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Réhabilitation postopératoire
M. Beaussier, S. Jaber, M. Sebbane, J.-J. Eledjam

La réhabilitation postopératoire est un ensemble de mesures visant à accélérer la convalescence des


patients après une intervention chirurgicale. Outre l’évolution des techniques chirurgicales vers des actes
de moins en moins invasifs, un certain nombre de paramètres ayant trait à la médecine périopératoire
permet de réduire les durées d’hospitalisation. Ces paramètres s’étendent de la période préopératoire
(information, préparation médicamenteuse et nutritionnelle, etc.) jusqu’à la sortie des patients. Durant
l’intervention chirurgicale, le remplissage vasculaire adapté, la prévention de l’hypothermie et l’usage
d’agents anesthésiques d’élimination rapide accélèrent le réveil et réduisent la morbidité postopératoire.
En postopératoire, les procédures de réhabilitation sont basées sur une analgésie multimodale optimale,
une renutrition et une mobilisation rapide des patients. La réhabilitation est une réflexion globale qui fait
intervenir, outre l’équipe médicale, le personnel infirmier, des nutritionnistes, des rééducateurs
fonctionnels et l’équipe sociale. L’aspect très transversal de la prise en charge rend nécessaire une
organisation spécifique des soins centrée sur le patient.
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Mots clés : Réhabilitation postopératoire ; Durée d’hospitalisation ; Période postopératoire ; Chirurgie ;


Complications ; Analgésie postopératoire ; Analgésie multimodale

Plan cence postopératoire et à toutes les actions ayant pour objectif


de l’améliorer et de l’accélérer. L’objectif final est de réduire la
¶ Introduction 1 durée d’hospitalisation sans impact négatif sur la qualité des
soins.
¶ Généralités 2
Il s’agit d’une réflexion très globale sur les pratiques périopé-
¶ Suites postopératoires : convalescence des patients 3 ratoires, prenant en compte l’évolution des techniques de la
¶ Principes généraux de la réhabilitation 3 chirurgie et de l’anesthésie, des paramètres physiologiques, des
Période préopératoire 3 notions de pharmacologie, des principes de réadaptation
Anesthésie et réanimation peropératoires 4 fonctionnelle. Ces principes sont discutés par de nombreuses
Période postopératoire 4 équipes depuis longtemps. Ils ont été particulièrement bien
¶ Spécificités de la réhabilitation selon la chirurgie 5 réfléchis par l’équipe chirurgicale danoise du Pr Henrik Kelhet,
Chirurgie cardiothoracique 5 dont le nom est associé au concept [2-4].
Chirurgie orthopédique 6 Cette démarche multidisciplinaire très volontariste permet
Chirurgie abdominale 6 d’optimiser le résultat de la chirurgie et d’en tirer le meilleur
¶ Spécificité de la réhabilitation postopératoire selon les patients 7 bénéfice. Elle fait intervenir de nombreux acteurs : les médecins
Sujet âgé 7 anesthésistes, les chirurgiens, les infirmières, les kinésithérapeu-
Enfant 7 tes et rééducateurs fonctionnels, les nutritionnistes, et nécessite
¶ Aspects organisationnels de la réhabilitation postopératoire 8 un environnement administratif et organisationnel favorable
¶ Aspect économique de la réhabilitation postopératoire 8
(Fig. 1) [5].
La convalescence des patients est un processus complexe
¶ Conclusion 8
intégrant de très nombreuses variables qui conditionnent la
récupération (Fig. 2). La qualité du geste opératoire reste bien
« The time is right for anesthesiologists to take a more active role
entendu un facteur primordial. Mais, pour un même résultat
as perioperative physicians in implementing
chirurgical, le délai de reprise d’autonomie peut varier de façon
fast-track surgery program... ».
PF White et al. 2007 [1]. importante en fonction de paramètres trop longtemps jugés
secondaires et qui prennent aujourd’hui toute leur importance,
du fait de l’exigence croissante des patients quant aux résultats
■ Introduction fonctionnels. De plus, il existe actuellement des arguments
cliniques démontrant les risques d’une prolongation inutile du
« Réhabilitation » est un terme dérivé de la langue anglaise séjour à l’hôpital. Enfin, la pression économique exercée par les
(postoperative rehabilitation) et qui fait référence à la convales- tutelles pousse à raccourcir les durées d’hospitalisation.

Anesthésie-Réanimation 1
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Nutrition entérale/
Kinésithérapie alimentation précoce
AINS, antiémétiques,
précoce/intense
accélérateurs du transit
Mobilisation
rapide Habitudes, pratiques
Analgésie - ALR chirurgicales

Récupération postopératoire rapide

Anesthésistes Aides-soignants
Chirurgiens Infirmières
Médecins Kinésithérapeutes
traitants
Figure 1. Les paramètres de la réhabilitation et les acteurs impliqués dans la démarche. ALR : anesthésie locorégionale ; AINS : anti-inflammatoires non
stéroïdiens.

Facteurs modifiant la convalescence postopératoire

Préparation psychologique
Information
Anxiété, peur
Optimisation des fonctions vitales
Score ASA >2 Réduction du stress métabolique
« Stress » métabolique Chirurgie mini-invasive
Ralentissement

Accélération

Hypothermie Normothermie
Réduction de la réaction inflammatoire
NVPO
Réduction de la durée de l’iléus réflexe
Iléus prolongé Renutrition postopératoire rapide
Perturbation du sommeil Analgésie optimale
Drains, sondes, cathéters Diminution des morphiniques
Blocs périmédullaires
Prévention NVPO
Figure 2. Les facteurs modifiant la convalescence postopératoire (d’après [3]). NVPO : nausées et vomissements postopératoires.

