La gravité d’un accès hypertensif aigu tient davantage à la présence de signes de souffrance viscérale
qu’aux valeurs absolues de pression artérielle atteintes. Ainsi les poussées hypertensives sans
retentissement clinique sont distinguées des urgences hypertensives où la présence de signes de
souffrance viscérale doit faire entreprendre rapidement un traitement antihypertenseur. Les principales
urgences hypertensives sont représentées par la dissection aortique, l’encéphalopathie hypertensive,
l’ischémie coronaire aiguë, l’œdème aigu pulmonaire, l’éclampsie et l’insuffisance rénale aiguë.
L’hypertension artérielle maligne est une urgence hypertensive particulièrement grave en raison des
risques de cécité et d’insuffisance rénale irréversibles. Les crises catécholaminergiques et les accès
hypertensifs postopératoires relèvent parfois d’un traitement urgent. La prise en charge thérapeutique
des urgences hypertensives nécessite un traitement antihypertenseur intraveineux et un monitorage
hémodynamique, qui sont au mieux entrepris en unité de soins intensifs. En dehors de la dissection
aortique, la pression artérielle ne doit pas être abaissée de plus de 20 % en quelques heures. En effet, en
particulier chez des malades dont les mécanismes d’autorégulation se sont précédemment adaptés à une
hypertension chronique ou chez les sujets âgés, la réduction tensionnelle trop brutale risque d’induire des
accidents ischémiques graves. Pour des raisons similaires, les accès hypertensifs accompagnant un
accident vasculaire cérébral, même hémorragique, ne relèvent que rarement d’un traitement
antihypertenseur. Les médicaments antihypertenseurs de l’urgence sont représentés surtout par les
formes injectables de nicardipine, d’urapidil et de labétalol.
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Mots clés : Accès hypertensif aigu ; Urgence hypertensive ; Poussée hypertensive ; HTA maligne ;
Encéphalopathie ; Traitement antihypertenseur
Plan défini par une pression artérielle systolique (PAS) comprise entre
140-159 mmHg ou bien une pression artérielle diastolique (PAD)
¶ Introduction 1
entre 90-99 mmHg, le stade 2 par une PAS entre 160-
179 mmHg ou une PAD entre 100-109 mmHg et le stade 3 par
¶ Épidémiologie - Physiopathologie 2 une PAS supérieure ou égale à 180 mmHg ou PAD supérieure ou
¶ Manifestations cliniques des accès hypertensifs 2 égale à 110 mmHg [1]. En revanche les dernières recommanda-
Poussée hypertensive 2 tions américaines regroupent les stades 2 et 3 [2]. Ce chapitre est
Hypertension artérielle maligne 3 consacré aux accès hypertensifs présentant une élévation brutale
Urgences hypertensives (en dehors de l’hypertension artérielle des chiffres de pression artérielle définis par le stade 3 de la
maligne) 3 classification européenne. Les stades 1 et 2 ne rentrant pas dans
¶ Prise en charge thérapeutique 5 le cadre des accès hypertensifs, ils ne sont pas abordés dans ce
Recommandations générales 5 chapitre.
Agents médicamenteux 6 On distingue habituellement trois situations d’accès hyper-
Indications particulières 7 tensifs :
• l’élévation transitoire de la pression artérielle ou poussée
hypertensive (équivalent de hypertensive urgency des Anglo-
Saxons). Il n’existe pas de signe de souffrance viscérale ;
■ Introduction • l’urgence hypertensive (équivalent de hypertensive emergency
des Anglo-Saxons). L’élévation tensionnelle est accompagnée
La gravité de l’hypertension artérielle (HTA) est définie par le d’une souffrance viscérale ;
niveau d’élévation des chiffres de pression artérielle. Les • l’HTA maligne. Il s’agit de l’association de chiffres tensionnels
dernières recommandations des sociétés européennes d’hyper- très élevés et d’une rétinopathie hypertensive sévère. Il s’agit
tension et de cardiologie distinguent trois stades : le stade 1 est donc d’une forme particulière d’urgence hypertensive.
