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Résumé. – L’ingestion de produit caustique est une urgence médicochirurgicale. Il n’existe pas de conduite
spécifique à adopter en urgence, ni d’antidote. La priorité est la réalisation d’une endoscopie œso-gastro-
duodénale qui dicte la stratégie et détermine le pronostic. L’existence de lésions caustiques
trachéobronchiques est un facteur important de mortalité. La prise en charge est longue et complexe, surtout
dans les cas graves. Elle est au mieux réalisée dans un centre spécialisé pluridisciplinaire. Le traitement va de
l’abstention avec simple repos digestif à l’eosogastrectomie en urgence. Chez ces patients, les suites
opératoires sont marquées par des complications fréquentes, surtout respiratoires. Le suivi psychiatrique du
patient et sa participation active au traitement conditionnent les possibilités de traitement des séquelles.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Landru J et Jacob L. Anesthésie-réanimation pour lésions de l’œsophage après ingestion d’un produit caustique. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS,
Paris, tous droits réservés), Anesthésie-Réanimation, 36-726-A-10, 2003, 7 p.
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36-726-A-10 Anesthésie-Réanimation
après ingestion d’un produit caustique
considéré comme une ingestion massive. Par ailleurs, la viscosité du
Tableau I. – Stades endoscopiques des brûlures digestives.
produit (due ou non à la présence d’agents tensioactifs [21]) augmente
la durée de contact avec la muqueuse et la gravité des lésions. La Stade Lésions muqueuses
nature du caustique influence la localisation de ces dernières. Les 0 Normal
acides provoquent une nécrose par coagulation de la paroi digestive
1 Œdème, hyperhémie
qui tend à limiter la diffusion en profondeur ; l’apparition d’un
spasme pylorique entraîne une stase gastrique responsable de la 2A Ulcération superficielles, exsudat, hémorragie
2B Idem + ulcérations profondes et/ou circonférencielles
prédominance antrale des lésions [19]. Les bases fortes provoquent
une saponification des graisses et des protéines permettant une 3A Nécrose localisée
3B Nécrose étendue
diffusion en profondeur du processus destructif [35].
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Anesthésie-Réanimation 36-726-A-10
après ingestion d’un produit caustique
panpariétale au niveau cervical et abdominal. L’œsophage cervical
Tableau II. – Stades endoscopiques des brûlures respiratoires.
est sectionné le plus bas possible pour permettre la réalisation d’une
Stade I Destruction superficielle de la muqueuse œsophagostomie de bonne qualité [7]. Une sonde de type Salem est
Stade II Destruction profonde de la muqueuse introduite dans la lumière œsophagienne cervicale et descendue
jusqu’au pylore. Cette sonde est solidarisée à l’œsophage cervical et
Stades III et IV Destruction plus ou moins profonde des couches sous-
muqueuses un drain est associé à l’ensemble. On amorce au doigt la dissection
de l’œsophage cervical jusqu’à l’orifice supérieur du thorax, puis on
tire doucement sur la sonde provoquant l’invagination de
trachéobronchiques est indispensable au choix de la thérapeutique. l’œsophage et son stripping. Le drain associé est ainsi mis en place
L’atteinte respiratoire, compte tenu du risque de perforation, sur le trajet œsophagien et extériorisé dans l’hypocondre gauche.
constitue en effet une contre-indication à l’œsophagectomie par On termine l’intervention par une œsophagostomie cervicale, une
stripping (cf infra). jéjunostomie d’alimentation, un drainage de l’hypocondre droit et
une fermeture digestive basse drainée [11, 13, 25, 27].
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après ingestion d’un produit caustique
L’extubation est un temps délicat. Trop précoce, elle expose à une ont le plus de chance de guérir sans séquelles et de reprendre une
réintubation qui peut être très difficile et traumatique. On peut alimentation orale dans un délai de 3 semaines, après une
apprécier cliniquement la perméabilité de la filière aérienne en endoscopie de contrôle.
faisant respirer le patient autour de la sonde (bouchée), ballonnet
dégonflé. Le bilan ORL avant extubation permet de décider d’une
éventuelle trachéotomie. Surveillance des patients ne relevant
Comme dans toute chirurgie lourde de l’œsophage, il est pas d’une chirurgie en urgence
indispensable de réaliser une nutrition postopératoire parentérale
puis entérale. STADES 0 OU 1
COMPLICATIONS POSTOPÉRATOIRES
Ces patients sont surveillés en service de chirurgie. L’alimentation
orale suspendue initialement est reprise lors de la disparition de la
¶ Complications respiratoires symptomatologie douloureuse [40, 43]. La sortie est autorisée après une
consultation psychiatrique si l’ingestion est volontaire.
