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I.1. INTRODUCTION
La notion de macromolécule a été introduite en 1920 par le chimiste allemand Hermann
Staudinger. Dans la même année, W.H. Carothers de la Compagnie Dupont de Nemours et
son équipe ont réalisé la synthèse d’un matériau macromoléculaire : le polyamide.
Les premières fibres de polyamide 6-6 ont été élaborées dès 1935 et ont été
commercialisées en 1939.
Vers 1839 l’Anglais Thomas Hancock et l’Américain Charles Goodyear découvrent la
mastication et le procédé de vulcanisation du caoutchouc en chauffant du caoutchouc
naturel en présence de souffre.
En dehors du caoutchouc, les premières matières plastiques d’origine naturelle comme le
Celluloïd ou le nitrate de cellulose sont apparues à la fin du XIXème siècle. Cependant, c’est
avec le développement des polymères de synthèse que la science des matériaux
macromoléculaires a pris son essor. En effet, il devenait possible d’obtenir des matériaux à
faible coût, possédant des propriétés spécifiques.
Selon la définition de l’IUPAC [l'Union internationale de chimie pure et appliquée (en
anglais : International Union of Pure and Applied Chemistry)], une macromolécule est une
molécule de masse molaire élevée dont la structure résulte essentiellement de la répétition
d’unités dérivées (Monomère=molécules de faible masse molaire).
Une macromolécule formée d'unités chimiques similaires assemblées par des liaisons
covalentes peut être décrite comme une molécule polymère
Un polymère : Le mot « polymère » vient du grec « poly » signifiant plusieurs et « meros ou
mère » parties ou unités. Est un système, organique ou inorganique, composé de longues
chaines moléculaires appelées macromolécules. Ces macromolécules sont constituées de la
répétition d'un motif chimique, appelé monomère. La masse d’une macromolécule est
supérieure à 500g. Lorsque le nombre de répétitions est faible (que la chaîne est courte) et
que le polymère est non enchevêtré (1000˂M˂5000), la macromolécule est qualifiée
d'oligomère.
1
Exemple : Poly (chlorure de vinyle) (PVC)
-CH2-, -CH- et -Cl sont des unités constitutives de la macromolécule, -CH2-CH-Cl- est l’unité
constitutive de répétition, c’est aussi l’unité monomère.
Monomère: molécule de base qui réagit par des réactions dites de polymérisation. Le
monomère peut être un composé organique insaturé, ou cyclique ou encore un composé
organique comportant une ou des fonctions réactives à ses extrémités.
Si un type seulement de monomère a été utilisé pour obtenir un polymère, on dit que
c’est un homopolymère.
2
- Quand les groupements G sont disposés une fois en avant et une fois en arrière du plan de
la chaîne carbonée : c'est la forme syndiotactique.
- Si aucun ordre n'existe pour la position des groupements G : c'est le polymère atactique.
Attention: l’appellation « polymère linéaire » ne signifie pas que les groupes unitaires de la
chaîne soient alignés. Ils peuvent être: - en zig-zag - en hélice simple ou double - en pelote
Classe des polymères branchés (ramifiés) :
La chaine principale porte des ramifications qui sont de même nature chimique que la
chaine principale et de faible longueur par rapport à celle de la chaîne principale (exemple :
le polyéthylène basse densité ou PEBD)
Si plusieurs types de monomère ont été utilisés pour obtenir un polymère, on dit que
c’est un copolymère dont on distingue principalement :
Copolymère alterné :
Copolymère à blocs :
Copolymère greffé: Fixation latérale de blocs B sur une chaîne principale formée de
chaînons A ou l’inverse.
3
Classe des polymères lamellaires
Les enchaînements inter atomiques s'étendant dans deux directions de l'espace donnent
naissance à des macromolécules plates. Un exemple typique en est fourni par la
macromolécule de graphite.
4
Exemple 2 :
Deux grandes classes de polymères sont associées à une structure en réseau : les
élastomères (réseau lâche) et les thermodurcissables (réseau dense).
I.2. La structure chimique et cohésion des macromolécules
La structure chimique de l’unité de répétition ou motif est naturellement la caractéristique
la plus importante pour définir un polymère. Dans tout ensemble de molécules, il existe des
forces de faible intensité dues aux interactions moléculaires qui se développent entre
groupements moléculaire proches. Dans le cas des macromolécules, le nombre de motifs
unitaires étant généralement de quelques milliers et donc les chaines étant très longues, il
existe un grand nombre de ces interactions pour chaque molécule.
Les forces de liaisons entre atomes ou groupes d’atomes, sont déterminées par la structure
de l’unité de répétition, c’est-à-dire par les groupes fonctionnels présents sur cette unité. On
distingue les liaisons fortes intramoléculaires et les liaisons faibles interchaînes.
