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is G. Mauger Agrésé de Universi Directeur honorire de Ecole internationale de I’ Alliance Francaise Grammaire pratique du francais d’aujourd’ hui langue parlée langue écrite Edition revue LIBRAIRIE HACHETTE PARIS collection publiée sous le patronage de I’Alliance Francaise Crest avee le concours de Jacques Lamaison qu'avait éé entreprise la rédaction de cette grammar, et plusieurs chapitres lui devaient leur forme initiale. ‘Un mal sans pitié est venu Parracher 2 une tdche qu'il avait abordée ‘avec enthousiasme et qu'il edt, jusqu’au bout, honorée de son riche savoir. G. Mauger Langue et civilisation francaises Tome 1: Méthode 1 et 2° degrés @ © Tome 11: Méthode 3: et ° Tome Ill : Méthode 5* degré (PARIS) Tome IV : Civilisation, littérature G. Mauger et G. Gougenheim Le francais élémentaire : 2 livrets © G. Mauger et M. Bruéziére Le francais accéléré Le Frangais et la Vieo(Nouvelle méthode de langue) G. Mauger Contes et récits en francais facile © Disques de /Encyclopsdie Sonore > Adaptation sudio-visvelle ISBN 2.01.002134.7 & Urata Hache 1960. wertissement (Cat ne fin esetellemen: pratique que nous avons cherchée en rédgeant tae grammare. Nous avons eaiyé de resudre les dificult particles Gf ‘eovoate un diranger Apropos de ote langue « Que sgnfe tle ‘Somme, lue ou entendse? —- Quele expression donner hale, de case exacctnn Conn one esto fm om personnel ou de Tare?» Mats nou nfavons poln perda dev inqu ,eranger et souieux de connate ce ql edt ert cour ten, plot que le regs ses de la gammaie adionel de no Dose gulsber atx jeux ds Frangals gui Tenendront ol roa. Kus, en hi ofan ute description ds vers proces ¢exprenon dans In ,_ laxgue daujourd‘hui, avons-nous tenté de le guider et de Vorienter discrétement. ‘Nous avons donc été amené, d'abord, & ne trater que du francais actuellement vivant (ne citant vin tour ancien que rarement, et s'il garde encore quelque sur- Yivance); ensuite, & insister sur certains problémes particuligrement épineux In postposition du sujet, par exemple, a place de ladjecifépithéte. Le méme 40x, tout pratique, explique pourquoi nous n’hésitons point & rappeler un fait (4 roqutprictemment, ov & mult le renvols un paragraph 8 un ‘News ne cacherons pus que i rédacton d'une graminire—anjurd et pour lesérangers now a semble, A mants repre au cour de notre tava ue Ake ambiicsee peur vain, du moins pour ns forts Bers ur temp ob langue pare ot a langue erie olen wt pidoment; abr éol nex pls le coneratoie du bon ona quel fa pendant un ie te; ot a rene, in ado, avalon pesent de pls en pls au mana tas jeunes, appeles 4 e fie entendre dun immense public est dg une teaage cazeprse ve owe fire un mantel pou les ecollers de nos lots; Iai eriepie pls Gangs encore, si Yon adres A des letenrs ql ne ont pas fran, dont Tatention eridgue reve en érll et qui pourront trouver Ragu jour ln ado, dante oural, dans on roman, dame sana rpique ta ce que le manuel tura pretend leur enseignr. Gute peut re Vatitede thapraiin devant des problems tl que Featpo du stbjooct avec opis feu le nowreccord da partie pasé a fnin? Sil adopt une postion intinant and ser lceurs 8 sule Une tne pe it anrier devant les epochs, 200 Sedona ss doce, mt de Oo el Uemaot fou simplest au rept grandes ues? En fait, Métranger a besoin de consis; il attend de nous des solutions qui sati- fassent en méme temps & la correction et & usage. Seulement, pour éayer sa confance, il faut qu'il nous seate A méme de lui expliquer les presions qui ‘Sexercent sur la langue et les motifs profonds qui les animent : par exemple, dans les deux cas que nous venons de signaler, le besoin, plus ou moins conscient, ‘@'économie. On ne saurai, ic, so contenter de parler de fautes, Si instante ext {a remise en question de certains fats, que V'intransigeance conduirait &isole- ment en face d'une langue — c'estdire d'une société — qui vit et qui change, une litérature qui traduit le monde contemporain avec des moyens qu'on peut analyser et justfe. Drailurs, cette langue retrouve souvent, dans ses « incorretions », des tours {qu jadis exstérent. C'est le cas de constructions comme : « Il est & craindre uil serait mécontent » ou : « Quoigu'on devrait s'en féliciter » ou encore : Tl st possible quil refusera ». Tours choquants? Mais le xvut sibcle et tméme le xvi" nous en offrent, i té d'un subjonctif trés usuel, maint exemple fautoris. Ce qui signif que de grands auteurs (Comeille, Fénelon, Chateau Briand) ont écrit dans cette langueda, et que cit, alors du bon frangas. Seu- Jement, comme ce n’est plus, ov pas encore, du francais courant, et que notre lecteur déire,répétonsle, 'exprimer correctement, sans se faire remarquer, i faut ll fournir une réponse, Peu-re la solution sortira--lle des termes mémes du probléme : s'il agit d'un tour archalque et propre & faire sourire (par ‘exemple, «la feue reine », ou méme « un mien ami»), nous conseileron 'abs- tention. Mais si le tour est encore vivant, et sil pour Iui des avantages de larté (par exemple emploi des divers temps de Vindicatif avec aprés que), nous con stillerons & notre lecteur d'observer une régle que suivent encore beaucoup de toons éerivains et qui ne singularise personne. Il contribuera, pour sa part, & tmaintenir des nuances prévieuses et &retarder le moment oit l'économie maté- Fille obtenue par Tuniformité du mode et du temps (passé du subjonctif) sera balancée par Tobscurcissement du discours! Notre livre, on le voit voudrait garder le contact avec Ia réalitlingustique. Estce & dire quil ait pu, dans tous les cas, se conformer aux démarches de la science contemporaine? Des mares éminents ont évoqué, miewt que nous ne saurions le faire, les perspectives ouvertes &Ja grammaire par les travaux des siructuralistes. Mais i faut bien reconnaitre que la pédagogie ne peut trer de ‘cs recherches qu’un profit encore limit. Sans doute, nous dirons utilement & Técudiane ranger : « L'article est incompatible avec les adjecifs possess, — « Répétition, ou non, des pronoms relatifs, des pronoms personnels? » — En vérité, on ne saurait oublier que I’éranger porte intérét 40x problémes de nuance et de justesse, surtout si sa culture atteint un donc pate avec apr que sania bien une acquaion inde du F. P certtin niveau. Remarque d’autant plus importante, croyons-nous, que la langue écrite étend constamment son domaine’. Il est peu d'hommes, aujour- hui, A qui il n'importe pas de savoir lire, Et qui veut, en pays étranger, vivre dans un certain confort d’esprit, doit comprendre es innombrables avis concernant la police de la rue et de la route, et surtout comprendre le journal. Non moins que la radio, et de fagon plus souple, il tiendra le visiteur en contact avec le pays oi il séjourne et, concurremment avec la ‘conversation, étendra et enrichira son expérience linguistique. 