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RAPPORT D’ACTIVITES 2018

Siège : Rue Face EPP DJAGBLE 04 BP 347 Lomé 04, Tél. 90 61 42 67 / 96 04 42 20 site Web :
www.africavenir-av.org Email : info@africavenir-av.org / africavenir@gmail.com
ONG de Développement pour un nouvel avenir de l’Afrique
Mot du Directeur Exécutif

Encore une année pour AFRICAVENIR ! Et nous avons toujours le soutien de nos fidèles amis !
Merci à vous tous !
Mais voici ce qui a été nos préoccupations quotidiennes durant tout au long de 2018 :
La situation internationale sur le plan politique, social, économique et financière fait qu’il
devient de plus en plus difficile de convaincre les partenaires financiers aux causes nobles.
Or, les bénéfices et l’efficacité de notre stratégie d’engagement holistique et intégré qui prend
en compte le soutien à l’éducation, à l’agriculture-élevage et à la santé auprès des populations
rurales vulnérables, fragiles et démunies du canton d’Ountivou n’est plus à démontrer :
D’abord l’accès à l’eau potable est un droit et un besoin fondamental. L’eau est
essentielle à la réalisation des autres objectifs qui concernent la pauvreté, la santé, l’éducation
et l’égalité des sexes. On sait que l’accès à une eau propre et à des services d’assainissement,
améliorent de façon notable la santé publique, tout comme l’amélioration des techniques
d’évacuation et de traitement des eaux usées. Lorsqu’ils sont de mauvaise qualité, l’eau et les
services d’assainissement figurent parmi les premières causes de maladies telles que la diarrhée,
les vers intestinaux, la cécité liée au trachome, le choléra et la bilharziose. En fait, l’eau est la
base du développement de toute activité. La maîtrise et la gestion des ressources en eau sont
primordiales pour la mise en place des projets agricoles (l’irrigation et l’élevage) de santé
(réduction des maladies hydriques, la mise en place des centres de santé ou d’écoles), d’énergie
(la production de biogaz et d’engrais liquide), la gestion des terres (valorisation des terres à
travers les affections et les investissements à long terme), etc. L’obligation de transporter l’eau
sur des distances importantes et l’attente aux points d’eau font perdre du temps et des forces,
notamment aux femmes et aux enfants, aux dépens des activités en famille, de l’éducation et
du travail productif. Etant donné que ce sont souvent les pauvres qui vivent dans des
environnements dégradés, toutes les interventions visant à améliorer la qualité des terres et à
mettre des ressources à la disposition des pauvres auront une importance cruciale.
Deuxièmement l’éducation est un investissement social qui exerce une influence
décisive sur les caractéristiques culturelles et socio-économiques des personnes et des
communautés et contribue en fin de compte à améliorer la productivité et la croissance
économique au niveau local, national et mondial. Elle est la clé du développement et une
condition fondamentale d’amélioration de la qualité de vie. Elle fournit des ressources
humaines qualifiées capable de répondre aux besoins de développement. Mais, pour que cette
éducation ait un impact significatif sur le développement humain, encore faut-il qu’elle soit
accessible à tous les enfants. Or, beaucoup d’entre eux n’ont malheureusement pas accès à ce
droit fondamental. C’est le cas de beaucoup d’enfants dans le canton d’Ountivou. C’est là l’une
des raisons du soutien à l’éducation.
Plusieurs raisons portent sur le choix du soutien à l’élevage des porcs. Premièrement, il
représente beaucoup plus de danger pour la qualité de l’eau que les autres types d’élevage.
AFRICAVENIR aimerait que cet élevage bénéficie de l’assainissement dans les villages par la
construction d’abris aux porcs. Deuxièmement, l’élevage des porcs requiert peu de pratique
technique et est économiquement rentable.
Par ailleurs, les déjections dégagées par les porcs seront transformées pour produire du
compost, du biogaz, de l’engrais liquide ou de l’électricité. Ce qui permettra d’améliorer la
fertilité des sols, de réduire la déforestation et de permettre aux populations rurales de
s’adapter aux micro-changements climatiques observés dans le canton d’OUNTIVOU.
Notre but est d’améliorer les conditions de vie socio-économiques des populations
rurales dans une approche de développement humain durable et participatif. Cela est très
indispensable pour réduire l’exode rural et la fuite des bras valides vers l’Europe.
Nous restons forts convaincus que les projets initiés en 2016 et ceux prévus pour le
quinquennat permettront sans doute l’atteinte de ce but noble au profit de l’humanité.

Megan Stanislas AFAN


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AFRICAVENIR EN QUELQUES CHIFFRES :