■ Généralités • permet une réduction significative de la morbidité postopé-


ratoire (risque relatif : 0,54) par rapport aux prises en charges
Après la publication, au début des années 1990, de résultats conventionnelles (Fig. 3) [8].
préliminaires spectaculaires montrant des durées d’hospitalisa- L’application de ces concepts se heurte parfois à des habitu-
tion très courtes (48 heures après chirurgie colique) obtenus sur des chirurgicales et anesthésiques solidement ancrées. Même
des petites séries de patients [6], la « réhabilitation postopéra- pour des centres jugés très volontaristes sur ces protocoles,
toire » a été considérée comme un concept expérimental réservé certains paramètres restent difficiles à appliquer [9]. C’est la
à des patients sélectionnés, pris en charge dans quelques centres raison pour laquelle il est difficile d’arriver aux durées d’hospi-
spécialement organisés autour de cette pratique et particulière- talisation préconisées par l’équipe de H. Kehlet. En France,
ment bien dotés en personnel. Quinze ans plus tard, avec le
actuellement, la médiane de la durée d’hospitalisation après
recul et le nombre important de travaux s’y rapportant, la
chirurgie colique est d’environ 10 jours [10]. Le but n’est pas de
réhabilitation postopératoire est devenue une véritable spécialité
réduire brutalement cette durée d’hospitalisation à 48 heures,
médicale, dont l’apport dans la qualité des soins postopératoires
est reconnu [5]. Il est actuellement possible de conclure sur des mais de progresser point par point afin d’éliminer les journées
données issues de méta-analyses que l’application des concepts inutiles. Arrivé à une certaine durée d’hospitalisation que l’on
de réhabilitation rapide après chirurgie colique : peut considérer comme seuil, interviennent des paramètres
• permet une réduction significative de la durée d’hospitalisa- sociaux et organisationnels (relais avec la médecine de ville,
tion ; hospitalisation à domicile, etc.) qui conditionnent le taux de
• peut être appliquée chez des patients âgés et/ou ayant des réadmissions [11]. Même si les objectifs doivent rester raisonna-
comorbidités importantes ; bles, il existe actuellement en France une marge de progression
• ne s’accompagne pas d’une augmentation du nombre de vers la réhabilitation rapide dans pratiquement toutes les
réadmissions ; chirurgies.

2 Anesthésie-Réanimation
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Thyroïdectomie
Parathryroïdectomie
Arthroscopie Endartériectomie carotidienne
Tumorectomie mammaire Néphrectomie
Cholécystectomie Résection pulmonaire
Prolapsus rectal Hystérectomie (voie abdominale)
Hystérectomie (voie vaginale) Prostatectomie radicale Résection colorectale
Cure de hernie inguinale Prothèse fémorale Chirurgie vasculaire aortique

Ambulatoire 1 - 2 jours 2 - 3 jours

Figure 3. Données récentes sur la durée d’hospitalisation après application d’un programme de réhabilitation postopératoire rapide (d’après H. Kehlet [7]).

■ Suites postopératoires : La prise en charge anesthésique a une influence considérable,


tant par la préparation du patient à l’intervention que par le
convalescence des patients choix du protocole anesthésique et la gestion postopératoire de
certains événements indésirables [1]. Le champ d’influence est
Vouloir faire un protocole de réhabilitation rapide revient à trop vaste pour être détaillé. Le choix du protocole anesthésique
analyser tous les facteurs contribuant à prolonger la durée conditionne l’incidence de certains effets indésirables post-
d’hospitalisation afin de tenter de les contourner. La convales- opératoires susceptibles de retarder la convalescence des patients
cence des patients intègre non seulement l’incidence des (nausées et vomissements postopératoires [NVPO], douleur,
complications, mais aussi les répercussions normales de la etc.). La qualité du réveil anesthésique est corrélée à la fonc-
chirurgie et de l’anesthésie. C’est pourquoi, bien qu’il existe des tionnalité des patients jusqu’à plusieurs mois après la chirur-
paramètres généraux, chaque protocole de réhabilitation doit gie [17]. Cette influence à long terme de la prise en charge
être adapté au type de chirurgie et aux répercussions spécifiques. anesthésique s’illustre également dans l’incidence de douleurs
