Reprenons le second prin-
cipe appliqué au fluide décrivant un cycle :
δS ( fluide ) = 0 = δS e + δσ

{
cycle création d’entropie positive
δQ ex δQ′ δQ ex δQ′
Or δS e = -----------
- + --------- . Soit - + --------- + δσ.
0 = -----------
T ex T T ex T
TF
Or δQ′ = – CdT (cf. (3)) ⇒ Q′ = – ∫T ex
C dT = C ( T ex – T F )

dT
et δQ ex = T ex C ------- – T ex δσ.
T
TF
D’où Q ex = CT ex ln  ------- – σT ex .
 T ex
σ est la création d’entropie totale traduisant l’irréversibilité de la machine. Il en résulte
un travail électrique Wirr tel que :
T ex
W irr = – Q – Q′ = – C ( T ex – T F ) + CT ex Ln  ------- + σT ex .
 TF 

Finalement W irr – W r = T ex σ

Le travail à fournir est bien minimal ( W r  0, W irr  0 et σ  0 ) dans le cas d’une


machine réversible : W irr  W r . Et pour une puissance d’alimentation constante
( P = constante ), il faudra plus de temps pour amener la pièce à température…
3. Le premier principe appliqué à la pièce s’écrit :
dU = CdT = – δQ′ + δQ 1 . pièce
Tex
Ainsi, la nouvelle expression de δQ′ est : M
Tex δQ′ δQ ex
δQ′ = – CdT + h ( T ex – T )dt.
Soit, dans le cas d’un fonctionnement réversible de δQ 1 T
la machine : M ≡ machine
δQ ex δQ′ T ex
- + --------- + 0 soit δQ ex = – -------δQ′.
0 = -----------
T ex T T
De plus (premier principe) : δW + δQ ex + δQ′ = 0 pour un cycle.
δW δQ ex δQ′ δQ′ T ex
D’où  = -------- = – ------------ – --------- = – --------- ⋅  1 – -------
dt dt dt dt  T
T ex  dT 
et  =  1 – ------- ⋅  C ------- – h ( T ex – T ) .
 
T  dt 

Chapitre 6 – Thermodynamique 495


KF.book Page 496 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 645

Ainsi, à puissance d’alimentation constante, la température va diminuer jusqu’à une

valeur théorique Tmin telle que  ------- = 0 :


dT ( T ex – X ) 2
 dt  ------------------------
X
h ( T ex – T min ) 2 
 = ----------------------------------- . ----
h
T min
Cette valeur de Tmin est d’autant plus faible que 
est grande et h petite comme il se doit.
T min T ex X
Commentaire

En régime permanent, l’énergie thermique liée aux apports extérieurs doit s’identifier à
l’énergie thermique enlevée à la pièce par le climatiseur, soit :
h ( T ex – T min )dt = δQ′ --------- dt
dt
δQ′
or δQ′
--------- = --------
- = η où η doit représenter l’efficacité d’une machine frigorifique fonc-
δW δW
tionnant entre les sources Tmin et Tex, d’où :
T min δW
η = ------------------------- ⇒ h ( T ex – T min ) = η -------- = η  .
T ex – T min δt
h(T – T )2
Finalement  = -----------------------------------
ex min .
T min

645 Pompe à chaleur


Pour chauffer une maison, on utilise une pompe à 1 2
chaleur prélevant de l’énergie thermique à l’atmos- T
phère extérieure dont la température est T = 283 K.
La machine est constituée d’un détenteur (D), d’un E C
évaporateur (E), d’un compresseur (T) et d’un conden-
seur (C). Le fluide caloporteur est du fréon. D
1. Le fonctionnement de la machine correspond au 4 3
cycle suivant :
• compression adiabatique réversible 1 → 2, le fluide passant de l’état de vapeur
saturante ( t = t 1 = 5 °C ; P = P 1 = 3,6 bars ) à celui de vapeur sèche sous la
pression P 2 = 15,2 bars ;
• transformation isobare 2 → 3, le fluide sortant du condenseur sous forme de liquide
de saturation ( t = 60 °C, P = 15,2 bars ) ;
• détente isenthalpique 3 → 4 dans le détendeur, amenant le fluide dans les condi-
tions ( t 1 = 5 °C, P 1 = 3,6 bars ) ;
• transformation isobare 4 → 1, le fluide sortant de l’évaporateur sous forme de
vapeur saturante ( t 1 = 5 °C, P 1 = 3,6 bars ).

496 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 497 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 645
a. Déterminer l’efficacité η de la pompe à chaleur : on utilisera les valeurs numéri-
ques fournies dans le tableau de données présenté ci-après.
b. Faire un bilan d’énergie.
2. Afin d’améliorer l’efficacité de la machine, on modifie l’état final de la transforma-
tion 2 → 3. En 3, le fluide est désormais dans l’état liquide à la température
t′ = 40 °C et sous la pression P = 15,2 bars.
Donner la nouvelle valeur du coefficient η.
Tableau de valeurs :

t (°C) P(bars) hL hv sv

5 °C 3,6 4,7 157 0,565

60 °C 15,2 61 178 0,552

40 °C 15,2 39 – –

hL et hv (enthalpies massiques du liquide de saturation et de la vapeur saturante) en


kJ · kg–1 ;
sv (entropie massique de la vapeur saturante) en kJ · kg–1 · K–1 ;
capacité thermique à pression constante du gaz fréon (au voisinage de t = 60 °C )
C p = 0,879 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 ; 1 bar = 10 5 Pa.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Machines thermiques.
• Détente isenthalpique.
• Transformation isobare.
• Premier principe et écoulements.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. La pompe à chaleur prélève une énergie thermique Q à la source froide (ici l’air exté-
rieur), fournit l’énergie thermique Q′ à la source chaude (la maison) et absorbe un tra-
Q′
vail W au niveau du compresseur. L’efficacité de la machine est définie par η = --------- . La
W
détermination des grandeurs énergétiques Q′ et W peut s’effectuer par la connaissance
des enthalpies massiques h1, h2 et h3. Les valeurs de h1 et h3 se lisent directement sur le
tableau, il reste donc à calculer h2 et par là-même la température t′2 du fluide dans cet
état. L’évaluation de t′2 se fera en déterminant la variation d’entropie entre les états
( t 2′ , P 2 ) et ( t 2 , P 2 ) et en se rappelant que la compression est isentropique.
2. Dans la deuxième question, le passage dans le condenseur s’effectue avec un refroi-
dissement supplémentaire ( t 2 = 60 °C → t ′ = 40 °C ) ce qui augmente la valeur de
l’énergie thermique transférée à la maison. Le travail nécessaire restant inchangé (les
états 1 et 2 sont les mêmes), l’efficacité de la machine s’en trouvera améliorée.

Chapitre 6 – Thermodynamique 497


KF.book Page 498 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 645

■■ 3. Solution
1. a. Nous avons représenté ci-contre sur un dia- P
gramme (P, V) le cycle décrit par le fluide (cycle 3 2
rapporté par exemple à l’unité de masse de fréon).
• 1 → 2 correspond à la compression adiabatique
réversible, le compresseur recevant un travail 4 1
extérieur W (par kg de fréon).
Fig. 1 V
• 2 → 3 est une transformation isobare s’effectuant
dans le condenseur qui absorbe l’énergie thermique Q′ prise au fluide (par kg de fréon).
• 3 → 4 est une détente isenthalpique où le fréon se vaporise en partie ; le titre en masse
de fréon liquide passe de la valeur x = 1 à une valeur 0  x  1. Cette transforma-
tion s’effectue sans échanges d’énergie thermique et de travail avec l’extérieur.
• 4 → 1 est une transformation isobare s’effectuant dans l’évaporateur. Un kg de fréon
prélève une énergie thermique Q  0 à l’air extérieur (source froide).
L’efficacité est définie par :
énergie utile fournie
η = ------------------------------------------------ .
énergie dépensée
Q′ Q′ ( 2 → 3 )
Soit encore η = ------ = -------------------------- (1)
W W(1 → 2)
■ Travail W fourni à la machine (pour 1 kg de fréon) :

Le premier principe appliqué au compresseur et dans le cadre des écoulements s’écrit :


∆H = W.
D’où W = h 2 – h 1 = h v ( t′2 , P 2 ) – h v ( t 1, P 1 ) (2)
où h v ( t, P ) représente l’enthalpie massique de la vapeur dans l’état t (température en
degré Celsius) et P (pression en bar).
On a h v ( 5 ; 3,6 ) = 157 kJ ⋅ kg –1 (cf. tableau). La détermination de h v = ( t′2 , 15,2 )
passe par celle de t′2 ; à cet effet, il faut traduire que la compression est adiabatique et
réversible, et donc isentropique :
s ( t′2 , P 2 ) = s ( t 1, P 1 ) (3)
les données nous permettent de connaître s ( t 1, P 1 ) = 0,565 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1
et s ( t 2, P 2 ) = 0,552 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 avec t 2 = 60 °C.
Faisons alors l’hypothèse que t′2 est suffisamment proche de t2 pour que l’on puisse
considérer que la capacité thermique Cp du gaz est constante (et égale à
C p = 0,879 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 ) sur l’intervalle de températures [ t 2, t′2 ]. Dès lors, en assi-
milant la vapeur à un gaz parfait :
T 2′
∆s = C p ln  ------- = s ( t′2 , P 2 ) – s ( t 2, P 2 ).
 T2 
 s ( t 1, P 1 ) – s ( t 2, P 2 ) 
D’où d’après (3) : T 2′ = T 2 exp  ---------------------------------------------- .
 Cp 

498 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 499 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 645
Nous pouvons maintenant évaluer l’enthalpie massique h v ( t′2 , P 2 ) à partir de
h v ( t 2, P 2 ). Avec le même type d’approximations, nous avons :
h v ( t′2 , P 2 ) – h v ( t 2, P 2 ) = C p ( t′2 – t 2 ).
Le travail fourni au compresseur est alors défini par les relations :

W = { h v ( t 2, P 2 ) + C p ( t′2 – t 2 ) } – h v ( t 1, P 1 )

T 2′ = T 2 exp [ ( s ( t 1, P 1 ) – s ( t 2, P 2 ) ) ⁄ C p ] ; T = t + 273,15.
Application numérique :
T 2 = 273,15 + 60 = 333,(15) ⇒ T 2′ = 388,(11) → t 2¢ = 65 °C.
W = ( 178 + 0,879 × 5 ) – 157 ⇒ W = 25,4 kJ ◊ kg –1 .
■ Énergie thermique fournie à la maison (pour 1 kg de fréon) :
La transformation étant isobare, ∆H = – Q′, Q′ étant l’énergie absorbée par le
condenseur

Soit Q′ = – ( h 3 – h 2 ) = h v ( t′2 , P 2 ) – h L ( t 2, P 2 )

Les grandeurs h 2 ( t 2, P 2 ) et h v ( t′2 , P 2 ) sont connues :


h v ( t′2 , P 2 ) = h v ( t 2, P 2 ) + C p ( T 2′ – T 2 ) = 178 + 0,879 × 5 = 182,(4) kJ ⋅ kg –1
h L ( t 2, P 2 ) = 61 kJ ⋅ kg –1 ; d’où : Q′ = 182 – 61 ⇒ Q′ = 121 kJ ◊ kg –1 .
■ Efficacité de la machine :
Q′ , 121
η = ------ soit : η = ---------- ⇒ η = 4,8.
W 25,4
1. b. Il reste à déterminer l’énergie thermique Q absorbée par le fluide pour assurer la
vaporisation 4 → 1. Si x désigne le titre en masse du liquide dans l’état 4, l’application
du premier principe donne :
∆H ( 4 → 1 ) = Q avec ∆H ( 4, 1 ) = xL ( T 1 )
où L(T1) est la chaleur latente massique de vaporisation à la température T1, c’est-à-
dire L ( T 1 ) = h v ( t 1, P 1 ) – h L ( t 1, P 1 ). On a donc :
Q = x [ h v ( t 1, P 1 ) – h L ( t 1, P 1 ) ].
Pour définir le titre x, il suffit de traduire le caractère isenthalpique de la détente 3 → 4 :
∆H ( 3 → 4 ) = 0.
Or ∆H ( 3 → 4 ) = h 4 – h 3 où h 3 = h L ( t 2, P 2 ).
De plus : h 4 = xh L ( t 1, P 1 ) + ( 1 – x )h v ( t 1, P 1 ).
Soit : x [ h L ( t 1, P 1 ) – h v ( t 1, P 1 ) ] + h v ( t 1, P 1 ) = h L ( t 2, P 2 ).

h v ( t 1, P 1 ) – h L ( t 2, P 2 )
et x = ---------------------------------------------------
-
h v ( t 1, P 1 ) – h L ( t 1, P 1 )

D’où : Q = h v ( t 1, P 1 ) – h L ( t 2, P 2 )

Chapitre 6 – Thermodynamique 499


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Exercice 646

Ce qui était évident puisque ∆H ( 3 → 4 → 1 ) = ∆H ( 3 → 4 ) + ∆H ( 4 ; 1 ) .






0
Application numérique :
Q = 157 – 61 = 96 kJ ◊ kg –1 x = 0,63.
On a W + Q + ( – Q′ ) = 0 ce qui est bien entendu conforme à ∆H ( cycle ) = 0.
2. Pour ce nouveau cycle, seuls les états 3 et 4 P
sont modifiés. Il en résulte que W garde la même 3 2
valeur. P2
Quant à Q′, il vaut désormais : P1
Q′ = – ( h′3 – h 2 ) = h v ( t′2 , P 2 ) – h L ( t′, P 2 ). 4 1
D’où : W = 25,4 kJ ◊ kg –1
V
Q′ = 182 – 39 ⇒ Q′ = 143 kJ ◊ kg –1 .
Q′ 143
Soit une efficacité η = ------ = ---------- ⇒ η = 5,6.
W 25,4

646 Moteur Diesel


Un moteur à combustion interne du type Diesel fonctionne selon le principe idéalisé
suivant :
– 1er temps : soupape d’admission ouverte, soupape d’échappement fermée, de l’air
est admis dans le cylindre dans les conditions de température et de pression T1 et P1.
Le volume maximal du cylindre est V1.
– 2e temps : soupapes fermées, l’air est comprimé isentropiquement de l’état
(T1, P1, V1) à l’état (T2, P2, V2).
– 3e temps : soupapes fermées, le combustible est introduit, ce qui produit une com-
bustion isobare jusqu’à un volume V′2 (état T′2 , V′2 , P 2 ) suivie d’une détente isen-
tropique jusqu’à l’état (T3 , V1 , P3).
– 4e temps : soupape d’admission fermée, la soupape d’échappement s’ouvre, ce qui pro-
voque une brusque chute de pression ( T 3, P 3 ) → ( T 1, P 1 ), le piston restant immobile.
Puis les gaz sont évacués.
Pour plus de simplicité, on considèrera un seul cylindre dont le volume offert varie
entre les valeurs V1 et V2. On donne :
• la cylindrée : V 1 – V 2 = 1 769 cm 3 ;
V
• le rapport volumétrique : α = ----1- = 23 ;
V2
• la consommation c = 5,2 litres aux 100 km à vitesse stabilisée V st = 120 km ⋅ h –1
(correspondant à 4 600 tours par minute) ;

500 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 501 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 646
• le carburant est du gazole de masse volumique µ = 800 kg ⋅ m –3 et de pouvoir
thermique K = 45 kJ ⋅ g –1 ;
• on prendra P 1 = 10 5 Pa, et on négligera les variations de composition chimique
du fluide que l’on assimile à un gaz parfait avec γ = 1,4.
V
1. On note β = ------1- le rapport de détente. Exprimer le rendement théorique η du
V 2′
moteur Diesel en fonction des températures T1, T2, T′2 et T3, puis en fonction des
coefficients α, β et γ.
2. Donner l’expression définissant le rapport de détente β en fonction du rapport
Q
volumétrique α, du coefficient γ et de la quantité ----------- , Q représentant l’énergie
P1 V1
thermique dégagée par la combustion pour un cycle. En déduire les valeurs numéri-
ques de Q, β et η.
Déterminer la puissance du moteur dans les conditions précisées par cette étude.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Premier principe.
• Machines thermiques.
• Loi de Laplace.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Le rendement η du moteur est défini par le rapport du travail W produit à l’énergie
thermique Q résultant de la combustion (W et Q sont calculés pour un cycle).
Q est associé à une transformation isobare et s’identifie donc à ∆H.
Pour déterminer β, il faut connaître V 2′ .

■■ 3. Solution

1. Considérons le système formé par la masse de P


fluide décrivant le cycle ABCD :
• compression isentropique AB ; B C
P2
• combustion isobare BC qui fournit l’énergie
thermique Q (cette phase constitue l’équivalent
de la source chaude) ;
D
• détente isentropique CD ;
• transformation isochore DA, le fluide libérant P1 A
l’énergie thermique Q′ (pendant cette phase, le
piston reste immobile et ne développe donc
aucun travail). V2 V 2′ V1 V

Chapitre 6 – Thermodynamique 501


KF.book Page 502 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 646

Le cycle est décrit dans le sens rétrograde (cycle moteur)


Soit W le travail produit lors d’un cycle. Le rendement du moteur est défini par le rap-
port du travail W à l’énergie thermique Q dégagée par la combustion
W
η = ----- .
Q
Les grandeurs W, Q et Q′ sont liées par le premier principe :
Q + ( – W ) + ( – Q′ ) = 0, soit W = Q – Q′,
Q – Q′ Q′
et η = ---------------- = 1 – ------ .
Q Q
La transformation BC est isobare.
∆H = Q = nC p ( T C – T B ) = nC p ( T′2 – T 2 ).
La transformation DA est isochore, d’où :
∆U = – Q′ = nC v ( T A – T D ) = nC v ( T 1 – T 3 ).
Soit :
Cv ( T1 – T3 ) 1 ( T1 – T3 )
η = 1 + ------------------------------- ⇒ η = 1 + -- ------------------------ .
C p ( T′2 – T 2 ) γ ( T′2 – T 2 )
V
Exprimons les températures en fonction du rapport volumétrique α = -----1- et du coef-
V2
V1
ficient β = -------- :
V′2
γ–1 γ–1
• A → B isentropique : TV γ – 1 = constante ⇒ T 2 V 2 = T 1 V 1 . (Loi de Laplace)
T V γ–1
Soit -----2 =  -----1- = αγ – 1.
T1  V 2

T′2 V1 γ – 1
• De même pour C → D : ------- =  -------- = βγ – 1.
T3  V′2 
P2 V2 P 2 V′2 T′2 V′2 V′2 V 1 T′2 α
• Isobare B → C : ------------ = -------------- ⇒ ------- = - ⋅ ------ ⇒ ------
-------- = ------- - = --- .
T2 T′2 T2 V2 V1 V2 T2 β
T 1  T 3   T′2 
 ----- – ------- -------
T1 – T3  T 2  T′2   T 2  α 1 – γ – β 1 – γ α ⋅ β –1
D’où ------------------- = -------------------------------------------- = ----------------------------------------------
T′2 – T 2  T′ 2  α
------- –1 --- – 1
 T2  β

T1 – T3 α –γ – β –γ α –γ – β –γ
et ------------------ - ⇒ η = 1 – -----------------------------
- = --------------------- -
T′2 – T 2 β –α– 1 – 1 γ ( α –1 – β –1 )

Commentaire

On peut également exprimer ce rendement en fonction des coefficients α, γ et du rapport


V′2
de combustion (variable) r = -------- .
V2

502 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 503 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 646
V′2 V′2 V 1 α
- = -------- ⋅ ------ = --- soit :
Nous avons r = -------
V2 V1 V2 β

α –γ ( 1 – r γ ) ( rγ – 1 )
η = 1 – --------------------------- ⇒ η = 1 – -------------------------------
γ α –1 ( 1 – r ) γ αγ – 1( r – 1 )

P 2 V′2 P2 V2 T′2
2. Q = nC p ( T′2 – T 2 ) avec ------------- - soit V′2 = V 2 ⋅  ------- .
- = -----------
T′2 T2  T2 
D’autre part, le nombre de moles de fluide (essentiellement de l’air…) est donné par
P2 V2 P1 V1
la relation des gaz parfaits : n = ----------- - = ------------ .
RT 2 RT 1
V′2 V 2 T′2 V2  Q 
D’où -------- = ------ ⋅  ------- = ------ ⋅  1 + ---------------- .
V1 V1  T2  V1  nC p T 2 
γR γ γ
Or nC p T 1 = n ⋅  ----------- T 1 = -----------nRT 1 = -----------P 1 V 1 .
 γ – 1 γ–1 γ–1
α α
Soit β = ---------------------------------------- ⇒ β = ----------------------------------------------
γ – 1 T1 Q γ – 1 1–γ Q
1 + ----------- ----- ------------ 1 + -----------α ------------
γ T2 P1 V1 γ P1 V1

Calculons alors l’énergie thermique produite par la combustion. Une consommation


de c litres d’essence pour 100 km associée à une vitesse stabilisée de Vst km par heure
correspond à l’utilisation d’une masse m d’essence par seconde définie par :
V st 10 –3
m = µ ×  c × -------- × ------------ ; (10 –3 car 1 L = 10 –3 m 3 ).
 100 3 600






masse volumique volume d’essence par seconde

Le moteur effectuant N′ tours par seconde (soit N = 60N′ tours par minute), la
2
durée d’un cycle est de ∆t = ------ (2 tours par cycle).
N′
Soit une masse mc d’essence pour un cycle telle que :
2 V st 10 –3
m c = m ⋅ ∆t = µ ------ c -------- ⋅ ------------ .
N′ 100 3 600
L’énergie thermique dégagée par la combustion devient (K représentant le pouvoir
2 × 60 10 –5
thermique du carburant) : Q = Km c ⇒ Q = K --------------µcV st ------------ .
N 3 600
Application numérique : K = 45 ⋅ 10 3 kJ ⋅ kg –1 .
2 × 60 120 10 –3
Q kJ = 45 ⋅ 10 3 × -------------- × 800 × 5,2 × -------- × ------------ ⇒ Q = 1,63 kJ.
4 600 100 3 600
V 1 – V 2 = 1 769 cm 3
• P1 V1 = 10 5 V 1 avec V1 ⇒ V 1 = 1 849 cm 3
------ = 23
V2
d’où P 1 V 1 = 185 J.

Chapitre 6 – Thermodynamique 503


KF.book Page 504 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 647

0,4 × 1 630 –1
• β = 23 1 + 23 –0,4 × -------------------------- ⇒ β = 13,4.
1,4 × 185
( 23 ) –1,4 – ( 13,4 ) –1,4
- ⇒ η = 0,68 .
• Rendement théorique : η = 1 – ----------------------------------------------------
1,4 ( ( 23 ) –1 – ( 13,4 ) –1 )
δQ
• La puissance théorique est reliée à la consommation thermique par seconde ( ------- )
δt
δQ
par la relation  = η -------.
δt
δQ V sat 10 –3
Or ------- = Km = KµC --------- ⋅ ------------ . Soit  = ηKm
δt 100 3 600
10 –3
 ( kW ) = 0,68 × 45 ⋅ 10 3 × 800 × 5,2 × 1,2 × ------------ ⇒  = 42 kW.
3 600
Commentaires

• Comme le moteur à explosion du type « Beau de Rochas », le moteur Diesel est un moteur
à combustion interne. Mais l’allumage est réalisé par une compression élevée de l’air seul.
L’injection du carburant dans le cylindre débute donc à la fin de cette phase de compression
et assure une combustion (température élevée de l’air) qui s’effectue à peu près à pression
constante. Il permet l’utilisation de sous produits du raffinage du pétrole et le taux de com-
V
pression α = -----1- peut être plus élevé que dans un moteur à explosion (il n’y a pas de risque
V2
de pré-allumage…).
• Le rendement théorique associé au cycle diesel peut encore s’écrire :
rγ – 1 V′2
- ⋅  ------------- où r = -------
1
η = 1 – -------------- -  1.
γ αγ – 1  r – 1  V2
Le rendement – à γ donné et rapport volumétrique α fixé – augmente lorsque r diminue.
1
De plus, pour comparer ce rendement à celui η′ = 1 – ----------- - d’un moteur à explosion, on
αγ – 1
1 rγ – 1
pourrait remarquer que η = 1 – ----------- - F ( r, γ ), où F ( r, γ ) = -------------------  1. Ceci laisserait
αγ – 1 γ (r – 1)
à penser que η  η′ ; cependant il faut noter que le rapport volumétrique pour un moteur
Diesel est supérieur à celui du moteur à explosion (typiquement de l’ordre de 22 au lieu de
9), ce qui implique un rendement en général supérieur à celui du moteur à allumage
commandé.

