BUJUMBURA 2020
1
CHAPITRE 1 : L’EAU, LE SOL ET LA PLANTE
1.1 Introduction
Capacité au champ (FC): L’eau est stockée dans le sol entre des agrégats, dans les
espaces poreux. Lorsque le sol est saturé, la rétention de l’eau est faible et la gravitation
fait qu’elle s’évacue vers le bas.
La capacité au champ est atteinte lorsque les forces qui retiennent l’eau dans le sol
s’équilibrent avec les forces gravitationnelles qui entraînent l’eau vers le bas. La
capacité au champ est un concept important lorsqu’on calcule le bilan hydrique des sols
car elle détermine la quantité d’eau retenue par la zone racinaire une fois le sol drainé
après avoir été bien imbibé par les précipitations ou l’irrigation.
Point de flétrissement permanent (PWP): Au fur et à mesure que l’eau est extraite de la
zone racinaire, celle qui reste est retenue plus fortement par la matrice du sol et devient
plus difficile à prélever par les racines des plantes. Le point de flétrissement permanent
(PWP) est atteint quand le sol est si sec que les racines ne peuvent plus extraire d’eau.
3
Argile 1,21 54 50 32 180 100
sabloneux
argile 1,19 55 54 39 150 35
La teneur en eau du sol peut s’exprimer en fonction de la masse (kg d’eau), du volume
(m3 d’eau) ou de la profondeur équivalente d’eau (millimètre d’eau).
4
racinaire, exprimée en profondeur équivalente par profondeur unitaire de sol
(1000 θ), par l’épaisseur (Zr en mètres) de la zone racinaire,
on obtient Wr : Wr = 1000 θ Zr
C’est l’épaisseur de la couche d’eau qui sera obtenue en extrayant toute l’eau
de la zone racinaire et en la répartissant uniformément sur toute la surface du
sol.
Exemple de calcul :
Combien d’eau (Wr) est retenue dans une zone racinaire dont la profondeur réelle est de 0,7 m
(Zr), le sol ayant une densité apparente de 1,3 Mg/m3 et la masse d’un échantillon représentatif
de sol (en excluant toute tare) étant respectivement avant et après le séchage de 254 g et 200 g?
Solution :
La teneur massique en eau (θm) de l’échantillon est de (254-200)/200 = 0,27
g/g. Ou 27 % de la masse sèche de l’échantillon de sol prélevé est associé à de
l’eau.
La teneur volumétrique en eau (θ) de l’échantillon est de (1,3/1,0) x 0,27 = 0,35
m3/m3. Cela signifie que 35 % du volume de l’échantillon dans son état naturel
était de l’eau.
La teneur en eau du sol de l’échantillon exprimée en profondeur équivalente est
de (1000 x 0,35 =) 350 mm (d’eau) par mètre de profondeur de sol.
La quantité d’eau Wr retenue dans la zone racinaire est de (1000 x 0,35 x 0,7=
245 mm.
L’évapotranspiration est une combinaison de deux processus séparés de perte d’eau par
évaporation à la surface du sol d’une part, et par transpiration des plantes d’autre part.
5
Le schéma suivant montre le phénomène de répartition des eaux
Pour la culture de référence, en l'occurrence le gazon, on a donc : ETR ≤ ETM ≤ ET0. Pour
tous les autres végétaux, seule la relation ETR≤ETM est toujours valable tout au long de
l'année.
6
L'évapotranspiration potentielle peut être mesurée directement à l'aide d'un lysimètre où
serait cultivée la culture de référence. Elle peut aussi être mesurée directement à l'aide d'un bac
d'évaporation. Elle peut également être calculée.
Les données requises pour calculer l’ETo sont essentiellement les suivantes :
Cependant, et du fait que l'ETo est plutôt une caractéristique du climat, elle peut être calculé
à partir de paramètres climatiques. Les formules de calcul de l'ETo à partir de données
météorologiques peuvent être classées en quatre groupes:
a) les méthodes aérodynamiques : Ces méthodes considèrent que les deux facteurs
majeurs qui influencent l'évaporation sont le gradient du taux d'humidité de l'air
et la turbulence.
b) les méthodes du bilan d'énergie : Elles utilisent l'équation du bilan d'énergie pour
calculer la quantité de chaleur latente.
c) les méthodes combinées. Elles utilisent les deux précédentes approches et elles
sont les plus utilisées et les plus précises du point de vue théorique. La formule la
plus couramment utilisée est celle de Penman qui nécessite les données climatiques
suivantes: la température, l'humidité de l'air, la vitesse du vent, et la durée
d'insolation ou la radiation solaire.
d) les formules empiriques. Les méthodes empiriques regroupent plusieurs formules
qui utilisent des relations observées entre l'évaporation et un ou plusieurs données
climatiques. Ces relations sont souvent établies localement et donc peuvent ne pas
être transposables à d'autres régions.. Le recours aux méthodes empiriques pour le
calcul de L'ETP est souvent la seule alternative dans la situation où les seuls
enregistrements disponibles sont ceux de la température.
7
que leur extrapolation à d'autres conditions climatiques nécessite un contrôle et parfois des
ajustements afin qu'elles soient adaptées aux conditions locales.
La formule de Turc est en revanche une relation qui peut être appliquée dans les
régions tempérées pour estimer l'évapotranspiration de référence. Elle s'écrit dans son
expression mensuelle ou décadaire :
𝑡
Evapotranspiration mensuelle 𝐸𝑇0 = 0.4 ∗ (𝑅𝑔 + 50) ∗ 𝑡+50
𝑡
Evapotranspiration décadaire 𝐸𝑇0 = 0.013 ∗ (𝑅𝑔 + 50) ∗ 𝑡+50
Cette formulation est très simple d'emploi mais ne permet pas de prendre en compte
les effets du vent. De plus, elle n'est pas applicable à des échelles de temps réduites (pas de
temps horaire ou journalier).
Equation de Penman
Où :
Pour l'exécution pratique des calculs, certaines grandeurs définies ci-dessus sont considérées
comme constantes et certaines sont à calculer sur la base des données météorologiques
disponibles (en règle générale : la température, la vitesse du vent, la pression, le rayonnement
8
global, l'humidité et l'albédo). Les valeurs des différentes constantes météorologiques citées ci-
dessus peuvent être consultées dans des tables sur le site de la FAO à l'adresse suivante :
http://www.fao.org/docrep/X0490E/x0490e0j.htm
Equation de Penman-Monteith
Formule de Lugeon
𝟐𝟕𝟑+𝒕 𝟕𝟔𝟎
𝑬𝑻𝟎 = 𝟎. 𝟑𝟗𝟖 ∗ 𝒏 ∗ (𝑭𝒆 ∗ 𝑭𝒂 ) ∗ ∗ 𝑩−𝑭 [mm]
𝟐𝟕𝟑 𝒆
9
ETo = 0.15n (Fe – fa) (1+0.072V2)
10
1.4. Calcul du bilan hydrique du sol:
Pour suivre l’évolution de la teneur en eau du sol dans la zone racinaire (Wr) et du stress
hydrique du sol correspondant, il faut mettre à jour le bilan hydrique du sol à chaque pas de
temps quotidien.
Dans les études du bilan hydrique du sol, la zone racinaire est souvent représentée comme
un réservoir.
L’évolution de la Wr est contrôlée par le suivi des flux d’eau entrants et sortants à ses
limites. L’eau est ajoutée dans le sol par les précipitations (P) et l’irrigation (I). Une partie
de P peut se perdre dans le ruissellement de surface (RO). L’eau peut aussi être transportée
jusqu’à la zone racinaire par ascension capillaire (CR) à partir d’une nappe souterraine
peu profonde. Des processus tels que l’évaporation du sol (E), la transpiration des cultures
(Tr) et les pertes par percolation en profondeur (DP) prélèvent de l’eau dans le réservoir
du sol:
Wr,t+1=Wr ;t+ (P-RO) + I + CR – E – T – DP
Wr,t+1=Wr ;t : la teneur en eau dans la zone racinaire au temps t et à t+1.
Des pertes par percolation en profondeur (DP) se produiront si après des précipitations
importantes ou une irrigation excessive, Wr dépasse la capacité au champ (c.-à-d. la
quantité d’eau qui peut être retenue dans la zone racinaire.
Wr,FC = 1 000 θFC Zr
DP = Wr - Wr,FC
L’épuisement de la zone racinaire (Dr) exprime la quantité d’eau du sol retenue dans la
zone racinaire qui représente un déficit par rapport à la capacité au champ. La capacité au
champ est choisie comme référence (Dr = 0) parce qu’elle exprime la quantité d’eau qui
reste dans une zone racinaire bien imbibée une fois le sol drainé:
Dr = Wr,FC – Wr
Exemple de calcul du bilan hydrique du sol et de l’épuisement de la zone racinaire
Etant donné une quantité d’eau retenue dans la zone racinaire Wrt de 245 mm et une
évapotranspiration moyenne de la culture de 3mm/jour pendant une période de 5 jours:
la quantité d’eau retenue dans la zone racinaire après 5 jours sera Wrt+5 = (245 – 5 x 3)
= 230 mm.
Etant donné une teneur en eau volumétrique du sol à la capacité au champ θFC de 0,39
m3/m3, une épaisseur de la zone racinaire Zr de 0,7 m, et une teneur en eau du sol dans
la zone racinaire (Wr) de 230 mm: l’eau du sol retenue dans la zone racinaire à FC est
Wr,FC = (1 000 x 0,39 x 0,7) = 273 mm.
11
L’épuisement de la zone racinaire est Dr = (273 – 230) = 43 mm. Cela signifie qu’une
profondeur nette d’irrigation de 43 mm est nécessaire pour ramener la zone racinaire à
la capacité au champ.
Le besoin en eau d'une culture est "la quantité d'eau nécessaire à couvrir les pertes en eau
par évapotranspiration d'une culture saine, cultivée en grande parcelle, sans contraintes du sol
(fertilité etc..), et réalisant son potentiel de production sous les conditions considérées".
Cette définition correspond à l'évapotranspiration maximale d'une culture (ETM) qui
dépend du pouvoir d'évaporation de l'air ou demande climatique (ETP) et du coefficient
cultural (Kc). Ce dernier est en grande partie une caractéristique de la culture, notamment de
son degré de couverture du sol.
