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MATERIAUX DE CONSTRUCTION
Chapitre 1 : LES GRANULATS
Définition, Classification, Production, propriétés et caractéristiques des granulats.
1. DEFINITION
On appelle granulat un ensemble de grains minéraux, de dimensions comprises entre 0 et 125
mm, de provenance naturelle ou artificielle, destinés à la confection :
• des mortiers et des bétons,
• des couches de fondation, des couches de base et de roulement des chaussées,
•des assises et des ballasts de voies ferrées.
Figure 1 : Dimensions des granulats
Le granulat se situe parmi les familles suivantes : fillers, sables, graves, gravillons (graviers),
cailloux, ballasts ou enrochements suivant leurs dimensions. Le granulat est désigné par le
couple d/D avec « d » est la dimension inférieure du granulat et « D « sa dimension supérieure.
Familles Dimensions Caractéristiques
0/D D < 2mm avec 85 % de passant à 1,25 mm
Fillers
et 70 % de passant à 63 μm
Sables 0/D d = 0 et D ≤ 6,3 mm
Gravillons d/D d ≥ 1 mm et D ≤ 31.5 mm
Graves 0/D D ≥ 6,3 mm, D≤ 80mm
Cailloux d/D d ≥ 20 mm et D ≤ 80 mm
Ballasts d/D d ≥ 31.5 mm et D ≤ 50 ou 63 mm
Tableau 1 : classification des granulats
Les granulats sont obtenus en exploitant des gisements de sables et de graviers d’origine
alluvionnaire terrestre ou marine, en concassant des roches massives ou encore par le recyclage
de produits tels que les matériaux de démolition. Leur nature, leur forme et leurs
caractéristiques varient en fonction des gisements et des techniques de production.
2. DIFFERENTS TYPES DE GRANULATS
Un granulat, en fonction de sa nature et de son origine, peut être naturel, artificiel ou recyclé :
2.1. Granulats naturels
Les granulats naturels sont d’origine minérale, issus de roches meubles ou de roches massives,
n’ayant subi aucune transformation autre que mécanique (tels que concassage, broyage,
criblage, lavage). Indépendamment de leur origine minéralogique, on classe les granulats
naturels en deux catégories :
• Les granulats de roche meuble, dits roulés, dont la forme a été obtenue par l’érosion. Les
roches meubles (matériaux alluvionnaires) sont exploitées le long des fleuves et des rivières. Ces
granulats sont lavés et criblés pour obtenir différentes classes granulaires. Les granulats utilisés
pour le béton sont le plus souvent siliceux, calcaires ou silico‐calcaires
• Les granulats de roche massive, dits concassés, sont obtenus par abattage et concassage. Les
roches massives calcaires constituent les bassins sédimentaires et les chaînes récentes; les
roches massives éruptives constituent les massifs anciens.
Différentes phases sont nécessaires pour l’obtention de différentes classes granulaires. Ces
granulats présentent des caractéristiques qui dépendent d’un grand nombre de paramètres :
origine de la roche, régularité du banc, degré de concassage.
Types de roches Exemple de familles massives de granulats
Roche magmatique Granite, rhyolite, porphyre, diorite, basalte,
(Roche éruptive) etc.
Roche sédimentaire Grès, grès quartziques, silex, calcaires, etc.
Roche métamorphique Gneiss, micaschistes, quartzites, etc.
Tableau 2 : Différents types de roches mères des granulats
2.2. Granulats artificiels
Les granulats artificiels, d’origine minérale résultant d’un procédé industriel, peuvent être
employés pour réaliser des bétons à usages spécifiques.
• Sous‐produits industriels, concassés ou non : Les plus employés sont le laitier cristallisé
concassé et le laitier granulé de haut fourneau obtenus par refroidissement à l’eau.
• Granulats à hautes caractéristiques : Il s’agit de granulats élaborés industriellement pour
répondre à certains emplois, notamment granulats très durs pour renforcer la résistance à
l’usure de dallages industriels (granulats ferreux) ou granulats réfractaires.