647 Moteur avec sources à températures variables


Un moteur thermique fonctionne à partir de deux « sources » d’énergie thermique, de
même capacité thermique C et dont les températures initiales sont T10 et T20 (avec
T 20  T 10 ). On notera Wf le travail fourni à l’extérieur.
1. Déterminer les valeurs minimale et maximale de Wf .

504 Partie 2 – Physique MPSI


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Exercice 647
2. Donner l’expression reliant le travail fourni à la création totale d’entropie Σ. Quelle
est la valeur maximale de Σ ?
3. a. Définir le rendement η d’un tel moteur. Montrer que l’on a η min  η  η max ,
et préciser les valeurs extrémales de η en fonction de T10 et T20 .
Calculer ses valeurs pour T 10 = 300 K et T 20 = 400 K.
b. On suppose que sur un cycle élémentaire, les variations des températures T1 et T2
des deux « sources » restent très faibles. On note η c ( T 1, T 2 ) le rendement d’un cycle
de Carnot moteur travaillant sur des sources thermiques de températures constantes
égales à T1 et T2. Quel lien peut-on faire entre η max et η c ( T 2 ) ?

■■ Solution
1. La machine doit fournir du travail à l’extérieur. On a donc W f  0, et la valeur la
plus petite de Wf est évidemment zéro.
• La valeur maximale doit correspondre au cas de la réversibilité (pas de création
d’entropie). Dans ces conditions, le premier et le second principe donnent (pour un
cycle élémentaire) :
( – δW f ) + δQ 2 + δQ 1 = δU = 0 (1)
δQ δQ
δS = 0 = ---------2- + ---------1- + 0 (2)
T2 T1

δσ = 0
δU = 0 et δS = 0 car le fluide décrit un cycle au sein
de la machine ; d’autre part, la réversibilité implique 1 2
δσ = 0.
Appliquons le premier principe aux deux corps dont Q1  0 Q2  0
l’état ne dépend que de la température : MT
dU 1 = – δQ 1 = CdT 1 et dU 2 = CdT 2 = – δQ 2 .
La machine fonctionnant en moteur thermique, on doit
avoir δQ 2  0 (de l’énergie thermique est prélevée à la Wf  0
« source » chaude) et δQ 1  0 (de l’énergie thermique
est restituée à la « source » froide). 2 voit donc sa température diminuer
( δQ 2  0 ⇒ dT 2  0 ) et 1 augmenter ( δQ 1  0 ⇒ dT 1  0 ). Les processus
d’échange énergétique cesseront dès que les températures de 1 et 2 seront égales
(soit Tf cette température). Dès lors :
Q 1 = – C ( T f – T 10 ) et Q 2 = – C ( T f – T 20 ).
Soit en intégrant la relation (1) :
W f = Q 1 + Q 2 ⇒ W f = C ( T 10 + T 20 ) – 2CT f (3)
Il reste à déterminer Tf ce qui peut se faire à l’aide de (2) qui s’écrit :
dT 2 dT 1 dT dT
– C --------- – C --------- = 0 ⇒ --------2- + --------1- = 0 (4)
T2 T1 T2 T1

Chapitre 6 – Thermodynamique 505


KF.book Page 506 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 647

Tf dT 1 Tf dT 2
Soit encore ∫T --------- +
10 T 1
∫T --------- = 0.
20 T 2

Tf Tf
D’où ln  ------- + ln  ------- = 0 ⇒ T f = T 10 T 20 .
 T 10  T 20
Reportant cette expression de la température finale dans l’expression (3) du travail,
nous obtenons :
T 10 + T 20
( W f ) max = 2C  ---------------------- – T 10 T 20 .
 2 
D’où :
( W f ) max = C ( T 10 ) 2 + ( T 20 ) 2 – 2 T 10 T 20 ⇒ ( W f ) max = C ( T 20 – T 10 ) 2 .

L’intervalle des valeurs possibles du travail fourni est alors :


2
0  Wf  C T 20 – T 10

2. On se place maintenant dans un cas où la machine ne fonctionne pas de façon réver-


sible. L’expression du second principe prend alors la forme :
δQ δQ
0 = ---------2- + ---------1- + δσ ( δσ  0 : création d’entropie pour un cycle).
T2 T1
Soit, avec δQ 1 = – CdT 1 et δQ 2 = – CdT 2 :
dT 1 dT 2
C --------- + C --------- = δσ.
T1 T2
Intégrons cette équation entre l’état initial ( T 10, T 20 ) et l’état final ( T f′, T f′ ) :
T ′ dT T ′ dT
∫ ∫ ∫
C f --------1- + C f --------2- = δσ = Σ (par définition).
T 10 T 1 T 20 T 2

 T f′   T f′  Σ Σ
D’où ln  ------- + ln  ------- = --- ⇒ T f′ = T 10 T 20 exp  -------
T
 10 T
 20 C  2C

Le travail fourni par le moteur thermique devient :


W f = C [ ( T 10 + T 20 ) – 2 T f′ ] (expression équivalente à (3)).

Σ
Soit W f = C ( T 10 + T 20 ) – 2 T 10 T 20 exp  -------
 2C

La valeur maximale de la création d’entropie Σ doit correspondre au cas limite où


aucun travail n’est fourni à l’extérieur ( W f = 0 ).

T 10 + T 20
Soit Σ max = 2C ln ------------------------
2 T 10 T 20

on retrouve bien que Wf est maximal pour Σ = 0 (puisque Σ  0 ) ce qui correspond


au cas de la réversibilité.

506 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 507 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 647
Commentaires

La température finale des deux sources thermiques a une valeur comprise dans l’intervalle
T 10 + T 20
T 10 T 20 , ---------------------- :
2
– pour T f′ = T 10 T 20 , on obtient un travail fourni maximal, et T f′ prend la valeur la plus
faible possible ;
T 10 + T 20
– pour T f′ = ---------------------- , la machine ne fournit plus de travail, et la température T f′ atteint sa
2
valeur maximale : cette valeur est celle que l’on obtiendrait en mettant directement en contact
les deux sources. En effet, dans ce cas, on aurait (premier principe) ∆U = ∆U 1 + ∆U 2 = 0,

d’où C  T f′ – T 10 + C  T f′ – T 20 = 0 …


   

3. a. On définira le rendement η du moteur comme le rapport du travail fourni Wf sur


l’énergie thermique Q2 prélevée à la « source » chaude. Soit :
W
η = -------f or W f = C [ T 10 + T 20 – 2 T f′ ] et Q 2 = C ( T 20 – T f′ ), d’où :
Q2
T 10 + T 20 – 2 T f′
η = -------------------------------------
-
T 20 – T f′
T 10 + T 20
avec T 10 T 20  T f′  ---------------------- .
2
On a donc : η
T 10 + T 20
η  ----------------------  η  η ( T f′ = T 10 T 20 ).
 2 
T 10 + T 20
Pour T f′ = ---------------------
- , aucun travail
2
n’est fourni et η = η min = 0.
Pour T f′ = T 10 T 20 , la machine fonc- T f′
tionne de façon réversible ( Σ = 0 ), T 10 T 10 + T 20 T 20
---------------------
-
d’où : T 10 T 20 2
T 10 + T 20 – 2 T 10 T 20
η = η max = ----------------------------------------------------
T 20 – T 10 T 20
T 10 – T 10 T 20 T 10 ( T 10 – T 20 )
et η max = 1 + ----------------------------------
- = 1+ ------- ⋅ ------------------------------------ .
T 20 – T 10 T 20 T 20 ( T – T )
20 10

T 10
D’où finalement η max = 1 – -------
T 20

Chapitre 6 – Thermodynamique 507


KF.book Page 508 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 648

Application numérique :
300
η max = 1 – -------- = 0,13 ⇒ 0  η  0,13.
400
3. b. Revenons au cas d’une évolution réversible ( η = η max ). Les températures des
deux « sources » évoluent selon :
T 1 T 2 = T 10 T 20 (cf. équation (4). intégrée entre les états [ T 10, T 20 ] et [ T 1, T 2 ] ).
On suppose que sur un cycle élémentaire, les variations des températures T1 et T2 sont
suffisamment faibles pour que l’on puisse assimiler le rendement du moteur thermi-
que à celui d’une machine de Carnot. On a donc :

δW f T T 10 T 20
---------- = η c ( T 2 ) = 1 – -----1 -.
= 1 – ---------------
δQ 2 T2 T2
2

Pour définir le rendement global, nous écrivons :


Wf = ∫ δWf = ∫ ηc ( T2 )δQ2 , avec δQ2 = –CdT2 .
T f T f
D’où W f = – C ∫ η c ( T 2 )dT 2 et Q 2 = – C ∫ dT 2 où Tf = T 10 T 20 .
T 20 T 20
Tf

Wf ∫T η c ( T 2 )dT 2
Finalement η max 20
-.
= ------- = ----------------------------------
Tf
Qf
∫T dT 2
20

Le rendement global s’identifie à la valeur moyenne du rendement de Carnot η c ( T 2 )


sur l’intervalle [ T 20, T f = T 10 T 20 ] : η = η c ( T 2 )

T 10
Il est donc « bien » inférieur à η c ( T 20 ) = 1 – ------- = 0,25.
T 20

648 Réfrigérateur et pompe à chaleur imparfaits


T1
1. L’efficacité e d’un réfrigérateur non parfait prend la forme e = ------------------ (source
kT 2 – T 1
chaude T2, source froide T1).
• Donner, à l’aide d’arguments simples, le domaine des valeurs possibles du coeffi-
cient k. On pourra comparer cette efficacité à l’efficacité théorique d’un réfrigérateur
parfait fonctionnant entre ces mêmes températures.
• Calculer en fonction de k, T1 et T2 la valeur de la création d’entropie pour une unité
de travail électrique fourni.

508 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 509 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 648
• Redonner une signification physique simple au coefficient k en étudiant les quan-
tités d’entropie échangées avec les deux sources. Commenter.
2. a. Reprendre l’étude précédente pour une pompe à chaleur. On cherchera les
valeurs limites de l’efficacité e, et on proposera une définition d’un coefficient k′,
analogue au coefficient du 1. : donner l’expression de e en fonction de T1, T2 et k′.
Commenter.
b. Application numérique : on veut maintenir une température de 292 K dans une mai-
son alors que la température extérieure est de 275 K. Les pertes de chaleur à travers
les murs correspondent à une puissance thermique de 10 kW. Quelles devraient être :
• la puissance totale d’un système de chauffage par radiateurs électriques ?
• la puissance électrique d’une pompe à chaleur non parfaite telle que k ′ = 0,8 ?

■■ Solution
1. Le réfrigérateur prélève l’énergie thermique Q à la source froide et fournit l’énergie
thermique Q′ à la source chaude pour une énergie électrique d’alimentation W.
• L’efficacité sera la meilleure (e ayant la valeur la
plus élevée) pour un fonctionnement réversible de SF SC
la machine frigorifique. Dans ce cas, nous avons T1 T2
d’après les premier et second principes : Q Q′
W + Q – Q′ = 0 
 Q Q 1
e = ----- = ---------------- = --------------- .
0 = ----- – ------ + 0 
Q Q′
W Q′ – Q Q′
T1 T2 ------ – 1
 Q
∆S machine = 0

1 T1 W
Soit e = --------------- ⇒ e = ----------------
- et k = 1.
T2 T2 – T1
----- – 1
T1
• La machine est totalement inefficace lorsqu’aucune énergie thermique n’est prélevée
à la source froide ( Q = 0 et donc e = 0 ). Le fonctionnement est alors irréversible :
e = 0 implique k infini. On a ainsi 1  k  +∞

• Relions maintenant le coefficient k à la création d’entropie σ (pour une énergie élec-


W + Q – Q′ = 0
Q Q′
trique W fixée). Nous avons : 0 = ----- – ------ + σ, avec bien évidemment σ  0.
T1 T2
Q T1
Éliminons Q et Q′ sachant de plus que e = ----- = -------------------- .
W kT 2 – T 1
T1 kT 2
D’où Q′ = W + Q = W + --------------------W = --------------------W
kT 2 – T 1 kT 2 – T 1
Q′ Q k 1 σ k–1
et σ = ------ – ----- = --------------------W – --------------------W ce qui donne ----- = --------------------
T2 T1 kT 2 – T 1 kT 2 – T 1 W kT 2 – T 1

Chapitre 6 – Thermodynamique 509


KF.book Page 510 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 648

Remarquons que W, Q et e sont définis positifs σ


-----
de telle sorte que kT 2  T 1 . Ceci implique par W
ailleurs k  1, la création d’entropie σ étant 1
-----
elle-même positive. T2
La création d’entropie varie donc entre la valeur
minimale σ min = 0 (cas de la réversibilité) et
W k
la valeur maximale σ max = ----- ( Q = 0 ). 1
T2
• Comparons enfin les variations d’entropie des sources :
Q
– l’entropie « enlevée » à la source froide est ∆S 1 = ----- ( ∆S 1  0 ) ;
T1
Q′
– l’entropie « restituée » à la source chaude est ∆S 2 = ------ ( ∆S 2  0 ).
T2
Q Q 1 1 .
Or e = ----- = ---------------- = --------------- = ------------------
W Q′ – Q Q′ T
------ – 1 k -----2 – 1
Q T1
Q′ T 2 Q′ Q
On a donc : ------ = k ----- , soit encore ------ = k -----
Q T1 T2 T1
le coefficient k représente le rapport entre l’entropie fournie à la source chaude et
l’entropie prélevée à la source froide
∆S 2
k = ---------
∆S 1

Dans le cas de la réversibilité, il vient ∆S 1 = ∆S 2  ----- – ------ = 0 et k = 1. Pour une


Q Q′
 T1 T2 
transformation irréversible, nous aurions : ∆S 1 – ∆S 2 + σ = 0.
Soit ∆S 2  ∆S 1 ( σ  0 ), et k  1.
Q′ W
Dans la configuration limite où ∆S 1 → 0, k → +∞ et σ → ∆S 2 avec ∆S 2 = ------ = -----
T2 T2
(puisque Q = 0 et W + Q – Q′ = 0 ).

Commentaires
T1
• Pour le réfrigérateur non parfait, l’expression e = -------------------- peut s’interpréter comme
kT 2 – T 1
l’efficacité d’une machine frigorifique parfaite qui fonctionnerait avec la même source
froide ( T 1 ) et une source chaude de température T 2′ = kT 2 plus élevée ( k  1 ), ce qui
implique automatiquement une moins bonne efficacité.
• D’une autre manière, on peut s’intéresser, dans le cas de la machine frigorifique, aux éner-
gies thermiques prises à la source froide – pour un travail électrique donné W – dans le cas
de la réversibilité et de l’irréversibilité :
T1 T1
Q rév = -----------------W et Q irr = --------------------W.
T2 – T1 kT 2 – T 1
Q irr T2 – T1 ( k – 1 )T σT
Soit --------- = -------------------- = 1 – ---------------------2- = 1 – ---------2 .
Q rév kT 2 – T 1 kT 2 – T 1 W

510 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 511 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 648
σT
D’où Q irr = Q rév  1 – ---------2
 W
W
(L’efficacité minimale est bien associée à Q irr = 0 soit à σ = σ max = ----- (à W fixé).)
T2

2. La pompe à chaleur fonctionne sur le même principe que la machine frigorifique,


la grandeur intéressante étant maintenant l’énergie thermique Q′ fournie à la source
Q′
chaude. L’efficacité sera définie par e = ------ .
W
Elle sera maximale pour un fonctionnement réversible. Quant à la valeur minimale de
e, elle doit correspondre à une conversion directe de l’énergie électrique W en énergie
thermique Q′ ( Q = 0 ; la pompe à chaleur devient un simple radiateur électrique !).
Nous aurons donc :
• e min = 1 ( W = Q′ et Q = 0 ).
• e max pour W + Q – Q′ = 0 (1er principe)
Q Q′
0 = ----- – ------ + 0 (2e principe et réversibilité σ = 0 ).
T1 T2
Q′ Q′ 1 1 T2
Soit e max = ------ = ---------------- = --------------- = --------------- ⇒ e max = -----------------
W Q′ – Q Q T T2 – T1
1 – ------
Q′ 1 – -----1
T2

T2
ce qui donne 1  e  -----------------
T2 – T1
D’une manière analogue à ce qui a été fait pour la machine frigorifique, on définira un
cœfficient k′ tel que :
entropie prélevée à la source froide ∆S 1
k′ = ------------------------------------------------------------------------------------ = --------- .
entropie fournie à la source chaude ∆S 2
T2 Q T2
k′ =  ----- ⋅  ------ = ------ -----  ∆S = ----- et ∆S 2 = ------  .
Q Q Q′
De telle sorte que
 T 1  Q′ Q′ T 1  1 T1 T2 
 1 
D’où l’expression de l’efficacité  puisque e = --------------- :
 Q
1 – ------
 Q ′

1 T2
e = ------------------- ⇒ e = ---------------------
-
T1 T 2 – k′T 1
1 – k′ -----
T2
T2 
Dans le cas de la réversibilité, ∆S 1 = ∆S 2 et k′ = 1  e = ----------------
- .
 T 2 – T 1
Et pour une transformation irréversible :
∆S 1 – ∆S 2 + σ = 0 soit ∆S 2  ∆S 1 et k′  1.

Chapitre 6 – Thermodynamique 511


KF.book Page 512 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 648

W
À la limite où ∆S 1 → 0 ( W = Q′ ), k′ → 0 et σ → ----- ce qui donne ici :
T2
0  k′  1
• Le lien entre la création d’entropie σ (pour une énergie électrique donnée W) k ′, T1
et T2 s’obtient de la même façon que pour la machine frigorifique.
Q′ σ
σ = ∆S 2 – ∆S 1 = ∆S 2 ( 1 – k′ ) = ------ ( 1 – k′ ). -----
T2 1 W
-----
Q′ W T 2
Or e = ------ d’où : σ = ( 1 – k′ )e ----- .
W T2
Soit en remplaçant e par sa valeur :
σ 1 – k′
----- = ---------------------- . 1 k′
W T – k′T
2 1

Commentaire
T2
- avec T 1′ = k′T 1 , ce qui correspondrait à l’efficacité
On peut également noter e = ----------------
T 2 – T 1′
d’une pompe à chaleur parfaite fonctionnant avec une source froide de température
 T2 T2 
T 1′  T 1 occasionnant une efficacité plus faible  e = -----------------  ----------------- .
 T 2 – T 1′ T 2 – T 1

2. b. • Pour un chauffage à l’aide des radiateurs électriques, la puissance électrique est


convertie directement en puissance thermique laquelle doit compenser exactement les
pertes. On a donc :
 radiateurs électriques = 10 kW.
• Pour la pompe à chaleur :
Q′  th ′
′ = 10 kW
e = ------ = -------- , où  désigne la puissance électrique de la pompe et  th
W 
(même raison que ci-dessus). D’où :
 th ′ T 2 – k′T 1
 = ------- ′ ⋅ ---------------------
- =  th -.
e T2
Nous avons T 2 = 292 K (la maison est la source chaude) et T 1 = 275 K (l’air exté-
rieur constitue la source froide). De plus, l’imperfection de la pompe (irréversibilité
partielle) impose k′ = 0,8 (k ′ différent de 1), d’où :
292 – 0,8 × 275
 kW = 10 ⋅ ------------------------------------ ⇒  Pompe = 2,5 kW
292
(ce qui correspond à une efficacité de 4,1 – l’efficacité maximale pour les mêmes tem-
pératures T1 et T2 étant égale à 17,2…).

512 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 513 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 649
649 Moteur à explosion
Un moteur à explosion fonctionne selon le « cycle de Beau de Rochas », cycle idéalisé
défini de la façon suivante :
– 1er temps : soupape d’admission ouverte, soupape d’échappement fermée, le
mélange (air + essence) est admis dans le cylindre de volume maximal V1 (conditions
T1 et P1) ;
– 2e temps : soupapes fermées, le mélange est comprimé isentropiquement jusqu’à
l’état ( P 2, V 2, T 2 ) pour lequel se produit l’explosion (augmentation brusque de la
pression jusqu’à P 2′ à volume constant, le fluide passant dans l’état ( P 2′ , V 2, T 2′ ) ;
– 3e temps : soupapes fermées, les produits de combustion se détendent de façon
isentropique, le volume du cylindre redevenant V1 (état P3, V1, T3) ;
– 4e temps : ouverture de la soupape d’échappement ce qui conduit à une variation
brusque de la pression sans déplacement de piston ( P 3, T 3 → P 1, T 1 ) suivie de l’éva-
cuation des gaz brulés.
Pour simplifier, on prendra un seul cylindre dont le volume offert varie entre les valeurs
extrémales V1 et V2. Le mélange sera considéré de composition « invariable » avec des
capacités thermiques molaires Cp et Cv constantes (indépendantes de T et P). On donne :
• la cylindrée : V 1 – V 2 = 1 124 cm 3 ;
V
• le rapport volumétrique : α = ----1- = 9,4 ;
V2
• le carburant a une masse volumique µ = 720 kg ⋅ m –3 et son pouvoir thermique
est K = 48 kJ ⋅ g –1 ;
• consommation c = 5,9 litres aux 100 km à vitesse stabilisée V st = 120 km ⋅ h –1
(correspondant à N = 5 600 tours par minute).
On prendra P 1 = 10 5 Pa et γ = 1,35. Les gaz seront considérés comme parfaits.
1. a. Exprimer le rendement théorique η du moteur à explosion en fonction notam-
ment des températures T1, T2, T 2′ et T3, puis en fonction des coefficients α et γ. Don-
ner la valeur numérique de η.
b. Commenter l’expression de η en fonction des valeurs de γ et du rapport volumétrique α.
Que pensez-vous de la modélisation adoptée pour le cycle ?
2. Déterminer la puissance théorique  délivrée par le moteur. On exprimera cette
puissance en fonction de c, Vst, K, µ et η.
Application numérique.
3. Définir complètement l’état du fluide en chaque point caractéristique du cycle en
précisant les valeurs des températures T2, T 2′ et T3 et des pressions P2, P 2′ et P3
sachant que T 1 = 350 K.

Chapitre 6 – Thermodynamique 513


KF.book Page 514 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 649

■■ Solution
1. a. Une masse de fluide déterminée (mélange P
vapeur d’essence + air) décrit le cycle ABCD. C
• AB : compression adiabatique. P ′2
• BC : explosion instantanée à volume constant B ∆
P
(l’explosion est commandée par l’étincelle pro- 2 D
duite par une bougie) qui correspond à l’absorp- I
tion d’une énergie thermique Q (libération de P 1 A
l’énergie chimique de réaction de combustion).
• CD : détente des gaz brulés qui repoussent le piston. V2 V1 V
• DA : transformation isochore associée à la libération d’une énergie thermique Q′ (on
ne change rien à remplacer la détente brutale (piston immobile, pas de travail récu-
péré) par une isochore…).
On a d’après le premier principe et en notant W le travail produit lorsque le mélange
décrit un cycle :
Q + ( – W ) + ( – Q′ ) = 0 (les grandeurs Q, W et Q′ sont ici définies positives).
Le rendement η du moteur est le rapport du travail W produit à l’énergie thermique
Q dépensée (combustion).
W Q – Q′ Q′
η = ----- = ---------------- = 1 – ------ .
Q Q Q
L’énergie thermique Q correspond à une transformation isochore, d’où :
Q = nC v ( T 2′ – T 2 ), nC v représentant la capacité thermique à volume constant du
mélange. De même ( – Q′ ) = nC v ( T 1 – T 3 ).
(Nous avons négligé dans ces expressions la variation de composition chimique des gaz.)
nC v ( T 1 – T 3 ) T1 – T3
Soit η = 1 + -------------------------------
-⇒ η = 1 + ----------------
-
nC v ( T 2′ – T 2 ) T 2′ – T 2
Déterminons maintenant les relations liant les températures T1, T2, T 2′ et T3 :
• A → B isentropique d’un gaz parfait (loi de Laplace) :
γ–1 γ–1 T2
TV γ – 1 = constante ⇒ T 1 V 1 = T 2 V 2 ⇒ ----- = α γ – 1 .
T1
γ–1 γ–1 T 2¢
• De même, pour C → D : T 3 V 1 = T 2′ V 2 ⇒ ----- = α γ – 1 .
T3
T T T1 – T3
On a donc -----1 = -----3 = ----------------
- = α –( γ – 1 ) .
T2 T 2′ T 2 – T 2′

1
Soit finalement η = 1 – ------------
-
αγ –1
Application numérique :
1
η = 1 – ------------------
- ⇒ η = 0,54.
( 9,4 ) 0,35

514 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 515 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 649
1.b.
Commentaire

Le moteur à explosion est un moteur à combustion interne (comme le moteur Diesel) pour
lequel l’allumage (provoqué par une étincelle : bougie électrique) engendre un fort accrois-
sement de pression : dans le cycle théorique, la combustion est considérée comme instanta-
née s’effectuant à volume fixé (dans le moteur Diesel, le combustible s’enflamme à pression
constante, la réaction étant provoquée par l’échauffement de l’air accompagnant une forte
compression).