AFRICAVENIR c’est aussi en 2018


 50 tables-bancs, 3 bureaux, 3 chaises et 2 tableaux
fournis à 149 enfants de l’Ecole d’Initiative Locale
d’Azovou
AFRICAVENIR en 2018 c’est  3 semaines de formation sur le dimensionnement
des installations de biogaz
 35 membres (adhérents) mobilisés dont  10 jours d’enquête de terrain sur la situation de la
 6 membres répartis aux États-Unis, femme par rapport au projet d’élevage de porcs
 5 jours d’étude de faisabilité sur un projet de
Allemagne, France et Chine formation à l’usage des TIC (Internet) au profit des
 4 943 800 FCA (7548€) mobilisés pour le métiers artisanaux
 1 semaine d’étude de faisabilité sur un projet
fonctionnement de l’association apicole avec APIFLORDEV
 4 937 366 FCFA (7538€) dépensés  1 semaine de participation à la conférence des
partenaires du programme Weltwärts
 6 434 CFA (10€) de bénéfices (résultats
 1 expert sénior Allemand spécialisé dans les
financiers positifs) réalisés installations de système de biogaz accueilli
 110 000 FCFA (168€) de vente de services  2 membres d’APIFLORDEV accueillis
 1 étudiante stagiaire du programme ASA accueillie
 462 800 CFA (707€) de cotisations  1 volontaire du programme Weltwärts accueillie
 4 226 100 FCFA (6452€) de dons récoltés  2 bénévoles à plein temps engagés pour animer la
Direction Exécutive
 982 500 CFA (1500 €) de subvention  5 bénévoles à temps partiel engagés pour faire
accordée pour un projet d’école par Aktion vivre l’association
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Selbstbesteuerung e.V.
A- PRESENTATION DE L’ASSOCIATION AFRICAVENIR
AFRICAVENIR est une association créée le 7 juillet 2007 à Porto-Novo au Bénin. Elle a reçu le
récépissé de déclaration d’association de la préfecture de Porto-Novo le 11 Octobre 2007 sous le
n°2007/096/SG/STCCD du 27 septembre 2007. Elle est insérée au Journal Officiel de la
République du Bénin au n° 04 du 15 février 2008.
Le 07 octobre 2008, l’association est enregistrée au TOGO en qualité de représentant de
l’organisation mère établie au Bénin sous le n° 3438. Le 06 mars 2019, l’association a obtenu le
récépissé de déclaration d’association du Ministère de l’Administration Territoriale, de la
Décentralisation et des Collectivités Locales du TOGO sous le n° 0193/MATDCL-SG-DLPAP-DOCA.
Elle est insérée au Journal officiel de la République du TOGO au n° 6 bis du 16 mars 2019 (voir en
pièce jointe, le récépissé de déclaration et le Journal officiel de la République Togolaise).
1. But et objectifs de l’association au TOGO
Le but principal de l’association au TOGO est de contribuer à améliorer les conditions de vie socio-
économique et culturelle des populations rurales dans une approche de développement humain
durable et participatif. Ses objectifs consistent à :
 Atténuer la pauvreté des populations rurales,
 Contribuer à l’accessibilité de l’éducation en milieu rural,
 Permettre aux populations rurales d’avoir accès à l’eau potable,
 Faciliter l’accès aux services et soins de santé des populations démunies
 Favoriser l’accès à l’information et à la communication,
 Protéger l’environnement,
 Encourager l’agriculture et l’élevage.
2. Les domaines d’intervention de l’association au TOGO
Pour atteindre ce but et ces objectifs, l’association a adopté une approche holistique et intégrée
prenant en compte les objectifs ci-dessus regroupés en 3 principaux domaines d’intervention qui
sont :
 Education-Formation
 Santé
 Environnement- Agriculture-Elevage
3. Stratégique d’intervention
Pour ce faire, l’association s’est dotée d’un plan stratégique quinquennal 2016-2020. Ce plan est
élaboré autour de ces 3 domaines d’intervention. Le plan est subdivisé en 3 programmes
principaux suivant les 3 domaines d’intervention à savoir :
 Programme d’Education, de Formation et de Promotion des Technologies de l’Information et
de la Communication (PEFPTIC),
 Programme de Santé (PS),
 Programme d’Agriculture et de Gestion de l’Environnement (PAGE).
Chaque programme est subdivisé en composantes lesquelles sont déclinées en projets, structurés
autour d’une série d’activités budgétisées avec des bailleurs envisagés.
4. Les organes au sein de l’association
L’association est structurée autour de 4 organes :
o L’Assemblée Générale (organe suprême composé de tous les membres) ;
o Le Conseil d’Administration composé de 3 membres (chargé de donner des orientations et de
superviser la direction exécutive). Les membres du Conseil d’Administration se réunissent tous
les 3 mois.
Les membres actuels du Conseil d’Administration sont :

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FONCTION NOM ET PRENOMS PROFESSION ADRESSE COMPLETE
Comptable BP 637 Kpalimé
Président DANHA Senou Yaovi Tél. : +228 98 63 44 47
senoutj@gmail.com
AMETEPE Dede Adjovi A. Epse Secrétaire 15 BP 214 Lomé 15
Secrétaire
GOTA informaticienne Tél. : +228 90 20 47 50
Informaticien Lomé, Rue 222 maison
Maintenance/réseau N°183 Quartier Soviépé
Trésorier SIOU Tchilabalo 04 BP 347 Lomé 04
Tél. : +228 92 71 25 98
sioustchilax@gmail.com

o Un Commissaire aux Comptes (commis chaque année pour contrôle et vérification des
comptes et de donner des informations sur la situation financière de l’association) ;
o Une Direction Exécutive chargée de mettre en place les projets et programmes (Confère
l’organigramme en annexe).
5. La Direction Exécutive de l’association.
A la Direction Exécutive, tout le personnel est bénévole. Conformément à l’organigramme de
l’association, chaque programme est décliné en département à la tête duquel se trouve un chef.
Ainsi nous avons :
 Pour le programme d’éducation-formation : le Chef Département de l’Education, de Formation
et de Promotion des Technologies de l’Information et de la Communication.
 Pour le programme santé : le Chef Département Santé
 Pour le programme d’environnement : le Chef Département Agriculture et Gestion de
l’Environnement.
Il est mis en place une "équipe projet" bénévole de cinq personnes. Cette équipe est responsable
de l’élaboration des projets et des "porteurs de projets" sont nommés pendant la phase de
montage des projets très généralement responsables de ces projets en phase de leur réalisation.
Ces porteurs de projets sont généralement aussi les chefs départements.
En outre, la Direction Exécutive dispose d’un manuel de procédure administrative et financière
qui sert d’outil de gestion administrative et du personnel et qui s’applique à toutes les opérations
financières de l’association. Elle dispose également d’un document de suivi-évaluation qui sert
d’outil de planification et de suivi-évaluation de ses projets et programmes.
6. Partenariat stratégique
AFRICAVENIR travaille en coopération avec le Programme ASA, Weltwärts et Senior Experten
Services (basés en Allemagne) qui lui envoient chaque année des volontaires et étudiants
stagiaires pour soutenir les projets.
Présentement, l’association est en cours de négociation pour recevoir 6 volontaires nationaux à
travers l’Agence Nationale de Volontariat au TOGO (ANVT). Ces volontaires nationaux seront
permanents au poste de secrétariat- comptabilité, Chef Programmes et chargé de
Communication.
7. Public ciblé
Consciente du fait que l’existence de fortes disparités intra-villageoises cache souvent des poches
de pauvreté dans un même village, les intervenions d’AFRICAVENIR, s’adressent prioritairement
aux femmes et aux enfants sans oublier les jeunes et les personnes âgées.

