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COURS: Phytopharmacie ENSEIGNANT: Dr Mounir MEKKI


Filière: Ingénieur (GSH, H et PA) Année universitaire: 2013/2014

Nombre des étudiants : H:… PA : … GSH : …

Horticulture :
3.8 Nématologie 20 9 1
3.11 Malherbologie 20 12 1
GM3 3.12 Phytopharmacie 20 9 1
4.5 Entomologie appliquée 20 12 1
4.8 Phytopathologie 20 12 1

Production animale :
4.15 Amélioration des plantes 20 8 6 3 1
3.6 Production fourragère 1 20 4 6 6 1
GM4 3.12 Phytopharmacie 20 9 1
4.2 Développement des Ressources Pastorales 20 6 6 1
4.8 Production fourragère 2 20 4 6 3 1

Génie des systèmes horticoles :


4.3 Module au choix 3 20 9 1
GM6 3.6 Fertilisation 20 6 6 1
4.11 Séminaire 3 30 1
3.12 Phytopharmacie 20 9 1

Définitions et Concepts de base

1. Définition

Phytopharmacie: de phyto- et pharmacie. Ce mot a été inventé au cours des années 1930 et à
partir des années 1940 il est devenu officiellement un mot français qui désigne l’étude
(activités biologiques, devenir, effets secondaires, toxicité, etc.) et la fabrication
(préparation, développement, surveillance, contrôle, etc.) des produits qui luttent contre
les ennemis des plantes.
Produit phytopharmaceutique = Produit phytosanitaire = Produit agropharmaceutique

2. Domaines d’intérêt de la phytopharmacie

 Recherche scientifique : sciences fondamentale et appliquée


 Développement technologique : industrie phytopharmaceutique
 Protection des cultures : sol, semences, végétation aérienne, conservation des produits
agricoles en post-récolte.
 Protection de l’environnement :
- Prévention de la contamination de l’environnement par les pesticides
- Dépollution sites contaminés
- Préservation de la biodiversité : lutte contre les espèces invasives et protection des
espèces menacées.

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 Protection de la santé des animaux d’élevage : traitements des bâtiments d’élevage contre
les rongeurs et les ectoparasites, prévention de l’intoxication des abeilles, prévention de la
contamination des produits agricoles d’origine animale par les pesticides.
 Hygiène publique : lutte contre les organismes nuisibles en milieu urbain
 Entretien des espaces verts
 Autres : traitement du bois, peinture, etc.

3. Atouts & contraintes des pesticides

Pesticides :
- Outil précieux pour la protection des plantes et de l’environnement et l’amélioration
du bien être social de l’homme.
- Danger potentiel pour l’homme et l’environnement

3.1 Atouts
 Efficacité
 Rentabilité
 Sélectivité des traitements
 Nouveautés
 Marketing & Services après vente
 Avantages fiscaux

3.2 Contraintes
 Toxicité
 Pollution
 Résidus
 Equilibre de l’écosystème
 Transfert technologique
 Coûts réels (effets non intentionnels sur l’environnement, la santé humaine, la biodiversité,
la qualité des aliments, etc.)

 Encourager une utilisation rationnelle des pesticides.


 Adopter la lutte intégrée dans le cadre d’une agriculture durable.

Lutte chimique raisonnée : emploi rationnel de préparations phytopharmaceutiques, se


définissant notamment par le choix des produits, de leur dose, de l'époque d'application
et des techniques à mettre en œuvre, au sein d’un programme tenant compte de
l’évolution des organismes nuisibles.

Bonnes pratiques phytosanitaires (BPP) : ensemble de règles à respecter pour assurer une
efficacité optimale des préparations phytopharmaceutiques ou des autres techniques de
protection des plantes, tout en réduisant le plus possible les risques liés à leur emploi.
Elles impliquent, entre autres, de respecter la dose d’emploi, le nombre d’applications,
ainsi que le délai d’emploi avant récolte.

Lutte intégrée : application rationnelle de toutes les mesures de lutte.

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4. Nomenclature des pesticides

4.1 Nomenclature selon la cible

 Insectes : Insecticide, Répulsif, Insectifuge, Anti-appétant, Dérégulateur du développement


(RCI), Appâts
 Pathogènes : Fongicide, Fongistatique, Anti-sporulant, Eradicant
 Plantes nuisibles : Herbicides, Défanants, Débroussaillants
 Autres : Rodenticides, Avicides, Molluscicides, Acaricides, Aphicides, etc.

4.2 Nomenclature selon la nature chimique


 Naturels (biopesticides)
 Organiques de synthèse
 Inorganiques (minéraux)
 Groupes chimiques

Exemples de groupes chimiques usuels

Insecticides Fongicides Herbicides


Organophosphorés Carbamates Carbamates
Carbamates Dicarboximides Triazines
Pyréthrinoïdes Imidazoles Sulfonylurées
Benzoylurées Strobilurines Dinitroanilines

4.3 Nomenclature scientifique des substances actives


 Nom chimique de la molécule: identité chimique de la substance active
 Code: réfère à la firme qui a inventé le produit
 Nom commun: nom de la substance active proposé par l’obtenteur du brevet et
approuvé par un ou plusieurs organismes de standardisation (ISO: international, ANSI:
américain, BSI: britannique, etc.). Le nom commun, une fois adopté, a une valeur
internationale.
 Nom commercial: identité commerciale d’une préparation phytosanitaire.

Exemple 1:
Nom chimique de la molécule: N-(phosphonométhyle) glycine
Nom commun: Glyphosate (ANSI, BSI, ISO, WSSA)
Code: MON-05373 (Monsanto)
Noms commerciaux:
HERBOLEX (SEPCM) ROUNDUP (PhytoServices) CLINIC (El Moussem)
DISS (Protagri) KALACH (Bioprotection) FORTIN (Ets Mezghani)
BUGGY (Chimic Agri) GLYPHOGAN (SOCOOPEC) GLYPHOTEC (STEC)

Exemple 2:

Nom chimique de la molécule: 6-chloro-N, N’-diéthyle-1,3,5-Triazine-2,4-diamine


Nom commun: Simazine (ANSI, BSI, ISO, WSSA)
Code: G-27692 (Ciba-Geigy)
Noms commerciaux:
FRAMED (Chimic Agri) CALLIZIME (Bioprotection) GESATOP (Bioprotection)

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Chapitre 2 : Marchés des produits phytopharmaceutiques

1. Marché mondial

1.1 Répartition des ventes selon les grandes régions du monde

Région % des ventes en 2001 % des ventes en 2007


Amérique du Nord (USA + Canada) 32,2 22
Europe 20,0 (Ouest) 25 (EU 27)
Asie + Océanie 23,2 23
Amérique latine (+ Mexique) 16,7 19
Afrique - 4
 70% du marché : USA + Europe + Japon
 50 % des ventes en Europe en 2000 étaient réalisées en France et en Allemagne et 32% en Italie + Espagne +
G. Bretagne.

