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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

UNIVERSITE de TLEMCEN
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie et Sciences de la Terre et de l’Univers

Départementd’EcologieetEnvironnement

Laboratoirederecherc
he
Valorisation des actions de l’homme pour la protection de l’environnement et
application en santé publique
et
Cancer Lab

MEMOIRE

En vue de l’obtention du

Diplôme de MASTER

En génétique des populations


Thème

Caractérisation épidémio- génétique de la population de Tlemcen par


le cancer de leucémie chronique.

Présenté par

MEFTAHI Yasmina

Devant le jury composé de : Soutenu le 30/06 /2016

Président TERKI Khadidja Professeur Universitéd’Oran


Encadreur CHABNI Nafissa M.C.A Université de Tlemcen
Co-Encadreur BOUAZZA Hayet M.A.A Université de Tlemcen
Examinateur BELKHATIR Djamel M.C.BUniversité de Tlemcen
Remerciements :

C'est avec beaucoup d'efforts et de sacrifices que ce travail de recherche tend


aujourd'hui à sa fin et en ce moment précis, je tiens à m'attarder a juste raison pour
exprimer mes remerciements à tous ceux qui m'ont aidée à le mener à terme.

Ce travail a été effectué dans le « laboratoire valorisation des actions de l'homme


pour la protection de l'environnement et application en santé publique ».

Pour commencer, je remercie infiniment professeur Aouar Metri Amaria de m’a


guidé au cours de ces années et de m'avoir donné la chance de travailler sur un sujet tout
aussi intéressant que passionnant. Je la suis reconnaissante d'avoir toujours été à l'écoute de
mes interrogations ; un suivi permanent enrichi de beaucoup d'encouragements.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance, ma haute considération et mon profond


respect à mon encadreur, Madame Chabni Nafissa, qui m’a guidé et encouragé au cours de
ce travail, également pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa patience.

J'adresse également mes sincères remerciements à mon Co- encadreur madame


Bouazza Hayet, pour l’orientation, la confiance, la patience qui a constitué un apport
considérable sans lequel ce travail n’aurait pas pu être menée au bon port.

Je tiens à remercier profondément madame Terki Khadidja, professeur en


épidemiologie à la faculté de médecine à Oran pour l'honneur qu'elle me fait en acceptant de
présider ce jury.

J'exprime également mes sincères remerciements à monsieur Belkhatir Djamel,


d'avoir accepté d'examiner et discuter ce travail.

C'est avec une grande marque d'estime que je tiens à remercier le professeur
Meghanni Kaouel le chef service d’épidémiologie CHU Tlemcen pour m’avoir accepté dans
ce service, et toute l’équipe du service d’épidémiologie du CHU Tlemcen.

Je tiens à remercier tout le personnel du service d'hématologie clinique du CHU


Tlemcen pour l'aide qui mon apporté pour la réalisation de cette étude et tous
particulièrement Mme le Professeur Mesli N.
Je tiens aussi à remercier Madame le Professeur ABDELLAOUI Karima, directrice
du « laboratoire valorisation des actions de l'homme pour la protection de l'environnement et
application en santé publique » de l’université de Tlemcen, de nous avoir mobilisé tous les
moyens pour le bon déroulement de cette formation, ainsi que toute l’équipe du labo, en
particulier Madame OTMANI Salima, pour leur assistance et leur disponibilité.

Je tiens aussi à adresser mes remerciements à Monsieur le Professeur KHELIL


Mohamed Anouar, chef de département d’Ecologie et environnement de nous avoir facilité
l’accomplissement des tâches administratives tout au long de notre formation.

Je tiens également à remercier tous les enseignants qui ont intervenus durant cette
formation.

Remerciements à tous mes amis de la promotion Master Génétique des populations.

Remerciement les plus sincères à tous les malades, le symbole de la patience, du


courage et de la persévérance dans la foi. Qu’une une guérison définitive vous soit accordée,
ne laissant derrière elle aucun mal.

A tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin. Merci.


Dédicace
Je dédie ce travail:
A mes très chers parents: Rahma et Noureddine pour leur soutien
durant mes longues études et pour leur patience dans ma vie
quotidienne d’étudiante.

Amon cher frère:Houcine.


A ma soeur: Amina et sa famille, son marie kamel et ses enfants
mohammed et yassine.
A mon frère: mohammed et sa femme Imen
A toute ma grande famille: mes oncles et mes tantes.
A toutes mes amies et collègues.
A tout le groupe de ma promotion.
A tous ceux et celles qui m’ont encouragés, entourés de leur soutient
durant les moments difficiles avec tant d’amour et de compréhension.
Table de matière

Liste des abréviations.

Liste des figures.

Liste des tableaux.

Introduction…………………………………………………………………01

Partie 01 : synthèse bibliographique………………………………………03

I-Généralités …………………………………………………………….….03

I-1- Le cancer……………………………………………...………………………..03

I-2- Les causes des cancers…………………………................................................03

I-3- Mutations génétiques…………………………………………………………...04

I-3-1-Mutations sporadiques………………………………………………...04

I-3-2-Mutations héréditaires………………………………………………...04

I-4- Types de gênes du cancer……………………………………………………....04

I-4-1-Oncogènes………………………………………………….……….....05

I-4-2-Gènes suppresseurs de tumeurs…………………………….……….....05

I-4-3-Gènes de réparation de l’ADN…………………………….…………..05

I -5-Les cancers hématologiques………………………………….………………....05

I -6-L’hématopoïèse………………………………………………….……………...06

I -7-Qu’est-ce que la leucémie ?.................................................................................08

I -8-Epidémiologie des leucémies……………………………………….……….….08

I -9-Les différents types de leucémie……………………………………….….…....08

I -9-1-Leucémie aigüe……………………………………………….….…...09

I -9-2-Leucémie chronique…………………………………………….…….09
Table de matière

II- La leucémie myéloïde chronique :……………………………………...10

II -1-Définition………………………………………………………….………...10

II -2-Historique…………………………………………………………………....11

II -3-Epidémiologie…………………………………………………………….....11

II -4-Les facteurs étiologiques………………………………………………….....12

II -4-1-les radiations ionisantes .…………………………………………..12

a- les radiations atomiques…………………………………………….12

b- les radiations médicales………………………………………….....12

II -4-2-les intoxications…………………………………………………....12

a- le benzène ………………………………………………………....12

b- les immunosuppresseurs :………………………………………....13

II -5-Evolution et symptomatologie……………………………………………....13

II -5-1-Phase chronique……………………………………………………13

II -5-2-Phase d'accélération………………………………………………..13

II -5-3-Phase blastique………………………………………………….....14

II -6-Diagnostic…………………………………………………………………....14

II -7-Traitement……………………………………………………………….…...15

II -7-1-Chimiothérapie conventionnelle ……………………………..…..15

II -7-2-Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques…………….…..15

II -7-3-Interféron alpha………………………………………………..….15

II -7-4-Les inhibiteurs de la tyrosine kinase………………………..…….15

III -La leucémie lymphoïde chronique …………………………………...16


Table de matière

III -1-Définition……………………………………………………………….....16

III -2-Facteurs de risque………………………………………………………......16

III -3-Epidemiologie……………………………………………………….….....17

III -4-Diagnostic……………………………………………………………….....18

III -5-Classification et marqueurs pronostics……………………………………..19

III -5-1-Classification de binet……………………………………….…...19

III -5-2-Autres marqueurs pronostics………………………………….….19

III -6-Evolution……………………………………………………………….…..19

III -6-1-survie selon le stade……………………………………….……..19

III -6-2-complications. ……………………………………………….…..20

a- Complications infectieuses…………………………………….…..20

b- L’insuffisance médullaire………………………………………....20

c- Les complications auto-immunes…………………………….…...20

d- Les transformations……………………………………………….20

e- Cancers associés……………………………………………….….20

III -7-Principes du traitement……………………………………………….…...20

III -7-1-moyens thérapeutique……………………………………….…..21

III -7-2-Indications……………………………………………………....21

Partie 02 : Matériels et méthodes……………………………………….....22

1- Représentation générale de la population de Tlemcen…………………….....22

2- Objectif du travail………………………………………………………........22

3- Types d’étude………………………………………………………..…….…23
Table de matière

4- Patients a population d’étude………………………………………..….…….23

5- Recuieil des données………………………………………………....…..…...23

6- Prélèvement sanguin……………………………………………....……..…...23

7- Extraction d’ADN………………………………………………………...…..23

8- Analyse statistique………………………………………………………….....23

Partie 03 : Résultats et interprétation………………………………….….24

1- Répartition des patients par sexe et type de cancer …………………..24

2- Répartition des patients par tranches d’âge…………………………....24

3-Répartition géographique…………………………………….……..…26

4-Situation matrimonial des malades………………………………...…27

5-Niveau d’instruction des malades………………………………..…….27

6-Profession des malades……………………...……………….…..…….28

7-Facteurs de risques……………………………………………...……...28

8-Groupe sanguin…………………………………………….….………..30

9-Les stades de binet des patients atteints de LLC………………..……….31

10-Les phases évolutives des patients atteints de LMC…………….……..32

C-Résultats de l’extraction d’ADN……………………………………….…..…..34

Partie 04 : Discussion des résultats…………………………………......…..35

Conclusion……………………………………………………………....…....39

Références bibliographiques.

Annexe.
Liste des abréviations

ABL : Abelson (gène : ABL ; protéine : ABL).