Par définition, le besoin en eau d'une culture est équivalent à l'ETM, calculée de la façon
suivante:
ETM = ETP. Kc
Kc est un coefficient dont les valeurs sont théoriquement comprises entre 0 et 1 (Kc
obtenu expérimentalement peut légèrement dépasser la valeur de 1), selon le stade de la culture.
La valeur de Kc est largement affectée par :
la nature de la culture ;
sa hauteur ;
sa durée de cycle ;
son taux de croissance.
12
Estimation de l’évapotranspiration par le coefficient cultural
13
Le tableau suivant donne les coefficients culturaux (Kc) pour quelques cultures : Premier
chiffre : avec forte humidité (HR min > 70%) et vent faible (U < 5 m/s) ; Second chiffre:(HR min <
20%) et vent fort (U > 5 m/s)
Culture Stade de développement de la culture Durée totale
de la période
Initial Développement Mi-saison Fin saison Récolte végétative
Bananier
Tropical 0.4 – 0.5 0.7 – 0.85 1.0 – 1.1 0.9 – 1.0 0.75 – 0.85 0.7 – 0.8
Subtropical 0.5 – 0.65 0.8 – 0.9 1.0 – 1.2 1.0 – 1.15 1.0 – 1.15 0.85 – 0.95
Haricot
Vert 0.3 – 0.4 0.65 – 0.75 0.95 – 1.05 0.9 – 0.95 0.85 – 0.95 0.85 – 0.9
Sec 0.3 – 0.4 0.7 – 0.8 1.05 – 1.2 0.65 – 0.75 0.25 – 0.3 0.7 – 0.8
Chou 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 0.95 – 1.1 0.9 – 1.0 0.8 – 0.95 0.7 – 0.8
Coton 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 1.05 – 1.25 0.8 – 0.9 0.65 – 0.7 0.8 – 0.9
Raisin 0.35 – 0.55 0.6 – 0.8 0.7 – 0.9 0.6 – 0.8 0.55 – 0.7 0.55 – 0.75
Arachide 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 0.95 – 1.1 0.75 – 0.85 0.55 – 0.6 0.75 – 0.8
Maïs
Sucré 0.3 – 0.5 0.7 – 0.9 1.05 – 1.2 1.0 – 1.15 0.95 – 1.1 0.8 – 0.95
Grain 0.3 – 0.5 0.7 – 0.85 1.05 – 1.2 0.8 – 0.95 0.55 – 0.6 0.75 – 0.9
Ognon
Sec 0.4 – 0.6 0.7 – 0.8 0.95 – 1.1 0.85 – 0.9 0.75 – 0.85 0.8 – 0.9
Vert 0.4 – 0.6 0.6 – 0.75 0.95 – 1.05 0.95 – 1.05 0.95 – 1.05 0.65 – 0.8
Pois, frais 0.4 – 0.5 0.7 – 0.85 1.05 – 1.2 1.0 – 1.15 0.95 – 1.1 0.8 – 0.95
Poivron, frais 0.3 – 0.4 0.6 – 0.75 0.95 – 1.1 0.85 – 1.0 0.8 – 0.9 0.7 – 0.8
Pomme de terre 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 1.05 – 1.2 0.85 – 0.95 0.7 – 0.75 0.75 – 0.9
Riz 1.1 – 1.15 1.1 – 1.5 1.1 – 1.3 0.95 – 1.05 0.95 – 1.05 1.05 – 1.2
Carthame 0.3 – 0.4 0.7 – 0.8 1.05 – 1.2 0.65 – 0.7 0.2 – 0.25 0.65 – 0.7
Sorgho 0.3 – 0.4 0.7 – 0.75 1.0 – 1.15 0.75 – 0.8 0.5 – 0.55 0.75 – 0.85
Soja 0.3 – 0.4 0.7 – 0.8 1.0 – 1.15 0.7 – 0.8 0.4 – 0.5 0.75 – 0.9
Betterave sucrière 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 0.95 – 1.1 0.75 – 0.85 0.55 – 0.6 0.75 – 0.8
Canne à sucre 0.4 – 0.5 0.7 – 1.0 1.0 – 1.3 0.75 – 0.8 0.5 – 0.6 0.85 – 1.05
Tournesol 0.3 – 0.4 0.7 – 0.8 1.05 – 1.2 0.7 – 0.8 0.35 – 0.45 0.75 – 0.85
Tabac 0.3 – 0.4 0.7 – 0.8 1.0 – 1.2 0.9 – 1.0 0.75 – 0.85 0.85 – 0.95
Tomate 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 1.05 – 1.25 0.8 – 0.95 0.6 – 0.65 0.7 – 0.9
Pastèque 0.4 – 0.5 0.7 – 0.8 0.95 – 1.05 0.8 – 0.9 0.65 – 0.75 0.75 – 0.85
Blé 0.3 – 0.4 0.7 – 0.8 1.05 – 1.2 0.65 – 0.75 0.2 – 0.25 0.8 – 0.9
14
CHAPITRE 2. NECESSITE ET ORIGINE DES EAUX D’IRRIGATION
Pour pallier ces inconvénients, le meilleur moyen que les hommes aient trouvé jusqu’ici a
été d’humidifier artificiellement le sol, à l’aide de procédés divers : c’est ce que l’on appelle
l’irrigation.
Dans la pratique, généralement on parle d'« arrosage » pour les petites surfaces (jardinage)
et réservant le terme d'« irrigation » pour les surfaces plus importantes, mais il n’y a pas de
norme en la matière.
15
Les projets d’irrigation permettent également d’atténuer les inondations en aval
La concentration et l’intensification des cultures sur des surfaces réduites
aident à protéger les forêts et les espaces naturels et à éviter leur conversion.
Accroître le couvert végétal pendant une grande partie de l’année aide à
réduire l’érosion du sol, ainsi que le fait la préparation.
16
la présence d’une forte teneur en éléments nutritifs facilite la prolifération de mauvaises
herbes qui obstruent les voies navigables et occasionne de graves conséquences sur la
santé, la navigation et le milieu nature.
L’utilisation des eaux souterraines pour l’irrigation a des effets négatifs directs lorsque
les prélèvements excèdent le taux de renouvellement des nappes. Cette surexploitation risque :
d’épuiser ces ressources ;
d’altérer leur qualité ;
d’augmenter le taux de salinité de l’eau dans les régions côtières ;
de provoquer des affaissements de terrain.
Il est évident que l’irrigation peut permettre d’accroître la production vivrière. La
concentration et l’intensification des cultures sur des surfaces réduites aident à protéger les
forêts et les espaces naturels et à éviter leur conversion. Accroître le couvert végétal pendant
une grande partie de l’année aide à réduire l’érosion du sol, ainsi que le fait la
préparation.
C) Problèmes particulier de l’irrigation : Engorgement et salinisation
Les problèmes habituels liés à l’irrigation de surface sont l’engorgement et la
salinisation des sols.
Le drainage inadéquat et une irrigation excessive sont avant tout responsables de
l’engorgement et, dans une moindre mesure, les pertes des canaux et des fossés par infiltration.
L’irrigation exacerbe les problèmes de salinité déjà naturellement plus aigus dans les
régions arides et semi-arides qui connaissent une évaporation en surface plus rapide et
dont les sols sont plus salés.
L’engorgement permet aux sels de monter vers la surface du sol et de se concentrer
autour des racines des plantes.
L’alcalinisation (concentration de sodium dans les sols) est une forme particulièrement
grave de salinisation difficile à corriger.
17
De s’adapter aux nouvelles conditions de culture.
De résoudre des conflits suite à une distribution inégale se produisant à la fois
dans la région du projet et en aval.
L’ensemble de ces facteurs modification des pratiques agricoles, augmentation de
la densité de la population et changement dans la distribution des richesses – peut avoir
une profonde influence sur les modèles sociaux traditionnels.
Les ouvriers agricoles, les populations qui consomment des produits (dont la viande)
cultivés dans les champs irrigués avec des eaux usées ainsi que les populations
avoisinantes sont des groupes à risque.
18
b) Qualités de l’eau d’irrigation
Les qualités physiques et qualités chimiques de l’eau sont à considérer en irrigation,
toutes les eaux n’étant pas favorables aux plantes.
Certaines règles générales peuvent être énoncées à ce sujet mais en une pareille matière
la seule règle que l’on puisse qualifier d’infaillible est l’expérience : il ne faut pas hésiter à
expérimenter l’eau que l’on désire utiliser sur des plantes témoins cultivées sur la terre à
irriguer.
Il y aurait en effet un risque d’erreur à dissocier l’eau et le sol qui sont deux éléments
en liaison intime et réagissant constamment l’un sur l’autre.
Qualités physiques :
La température est la qualité physique à considérer en premier lieu. Une eau trop chaude
ou trop froide peut donner lieu à des conséquences néfastes surtout sur de jeunes plantes.
La température optimale semble se situer aux environs de 25o pour la plupart des plantes
durant la période active de la végétation.
Il faut en particulier se méfier des eaux de sources et des eaux de puits souvent très froides ;
il est vrai qu’il est possible de les réchauffer dans des bassins de grande surface et de faible
profondeur exposés au soleil.
Qualités chimiques.
Les qualités chimiques des eaux proviennent essentiellement des sels dissous :
Certaines sont utiles même si les eaux en sont très riches comme les sels de calcium, l’ion
calcium venant souvent compenser les pertes dues à un excès d’eau entrainé dans les
couches profondes du sol ;
D’autres utiles à faible dose, deviennent nuisibles si la teneur s’accroit comme les sels de
magnésium;
d’autres enfin sont franchement nocifs comme le chlorure de sodium ou sel marin ; on
admet qu’au-dessous de 0,5 g par litre l’eau est toujours bonne, tandis qu’au-dessus de 3
grammes elle est inutilisable sauf pour certaine plantes très résistantes.
Les normes de la qualité de l’eau d’irrigation sont données dans les bulletins de la FAO.
Les conditions restrictives à l’emploi d’une eau en irrigation ne sont donc pas très
sévères, et l’on pourra utiliser la plupart des eaux douces : Elles proviendront soit des eaux
superficielles, soit des eaux souterraines.
Les eaux superficielles (cours d’eau, lacs) sont les plus abondantes et elles alimentent
en fait la majeure partie des irrigations.