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Accès hypertensif aigu ¶ 36-725-F-50
sujets préalablement hypertendus ayant, même lorsqu’ils sont pression artérielle jusqu’à un certain niveau de sécurité car la
déjà traités, des seuils inférieur et supérieur d’autorégulation diminution brutale est souvent plus dangereuse que l’hyperten-
élevés, permettant probablement une protection de leur cerveau sion elle-même. En effet, en particulier chez des malades dont
vis-à-vis des effets de l’hypertension chronique [26]. La probabi- le mécanisme d’autorégulation s’est précédemment adapté à une
lité non négligeable pour ces patients d’avoir des sténoses HTA chronique [25] et/ou chez ceux ayant des facteurs de risque
athéromateuses des vaisseaux à destinée cérébrale accroît encore d’artériosclérose et/ou chez les sujets âgés, la réduction trop
le risque d’hypoperfusion cérébrale en cas d’utilisation d’un brutale de la pression artérielle risque d’induire des accidents
traitement antihypertenseur. ischémiques graves, tels que cécité corticale, hémiplégie,
infarctus du myocarde, insuffisance rénale aiguë. En consé-
■ Prise en charge thérapeutique quence, en présence d’une urgence hypertensive, il est recom-
mandé de ne pas abaisser la PAM de plus de 20 % dans un délai
de quelques minutes à quelques heures [2, 4-6, 30] (Fig. 2).
Recommandations générales Lorsque dans certains cas (dissection aortique) il s’avère
cependant indispensable de faire chuter de plus de 20 % la
Poussée hypertensive
PAM, la surveillance neurologique doit être particulièrement
Rappelons qu’un accès hypertensif aigu sans signe de souf- étroite pour détecter les premiers signes d’hypoperfusion
france viscérale ne nécessite pas la mise en route d’un traite- cérébrale tels que nausées, céphalées, confusion, ralentissement
ment immédiat. Le repos et le contrôle des facteurs favorisants psychomoteur ou agitation. L’efficacité thérapeutique d’un
permettent le plus souvent le retour à des valeurs tensionnelles traitement antihypertenseur est requise dans l’heure, sauf dans
normales. Chez un sujet hypertendu connu, une réévaluation le cas de la dissection de l’aorte où un contrôle tensionnel est
du traitement au long cours sera envisagée dans un second exigé dans les 10 minutes.
temps. Chez un sujet qui n’est pas connu comme hypertendu, Les médicaments proposés pour le traitement de l’urgence
un traitement oral à distance de la poussée est mis en œuvre en
hypertensive doivent répondre à plusieurs critères :
cas de confirmation d’une maladie hypertensive authentique et
• utilisation par voie intraveineuse ;
après réalisation d’un bilan du retentissement, de l’étiologie et
• rapidité d’action ;
des facteurs de risque cardiovasculaires [2].
• titrabilité aisée ;
Urgence hypertensive • demi-vie courte permettant un maniement plus souple.
Leurs effets secondaires sont parfois des facteurs limitant leur
L’accès aigu hypertensif avec signe de souffrance viscérale est
utilisation. L’administration des traitements antihypertenseurs
une urgence thérapeutique. Toutefois, lors des accidents vascu-
par voie sublinguale est strictement proscrite car pouvant
laires cérébraux, une grande prudence est de rigueur dans le
générer des épisodes hypotensifs sévères et peu contrôlables [44].
traitement d’un accès hypertensif.
Le traitement de l’urgence hypertensive se conçoit dans une Dans les cas où une hypovolémie est présente (HTA maligne),
unité de soins intensifs où sont réalisés simultanément le un remplissage vasculaire peut s’avérer nécessaire, d’autant plus
contrôle des facteurs favorisants d’élévation tensionnelle que l’utilisation d’un agent vasodilatateur à effet veineux peut
(anxiété, douleur, hypoxémie, hypercapnie, hypoglycémie, etc.) accroître le risque de désamorçage de la pompe cardiaque et
et la mise en route d’un traitement antihypertenseur par voie donc de survenue d’un collapsus sévère. C’est souligner la
intraveineuse. Pour certains agents thérapeutiques, un monito- nécessité d’un monitorage hémodynamique lors de la mise en
rage intra-artériel de la pression est souhaitable. route du traitement.