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8. Zone d’intervention de l’association
La zone d’intervention de l’association est le canton d’OUNTIVOU. Ce canton se situe à environ
250 Km au nord-est de Lomé, la capitale du TOGO et à 70 Km au sud-est d’Atakpamé, chef-lieu
de la Préfecture de l’Ogou et de la région des Plateaux. Il a une superficie de 451,26 Km2 et une
population de 23 000 habitants (12 066 femmes contre 10 934 hommes) dont 6254 enfants (5-
15 ans) qui sont en âge d’aller à l’école. Le canton est une zone rurale, essentiellement agricole et
compte soixante-dix (70) villages. L’altitude est en moyenne 200 m. (voir la carte ci-dessous pour
appréhender la situation de la zone d’intervention).
Carte du Togo montrant les régions administratives et la zone d’intervention d’AFRICAVENIR

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Villages ciblés dans le canton d’OUNTIVOU

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B- LES ACTIVITES DE L’ASSOCIATION AFRICAVENIR EN 2018
1. PROJET D’APPUI ET DE SOUTIEN A L’EDUCATION DANS LE CANTON
D’OUNTIVOU AU TOGO (PASECOT) :
Fourniture d’équipement scolaire au profit de l’Ecole d’Initiative Locale d’Azovou
Très investie sur les questions d’éducation, l’association AFRICAVENIR, dotée du Programme
d’Education, de Formation et de Promotion des Technologies de l’Information et de la
Communication (PEFPTIC) oriente d’abord son action sur la construction de bâtiments scolaires,
bases de transmission des savoirs. Ces bâtiments scolaires constituent à la fois, la voie et la clé de
développement. Pour ce faire l’association a mené une étude en 2017 afin de déterminer la
situation des écoles dans ses villages d’intervention.
Le projet d’Appui et de Soutien à l’éducation dans le Canton d’Ountivou (PASECOT) a été initié
en 2017 à la suite de cette étude réalisée sur la situation de 6 écoles dans le canton d’Ountivou.
Au terme de cette étude, plusieurs facteurs considérés comme principales contraintes qui
entravent le système éducatif en général et expliquent en particulier la réticence des parents et le
taux de scolarisation faible dans le canton d’OUNTIVOU ont été identifiés. Les problèmes suivants
ont été soulevés : mauvais état des infrastructures et autres équipements d’éducation, extrême
pauvreté des populations, manque du personnel enseignant qualifié, persistance des stéréotypés,
accessibilité difficile des ordres d’enseignement supérieurs (l’éloignement des lycées et universités
qui se situent à plus de 70 Km des villages du canton par exemple), etc.
Ainsi l’association AFRICAVENIR a décidé d’initier certaines actions dans ce domaine d’éducation
en commençant d’abord par l’amélioration des infrastructures d’accueil des enfants, bases de
transmission des savoirs et qui constituent à la fois la clé et la voie du développement. Pourquoi ?
Parce que ces écoles ne reçoivent aucun soutien du gouvernement togolais. Par ailleurs, c’est des
écoles situées proches de la brousse et accueillent souvent la visite des serpents qui, parfois, se
cachent dans les toits en paille. Trois (3) voire quatre (4) enfants s’asseyent sur des poutres de bois.
Il suffit dans ces villages que les nuages se forment et que le ciel s’assombrisse pour qu’il n’y ait
plus de classe. Ces écoles ne sont dotées d’aucune infrastructure d’eau, ni d’assainissement. Tous
les enfants pratiquent la défécation à l’air libre dans la cours et aux environs immédiats où les
porcs et les chiens viennent se régaler. Il n’existe aucun programme d’aide alimentaire proposé
dans ces écoles.

Une classe des écoles dans un état piteux

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Une des écoles située proche de la brousse

Les besoins en infrastructures scolaires des 6 écoles ciblées ont été évalués et regroupés dans le
tableau suivant :

Nom de l’Ecole Nombre Effectif Nombre actuel Nombre de salle Besoins en Besoins en
Primaire Publique de classe des élèves de salle en dur en dur requise par salles de classe bâtiment de 3
de l’école rapport à l’effectif en dur salles de
des élèves classe
EPP OUNTIVOU 7 452 6 12 6 2
EPP KPOGANDJI 6 146 0 4 4 2
EPP
6 241 3 7 4 2
HAMAVOU/BETOE
EPP HOMA 6 344 3 9 6 2
EDIL AZOVOU 3 95 0 3 3 1
EDIL KPELI 4 85 0 3 3 1

Par la suite, des projets de construction de bâtiments scolaires ont été élaborés par l’équipe projet
bénévole de l’association. Le Directeur de l’association a commencé à contacter les organismes
susceptibles de soutenir la mise en place de ces infrastructures. En 2018, cinq organismes ont été
contactés. Mais c’est seulement Aktion Selbstbesteuerung e.V. (basée à Stuttgart en Allemagne)
qui a pu financer la fourniture de 50 tables bancs, 3 chaises, 3 bureaux et 2 tableaux à l’Ecole
d’Initiative Locale (EDIL) du village d’Azovou. Les fonds ont été transférés le 08 novembre 2018
et le 20 décembre 2018 les équipements étaient déjà prêts. Le 19 janvier 2019, une cérémonie
officielle a été organisée au cours de laquelle les équipements ont été remis officiellement à l’école
en présence des autorités locales notamment le député de l’Ogou, un représentant de l’Inspection
de l’Education, un représentant du Préfet de l’Ogou et des responsables du canton d’Ountivou et
du village d’Azovou.