1a ange pals et la langue Erte seront done, entembl, Ia matte de cet Mansion, now ous heurons aux difcués soulevées par Jour constants intpéntation, in pouseseverant surtout du paré vers ert. Ain! ape rane eee rowante ks lites entre les itentsniveaux ou tances Tnguisiques aser capcicne tout divin. [Ni vou copedart, pour a commode Gu lestur, consid qu'on pout {aie guatee tances, alan dea angus a mons poplar aps populate 1. Um frogs vt, esetellement Hire (eprisenté dans ce five par Ie ole FED, Oe on gine, cei den Grivaina avant 194, ea onsite ia substance de grammaices tadonnel 2. Une. lngue courant, qui se placerit etre le francais Grit iar et i taneais prt fair “ole quemplt le Faien de moyenne calle dans te conveation avec un infertocstoe qu'il he coma pa intmement, ave tide sr supénous ou un doses chet Ces ents langue courant que se tel pls souvent note ouvage Ele Sry ot até teucon ge pari, On stra done que lors nus cons ‘Pare sf bans autre ombol il gh dune expression vate ajour bu dl lange ite quoiine, comme dns langue par. 3. Un feagus pr famille (F.P. fam). I suppone ds rapport pas Got tre inelocter, Cet ce iva qo vous vous pact par exemple, quand fos comer eveo essai qu ségare vote vite, ow aver al fe {Roe La nngue courane Simone consamment ete sours. Votl un excl compare des phrases condionnells Tee mettraic en route | 1} se mettrat en route | I se mettrait on route si te | fe ciel deat clair et | i fe ciel éait clair ot | ciel état clair et que la tem ue Ia température fit | que la température soit | pérature était douce. Erce Souce, (Emploi d’on impartaie de Vindicadlt qui tend & passer dans GEmploi tiuéraire du | (Emploi vsuet du sub- ictifiempartait) | jonctit présent 4. Un quatritme niveau concerne le frangais parlé populaire (F. P. pop.). Ce sera la langue pratiquée en général par les ouvriers entre eux. Enfin nous ne citons que pour mémoire le francais parlé vulgaire (F. P. vulg.) auquel appartiennent les expressions basses ou grossitres. Mais notre lecteur ne doit pas ignorer qu'une autre perspective, trés impor- ‘ante, est ouverte par la presse d'information, la radio-télévision, et, dans une ‘ertaine mesure, la parte narrative des romans, On y reléve des formes gramma- ficales que Ton croyait reléguées dans un frangais littéraire ou désuet + passé simple, plus-que-parfait du subjonctif employé comme conditionnel passé, jartcipe présent directement apposé au nom, etc, Cette langue des journaux Et de la radio joue un rOle trés important en animant, dans un circuit actif, des fours qui passaient pour irrévocablement condamnés, et qui demeurent ainsi disponibles. Si Ton veut représenter matérillement et de fagon approximative l'ensemble de ces divers niveaux, on obtient un diagramme de ce genre F.£, <—[ Langue courante | <— F.P. fam. <— F.P. pop. Gitéraire) et pariée) Prose ot radio — Résit des romans Bt maintenant, quels conseils donner, pour Musage de ce tableau? Nous pour- rions les formuler ainsi eetpour Iéerit : La rédaction d’un texte d'une certaine tenue (rapport, confé- ence, essai) demanderait qu’on s'en tienne & la substance embrassée par le frangais écrit litéraire (F. E.) et la langue courante. Sil Fagit de rédiger un dialogue (coman ou théatre), une lettre & um ami, les tours de la langue courante et du francais parlé familier devraient convenir. we pour la conversation : Dans la conversation quotidienne, la langue courante permetira de concilier le naturel et la bonne tenue. Mais les expressions du fan- fais palé familier, et méme populaire, ne seront pas toujours déplacées. Tout Aépendra des citconstances, de fa culture de V'interlocuteur et du ton qu’ con- fére a Lentretien. Dans tous les cas, il faudra éviter les expressions du frangais, parlé vulgaire et celles qui seront indiquées comme archaigues ow affects II nous est agréable dexprimer notre gratitude @ MM. Georges Gougenheim, professeur a la Sorbonne, et Charles Muller, professeur @ la facile des Leures de Strasbourg, qui ont bien voulu lire notre manuscrit; 4M. Michel Forget, agrégé de ['Université, professeur honoraire, qui a faccepté la tiche dexaminer Touvrage sur épreuves; et & Mme Mercier, Direcirice des études de phonétique & IAlliance Francaise, qui a contr6lé introduction. Nous souhaiterions que ce livre fiia moins indigne des nombreux et clairvoyants conseils, des utiles reciifications dont ils nous ont favors. GM, vl Introduction LES SONS DU FRANCAIS 1. voyelles orales simples 5. semi-voyelles 11 si, pyjama [w] oui fe] (forms), éé {uy} tal [e} (ouvert) étre, crame, mais OY pied fe] (ontérieur) patte {a} (postérieur) pate neem {0} (ouvert) or {b] bas {fo} (fermé) 2610, au {a dur fu) ow If) fort, phare {9] gant 2 elena eee {51 Jeune, gigot, mangeons 1 (= [v) pour ke Ik] corps, cing, qui, 10) 1 ap, Sn a a te ter inine feel (= [2] pour les levres, fe) » {e} pour la langue) beure a a 3.6 dt « moet (norménve one {¢} Ggommensors (a) a eer wy fat [2] dlsons, 2610 (dixidme) [51 chat (echésma) In] peiene {0} premier 4. royelles orales nasales LA PRONONCIATION Observations élémentaires ‘Apart articulation mtme des sons, iil, our es Grange, et erecon- tabre dans quel cas sont ouverts ou fermi ee soos repeals Pa, Guind un a at améeur ou postériar; quand un edit ruet se pronence,oU non reuse ite conn e Trl de prononcaonfongaise Ge Pere Pouch, Drésenteun Invent tts complet de cs diver ca conser, par exemple, que! ‘@ Touverture ou Ia feemeture dépendent souvent de l'accentuation de la syllabe; @ a syllabe accentuée, F suivi d'une consonne prononcée est toujours ouvert mer [men], veste [vest (© Zu accentué, non suivi d'une consonne prononcée, est toujours fermé Monsieur {masjo}, etc vil ¢ ait moet. ‘Voici quelques remarques importantes concernant la prononciation de ¢ en prose frangaise! : Sauf le cas d'lsion (v. c-deasous) e est maintenu dans 'érture, mais non pas toujours dans la prononciation. tombe en général afin d'un mot, et toujours afin d'un groupe rythmique: Jeann(e) rev(e) de voyag(es). ‘Mais il se maintent : 4) lorsque joue Ia loi des trois consonnes (v.n° 131), c'est&-dire dans la plupart des cas oti I’, suvi d'une consonne prononoée, est précédé de deux autres : appartement — quelquefois — l'autre live. 2) lorsque e porte un accent tonique, aprés 'impérattaffirmatif : diste. On notera que, toujours, e se prononce : dans : que de parce que, sl nest pas éidé : parce) que j(e) vois.. dans : ceci: ceci est rai; est-c(@) vrai, ceci? amais il nese prononce dans lece de est-c(@) que, quand este(e) que, etc.) 11 se prononce dans: je fe). je 0) sais pas; ‘1 dans Ia plupart des finales en lier: le chapelier — Mais le bourr(ilee. 1L'e se maintient volontiers dans la premitre syllabe d’un groupe rythmique Je vois cet homme — Ce gargon est sympathique. n dira donc pluto: je We) sas, que : je) le sais. Dans les sie, ily a, en général, altemance des e prononcés et des © muets: Je n(e) le re}dernand() pas. Les liaisons La liaison intéresse la langue parlée seulement. Elle consiste & faire entendre, ‘dans un groupe, une consonne finale devant une voyelle ou un h « muet » : es ‘amis [lezami]. Souvent il a une modification du timbre de la consonne :$ > 7, > 4, et (fat plus rare) g>k : ‘Les amis [lezami] — attendil? {atitil] — suer sang et eau [sdkeo} 1. Dana a vesiiction tational 48 pronone devant contonne ou hai {Horo (9), se nove ae: ronce. cache ner past» (Hugo) 2. atin To exsgue Tappariton fasive dun @ prononce dans des expressions comme : Ie fintte} minimum vu ‘Axjourd’hui, certaines liaisons tendent & se raréfier. Mais on entend souvent, dans un frangais peu survellé ou populaire, la liaison devant 1"h « aspiré » il est Hongrois, elle est hors de danger. Et les enfants disent couramment * eest honteux. Ces prononciations semblent progresser'; il sera bon, pour ‘déerminer la valeur de h, de consulter un dictionnaie. [Usisons couramment pratiques, ‘Agris un nom : I liston n’est obligatoire que si ce nom est le premier terme @'un groupe figé ou d'un nom composé Let Ponts et Chaussées — un {guet-apens — suer sang et eau [sikeo], ie Or distinguera ainsi : les Etats-Unis et: les Ba(s) unis parce trité— ou: faire dei chateaux en Espagne, et: iT posséde des chiteau(n) en Espagne. Remarquer aquion doit dre : les Nor(d)-Africains — de par(t) en par, et, de préérence, Ner(@)-uest.. (Voir