2.3. Granulats recyclés
Les granulats recyclés sont obtenus par traitement d’une matière inorganique utilisée
précédemment dans la construction, tels que des les matériaux de démolition de bâtiments.
Ce sont essentiellement des granulats obtenus par recyclage de béton, de pierres ou même de
briques de démolition.
2.4. Granulats et composants légers
• Les granulats légers usuels sont l’argile expansée, le schiste expansé ou le laitier expansé. Ils
permettent de réaliser des bétons légers présentant une bonne isolation thermique.
• Les composants légers sont d’origine aussi bien végétale et organique que minérale. Le
Polystyrène expansé et le liège, d’origine non minérale, le bois, ainsi que la vermiculite sont
également utilisés pour réaliser des bétons très légers en isolation et d’éléments légers : blocs
coffrant, blocs de remplissage, chapes.
3. PRODUCTION DES GRANULATS
La production des granulats à partir de roches meubles ou massives, nécessite les principales
étapes suivantes : le décapage, l’extraction, le traitement et la remise en état du site.
3.1. Le décapage:
Le décapage consiste à découvrir et retirer les terrains situés au dessus des niveaux à exploiter
(terre végétale, roches altérées, niveaux stériles…).
Les matériaux de découverte, terres végétales et matériaux stériles, doivent être stockés à
proximité de la carrière de façon à pouvoir être réutilisés lors du réaménagement de la carrière
lors de la remise en état à la fin de l’exploitation du gisement.
3.2. L'extraction en terrain meuble :
En site terrestre (milieu sec), on exploite directement les matériaux avec les engins traditionnels
des travaux publics tels que des pelles mécaniques ou des chargeuses (bulldozers).
En site immergé (milieu hydraulique), l'extraction est réalisée par des engins flottants tels
drague à godets ou drague suceuse.
Dans le cas de site immergé peu profond, l'exploitation pourra avoir lieu depuis la rive avec des
pelles à câble équipées en draglines ou des excavateurs à godets.
.
Figure 2 : draglines et excavateurs à godets pour extraction des granulats en site aquatique
3.3. L'extraction des roches massives :
Dans ce type de gisement compact, l'extraction des roches nécessite l'emploi d’explosifs. Les
tirs de mines provoquent l'abattage d'une grande quantité de matériaux éclatés. Les éclats de
roche (éléments généralement de plusieurs décimètres) sont ensuite chargés et transportés au
centre de traitement.
Un plan de tir comprend : le forage de trous (leur disposition, leur nombre), le choix des
explosifs et le déclenchement du tir. Le tir est placé sous la responsabilité d'un professionnel
spécialisé : le 'boutefeu'. Un tir de mine peut abattre jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de
tonnes de roche en une seule opération.
Figure 3 : Forage des trous de mines et abattage des roches massives par explosifs
3.4. Le transfert vers les installations de traitement
La manutention (le transport) des matériaux entre le lieu d'extraction et le centre de traitement
(le plus rapproché possible) s'effectue soit en continue par transporteurs à bandes ou de
tuyauterie soit en discontinue par camions et dumpers.
3.4. Le concassage
Les phases de concassage s'effectuent dans des concasseurs qui permettent de réduire, de
façon successive, la taille des éléments. Il existe différents types de concasseurs : concasseurs à
mâchoires, à percussion, à projection centrifuge et giratoires.
La fabrication de granulats à partir de roches massives nécessite toujours plusieurs opérations
de concassage. Dans le cas de granulats alluvionnaires, le concassage ne s'effectue que sur les
plus gros éléments (galets, gros graviers).
Figure 4 : Concasseurs pour granulats
3.5. Le criblage
Les opérations de criblage ou de tamisage permettent de sélectionner les grains selon leur
grosseur. On peut par une succession de criblages, trier les grains et obtenir des granulats de
tous les calibres possibles (classes granulaires ou coupures)
Figure 5 : Tamisage des granulats
3.6. Le lavage :
Les granulats peuvent éventuellement être lavés ou dépoussiérés pour d'obtenir des granulats
propres. La présence de boues, d'argiles ou de poussières mélangées aux matériaux ou
enrobant les grains, empêche leur adhérence avec les liants (ciment, chaux, laitier ou bitume),
ce qui interdit alors leur utilisation.