Avant Après

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Avant Après
Ce projet financé par Aktion Selbstbesteuerung e.V. a été un véritable succès et un plaisir non
seulement pour les 149 enfants bénéficiaires, les 3 enseignants, les parents, la population entière
d’Azovou (1265 habitants qui ont d’ailleurs participé aux travaux), mais aussi pour le partenaire
financier (Aktion Selbstbesteuerung e.V.) et AFRICAVENIR de voir les enfants recevoir aujourd’hui
les savoirs dans des conditions d’enseignement beaucoup plus mieux qu’avant ; même s’il y a
encore beaucoup à faire notamment la construction du bâtiment scolaire.
L’impact de ce projet financé par Aktion Selbstbesteuerung e.V. a été très visible : à la mise en
place de ce projet, l’effectif des élèves est passé de 119 enfants (en 2017) à 149 (en 2018) et les
enseignants de 2 à 3 enseignants. En outre, à travers ce projet, un processus est déclenché pour
que l’école commence à obtenir désormais le soutien de l’état togolais.
Le souhait pour l’association AFRICAVENIR c’est de mettre en place le bâtiment scolaire non
seulement pour le village d’Azovou mais aussi pour les 5 autres écoles ciblées aux termes des
enquêtes réalisées en 2017.
Un terrain (minimum de 3 ha) devant abriter chaque bâtiment scolaire est fourni par chaque
village et disponible présentement.
La position actuelle des écoles ainsi que les sites devant abriter les nouveaux bâtiments scolaires
a été déterminée à l’aide d’un GPS. L’ensemble a été répertorié, géoréférencé puis fiché. Le résultat
de cet inventaire est représenté sur la carte de chaque village réalisée à l’aide de QGIS, un logiciel
de cartographie.

2. Etude de faisabilité sur un projet de formation à l’usage des Technologies de


l’Information et de la Communication au profit des métiers artisanaux
Cette étude a été initiée à la suite d’un fait relevé au TOGO : lorsqu’un jeune au TOGO commence
son apprentissage dans un métier artisanal (coiffure, couture, menuiserie, mécanique,
maçonnerie, plomberie, peinture, électricité, etc.), il se fait faire d’abord pendant six mois, voire un
an, des tâches extra sans lien avec sa formation par son patron. Les patrons (les responsables de
ces métiers comme on les appelle généralement au TOGO) ne montrent pas le travail aux
apprentis au début.
AFRICAVENIR veut changer cette situation. L’association souhaite accompagner ces jeunes
apprentis à passer par un circuit beaucoup plus court à travers l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication. Il s’agit de les aider à vite maîtriser leur métier dès les tous
premiers mois de leur formation afin qu’ils puissent se libérer de la mystification et de la servitude
de leurs patrons. Ainsi, ils deviendront rapidement autonomes. L’objectif est d’accélérer leurs
connaissances pratiques pendant les tous premiers mois de leur formation. Aujourd’hui, tout est
sur Internet. Et les apprentis peuvent l’utiliser pour améliorer leur formation dans les premiers mois
d’apprentissage. L’idée d’AFRICAVENIR est de créer un centre de renforcement pour ces jeunes
apprentis où ils peuvent apprendre et vite maîtriser leurs métiers en utilisant les vidéos contenues

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sur Internet. Cela va les aider à gagner rapidement de l’expérience pratique. Ainsi, ils peuvent
commencer à exercer leur métier à partir de leurs proches (leurs amis et leurs parentés) dès les
tous premiers mois de leur apprentissage. Ces amis et parents peuvent constituer un noyau de
clientèle pour chaque jeune apprenti à partir duquel il peut développer son métier par la suite.
Pour ce faire, une enquête s’est déroulée du 18 au 25 Septembre 2018 auprès de 50 jeunes
apprentis résidant à Djagblé dans 4 quartiers entourant le siège de l’association. Les objectifs de
l’enquête consistent à savoir si ces jeunes savent utiliser l’Internet au service de leur formation et
s’ils vont accepter le projet.
Pour quels usages les enquêtés utilisent la connexion Internet ?
Au terme de cette étude, 94% des enquêtés (47 jeunes sur 50) utilisent essentiellement l’internet
pour la communication par WhatsApp, mais ignorent l’utiliser pour améliorer leur apprentissage.
POURCENTAGE DES JEUNES UTILISANT WHATSAPP
NON Aucune
4% réponse
2%

OUI
94%

La connexion internet que les enquêtés utilisent pour leur communication par WhatsApp est
fournie par les deux compagnies de téléphonie mobile au TOGO : MOOV et TOGOCEL.
Cependant ils ne sont pas satisfaits des services fournis par ces 2 compagnies. Parce que le débit
de connexion est faible accompagné par des coupures régulières. Ils souhaiteraient utilser une
autre connexion, wifi par exemple.
Acceptation du projet
Ainsi à la question de savoir si les enquêtés veulent utiliser la connexion Wifi fournie par
AFRICAVENIR en lieu et place de MOOV et de TOGOCEL, et s’ils acceptent la mise en place d’un
projet d’utilisation d’internet au service des métiers artisanaux, 86% des enquêtés (43 individus
sur 50) ont répondu oui comme le montre le graphique suivant :
Accord sur le du projet

8%
6%

OUI
NON
86% Aucune réponse

Les jeunes apprentis ont montré un réel enthousiasme pendant les enquêtes, preuve qu’ils
souhaitent voir la mise en place d’un projet leur permettant d’utiliser l’Internet au profit de leurs
métiers respectifs.