Par exemple, c’est la durée de l’iléus digestif après chirurgie chroniques séquellaires après chirurgie [18] ou encore dans le
abdominale qui conditionne la durée d’hospitalisation, justifiant risque de récidives métastatiques à distance après chirurgie
tous les efforts portés à la réduire, alors que ce paramètre carcinologique [19].
n’intervient pratiquement pas en chirurgie orthopédique.
En milieu chirurgical, de nombreuses journées d’hospitalisa-
tion ne sont pas justifiées. Ces journées inappropriées représen-
tent, selon la chirurgie, de 15 % à 30 % des durées de séjour [12].
■ Principes généraux
Elles sont surtout liées à des problèmes d’organisation du circuit de la réhabilitation
patient (attente d’examens complémentaires, attente de soins de
suite, etc.). Ceci illustre l’intérêt d’une réflexion générale sur le Certains principes de la réhabilitation sont communs à toutes
circuit patient et l’organisation des soins dans la problématique les chirurgies et à tous les types de patients.
de la durée d’hospitalisation après chirurgie.
Certains facteurs paraissent surprenants et doivent être pris
en compte :
Période préopératoire
• le jour de la chirurgie, la morbidité des opérations réalisées le Cette étape est particulièrement importante. Lors du premier
vendredi était supérieure à celle observée en début de contact avec le chirurgien, les indications opératoires doivent
semaine [13] ; systématiquement prendre en compte les conséquences fonc-
• la vue par la fenêtre de la chambre est également susceptible tionnelles et évaluer le rapport bénéfice-risque du geste envisagé
de raccourcir la durée d’hospitalisation [14]. Pour une même afin d’épargner au malade une « mauvaise réhabilitation
chirurgie, pratiquée par les mêmes acteurs et toutes condi- programmée ».
tions égales par ailleurs (caractéristiques des patients, type Dès cette étape, se dégagent quelques critères d’échec des
d’anesthésie, information aux patients), la consommation de stratégies de réhabilitation. Le manque d’informations sur la
morphine et la durée d’hospitalisation sont réduites lorsque chirurgie et la période périopératoire sont des facteurs pouvant
la fenêtre donne sur un jardin arboré, par rapport à des entraver l’application des protocoles de réhabilitation. La durée,
patients dont les chambres donnent sur un mur sombre. ainsi que l’intensité (par exemple avant herniorraphie) et la
La convalescence tient également compte de l’âge des répétition des crises douloureuses (par exemple avant cholécys-
patients et des comorbidités associées. Certains facteurs peuvent tectomie) avant la chirurgie exposent aux douleurs chroniques
être accessibles à d’éventuelles actions correctrices, d’autres ne postopératoires et entravent par conséquent la réhabili-
le sont pas. Chez des patients âgés de plus de 65 ans opérés de tation [18].
fracture de hanche, la dénutrition préopératoire ou l’anémie Même s’il est évident que les antécédents médicaux des
postopératoire retardent la convalescence et sont susceptibles patients retentissent sur les suites postopératoires, il est inexact
d’être modifiés par la prise en charge [15]. En revanche, le statut de penser que les stratégies de réhabilitation sont réservées aux
cognitif préopératoire et les séquelles motrices d’accident patients ASA (American Society of Anesthesiologists) 1 [20]. En
vasculaire cérébral (AVC) sont indépendants de la prise en revanche, l’adhésion du patient à la démarche est absolument
charge, mais permettent de prévoir la prolongation de la durée indispensable afin de s’assurer de sa participation active.
d’hospitalisation (convalescence prolongée anticipée). Il est Lors de la consultation préopératoire, l’anesthésiste va
probable que, dans les années à venir, la prédisposition généti- pouvoir optimiser la préparation du patient et adapter la prise
que soit aussi un des facteurs qui interviennent dans la conva- médicamenteuse. L’arrêt du tabac suffisamment à l’avance, ainsi
lescence postopératoire. Ainsi, en chirurgie cardiaque, certains que le sevrage de l’intoxication éthylique, accélèrent la conva-
génotypes impliqués dans la synthèse de protéines de l’inflam- lescence en réduisant la morbidité postopératoire [2]. Le choix
mation conditionnent la durée de ventilation mécanique des médicaments à arrêter ou au contraire à garder durant la
postopératoire [16]. période opératoire peut avoir un impact. Ainsi, la poursuite de

