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LE SECTEUR DES ASSURANCES EN ALGERIE

Section 1 : Le Secteur des assurances en Algérie

a) Cadre juridique :
« L’assurance est une convention par laquelle, en contrepartie d’une prime,
L’assureur s’engage à garantir le souscripteur en cas de réalisation d’un risque
Aléatoire prévu au contrat ». Cette définition met en exergue les trois éléments
Du contrat d’assurance :
• Un risque
• Une prime
• Une prestation de garantie servie par l’assureur en cas de réalisation d’un
Sinistre.
L’opération d’assurance étant contractuelle, l’on ne peut la comprendre sans
avoir défini au préalable le contrat d’assurance et ses caractères généraux.
Le contrat d’assurance :
Le contrat d’assurance est la convention par laquelle un souscripteur se fait
promettre une prestation, pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d’un
risque assuré moyennant le paiement d’une prime ; cette prestation est payée
par une entreprise d’assurance qui effectue la compensation de risques
homogènes en utilisant des méthodes statistiques ».
Art. 619 du Code Civil stipule « L'assurance est un contrat par lequel l'assureur
s'oblige, moyennant des primes ou autres versements pécuniaires, à fournir à
l'assuré ou au tiers bénéficiaire au profit duquel l'assurance est souscrite, une
somme d'argent, une rente ou une autre prestation pécuniaire, en cas de
réalisation du risque prévu au contrat ».
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Le contrat d’assurance est écrit. Il est rédigé en caractères apparents et doit


contenir obligatoirement, outre les signatures des parties, les mentions ci-
après : Voir Art. O7 de l’Ordonnance 95/07 : 1
 Les noms et domiciles des parties contractantes,
 La chose ou la personne assurée,
 La nature des risques garantis,
 La date de souscription,
 La date d’effet et la durée du contrat,
 Le montant de la garantie,
 Le montant de la prime ou de la cotisation d’assurance

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b) L’Historique :
Les formes d'entraide dont est née l'assurance sont presque aussi anciennes
que la civilisation. Des traces ont été retrouvées chez les Egyptiens. Les ouvriers
constructeurs des pyramides contribuaient à une caisse de secours pour venir
en aide à ceux d'entre eux qui étaient tués ou blessés à la tâche.
Vingt-trois siècles avant J.C, Babylone connaissait déjà une loi organisant pour
les marchands une garantie contre la perte de leurs caravanes (2250 av J.C). En
effet le Code d'Hammourabi fait part d'un contrat en faveur des transporteurs
désigné sous le nom de DARMA TH. Les DARMA TH étaient des caravaniers
responsables de la bonne arrivée des marchandises qu'ils transportaient, et des
sanctions très lourdes frappaient ceux qui n'amenaient pas leurs marchandises
à destination (confiscation de leurs biens et parfois peine de mort).
Pour éviter cette contrainte, on convint d'un contrat aux termes duquel les
DARMA TH n'étaient responsables que s'il était démontré que la perte des
marchandises est due à une cause autre que la faute ou la complicité du
transporteur. Ce contrat était destiné à favoriser le commerce.
Au moyen âge se développa la pratique du prêt à la grosse aventure. Les
moyens limités des navigateurs ne leur permettaient d'entreprendre la grosse
aventure sans le concours des riches commerçants. Aussi et en cas de perte du
navire, les prêteurs (commerçants) n'avaient droit à aucun remboursement
mais en cas de bonne arrivée, ils recevaient en sus du montant du prêt, une
part de bénéfice (20 à 30% environ). La plus ancienne police d'assurance est
maritime ; elle a été souscrite pour le voyage du Santa Clara entre Gênes et
Majorque en 1347.
Quant à l'assurance terrestre, la plus ancienne police date de 1667 (incendie)
c'est à dire une année après le fameux Incendie qui ravagea la ville de Londres
pendant 4 Jours : 13 000 maisons et 100 églises détruites. A cette époque fut
créée à Londres la FIRE INCENDIE qui favorisera la naissance de plusieurs
compagnies d'assurance.
Bases juridiques des assurances Page 7 C'est également à cette époque que
Monsieur LOYD crée dans sa taverne un bureau d'assurance pour les risques les
plus importants et qui donnera naissance à la plus grande organisation
mondiale d'assurance.
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Et c'est vers cette époque seulement que l'activité des compagnies


