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SEMINAIRE
EXPOSANT : ENSEIGNANT :
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………..……….………….2
CONCLUSION………………………………………………………………………………………..………….…….8
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE ……………………………………………………..…………….……9
SIGLES ET ABREVIATIONS………………………………………………………………………………………10
ANNEXES
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INTRODUCTION
Dans tous les Etats du monde, il existe un ensemble de règles dont la mission est de
réguler les rapports sociaux. L’OHADA a institué un droit supranational qui, en matière
pénale, consacre la responsabilité pénale des dirigeants sociaux qui viendraient à poser
des actes contraires aux pratiques commerciales dont le but est d’assouvir leurs besoins
personnels. L’abus de biens sociaux se présente comme une infraction qui complète
l’abus de confiance. Sa création résulte d’un décret-loi du 08 Août 1935, réponse
législative à l’affaire STAVISKY.
Selon l’article 891 de L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique L’AUDSCGIE : <<encourent une sanction pénale le
gérant de la société à responsabilité limitée, les administrateurs, le président directeur
général, le directeur général, le directeur général adjoint, le président de la société par
actions simplifiée, l’administrateur général ou l’administrateur général adjoint qui, de
mauvaise foi, font des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savent contraire
à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou morales, ou pour favoriser une autre
personne morale dans laquelle ils sont intéressés, directement ou indirectement>>.
Au fait quel est le droit pénal applicable en cas d’atteinte par un dirigeant social au
patrimoine d’une entité ?
A travers cet exposé nous voulons évoquer les éléments constitutifs de cette infraction
ainsi que les sanctions.
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A. L’ELEMENT MORAL ET L’ELEMENT MATERIEL DE L’ABUS DES BIENS SOCIAUX
L'élément moral de l'abus de biens sociaux est un délit intentionnel. Il est donc réprimé
lorsqu’est caractérisé la conscience du dirigeant de commettre à son profit un usage
frauduleux qui porte préjudice à la société qu'il gère, administre ou dirige.
L’élément matériel de l'abus de biens sociaux est un usage des biens ou du crédit de la
société, un usage contraire à l'intérêt social et un usage poursuivi des fins personnelles
ou tendant à favoriser une autre société dans laquelle le dirigeant auteur du délit est
directement ou indirectement intéressé. On peut citer comme exemple le dirigeant qui
détient une participation.
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2. USAGE CONTRAIRE A L’INTERET SOCIAL
Il faudrait que cet usage entraîne pour la société un risque sans contrepartie raisonnable
de gains. En revanche, il n’est pas nécessaire que la société ait subi un préjudice,
l’éventualité serait suffisante.
Tout comme pour le détournement des biens publics, les biens visés peuvent être
mobiliers, immobiliers, corporels ou incorporels, dûment inventoriés et constatés par
les documents comptables ou non, à condition qu’ils soient destinés ou affectés à
l’intérêt social. En ce qui concerne le crédit social, il se définit par la surface financière
qui se rattache à la société eu égard à son capital, sa solvabilité, sa crédibilité, sa
notoriété financières voire sa capacité à mobiliser des financements et à constituer des
sûretés réelles ou personnelles à l’instar des gages, nantissements, hypothèques, des
cautionnements, des garanties à premier ordre et des lettres d’intention. Toujours est-
il que l’usage fait par le dirigeant doit être contraire à l’intérêt social.
En aucun cas donc, le patron ne doit mettre à la charge de la société ses dépenses
personnelles. Le dirigeant qui augmente inconsidérablement sa rémunération ou abuse
des remboursements de frais prend vraiment des risques, dans le cas où surviendrait
une procédure collective d’apurement du passif.
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etc.). En gros, l’usage ici consiste aussi bien en des actes de commission que d’omission
ou d’abstention. La jurisprudence notamment considère en effet comme faits délictueux
une abstention volontaire d’accomplir un acte normal de gestion en sanctionnant par
exemple un dirigeant qui s’est abstenu de réclamer le paiement des fournitures livrés à
une société dans laquelle, il est directement intéressé.
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Un gérant de SARL utilise les fonds de la société pour acquérir des biens pour des
membres de sa famille ou utilise ces fonds pour effectuer des travaux dans son
domicile personnel.
Un membre du directoire d'une SA autorise la conclusion d'un contrat
désavantageux au profit d'une société dans laquelle il détient une participation.
Un président d'une SA règle des dettes personnelles avec les fonds de la société.