• Le rendement théorique du cycle associé ne dépend que de γ et du rapport volumé-


V1
trique α = ------ .
V2
On peut considérer que pour le mélange, γ est compris entre les valeurs 1,3 et 1,4 (la
valeur γ = 1,40 n’est valable que pour les gaz parfaits diatomiques). Donnons quel-
ques valeurs de ce rendement (thermique) théorique pour différentes valeurs de α :

γ α 8 9 10
1
1,3 0,46 0,48 0,50 η = 1 – -----------
-
αγ – 1
1,4 0,56 0,58 0,60

On constate qu’une valeur plus faible de γ abaisse celle du rendement thermique.


D’autre part, ce rendement est une fonction croissante du rapport volumétrique α (à
γ fixé). Cependant, un taux de compression trop élevé du mélange pourrait provoquer
une détonation (phénomène de cliquetis associé à la désintégration de certains hydro-
carbures), voire un allumage prématuré. On mesure la résistance à la détonation d’un
carburant par son indice d’octane… On atteint les valeurs de α de l’ordre de 9 à 10
dans les moteurs actuels d’automobile avec un carburant d’indice d’octane 98.
• Soulignons que le diagramme proposé ne représente qu’une idéalisation du cycle du
moteur à quatre temps.

étincelle ouverture soupape


d’échappement

L
I A

N
V1 V2 V

Chapitre 6 – Thermodynamique 515


KF.book Page 516 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

– Les compression et détente ne sont pas isentropiques (les parois du cylindre cèdent
de l’énergie thermique au mélange pendant la phase de compression et en reçoivent de
la part des gaz de combustion pendant la phase de détente : ceci a pour effet de dimi-
nuer les performances du moteur).
– La combustion n’est pas instantanée et ne se fait pas exactement à volume constant
(on réalise une avance à l’allumage, c’est-à-dire que l’étincelle est produite avant que
le piston n’atteigne son point haut, afin d’obtenir une combustion complète et une élé-
vation de pression aussi élevée que possible).
– Le fonctionnement théorique des soupapes impliquerait un travail récupéré pendant
la phase d’admission compensant exactement celui utilisé pour évacuer les gaz brulés
(trajets I → A et A → I ). En réalité, l’ouverture et la fermeture des soupapes n’ont
pas lieu exactement lorsque le piston atteint ses niveaux haut et bas. De plus, il s’établit
une dépression pendant l’admission et une suppression pendant l’échappement, la
boucle correspondante [INALI] représentant alors une perte de travail utile.
2. La puissance théorique développée par le moteur, dans les conditions de l’énoncé,
peut être calculée à partir du travail ∆W pendant une durée ∆ t . Il lui correspond une
énergie thermique ∆Q produite par la combustion.
∆W ∆W
Nous avons :  = --------- avec η = --------- .
∆t ∆Q
∆Q
Soit  = η -------- .
∆t
Or, pendant ∆ t , le moteur absorbe une masse ∆m de carburant telle que :
∆v
∆m = µ ------∆t (µ : masse volumique ; ∆v : volume).
∆t
Le moteur consomme c ⋅ 10 –3 m 3 tous les 100 km à vitesse stabilisée Vst ( km ⋅ h –1 ).
Pendant le temps ∆ t (en heures), le véhicule parcourt la distance d = V st ⋅ ∆t (d en
km) et consomme donc un volume ∆v (en m3) de carburant tel que :
V st ⋅ ∆t
∆v ( m 3 ) = c ⋅ 10 –3 × ----------------- .
100
∆v 3 –1 V st ( km ⋅ h –1 )
D’où -.
------ ( m ⋅ h ) = c ( L ) ⋅ 10 –3 ---------------------------------
∆t 100
∆v cV st 10 –5
Soit encore ------ = -------------------- m 3 ⋅ s –1
∆t 3 600
10 –5
et ∆m = ------------c ⋅ V st ⋅ µ ⋅ ∆t.
3 600
K désignant le pouvoir thermique du carburant, il vient : ∆Q = K∆m.

∆m 10 –5
D’où  = ηK -------- ⇒  = ------------c ⋅ V st ⋅ µ ⋅ K ⋅ η
∆t 3 600
Dans cette relation, c est en litres/100 km, Vst en km · h–1, µ en kg · m–3 et K en kJ · kg–1 :
 s’exprime alors en kW.
KF.book Page 517 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 649
Application numérique :
10 –3
 = ------------ × 5,9 × 1,2  1 – ------------------
1 
- × 48 × 720 × 10 3
3 600  ( 9,4 ) 0,35
où Kµ = 48 × 720 × 10 3 kJ ⇒  = 37 kW.
3. • Pour l’isentropique A → B, nous avions T 2 = T 1 α γ – 1 .
D’où T 2 = 350 × ( 9,4 ) +0,35 ⇒ T 2 = 767 K.
γ γ
D’autre part, P 2 V 2 = P 1 V 1 et P 2 = P 1 α γ ⇒ P 2 = 20,6 10 5 Pa.
• Pour l’isochore B → C :
 60
Q = nC v ( T 2′ – T 2 ) avec Q = ---- ( ∆t ) cycle où ( ∆t ) cycle = 2 ⋅ ----- .
η N
Un cycle correspond en effet à deux tours de l’arbre du moteur qui effectue N tours par
minute.

Commentaire

Chaque tour du vilebrequin est associé à deux courses du piston (une dans chaque sens).
Ainsi, pour un moteur à quatre temps, le cycle thermodynamique est décrit pendant deux
tours du vilebrequin (et donc de l’arbre du moteur), ce qui correspond à quatre courses du
piston (cf. figure ci-dessous) :
B′
;;
;;
;
;;
;;
;
;

;
SA SE

P
B arbre
V
fin d’aspiration fin de compression fin de détente fin d’échappement
B : bielle ; V : vilebrequin ;
SA : soupape d’admission ; SE : soupape d’échappement ;
P : piston ;
B′ : bougie.
Le travail n’est produit que pendant un quart de cycle, il est donc nécessaire d’assurer un
mouvement régulier du piston ce qui est réalisé plus facilement en associant plusieurs cylin-
dres (4, 6, 8…) sur un même vilebrequin de forme appropriée…

Q Q R
D’où T 2′ = T 2 + --------- = T 2 + ------- ( γ – 1 ) avec C v = ----------- .
nC v nR γ–1
P1 V1  ⋅ 60 ⋅ 2
D’autre part n = -----------
- soit : T 2′ = T 2 + ( γ – 1 )T 1 ------------------------ ⇒ T 2¢ = 2 185 K.
RT 1 η ⋅ NP 1 V 1
V1 se détermine à l’aide du rapport volumétrique α et de la cylindrée :
V
V 1 – V 2 = 1 124 cm 3 et -----1- = 9,4 ⇒ V 1 = 1 258 cm 3 .
V2

Chapitre 6 – Thermodynamique 517


KF.book Page 518 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 650

P 2′ P2
Il lui correspond une pression P 2′ telle que ----- = ----- ⇒ P 2¢ = 58,7 ◊ 10 5 Pa.
T 2′ T2
• Pour l’isentropique C → D, il vient (cf. A → B ) :

T 2′ = T 3 α γ – 1 , soit T 3 = T 2′α 1 – γ et T 3 = 997 K.


γ γ
P 3 V 1 = P 2′V 2 , soit P 3 = P ′2 α – γ et P 3 = 2,85 10 5 Pa.

650 Réfrigérateur à absorption


On sait réaliser des réfrigérateurs – dits « à absorption » – qui ne nécessitent pas de
moteur (comme source de travail mécanique…). Ils extraient une énergie thermique
Q1 de la source froide à la température T1 (effet frigorifique) et reçoivent une énergie
thermique Q3 d’une source auxiliaire à T3. Ils échangent également de l’énergie ther-
mique avec l’air ambiant à T2 ( T 3  T 2  T 1 ).

1. Montrer qu’un tel appareil est thermodynamiquement possible si une condition sur
Q1, Q3 et les températures est réalisée.

2. Définir l’efficacité de ce type de réfrigérateur, et montrer que celle-ci reste infé-


rieure à une valeur que l’on exprimera en fonction des seules températures.
Application numérique : T 1 = 265 K ; T 2 = 300 K ; T 3 = 400 K.

3. Comparer avec l’efficacité d’un réfrigérateur classique fonctionnant avec deux


sources thermiques (T1 et T2).

■■ Solution
1. Notons – pour un temps de fonctionnement donné :
Q3 la quantité d’énergie thermique reçue de la source auxiliaire à la température T3 (Q3
est une quantité positive) ;
Q1 la quantité d’énergie thermique reçue de la source froide à la température T1 (Q1
quantité positive) ;
Q2 la quantité d’énergie thermique « prélevée » à l’air ambiant à T2 (Q2 de signe
inconnu au départ…).
La machine ayant par hypothèse un fonctionnement cyclique, le premier principe
impose :
∆U cycle = 0 ⇒ Q 1 + Q 2 + Q 3 = 0 car W = 0.

518 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 519 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 650
Q1 et Q3 étant positives, il vient :
Q 2 = – Q 1 – Q 3  0.
T3
D’où le schéma ci-contre des échanges Q2
d’énergie du fluide évoluant dans la Q3
machine. T2
D’après le second principe appliqué au Q1
système { machine + sources } : T1
∆S machine + Σ∆S sources  0.
L’égalité correspond au cas des évolutions réversibles.
( –Q1 ) ( –Q3 ) Q2
Ici ∆S machine = 0 (cycle) et donc -------------- + -------------- + ---------  0
T1 T3 T2
soit, en éliminant Q 2 = – Q 2 :
( –Q1 ) ( –Q3 ) Q1 + Q3
-------------- + -------------- + -------------------  0
T1 T3 T2

Q 1  ----- – ----- + Q 3  ----- – -----  0


1 1 1 1
 T 2 T 1  T 2 T 3

le second terme de cette somme est positif  T 3  T 2 entraîne -----  ----- , mais le pre-
1 1
 T 3 T 2
mier terme est négatif ( T 1  T 2 … ) : pour que le résultat soit effectivement positif, il
suffit que la quantité d’énergie thermique apportée au fluide depuis la source auxiliaire
soit suffisamment grande.
Exprimé autrement, il faut, pour enlever une quantité d’énergie thermique Q1 à la
source froide, fournir depuis la source auxiliaire une énergie thermique supérieure à
une valeur minimale :
1 1
----- – -----
T1 T2
Q 3  Q 1 ⋅ ------------------ (1)
1 1
----- – -----
T2 T3

2. À partir de ce qui précède, l’efficacité de ce type d’appareil se définit de façon natu-


relle par :
Q
η = -----1-
Q3

ce qui correspond bien à la notion générale d’efficacité


quantité utile obtenue
η = ----------------------------------------------------------------------
quantité « onéreuse » fournie
les échanges avec l’air ambiant étant considérés comme totalement gratuits…

Chapitre 6 – Thermodynamique 519


KF.book Page 520 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651

En utilisant la condition (1), on obtient pour η :


1 1
----- – -----
Q1 T2 T3
η = ------  ------------------
Q3 1 1
----- – -----
T1 T2
T1 ( T3 – T2 )
soit η  ----------------------------
T3 ( T2 – T1 )

On vérifie naturellement que l’efficacité maximale correspond au fonctionnement


réversible.
Application numérique :
Avec les valeurs données, η  1,9
3. Comparons cette efficacité à celle d’un réfrigérateur classique fonctionnant entre
une source froide à la température T1 et une source chaude à la température T2
T1
η′  ----------------- soit ici η′  7,57
T2 – T1
T1 T T
Dans le cas de transformations réversibles, η = -----------------  1 – -----2 = η′·  1 – -----2 .
T2 – T1  T3   T 3
Donc à T1 et T2 fixés, η  η′ pour toute valeur de T3 (que l’on a intérêt à prendre la
plus élevée possible).
Commentaire
L’emploi d’un tel réfrigérateur se justifie quand on ne dispose pas de source de travail W
(pas d’alimentation électrique) ou lorsqu’on recherche un fonctionnement parfaitement
silencieux (pas besoin de moteur).

651 Centrale électrique nucléaire


Une centrale nucléaire produit de l’électricité par l’intermédiaire d’un alternateur cou-
plé aux turbines à vapeur T1 et T2. Le fluide caloporteur est de l’eau. À la sortie des
turbines, l’eau se refroidit dans le condenseur (l’échange d’énergie thermique peut se
faire avec l’eau pompée dans une rivière).

R
É A D
A T1 T2
R
C I
T V
E C I
U E′
R circuit È
secondaire R
E
E Fig. 1 E

520 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 521 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651
Dans l’évaporateur E′, les échanges thermiques peuvent s’effectuer avec un circuit
primaire d’eau qui récupère l’énergie thermique libérée au cœur du réacteur par la fis-
sion de l’uranium enrichi.
L’eau du circuit secondaire décrit le cycle représenté sur la figure 2.
P
F A
PA

PB C
B
PE
E D
Fig. 2 V
• Les transformations A → B et C → D sont supposées adiabatiques réversibles et cor-
respondent au passage dans les turbines haute pression ( T 1 ) et basse pression ( T 2 ).
• Entre les deux turbines, l’eau subit une surchauffe B → C en repassant dans
l’échangeur E′.
m vap
On note T, P, x, température, pression et titre en vapeur (soit x = -------------
- ). On dési-
m totale
gne de plus par h et s les enthalpie et entropie massiques du fluide.
On prendra h = 0 et s = 0 pour le liquide dans l’état P 0 = 1 atm et T 0 = 273 K
(0 degré celsius). On négligera les variations de volume de l’eau liquide avec la tem-
pérature et la pression. On donne :
θ A = 287 °C et P A = 70 atm (θ : température Celsius) ;
P B = 10 atm ; θ c = 270 °C ; P D = 0,05 atm ;
C l = 4,18 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 (capacité thermique de l’eau liquide, supposée constante).
1. Déterminer les expressions de hE, hF , sE et sF en fonction de Cl , TE, TF et T0. Donner
les valeurs numériques de hF et sF .
2. Dresser un tableau où figurent les valeurs de h, s, θ, P (atm) et x pour les différents
points A, B, C, D, E, F. À cet effet on s’aidera du diagramme de Mollier présenté en
fin d’énoncé (h est exprimé en kJ · kg–1 et s en kJ · kg–1 · K–1).
3. Comment lire, sur le diagramme de Mollier, les énergies thermiques QFA, QBC et QDE
« reçues » par le fluide ?
Donner les valeurs numériques de QFA, QBC, QDE ainsi que celle de QEF.
En déduire :
• le travail W1 par unité de masse fourni par la centrale au cours d’un cycle ;
• l’énergie thermique Q1 fournie par la source chaude pour 1 kg de fluide.
W1
Calculer le rendement thermique η = ------ .
Q1
4. Exprimer le travail utile Wu produit par les turbines lorsqu’elles sont traversées par
1 kg de fluide. Comparer Wu et W1.
5. La puissance électrique de la centrale est  = 1 300 MW. Quel doit être la valeur
du débit massique de fluide dans le circuit secondaire ?

Chapitre 6 – Thermodynamique 521


KF.book Page 522 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651

 ---------
h 
- kJ ⋅ kg –1
 4,18

°
500
300

250
2
0,
700 p=
200
°
450

1
0,
30
0

150
0

p=
40
35

20
30

15
50

10
p= 5
650
p=

3 100
p=

2
0

p= 5
10

0,0
p=
1
p= 0,
5
50
p= ,2
0
p= 1
0,
p=
600

01
0,
x=0, p=
95
50

20
p=

550
10

0,90
p=
15
p=

isotitre
3

x = 0,94
p=

0,85
isobare
p = 0,015 atm
500

1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2


 ---------
s 
- kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1
 4,18
■■ Solution
1. La capacité thermique étant prise constante, on aura :
hE – 0 = Cl ( TE – T0 ) ; hF – 0 = CL ( TF – T0 )
TE TF
s E – 0 = C l ln  ------ et s F – 0 = C L ln  ------ .
 T 0  T 0
Soit h F = 1 200 kJ ◊ kg –1 ; s F = 3,0 kJ ◊ kg –1 ◊ K –1 .

522 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 523 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651
2.

POINT MÉTHODE
Avant de répondre aux questions, étudier en détail le diagramme de Mollier.
Il fait apparaître la courbe de saturation ( x = 1 ), des courbes isotitres (x fixé), des
courbes isobares (P fixée), des courbes isothermes (θ fixée).

courbe de P = 10 atm P = 10 atm


h h h
saturation isobare θ = 270 °C
courbe isotherme
isotitre x=1 x=1
x = 0,85 x=1
s s s

Partons du point A pour lequel θ A = 287 °C, h P = 70 atm


P A = 70 atm et x = 1 (vapeur saturante).
hA
La lecture du diagramme de Mollier donne : A
h A = 2 766 kJ ⋅ kg –1 ;
x = 1
s A = 5,81 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 .
• La transformation A → B est supposée isen-
tropique ce qui implique immédiatement que sA s
sB = sA .
D’autre part, P B = 10 atm. Le point B s’obtient h P = 10 atm
sur le diagramme de Mollier en prenant l’inter- A
section de l’isobare P = 10 atm avec la droite 180 °C
s = s A . La température correspondante est celle B′
de la vapeur saturante ( x = 1 ) à la même pres- x = 1
sion ( P = 10 atm ) : propriété de l’équilibre
B x B = 0,83
liquide-vapeur. Ce qui détermine le point B′ et
l’isotherme θ = 180 °C aboutissant en ce point. sA s
On a donc :
P B = 10 atm ; θ B = 180 °C ; x B = 0,83, et par lecture directe :
h B = 2 430 kJ ⋅ kg –1 ; s B = 5,81 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 .
• La transformation B → C est isobare, et en h P = 10 atm
C, le fluide est à l’état de vapeur sèche. On a : θ = 270 °C
hC
P C = P B = 10 atm ; θ C = 270 °C ; C
h C = 2 980 kJ ⋅ kg –1 ;
s C = 6,99 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 ;
s C = 7,0 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 . x = 1
sC s

Chapitre 6 – Thermodynamique 523


KF.book Page 524 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651

• La transformation C → D est isentropique ( s D = s C ) avec P D = 0,05 atm. La tem-


pérature correspondante est celle du mélange liquide-vapeur à la même pression. Elle
est donc fournie par l’isotherme θ = 35 °C qui arrive au point D′ intersection de
l’isobare P = 0,05 atm et de l’isotitre x = 1 (imprécision sur θ D ). D’où :
P D = 0,05 atm ; θ D = 35 °C ; x D = 0,825.
h D = 2 137 kJ ⋅ kg –1 ; et s D = 6,99 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 .

C
P = 0,05 atm

hD D D′
sC = sD

• L’état E est caractérisé par (transformation D → E isobare et isotherme) :


P E = P D = 0,05 atm ; θ E = θ D = 35 °C ; x E = 0, et :
h E = 9,18 ⋅ ( 35 – 0 ) (cf. 1.) ⇒ h E = 146 kJ ⋅ kg –1 .

s E = 4,18 ln  -------------------- (cf. 1.) ⇒ s E = 0,50 kJ ⋅ K –1 ⋅ kg –1 .


273 + 35
 273 

• Le cycle reboucle sur l’état F caractérisé par :


P F = P A = 70 atm ; θ F = θ A = 287 °C ; x F = 0 et
h F = 4,18 ⋅ ( 287 – 0 ) (cf. 1.) ⇒ h F = 1 200 kJ ⋅ kg –1

s F = 4,18 ln  ----------------------- (cf. 1.) ⇒ s F = 3,0 kJ ⋅ kg –1 ⋅ K –1 .


287 + 273
 273 
Représentons ce cycle dans le diagramme de Mollier :

h
3 000 A

C
B

2 000
D x = 1
F

3 5,8 7 s

524 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 525 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651
• Tableau des valeurs P, T, x, h et s (arrondies) :

P (atm) θ (°C) x h (kJ · kg–1) s (kJ · K–1 · kg–1)

A 70 287 1 2 770 5,8

B 10 180 0,83 2 430 5,8

C 10 270 1 2 980 7,0

D 0,05 35 0,825 2 140 7,0

E 0,05 35 0 146 0,5

F 70 287 0 1 200 3,0

3. La transformation F → A est associée à h


une vaporisation totale du liquide à P et T A
constantes, d’où : Q FA = h A – h F (segment
AF′ du diagramme de Mollier).
De même Q DE = h E – h D et Q BC = h C – h B .
L’application numérique donne : F F′
s
Q FA = ( 2 766 – 1 200 ) ⇒ Q FA # 1 570 kJ ⋅ kg –1
Q BC = ( 2 980 – 2 430 ) ⇒ Q BC # 550 kJ ⋅ kg –1
Q DE = ( 146 – 2 137 ) ⇒ Q DE # – 1 990 kJ ⋅ kg –1 .
De plus, Q EF = C L ( θ F – θ E ) = 4,18 ( 287 – 35 ) ⇒ Q EF = 1 053 kJ ⋅ kg –1 .
• Le travail W1 fourni par la centrale, et rapporté à l’unité de masse du fluide, s’obtient
par application du premier principe. Soit pour un cycle :
( – W l ) + Q AB + Q BC + Q CD + Q DE + Q EF + Q FA = 0
et avec Q AB = Q CD = 0 (transformations adiabatiques) :
W 1 = Q BC + Q DE + Q EF + Q FA .
Application numérique :
W 1 = 1 178 ⇒ W 1 = 1 180 kJ ◊ kg –1 .
• L’énergie thermique Ql fournie par la source chaude (circuit d’eau primaire passant
dans le cœur du réacteur de la centrale) permet de réaliser la transformation
E → F → A et assure la surchauffe de la vapeur entre les turbines haute et basse pres-
sion.
Q l = Q EF + Q FA + Q BC ⇒ Q l = 3 170 kJ ◊ kg –1
(somme de toutes les énergies thermiques effectivement reçues de la source chaude).
• Le rendement thermique de la centrale est égal au rapport de l’énergie utile produite
(soit Wl) sur l’énergie « non gratuite » (ici Ql). Soit :
Wl
η = ------ ⇒ η = 37 %.
Ql

Chapitre 6 – Thermodynamique 525


KF.book Page 526 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 651

4. Considérons une turbine et la masse δm la « traversant »


δW u
entre les instants t et t + dt (le régime étant stationnaire, la
même masse δm entre et sort entre ces deux instants).
Considérons alors le système fermé constitué, à t, par le fluide
contenu dans la turbine (énergie interne UT) et la masse δm T
qui va y pénétrer entre t et t + dt (conditions he, ue, se…).
À t + dt, ce système correspond au fluide contenu dans la
turbine (énergie interne UT : régime stationnaire) et à la
masse δm sortant de la machine (conditions hs, us et ss…). δQ = 0
Désignons par δW amont le travail fourni par le reste du fluide en amont et δW aval le
travail correspondant en aval.
Le premier principe appliqué au système considéré (et en négligeant les énergies ciné-
tiques ou leurs variations) donne :
dU = ( U T + u s δm ) – ( U T + u e δm ) = ( – δW u ) + δW amont + δW aval + δQ.
La turbine est adiabatique et donc δQ = 0, d’où :
δm ( u s – u e ) = ( – δW u ) + δW amont + δW aval .
Or δW amont = P e δV e avec δV e = ( v m ) e δm ( v m = volume massique ).
De même δW aval = –P s δV s avec δV s = ( v m ) s δm.
Soit en regroupant les termes :
δm [ ( u s + P s ( v m ) s ) – ( u e + P e ( v m ) e ) ] = ( – δW u )

δW u
et h s – h e = –  -----------
 δm 

Pour un intervalle de temps dt, nous aurons :


δm δW
------- ( h s – h e ) = – ----------u- = – P u .
dt dt
δm
------- = D m est le débit massique de fluide et Pu représente la puissance utile effective-
dt
ment transmise à l’alternateur.
Au total, on aura ici (turbines haute et basse pression) :

( P u ) totale = ( – D m ) [ ( h B – h A ) + h D – h C ]

Application numérique :
– 1 300 × 10 6
D m = ------------------------------------------------------------------------------------------------3- ⇒ D m = 1 100 kg ◊ s –1 .
[ ( 2 430 – 2 766 ) + ( 2 137 – 2 980 ) ] ⋅ 10

Commentaire

Cette démonstration, inspirée de la démonstration de la détente de Joule-Kelvin, doit être


parfaitement assimilée car elle apparaît chaque fois que l’on étudie un écoulement.