plus bas : un for() encombrement ‘Agrés un adjecti qualifcatf, devant un nom : Un heureux homme — cx patt inconvenient. On pourra ainsi faire Ia distinction d'un adjectif et d'un ‘nom’ un savant aveugle (savant, adjectf); un savan(t) aveugle (savant, nom) — Saint-Honoré (saint, adjectif); un sain(t) honoré (saint, nom). (Mais la liaison te se fit pas en général, au singulir, si 'adjectif se termine par rsuivi d'une consonne hormalement non prononeée + un for) encombrement — ce court’) intervalle — un lour(d) héritage.) ‘Agrés un adjectif muméral cardinal, devant un nom ouun adjeci trois enfants — trois heureux enfants NB, Devan les dates du mois, pas de liaison, en général : te deu() avril [Les adjectifs numéraux ordinaux, au pluie, admettent plutot la lisson : les premiers éléments (on trouvera, n° 196, quelques détails supplémentaies sur Ja prononciation des consonnes finales des nombres). devant un nom ou un adjeci :les enfants — ces enfants jon’ — quels avions? — aucun ami — quelques autres — tout horime — tous autes projets. ‘Agrés un pronom personnel (et aprés on) devant un verbe + is arrivent — vous entendez — on vous entend — tu les_as vus — vouty allez — ‘Agrés un verbe, devant les pronoms lis ell elles, on : vientil? — vienton? = prendail? Remarquer l'adjonction d'un + (analogique des verbes des 2° et 3° groupes) daas : pense-il? — pense--on? — yarell? — vainc-ril? — aima-til? ‘Aprés 37 la liaison, en bonne langue, est obligatoire devant toute voyelle = est un acteur — elle est au cinéma ‘Agzts sont, on entend parfos, par exemple : (ls) son(t) arivés — Il faut dire: ils sont_arrivés 1. Enrevenche on antind sowant «un stb» eu lin “4 on ata lion cv gu eat Ia pronoclavonearece) ~ [Aprés un adverbe de quantté, Ia liaison est obignoire en bonne langue : pis -utile — tes utile — trop enreprendre — tant essayer Aptis biet, mieux, ie est de mene = bien accueille — pour mieux entendre. Apts les Prepositions chez, dans, en, sans, sous, méme obligation het un eamarade — dans une heure — en une heure — sans y voir — sous aucun prétexe Remarque't quant est toujours prononct avec liison. Mais Madverbe inter rogatif quand! est rts rarement lig: quan) aura fini? (mais : quand este ‘que...? of d sonne comme 1). a AAprés les conjonctions one, quand, enchsinement ou liaison obligtoires Je pense, done je suis — quand Ernest le voudra. En revanche, si donc est une particule exclamative, le ¢ ne se prononce pas, en génécal: venez donc)! L'dlision |L’dision est effacement dune des voyelles finales a, e, / devant une voyelle ou tun h « muct ». La liaison (v.c-dessus) et Péision ont d'éroits rapports. En général, Id od ily @ liaison, il y a chance d’éision, et inversement. Comparer. les habits et Ihabit —Ie(s) hachoirs et : le hachoir. as Lidlision concerne la langue écrite aussi bien que la langue parlée. Dans 'écriture, T'éision se marque généralement, mais non pas toujours, par une apostrophe (v. plus loin), qui remplace la voyelle éidée : V'encrier — Fauto — habit On élide e et a dans l'article défini et dans les pronoms personnels atones L’auto — j'ai dit — il m’a vu — je Ventends — ils s'observent. Remarque : Les possessifs fEminins ma, ta, sa deviennent mon, fon, son devant tun nom commengant par une voyelle ou un h«muet » :mon auto— son influence, On élide encore e, la fin des mots suivants (pronom) : C'est vrai; C'a été difficile, Le prix d'une voiture, de me : n'a rien fait que: Quiil ext beau! — je crois quren ce cas on doit agir — homme qu'on a vu. jusque : — Jusqu’a trois heures — Jusqu'ou? — Jusqu’ici. « final de certaines conjonctions composées, comme : lorsque, parce que, Dulsque, quoique, pour que, ne s'élide obligatoirement dans Mécriture que devant un (article), une, is, elle elles, om TLorsqu’on viendra... Parce qu'elle s'en va... Pour qu'on sache.. ¢ final de quelque ne slide obligatoirement dans 'erture que devant un, une : Quelqu’un — (mais : quelque affaire) « final de presque ne side obligatoirement que dans : presque. (Mais on eit presque aveugle) Fe foal de entre n'est pas toujours remplact par une apostrophe : Sventr'aimer — (mais : s'entraider). 1 de i sside devant i ils (sis veulat s fat, cet un ancien e qui sagt. Se est, en ancien frangais, la forme primitive de si.) NB. Tny a pas d’élision (done il y a un hiatus) : fen général devant les nombres : un, huit, huitiéme, onze, onzitme + Je un — Ie onzitme — messe de onze heures. devant les noms des lettres: lea—leo—lei. (qais on peut dire, comme naguére : I's, Yo, etc.) evant certains mots commengant par w [y] : Je ublan — le ululement. devant certains mots commengant par ou [Ww] : le ouistti — la ouate (on peut dire encore aujourd'hui l'ouate). devant certains mots commengant par ¥ de yacht — le Yangeté-Kiang — le yatagan — le Yankee — le Yément le yogs — le Yougoslave — le Yukon. (sis on dit : T'yeuse — maladie d'yeux — I'Yonne — te due d’York — : Muniversitéd'Yale ou de Yale) evant toute citation d'un fait de langue employé comme nom : le «oh! » — le «ah! » — le « encore! » L’accent tonique et Vintonation ‘Ascent tonique. Normalement (et sans parler des accents démotion ow d'insistance), le mot franais isolé est frappé, sur la derniére voyelle prononote, d'un accent d’in- tensité, assez faible ailleurs infin? — erie ais, dans une phrase parlée, certains de ces accents disparaissent, pour laisser 1k place & un ou plusieurs accents de groupe : Un grand himme — Il m'a dft — Le brave hmme m’a dit. 1. Alors ue Chatoubiang dst ence, dons Les Mars: ven. xl Intonation, Dans 1’énoncé courant (et mises & part les phrases interrogatives ou exclama- tives), une phrase francaise présente en général une partie montante (qui se termine sur une note plus haute) suivie d'une partie descendante (qui se termine ‘sur une note plus basse) a ‘feats © Glib — anam apie ow tah — Felon wR ‘On voit que, dans les phrases ci-dessus, le clivage s'est opéré soit aprés le nom- sujet (quand le verbe n’avait pas de complément), soit aprés le verbe (quand il ait suivi d’un complément. L "intonation prend en effet des formes trés variges, surtout dans les phrases dune certaine longueur. SIGNES ET ACCENTS Principaux signes de ponctuation Lremploi des signes de ponctuation n’obsit pas & des rdgles absolument strictes; et Pécrivain jouit, a cet égard, d'une certaine liberté. On peut cependant donner quelques indications de principe Le point (.) marque une pause importante aprés une phrase (qui peut étre éduite & une proposition) : Lrenfant avait de la fidvre ce jour-la. Le lendemain, il allait mieux Le point et virgule (;) marque une pause plus bréve : Je Vinterroge; réponds. La vingule (,) marque une légére séparation (souvent pour I'eil seulement) centre des sujts, des compiéments, des membres de phrase, des propositions : « Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches (...) » (Verlaine), (On remarquera que la virgule ne se place pas, en principe, devant et, 0%, coor- donnant des termes de la proposition. Ajoutons qu'elle ne se place pas devant tune subordonnée sujet ou complément d'objet : Il est douteux qu'il revienne — Je crois que tu as raison. La virgule sert souvent & la mise en relief : Moi, j'accepte — Le chauffeur, qui Giait dans son tort, se vit retirer son permis. Les guillemets («») encadrent les paroles du style direct : ‘Tu m’as dit : « Oui, je viendrai. » [Les deux points () annoncent une citation ou un développement explicatit Il dit : « non » — Voici mon avis : retarde ton départ — 11a pris son pparapluie : il pleuvait. Les parenthéses () encadrent une fraction de phrase non