Un gérant d'une SARL s'attribue une rémunération manifestement excessive au
regard des capacités financières de la société
À travers ces exemples, on peut remarquer que la notion d' « usage » du crédit ou des
biens de la société est assez largement entendue par les tribunaux. Il peut en effet s'agir
d'un acte positif (ex : utilisation ou appropriation frauduleuse des biens ou des fonds de
la société) ou d'une omission (ex : absence de réclamation d'une créance de la société
auprès d'un débiteur auprès duquel le dirigeant détient directement ou indirectement
un intérêt
I. LES SANCTIONS
II. LES SANCTIONS
1. LE COMMISSAIRE AU COMPTE
Le commissaire au compte a, d’après L’ AUDSCGIE, l’obligation d’informer le procureur
de la République sur << les faits délictueux dont il a eu connaissance dans l’exercice de
sa mission, sans que sa responsabilité puisse être engendrée par cette révélation>>. Bien
qu’il soit astreint au secret professionnel, cette obligation reste lourde car il s’expose à
des sanctions pénales.
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B. LA NATURE DES SANCTIONS
Au commencement et à la motivation première de la thèse communautariste, l’abus des
biens sociaux ne constitue qu’une infraction punie des peines délictuelles. Ce qui
explique aisément la protestation énergique de ses partisans généralement issus de la
défense (avocats, prévenus, coauteurs, complices et leurs proches) compte tenu non
seulement de la souplesse des peines encourues à ce titre mais aussi de façon non
négligeable de la grille limitative de personnes punissables.
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2. LES SANCTIONS CIVILES
La société victime de l'infraction peut obtenir la qualité de partie civile à travers
l'exercice d'une action sociale. En plus de la condamnation pénale, le dirigeant social
auteur d'abus de biens sociaux s'expose à indemniser la société victime de ses
agissements en réparation de son préjudice subi. Confère article 401 du code pénal.
L’une des particularités de cette infraction, c’est que la tentative d’abus de biens sociaux
n’est pas punissable. La Cour de cassation française considère que le délit tend
exclusivement à la protection de la société et écarte la constitution de partie civile
émanant de toute autre catégorie de demandeurs. En principe, elle est exercée par les
représentants légaux de la société ou un directeur spécialement habilité. Les associés et
actionnaires peuvent également agir au nom de la société, de manière individuelle ou
en regroupant. Ils ne peuvent exercer une action en leur nom propre que s’ils
démontrent un préjudice personnel distinct de celui subi par la société, circonstance
rarement admise par la jurisprudence.
CONCLUSION
Au terme de la présente étude portant sur la responsabilité pénale des dirigeants
sociaux quant à l’abus de bien, nous avons eu à évoquer les éléments constitutifs ainsi
que les sanctions relatives à cette infraction. Plusieurs faits remarquables peuvent être
évoqués.
En premier lieu pour qu’il y ait abus de biens sociaux, il faut qu’il y ait poursuite d’un
intérêt personnel direct ou indirect. L’intérêt personnel suppose la non prise en compte
de l’intérêt des autres parties prenantes de l’entreprise. Ensuite, les dirigeants sociaux
des SA et SARL ainsi que leur mandant sont concernés par l’infraction.
Enfin, les sanctions contre les dirigeants sociaux sont multiples et variées. En plus des
sanctions pénales on peut également fait recours au civil.
Cependant, nos analyses ont révélés des zones d’ombre. En effet il n’y a qu’un pas entre
l’existence de l’intérêt de l’entreprise et celui du dirigeant quant on sait que le dirigeant
exerce dans l’intérêt de l’entité. Comme dans l’affaire Jérôme Kerviel qui agissait dans
l’intérêt de la société jusqu’à ce que ça sente le roussi.
Il est donc possible de s’interroger sur la responsabilité des dirigeants quant à leurs
actes. Peut-on réitérer une procédure qui avait fonctionné au paravent et approuver
par tous malgré un risque démesuré ?