526 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 527 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

hapitre
C

7
Électromagnétisme
A • Électrostatique
B • Magnétostatique
KF.book Page 528 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

A. Électrostatique
701 Deux lames de charges opposées
La distribution de charges représentée ci-contre
comprend deux lames infinies dans les direc- –ρ ρ
tions y et z, de largeur e, centrées en A et A′
d’abscisses +a et –a  a  --- , et de charges
e
 x
2 A′ O A
volumiques uniformes ρ et –ρ.
Déterminer le champ électrostatique E ( M ) et le
e e
potentiel V(M) en tout point de l’espace. En
donner les représentations graphiques.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Théorème de superposition.
• Lois de symétrie concernant les champs électrostatiques.
• Théorème de Gauss.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


Le théorème de superposition permet de n’étudier que le champ créé par une seule
lame chargée.
La symétrie de la distribution de charges – pour ce problème simplifié – permet de
déterminer la direction du champ en tout point.
Il est alors facile de trouver une surface fermée simple à laquelle on appliquera le théo-
rème de Gauss.

■■ 3. Solution
Le champ total d’une distribution de charges est la somme vectorielle des champs élé-
mentaires créés par chacune des charges de la distribution (« théorème de
superposition »).
• Désignons par I (resp. par II) la distribution de
–ρ ρ
charges associée à la densité ρ (respect. –ρ).
D’après le théorème de superposition :
A′ O A x
E ( M ) = E I ( M ) + E II ( M ).

528 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 529 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 701
De plus, la distribution I étant centrée en x = a et la distribution II en x = – a, les
deux champs E I et E II se déduisent l’un de l’autre par un changement de signe
( ρ → – ρ ) et une translation de –2a selon u x :

E II ( x, y, z ) = – E I ( x + 2a, y, z ).
Remarquons également que tout plan passant par le point M ( x, y, z ) et contenant la
direction u x est un plan de symétrie, ce qui implique que E est porté par u x :
E = E ⋅ u x (symétrie de révolution autour de l’axe [M, u x ]).
L’invariance de la distribution de charges dans toute translation selon u y ou u z
implique la même invariance pour le champ E : E ( x, y, z ) = E ( x ) ⋅ u x .
Enfin, le plan x = 0 est un plan d’antisymétrie pour la distribution de charges (distribu-
tion inchangée si l’on effectue cette symétrie et le changement de signe ρ → – ρ ).
Si on prend deux points M ( x, y, z )
E ( M′ )
et M′ ( – x, y, z ), le champ E ( M′ ) est sym ( E ( M ) ) E (M)
M′ M
l’opposé du symétrique du champ
x
E ( M ), soit ici E ( M′ ) = E ( M ) et la O
fonction E ( x ) est une fonction
paire.
• Déterminons maintenant le champ E I = E I ( x )u x .
Prenons une nouvelle origine (des abscisses X) en A, soit :

E I = E I ( X )u x .
Le plan yAz est plan de symétrie par la distribution I de telle sorte que :
E I ( – X ) = – E I ( X ).
Il reste à appliquer le théorème de Gauss à
Y
un cylindre de génératrices parallèles à AX
et dont les faces d’aire Σ 0 se trouvent dans
les plans X ( X  0 ) et –X :
A X
 Q int
E I ⋅ δΣ = --------- .
ε0 Y

Or  E ⋅ δΣ = E ( X )Σ
I 0 – E ( – X )Σ 0 A n

= 2E ( X )Σ 0 , d’où : ux Σ0

Q int
E I ( X ) = -------------- .
2ε 0 Σ 0

Chapitre 7 – Électromagnétisme 529


KF.book Page 530 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 701

POINT MÉTHODE
Pour utiliser le théorème de Gauss dans le calcul d’un champ, il faut d’abord choisir
une surface pour laquelle on est capable de calculer le flux qui la traverse en fonc-
tion de la valeur du champ en un point donné.

Deux cas sont alors possibles :


e ρe
– 1er cas : X  -- ⇒ Q int = ρΣ 0 e et E I ( X  0 ) = -------- ;
2 2ε 0
e ρX
– 2e cas : 0  X  -- ⇒ Q int = ρΣ 0 2X et E I ( X  0 ) = ------- .
2 ε0
e
On remarque que le champ est uniforme d’une part pour X  -- et d’autre part pour
2
e
X  – -- et qu’il y a bien entendu continuité de E I (charge volumique de valeur bornée).
2
• Revenons alors à la distribution proposée dans l’énoncé et intéressons-nous tout
d’abord aux domaines extérieurs aux distributions de charges :
e ρe ρe
a. x  a + -- : E I = -------- u x et E II = – -------- u x ⇒ E = 0 .
2 2ε 0 2ε 0
e
b. x  – a – -- : la conclusion est la même et E = 0 .
2
e e ρe ρe
c. – a + --  x  a – -- : E I = – -------- u x et E II = – -------- u x
2 2 2ε 0 2ε 0
re
d’où E = – ------ u x .
e0
Plaçons-nous maintenant à l’intérieur des distributions :
e e ρ ρ
d. a – --  x  a + -- : E I = ----Xu x = ---- ( x – a )u x
2 2 ε0 ε0
ρe ρ
E II = – -------- u x ⇒ E = ---- ⋅  x – a – -- u x .
e
2ε 0 ε0  2
ρe
E  x = a + -- = 0 et E  x = a – -- = – -----u x .
e e
On a bien
 2  2 ε0
e e ρe ρX′
e. – a – --  x  – a + -- : E I = – -------- u x et E II = – --------- u x
2 2 2ε 0 ε0
ρ
avec ici X′ = x + a, soit E II = –  ---- ⋅ ( x + a )u x
 ε0 
ρ
E = – ----  x + a + -- u x .
e
d’où
ε0  2
Là aussi les relations de passage sont bien vérifiées puisque l’on a :
ρe
E  x = – a – -- = 0 et E  x = – a + -- = – ----- u x .
e e
 2   2  ε0

530 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 531 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 701
D’où le graphe donnant E ( x ) ( E = E ( x )u x ) :
E(x)
e e e e
– a – -- –a + -- a – -- A a + --2 x
2 A′ 2 2

ρe
– -----
ε0
dV
• La fonction potentiel s’en déduit aisément à partir de la relation ------- = – E ( x ).
dx
( E = – gradV, avec E = E ( x ) ⋅ u x implique que V = V ( x ) est fonction de la seule
variable x.)
Commentaires

Notons qu’il ne faut pas espérer déterminer une fonction V(x) telle que V → 0 quand
x → ±∞ : ici la distribution de charges s’étend jusqu’à l’infini (avec une densité ±ρ qui ne
tend pas vers zéro).
Par contre, la fonction E(x) étant paire, la fonction V(x) sera impaire, si on fait le choix de
V ( 0 ) = 0…
Il vient alors :
e e ρe x (choix de V ( 0 ) = 0 ) ;
– a + --  x  a – -- : V ( x ) = ----- -
2 2 ε0
ρ e 2
a – --  x  a + -- : V ( x ) = – -------- ⋅  x – a – -- + k : la constante k sera déterminée
e e
2 2 2ε 0  2
e
par la continuité du potentiel en x = a – -- ; soit :
2
ρe  e ρ ρea
----- a – -- = k – -------- e 2 ⇒ k = ---------
ε0  2 2ε 0 ε0
ρ 2
ρea
V ( x ) = – -------- .  x – a – -- + --------- ;
e
d’où
2ε 0  2 ε0
e  e ,
x  a + -- : E ( x ) = 0 et V ( x ) = constante = V a + -- soit par continuité :
2  2
ρe
V ( x ) = + -----a et le potentiel reste borné à l’infini.
ε0
D’où le graphe : V(x)
V2

V1

e a a + --e
a – -- ρe
V 1 = -----.  a – --
e
2 2
–V1 ε0  2
ρe
V 2 = -----a
–V2 ε0

Chapitre 7 – Électromagnétisme 531


KF.book Page 532 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 702

702 Couronne plane chargée


Sur le plan Oxy, on considère une distribution de z

;;;;;
charges de surface, à répartition uniforme (densité
σ), comprise entre les cercles de centre O et de rayons M

;
;;
a et b (b  a).

;
;
Soit M un point de l’axe Oz perpendiculaire au plan de O a
charges.

;
;
b
1. a. On désigne par V(z) la fonction potentiel don-

;
;
nant le potentiel V(M) en tout point M de l’axe Oz.
Montrer que l’on a :
σ
V ( z ) = -------- [ b 2 + z 2 – a 2 + z 2 ].
2ε 0
En déduire l’expression du champ électrostatique E ( M ) sur cet axe. On notera que
l’on a E ( z ) = E ( z )u z .
b. Représenter le graphe z → E ( z ) à b fixé et pour différentes valeurs de a. (On
pourra prendre a = ηb avec η = { 0 ; 0,02 ; 0,1 ; 0,2 } . )
Commenter les résultats obtenus.
2. Retrouver l’expression du champ électrostatique E ( M ) par un calcul direct.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Potentiel et champ associés à une charge ponctuelle.
• Relation entre potentiel et champ : E = – gradV.
• Règles de symétrie.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. a. La distribution de charges étant d’extension finie, le calcul intégral du potentiel
V(M) ne pose pas de problèmes particuliers. Il reste à noter que tous les éléments du
plan x Oy situés à la même distance de O contribuent de la même façon à V(M). On va
donc décomposer le système de charges en couronnes élémentaires de rayon moyen r
et de largeur dr : une simple intégration suffira. Le calcul de E ( M ) sur l’axe Oz est
immédiat en remarquant que l’on a de façon générale E = – gradV ( M ) avec ici, pour
dV
des raisons de symétrie évidentes, E = E ( z )u z , soit E = – ------- u z .
dz
1. b. On pourra envisager les cas limites :
• z  b …
• a = 0 (disque uniformément chargé de rayon b) et z → 0…
2. Le champ résultant devant être porté par l’axe Oz, il suffit de projeter chaque
contribution élémentaire sur cet axe.

532 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 533 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 702
■■ 3. Solution

1. a. Considérons les charges situées sur la sur-


face élémentaire délimitée par les cercles de rayon

;;;;;
M
r et r + dr :

;
;;
a  r  r + dr  b.
Toutes ces charges contribuent de la même façon

;
;
r P
au potentiel V(M) : O
r + dr

;
;
1 δq
dV ( M ) = ----------- -------- avec PM = r 2 + z2

;
;
4πε 0 PM
et δq = σδΣ = σδΣ = σ2πrdr.
1 σ2πrdr
D’où dV ( M ) = ----------- -------------------
4πε 0 r 2 + z 2
σ b rdr σ b
et V ( M ) = --------
2ε 0 ∫a ------------------
r2 + z2
- = --------
2ε 0 ∫a d [ r2 + z2 ] .

σ
Soit V ( z ) = -------- [ b 2 + z 2 – a 2 + z 2 ] (1)
2ε 0

Pour le calcul du champ électrostatique en M, il suffit de remarquer que l’axe OM


étant un axe de symétrie de révolution, le champ E ( M ) est porté par cet axe. On peut
écrire en effet :
E ( M ) = EI uz + E⊥ ( ⊥ ≡ perpendiculaire à l’axe)
et l’invariance du système par rotation (d’un angle arbitraire) par rapport à l’axe Oz
implique nécessairement que E ⊥ = 0 .

D’où E ( M ) = E ( z )u z .
dV
Or E ( M ) = – gradV, soit ici : E ( M ) = – ------- u z
dz
dV σ z z
et E ( z ) = – ------- = – -------- -------------------- – -------------------- .
dz 2ε 0 b 2 + z 2 a2 + z2

σ 1 1
Soit : E ( M ) = -------- z -------------------- – -------------------- u z (2)
2ε 0 2
a +z 2 b + z2
2

1. b. On a ainsi E ( z ) = E ( z )u z avec E ( – z ) = – E ( z ) .
σ z z
Posons E 0 = -------- ⇒ E ( z ) = E 0 -------------------- – -------------------- .
2ε 0 a2 + z2 b2 + z2

Chapitre 7 – Électromagnétisme 533


KF.book Page 534 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 702

z
On a représenté ci-dessous les graphes de -- → E ( z ) pour une valeur de b fixée et pour
b
a
différentes valeurs du rapport -- { 0 ; 0,02 ; 0,1 ; 0,2 } .
b
E
-----
1 E 0

0,5

–1 –0,5 0 0,5 1 z
--
b

–0,5

–1

Commentaires

• Quand z → ∞ (z  b ), le système doit se comporter asymptotiquement comme une


charge ponctuelle Q = π ( b 2 – a 2 )σ. Ainsi, les fonctions V ( z ) et E ( z ) doivent être équi-
valentes à :
Q ( b 2 – a 2 )σ 1
V ( z ) ≈ ----------------- = ------------------------- ⋅ -----
4πε 0 z 4ε 0 z
Q z
E ( z ) = ----------- ----3- .
4πε 0 z
Vérifions-le :
σ b2 1 / 2 a2 1 / 2
V ( z ) = -------- z  1 + ----2- – z  1 + ----2-
2ε 0  z   z 
σ 1
d’où V ( z ) # -------- z -------2 ( b 2 – a 2 )
2 ε0 2 z
1 σπ ( b 2 – a 2 )
soit V ( z ) = ----------- ---------------------------- .
4πε 0 z
1 1
σz a 2 – -- b 2 – --
De même E ( z ) = -------------  1 + ----2- 2 –  1 + ----2- 2
2ε 0 z  z   z 
σz 1
et E ( z ) # ------------- -------2 ( b 2 – a 2 ) .
2 ε0 z 2 z

1 σπ ( b 2 – a 2 ) z
Soit encore E ( z ) # ----------- ---------------------------
- ----- u z
4 πε 0 z2 z
On retrouve bien les résultats attendus.

534 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 535 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 702
• Une discontinuité du champ E apparaît pour a = 0. Le système se réduit alors à un dis-
que uniformément chargé de rayon b. La relation (2) donne alors :
σ 1 1
E ( z ) = -------- z ----- – -------------------- u z
2ε 0 z b2 + z2
σ σ
soit E ( 0 + ) = -------- u z
E ( 0 – ) = – -------- u z (3)
et
2ε 0 2ε 0
Ces résultats sont satisfaisants car ils se confondent avec ceux d’un plan infini, uniformé-
ment chargé avec une densité σ. En effet, pour a = 0, fixer z et faire tendre b vers l’infini
revient au même que de fixer b et faire tendre z vers 0 :
Vérifions-le en étudiant rapidement le champ électrostatique créé par le plan infini (σ uni-
forme).
– Le plan x Oy est plan de symétrie d’où :
z
E ( M′ ) = sym [ E ( M ) ] (symétrie prise par rap-
port à x Oy). M
– Tout plan contenant la droite [ M, u z ] est plan
de symétrie ; E vecteur polaire appartient à ces O
plans et donc à leur intersection. Il est ainsi porté
par u z ⇒ E ( M ) = E ( M )u z . M′
– Les deux résultats précédents conduisent à :
E ( z  0 ) = E 0 u z et E ( z  0 ) = – E 0 u z . E (M)
– Enfin appliquons le théorème de Gauss : z M
1
E 0 δΣ + E 0 δΣ = ----σδΣ δΣ
ε0
σ σ
soit E 0 = 2ε -------- O
0
σ σ
d’où E ( z  0 ) = -------- u z et E ( z  0 ) = – -------- u z .
2ε 0 2ε 0 M′
Ces résultats sont bien identiques à (3).
E ( M′ )

POINT MÉTHODE
Problème des distributions infinies de charges :
On pourrait s’étonner que le passage à la limite ( a → 0 et b → + ∞ ) puisse se faire
sur l’expression (2) et pas sur (1), c’est-à-dire sur le champ E ( M ) et pas sur le
potentiel V ( M ).
En effet, pour a = 0 et z fini, on obtient à partir de (1) et (2) :
 lim V ( z ) = + ∞ ( pour σ  0 )
b → +∞
 σ z
 lim E = -------- ----- u z
 b → + ∞ 2 ε0 z
Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler qu’une expression du type
1 δq ( P )
V(M) = ∫∫∫ ----------- -------------- n’a de sens que si le domaine de charges D est d’exten-
D 4πε 0 PM
sion finie, ce qui permet notamment d’imposer le choix du potentiel nul à l’infini.

Chapitre 7 – Électromagnétisme 535


KF.book Page 536 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 702

Il est donc utile de se rappeler qu’appliquer un tel résultat à des distributions infi-
nies de charges est en général erroné : les intégrales considérées divergent.
Illustration : z
Fil droit infini uniformément chargé avec une densité linéique λ :
λ +∞ dz λ
• L’intégrale ----------- ∫ ------------------- n’est pas définie ;
4πε 0 –∞ r 2 + z 2
r

ur M
• Par contre, le champ E peut être obtenu aisément à l’aide du O
théorème de Gauss :
λ
E = -------------- u r (résultat classique) ; P
2πε 0 r
• Or E = – gradV, avec ici V = V ( r ) du fait de la symétrie de
dV dV λ
révolution par rapport à Oz, soit E = – ------- u r ce qui donne : ------- = – -------------- et
dr dr 2πε 0 r
λ
V ( r ) = – ----------- ln  -- en prenant une origine arbitraire à la distance r = a du fil.
r
2πε 0  a
On retrouve bien que le potentiel diverge à l’infini, et la condition V → 0 à l’infini
est ici inapplicable. Il diverge également en r = 0 ce qui est dû à la modélisation
(fil sans dimension transversale).
λ +∞ PM
• On peut vérifier que l’expression intégrale E = -----------
l’expression correcte du champ électrostatique.

----------- dz redonne
4πε 0 –∞ PM 3

λu r +∞ PM ⋅ ur
On a E = -----------
4πε 0 ∫–∞ -----------------
PM 3
- dz (car E ( M ) = E ( r )u r ).
z
λu r +∞ rdz
E = -----------
4πε 0 ∫–∞ --------------------------
( r2 + z2 )3 / 2
( PM ⋅ u r = r )
r M
δE

λu r +∞ du  avec u = z- 
E = --------------
4πε 0 r ∫–∞ (-------------------------
1 + u2 )3 / 2
-
 r
P
λu r u +∞
λ
et E = -------------- -------------------------
- = -------------- u r .
4πε 0 r ( 1 + u 2 ) 1 / 2 –∞ 2πε 0 r

2. Calcul direct du champ E ( M ) : considérons à cet z


effet la charge δq comprise entre les cercles de rayon r δE P α
et r + dr et associée à un secteur angulaire de mesure
dθ : M
δq = σδΣ = σ ( rdθ ) ( dr )
δq = σrdrdθ.

Cette charge crée en M un champ élémentaire δE P tel
P
que :
θ
1 δqPM .
δE P = ----------- --------------
-
4πε 0 PM 3

536 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 537 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 703
Comme il a déjà été signalé, le champ résultant doit être porté par l’axe Oz. On a donc
E ( M ) = Eu z et :

δq PM ⋅ u z δq cos α
δE = δE P ⋅ u z = ----------- -----------------
- = ----------------------2- .
4πε 0 PM 3 4πε 0 PM
σ cos α r dr dθ
D’où δE = ----------- -----------------------------
- car PM 2 = r 2 + z 2 .
4πε 0 ( r 2 + z 2 )

Soit après une intégration immédiate selon θ  ∫0 dθ = 2π :
 
σ b cos α r dr .

E = -------- ----------------------
2ε 0 a ( r 2 + z 2 )
-

z σz b r dr
Or cos α = ------------------- ⇒ E = --------
r2 + z2 2ε 0 ∫a (--------------------------
r2 + z2 )3 / 2
.

σz b2 du
Posons u = r 2 , il vient : E = --------
4ε 0 ∫a 2
------------------------
( u + z2 )3 / 2
-

1 b2
σz – --
soit E = -------- ⋅ – 2 ( u + z 2 ) 2 .
4ε 0 a2

σ 1 1
Finalement E ( z ) = -------- -------------------- – -------------------- u z , comme il se doit.
2ε 0 a 2 + z 2 b + z2
2

703 Demi-espace chargé


1. On considère un plan infini xOy possédant une charge de surface uniformément
répartie avec une densité σ.
Déterminer le champ électrostatique créé de part et d’autre du plan.
En déduire la fonction potentiel associée vérifiant V = 0 sur le plan.
Donner les graphes représentant E ( x ) et V ( x ).
;;;;;;
;;;;;;
;;;;;;
;;;

2. Le demi-espace x  0 est caractérisé


par une distribution volumique de char- x
x vide – --
ges de densité ρ ( x, y, z ) = ρ 0
– --
e a. ρ ( x, y, z ) = ρ 0 e a

La région x  0 est vide de charges.


Déterminer le potentiel et le champ en O x
tout point de l’espace et tracer les gra-
phes associés. Commenter.
On prendra V ( 0 ) = 0.

Chapitre 7 – Électromagnétisme 537


KF.book Page 538 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 703

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Utilisation des symétries et des invariances de la distribution de charges.
• Théorème de Gauss.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Avant tout, il faut déterminer la direction de E en utilisant les symétries de la dis-
tribution de charges.
Les propriétés d’invariance du système lors de certaines transformations géométriques
permettent de déterminer les variables dont dépend E .
On peut alors utiliser le théorème de Gauss.
2. On utilisera les résultats précédents en décomposant la distribution volumique de
charges en tranches très minces d’épaisseur dx. E s’obtient en sommant les contribu-
tions des différentes tranches et en visualisant bien la position de ces tranches par rap-
port au point où l’on calcule E .

■■ 3. Solution
1. • Considérons le champ électrostatique au
point M ( x, y, z ). Tout plan contenant l’axe ∆ M ( x, y, z ) ∆
(axe parallèle à Ox et passant par M) est plan de
symétrie pour la distribution de charges. E ( M ),
vecteur polaire, appartient donc à ces plans et O x
par là même à leur intersection, c’est-à-dire à ∆.
D’où E ( x, y, z ) = E ( x, y, z )u z .
Ici, le système est invariant par translation selon u y et u z donc E et V ne dépendent
ni de y ni de z.
E = E ( x )u z et V = V ( x )
dV
avec E ( x ) = – -------- puisque E = – gradV .
dx
• De plus, le plan yOz est plan de symétrie (on peut éventuellement lui donner une
petite épaisseur e avec une charge volumique ρ telle que ρe = σ, quitte à faire tendre
e → 0 et ρ → +∞ …).
Ainsi : E ( – x ) = – E ( x )
• Le système possède suffisamment de symétries pour envisager l’application du théo-
rème de Gauss.

POINT MÉTHODE
Le théorème de Gauss ne peut s’appliquer (efficacement) que lorsque le système
possède des symétries et des invariances suffisamment fortes.

538 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 539 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 703
• Considérons alors une surface de Gauss cylindrique dont les génératrices sont per-
pendiculaires au plan yOz (le cylindre est symétrique par rapport à ce plan).

–x x
Le théorème de Gauss s’écrit :

 E ⋅ δΣ = Q--------
Σ ε
-.
int

0
Or Σ = Σ L  Σ x  Σ – x ; Σ x et Σ – x ont la même aire, notée Σ 0 ;

et  E ⋅ δΣ = ∫∫ E ⋅ δΣ + ∫∫ E ⋅ δΣ + ∫∫ E ⋅ δΣ.
Σ
ΣL Σx Σ– x

La première intégrale est nulle puisqu’en tout point, le champ E est porté par la sur-
face ( E ⋅ δΣ = 0 ). Le champ E non défini en x = 0 reste cependant borné et ne pose
pas de problèmes particuliers à l’application du théorème de Gauss (par ailleurs, on
pourrait toujours revenir à la modélisation [ ρ, e ] évoquée précédemment…).
Sur Σ x , le champ est uniforme et vaut E ( x )u x d’où :

∫∫Σ E ⋅ δΣ = E ( x )Σ 0 (normale de même sens que u x ).


x

De même ∫ Σ∫ E ⋅ δΣ = – E ( – x )Σ 0 (normale de sens opposé à u x ).


–x

D’où  E ⋅ δΣ = [ E ( x ) – E ( – x ) ]Σ
Σ
0 = 2E ( x )Σ 0 (d’après (2)).