L’objectif du traitement n’est pas la normalisation immédiate Lorsque le contrôle de la pression artérielle est obtenu, le
des chiffres tensionnels mais plutôt un abaissement de la relais per os doit être débuté.
PAS ≥ 210 mmHg PAS ≥ 180 mmHg PAS < 180 mmHg
et/ou et/ou et
PAD ≥ 120 mmHg PAD ≥ 110 mmHg PAD < 110 mmHg
Figure 2. Arbre décisionnel. Accès hypertensifs aigus : objectifs thérapeutiques. PAS : pression artérielle systolique ; PAD : pression artérielle diastolique ;
PAM : pression artérielle moyenne.
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Tableau 1.
Caractéristiques pharmacologiques des principaux antihypertenseurs utilisés par voie parentérale.
Dénomination Délai d’action Durée d’action Effets secondaires Principales indications Contre-indications
Nicardipine 5-15 min d’abord courte, Tachycardie, céphalées, Toutes les urgences hypertensives Intolérance au fructose
puis > 4 h flush, polyurie Hypertension périopératoire Prudence chez le coronarien
Urapidil 5 min 1-3 h Vertiges, céphalées, agitation, Toutes les urgences Rétrécissement aortique
nausées hypertensives
Labétalol 5 min 2-4 h Nausées, flush, bradycardie, Toutes les urgences Asthme, BPCO sévère, BAV
spasme bronchique, troubles hypertensives (sauf 2 ou 3, bradycardie,
mictionnels, tremblements si insuffisance cardiaque aiguë) insuffisance cardiaque
Hypertension périopératoire non contrôlée
Nitroprussiate quelques secondes 1-3 min Diminution du débit cérébral, Toutes les urgences Hypothyroïdie, insuffisance
de sodium intoxication au cyanure hypertensives hépatique
Hypertension périopératoire Prudence si insuffisance
rénale
Trinitrine 2-5 min 2-5 min Tachycardie, baisse du débit Accès hypertensifs associés Traitement par sildénafil,
cardiaque, céphalées, à ischémie myocardique aiguë infarctus avec extension
syncope vasovagale et/ou œdème pulmonaire ventriculaire droite
Isosorbide dini- 2-5 min 2-5 min Idem trinitrine Idem trinitrine Idem trinitrine
trate
Furosémide 5-30 min 2-4 h Perturbations électrolytiques Accès hypertensif accompagné Allergie aux sulfamides,
(hypokaliémie), d’œdème pulmonaire encéphalopathie hépatique,
encéphalopathie hépatique, hypovolémie, hypercapnie
réactions cutanées, élévation chronique, allaitement
de l’uricémie et de la glycémie
Bumétamide 5-30 min 2-3 h Idem furosémide Idem furosémide Idem furosémide
Esmolol 1-5 min 10-20 min Nausées, sudation, Hypertension periopératoire Asthme, BPCO sévère, BAV
bradycardie, bronchospasme 2 ou 3, bradycardie,
insuffisance cardiaque
non contrôlée
BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; BAV : bloc auriculoventriculaire.
Tableau 2.
Modalités d’administration et posologie des principaux antihypertenseurs par voie parentérale.
Dénomination commune internationale Principales présentations Posologie
®
Nicardipine Loxen IVSE : débuter à 5 mg/h, augmentation par palier de 2,5 mg, maximum :
15 mg/h. Une fois le but tensionnel atteint, diminuer à 4 mg/h,
éventuellement réaugmenter par palier de 1 mg/h
Urapidil Eupressyl®, Mediatensyl® Bolus i.v. de 25 mg en 20 s, éventuellement renouvelable après 5 min.