19
Lorsque le débit dont on dispose est trop faible pour satisfaire les besoins de pointe durant
la période de végétation active on est amené à construire des barrages réservoirs qui
accumulent les eaux de la saison pluvieuse (d’hiver) les restituant pour les arrosages de la
saison sèche (de printemps et d’été).
C’est surtout le cas des rivières à régime pluvial, car le régime des rivières alimentées
par la fonte des neiges et des glaciers convient assez bien à l’irrigation par sa modulation.
Mais quand les eaux superficielles, essentiellement les cours d’eau, font défaut, on est
réduit à utiliser les eaux souterraines (puits, forages) malgré leur faible abondance et le
prix souvent élevé de leur captage
Enfin on peut aussi retenir dans des bassins aménagés les eaux ruisselantes des pluies
qui s’écouleraient, s’infiltreraient ou s’évaporeraient sans profit, et les utiliser pour
l’irrigation.
Prise d’eau avec barrages: si la saignée est pratiquée un peu en amont d’un barrage
qui relève le plan d’eau et le maintien à un niveau a peu près constant.
Il faut noter que le barrage est une obstruction établie dans un cours d’eau pour créer
une dénivellation entre l’amont et l’aval.
Le lit du cours d’eau peut varier quelque peu et s’éloigner ainsi de la prise que l’on
doit alors modifier.
L’emplacement d’une prise directe en rivière doit être choisi en un endroit du cours
d’eau où la variation du lit est peu probable.
20
La prise directe peut être frontale ou latérale.
prise frontale. – L’entrée de la prise est disposée normalement à la direction
d’écoulement du cours d’eau. L’alimentation est meilleure quand le débit à prendre dans
la rivière est important, mais les matériaux d’érosion dans les cours d’eau torrentiels
pénètrent aussi plus facilement dans le canal qui doit être fréquemment curé.
prise directe latérale. – on évite cet inconvénient par une prise latérale et on évite de
placer dans le lit du cours d’eau tout ouvrage qui peut provoquait des dépôts.
Si pour des raisons locales on a adopté une prise frontale et si des inconvénients se
manifestent on peut souvent la transformer en prise latérale.
21
Les principaux types de barrages sont : Barrages rigides (en matériaux assemblés) :
Barrages poids, Barrages voûtes, Barrages à voûtes multiples et Barrages à contreforts ;
Barrages en remblais (en matériaux non assemblés), Barrages en terre et Barrages en
enrochement
L’aménagement par dérivation est juste un aménagement pour dériver une quantité d’eau
sans pour autant procéder à une certaine accumulation indispensable. Les schémas ci-dessous
illustrent leur différence
22
Termes Définitions Symboles
Niveau (ou cote) des Cote correspondante aux dépôts solides dans la retenue NS
Niveau (ou cote) du lit de Cote du point le plus bas du fond du lit du cours d’eau NF
Niveau (ou cote) minimal Cote minimal du niveau de l’eau dans la retenue où Nmin
d’exploitation (m) l’eau accumulée peut être dérivée par la prise d’eau
Niveau (ou cote) normal Cote du niveau de l’eau dans la retenue à laquelle RN
Niveau (ou cote) des plus Cote maximale à laquelle peut arriver le niveau de PHE
hautes eaux (m)
l’eau dans la retenue au cas où se produirait le plus
Niveau (ou cote) de la Cote du plan de la crête du barrage, à l’exclusion des NCR
batillage
Hauteur hors sol (m) Dénivelée entre le niveau de la crête et celui du lit de H
l’oued
Surélévation de crue (m) Dénivelée entre le niveau des plus hautes eaux et celui hL
23
(à l’exclusion d’éventuelles sous-structures
d’étanchéité)
Volume de laminage Volume compris entre la cote des plus hautes eaux et VL
Volume (ou capacité) Volume total d’eau compris entre la cote normale de V
a) Déversoir de surface
Il s’agit du type le plus communément utilisé et aussi le plus fiable. L’évacuateur de surface
débute par un seuil. Ce seuil dans un chenal à faible pente qui amène l’eau à l’aval du barage.
L’eau emprunte ensuite le coursier dont la pente permet de rattraper la différence de cote entre
le niveau de la retenue et celui de l’oued à l’aval. Le coursier aboutit soit directement dans
l’oued (différence de cote faible), soit dans un bassin d’amortissement (cas de forte pente).
24
Le déversoir du type latéral est adopté dans le cas où la pente du versant est faible. Ce
type d’ouvrage repose directement sur le sol et n’est donc soumis à des tassements sous l’effet
du massif du barrage. Si la pente du versant est forte, un déversoir latéral conduit à des déblais
important et un déversoir frontal est alors préférable. Ce type de déversoir est également utilisé
dans le cas de débit évacué très important conduisant à une longueur du seuil très important.
Déversoir en charge
Ils peuvent être du type puits ou type siphon.
25
L’évacuateur en puits est un ouvrage en béton de forme circulaire. Il évacue l’eau par
chute verticale dans la conduite enterrée débouchant à l’aval de la digue dans un bassin de
dissipation. La conduite d’évacuation joue le rôle de conduite de vidange.
L’évacuateur en siphon est constitué d’une simple conduite qui fonctionne par
aspiration. Cette conduite peut être incorporée dans la digue (barrage) ou, de préférence, posée
dans une tranchée latérale creusée dans la berge. Des grilles installées à l’entrée de l’évacuateur
permettent d’éviter l’obstruction par les corps flottants.
Dans tous les cas, il est recommandé de concevoir l’évacuateur de crues le plus simplement
possible afin de circonscrire les coûts dans les limites raisonnables. Il faut noter que les
déversoirs en charge ont, par rapport aux déversoirs de surface :
une marge de sécurité beaucoup moins grande, due aux variations du débit en fonction
de la charge nettement moins élevée.
Un coût de réalisation plus élevé
Les ouvrages de vidange sont constitués en général par une ou plusieurs conduites
métalliques ou en béton armé traversant le barrage à sa base. Ils assurent les fonctions
suivantes :
26
Assurer le réglage de la montée du plan d’eau pendant le premier remplissage du réservoir.
Abaisser le niveau de la retenue pour rendre possible la visite et l’entretien du réservoir.
Effectuer les chasses pour évacuer les vases accumulées au fond
Ce sont des ouvrages associés au déversoir qui ont pour rôle de dissiper l’énergie cinétique
de l’eau à la sortie aval du chenal, du coursier ou de la conduite (suivant le type de déversoirs).
La création d’un ressaut hydraulique, transforme un courant torrentiel (rapide) en un courant
fluvial (lent) pouvant être restitué sans risque dans le lit de l’oued. La figure suivante illustre
les différents types d’ouvrages de dissipation d’énergie.
Les dissipateurs nécessitent la présence d’un lit en matériau rocheux très compact et stable
pour éviter les affouillements.
27
CHAPITRE 3. CONCEPTION GENERALE ET METHODES DES RESEAUX
D’IRRIGATION.
3.1. Introduction
Le but précis de l’irrigation varie avec les conditions climatiques, culturales, démographiques
des régions dans lesquelles elle est développée et pratiquée :
Dans les pays qui reçoivent moins de 200 à 250 mm d’eau par an, pays qualifiés
désertiques, l’irrigation conditionne la culture sur des terres vouées autrement à la stérilité :
c’est une activité obligatoire. Mais dans ce cas le problème à résoudre dépasse loin de celui
purement technique de l’aménagement d’un réseau d’irrigation et c’est dans un cadre général,
à la fois économique, financier, démographique et cultural, que l’étude doit être poursuivie.
Dans les autres pays, où une organisation culturale préexiste, l’irrigation peut être
avantageuse à introduire: soit pour accroitre le rendement moyen des récoltes et même
empêcher leur destruction pendant les années de grandes sècheresses; soit pour permettre la
culture d’espèces qui, sans irrigation, ne pourraient y être cultivées (riz, par exemple) ; soit
enfin pour permettre, parfois, d’effectuer deux récoltes chaque année. Il s’agit d’irrigation
de « complément ».
Mais comme dans ces régions, l’irrigation ne conditionne pas la culture, comme parfois
elle est même inutile les années humides, elle rencontre souvent auprès des cultivateurs soit
défiance, soit indifférence.
Cependant au point de vue d’un plein rendement agricole de régions déjà évoluées et de la
régularité de leurs récoltes, ces irrigations présentent un intérêt économique tout particulier et
devraient, dans la conjecture actuelle, être développées. En fait le mouvement d’intérêt est
d’ores et déjà créé et l’on voit de plus en plus des réalisations de cette catégorie.
Cependant les projets de cette nature, en raison de même de leur caractère de
« complément », doivent être sérieusement étudiés du point de vue financier et technique et
ne nécessiter qu’une infrastructure de base moins onéreuse, donc plus légère pour les réseaux
des régions où l’irrigation est absolument indispensable.
En irrigation, on appelait périmètre dominé toute la surface, quel que soit sa nature
(terres, routes, villages, forets,) dominée par la conduite d’amenée (conduite principal,
canal tête morte) et susceptible, en conséquence, d’en recevoir de l’eau par gravité.
En réalité ce terme a perdu son sens précis depuis que le développement du pompage
mécanique permet d’arroser des zones situées à des côtes plus élevées que le canal principal. Il
voudrait donc mieux parler maintenant de périmètre d’irrigation, quoique les termes périmètre
dominée restent d’usage.
La partie du périmètre d’irrigation susceptible d’être arrosée avec profit s’appelle
périmètre irrigable.
28
La fraction du périmètre irrigable qui en est effectivement arrosée est le périmètre
irrigué.
Les rapports entre ces dimensions de ces différents périmètres sont extrêmement
variables selon les régions, l’importance et l’évolution des projets.
a) Irrigation par ruissellement ou par déversement : L’eau distribuée par les rigoles
ruisselle sur le sol et s'y infiltre verticalement.
Le ruissellement, défini d'une façon générale, consiste à faire couler sur le sol en pente une
mince couche d'eau; On laisse l'eau couler tout le temps qu'il faut pour que le sol s'humecte
jusqu'à la profondeur voulue.
On appelle encore ce système « irrigation par déversement » parce que l'eau se déverse
généralement par le bord d'une rigole à peu près horizontale en une lame ruisselante.