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L’association AFRICAVENIR dispose déjà d’un local associé à son siège. Il suffit d’aménager ce local
et l’équiper en matériels informatiques pour le renforcement des compétences de ces jeunes
apprentis.
3. Etude réalisée sur la place de la femme dans le projet d’élevage de
porcs
Depuis 2016 AFRICAVENIR a démarré le projet de soutien à l’élevage de porcs. Des
sensibilisations ont été organisées et l’association a mis en place des groupements d’éleveurs de
porcs dans les villages du canton d’Ountivou. Alors, dans la planification de ce projet, la
question de la place de la femme a été discutée à maintes reprises. D’ailleurs, les femmes elles-
mêmes dans les villages ont soulevé cette question. Alors nous nous sommes donnés un petit
temps pour mener cette étude afin de mieux comprendre la situation des femmes dans 4
villages (Ountivou, Azovou, Betoe et Kpétoe) et leur place dans le projet d’élevage de porcs.
Les enquêtés
L’étude s’est déroulée du 10 au 20 octobre 2018 auprès de 25 ménages d’éleveurs composés de
64 personnes (23 hommes et 41 femmes). Les enfants dans ces ménages sont très nombreux. La
moyenne d’enfants par femme est environ10 et la moyenne d’enfants par ménage est 13. Pour
cette raison, l’enquête ne s’est pas adressée aux enfants ; seulement aux éleveurs et éleveuses
ainsi que leurs partenaires. La plus jeune femme a environ 19 ans et la plus vieille environ 73 ans.
La moyenne d’âge est 43 ans. Ces ménages d’éleveurs ont été sélectionnés depuis 2017.
Sélection des ménages d’éleveurs bénéficiaires du projet d’accompagnement en élevage.
Dans le canton d’Ountivou, ils sont plus d’un millier à élever les porcs. Mais c’est 25 ménages de
4 villages (Ountivou, Bétoe, Azovou et Kpétoe) qui ont été sélectionnés en 2017 pour bénéficier
de l’accompagnement en élevage des porcs par AFRICAVENIR.
En effet, en 2017, une étude a été réalisée par AFRICAVENIR sur la situation des éleveurs de porcs.
Au cours de cette étude, des indicateurs de logement, de propriété et de production ont été
évalués pour chaque ménage d’éleveur afin de déterminer son niveau de pauvreté et de richesse.
Ces indicateurs portaient sur les matériaux de construction des murs et du toit de l’habitation de
l’éleveur, le type d’approvisionnement en eau et d’accès à l’énergie, les matériels et manuels de
production agricole, le nombre de bétail tel que les zébus, bœufs ou vaches, cochons, chèvres,
moutons, volailles ainsi que les meubles ont été relevés et comptés pour chaque éleveur. Il en était
de même pour le mode de déplacement et de communication dont l’éleveur dispose tel que
voiture, moto ou vélo, télévision et téléphone, abris ou étables, formation, expérience en élevage
et le nombre d’enfant dont l’éleveur dispose pour l’aider dans les tâches liées à l’élevage. C’est
suite à l’analyse de ces informations que les 25 éleveurs ont été sélectionnés.
L’élevage des porcs dans le canton d’OUNTIVOU
Cette activité d’élevage de porcs dans les villages du canton est effectuée par les paysans, étant
donné que la population est composée d’agriculteurs. L’activité consiste en un élevage
traditionnel en divagation (en pleine liberté). Les animaux se promènent et se nourrissent de tout
ce qu’ils peuvent trouver à portée. Il n’existe pas d’abris aux animaux. Dans certains cas échéant,
les toits sont en pailles ; ce qui favorise le développement des tiques qui infectent les porcs.

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Dans ces conditions il est difficile aux éleveurs de ramasser et d’exploiter les déjections. Ce qui
pose de véritables problèmes d’hygiène, de salubrité, d’assainissement et de gestion des déchets.
Les responsables de l’élevage des porcs sont pour la plupart des hommes. Les femmes apportent
de l’aide à leurs maris en fournissant de l’eau et de la nourriture aux porcs.
Les porcs sont vendus sur place aux commerçants pour la plupart venus du Bénin (la frontière
avec le Bénin étant de 3-7 Km selon les villages). C’est les femmes qui vendent les animaux mais
c’est les hommes qui empochent l’argent.
56% des femmes et 51% des hommes ont affirmé que c’est les hommes qui sont les principaux
décideurs des revenus agricoles et d’élevage.
Questions centrales à répondre
Nos préoccupations se sont portées sur deux grandes questions :
Quelle est la place de la femme dans la gestion sociale des ressources (accès au crédit, accès à la
terre, gestion des revenus du ménage et répartition des travaux domestiques et agricoles entre
l’homme et la femme) ?
Comment l’association AFRICAVENIR peut-elle contribuer à réduire les inégalités du genre à
travers le projet d’élevage de porcs ?

La méthode de l’étude
Afin de répondre à ces deux questions ci-dessus, nous avons procédé à des observations dans les
familles d’éleveurs grâce à des visites à domiciles et dans les champs. À partir de ces observations,
nous avons pu élaborer des calendriers journaliers pour chaque membre du ménage puis
documenter la répartition des tâches domestiques et agricoles. Nous avons compris comment les
familles vivent et travaillent. Pour pouvoir vérifier nos observations, nous avons jugé nécessaire
de faire des interviews. Ces interviews ont servi à obtenir d’autres informations additionnelles.
Cela nous a aidé à établir, pour l’ensemble des enquêtés, la moyenne des heures de réveil, de
travaux agricoles et domestiques contenue dans le tableau ci-dessous.
Tableau de calendrier journalier des femmes et des hommes

Femmes Hommes
Réponses Heure Moyenne Réponses Heure Moyenne
Heure de réveil 41 3h:30 – 4h :23 23 4h:00 – 4h:47
5h:00 6h:00
Heures de Travaux agricoles (y 41 0h – 9h 6,3h 23 0h– 9,5h 6,4h
compris la marche aller/retour du
champ)
Heures de travaux domestiques 41 1h – 8h 4,7h 23 0h– 5h 0,9h

Autres travaux 41 1,5h – 0,6h 23 2h – 13h 1,5h


11h
Coucher 41 19h:30 – 21,18h 23 20h:00 – 21h:25
23h:00 23h:00
Total des moyennes des heures de 11,6 8,8
travail
A la lumière de ce tableau, les femmes et les hommes se réveillent presqu’à la même heure,
effectuent les mêmes heures de travaux agricoles et se couchent presqu’à la même heure. La seule
différence réside dans l’accomplissement des travaux domestiques. Ici, les femmes effectuent par
jour en moyenne 4,7 heures de travaux domestiques tandis que les hommes effectuent seulement

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0,9 heure de travaux domestiques par jour. Ce qui montre un déséquilibre dans la répartition des
travaux domestiques et agricoles.
Temps libre par semaine pour les loisirs
La réponse à la question de temps libre que dispose chaque membre de la famille pour les loisirs
a été résumé dans le tableau et représentée sur les graphiques suivants :
Genre Pas de temps libre Moins de 5 heures 5 heures +
Femmes 23% 64% 13%
Hommes 8% 60% 28%

L’analyse du temps libre par semaine a montré que la majorité des hommes disposent beaucoup
plus de temps libre par semaine pour les loisirs que les femmes. Cela est logique puisque ce sont
les femmes qui effectuent les travaux domestiques (chercher de l’eau, du bois, nettoyer la maison,
faire la cuisine, faire la lessive et la vaisselle, s’occuper des enfants, etc.). Mais l’analyse a montré
aussi qu’il n’y a pas de corrélation entre le temps libre et le sexe.
Accès aux crédits
La réponse à la question d’accès personnel et de la famille aux crédits a été résumée dans le
tableau et représentée sur les graphiques suivants :