Puis entretien IVSE 9 à 30 mg/h
Labétalol Trandate® Bolus i.v. de 0,25 à 1 mg/kg, renouvelable après 15-30 min,
puis 0,1 à 0,3 mg/kg/h IVSE
Nitroprussiate de sodium Nitriate® IVSE entre 0,5 et 2 µg/kg/min (jusqu’à 8 µg/kg/min), à l’abri de la lumière
Trinitrine Lénitral® IVSE 3 à 10 mg/h
Isosorbide dinitrate Risordan® IVSE 2 à 5 mg/h, jusqu’à 15 mg/h en cas d’insuffisance cardiaque
Furosémide Lasilix® 20 à 60 mg IVD
Bumétamide Burinex® 2 à 4 mg IVD
Esmolol Brévibloc® 200 µg/kg i.v. en 1 min, puis 50 à 200 µg/kg/min (maximum 300)
i.v. : intraveineux ; IVD : intraveineux direct ; IVSE : intraveineux à la seringue électrique.
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des débits cardiaque, cérébral et coronaire et une bonne urgence en unité de soins intensifs. Le but du traitement
tolérance clinique, si les contre-indications habituelles des médical est d’obtenir rapidement une PAS < 100-110 mmHg. Ce
bêtabloquants sont respectées. n’est pas uniquement l’effet hypotensif qui est recherché, mais
la diminution de la force du flux pulsatile sur la paroi aortique
Nitroprussiate de sodium pour limiter l’extension de la déchirure intimale. En cas de forte
Le nitroprussiate est un vasodilatateur artériel et veineux présomption diagnostique, l’abaissement tensionnel peut se
provoquant une diminution simultanée de la précharge et de la justifier avant la confirmation du diagnostic. Si les dissections
postcharge cardiaques, ce qui le rend particulièrement intéres- de type A (avec atteinte de l’aorte ascendante) réclament un avis
sant dans l’accès hypertensif accompagné d’insuffisance cardia- chirurgical, le type B (dissection débutant après l’origine de
que. Ses avantages sont sa rapidité d’action et sa durée d’action l’artère sous-clavière gauche) relève souvent du seul traitement
courte. médical [60]. Le labétalol seul [61] ou l’association bêtabloquant
Cependant, il possède de nombreux inconvénients : vol (esmolol, labétalol) et vasodilatateur (nicardipine, urapidil, voire
coronaire [52], ototoxicité [53], augmentation du shunt intrapul- nitroprussiate de sodium) sont indiqués.
monaire [54] et surtout risque d’intoxication au cyanure en cas
d’insuffisance rénale et/ou hépatique [55]. C’est pourquoi, le Infarctus du myocarde
nitroprussiate, longtemps antihypertenseur de référence, est Le traitement de l’infarctus comporte l’utilisation des bêta-
actuellement peu employé en première intention d’autant bloquants en l’absence de contre-indication. En cas d’accès
qu’ont été développés des agents antihypertenseurs au manie- hypertensif, non maîtrisé par les bêtabloquants, l’emploi des
ment plus simple [4]. Toutefois, il peut être utilisé dans les dérivés nitrés est justifié. La morphine est un complément
urgences hypertensives très sévères, notamment en cas thérapeutique efficace. Les vasodilatateurs purs ne sont pas
d’encéphalopathie hypertensive et en cas d’insuffisance indiqués. L’obtention d’une PAS inférieure à 180 mmHg permet
cardiaque. la thrombolyse. Il faut veiller à maintenir la PAD au-dessus de
80 mmHg pour ne pas compromettre la circulation coronaire.
Dérivés nitrés : trinitrine et isosorbide dinitrate
Les dérivés nitrés sont des vasodilatateurs mixtes à effet Œdème aigu pulmonaire cardiogénique
veineux prédominant diminuant la précharge cardiaque. Leurs Le traitement de première intention repose sur les dérivés
inconvénients sont un effet tachycardisant et une diminution nitrés et les diurétiques de l’anse en fonction de l’état d’hydra-
du débit cardiaque. Leur indication est reconnue en cas d’isché- tation du patient. Si ces traitements ne sont pas suffisamment
mie myocardique. efficaces, l’urapidil, la nicardipine, voire le nitroprussiate
peuvent être utilisés.