POINT MÉTHODE
C’est parce que l’on a montré que E, ne dépendant que de x, est le même en tout
point de Σ que l’on peut sortir E(x) de l’intégrale ; c’est une constante vis-à-vis de
cette intégration.

Or Q int = σΣ 0 et le théorème de Gauss s’écrit ici :


1 σ
2E ( x )Σ 0 = ----σΣ 0 ⇒ E ( x ) = -------- .
ε0 2ε 0

σ σ
Soit E ( x  0 ) = -------- u x et E ( x  0 ) = – -------- u x
2ε 0 2ε 0
dV
• Quant au potentiel V ( x ), il s’obtient facilement à partir de la relation -------- = – E ( x )
dx

Chapitre 7 – Électromagnétisme 539


KF.book Page 540 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 703

d’où avec V ( 0 ) = 0 :
σ σ
V ( x  0 ) = – -------- x et V ( x  0 ) = -------- x.
2ε 0 2ε 0
σ
Soit en regroupant ces résultats V ( x ) = – -------- x
2ε 0

Donnons une représentation graphique de E ( x ) et V ( x ) :

V(x) E(x)
σ
--------
2ε 0

x O x
σ
– --------
2ε 0

Commentaires

La traversée de la nappe surfacique de charges s’accompagne d’une discontinuité du champ :


σ
E 2 – E 1 = ----n 12 .
ε0

σ   σ
E 2 = – -------- n 12 E 2 = -------- n 12
2ε 0 2ε 0

n 12

Cette discontinuité n’est en fait qu’une limitation liée au modèle surfacique.

On peut concevoir ce système comme la limite d’une pla-


que d’épaisseur e et présentant une charge volumique ρ.
ρ ρe = σ
Pour les mêmes raisons de symétrie, on a E = E ( x )u x ,
avec E ( – x ) = – E ( x ) . O x
Et avec le théorème de Gauss :
e 1 ρe
x  -- : Σ 0 ( E ( x ) – E ( – x ) ) = ----Σ 0 ρe ⇒ E ( x ) = -------- ; e
2 ε0 2ε 0
e 1 ρx
0  x  -- : Σ 0 ( E ( x ) – E ( – x ) ) = ----Σ 0 ρ2x ⇒ E ( x ) = ------ .
2 ε0 ε0
2. Remarquons tout d’abord que la distribution de charges ne dépendant que de x, les
plans passant par M ( x, y, z ) et contenant ∆ parallèle à u x (cf. 1.) restent des plans de
symétrie. Il en résulte que l’on a toujours : E = E ( x )u x le système restant invariant
par translation selon Oy et Oz.

540 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 541 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 703
Cependant, nous n’avons plus ici l’invariance du sys-
tème par symétrie par rapport au plan yOz.
• Soit une tranche centrée en x 0  0 d’épaisseur dx 0
infiniment faible : on peut la considérer comme étant
équivalente à une nappe surfacique de densité O x0 x
δσ = ρ ( x 0 )dx 0 . Elle crée alors les champs élémentai-
res (se reporter à la première question) :
δσ ρ ( x 0 )dx 0
x  x 0 : δE = -------- u x = ---------------------- u x (1) dx 0
2ε 0 2ε 0
δσ ρ ( x 0 )dx 0
x  x 0 : δE = – -------- u x = – ---------------------- u x (2)
2ε 0 2ε 0
Nous pouvons en déduire le champ total en décomposant le système en tranches
d’épaisseur dx 0. Il faut alors distinguer deux cas.

POINT MÉTHODE
Il est important maintenant de visualiser la position du point où l’on cherche le
champ par rapport aux tranches afin de sommer convenablement les contributions
envisagées.

a. x  0 : toutes les tranches donnent des contributions de même sens (x 0 positif est
bien supérieur à x), d’où :
+∞ ρ ( x ) dx

0 0
E(x) = – ---------------------- dx (avec E ( x ) = E ( x )u x ).
0 2ε 0
x x
ρ0 ∞ – ----0- ρ0 0
– ----- ∞
Soit encore : E ( x ) = – --------
2ε 0 ∫0 e a dx = – -------- – ae a
2ε 0 0

ρ0 a
E ( x  0 ) = – -------- u x
2ε 0

b. x  0 : il faut distinguer les tranches situées en x 0  x qui contribuent à E ( x )


selon l’expression (1) des tranches situées en x 0  x pour lesquelles la contribution est
donnée par (2). Soit :
x ρ ( x ) dx +∞ ρ ( x ) dx
∫ ∫
0 0 0 0
E(x) = ---------------------
-– ----------------------
0 2ε 0 x 2ε 0
x x
ρ0 0
– ----- x ρ0 0
– ----- +∞
et E ( x ) = -------- – ae a – -------- – ae a
2ε 0 0 2ε 0 x

ρ0 a x x
E ( x ) = --------  1 – e a  –  0 + e a 
– -- – --
d’où
2ε 0    

ρ0 a x
E ( x  0 ) = --------  1 – 2e a  u x
– --
2ε 0  

Chapitre 7 – Électromagnétisme 541


KF.book Page 542 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 703

dV
• Le calcul du potentiel s’effectue selon -------- = – E ( x ) :
dx
– Pour x  0, le champ est uniforme et V ( x ) est une fonction affine de x, c’est-à-dire :
ρ0 a
V ( x  0 ) = --------x
2ε 0
en prenant V ( 0 ) = 0 :
ρ0 a x
– Pour x  0 : -------- = – --------  1 – 2e a  .
dV – --

dx 2ε 0  
ρ0 a x
– --
Soit V ( x ) = – -------- x + 2ae a + C .
2ε 0

POINT MÉTHODE
La constante C se détermine en assurant la continuité du potentiel en x = 0, la dis-
tribution de charges étant volumique.

ρ0 a
D’où V ( 0 ) = 0 = – -------- [ 2a + C ] et C = – 2 a.
2ε 0
Finalement :
ρ0 a x
V ( x  0 ) = – -------- x – 2a  1 – e a 
– ---
2ε 0  

ρ0 a ρ0 a 2
D’où les graphes donnant E ( x ) et V ( x ) avec E 0 = -------
- et V 0 = ----------
-:
2ε 0 2ε 0
E(x)
E0

a x
a ln 2
–E 0

V(x)
V0

–a 2a
a ln 2 a x

–V0

542 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 543 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704
Commentaires

• Dans cet exercice, la distribution de charges tend bien vers zéro quand x tend vers +∞.
Ce n’est évidemment pas une raison pour conclure qu’il en est de même du champ électros-
ρ0 a
tatique  lim E ( x ) = --------  . Il serait également erroné de considérer que le champ tend
 x → +∞ 2ε 0 
vers zéro quand x → – ∞ sous prétexte que toutes les distances (des charges au point où

l’on calcule E ) tendent vers l’infini : le système de charges est lui-même infini.
ρ0 a ρ0 a
• On a établi que lim E ( x ) = -------
- et E ( x ) = – -------
- . En fait, ces résultats étaient prévi-
x → +∞ 2ε 0 x0 2ε 0
sibles puisque ρ 0 a représente la charge totale contenue dans un cylindre d’axe parallèle à
Ox et de section de base de surface unité.
∞ ∞ – --x
Q = ∫0 ρ ( x ) dx ⋅ 1 = ρ 0 ∫ e
0
a dx = ρ 0 a.

Pour ce qui est des points à l’infini , du côté des x positifs, et des points situés en x  0, le
système de charges se comporte comme une simple plaque perpendiculaire à Ox et possé-
dant une charge surfacique σ = ρ 0 a (on peut regrouper les tranches d’épaisseur dx 0).
• Dans le cas où le système proposé représenterait ce qui se passe « localement » à la surface
d’un conducteur en équilibre électrostatique, il nous faudrait imposer :
lim E ( x ) = 0 (le champ est nul à l’intérieur du conducteur).
x → +∞
ρ0 a
Il suffit alors de décaler les expressions des champs établies au 2. de la quantité -------- .
2ε 0
Ainsi, on aurait :
σT
 ρ 0 a ρ 0 a ρ0 a ------ n
E ( x  0 ) = – -------- – -------- u x = – -------
-u . ε0
 2ε 0 2ε 0  ε0 x
E = 0
σT
Soit en notant σ T = ρ 0 a ⇒ E ( x  0 ) = ------ n ( n = – u x ).
ε0
n
Résultat classique connu sous le nom de loi de Coulomb (cours de
deuxième année).

704 Lignes de champ


Sur un axe Oz sont placées deux charges ponctuelles q1 en A 1 et q2 en A 2.
A1 A2
z

O α
q C n
( OC = D )

Chapitre 7 – Électromagnétisme 543


KF.book Page 544 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704

1. Questions préliminaires :
a. Soit une charge q placée au point O de l’axe OC d’un disque . Le point O et le
bord du disque définissent un cône de demi-angle au sommet α. Calculer le flux φ, à
travers le disque, du champ électrostatique E créé par la charge q.
On exprimera φ en fonction des grandeurs q, α et ε0 (permittivité du vide).
b. On revient au système ( q 1, q 2 ) et on se place dans le cas où q 1 + q 2 ≠ 0 . Montrer
qu’à des distances « grandes » de A 1 et A 2, ce système se comporte – à la limite –
comme une charge unique Q = q 1 + q 2 placée au barycentre G des points A 1 et A 2,
affectés des coefficients q1 et q2.
2. On cherche à déterminer le réseau des lignes de champ. À cet effet, on repère tout
point M du plan de figure par les angles θ 1 = ( A 1 z, A 1 M ) et θ 2 = ( A 2 z, A 2 M ) . On
se limitera au demi-plan supérieur, θ 1 et θ 2 pouvant varier sur l’intervalle ( 0 ; π ) .
M

θ1 θ2
A1 A2 z

Déterminer l’équation d’une ligne de champ de E en fonction de q1, q2, θ1 et θ2.


On pourra envisager séparément les domaines du plan z  z A2 , z A1  z  z A2 et
z  z A1 .
3. On suppose dans cette question que l’on a q 1 q 2  0.
a. Est-il possible qu’une ligne de champ joigne les points A 2 et A 1 ? Définir un point
particulier I du segment [ A 1 A 2 ].
b. Donner une caractéristique des lignes de champ à l’infini.
Représenter le réseau de lignes de champ pour q 2 = 4q 1 et q 2  0.
4. On prend maintenant q 1 q 2  0 et q 2  0. Montrer que les lignes de champ par-
tant de A 2 soit vont à l’infini, soit rejoignent A 1. Déterminer la valeur limite α 2l de
l’angle α 2 .
Donner, pour q 2 = – 2q 1 , la valeur de α 2l et tracer le réseau de lignes de champ.
Commenter : on isolera notamment le cas où q 1 + q 2 = 0.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


Points de cours
• Flux du champ électrostatique.
• Ligne de champ – Tube de champ.
Outil mathématique
• Notion d’angle solide.

544 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 545 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704
■■ 2. Ce qu’il faut comprendre
1. Un calcul intégral est envisageable si l’on veut éviter la notion d’angle solide. Cette
dernière conduit cependant beaucoup plus rapidement au résultat demandé.
Étudier un système de charges en des points très éloignés du domaine dans lequel elles
sont confinées revient à faire un développement multipolaire. Le premier terme cor-
respond à la charge totale Q = q 1 + q 2 , et le deuxième est du type moment dipolaire :
le choix du point G barycentre des points A 1 ( q 1 ) et A 2 ( q 2 ) s’impose naturellement

car le moment dipolaire, défini selon P = q 1 GA 1 + q 2 GA 2 , prend alors une valeur

nulle ( q 1 GA 1 + q 2 GA 2 = 0 est une propriété du barycentre).


2. Caractériser une ligne de champ revient ici à caractériser le tube de champ obtenu
par rotation de cette courbe autour de l’axe A1A2. On écrira alors que le flux à travers
toute section du tube est une constante dans chaque domaine vide de charges. Cette
constante s’exprimera simplement à l’aide de q1, q2, θ1 et θ2 (utiliser à cet effet l’expres-
sion établie au 1.)
3. et 4. Dans les cas particuliers envisagés par la suite, on aura à examiner deux possibilités :
• lignes de champ joignant A1 et A2, ce qui doit être compatible avec l’équation établie
précédemment ;
• lignes de champ de type A 2 → ∞, alors on doit avoir θ1 et θ2 qui tendent vers une
valeur commune θ L (d’après le 1. b.) : il reste à discuter l’existence de θ L.

■■ Solution
1. a. Le flux élémentaire à travers l’élément de δΣ
surface δΣ est donné par : E
M n
δφ = E ⋅ δΣ = E ⋅ n δΣ = E z δΣ. θ α
O
q C uz
q u OM
Or E = ----------- ---2- , où u = --------- et r = OM.
4πε 0 r OM

q r ⋅ uz q D
- = ----------- ---3- .
D’où : E z = ----------- ------------
4πε 0 r 3 4πε 0 r
D q D q
De plus : cos θ = ---- ⇒ E z = ----------- -----3- cos3 θ = ------------------2 cos3 θ .
r 4πε 0 D 4πε 0 D
q
Et δφ = ------------------2 cos3 θ δΣ.
4πε 0 D
Prenons en compte la contribution des éléments de surface situés sur la couronne comprise
entre ρ = CM et ρ + dρ (c’est-à-dire pour des angles de l’intervalle [ θ ; θ + d θ ] ).
Dès lors : δΣ = 2πρ dρ, avec ρ = D tan θ .

Chapitre 7 – Électromagnétisme 545


KF.book Page 546 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704

sin θ dθ .
D’où : δΣ = 2πD 2 tan θ d ( tan θ ) = 2πD 2 ----------- -------------
cos θ cos2 θ
q sin θ
Finalement : δφ = ------------------2 cos3 θ ⋅ 2πD 2 ------------- dθ
4πε 0 D cos3 θ
q q
δφ = -------- sin θ dθ = -------- d ( – cos θ ).
2ε 0 2ε 0
Et en intégrant de θ = 0 à θ = α, il vient :
q
φ = -------- ( 1 – cos α ) (1)
2ε 0

Commentaire

Il aurait été plus simple de faire intervenir la notion d’angle solide. On avait :

q u ⋅n
- δΣ.
δφ = E ⋅ n δΣ = ----------- -----------
4πε 0 r 2

u ⋅ n δΣ
- représente l’angle solide élémentaire défini par le point O et la surface δΣ.
Or ------------------
r2
q
D’où δφ = -----------δΩ.
4πε 0
q
Et pour le disque : φ = -----------Ω.
4πε 0
q
Soit avec Ω = 2π ( 1 – cos α ) ⇒ φ = -------- ( 1 – cos α ).
2ε 0

POINT MÉTHODE
Le flux à travers le disque orienté par u z est le N
même qu’à travers la calotte sphérique de R n′
centre O s’appuyant sur le bord du disque, O uz
calotte orientée localement selon n′ (absence
de charges contenues dans le volume délimité n′
par ces deux surfaces).
Ainsi φ (  ) = φ ( calotte ).
q 1
Or φ ( calotte ) = ∫ ∫ E ( N ) ⋅ n′δΣ
= ----------- -----2- Σ calotte
4πε 0 R
Ω 2π ( 1 – cos α )
avec Σ calotte = Σ sphère ⋅ ------ = 4πR 2 ⋅ --------------------------------- = 2πR 2 ( 1 – cos α ).
4π 4π
q
On obtient bien : φ (  ) = -------- ( 1 – cos α ).
2ε 0

546 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 547 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704
1. b. Le champ électrostatique au point M est
M
donné par l’expression :

1 A1 M A2 M
E = ----------- q 1 -------------3- + q 2 -------------3- .
4πε 0 A 1 M A2 M
Faisons intervenir le point G barycentre des points u
A1 et A2 affectés des coefficients q1 et q2 (cela sup-
pose donc q 1 + q 2 ≠ 0 ). G est défini selon : A1 G A2

q1 A2 A1 + q2 0
q 1 GA 1 + q 2 GA 2 = 0 ou A 2 G = --------------------------------
-
q1 + q2
G appartient au segment [ A 1 A 2 ] pour q1 et q2 de même signe.
2
Dès lors A 1 M 2 = ( A 1 G + GM ) = GM 2 + 2GM ⋅ A 1 G + A 1 G 2
1
--
A1 G A1 G 2
A 1 M = GM 1 + 2 ---------- ⋅ u +  ----------
2 GM
et où u = --------- .
GM  GM  GM
D’où :
3
– --
A1 G A1 G 2
----------3- = -----------3 1 + 2u ⋅ ---------- +  ----------
1 1 2
.
AM GM GM  GM 
Supposons maintenant le point M suffisamment éloigné de A1 et A2 avec :
GM  GA 1 et GM  GA 2 .

A1 G A1 G
Soit : -------------3- ≈ -----------3 1 – 3u ⋅ ---------- + o  ----------
1 1
A 1 M GM GM  GM 

A2 G A2 G
de même -------------3- ≈ -----------3 1 – 3u ⋅ ---------- + o  ----------
1 1
A 2 M GM GM  GM 

1  A1 G A1 G
et E = ----------- -----------3  q 1 ( A 1 G + GM ) 1 – 3u ⋅ ---------- + o  ----------
1
4πε 0 GM  GM  GM 

A2 G A2 G 
+ q 2 ( A 2 G + GM ) 1 – 3u ⋅ ---------- + o  ---------- .
GM  GM  
1 1
Soit E = ----------- -----------3 [ ( q 1 A 1 G + q 2 A 2 G ) + ( q 1 + q 2 )GM + 0 + … ].
4πε 0 GM
{






termes qui tendent vers 0


0
quand GM → ∞

1 ( q 1 + q 2 )GM
D’où E = ----------- ------------------------------
- (2)
4πε 0 GM 3

Chapitre 7 – Électromagnétisme 547


KF.book Page 548 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704

Très loin des points A1 et A2 ( GM  A 1 A 2 ), le système devient équivalent – à la limite


– à une charge unique égale à Q = q 1 + q 2 placée au point G barycentre de A 1 ( q 1 ) et
A 2 ( q 2 ). Les lignes de champ vont donc tendre asymptotiquement vers des droites
dont les prolongements passent par G.
2. Considérons séparément les espaces z  z A2 , z ∈]z A1 ; z A2 [ , puis z  z A1 .
Dans chacune de ces régions, une portion MN de ligne de champ engendre par rota-
tion autour de Oz une partie du tube de champ ne contenant aucune charge et pour
laquelle le flux traversant une section est constant.
• z  z A2 :
Le tube de champ, et par là même la courbe NM M
définissant la ligne de champ, est caractérisé par P
N
un flux constant à travers chaque section du
tube.
A1 A2 z
Ainsi, pour tout disque tel que DP , on aura :
φ DP = cste = φ DP ( q 1 ) + φ DP ( q 2 ).
DP
Et d’après ce qui précède (cf. 1. a.) :
q1
φ DP ( q 1 ) = -------- ( 1 – cos θ 1 ) θ1 θ2
2ε 0 q1 q2
q2
φ DP ( q 2 ) = -------- ( 1 – cos θ 2 ).
2ε 0 DP
q1 q2
Soit : φ DP = -------- ( 1 – cos θ 1 ) + -------- ( 1 – cos θ 2 ) = constante.
2ε 0 2ε 0
La ligne de champ [MN] a donc pour équation en coordonnées biangulaires θ 1 et θ 2 :

q 1 cos θ 1 + q 2 cos θ 2 = constante (3)

• z A1  z  z A2 :
Pour le domaine compris entre les plans perpendiculaires à Gz et passant par A1 et A2,
on a de même :
q1 q2
φ DP = -------- ( 1 – cos θ 1 ) – -------- ( 1 – cos ( π – θ 2 ) ).
2ε 0 2ε 0
q1 q2 θ2
Soit : φ DP = -------- ( 1 – cos θ 1 ) – -------- ( 1 + cos θ 2 ).
2ε 0 2ε 0 θ1
Et l’équation d’une ligne de champ est donnée q1 q2 z
par φ DP = constante, soit encore :
q 1 cos θ 1 + q 2 cos θ 2 = constante.

548 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 549 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704
• z  z A1 :
q1 q2
φ DP = – -------- ( 1 – cos ( π – θ 1 ) ) – -------- ( 1 – cos ( π – θ 2 ) ).
2ε 0 2ε 0 θ2
q1 q2 θ1
φ DP = – -------- ( 1 + cos θ 1 ) – -------- ( 1 + cos θ 2 ). q1 q2
2ε 0 2ε 0 z
q 1 cos θ 1 + q 2 cos θ 2 = constante , équation carac-
térisant finalement une ligne de champ.
3. a. • Supposons qu’une ligne de champ joi-
gne les points A1 et A2. Notons α 1 et α 2 les M
angles entre l’axe A1z et les tangentes en A1 et A2
A2. A1 α1 α2
D’après 2. b., l’équation de cette ligne de q1 q2 z
champ est :
q 1 cos θ 1 + q 2 cos θ 2 = cste.
Exprimons cette constante en A1, où θ 1 = α 1 et θ 2 = π , et en A2 où θ 1 = 0 et
θ2 = α2 :
cste = q 1 cos α 1 + q 2 ⋅ ( – 1 ) = q 1 ⋅ ( 1 ) + q 2 cos α 2
d’où : q 1 ( 1 – cos α 1 ) = – q 2 ( 1 + cos α 2 ).
Les deux quantités entre parenthèses sont positives (voire nulles). En dehors de la solu-
tion α 1 = 0 et α 2 = π, cette égalité est impossible pour q1 et q2 de même signe.

Aucune ligne de champ ne rejoint donc les points A1 et A2 pour q 1 q 2  0.

• Pour α 1 = 0 et α 2 = π et q 1 q 2  0, il existe un A1 A2

point I où le champ E s’annule (cf. figure). q1 I q2


Ce point est défini par :
A1 I A2 I A2 I q
q 1 ----------3 + q 2 ----------3 = 0 ⇒ -------- = ----2- .
A1 I A2 I A1 I q1
3. b. Une ligne de champ partant de q2 ira donc à l’infini où elle tendra asymptotique-
ment vers une droite passant par G et faisant un angle θ2L tel que :
q 2 cos α 2 + q 1 = ( q 1 + q 2 ) cos θ 2 L
q 2 cos α 2 + q 1
soit : cos θ 2 L = ------------------------------- .
q1 + q2
M
On remarque alors que θ 2L variera
entre les valeurs 0 (pour α 2 = 0 ) et
θ′2L (pour α 2 → π ) tel que :
θ1 θ2L α2 θ2
q1 – q2
cos θ′2L = ---------------- . q1 G q2
q1 + q2

Chapitre 7 – Électromagnétisme 549


KF.book Page 550 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704

• De même, pour une ligne de champ partant de q1, on aura :


q 1 cos α 1 – q 2
q 1 cos α 1 – q 2 = ( q 1 + q 2 ) cos θ 1L ⇒ cos θ 1L = ------------------------------- .
q1 + q2
L’angle θ1L varie entre les valeurs π (pour α 1 = π ) et θ 1L
′ (pour α 1 → 0 ) avec
q1 – q2
′ = ---------------- . On a donc θ 1L
cos θ 1L ′ = θ 2L
′ = θL .
q1 + q2
La figure ci-dessous représente un réseau de lignes de champ pour q 2 = 4q 1  0 :
y

A1 I G A2 z

A2 I q2 GA 2 q 1
On a -------- = ----- = 2 et ---------- = ----1- = -- .
A1 I q1 GA 1 q2 4
Avec de plus, cos θ L = – 0,6 ⇒ θ L ≈ 127°, ce que l’on vérifiera sur la figure.
Les lignes de champ partent bien de A1 ou de A2 pour tendre asymptotiquement, à
l’infini, vers un faisceau de droites dont les prolongements convergent en G.
4. Cette fois-ci, on suppose q 1 q 2  0, certaines lignes de champ partiront donc du
point A2 (en prenant q 2  0 ) pour aboutir au point A1 (avec q 1  0 ), alors que
d’autres partant de A2 iront à l’infini.
• Lignes de champ A 2 Æ infini : elles tendront asymptotiquement vers une droite pas-
sant par G (barycentre de A 2 ( q 2 ) et A 1 ( q 1 ) : il faut alors supposer q 1 + q 2 ≠ 0 ) et fai-
sant l’angle limite θ2L avec l’axe A1z tel que :
( q 1 + q 2 ) cos θ 2 L = q 1 + q 2 cos α 2 .
Ceci suppose donc que – 1  cos θ 2 L  1, et en prenant q 1 + q 2  0 (ce qui ne limite
pas la généralité de l’étude), il vient :
– q 1 – q 2  q 1 + q 2 cos α 2  q 1 + q 2
2q 1
soit – 1 – --------  cos α 2  1.
q2

550 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 551 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 704
Une telle situation ne sera possible que pour :
2q
0  α 2  Arcos – 1 – -------1- = α 2 L .
q2
π.
Pour q 2 = – 2q 1 , on a α 2 L = ---
2
■ Lignes de champs A 2 Æ A 1 : elles correspondront alors à α 2 L  α 2  π.
D’où le tracé des lignes de champs effectué par ordinateur ( q 2  0, q 1  0 et
q 2 = – 2q 1 ).
y

I A1 A2 G z

A2 I q
- = ----2- = 2 et I à gauche de A1 et A2 ( q 2  0 et q 1  0 ) ;
On a : -------
A1 I q1
A1 G q2
---------- = – ----- = 2 (A2 milieu du segment [A1G]).
A2 G q 1

Commentaires

• Pour q 2 = – 2q 1 , il existe une ligne particulière correspondant à


2q π
α 2 = α 2 L = Arcos  – 1 – -------1- = Arcos ( 0 ) = --- .
 q2  2
Cette ligne recoupe l’axe Oz au point I.
y
Μ

θ1 θ2

I A1 A2 A1 I A2 z

Chapitre 7 – Électromagnétisme 551


KF.book Page 552 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 705

 y 0 = z 0 tan θ 2 ( nouvelle origine en A2 )


Le point M ( y 0 ; z 0 ) de 0 est défini par : 
 y 0 = ( z 0 + 1 ) tan θ 1 ( on a pris A1 A 2 = 1 )
z0 + 1 tan θ
d’où ------------- = -------------2- (4)
z0 tan θ 1
avec : q 1 cos θ 1 + q 2 cos θ 2 = q 1 + q 2 cos α 2 L ⇒ cos θ 1 – 2 cos θ 2 = 1 (5)

Au voisinage de I, on a θ 1 = π – η et θ 2 = π – ε avec ε et η  1 d’où d’après (5) :


η2 ε2 η2 η
–  1 – ----- + 2  1 – ---- = 1 ⇒ ε 2 = ----- et ε = ------- .
 2  2 2 2
Et avec (4) :
z0 + 1 ε 1 IA 1
------------- = --- = ------- , soit encore -------1- = ------- , ce qui définit bien le point I où le champ E est
z0 η 2 IA 2 2
nul.
• Cas particulier q 1 + q 2 = 0. Alors toutes les lignes de champ partant de q2 (choisie posi-
tive) arriveront en q1 ( q 1  0 ). Très loin des deux charges, le système est équivalent à un
dipôle. On obtient donc le système de lignes de champ dessiné ci-dessous :

q2 = –q1 .