ADN : Acide désoxyribo nucléique.
AIHA : Anémie hémolytique auto-immune.
BCR : Breakpoint Cluster Region (gène : BCR ; protéine : BCR).
CD : Cluster de différenciation.
CHU : Centre hospitalo Universitaire.
CSH : Cellules souches hématopoïétiques.
EDTA : Acide Ethylène Diamine TétraAcétique.
GWAS : Genome Wide Association Studies.
Hb : Hémoglobine.
Ig : Immunoglobuline.
INF-α : Interféron Alpha.
LAL : Leucémie aigüe lymphoïde.
LAM : Leucémie aigüe myéloïde.
LLC : Leucémie lymphoïde chronique.
LMC : Leucémie myéloïde chronique.
LNH : Lymphome non hodgkiniens.
MDS : Myélodysplasie.
NaCl : Chlorure de sodium.
NFS : Numération formule sanguine.
OMS : Organisation mondiale de la santé.
PH : Chromosome philadelphie.
RS : Syndrome de richter.
SMIg : Immunoglobuline membranaire de surface.
SMP : Syndrome myéloprolifératif.
TK : Tyrosine kinase.
Liste des figures

Figure 01 : Hématopoïèse…………………………………………….………………………07

Figure 02 : Schéma d’une moelle osseuse…………..………………………………………..07

Figure 03 : Formation du chromosome Philadelphie…………………………...…………….10

Figure 04 : Carte géographique de la wilaya de Tlemcen………………………………….....22

Figure 05 : Répartition des patients atteints de LMC selon les classes d’âge……………..….25

Figure 06 : Répartition des patients atteints de LLC selon les classes d’âge…………………25

Figure 07 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique par résidence………….26

Figure 08 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique selon la situation


matrimoniale………………………...………………………………………………………..27

Figure 09 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique selon le niveau


d’instruction………………………………………………………………………..…………27

Figure 10 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique selon leur groupe
sanguin……………………………………………………………………………………..…30

Figure 11 : Répartition des groupes sanguins selon les types de leucémie chronique……...31

Figure 12 : Répartition des patients atteints de LLC selon les stades de Binet………….….31

Figure 13 : Répartition des patients atteints de LMC selon leurs phases évolutives………32

Figure 14 : schéma d’une ADN dans un tube………………………………………………..34

Figure 15: L’ADN récupérés dans un eppendorf…………………………………………....34


Liste des tableaux

Tableau 01 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique selon le sexe et le type de
cancer…………………………………………………………………………………………24

Tableau 02 : Répartition des cas selon la notion de tabagisme……………………………..28

Tableau 03 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique selon la consanguinité et


le type de cancer………………………………………………………………………………28

Tableau 04 : Répartition des cas de leucémie chronique selon les antécédents personnels..29

Tableau 05 : Répartition des cas de leucémie chronique selon les antécédents familiaux....29

Tableau 06 : Répartition des patients atteints de LLC selon le sexe en fonction du stade de
diagnostic………………………………………………………………………………..…....32

Tableau 07 : Répartition des patients atteints de LMC selon le sexe et leurs phases
évolutives……………………………………………………………………………………..33

Tableau 08 : Le nombre de cas de LLC dans les différentes régions d’Algérie réalisée sur une
période de 5 ans (2007 – 2011) …………………………...………………………………….35

Tableau 09 : Le nombre de cas de LMC dans les différentes régions d’Algérie réalisée sur une
période de 16 ans (1994-2009) ……………………………………………………………….36
Introduction

Le cancer constitue la maladie incontestablement la plus redoutée et elle est assimilée


à un véritable fléau moderne. Sa réputation de gravité et d’évolution rapide voire fatale
déclenche à son annonce, un sentiment de panique chez le malade et un bouleversement de la
vie familiale (le plan cancer Algérie 2015-2019).

Le cancer est un terme général appliqué à un grand groupe de maladies qui peuvent
toucher n’importe qu’elle partie de l’organisme. L’une de ses caractéristiques est la
prolifération rapide des cellules anormales qui peuvent essaimer dans d’autres organes,
formant ce qu’on appelle des métastases. Des nombreux cancers peuvent être prévenus en
évitant les principaux facteurs de risques, comme le tabagisme (l’Organisation mondiale de
la Santé, 2014).

Le nombre de nouveaux cas de cancers dans le monde a été estimé en 2012 à 14.1
millions, avec 8.2 millions de décès par rapport à 12.7 millions cas et 7.6 millions décès en
2008. Les taux d’incidence demeurent les plus élevés dans les régions les plus développées,
mais la mortalité est beaucoup plus élevée relativement dans les pays pauvres (organisation
mondiale de la santé 2013). En Algérie, on comptabilise 45 000 nouveaux cas de cancers
chaque année avec 24 000 décès (le plan cancer Algérie 2015-2019).

Les leucémies sont des cancers du sang, représentent un groupe hétérogène de


néoplasies caractérisées par une transformation maligne de précurseurs hématopoïétiques peu
différenciées, incapables d’achever leur maturation qui prolifèrent d’abord dans la moelle
interférant ainsi avec l’hématopoïèse normale et l’immunité, puis essaiment par voies
sanguine dans les autres organes (ganglion, foie, rate, peau, viscères, système nerveux
centrale etc….). On distingue deux formes principales : la leucémie lymphoïde (ou
lymphoblastique) et la leucémie myéloïde. Elles peuvent être aigue ou chronique (Harisson
TR, 1993).

Les cellules anormales de leucémie chronique ont le temps d’arriver à maturité. Le


processus est donc plus long et s’étale sur plusieurs années (Guilhem D, 2015).

1
Introduction

Les leucémies, toutes formes confondues, concernent environ 9000 personnes chaque
année, et essentiellement des enfants ou des personnes âgées. En Algérie, elles représentent le
cinquième type de mortalité par cancer chez les hommes (OMS, 2014)

Dans le but de contribuer à améliorer les connaissances sur les carctéristiques des
hémopathies malignes, nous avons réalisé cette étude.

Notre objectif au départ est de donner le profil épidémiologique de la population de


Tlemcen atteinte de leucémie chronique.

2
Synthèse bibliographique

I- Généralités :

I- 1-Le cancer :

Le cancer est une maladie résultant d’altérations de l’ADN cellulaire. Les cellules
atteintes par ces altérations (cellules malignes) ne suivent plus le processus normal de mort
cellulaire programmée, l’apoptose, et deviennent immortelles. Elles se nourrissent par
formation de nouveaux vaisseaux sanguins ; on appelle ce processus l’angiogenèse. Ces
cellules ont la capacité d'envahir et de coloniser les tissus environnants. Le développement
d'un cancer est le résultat d'une combinaison entre, d'une part, l'activation de la prolifération
cellulaire et, d'autre part, l'inhibition de signaux restreignant le potentiel prolifératif des
cellules ; différents agents conduisent au développement d’un cancer. Classiquement, on
distingue les agents initiateurs et les agents promoteurs. Les agents initiateurs sont des agents
génotoxiques qui induisent une lésion définitive de l’ADN. Par contre, les agents promoteurs
n’induisent pas de lésions de l’ADN mais favorisent l’expression d’une lésion, préalablement
induite par un agent initiateur (Colditz G et al, 2006).

I- 2-Les causes de cancer :

 Alcool
 Alimentation
 Irradiation
 Maladies
 Médicaments cancérigènes
 Prédispositions familiales
 Rayonnements solaires
 Substances cancérigènes
 Tabac
 Virus
 Pollution de l'air

3
Synthèse bibliographique

I- 3-Mutations génétiques :

La plupart des cancers sont causés par un changement ou une lésion qui se produit
dans nos gènes. Un changement dans un gène est appelé une mutation génétique. Les
mutations peuvent affecter la structure d’un gène et l’empêcher de fonctionner correctement.

Les mutations génétiques sont essentiellement causées par deux facteurs. Elles peuvent
se produire par hasard ou être héréditaires (Société canadienne du cancer, 2006) :

 I- 3-1-Mutations sporadiques :

La plupart des cancers se manifestent à cause d’altérations génétiques dans les cellules
qui se produisent surtout par hasard et qui s’accumulent tout au cours d’une vie. Ce sont des
mutations sporadiques (spontanées) ou acquises. Il arrive parfois que ces altérations soient des
erreurs qui surviennent alors qu’une cellule se divise. Elles peuvent également etre causées
par quelque chose qui endommage l’ADN de la cellule, soit des facteurs de risque comme le
tabagisme (toxines) et virus ainsi que les radiations (Société canadienne du cancer, 2006).

 I- 3-2-Mutations héréditaires :

Il arrive parfois que les gènes altérés qui rendent une personne plus vulnérable au cancer
soient transmis d’un parent à un enfant. On parle alors d’une mutation héréditaire. Puisque les
mutations héréditaires sont présentes dans les cellules reproductrices, ou germinales du
parent, soit dans le spermatozoïde du père ou l’ovule de la mère, on dit qu’elles sont
germinales. Les hommes et les femmes porteurs d’une mutation germinale risquent à 50 % de
la transmettre à leurs enfants (Société canadienne du cancer, 2006).

I- 4-Types de gènes du cancer :

Les scientifiques ont découvert trois classes principales de gènes qui participent
grandement au contrôle de la croissance des cellules et qui jouent un rôle dans le
développement des cellules cancéreuses :

4
Synthèse bibliographique

 I- 4-1-Oncogènes :

Les oncogènes incitent les cellules à croitre de façon désordonnée et favorisent la


croissance des cellules cancéreuses. Les oncogènes sont une version endommagée des gènes
normaux et on les appelle proto-oncogènes. Les proto-oncogènes gèrent diverses fonctions
cellulaires liées à la croissance et à la reproduction (Société canadienne du cancer, 2006).

 I- 4-2-Gènes suppresseurs de tumeurs :

Les gènes suppresseurs de tumeurs sont des gènes qui protègent normalement contre le
cancer. Ils agissent comme un frein et aident à faire cesser la croissance des cellules et à gérer
leur mort. Si les gènes suppresseurs de tumeurs son endommagés, absents ou encore s’ils ne
fonctionnent pas adéquatement, la croissance, la division et la mort cellulaires pourraient être
désordonnées. On croit qu’un gène suppresseur de tumeur endommagé ou manquant participe
au développement de près de 50% de tous les cancers (Société canadienne du cancer, 2006).

