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On tente de se distraire, on fait la fête, on

cherche l’amour, on croit le trouver, puis on


retombe. De haut. On tente de jouer avec la
vie pour se faire croire qu’on la maîtrise.
On roule trop vite, on frôle l’accident, on
prend trop de coke, on frôle l’overdose. Ça
fait peur aux parents, des gènes de
banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui
dégénèrent à ce point là, c’est quand même
incroyable. Il y en a qui essaient de faire
quelque chose, d’autres qui déclarent
forfait. Il y en a qui ne sont jamais là, qui
ne disent jamais rien, mais qui signent le
chèque à la fin du moi. Et on les déteste,
parce qu’ils donnent tant et si peu. Tant
pour qu’on puisse se foutre en l’air, et si
peu de ce qui compte vraiment. Et on finit
par ne plus savoir ce qui compte, justement.
Les limites s’estompent. On est comme un
électron libre. On a une carte de crédit à la
place du cerveau, un aspirateur à la place du
nez, et rien à la place du cœur, on va en
boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de
maisons qu’on a de vrais amis, et deux cents
numéros dans notre répertoire qu’on n’appelle
jamais. On est la jeunesse dorée. Et on n’a
pas le droit de s’en plaindre, parce qu’il
paraît qu’on a tout pour être heureux. Et on
crève, dans nos appartements trop grands, des
moulures à la place du ciel, repus, bourrés
de coke et d’antidépresseurs, et le sourire
aux lèvres.

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