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Michel Beretti
Temps.
Si.
J’ai vu la Vierge.
Geste de la main.
A cette distance, là, à peu près… C’était dans une école religieuse. C’est là que j’ai
commencé à faire du théâtre, et comme c’était une école religieuse, le spectacle
racontait les Actes des Apôtres. Je jouais le rôle d’un saint…
Qui a ri, là-bas ?… (Il rit lui aussi.) Je ne sais plus quel saint exactement…
– « Et les hommes se jetèrent les uns contre les autres possédés par la rage de
tuer, et ils tuèrent jusqu’à ce que les milliers devinrent des centaines, les
centaines des dizaines, ils tuèrent jusqu’à ce que tous leurs ennemis
disparaissent de la surface de la terre, et ils se regardèrent avec stupeur, car ils
étaient couverts de sang de la tête aux pieds, et ne se reconnurent point… »
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Moi, rien ne me destinait à faire du théâtre. Mon père était employé des chemins de
fer. C’était un bon mécanicien. Tout le monde sait qu’il n’y a plus de chemins de fer
chez nous, ou pas encore. Donc mon père était employé aux chemins de fer, et les
jours d’inspection par les chefs, mon père faisait semblant d’entretenir les
locomotives qui ne roulaient jamais. L’administration des chemins de fer qui
l’employait faisait d’ailleurs aussi semblant de le payer.
C’est sans doute de là que date ma vocation théâtrale. A force de voir mon père faire
semblant de travailler pour une entreprise qui faisait semblant de le payer. Chez nous,
le théâtre, c’est un peu comme les chemins de fer. Pour être logique, en ce moment, je
devrais faire semblant de jouer. Mais c’est difficile de faire semblant de faire
semblant… Vous allez comprendre.
Il marche.
Il regarde le public.
Il s’arrête de marcher.
Bon. C’est toujours difficile de commencer le spectacle… Surtout quand on est tout
seul…
… parce que si le comédien fait semblant de faire croire au public qu’il n’y a
personne en face de lui, il a l’air d’être complètement cinglé à parler tout seul comme
ça devant son crâne.
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– Merci, tonton.
Au public :
Ou alors on s’adresse à vous, au public… Mais dans ce cas, ce serait très impoli de ne
pas vous saluer et de ne pas vous souhaiter la bienvenue :
– Bonsoir à tous. J’espère que vous êtes bien installés, parce que ce que j’ai à
vous dire ce soir, ça sera long, très long, je suis en colère ! Très en colère ! Une
colère noire ! Moi, [prénom et nom du comédien], j’en ai gros sur la patate,
alors ça va durer trois heures, au moins !…
Ce n’est pas vrai, rassurez-vous… Le spectacle durera à peu près une heure. C’est
aussi ça, le théâtre : c’est l’art du mentir vrai.
– Qu’est-ce que c’est encore que ça, le mentir-vrai ? Bon, alors vous mentez ou
vous dites la vérité ?
Oui, on y croit et en même temps on n’y croit pas… Parce que si on n’y croit pas, au
Père Noël, on n’a pas de jouets. Au théâtre, c’est la même chose… Si on n’y croit pas
un petit peu tout en n’y croyant pas, on n’y prend aucun plaisir. Pire, on s’emmerde.
Mon grand-père cultivait sa parcelle là-haut, plus au Nord, penché sur la terre rouge
de l’Afrique : l’igname, le manioc et le maïs, et puis, pour changer, le maïs, l’igname
et le manioc…
– Qu’est-ce que tu fais là, petit, à faire l’idiot devant ces gens ? Va plutôt
désherber le champ de maïs.
En français :
Il ne parlait pas un mot de français, mon grand-père. Il n’aurait rien compris à ce que
je dis. Il n’aurait rien compris à ce que je fais ce soir sur cette scène. Ça lui
rappellerait au mieux les contes du griot qu’il entendait enfant sous l’arbre.
« – Mon conte roule, roule, roule, et il tombe ici à… (il nomme le lieu précis de
la représentation) »
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En français :
C’est tout de même étrange de penser que mon grand-père ne pourrait pas comprendre
mes spectacles… Son Afrique n’est plus la mienne… Parfois le passé de l’Afrique
nous rattrape quand on s’y attend le moins.
New York. Après quinze heures d’avion, j’attends depuis deux heures dans une petite
pièce après avoir juré sur l’honneur a) que je n’étais pas un terroriste, b) que je ne
souffrais pas d’une maladie mentale, c) ni de la fièvre Ebola, d) que je ne transportais
pas avec moi plus de 5000 $, ça, c’était le plus facile à prouver.
– Madame… (C’est une femme noire, bien en chair, j’ai l’impression d’être au
pays) Oui, madame, je suis [prénom et nom du comédien]. Je ne comprends pas
bien pourquoi vous m’avez fait venir ici, à New York, depuis [nom de la
commune où vit le comédien]… [il répète le nom] ? C’est une commune près
de… Ah, vous vous en fichez…
Entre les gratte-ciels dont les cimes disparaissent dans les nuages, on marche jusqu’à
un espace vide.