d’assurance commença à se diversifier. C’est ainsi que l'assurance sur la vie,
jusqu'alors considérée comme immorale, fut admise.
De même on assista au 19ème siècle à l'apparition de l'assurance
responsabilité, telle que celle relative aux accidents causés aux tiers par les
voitures à chevaux. Le 20ème siècle connut un développement très rapide de
ces formes d’assurance notamment les « assurances de responsabilité ». Mais
des formes nouvelles d’assurances y ont vu le jour :
L’ « assurance-crédit » qui garantit les créanciers contre l'insolvabilité de leurs
débiteurs ; L' « assurance aérienne » : assurance des aéronefs et de leurs
passagers ; l' « assurance contre les risques nucléaires pacifiques » ainsi que l' «
assurance contre les risques de la pollution ». Le 20ème siècle se caractérise
ainsi par l'établissement d'une réglementation de l'assurance.
C'est ainsi qu'il vit la promulgation, en France, de la loi du 13 Juillet 1930 sur le
Contrat d'assurance terrestre, loi qui sera vite rendue applicable en à tout les
territoires colonisés, y compris l’Algérie.
Au Maghreb, le véritable développement de l'assurance a pour origine
l'indépendance de ce grand ensemble régional.
Les contrats d'assurances étaient antérieurement souscrits par des Français ou
quelques privilégiés musulmans auprès de filiales des compagnies dont le siège
était en France.2

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c) Les parts de marché des assurances en Algérie :

Le chiffre d’affaires des compagnies d’assurances en Algérie s’est établi à 152,1


milliards de dinars en 2019, contre 143,3 milliards de dinars à la même période de
2018, soit une augmentation de 6,1%, selon les données rapportées contenues
dans une note de conjoncture du Conseil national des Assurances (CNA).

Les acceptations internationales ont enregistré en 2019, une évolution positive de


34,5% comparativement à l’exercice 2018. Cette évolution se traduit par une
production additionnelle de 1,5 milliard de dinars.

Assurances dommage en hausse

Les assurances dommage ont représenté l’essentiel du chiffre d’affaires des sociétés
d’assurances, avec un montant de 131,8 milliards de dinars au 31/12/2019, contre
126,1 milliards de dinars à la même période de 2018, soit une hausse de 4,5%. Le
chiffre d’affaires des assurances de personnes s’est établi à 14,3 milliards de dinars
en 2019, contre 12,7 milliards de dinars en 2018, soit une hausse de 12%.

« Les sinistres déclarés du marché des assurances totalisent, au 31/12/2019, un


montant de 82 milliards de dinars contre 67,9 milliards de dinars en 2018, soit une
évolution de 20,7% », indique la note de conjoncture du CNA. Le total des
indemnisations s’établit, au 31/12/2019, à 73,2 milliards de dinars, progressant, ainsi,
de 10,1% comparativement à l’exercice 2018, précise la note.

« Du fait de la forte augmentation des sinistres déclarés et en dépit de la progression


des indemnisations, les stocks augmentent d’une moindre cadence, avec un taux de
3,4% par rapport au 31/12/2018, et totalisent un montant de 80 milliards de dinars »,
indique la note du CNA.

Taux de règlement en baisse

« Le taux de règlement des sinistres atteint 45,1%, au 31/12/2019, en baisse de 12%
par rapport au 31/12/2018. Le taux de règlement des sociétés d’assurances de
dommages est de 42,4%, en régression de 13,5% comparativement à la même
période de 2018 », indique le CNA dans sa note de conjoncture, précisant que «  le
taux de règlement observé en assurances de personnes  progresse de 11,3%,
atteignant 89,8% ».