A1 A2

705 Interaction entre charges identiques


1. Deux particules identiques (masse m, charge q) sont abandonnées dans le vide,
sans vitesses initiales, à une distance r0 l’une de l’autre.
Déterminer, de deux façons différentes, les vitesses de ces deux particules lorsqu’elles
seront infiniment éloignées l’une de l’autre.
2. Répondre à la même question dans le cas de trois particules identiques abandon-
nées sans vitesses initiales, leurs positions initiales correspondant aux sommets d’un
triangle équilatéral de côté r0 .
On ne tiendra pas compte de l’interaction gravitationnelle.

552 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 553 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 705
■■ 1. Ce qu’il faut savoir
• Force de Coulomb.
• Énergie potentielle d’interaction de deux charges ponctuelles.
• Énergie potentielle d’une charge soumise à un champ électrostatique extérieur.
• Loi fondamentale de la dynamique.
• Théorème de l’énergie mécanique.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. La force agissant sur chaque particule est la force d’interaction coulombienne : la relation
fondamentale de la dynamique doit permettre de relier la vitesse d’une particule à sa position.
On peut aussi utiliser la conservation de l’énergie mécanique, la force coulombienne
étant conservative : il faudra, au préalable, déterminer l’énergie potentielle intérieure
int
E p associée à l’interaction coulombienne entre les deux particules.
2. Le problème est analogue dans le cas de trois particules. Il sera nécessaire de géné-
int
raliser l’expression de E p .

■■ 3. Solution
1. Une première méthode consiste à appliquer le principe de la dynamique à l’une des
deux particules.
Prenons comme axe Ox la droite passant par les positions initiales des deux particules,
l’origine O étant prise au milieu du segment de longueur r0.
Le point matériel M1 (particule [m, q], abs- ( m, q ) ( m, q )
r0
cisse initiale x 0 = ---- ) est soumis à la force f 2 M2 O M1 f 1 x
2
q 2 1
f 1 = f 1 ⋅ u x avec f 1 = ----------- ⋅ ---------------------2- .
4πε 0 ( M 1 M 2 )
Du fait de la symétrie, on a à chaque instant.
OM 1 = x ( t ) et OM 2 = – x ( t ) ⇒ M 2 M 1 = 2x ( t ).
q 1
Soit : f 1 = ----------- -------2- u x (1)
4πε 0 4x
L’équation du mouvement de la particule M1 s’écrit alors :

d 2 OM 1
m -----------------
- = f1 = f1 ux .
dt 2
Le mouvement s’effectue donc selon l’axe Ox et :
q2 1
mẋ˙ = -------------- ----2- (2)
16πε 0 x

Chapitre 7 – Électromagnétisme 553


KF.book Page 554 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 705

r
Multiplions l’égalité (2) par x˙, puis intégrons entre l’instant initial t = 0 où x = x 0 = ---0-
2
et x˙ = 0, et un instant t quelconque :
t q2 t ẋ dt
∫0 mẋ˙x˙ dt = --------------
16πε 0 ∫0 --------
x2
-.

Soit encore :
q2 x(t) q2 1 x(t)
-------2- = --------------  – ---- r0 .
1 ˙2 dx′
--mx ( t ) – 0 = --------------
2 16πε 0 ∫---r-
0 x′ 16πε 0  x′ ----
2
2
Finalement :
q2 2 1
x˙2 ( t ) = ---------------- ---- – --------- (3)
8πε 0 m r 0 x ( t )
x˙2 est une fonction monotone qui tend vers une limite V 2∞ pour x → + ∞ telle que :
q2 1 q
lim x˙2 ( t ) = ---------------- ⋅ ---- ⇒ V ∞ = ------------------------- (4)
∞ 4πε 0 m r 0 4πε 0 mr 0

• Une deuxième méthode consiste en une approche énergétique : chaque particule est
soumise à la force de Coulomb exercée par l’autre particule, et on peut définir pour
int q1 q2 1
l’ensemble du système une énergie potentielle intérieure E p = ----------- ------ .
4πε 0 r 12
Commentaires

On a arbitrairement fixé la valeur de cette énergie à 0 pour des particules infiniment éloignées
l’une de l’autre (donc hors interaction).
Cette énergie potentielle d’interaction est une énergie propre au système constitué par ces
deux particules ; on ne peut pas l’attribuer à une seule de ces particules…
Les forces intervenant étant conservatives, on peut appliquer le théorème de l’énergie
mécanique qui prend ici la forme :
E m = E c + E pint = cte.
q2 1
On a donc avec E m = 2 ×  --mx˙2 ( t ) et E pint = ----------- ----------
1
2  4πε 0 ( 2x )
q2 q2
mx˙2 ( t ) + ---------------------- = 0 + ---------------- .
4πε 0 ( 2x ) 4πε 0 r 0
À l’infini, x˙2 → V 2∞ , d’où :
q2 q
mV 2∞ = ---------------- ⇒ V ∞ = ------------------------- (6)
4πε 0 r 0 4πε 0 r 0 m
Ce qui correspond bien au résultat précédent (4).

POINT MÉTHODE
Lorsqu’il est possible d’associer une énergie potentielle aux forces qui travaillent,
il est plus souvent efficace d’utiliser la conservation de l’énergie totale du système.

554 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 555 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 705
2. • Première méthode :
On utilise les mêmes modes de raisonnement
qu’à la question précédente : par raison de M2
symétrie, les trois particules occupent à cha- r f3
que instant des positions correspondant aux
H x
sommets d’un triangle équilatéral dont le α x
O M1
centre O reste fixe dans un référentiel gali-
léen. Considérons la particule M1, sur l’axe f2
M3
Ox : elle est soumise aux forces d’interaction
f 2 et f 3 de la part des particules M2 et M3,

avec f 2 + f 3 = f ⋅ u x et f = f 2 cos α + f 3 cos α = 2f 2 cos α


3 q2
ici cos α = cos 30° = ------- , d’où : f = 3 ⋅ f2 = 3 ⋅ ---------------2-
2 4πε 0 r
3
avec r cos α = HM 1 = --x (O est – aussi – le point de concours des médianes).
2
Finalement :
q2 3 q2 3
f = ----------- ⋅ -------------------------2 = -----------------------2- .
4πε 0  3 4πε 0 ⋅ 3x
--x ⋅ -------
2
2 3 
La loi fondamentale de la dynamique appliquée à la particule M1 donne :
q2 3
mẋ˙ = f ⇒ ẋ˙ = ----------------------------2- .
4πε 0 m ⋅ 3x
Multiplions par x˙ et intégrons entre les instants 0 et t ( x˙( 0 ) = 0 et
2 r0
x ( 0 ) = --r 0 cos α = ------
-):
3 3
1 ˙2 q 2 3 t x˙′dt q 2 3 x ( t ) dx′
--mx – 0 = -------------------- ---------
2 4πε 0 × 3 0 x′ 2
- =∫-------------
- --------
12πε 0 x ( 0 ) x′ 2 ∫
d’où :
q2 3 1 3
x˙2 ( t ) = ---------------- – --------- + ------- .
6πε 0 m x ( t ) r 0
Les particules s’éloignent indéfiniment l’une de l’autre pour atteindre une vitesse
limite V ∞ telle que :

q
V ∞ = ------------------------- (7)
2πε 0 mr 0

• Seconde méthode :
Comme dans la première question, on peut définir, pour le système des trois particu-
les, une énergie potentielle intérieure E pint associée aux forces de Coulomb.

Chapitre 7 – Électromagnétisme 555


KF.book Page 556 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 706

On détermine E pint en reprenant un raisonnement identique à celui développé dans le


point cours du 1. La formule (5) devient alors :
1 q 1 q 2 q 1 q 3 q 2 q 3
E pint = -----------  ---------
- + ---------- + ----------
4πε 0  r 12 r 13 r 23 
soit d’une manière plus générale :
qi qj
∑ --------
1 .
E pint = -----------
4πε 0 r ij
ij

Initialement, cette énergie potentielle prend la valeur :


1 3q 2
E pint = ----------- -------- ( r ij = r 0 ).
4πε 0 r 0
La conservation de l’énergie mécanique du système proposé entre l’instant initial et le
moment où les particules sont infiniment éloignées, donne alors :
E m = E c + E p = constante
3q 2
0 + ---------------- = 3 ⋅  --mV 2∞  + 0.
1
4πε 0 r 0 2 

2q 2 q
Soit V 2∞ = --------------------- et V ∞ = -------------------------
4πε 0 mr 0 2πε 0 mr 0
ce qui est bien le résultat déjà obtenu.

706 Potentiel de Yukawa


On se propose de déterminer la distribution de charges qui crée en tout point M de
l’espace ( OM = r ⋅ u , r = OM ) un potentiel électrostatique de la forme :
r
1 q – --
V = ----------- ⋅ -- ⋅ e a
4πε 0 r
q étant la charge élémentaire ( q = 1,6 ⋅ 10 –19 C ) et a une distance ( a = 10 –10 m ).

1. Déterminer le champ électrostatique E ( M ) en tout point M (différent de l’origine O).


2. Calculer le flux de ce champ à travers la surface d’une boule de centre O et de rayon
r, et en déduire la charge Q ( r ) contenue dans cette boule.
Étudier les cas limites r → ∞ et r → 0 : quelles conclusions peut-on en tirer ?
3. Déterminer la densité de charge volumique ρ ( r ) répartie dans l’espace autour de O.
La distribution de charges étudiée peut être prise comme modèle électrostatique d’un
atome. Qu’en pensez-vous ?

556 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 557 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 706
■■ Solution
1. Les équipotentielles V = constante sont des sphères de centre O, ce qui implique
que le champ E , qui leur est orthogonal est radial. Son expression en coordonnées
sphériques se réduira donc à une seule composante : E = E ⋅ u .
Or E = – gradV avec ici V = V ( r ) où r, θ, ϕ sont les coordonnées sphériques.
dV dV
Soit E = – ------- u et E = E ( r ) = – -------
dr dr
E ( r ) = – ----------- – ---2- – ----- exp  – --
q 1 1 r
d’où
4πε 0 r ar  a

q ur
E = ----------- ----2- 1 + -- exp  – --
r r
et (1)
4πε 0 r a  a

Remarquons que E est défini et continu dans tout l’espace sauf en r = 0 où il n’est
pas défini. Les charges responsables de ce champ se réduisent donc à :
– une distribution volumique ρ ( r ) pour r  0 (une distribution surfacique de char-
ges provoquerait une discontinuité du champ…) ;
– « éventuellement » une charge ponctuelle en r = 0.
2. Le flux du champ électrostatique E à travers la sphère  ( O, r ) a pour expression :
φ =  E ⋅ n δ M
n

O
avec ici E ⋅ n δ = E ( r )u ⋅ n δ = E ( r )δ
 ( O, r )
( n = u et n ⋅ u = 1 ),
soit φ =  E ( r )δ


et 
φ = E ( r ) δ ( E ( r ) = constante sur la surface ).

D’où φ = E ( r ) ⋅ 4πr 2
et en remplaçant E ( r ) par son expression (cf. (1)).

φ = ----  1 + -- exp  – --


q r r
ε0  a   a

Or, d’après le théorème de Gauss, le flux φ du champ électrostatique est égal au quo-
tient par ε 0 de la charge contenue à l’intérieur de la surface fermée à travers laquelle
on a calculé le flux :
1
φ = ----Q ( r )
ε0

Q ( r ) = q  1 + -- exp  – --


r r
d’où
 a  a

Chapitre 7 – Électromagnétisme 557


KF.book Page 558 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 706

Si r → ∞ : lim Q ( r ) = 0
r→∞
ce qui indique que la charge totale répartie dans tout l’espace est de valeur globale
nulle.
Et si r → 0 : lim Q ( r ) = q .
r→0
Une sphère de centre O de rayon tendant vers zéro contient la charge q : c’est la défini-
tion d’une charge ponctuelle située en O…
La distribution de charges responsable du potentiel électrostatique V étudié est donc
constituée :
• d’une charge ponctuelle q placée en O ;
• et d’une distribution de charges volumiques négatives dans l’espace autour de O,
pour assurer la neutralité électrique globale du système.
3. La symétrie sphérique de la distribution indique que la densité volumique ρ cher-
chée ne dépend que de r = OM. Pour déterminer ρ ( r ), évaluons de deux façons dif-
férentes la charge δQ contenue dans l’espace entre deux sphères concentriques de
rayons r et r + dr :
δQ = Q ( r + dr ) – Q ( r )
δQ = ρ ⋅ δv = ρ ⋅ 4πr 2 dr ( δv = 4πr 2 dr )
1 Q ( r + dr ) – Q ( r )
d’où ρ = ----------2- ⋅ -----------------------------------------
4πr dr
ρ désignant la densité moyenne de charge entre les distances r et r + dr.
Par passage à la limite ( dr → 0 ) :
1 dQ
ρ → ρ ( r ) = ----------2- ⋅ --------
4πr dr
r r r
-------- = q ⋅ --e a – q  1 + -- --e a = – ----2- e a
dQ 1 – -- r 1 – -- qr – --
Or :
dr a  a a a

- ⋅ exp  – --
q r
et ρ ( r ) = – -------------
4πa r 2  a

Cette distribution est donc finalement constituée d’une charge ponctuelle en O, qui
peut correspondre à la charge (positive) d’un noyau atomique, entourée d’un
« nuage » négatif de valeur totale opposée. Ce nuage peut être assimilé à l’effet moyen
des électrons entourant le noyau, dont la répartition n’est définie que par la probabilité
de présence en chaque point.

Commentaires

La distribution de charges ρ ( r ) tend très vite vers zéro lorsque l’on s’éloigne de O. Pour
visualiser la répartition de charges négatives, il est plus intéressant de tracer la courbe repré-
dQ
sentative de ------- donnant l’évolution de la « quantité de charges » 4πr 2 ρ ( r ) présente à la
dr
distance r = 0 (quelle que soit la direction…).

558 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 559 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 707
dQ
-------
dr 1
0
r
--
a

q
– -----
ea

707 Point de champ nul


Sur un axe Ox, on place deux charges égales q ( q  0 ) en deux points d’abscisses
respectives a et – a ( a  0 ).
1. Décrire qualitativement les propriétés du potentiel et du champ électrostatique,
en particulier au voisinage de l’origine O. L’équilibre stable d’une particule chargée
est-il possible en O ?
2. Étude plus précise :
a. On cherche à déterminer l’expression du potentiel V(x, y) au voisinage du point O
et dans un plan méridien x Oy. Montrer, en faisant un développement limité à l’ordre
x y
2 par rapport à -- et -- , que l’on a :
a a
2q 2x 2 – y 2
V ( x, y ) = --------------- 1 + ------------------
- .
4πε 0 a 2a 2
1
1 3
– ---
On rappelle que : (1 + ε)
= 1 – --- ε + --- ε 2 + o ( ε 2 ).
2
2 8
En déduire l’allure des équipotentielles et des lignes de champ au voisinage de
l’origine.

■■ Solution
1. Le point O est un centre de symétrie de la distribution de charges. Le champ en ce
point y est donc nul.
D’autre part, le système est invariant par rotation autour de l’axe Ox . Il est alors pos-
sible de se limiter à l’étude du potentiel V ( x, y ) et du champ E ( x, y ) dans un plan
Oxy contenant cet axe.
Enfin, une symétrie par rapport à ce plan laissant le système invariant, le champ E est
contenu dans x O y.

Chapitre 7 – Électromagnétisme 559


KF.book Page 560 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 707

qi

1
• Le potentiel V ( M ) = ----------- ⋅ ---- (ri : distance de M à la i e charge qi) est toujours
4πε 0 ri
i
positif si toutes les charges sont positives, et tend vers l’infini au voisinage d’une charge
ponctuelle. On en déduit immédiatement l’allure de V ( x ) pour un point M sur l’axe Ox.

V(x)
(V(x) = V(x ; 0))

V(0)

–a O +a x

La symétrie de la distribution de charges implique que V(x) est une fonction paire, et
la valeur V(0) du potentiel en O est ainsi un minimum local.
• L’axe Oy est un axe de symétrie, et V ( x ; y ) est également une fonction paire de y.
Sur l’axe Oy ( x = 0 ), le champ E est porté par Oy, et la fonction V ( 0 ; y ) diminue
lorsque l’on s’éloigne du point O puisque les distances aux charges augmentent alors.
V ( 0 ; y ) , continue et dérivable, admet donc en O un maximum.
y V(y)
V( y ) = V(0 ; y)
M
V(0)
r2 r1
y

q2 = q O q1 = q y

La valeur V ( O ) = V ( 0 ; 0 ) du potentiel en O est :


– un minimum de V ( x ; 0 ) ,
– un maximum de V ( 0 ; y ) .
Le champ E est nul en O, et ce point est bien une position d’équilibre pour une parti-
cule de charge q0 quelconque. Cependant, cette position correspond toujours à un
équilibre instable quel que soit le signe de q0.
En effet, si q0 est positif, il suffit de déplacer légèrement la charge q0 le long de l’axe Oy
pour que l’équilibre soit rompu. La particule est alors soumise à la force :
dV ( 0 ; y )
f = q 0 E = – q 0 ⋅ ----------------------- u y .
dy
La force f tend à éloigner q0 du point O (maximum de q0V).
Si q0 est négatif, la situation est la même cette fois-ci sur l’axe Ox (maximum de
q 0V ( x ; 0 ) en O…).

560 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 561 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 707
2. On a vu au 1. qu’il suffisait d’étudier la fonction V ( M ) dans un plan quelconque
x Oy. Donc, pour M ( x ; y ) dans ce plan :
y

M
y
r2 r1
B A
q O x q x

V ( M ) = ----------- ⋅  ---- + ---- ; r 1 = AM et r 2 = BM


1 q q
4πε 0  r 1 r 2

V ( M ) = ----------- ⋅  ---- + ----


q 1 1
(1)
4πε 0  r 1 r 2
2
avec : r 1 = ( x – a ) 2 + y 2
2
r2 = ( x + a ) 2 + y 2 .
1
x 2 y 2 --
Soit r 1 = a  1 – -- +  -- 2
 a   a
1
1 1 2x x 2 y 2 – --
2
---- = -- 1 – ----- + ----2- + ----2- .
r1 a a a a
1
1 1 – -- 2x x 2 + y 2 .
Expression de la forme ---- = -- ( 1 + ε ) 2 avec ε = – ----- + ---------------
-
r1 a a a2
Développons le crochet (en utilisant la formule de l’énoncé) jusqu’au second ordre par
x y
rapport aux quantités -- et -- :
a a
1 2 x x 2 + y 2 3  4 x 2
---- # -- 1 – --  – ----- + ---------------
1 1
- + -- --------
r1 a 2 a a2  8  a2 
1 1 x 2x2 – y2
---- # -- 1 + -- + ------------------
- (2)
r1 a a 2a2
De même, en changeant x en – x, nous obtenons :
1 1 x 2x2 – y2
---- # -- 1 – -- + ------------------
- (3)
r2 a a 2a2
Soit au total d’après (1), (2) et (3) :
2 x 2 – y 2
V ( x ; y ) # -------------- 2 + 2  ------------------
q
- .
4 πε 0 a  2a2 

2q 2x2 – y2
Finalement V ( x ; y ) # -------------- 1 + ------------------
-
4 πε 0 a 2a2

2q
Soit encore avec V 0 = V ( 0 ; 0 ) = -------------- :
4 πε 0 a
2q y2
V ( M ) = V 0 + ----------------3-  x 2 – ----- .
4πε 0 a  2

Chapitre 7 – Électromagnétisme 561


KF.book Page 562 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 707

■ Lignes équipotentielles :
y2
Elles correspondent à V ( M ) = cste soit x 2 – ---- = cste.
2
Ce sont des hyperboles de centre O, d’axe Ox ou Oy et d’asymptotes y = ± 2x.
■ Lignes de champ :
Pour déterminer les lignes de champ au voisinage de O, calculons le champ E associé
à l’expression approchée du potentiel :
∂V q
E x = – ------ = – -------------3- ⋅ x
∂x πε 0 a
∂V q y
E y = – ------ = + -------------3- ⋅ --
∂y πε 0 a 2
d’où l’équation différentielle des lignes de champ (courbes tangentes en chaque point
au champ E ) :
dx dy dx 2dy
------ = ------ ⇒ – ------ = ---------
Ex Ey x y
2dy dx
--------- + ------ = 0 ⇒ 2 ln y + ln x = constante
y x

soit, pour les lignes de champ, xy 2 = constante

■ Représentation graphique :
Donnons l’allure de ces courbes (équipotentielles et lignes de champ) dans le plan x Oy
et au voisinage de O (en tenant compte du fait que ce sont des courbes orthogonales) :

x
O

(équipotentielles en trait plein – lignes de champ en pointillé).

562 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 563 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 707
• Lignes de champ :
Remarquons que les asymptotes des hyperboles sont des équipotentielles particulières
( V = V ( 0 ; 0 ) ) ce qui permet de préciser les valeurs du potentiel, et par là même
l’orientation des lignes de champ :

y V = V0

V ( 0 ; 0 ) = V0
V  V0

V  V0 V  V0
O x

V  V0

Ce qui confirme – bien sûr – les résultats obtenus à la première question.


Commentaires

On a représenté ci-dessous en perspective la surface ( x ; y ) → Z = V ( x ; y . )


Il apparaît clairement au centre de la figure, point O, un col traduisant une position d’équi-
libre instable en ce point.

x
y

Chapitre 7 – Électromagnétisme 563


KF.book Page 564 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

B. Magnétostatique
711 Spire circulaire
Une spire circulaire de centre O et de rayon a est parcourue z
par un courant i.
M
1. Rappeler l’expression du champ magnétique B(z) en un
point M situé sur l’axe z ′z de la spire. Que peut-on dire de B(z)
pour z suffisamment grand devant a ?
O
2. a. En déduire la valeur de la circulation du champ magnéti-
que sur l’axe de la spire. i
b. Retrouver le résultat précédent par application du théorème
d’Ampère. z′
c. Obtiendrait-on un résultat différent pour un axe z ′z décentré (z ′z reste parallèle à
l’axe de la spire et coupe le disque délimité par la spire) ?