5
a. Les liaisons fortes intramoléculaires
Les liaisons fortes ont un caractère mixte entre la liaison parfaitement covalente et la liaison
parfaitement ionique.
Les liaisons covalentes résultent d'atomes partageant leurs électrons de valence. Elles sont
stables parce que les atomes liées en partageant des électrons adoptent une configuration
identique à celle des gaz nobles.
Les liaisons covalentes peuvent être polaires ou non polaires, en fonction de
l’électronégativité des atomes impliqués dans la liaison.
Les liaisons covalentes sont des liaisons fortes et dirigées. La distorsion des angles de valence
et des distances entre atomes premiers voisins demandent des énergies importantes.
Liaisons covalentes
Liaisons hydrogène
Les forces de van der Waals sont des interactions les plus faibles, mais jouent un rôle
important car ce sont les plus nombreuses.
Ce sont des forces d’attraction entre dipôles qui peuvent avoir différentes origines.
6
Les forces d’attraction peuvent être classées en trois groupes :
Les interactions entre molécules polaires (force de Keesom, interactions entre
dipôles permanents)
L’interaction apparait entre les charges partielles portées par ces molécules. Chaque
molécule est considérée comme un dipôle permanent. Les interactions entre dipôles
permanents assurent la cohésion du solide constitué de molécules polaires.
Les interactions entre molécules apolaires (forces de London). Ces interactions sont
induites par les fluctuations de la densité d’électrons.
les interactions de Debye (interaction dipôle permanent et dipôle induit)
7
8
9
I.3. Les types d'enchaînement et stéréochimie des polymères
Les propriétés d’un polymère « polymères d’addition » ne dépend pas uniquement de sa
composition chimique, mais aussi de sa « stéréochimie » d’iso mérisme, la disposition spatial
des atomes qui constituent l’unité et par conséquent le polymère.
On distingue 4 types d’isomérismes :
Isommérisme d’architecture : On discute les différences qui existent au niveau du
squelette de la molécule.
10
L'enchaînement tête à queue est en générale favorisée. Plusieurs facteurs influencent la
régiosélectivité de l’addition : la stabilisation par résonance des radicaux formés et l’effet
stérique.
La stéréorégularité joue un rôle important dans la formation de polymères dits cristallins. Un
polymère isotactique présente un taux de cristallinité plus important qu’un syndiotactique.
L'isomérie géométrique : Intéresse les différentes structures possibles résultant de la
polymérisation des diènes.
Exemple : le 2-méthyl buta-1,3-diène appelé couramment le 1,3-isoprène ou isoprène. Il se
polymérise de différentes manières donnant lieu au polyisoprène.
L'isoprène peut donner lieu à une polymérisation 1,2 ou 3,4:
Isommérisme de configurations :
Il faut noter que tous ces stéréoisomères diffèrent par leur configuration.
11
Rappelons qu’on ne peut pas passer d’une configuration à une autre sans briser des liaisons
covalentes de la chaîne principale.
Considérons par exemple le cas du polypropylène – son monomère est le propylène.
1. Si tous les groupements latéraux −CH3 sont du même côté du plan défini par la
conformation « zig-zag » du squelette de la chaîne, il s’agit du polypropylène
isotactique (i-PP).
2. Si les groupements latéraux sont alternativement de chaque côté du plan, c’est le
polypropylène syndiotactique (s-PP).
3. S’il n’y a pas de régularité, il s’agit du polypropylène atactique.
12
Dans l'état amorphe, les chaînes sont complètement désordonnées, cet état confère à
ces systèmes une transparence à la lumière visible. Ces polymères n'ont pas de point de
fusion : ils sont caractérisés par une température de transition vitreuse .
13
La stéréorégularité joue un rôle important dans la formation de polymères dits cristallins. Un
polymère isotactique présente un taux de cristallinité plus important qu’un syndiotactique.
I.6. Classification des polymères
A. Selon l’origine
On distingue :
1. Les polymères naturels : Issus des règnes végétal, animal ou minéral. On peut
mentionner, dans cette catégorie, la famille des polysaccharides (cellulose, amidon…), celle
des protéines (laine, soie…), le caoutchouc naturel, etc.
14
1. Les thermoplastiques
Un thermoplastique est constitué de chaînes linéaires ou ramifiées à liaisons covalentes. Ces
chaînes sont liées entre elles par des liaisons faibles de type Van der Waals et hydrogène par
exemple. Les thermoplastiques peuvent être dissous dans certains solvants et se
ramollissent à la chaleur d'où le terme « thermoplastique ». Ces polymères peuvent
cristalliser en thermoplastes semi-cristallins, de plus, ce sont des matériaux dont la
caractéristique principale est leur possibilité de transformation réversible sous l’effet de la
chaleure. Exemple : PE, PVC, PP....