 I- 4-3-Gènes de réparation de l’ADN :

Les gènes de réparation de l’ADN se chargent de réparer les gènes endommagés. Ils
réparent les erreurs (mutations) qui se produisent couramment lorsque l’ADN est copié. Mais
si ces gènes sont eux-mêmes endommagés, il est alors possible que les mutations ne soient
pas réparées et qu’elles s’accumulent. On peut aussi considérer les gènes de réparation de
l’ADN comme un type de gènes suppresseurs de tumeurs. Les mutations des gènes de
réparation de l’ADN sont également récessives, ainsi les 2 versions du gène doivent porter
l’anomalie pour que la personne soit à risque de cancer (société canadienne de cancer,
2006).

I -5-Les cancers hématologiques :


Les cancers du sang ou « hématologiques » comprennent cinq grandes familles : les
leucémies, les lymphomes, les syndromes myéloprolifératifs, le myélome multiple et les
myélodysplasies.
• Les leucémies sont caractérisées par une augmentation excessive des globules blancs
dans le sang et dans la moelle osseuse, centre de production des cellules sanguines
dont le développement normal est entravé.

5
Synthèse bibliographique

• Les lymphomes sont des cancers du système lymphatique impliqué dans la défense de
l'organisme, notamment vis-à-vis des infections, et qui comprend, outre la moelle
osseuse, les ganglions et différents organes comme la rate.
• Les syndromes myéloprolifératifs (SMP) sont dus à une fabrication exagérée des
cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) au sein de la moelle
osseuse.
• Le myélome consiste en la prolifération d’un type particulier de globules blancs, les
plasmocytes.
• Enfin, les myélodysplasies (MDS) sont des états préleucémiques (Boyne J, 2015).

I- 6-L’hématopoïèse :
L’hématopoïèse est l’ensemble des mécanismes impliqués dans la production des
diverses cellules sanguines à partir de la cellule souche hématopoïétique (Robb J, 2007).
Les cellules sanguines sont formées dans la moelle osseuse (le tissu spongieux à
l'intérieur des os) à partir de cellules souches. Les cellules souches peuvent se différencier et
donner naissance à plusieurs types de cellules sanguines: les globules rouges, tous les types de
globules blancs et les plaquettes. Chaque cellule souche peut se reproduire elle-même et
donner naissance à plusieurs cellules immatures (blastes) et, par la suite, ces cellules se
différencieront en un type particulier de cellules sanguines (précurseurs). Au départ, une
cellule souche a le potentiel de devenir n'importe quel type de cellule. Sous l'action de
certaines substances, comme des hormones, les cellules souches peuvent devenir des cellules
lymphoïdes ou des cellules myéloïdes (Roy J, 2006).

6
Synthèse bibliographique

Figure 1: Hématopoïèse : la formation des lignées cellulaires (Schéma proposé par


Barroca 2009)

Une moelle osseuse normale est composée de plusieurs types de cellules pouvant se
reproduire elles-mêmes et ainsi former de nouvelles cellules qui pourront à leur tour se
développer en un type cellulaire bien spécifique. Une moelle normale balance la production
de ces différents types de cellules qui sont présentes dans le sang en quantité convenable.
Chez un patient atteint de leucémie, cette production est débalancée (Roy J, 2006).

Figure2 : Schéma d’une moelle osseuse.


7
Synthèse bibliographique

I- 7-Qu'est-ce que la leucémie?


La leucémie est un cancer du sang qui a été découverte en 1847 par le pathologiste
Rudolf Virchow, résultant de la lignée cellulaire hématopoïétique (Robien K et Ulrich C.M,
2003). Des translocations, des inversions, ou des délétions génétiques dans les cellules
hématopoïétiques perturbent la fonction normale des gènes dans ces emplacements, en
modifiant le développement des cellules du sang normal (Hussain S.R et al, 2012). En
conséquence, les cellules leucémiques dysfonctionnelles ou non différenciées s'accumulent
dans l'espace de la moelle osseuse et remplacent progressivement les cellules
hématopoïétiques normales (Robien K et Ulrich C.M, 2003).

I- 8-Epidémiologie des leucémies:

La leucémie représente 3 % de l'ensemble de tous les cancers (Société canadienne des


cancers, 2006). Elle représente environ 195 000 décès dans le monde chaque année.
L'incidence de ce cancer est plus élevée aux États-Unis, au Canada, en Europe occidentale, en
Australie et en Nouvelle-Zélande, alors que ces taux sont généralement plus de deux fois
inférieures dans la plupart des pays d’Afrique et d’Asie (Tannock R et al, 2005). On estime
qu'en 2006 il y aura 4000 nouveaux cas au Canada (Société canadienne du cancer, 2006) et
32 810 aux États-Unis (Jemal A et al, 2006) et que plus de la moitié vont en décéder. De
plus, les hommes seraient plus fréquemment touchés que les femmes (Lackritz B, 2001). Ce
cancer est toutefois plus important chez les enfants puisqu'il représente 26 % des cas de
cancer et est la deuxième cause de mortalité après les accidents. Cependant, une réduction
importante de ce taux de mortalité, en particulier chez les enfants, est observée depuis les
années 1960 grâce aux nombreux progrès pharmaceutiques.

I- 9- Les différents types de leucémie :

Il y a deux classifications principales de leucémie: la leucémie aiguë, qui progresse


rapidement; et la leucémie chronique, qui progresse lentement. La détermination de cette
classe est basée sur le niveau de différenciation des cellules impliquées. Par la suite, chacune
de ces classes est divisée selon le type de cellules hématopoïétiques qui est touché, c'est-à-dire
les leucémies lymphoïdes et les leucémies myéloïdes. Un diagnostic précis permet la sélection
du traitement le plus efficace pour un type particulier de leucémie (Robb J, 2007).

8
Synthèse bibliographique

I-9-1- La leucémie aiguë :


La leucémie aiguë se développe soudainement. En l'absence de traitement, elle est
fatale en moins de quelques semaines ou de quelques mois. Dans ce type de leucémie, la
majorité des cellules sont peu différenciées, ce sont des cellules blastiques. La quantité de ces
cellules augmente rapidement, prenant la place des cellules saines et aggravant ainsi la
maladie (Robb J, 2007). On a deux types de leucémie aiguë : Leucémie aigüe myéloïde et
Leucémie aigüe lymphoïde.
I- 9-2- La leucémie chronique :
La leucémie chronique évolue sur plusieurs mois à quelques années. Dans ce type de
leucémie, les cellules sont davantage différenciées et peuvent ainsi effectuées certaines de
leurs tâches sur une assez longue période. Le nombre de ces cellules augmente graduellement
et c'est pourquoi elle est qualifiée de chronique. On a deux types de leucémie chronique :
Leucémie myéloïde chronique et Leucémie lymphoïde chronique (Robb J, 2007).

9
Synthèse bibliographique

II-La leucémie myéloïde chronique :

II-1-Définition :

La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une affection myélo-proliférative


monoclonale caractérisée par l’expansion des cellules hématologiques porteuses de
l’aberration chromosomique connue sous le nom de «chromosome de Philadelphie» (Nowell
P et Hungerford D, 1960).

La formation du chromosome de Philadelphie est due à une translocation réciproque


entre les bras longs des chromosomes 9 et 22 ((t:9;22) (q34;q11)) qui conduit à la formation
d’un nouveau gêne de fusion, le BCR-ABL, encodant une tyrosine-kinase active. Cette
protéine de fusion dérégule la tyrosine kinase constitutive et est responsable de la genèse de la
leucémie (Roufosse R et Beguin Y, 2010).

Figure 3: Formation du chromosome Philadelphie - Schéma proposé par Leguay et


Mahon, 2005.

La LMC évolue en trois phases : la première est chronique, la deuxième est une phase
d'accélération et la troisième est une phase blastique, où la maladie se transforme en leucémie
aiguë (Benosman C, 2010).

10
Synthèse bibliographique

II-2-Historique :
Les premières descriptions des manifestations cliniques de la LMC sont apparues en
1845 par Bennett et Virchow. En 1847, Virchow le premier, qui a utilisé le terme “leukämie”
(leukemia) (le nom de leucémie est une combinaison des mots grecs “leukos” et “heima”, qui
signifie "sang blanc". Cela se réfère à l'abondance des globules blancs dans le corps. En 1852,
Bennett a préconisé le terme «leucocythaemia", ce qui signifie une augmentation des globules
blancs, qui est mieux accepté (Xavier T, 2013). Près de 100 ans plus tard, en 1960, la
découverte par Nowell et Hungerford de chromosome Philadelphie (Ph), chromosome 22
tronqué, avec une perte apparente de matériel génétique de son bras long de spécimens de
patients atteints de LMC (Nowell P et Hungerford D, 1960). En 1973, Rowley a démontré
que le chromosome Ph a été formé par une translocation équilibrée entre les chromosomes 9
et 22 (Rowley J, 1973) c'est-à-dire t(9, 22) (q34; q11.2). La base génétique de la LMC est
devenue plus claire en 1983, les chercheurs ont démontré que les gènes essentiels impliqués
dans la translocation étaient ABL1 (9q34) (Bartram C.R et al, 1983), qui a été transporté
dans un gène spécifique, BCR, sur le chromosome 22 (Groffen J et al, 1984).

II-3-Épidémiologie :
La LMC est un syndrome myéloprolifératif rare représentant 2 à 5 % des leucémies de
l’enfant et7à 15 % des leucémies de l’adulte. Son incidence dans le monde varie en fonction
des pays, la plus basse incidence est de 0.7 retrouvées en suède et en chine, et la plus haute est
de 1.7 retrouvées en suisse et Etats units. Cette affection touche préférentiellement les
hommes (Leguay T et Mahon F.X, 2005).

L’incidence de la LMC en Algérie en 2009 est de 155 cas, avec un taux d’incidence
annuel en progression puisqu’il passe de 0,19/100.000 habitants en 1994 à 0,4/100.000
habitants en 2004 à 0,44/100.000 habitants en 2009 (Djouadi K, 2009).