Anesthésie-Réanimation 3
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certains médicaments antihypertenseurs en période périopéra- L’administration d’une antibioprophylaxie adaptée contribue
toire peut contribuer à faire diminuer la morbidité cardio- à réduire la morbidité infectieuse postopératoire. Il en est de
vasculaire [21]. même pour la prophylaxie thromboembolique et le risque de
La consultation d’anesthésie est également le moment idéal thrombose veineuse postopératoire.
pour informer le patient sur la stratégie anesthésique la plus L’hypothermie, même relativement modérée (35,5 °C),
adaptée et sur le déroulement de l’acte. Cette information, augmente l’incidence de complications cardiovasculaires chez
lorsqu’elle s’accompagne d’éléments personnalisés, peut être les patients à risque, augmente les besoins transfusionnels
considérée comme une véritable préparation psychologique à peropératoires et le risque d’infection de paroi, ralentit la
l’intervention, dont le bénéfice a été montré sur l’accélération cicatrisation et finalement aboutit à une prolongation de la
de la convalescence [22]. Le seul fait d’informer les patients sur durée d’hospitalisation [33]. L’hypothermie est un facteur de
la prise en charge analgésique, témoignant de l’intérêt porté par risque clairement identifié de prolongation de la durée de l’iléus
l’équipe médicale à ce sujet, peut diminuer de 30 % la consom- digestif postopératoire. Il existe actuellement de nombreux
mation morphinique après cholécystectomie [23]. A l’extrême, moyens pour prévenir efficacement cet événement indésirable.
lorsque cette information est délivrée avec un support audio-CD Le remplissage vasculaire retentit sur la convalescence des
associant des techniques de relaxation et de préparation patients. Il doit être envisagée selon le type de chirurgie et le
psychologique, l’intensité douloureuse ressentie est considéra- statut des patients [34]. En chirurgie ambulatoire mineure, il a
blement diminuée et le délai de reprise du transit intestinal été montré qu’un remplissage vasculaire de 2 ml kg-1 h-1 de
après chirurgie colorectale est très significativement raccourci jeûne améliorait la qualité du réveil en diminuant l’incidence de
(58 heures versus 92 heures) [24]. NVPO et de sédation résiduelle. En chirurgie orthopédique chez
Dans la période préopératoire immédiate, la durée de jeûne le patient âgé, le problème réside le plus souvent dans un déficit
ne doit pas être inutilement prolongée. Un déficit volémique hydrique préopératoire qui, s’il n’est pas compensé, augmente
la durée d’hospitalisation. En chirurgie thoracique, il est
préopératoire important, que l’on peut observer après un jeûne
maintenant bien démontré qu’un excès de remplissage vascu-
hydrique de 12 heures, retentit péjorativement sur la vitesse et
laire augmente la morbidité postopératoire et ralentit la conva-
la qualité du réveil [25]. L’accès à un volume limité de liquide
lescence. En chirurgie abdominale, le déficit hydroélectrolytique
clair (eau, jus de fruit, café, thé), jusqu’à 2 heures avant une
lié au jeûne préopératoire, à la préparation digestive, à l’évapo-
anesthésie pourrait présenter un intérêt sans pour autant
ration par la cavité abdominale (environ 125 ml h-1), à l’exsu-
augmenter le risque d’inhalation bronchique peropératoire. Un
dation plasmatique dans le champ opératoire (100 à 200 ml h-1)
apport glucidique préopératoire (boisson glucosée à 12,5 %,
et à la constitution d’œdèmes secondaires à la manipulation des
800 ml la veille au soir et 400 ml 2 heures avant l’anesthésie)
viscères, justifie d’administrer systématiquement une compen-
améliore le confort des patients (réduction de la sensation de
sation volémique, indépendamment de toute perte hémorragi-
faim et de l’anxiété préopératoire) et diminue significativement que. On considérait jusqu’à présent qu’un volume d’environ
l’incidence des NVPO sur les 24 premières heures postopératoi- 10 ml kg-1 h-1 devait être systématiquement perfusé. Plusieurs
res [26] par rapport à un groupe de patients recevant le même travaux ont montré que la réduction de l’apport volémique (à
volume d’eau. Par ailleurs, cet apport glucidique préopératoire moins de 5 ml kg-1 h-1) permettait de diminuer les complica-
a un effet bénéfique sur la régulation métabolique post- tions médicales et chirurgicales postopératoires, et d’accélérer la
opératoire en réduisant l’insulinorésistance qui caractérise cette convalescence des patients. Au travers de ces études, c’est plus
période [27]. le risque de l’excès de remplissage vasculaire que l’intérêt d’une
Des données récentes illustrent l’intérêt, même chez les stratégie restrictive qui est illustré. Une compensation volémi-
patients non dénutris, d’une « préparation nutritionnelle que trop importante, surtout si elle est basée sur des solutions
active » dans le processus de réhabilitation. La consommation cristalloïdes, entraîne des œdèmes responsables d’un défaut
préopératoire d’acides gras polyinsaturés, riches en oméga-3, d’oxygénation tissulaire, avec comme conséquences une plus
réduit la réaction inflammatoire et améliore la fonction immu- grande incidence d’infection, un défaut de cicatrisation retrouvé
nitaire après une chirurgie abdominale carcinologique [28] . même au niveau des sutures digestives, et un allongement du
L’adjonction d’arginine à ces acides gras, administrés 5 jours délai de reprise du transit intestinal. À l’inverse, une stratégie
avant une intervention de résection digestive pour cancer, restrictive trop agressive, responsable d’une hypovolémie,
diminue l’incidence des complications postopératoires (surtout retentit également négativement sur les suites postopératoires au
infectieuses) et raccourcit la durée d’hospitalisation même chez travers d’une hypoperfusion tissulaire.
des patients non dénutris [29].
Il est habituel de ne pas donner de prémédication chez les
patients inclus dans un programme de réhabilitation rapide.
Période postopératoire
L’effet anxiolytique peut être obtenu par des moyens non C’est l’incidence de complications chirurgicales postopératoi-
pharmacologiques (information, etc.) et les effets sédatifs parfois res qui conditionne le plus la durée d’hospitalisation [35] .
prolongés des benzodiazépines peuvent retentir négativement Cependant, pour une chirurgie non compliquée, le contrôle
sur la vitesse et la qualité du réveil. En revanche, l’administra- actif de nombreux facteurs, correspondant à l’application de ce
tion préopératoire de certaines molécules peut présenter un qui est fréquemment dénommé « protocole de réhabilitation
intérêt en période postopératoire. Il en est ainsi des corticoïdes active », peut raccourcir significativement la durée d’hospitali-
qui, donnés avant cholécystectomie par cœlioscopie, diminuent sation [36] . Il s’agit principalement d’obtenir une analgésie
la douleur, la fatigue postopératoire, l’incidence des NVPO et optimale en réduisant le recours aux morphiniques, de nourrir
accélèrent par conséquent la convalescence [30]. L’administration et de mobiliser rapidement les patients, de réduire les drainages
préopératoire d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) inutiles et la durée de l’iléus digestif après chirurgie abdominale.
sélectif de la cyclooxygénase 2 a un effet d’épargne morphini-
que de près de 60 % sur les 24 premières heures et améliore Contrôle de la douleur aiguë postopératoire
conjointement la douleur et la fonction ventilatoire après
Outre le confort procuré aux patients, le contrôle de la
chirurgie colorectale, sans entraîner d’effets indésirables [31]. Il
douleur postopératoire permet une meilleure mobilisation des
en est de même en chirurgie orthopédique [32].
patients et la réduction des complications cardiovasculaires et
endocrinométaboliques [37]. Une prise en charge insuffisante de
Anesthésie et réanimation peropératoires la douleur postopératoire immédiate expose au risque de
chronicisation de la douleur, avec le cortège de séquelles
Globalement, c’est par la réduction du « stress chirurgical » fonctionnelles qui lui sont associées [18]. La douleur est fré-
que l’anesthésie peut influencer la convalescence des patients. quemment retrouvée comme cause directe du retard à la reprise
De très nombreux paramètres sont à contrôler [7]. de l’activité quotidienne et professionnelle après chirurgie [38].