Dans tous les cas, les eaux de lavage sont ensuite décantées dans des bassins spéciaux, de
façon à resservir ou à être restituées propres à la rivière ou au lac.
3.7. Stockage et livraison
En fin de traitement, on obtient des produits de qualité répondant à des critères bien précis :
• nature des granulats: calcaire, silice, éruptif,... dépendant du gisement,
• forme des grains : anguleux, arrondis dépendant du type et du mode de production,
• granulométrie précise ou fourchette granulométrique (classe granulaires ou coupures).
Le carrier peut être amené à réaliser des mélanges avec des proportions précises pour chaque
composant. Une fois réduits, traités et classés, les granulats sont acheminés vers les aires de
stockage, soit sous forme de tas individualisés, soit en trémies ou silos.
Différents moyens de transport (trains, camions ou péniches) permettent ensuite de les livrer à
la clientèle.
Figure 6 : Stockage et transport (expédition) des granulats
3.7. La remise en état du site
Après exploitation de la carrière le site doit être remis en état, soit en remettant la terre
végétale déjà gardée sur le site pour permettre à la végétation de pousser ou d’y semer des
céréales, soit en exploitant le site en des lieux touristiques, sportif ou culturel (lac, théâtre en
plein air, terrain d’entraînement, camp de scout…)
Figure 7 : Processus de fabrication des granulats (roulés et concassés)
3.8. Suivi de production
Tout au long du processus de fabrication, on procède à des opérations régulières de contrôle de
qualité portant sur différents paramètres (dureté, calibrage, propreté, respect des normes...).
4. PROPRٌIETES DES GRANULATS
Les granulats comme la grande majorité des matériaux de construction doivent être conformes
à des normes. Les granulats constituent le squelette du béton et du mortier, la régularité de
leurs caractéristiques conditionne donc celles du béton.
4.1. Normes relatives aux granulats
Les granulats doivent répondre aux exigences recommandées par les normes tunisiennes
suivantes :
− NT 21.21 ‐ XPP 18‐545 (2004)
− NT 21.28 (2006)‐ EN 13139 Granulats pour mortiers,
− NT 21.30 (2006)‐ EN 12620 Granulats pour béton,
− NT 21.455 (2007)‐ EN 13043 Granulats pour mélanges hydrocarbonés et pour enduits
superficiels utilisés dans la construction des chaussées, aérodromes et d’autres zones de
circulation,
− NT 21.36 (2006)‐ EN 13242 Granulats pour matériaux traités aux liants hydrauliques et
matériaux non traités utilisés pour les travaux de génie civil et pour la construction des
chaussées,
− NT 21.458 (2007)‐ EN 13450 Granulats pour ballast de voies ferrées…
4.1.1. Exigences normatives aux granulats
La norme NT 21.21 (XP 18‐545) stipule et définit les granulats comme suit :
- Le filler est un granulat dont la plupart des grains passe au tamis de 0.063 mm et qui
peut être ajouté aux matériaux de construction pour leur conférer certaines
propriétés.
- Les fines sont la fraction granulaire d’un granulat qui passe au tamis de 0.063 mm (au
tamis 0.080 pour l’ancienne norme).