La méthode type d'irrigation par ruissellement est l'arrosage à la planche, toutes les autres en
étant dérivées. Aussi c’est de cette méthode, qui en pratique s'applique essentiellement à
l'arrosage des prairies.
29
On divise la surface à irriguer dans le sens de la plus grande pente en planches rectangulaires
allongées de longueur L et de largeur λ et de surface s égale à la surface de l'unité parcellaire
d'arrosage.
Le côté supérieur de la planche, pratiquement horizontal, est occupé par la rigole d'amenée
de l'eau qui a donc pour longueur largeur λ de la planche ; le côté inférieur est occupé par la
rigole
b) Irrigation par submersion : L'eau submerge le terrain et s'y infiltre complètement, à
moins qu'on ne provoque, au bout d'un certain temps, l’écoulement de l'eau non encore
infiltrée dans des colatures.
Le système d'arrosage par submersion ou inondation consiste à recouvrir le sol d'une couche
d'eau plus ou moins épaisse ; On l'y laisse séjourner pendant le temps nécessaire pour qu'elle
pénètre par infiltration à la profondeur utile permettant ainsi au sol de mettre en réserve l'eau
indispensable au développement des cultures qui y seront ensuite pratiquées.
Cette méthode est fort différente de la méthode précédente ruissellement sur « une planche »,
dans laquelle l'eau court sur la surface du sol pendant toute la durée de l'arrosage avec un débit
calculé en rapport avec la perméabilité du sol, de telle façon que l'eau amenée est en presque
totalité absorbée au fur et à mesure sans s'accumuler.
Mais lorsque le terrain présente une pente très faible (inférieure à 2%0 environ) le
ruissellement devient irrégulier et la lame mince d'eau n'est pas uniforme.
On a intérêt alors à arroser avec un débit supérieur à celui qui serait absorbé immédiatement
par le sol de telle façon que l'eau s'accumule et dort, en principe,
pendant la durée de l'infiltration.
D'ailleurs la quantité totale d'eau apportée dans
un tel arrosage dépasse nettement en général la dose d'arrosage précédemment définie comme
devant être juste suffisante à l'humectation du sol et aux besoins des plantes.
Principes d'aménagement du terrain.
Pour submerger une certaine étendue de terre, il faut évidemment l'entourer de digues, donc
créer des bassins dans lesquels on fait arriver l'eau.
Le sol du bassin submergé doit être aussi plat et horizontal que possible.
L'eau est maintenue dans les bassins jusqu'à infiltration complète ou bien est évacuée après
un temps
plus ou moins long, compte tenu des besoins des cultures et suivant les conditions
atmosphériques naturelles.
L'arrosage est intermittent car le sol doit pouvoir se ressuyer complètement entre deux
submersions. Il faut en effet permettre aux phénomènes respiratoires de reprendre leur activité,
condition essentielle de succès et il est préférable de renoncer à la submersion si le sol est trop
imperméable et ne peut suffisamment s'égoutter naturellement ou par drainage.
c) Irrigation par infiltration : L'eau ne ruisselle pas à la surface du sol, elle coule dans des
fossés, rigoles ou raies et pénètre par infiltration latérale jusqu'aux racines des plantes.
30
Parfois, dans ce cas, on combine l'irrigation et le drainage, mais cela seulement
dans un nombre très limité de cas particuliers.
L'irrigation par infiltration diffère des méthodes précédentes parce que l’eau n’est pas
déversée sur le terrain et n’en recouvre pas la surface.
Répartie dans un ensemble de rigoles, elle y reste sans jamais déborder et s’infiltre dans le
sol latéralement ou de haut en bas et humidifie ainsi toute la masse de terre comprise entre les
rigoles. Aucune modification n'est apportée à la topographie du terrain.
Théoriquement une rigole d'infiltration doit pouvoir humecter sur toute sa longueur et à la
profondeur exigée par les plantes cultivées, une masse de terre de largeur égale à la distance
séparant les rigoles.
La profondeur et la largeur humectées dépendent de la nature du sol. Si le terrain est
perméable, la descente verticale est rapide mais aussi l'humidification par capillarité se fait sur
une grande largeur ; il faudra donc éloigner les rigoles, qui seront courtes pour ne pas perdre
trop d’eau dans le sous-sol par infiltration profonde ; s'il est assez imperméable la descente est
lente et aussi la dispersion de l'eau latéralement ; il faudra, dans ce cas, rapprocher les rigoles
et allonger la durée de l’arrosage.
Avantages et inconvénients du système.
Les principaux avantages de l'irrigation par infiltration sont les suivants
Frais réduits d'aménagement du sol,
Terrain accessible en tout temps pour les travaux, les sillons seuls étant en eau. - Sol
sans tassement notable ; pas de formation de croûte superficielle, pas de danger
d'érosion du sol.
Feuillage des plantes qui n'est pas mouillé, ce qui évite certaines maladies.
Système convenant particulièrement aux plantes que l'on cultive à faible écartement.
Par contre plusieurs inconvénients du système sont assez sérieux ; ce sont :
la lenteur de l’arrosage,
la gêne causée par les sillons pour les déplacements latéraux,
les besoins importants en main-d’œuvre
les pertes d'eau très importantes, notamment lorsque les sillons ont une longueur
importante.
d) Irrigation par aspersion : L'eau parvient alors aux cultures d'une façon qui limite la
chute naturelle de la pluie grâce à l'utilisation de divers appareils de projection alimentés
en eau sous pression.
L’irrigation par aspersion est un système d'arrosage qui consiste à distribuer l'eau sous forme
de pluie sur le sol.
Très employée depuis longtemps par les jardiniers, les horticulteurs et les arboricultures pour
les cultures maraîchères, florales, arbustes, fruitières, les pelouses, l'aspersion tend, vu les gros
avantages qu’elle présente et que nous énumérons plus loin, à être utilise de plus en plus en
grande culture.
31
Dans toutes les méthodes précédentes, l’eau est distribuée avec plus ou moins d’uniformité
sur le sol par des rigoles et elle y pénètre dans des conditions plus ou moins favorables suivant
sa régularité et sa pente.
Ici l’eau tombe naturellement sur le sol, donc dans les mêmes conditions que les
précipitations atmosphériques et s’y infiltre, compte tenu seulement de la perméabilité du sol.
La méthode d’irrigation par aspersion se divise en branches suivantes :
Irrigation par des rampes fixes
Par rampes fixes permanentes
Par rampes fixes semi- permanentes
Par rampes fixes portatives
Irrigation par des rampes mobiles
Par des rampes pivotantes (pivots)
Par des rampes frontales
Par des rampes avec roues
Par des enrouleurs
Avantages de l'aspersion.
Elle ne nécessite aucun aménagement préalable de la surface à irriguer :
la méthode peut être employée aussi aisément sur des terrains à relief accidenté
que sur des terrains à pente nulle;
elle permet en conséquence d'éviter les travaux de terrassements toujours
couteux;
elle laisse disponible pour les cultures la totalité de la surface du terrain
arrosable, les canaux et rigoles étant supprimés elle facilite l'exploitation du sol
elle permet l'emploi aisé des machines qui ne rencontrent aucun obstacle à leur
utilisation.
Elle peut être employée quelle que soit la nature du sol arrosé, même s'ils sont très
perméables. Or, sur un sol très perméable, les autres systèmes d'irrigation (infiltration,
ruissellement, etc.) ne peuvent être utilisés rationnellement.
Elle provoque une forte oxygénation de l’eau projetée en pluie. On peut donc utiliser
des eaux acides et certaines eaux résiduaires dont les autres méthodes ne permettraient
pas l'emploi.
On peut aussi utiliser éventuellement les engrais et tous les fertilisants ou désinfectants
que l'on dilue dans l'eau on répand ainsi sur le sol, avec économie, les produits
employés.
Elle réalise une importante économie d'eau par comparaison avec les autres systèmes
d’irrigation.
Elle permet un dosage précis et une répartition régulière des quantités d'eau distribuée.
On peut en effet arroser très exactement les seules surfaces cultivées en employant la
quantité d’eau strictement utile, sans perte par infiltration par le fond des canaux et
rigoles et par évaporation à leur surface.
Elle supprime le contrôle rigoureux des quantités d'eau distribué puisque le débit des
appareils d’arrosage est connu ; on économise l'eau dans une proportion allant jusqu'à
50 % par rapport à l’arrosage par ruissellement.
32
Elle met à la disposition des exploitants des conditions d'arrosage très souples ; les
installations peuvent facilement être individuelles ou d'intérêt local sans soulever des
impossibilités techniques ou financières comme cela se produirait souvent avec les
autres systèmes. C'est que l'aspersion ne demande pas systématiquement de « grands
travaux».
Inconvénients de l'aspersion.
On a l'habitude de considérer que l'inconvénient majeur de l'aspersion réside dans le fait
qu'elle nécessite au départ, pour chaque irrigant, une dépense importante de premier
établissement (frais de matériel) et qu'elle exige souvent une nombreuse main-d’œuvre
d'exploitation.
En fait, cet inconvénient est sans doute moins important qu'on ne le pense habituellement ;
en effet les investissements nécessaires pour une telle installation ne sont pas plus onéreux que
l'aménagement de tout autre système d'irrigation le coût du matériel et les frais de sa mise en
place sont compensés par la suppression des travaux de terrassement du sol et des travaux
périodiques de son aménagement (rigoles).
De leur côté les frais d'exploitation sont compensés par la rapidité des arrosages, par la
possibilité d'arroser la nuit sans surveillance et par les économies d'eau.
Enfin, il est toujours possible de réserver cette méthode à des systèmes de culture intensifs
et rémunérateurs. On ne se décidera d'ailleurs pas pour l'emploi de la méthode d'irrigation par
aspersion sans une étude technique et économique sérieuse ; et comme il doit en être ainsi,
d'ailleurs quelle que soit la méthode employée la comparaison des études faites permettra le
choix judicieux d'une méthode par rapport aux autres.
Elle favoriserait l'évaporation qui est d'autant plus intense que les gouttelettes sont plus
fines et l'air plus sec. Mais si une partie de l'eau projetée tombe sur les feuilles des
plantes cultivées et s'évapore rapidement, ce n'est pas sans utilité pour la végétation, car
ce lavage des parties foliacées est en effet très recommandé dans certaines cultures
fruitières. De plus, on peut pratiquer des arrosages de nuit pour éviter une évaporation
trop intensive, l'évaporation diminuant très sensiblement avec la température.