1.2 Répartition des ventes selon les catégories de pesticides (%)

Catégories 1971 2001


Herbicides 35 41
Insecticides 40 29
Fongicides 17 18
Autres 8 6

1.3 Répartitions des ventes mondiales selon les cultures (1997)

Cultures % Cultures %
Fruits et légumes 26 Soja 8
Céréales 16 Betterave à sucre 3
Maïs 12 Colza 2
Riz 12 Autres 14
Coton 8

1.4 Leaders mondiaux de l’agrochimie (Leader : chef de file)

Société Part du marché en 2001 (%) Part du marché en 2007 (%)


Syngenta Agro 20 22,0 (2)
Bayer Crop Science 18 23,2 (1)
BASF Corp 11 13,0 (3)
Monsanto 9,5 10,7 (5)
DuPont 7,3 7,1 (6)
Dow Agro Sciences 6 11,4 (4)
 >70% du chiffre d’affaires mondial détenu par six sociétés.
Syngenta Agro : Ciba protection + Sandoz agro + Quinoléine + Zeneca Sopra
Bayer Crop Science : Hoechst + Schering + Rhône Poulenc + Bayer

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2. Marché national

2.1 Sociétés agréées par le Ministère de l’agriculture pour l’importation et la


commercialisation des pesticides en Tunisie

SEPCM STEC Bioprotection


Promochimie Agriprotec Chimic Agri
STIMA El Moussem Agricole NACI
Phyto Service Jadwa AgroTec Protagri
SOCOOPEC STIPCE Ets. Mezghani
Agri-chimie (ex Ettathir) Agronomic Agrosystème
CODIFA CONOTA SEPA Ayed
Rif pour la protection des Atlas agricole Halab Tunisie
plantes Atlas industrie
Cotugrain El Khadra SDPA
 Parts du marché en 2004 : SEPCM (27%) ; STEC (13%) ; Bioprotection (10%) ; El
Moussem (9%) ; Protagri (6%) ; Chimic Agri (5%); Agriprotec (2%) ; Autres (41%)

2.3 Répartition du marché entre les différentes catégories de produits

1994 1995 1996


Herbicides 32% 15% 28%
Fongicides 36% 31% 35%
Insecticides 31% 50% 35%
Autres 2% 4% 2%
N.B. 94/95 est une année de sécheresse exceptionnelle

3. Cadre réglementaire

3.1 Législation nationale

Le commerce des produits pesticides à usage agricole a été réglementé par la loi n°61-39 du 7
juillet 1961 et son décret d´application n°61-300 du 28 août 1961. Toutefois, la procédure
d´homologation ne fut organisée officiellement qu’à partir de 1977.

A partir de 1985 le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques s’est doté d’un
laboratoire de contrôle et d’analyses des pesticides pour assurer un contrôle systématique à
l´importation des pesticides (décret no. 94-1744 du 22 août 1994).

En 1992, une nouvelle réglementation a révisé la loi N°61-39 et son décret d’application. Il
s’agit de la loi 92-72 du 3 août 1992 et son décret d´application n°92-2246 du 28 décembre
1992 (JORT n° 1 du 1-5 Janvier 1993, pages 51-53). Ce décret fixe aussi les conditions
d´hygiène et de sécurité à observer lors de la fabrication, la formulation et la
commercialisation des pesticides.

Selon les articles 18 et 19 de la loi no. 92-72 du 03 août 1992, le contrôle des pesticides est
assuré par des contrôleurs désignés à cet effet conformément à la législation en vigueur. Les

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contrôleurs sont habilités à enquêter sur les infractions aux dispositions des lois en vigueur et
rédiger des procès-verbaux en conséquence.

Décret N° 2010-2973 du 15 novembre 2010, modifiant et complétant le décret N° 92-2246


du 28 décembre 1992.

Contenu du dossier d’homologation déposé au ministère de l’agriculture:

Article 5 (nouveau) : Pour obtenir 1'homologation ou l'autorisation provisoire de vente des


pesticides à usage agricole, tout demandeur doit adresser au ministre de l'agriculture, des
ressources hydrauliques et de la pêche un dossier comprenant :
 Formulaire délivré par l’administration
 Attestation d’homologation du pesticide dans le pays d’origine valide et mentionnant
qu’il est utilisé et en cours d’utilisation à la date du dépôt de la demande.
 Désignation des usages du pesticide objet de la demande d’homologation.
 Modèle définitif de la notice d’emploi avec indication des doses, des périodes
d’application préconisées et des précautions exigées pour son emploi.
 Echantillons (emballage, produit commercial et substances actives pures)
 Dossier relatif à l’efficacité du produit et son innocuité pour les cultures et les produits
récoltés.
 Pour les pesticides d'origine, une étude de référence relative à la toxicité des pesticides
vis-à-vis de l'homme et de l'environnement et émanant du fabriquant d'origine.
 Pour les pesticides génériques, un dossier original qui concerne l'étude des différents
types de toxicité de la substance active et du produit formulé vis-à-vis de 1'homme et de
l'environnement, des résidus de ces substances, de leur devenir dans les produits
agricoles, le sol et l'eau et de leurs effets sur les systèmes environnementaux, ce dossier
original doit contenir des informations récentes selon les normes internationales
appliquées dans ce domaine et délivré par des laboratoires spécialisés et
internationalement accrédités.
 Dossier analytique (substance active, résidus)
 Un bulletin d'analyse détaillé mentionnant la composition du pesticide, y compris la
substance active, les adjuvants, les solvants, les impuretés et autres, délivré par des
laboratoires spécialisés internationalement accrédités en la matière et accompagné d'une
fiche de sécurité pour tous les composants cités.
 Récépissé du payement des redevances exigées

3.2 Législation internationale

- Code de conduite de la FAO pour la distribution et l’utilisation des pesticides (1985)


- Convention Internationale pour la Protection des Végétaux (CIPV)
Adhésion de la Tunisie : 22 juillet 1971
- Convention de Stockholm (Polluants Organiques Persistants : POPs)
Signature : 23 mai 2001 ; Ratification : 17 juin 2004
La signature de la Convention étant une condition pour l’attribution au Ministère de
l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) de financement par le GEF
(Global Environment Fund) et la ratification un préalable à toute aide technique et
financière concernant l’élimination de ces pesticides périmés.
- Convention de Vienne et le Protocole de Montréal (Protection de la couche d’ozone)
Ratification : 25 septembre 1989

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- Convention de Rotterdam (Procédure de consentement préalable en connaissance de cause


applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un
commerce international)
Signature : 11 septembre 1998

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Chapitre 3 : Toxicité des Pesticides

La toxicité des pesticides a toujours été une préoccupation importante pour les pouvoirs
publics qui exigent des sociétés agro-pharmaceutiques de plus en plus de tests pour renforcer
la sécurité de l’homme et de l’environnement. Les tests toxicologiques servent à déterminer la
toxicité des pesticides et de leurs métabolites vis-à-vis de divers organismes afin de pouvoir
évaluer les dangers éventuels pour l’homme.

1. Toxicité aiguë

L’évaluation de la toxicité aiguë ‘toxicité immédiate’ est destinée à prévenir les accidents
engendrés par une exposition à une forte dose de produits phytosanitaires. Les essais sur les
animaux de laboratoire (rats, souris, etc.) permettent d’évaluer les dangers éventuels pour
l’homme.

La DL50 (dose létale 50) est la dose provoquant la mort de 50% d’un lot d’animaux
d’expérience pendant les 14 jours qui suivent l’administration du produit. Elle s’exprime en
mg/kg de poids corporel (vif).