- Le sable est un granulat pour lequel :
Béton et Mortier Mélanges Matériaux traités
Sable pour : (NF EN 12620 et Bitumineux et non traités
13139) (NF EN 13043) (NF EN 13242)
D est inférieur ou égal à (mm) 4 2 6.3
d est égal à (mm) 0 0 0
- Les gravillons (ou graviers en Tunisie per abus de langage) sont les granulats d/D dont :
Béton et Mortier Mélanges Matériaux traités
Gravillons pour : (NF EN 12620 et 13139) Bitumineux et non traités
(NF EN 13043) (NF EN 13242)
D 4 ≤ D ≤ 63 mm (bétons) 2 < D ≤ 45 mm 2 < D ≤ 90 mm
D = 4 mm (mortiers)
d ≥ 2 mm (= 2 mortiers) ≥ 2 mm ≥ 1 mm
- Grave est un granulat formé d’un mélange de gravillons et de sable (la grave peut aussi être
fabriqués directement)
Bétons Mélanges Matériaux traités
Grave pour : (NF EN 12620) Bitumineux et non traités
(NF EN 13043) (NF EN 13242)
D 4 ≤ D ≤ 45 mm 2 < D ≤ 45 mm 6.3 < D ≤ 90 mm
d 0 0 0
Tableau 3 a, b et c : Dimensions des sables, graviers et graves
4.1.2. Exigences relatives aux granulats pour bétons
Les spécifications ci‐dessous s’appliquent aux granulats (sable et gravier) destinées à la confection
des bétons selon la norme NT 21.30.
Caractéristiques des sables :
% en masse du passant au tamis de 0,063 mm
Teneur en fines
f 3 ≤3
(%)
f 10 ≤10
f 16 ≤16
f 22 ≤22
CF : gros grains
2,4 ≤MF ≤4
Module de Finesse MF : moyens
1,5 ≤MF≤ 2,8
(FM) grains
0,6≤ MF≤ 2,1
FF : sable fin
Absorption ≤1
Friabilité ≤60 %
SE 50
Équivalent de sable (%) SE60
SE65
Valeur de Bleu VB ≤ 1.5 g
Soufre Total (%) < 1
Sulfates(SO3) (%) AS O,2 ≤0,2
Impuretés prohibées < 0,5 %
Chlorures <0,01 %
alcalins équivalents actifs <0,01 %
Matière organique Essai obligatoirement négatif
Tableau 4: Valeurs spécifiques aux sables pour bétons
Caractéristiques des graviers
Catégorie valeur supérieur :Vs
LA 30 ≤30
Los Angeles
LA 40 ≤40
LA 50 ≤50
MDE Non requis Non requis
Propreté en % <0 ,1%
Fl20 ≤20
Coefficient d'aplatissement Fl35 ≤35
(%) Fl50 ≤50
Eléments coquilliers en % SC 10 ≤ 10
Tableau 5 : Valeurs spécifiques aux graviers pour bétons
4.1.3. Exigences normatives relatives aux granulats pour chaussées
Les spécifications ci‐dessous s’appliquent aux graves non traitées livrées en une fraction et
destinées à la confection des couches de chaussées selon la norme NT 21.36.
Caractéristiques des granulats pour chaussées
Catégorie valeur supérieur : Vs
Los Angeles LA 20 ≤ 20
LA25 ≤ 25
MDE MDE 15 ≤ 15
MDE 20 ≤ 20
MDE 25 ≤ 25
Résistance en polissage CPA 50 ≥ 50
Propreté (%) ES ≥ 60 % (piston sur le 0/2 mm limité à 10% de fines)
VB < 1g (sur 0/2 mm)
Matière organique et fines argileuses 0 %
Coefficient d'aplatissement Fl20 ≤20
Eléments coquilliers(%) SC 10 ≤ 10
Couche de fondation Couche de base
Classe granulaire Grave concassée Grave concassée
0/31,5 0/20, GRH 0/20
Sensibilité au gel < 30%
Tableau 6: Valeurs spécifiques aux graves pour chaussées
4.2. Caractéristiques esthétiques
Les granulats contribuent à la teinte des parements des bétons. Les sables et les gravillons sont
disponibles dans une large variété de teintes naturelles.
Tableau 7 : teintes des granulats
4.3. Adéquation granulats béton
Les granulats présentent des caractéristiques très différentes selon leur origine. Ces
caractéristiques influant sur celles du béton, le tableau ci‐contre synthétise l’influence que
peuvent avoir sur le béton un certain nombre de caractéristiques géométriques et physiques
des granulats.