4 Anesthésie-Réanimation
Réhabilitation postopératoire ¶ 36-398-A-10

Dans le cadre de la réhabilitation postopératoire, la stratégie


analgésique postopératoire doit résoudre l’équation complexe
■ Spécificités de la réhabilitation
entre le meilleur soulagement possible et le moindre recours aux selon la chirurgie
dérivés morphiniques. En effet, l’utilisation de morphiniques,
que ce soit par voie péridurale ou systémique, est associée à la
survenue d’effets indésirables retardant la convalescence des Chirurgie cardiothoracique
patients. Globalement, une stratégie dite « multimodale » est Les suites postopératoires de la chirurgie cardiaque ont
adaptée. Elle consiste à associer plusieurs molécules ou techni- grandement évolué ces dernières années et les stratégies de fast-
ques jouant à des niveaux différents de la transmission noci- track ont été adoptées, permettant une extubation précoce des
ceptive et exerçant un effet synergique [39] . Dans ce cadre, patients (dans les 6 premières heures postopératoires) et une
l’administration conjointe d’AINS permet une épargne morphi- sortie plus rapide des unités de soins intensifs, sans que la
nique suffisamment importante pour réduire la morbidité morbidité des patients ait été augmentée [51].
postopératoire [40] . Après chirurgie abdominale, les AINS Cette prise en charge s’est développée concomitamment aux
améliorent la qualité du sommeil et accélèrent la reprise du progrès chirurgicaux, tant dans la réduction des durées opéra-
transit intestinal [41, 42]. toires que dans le caractère mini-invasif, avec le développement
C’est l’analgésie locorégionale avec des anesthésiques locaux des circulations extracorporelles en normothermie, voire même
qui s’intègre au mieux dans cette stratégie multimodale destinée l’abandon de la circulation extracorporelle (CEC) dans certaines
à accélérer la convalescence postopératoire. Pour être optimale, indications [52]. Du point de vue de l’anesthésie, la modification
l’analgésie postopératoire doit être adaptée à chaque modèle des habitudes de prescription a été très importante, principale-
chirurgical (cf. infra). En chirurgie orthopédique, l’intérêt des ment en ce qui concerne la réduction des doses de morphini-
blocs nerveux périphériques a été bien démontré. En chirurgie ques utilisées en peropératoire, autrefois très élevées. Le choix
abdominale, c’est l’analgésie péridurale qui semble apporter le de l’agent hypnotique a également une importance. Il semble
bénéfice le plus net. que les agents halogénés exercent un effet protecteur vis-à-vis
Cependant, l’analgésie seule ne suffit pas. Plus que la techni- des conséquences de l’ischémie myocardique et soient associés
que analgésique par elle-même, c’est la mise à profit des à une réduction de la morbidité postopératoire cardiovasculaire
bénéfices procurés (analgésie, reprise rapide du transit intestinal, par rapport au propofol [53]. La gestion de la douleur postopé-
réduction de la phase catabolique) qui permet d’accélérer la ratoire après chirurgie cardiaque peut avoir un rôle dans la
réhabilitation des patients. Ainsi, de nombreux travaux confir- convalescence. L’analgésie péridurale est très efficace. Elle réduit
ment que la péridurale seule, si elle n’est mise à profit l’incidence de complications pulmonaires et d’arythmies
par l’application des procédures actives de réhabilitation, cardiaques par rapport à une analgésie morphinique conven-
n’influence pas la durée d’hospitalisation en dépit de son tionnelle, sans impact clair sur l’incidence de complications
efficacité analgésique [43]. cardiovasculaires ni sur la mortalité [54] . Compte tenu des
risques liés à l’anticoagulation, son intérêt reste toutefois
Renutrition postopératoire précoce discuté [55]. Plus récemment, il a été montré que la perfusion
continue cicatricielle d’un anesthésique local via un cathéter
La diète calorique, fréquemment prolongée après chirurgie
abdominale, a pour conséquences la pérennisation des réactions multiperforé positionné en position présternale, ou même en
cataboliques postopératoires, la fatigue et finalement la prolon- sous-cutané, pouvait permettre un bénéfice analgésique signifi-
gation de la durée d’hospitalisation [44]. La renutrition entérale catif et une réduction de la durée d’hospitalisation des
précoce, lorsqu’elle est possible, diminue la fatigue, augmente la patients [56].
capacité à l’effort et contribue à raccourcir la durée d’hospitali- La chirurgie thoracique a également beaucoup évolué ces
sation [45, 46]. De plus, elle améliore la fonction immunitaire et dernières années, avec l’avènement des techniques de vidéochi-
réduit les complications infectieuses postopératoires [47]. rurgie, dont les répercussions sur la fonction ventilatoire sont
La renutrition postopératoire n’est envisageable que chez un moindres que celle de la chirurgie traditionnelle. Concernant
patient dont l’iléus postopératoire est en voie de résolution. l’analgésie postopératoire, alors que la technique de référence
Cette démarche s’inscrit donc, en période postopératoire restait jusqu’alors la péridurale, il a été montré récemment que
immédiate, dans une stratégie globale visant à accélérer la le bloc paravertébral permettait une analgésie d’aussi bonne
reprise du transit intestinal. Par ailleurs, une reprise rapide de qualité avec une réduction significative de l’incidence des NVPO,
l’alimentation, en stimulant des boucles réflexes neuroendocri- de l’instabilité hémodynamique et des rétentions urinaires, tous
niennes activées par la mastication et l’alimentation, et qui ces facteurs pouvant retarder la convalescence [57].
entraînent des contractions propulsives du tube digestif, La chirurgie œsophagienne par thoracotomie est une inter-
raccourcit directement la durée de l’iléus digestif [48]. Cette vention très lourde entraînant un stress chirurgical majeur. La
nutrition orale précoce (dans les premières heures post- période postopératoire est marquée par une mortalité précoce
opératoires) est possible dans environ 80 % des cas après importante (5 %), la survenue d’une défaillance respiratoire
chirurgie abdominale et semble ne pas entraîner de complica- dans 25 % des cas, de complications chirurgicales (désunion
tions spécifiques. Elle doit être réservée aux patients parfaite- d’anastomose) dans 10 % à 15 % des cas et de complications
ment conscients et sans risque occlusif. Elle consiste le plus cardiovasculaires dans 10 % à 25 % des cas [58]. À plus long
souvent en un mélange liquide contenant des hydrates de terme, les patients ont des répercussions fonctionnelles sévères
carbone et des protéines. Après chirurgie gastro-intestinale, et souffrent d’insomnie, de dénutrition, de problèmes de transit
l’alimentation liquide par la sonde gastrique peut être commen- intestinal, avec une réinsertion sociale très faible [59]. Dans ce
cée précocement (25 ml h-1 pendant 4 heures dès la 2e heure contexte, il est difficile d’envisager le concept de fast-track.
postopératoire, puis 100 ml h-1) sans complication et avec un Toutefois, l’usage de l’analgésie péridurale, associée à un
bénéfice sur la balance azotée et la vitesse de récupération meilleur contrôle du remplissage vasculaire peropératoire ainsi
postopératoire [49]. Contrairement à une opinion largement que la pratique de la fibroscopie bronchique en cas de problème
répandue, l’administration précoce d’acides aminés, associée à respiratoire, ont considérablement amélioré et accéléré la
des calories glucidolipidiques, s’accompagne d’un bilan azoté convalescence des patients opérés de l’œsophage [60]. Certaines
équilibré dès la 24e heure postopératoire [50]. Ces effets bénéfi- équipes ont même montré qu’il était possible, en extubant le
ques sur la balance azotée témoignent d’une meilleure préser- plus vite possible et en mobilisant immédiatement les patients
vation de la masse musculaire et s’accompagnent, par grâce à une analgésie péridurale optimale, de réduire significa-
conséquent, d’une moindre fatigue postopératoire et d’une tivement, de 4 jours à 1,8 jours en moyenne, la durée de séjour
meilleure tolérance à l’effort durant les premières semaines en unité de soins intensifs (USI) après résection
postopératoires [44, 46]. œsophagienne [61].

Anesthésie-Réanimation 5
36-398-A-10 ¶ Réhabilitation postopératoire

Chirurgie orthopédique intense, de longue durée et est majorée au moindre effort de