Les thermodurcissables :
Une résine thermodurcissable est constituée de chaînes linéaires réticulées entre elles. Les
chaînes sont liées dans l'espace par des liaisons fortes de type covalent. Nous sommes donc
en présence d'un réseau tridimensionnel insoluble et infusible. Une fois polymérisés par la
chaleur, ces matériaux deviennent solides de manière irréversible.
Exemple : résines phénol/formol ; bakélite, galalithe ((est un polymère thermodurcissable
issu de la caséine (étymologie : du grec gala — lait — et lithos — pierre « pierre de lait »))....
Les élastomères :
Ce sont des matériaux amorphes, mais avec quelques pontages entre les chaînes
macromoléculaires linéaires, ces liaisons sont assurées par des atomes C, S ou O. La réaction
permettant d’établir ces liaisons covalentes est la vulcanisation. Cette opération confère aux
élastomères une structure tridimensionnelle très souple et très déformable, car le taux de
réticulation est faible.
15
Chapitre II- Polymérisation ionique
On appelle polymérisation ionique une réaction de polymérisation dans laquelle l’extrémité
croissante de la macromolécule (centre actif) contient deux groupements plus au moins
ionisés (polarisés) entre lesquels vient d’insérer une molécule de monomère.
L’amorçage résulte de l’insertion de la molécule de monomère entre deux groupements X et
Y:
Dans ce cas, la charge négative peut également être portée par un atome électronégatif
comme l’oxygène ou le soufre (oxyde d’éthylène ou sulfure d’éthylène).
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Les monomères impliqués dans ce type de polymérisation sont des oléfines ayant des
substituant électro attracteurs ainsi que des hétérocycliques.
Les paramètres structuraux qui gouvernent la structure des centres actifs en polymérisation
anionique des monomères éthyléniques (vinyliques), sont la nature du (ou des)substituant(s)
de la double liaison, celle du contre ion (espèce polarisé positif (ve) associé à l’espèce
carbanionique et celle du solvant dans lequel est effectuée la réaction ou celle d’éventuels
additifs qu’il peut contenir.
Les polymérisations sont réalisées en solution
• Solvants dipolaires, aprotiques (THF, cyclohexane...) pour ne conduire à
aucune désactivation, ni transfert. Ils ne doivent pas posséder de fonction
électrophile capable de subir l’attaque du centre actif, en particulier aucun
groupe carbonyle (cétone, ester…)
Pas de groupes réactifs avec les anions
• Le milieu réactionnel doit être anhydre
• Polymérisation sous atmosphère inerte (azote, argon)
Les solvants utilisés en polymérisation anionique ne doivent présenter aucun caractère
acide, on choisit des solvants basiques ou neutres.
La polarité du solvant intervient de façon très importante dans la conduite de la réaction.
Dans les solvants apolaires, les espèces ioniques agrégées et une partie seulement de
l’amorceur est active. Dans les solvants polaires, la totalité des centres actifs peut être
désagrégée et participe à la propagation, mais avec des vitesses différentes selon le type de
centres actifs considéré.
Les fonctions du solvant sont multiples et, selon sa structure, il peut jouer un rôle de diluant.
En polymérisation anionique, la génération simultanée de tous les centres actifs pourrait
provoquer un échauffement incontrôlé du milieu réactionnel, la présence du solvant, en
diluant le système en cours de polymérisation, permet son agitation et l’élimination de la
chaleur de réaction.
17
Le solvant peut jouer aussi le rôle d’un agent solvatant, il peut soit solvater extérieurement
la paire d’ion, soit provoquer une distension de la liaison carbone-métal.
Selon la taille du cation et la géométrie de l’agent solvatant, la solvatation est plus ou moins
efficace.
II.1.1 Effet de la nature du substituant R
Les substituants des oléfines doivent être de préférence électro-attracteurs afin de diminuer
la densité électronique sur la double liaison et de stabiliser l’anion qui sera formé après
attaque du centre actif sur le monomère.
Si le substituant permet une délocalisation de la charge négative, comme c’est le cas pour le
styrène, il en résulte une délocalisation des électrons qui diminue la réactivité intrinsèque
des espèces carbanioniques.
La réactivité intrinsèque des centres actifs carbanioniques est accrue par la présence des
substituants électron donneurs et diminué par celle de substituants électron attracteurs.
Exemple
Les méthacrylates de méthyle pour lesquels l’effet électron donneur du méthy accroit la
densité de charge sur le centre actif et donc sa réactivité, montrent une polymérisabilité
inferieure à celle des acrylates car le –CH3 en α (par son effet donneur) affaiblis la
polarisation négative de la double liaison et diminue donc la réactivité du monomère.