Les atélectasies et les pneumopathies infectieuses sont fréquentes et
L’hospitalisation est de courte durée et l’évolution est en règle
nécessitent kinésithérapie respiratoire intensive, fibroaspiration et
favorable [43]. Il s’agit d’environ 37 % des patients (enquête de l’AFC,
antibiothérapie adaptée en cas de pneumopathie. L’absence de
1995) [12].
communication entre le tractus digestif et les voies respiratoires ne
semble pas influencer l’incidence de ces pneumopathies [39]. Les
épanchements pleuraux sont fréquents [37]. Ils peuvent être aériens STADES 2 OU 3 LOCALISÉS SANS CRITÈRE DE GRAVITÉ
par effraction pleurale lors du stripping [25], ou liquidiens, secondaires La prise en charge se fait en milieu chirurgical afin de permettre une
à l’inflammation du médiastin ou à une pneumopathie. Le surveillance quotidienne. Pendant une période de 3 semaines, les
retentissement ventilatoire, surtout en cas d’épanchements phénomènes évolutifs et de cicatrisation sont à leur maximum et les
abondants, peut rendre le drainage nécessaire, en particulier risques de complications chirurgicales sont les plus importants [27]. Il
pendant la période de sevrage de la ventilation mécanique. Chez les s’agit de perforations gastriques secondaires, d’hémorragies, de
patients les plus sévèrement atteints, une incompétence du réflexe fistules gastrocoliques et de sténoses antropyloriques. Durant ces 3
de protection trachéale peut entraîner des inhalations répétées de semaines, l’alimentation orale est totalement suspendue, tant que la
salive, sources d’encombrement et d’atélectasies ; cette incompétence fibroscopie de contrôle n’a pas affirmé la guérison [27, 35, 40, 43]. Les
est favorisée par un traitement psychiatrique majeur, volontiers traitements anti-H2 n’ont pas fait la preuve de leur efficacité à ces
sédatif (neuroleptiques à fortes doses, anxiolytiques). stades de la pathologie [34].
Il est intéressant de noter que l’œsophagostomie cervicale a tendance
à se sténoser assez rapidement en postopératoire. Cette obstruction ¶ Problèmes respiratoires
de l’œsophagostomie gêne le drainage salivaire spontané. Il n’a Les lésions pharyngées peuvent évoluer vers une sténose [4, 46],
cependant pas été observé de complication médiastinale liée à cet parfois responsable d’une détresse respiratoire nécessitant une
obstacle à l’écoulement salivaire. trachéotomie. La situation est similaire à celle des patients
œsophagectomisés (cf supra). Le recours à la kinésithérapie
¶ Complications infectieuses
respiratoire ainsi qu’à la fibroscopie bronchique doit être large pour
La péritonite est toujours possible, que ce soit par continuation du lever les atélectasies rebelles et réaliser des prélèvements
processus caustique ou par fuite au niveau des sutures digestives bactériologiques.
(moignon duodénal) [25]. Un syndrome inflammatoire généralisé
(SIRS) clinique et biologique est souvent observé [37], mais il est ¶ Problèmes nutritionnels
fondamental de rechercher une origine infectieuse, notamment
pulmonaire. Les examens habituels d’imagerie (radiographies Dans l’attente de la fibroscopie œsogastrique de contrôle à 3
standards et tomodensitométries) sont d’une aide modeste car semaines, l’arrêt de l’alimentation orale rend nécessaire le recours à
d’interprétation difficile dans ce contexte de profond remaniement une nutrition artificielle. Dans ce cas, il existe également un
anatomique du médiastin postérieur. Aucun foyer septique n’est hypercatabolisme dont il faut tenir compte dans la ration calorique
découvert et, par élimination, le diagnostic de médiastinite quotidienne, avec un apport azoté suffisant (cf supra). La voie
inflammatoire est donc retenu. d’administration varie d’une équipe à l’autre : soit la voie entérale
par jéjunostomie, soit parentérale par voie veineuse centrale.
¶ Problèmes nutritionnels
¶ Problèmes psychiatriques
Privés de leur continuité digestive pendant un minimum de 3 mois,
ces patients agressés requièrent une nutrition artificielle [3]. La La plupart des patients sont psychotiques ou dépressifs graves. La
chirurgie lourde est associée à un hypercatabolisme, et la dénutrition prise en charge médicale et chirurgicale ne peut se concevoir que si
rapide altère la cicatrisation et augmente le risque infectieux [2]. La la pathologie psychiatrique est traitée. Ceci est important pour
dépense énergétique de base évaluée (règle de Harris et Benedict l’observance du traitement, nutritionnel en particulier. Il est de plus
par exemple) est corrigée par un facteur de 1 à 2 en fonction de essentiel de prévenir toute nouvelle tentative d’autolyse, par ce
l’agression (sévérité des lésions, pneumopathies, SIRS) [2]. Une mode ou par un autre, ce qui n’est pas exceptionnel.
proportion de 70 % de glucides et 30 % de lipides est admise par la
majorité des auteurs [2]. Des apports azotés de 0,2 à 0,25 g.kg-1.j-1 sont
suffisants. Les patients œsophagectomisés bénéficient en règle d’une Prise en charge des séquelles
jéjunostomie. Une nutrition entérale précoce est ainsi possible bien
que parfois difficile chez les grands psychotiques. Les patients sont Son principe est identique, que les patients soient œsophagectomisés
cependant souvent dénutris lors de la chirurgie de reconstruction. ou non.