mobilisation ou de toux. L’ouverture de la cavité abdominale est
La chirurgie orthopédique peut également être considérée responsable d’un iléus digestif réflexe de plus ou moins longue
comme un modèle de répercussions fonctionnelles postopéra- durée, ainsi que d’une dysfonction diaphragmatique. La réac-
toires. Le décubitus prolongé est à l’origine de complications tion endocrinométabolique est aussi particulièrement impor-
générales (risque thromboembolique) mais aussi locales (escar- tante, conjuguant l’effet du stress opératoire et du jeûne
res, ostéolyse, amyotrophies, adhérences musculotendineuses, postopératoire. C’est aussi une chirurgie qui s’effectue souvent
etc.) qui ralentissent la convalescence. Les techniques chirurgi- chez le sujet âgé et est fréquemment carcinologique, ce qui doit
cales ont beaucoup évolué vers la simplification. Actuellement, être pris en compte dans l’analyse des suites fonctionnelles.
les abords par de très courtes incisions, sans section musculaire La réhabilitation après chirurgie abdominale peut être
ni tendineuse, permettent une accélération de la convalescence accélérée en associant de nombreuses mesures visant à améliorer
postopératoire après chirurgie prothétique avec des résultats la douleur, à raccourcir le délai de reprise du transit intestinal,
fonctionnels à long terme comparables aux voies traditionnel- à diminuer les répercussions endocrinométaboliques et l’inci-
les [62, 63] . Outre le développement de la chirurgie mini- dence des complications médicochirurgicales associée à cette
invasive, l’enjeu principal est centré sur la gestion de l’analgésie . chirurgie. Un contrôle optimal de l’ensemble de ces paramètres
postopératoire, qui permet une mobilisation rapide. L’analgésie permet de réduire considérablement les durées d’hospitalisa-
. conventionnelle par voie systémique, même correctement tions, même chez les patients les plus fragiles [20, 73].
appliquée, ne peut éviter des intensités douloureuses très fortes De très nombreuses avancées chirurgicales ont permis de
déclenchées par la mobilisation [64]. diminuer les répercussions fonctionnelles des actes et d’accélérer
C’est l’analgésie locorégionale, et plus encore les blocs la réhabilitation postopératoire des patients [74] . Le stress
nerveux périphériques continus (BNPC), qui permettent une chirurgical et la genèse de la douleur sont indissociables de la
remobilisation rapide après chirurgie [65]. En effet, malgré son chirurgie. Le choix de la voie d’abord chirurgicale revêt une
efficacité analgésique, la durée d’action d’un bloc périphérique place particulière dans la genèse de la douleur postopératoire.
en injection unique est souvent trop courte pour avoir des Les incisions transversales sont réputées moins douloureuses
répercussions favorables sur la réhabilitation. Les BNPC rédui- que les médianes. Il faut minimiser le décollement pariétal et
sent conjointement l’intensité de la douleur postopératoire et la l’usage des écarteurs autostatiques. La finesse du geste technique
consommation d’opiacés, de même que l’incidence de certains tient une place particulière. Le respect de l’innervation, la
effets indésirables tels que les NVPO, la sédation et le prurit, par délicatesse et la limitation du décollement, la protection du
rapport à une analgésie conventionnelle. Le bénéfice des BNPC tube digestif par des compresses humides, sont autant de
peut s’observer jusqu’à la 6e semaine postopératoire en termes mesures qui permettent de diminuer la douleur postopératoire.
de mobilisation articulaire. Par rapport à une analgésie conven- Au cours de la cœlioscopie, l’utilisation de pressions d’insuffla-
tionnelle comportant des opiacés, les durées d’hospitalisation tion basses et l’évacuation de tout le gaz de la cavité abdomi-
sont réduites, ainsi que les durées de séjour en centre de nale réduisent la douleur postopératoire et la consommation
réadaptation. Malgré des effets bénéfiques sur la douleur d’antalgiques.
postopératoire après chirurgie articulaire du membre inférieur, Le caractère mini-invasif de la chirurgie cœlioscopique est
l’analgésie péridurale ne permet pas à elle seule une accélération indéniable, mais son bénéfice ne doit pas être surestimé [75].
de la convalescence postopératoire du fait des effets indésirables Pour ce qui est des procédures diagnostiques, l’intérêt de la
(bloc moteur, instabilité hémodynamique, etc.) qui lui sont cœlioscopie ne se discute plus. Elle entraîne moins de douleur,
associés [66]. moins de consommation antalgique, moins de fatigue postopé-
Après chirurgie arthroscopique du genou, le bénéfice des ratoire et permet une reprise plus rapide de la déambulation.
infiltrations intra-articulaires d’anesthésiques locaux a été Pour les procédures thérapeutiques lourdes, les différences entre
montré [67]. Il semble que l’association avec la morphine intra- ces deux voies, en termes de « stress opératoire », sont fai-
articulaire soit bénéfique. L’infiltration cicatricielle continue bles [76]. Ainsi, à l’heure actuelle, les répercussions endocrino-
après chirurgie articulaire du membre inférieur est efficace et métaboliques et inflammatoires de la chirurgie colorectale sont
réduit les consommations en opiacés [68]. Il a été montré que la très comparables entre les abords cœlioscopiques et conven-
combinaison d’une infiltration cicatricielle et d’une perfusion tionnels [77] . De même, la consommation de morphine, la
continue intra-articulaire d’anesthésiques locaux, après chirurgie reprise du transit intestinal et même les durées de séjour
prothétique de la hanche, permettait un bénéfice analgésique diffèrent peu entre les deux techniques chirurgicales [78]. Pour la
significatif et une accélération de la convalescence post- chirurgie colorectale, le bénéfice de la voie cœlioscopique par
opératoire [11]. Cependant, cette technique de perfusion conti- rapport à la laparotomie conventionnelle, en termes de réhabi-
nue expose à la toxicité des anesthésiques locaux sur l’articula- litation, disparaît quand sont appliquées des procédures de
tion et ne peut être recommandée actuellement. réhabilitation actives (analgésie optimale, nutrition et mobilisa-
Dans le cadre d’une analgésie multimodale, il peut être tion rapide, etc.) [79].
intéressant dans certains cas d’adjoindre une analgésie systémi- La reprise rapide de l’autonomie des patients passe par la
que à l’analgésie locorégionale. Dans ce contexte, les AINS réduction des drainages inutiles. En particulier, l’usage systéma-
offrent un intérêt particulier. Compte-tenu du risque hémorra- tique de la sonde d’aspiration nasogastrique, qui est une
gique, l’usage des coxibs (parécoxib) dès la phase préopératoire pratique très ancrée chez les chirurgiens français [10], doit être
paraît indiqué [32]. L’administration préopératoire de gabapen- reconsidéré. Une récente méta-analyse a clairement montré que
tine [69], ainsi que l’administration de kétamine dès la phase son usage systématique retarde la reprise du transit intestinal,
opératoire [70], apportent un bénéfice analgésique postopératoire ne réduit pas le risque de fistule digestive, mais augmente en
et permettent d’améliorer la mobilisation articulaire dans les revanche sensiblement le risque de complications pulmonaires
48 premières heures après chirurgie du genou. postopératoires [80]. En dehors des cas particuliers de syndromes
occlusifs résiduels ou de patients très âgés, particulièrement
Chirurgie abdominale exposés au risque d’inhalation bronchique lors de la survenue
de vomissements, on considère que seulement environ 10 % à
C’est dans cette chirurgie que les principes de la réhabilita- 20 % des patients après chirurgie colorectale ont besoin de la
tion postopératoire ont été les mieux étudiés. Ce qui a été pose d’une aspiration gastrique. Ce chiffre n’augmente pas
montré dans ce modèle s’applique également à la chirurgie même si une renutrition entérale précoce est appliquée (cf.
gynécologique [71] et urologique abdominale [72]. supra). Il en est de même pour la sonde urinaire, qui peut le
La chirurgie intra-abdominale entraîne de fortes répercussions plus souvent être retirée à la 24e heure postopératoire, même si
fonctionnelles. La douleur postopératoire après laparotomie est le patient bénéficie d’une analgésie péridurale. Enfin, la Société