18
II.1.2 Les amorceurs utilisés dans la polymérisation anionique
Les amorceurs anioniques sont toujours des donneurs d’électrons, qui provoquent la
formation d’une extrémité carbanionique sur le monomère, on distingue :
a. Les bases et les acides
Sont des composés seder un doublet électronique. Le cas le plus fréquent est la
polymérisation par ouverture de cycle (sulfure d’éthylène).
Les acides classiques comme : KOH, NaOH, KNH 2, l’anion se fixe sur la double liaison en
formant un carbanion.
Exemple
La potasse ou la soude polymérisent des monomères très réactifs comme les nitro oléfines
ou le cyanure de vinylidéne.
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Organomagnésiens
Organosodés
Le problème est que ces deux bases sont extrêmement réactives et quelles vont réagir
violemment avec H2O.
L’amorçage par transfert électronique est le plus souvent réalisé en utilisant non pas le
métal seul, mais on ajoute des hydrocarbures aromatiques comme le naphtalène ou le bi
phényle, qui résultent de la capture de l’électron périphérique du métal par le composé
polycyclique donnant un ion radical sans se polymériser.
20
Une des caractéristiques les plus intéressantes des polymérisations anioniques est l’absence
de réactions de terminaison ou de transfert dans un grand nombre de cas « polymérisation
vivante ».
II.1.3 Étapes de la polymérisation
a. Amorçage
L’amorceur doit être choisi de manière à assurer une étape d’amorçage courte (par rapport
à celle de propagation) et dénuée de réactions secondaires. L’amorceur réagit sur le
monomère pour donner un centre actif anionique comme nous avons vu précédemment
avec différents amorceurs.
Exemple
Polymérisation de styrène par l’amidure de potassium en solution dans l’ammoniac liquide.
décomposition de l’amorceur
ke -
NH2K NH2 + K +
amorçage de monomère
L’amorceur réagit sur le monomère pour donner un centre actif anionique. La réaction de
NH2K sur le styrène donnera un carbanion de type styryle.
- ka
NH2 ,K++ CH2 CH NH2 CH2 CH , K
On notera que la chaine en croissance présente une extrémité fonctionnalisée par une entité
chimique issue de l’amorceur.
b. Propagation
L’anion situé en extrémité de chaine réagit sur une nouvelle molécule de monomère et le
degré de polymérisation de la chaine en croissance augmente d’une unité.
NH2 kP
CH2 CH , K + CH CH NH2
2 CH2 CH CH2 CH , K
21
n fois
kP
NH2 CH2 CH + n CH2 CH NH2 CH2 CH CH2 CH, ,K
CH CH , K
n 2 n+1
On notera que le contre-ion (cation) accompagne le centre actif tout au long de la croissance
de la chaine, même s’il est souvent négligé dans l’écriture de la réaction.
L’influence de la polarité du milieu sur la vitesse d’amorçage est certainement importante.
En effet, la vitesse est fortement accrue dans les milieux polaires.
Par exemple, dans le cas de la polymérisation du styrène, la vitesse augmente
considérablement quant on passe du benzène au dioxanne, puis au tétrahydrofuranne. ceci
est du à l’accroissement de possibilités de solvatation des paires d’ions par le solvant,
pouvant augmenter leur possibilités de dissociation en ions libres.
L’effet d’un solvant solvatant peut aussi être de dissocier des associations entre les paires
d’ions, qui donnent parfois des agrégats peu réactifs dans les solvants non polaires.
La réaction de croissance peut donc s’effectuer :
soit sur les ions libres (si on est dans un milieu très polaire) ;
soit sur les paires d’ions (plus au moins solvatées) ;
sois sur des pires d’ions associées (cela n’ait pas été encore mis nettement en
évidence).
c. Désactivation des centres actifs (réactions de terminaison et de transfert)
Une des caractéristiques les plus intéressantes des polymérisations anioniques est l’absence
de réactions de terminaison ou de transfert dans un grand nombre de cas. La croissance des
chaines ne s’arrêtera qu’après consommation totale du monomère ou par désactivation du
centre actif par réaction avec une entité portique ou électrophile. Cette réaction peut être
utilisée pour fonctionnaliser l’extrémité des chaines (désactivation fonctionnelle).
Réaction de transfert : le centre actif peut aussi réagir sur des entités présentes dans le
milieu (monomère, polymère, solvant…).
Transfert avec le polymère (terminaison par réaction du centre actif avec le
polymère)
Exemple
22
Le méthacrylate de méthyle contient des groupements ester qui peuvent réagir avec les
cabanions voisins, selon la réaction :
Transfert au monomère
Exemple : Polymérisation anionique de l’acrylonitrile.