On peut proposer une nutrition parentérale par cathéter veineux Même lorsque la chirurgie n’est pas nécessaire en urgence, la
central chez les patients les moins sévèrement atteints (stade 2) qui survenue de séquelles, tant au niveau digestif (œsophage et
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Anesthésie-Réanimation 36-726-A-10
après ingestion d’un produit caustique
estomac) qu’au niveau ORL, reste possible. Le plus souvent se CHIRURGIE DES SÉQUELLES
développent des sténoses cicatricielles au niveau des sites lésés.
Dans le rapport de l’AFC, les patients stade 1 développent des ¶ Œsophagoplastie
lésions de sténose dans 1,5 % des cas et les stades supérieurs ou À distance de l’ingestion, on se trouve dans une situation qui va de
égaux à 2 dans 50 % des cas [12]. Chez ces patients, 33 % ont bénéficié la sténose œsophagienne serrée plus ou moins étendue à l’absence
de dilatations endoscopiques, et 67 % d’une chirurgie réparatrice d’œsophage thoracique et abdominal selon l’attitude thérapeutique
secondaire. À distance de l’œsogastrectomie, les patients doivent initiale. La plupart des patients sont candidats à l’œsophagoplastie ;
bénéficier d’un rétablissement de la continuité digestive. cette dernière est habituellement rétrosternale [13]. Dans les situations
Classiquement, cette reconstruction est indiquée au troisième rares où l’estomac reste en place, il est utilisé pour confectionner la
mois [27, 43] lorsque le larynx est intact, et au plus tôt au quatrième plastie, soit par la technique du retournement [13], soit par bipartition.
mois lorsque le larynx est atteint. Il n’est pas réalisé d’œsophagectomie de principe lors de
l’œsophagoplastie pour sténose. Celle-ci est complexe et le risque
Avant toute décision de correction des séquelles, une évaluation
néoplasique secondaire est très inférieur au risque lié à la difficulté
complète du patient est nécessaire [37]. Elle concerne en premier lieu
chirurgicale (thoracotomie, dissection difficile et hémorragique).
l’état nutritionnel : l’alimentation, le poids, les différents indices de
L’œsophage persistant est exclu et la plastie œsophagienne est
nutrition, l’état psychiatrique et la symptomatologie digestive
anastomosée au circuit digestif. Dans les autres cas (estomac absent),
(régurgitations et fausses routes). C’est à ce stade qu’un nouveau on utilise préférentiellement un transplant iléocolique droit
bilan lésionnel est nécessaire [37, 43]. Une endoscopie digestive est isopéristaltique vascularisé par l’artère colique supérieure droite [13,
réalisée pour confirmer la cicatrisation ou montrer des lésions encore 47, 48]
; la bonne vascularisation du greffon par cette dernière est
évolutives ; le résultat de cet examen dicte la conduite attestée préalablement par une épreuve de clampage de l’artère iléo-
thérapeutique : maintien du repos digestif ou traitement des colo-cæco-appendiculaire. Cette technique permet de monter au
séquelles constituées. En cas de besoin, un transit œsogas- niveau cervical un viscère de calibre proche de l’œsophage et, grâce
troduodénal renseigne sur la motricité digestive ou sur une sténose à la conservation d’une valvule de Bauhin continente, de limiter le
débutante et une endoscopie oropharyngée précise la qualité des reflux. La même technique est utilisée dans la reconstruction après
fonctions de déglutition. L’atteinte ORL influence la technique de stripping et dans la chirurgie curative des sténoses œsophagiennes.