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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
ARTICLE 467 le code pénal Ivoirien 2020 loi N°2019-574 portant code pénal
ivoirien - Edition 2020- Ivoire juriste-222 Pages
9
Docteur. KENGUEP Ebénézer Chargé de cours à la Faculté des Sciences
Juridiques et Politiques Université de Douala Et FOKOU Eric Doctorant Faculté
des Sciences Juridiques et Politiques Université de Douala Revue de l’ERSUMA ::
Droit des affaires - Pratique Professionnelle, N° 6 - Janvier 2016, Doctrine
https://www.ohada.org/index.php/en/ohada-doctrine/publications/432-l-
infraction-d-atteinte-au-patrimoine-des-entreprises-publiques-et-
parapubliques-dans-l-espace-ohada
SIGLES ET ABREVIATIONS
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ANNEXES : I
LE CODE PENAL (Édition 2017)
SECTION 2 :DETOURNEMENTS-ARTICLE 401
Quiconque détourne, dissipe ou détruit, au préjudice du propriétaire, possesseur ou
détenteur des effets, deniers, marchandises, billets, quittances ou tous autres écrits
contenant ou opérant obligation ou décharge, qui ne lui auraient été remis qu'à titre de
louage, de dépôt, de mandat, de nantissement, de prêt à usage ou pour un travail salarié
ou non salarié, à charge de les rendre ou représenter, ou d'en faire un usage ou un
emploi déterminé, est coupable d'abus de confiance et puni d'un emprisonnement d'un
à cinq ans et d'une amende de 300.000 à 3.000.000 de francs.
L'amende peut, toutefois, être portée au quart des restitutions et des dommages-
intérêts, si ce montant est supérieur au maximum prévu à l'alinéa précédent.208
Dès lors que la preuve de la remise de la chose est rapportée, celui qui l'a reçue est
présumé l'avoir détournée, dissipée ou détruite s'il ne peut la rendre, la représenter ou
justifier qu'il en a fait l'usage ou l'emploi prévu.
Pour faire tomber cette présomption, il lui appartient de prouver que l'impossibilité
dans laquelle il se trouve de rendre ou représenter la chose reçue ou de justifier qu'il en
a fait l'usage ou l'emploi prévu, n'a pas une origine frauduleuse ou, si cette origine est
frauduleuse, qu'elle ne lui est pas imputable.
Les peines prévues aux alinéas 1 et 2 ci-dessus peuvent être portées au double si l'abus
de confiance a été commis :
1°) par un officier public ou ministériel, un syndic de faillite, un liquidateur de société,
un séquestre, un agent d'affaires, un mandataire commercial ou quiconque fait
profession de gérer les affaires d'autrui, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
ses fonctions ou de sa profession ;
2°) par une personne faisant appel au public afin d'obtenir, soit pour son propre compte,
soit comme directeur, administrateur ou gérant d'une société ou d'une entreprise
commerciale ou industrielle, la remise de fonds ou valeur à titre de dépôt, de mandat
ou de nantissement.
La tentative est punissable.
Les dispositions prévues par l'article 133 relatives au sursis ne sont pas applicables aux
infractions prévues au présent article.
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ANNEXES : II
ACTE UNIFORME RÉVISÉ RELATIF AU DROIT DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES ET DU
GROUPEMENT D'INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
Adopté le 30/01/2014 à Ouagadougou (BURKINA FASO)
Date d'entrée en vigueur : 05/05/2014
Partie 3 – Dispositions pénales
Titre 2 – Infractions relatives à la gérance, à l'administration et à la direction des
sociétés
Article 891
Encourent une sanction pénale le gérant de la société à responsabilité limitée, les
administrateurs, le président directeur général, le directeur général, le directeur général
adjoint, le président de la société par actions simplifiée, l'administrateur général ou
l'administrateur général adjoint qui, de mauvaise foi, font des biens ou du crédit de la
société, un usage qu'ils savent contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles,
matérielles ou morales, ou pour favoriser une autre personne morale dans laquelle ils
sont intéressés, directement ou indirectement.
Article 891-1
Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui, sciemment :
1°) ne font pas figurer la dénomination sociale sur tous les actes et documents émanant
de la société et destinés aux tiers ;
2°) ne font pas précéder ou suivre immédiatement la dénomination de l'indication, en
caractères lisibles, de la forme de la société, du montant de son capital social, de
l'adresse de son siège social et de la mention de son immatriculation au registre du
commerce et du crédit mobilier.
Article 891-2
Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux d'une société étrangère ou la
personne physique étrangère dont la succursale, au-delà d'une durée de deux (2) ans,
n'a été ni apportée à une société de droit préexistante ou à créer de l'un des États parties
ni radiée dans les conditions fixées par l'article 120 ci-dessus.
Titre 3 – Infractions relatives aux assemblées générales
Article 891-3
Encourent une sanction pénale, ceux qui, sciemment, ont empêché un actionnaire ou
un associé de participer à une assemblée générale.
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