23
Capture de H par la chaine croissante
CH2 CH + CH2 CH CH2 CH2 + CH2 CH
CN CN CN CN
CN CN CN CN
II.1.4 Cinétique des réactions de la polymérisation anionique
Exemple
Polymérisation de styrène par l’amidure de potassium en solution dans l’ammoniac liquide.
décomposition de l’amorceur
ke -
NH2K NH2 + K +
amorçage de monomère
- ka
NH2 ,K++ CH2 CH NH2 CH2 CH , K
Propagation
kP
NH2 CH2 CH + CH2 CH NH2 CH2 CH CH2 CH, ,K
CH CH , K
n 2 n+1
24
Terminaison
kt
NH2 CH2 CH CH CH , K + NH3 NH2 CH2 CH
n 2 CH CH2 + NH2,K
n 2
25
II.2 Polymérisation cationique
Les monomères impliqués dans ce type de polymérisation sont des oléfines ayant des
substituant électro donneurs ainsi que des hétérocycliques.
Avec les monomères vinyliques, la réaction de propagation est une addition électrophile sur
la double liaison polymérisable. Le carbone portant la liaison active est polarisé positivement
et la croissance s’effectue sur des carbocations ou ions carbanion.
Mn,A + M Mn+1,A
CH3
26
N
O O
O O O
Remarque
Le THF (Tétrahydrofurane), souvent utilisé comme solvant en polymérisation anionique,
polymérise par voie cationique.
II.2.1 Les étapes de la polymérisation cationique
a. Amorçage
Les amorceurs des polymérisations cationiques sont d’une façon générale des accepteurs
d’électrons que l’on peut diviser en trois catégories :
Les acides de Bronsted (acides protoniques forts solubles en milieu organique,
générateurs des protons). Les plus utilisés pour l’amorçage des polymérisations cationiques
sont :
Acide sulfurique H2SO4
Acide perchlorique H ClO4
A H
H A
27
HCl+CH2 CH H CH2 CH,Cl H CH2 CH Cl
R R R
La constante de vitesse d’addition de l’acide sur le monomère (k a) est d’autant plus élevée
que la nucléophilie du monomère est grande.
Composés capables de donner naissance à des cations actifs comme, ϕ3CCl, I 2
CClO4Ag.
C Cl C ,Cl
Les acides de Lewis (composés présentant une lacune électronique sur le métal,
accepteur de doublet électronique). Sont des substances renfermant un atome dont la
couche électronique est incomplète, et donc capable de fixer un doublet électronique
comme BF3 BCl3 AlCl3 TiCl4 SnCl4.
Dans quelque cas seulement, il a pu être montré que ces acides de Lewis agissent seuls.
Généralement, les acides de Lewis seuls ne sont pas actifs, pour les exploiter dans la
polymérisation ils ont besoin d’un Co-catalyseur.
28
Hybridation
1s2 2s
2 sp5
Il reste donc une orbitale 2p vacante sur le bore de BF 3, d’où la lacune électronique et le
caractère acide de Lewis. De façon générale, les halogénures de bore BX, sont des acides de
Lewis forts qui captent facilement les doublets libres des bases de Lewis, comme par
exemple avec l’éther éthylique :
F C2H5 F F
B + O
B B
F F , C2H5
F C2H5 F O C2H5 O C2H5
F F
C2H5
Le cation éthyle amorcera alors la polymérisation.
F F
H5C2 CH3
B CH3
CH2 B
F , C2H5 + CH2 C C ,
O C2H5 CH3
F O C2H5
F CH3
F
b. Propagation
Les réactions de propagation s’effectuent par attaque électrophile du centre actif sur le
monomère.
F F
H5C2 CH3
B CH3
CH2 B
F , C 2H 5 + CH2 C C ,
O C2H5 CH3
F O C 2 H5
F CH3
F
F
CH3
CH3
B
H5C2 CH2 C CH2 C ,
F O C2H5
CH3
H3C
n F
29
c. Terminaison
La croissance de la chaine peut s’arrêter par soit une perte de proton, soit fixation d’un
anion. Ces réactions peuvent se produire, ou bien à l’intérieur de la paire ionique en
croissance (terminaison unimoléculaire) ou bien par interaction avec un composé extérieur
(terminaison biomoléculaire). On a donc :
Perte de proton
Réaction unimoléculaire
Il est possible d’envisager une réaction de libration d’un proton et formation d’une double
liaison.