Tableau 8 : influence des caractéristiques du granulat sur les performances des bétons
5. SITUATION DES GRANULATS EN TUNISIE
5.1. Ressource des granulats en Tunisie
Les recensements des carrières, réalisé par la direction générale des carrières et explosifs (DCE)
du ministère de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire (MEHAT) en 1994,
2007 et 2009 et par l’office national des Mines en 2007 ont fourni une base de données
concernant les carrières de sable alluvionnaires roulé et du gravier concassé exploités sur le
territoire [R’mili 2010].
Recensements Nombre de carrières
Type de granulat Type PDC DCE ONM DCE
De carrière (1994) (2007) (2007) (2009)
Gravier Industrielle 150 137 134 88
Artisanale 527 105 32 48
Sable Industrielle 10 60 69 57
Artisanale 171 115 44 97
Tableau 9: Comparaison des recensements de carrières de granulats
Ce recensement montre qu’il y’a un déséquilibre dans la répartition des carrières industrielles et
artisanales.
Matière Gravier sable Total
Région Art Ind Total Art Ind Total
Nord Est 3 33 36 8 41 49 85
Nord‐Ouest 7 14 21 22 6 28 49
Centre‐Est 7 1 8 24 0 24 32
Centre Ouest 6 26 32 17 10 27 59
régions
Sud Est 18 11 29 25 0 25 54
Sud Ouest 7 3 10 1 0 1 11
Total 48 88 136 97 57 154 290
Art. : artisanale, Ind. : idustrielle
Tableau10: Nombre de carrières de granulat, industrielles et artisanales
La figure 8 suivante présente la répartition des carrières de sable et de gravier par gouvernorat.
Figure 8: Répartition du nombre des carrières de sable et de gravier par gouvernorat
5.2. Production des granulats en Tunisie
La production nationale de gravier a enregistré une évolution substantielle ; Elle est passée de
17 100 000 m3 en 2002 à 20.500.000 m3 en 2006 [0NM, 2007] et à 21.576.000 m3 en 2009.
Régions N‐E N‐W C‐E C‐W S‐E S‐W Total
Production (en 1000 m3) 13314 1986 216 3708 2016 336 21576
Nombre de carrières 36 21 8 32 29 10 136
% de production 61,7 9,21 1 17,2 9,34 1,55 100
Tableau 11: Quantité du gravier produite par zone économique (DCE 2009)
La production de sable est également importante. Elle est passée de 11 000.000 m3 environ en
2002 à 13 500.000 m3 en 2006, toutes carrières confondues (industrielles et artisanales) [ONM,
2007]. Elle a atteint 5 190 000 m3 en 2009 pour les carrières industrielles seules [DCE, 2009]. Le
tableau suivant récapitule les quantités de graviers et de sables produits au cours des deux
derniers plans (10ème et 11ème).
Production (en 1000 m3) 2002 2003 2004 2005 2006 2009*
Gravier 17.100 17.800 18.800 19.400 20.500 21.576
Sable 11.000 12.000 12.400 12.900 13.500 5190
(*)Production des carrières industrielles uniquement
Tableau 12: Volumes de graviers et de sable produits [0NM 2007 ; DCE 2009]
5.3. Consommation des granulats en Tunisie
Le marché tunisien consomme, généralement, la quantité annuellement produite en gravier.
Le tableau suivant présente la répartition de la consommation par types d’ouvrages de l’année
2006 [0NM 2007].
Ouvrage Routes Habitations Autres infrastructures Total
Volume (1000 m3) 4.800 7.600 8.100 20.500
Taux 24% 37% 39% 100%
Tableau 13: Répartition de la consommation du gravier selon les ouvrages
Le sable est un matériau dont la consommation est étroitement liée à celle du gravier. Dans le
domaine du génie civil, la consommation des granulats est composée d’environ 2/3 de gravier
et 1/3 de sable. Le sable produit, en Tunisie, est consommé à 100% surtout au cours de l’année
2009, marquée par une baisse remarquable de ce granulat.
La production de sable se localise essentiellement dans les régions de Borj H’faïedh, Bir
M’Cherga, khlidia‐Mornag, Haffouz, Ouedhref et Douiret. Pour alimenter des régions comme le
Sahel, Sfax et Zarzis et bien d’autres, le sable subit un transport important (> 150 km).