reconstruction par œsophagoplastie. Le traitement curatif de ces La tunnellisation rétrosternale est réalisée à la main. Pendant ce
séquelles n’est entrepris que lorsque le patient n’a plus de lésions geste, il existe une compression des cavités cardiaques droites
évolutives et n’est pas dénutri de façon majeure. parfois mal tolérée. Cette éventualité justifie le monitorage de la
pression artérielle par voie sanglante permettant un suivi battement
par battement de la tolérance hémodynamique. La tunnellisation
TRAITEMENT PRÉVENTIF
permet la mesure de la longueur de transplant nécessaire. La
Les séquelles cicatricielles compromettent le pronostic fonctionnel et continuité au niveau abdominal se fait par anastomose colojéjunale,
doivent donc être prévenues. ou sur une anse en Y, ou cologastrique. Enfin on effectue une
Les traitements médicaux sont peu efficaces dans l’ensemble et n’ont anastomose iléotransverse et une fermeture des brèches
fait l’objet d’aucune évaluation méthodologiquement correcte. Seules mésentériques. La prise en charge anesthésique est celle d’une
des études prospectives réalisées chez l’enfant ont évalué la chirurgie digestive et thoracique lourde et longue. Le plus souvent,
corticothérapie [1] sans montrer d’efficacité. Chez l’adulte, il n’a pas la perte sanguine est limitée. La prise en charge de la douleur est
sans particularité et peut faire appel aux techniques d’analgésies
été mis en évidence d’effets bénéfiques des corticoïdes associés ou
locorégionales ou générales. La rachianalgésie morphinique
non à une antibiothérapie. La corticothérapie peut en outre masquer
lombaire est une bonne indication dans cette chirurgie en raison de
et majorer une complication septique [21, 28, 34]. La mise en place d’une
son absence d’effet hémodynamique. La péridurale thoracique aux
sonde nasogastrique augmente les phénomènes de reflux
anesthésiques locaux peut être utilisée. L’analgésie contrôlée par le
gastroœsophagien et l’irritation chronique [28, 43]. La D-pénicillamine
patient n’est possible que dans le cas où l’état psychiatrique de
a été expérimentée chez l’animal en prévention des sténoses avec celui-ci est stabilisé.
des résultats encourageants mais ceux-ci n’ont pas été confirmés et
rien n’est validé chez l’homme [20]. Certains préconisent l’emploi de ¶ Chirurgie des sténoses pharyngées et séquelles ORL
sucralfate pour limiter les effets du reflux sans aucune preuve de sa
réelle efficacité [41]. Les indications ne sont pas clairement définies et aucun consensus
n’existe sur ce sujet. La technique dépend du degré d’atteinte
Les sténoses œsophagiennes peuvent bénéficier, quand elles sont laryngée. Quand un sinus piriforme persiste et que la sténose est
localisées, d’une dilatation endoscopique. Celle-ci a lieu au plus tôt lâche et incomplète, on peut réaliser une pharyngotomie large
après la troisième semaine [34] chez des patients non opérés porteurs (résection du cartilage thyroïde) et anastomoser l’iléon sur le sinus
de lésions stade 2 ou 3 localisées. Les dilatations sont réalisées à piriforme [27, 46]. Ce geste est fonctionnellement satisfaisant car il est
l’aide de bougies, avec un contrôle endoscopique sous anesthésie effectué sous le plan glottique. Dans les cas où l’oropharynx, la
générale [37]. Initialement rapprochées (plurihebdomadaires), les mobilité linguale et l’épiglotte sont touchés, il existe une sténose au-
séances sont ensuite espacées en fonction du résultat fonctionnel dessus du plan des cordes vocales ; on réalise alors une
jusqu’à un rythme annuel ou semestriel [36]. Il existe un risque de œsopharyngoplastie qui utilise un transplant colique unique et qui
perforation lors des séances de dilatation ; elles sont arrêtées quand reconstitue les parois du larynx [5, 27]. Cette intervention ne peut être
les bougies présentent une trace hémorragique. Les sténoses réalisée avant le quatrième mois [13].
cicatricielles des brûlures graves sont un facteur de risque de cancer
de l’œsophage [28, 37]. La latence de plusieurs dizaines d’années COMPLICATIONS
justifie une surveillance endoscopique à vie, gage d’une découverte
précoce et d’un meilleur pronostic. Ce risque reste controversé [27, 43]. ¶ Complications respiratoires
Chez le patient œsophagectomisé ou porteur de sténoses serrées et Elles sont favorisées par l’abord thoracique. Il s’agit d’épanchements
étendues de l’œsophage, le traitement reste chirurgical. pleuraux, d’atélectasies et de pneumopathies. Le problème des
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36-726-A-10 Anesthésie-Réanimation
après ingestion d’un produit caustique
inhalations est majeur lors des pharyngoplasties puisque l’anatomie Une optimisation hémodynamique fine associée à un choix ciblé des
normale n’existe plus. Cette complication grève le pronostic vital protocoles anesthésiques est peut-être une voie d’avenir pour
des patients. Au total, le tiers des œsophagoplasties et la moitié des l’amélioration des résultats [31].
pharyngoplasties présentent des complications respiratoires [37].
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Anesthésie-réanimation pour lésions de l’œsophage
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© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 19/03/2015 par Saint-Joseph University - (88299)
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