CH3
CH3
H5C2* CH2 C CH C +H
CH3 CH3
CH3
H3C
n
H5C2 CH2 C CH2 C
CH3
CH3 CH3
H3C
n
H5C2* CH2 C CH2 C +H
n CH2
H3C
Ce mécanisme serait plut vraisemblable dans le cas de la formation d’un polymère saturé,
par cyclisation :
D’autre part, une perte de proton de ce type, conduisant à la formation de la paire d’ions LB -
H+, se produira d’autant plus facilement que l’acidité de ce complexe sera plus faible. Dans le
cas de styrolène, on constate que tend à croitre lorsque l’acidité de l’amorceur décroit.
CHR,X + A CH CH R + AH,X
30
Réactions de transfert
Le plus souvent, en l’absence d’impuretés basiques dans le milieu réactionnel, le rôle
d’accepteur de protons est joué par le monomère ou le solvant, ce qui correspond à une
réaction de transfert.
• Transfert au monomère
Exemple
Polymérisation de l’isobutène à basse température par le complexe TiCl CCl3COOH
4
CH3 CH3
CH3 CH3
C ,TiCl CCl CO C + H CH2 C ,TiCl4CCl3CO2
4 3 2 + CH2 C
CH3 CH2 CH3
CH3
Dans le cas des monomères aromatiques, il n’y a pas en générale formation de doubles
liaisons terminales, et le transfert au monomère se produirait avec cyclisation.
CH2 CH ,TiCl4OH CH2 CH CH2 + CH3 CH ,TiCl4OH
CH
• Transfert au solvant
Exemple
Polymérisation de styrène dans le toluène.
31
CH2 CH CH3
CH3 CH2 CH
Dans le premier cas (a), il y a fixation du solvant sur la chaine croissante, puis transfert d’un
proton au monomère.
Dans le deuxième cas (b), il y a fixation d’un ion hydrure du solvant et amorçage du
monomère par le cation formé.
Capture d’anion
Réaction unimoléculaire
L’incorporation de fragments du cocatalyseur dans le polymère a été prouvée dans plusieurs
cas :
CH3 CH3
C ,TiCl CCl CO C O2CCCl3 + TiCl4
4 3 2
CH3 CH3
Ce mécanisme a été aussi proposé pour expliquer la consommation de l’amorceur dans la
polymérisation du styrolène par l’acide sulfurique.
32
Réaction bimoléculaire
Dans ce cas, il y a réaction de la chaine croissante avec une molécule présente susceptible de
céder un anion.
Réaction avec l’eau et les alcools avec cession d’un OH ce qui donne une extrémité
OH dans le polymère.
H H
CH2 C + H BF3OH CH2 C ,BF3OH
R R
H H
H H
CH2 C CH2 CH2 C CH2 C OH BF3
C ,BF3OH
n n
R R R R
H H
H H
CH2 C CH2 CH2 C CH C + BF3 + H2O
C ,BF3OH
n n
R R R R
33
Cela possible si est suffisamment grand par rapport à , avec petit par rapport
à .
Si demeure petit, cela est du au fait que la durée de vie d’un centre actif est très petite
par rapport à la durée de la réaction, et donc que la vitesse de propagation est grande par
rapport à la vitesse d’amorçage (égale à la vitesse de terminaison).
Etape de l’amorçage (Amorçage bimoléculaire)
On distingue deux stades dans la réaction d’amorçage ; la formation d’un complexe actif,
ensuite la fixation de ce complexe sur le monomère, donnant naissance au centre actif.
Dans le cas d’un acide de Lewis L, ce Co-catalyseur sera par exemple un acide de
Bronsted BH :
k1
L + B H LB ,H
k2
LB ,H + CH2 CH H CH2 CH,LB
R R
Exemple
34
O O
HO S OH HO S O,H
O O O
HO ka
S O , H + CH2 CH H CH2 CH , SO4H
Amorçage unimoléculaire
SI
L’ordre de la vitesse de polymérisation par rapport à la concentration en monomère à
admettre une réaction d’amorçage indépendante de la concentration en monomère, la
fixation du complexe LB-,H+ sur le monomère étant pratiquement instantanée. La vitesse de
formation des centres actifs est alors donnée par la relation :
Etape de propagation
Dans tout les cas, la propagation s’effectue selon :
kP
H CH2 CH CH2 CH,LB H CH2 CH CH2 CH,LB
n n+1
R R R R
Etape de terminaison
La terminaison par des processus variables, par exemple suivant l’équation :
kt
H CH2 CH CH2 CH,LB H CH2 CH CH2 CHB +L
n n+1
R R R R
À l’état stationnaire
On peut donc avoir, que est donnée par les équations précédentes suivant le type de
l’amorceur :
35
Amorçage bimoléculaire
Avec
Monomère cocatalyseur
Amorçage unimoléculaire
l’ode).