Genre Accès personnel aux Pas d’accès aux crédits Accès aux crédits pour
crédits la famille
Femmes 18% 82% 0%
Hommes 52% 44% 4%

Réponses des femmes par rapport à la propriété d'un compte Réponses des hommes par rapport à la propriété d'un
dans une microfinance compte dans une microfinance

0,179487179

0 0,44
0,52

0,820512821 0,04

Non Oui familial Oui, personnel Non Oui familial Oui, personnel

14
Les graphiques de droite nous indiquent que 52% des hommes ont accès personnel aux crédits
contre 18% des femmes (graphique de gauche). L’accès des hommes aux crédits leur permet
d’avoir la supériorité sur les femmes, ce qui créé davantage d’inégalités du genre.
Accès à la terre
La réponse à la question d’accès personnel à la terre a été résumée dans le tableau et représentée
sur les graphiques suivants :

Genre Accès personnel à la terre Accès à la terre de mon partenaire


Femmes 7% 90%
Hommes 88% 8%

Réponses des hommes par rapport à la


Réponses des femmes par rapport à la propriété propriété d'un terrain agricole
d'un terrain agricole
0,0769230 0,08
77

0,88

0,8974358 Moi même Mon parternaire


97 Moi même Mon parternaire

Ici les graphiques (droite) montrent que la majorité des hommes (88%) ont accès personnel à la
terre tandis que 8% des femmes ont accès personnel à la terre et (90%) ont accès à la terre de
leurs maris.
En conclusion de nos travaux d’enquête sur la situation de la femme, il est à retenir que :
- La majorité des femmes n’ont pas accès à la terre ni aux crédits
- Il y a une inégale répartition des activités agricoles et domestiques entre les hommes et les
femmes
- Les principaux décideurs des revenus agricoles et d’élevage sont les hommes. Ils
détiennent également le monopole sur les décisions concernant le nombre d’enfant à
avoir, la scolarité et le mariage des enfants.
- La plupart des femmes sont moins instruites
- La majorité des femmes a connu le décrochage scolaire à cause du mariage ou du nombre
élevé d’enfants des parents (manque de revenus suffisants pour s’occuper de l’éducation
de tous les enfants).
- Une persistance des stéréotypes dans les villages (une fille à l’école n’aboutira à rien. Elle
doit être dans les champs).
AFRICAVENIR et les Objectifs de Développement Durable (ODD) dans ce projet d’élevage de
porcs
Les Objectifs de Développement Durable (ODD) sont une référence pour toutes les activités
d’AFRICAVENIR. Ce projet d’accompagnement à l’élevage de porcs contribue à la réalisation de
plusieurs ODD d’une manière directe ou indirecte. La contribution de ce projet d’élevage de porcs
aux ODD suivantes est soulignée :
 Objectif 1 des ODD : Eliminer la pauvreté.
A travers la vente de porcs, le projet contribuera à augmenter les revenus des familles bénéficiaires
du projet. La création de nouveaux marchés pour la commercialisation des produits animaux va
contribuer à la croissance économique dans le canton (objectif 8 des ODD). En plus, les revenus
additionnels (vente de compost, de biogaz et d’engrais liquide à partir de l’installation des

15
biodigesteurs) pourront être utilisés pour créer des activités génératrices de revenus dans les
villages. Ce qui se traduira par la diminution de la pauvreté de ces familles.
 Objectif 2 des ODD : Eliminer la faim.
Les revenus additionnels aideront les ménages à acheter davantage de nourriture. De même la
consommation de la viande de porcs aidera également à réduire la faim.
 Objectif 3 et 6 des ODD : Accès à l’eau salubre
Aujourd’hui, l’élevage dans ces villages se pratique en divagation et il s’avère nécessaire que
l’élevage bénéficie d’un assainissement pour éviter les interactions négatives dans le triangle eau-
hygiène-assainissement. Grâce à la construction des porcheries et l’installation des biodigesteurs,
la qualité de l’eau sera améliorée ce qui contribuera aussi à une meilleure santé.
 Objectif 4 des ODD : Accès à une éducation de qualité
A partir des revenus issus de l’élevage et des revenus additionnels, les ménages auront beaucoup
plus de moyens financiers suffisants pour faire face à l’éducation de leurs enfants.
 Objectif 5 des ODD: Egalité des sexes
AFRICAVENIR concentre ses ressources et énergies sur l’élevage des porcs pour montrer
comment le projet d’élevage peut contribuer à la réalisation de l’ODD 5 « Égalité entre les sexes »
visant l’autonomisation des femmes. L’atteinte de cet objectif est nécessaire pour atteindre tous
les autres ODD.
Le projet d’élevage de porcs cherche à influencer directement l’accès des femmes au crédit étant
donné que le projet porte sur l’octroi de crédit. En impliquant les femmes dans les contrats (entre
les éleveurs et AFRICAVENIR), on souligne que c’est un soutien pour la famille et les porcs seront
la propriété de toute la famille entière. De plus, le contenu des contrats porteront sur l’utilisation
des revenus additionnels au profit des activités économiques des femmes. Ainsi, le projet
contribuera à créer des emplois aux femmes (sous-cible 8). En impliquant les femmes dans les
contrats de crédit, elles auront aussi le droit et la responsabilité de prendre des décisions liés à
l’élevage – de l’achat des porcs jusqu’à la vente (sous-cible 5). En utilisant le biogaz, la recherche
du bois ne sera plus nécessaire et les tâches domestiques effectuées par les femmes seront
allégées (sous-cible 4).
A partir des observations et données recueillies sur la répartition des travaux domestiques et
agricoles entre les hommes et les femmes, les ménages seront sensibilisés sur les inégalités du
genre, ce qui va revaloriser les tâches domestiques effectuées par les femmes (sous-cible 4) et
améliorer l’égalité des sexes.
Outre, la conscientisation et la sensibilisation, les aspects suivants seront abordés pour obtenir
l’ODD 5.
• Formation des ménages sur la gestion équitable des revenues (sous-cible 5 et 7 des ODD)
• Conscientisation sur l’accès inégal à la terre et autres biens issus de l’héritage (sous-cible 7 des
ODD)
• Encouragement des femmes à s’impliquer dans la prise de décision (au niveau de la famille et
du village) et à réaliser les activités génératrices de revenus
• Sensibilisation des hommes pour ce nouveau rôle de la femme (sous-cible 5 et 8 des ODD)
• Constitution des groupements et instauration des réunions régulières (des femmes, des
éleveurs et éleveuses des porcs)
Par ailleurs, l’influence d’AFRICAVENIR sur les autorités du canton se renforcera. Avec la
décentralisation en cours au Togo, AFRICAVENIR pourra organiser des plaidoyers en direction
des délégués communaux afin que des arrêtés communaux soient pris en faveur de
l’autonomisation de la femme.
 Objectif 7 des ODD : Accès aux énergies renouvelables
A travers ce projet, les familles auront accès à l’énergie renouvelable par l’utilisation du biogaz
dans les cuisines. En effet, dans l’une des études réalisées en 2016 par AFRICAVENIR relatives à
l’accès à l’énergie, le coût annuel du bois-énergie par femme est valorisé à 100 000 FCFA (150€).
La distance moyenne parcourue à pied par an et par chaque femme pour la recherche de ce bois