Exemples de doses létales par ingestion pour le rat

Substances DL50 en mg/kg


Nicotine 50-60
Aspirine 1200
Sel de table 3000
Bifenthrine (TALSTAR, S.E.P.C.M) 54,5
Diflubenzuron (DIFUSE, Protagri)) > 4 650
Arsénite de sodium (PYRALUMINOL DOUBLE, S.T.E.C) 10-50
Triforine (SAPROL, S.E.P.C.M) > 16 000
2,4-D 375
Glyphosate (ROUNDUP, Phytoservices) 4 900
Plus la DL50 est faible, plus le produit est toxique

Valeurs de référence de classement des pesticides selon la DL50*

Catégories Liquides Solides


Très toxique DL50 < 25 mg DL50 < 5 mg
Toxique 25 mg < DL50 < 200 mg 5 mg < DL50 < 50 mg
Nocif 200 mg < DL50 < 2000 mg 50 mg < DL50 < 500 mg
Peu toxique DL50 > 2000 mg DL50 > 500 mg
* DL50 orale (rat) en mg/kg

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2. Toxicités sub-chronique et chronique

Sub-chronique: 14 jours - 3 mois


Chronique: > 90 jours (1 à 3 doses par jour pendant 18 à 24 mois)

Les effets toxiques peuvent résulter de l’absorption de doses très minimes dont la répétition
finit par provoquer des intoxications, apparaissant en général sans aucun signe d’alarme. Ils
peuvent se traduire par des séquelles générales sur le foie, les reins, le système nerveux, et par
des effets cancérigènes. Ils peuvent résulter de la persistance sur et dans les parties
consommables des plants, de quantités de résidus toxiques provenant soit d’un dépôt direct en
surface, soit de l’assimilation par la plante de substances appliquées sur elle-même ou se
trouvant dans le sol.

2.1 Effets spécifiques sur la santé

Le dossier toxicologique de tout produit phytosanitaire doit comprendre des études


approfondies précisant les éventuels effets sur le patrimoine génétique (mutagenèse), les
cancers (cancérogenèse) et la reproduction (tératogenèse), servant de base à la fixation des
Limites Maximales de Résidus (LMR).

Classification sur la base des effets spécifiques sur la santé (substances CMR)

C Cancérogène (peut produire ou augmenter la fréquence du cancer)


M Mutagène (peut produire ou augmenter la fréquence des défauts héréditaires)
R Reprotoxique (peut produire ou augmenter la fréquence des effets indésirables non
héréditaires dans la progéniture ou porter atteinte aux fonctions ou capacité
reproductrices)

Catégorie 1 (C1, M1, R1) : les données épidémiologiques prouvent l’existence d’une
relation de cause à effet entre l’exposition aux produits de cette
catégorie et l’apparition des effets spécifiques sur la santé.
Catégorie 2 : présomption forte fondée en général sur des études appropriées
sur l’animal ou d’autres informations appropriées.
Catégorie 3 : préoccupation en raison d’effets possibles.

2.2 Sécurité théorique

Pour que les produits phytosanitaires puissent être utilisés avec le maximum de sécurité à
l’intérieur de normes internationales reconnues de tous, des toxicologues et autres experts de
nombreux pays sont invités régulièrement, par l’O.M.S et l’Organisation pour l’Alimentation
et l’Agriculture (F.A.O.) à débattre des problèmes de résidus dans les denrées consommables.

On entend par ‘résidu pesticide’ toute(s) substance (s) présente (s) dans un produit alimentaire
destiné à l’homme ou aux animaux à la suite de l’utilisation d’un pesticide. Ce terme englobe
également tous dérivés déterminés, tels que produits de dégradation ou de conservation,
métabolites et produits de réaction qui sont jugés importants du point de vue toxicologique.

L’évaluation de la toxicité chronique permet de définir les doses de référence (NOEL ou DSE,
l'AOEL) exprimées en mg/kg de poids corporel/jour ;

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NOEL (No Observed Exposure Level): Niveau d'exposition sans effet visible
AOEL (Acceptable Operator Exposure Level): Niveau d'exposition acceptable pour
l'opérateur
DSE (Dose Sans Effet): dose n'entraînant pas de manifestation pathologique chez
l'espèce la plus sensible pendant la durée d'exposition indiquée.

Dose Journalière Admissible (D.J.A)


La D.J.A est la quantité de produit qui peut être consommée chaque jour et durant sa vie
entière par un individu sans que cela n’affecte en aucune manière sa santé. Elle est déterminée
par le résultat des études toxicologiques à long terme sur animaux (toxicité chronique;
potentiel cancérogène, mutagène et tératogène du produit). La dose ne causant aucun effet sur
l’espèce animale la plus sensible, est divisée par un coefficient de sécurité, généralement égal
à 100, pour obtenir la dose journalière admissible pour l’homme.
L.M.R ‘Tolérance en résidus’ exprime, de façon théorique, le taux de résidus maximum
qui ne doit pas être dépassé, dans une denrée donnée, à la suite d’une application
de produit conforme aux pratiques normales d’utilisation (bonnes pratiques
agricoles). Dans 90% des cas, les L.M.R, concernent les denrées brutes telles
qu’elles circulent dans le négoce international.

3. Facteurs susceptibles de modifier les quantités de résidus

La quantité de substance active ou de ses produits de transformation présente dans ou sur les
parties consommables du végétal à la récolte constitue les résidus dont l’importance dépend
tout d’abord de la nature de l’antiparasitaire mais aussi d’un certain nombre de conditions
extérieures: climat, nature du matériel biologique traité, conditions d’emploi du pesticide, etc.

Nature de la substance active


- Solubilité,
- Caractère systémique,
- Biodégradabilité, stabilité.

Conditions d’emploi
- Méthode d’application,
- Formulation du pesticide,
- Délais de carence,
- Nature de l’intervention (champs, serres, silos, etc.)

Matériel biologique
Des variations importantes ont été observées dans l’élimination d’un dépôt sur des
espèces végétales différentes, qui peuvent s’expliquer par la variété des structures
physiques des épidermes, leur pilosité, leur mouillabilité liée à la nature plus ou moins
cireuse des cuticules, etc.

Conditions climatiques et édaphiques


- Pluviométrie, irrigation
- Texture du sol et fertilité du sol

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4. Facteurs susceptibles de modifier la toxicité

- Animal concerné,
- Conditions d’administration,
- Caractéristiques physico-chimiques du produit.

Danger = Risque x Exposition

Toxicité = intensité et nature des risques


Exposition : voies de pénétration

Exposition : Voies d’absorption des pesticides

- Cutanée: la voie d’intoxication la plus fréquente chez les utilisateurs de pesticides.


- Orale ou digestive: accidentelle, la plus fréquente chez les enfants
- Respiratoire: voie la plus rapide

5. Classification des pesticides selon leurs propriétés toxicologiques

Elle concerne tous les effets (aigus, sub-chroniques, chroniques) des substances actives et des
formulants. Les pesticides sont classés en cinq catégories :

T+ Très toxique (peut entraîner des risques extrêmement graves et même la mort
T Toxique (peut entraîner des risques graves et même la mort)
Xn Nocif (peut entraîner des risques de gravité limitée)
Xi Irritant (peut provoquer, par contact avec la peau ou les muqueuses, une réaction
inflammatoire)
C Corrosif (peut détruire les tissus vivants)

NB. Les produits nocifs ou irritants peuvent être sensibilisants (donner lieu à une réaction
d’hypersensibilité)

6. Autres effets indésirables

En plus des risques d’intoxication, l’utilisation de certains pesticides peut présenter d’autres
risques reliés à leur caractère inflammable, corrosif ou explosif (Irritation de la peau et des
yeux, Allergies, effets sur les fonctions immunitaires, etc.).