Elle provoquerait le développement des mauvaises herbes.
On peut également risquer à la floraison des accidents dans la fécondation (coulure), et
à la maturation un retard et une diminution de la qualité des produits, et, d'une façon
générale, un développement foliacé excessif aux dépens des graines et des fruits.
Enfin I ‘aspersion tasserait le sol.
Cette action est assez difficile à comparer avec l'action correspondante des autres systèmes
d'arrosage car, ici, le tassement s'opère de façon différente.
Dans l'aspersion il se produit une suite de chocs qui désagrègent les agrégats; l'eau et la terre
forment alors une boue qui durcit ensuite plus ou moins suivant la nature du sol et forme souvent
une croûte.
La submersion provoque plutôt un tassement en profondeur ; par contre la méthode des
sillons ne produit pas le tassement notable.
33
D'autre part, pas plus que les autres méthodes, l'aspersion ne met à l'abri des dangers
d'érosion, par exemple si l'on utilise de gros débits (800 m3 par hectare et par heure et même
davantage) qui dépassent la capacité d'infiltration du sol. Mais à condition de bien conduire les
arrosages on évite dans la plus grande mesure le tassement et l'entrainement des terres.
a) La prise
La prise est généralement constitué par un ouvrage principal appelé « barrage » (pour
les prises avec barrages) et ses accessoires (vannes d’admission, vannes de chasse des
sédiments, vannes d’évacuateurs des crues, déversoirs des crues, bassin de dissipation
d’énergie..).
Les barrages déversoirs généralement utilisées sont des barrages types « Cregler » dont
leur fonctionnement normal a été approuvé, et leur mode de dimensionnement universellement
reconnu.
Les prises sur les rivières sont placées sur les émissaires pour alimenter les canaux
d'irrigation. Elles comprennent essentiellement selon le type du barrage:
Un seuil réalisé en béton armé et en maçonnerie de moellons avec comme parties
principaux:
le seuil ;
le radier ;
les murs bajoyers ;
bassin de dissipation.
Une passerelle généralement en béton armé équipée de garde-corps pour franchir
l'émissaire ;
34
Des vannes pour permettre d’évacuer les sédiments qui s’accumulent en amont du seuil
et augmenter la capacité du seuil à évacuer les crues en période de hautes eaux (vannes
complètement ouvertes) ;
Une prise pour les conduites d'irrigation en rive droite et/ou gauche munie d'une vanne
contrôlant de l’eau d’irrigation et d’une grille;
En fonction de la configuration des berges de l'émissaire, des gradins de gabions à l'aval
pour protéger les talus de l'émissaire en cas de forte crue et un renforcement des talus à
l'amont et à l’aval de l'ouvrage.
b) Le dessableur
Le dessableur est un ouvrage à ciel ouvert dont les dimensions sont fonction de la
vitesse de décantation et du volume à décanter.
Son rôle est de se débarrasser des charriages et des sables entraînés à la prise par la
vitesse de l’eau. Il ne permet pas d’éliminer les particules très fines qui aillent dans les terres
irriguées.
Le rôle de l’ouvrage dessableur est primordial dans la rétention des sédiments et la
protection des canaux d’adduction et de distribution contre l’envasement.
Un bon dessablage des eaux dérivées de la rivière permet d’assurer un fonctionnement
optimum des infrastructures et de réduire les charges récurrentes au curage des canaux.
Le système de dessablage généralement adopté est constitué d’un dessableur à double
bassin fonctionnant à tour de rôle (lorsque un bassin est fonctionnel, l’autre sera au repos ce qui
permettra son nettoyage et sa purge).
Ceci permet d’assurer une alimentation continue de l’aménagement hydro-agricole
indépendamment des opérations de nettoyage nécessaires de temps en temps en fonction du
degré de remplissage de l’un des bassins.
Les bassins du dessableur sont raccordés séparément au canal de prise (amont) et
débouchent indépendamment au niveau du départ du canal adducteur (aval).
L’alimentation du dessableur à partir du canal de prise est assurée moyennant des
ouvertures vannées permettant l’isolement de chaque compartiment en cas de nécessité.
Chaque compartiment alimente le canal adducteur à travers un seuil déversoir exécuté
au niveau de l’extrémité aval du dessableur.
La vidange des bassins de décantation est assurée à travers des ouvertures vannées qui
chassent le fond des bassins et évacuent les sédiments décantés vers un canal de châsse qui les
renvoie vers la rivière.
Au fil du temps de fonctionnement, les matières en suspension transportées par les eaux
dérivées du cours d’eau se déposent et s’accumulent au fond du bassin de dessablage.
A partir d’un certain degré de remplissage, le compartiment doit être arrêté pour assurer
son nettoyage et l’autre compartiment prend la relève. L’opération de nettoyage consiste à
évacuer tous les sédiments accumulés au fond du bassin.
35
Pour assurer cette opération, l’extrémité aval de chacun des deux bassins du dessableur
est équipée d’une ouverture qui chasse le fond du bassin. Ces ouvertures sont équipées de
vannes permettant la fermeture (fonctionnement normal) et l’ouverture (nettoyage) en fonction
du besoin.
c) Le canal de chasse et le déversoir de sécurité.
Le canal de chasse des sédiments est un ouvrage permettant la chasse des sédiments
décantés dans le dessableur et les transporter vers l’émissaire où généralement l’eau a été capté.
Ce canal est en général connecté à un autre chenal venant du déversoir de sécurité.
Ce dernier a pour rôle principal de protéger les ouvrages de traitement d’eau, de
transport, de répartition et de distribution d’eau dans les parcelles lorsque les vannes
d’admission laissent passer un débit supérieur au débit de dimensionnement de ces derniers
ouvrages.
d) L’amenée des eaux : la " tête morte".
Les eaux d’irrigation dont on dispose ne sont pas, en général, destinées à être utilisées
à proximité de la prise ou du captage. Il faut les conduire aux lieux d’utilisation par des moyens
appropriés.
D’autres parts les lieux d’utilisation effective sont compris à l’intérieur de ce qu’il est
convenu d’appeler le « périmètre irrigable » qui se présente le plus souvent, sous l’aspect d’une
surface topographiquement irrégulière pour la distribution des eaux.
Il est nécessaire de les amener si possible dans la partie haute du périmètre irrigable
afin que chacune des parcelles à arroser puisse être disposée à recevoir l’eau nécessaire en
principe par gravité; si cela n’est pas possible, on amène les eaux en un point propice du
périmètre, d’où on les reprend par élévation mécanique.
Pour dégager un principe général, nous allons résonner sur un cas qui se trouve souvent,
celui d’une prise en rivière, à l’aide d’un schéma suivant :
36
Les possibilités techniques.
Techniquement, pour amener en Ha, point haut du périmètre à irriguer les eaux de la
rivière(R), il existe deux modes de transport qui entrainent des modalités extrêmement
différentes. L’une est de choisir un point de prise 1 suffisamment en amont sur la rivière
(R) de façon à pouvoir tracer un canal d’amenée (ou « tête morte ») qui amènera par
gravité en Ha et ensuite dans le canal principal qui domine les eaux nécessaires à
l’irrigation de ce périmètre.
L’autre possibilité est de construire sur le bord de la rivière, en 4, choisi de telle façon
que le trajet Ha4 soit minimum, une station de pompage P qui refoulera les eaux dans
la conduite de refoulement 4Ha, laquelle alimentera le canal principal qui domine le
périmètre.
Ces deux solutions extrêmes appellent des observations:
En effet, s’il est intéressant au point de vue économie de l’exploitation, d’être alimenté
par gravité, il ne faut pas oublier que les travaux d’établissement d’une ‘’tête morte’’
très longue sont onéreux et que, le long du canal, qu’il faut d’ailleurs entretenir, se
produisent des pertes d’eau très sensibles.
Au contraire la solution par pompage entraine des dépenses moins importantes en
général de premier établissement, mais des dépenses d’exploitation (main-d’œuvre,
énergie, entretien, renouvellement des machines, etc….) très fortes.
C’est pourquoi lorsqu’un projet de ce genre est envisagé, seule une étude précise des
deux solutions pourra permettre de déterminer celle qui est la plus économique.
Possibilité d’une desserte combinée. – de plus on doit même envisager la possibilité
d’une irrigation combinée, c’est-à-dire la desserte d’une partie du périmètre par gravité
et la desserte de l’autre partie par pompage. C’est souvent une solution de ce genre qui
pourra permettre la réalisation la moins onéreuse.
37
Le fractionnement du périmètre peut d’ailleurs être envisage de plusieurs façons
différentes.
On pourra par exemple placer la prise à une côte moyenne en 2, et la tête morte
2Hb alimentera, d’une part le canal Hb B desservant la partie basse du périmètre,
et, d’autre part, une station de pompage P’ placée en Hb qui refoule par une
conduite P’Ha l’eau nécessaire à l’irrigation de la partie haute du périmètre qui
est distribuée par le canal HaA.
On aurait pu tout aussi bien placer la prise à une côte encore inferieure, en 3, et
établir une tête morte 3Hc alimenta le canal HcC et la station de pompage P’’.
cette station pourra d’ailleurs, refouler directement en Ha l’eau nécessaire à la
partie haute du périmètre, ou seulement en Hb où un nouveau partage se fera
entre le canal Hb B et P’ qui ne refoulera plus haut en Ha que l’eau nécessaire à
l’irrigation du périmètre comprise entre Ha A et Hb B.
On peut concevoir enfin une chaine P’’’ P’’P’ de stations de pompage.
On voit ainsi toute la souplesse que donne la possibilité d’établir où cela semble utile une ou
plusieurs stations de pompage mécanique. La topographie du terrain ne commande plus
exclusivement l’ordonnancement du projet.
L’erreur de beaucoup de projets anciens a été de placer la prise à une côte trop élevée
du point de vue économique, les autres des projets ayant eu tendance à vouloir irriguer le
maximum de bonne terres sans vouloir, ou pouvoir, recourir, à l’élévation mécanique des eaux.
e) La répartition-conduites de divers ordres.
38
Le canal principal qui se trouve au débouché de la tête morte ; c’est à partir de ce canal
que l’irrigation de la toute « zone » intéressée va s’alimenter. Ainsi il domine à flanc de
coteau toute la zone du périmètre qu’il doit arroser. Il se termine par un canal de fuite
qui ramène à la rivière les eaux non utilisées, ou par un drain ou collecteur.