Furosémide et bumétanide
Ces diurétiques de l’anse ne sont indiqués qu’en cas de signes Prééclampsie et éclampsie
de surcharge circulatoire et en particulier d’œdème pulmo- En cas de prééclampsie, il est prudent d’hospitaliser la
naire [56] . Leurs effets secondaires sont dominés par patiente pour décider ou non de l’induction du travail. Entre
l’hypokaliémie [57]. 28 et 34 semaines d’aménorrhée il est licite de tenter de
poursuivre la grossesse afin d’améliorer la maturation fœtale
Esmolol tant que le risque pour la mère reste acceptable [62]. L’attitude
Il s’agit d’un bêtabloquant cardiosélectif d’action rapide habituelle lors de la survenue d’une prééclampsie proche du
(1 min) et brève (10-20 min). Ses avantages sont un effet terme est de déclencher le travail considérant que le risque
ralentisseur des tachycardies supraventriculaires et un métabo- maternel devient supérieur à celui du fœtus [63] . Le plus
lisme indépendant du foie et du rein. Son emploi est intéressant souvent, l’accouchement, quel que soit l’âge de la grossesse,
dans les poussées hypertensives périopératoires mais déconseillé s’impose si l’hypertension sévère persiste plus de 48 heures sous
dans les crises catécholaminergiques car la stimulation alpha traitement ou en cas de diminution du taux de plaquettes,
persistante provoque une majoration de l’hypertension par d’élévation des transaminases, d’insuffisance rénale, de signes de
vasoconstriction. souffrance fœtale ou de signes prémonitoires d’éclampsie [32]. La
prééclampsie pouvant survenir chez des patientes précédem-
Médicaments antihypertenseurs abandonnés ment normotendue, une élévation relativement faible de la
dans le cadre de l’urgence pression artérielle (par exemple : 150/100 mmHg) peut être
La forme injectable de l’hydralazine a été retirée du marché. responsable d’une symptomatologie grave justifiant la mise en
La phentolamine, la clonidine, le diazoxide et la nifédipine (en route d’un traitement immédiat.
administration sublinguale) [44, 58] ne font plus partie de En cas d’éclampsie, le traitement antihypertenseur est indiqué
l’arsenal thérapeutique des urgences hypertensives. si la PAS est supérieure à 180 mmHg, la PAD supérieure à
110 mmHg ou si l’élévation tensionnelle met en jeu le pronos-
Autres agents disponibles dans les pays tic vital maternel. Toutefois, il est recommandé de maintenir la
Anglo-Saxons PAD au-dessus de 90 mmHg pour permettre la perfusion
utéroplacentaire. Les médicaments préconisés sont le labéta-
Le fenoldopam [59] est un agent dopamine DA1 agoniste lol [64, 65] , l’urapidil ou la nicardipine. Cependant, l’effet
provoquant une vasodilatation et une natriurèse sans activation hypotensif des inhibiteurs calciques peut être dangereusement
a1 ou b1. Il peut être utilisé dans toutes les urgences hyperten- potentialisé par le sulfate de magnésium, traitement montré
sives et particulièrement en cas d’insuffisance rénale. L’énala- plus efficace que la phénytoïne ou le diazépam pour prévenir
prilate, inhibiteur de l’enzyme de conversion injectable, est ou traiter les convulsions de l’éclampsie [66]. L’extraction fœtale
particulièrement indiqué en cas d’insuffisance cardiaque. s’impose dès que la situation se stabilise.
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bêtabloquants sont contre-indiqués [67]. Les benzodiazépines débuter prudemment un traitement antihypertenseur en cas de
représentent un traitement adjuvant souvent efficace. PAS supérieure à 220 mmHg sous surveillance de l’examen
neurologique [69] . Dans ce cas, la réduction de la pression
Accès hypertensif postopératoire artérielle ne devra pas dépasser 15 %.