Classification sur la base de propriétés physico-chimiques

E Explosif (risque d’explosion)


O Comburant (peut dégager une forte chaleur notamment en contact avec des substances
inflammables)
F Facilement inflammable
F+ Extrêmement inflammable

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Chapitre 4: IMPACT DES PESTICIDES SUR L’ENVIRONNEMENT

1. EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT

Classification des pesticides sur la base de leurs effets sur l’environnement :


N Dangereux pour l’environnement (produits qui présenteraient ou pourraient présenter un risque
immédiat ou différé pour une ou plusieurs composantes de l’environnement)

Dangereux = Toxiques pour les organismes aquatiques (AQUA), les chiens (CHIENS), les abeilles et autres
insectes pollinisateurs (DABE), la faune terrestre (DAFT), la faune sauvage (FASA), la faune
aquatique (FAUN), le gibier (GIBI), les oiseaux (OISE), et les poissons (POIS).

2. DEVENIR DES PESTICIDES DANS L’ENVIRONNEMENT

2.1 Origines et conséquences de la pollution par les pesticides

Origines:
 Dérive des gouttelettes lors de l’application;
 Erosion éolienne (poudres, particules de sol traité);
 Volatilisation du pesticide à partir des surfaces traitées (feuillage, sol, plan d’eau);
 Ruissellement de surface occasionné par les pluies qui surviennent après l’application;
 Infiltration du pesticide à travers le sol jusqu’aux drains agricoles ou la nappe d’eau
souterraine;
 Déversements accidentels ou dus à la négligence lors de la préparation des bouillies,
de leur transport, de la vidange et du nettoyage du matériel;
 Abandon de contenants de pesticides vides qui n’ont pas été rincés;
 Entreposage de pesticides à proximité de points d’eau;
 Matériel et techniques d’application des pesticides.

Conséquences :
 Endommager des espèces sensibles (phytotoxicité, etc.);
 Contaminer les récoltes (résidus toxiques);
 Contaminer les sources d’eau potable et les milieux aquatiques (écotoxicité);
 Contaminer les personnes dans les zones habitées, ainsi que le milieu naturel;
 Engendrer des problèmes de santé pour l’homme (allergies, cancers, avortements,
embryo-toxicité, etc.)

Paramètres affectant la dispersion des pesticides dans l’environnement

Facteurs Facteurs Phénomènes


climatiques Biologiques physico-chimiques Propriétés du pesticide
* Température * Biodégradation * Ruissellement * Tension de vapeur
* Absorption par * Lessivage * Solubilité (eau)
* Pluviométrie les êtres vivants * Adsorption-désorption * Chaleur latente de vaporisation
* Accumulation * Volatilisation * Stabilité
* Vent dans les réseaux * Diffusion * Coefficients de distribution
trophiques * Photo-dégradation

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2.2 Dispersion dans l’atmosphère

Dans l’atmosphère, les pesticides peuvent être:


 Dispersés sur de très grandes distances,
 Dégradés (photo-décomposition),
 Redéposés sur la végétation, le sol ou les plans d’eau par la pluie et le vent.

Volatilité

La volatilisation d’un pesticide déposé sur une substance est fonction de plusieurs facteurs:
 Caractéristiques physico-chimique des matières actives (Tension de vapeur, etc.) ;
 Type de formulation ;
 Conditions climatiques (Température, vent) ;
 Matériel d’application (taille des gouttelettes) ;
 Propriétés adsorbantes des surfaces traitées (ex. sol).

Dérive

 Conditions climatiques (vent, température) ;


 Conditions d’application (taille des gouttelettes, vitesse d’avancement, hauteur de la
rampe, etc.).
 Matériel d’application (buses anti-dérive)
 Formulation ;

2.3 Devenir dans le sol

Dans le sol, le pesticide se trouve en équilibres réversibles sous quatre états: gazeux, solide,
liquide et adsorbé.

Dégradation

Dissipation : volatilisation, ruissellement, érosion et entraînement en profondeur (lessivage).


Dégradation réelle : modification plus ou moins complète du pesticide, qui s’effectue selon
deux voies:
 Dégradation physico-chimique (Hydrolyse chimique et photo-décomposition);
 Dégradation biologique résultant de l’activité microbienne. Cette biodégradation est
prépondérante et conduit d’abord à des métabolites généralement plus ou moins
bioactifs, puis à des composés inactifs pour aboutir enfin au CO2, H2O, NH3, SH2,
etc. Rarement, ces biotransformations conduisent à de métabolites de toxicité
supérieure à celle de la molécule dont ils sont issus.

Biodégradation accélérée

Exemple : Contrôle des mauvaises herbes par l’EPTC + dichlormid + cyanazine

Précédent cultural/ Contrôle des m.h. Rdt du maïs


Traitement herbicide (%) (Kg/ha)
Luzerne (1 à 4 ans) sans herbicides 93 9 800
Maïs sans herbicides 87 8 740
Maïs traité avec EPTC + ... 64 6 850
* EPTC + dichlormid + cyanazine appliqués en PSI à 6,7 + 1,1 + 2,2 Kg/ha

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 Cause de la dégradation accélérée


 Explication du phénomène
 Conséquences agronomiques
 Solution

Mobilité dans le sol

Dans le sol, le déplacement d’un pesticide peut avoir lieu: en surface (entraînement par
ruissellement), dans la phase gazeuse (diffusion) ou dans la phase liquide (diffusion et
entraînement par lessivage).

L’importance de ces différents phénomènes dépend:


 Des propriétés physico-chimiques des pesticides,
 Des caractéristiques physiques (porosité), physico-chimiques (propriétés adsorbantes)
et biologiques du sol,
 Des conditions climatiques (pluviométrie, température).

2.4 Contamination des milieux aquatiques

D’une manière générale, les pesticides, utilisés dans le respect des règles BPA, ont peu de
chance de contaminer les eaux souterraines. Les études réglementaires permettent en effet
d’appréhender de manière satisfaisante le comportement d’une substance active dans le sol.
Pourtant, des contaminations non accidentelles ont été décelées suite à l’utilisation courante
de certains pesticides. Dans les milieux aquatiques, le devenir des pesticides est déterminé par
les mêmes phénomènes que dans le sol.

Comportement des insecticides dans les milieux aquatiques

Coefficients de bioaccumulation
Insecticides Taux de dépuration/j Eau distillée Eau + Ac. humique

Deltaméthrine 34 % 203 29
Réf.: Organo-chloré 0,9 % 62 100 10 000
Coefficient de bioaccumulation = [dans le poisson en µg/L] / [dans l’eau en µg/L]

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COURS: Phytopharmacie ENSEIGNANT: Dr Mounir MEKKI


Filière: Ingénieur (GSH, H et PA) Année universitaire: 2013/2014

Chapitre 5 : Technologies d’emploi des produits phytopharmaceutiques

1. FORMULATION DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES

Pharmacie galénique : fabrication des médicaments = Pharmacotechnie : « la science et l’art


de préparer, conserver et présenter les médicaments.

Les pratiques de bonne fabrication (PBF) et l’assurance qualité garantissent au produit son
efficacité, innocuité, fiabilité et sécurité. Elles exigent la maîtrise de 5 éléments essentiels :
- Main d’œuvre qualifiée (ensemble du personnel),
- Matériel : locaux adaptés et équipements validés,
- Milieu : environnement intérieur et extérieur,
- Méthodes : procédés et procédures : écrits, traçabilité,
- Matières : premières et articles de conditionnement de qualité.
Le contrôle de la qualité consiste à vérifier que des caractéristiques sont conformes à des
spécifications préétablies. Les BPF font partie du système d’assurance qualité.

FORMULATION n.f. Processus industriel qui aboutit à la fabrication d’une préparation


phytopharmaceutique.