indispensable & la structure du discours : Cette réponse (et vous serez.de mon avis) était décevante, xt Le tiret joue parfois le méme role — ou met en relief, pour Vail, les éléments, de la phrase — ou désigne les interlocuteurs dans le style direct : % — Quien penses-tu? «— Rien. » Les points de suspension (...) traduisent Tinachévement du discours ou du seit : Apportez votre... comment appelez-vous ¢a? Ils servent aussi, placés généralement entre parenthéses ou entre crochets, & marquer une coupure dans la citation d'un auteur : La Fontaine a écrit : « Rien ne pase tant qu’un secret Le porter loin est difficile aux dames (...) » Ici, ily a coupure dans la citation, qui doit étre ainsi complétée « Et je sais méme sur ce fait Bon nombre d’hommes qui sont femmes. » Le point @interrogation (2) se place apris une expression interrogative : Viens-tu? Quand? Le point exclamation (!) se place aprés une expression exclamative + Que c'est. beau! Les accents et signes orthographiques Liaceent aigu () se place généralement sur ¢ fermé T&té (mais crémerie se prononce [kremniD. raccent grave (-) se place généralement sur ¢ ouvert: léve-toi I dstingue aussi la préposition @ du verbe ila; les adverbes oof? de la conjonction ou nu bien); adverbe (a de article din a. Liaccent circonflexe (“) se place en principe sur une voyelle longue, souvent our marquer Ia disparition du son s : étre (anciennement esire) — dter (anc. fster). Mals, prfois, il n'est qu'une survivance graphique, sans allongement. CComparez : it pate (a long, accentué) et: le ptissier (a bref, inaccentué), Dans Jes mots da (Qu v. devoir) et or@ (dv. crt), il permet la distinction de da {artcl) et de ere (adjecif ou participe de croire) Le tréma (~) marque en principe la séparation de deux voyelles en deux syk Itbes. Ise place su la seconde voyelle(, jou u) la cigué —hafr— ambiguné. ‘Liapostrophe (?) marque I'éision de a, , i (¥. p. XII) :V'épée, Yami, sil veut. La cédille, sous lec () marque le son {s} devant a, 0, ‘tet i — un hamegon — un regu i joue ainsi le méme réle que e plact aprésg pour hui donner le son [5]: "Nous mangeons — il mangea — un esturgeon —une gageure (gasy 1) Le trait qunion () unit deux éléments d'un nom composé ou d'un groupe : arcenciel — ditil 1 devient de plus en plus rare dans les noms composés. LA PHRASE ET LES, PROPOSITIONS Une phrase est I'expression, plus ou moins complexe, mais offrant un ‘sens complet, d’une pensée, d'un sentiment, d'une volonté, La phrase peut étre constituée d'une ou de plusiours propositions. On appelle proposition un ensemble de termes lis par Ia grammaire ot le sens, généralement autour d'un verbe. Voici une phrase composée de Je crois | que tu as raison, La proposition que tu as raison est dite proposition subordonnée parce u’elle dépend, grammaticalement, de Je crols, proposition principale, My a cing espaces de propositions subordennées |. La proposition subordonnée conjonetionnelle, introduite par une con- Jonetion de subordination (v. n° 850) : Je crois | que tu as raison. 2. La proposition subordonnée relative, introduite par un pronom relatif : Je te donne un conseil | gui vaut de lor. 3. La proposition subordonnée interrogative (ou interrogative indirecte) Introduite par un mot interrogati Dissmoi | pourguoi tu agis ainsi 4, La proposition subordonnée infinitive, dont le verbe est a I'infinitit : ‘Fentends | Paul entrer. 5. La proposition subordonnée participe (ou participiale) dont le verbo est au participe : La ville prise |, Vennemi proposa la paix. Une proposition est dite indépendante quand elle peut former, a olle ‘seule, une phrase : Tu as bien agi Enfin les propositions de mame fonction pouvent étre associées entre celles, soit par une conjonction de coordination (v. n° 887); on les dit alors propositions coordonnées : Tl va er il vient — Je vois la souris |qui valer qui vient; ‘soit par simple juxtaposition; on les dit alors propositions juxtaposée Iva, |il vient. La phrase et les propositions 2 LA SPHERE DU NOM ae LE NOM (ou substantif) 1 Lo nom! désigne (ou nomme) les Stres animés (personnes, an- maux) ot les choses (objets, actions, idées, sentiments). Il donne la réponse & : « qu’est-ce que c'est? » (— Crest une rable) Nom propre, nom commun 2 Le nom propre appartiont en propre (= en privé) a tel homme, infant, tel animal. C'est par ce nom qu’on les c'est a ce nom quills répondent : « Eooutez-moi, Henri, » — « Madame Lefevre, oi &tes-vous? » « Tei, Dick! » appel I désigne aussi, on propre : tel peuple, tel pays, tel telle ville, tol fleuve, telle montagne, ete. : les Francais, la France, la Bretagne, Paris, la Seine, les Alpes. Le nom commun, ui, désigne tous los tres, toutes les choses de la méme espace : Henri est un homme parmi d'autres hommes — Mme Lefevre fest une femme parmi d’autres femmes — Dick est un chien parmi d'autres chiens, REGLE GENERALE : Ecrivez les noms propres avec uno initiale majuscule : _ Ta France. Eerivez les nome communs avec une init tune femme, la table. 3 Ecrivez depréférence avec une majuscule : les noms ou expressions. désignant une institution officielle, un grand organisme edminis- teatif : la Comédie-Frangaise — la Légion d'honneur — le Conseil @°Etat — la République francaise — 1’Assemblée nationale © Les noms désignant tolle rue, tel boulevard, ete. : la rue de la Paix — le boulevard des Invalides. © Les noms de fates : la Toussaint — ta Féte nationale. 4, Les linguists den plate e substan quand ai dun nom commun. Mele ‘ots pansone au nam aahs une gronmave pga, ws jute pa Tos Tos Qt ok Le nom 5 ees noms de bateaux, d'avions, dautomobiles, d’engins ‘spatioux : Te « Titanic » — Ia Caravelle — une Peugeot — un Spoutnik. © Le promi titre d'une couvre, ‘sl fait partie du titre : fonnaire de la langue frangaise » — les « Mémoires, doutre-tombe » — « La Légende des sicles » # Ladjectif (ou te participe) qui caractérise un nom géogra- phique ‘La mer Rouge — les monts Mauls. Dans certains cas, distinguez par une majuscule le nom propre du nom commun : we Soyer béni, mon Dieu » mais : les diews romains — la Bour- _gagne (province) mais + le bourgagne (vin connu) — la Chane ‘pagne (province) mais : le champagne, et. Noms conerets, noms abstraits ‘Les noms conerets désignent les Btres, les objets qu’on pout vor, fentendre, toucher : Un livre — un chien. Los noms abstraits désignent des qualités : Ia force; des idées; des sentiments : La paix, lamitié Les noms concrets peuvent @tre employés dans un sens abstrait. Sens concret : Fates un neud & votre mouchoir pour ne pas oublier. » Sons abstrai “« Savoir s'il acceptera, voila le meud de Waffaire. » Inversoment les noms abstraits peuvent devenir concrets :la prise d'abord signifié Vaction de prondre, puis : co qui a été pris!. Soyer trds prudent dans cette sorte de transformations. Consultez un dictionnait Noms collectifs His ont ta forme d'un singuller, mais désignent un groupe, une collection d'individus de méme espece j Te peuple, Ia foule, une troupe, la maind’euvre, la vaisslle, Je Wigan tuyautriy une douraine, et (F. . fam) une Kyte, tune ribambelle. — Et Von dira : la pomme est chére cette année. Les noms collectifs posent parfols un probléme d'accord (voir n° 583), we Senete chara sot ors Gt ee Se ear Sin tte Son 8 haposlone fe, dans cat ouwage, francais tent exbraire = nce pes Vanier =” b- pop. fangs pas popuare — F acd noes Avent. Grammaire du francais d‘aujourd'hui LE GENRE DES NOMS LE MASCULIN ET LE FEMININ Los noms frangals appartiennent soit au genre masculin, soit au genre féminin*. Genre des noms communs personnes du sexe