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Règles de symétrie relatives aux champs de la magnétostatique.
• Loi de Biot et Savart.
• Champ magnétique créé par une spire circulaire.
• Dipôle magnétique et champ créé par ce dipôle.
• Théorème d’Ampère.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre

1. Pour des points éloignés ( r  a ), la spire doit être équivalente à un moment


magnétique
= iπa 2 u z .
2. b. On reliera le résultat obtenu au théorème d’Ampère en considérant que la « droite »
( z ′z ) fait partie d’un contour fermé se rebouclant suffisamment loin de la spire.

■■ 3. Solution

1. ■ Direction du champ B au point M situé sur l’axe de la spire : z


Tous les plans contenant l’axe sont des plans d’antisymétrie M
pour la distribution de courant. Le champ B, vecteur axial, uz
appartient à ces plans et donc à leur intersection. Il en résulte
que B ( M ) est porté par l’axe z′z, soit : O

B ( M ) = B ( z )u z . i
z′

564 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 565 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 711
■ Propriété de la fonction B ( z ) :
Le plan xOy de la spire peut être considéré comme plan de symétrie. On doit donc
avoir :
B ( M′ ) = – Sym [ B ( M ) ] avec M′ = Sym ( M )
Sym désigne l’opération de symétrie par rapport à ce plan.
B(M)
Soit pour les points de l’axe : M
B ( – z ) = B ( z ).

B ( M′ )
M′
Et en dehors de l’axe :

z z
B(M)
M

O B ( M′ )

M′

Sym [ B ( M ) ]

■Déterminons le champ B ( z ) : z
u
D’après l’expression de Biot et Savart,
M
µ0 i PM
4π °∫
B ( M ) = ------- δl ∧ ----------3- .
PM
θ

Or δl ∧ PM = PMδl u . O P

Soit en projection sur l’axe z′z (puisque le champ B est porté


par cet axe) :
z′
( δl ∧ PM ) ⋅ u z = PMδlu ⋅ u z = PM sin θ δl
µ 0 i PM sin θ µ 0 i sin θ
et
4π °∫
B ( z ) = ------- -------------------
PM 3 4π PM 2 °∫
- ----------- δ l .
- δl = ------

a
°∫ δl = 2πa soit finalement avec sin θ = --------
PM

µ 0 i sin3 θ µ0 i
- 2πa ⇒
B ( z ) = ------- ------------ B ( z ) = ------- sin3 θ ( z ) (1)
4π a 2 2a

Chapitre 7 – Électromagnétisme 565


KF.book Page 566 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 711

■ Comportement asymptotique de B ( z ) (pour z  a )


a
On peut alors faire l’approximation sin θ ∼ -- (pour z  0 )
z
µ 0 i  a 3 µ 0 ia 2 2µ 0 ( iπa 2 )
et B ( z ) ≈ ------- -- = ------------
- = ------------------------ .
2a  z  2z 3 4πz 3
Cette expression n’est rien d’autre que celle du champ associé au moment z
magnétique
= iπa 2 u z placé en O.
Ainsi pour des distances OM suffisamment grandes devant le rayon a de la
spire cette dernière se comporte, pour le champ magnétique qu’elle crée,

comme un moment magnétique


= iSn (ici S = πa 2 et n = u z ). O

Commentaires

• Une spire parcourue par un courant i est ur



« assimilable » à un dipôle magnétique pour des
points suffisamment éloignés ; ceci est d’autant
mieux réalisé que la distance d’observation r r M
(r = OM) est grande devant les dimensions
caractérisant l’extension du système (rayon a
pour une spire circulaire).
Pour une spire plane, on démontre que l’on a : O α


= iSn (S surface hachurée). ;;;
;;
n
• Il ne faut pas confondre ce point de vue qui
;;
s’intéresse au seul champ créé à « grandes
distances » avec celui qui consiste à étudier le
comportement d’une telle spire placée dans un O
champ magnétique extérieur indépendant du i
temps.

– Dans le cas où
est fixé (spire de forme invariable parcourue par un courant cons-
tant), l’interaction avec un champ B 0 uniforme se traduit par une énergie potentielle

d’interaction U = –
⋅ B 0 . Ainsi, la force résultante s’exerçant sur le dipôle est nulle (U
invariant par translation de
).
n’est alors soumis qu’à un couple Γ =
∧ B 0 .

– Dans le cas où le champ extérieur B 0 ( x, y, z ) n’est plus uniforme, le circuit reste réduc-

tible à un dipôle
à condition que B 0 varie spatialement sur des distances caractéristi-
ques très supérieures à a … Pour un circuit indéformable parcouru par un courant
constant, la valeur de
reste invariable et l’expression U = –
⋅ B 0 garde sons sens

avec B 0 variant avec le point. Le dipôle


est soumis au couple
∧ B 0 mais également

à une force f (U n’est plus invariant par translation)…

566 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 567 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 711
2. a. La circulation sur l’axe z′z du champ magnétique est définie par la relation :
+K

K → +∞ ∫–K
= lim B ( z ) dz ( B est porté par l’axe).

Soit encore puisque B ( – z ) = B ( z ) : z


+∞
= 2 ∫0 B ( z ) dz M
a a 0 dθ . θ
z sin θ2
- dθ et = – 2a π B [ z ( θ ) ] ------------
tan θ = -- d’où dz = – ------------
---

sin2 θ
-
2
π
(Pour z = 0, on a θ = --- et pour z → +∞, θ → 0 ). O a P
2
Reportant l’expression (1) de B ( z ), il vient :
π π
--- ---

∫0 sin θ dθ
2 2
= µ0 i = µ 0 i [ – cos θ ] 0 .

Soit = µ0 i (2)

2. b. Ce résultat doit pouvoir s’obtenir par application du A


théorème d’Ampère. À cet effet, considérons la courbe fermée
Γ0 constituée du segment A′A (longueur 2D) et du demi-cer-
cle de centre O et de rayon D (O est le milieu du segment AA′).
Le théorème d’Ampère s’écrit alors : O

°∫ B ⋅ δl = µ0 iT , i
Γ0 Γ0
A′
;;;;;;;
;;;;;;;
i T est le courant total (compté algébriquement) traversant
toute surface Σ s’appuyant sur le conteur Γ0. Une surface envi- A
;

sageable est le demi-disque hachuré sur la figure ci-contre. La


n
normale n à cette surface est liée au sens de parcours de Γ0 .
;

On a donc ici : O
i
i T = i (le courant i traverse Σ dans le sens défini par n ).
A A′
∫A′ B ⋅ δl + ∫demi-cercle B ⋅ δl
;

D’où = µ 0 i,

Faisons tendre D vers l’infini ( D  a ).


A Br
La première intégrale redonne par définition.
Il reste à démontrer que la contribution de la seconde tend θ′
bien vers zéro. uz
O Bθ
Or ∫demi-cercle B ⋅ δl = ∫demi-cercle B θ Ddθ′

Mais pour D  a , la spire devient équivalente au moment


A′
magnétique
= iπa 2 u z .

Chapitre 7 – Électromagnétisme 567


KF.book Page 568 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 712

Le champ magnétique associé à


= iπa 2 u z admet pour composantes :
µ 0 2
cos θ′ µ
sin θ ′
- et B θ = -----0- -----------------
B r = ------ --------------------- -.
4π D 3 4π D 3
De sorte que :
µ0
π a2

demi-cercle 4πD ∫
B θ D dθ′ ≈ ------------2- sin θ′ dθ′ ≈ µ 0 i ⋅ ---------2
0 2D
quantité qui tend vers zéro quand D tend vers l’infini ( D  a ).
On retrouve bien le résultat (2).
3. On aurait obtenu le même résultat pour un axe C
z′z décentré (c’est-à-dire ne passant plus par le cen-
tre O de la spire : cf. figure). α
Le calcul précédent donnerait en appliquant le théo-
rème d’Ampère sur le contour fermé constitué du seg- O O′ i
)

ment C′C fermé par l’arc de cercle CC′ centré en Ο : n

°∫ B ⋅ δl = µ 0 i (i traverse dans le même sens que n ).


C OC = OC ′ = D
D’où ∫C ′ B ⋅ δl + ∫CC′ B ⋅ δl = µ0 i . C′
)

Or la circulation cherchée est la limite de la première intégrale lorsque les points C


et C′ sont rejetés à l’infini (D → ∞), d’où :
+ lim ∫
D → ∞ CC′
B ⋅ δl = µ 0 i .
)

µ 0 ia 2 π – α a′
Or ∫CC′ B ⋅ δl = ∫ Bθ D dθ′ ≈ ∫
------------
4D 2 α
- sin θ′ dθ′ = µ 0 i ---------2 cos α .
2D
)

On a donc : lim ∫
D → +∞ CC′
B ⋅ δl → 0 ( D  a et cos α → 1 ). Il reste = µ 0 i .
)

Le résultat est inchangé.

712 Solénoïde épais


On enroule des spires jointives très fines sur
un cylindre de rayon R 1, sur une épaisseur i
e = R 2 – R 1 . Chaque spire est parcourue
par un courant i. O R1 R2
Sur une « rangée », on a p spires par unité z′ z
de longueur, et on a empilé les spires sur m i
rangées.

568 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 569 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 712
1. Déterminer, en tout point de l’espace,
l’expression du champ magnétique B dans le cadre de l’hypothèse du solénoïde infi-
niment long. On posera n = pm et B 0 = µ 0 ni.

2. Retrouver le résultat précédent par application du théorème d’Ampère.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Règles de symétries.
• Champ magnétique créé par un solénoïde (modélisation du solénoïde droit « infini »).
• Théorème d’Ampère.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. On décomposera le système en un ensemble de solénoïdes « emboîtés » d’épaisseur
infinitésimale d r0 .

■■ 3. Solution
1. Pour le système proposé, les symétries restent les mêmes que celles du solénoïde
droit infini. On a donc :
B = B ( M )u z .
De plus, les invariances selon z et selon θ (coordonnées cylindriques d’axe z ′z)
impliquent :
B = B ( r )u z .
On peut alors décomposer le système en solénoïdes d’épaisseur d r0 que l’on va assimi-
ler à des solénoïdes droits infinis comportant un nombre δ n′ de spires par unité de lon-
gueur avec :

dz dz

dr0

r0 r0


dr 0
( p dz ) ⋅  m ----------------- i = δn′ dzi
 R 2 – R 1

dr 0 dr 0
D’où δn′ = mp ----------------- = n ----------------- (1)
R2 – R1 R2 – R1

Chapitre 7 – Électromagnétisme 569


KF.book Page 570 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 712

Le champ magnétique associé vaut (cf. champ crée par un solénoïde droit « infini ») :

δB′ = 0 pour r  r 0
dr 0
δB′ = µ 0 δn′iu z pour r  r 0 ⇒ δB′ = µ 0 ni -----------------u z .
R2 – R1
Il suffit maintenant de sommer les contributions de chaque solénoïde élémentaire.
• À l’extérieur de tous les solénoïdes, on aura donc B = 0 .

B = 0 pour r  R 2

• Pour r  R 1 , les champs créés par tous les solénoïdes s’ajoutent et :


R2 dr 0
B ( r  R 1 ) = µ 0 ni ∫R 1
-----------------u
R2 – R1 z
⇒ B ( r  R 1 ) = µ 0 niu z

• Pour R 1  r  R 2 , seuls les solénoïdes de rayon supérieur à r contribuent à B. Ainsi :


R2 dr 0 R2 – r
B = µ 0 ni ∫r -----------------u
R2 – R1 z
⇒ B = µ 0 ni -----------------u z
R2 – R1

D’où le graphe donnant B ( r ) :


B
-----
B0
B 0 = µ 0 ni
1

O R1 R2 r
Commentaire

Pour r  R 1 , le système se réduit bien évidemment à un solénoïde droit infini comportant


n = mp spires par unité de longueur parcourues par le courant i.

2. Ayant démontré que B = B ( r )u z (cf. 1.), on se propose d’utiliser le théorème d’Ampère.


• Considérons le contour Γ1 du plan de figure situé
dans le domaine r  R 1 . Le théorème d’Ampère i
s’écrit :
( B ) = µ0 i T r r′ Γ1
( B ) ≡ circulation de B sur un contour Γ ; z
i T ≡ courant traversant toute surface orientée h

s’appuyant sur Γ. Ici i T = 0 et ( B ) = B ( r ′ )h – B ( r )h.


D’où B ( r ) = B ( r ′ ).
On a bien un champ uniforme, noté B0 , pour r  R 1 .

570 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 571 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 713
• On démontre de la même façon que B est uniforme pour r  R 2 . Notons-le B 2 .
• Considérons maintenant le contour Γ2 . On a :
hB 0 – hB ( r ) = µ 0 i T
r – R1 Γ2
où i T = i ⋅ ( ph ) ⋅  m -----------------
 R 2 – R 1 r
r – R1 h
soit : B ( r ) = B 0 – µ 0 ni ----------------- .
R2 – R1
• Le champ doit être continu en r = R 1 et r = R 2 . On a bien B ( R 1 ) = B 0 .
Il faut donc que :
B 2 = B 0 – µ 0 ni.
Il reste à utiliser l’argument que le champ B2 est nul puisqu’il peut être considéré comme
la résultante des champs extérieurs associés à des « solénoïdes emboîtés » d’axes z ′z .
Dès lors B 2 = 0 et B 0 = µ 0 ni.
D’où
B ( r  R2 ) = 0
r – R1 R2 – r
B ( R 1  r  R 2 ) = µ 0 ni 1 – ----------------- u z = µ 0 ni -----------------u z
R2 – R1 R2 – R1
B ( r  R 1 ) = µ 0 niu z

Comme il se doit.

713 Solénoïde en forme de tore


N spires sont enroulées sur un tore de section carrée (côté de longueur a) et de rayon
moyen R.
Elles sont parcourues par un même courant i, et on note Φ le flux total les traversant.
On supposera que le système est invariant dans toute rotation d’axe z′z (N grand …).
z
a
i i

O a

R
z′

Chapitre 7 – Électromagnétisme 571


KF.book Page 572 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 713

1. Donner l’expression du champ magnétique B en tout point de l’espace.


2. En déduire l’expression du coefficient L liant le flux Φ à travers l’ensemble des N
spires et le courant i : Φ = Li.
3. Que deviennent les résultats précédents lorsque R est très grand devant a ?
On rappelle que ln ( 1 + u ) ∼0 u. Commenter.

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Règles de symétrie.
• Théorème d’Ampère.
• Notion de flux du champ B .

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Les règles de symétries imposent la direction du champ B . Le théorème d’Ampère
permet de le déterminer complètement.
2. Pour R très grand devant a, on pourra considérer que B est quasi uniforme sur
toute section droite du tore. Le système constitue un solénoïde refermé sur lui-même,
système pour lequel les effets de bord sont ainsi supprimés.

■■3. Solution
1.
POINT COURS
En magnétostatique, le champ B est défini à partir de la distribution des courants.
• Si le plan ∏ est un plan de symétrie de cette distribution, on a, B étant un vecteur axial :
– en tout point N Œ P : B ( N ) ⊥ P ;
– en deux points N et N′ symétriques par rapport à ∏ :
B ( N¢ ) = – Sym [ B ( N ) ].
• Si le plan ∏ est un plan d’antisymétrie (symétrie  changement de signe), alors :
– en tout point N de ∏ : B ( N ) est contenu dans ∏ ;
– en deux points N et N′ symétriques par rapport à ∏ :
B ( N¢ ) = + Sym [ B ( N ) ].

■ Direction du champ magnétique : z


Considérons le point M. Dans l’approximation précisée dans r M
l’énoncé (N grand, système invariant par rotation autour de l’axe
z′z), on peut admettre que le plan passant par M et contenant l’axe O uθ
Oz est plan de symétrie pour la distribution de courants. Le champ
θ
magnétique B ( M ), vecteur axial, est perpendiculaire à ce plan, ce
qui donne : B ( M ) = B ( M )u θ (coordonnées cylindriques).
Finalement B ( M ) = B ( r ; z ) uθ . z′

572 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 573 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 713
■ Détermination de B ( r ; z ) :
Le champ B est orthoradial, et B ( r ; z ) est constant à r et z fixés. Nous pouvons donc
lui appliquer le théorème d’Ampère en choisissant, pour le contour fermé Γ, un cercle
d’axe Oz et de rayon r contenu dans le plan z = constante.

POINT MÉTHODE
Le théorème d’Ampère nous indique que la circulation du champ B sur un contour
Γ fermé est égale au produit de µ 0 (perméabilité du vide) par le courant algébrique
total i T traversant toute surface orientée s’appuyant sur Γ.
L’efficacité de ce théorème repose sur la possibilité de choisir un contour Γ sur lequel le
calcul de la circulation reste simple. C’est le cas lorsque les symétries sont suffisantes, ce
qui correspond à notre étude et justifie le choix, pour Γ, d’un cercle d’axe Oz .
On a donc :

°∫ B ⋅ δl = µ0 i T ⇒ B ( r ; z ) 2 π r = µ0 i T (1)
Plusieurs cas peuvent se produire :
a
– Contour Γ 1 tel que z  -- . Γ1
2
Il vient i T = 0, aucun courant n’étant enlacé par Γ 1 , et
donc B = 0.
a a
– Contour Γ 2 tel que z  -- et r  R – -- .
2 2 Γ2
On a également pour la même raison i T = 0 et B = 0.
a a
– Contour Γ 2 tel que z  -- et r  R + -- .
2 2
Cette fois-ci, i T = 0 parce que les différents courants se compensent, d’où B = 0.

On en déduit que le champ magnétique B ( M ) est nul à l’extérieur du tore.


– Contour Γ circulaire intérieur au tore.
Il est traversé, dans le sens de l’axe Oz, par un cou-
rant total i T = Ni , d’où :
B ( r ; z ) 2 π r = µ0 N i .
i uz i
Soit un champ magnétique à l’intérieur du tore
n′
défini par la relation :

µ 0 Ni a a a
B = ------------ u θ (2) R – --  r  R + -- et z  -- .
2πr 2 2 2

2. Une spire est traversée par un flux ϕ = ∫∫ B ⋅ n δΣ. i

Or ici n = u θ et B ne dépend que de r, d’où : n


a a
µ 0 Ni dr dz µ 0 Ni --2 R + --
2 dr .
2π ∫∫
r ∫
ϕ = ------------ ------------ = ------------ a dz
2π – --2 ∫ a ------
R – -- r
2

Chapitre 7 – Électromagnétisme 573


KF.book Page 574 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 713

a
µ 0 Nia R + --
2
Finalement ϕ = --------------- ln ------------- .
2π a
R – --
2
a
µ 0 N 2 ia R + --
2
Et pour le flux total Φ = Nϕ = ------------------ ln ------------- (chaque spire est traversée par le
2π a
R – --
2
même flux ϕ).
Le coefficient L défini par Φ = Li a donc pour valeur :
a
µ0 N 2 a R + --
2
L = ---------------- ln -------------
2π a
R – --
2

3. Pour R suffisamment grand devant a, on peut confondre dans l’expression (1) r et R.


a a a r a a
En effet, on a R – --  r  R + -- et 1 – ------  ---  1 + ------ avec ---  1.
2 2 2R R 2R R
N
Soit B int ≈ µ 0 ----------iu θ et B ext = 0 .
2πR
N
Or 2πR représente la « longueur l du tore » et ---- le nombre n de spires par unité de
l
a
longueur. Nous obtenons donc, dans l’approximation ---  1 :
R
B int ≈ µ 0 niu θ

Il s’agit bien entendu du résultat classique obtenu pour le solénoïde droit dit « infiniment
long ».
• Pour obtenir une expression approchée du coefficient L, développons le logarithme :
a a
R + -- 1 + ------ µ0 N 2 a a
2 2R a N2
ln ------------- = ln ---------------- ∼ --- et L ≈ ---------------- ⋅ --- = µ 0 -----------------2 ⋅ ( 2πR ⋅ a 2 ).
R – --
a
1 – ------
a R 2π R ( 2πR )
2 2R
N
Soit avec n = ---------- et = 2πRa 2 le volume du tore (pour R a ) : L ≈ µ 0 n 2
2πR

Commentaires

• Cette grandeur L représente en fait le coefficient d’auto-inductance du bobinage torique.


Il est proportionnel au carré du nombre de spires par unité de longueur et au volume du
tore.
• On peut considérer qu’un solénoïde torique dont le rayon moyen R est grand devant les
dimensions caractérisant sa section constitue un modèle réaliste du « solénoïde infini ». Les
effets de bord (selon u θ ) y sont inexistants puisqu’il se referme sur lui-même.

574 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 575 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 714
714 Ligne de champ
Un solénoïde droit présente une section circu-
laire de rayon a. Sa longueur 2l est très grande a i
O
devant a et il possède n spires jointives par unité
de longueur. Il est parcouru par un courant i. z
On s’intéresse à la ligne de champ qui coupe le
plan z = 0 à une distance r0 de l’axe. Elle res- l l
sort en traversant la face avant du solénoïde en
un point A.
1. Quelle relation simple relie rA et r0 ?
2. Dans le cas où r0 est petit devant a, déterminer l’expression donnant l’angle θA
défini par θ A = ( u z , B ( A ) ).

B(A)
A θA
rA
z

■■ 1. Ce qu’il faut savoir


• Notion de tube de champ.
• B est à flux conservatif.
• Champ créé par un solénoïde « infini » ; champ créé sur son axe par un solénoïde
droit de longueur finie.

■■ 2. Ce qu’il faut comprendre


1. Pour déterminer une relation entre r0 et rA, on utilisera le fait que le champ magné-
tique est à flux conservatif. La longueur du solénoïde étant très grande devant son
rayon, on pourra assimiler le champ autour de O à celui du solénoïde « infini ». Il res-
tera à évaluer la composante B z du champ créé sur le disque de rayon rA : le résultat
peut s’obtenir en juxtaposant deux solénoïdes identiques au précédent.
2. L’expression de l’angle θA nécessite la connaissance des composantes B z(A) et Br(A)
du champ magnétique en A. Bz(A) a été déterminé à la question précédente.
On calculera Br(A) au voisinage de l’axe ( r A  a ) en considérant un petit cylindre
centré sur l’axe et en lui appliquant la propriété « B est à flux conservatif ».

Chapitre 7 – Électromagnétisme 575


KF.book Page 576 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 714

■■ 3. Solution
1.

POINT COURS
• Un tube de champ est la surface engen-
B
drée par les lignes de champ s’appuyant sur
une même courbe fermée Γ1 (cf. figure). Γ1 n1 Γ2 n2
• Or le champ magnétique possède la
propriété d’être à flux conservatif ce qui Σ 1
implique : n′ Σ2

∫ ∫S 2
B ◊ n 2 δΣ = ∫ ∫S 1
B ◊ n 1 δΣ

soit Φ ( Σ 1 ) = Φ ( Σ 2 ) , Σ 1 et Σ 2 étant orientées de la même manière.

• Considérons donc la portion de tube de champ délimitée par les disques DO (centre
O, rayon r0), D O′ (centre O′, rayon rA) et par la surface latérale obtenue en faisant
tourner la ligne de champ EA autour de l’axe OO′.
A
E rA
r0 O
O′
ΣO Σ Σ O′
D’après ce qui précède, nous avons :
Φ ( Σ O ) = Φ ( Σ O′ ) (1)
Or la section z = 0 est très éloignée des bords du solénoïde (en comparaison à la
dimension transversale a : l  a ). Il est ainsi légitime de faire l’approximation
B ( z = 0 ; r ) ≈ µ 0 niu z (champ du solénoïde dit « infini »).
Commentaires

Sur l’axe, on a :
µ 0 ni θ2 a
θ1
B ( z ; 0 ) = ----------- ( cos θ 1 – cos θ 2 ) .
2 O M z
l–z
Or cos θ 1 = --------------------------------
a2 + ( l – z )2
l+z
et cos θ 2 = – --------------------------------- .
a + ( l + z )2
2
1
2 µ 0 ni a 2 – --
Pour z = 0, il vient : B ( 0 ; 0 ) = -------------- -------------------- = µ 0 ni  1 + ----2- 2 .
l
2 a2 + l 2  l 
 a
On a bien B ( 0 ; 0 ) = µ 0 ni 1 + o -- ≈ µ 0 ni pour a  l .
 l

576 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 577 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 714
2
Soit Φ ( Σ O ) ≈ ( µ 0 ni ) ⋅ πr 0 (2)
O
quant à Φ ( Σ O′ ), il s’exprime selon : z
nO
Φ ( Σ O′ ) = ∫∫Σ O′
B ⋅ n O′ δΣ. ΣO

Or n O′ = u z et B ⋅ n O′ = B z ( z O′ ; r ) B
d’où : Φ ( Σ O′ ) = ∫∫Σ B z ( z O′ ; r ) δΣ .
O′
uz

soit encore : O′
rA
Φ ( Σ O′ ) = ∫0 B z ( z O′ ; r ) 2 π r d r . (3)

Pour évaluer B z ( z O′ ; r ) , on peut faire la


remarque suivante : associons deux solénoïdes identiques au précédent en les plaçant
bout à bout (cf. figure ci-dessous).