La formulation permet de fixer la composition qualitative et quantitative, ainsi que de définir


le mode de fabrication et de choisir le conditionnement. Elle a pour but l’obtention d’une
forme galénique : la plus active, la moins toxique et la plus stable dans le temps.

Note : ce terme est aussi utilisé pour désigner le type de présentation physique des
préparations.

1.1 Composition des préparations phytopharmaceutiques

Spécialité commerciale = Substances actives + Formulants


Spécialité: produit (s) formulé (s) de composition définie, autorisé (s) à la vente sous un nom
de marque.

SUBSTANCE ACTIVE : substance ou microorganismes exerçant une action générale ou


spécifique sur les ennemis des cultures ou les végétaux.

FORMULANT n.m. et adj. Substance ou préparation dépourvue d’activité biologique propre,


incluse dans une préparation phytopharmaceutique lors de la formulation afin de lui conférer
les propriétés nécessaires à sa mise en œuvre. Syn. Coformulant, Excipients

STABILISANT n.m. et adj. Formulant qui limite ou empêche la dégradation physico-


chimique d’une substance active dans la préparation. On distingue généralement différents
types de stabilisants selon leur fonction.
• Antixoxydant n.m. et .adj. Formulant qui limite ou empêche l’oxydation d’une
substance active.

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• Chélatant n.m. et. adj. Formulant qui permet de former un complexe


organométallique (chélate). Les chélates permettent de piéger les ions métalliques pour
les empêcher de réagir avec une substance active ionisable. Syn. Séquestrant.
• Neutralisant n.m. et. adj. Formulant qui permet d’atténuer un pH extrême.
• Tampon n.m. et. adj. Formulant qui permet de stabiliser le pH.

AMÉRISANT adj. Formulant destiné à rendre amère une préparation pour en prévenir la
consommation accidentelle. Syn. Agent d’amertume.

ANTIDOTE n.m. Substance capable de neutraliser une substance toxique ou de s'opposer à


ses effets, par un mécanisme physique, chimique, biochimique ou pharmacologique.

ANTIGEL n.m. et adj. inv. Formulant qui permet d’abaisser la température de congélation
d’une préparation aqueuse.

APPÉTITIF-VE adj. Qualifie une substance qui favorise la consommation d’un aliment par
un animal. Note 1 : un agent appétitif peut être employé comme formulant dans un appât ou
une préparation phytopharmaceutique.

ATTRACTIF n.m. et adj. Substance qui a la propriété d'attirer plus ou moins sélectivement
des organismes vivants. Note : un attractif peut être employé comme formulant dans un appât.

COLORANT n.m. et adj. Formulant coloré qui sert généralement d’indicateur pour avertir
les utilisateurs. Ex. En traitement de semences, il est utilisé pour distinguer facilement les
semences traitées de celles qui ne le sont pas et éviter ainsi leur consommation comme grain.

DÉSODORISANT n.m. et adj. Formulant destiné à masquer l’odeur d’une préparation. Syn.
Désodorant. Note : ce terme doit être préféré à " déodorant ".

ODORANT adj. Qualifie un formulant destiné à modifier ou accroître l’odeur d’une


préparation. Il sert généralement d’indicateur pour avertir les utilisateurs.

ÉMÉTIQUE n.m. et adj. Formulant destiné à faire vomir en cas d’ingestion accidentelle
d’une préparation. Syn. Vomitif.

ÉPAISSISSANT n.m. et adj. Formulant destiné à augmenter la viscosité d’une suspension


pour ralentir la sédimentation des particules solides de substance active.

GÉLIFIANT n.m. et adj. Formulant conférant à la préparation les propriétés d’un gel, c’est-
à-dire d’un état intermédiaire entre l’état solide et l’état liquide.

 Note : ne pas confondre formulant avec adjuvant :

ADJUVANT n.m. et adj. Substance ou préparation dépourvue d’activité biologique jugée


suffisante dans la pratique, mais capable de modifier les propriétés physiques, chimiques ou
biologiques de produits phytopharmaceutiques lorsqu’elle est ajoutée en mélange
extemporané au moment de la préparation de la bouillie.

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TENSIOACTIF n.m. et adj. Formulant ou adjuvant agissant sur les propriétés d’un liquide,
en modifiant sa tension superficielle. Note : ce terme doit être préféré à " agent de surface " ou
" surfactant ". On distingue généralement différents types de tensioactifs selon leur fonction.
• Antimoussant n.m. et.adj. Formulant ou adjuvant dont la présence limite la formation
de mousse lors de la confection de la bouillie, notamment en cas d’agitation.
• Dispersant n.m. et adj. Formulant dont la présence au sein de la préparation améliore
la dispersion des particules de substance active en évitant leur agglomération.
• Émulsionnant n.m. et adj. Formulant ou adjuvant permettant ou favorisant la
formation d’une émulsion. Syn. Agent d’émulsion. Note : ce terme doit être préféré à
" émulgateur " ou " émulsifiant ".
• Mouillant n.m. et. adj. Formulant ou adjuvant dont la présence améliore l’étalement
de la bouillie sur une surface traitée.

ADHÉSIF n.m. et adj. Adjuvant ou formulant qui assure l'adhérence et la présence durable
d'un produit phytopharmaceutique sur la surface où il est appliqué.

PELLICULANT n.m. Formulant ou adjuvant à base de polymères, hydrosolubles ou non,


qui, en traitement de semences, forme une pellicule microporeuse régulière en séchant. Il
renforce l’adhérence des substances actives sur la semence et en améliore l’aspect. Syn.
Agent filmogène.

1.2 Présentation physique : types de formulation

Les substances phytosanitaires sont commercialisées sous plusieurs formes physiques qui
peuvent être groupées dans cinq catégories de produits :

a) Solutions liquides destinées à être appliquées sans dilution préalable.


AE : générateur d’aérosol (dispersion de fines gouttelettes ou particules)
VP : produit diffuseur de vapeur
LS : Formulation destinée pour le traitement des semences
CF : suspension de capsules pour traitement des semences
SU : suspension pour application à très bas volume (dilution 1/1)
UL : liquide pour application à très bas volume.
HN : formulation applicable à l’aide d’un appareil de nébulisation à chaud
KN : formulation applicable à l’aide d’un appareil de nébulisation à chaud
AL : solution liquide applicable sans dilution
CL : liquide ou gel de contact (rodenticide).

b) Concentrés liquides destinés à être dilués dans un solvant approprié.


CF : suspension de capsules pour traitement des semences.
CS : suspension de capsules.
EC : concentré émulsionnable
EW : émulsion normale
EO : émulsion inverse
ES : émulsion pour traitement de semences
ED : formulation liquide spéciale pour pulvérisation électrostatique ou électrodynamique.
FS : suspension concentrée pour traitement de semences.
GF : gel pour traitement de semences.
GL : gel émulsionnable
GW : gel soluble dans l’eau

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ME : micro-émulsion (émulsion normale)


OF : suspension à diluer dans un solvant organique pour traitement de semences.
OL : formulation homogène à diluer dans un solvant organique.
SC : suspension concentrée.
SE : suspo-émulsion (suspension-émulsion) : formulation fluide hétérogène.
SL : concentré soluble

c) Produits solides destinés à être appliqués sous forme de pulvérisation.


SG : granulés solubles dans l’eau
SP : poudre soluble dans l’eau
SS : poudre soluble pour traitement de semence.
ST : comprimés solubles dans l’eau.
WG : granulés dispersables
WP : poudre mouillable
WS poudre mouillable pour traitement de semence.
WT : comprimés dispersables.

d) Produits solides prêts à l’emploi.