L’âge moyen au diagnostic est de 44 ans, ce qui fait de la LMC une affection de
l’adulte jeune. Mais, elle peut se voir dans toutes les tranches d’âge (Mohammedi K, 2015).

11
Synthèse bibliographique

II-4-Les facteurs étiologiques :


La cause de la LMC comme celle des autres leucémies n’est pas connue. Sa fréquence
est corrélée à certaines expositions environnementales (Frame D, 2007 ; Maigre M et al,
1990) :

II-4-1 les radiations ionisantes :


Elles ont un risque leucémogène certain bien qu’il ne soit pas encore expliqué.
A- Les radiations atomiques :
Une augmentation importante du nombre de LMC a été relevée chez les survivants à
l’explosion des bombes atomiques A de Hiroshima et Nagasaki par rapport à la population
générale avec une fréquence proportionnelle à la dose reçue (Teillet T, 1986).
Des cas de leucémies ont été notés chez des jeunes de moins de 25 ans habitant dans un rayon
de 35 Km d’une base nucléaire française (Viel J et al, 1993). Les caractéristiques cliniques,
évolutives et cytogénétiques de ces LMC induites sont identiques à celles des LMC
habituelles.

B- Les radiations médicales :


Malgré les mesures de protections modernes le risque de développer une LMC reste
multiplié par deux chez les radiologues et les physiciens par rapport à la population générale.
Chez les malades, les radiographies répétées à des fins diagnostiques ne semblent pas
augmenter le risque leucémogène si la dose totale n’excède pas 3 Gy et se trouve très étalée
dans le temps (Teillet T, 1986).

II-4-2 les intoxications:


A- Le benzène :
Des leucémies ont été reconnues entre 1950 et 1965 chez les travailleurs de la région
parisienne exposés au benzène. C’est le seul agent connu et ceci depuis plus de 50 ans pour
entraîner une hémopathie qui est d’abord faite d’hypoplasie médullaire avec pancytopénie
périphérique, évoluant par la suite vers un état leucémique avec par ordre de fréquence une
LAM, une LAL ou une LMC (Gocuel A et al, 1967).

12
Synthèse bibliographique

B- Les immunosuppresseurs :
Le traitement par immunosuppresseurs expose également au risque de LMC.
Ce risque est estimé être 10 à 15 fois celui de la population non traitée, avec un risque accru
si: âge avancé, sexe masculin et durant les 15 premières années après le traitement (Najab A,
1981).

II-5-Évolution et symptomatologie :
L’histoire naturelle de la LMC comprend trois phases évolutives : une première phase dite
«chronique», pauci symptomatique, suivie d’une deuxième phase, caractérisée par une
accélération de la maladie, et enfin une troisième phase, appelée « transformation aiguë », prenant
l’aspect d’une leucémie aiguë secondaire, résistante ou réfractaire au traitement, conduisant au
décès du patient (Leguay T et Mahon F, 2005).

II-5-1-Phase chronique :
Cette première phase est d’installation progressive ; elle dure en moyenne 4 à 5 ans.
Les signes cliniques sont souvent insidieux et de nombreux patients sont asymptomatiques au
moment du diagnostic, suspecté devant un hémogramme réalisé à titre systématique (40 %
des cas). Cependant, trois grands syndromes peuvent se rencontrer :
• une altération de l’état général, liée à l’hypermétabolisme, associant asthénie,
amaigrissement et, plus rarement, une fébricule et des sueurs ;

• un syndrome tumoral, largement caractérisé par une splénomégalie (50 %), parfois
responsable d’une symptomatologie digestive ;

• des signes de leucostase, avec en particulier un priapisme, sont aujourd’hui assez


exceptionnels (Leguay T et Mahon F, 2005).

II-5-2-Phase d'accélération :
Elle correspond à la transition entre la phase chronique et la phase blastique. Sa durée
est de 12 à 18 mois en moyenne. Elle peut, cependant, être quasi inexistante, la phase
blastique étant alors « explosive » (environ 20 % des cas) (Leguay T et Mahon F, 2005).
Elle peut être insidieuse ou présente une aggravation de l'anémie, une splénomégalie et une
infiltration d'organes. (Mohammedi K, 2015).

13
Synthèse bibliographique

II-5-3-Phase blastique :
Elle survient avec un délai médian de 4 ans et se définit par la présence de plus de 20
% de blastes médullaires ou plus de 30 % de blastes et promyélocytes sanguins ou
médullaires. Elle s’accompagne en général d’une majoration des signes cliniques
d’accélération (altération de l’état général, splénomégalie, anémie, thrombopénie, fibrose
médullaire) et parfois d’une symptomatologie propre : fièvre, hépatomégalie, adénopathies et
douleurs osseuses. Comme toute leucémie aiguë, elle est possiblement accompagnée d’un
syndrome tumoral et de signes d’insuffisance médullaire. Des localisations blastiques
extramédullaires peuvent également se voir, notamment une atteinte méningée ou des
chloromes des tissus mous (Leguay T et Mahon F.X, 2005)

II-6-Diagnostic:

Le diagnostic est alors établi à partir de plusieurs examens :


• Une numération formule sanguine(NFS).
• Un prélèvement de moelle osseuse (myélogramme). Réalisé sous anesthésie locale, cet
examen consiste à insérer une aiguille creuse dans un os. Il s’agit généralement du sternum
(os plat situé au milieu de la poitrine) ou de la partie saillante de la hanche. Une petite
quantité de moelle est alors aspirée, ce qui permet ensuite de réaliser un caryotype, c’est-à
dire une étude des chromosomes, et de rechercher le chromosome Philadelphie. Le
prélèvement permet également de quantifier les globules blancs anormaux présents dans la
moelle osseuse.
• Des examens sanguins de biologie moléculaire qui visent à détecter le gène BCR-ABL, à
mesurer la quantité de cellules qui le porte (ce que l’on appelle la « charge BCR-ABL »), et a
ainsi quantifier le nombre de cellules leucémiques.
Le diagnostic est établi lorsque le chromosome Philadelphie et le gène BCRABL sont
retrouvés. Les différents examens réalisés permettent également de déterminer le stade de la
maladie (Société française d’hématologie, 2009)

14
Synthèse bibliographique

II-7-Traitement:
II-7-1-Chimiothérapie conventionnelle :
 L'hydroxyurée (Hydréa), inhibiteur de la synthèse de l'ADN, est le plus souvent
prescrite. Son action est rapide et sa toxicité est faible (Sébahoun, 2005)
 Le busulfan (Myleran®) est un agent alkylant qui est également utilisé mais son
maniement est plus délicat du fait de sa myélotoxicité (Sébahoun, 2005).

II-7-2-Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques :


L’allogreffe conventionnelle ou à conditionnement atténué, reste toujours le seul
traitement curatif démontré de la LMC (Benakli M et al, 2013).

II-7-3-Interféron alpha :
L’INF-α est une cytokine possédant une action antiproliférative sur les cellules
normales et tumorales. L’INF ≪ interfère ≫ dans le système immunitaire mais son
mécanisme d’action dans la LMC demeure largement inconnu. (Guilhot F et al, 2004)

II-7-4-Les inhibiteurs de la tyrosine kinase :


L'imatinib (Glivec®) est un inhibiteur compétitif de l'ATP, actif sur la protéine Bcr-
AbI. Cette molécule se lie au site de fixation de I'ATP du domaine kinase uniquement lorsque
la protéine est dans sa forme inactive (Druker et al, 1996).
D’autres inhibiteurs de la tyrosine kinase BCR-ABL, tels que le nilotinib (Tasigna®) ou le
dasatinib (Sprycel®) sont maintenant aussi utilisés (Roufosse R et Beguin Y, 2010)

15
Synthèse bibliographique

III-La leucémie lymphoïde chronique:

III-1-Définition :

La leucémie lymphoïde chronique est une hémopathie maligne due à une prolifération
clonale de lymphocytes B matures dans le sang et la moelle mais aussi à un défaut d’apoptose
de ces mêmes cellules, aboutissant à une accumulation de ces cellules dans le sang et la
moelle osseuse (Ait Ali). Cette prolifération, en général lentement progressive, est
responsable d’une infiltration médullaire, ganglionnaire et sanguine (karlin L et Coman T,
2008).

III-2-Facteurs de risque :
L’origine de la LLC reste obscure, mais divers facteurs étiologiques peuvent favoriser
L’apparition de cette maladie.
La LLC a une tendance à présenter une agrégation familiale. Les proches des patients atteints
de LLC ont un risque accru de développer également cette maladie (risque relatif RR
= 8.5 ; 6.1 à 11.07) et d'autres lymphomes non hodgkiniens (RR = 1.9 ; 1.5 à 2.3) (Goldin,
Bjorkholm et al, 2009). la LLC est plus fréquente dans les pays occidentaux qu’en Asie, et
les populations asiatiques qui immigrent aux États-Unis maintiennent un faible risque de
développer la maladie (Pan C et al, 2002; Clarke G et al, 2011). Cette observation souligne
l’influence des facteurs génétiques plutôt que des facteurs environnementaux dans l’étiologie
de cette maladie. De nombreux facteurs génétiques ont été étudiés. (Goldin L et al, 2010).
Parmi ces études, un travail récent du GWAS (Genome Wide Association Studies) sur 517
patients atteints de LLC et 1438 contrôles, suivie par une validation des associations les plus
fortes dans une seconde cohorte de 1529 cas et 3115 contrôles, a rapporté 6 nouveaux gènes
significativement associés à la LLC localisés en 6p25.3 (IRF4), 19q13.32 (PRKD2), 2q37.1
(SP140), 2q13, 11q24.1 et 15q23.46 (Di B et al. 2008).
Le rôle de l’environnement dans le développement de la LLC est difficile à préciser.
Une étude a évalué diverses expositions environnementales et professionnelles aux pesticides,
aux virus, aux rayonnements ionisants et non ionisants ou encore aux champs magnétiques,
sans trouver d’association avec la LLC (Sgambati L et al, 2001). L’observation mentionnée
plus haut sur les populations asiatiques aux Etats-Unis corrobore le peu de rôle de

16
Synthèse bibliographique

l’environnement dans le développement de cette maladie (Pan, Cook et al, 2002), mais des
résultats différents ont été rapportés récemment par Clarke et al(Clarke G et al, 2011).