36
Cependant, dans le cas des polymérisations cationiques, les réactions de terminaison
(réactions de transfert) interviennent le plus souvent.
Polymérisation avec réaction de terminaison
Lorsque des réactions de terminaison importantes interviennent au cours de la
polymérisation, les centres actifs formés initialement sont progressivement détruits, et la
vitesse tend vers zéro avant que tout le monomère ait été consommé. Un tel mécanisme
semble intervenir dans le cas de la polymérisation du styrolène par l’acide sulfurique à la
température ordinaire, en solution dans le chlorure de méthylène.
Amorçage
ka
SO4H2 + CH2 CH H CH2 CH , SO4H
Propagation
Transfert spontané
Transfert au monomère
ktrm
CH2 CH , SO4H + CH2 CH CH CH + CH3 CH , SO4H
Terminaison
Est trop grand par rapport aux autre constantes de vitesse, et la concentration initiale en
centre actifs est
La destruction des centres actifs au cours du temps obéit à la relation :
37
La vitesse de polymérisation est :
En effet, l’amorceur reformé par transfert spontané, fixe instantanément une molécule de
monomère.
En intégrant, on trouve :
Et en fin de réaction :
On à :
ce nombre
D’autre part :
38
Si :
On obtient :
Dans le cas de la polymérisation par l’acide sulfurique, à 25°, on constate que les équations
39
Dans cette optique, l’amorçage serait instantané et la concentration des extrémités actives
égale à celle de l’amorceur. La propagation s’effectue sur des espèces ionisées, présentes en
beaucoup plus faible concentration n’ayant pas été détectées jusqu’à présent.
40
Chapitre III- Polymérisation radicalaire
III.1. Polymérisation radicalaire
Elle est exploitée pour convertir des monomères vinyliques et diéniques en polymère. C’est
une réaction d’addition radicalaire en chaine. La réaction se fait en présence des radicaux
libres R (radical)
Mécanisme de polymérisation comporte trois étapes principales :
Des macromolécules très longues peuvent se former dés les premières instants du
processus ;
Le centre actif persistant jusqu’à la fin de la chaine cinétique, est généralement porté
par la chaine en croissance.
a. Etape d’amorçage (initiation): étape généralement lente qui permet de créer l’espèce
radicalaire
Deux demi-étapes
Amorçage et initiation de la chaine
Les radicaux primaires sont généralement obtenus par décomposition homolytique d'un
amorceur (le monomère ne peut réagir sans amorçage).
Exemple :
41
b. Etape de propagation : Etape qui permet la formation de la chaîne macromoléculaire.
Avec la plupart des systèmes, la croissance est très rapide et correspond à un phénomène
exothermique dont l’énergie d’activation globale (la vitesse de réaction en fonction de la
température) es généralement positive, il en résulte une difficulté à contrôler la réaction, la
quelle peut conduire à un régime cinétique explosif.
Le contrôle du processus est néanmoins possible, car des réactions de terminaison peuvent
intervenir, qui désactivent les chaines en croissance.
c. Etape de terminaison : étape de rencontre entre deux radicaux et « mort » de la
macromolécule.
Terminaison par combinaison
42
Physique (par excitation thermique, radioactive……..)
Chimique (par oxydoréduction, addition radicalaire……), et lorsqu’ils ne sont pas
stabilisé par des groupements substituant particuliers, ils ont une durée de vie
extrêmement brève (de l’ordre d’une seconde dans les conditions normales de la
polymérisation) liée à leur très grande réactivité.
Les radicaux libres donnent lieu aux six principales réactions :
Combinaison
Dismutation
Arrachement
Addition
Fragmentation
Réarrangement
................... (I)
....................................... (II)
43
L'étape précédente est suivie de l'amorçage proprement dit avec transfert du site actif sur
une molécule de monomère (réaction en général rapide).
................. (III)
.......................................(IV)
....................................... (V)
.................................. (VII)
Ou
................. (VIII)
44
• Propagation
.................................. (X)
.................................. (XI)
.................................. (XII)
• Terminaison
En raison de la faible sélectivité des réactions radicalaires, la croissance des chaines peut
être interrompue à chaque instant par des réactions de terminaison au cours des quelles
deux radicaux polymères se neutralisent soit par combinaison, sois par dismutation.
.................................. (XIII)
45
polymérisation. Pour cela, en posant comme hypothèse que le nombre de chaines actives
qu'il disparaît autant de RMn• qu'il s'en est formé.