AB : appât sur grains.
AP : poudre non définie par un code précis.
BB : appât en blocs.
BR : briquette conçue pour une libération progressive des s.a en milieu aquatique.
CG : granulés encapsulés.
CP : poudre de contact (rodenticide ou insecticide).
DP : poudre pour poudrage
DS : poudre pour traitement de semences à sec
DT : comprimés prêts à l’emploi.
EG : granulé émulsionnable
FG : granulés fins (0,3-2,5 mm)
GB : appât granulé
GG : macrogranulés (2-6 mm)
GP : poudre (très fine) pour poudrage pneumatique en enceinte close.
GR : granulés (0,1-6 mm)
MG : microgranulés (0,1-0,6 mm°.
PB : appât en plaquettes
PR : bâtonnet
PS : semences traitées ou enrobées avec un pesticide
RB : formulation appât
SB : appât sur brisures

e) Produits fumigènes.
FD : forme particulière (boîte) fumigène.
FK : bougie fumigène
FP : cartouche fumigène.
FR : bâtonnet fumigène
FT : comprimés fumigènes
FU : fumigène par combustion
FW : granulé fumigène

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2. TECHNIQUES D’APPLICATION

2.1 Pulvérisations liquides

La majorité des produits phytosanitaires sont appliqués par pulvérisation. Cette technique
permet d’appliquer une faible quantité de produit sur une grande surface de façon uniforme et
précise. Souvent, les produits phytosanitaires sont dilués dans l’eau pour former des solutions
vraies ou hétérogènes.

PULVÉRISATION n.f. Division et émission dans l'air d'une bouillie ou de tout autre liquide
sous forme de gouttelettes.

BOUILLIE n.f. Mélange, généralement dans l’eau, d’une préparation phytopharmaceutique


destinée à être appliquée par pulvérisation, arrosage ou trempage.
Note : une bouillie peut contenir plusieurs préparations et des adjuvants.

PULVÉRISATEUR À PRESSION loc.m. Appareil de traitement produisant une


pulvérisation par la seule pression de liquide débité à travers une buse. On distingue deux
types de pulvérisateurs à pression.
- Pulvérisateur à jet porté : produisant un jet dont le transport est assuré par un flux
d'air.
- Pulvérisateur à jet projeté : produisant un jet dont le transport s'effectue sans le
concours d'un flux d'air.
- Pulvérisateur pneumatique loc.m. Appareil de traitement dans lequel la
pulvérisation et le transport des gouttelettes sont assurés par un même flux d'air.

Les pulvérisateurs à rampe opérant à basse et moyenne pression (140 à 3 000 kPa) sont
utilisés couramment pour l’application des traitements phytosanitaires dans les grandes
cultures et, en général, les cultures basses. Par ailleurs, les pulvérisateurs opérant à haute
pression (3 000 à 5 500 kPa) et les pulvérisateurs à jet porté sont utilisés dans les vergers.

Matériel d’application : Nombre de pulvérisateurs en Tunisie


Capacité 100-2500 L < 18 L
Nord 600 6000
Centre 300 5000
Sud 100 4000
Total 1000 15000

 SONAPROV : 5 avions de 1500 L chacun + cinq avions (âge > 20 ans) de 7000 L chacun.

VOLUME DE BOUILLIE PAR UNITÉ DE SURFACE loc.m. Expression de la quantité


de bouillie appliquée par unité de surface, généralement en litres par hectare. Selon le volume
utilisé, il convient de distinguer les catégories suivantes :
- ultra bas volume (UBV), s'il est inférieur à 5 litres,
- très bas volume (TBV), s'il est compris entre 5 et 50 litres,
- bas volume (BV), s'il est compris entre 50 et 100 litres,
- volume réduit, s'il est compris entre 100 et 200 litres,
- volume moyen, s'il est compris entre 200 et 500 litres,
- haut volume, s'il est supérieur à 500 litres.

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BUSE n.f. Pièce ou ensemble de pièces dont le rôle est de réaliser l’épandage d'un liquide,
d’une poudre ou d’un granulé. On distingue différents types de buses.

2.2 Epandages

Les produits solides prêts à l’emploi présentent plusieurs avantages:


- Ils ne nécessitent pas d’eau pour leur préparation.
- Leur équipement d’application est moins cher et plus facile à entretenir que les
pulvérisateurs.
- En présence de résidus ou de couvert végétal, les granulés peuvent passer à travers les
résidus des plantes plus facilement pour atteindre le sol.
- Les formulations sèches (granulés) sont préférées aux formulations humides pour des
applications des pesticides au sol.
- Les herbicides volatiles devront s’appliquer au sol sous forme de granulés secs sinon ils
devront s’incorporer au sol afin de minimiser leur volatilisation.

Par ailleurs, les produits solides prêts à l’emploi possèdent certains inconvénients:
- Leurs équipements d’application sont plus difficiles à calibrer.
- Les poudres présentent l’inconvénient pour l’utilisateur de devoir être pesées et de former
des poussières désagréables et parfois toxiques lors des manipulations.
- Adhésion sur les sujets traités.
- Couverture.
- Dérive.

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Les Insecticides

Insecticide : toute substance ou préparation destinée à prévenir, détruire, repousser ou piéger


les insectes : Ovicides, Larvicides, Adulticides, RCI, Déssicatifs, Répulsifs, Attractifs,
Synergistes.

1. Evolution des substances actives

Historiquement, après le soufre (1000 ans A.J.), les extraits des plantes constituaient
l’essentiel des insecticides utilisés avant 1940 (nicotine, pyrèthre, roténone). Au début du XIX
siècle, les produits inorganiques étaient largement utilisés (arsenicaux, huiles de pétrole
composés fluorés ‘cryolite’, cyanures, etc.). Les insecticides sont devenus une composante
majeure de la lutte contre les ravageurs depuis le début des années 1950 avec l’extension
d’emploi des organochlorés (OC).

Depuis, l’évolution des insecticides s’est matérialisée par :


- Substitution des vieilles molécules;
- Amélioration des formulations ;
- Amélioration de la spécificité ;
- Réduction de la rémanence ;
- Réduction de la toxicité ;
- Réduction des volumes de bouillie ;
- Réduction des doses appliquées ;

Groupes chimiques Dose (s.a g/ha) DL50 orale, rat


Pyréthrinoïdes (Pyr) 5-100 100-5000
Carbamates (CX) 125-1000 20-100
Organophosphorés (OP) 250-1500 10-500

2. Principaux groupes chimiques

2.1 Insecticides inorganiques

Insecticides inorganiques homologués en Tunisie : Phosphures (Al, H, Mg), Arsénite,


Huiles phytosanitaires.

Huiles phytosanitaires sont d’origine minérale, végétale ou animale mais les plus employées
étaient minérales. Une bonne huile doit être très pauvre en hydrocarbures non saturés,
phytotoxiques. On mesure la teneur en saturés par l’indice de sulfonation (ex. IS = 90%
90% des hydrocarbures sont saturés).

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Phosphures : phosphures d’aluminium, d’hydrogène, et de magnésium


Utilisés en fumigation contre les insectes des denrées stockées.

Arsenicaux (acétoarsénite de cuivre, arséniates de plomb, de chaux, d’alumine) agissent


uniquement par ingestion. Ils sont très toxiques pour l’homme et les animaux. En 1937, leur
consommation mondiale était de 54 000 tonnes (50% arséniate de plomb). Actuellement, ils
n’ont qu’un intérêt historique en Tunisie.