III-3-Epidémiologie:

La LLC apparait, par sa fréquence, au tout premier rang des hémopathies malignes.
Elle se situe généralement après le groupe disparate des lymphomes hodgkiniens et non
hodgkiniens et des leucémies aigues de tous types et de tous âges. C’est la plus répandus des
leucémies chroniques. Sa fréquence calculée selon la population mondiale de référence, varie
de 1.2 à 5.6 pour 100 000 habitants pour les hommes et 0.6 à 1.8 pour 100 000 habitants pour
les femmes (Verdy E, Potron G et Isnard F, 1994).

Sa répartition est très remarquable. Selon l’âge tout d’abord : la maladies n’existe pas
avant 25 ans, est rare avant 50 ans. C’est à partir de cet âge que sa fréquence augmente et
plus rapidement chez l’homme que chez la femme.

La prédominance masculine est retrouvée dans toutes les enquêtes épidémiologiques


avec un sex ratio allant de 1.7 à 3.1 (Verdy E, Potron G et Isnard F, 1994).

La répartition géographique fait apparaitre de fortes variations de fréquence dans les


pays occidentaux, mais surtout une rareté signalée déjà depuis longtemps dans les populations
orientales (Verdy E, Potron G et Isnard F, 1994). Les variations ethniques étudiées aux
États-Unis sont marquées par une incidence plus faible chez les Asiatiques et les Afro-
Américains comparée à celle des Caucasiens mais en Europe, aucune variation n’a pu être
établie.

L’incidence de la LLC en algerie en 2011 est de 232 cas, avec un taux d’incidence
annuel en progression puisqu’il passe de 0.56 /100 000 habitants en 2007 à 0.63/100 000
habitants en 2011 avec une prévalence de 2.82/100 000 habitants en 2011(Ait Ali H et al,
2014).

17
Synthèse bibliographique

III-4-Diagnostic:

III-4-1-Hémogramme:
Hyperlymphocytose sanguine variable entre 5 000 et 300 000/mm3, anémie et
thrombopénie. Au frottis, on note la présence de lymphocytes matures d’aspect uniforme
(Prudhomme C, 2010).

III-4-2-L’immunophénotypage:
Il s’agit d’une technique qui utilise des anticorps marqués dirigés contre des antigènes
spécifiques. L’immunophénotypage de la LLC-type B se démarque par :
1. L’expression d’un ou de plusieurs marqueurs caractéristiques aux cellules B
2. L’expression du CD5, un marqueur des lymphocytes T, mais également d’un petit sous-
groupe de lymphocytes B.
3. La présence de l’immunoglobuline membranaire de surface (SmIg) qui est faiblement
exprimée (Denis S et Jean-Luc D, 2002).

III-4-3-Autre examen à réaliser au diagnostic:


A-Bilan immunologique : Les perturbations des protéines sériques sont fréquentes,
hypo- ou hypergammaglobulinémie à l’électrophorèse, et parfois présence d’une
immunoglobuline monoclonale qui peut être typée en immuno-fixation (A.I.P.E.H, 1999).

B-Le test de coombs directe : peut être positif. La recherche d’agglutinines


irrégulières peut aussi être positive (A.I.P.E.H, 1999).).

C-La radiographie thoracique et échographie abdominale : pour apprécier le


syndrome tumoral profond (karlin L et Coman T, 2008).

III-4-4-Examen en général utilisés au diagnostic:

 Myélogramme et biopsie ostéomédullaire.

 Cytoponction et biopsie ganglionnaire (karlin L et Coman T, 2008).

18
Synthèse bibliographique

III-5-Classification et marqueurs pronostics :

III-5-1-Classification de binet: La classification de binet repose sur :

 Le nombre d’aires ganglionnaires atteintes.

 Le taux d’hémoglobine et de plaquette.

Stade A : moins de 3 aires lymphatiques atteintes cliniquement (5 aires au total : cervicale,


axillaire, inguinale, splénique, hépatique).

Hb˃10g/dl et plaquettes ˃100 000/mm3.

Stade B : ≥3 aires ganglionnaires atteintes.

Hb˃10g/dl et plaquettes ˃100 000 mm3.

Stade C : nombre d’aires ganglionnaires atteintes indifférent

Hb˂10g/dl et plaquette ˂100 000/mm3 (karlin L et Coman T, 2008).

III-5-2-Autres marqueurs pronostics : sont considérés comme facteurs de mauvais


pronostic :

 Temps de doublement de la lymphocytose sanguine ˂12mois.

 Anomalies cytogénétiques (en particulier délétions 11q et 17p).

 Caractère non muté des gènes de la partie variable des Ig.

 Expression de la protéine ZAP70.

 Expression du CD 38 (karlin L et Coman T, 2008).

III-6-Evolution:

III-6-1-survie selon le stade:

 Stade précoce : (stade A de binet) survie médiane= 12 ans

 Stade intermédiaire: (stade B de binet) survie médiane= 6 ans

19
Synthèse bibliographique

 Stade avancé: (stade C de binet) survie médiane =4ans (karlin L et Coman T, 2008).

III-6-2-complications :

A- Complications infectieuses :
Les infections sont les complications les plus fréquentes et les premières causes de
morbidité et de mortalité des patients atteints de LLC. Elles surviennent chez au moins un
tiers et probablement environ la moitié de tous les patients atteints de LLC (Molica, 1994).
B- L’insuffisance médullaire :
L'infiltration massive de la moelle osseuse par des cellules leucémiques est
généralement un événement tardif dans le cadre de la LLC, mais elle est responsable d’une
anémie et d’une thrombopénie.
C- Les complications auto-immunes :
Les complications auto-immunes sont une autre cause importante des cytopénies
observées dans la LLC. La plus fréquente est l'anémie hémolytique auto-immune (AIHA),
suivie par la thrombocytopénie immunitaire (ITP) (Zent et Kay, 2010; Strati et Caligaris,
2011).
D- Les transformations :
La LLC, longtemps indolente, peut évoluer vers des formes agressives, en particulier
le développement d'un lymphome (syndrome de Richter, RS), la transformation en leucémie
prolymphocytaire ou plus rarement en leucémie aiguë ou en myélome multiple (Andrieu J et
Colonna P, 1997)
E- Cancers associés:
Le risque de développer un second cancer est accru chez les personnes présentant une
LLC (Wiernik, 2004). Deux études ont rapporté que les cancers associés les plus fréquents
étaient les mélanomes, les autres cancers de la peau, les cancers du poumon, des voies
respiratoires, de la cavité buccale et du pharynx, de la prostate, du rein et les lymphomes
(Wiernik, 2004; Molica, 2005).

20
Synthèse bibliographique

III-7-Principes du traitement:

III-7-1-moyens thérapeutique:

La splénectomie et la radiothérapie n’ont pratiquement plus de place dans la LLC. La


splénectomie peut se discuter dans les formes à très grosse rate isolée, ou en traitement des
complications auto-immunes : anémies hémolytiques auto-immune, thrombopénies.

La chimiothérapie est le traitement de choix, on dispose deux possibilités :

1-Monochimiothérapies.

2-Polychimiothérapies.

Ou d’autres possibilités comme des méthodes immunothérapiques ou des greffes


autologues (elles ne rentrent pas actuellement dans l’arsenal thérapeutique usuel des LLC sauf
dans les formes sévères et rebelles du sujet jeune) (A.I.P.E.H, 1999).

III-7-2-Indications:

Le traitement des leucémies lymphoïdes chroniques semble pouvoir améliorer le


pronostic, mais les indications doivent être soigneusement posées. Elles dépendent
essentiellement des stades anatomo-cliniques :

1. Dans les stades A, ou la survie n’est pratiquement pas modifiée par la maladie, aucun
traitement, sauf cas ponctuel, n’est indiqué.

2. Dans les stades C, les protocoles polychimiothérapies (type CHOP à faible dose de
doxorubicine) ont permis d’entrainer un doublement de la médiane de survie. Les
nouveaux produits (fludarabine) trouvent là aussi une place de choix.

3. Dans les stades B, le problème est plus difficile : traitement modéré, type
chloraminophène continu ou non, associé à la prednisone, ou traitement plus intensif
d’emblée, du type de ceux pratiquées au stade C. La question n’est pas tranchée, mais
on s’oriente actuellement vers des traitements plus intensifs des stades B (A.I.P.E.H,
1999).

21
Matériels et méthodes

1-Présentation générale de la population de Tlemcen :

La Wilaya de Tlemcen occupe une position de choix au sein de l’ensemble national.


Elle est située sur le littoral Nord-ouest du pays et dispose d’une façade maritime de 120 km.
C’est une wilaya frontalière avec le Maroc, Avec une superficie de 9017,69 Km

Elle se situe à l’extrémité nord-ouest du pays et occupe l'Oranie occidentale, elle


s’étend du littoral au Nord à la steppe au Sud. Elle est délimitée au nord par la Méditerranée, à
l'ouest par le Maroc, au sud par la wilaya de Naâma et à l'est par les wilayas de Sidi-Bel-
Abbes et Aïn Témouchent.

En 2008, la population de la wilaya de Tlemcen était de 949 135 habitants contre


707 453 en 1987. Elle s’étend sur une superficie de 9 061 km2 avec une densité moyenne de
105 hab/km2. La wilaya se situe de 20 daïras et 53 communes.

Figure4 : Carte géographique de la wilaya de Tlemcen.


2-Objectif de travail:

Notre travail a pour objectif de préciser la caractérisation épidémiogénétique de la


leucémie chronique de la population de Tlemcen prise en charge par le service d'hématologie
du CHU de Tlemcen du 1 Mars à 30 Mai 2016.