masculin ou qui exercent des professions ui quoment mi (ily on 2 do mi ‘genre masculin : le pére, un chirurgien. Mais : 1a mére, une aviatrice. Noms de choses : pas de ragle. Le genre n’est pas « motivé ». Notez pourtant quelques séries (avec des exceptions!) : fen moins) sont du Sont généraloment fémining los noms : © dot maladies + la gripe, a typholde, Ja bronchite, ete. (sauf : le choléra, Je croup, le diabéte, Memphyséme, le hume et les nome on tome : Varthrtisme aigu). la médecine, 1a politique, les mathématiques, ote. (sauf = le calcul, le droit), : den tee ia "Tousiin, Ia SaintAndsé (pour Not), Plques v. ne 28 et 232). a «foe nome sstate encour: Ja candeur, ta valeur, Exceptions : le bonheur, le malheur, I"honneur, Je labeur. © darbro: le chéne, le tilleul, te. (sauf : une yeuse = chéne vert). ¢ do métaux ou de corps chimiques = le fer, le cuivre, etc. (sauf : la fonte, lalumine et la plupart des noms on -ite).. (¢ des jours, des mols, des saisons, des points cardinaux = le lundi; un avril pluvieux; un été chaud (N. 8. — : dites plu- 26t un automne, bion que une soit admis); le nord, le sud- ouest. ¢ des vente le zéphyc, le noroit, Je mistral (sau : la bise, Ia brise, la tramontane, vent soufflant du nord sur Ia Méditerranée). Jus pronons sonalson le gore neue. par exemple: cla Ie convient: se “Es non de plates. Le nom 7 10 des chiftres, des lettres et des notes de musique = Te fuit a gagné; écrivez un B; un do, un mi bémol. ¢ formés dadjectifs : Te bleu, le rouge; le vrai; le beau; le francais, l'anglais (= langue frangaise, a langue anglaise). (Sauf = l'anglaise, la ronde — sortes d'écritures — une polonaise, une alle- mande = sortes de danses ou de rythmes; et des expressions telles que + étre assis 2 la turque = & la manidre turque; riz 4 la milanaise, ow viz milanaise.) © formés dinfinieits le diner, le souvenir. ¢ formés do mots invarlables (adverbes, prépositions, conjonc- tlons, interjections) ou d'expressions figées Je bien, le mal — le devant de Iarmoire — le « mais » que vous ‘objectez — le « ate! » que j'ai entendu — Je me moque du qu er-dira-t-on. Le genre identifié par le moyon des suffixes. La connaissance des suffixes permet d'identifier plus sdrement le genre des noms. Malheurousement il est souvent difficile & un Stranger de distinguer un vrai suffixe (par exeriple : -age, dans bavardage, masculin) et une simple terminaison venue directement du latin (comme dans : image, féminin). Le dictionnai ici te recours le plus sGr. Voici cependant des suffixes qui signification déterminge, accompagnent un genre déterminé fe f. — action : la bousculade; collectif : Ia colonnade ection ou résultat de Maction : un assemblage. la chénaie. vers objets : un épouvantail, le viral ; Vaviso « Meuse», ete Noms d’avions = Formés d'un nom commun francais, ils gardent le genre de ca nom si c‘est un nom de véhicule : la Caravelle. Mais : le Concorde. Formés d'un nom étranger, ou d'un symbole, ils sont du mascutin : ‘Un Boeing; un DC4—« L'Tlyouchine polonais qui devait emme- net le chanteur... » (Le Figaro du 16 novembre 1963.) Nome d’engins spatiaux lis sont généralement du masculin : {Un Spoutnik — les premiers Surveyor — les préeédents Luna (Le Monde éu 5 février 1966.) Noms d'automobiles Los voitures sont du féminin : une Jaguar; une Citroén; une 404. Lee comions sont du masculln : un Berliet; un Citroén. Genre des noms composés Formée de deux noms apposés genre du premier nom + Un choufleur, une péche abricot. 1. Youn ber aoe: 1 Voyages exe France Mui ct cnatucion west pas mtuee 03k Pate Ge Pian” Serco on ice oor re 21). ynsemble suit ordinalrement le 10 Grammaire du francais d'aujourd'hui Composés d'un nom ot d'un adjectit du nom : La chauve-sourls; le jeune homme; la jeune fille. Sauf : le rouge-gorge (olseau) N. B. — On dit ; Ia mi-temps (football); la mi-caréme; la mi-aodts la mi-juin, atc. Mais, dans cos mots, la valeur adjective de mi vest plus perceptibl Composés d'un verbo ot d'un nom = @) noms de personnes : le sexe détermine le genre : Le garde-barritre! (ei c'est un homme); la garde-barritre (si st une femme) b) nome d’animaux : généraloment masculin Le hoche-queue (oiseau); le perce-oreille (Insecte). g6néralement masculins : Le presse-purée; le porte-cigaretes; le garde-boue, Sauf : la garde-robe, Et vous direz : la perce-neige (fleur). c) noms de choses Composés de deux verbes : noms masculins = Le savoir-faire; un out-dire Composés d'une préposition (ou d’un adverbe) et d'un nom = 2) noms de personnes : le sexe détormine le genre ‘Un sans-soin, une sans-soin; un sans-culotte (révolutionnaire de 1792, qui portait le pantalon ot non la culotte courte): tun sans-cerur, une sans-caur; un horsla-loi, une hors-la-oi. b) noms de choses : 1. Le composé prend généralemont le genre du nom, si le premier Giément a plutot valeur d'adverbe que de préposition avant (— on avant) : un avant-poste; une avant-garde; une avant-cour. contre ‘opposition) : un contrordre; une contre-proposition. Sous (~ au-dessous) : un sous-produit; la’ sous-production. 2. Le composé eat lo plus souvent masculin si le premier éiément st une vale préposition = un apropos; un a-cbté Pimmédiat aprés-guerre. fen : un en-cas; un en-téte. N. B, — : une encaisse hors, hors de : un hors-bord; un hors-d’auvre. fans : le sans-fagon, le sans-géne. Dites plutot i aprés-midi; mals une aprés-midi est correct et noter : ne avant-scene. 1 » et sent dota una forme de verb. Pout pl vir 9° 5. Le nom " a Noms composés d'expressions figées, phrases ou parties do phrases, raccourcis : noms masculins. ‘Co nest qu'un ondit: il craint le qu'en-dira-ton; le sauve-qui~ peut fut affreux; avoir un tée-d-éte (une entrevue particu fare) avec quolau’un; un pieda-terre est un petit logement, pour un bref séjour; le varet-vient de oes camions me fatigue it d'étres humains, ici encore le sexe détermine I 25 sil genre ‘Un couche-tard —un leve6t —une rien-du-tout? —un (ou une) Gidevant (= naguére aristocrat, expression courante an 49792) — Remerquez : un vaurien (= qui ne vaut rien}, une CAS PARTICULIERS 26 1. Noms dont le genre varie, suivant I amos fémninin, gn (F629, signi pects (émouvants, cruets ‘Lamour filial impose toujours le respect — Les amours de Musset et de George Sand furent orageuses. détice + magculin au singuller; féminin au pluriel (F.E.) ‘Ce giteau est wn délice — On peut trouver de singulléres délices dans Ia tristesse, (Les deux termes n’ont pas tout & fait la méme origine.) ‘gent : féminin au singuller (signifie alors « peup! Vent avec valeur péjorative): féminin ou masculin au pluriet {écrit gens), suivant que adjectif préctde immédiatement ou ‘suit le nom + ‘La gent ailée (les oiseaux); Uodieuse gent des bellcistes — Voila de curieuses gens; je connais toutes ces curieuses gens* — Mais : rous ces gens sont étonnants. hymne (chant collectif en rhonneur de Dieu ou de Ie patrie): féminin dans le premier cas, masculin dans le second : ‘Les hymnes nationaux; une hymne saerée (on dit plutot on ce dernier sens : un cantique). + masculin au singuller et s'il désigne plusie féminin au pluriel, s'il @ un sens nobl Cette église a trois orgues dliférents — Sa femme tient le petit longue; lui, tient les grandes orgues. 12 Grammaire du francais d’aujourd’hui que singuller all désigne fa date de la fate: b) est féminin plurlel s'il désigne Ia féte oll mime, ou les actes de dévotion = ‘Nous nous reverrons & PAques prochain — « Joyeuses Piques! » — Faire de bonnes Paques — On appelle Paques flewries la fete des Rameaux. sAque, le nom est téminin singuller et désigne Ia féte solen- fois des ostho- Eerie nelle ot particulidre, des juifs, des orthodoxes Hiques) : ‘La Pique juive dure sept jours — Rimsky-Korsakov a composé «La Grande Pique russe ». 