6 Anesthésie-Réanimation
Réhabilitation postopératoire ¶ 36-398-A-10

française de chirurgie digestive recommande clairement de phase catabolique, permettant une reprise de l’activité physique
réserver les drainages abdominaux à des cas particuliers et ne plus précoce et plus importante [46] . La conjonction d’une
plus en mettre après anastomose colorectale intrapéritonéale. analgésie postopératoire optimale et d’une reprise plus rapide
Le délai de reprise du transit intestinal est un des paramètres des activités permet d’avoir une récupération fonctionnelle,
qui conditionnent le plus la durée d’hospitalisation après mesurée par des échelles de qualité de vie, significativement
chirurgie abdominale. La prolongation de l’iléus postopératoire améliorée jusqu’à la 6e semaine postopératoire par rapport à
au-delà de la 72e heure doit être considérée comme un événe- l’analgésie par voie intraveineuse [46].
ment presque évitable, même après chirurgie colique. Tous les Le principal problème de l’analgésie péridurale, outre son
efforts permettant de réduire la consommation de morphiniques caractère invasif, est que tous les patients ne peuvent en
se traduisent par une reprise plus rapide du transit intestinal. bénéficier, soit du fait d’une contre-indication, soit d’échecs de
L’association d’AINS permet une reprise plus rapide du transit pose, soit d’effets indésirables obligeant à l’interrompre, soit
intestinal [42]. L’analgésie péridurale utilisant des anesthésiques enfin de problèmes mécaniques (retrait du cathéter). Environ
locaux, pourvu qu’elle soit réalisée à un niveau métamérique 20 % à 30 % des péridurales ne peuvent ainsi pas être mises à
thoracique et maintenue au moins 48 heures, permet de réduire profit [94]. D’autres techniques analgésiques moins invasives,
considérablement le délai de reprise du transit [81]. Associée à la telles que l’infiltration cicatricielle continue, par le biais d’un
mobilisation, la nutrition précoce et l’usage de laxatifs, elle cathéter laissé par le chirurgien dans le site opératoire à la fin
permet une reprise normale du transit intestinal (évaluée par de l’intervention, permettent une analgésie de bonne qualité,
marqueur isotopique) 48 heures après une chirurgie colique [82]. une réduction de certains effets indésirables et un raccourcisse-
L’administration d’antagonistes de la morphine qui ne traver- ment de la durée d’hospitalisation [95].
sent pas la barrière digestive pourrait être efficace pour accélérer L’administration de morphine intrathécale pour l’analgésie
la reprise postopératoire du transit intestinal sans entraver après chirurgie abdominale est une pratique courante. La durée
l’analgésie procurée par les morphiniques [83]. Ces nouvelles de l’iléus digestif après chirurgie colorectale n’est pas raccourcie
modalités d’administration des antagonistes morphiniques font par la morphine intrathécale. Dans une population de patients
encore l’objet de recherches, mais paraissent prometteuses. âgés, cette technique ne permet pas un retour des fonctions
La prise en charge de la douleur a une influence considérable cognitives plus rapide, ni une réduction de l’incidence d’épiso-
sur les suites postopératoires de chirurgie abdominale. L’analgé- des confusionnels, ni une reprise plus rapide de la déambula-
sie péridurale est à ce jour la technique analgésique la plus tion, malgré une baisse significative de la consommation de
efficace pour soulager la douleur, et surtout la douleur à la morphine systémique par rapport à un groupe recevant unique-
mobilisation après chirurgie abdominale [84]. Le travail princeps ment de la morphine intraveineuse par patient controlled
de Liu et al. [85] montrait que le bénéfice escompté sur la analgesia (PCA) [96] . Ainsi, la morphine intrathécale après
douleur à la mobilisation est statistiquement significatif par chirurgie abdominale lourde ne présente pas d’intérêt en termes
rapport à la morphine intraveineuse sur les 48 premières heures de réhabilitation.
postopératoires. La péridurale exerce un effet bénéfique sur la
réponse métabolique à la chirurgie [86] . Cet effet n’est pas
seulement dépendant de l’efficacité analgésique. À analgésie ■ Spécificité de la réhabilitation
équivalente, il s’observe avec les anesthésiques locaux et non
avec les morphiniques, étayant l’hypothèse d’une action liée à postopératoire selon les patients
un blocage des voies neurovégétatives [87] . Après chirurgie
colique, l’administration péridurale d’anesthésiques locaux
diminue la phase catabolique et permet de positiver la balance
Sujet âgé
azotée en réduisant la fonte musculaire [88]. Les sujets âgés sont de plus en plus fréquemment opérés. La
L’efficacité de la péridurale est surtout liée à l’administration majorité de la chirurgie orthopédique prothétique et près de
d’anesthésiques locaux [85]. Une partie des effets bénéfiques de 50 % de la chirurgie colorectale s’effectuent chez des patients de
la péridurale sur les paramètres de réhabilitation pourrait être plus de 70 ans. Bien que l’état de santé de la population âgée
liée à l’effet systémique des anesthésiques locaux. Ainsi, la s’améliore, l’âge avancé reste un facteur de risque de complica-
perfusion intraveineuse de lidocaïne procure une analgésie tions postopératoires et est associé à un allongement de la durée
efficace et accélère la réhabilitation postopératoire après d’hospitalisation [97].
chirurgie abdominale majeure [89]. Les protocoles de réhabilitations utilisés dans une population
Les bénéfices de l’analgésie péridurale sur la fonction générale peuvent parfaitement s’appliquer aux sujets âgés, avec
diaphragmatique et les contraintes métaboliques ont permis des résultats tout à fait satisfaisants. C’est même dans cette
d’expliquer la réduction des complications pulmonaires posto- population que les bénéfices des techniques de chirurgies mini-
pératoires [90] et, plus globalement, de la mortalité, mise en invasives et de la mobilisation postopératoire précoce sur la
évidence dans les années 1980 chez les patients à risques [91]. convalescence paraissent les plus nets [98]. Il n’y a donc aucune
Depuis cette période, l’avancée des connaissances sur les raison de ne pas inclure de patients âgés dans les protocoles de
répercussions de la chirurgie, les progrès de la réanimation per- réhabilitation rapide.
et postopératoire et l’optimisation de la préparation des patients Les dysfonctions cognitives postopératoires et les épisodes
à l’intervention, ont diminué la part relative du bénéfice de la confusionnels, particulièrement fréquents dans cette population
péridurale sur la morbidité périopératoire globale après chirurgie âgée, peuvent anéantir tous les efforts portés à améliorer la
abdominale. Sur de grandes séries de patients, l’analgésie reprise rapide de la fonctionnalité. Outre l’âge avancé et les
péridurale n’influence plus significativement la morbidité détériorations psychomotrices préalables, certains facteurs
cardiovasculaire, la survenue de défaillance rénale et de sepsis ni favorisants peuvent être prévenus (sevrage de produits psycho-
la mortalité globale periopératoire [92] . Ceci est observé y tropes, hémorragie peropératoire nécessitant une transfusion
compris dans une population de patients ASA 3 et 4 [93]. Seule sanguine, etc.) [99]. Ni la stratégie analgésique postopératoire, ni
persiste dans ces travaux une réduction modérée, mais signifi- l’application des protocoles de réhabilitation rapide ne réduisent
cative, de l’incidence de survenue de défaillance respiratoire l’incidence des dysfonctions cognitives postopératoires.
(risque relatif : 0,7 [0,52-0,95]).
Il n’en reste pas moins que la péridurale exerce des effets
Enfant
bénéfiques sur la convalescence postopératoire après chirurgie
abdominale. Elle permet notamment une réduction importante La réhabilitation postopératoire a été moins étudiée chez
de la durée de l’iléus digestif postopératoire [48]. Par ses effets l’enfant que chez l’adulte. Comme chez l’adulte, la réduction du
métaboliques, elle diminue la fatigue postopératoire et réduit la stress opératoire diminue la morbidité postopératoire chez le