Les canaux secondaires qui s’alimentent au canal principal sont capables d’arroser
le « secteur» grâce à des canaux tertiaires qu’ils alimentent et qui dominent chacun un
« sous-secteur ».
Les canaux de dernier ordre (en général les canaux tertiaires) alimentent les rigoles de
distribution (on dit parfois « arroseurs ») qui amènent l’eau aux parcelles à irriguer. Les
rigoles de distribution portent parfois le nom de canaux quartenaires ; elles arrosent
un « quartier ».
1) Les canaux.
Le tracé de la tête morte et du canal principal lui-même doit, dans toute la mesure du
possible respecter certaines normes. Les plus importantes sont les suivantes:
Il doit éviter les terrains trop perméables, surtout quand un revêtement des parois du
canal n’est pas prévu.
Il doit également éviter les terrains glissants ou que les infiltrations pourraient rendre
tels.
39
Il faut se méfier enfin des terrains dont la composition chimique altérerait le revêtement
bétonné, s’il doit y en avoir un.
Il conviendra donc de déterminer exactement la nature des terrains à traverser, leur
consistance et leur porosité.
Si l’on craint des glissements ou des éboulements de surface on peut envisager des tracés
en souterrains ou en conduite fermée.
Le tracé de la tête morte et du canal principal lui-même doit, dans toute la mesure du
possible, être aussi court que possible.
On doit rechercher un équilibre de déblais et de remblais, avec la réserve toutefois que
les remblais doivent être limités et les profils entièrement en remblais à rejeter, sauf
exceptions.
4) Déversoirs de sécurité
Ces ouvrages sont destinés à évacuer le débit excédentaire dans une section de canal exposé
à ce risque. Ils comprennent un déversoir latéral avec chute et bassin de dissipation et protection
aval du canal en raccordement avec l'émissaire adjacent.
Les eaux déviées sont évacuées soit directement vers l’émissaire, soit vers le réseau de
drainage par un canal en terre.
5) Chutes sur canaux (CH)
Les chutes sont des ouvrages généralement en maçonnerie de moellons qui comprennent un
seuil, deux parafouilles, un bassin de dissipation et une protection aval du canal par un
revêtement.
Les dimensions du bassin de dissipation sont calculées de manière à dissiper l’énergie
générée par la chute et obtenir un écoulement uniforme à l’aval de l’ouvrage.
6) Coursiers sur canaux (CS)
40
Ces ouvrages sont réalisés lorsque la dénivelée à rattraper dépasse 1.00 m et nécessite la
réalisation d'une succession de chutes rapprochées. Les coursiers sont dimensionnés sur le
même principe que les chutes.
7) Colature des eaux de ruissellement (CO)
Les eaux en provenance des versants arrivent dans le marais sous forme de ruissellement en
nappe ou concentrées dans des ravines, chemins piétonniers ou fossés de pistes. Le
ruissellement en nappe est généralement faible et l'eau en provenance des versants se déverse
dans les canaux qui disposent de la capacité de transit pour supporter l'augmentation de débit
correspondante.
La colature permet d'évacuer les eaux de ruissellement concentrées dans une petite ravine
ou fossé, des fois via un aqueduc.
8) Aqueduc (AQ)
Il permet de faire passer un canal au-dessus d'un autre canal, drain ou émissaire. Ils sont
similaires aux colatures si ce n'est que la largeur de l'aqueduc est fonction du débit du canal "du
dessus".
Ils comprennent une tête amont et une tête aval en maçonnerie de moellons avec parafouilles
; un canal rectangulaire (canal "du dessus") en béton armé posé sur des culées en maçonnerie
de moellons, permet de passer sur le canal "du dessous". De manière optionnelle une chute est
placée à l'aval du canal "du dessus".
9) Partiteurs
Les partiteurs se répartissent en partiteurs proprement dits fixes ou mobiles et partiteurs à
déversoir.
Partiteur fixe.
Un partiteur fixe divise le volume transporté dans un rapport constant. Il est constitué
par un mur, terminé par un bec aigu parallèle à l'axe du canal, sa position étant fonction du
rapport de division que l'on veut obtenir.
Partiteurs mobiles
Un partiteur mobile doit permettre de faire passer dans un canal secondaire un débit qui sera
une fraction variable du canal alimentaire.
Partiteurs à déversoir.
On sait que lorsque l'eau s'écoule par un déversoir le débit est très sensiblement proportionnel
à la longueur du seuil et partage se fait sur le seuil même. Mais les déversoirs ne peuvent
fonctionner sans chute ; il faut donc la créer chaque fois qu’elle n’existe pas.
41
qui se produisent dans la vanne unique, de façon à obtenir aussi rigoureusement que possible
les débits cherchés.
10) Décharge (DE)
Il permet aux drains de grosse capacité de se vidanger dans l'émissaire principal sans
occasionner une érosion dommageable des berges. Ils sont constitués d'une tête amont, d'une
descente épousant la pente de la berge et d'une tête aval. Suivant les conditions d'exécution,
notamment la possibilité d'atteindre le fond de l'émissaire, il sera éventuellement nécessaire de
placer des gabions pour protéger et asseoir l'ouvrage. Dans ce cas un soin particulier sera donné
à l'exécution des gabions et à leur fondation.
11) Des autres ouvrages comme des siphons, des ouvrages de régulation et de contrôle
d’eau, des modules à masque, des ouvrages de traversée, des ouvrages d’angles,
12) Les pistes et ouvrages connexes (Dalots pour passage des pistes sur les canaux (DP),
Dalots simples sur piste (DC), Ponts sur émissaires (PE), Passerelles piétonnières
(PL)….)
42
CHAPITRE 4 : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX D’IRRIGATION
4.1 Les bases de l’irrigation et études thématiques.
Les éléments de base indispensables que doit avoir à sa disposition le projeteur sont les
suivants :
Topographie : plan côté en courbes de niveau à une échelle convenable.
Etude agro-pédologique (vocation des sols ou d’aptitude des sols à l’irrigation.
Données climatologiques.
Ressources en eau (quantité, débit unitaire, débit d’étiage, débit des crues a des
fréquences bien déterminées...).
Données géologiques et géotechniques
Contraintes socio-économiques.
a) Etude Topographique
b) Etude Agro-Pédologique
L’optimisation de la gestion des sols repose sur une meilleure connaissance de leurs
propriétés physico-chimiques et de leur capacité de production (aptitude du sol).
Par aptitude, on entend la possibilité pour un sol de porter une culture ou un ensemble de
cultures dans des conditions écologiques déterminées et pour un degré de technicité défini.
Cette aptitude s'exprime en termes de rendements escomptés pour des cultures appropriées.
43
L’étude pédologique est une composante importante dans tout projet d’aménagement
hydroagricole.
Elle vise :
la détermination des caractéristiques physico-chimiques des sols,
leur classification
leurs aptitudes aux cultures irriguées.
L’étude pédologique influence le choix des cultures pour garantir une meilleure utilisation
des ressources au sein d’un système cultural productif et durable.
44
• Analyses chimiques: Na+, Mg++, Cl-, pH
• Analyses physiques : Ks, da, He
• Analyse de l’eau : Na+, K+, Ca++, Mg++, pH
c) Etude hydrologique
L’étude hydrologique est d’une importance capital pour un projet d’aménagement hydro-
agricole.
Son but principal est d’inventorier les ressources en eau et leurs caractéristiques (quantité,
emplacement et débit unitaire) ainsi que de montrer d’où l’eau d’irrigation proviendra
(dérivation d’un cours d’eau, d’un barrage de retenu, de la nappe souterraine).
Pour l’estimation des besoins en eau du périmètre irrigué, l’étude statistique des séries
pluviométriques mensuelles doit être réalisée.
Les ajustements statistiques des séries de données à des lois de distribution théoriques
permet de déterminer par exemple les hauteurs annuelles de la pluviométrie pour différentes
périodes de retour et pour différentes station pluviométriques.
45
Ces enregistrements nécessitent souvent d’être confirmés par des mesures continues de la
pluviographie (pluviographes enregistreurs) effectuées sur de longues périodes au niveau de
stations météorologiques bien réparties au niveau du bassin versant de l’emissaire et des bassins
versants limitrophes.
e) Etudes socio-économique.
L’objectif de ces études est de proposer un schéma optimal de mise en valeur des périmètres
à aménager tenant compte des contraintes et opportunités techniques et socioéconomiques au
niveau des sites proposés.
Ces études portent essentiellement sur des points suivants.