5.4. Prévision et besoins en granulats
Les grands projets immobiliers et d’infrastructures (routières, autoroutières, portuaires et
aéroportuaires etc.), projetés pour les prochaines années, sont de nature à faire accroitre d’une
manière sensible les besoins en matériaux de construction en général et en granulats en
particulier.
Les tableaux suivants présentent des prévisions estimées par zone économique.
5. CARACTERISTIQUES ESSENTIELLES DES GRANULATS
Les caractéristiques des granulats sont déterminées par des essais spécifiques réalisés le plus
souvent dans des laboratoires. Ils permettent de contrôler la qualité des granulats durant leur
fabrication, livraison et mise en œuvre.
5.1. Analyse granulométrique
On appelle analyse granulométrique l'opération permettant de déterminer :
• la granulométrie : c'est à dire la détermination de la grandeur des grains,
• la granularité : c'est à dire la répartition dimensionnelle des grains dans un granulat.
L'analyse granulométrique consiste à fractionner le matériau en différentes coupures au moyen
de tamis. Les masses des différents refus sont rapportées à la masse initiale sèche du matériau.
Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme de graphique (courbe d'analyse
granulométrique).
On désigne par classe granulaire (ou coupure) la fourchette de calibres comprenant 'le plus
petit' et 'le plus gros' grain d'un même granulat d/D.
On appelle tamisât (ou passant) la partie de matériau qui passe au travers du tamis et refus
celle qui y est retenue.
Afin d'éviter toute ambiguïté, un tamis et une passoire équivalents ont été désignés par un
même numéro de module:
– Exemple : courbe granulométrique d’un sable
.
Expression des résultats de la courbe granulométrique
Les pourcentages des refus cumulés, ou ceux des tamisats cumulés, sont représentés sous la
forme d'une courbe granulométrie en portant les ouvertures des tamis en abscisse, sur une
échelle logarithmique, et les pourcentages en ordonnée, sur une échelle arithmétique.
Courbe granulométrique d'un sable
Le module de finesse : est un coefficient permettant de caractériser l'importance des éléments
fins dans un granulat. Le module de finesse est égal au 1/100 de la somme des refus cumulés
exprimée en pourcentages sur les tamis de la série suivante : 0,16 ‐ 0,315 ‐ 0,63 ‐ 1,25 ‐ 2,5 ‐ 5
mm
.
Le module de finesse d’un sable est d'autant plus petit que le granulat est riche en éléments
fins :
1.8 ≤ Mf (cas général) ≤3.2 et 2.2 ≤ Mf (pour béton) ≤ 2.8
5.2. Coefficient d'absorption d’eau des sables
But de l’essai
Certains matériaux granulaires peuvent présenter une porosité interne qui est préjudiciable, en
particulier, à la résistance au gel des bétons. En effet, l'eau incluse dans le granulat provoque
l'éclatement du béton lorsque celui‐ci est soumis de manière prolongée à des basses
températures.
Principe de la mesure
On détermine un coefficient d'absorption, qui est défini comme le rapport de l'augmentation de
la masse de l'échantillon après imbibition par l'eau, à la masse sèche de l'échantillon. Cette
imbibition est obtenue par immersion de l'échantillon dans l'eau pendant 24 heures à 20 °C.
Le coefficient d'absorption (Ab) est défini par la relation :
Ms = masse de l'échantillon sec après passage à l'étuve à 105 °C.
Ma = masse de l'échantillon imbibé, surface sèche déterminée comme suit.
Conduit de l'essai
Après imbibition dans l'eau pendant 24 heures, étaler l'échantillon sur une surface plane non
absorbante et le soumettre à un flux d'air chaud, tout en le remuant afin que la surface externe
des grains sèche. Ce séchage doit être effectué de manière douce afin de ne pas éliminer l'eau
qui pourrait être piégée à l'intérieur du granulat. Veiller également à ne pas perdre de grains de
sable au cours de l'opération. Les grains sont alors libres de toutes forces d'attraction capillaire.