22
Matériels et méthodes

3-Types d’étude :
Il s’agit d’une étude descriptive transversale du 01 mars au 30 mai.

4-Patients de population d’étude:

Notre étude a porté sur des malades atteints de leucémie chronique de différents âges,
et des deux sexes hospitalisés dans le service d'hématologie de C.H.U de Tlemcen.

5-Recueil des donnés :

L’enquête a été menée auprès des malades à l’aide d’un questionnaire établie au
préalable (annexe 02), qui nous a permis de recueillir les informations sur les
caractéristiques des patients:
- socio démographiques: âge, sexe, lieu de naissance, situation matrimoniale, résidence…
- Socio-économiques: niveau d’instruction, profession actuelle …
- Variables anthropologiques: lien de parenté du couple, consanguinité….
- Variables pathologiques : antécédents personnels et familiaux.

6-Prélèvement sanguin :

Le prélèvement sanguin est effectué chez les patients atteints de leucémie chronique
des deux sexes (toutes les personnes participant à cette étude sont informées sur les
objectifs et le déroulement du travail, leur consentement leur est demandé (voir annexe 01)).
Ces prélèvements sanguins sont réalisés sur des tubes EDTA et sont préconisés pour
l’extraction d’ADN dans le but de faire une banque d’ADN pour des recherches ultérieurs.

7-Extraction d’ADN:

Il existe plusieurs techniques utilisées pour l’extraction d’ADN, celle adoptée dans
notre étude est la technique du relargage des protéines à force ioniques élevée : la technique
du NaCl (salting out) (protocole voir annexe 05).

8-Analyse statistique :

Les données ont été traitées par le logiciel statistique SPSS version 21. Les résultats
sont présentés en valeur et en pourcentage pour les variables qualitatives et en moyenne pour
les variables quantitatives.

23
[Résultats et interprétation]

Durant la période de l’étude, 42 cas de leucémie chronique ont été pris en charge au
niveau du service d’hématologie clinique de CHU de Tlemcen.

1-Répartition des patients par sexe et type de cancer :


La répartition des patients atteints de leucémie chronique à Tlemcen est présentée dans
le tableau 01 :

Tableau1 : Répartition des patients atteints de leucémie chronique selon le sexe et le type
de cancer

Type de Cancer Total

LLC LMC

Sexe féminin 9 (21.47) 14 (33.33) 23 (54.8%)

masculin 13 (30.92) 6 (14.28) 19 (45.2%)

Total 22 (52.39) 20 (47.61) 42 (100%)

On a noté dans notre série une légère prédominance féminine. En effet sur 42 patients
nous avons 23 femmes (54.8%) et 19 hommes (45.2%). Le sex ratio H/F est de 0.82.

On a noté aussi 22 patients atteints de LLC (52.38%) dont 13 masculins (sex ratio est
de 1,44) et 20 patients atteints de LMC (47.61%) dont 6 masculins (sex ratio est de 0.42).

2-Répartition des patients par tranches d’âge:

La répartition des patients selon les tranches d’âge est représentée dans la figure 05 pour
les patients atteints de LMC et dans la figure 06 pour les patients atteints de LLC.

24
[Résultats et interprétation]

a- La répartition des patients atteints de LMC par tranches d’âge:

Figure5 : répartition des patients atteints de LMC par tranches d’âge.

L’âge moyen des patients atteints de LMC est de 55.7± 2.74 ans avec des extrêmes allant
de 37 ans à 69 ans. Le pic de fréquence est situé dans les deux tranches d’âge entre 40 ans et
60 ans.

b- La répartition des patients atteints de LLC par tranche d’âge:

Figure6 : répartition des patients atteints de LLC selon les classes d’âge.

25
[Résultats et interprétation]

L’âge moyen des patients atteints de LLC est de 69.59± 2,48 ans avec des extrêmes
allant de 43 ans à 92 ans. La LLC n’existe pas avant 25 ans, est rare avant 50 ans.

Le pic fréquence est situé dans la tranche d’âge de plus de 70 ans.

3-Répartition géographique :

La figure 07 illustre la répartition des patients atteints de leucémie chronique par lieu de
résidence.

Figure 7: répartition des patients atteint de leucémie chronique par secteur sanitaire.

Le lieu de résidence est précisé dans les 42 dossiers des malades, 22 patients sont
originaires de la daïra de Tlemcen (52%), alors que 6 personnes demeurent hors de la wilaya
de Tlemcen (14%), 6 patients sont retrouvés dans la daïra de Sebdou (14%), 5 patients
résident à Remchi (11%), et seulement 1 patients (3%) demeure à Ghazaoute, Maghniya et
Nedroma.

26
[Résultats et interprétation]

4-Situation matrimoniale des malades:

Figure8 : répartition des patients atteint de leucémie chronique selon la situation


matrimoniale.

Les patients atteints de leucémie chronique sont célibataire dans 5%( 2 cas), le reste
des patients sont mariées (88%), avec une femme divorcée (2%) et deux femmes veuves.

5-Niveau d’instruction des malades:

Figure 9: répartition des patients atteints de leucémie chronique selon le niveau


d’instruction.

27
[Résultats et interprétation]

Les cas de leucémie chronique analphabètes représentent 14%, 12% ont un niveau
primaire, 17% ont un niveau moyen, et 24% ont un niveau secondaire et supérieur.

6-Profession des malades:

Elle n’est pas précisée dans la majorité des cas. Néanmoins, nous notons que la plupart
des patients sont en retraite et qu’ils ont pratiqué plusieurs métiers pendant leur vie.

7-Facteurs de risque :

7-1—Répartition des patients selon le tabagisme et l’alcoolisme :

Tableau2: répartition des cas selon la notion de tabagisme.

Sexe Total
féminin masculin
Tabagisme oui 0 (0%) 7 (16.66) 13 (54.8)
non 23 (54.76) 12 (28.57) 29 (45.2)
Total 23 (54.76) 19 (45.23) 42 (100%)

Parmi les 42 patients atteints de leucémie chronique, on note qu’il y a 7(16.66)


hommes sur 19(45.23) sont des fumeurs et 6 femmes sont exposées au tabagisme passif.

La notion d’alcoolisme était absente chez tous les malades.

7-2-Répartition des patients par consanguinité :

Tableau 3: répartition des patients atteints de leucémie chronique selon la consanguinité et le


type de cancer.

Type de Cancer Total


LLC LMC
Consanguinité oui 5 (12.5) 2 (5%) 7 (17.5%)
non 17 (42.5) 16 (40%) 33 (82.5)
Total 22 (55%) 18 (45%) 40 (100%)

28
[Résultats et interprétation]

Parmi les 22 cas atteints de leucémie lymphoïde chronique, on a noté 5 patients


consanguins. Et parmi les 18 cas atteints de leucémie myéloïde chronique on a noté 2 cas
consanguins.

7-3-Antécédents des malades:

a- Antécédents personnels médicaux:

Tableau 4: répartition des cas de leucémie chronique selon les antécédents personnels.

Effectifs Pourcentage

Valide Présent 28 66,7 %


Absent 14 33,3 %
Total 42 100 %
. Sur 42 cas de patients atteints de leucémie chronique,14 (33,3 %) n’ont aucuns
antécédents personnels, par contre 12 patients étaient diabétiques, 5 patients étaient
hypertendus, 6 cas ont une allergie, 2 patients ont un asthme et 3 cas ont pathologie
thyroïdiens.

b- Antécédents familiaux médicaux:

Tableau 5: répartition des cas de leucémie chronique selon les antécédents familiaux.

Effectifs Pourcentage

Valide Oui 14 33,3 %


Non 28 66,7 %
Total 42 100 %
Un tiers (1/3) des patients atteints de leucémie chronique ont un antécédent familial
médical (33,3 %) ; parmi eux, 3 cas ont un antécédent familial d’hémopathie maligne répartis
comme suit :

1er cas : son cousin a un LNH.

2ème cas : son père décédé de LMNH.

3ème cas : Son cousin a un LLC.

29
[Résultats et interprétation]

8-Groupe sanguin :

8-1-groupe sanguin des patients atteints de leucémie chronique:

Figure 10: répartition des patients atteints de leucémie chronique selon leur groupe
sanguin.

Les patients avec un groupe sanguin A⁺ représentent 24% des cas, 17% des patients
ont un groupe sanguin O⁺ et B⁻, 12% O⁻, 9% A⁻, et seulement 7% des patients ont un
groupe sanguin AB⁻, AB⁺ et B⁺.

30
[Résultats et interprétation]

8-2-Répartition des patients en fonction du groupe sanguin et de type de leucémie


chronique :

LMC
3
LLC
2

0
O- O+ A- A+ B- B+ AB- AB+

Figure 11: Répartition des groupes sanguins selon les types de leucémie chronique.

Les groupes sanguins : O⁻, O⁺, B⁻ et AB⁻ sont plus fréquents chez les LMC que les LLC.
La fréquence du groupe sanguin A⁻ est identique chez les deux types de leucémie ; pour le B⁺, tous
les cas sont atteints de LLC.
9- Les stades de binet des patients atteints de LLC:

9-1-Répartition des patients selon les stades de binet :

Figure 12: répartition des patients atteints de LLC selon les stades de binet.

31
[Résultats et interprétation]

Selon les stades de binet on note : (voir figure 12)


 Stade A : 6 cas (27%).
 Stade B : 7 cas (32%).
 Stade C : 9 cas (41%).

9-2-Répartition des patients selon le sexe et les stades de binet :

Tableau 06 : Répartition des patients atteints de LLC selon le sexe en fonction du stade
de diagnostic.