Les assurances dommages dont le chiffre d’affaires s’est établi, au 31/12/2019, à


131,8 milliards de dinars, représentant une part de marché de 86,7%, sont dominées
par la branche automobile, avec un chiffre d’affaires de 69,2 milliards de dinars, soit
52,5% de parts de marché.
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« Avec un chiffre d’affaires de 17 milliards de dinars, les risques obligatoires


marquent une augmentation de 15,4% et ce, suite à la révision, à la hausse, du tarif
relatif à la garantie Responsabilité Civile », précise la même note du CNA qui a
indiqué que « ces risques détiennent 24,6% du portefeuille de la branche. Les
garanties facultatives, qui dominent le portefeuille automobile avec une part de
75,4%, enregistrent une régression de 3,8% par rapport à la même période de 2018
».

La branche a été marquée par la baisse du nombre de contrats particuliers,


entraînant, de ce fait, une perte dans le portefeuille. Par ailleurs, la branche Incendie
et Risques Divers « IRD » achève l’année 2019 avec un chiffre d’affaires de 51,5
milliards de dinars en hausse de 10,4% comparativement au 31/12/2018, générée
par l’entrée en portefeuille de nouvelles affaires.

Les sinistres déclarés affichent une augmentation de 20,5%, avec un montant de


77,5 milliards de dinars. Cette hausse est tirée par les branches « automobile » et «
crédit », avec des taux d’évolutions respectifs de 16,8% et 250,5%.

Assurances de personnes et réassurance

Le chiffre d’affaires des sociétés d’assurances de personnes s’est établi au


31/12/2019, à 14,3 milliards de dinars, contre 12,7 milliards de dinars à la même
période de 2018, soit une hausse de 12%. La branche « Accident » domine les
assurances de personnes avec un chiffre d’affaires de 1,9 milliards de dinars au T4-
2019, contre 1,6 milliards de dinars à la même période de 2018, soit une hausse de
près de 18%, indique la même note du CNA.

Le nombre des sinistres réglés connait, en 2019, une hausse de 5,3%


comparativement à l’exercice précédent. Une hausse consacrée principalement aux
branches « accident » et « maladie ». Le volume des indemnisations des sociétés
d’assurances de personnes enregistre également une hausse de 35,8% et est
estimé à plus de 4,4 milliards de dinars.

« Avec une part de 72,8%, la branche « prévoyance collective » marque près de 3,3
milliards de dinars de règlements. Les sinistres à payer, au 31 décembre 2019,
augmentent de 11,2% avec un montant estimé à plus de 3,6 milliards de dinars »,
souligne la note du CNA qui précise que leur nombre fléchit de 25% et cela est
expliqué par le nombre important des déclarations tardives en « prévoyance
collective », à la charge de l’exercice 2018.
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Au 31 décembre 2019, l’activité de la réassurance enregistre près de 35,7 milliards


de dinars, toutes affaires confondues, contre près de 32,1 milliards de dinars à la
même période de 2018, soit une évolution de 11,2%, selon la même source.

Les « affaires nationales » représentent 83,5% du total de la production de la CCR,


enregistrant ainsi un chiffre d’affaires de 29,8 milliards de dinars, en hausse de 7,5%
par rapport à 2018. Cette hausse résulte des importantes progressions enregistrées
dans la majorité des branches, notamment l’« automobile » (+63%), conséquence de
la signature du traité « risques spéciaux » avec deux sociétés d’assurances
dommages ; et « Cat-Nat » (+36%), conséquence de la hausse des tarifs de la dite
branche, indique la même source.3

3
https://www.algerie-eco.com/2020/04/16/marche-algerien-des-assurances-la-branche-automobile-domine-
les-sinistres-explosent/

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