A
i i

(S1) O′ (S2)

Le solénoïde S1 crée en A le champ B 1′ , le solénoïde S2 B 1′


le champ B 2′ . Ces champs sont contenus dans le plan
défini par O′z et O′A, et ils sont symétriques par rap-
′ = B 2′ z = B z ( r ) grandeur
port à A′z. De plus, on a B 1z B 2′
que l’on cherche à déterminer. O′ z
Or l’association de S1 et S2 constitue un solénoïde de
rayon a et de longueur 4l dont O′ est le centre. On peut donc admettre avec une excel-
lente approximation ( l  a ) que :

B′S1  S2 ( A ) = µ 0 niu z .

Soit puisque B S1  S2( A ) = B 1′ + B 2′ = 2B z ( z O′ ; r ) u z .


µ 0 ni
Et B z ( z O′ ; r ) = ----------
- (4)
2
µ 0 ni rA
∫0
2
L’équation (1) devient, avec (2), (3) et (4) : µ 0 niπr 0 = ----------- 2πr dr
2
2 µ 0 ni 2
et µ 0 niπr 0 = ----------- πr A ⇒ rA = 2r 0 (5) pour l  a.
2

Chapitre 7 – Électromagnétisme 577


KF.book Page 578 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 714

2. Si l’on note B z ( A ) et B r ( A ) les composantes


B(A)
axiale et radiale du champ magnétique en A, B r ( A )
nous avons : θA
Br ( A ) 1 A
Bz ( A )
tan θ A = -------------
- avec B z ( A ) = --µ 0 ni.
Bz ( A ) 2
O′ z
Il reste à déterminer B r ( A ). À cet effet, considé- ΣL
rons un petit cylindre centré sur le point P de Σz
l’axe Oz, de longueur d z et de rayon r. P r
Nous supposerons r suffisamment petit (devant a) z
pour que l’on puisse confondre B z ( r ; z ) avec Σ z + dz
dz
B z ( 0 ; z ) = B 1 ( z ) ( B 1 ( z ) est le champ sur l’axe

z ′z ). À cette approximation, nous avons ( B à flux conservatif) : Φ Σ z + Φ Σ z + dz + Φ Σ L = 0


avec Φ Σ L = B r ⋅ Σ L = 2πr dzB r
Φ Σ z + dz = B 1 ( z + dz ) ⋅ πr 2 et Φ Σ z = – B 1 ( z )πr 2 .
D’où 2πrB r dz + πr 2 [ B 1 ( z + dz ) – B 1 ( z ) ] = 0.
r dB 1
Soit B r ≈ – -- --------- .
2 dz
Prenons une nouvelle origine en O′.
On a donc z = l + Z θ1 a
µ 0 ni O O′ Z
et B 1 ( Z ) = ----------- [ cos θ 1 – cos θ 2 ] avec cos θ 2 ≈ – 1
2
–Z
( θ 2 ∼ π car l  a ) et cos θ 1 = --------------------- .
Z2 + a2
B 1 ( Z ) = --µ 0 ni  1 – --------------------- .
1 Z
Soit
2  Z 2 + a 2
dB dB 1
--------1-  = --------- 
1 1
Or = – --µ 0 ni -- .
dz  z = l dZ  Z = 0 2 a
rA  1 r A µ 0 ni
D’où B r ( A ) # – ----- ⋅ – -- µ 0 ni -- ⇒ B r ( A ) # ------ ⋅  ----------- .
1
2  2 a 2a  2 
Ainsi si r0 est petit devant a, il en sera de même de rA (cf. (5)) et l’angle θA sera donné
par :
r A  µ 0 ni
Br ( A ) 2 a ⋅  2 
-----
- -----------
rA
tan θ A # θ A # -------------- # --------------------------- ⇒ θ A # ------ .
Bz ( A ) µ ni
 ----------
0  2 a
-
 2 
En définitive, nous obtenons ( r 0  a ) :

1 r0
θ A # ------- ----
2a

578 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 579 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715
715 Cartes de lignes de champ

A. Deux fils droits « infinis » parallèles à u z coupent le plan x O y aux points


A  – --- ; 0 ; 0 et A′  --- ; 0 ; 0 .
a a
 2  2 

A O A′ x

Ils sont parcourus par des courants I 1 (fil A) et I 2 (fil A′ ) positifs dont le sens est
celui de u z .
1. Étude qualitative :
On donne ci-dessous la carte, dans le plan x O y et pour I 1 = I 2  0, des lignes de
champ de B ( M ) :

1 On a pris a = 1.

–1 O 1 x

–1

Fig. 1

a. Pouvez-vous justifier les différentes caractéristiques de cette figure ?


b. Comment cette « carte » est-elle modifiée pour I 1 ≠ I 2 ( I 1  0 et I 2  0 ) ?
2. Étude quantitative :
a. On suppose : I 1 ≠ I 2 . Montrer que l’on peut définir une fonction Φ ( M ) telle que :

B ( M ) = u z ∧ gradΦ ( M ).

Chapitre 7 – Électromagnétisme 579


KF.book Page 580 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715

On rappelle que S étant un point fixe, on a :

SM
grad [ ln ( SM ) ] = --------2- .
SM
On exprimera Φ en fonction de µ0 , I 1, I 2 et des distances AM et A′M.
On pourra prendre Φ = 0 pour AM = A′M = 1.
b. Comment peut-on définir simplement les lignes de champ à partir de la fonction Φ ?
Montrer qu’il est possible de relier le problème étudié à un problème d’électrostatique
que l’on précisera.
c. On se propose d’étudier le champ B en des points du plan x Oy très éloignés de A
et A′. On suppose donc que MA et MA′  AA′. Faire un développement du potentiel
Φ. En déduire que l’on a :
µ0 O′M
B ( M ) ≈ u z ∧ ------ ( I 1 + I 2 ) ------------2- (O′ point du segment AA′ ).
2π O′M
Comment faut-il choisir O ′ pour que cette approximation soit la meilleure possible ?
Que devient ce point pour I 1 = I 2 ?
B. On revient au cas où I 1 = I 2 = I  0 et on superpose au système précédent un
champ uniforme B 0 perpendiculaire à u z . On obtient le réseau de lignes de champ
représenté sur les figures ci-dessous :
y y

O 10
x
A A′

–5 –2 O 2x

Fig. 2 Fig. 3
La figure 3 est un « zoom » de la figure 2.
µ0 I
Les figures 2 et 3 correspondent à B 0 = 0,8 --------- .
2πa
1. a. Commenter ces « cartes » de lignes de champ. On précisera la direction et le
sens de B 0 .
b. Donner l’expression du nouveau potentiel Φ′ ( M ).

580 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 581 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715
2. Mettre qualitativement en évidence deux lignes particulières L c et L′c et étudier
leur existence : on cherchera à déterminer les ordonnées des points d’intersection de
L c et L′c avec l’axe O y . En déduire une valeur critique Bc de BO .
3. On suppose : B 0  B c . Étudier rapidement les variations de B ( y ) pour y  0.
Donner l’allure des lignes de champ.

■■ Solution
A. 1. a. ■ Propriétés de symétries : y
• Le plan x Oy est plan d’antisymétrie de la dis- M
tribution de courants. Le champ magnétique au
point M de ce plan y est donc contenu :
B ( M ) = Bx ( x ; y ) u x + By ( x ; y ) u y . A O A′ x

Le champ ne dépend pas de z puisque le système


est invariant par translation selon u z .
• D’autre part, dans le cas où I 1 = I 2 , le plan y Oz est plan de symétrie. Il en résulte que :
– le champ sur l’axe y ′y est perpendiculaire à cet axe :
B(0 ; y) = f (y)u x ;
– En deux points symétriques N et N ′ du plan x Oy , on a :
B ( N′ ) = – Sym [ B ( N ) ].
y
B(N) B ( N′ )
N N′

x
A O A′

• Enfin, on peut considérer que le plan xOz est également plan de symétrie. Le champ
B est donc, sur l’axe x′x, perpendiculaire à cet axe, et en deux points S et S′ du plan
xOy symétriques par rapport à Ox, on a :
y
B(S)
S

x
A O A′ B ( S′ )
S′

Chapitre 7 – Électromagnétisme 581


KF.book Page 582 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715

On peut donc conclure – dans le cas où I 1 = I 2 – que le réseau des lignes de champ est
symétrique par rapport à x ′x et y ′y , ce que l’on observe bien sur la figure proposée
dans l’énoncé.
■ Champ proche d’un des deux fils :

Pour AM  A′M, l’influence du fil passant par A est prépondérante : au voisinage


du point A, les lignes de champ diffèrent d’autant moins de cercles centrés en A que
l’inégalité précédente est stricte.
On observe donc des lignes de champ fermées entourant respectivement A et A′ aux
voisinages de ces deux points, traces des fils dans le plan x Oy .
■ Champ à grande distance :

Pour OM  AA′, on peut réduire l’ensemble des deux fils, en première approxima-
tion, à un seul fil confondu avec l’axe z ′z et parcouru par le courant total 2I. Les lignes
de champ deviennent, dans le plan x Oy, des cercles de centre O.
■ Ligne critique : y
Lc
Une ligne critique L c constitue la ligne de
séparation entre les lignes de champ qui
entourent les deux points A et A′ et celles qui
n’entourent que A ou que A′. O x
Elle est constituée de deux lobes qui se rejoi-
gnent en O où le champ est ici nul. En effet :
y
µ0 I u y µ0 I ( – u y )
B ( O ) = -------- -------- + -------- --------------
2π AO 2π A′O
µ0 I 1
B ( O ) = --------  -------- – ---------- u y = 0
1
2π  AO A′O A O A′ x
puisque OA = OA′ (O milieu du segment AA′).
On retrouve bien toutes ces caractéristiques sur le réseau de lignes de champ représen-
tées ci-dessous. Elles sont orientées dans le sens trigonométrique ( I  0 ).

1 On a pris :
1
• OA = OA′ = -- ;
2
• I 1 = I 2  0.
–1 A O A′ 1 x

–1

582 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 583 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715
A. 1. b. • Au voisinage de A (respectivement de A′), l’influence du fil traversant le plan
xOy en A (respectivement en A′) est prépondérante et on aura des lignes de champ
entourant A (respectivement A′).
• Loin de A et A′ (pour MO  AA′ ), on doit retrouver des lignes de champ quasi cir-
culaires centrées en un point G du segment AA′ (pour I 1 ≠ I 2 , on n’a plus la symétrie
précédente et le point G ne se confond plus avec le point O… On verra dans la partie 2
qu’il s’agit en fait du barycentre de A ( I 1 ) et A′ ( I 2 ) …).
• Il existe donc, une ligne critique constituée de deux lobes dissymétriques se rejoi-
gnant en un point C de champ nul. On a :
µ0 I1 I2  y
B ( C ) = ------  ------- - u y.
– ---------

2π AC A′C 
C est défini selon ( C ∈ [ AA′ ] ) :
I2 C
CA′
--------- = ---- . A O x
CA I1 A′
Pour I 1 = 2I 2 , cas correspondant à la figure
ci-dessous, il vient :
CA = 2CA′ ⇒ AC = 2CA′ ⇒ OC – OA = 2 ( OA′ – OC )
1 1
d’où : 3OC = OA + 2OA′ ⇒ OC = -- ( – 0,5 + 2 × 0,5 ) = -- pour OA′ = AO = 0,5.
3 6
y

1,5 On a pris :
• AO = OA ′ = 0,5.
1
• I 1 = 2I 2  0.

–1,5 –1 A O C A′ 1 1,5 x

–1

–1,5

Le point G est ici symétrique de C par rapport à O.

Commentaire

Les lignes de champ restent symétriques par rapport à Ox, mais la symétrie par rapport à
Oy est perdue ( I 1 ≠ I 2 ).

Chapitre 7 – Électromagnétisme 583


KF.book Page 584 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715

A. 2. a. Le champ B créé dans le plan x Oy par les deux fils droits est donné par :

µ 0 I 1 u θ ( A ) µ 0 I 2 u θ ( A′ )
B ( M ) = ---------- --------------- + ---------- ----------------- .
2π AM 2π A′M
u θ ( A ) vecteur unitaire directement perpendiculaire au vecteur AM.
y
u θ(A)
M

u r(A)

A O A′ x

Or u θ(A) = u z ∧ u r(A)
u θ(A) AMu r ( A ) AM
- = u z ∧ ----------2- .
- = u z ∧ -----------------------
Soit --------------
AM AM 2 AM
Finalement, nous obtenons :
µ0 AM A′M
B ( M ) = ------ u z ∧ I 1 ----------2- + I 2 ------------2- .
2π AM A′M

AM
Et d’après le texte, A et A′ étant des points fixes du plan x Oy , ----------2- = grad [ ln ( AM ) ]
AM
A′M
et ------------2- = grad [ ln ( A′M ) ].
A′M
 µ0 I1 µ0 I2 
D’où : B ( M ) = u z ∧  ---------- grad ( ln ( AM ) ) + ---------- grad ( ln ( A′M ) ) .
 2π 2π 
Soit : B ( M ) = u z ∧ gradΦ ( M ) avec :

µ0 µ0
Φ ( M ) = ------ I 1 ln ( AM ) + ------ I 2 ln ( A′M )
2π 2π

A. 2. b. Considérons dans le plan x Oy une ligne y


équi-Φ. B(M) ∇Φ

On a B ( M ) = u z ∧ gradΦ ( M ).
M
Le vecteur E′ = gradΦ ( M ) est normal en M à Φ = cste
la ligne équi-Φ. Le vecteur u z ∧ gradΦ ( M ) est
O x
donc tangent à cette ligne.

Il en résulte que les lignes de champ (de B ) se confondent


avec les « équipotentielles » Φ = cste.

584 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 585 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715
Commentaire

C’est ainsi qu’on a pu tracer, sur ordinateur, les faisceaux de lignes de champ…

On peut également remarquer que ce potentiel est « analogue » à celui obtenu dans un
problème d’électrostatique pour un système de deux fils uniformément chargés (den-
sités linéiques λ 1 et λ 2 ). Les fils sont parallèles à u z et passent par A et A′.

D’après le théorème de Gauss appliqué à chaque fil, pris séparément, on aurait :

1 λ 1 AM M E1
E 1 ⋅ 2πAMh = ----λ 1 h ⇒ E 1 = ----------- ----------2- .
ε0 2πε 0 AM
D’où au total : A
λ1
1  AM A′M
E = -----------  λ 1 ----------2- + λ 2 ----------2- ( E = E 1 + E 2 ).
2πε 0  AM AM 

Au champ E 1 , on associe le potentiel électrostatique V 1 ( M ) tel que (symétrie


cylindrique) :

dV 1  u = AM
E 1 = – ---------- u r1 --------- .
dr 1  r1 AM
dV 1 λ1 1
Soit – ---------- = ----------- ---- ( r 1 = AM )
dr 1 2πε 0 r 1
λ1
et V 1 = – ----------- ln r 1 (+cste).
2πε 0
Les équipotentielles, pour le problème des deux fils chargés, sont définies, dans le plan
x Oy , par :
λ1 λ2
- ln ( AM ) + ----------
---------- - ln ( A′M ) = cste.
2πε 0 2πε 0
Quant aux équipotentielles du problème réel ( Φ = cste ), elles correspondent à :
µ0 I1 µ0 I2
---------- ln ( AM ) + ---------
- ln ( A′M ) = cste.
2π 2π
D’où


A A′ A A′
fil chargé fil chargé fil parcouru fil parcouru
λ1 λ2 par I 1 par I 2

équipotentielles ⇔ lignes de champ de B


λ
----i ⇔ µ0 I i
ε0

Chapitre 7 – Électromagnétisme 585


KF.book Page 586 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715

A. 2. c. On suppose maintenant que O′M  AA′, y M


O′ étant un point du segment AA′.
Faisons alors un développement limité du poten-
tiel Φ :
µ0 I1 µ0 I2
Φ = ---------- ln ( AM ) + ---------- ln ( A′M )
2π 2π
µ0 I1 2 µ0 I2 2
A O′ O A′ x
Φ = ---------- ln ( AM ) + ---------- ln ( A′M ) = Φ 1 + Φ 2 .
4π 4π
2 2 2 2
Or ( AM ) = ( O′M – O′A ) = O′M – 2O′A ⋅ O′M + O′A
2
2O′A ⋅ O′M O′A
= O′M 2 1 – -----------------------------
- + -------------2- .
O′M 2 O′M
2
µ0 I1  2O′A ⋅ O′M O′A 
D’où Φ 1 = ---------- ln ( O′M 2 ) + ln  1 – ------------------------------ + -------------2- 
4π  O′M 2 O′M 
µ0 I1 µ0 I1  O′M 
et Φ 1 ≈ ---------- ln ( O′M ) + ----------  – 2 -------------2- ⋅ O′A
2π 4π  O′M 
µ0 µ 0 O′M
soit : Φ ≈ ------ ( I 1 + I 2 ) ln ( O′M ) – ------ -------------2- ⋅ ( I 1 O′A + I 2 O′A′ ) + …
2π 2π O′M





















ϕa ϕb
ϕ a correspondrait, pour le problème d’électrostatique, à un fil droit de trace O′ dans le
plan xOy. Pour le problème réel, il s’agit d’un fil droit parcouru par le courant I 1 + I 2 ;
ϕ b serait associé à un terme dipolaire linéique… ;
Φ se réduit d’autant plus vite à ϕ a que ϕ b est nul, c’est-à-dire que le point O′ est choisi
de telle sorte que :
I 1 O′A + I 2 O′A′ = 0 .
Introduisons le barycentre G des points A(I 1) et A′(I 2 ) :
( I 1 + I 2 )O′G = I 1 O′A + I 2 O′A′ ( I 1 + I 2 ≠ 0 ici donc G existe bien).
d’où O′G = 0 et O′ se confond avec G.
Il en résulte que, suffisamment loin de A et A′, les lignes de champ se « confondent »
avec des cercles de centre G.

µ0 GM
B ( M ) ≈ u z ∧ ------ ( I 1 + I 2 ) -----------2
2π GM

– dans le cas où I 1 = I 2 , G s’identifie au point O ce qui est normal (symétrie) ;


– pour I 1 = 2I 2 , on a :
2GA + GA′ = 0 ⇒ 2 ( OA – OG ) + ( OA′ – OG ) = 0 et 3OG = 2OA + OA′
1
et pour OA′ = 0,5 = – OA, OG = – -- (le point G est symétrique de C…).
6

586 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 587 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715
B. 1. a. • Suffisamment loin des points A et A′, les champs créés par les fils droits vont
devenir négligeables devant B 0 ; les lignes de champ doivent alors quasiment se con-
fondre avec des droites parallèles à la direction de B 0 .
La figure 2 nous indique alors que le champ B 0 est parallèle à l’axe Ox.

B0 = B0 ux .

• D’autre part, pour I 1 = I 2 et B 0 = B 0 u x , le plan yOz reste un plan symétrie :


– les lignes de champ coupent l’axe y′y à angle droit ;
– les lignes de champ sont symétriques par rapport à y′y.
Ce que l’on observe bien sur la figure 2.
Évidemment l’existence du champ B 0 = B 0 u x détruit la symétrie par rapport à x′x.
Mais changer B0 en – B0 reviendrait à faire, pour ce qui est du tracé des lignes de
champ, une symétrie par rapport à x′x.
On passe d’une figure à l’autre par une simple rotation de π autour de Oz :

y y
B0 B0

A A′
x′ x x′ A′ A x

B0 B0

Enfin, il est à noter que pour I 1 = I 2 = I 0  0 , on a ici B 0  0. Pour s’en convaincre, il suf-
fit de prendre en compte la ligne de champ qui coupe l’axe Ox en un point N tel que
ON  OA′.

y y
B1 2 B1 2
B N
A A′ N B0 x A A′ x
B0  0 B0  0
B 1 2 est le champ créé par les deux fils droits.

B. 1. b. On a : B′ = B 1 2 ( M ) + B 0 u x
µ0
où B 1 2 ( M ) = u z ∧ gradΦ avec Φ = ------ { I 1 ln ( AM ) + I 2 ln ( A′M ) }.

De plus : B 0 = B 0 u x = u z ∧ ( – B 0 u y ) = u z ∧ grad ( – B 0 y ).

Chapitre 7 – Électromagnétisme 587


KF.book Page 588 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715

Le nouveau potentiel Φ′ ( M ) peut alors s’écrire :

Φ′ ( M ) = Φ ( M ) – B 0 y

y
B. 2. I1 = I2  0

B0 = B0 u x
avec B 0  0.

C′ L′c
2

Lc

–2 O 2 x

• Il y a deux lignes particulières L c et L′c :


– L c sépare les lignes de champ qui entourent A seul (ou A′ seul) de celles qui entou-
rent A et A′ ;
– L′c constitue une frontière entre les lignes de champ fermées (les précédentes) et cel-
les qui ne le sont pas et qui vont à l’infini.
• Il apparaît donc deux points singuliers C et C′ où le champ B doit être nul. Calculons
le champ total en un point M de l’axe Oy.
y
On a : B ( y ) = B 1 2 ( y ) + B 0 u x .
µ0 I B0
Or B 1 2 ( y ) = – 2 ---------------- cos θu x B1 2 θ
2πAM M
µ 0 I AM
B 1 2 ( y ) = – -------- ----------2- cos θu x avec AM cos θ = y et θ
π AM θ
a2
AM 2 = y 2 + ----- .
4
0 x
A A′
 µ0 I y 
Soit : B ( y ) =  B 0 – -------- ---------------2- u x .
 π 2 a a
 y + -----
4

588 Partie 2 – Physique MPSI


KF.book Page 589 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715
B0
Posons k = ------------- , alors :
µ 0 I
-------
-
 πa 
y
µ 0 I --------------
(a ⁄ 2)
-
B(y) = B 0 – 2 -------- ---------------------------2 u x
πa y
1 +  --------- -
 a ⁄ 2
µ0 I Y y
B ( y ) = -------- k – 2 --------------2- u x où Y = --------------- .
πa 1+Y ( a ⁄ 2)

Les points de l’axe Oy où B s’annule, s’ils existent, sont solution de l’équation :


2
1 + Y 2 – --Y = 0.
k
1
Le discriminant réduit associé vaut : ∆′ = ----2- – 1.
k
µ0 I
Il faut donc que k 2  1, soit ici B 0  B c = -------
-
πa
La valeur critique B c correspond au module du champ créé par un fil en l’emplacement
du second.
1 1
On a alors : Y = -- ± ----2- – 1 ⇒ points C et C′.
k k
Commentaire

Pour B 0 = B c , les points C et C ′ se confondent et l’on a ( k = 1 ) :


a
Y c = Y c′ = 1 soit y c = --
2
ou encore OC = OC′ = OA = OA′.

B. 3. Le champ sur l’axe Oy vaut B = B ( Y )u x avec :


µ0 I Y y
B ( Y ) = B 0 – 2 -------- --------------2- où Y = --------------- .
πa 1 + Y (a ⁄ 2)
µ0 I Y
Traçons sur un même graphe les courbes Y → B 0 et Y → 2 -------- --------------2- .
πa 1 + Y
B 02  B c
Bc
C C′
B 01  B c

–1
Yc 1 Y c′ Y

Chapitre 7 – Électromagnétisme 589


KF.book Page 590 Vendredi, 1. août 2003 12:21 12

Exercice 715

• Pour la valeur B 01 de B 0 inférieur à B c , on retrouve les points singuliers C et C ′


d’ordonnées réduites Yc et Y c′ (pour lesquels B ( Y ) = 0 ).
• Pour B 02  B c , ces points n’existent plus. Pour Y  0, B ( Y ) passe par un minimum
a
pour Y = 1 (soit y = -- ).
2
Il doit alors apparaître une ligne critique correspondant à la ligne de champ passant
par ce point C″ ( B y est parallèle à u x ).
On a représenté ci-dessous quelques lignes de champ pour B 0 = 2B c :

y I1 = I2  0

C″

A A′ x

590 Partie 2 – Physique MPSI

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