La sélection des cultures les mieux appropriées à développer sous l’irrigation (tant sur
le plan technique que socioéconomique),
46
la détermination des besoins pour les activités de la culture mécanisée (lutte contre les
mauvaises herbes, l'application d'engrais, récolte) et déterminer les besoins en termes
de mécanisation pour remplir les tâches ;
Une étude sur les marchés cibles (locaux et étrangers) et faire les recommandations
adéquates pour faciliter l’écoulement des productions escomptées ;
47
etc.… Tous ces facteurs seront évalués pour apprécier le degré de sensibilité à l'érosion
des sols ou de la dégradation des terres.;
Décrire les règlements et les lignes directrices (au niveau tant national qu’international)
qui régissent l’évaluation des projets et les pratiques d’irrigation ;
Déterminer l’importance de la dégradation des terres dans les bassins hydrographiques
et recommander des mesures de protection appropriées pour réduire les risques
d'envasement ;
Faire une évaluation critique des sols et des impacts sur la santé des utilisateurs en aval
(étude des besoins en eau potable, d’abreuvement du bétail, d'irrigation, etc. à l'aval du
site à aménager) et les impacts écologiques (effets sur la flore et la faune aquatique) en
raison de la réduction des débits et de la détérioration éventuelle de la qualité de l'eau
par contamination (fertilisants, pesticides) ;
Une analyse détaillée des pertes de terres dues à la diminution de la terre due à
l’utilisation de celle-ci pour la construction des ouvrages de dérivation et de prise, le
canal tête morte, le réseaux de canaux d’irrigation et de drainage, routes d'accès et
d’exploitations, etc. et ses impacts économiques et sociaux, ainsi que les besoins en
termes d'indemnisation ou de compensation pour les familles affectées, si nécessaire ;
L'analyse détaillée des risques accrus de maladies d’origine hydrique, en particulier le
paludisme et la schistosomiase, associés au développement de l'irrigation, en particulier
pour ces programmes. Les impacts probables des programmes proposés sera évaluée en
prenant en compte les conditions actuelles de transmission de ces maladies ;Évaluation
des types de sol, des dangers de salinisation ou/et d’alcalinisation, l'envasement, les
inondations et l'érosion des sols dans et autour des zones à l’amont et à l’aval des
ouvrages de dérivations ;
Évaluation de la pollution éventuelle des eaux de drainage par des produits chimiques
agricoles et l'effet possible de la réduction des débits de base sur l'augmentation des
concentrations, et détermination de la capacité de dilution de la masse d’eau réceptrice ;
Evaluation des types de produits agro-chimiques et de leurs modes d'application et les
impacts probables de l'augmentation de leur emploi ;
Evaluation des risques de la prolifération de mauvaises herbes aquatiques, des maladies
et ravageurs des cultures, et évaluation de tout autre effet indésirable non mentionné ci-
dessus, sur les conditions biophysiques et socio-économiques de la zone du projet ;
Les mesures sociales et environnementales relatives à l’irrigation pourraient inclure : (i)
création d'infrastructures sociales pour soutenir l'évolution de l'agriculture irriguée, et
(ii) soutenir les mesures visant à protéger la santé humaine, les espèces menacées
d’extinction et l'environnement d’une manière générale ;
Étudier et décrire les autres considérations environnementales ayant des liens avec les
activités du projet, notamment la conception, la technologie, les techniques de
construction, le fonctionnement et les procédures de maintenance, etc. ;
Quantifier les coûts et les bénéfices de chaque alternative en intégrant le coût estimatif
de toute mesure d'atténuation y relative ;
Proposer des mesures d'atténuation appropriées pour les impacts probables ;
Evaluation de l'impact des projets de développement sur l'écosystème ;
Evaluation des changements biophysiques sur l'équilibre écologique dû à l'exécution du
projet ;
Évaluation de l'impact de la modification du mode d’habitat actuel sur l'environnement ;
Evaluer l'impact probable que l'environnement social et naturel aura sur le projet ;
Préparer un programme de suivi des impacts et des effets des mesures d’atténuation
48
4.2.Besoins en eau d’irrigation :
BN = ET0 x Kc – Pe
Le besoin brut
Le Besoin Brut noté BB, est la quantité d’eau qu’il faut réellement mobiliser pour satisfaire
aux besoins nets et qui tient donc compte des pertes dans le transport de l’eau depuis la source
jusqu'à la plante.
Ces pertes dépendent du système d’irrigation, de la qualité du réseau et de l’expérience de
l’irriguant. Chaque système est caractérisé par son efficience ; l’on a alors:
𝑲𝒄 ∗ 𝑬𝑻𝒐 − 𝑷𝒆𝒇𝒇
𝑩𝑩 =
𝒆
Les besoins de pointe sont les besoins qui correspondent au mois où les besoins
en eau sont les plus élevés (ou à la décade ou à toute période choisie).
La pluie efficace est une pluie dépassée huit ans sur 10 ans (4 ans sur 5) qu’il faudra
multiplier par un coefficient réducteur de 0,73 pour obtenir la pluie efficace moyenne
mensuelle.
La formule dite des Agronomes considère comme pluie efficace 80 % des valeurs
moyennes observées (P) alors que le Service Agricole de l’Institut des Recherches
Agronomiques tropicales (IRAT) préconise la formule suivante : Pe = P - 0,15 (P - 20).
Par ailleurs, l’ingénieur pourra recourir à l’usage de 2 formules simples, selon ILRI-FAO1, pour
estimer la fraction de la pluie totale réellement utilisée par les cultures :
Pe = 0,8 P - 25 si P > 75 mm/mois
49
Pe = 0,6 P - 10 si P 75 mm/mois
Le premier stade dans la construction d’un barrage consiste essentiellement à réaliser une
obstruction (ou coupure) du lit du cours d’eau en vue d’assurer la réalisation des travaux de
fondations de l’ouvrage. Cette obstruction doit satisfaire les critères suivants :
en cas de crue, la surélévation du plan d’eau en amont ne doit pas causer des
submersions supérieures à celles en absence de l’ouvrage et essentiellement dans les
zones habitées ou industrielles,
la vitesse de l’eau sur le fond ne doit pas provoquer des affouillements du lit si le cours
d’eau est navigable, la vitesse de l’eau dans les canaux de navigation ne doit pas
dépasser une certaine valeur maximale.
Pour remplir ces conditions, deux méthodes de coupure principales sont utilisées :
Méthode des empiétements successifs sur le lit (la coupure du cours d’eau constitue la
phase finale)
Méthode de la dérivation provisoire (la coupure du cours d’eau est réalisée à la phase
initiale)
50
Méthode des empiétements successifs sur le lit
Cette méthode est utilisée lorsque le lit est assez large en vue de réduire la vitesse de
l’écoulement. L’ouvrage est construit en obstruant successivement certaines parties du lit du
cours d’eau par des enceintes de batardeaux, souvent métallique, telle que (ABCD) et (EFGH)
à l’intérieur desquelles, l’ouvrage est construit en eau morte ou par épuisements
Elle est employée notamment lorsque le lit est relativement étroit et ne peut, être obstrué
partiellement par une enceinte de batardeaux ou par un caisson ; c’est le cas aussi des cours
d’eau avec fond rocheux rendant difficile l’enfoncement de palplanches.
La zone dans laquelle le barrage sera construit est mis à sec par des batardeaux amont et
aval et les eaux stockés derrière le batardeau amont sont alors dériver dans un canal à ciel ouvert
ou une galerie. Ce canal peut être transformé après la construction du canal en ouvrage de
vidange de fond ou de dévasement.
51
b) Etanchéité et consolidation des fondations
La fondation d’un ouvrage devrait présenter la plus grande étanchéité possible. Souvent, il
est nécessaire de procéder à l’étanchement des roches et sols de fondations par un traitement
particulier suivant la nature de la fondation.
Les produits utilisés : ciment, argile, silicate de soude, aluminate de soude ou produits
bitumineux. La mise en œuvre se fait par injection à l’air comprimé ou par pompage par des
forages de 5 à 10 cm de diamètre et sous une pression de l’ordre de 20 bars à raison de 50 à 150
Kg/ml de forage.
Nous avons vu qu’un barrage est un ouvrage qui retient les eaux contre une de ses faces à
un niveau supérieur à celui qui règne sur l’autre face. Si un barrage exerce une action sur le
niveau des eaux, ce niveau exerce une action réciproque sur le barrage. Cette action se manifeste
sous diverses formes.
Actions
52
Ces actions peuvent compromettre la fonction du barrage dans le stockage des eaux et
peuvent conduire à la destruction du barrage à une échéance plus ou moins rapide.
L’examen de ces actions a montré que les trois accidents à redouter sont :
Remèdes
Les remèdes envisagés intéressent :
b) Dimensionnement du barrage
La hauteur du barrage
La hauteur du barrage de dérivation doit être choisie de manière à garantir en amont de
la prise latérale un tirant d’eau suffisant pour dériver le débit nécessaire à l’alimentation du
périmètre.
Cette condition doit être vérifiée surtout en période d’étiage de la rivière. Ainsi, la
hauteur du seuil est déterminée en fonction de la cote de calage de la prise latérale par rapport
au fond de la rivière et du tirant d’eau nécessaire en amont de la prise qui dépend de la section
et des dimensions des ouvertures de dérivation.
Pour le barrage d’accumulation, la hauteur est obtenue en fonction du volume à
emmagasiner (volume utile et tranche morte) sans oublier la lame d’eau à laminer pendant les
périodes des crues éventuelles.
La longueur du seuil
Le dimensionnement du barrage est opéré sur la base de la configuration du lit de la
rivière des débits mis en œuvre (débit de crue, débit dérivé, débit transité vers l’aval).
53
La longueur du barrage doit être choisie de manière à assurer un tirant d’eau suffisant
pour le fonctionnement des prises latérales en basses eaux tout en garantissant une lame d’eau
modérée lors des fortes crues.
Cette condition est opérée sur base de la formule du débit de l’écoulement par
déversoir :
𝟑
𝑸 = 𝝁 ∗ 𝑳 ∗ √𝟐 ∗ 𝒈 ∗ 𝑯𝟐
54
Bassin de dissipation à ressaut hydraulique
𝒉𝟏 −𝟏 + (𝟏 + 𝟖 + 𝑭𝒓𝟐 )𝟎.𝟓
=
𝒉𝟐 𝟐
𝑳∗𝑸𝟐
Avec 𝑭𝒓 = √
𝒈∗𝑨𝟑
55
d) Dimensionnement des vannes d’admission et de dévasement
Les vannes de dévasement sont prévues aux extremités du seuil principal de dérivation et
entre celui-ci et la prise latérale.
Leur rôle principal est d’évacuer par charriage vers l’aval les matériaux transportés par les
crues pour qu’ils n’obturent pas la prise et pour empêcher leur transit vers le canal de tête morte.
Généralement, elles sont calées à un niveau plus bas (0,50 m) que le radier amont du seuil
et de la prise latérale.
La pente du radier amont est fixée de telle sorte à créer un écoulement torrentiel capable de
dégager le volume utile en amont de la prise latérale et de créer un écoulement préférentiel des
eaux vers cette dernière.
La pente aval au niveau du canal de chasse est fixée de telle façon à rattraper la cote du
bassin de dissipation du profil sous-jacent.
Les dimensions des vannes de dévasement sont déterminées de manière à créer des vitesses
de courant élevées capables d’entrainer les sédiments qui ont tendance à s’accumuler en amont
du seuil et surtout au niveau de la prise latérale.
Quant aux vannes d’aadduction, dans l’objectif d’assurer un contrôle plus ou moins précis
du débit d’alimentation de l’aménagement, la prise latérale est munie de vannes permettant la
diminution (cas des hautes eaux) et l’augmentation (cas des basses eaux) du débit dérivé vers
périmètre irrigué. Le débit de la prise latérale est fonction de sa section et du tirant d’eau amont.
