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ET RÉSULTATS
François Gaulme
2003/3 - no 207
pages 71 à 97
ISSN 0002-0478
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Le sursaut af ricain du
New Labour : principes,
promesses et résult at s
François Gaulme*
2) Le 13 juin 2003 (soit un mois après le départ de Clare Short du DfID), la baronne Amos a été rem-
placée dans ces fonctions par Chris Mullin, député travailliste, ancien journaliste, qui présidait le Home
Affa irs Select Commitee depuis 2001.
4) Traduction de l’auteur. Texte original en anglais diffusé sur le site du FCO, <www.fco.gov.uk>.
5) Encore visible chez John Major, le souci classique et général des "intérêts" britanniques a fait place
dans les allocutions de son successeur à des développements plus précis sur l’avantage de telle ou telle
attitude pour le Royaume-Uni, dans des circonstances ou pour des buts spécifiques.
6) Ceci sans préjuger de l’apparition plus ou moins prochaine d’une cla ssless society en Grande-Bretagne
(voir Cannadine [2000], pour cette problématique particulière).
ment, sans que l’on ait pu parler alors de diplomatie "éthique" en tant
8) Margaret Thatcher se préoccupait très peu de l’Afrique, ce dont témoignent a posteriori les réflexions
récentes de l’ancien Premier ministre sur sa propre politique étrangère, qui ne mentionnent pas l’Afrique
(Thatcher 2002). Quant à l’attitude d’Elizabeth II à propos de la réunion de Lusaka, Charles Hargrove
précise : "Margaret Thtacher considérait que le danger [de se rendre au sommet de Lusaka] était trop
grand pour la souveraine. Mais celle-ci lui fit comprendre que, en matière de Commonwealth, son chef
n’était pas tenu d’observer les conseils du Premier ministre de Grande-Bretagne."
9) L’on notera particulièrement, dans des registres récents du Ha nsa rd ("registre") des lords, les débats
du 11 décembre 2002 sur les perspectives de paix en Angola, animés notamment par l’évêque de
Guilford, ou du 3 avril 2003 sur la situation au Congo et l’exploitation illégale des ressources de ce pays
avec l’intervention de l’évêque de Winchester. Lors du débat du 11 décembre 2002, l’évêque de Guilford
déclarait notamment à propos de la situation en Angola : "If I dare say so, the issues that it addresses
are rather more significant to human life in our contemporary world than the delicate problems of traf-
fic in London with which we dealt previously. We are dealing with vital issues this evening. […] I refer
briefly to the pivotal role the Churches can play in these matters in a fragile civil society. The Churches
represent 86 per cent of the people of Angola. I am anxious to stress that the extraordinary power of
faith and the commitment to peace and the common good that the Churches represent are among the
most important grassroots agents for developing a new opportunity in that country.
Si les cabinets successifs de Tony Blair ont fait preuve d’ailleurs d’un
engagement marqué envers l’Afrique, c’est sous l’influence des
ONG, mais aussi de certains universitaires impliqués dans la
réflexion sur le développement et sa pratique. Ainsi, l’on insistera sur
le rôle majeur, dans les influences qui ont conduit à la définition
d’une nouvelle politique dans ce domaine, de l’approche multidisci-
10) Dans la conduite des affaires propre à Tony Blair, les réactions éventuelles de l’opinion demeurent
très importantes dans le domaine africain comme pour le reste de la politique gouvernementale, dans la
mesure où, sur le modèle de son mentor Bill Clinton naguère, le Premier ministre britannique y est extrê-
mement sensible et prend ainsi plus appui sur ses conseillers en communication que sur la hiérarchie
du Parti travailliste, ce qui a conduit à une très vive tension politique interne au sein même du La bour
puis à la démission de son conseiller pour la communication (spin doctor) Alaster Campbell le 29 août
2003. Dans le domaine du développement, signalons également que ce souci de l’opinion n’est pas
propre au 10 Downing Street. Ainsi, le DfID (dans la suite de proccupations qui étaient déjà perceptibles
au sein de l’ODA) a commandé et publié une étude de la couverture télévisée britannique des pays en
développement (DfID 2000b).
12) Il y a lieu de négliger les quelques mois passés comme Minister of Sta te a t the Foreign a nd
Commonwea lth Office par Brian Wilson, un Ecossais proche de Robin Cook mais peu au fait des réali-
tés africaines.