16
est d’environ 468 Km et le temps mis est estimé à 500 heures par an. Le souhait d’AFRICAVENIR
est de mettre sur pied assez rapidement ce projet d’élevage de porcs associé à l’installation des
biodigesteurs pour la production de biogaz afin de réduire cette corvée aux femmes. L’utilisation
de biogaz permettra de supprimer ces longues distances parcourues à pied par ces femmes et
leur permettre d’avoir davantage de temps pour s’occuper d’autres tâches (comme par exemple
créer une activité génératrice de revenus, nettoyer leurs maisons, laver les linges, éduquer les
enfants, etc.). Cuisiner avec le biogaz permettra qu’il n’y ait plus de fumée dans la cuisine, cause
de maladies pulmonaires et de la cécité. La saleté de la cuisine et des vêtements diminuera
également. Ce qui va améliorer le cadre de vie des femmes.
 Objectif 13 des ODD : Lutte contre les changements climatiques
L’utilisation du biogaz réduira aussi la déforestation. La gestion durable des forêts est centrale
pour la protection de la vie terrestre et contribue à la conservation de la biodiversité et à l’inversion
de la dégradation des sols (l’atteinte de l’objectif 15 des ODD).

 Objectif 17 des ODD : Partenariat pour la réalisation des objectifs


A partir du projet d’élevage de porcs, AFRICAVENIR pourra établir des alliances avec d’autres
organisations intervenant dans le droit des femmes ou dans le financement des projets agricoles
et d’élevage pour l’atteinte de ces ODD.

En conclusion le soutien à l’élevage de porcs est un projet fédérateur qui permettra de booster
plusieurs secteurs et d’améliorer la vie socio-économique des couches vulnérables du canton
d’Ountivou. Plusieurs facteurs facilitant la mise en place de ce projet sont disponibles :
- chaque ménage d’éleveur a dégagé un minimum de100 m2 de terrain destiné à la
construction des porcheries. Ils sont prêts à fournir du matériel, de l’eau, du sable et à travailler
dans la construction des porcheries. Les femmes font montre d’un réel dynamise en s’associant
déjà au côté de leurs maris et en travaillant dans les tâches liées à l’élevage. Le nombre d’enfants
élevé que dispose chaque ménage constitue une main d’œuvre importante dans la fourniture de
la nourriture et des soins aux porcs.
- La mise en place en 2016 des groupements d’éleveurs de porcs existant dans les 4 villages
retenus est un déterminant qui assurera la réussite du projet en favorisant le financement à travers
les chaînes de valeurs agricoles.
- La mise en place d’un circuit de vente de porcs déjà présent dans les villages ainsi que celui
qui sera créé avec le réseau des charcutiers de Lomé, l’ONAF, les hôtels et les restaurants existant
dans les grandes villes du TOGO en plein essor permet d’être optimiste sur la réussite du projet.
- La prise en compte de l’aspect genre qui intègre l’accès aux crédits et l’autonomisation des
femmes ainsi que la sensibilisation à la répartition des travaux entre les hommes et les femmes,
constitue également un élément important du point de vue de la viabilité sociale du projet.
- L’intégration des aspects environnementaux tels que la production de biogaz, d’engrais
liquide et de compost sont essentiels à la viabilité environnementale du projet.

4. Formation sur le dimensionnement des installations de biogaz dans les localités


rurales d’OUNTIVOU
En 2017, AFRICAVENIR a préparé une analyse très détaillée de construire 25 porcheries dans 4
villages du Canton d’Ountivou en collaboration avec l’association française Zebunet. Ces
porcheries vont être équipées par des biodigesteurs pour produire le biogaz. Pour ce faire,
l’association a fait appel à son partenaire technique Senior Experten Service (basé en Allemagne)
pour former son personnel technique dans la technologie de dimensionnement des systèmes de
biodigesteurs. Après une présentation sur les différentes technologies actuelles pour des
digesteurs dans les zones rurales en Afrique, les avantages et les inconvénients des différentes
technologies ont été discutés en détail. La visite de 5 installations de biogaz à Lomé a mis en
évidence la situation technologique et organisationnelle des projets actuels dans ce domaine au
TOGO. Cela a permis à AFRICAVENIR d’envisager la faisabilité du projet d’installation de
biodigesteurs associé à l’élevage de porcs dans les villages du canton d’Ountivou. AFRICAVENIR
pourra, à titre d’exemple, construire un biodigesteur de 12 m3 par ménage. Cet équipement