Stade A Stade B Stade C Total

Féminin 4 (18.18%) 1 (4.54%) 4 (18.18) 9 (40.90%)

Masculin 2 (9.09%) 6 (27.28%) 5 (22.72) 13(59.09%)

Total 6 (27.28%) 7 (31.82%) 9 (40.90%) 22 (100%)

Les sujets de sexe féminins atteints de LLC, de stade A de Binet sont plus fréquents.
Contrairement aux stades B et C qui sont plus fréquents chez les patients de sexe masculin.

10-Les phases évolutives des patients atteints de LMC :


10-1-Répartition des patients selon les phases de LMC :

Figure13 : répartition des patients atteints de LMC selon leurs phases évolutives.

32
[Résultats et interprétation]

La plupart des patients atteints de LMC (65%) sont dans la phase chronique, 15% sont
dans la phase d’accélération, et 20% sont dans la phase blastique (voir figure 13).

10-2-Répartition des patients selon le sexe et les phases de LMC :

Tableau 07 : Répartition des patients atteints de LMC selon le sexe et leurs phases
évolutives.

chronique accélération blastique Total

féminin 9 (45%) 2 (10%) 3 (15%) 14 (70%)

masculin 4 (20%) 1 (5%) 1 (5%) 6 (30%)

Total 13 (65%) 3 (15%) 4 (20%) 20 (100%)

Les sujets de sexe féminins atteints de LMC sont plus fréquents dans les trois phases :
chronique, accélération et blastique (plus que la moitié sont des femmes).

33
[Résultats et interprétation]

C-Résultats de l’extraction d’ADN :


L’extraction d’ADN à partir des prélèvements sanguins des patients, selon la méthode de
NaCl (Salting out), a été réalisée. La figure 14 illustre les résultats d’éxtraction d’ADN :

Figure 14 : Photo d’une méduse d’ADN dans un tube.

L’ADN placé dans un tube eppendrof et congelé à –20°C, dans le but de réaliser une
banque d’ADN pour des recherches ultérieurs.

Figure 15: L’ADN récupérés dans un eppendrof.

34
Discussion

Afin de caractériser notre population de leucémie chronique, on a fait une


comparaison entre le nombre de cas au niveau national de LLC et LMC.

Les données de tableau 08 sont obtenues d’une enquête épidémiologique rétrospective

réalisée sur une période de 5 ans (2007 – 2011), à travers tout le territoire national (Ait Ali H

et al, 2014).

Tableau 08 : Le nombre de cas de LLC dans les différentes régions d’Algérie réalisée

sur une période de 5 ans (2007 – 2011) :

Les régions Le nombre de cas LLC

Tlemcen 35
Alger 42
Constantine 71
Blida 144
Annaba 136
Setif 102
Oran 118
Tizi ouzou 82
Sidi belabes 25
Batna 30
Mascara 20

Le nombre des cas présent dans notre population Tlemcen (35 cas) se rapproche au
nombre trouvés dans la région de Mascara et Sidi belabes.

On remarque que Blida présente le taux le plus important (144 cas) des patients
atteints de LMC par rapport aux autres régions.

Nous constatons la répartition suivante selon les régions : Centre (268 : 33.29%), Est
(339 : 42.12%), Ouest (198 : 24.59).

35
Discussion

Le tableau 09 représente les données d’une enquête épidémiologique rétrospective réalisée


sur une période de 16 ans (1994 – 2009), sur les patients atteints de LMC, à travers tout le
territoire national (K. DJOUADI – LAHLOU, 2010).

Tableau 09 : Le nombre de cas de LMC dans les différentes régions d’Algérie réalisée
sur une période de 16 ans (1994-2009) :

Les régions Nombre de cas LMC

Tlemcen 83
Alger 370
Constantine 238
Blida 267
Annaba 200
Setif 156
Oran 142
Tizi ouzou 113
Sidi belabes 73
Batna 77
Mascara 24

Le nombre des cas présent dans notre population Tlemcen (83 cas) se rapproche au
nombre trouvés dans la région de Batna et Sidi belabes.

On remarque que la région d’Alger présente le taux le plus important (370 cas) des
patients atteints de LMC par rapport aux autres régions, suivis par Blida et Constantine.

Nous constatons la répartition suivante selon les régions : Centre (750: 43.32%), Est
(671 : 38.76%), Ouest (310 : 17.92%).

36
Discussion

Durant la période de l’étude (1 mars au 30 mai), 42 cas de leucémie chronique ont été
pris en charge au niveau du service d’hématologie clinique de CHU de Tlemcen.

D’après nos résultats, les patients atteints de leucémie lymphoïde chronique ont une
légère prédominance masculine avec un sex ratio de 1,44, donc la maladie est plus fréquente
chez l’homme que chez la femme ce qui correspond aux données de la littérature (H. Ait Ali,
2014). L’âge moyen au diagnostic est de 69.59 ans avec un pic de fréquence de plus de 70
ans.

Contrairement, aux patients atteints de LMC on note une légère prédominance


féminine avec un sex ratio H /F est de 0.42, ceci a été aussi retrouvé à Oran avec un sex ratio
= 0.94 (Zatla L et coll., 2008). Par contre, en France une prédominance masculine est
observée avec un sex ratio de 1.4 (Nicolini., 2005). L’âge moyen au diagnostic est de 55.7
ans avec un pic de fréquence entre 40 et 60 ans, ce qui fait de la LMC une affection de
l’adulte.

La provenance des patients montre une origine géographique prédominant au centre de


la commune de Tlemcen par rapport aux autres daïras. Ceci s'explique probablement par une
grande densité de la population au centre de la wilaya.

La plupart des patients atteint de leucémie chronique, ont un niveau d’instruction


secondaire. La profession n’est pas précisée dans la plupart des dossiers sachant qu’il a été
démontré une relation significative entre certains expositions professionnels et la leucémie
chronique (exp : les radiations ionisantes).

Les études ont montré que la consommation du tabac peut augmenter le risque de
cancer de leucémie chronique. Le tabagisme, même occasionnel, entraîne un sur-risque de
cancers. C’est la principale conclusion d’une étude danoise réalisée à partir des données
d’EPIC et la majorité des études s’intéressent aux fumeurs quotidiens (Bjerregaard et al,
2006).

37
Discussion

L’absence de consommation d’alcool a été réalisée dans notre population d’étude,


l’analyse du risque n’a pas montré de liaisons entre la consommation d’alcool et le cancer de
leucémie chronique.

Les liens de parentés sont présent dans notre population d’étude. On note un taux de
consanguinités chez les patients atteints de LLC plus que les patients atteints de LMC.

D’après nos résultats, le facteur héréditaire n’a pas d’effet sur la leucémie chronique
de type LLC puisque les antécédents familiaux de cancer sont absent. La majorité des cas ont
un groupe sanguin A⁺ suivi par le groupe O⁺ et le B⁻.

Pour la LLC, la plupart des patients se localisent dans le stade C, et pour les patients
atteints de LMC la majorité des patients étaient dans la phase chronique.

38
Conclusion

A la lumière de ce travail descriptive transversale de 3 mois ayant concerné 42


dossiers de patients, il apparaît que les aspects épidémiologiques de la LMC recrutées dans le
service d'Hématologie clinique de CHU de Tlemcen se singularise par:
1. une légère prédominance masculine selon les patients atteints de LLC et une
prédominance féminine selon les patients atteints de LMC.
2. localisation pour le stade C de la majorité des patients atteints de LLC.
3. localisation sur la phase chronique de la plupart des patients atteints de LMC.

Les facteurs favorisants la survenue de la leucémie chronique n'ont pas été explorés de
façon systématique et exhaustive par notre étude. Des études prospectives prenant en compte
les facteurs favorisants la survenue de la leucémie chronique en Algérie pourraient aider à la
compréhension des particularités épidémiologiques observées au cours de ce travail et à
l'élaboration de stratégies de traitement et de prévention.

Malgré ses insuffisances méthodologiques, cette étude devrait permettre d'actualiser


les connaissances sur l'épidémiologie des leucémies en milieu hospitalier algérien et de
formuler des questions de recherche pour une meilleure compréhension de cette affection.

39
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‫ملخص‬
.‫ التوصيف الوببئي الجيني لسكبن تلمسبن المصببيه بسرطبن اللوكيميب المزمه‬:‫العنوان‬

ً‫ انخالَب هٍ أكثش رًبَضا‬،‫ فٍ هزا انُىع يٍ انهىكًُُب‬.‫سشؽبٌ انهىكًُُب انًضيٍ هى سشؽبٌ انذو انزٌ َزطىس ػهً يذي ػذح أشهش إنً ػذح سُىاد‬
،ٍ‫ سشؽبٌ انذو انُخبػٍ انًضي‬:ٍ‫ هُبك َىػبٌ يٍ سشؽبٌ انذو انًضي‬.ٍ‫وًَكٍ اَؼب اٌ رجؼم ثؼغ انًهبو انخبطخ ثهب ؽىَهخ َسجُب فٍ فزشح يٍ انضي‬
.ٍ‫وسشؽبٌ انذو انهًُفبوٌ انًضي‬
.ٍ‫انهذف يٍ هزِ انذساسخ إػطبء انظىسح انىثبئُخ نسكبٌ رهًسبٌ انًظبثىٌ ثسشؽبٌ انهىكًُُب انًضي‬
.ٌ‫ فٍ يظهحخ أيشاع انذو انؼُبدَخ فٍ رهًسب‬2016 ‫ يبَى‬30 ً‫ يبسط إن‬1 ٍُ‫دساسخ يقطؼُخ نهًشػً انزٍَ َؼبَىٌ يٍ سشؽبٌ انذو انًضيٍ فٍ انفزشح يب ث‬
‫) هى ركىس و أٌ أغهجُخ‬LLC( ٍ‫ الحظُب أٌ اغهجُخ انًظبثٍُ ثسشؽبٌ انذو انهًُفبوٌ انًضي‬، ‫ يشَؼب‬42 ً‫يٍ خالل انذساسخ انزٍ رًذ ػه‬
ً‫ إن‬40 ٍُ‫ الحظُب يٍ خالل رىصَغ انحبالد حست انؼًش أٌ َسجخ ػبنُخ يٍ انفئخ انؼًشَخ يب ث‬. ‫ ) هى إَبس‬LMC( ٍ‫انًظبثٍُ ثسشؽبٌ انذو انُخبػٍ انًضي‬
70 ٍ‫ ايب ثخظىص سشؽبٌ انذو انهًُفبوٌ انًضيٍ فبنفئخ األكثش رؼشػب هٍ انزٍ رزجبوص س‬،ٍ‫ سُخ اكثش رؼشػب نإلطبثخ ثسشؽبٌ انذو انُخبػٍ انًضي‬60
.‫سُخ فًب فىق‬
.‫ ايب انجقُخ فُزىصػىٌ ثُسجخ قهُهخ ػجش كبيم رشاة انىالَخ‬،ٍ‫أغهجُخ انًشػً هى يٍ دائشح رهًسبٌ َهُهب سجذو و انشيش‬
‫ أٌ رسبػذ ػهً فهى انخظبئض انىثبئُخ‬،‫ًَكٍ لنذساسبد انًسزقجهُخ يغ يشاػبح انؼىايم انزٍ رحجز حذوس سشؽبٌ انذو انًضيٍ فٍ انجضائش‬
.‫انًالحظخ ووػغ اسزشارُجُبد نهؼالج وانىقبَخ يُهب فٍ انجضائش‬
.‫ سكبن تلمسبن‬،‫ علم الوراثة‬،‫ علم األوبئة‬،‫ اللوكيميب المزمنة‬:‫الكلمبت المفتبحية‬