13) Les comparaisons qui précèdent ont été faites exclusivement sur les programmes bilatéraux du DfID
(ou précédemment de l’ODA) par pays et régions, d’après les rapports annuels du ministère cités en réfé-
rence. Elles paraissaient le mieux s’adapter au propos poursuivi ici. Mais, en réalité, le plafond budgé-
taire global de ce département (Depa rtmenta l Expenditure Limits), défini par rapport à son secteur (a rea )
de responsabilité et incluant les contributions multilatérales britanniques, au titre de " Eliminating Poverty
in Poorer Countries & Conflict Prevention" selon les termes du rapport annuel pour 2003, dépasse à nou-
veau depuis 1998-1999 les 2 milliards de livres annuels, alors qu’il avait régressé à 1,9 milliard de livres
durant l’exercice budgétaire 1997-1998 (DfID 2000, p. 129, tableau 1), pour s’établir actuellement à 3,6
milliards (estimations 2002-2003). Il devrait passer à 4,5 milliards en 2005-2006 (DfID 2003, p. 125,
tableau 2).
Ces décisions étaient soutenues par une vision globale qui s’est expri-
mée principalement dans deux documents de synthèse : dès
novembre 1997, un premier "livre blanc" fut consacré au thème du
développement en général (DfID 1997), afin de mieux définir et
14) Comme nous l’a dit un interlocuteur britannique au moment de la démission de C. Short, "there was
a writing on the wall" quant à l’avenir de sa participation au cabinet Blair.
16) Signalons que, par ailleurs, le centenaire de l’"entente cordiale" sera célébré officiellement en 2004.
17) En 2001, Peter Mandelson, secrétaire d'Etat à l'Irlande du Nord, fut poussé à la démission, soupçon-
né d'avoir aidé le milliardaire indien Srichand Hinduja à obtenir un passeport britannique en échange
d'une enveloppe de 1 million de livres (1,4 million d'euros) pour le Parti travailliste. Le scandale Hinduja
a entraîné également le renvoi du secrétaire d'Etat à l'immigration, Mike O'Brien, en 2001. Keith Vaz, un
autre secrétaire d'Etat impliqué dans l'affaire Hinduja, fut renvoyé après la réélection triomphale de Tony
Blair la même année.
19) A la fois une note de bilan à diffusion restreinte par le FCO en 2002 et de très nombreux documents,
dont des enquêtes de consultants, de la part du DfID.
Ce jugement sévère ne doit pas faire oublier les succès ni, plus encore,
l’originalité de la nouvelle politique britannique en Afrique subsaha-
rienne. Quoique la guerre contre l’Irak et sa phase préparatoire ait
confirmé, à la fin de 2002 et au début de 2003, dans les domaines
politique, diplomatique ou même médiatique, l’ambition actuelle
exprimée par certains de constitution d’une "anglosphère", qui serait
un nouveau Commonwealth, fonctionnant sur un mode de réseau
(network) plus que d’alliance politique classique entre Etats et repo-
sant historiquement sur une forme commune de civilisation (Bennett
2002), il convient de souligner nettement que la politique africaine
20) Un "despote" selon l’ éditorial de l’hebdomadaire dominical de gauche l’Observer du 25 février 2001,
par exemple, appelant alors le gouvernement britannique à contribuer à son renversement rapide.
du New Labour, malgré ses liens idéologiques avec les ambitions des
New Democrats américains, s’est dégagée très sensiblement, sur des
points importants (interventions militaires, alliance privilégiée avec
la France, souci du cadre étatique en Afrique par exemple) de celle
qui fut poursuivie par Bill Clinton. L’on pourrait même se demander
si l’augmentation de l’APD américaine, décidée contre toute attente
par le président George W. Bush, aurait effectivement eu lieu sans le
notable précédent britannique.
21) Le meilleur exemple en est la note de cadrage de 2001 sur les "causes des conflits en Afrique" (DfID,
FCO, MoD 2001) dont le texte n’a pas vieilli.
22) Voir à ce sujet les réflexions de Simon Maxwell et Karin Christiansen, soulignant notamment les
efforts britanniques au Rwanda, avec l’approche "innovative" d’un memora ndum of understa nding signé
par le DfID, prévoyant "a review of action by both sides" de la part d’un consultant extérieur (Maxwell
et Christiansen 2002, p. 489). Sur la question de l’intervention des anciennes puissances coloniales et de
la souveraineté des Etat, l’on consultera le long article, à perspective historique, de Daniel Philpott (2001-
2002).
Telles sont en bref les questions multiples qui se posent dès mainte-
nant à Londres sur l’avenir de la politique africaine du Royaume-Uni
et ses soubassements. Il est clair qu’une marche presque automatique
derrière les succès les plus nets du premier mandat travailliste ne suf-
fira pas à y répondre et que l’imagination sera nécessaire à nouveau,
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23) Cette dernière interrogation a été spontanément exprimée à l’auteur par des interlocuteurs britan-
niques en janvier 2003 à Londres.
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