17
permettra de produire 2,5m3 de biogaz et 100 litres d’engrais liquide par jour au profit de ce
ménage d’éleveur.
Pendant la formation de 3 semaines, les sujets suivants ont été discutés en détail:
 La méthanisation de la masse biologique
 Conditions dans le biodigesteur
 Inhibiteurs
 Rendement et composition du biogaz
 Substrats agricoles en Afrique
 Digesteurs domestiques: construction sur place ou préfabriqué?
 Intégrations d’un digesteur dans la structure d’une porcherie
 Aspects de sécurité
 Mécanisme de Développement Propre
 Barrières pour la dissémination du biogaz
Recommandations spécifiques pour les activités de biogaz
1. Pour les régions rurales au Togo le biogaz est avant tout utile pour augmenter l’accès à
l’énergie et remplacer le feu ouvert dans la cuisine par un bruleur. Cela évite plusieurs aspects
négatifs liés avec la fumée : maladies pulmonaires, oculaires, cardiaque, etc. et facilite le travail
des femmes et des enfants. En plus l’achat ou la recherche du bois ou du charbon de bois n’est
plus nécessaire. Cela permet aux familles d’avoir davantage de temps pour s’occuper d’autres
activités.
2. La production de l’énergie électrique n’est rentable que dans des cas très rares qui doivent être
analysés en grand détail avant une décision.
3. Pour le projet en coopération avec Zebunet (construction d’une porcherie pour 40 porcelets à
un ménage d’éleveur) une analyse quantitative montre qu’un biodigesteur avec un volume
total de 20 m3 est adéquat. En plus une citerne avec un volume minimum de 25m 3 est
nécessaire pour avoir suffisamment de l’eau pendant la période sèche. La citerne doit être
couverte pour des raisons de sécurité et pour minimiser l’évaporation.
4. L’installation d’une toilette ensemble avec un biodigesteur est hautement désirable pour des
raisons d’hygiène et de santé humaine, mais doit être discuté avec le fermier pour sensibiliser
toute la famille.

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5. Etude de faisabilité d’un projet d’apiculture dans le canton d’OUNTIVOU
Très engagée sur les questions de respect et de protection de l’environnement, AFRICAVENIR a
sollicité APIFLORDEV depuis 2016 pour soutenir un projet d’apiculture au profit des apiculteurs
du canton d’Ountivou. Et lors d’une mission au Togo et au Bénin, 2 membres de cette
organisation ont trouvé judicieux de faire cette étude de faisabilité.
La mission s’est déroulée dans de bonnes conditions. Un échange constructif a été organisé dans
une église du village de Kpétoe (un des villages d’intervention d’AFRICAVENIR). Cela a permis à
l’équipe d’APIFLORDEV de se rendre compte du bon sens de ce projet apicole.
Le canton d’Ountivou rassemble une quarantaine d’apiculteurs-cueilleurs de miel. Sur Ountivou
et les alentours proches c’est 15 familles qui sont concernées par cette activité de cueillette de
miel. Celle-ci consiste non seulement à récolter le miel des colonies situées dans les arbres mais
aussi là où les abeilles ont pu être attirées c’est-à-dire dans des pneus, des calebasses etc…Les
hommes s’entraident et parfois les enfants sont conviés à effectuer l’activité. Celle-ci se fait la nuit
et seulement une fois dans l’année de décembre à février. Pour ces 15 familles et selon des
méthodes encore très rudimentaires c’est tout de même en moyenne 120kg de miel qui sont
récoltés et mis en bouteilles. Le miel est vendu aux commerçants pour 2500FCFA le litre et pour
une partie il sera consommé au sein de la famille. Ce miel est de bonne qualité et d’aspect très
foncé.

Un aspect très positif est ressorti de cette rencontre :

On a perçu très vite une vraie motivation de la part du groupe. D’une part dans la mise en place
de moyens rudimentaires pour améliorer les rendements et ne plus tuer les abeilles comme
auparavant. D’autre part parce que ces familles ne peuvent plus se passer de cette production
autant pour les revenus générés que pour le miel dont bénéficie la famille.
Le souhait d’AFRICAVENIR est de démarrer une apiculture moderne assez rapidement et de
solliciter un financement pour équiper une trentaine d’apiculteurs avec le soutien d’APIFLORDEV.
Ce projet devra comporter un rucher école pour la formation et la fourniture de ruches
personnelles pour chaque apiculteur.
Ces villageois ont l’habitude de pratiquer l’entraide pour les travaux des champs et pour la récolte
du miel sous forme de cueillette. Ce point est très important car il est en effet plus facile de travailler
à 2 sur une colonie d’abeille (l’un enfume et le second manipule) y compris dans le cadre d’une
apiculture dite plus moderne.
Le projet d’AFRICAVENIR est de développer une apiculture moderne avec du matériel moderne
et une formation adaptée à ce type d’apiculture.
Cela consistera donc à équiper chaque apiculteur de ruches kényanes en bois et du matériel de
base nécessaire à cette activité qui se résume aux combinaisons, enfumoirs et récipients plus filtres.
Cela peut espérer passer de 1 à 2 récoltes dans l’année mais aussi grâce à du matériel standard
d’améliorer considérablement les récoltes.
Le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au TOGO pourrait
être une opportunité pour le financement de ce projet.
Une rencontre avec Antoine BOUDOU, chargé de mission coopération technique société civile et
genre permet d’envisager une éventuelle réponse à un appel à projet en 2019.
Lors du passage de l’équipe d’APIFLORDEV quelques éléments servant à pratiquer cette
apiculture ont été présentés : vêtements et barrettes de ruches. Les personnes présentes ont
également manifesté un grand intérêt pour quelques vidéos tournés au Burkina voisin et
montrant des gestes des apicultrices formées par APIFLORDEV.

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En conclusion l’association AFRICAVENIR fait œuvre d’un réel dynamisme en travaillant sur des
domaines complémentaires que sont l’accès à l’eau, le soutien à l’agriculture, à l’élevage, à
l’éducation, le reboisement, etc. pour permettre un environnement favorable au développement
de ces secteurs dans un contexte d’agro écologie. La mise en place d’un circuit de vente du miel
déjà présent permet d’être optimiste sur la réussite du projet avec la proximité d’une grande ville
(Atakpamé à 70 Km) à 2 heures de route (en voiture 4X4). Des conditions naturelles très favorables
en particulier grâce à la densité de la végétation dont la présence de grands arbres mellifères.
Réelle motivation des apiculteurs-cueilleurs rencontrés et leur envie certaine de continuer cette
activité.

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