Résumé
Titre : Caractérisation épidémio-génétiqe de la poplulation de Tlemcen par le cancer de leucémie chronique.

La leucémie chronique est un cancer du sang qui évolue sur plusieurs mois à quelques années. Dans ce type de
leucémie, les cellules sont davantage différenciées et peuvent ainsi effectuées certaines de leurs tâches sur une assez
longue période. On a deux types de leucémie chronique : Leucémie myéloïde chronique et Leucémie lymphoïde
chronique (Robb J, 2007).
L’objectif de l’étude est de donner le profil épidémiologique de la population de Tlemcen atteinte de leucémie
chronique.
Une étude transversale des patients atteints de leucémie chronique sur la période de 01 mars à 30 mai 2016 au
service d’hématologie clinique de CHU de Tlemcen
Sur 42 patients recrutés, nous avons noté une légère prédominance masculine selon les patients atteints de LLC
et une prédominance féminine pour les LMC. La distribution des cas selon l'âge permet de noter une fréquence élevée
pour la tranche d'âge de 40 à 60 ans pour les patients atteints de LMC, et une fréquence élevée pour la tranche d’âge de
plus de 70 ans pour les LLC.
La majorité de nos patients résident à Tlemcen suivie de Sebdou et Remchi, de faibles fréquences sont
observées aux autres daïras.
Des études prospectives prenant en compte les facteurs favorisant la survenue de la
Leucémie chronique en Algérie pourraient aider à la compréhension des particularités épidémiologiques observées et à
l'élaboration de stratégies de traitement et de prévention en Algérie.
Mots clés : leucémie chronique, épidémiologie, génétique, population de Tlemcen.

Abstrat
Title : Genetic epidemiological characterisation of the population of tlemcen by leukemia chronic cancer.

Chronic leukemia is a cancer of the blood that evolves over several months to several years. In this type of
leukemia cells are more differentiated and can thus made some of their tasks on a fairly long period of time. There are
two types of chronic leukemia: chronic myelogenous leukemia and chronic lymphocytic leukemia (Robb J, 2007).
The objective of the study is to give the epidemiological profile of the population of Tlemcen chronic
leukemia.
A cross-sectional study of patients with chronic leukemia for the period from 01 March to May 30, 2016 at the
service of Clinical Hematology of CHU de Tlemcen on 42 patients recruited, we have noted a slight male predominance
according LLC and a female for the CML patients. The distribution of cases by age to note a high frequency for the age
group of 40 to 60 years for CML patients, and a high frequency for the age over 70 years for the LLC.
The majority of our patients resident in Tlemcen followed Sebdou and Remchi, low frequencies are observed
in the other districts.
Prospective studies taking into account the factors favouring the occurrence of chronic leukemia in Algeria
could help understanding of the observed epidemiological characteristics and the development of strategies for
treatment and prevention in Algeria.
Keywords : Chronic leukemia, Epidemiology, Genetic, Population of Tlemcen.
Annexes

Annexe 01 : Attestation de consentement éclairé

République algérienne démocratique et populaire

Attestation de consentement éclairé

Je soussigné :

Déclare, après les explications qui m’ont été fournies par le

Docteur :

Travaillent dans le service :

CHU, Hôpital :

Consentir pleinement à participer aux éventuelles recherches génétiques qui seront effectuées
sur un échantillon de mon sang.

Ces recherches génétiques ne seront menées que dans un but scientifique après accord

Du Dr/Pr :

Ou bien d’une autre personne qu’il aura dument autorisée.

Date :………………………………….

Signature
Annexes

Annexe n 02 : Questionnaire :

LE SUJET CONCERNE : La leucémie chronique au CHU Tlemcen.


Date de l’enquête :……………………….Code :………………………………
Nom : …………………Prénom(s) :…………………Sexe :…………………..
Date et lieu de naissance:…………………………………………………..
Adresse actuelle :……………………….Origine ethnique………………….
Groupe sanguin :…………………………………………………………….
Anthropométrie :
Poids (kg) :………………..Taille (cm) :……………..IMC……………………..
Critères sociaux culturels :
Situation matrimoniale :……………………………………………………..
Consanguinité : oui(1), non(2)…………………………………………………..
Lien de parenté :

Cousin 1er degrés Cousin 2ème degrés Autre


De couple
Des parents Du mari
De la femme
Des grands
parents Maternels du mari
Paternels du mari
Des grands Maternels de la
parents femme
Paternels de la
femme

Niveau d’instruction :………………………………………………………………


Analphabète(1), primaire(2), Moyen(3), Secondaire(4), Supérieure(5), Indéterminé(6)
Profession actuelle :…………………………………………………………………..
Attitude particulière :
Tabagisme : oui(1), non(2)…………………………………………………..
Annexes

Alcoolisme oui(1), non(2)…………………………………………………..

Antécédents pathologiques :
Antécédents sanitaires : médicaux
Antécédents sanitaires : chirurgicaux

Maladies enregistrées dans la famille et antécédents familiaux

Maladies Parents Enfants


Père Mère
Diabète (type 1 ou 2)
Cardiovasculaire
Asthme
Troubles mentaux
Epilepsie
Thyroïdes
Maladies auto-
immunes
Cancers
Autres

Vous habitez la région depuis :


Une génération Deux générations Trois générations

Est-ce qu’il y a des mariages consanguins?


Oui Non pourquoi?
Annexes

Annexe 03 : Classification des hémopathies malignes (Mehta et Hoffbrand, 2003).

Aigue Chronique

Lymphoïde Leucémie lymphoblastique Leucémie lymphocytaire


aigue (LLA)et sous types chronique (LLC) et
variantes.

Lymphome non
hodgkiniens (LNH).

Lymphome de hodgkin
(LH)

Myélome multiple et
variantes

Myéloïde Leucémie myéloïde aigue Leucémie myéloïde


(LMA) et sous types. chronique (LMC) et
variantes

Myélodisplasie (MDS)

Syndromes
myéloprolifératifs (SMP)
Annexes

Annexe 04 : Les symptômes de leucémie

Parmi les symptômes on peut citer:


-Fièvre:
-Baisse du nombre de globules blancs à l'origine d'infections graves à répétitions telles les
angines graves, les pneumonies, les septicémies etc...
-Baisse de plaquettes provoquant des hémorragies de gencives, de muqueuses et des tissus
sous cutanés.
-Baisse du nombre de globules rouges entraînant une anémie accompagnée de pâleur et de
palpitations.
-Envahissement par les globules blancs de certains organes comme les ganglions (présence
d'adénopathie), le foie (hépatomégalie) et la rate (splénomégalie).
-Atteinte des paires crâniennes, paralysie faciale en premier lieu, syndrome méningé,
céphalées, troubles de conscience ou atteinte de la peau engendrant l'apparition de leucémie
(localisation spécifique
Annexes

Annexe 05 : Protocole d’extraction d’ADN :

*Décongeler 10 à 30 ml de sang à 37c.

*Compléter le tube avec du TE10/10 jusqu’à 45 ml, agiter doucement et mettre la glace
pendant 30 min .Centrifuger à 2500 tours pendant 15 min.

*Eliminer le surnageant.

*Ajouter 15 ml de TE10/10, un retournement du tube suffit pour resuspendre le culot, puis


compléter le tube à 45ml de TE10/10.

*Mettre dans la glace pendant 10 min et centrifuger à 3000 tours pendant 15 min.

*Reprendre cette étape jusqu’à obtention d’un culot blanchâtre (culot de globules blancs).

* Au culot de lymphocytes, ajouter 5 ml de solution de lyse des globules blancs et 125 ul de


protéinase K à 20mg /ml et homogénéiser le culot.

*Incuber à 37c toute la nuit dans un bain marie, sous agitation douce.

*Ajouter 2 ml de NaCl, agiter vigoureusement et centrifuger à 4000 tours /min pendant 10


min.

*Récupérer le surnageant dans un autre tube, ajouter 2 volumes d’éthanol absolu froid, laisser
précipiter l’ADN par retournement du tube (formation de la méduse).

*Récupérer la méduse par une pipette pasteur scellée, la rincer une fois à l’éthanol à 70 % ,la
placer soit dans un tube eppendorf et laisser sécher à l’air libre.

*Dissoudre la méduse dans 200-500ul de TE10/1.

- pour une totale dissolution, laisser les tubes sur agitation lente à température ambiante
pendant au moins 24 heures.

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