A l'état stationnaire :
.................................. (XV)
.................................. (XVI)
.................................. (XVII)
.................(XVIII)
...................................... (VIX)
Ce qui correspond à :
.......................................(XX)
...................(XXI)
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III.4. Amorçage des polymérisations radicalaires
Exemples d'amorceurs chimiques: Ces amorceurs sont couramment utilisés aussi bien au
laboratoire qu'à l'industrie. Leur instabilité est caractérisée par leur temps de demi-vie (t1/2)
(c'est-à-dire la durée nécessaire à leur demi-décomposition) à une température donnée ou
bien par la température à laquelle ils ont une durée de demi-vie donnée.
En pratique, on utilise les générateurs de radicaux libres dans des conditions où leur durée
de demi-vie est de l'ordre de 10 heures.
47
- Peroxyde de dicumyle
˗ Les azoïques
À côté des peroxydes, on peut utiliser des composés azo : le 2,2'-azobisisobutyronitrile
(AIBN)
• Transfert de chaîne
A côté des trois étapes principales de la polymérisation radicalaire (amorçage, propagation
et terminaison), on assiste souvent à un transfert du centre actif en croissance sur une autre
espèce T (qui peut être l'amorceur, le monomère, le polymère, le solvant ou un agent de
transfert) présente dans le milieu réactionnel:
Il ne peut être considéré comme un véritable transfert que si l'espèce formée T • soit capable
de s'additionner sur une molécule monomère pour amorcer la formation d'une nouvelle
chaîne:
48
Le phénomène de transfert peut être subi ou provoqué. Dans le deuxième cas, il est utilisé
pour le contrôle des masses molaires.
Plus le rapport de la vitesse de transfert à la vitesse de propagation est élevé, plus les
chaînes résultant de la polymérisation sont courtes. Cela conduit à définir pour chaque
espèce donnant lieu au transfert, une constante de transfert :
Tout groupement capable de donner un nouveau radical plus stable que le radicale en
croissance, est susceptible de donner lieu à réaction de transfert :
Groupement à :
Hydrogène labile, halogénure d’alkyle, peroxydes …etc.
A. Transfert à l'amorceur
- avec un peroxyde
- avec un hydroperoxyde
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C. Transfert au polymère
Une réaction de transfert de chaîne se produit également avec un polymère, dans ce cas, la
macromolécule est réactivée et elle intervient à nouveau dans la réaction de polymérisation:
Exemple : le poly(acétate de vinyle)
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D. Transfert au solvant
Le transfert au solvant s’effectue par capture d’un atome issu de la molécule de solvant par
la chaine croissante.
Les principaux types de réactions de transfert au solvant sont les suivants:
51
Pour qu’ils puissent servir, il faut que ces radicaux libres se remplacent et diffusent « vers le
monomère ».
Avant la diffusion, il y a de possibilité pour des réactions entre les radicaux formés sont
produits inertes.
A partir de ça, on peut définir l’efficacité de l’amorceur f.
f : la fraction en nombre des radicaux libres qui participent dans l’amorçage.
52
Si la terminaison se fait par dismutation, il y a formation d'une macromolécule par chaîne
cinétique.
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Styrène + Bromotrichlorométhane → Télomère.
Nous avons et
54
Donc cette relation montre montre qu’en diminuant la concentration en
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le contrôle de la polymérisation, néanmoins, comme pour toutes les techniques de PRC, les
réactions de terminaison bimoléculaire ne peuvent être totalement évitées.
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Chapitre IV- Polymérisation coordinative
Généralités
En polymérisation radicalaire, l'addition d'une molécule monomère à un site actif se fait
généralement sans orientation du groupe entrant dans la macromolécule. La seule manière
de produire stéréo-spécifiquement des polymères est d'orienter le groupe entrant par
rapport au noyau macromoléculaire. Ceci peut se faire a l'aide de catalyseurs
stéréospécifiques tels que ceux de type Ziegler-Natta. Ces catalyseurs ont la capacité de
coordonner le monomère à la chaîne cinétique et de l'orienter avant son insertion a la
macromolécule.
La polymérisation coordinative est un type de polymérisation en chaîne. L’amorçage a lieu
grâce à un complexe organométallique (un composé chimique comportant au moins
une liaison covalente entre un atome de carbone et un métal) des métaux de transition
(un élément chimique dont les atomes ont une sous-couche électronique d incomplète) , tel
le titane ou le zirconium, et la propagation se fait au niveau d’un centre actif qui est un
complexe de coordination entre le monomère et le métal de transition. Le centre actif est
généralement anionique et plus rarement cationique.
Ces composés organométalliques invoquant un métal cation du groupe I - III (Ex: triéthyl
aluminium) et un composé métal de transition des groupes IV-VIII (Ex. tétrachlorure de
titane)
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Le mécanisme d'insertion monométallique du monomère entre le métal de transition et la chaîne
peut être schématise comme :
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