L’hypertension per- et postopératoire est de mécanisme La réalisation d’un traitement thrombolytique de certains
essentiellement adrénergique. Différents agents peuvent être accidents vasculaires cérébraux ischémiques nécessite un
utilisés : nicardipine, nitroprussiate de sodium, urapidil, esmolol contrôle strict de la pression artérielle. L’élévation de la PAS
ou labétalol. La nicardipine qui est très utilisée [46] peut être à au-delà de 185 mmHg ou de PAD au-delà de 110 mmHg doit
l’origine de saignements périopératoires [68]. faire débuter un traitement antihypertenseur intraveineux
avant, pendant et 24 heures après la réalisation de la thrombo-
Accidents vasculaires cérébraux lyse [2, 69].
Dans le cas des hémorragies intracérébrales qui induisent
En cas d’accident vasculaire cérébral, il est préférable de ne
presque toujours une élévation de la pression intracrânienne et
pas modifier l’équilibre tensionnel physiologique afin de ne pas
une dégradation du système d’autorégulation des zones entou-
provoquer d’accident ischémique iatrogénique supplémentaire.
Ainsi une PAS entre 180 et 190 mmHg et une PAD entre 100 et rant la lésion, l’élévation réflexe de la pression artérielle
120 mmHg sont tout à fait tolérables. Ce n’est que lorsqu’un systémique permet de maintenir la pression de perfusion
accident vasculaire cérébral est associé à une dissection aortique cérébrale qui est égale à la différence entre PAM et la pression
ou à une ischémie myocardique qu’est débuté un traitement intracrânienne. Il semble plus logique en la circonstance de
antihypertenseur avec une diminution progressive et contrôlée réduire la pression intracrânienne médicalement, voire chirur-
des chiffres d’au plus 25 % du niveau de départ [5]. Le chiffre de gicalement, que de diminuer directement les pressions systémi-
pression artérielle au-delà duquel il est nécessaire de débuter un ques pour restaurer un débit satisfaisant de perfusion cérébrale.
traitement hypotenseur n’est pas clairement établi dans la Au demeurant, au décours d’une hémorragie cérébrale, il a
littérature. En l’absence de données suffisantes issues d’essais été montré que la réduction rapide de la pression artérielle
cliniques, l’American Stroke Association recommande de augmente la mortalité [70]. Lors d’hémorragies sous-
arachnoïdiennes, il existe un risque d’hémorragie intracérébrale
ou d’hydrocéphalie aiguë quand la PAS est supérieure à
160 mmHg ou quand la PAM est supérieure à 110 mmHg. Si
“ Points essentiels une de ces complications est déjà présente, une diminution de
la PAM risque d’être délétère pour les raisons déjà évoquées. En
leur absence, l’autorégulation cérébrale n’est pas altérée de façon
• L’accès hypertensif aigu est défini par l’élévation brutale supplémentaire par l’accident vasculaire. Toutefois, le traitement
de la PAS à une valeur supérieure à 180 mmHg et/ou de la antihypertenseur doit être manié avec prudence car, après
PAD à une valeur supérieure à 110 mmHg. 48 heures, le risque de survenue d’un vasospasme n’est pas
• La gravité d’un accès hypertensif aigu tient davantage à négligeable. Le contrôle tensionnel sera réalisé en milieu
la présence de signes de souffrance viscérale qu’aux spécialisé grâce aux données du Doppler transcrânien. La
valeurs absolues de pression artérielle atteintes. nimodipine, agent de la famille des dihydropyridines qui
• Seules les urgences hypertensives définies par la préviendrait le vasospasme, pourrait trouver sa place [45, 71].
présence d’une souffrance viscérale aiguë (dissection
aortique, encéphalopathie hypertensive, ischémie .
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Maizel J., Teboul J.-L. Accès hypertensif aigu. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Anesthésie-Réanimation,
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