2. Noms dont le genre varle, sulvant le sens. (Les homonymes. ‘qui ne remontent pas & une méme origine seront marqués du signe *) ‘Aide : Cet architecte a engagé un bon aide, et une aide meilleure encore, Tous deux lui apportent une aide précieuse. ‘Aigle : De jeunes agneaux peuvent étre enlevés par un aigle... (ou une aigle). Laigle noir de Prasse était une décoration rnilitaire— Les aigles impériales ornaient les étendards des armées de Rome ‘et de Napoléon. Cartouche : Le nom du pharaon est gravé dans un cartouche (= un ‘encadrement) — Avant de se rendre, les soldats brilérent leurs derniéres cartouche. Chavee : Le chévre est le fromage fait avec le lait de la chévre Crépe : Les.hommes en deuil mettent un crépe noir au revers de leur ‘veston — Je vous ai fait de bonnes crépes, avec de la farine et du hat, Critique : Sainte-Beuve fut un grand critique litéraire — « La critique est aisée, et l'art est difficile. » (Destouches). Un enseigne de vaisseau a le méme grade qu'un lieutenant d'infanterie — L’épicier a suspendu une belle enseigne aurdessus de sa boutique. Espace + Laissez: un espace entre vos voitures — Une espace ext ‘une petite pidce de métal que le typographe place entre les mots. ‘*Foudre : Cet homme n’est ni un foudre de guerre (= un héros) ni tun foudre d'éloquence {= un oratour prestigieux). Un foudre est aussi un. vaste tonneau. Le paratonnerre attire la foudre. Garde : J'ai trouvé wn bon garde pour assurer 1a garde de ma pro- ‘priété — On paiera une garde pour surveiller 1a malade. Gretta = Les pidces du proces sont déposées au greffe du tribunal — ‘La greffe des arbres améliore les fruits. Le nom 13 Guide : Conduit par un guide expérimenté, vous ne vous égarerez ‘pas — J'ai acheté de bonnes guides pour ma carriole. ‘Livre + Lisez ce livre — Achetez-moi une livre de se. Manche : Le manche de ma pioche est fendu — La manche droite de ‘ce veston est trouée. Mancouvre : Un manawvre est moins payé qu'un ouvrier qualfié — Par une fausse manawore, il a jeté sa voiture sur un arbre Mémoire : Les mémoires de Chateaubriand sont intéressants (— les ‘souvenirs rédigés) — Pour m’aider & retenir tous ces chiffres, faitesmoi un mémoire (= un exposé écrit) : cela soulagera ma mémoire. Mode : Avant d’utiliser cet instrument, lisez le mode demploi — La ‘mode est aux jupes courtes, cette année. ‘Moule : Quel giteau préparez-vous dans ce moule & patisserie? — "Parmi les coquillages, je préfére 'huitre & fa moule, *Mousse : Un mousse est un apprenti marin ou un apprenti ouvrier — L'écorce de cet arbre est couverte d'une mousse épaisse — Sur certains liguides se forme une mousse blanchatre. GEuvre : Quel musée posséde tout Mawre gravé de Rembrandt? ensemble de ses estampes) — «Elle n’avait pas V'idée de lire Peuvre entier decet homme, » (H. de Montherlant, Le Démon du bien) —- Le gros auvre de Wédifice est achevé (= les gros murs) — La Joconde est une euvre fameuse. Office + Il existe en France un office national de la main-deuvre — ‘Déposez le sac de pommes de tere dans la petite office, prés de Ja cuisiniére. sombre : Un ombre est une variété de poisson — Ce chéne donne tune ombre épaisse. Page : Le jeune Ronsard fut un des pages du prince royal Frangois — Une page de ce cabier est restée blanche. Paralldle : « Quatorze raids ont été exéoutés au-dessus du 17* paral- Ble,» (Télé-midi du 8 février 1966.) — Ona souvent établi un paral- [Ble entre Corneille et Racine (= une comparaison point par point) — Le professeur de mathématiques trace une paraléle a la droite AB. Pondule : Le pendule sert & régulariser le mouvement des horloges — "Ne mettez pas une pendule Empire sur une cheminée Louis XV. Physique = Dans certaines carriéres un beau physique est avanta- ‘geux — La physigue est une science exact. spotie : Le poéle n'a pas ofdé partout Ia place au chauffage cen- ‘ral —- Aux obséques du roi les cordons du poéle (= drop ‘qui recouvre le cercuell) éaient tenus par des princes — Faites frire le poisson dans ane podle. 14 Grammaire du francais d'aujourd’hui Solde : Payez tout de suite la moitié de cette somme, et vous paie- rez le solde dans trois mois — La solde d'un capitaine est supé- rieure & celle d'un lieutenant. “Somme : Je vais me reposer une demi-heure, en faisant un somme — ‘La some de vos dépenses atteint dix mille francs. Statuaire + Le statuaire fait des statues; il pratique ainsi fa staruaire, ‘qui est un art ‘tour : Allons faire un four en ville — La sour Eiffel date de 1889. ‘Trompette : Le trompette est un soldat qui sonne de Ja iromperte' Vopour : Un vapeur est un bateau md par la vapeur. tase : Metter ces fleurs dans un vase — Au xu" sitele les rues de Paris étaient couvertes d'une vase épaisse. ve + La jeune marige couvre sa tte d'un léger voile blane — Ce ateau marche @ la wile Noms sur le genre desquels. daccord. II vous est conseillé de suivre le tendance aujourd'hui dominante : Aprea-mi ‘Automne (méme remarque) : un automne pluvieux, Frangais ne la tendance ‘au masculin) : un aprés-midi ensoleillé. Effluves (donné comme masculin par les dictionnaires; mai féminin semble lemporter) : des effluves printaniéres Entrecdte (décidément passé au féminin) : une savoureuse entrecdte. Interview (f.) : une interview iniéressante (c’est le frangais entrevue). Orge (f.) : de la belle orge. (Orge mondé (= nettoyé) et orge perlé sont des expressions techniques figs (plutor f. conversation) F. Polat apres de longues palabres, on décida. fam. Steppe (f.) + la steppe sibérienne. Notez qu’on trouve encore (dans d’anciens noms de rues, par exemple) des termes dotés d'un genre archaique : rue de /a ‘Duché — et. Vancienne province : la Franche-Comté, Les expressions (F.P. fam.) : «c'est la belle age » — «une grosse legume» (= un important personage) n’ont plus qu'un caractare do plaisantorie. clk Ata, AOE Me ean) torte we woes Le nom 1 COMMENT FORMER LE FEMININ DES NOMS (tres animés: noms propres et noms communs) REGLE GENERALE : dans I'écriture on ajoute un © au masculin singuller: dans te francais parlé, les consonnes devenues inter- ues $0 prononcent : ‘un Anglais, une Anglaise lun chitelain, une chdtelaine (mais: un sacrist tine, dans un couvent de religieuses) — un copain, une copine (F. Pop.) al: un rival, une rivale. can: un sultan, une sulfane (mais : un paysan, une paysanne: Jean, Jeanne). sand : un marchand, une marchande. or, -lor : un boucher (prononcex éfermé) [bufe], une bouchére (pron. 2 ouvert) (bufesr] — un épicier, une épiciee. in: un cousin, une cousin. tun marquis, une marquise. ois + un bourgeois, une bourgeoise sol + un Espagnol, une Espagnole, 1 on est de mame de tous las noms détres animwés, formés de parti- cu, -It,-ut, is, -us ‘Lecommercant, la commergante—faire V'étonné, faire 'étonnée— Ia liste des recus, la liste des recues — le proscrit, a proserite — Te reclus, 1a recluse. Mais : Ie favori (qui fut Ja pour féminin fa favorite. Rom. Salaud, F.P. tras vulg., écrit salop, a pour féminin salope — S: {= sale) et un peu moins vulgaire, a’ do féminin PARTICULARITES IMPORTANTES : + redoublent I'n, ot la voyolle précédente perd ‘sa nasalité : le pharmacien, la pharmacienne (fanmasj, farmasjcn] — tun baron, une baronne (bak, baron). (Pour les noms en -an, voir cl-dessus, n° 29.) el, -oau : Marcel, Marcelle — le jumeau, ta jumelte fon -at, -ot, -ot : le chat, la chatte — le cadet, la cadette — un sot, une sotte, Jn yu pouves bre, comme font cant aia “frend”. inom donner pour fominn uneaoa Grammaire du francais d'aujourd’hui Mais: un soldat, une soldate (Armée du Slut!) — un avocat, lune avocate — un candidat, une candidate — un bigot, une bigote — un dévot, une dévote — un huguenot, une huguenote — un idiot, une idiote — un manchot, une manchote— un mendigot {F.P. pop.), une mendigote — un nabot, une nabote. La préfte, la sous-préfete désignent (plut8t plaisamment) ’épouse du préfet, du sous-préfet. comme la maréchale, la générale, la colonelle “désignent (sérieusement) l'épouse du maréchal, du aénéral, du colonel Noms on -our (& Iexcl ion de certains noms en -teur) : donnent Un danscur, une danseuse — un nageur, une nageuse. Sauf : un pécheur (celui qui commet des péchés), wre pécheresse—(mais: ‘un pécheur, une pécheuse) — un enchanteur, une enchanteresse — le demandeur, fa demavideresse, le défendeur, la défenderesse, termes juridiques —le supéricur (d'un collage religieux), lasupé rieure — le prieur ( le pramier d'un couvent), la prieure — lun mineur (896 de moins de vingt et un ans), une mineure Noms on -tour : donnent -trice : Un instituteur, une instturrice — un directeur, une directrice — tun préparateur, une préparatrice. Mais les noms francais provenant de verbes en -ter donnent -touse Un porteur (de porter), une porteuse — un flatteur, une fla- teuse — un ergoteur, une ergoteuse. On dit aussi : un menicur, lune menteuse (v. 0 79-80). Chantour @ deux féminins : une chanteuse, au sens « ordinaire », — ne cantatrice, au sons « noble ». Mais, blen entendu, cantarrice tand a s'imposer dans tous les cos! Le docteur* falt au féminin, tras couramment : la doctoresse. Saut dans 'énoncé des titres: les cartes de visite, par exemple. porteront : « Docteur Henriette Dupont. » — De méme, pour lune avocate : « Claire Martin, avocat & la Cour. » — Et I'on dira = Maitre Claire Mat Noms an -f donnont -ve : Un veuf, une vewve — un Suif, une Juiver, ‘on donnent -8e (pron.-ze) : Un époux, une épouse (mais : un roux, ane rousse). pour les noms en -¢ (Grec, Ture, lac), voir n° 71. Hébreu, comme nom, n'a pas de féminin (v. n° 69). Dites : ane Juive, ou une Israélite (Israélienne est un terme de nationalité moderne). «aE Aitgee de deter en feeding ma On ‘3° ait emf wat tb Ge vee, fs? Le nom 7 33 Féminins en -esse (noms de personnes et d’animaux) Un abbé, une abbesse — un ane, une dnesse — un bonze, une bbonzesse — un chanoine, une chanoinesse — un comte, une ‘comiesse (un vicomte, une vicomtesse) — un devin, une devine esse —un diable, une diablesse — un diew, une déesse — un du, une duchesse (un. archiduc, une archiduchesse) — un hote jccusille ou qui est accuslli), une hétesse (seule- 13 le sens de : celle qui accueille, qui donne I"hospi- talit) —un ivtogne, une fvrognesse — un maitte, une matiresse— tun mulitre, une muldtresse — un négret, une négresse— un ogre, tne ogresse — un pauvre, une pauvresse — un podte, une podtesse un prétre, une prézresse — un prince, une princesse — un pro- phate, une prophétesse — un Suisse, une Suissesse (seulement comme nom. On dira done : une jeune fille suisse, adj.) — un tigre, une tigresse — un trattre, une traftresse (plutOt adjectif) Pour dectoresse, voir n° 31. Le tsar donne au féminin la tsarine — le speaker (pron. ‘ptkour) donne Ja speakerine’. * Autres formes du féminin 34 0) Noms de parenté : Le beau-ils, la belle-file — le beau-frére, la belle seur — le beau- pete, la belle-mére — I'époux, 'épouse — le frére, la seur — le fendre, la bru (ou plut6t Ja bellefille)—le grand-pére, lagrand- ‘mere —le mari, la femme — le neveu, la niéce—oncle, fa tante— Te papa, fa maman—le pére, la mére— le petits, la petite-fille 35 b) Noms divers de personnes et d‘animaux (formant générale ): Quand i animaux, l'expression par- ticulldre du féminin s'explique souvent par 'intér8t que présonte la femelle pour I'éleveur Le bélier, la brebis— le batt, la vache — te boue, a chévre—le ‘canard, la cane—le cerf, la bicke — le compagnon, la compagne — Je copain F.P. fam., la copine F.P. fam. — le coq, 1a poule — Je dindon, la. dinde — Vempereur, impérairice — étalon, 1a jument — le garcon (le gars, la file (la garce F.P. pop. n'@ qu‘un sens péjoratif : fille méchante) — "homme, fa ferme — Te jarst, Poe — le jeune homme, la jeune fille —Ie litvre, la hase —leloup, fa louve — le mile, la femelte — monsieur, madame — Je mult, la mule — le roi, la reine — le sanglier, fa lale — Te serviteur, fa servante — le singe, la guenon — le taureau, a _génisse — le verrat, la truie — le vieux, la vieille. nt do formation pls complexe Rinse Rise 18 Grammaire du frangais daujourd’hui 26 Noms de personnes s’appliquant aux deux sexes (forme a7 unique pour le masculin ot fe féminin, article di jrancié) + Un adversaire, une adversaire — un aide diplomé, une aide diplomée — un artiste, une artiste — un camarade, une cama- rade — un collégue, une collégue—un complice, une complice — tun concierge, une concierge — un dentiste, une dentiste — un lave, une éléve —un enfant, une enfant —un esclave, une esclave — un garde, une garde — un locataire, une locaiaire — un novice, tune novice (= qul vient de prendre Ihabit de moine ou de religiouse) — un partenaire, une parienaire — un patriote, une ‘parriote — wn pensionnaire, une pensionnaire — un propritaire, ‘une propriétaire — un pupille, ute pupille — un touriste, une fou- triste (et les noms propres de netionalités, si lo masculin ost fon -e : un Belge, une Belge — un Russe, une Russe, etc. Les noms de musiciens en -iste : un pianiste, une pianisie, et.) N. B. — : Ange ost parfois employé au féminin s'l désigne une femme (H. de Montherlant, Les Jeunes Filles, passim). — Souillon est masculin ou féminin : ce gargon, quel petit soulllon! — cette fille est tine souillon (ou wn soulllon) — Laideron qui s‘applique toujours & lune fomme reste plut6t au masculin : cette femme, quel laideron! Noms de personnes, de genre uniquement masculin, mais ‘qui désignont aussi des femmes (co sont notamment des termes administratifs) Ambassadeur — auditeur au. Conseil d°Etat (mais auditrice d'un concert) — auteur — avocat* (v. n° 31) — chauffeur (de taxi) chef (de service) — censeur (de lycée :ealui ou calle qui surveille {a disctpline générale) — conseiller (d"Etat,& la Cour) — conser vateur (dans un musée, une bibliothéque) — député — docteur (v. n° 31) — éerivain — graveur — juge — magistrat — maire (la mairesse, la notairesse désignent, do fagon plaisante, I’épouse du maire, dunotaire{v. n° 30]) — mannequin (ne s‘applique guére qu'aux femmes, dans un atelier de couture) — ministre ‘mode (atelier de peinture) — peinire — procureur de la Répu- blique — professeur — sculpteur — témoin, etc. (On dira done : Elle est faite comme un modéle — Mme Durand cst Je professeur de ma fille — Mlle Lambert est le seul témoin de l'accident. (On peut d'ailleurs sjouter fe nom « femme» aux termes cl- dessus : une femme auteur, un professeur femme. On contralto, un ou une soprano. 