Histologie
On retrouve dans tous les cancers les éléments histologiques suivants :
• une indépendance des cellules cancéreuses vis-à-vis des signaux qui stimulent normalement la
multiplication des cellules ;
• une insensibilité des cellules cancéreuses aux signaux et mécanismes anti-prolifératifs ;
• une capacité proliférative qui n'est plus limitée (croissance à l'infini, résultant souvent
en néoplasmes) ;
• la disparition du phénomène d'apoptose chez ces mêmes cellules cancéreuses, autrement dit une
forme d'"immortalité" agressive aux dépens du malade (on utilise notamment des
cellules HeLa pour immortaliser in vitro des lignées cellulaires) ;
• la régression ou dédifférenciation cellulaire vers une forme rappelant de plus en plus des cellules
souches embryonnaires (comme si la cellule cancéreuse faisait le chemin inverse depuis l'état de
cellule spécialisée/différenciée vers l'état de cellule œuf immature) ;
• une capacité anormale à susciter l'angiogenèse ;
• souvent l'acquisition d'un pouvoir invasif dans les stades avancés ;
• des lésions dans les tissus environnants (nécroses), qu'il y ait ou non invasion tissulaire ;
• sauf dans de très rares exceptions (ex : cancer de la face chez le diable de Tasmanie, problèmes
liés à une greffe...), il s'agit de cellules issues de l'individu touché par ce cancer (ce sont des
cellules du soi).
C'est seulement si toutes ces caractéristiques sont réunies qu'il s'agit d'un vrai cancer, car il existe
des hyperplasies tissulaires non-cancéreuse et même non-tumorales (exemple typique : les tissus
cicatriciels présentent une surabondance de tissus conjonctifs, mais dont la nature n'est ni cancéreuse
ni tumorale).
Typologie
Par type tissulaire
On distingue généralement :
• les carcinomes : cancer d'un tissu épithélial (formé de cellule avec un pôle basal et un pôle
apical) ;
• les sarcomes : cancers proliférant dans des tissus conjonctifs comme les os ;
• les cancers hématopoïétiques : cancer des cellules sanguines.
Cancer du sein
Carcinome
mammaire chez un
animal : les
métastases en « mie
de pain » ont envahi
les poumons et
empêchent la
chienne de respirer.
Imagerie médicale d'un cancer du sein.
• le cancer du côlon et, proche, celui du rectum) ; Le cancer colorectal ou colo-rectal est une
tumeur maligne de la muqueuse du côlon ou du rectum. Le cancer colorectal peut toucher tous
les segments anatomiques du gros intestin comme le caecum, le côlon ascendant, le côlon
transverse, le côlon descendant, le côlon sigmoïde et le rectum mais ne concerne pas le cancer
du canal anal qui est une entité distincte1.
En termes d'incidence, il s'agit de la deuxième tumeur maligne la plus courante chez la femme
et la troisième chez l'homme, avec 1,8 millions de nouveaux cas par an dans le monde2.
Chaque année, environ 900 000 personnes2 décèdent suite aux complications d'un cancer
colorectal.
Le type histologique est un adénocarcinome lieberkühnien dans la majorité des cas. Les
symptômes de la maladie dépendent de l'emplacement de la tumeur et de son stade.
Initialement, le cancer est asymptomatique. Un symptôme typique du cancer colorectal est un
saignement, qui peut être invisible à l’œil nu lors de la défécation ou bien être observé mélangé
avec les selles. Dans le cas d'un emplacement plus en amont, le sang se dégrade et le sang
frais n'est pas visible, le saignement se manifeste alors par la présence de selles de couleur
foncée et une anémie ferriprive. L'anémie se manifeste principalement par une faiblesse, une
fatigue constante et une pâleur de la peau et des muqueuses. La douleur abdominale survenant
dans le cancer colorectal est inhabituelle et dépend de l'emplacement de la tumeur. Il peut y
avoir alternance de diarrhée et de constipation, ainsi qu'une perte de poids.
Un dépistage du cancer colorectal par détection du sang dans les selles est disponible dans de
nombreux pays. En France, en Belgique, et au Québec il est gratuit et réalisé à partir de l'âge
de 50 ans.
Cancer colorectal
Cancer colo-rectal vu en coloscopie : Tumeur du côlon sigmoïde (observé par endoscopie lors d'un
dépistage de maladie de Crohn)
Deux types de cancer colorectaux
Coupe d'un foie humain (autopsie) montrant plusieurs tumeurs (structures de couleurs claire) qui sont
ici des métastases issues d'un cancer du pancréas
• le cancer de la prostate ; Le cancer de la prostate est un cancer fréquent touchant la prostate,
une glande de l'appareil reproducteur de l'homme. Le cancer se développe à partir des tissus
de la prostate quand des cellules y mutent et se multiplient de façon incontrôlée. Celles-ci
peuvent ensuite s'étendre (se métastaser) en migrant de la prostate jusqu'à d'autres parties du
corps, particulièrement les os et les ganglions lymphatiques du pelvis.
Le cancer malin de la prostate survient indépendamment de l'hypertrophie bénigne de la
prostate (HBP), ou adénome prostatique. C'est dans l'immense majorité des cas un
adénocarcinome, surtout de type acinaire.
Le cancer malin de la prostate peut provoquer notamment des douleurs, des difficultés à uriner
et des dysfonctionnements érectiles. Les symptômes ayant pour origine un adénocarcinome
de la prostate signalent souvent un stade avancé de la maladie. D'autres maladies de la prostate
provoquent les mêmes symptômes : les douleurs pelviennes en cas de prostatite et les
difficultés à uriner en cas d'HBP.
Les traitements les plus fréquents sont la chirurgie (prostatectomie radicale), la radiothérapie
(radiothérapie externe et curiethérapie, notamment) et l'hormonothérapie. La chimiothérapie
n’est utilisée que dans les formes évoluées.
Coupe histologique d'un adénocarcinome de prostate de type acineux, le plus répandu des cancers de
la prostate, score de Gleason 4, biopsie à l'aiguille, colorée H & E
• le cancer du cerveau ; Les tumeurs cérébrales désignent l'ensemble des tumeurs, bénignes ou
malignes, se développant dans le parenchyme cérébral. Elles surviennent par le
développement anormal et anarchique de divisions cellulaires, à partir soit d'une cellule du
cerveau lui-même, soit d'une cellule métastasique exportée d'un cancer situé dans une autre
partie du corps.
La tumeur cérébrale bénigne la plus fréquente est le gliome. Elle semble en augmentation
régulière depuis les années 1980, pour des raisons probablement environnementales, encore
mal cernées.
Les tumeurs cérébrales vraies (primaires) sont plutôt situées dans la partie arrière du cerveau
chez les enfants, et dans la partie antérieure des deux tiers des hémisphères cérébraux chez les
adultes, mais elles peuvent affecter toutes les parties du cerveau.