2.2 Organochlorés : Organohalogénés

Ils étaient très utilisés pendant les trois décennies qui ont suivi la guerre, y compris en
Afrique, en particulier dans la lutte anti-acridienne. Certains de leurs métabolites peuvent
persister très longtemps dans le sol, les tissus végétaux et les graisses. Les risques
d’accumulation dans les chaînes alimentaires et les conséquences qui peuvent en résulter pour
la santé de l’homme et pour l’environnement ont conduit à interdire progressivement leur
utilisation ou à restreindre leur application à des situations très limitées excluant leur
épandage sur les cultures vivrières et maraîchères.

2.3 Organophosphorés

Ces produits (environ 70 insecticides) ne présentent généralement plus les mêmes problèmes
de persistance ni d’accumulation dans les graisses. Par contre, certains d’entre eux ont une
forte toxicité aiguë pour les animaux à sang chaud. Ils ont en commun leur origine, leur mode
d’action et une certaine liposolubilité. Les OP aromatiques sont souvent les plus persistants.

Le premier insecticide OP (TEPP) est apparu en 1942 mais il a été introduit en agriculture
seulement en 1946, deux ans après la commercialisation du parathion. Le méthamidophos et
l’acéphate sont parmi les insecticides OP les plus récents. Le TEPP, le parathion, le
dichlorvos et le malathion (1955) sont les plus connus et ils sont bon marché car ils sont
faciles à préparer. Le parathion éthyl et le TEPP sont très toxiques.

- Plusieurs sont systémiques et efficaces contre les suceurs de sève.


- Plusieurs agissent aussi par contact et ingestion.
- Multi-usages : désinfection des ovins (diazinon), anti-acridiens (fénitrothion), usage
domestique (dichlorvos), pucerons (diméthoate), Lépidoptères (malathion). Certains sont
spécifiquement acaricides.

- Non persistants  substituts pour les OC en agriculture. Le choix de la période


d’application conditionne leur efficacité (non persistants) => il faut surveiller la culture afin
de déterminer le seuil d’intervention et assurer la meilleure rentabilité économique.

- Inhibiteurs des acétylcholistérases (ChE) : une enzyme très courante chez les animaux,
notamment au niveau des synapses cholinergiques où elle inactive l'acétylcholine libérée dans
la fente synaptique et permet ainsi la récupération de la choline par la terminaison synaptique.
Elle catalyse la conversion de l’acétylcholine en choline + acide acétique. Dans les synapses
du système nerveux central elle est liée à la membrane post-synaptique, alors que dans les
synapses neuromusculaires elle est liée à la lame basale qui s'étend entre membranes pré et

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post-synaptiques. Les OP se fixent irréversiblement à cette enzyme et provoquent ainsi la


paralysie des insectes.

OP homologués en Tunisie : chlorpyriphos éthyl, chlorpyriphos méthyl, malathion,


trichlorfon, diméthoate, hepténophos, méthamidophos, vamidothion, pyrimiphos méthyl,
phosmet, phosalone, fénitrothion, ethoprophos

2.4 Carbamates

Les premiers carbamates (dérivés de l’acide carbamique) ont été mis au point par DuPont de
Nemours en 1931. C’était des dithiocarbamates (monosulfure de tétraéthylthiurame, thirame).
Le carbaryl (1956) est le plus utilisé et le carbofuran est le second du point de vue du tonnage
des ventes. Il est peu toxique pour les mammifères (orale, cutanée). Les plus toxiques
(aldicarbe et carbofuron) ne sont formulés que sous forme GR.
- Les CX agissent par contact et ingestion mais certains sont systémiques (aldicarbe,
carbofuran).
- Inhibiteurs de la cholinestérase (ChE). Cette inhibition est facilement réversible. Les
insectes peuvent se rétablir suite à une exposition à une faible dose.
- OP et CX sont des poisons du système nerveux central des insectes, car les synapses au
niveau des muscles sont non cholinergiques, comme chez les mammifères.

CX homologués en Tunisie : Carbaryl, carbofuran, carbosulfan, pyrimicarbe, méthomyl,


bendiocarbe.

2.5 Pyréthrinoïdes

 Pyréthrines : extraites des fleurs du Pyrethrum cinearaefolium. Elles n’ont jamais été
utilisées en agriculture (coût et stabilité à la lumière).
 Pyréthrinoïdes de synthèse : plus stables chimiquement et biochimiquement mais ils sont
biodégradables et peu persistants.
- Première génération : synthèse complexe (22 réactions)  1 seul produit : alléthrine
(1949).
- Deuxième génération : tétraméthrine (1965), resméthrine (1967 : 20X plus active que
le pyrethrum), bioresméthrine (1967 : 50X plus active que le pyrèthre), Bioalléthrine
(1969), et phonothrin (1973).
- Troisième génération : fenvalérate, perméthrine (1972-73). Premiers pyréthrinoïdes
agricoles à cause d’une activité insecticide exceptionnelle (120 g/ha) et d’une
photostabilité satisfaisante (activité résiduelle de 4-5 jours).
- Quatrième génération : actifs à des doses de 12 à 60 g/ha. bifenthrin, lambda-
cyhalothrin, cypermethrin, cyfluthrin, deltamethrin, esfenvalerate, fenpropathrin,
flucythrinate, fluvalinate, prallethrin, tau-fluvalinate, tefluthrin,tralomethrin, and
zeta-cyperméthrine. Photosatbles, peu volatiles, longue persistance d’action (jusqu’à
10 jours).

 Ils possèdent une forte action de contact et sont particulièrement efficaces contre les larves
des lépidoptères. Leur action est soutenue par leurs propriétés répulsives (perméthrine,
cyperméthrine).

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 Souvent formulés sous forme EC mais ils peuvent être microencapsulés pour contrôler les
insectes du sol.
 Dangers : toxicité aiguë et forte toxicité pour les organismes aquatiques et les invertébrés
non-cibles.
 Multi-usages : ravageurs des cultures, vecteurs de maladies (mouche tsé-tsé), hygiène
publique, industrie, foyers, traitements post-récolte.
 Doses utilisées : 5 g (deltaméthrine, -cyhalothrine) = 0,5-1 kg OP contre les pucerons des
céréales et 15 kg = 1 tonne DDT contre les moustiques.
 Succès => développement rapide de la résistance.
 Ils bloquent la transmission de l’IN au niveau des axones. Ils maintiennent les canaux à
sodium ouverts au niveau des membranes des neurones. Ils affectent les systèmes
nerveux central et périphérique des insectes.

Caractéristiques des principaux insecticides pyréthrinoïdes homologués en Tunisie

Substances actives Doses d’utilisation en g s.a./ha DL50 orales mg/kg


Alphaméthrine 7,5 - 50 66 - > 5000
Bifenthrine 5 - 30 54,5
Cyfluthrine 12,5 - 40 84 - 651
Cyperméthrine 15 - 80 251
Deltaméthrine 6,25 - 20 66 - 138
Fenvalérate 25 - 100 450
Lamda-Cyalothrine 5 - 7,5 56 - 79
Perméthrine 75 2 949 - 4 000

2.6 RCI

 RCI : agissent sur le développement des insectes (embryon, larve, nymphe). Perturbent la
métamorphose et la reproduction.
 Très spécifiques contre les insectes et les arthropodes.
 Action plus lente que les insecticides conventionnels.
 Trois groupes : hormones juvéniles, inhibiteurs de la synthèse de la chitine, dérivés de la
triazine.