4 Ambaertrive tend § 30 rpandre dane la langue courant, 2 Of dang arscarl toe sree SOC 4m een, Aeon dn Le nom 19 a Beaucoup de termes masculins (généralement péjoratife) pouvent ailleurs étre appliqués & des femmes, surtout si on faclite cet femploi per un adjectif comme : « vrai», « veritable » : ‘Cette femme est un vrai tyran, un véritable bourreau, un peiit démon, ete Etrhomme peut dire & 9a forme F. “« Mon chérl, mon petit chat », ete. Inversement, des noms féminins peuvent s‘eppliquer & des ¥ hommes, soit par mépris F.P. fam. ‘Cet homme est une oie; cette commire de Marcel; soit par amitié FP, fam. + « Comment vastu, ma vile? »; cit ‘parce que le nom n’a que ce genre : Ta &té Ia dupe, la vitime de son imagination —M. Leclerc fest une vedette de cinéma — Ce gargon est une canal, une fr- pouille fam. = Enfin, certains noms de personnes, de genre uniquement féminin. désignent seulement des hommes (vocabulaire militaire) Une sentinelle — une vigie (= sentinelle) — une vedette (= sen= tingle!) — une recrue — une estafete, De nombreux noms d’animaux n’ont qu'une forme pour le mal et pour Ia femelte (article non différencié) : la sours, le zébre, etc. On dira done : Ia souris mile, la souris femelle. LE NOMBRE DANS LES NOMS : LE SINGULIER ET LE PLURIEL Le nombre dans les noms _communs REGLE GENERALE général, dans I'écritur (des) livres. ‘On ne prononce pas cet s, saut dans les cas de « liaison », ob il la valour wun Z : Gargons et files étaient 1a Le pluriel des noms communs se marque, on par laddition d'un s final : (un) livre, Si le nom, au singulier, est terminé par s, x, z, il reste tel au pluriel : Le bois, les bois — la voir, les voix — le nez, les nez. 20 Grammaire du francais ¢'aujourd'hui Pluriel des noms termings en -1, ou -eau, -eu, -ou (tous masculine) 8) Noms en -al. lis forment leur pluriel en -aux : Le cheval, les chevaux* (Jovo.] — I'idéal, les idéaus. Une douzaine de noms en -al, dont certains sont entrés plus tard dans la langue, ont un pluriel en -s : Le bal, les bals — le cal, les cals — le carnaval, les carnavals — le ‘érémonial, les eérémonials — le chacal, les chacals — le choral, Jes chorals — le festival, les festivals’ — le narval, les narvals (sorte de oétacés) — le pal, /es pals (rare au pluriel) — le recital, les réctals — le régal, les régals Evitez employer « val » au pluriel, sauf dans expression figéo guloper par monts et par vaux, et dans les noms propres (Les Vaux- de-Cernay — Vaux-le-Vicomte); dites plutot : les vallées — Dites at Gcrivez de préférence :I'éal, les éials (~ table de travail des ouchers) pour éviter la confusion avec le plurial de éiau (Instru- ent qui maintiont immobile l'objet qu‘on veut limer). Et notez. an architecture, le matériau (pierre, bois, fer), terme technique qui sort de singulier & matériaux — enfin, dans la langue encienne de la cavalerio : un chevau-léger, des chevau-légers. b) Noms en -all. On rononcés, un certain temps, comme los C'est pourquoi quelques-uns d’entre eux ont gardé Le bail, les baux — le coral, les coraux — l'émail, les émaux — Je soupirail, les soupiraux'— le travail, ler travaux* — le vantail, es vantaux (= doubles battants d'une porte, d'une fenétre) — le vitrail, es vitraux. {os autres noms on -ail, formant leur pluriel en -s; par ex. : es chan- cals les éventails, les rails + le bétail eet un collectif (v. n° 6) sans pluriel. L'expres- les bestiaux (= les animaux de gros bétail) n'a pas, €) Noms on -au, -eau + pluriol -aux, -eaux : Le tuyau, les tuyaux —le chapeau, les chapeau — Jandau, ler landaus; le sarrau, lee sarraus (sarraux 30 ‘quelques éerivains contemporsins). Geo crayons rat henm aon a) a wn 'e Singulinn matériau, au soma Ge mattre de conection, menses Le nom a d) Noms en -ou : pluriel -oux : "Te cheveu, les cheveux — le jeu, les jeux. Saut + le bleu, les bleus (combinaisons portées par los mécaniciens, ou mar- ‘ques bloues produites par des chocs sur le peau) — le prev, les pneus. 9) Noms en -ou : plurial -ous : Te clou, fs clous — le trou, les (ros... Sauf sept nome: Te bijoo, les bijoux — le callou, les ealloux — le chou, les chou — le genou, les genoux — le hibou, les hiboux — le joujou, les Jjujoux — le pou, les poux. Pluriels doubles Ateul fait afeuls si aieuls! vivent encore (forme rare ‘ancéires lointains : Qui sert bien son pays n'a pi (Woltaire, Mérope). Ciel fait cieux, saut dane expression (rare aujourd'hui) les ciels de lit (sortes de dais au-dossus des lits) et au sons de peintures représentant “Aimez-vous les ciels de ce peintre? > ov de + aspects du ciel : Les poBtes ont chanté les beaux ciels de Italie GEil fait yeue? : Ses ennemis ne lui ont lassé que les yeux pour pleurer. ‘Sauf dens les expressions : des cils-de-perdrix (doulourouses ‘excroissances entre les doigts de pied) — des cils-de-beeu (fendtres rondes dans les frontons, los tourelles) — et : des arils-de-chat (piorres préciouses). mot désigne lee grands-parents : Mes quatre ‘Aieux ne désigne que les besoin d’sfoux Plu lei, usage fautant que possible, la régl d'écrire tout bonnement ‘Des accessits, des barmans (le mot n’est plus senti comme anglais), des concertos, des contralios, des deficits, des extras {Gomestiques engagés exceptionnellement, pour un diner, par exemple). des forums, des intérims, des lieds, des matchs, dex maximums (et des minimums), des. mémentos, des mercantis, des récépises, des référendums, des sanatoriums, des scénarios, ides solos, des sopranos (at : des visas, des virats). 1 des noms d'origine étrangére fois hésitant. Nous vous consollions do suivre, ‘générale des pluriols francais, ot En revanche, les gentlemen, les policemen tiennent bon : le carac- tare Stranger do ces mots est toujours sensible; de méme les ‘errata et les duplicata, qui appertionnent, te premier uniquement : na ppn. sg in space a sent cate Mi gir Ua as SO [Saas 22 Grammaire du francais d’aujourd’hui ‘eu trangate écrit, le second & ta langue administrative: condot- tinre fait toujours condottieri; et les noms latins ou grecs de le litur- ‘ole catholique gerdent encore leur forme invariable : des ave, des credo, des amen, des Kyrie. Pour macaroni, rusage eet plutdt de dire en toute circonstance : Ie macaroni — Eerivez : un confetti, des conferti, Mais confettis est pes sans exemple. Pluriel ayant une valeur particuliare 47-2) Une valeur conerite : Les noms de matiare (cuivre, oF. par ex.) prennent au pluriel le sens do : objets, ornements an culvre, en oF ‘La bonne fera les cuivres de la cuisine — Dans cette réception, Jes ors des uniformes jetaient un vif éclat. Le bi6, Lo foin, le raisin désignent un produit de général, Mais on dira, dans un sens plus concret : ‘Ces blés sont mars — Renirons nos foins avant Vorage — Voyex ces raisins dorés En outre, beaucoup de noms abstraits expriment, au pluriel, dee ‘sotions, ou des couvres Votre bonté est bien connue; toutes vos bontés m’ont touché — Que préférez-vous, la peinture ou la sculpture? Ce musée est riche de peintures et de sculptures modernes. Ajoutons que certains pluriels ont une valeur augmontative ou postique : ‘Notre Pére, qui es aux ciewx. La fleur fut emportée dans les ars. Cela cotte des prix four, il dépense des argents fous (cité par M. Crestot, Le style et ses techniques) ‘Moustaches (eu pluriel) prend parfois un sens emphatique ou légdrement comique : Les moustaches donnaient un air terrible au brave dovanier. 48) Un sons diftérent du sings ‘Les Assises de la Seine ont sévérement condamné le malfaiteur — Ce mur a une assize solide (= une bese solide) — Le ciseau est un outil de métal, qui sert & taller Ie bois ou la pierre — ‘Les ciseaux de la couturiére coupent l'étoffe — La foudre ‘peut avoir un effer curieux— Mettez vos effets dans la malle — Ma présence a vos cdtés est un gage (= une garantie) de notre accord — Les gages (= le salaire) des domestiques (ou gens de maison) sont plus’ élevés & Paris qu’en — la llumitre de cette lampe est faible — Aidez-moi de vor lumiéres ‘pour que je comprenne ce texte — La lunette permet dobserver {es asires — Les lunettes corrigent la vue — Zola a raconté Phistoire d'une noce perdue dans les salles du Louvre. Le nom 23

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