On peut vérifier que cet état a été atteint en plaçant le matériau dans un moule tronconique,
posé sur une surface plane non absorbante, et en le compactant légèrement. On vérifie que
celui‐ci s'écoule en démoulant
Moule et dame pour coefficient d'absorption des graviers.
53. Propreté des granulats
53.1. L’équivalent de sable
L'essai d'équivalent de sable rend compte globalement de la quantité des éléments les plus fins
contenus dans les granulats, en exprimant un rapport conventionnel volumétrique entre les
éléments dits sableux et les éléments plus fins (argile par exemple).
Plus l'équivalent de sable est élevé, plus le sable est propre. Il s'effectue sur les fractions
généralement < à 2 mm). Il existe 2 types de mesures : l'essai visuel et l'essai au piston.
5.3.2 Essai au bleu de méthylène
Cet essai permet contrairement à l'ES de faire la distinction entre les différents types d'argile
contenus dans un sable. Le bleu de méthylène étant absorbé préférentiellement par les argiles
du type Montmorillonites (argiles gonflantes) et les matières organiques.
L'essai au bleu de méthylène est pratiqué sur la fraction granulaire 0/2 mm.
On appelle valeur de bleu VB d'un sable, la quantité en gramme de bleu de méthylène adsorbée
par 1 kg de fraction 0/2 mm du sable.
Le principe de cette méthode consiste à contrôler l'adsorption du bleu de méthylène injecté
dans un bain aqueux contenant la prise d'essai, en observant le comportement d'une goutte de
suspension déposée sur une feuille de papier filtre. La tache formée se compose d'un dépôt
central du matériau, coloré d'un bleu soutenu, entoure d'une zone humide incolore. L'excès de
bleu de méthylène se traduit par la formation d'une auréole bleu clair persistante autour du
dépôt central.
5.4. Résistance à l'usure et aux chocs
Ce sont des essais importants pour les granulats routiers. En effet, le passage répété de
véhicules conduit à polir progressivement les granulats et à diminuer l'adhérence des
pneumatiques sur la chaussée.
Ces caractéristiques permettent également d'estimer la qualité des granulats utilisés dans la
confection de bétons.
- Essai Los Angeles
Cet essai a pour but de mesurer la quantité d'éléments inférieurs à 1.6 mm produite par
fragmentation, en soumettant le matériau à des chocs de boulets à l'intérieur d'un cylindre en
rotation.
L'essai consiste à mesurer la quantité d'éléments inférieurs à 1.6 mm (m) produite en
soumettant le matériau (M), mélangé à une charge de boulets, à une série de chocs et de
frottements dans la machine Los Angeles. A un coefficient Los Angeles faible correspond un
excellent matériau. Par définition, le coefficient Los Angeles est le rapport :LA = (m/M).100 .
- Essai d'usure micro Deval
Cet essai permet de mesurer la résistance à l'usure par frottements entre les granulats
(l'attrition : abrasion d’un matériau par lui‐même) et une charge abrasive. Il consiste à mesurer
la quantité d'éléments inférieurs à 1.6 mm produite dans un broyeur à sec ou en présence
d'eau. Plus le coefficient micro‐Deval est élevé, meilleur est le matériau.
Dans les cylindres de la machine, on introduit une prise d'essai M = 500 g et la charge abrasive
(billes en acier de 10 mm de diamètre) correspondant à la classe granulaire choisie. Après
rotation des cylindres, le matériau est passé au tamis de 1.6 mm de refus (m). Par définition, le
coefficient micro‐Deval est le rapport :MD = (m/M).100
5.5. Teneur en eau
La teneur en eau est égale au rapport de la masse d'eau contenue dans l'échantillon sur la
masse sèche de l'échantillon.
5.6. Masses volumiques
La masse volumique d'un corps est la masse de l'unité de volume de ce corps. De même que l'on
distingue le volume apparent et le volume absolu, on distingue :
– masse volumique apparente (ou en vrac) :
– masse volumique absolue (et réelle) :
o méthode de l’éprouvette graduée :
o méthode du pycnomètre