- Hormones de mue (ecdysone), hormones juvéniles (stades larvaires)


 Ecdysones : chères à produire et à utiliser
 Analogues des hormones juvéniles : (fenoxycarbe : CX ovicide et larvicide, agit comme
l’hormone juvénile). Ils sont inefficaces dans la pratique agricole contre les larves
ravageuses.
 Inhibiteurs de la chitine : benzoylphénylurées (diflubenzuron, hexaflumuron). Ils sont
efficaces contre les termites, lépidoptères, acariens, etc.
- Premier représentant triflumuron (1978, Bayer)
- Autres produits: chlorfluazuron, téflubenzuron (DART), héxaflumuron (CONSULT),
flufénoxuron (CASCADE), flucycloxuron, flurazuron, novaluron, et diafenthiuron
(PEGASUS). Le Diflubenzuron (DIMILIN, DIFUSE) est enregistré en Tunisie depuis
1997 contre la mineuse des agrumes. Aux USA, il a été enregistré pour la première
fois en 1982. Lufenuron (1990) est le plus récent du groupe.
- Contrôlent les moustiques à des doses de 2-3 g/ha

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 Cryomazine : plus spécifiques que les benzoylphénylurées. Actif contre les larves des
diptères. Ils provoquent un durcissement hâtif de la cuticule. Il est sélectif pour les
Diptères. Homologué en Tunisie depuis 2000 contre les mineuses de la tomate
(TRIGARD).

2.7 Bio-insecticides

 Les Spinosynes sont parmi les insecticides les plus récents. Le spinosad (1997, mélange
de spinosyns A et D d’où son nom spinosAD).) est un métabolite produit à partie de la
fermentation d’un actinomycète (Saccharopolyspora spinosa), microorganisme tellurique.
Il possède une excellente activité insecticide en association avec les insecticides
organiques de synthèse. Il est particulièrement efficace contre les larves des lépidopthères,
les mineuses, termites à des doses de 50 - 110 g/ha. Il agit par contact et ingestion et
possède une activité résiduelle intéressante. Il empêche la liaison de l’Acétylcholine aux
récepteurs postsynaptiques (nicotinic acetylcholine).

 Avermectines : insecticides, acaricides, molluscicides isolés à partir de la fermentation de


Streptomyces avermitilis, actinomycète. L’Abamectine (VERTIMEC, DYNAMEC, etc.)
est le nom commun des avermectines, c’est un mélange de 80% avermectin B1a et 20%
B1b. Il est doté d’une locosystémie (pénétrant). Il agit contre les acariens et les mineuses
par contact et par ingestion. Inhibiteurs des neurotransmetteurs GABA aux jonctions
neuromusculaires des insectes et des acariens. L’action est immédiate mais la mort
survient seulement 4-5 jours plus tard. Il est photolabile et peu persistant.

2.8 Synergistes ou Activateurs

Le piperonyl butoxide contient (methylenedioxyphenyl moiety), retrouvée dans l’huile de


sésame appelée sesamin est le premier synergiste introduit en 1940 pour stimuler l’activité du
pyrèthre. Il est largement utilisé avec les insecticides domestiques pour stimuler l’action du
pyrèthre, alléthrine, et resméthrine. Les synergistes sont des inhibiteurs des Cyt P-450

3. Utilisation rationnelle des insecticides

Depuis le début des années 1950, les entomologistes étaient très concernés par l’optimisation
de l’utilisation des insecticides en développant les notions de seuils de nuisance. En effet, le
calendrier de traitements, même s’il peut s’avérer bénéfique à court terme pour les cultures à
forte VA, il finira par présenter plus d’inconvénients que d’avantages (résistance, nouveaux
ravageurs, destruction de la faune auxiliaire, perte d’efficacité, surexposition aux pesticides
des applicateurs et des paysans, etc.).
Les insecticides sont efficaces, pratiques et économiques s’ils sont utilisés convenablement
(choix du produit, temps d’application, dose, fréquence d’application, etc.). L’utilisation
rationnelle des insecticides est un processus complexe qui se base sur des connaissances
approfondies :
- Comportement et dynamique des populations des insectes ;
- Caractéristiques des pesticides (s.a, spécialités);
- Techniques d’application ;

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- Toxicité et écotoxicité ;
- Risques de résistance.

 Il est important de connaître de façon précise le comportement de l’insecte (mobilité, prise


d’aliment, etc.).
 Les insecticides qui agissent par contact ne sont appropriés que contre les insectes
suffisamment mobiles pour intercepter le dépôt de la bouillie. Le contact avec l’insecte
dépend de la taille et la densité des gouttelettes. La taille et la nature des dépôts affectent
le transfert de l’insecticide à sa cible (insecte).
 Pour les insecticides d’ingestion. Les WP sont moins efficaces que les EC.

3.1 Application des insecticides

Seulement 1% du pesticide appliqué atteint sa cible lors de l’application

Volume de la bouillie de pulvérisation

Bouillie Cultures basses Arbres et arbustes


Volume élevé > 600 L/ha > 1000
Volume moyen 200-600 500-1000
Volume faible 50-200 200-500
Volume très faible 5-50 50-200
ULV <5 < 50

Taille optimale des gouttelettes

Cible Taille des gouttelettes (µm)


Insectes ailés 10-50
Insectes sur feuilles 30-50
Feuillage 40-100
Sol 250-500

N.B : En général, la concentration de la s.a ne doit pas excéder 10% du volume des
gouttelettes.

Conditions inappropriées pour l’application des pesticides

 Pluie
 Rosée
 Sécheresse, stress hydrique
 Vent : vitesse > 2,5 m/s
 10°C > Température > 18°C
 Plein soleil : 10-16 H
 Incompatibilité chimique ou physique
 Floraison
 Populations résistantes
 Délai de carence
 Culture ou variété non recommandées
 Eau dure
 Rotation des cultures (restrictions)

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 Adjuvants : préparation de la bouillie


 Lecture de l’étiquette
 Acclimatation (froid)
 Feuilles jeunes en pleine croissance
 Dosage, calibration
 Identification de l’ennemi
 Sol humide
 Choix incertain du produit
 Manque d’expérience
 Approvisionnement à temps en produits

3.2 Résistance des insectes aux insecticides

 Résistance connue depuis 1911 (cyanamide hydrogène)


 Devenue inquiétante vers la fin des années 40 (OC)
 447 cas de résistance (insectes + acariens) en 1984
 Evaluation du risque de résistance avant l’AMM
 Coût pour l’industrie
 Mécanismes : modification du site d’action, détoxication, amplification du site
d’action monogénique ou polygénique mais souvent certains gènes induisent un
niveau de 10-100 fois

3.3 Persistance des insecticides dans le sol

Elle dépend de :
- Nature du produit : les produits peu volatiles sont plus persistants. GR plus persistants
que EC > SL. DP et WP sont peu persistants.
- Type de sol : teneur en MO, activité biologique, saison, travail du sol, culture,
fertilisation, aération, humidité, pluviométrie.
- Population microbienne, profondeur d’enfouissement dans le sol de l’insecticide,
température moyenne du sol.
- Texture, acidité
- Couverture végétale du sol, formulation, concentration
- Phénomène de biodégradation accélérée : cause, explication du phénomène, solution.

3.4 Enregistrements nécessaires suite à l’application d’un pesticide

- Applicateurs
- Identification de la parcelle
- Date d’application
- Noms des produits appliqués
- Dose/taux d’application
- Conditions climatiques
- Culture/ stade de croissance
- Ennemis visés
- Dates des récoltes précoces et définitives (pâtures)

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