Ces débits sont donnés par la formule de l’écoulement par vanne:
𝑸 = 𝜷 ∗ 𝒆 ∗ √𝟐 ∗ 𝒈 ∗ 𝑯𝒐
4.4.Dimensionnement du dessableur
La théorie utilisée pour la simulation des conditions de décantation des particules est
celle de Fair & Geyer qui prend en considération les effets de la turbulence et des courants de
circulation.
Cette théorie repose sur la détermination des vitesses de sédimentation des particules
concernées (vitesse de chute des particules isolées).
En plus de la vitesse verticale de dépôt des particules, la vitesse horizontale dans le
dessableur (Vh) est un paramètre qui conditionne le temps de séjour de l’eau dans le dessableur
et déterminent les particules décantées.
La formule suivante est à utiliser :
𝑄
𝑆≥
𝑉𝑔
Pour un dimensionnement optimal d’un dessableur dans les conditions précitées, la
largeur (l) et la profondeur (H) sont liées par une relation du type l/H = 2, soit l = 2H.
56
Le calcul de la longueur du dessableur dépend de la charge solide à décanter, du
rendement de la sédimentation et du temps réel de sédimentation pour une charge solide donnée
qui dépend de la vitesse horizontale dans les bassins de décantation.
Le calage des canaux d’irrigation doit être opéré sur la base des plans côtés des zones
à aménager en respectant les critères suivants :
les zones à aménager parfois présentent des pentes variables ce qui nécessite leur
planage pour adoucir et homogénéiser les pentes;
57
les conduites ou canaux tertaires sont disposés dans le sens de la plus grande pente,
chaque canal est calé de manière à assurer une lame d’eau minimale de 10 cm au niveau
du point le plus haut des parcelles irriguées.
Ceci permet de définir, en tenant compte des pentes des canaux, les cotes imposées au
niveau des départs des conduites ou des canaux tertiaires des canaux secondaires, des
canaux primaires et du barrage de prise.
58
Le calage obtenu au niveau du calage primaire détermine le niveau du calage de prise
au niveau du barrage de prise
Cela permettra d’utiliser une alimentation par pompage ou pas
Une pompe doit être choisie selon les caractéristiques réelles de l’installation dans
laquelle on doit l’installer. Les données nécessaires pour un dimensionnement correct sont les
suivantes:
Débit Q : c’est la quantité de l’eau débitée par la pompe dans l’unité de temps,
normalement exprimée en m3/h
Hauteur manométrique totale : c’est la somme de la hauteur géométrique dans les
niveaux du liquide et les pertes de charge causées par de frottements intérieurs qui se
forment au passage du liquide :
dans les tuyaux ;
dans la pompe ;
dans les accessoires hydrauliques.
Il faut noter que la hauteur manométrique en aspiration Hga + ∆pc asp, doit être
comparée avec la capacité d’aspiration de la pompe.
Cette capacité d’aspiration ou « NPSHr » (Net Positive Section Head) est définie
comme hauteur de charge nette absolue demandée à l’aspiration, laquelle valeur est fournie par
une courbe en fonction du débit, donc c’est une caractéristique de la pompe.
A ce sujet, lorsque la pompe a été choisie selon le débit et la hauteur demandée, on doit
vérifier la formule simplifiée:
10 m ± Hga - ∆pc asp. > NPSH demandé + 0.5 m
Hga est la hauteur entre la surface de l’eau et l’axe de la pompe,
Hga est négative si la pompe se trouve au-dessus de la surface de l’eau.
59
∆pc asp. est la somme des frottements restants en aspiration distribués (tuyauterie) et concentrés
(vannes, coudes, etc.)
Si le résultat de la vérification est négatif, normalement il ne faut que limiter le débit
avec une vanne au refoulement, afin de rentrer entre des conditions de fonctionnement de la
pompe les plus optimales et sans cavitation.
Lorsque le liquide présente des températures supérieures à la moyenne optimale de
20°C environ, les pompes diminuent sa capacité d’aspiration.
Après avoir établi les valeurs de débit Q et de la hauteur manométrique totale Hmt de
l’installation, il faut déterminer la puissance absorbée N de la pompe en appliquant la formule
suivante :
𝑸∗𝑯∗𝜸
𝑵=
𝟑𝟔𝟕 ∗ 𝜼𝒑
Où on a :
Q = Débit en m3/h
H = Hauteur en mètres
γ = Densité du liquide (pour l’eau = 1 kg/dm3)
ßp = Rendement de la pompe (Ex. Rendement pompe 68% = ➩ ηp 0.68)
𝑵𝒏
𝜼𝒑 =
𝑵𝒑
Où on a :
Nn = Puissance consommée par le fluide ;
Np = Puissance absorbée par la moteur.
Remarque :
En variant le nombre de tours, les performances des pompes changent selon les règles
suivantes :
Le débit proportionnellement au rapport du nombre de tours :
𝒏𝟐
𝑸𝟐 = 𝑸𝟏
𝒏𝟏
La hauteur, proportionnellement au carré du nombre de tours :
𝒏𝟐 𝟐
𝑯 𝟐 = 𝑯𝟏 ( )
𝒏𝟏
La puissance absorbée, proportionnellement au cube du rapport du nombre
de tours :
𝒏𝟐 𝟑
𝑵𝟐 = 𝑵𝟏 ( )
𝒏𝟏
Le fabriquant de la pompe fournit avec cette dernière ses courbes caractéristiques (Débit
Q en fonction de la hauteur, de la puissance absorbée, du rendement.. à la vitesse n de
60
rotation constante) et du NPSH. Il ne se suffit pas seulement d’augmenter la vitesse de
rotation, il faut vérifier que le rendement reste dans la zone optimale.
Courbe I : Courbe des hauteurs totales en fonction des débits ; Courbe II : Courbe des
puissances absorbées en fonction des débits ; Courbe III : Courbe des rendements en fonction
des débits ; Courbe IV : Courbe des pertes de charges totales (linéaires et singulières dans
l’installation en fonction des débits ; Courbe V : Courbe H1=Y+∆H en fonction des débits :
cette courbe est obtenue à partir de la précédente, en ajoutant à ∆H le terme Y correspondant
à la hauteur géométrique totale ; A : le point de fonctionnement de la pompe.
Le couplage des pompes en série permet d’augmenter la hauteur de refoulement, tandis
que le couplage en parallèle permet l’augmentation du débit à refouler.
61
CHAPITRE 5 : DRAINAGE DES SOLS
62
Le drainage des sols englobe diverses techniques qui assurent l’élimination des eaux
excédentaires du sol, ce qui permet de cultiver et d’obtenir une production suffisante et de
qualité. Il comporte 3 étapes :
La collecte des eaux excédentaires
Le transport ou l’acheminement par un réseau de différents drains et collecteurs ou de
fossés
La restitution au réseau hydrographique naturel (émissaire).
Les sols mal drainés sont des sols souffrant d’un excès prolongé d’humidité pouvant résulter
de nappe trop proche de la surface
de la présence d’une nappe perchée
de l’écoulement hypodermique
des dépressions ou de ressuyage trop lent après les pluies en cas de sols à structure
instable
d’une mauvaise irrigation
Le drainage des sols humides a donc un effet positif sur les parcelles. Les plus
importants sont les suivants :
meilleure aération du sol
amélioration de la structure du sol
pénétration plus profonde des racines
échauffement plus rapide du sol (augmentation de la température du sol)
63
diminution des mauvaises herbes et des maladies des cultures
travail du sol facilité
accès amélioré aux parcelles
Augmentation des rendements des cultures et amélioration de la qualité des récoltes
cas des mouillères (remontée de sources souterraines, soit par accumulation d’eau
de ruissellement ou d’irrigation)
Drainage : captage, drainage par tuyaux enterrés, par fossés, par puits
Drainage de surface pratiqué dans les zones plates, à très faible pente ou à surface
irrégulière, mais présentant des défauts d’infiltrabilité ou de drainage interne.
Le but est de réduire les risques de submersion prolongée du sol sans provoquer
l’érosion, par aplanissement pour éliminer les irrégularités du sol comme les
dépressions locales, ou nivellement.
64
Piézomètres
Surface du sol
Nappe phréatique
Couche imperméable
Inconvénients du système :
- perte de surface cultivable
- difficulté d’accès
- entretien onéreux
- maladies dues à la stagnation d’eau
par drains enterrés
Infiltration continue
Surface du sol
Nappe phréatique
Drain
Ecoulement radial
Rabattement de la nappe
Couche imperméable
65
drainage à la parcelle
système de collecte et d’acheminement
ouvrage de restitution à un exutoire (émissaire ou autres)
Le schéma suivant montre un réseau de drainage :
re
Drain
i eu
r
xté
collec
ue
Ea
te
l
ipa
ur
e ur
rinc
Ouvr
t
collec
Drain
in p
age d
Dra
celle
à la par
Drain
e cei
nture
D’une manière générale, les colatures de drainage sont conçues pour assurer les
fonctions suivantes :
la vidange des rizières à la fin de la campagne agricole pour permettre de faire la
récolte ;
66
l’évacuation efficace des eaux de ruissellement générées par les pluies
exceptionnelles. Les parcelles rizicoles ne nécessitent qu’un drainage de surface.
Dès lors, les drains servent à vider le périmètre pendant la période de croissance, si
nécessaire et à évacuer les excès d’eau dûs aux pluies afin d’éviter d’endommager les cultures.
De ces deux facteurs, c’est l’évacuation de l’excès d’eau lors d’une averse qui est le plus
critique.
Dès lors, le dimensionnement du réseau, dans la partie en extension, est fait de telle
façon à pouvoir évacuer l’averse d’une période de retour de 10 ans en 5 jours.
Le débit de chaque colature est déterminé en fonction de la superficie dont elle assure
le drainage. Les débits des colatures collectant les eaux évacuées par les ouvrages de décharge
du réseau d’irrigation seront augmentés des débits des ouvrages correspondants.
Les pentes longitudinales des colatures sont dictées par la topographie du terrain et de
la cote de l’exutoire. Les drains primaires et secondaires ont en général une section trapézoïdale.
Leur gabarit est choisi en fonction des superficies drainées et de la pente longitudinale du drain
par la formule de l’écoulement en charge :
𝟏 𝟐 𝟏
𝑸= ∗ 𝑹𝟑 ∗ 𝒊𝟐 ∗ 𝑺
𝒏
67