Anesthésie-Réanimation 7
36-398-A-10 ¶ Réhabilitation postopératoire

petit enfant [100] et l’emploi de l’analgésie locorégionale plutôt permet d’accélérer la récupération postopératoire. Certains
que l’analgésie par voie systémique pour contrôler la douleur paramètres sont facilement contrôlables, d’autres le sont moins
postopératoire est un facteur déterminant de la réhabilitation et obligent à modifier nos habitudes. Ces procédures nécessitent
après chirurgie cardiaque [101], chirurgie abdominale [102], ou une réflexion globale sur la prise en charge et s’intègrent dans
chirurgie majeure du rachis [103]. Il faut prendre en compte un programme qualité des établissements de santé, pouvant
d’éventuels facteurs psychologiques traumatisants (première donner lieu à des actions d’évaluation des pratiques
expérience de la douleur, séparation du milieu familial, incom- professionnelles.
préhension vis-à-vis du personnel soignant, etc.) pouvant Globalement, une analgésie postopératoire optimale, associée
retentir sur le comportement des patients durant plusieurs à une mobilisation rapide des patients et à une nutrition
semaines après l’intervention et pouvant nécessiter parfois une précoce, permettent d’accélérer la convalescence des patients.
prise en charge spécifique [104]. Initialement très centrée sur la période postopératoire, la
démarche de réhabilitation reconnaît aujourd’hui l’importance
de la préparation des patients et de la réduction du stress
■ Aspects organisationnels opératoire.
Plus que l’établissement d’un nouveau gold-standard, les
de la réhabilitation postopératoire travaux sur la réhabilitation rapide après chirurgie ont vocation
à stimuler les équipes médicochirurgicales, en montrant le
Le succès d’un protocole de réhabilitation postopératoire [105]
chemin à suivre, et à souder des liens transversaux dévolus à
tient dans une organisation spécifique des soins, centrée autour
l’amélioration des pratiques. Plus que jamais, le binôme
du patient. Des détails organisationnels peuvent entraver la
anesthésiste-chirurgien, élargi aux nutritionnistes, kinésithéra-
réussite des protocoles de réhabilitation et doivent être antici-
peutes et aux infirmières, se doit de fonctionner en parfaite
pés. Ainsi, l’absence de programmation de la structure de soins
harmonie pour assurer la qualité des soins.
de suite dès la consultation initiale peut donner lieu à des
journées d’hospitalisation inutiles.
Le patient jouant un rôle actif dans la démarche, l’informa-
tion préopératoire et le recueil de l’adhésion à la démarche sont
indispensables. L’information vis-à-vis des équipes médicales et
soignantes est également un élément clé de la réussite. “ Points importants
Compte-tenu de l’aspect multidisciplinaire de la démarche de
réhabilitation, l’implication de chacun des intervenants doit La finalité des protocoles de réhabilitation est la réduction
être protocolisée et coordonnée par un référent. de la durée d’hospitalisation.
Les équipes de rééducation fonctionnelle doivent être asso- La réhabilitation rapide peut être appliquée chez
ciées à la démarche de réhabilitation dès l’inclusion du patient pratiquement tous les patients opérés.
dans le programme. Le suivi postopératoire peut se faire soit à En période préopératoire, l’information des patients, la
l’hôpital dans le service de chirurgie ou dans un centre spécifi- préparation nutritionnelle médicamenteuse peuvent
que de réadaptation, soit en ambulatoire, à domicile par un influer sur la durée d’hospitalisation.
kinésithérapeute. Le rôle du médecin traitant dans le suivi Durant la période opératoire, la fraction d’oxygène, le
postopératoire de ces patients peut être déterminant.
remplissage vasculaire, la prévention de l’hypothermie et
La mise en place de protocoles de réhabilitation postopéra-
l’usage de produits anesthésiques d’élimination rapide
toire correspond à une démarche qualité et s’inscrit dans un
permettent un réveil précoce et de bonne qualité, ainsi
projet d’établissement. À ce titre, elle peut faire l’objet d’une
démarche d’évaluation des pratiques professionnelles, ce qui que la réduction de la morbidité postopératoire.
rend nécessaire la formalisation écrite des procédures (protocoles La base de la réhabilitation est contenue dans la période
de soins) et l’évaluation régulière de la filière de prise en charge, postopératoire. Le patient doit être bien analgésié,
mais aussi des résultats associés. mobilisé et nourri le plus rapidement possible.

■ Aspect économique .

de la réhabilitation postopératoire ■ Références


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ne pas dépasser la limite basse de la durée moyenne de séjour [3] Kehlet H, Wilmore DW. Multimodal strategies to improve surgical
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Département d’anesthésie-réanimation chirurgicale, Hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France.
Université Pierre et Marie Curie Paris 6, 11, rue Pierre-et-Marie-Curie, 75005 Paris, France.
S. Jaber.
Département d’anesthésie-réanimation B, Hôpital Saint-Éloi, 2, avenue Émile-Bertin-Sans, 34000 Montpellier, France.
M. Sebbane.
J.-J. Eledjam.
Service des urgences, Hôpital Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34000 Montpellier, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Beaussier M., Jaber S., Sebbane M., Eledjam J.-J. Réhabilitation postopératoire. EMC (Elsevier Masson SAS,
Paris), Anesthésie-Réanimation, 36-398-A-10, 2010.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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