Dans ma famille, on est lent, on ne fait jamais rien comme tout le monde.
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– Après avoir recherché ses descendants, l’administration vous a fait venir pour
identifier ses restes comme le veut la loi et les ensevelir dans une nouvelle
concession dans un cimetière municipal de votre choix.
Je demande immédiatement :
– Ça va coûter combien ?
Il siffle.
– Ah, j’ai bien peur que ce soit impossible, monsieur [nom du comédien] . Les
restes de votre ancêtre appartiennent à l’Histoire des Etats-Unis et je crains que
l’Administration fédérale refuse de se séparer aussi facilement de votre ancêtre.
– Mais il a quand même le droit de rentrer chez lui ! Et puis 4253 $ et 50 cents...
– Ah ?
Moi, je ne vois pas pourquoi je réclamerais des indemnités aux Etats-Unis, même si
un peu d’argent est toujours le bienvenu quand on est un comédien africain. Pour qu’il
y ait trafic, il faut qu’il y ait un acheteur et un vendeur : est-ce que je vais aller
réclamer des indemnités aux descendants du roi [ nom d’un roi local ayant vendu des
esclaves aux Blancs], s’il y en a encore, qui a vendu mon ancêtre comme esclave aux
Blancs vers 1760 ?
La grosse dame noire m’a laissé réfléchir dans la petite pièce avec la boîte qui
contenait les restes de tonton. Elle ne revenait pas. Finalement, je me suis levé, j’ai
pris la boîte sous mon bras, j’ai pris l’ascenseur et je suis sorti de la mairie. Je venais
de commettre un crime fédéral en volant un petit bout du patrimoine américain.
Pendant le voyage de retour, on ne s’est pas beaucoup parlé.
– Tonton ?
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Il restait silencieux. J’entendais juste ses os qui s’entrechoquaient un peu quand
l’avion traversait une zone de turbulences, parce que j’avais gardé la boîte sur mes
genoux. Ça faisait quand même beaucoup de bouleversements en peu de temps pour
lui. Et c’était la première fois qu’il prenait l’avion. Comme l’avion volait au-dessus de
l’Atlantique, je buvais l’une après l’autre des petites bouteilles de vin : rouge, blanc,
blanc, rouge, et je sentais qu’à l’approche du pays tonton devenait plus gai.
Je l’ai ramené à la Porte du Non-Retour. Tonton, c’est sans doute le seul qui y soit
retourné. Mais ça ne lui disait rien. On a marché vers Ouidah. J’ai refait dans l’autre
sens les sept tours de l’Arbre de l’Oubli ; il a commencé à s’agiter dans sa boîte. Sur
la place du marché aux esclaves, il a voulu se taper une Béninoise. Mais c’est à
Abomey que les choses ont vraiment commencé à se gâter.
– Tonton, je vais te mettre dans le caveau familial. Ils se serreront un peu pour
te faire de la place.
– (Choqué) Tonton !…
Bref, partout où j’ai voulu l’enterrer, il trouvait quelque chose qui n’allait pas : un
défunt dont le voisinage l’indisposait, une ambiance déprimante, un paysage trop
morne, une plage trop polluée…
Il est dans la valise, là. Je l’ai gardé avec moi. C’est son crâne que j’utilise au début
du spectacle. Avec son accord, bien sûr : tonton aime à se faire voir, surtout s’il y a
des belles femmes dans la salle !
Le problème, chez nous, c’est que les morts ne sont jamais vraiment morts. Et encore,
j’ai de la chance. On ne se rend pas compte de la chance qu’on a au Bénin. Nos
dernières morts violentes, elles remontent loin, à la colonisation par les Français.
Après, plus une guerre ! Nos morts à nous ne sont pas vindicatifs, ils ne hantent pas
nos nuits, comme les fantômes des disparus du Beach, les torturés de Conakry, les
assassinés du Mali, les morts de faim du Biafra, les millions de morts du Congo, de
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l’Angola, du Liberia, du Soudan, du génocide des Tutsis, nous ne dansons pas au-
dessus des morts comme les ambianceurs du « Crabe rouge » à Brazzaville…
– Je te tue parce que tu es Tutsi… Tue ton mari parce qu’il est Tutsi, sinon je te
tue bien que tu sois Hutue comme moi… Tue ton enfant, parce qu’il est moitié
Hutu, moitié Tutsi, et que seuls les vrais Hutus ont le droit de vivre… « Et ils se
jetèrent sur leurs frères, possédés par la rage de tuer, et ils les tuèrent jusqu’à ce
que les milliers devinrent des centaines, les centaines des dizaines, ils tuèrent
jusqu’à ce que presque tous disparaissent de la surface de la terre, et ensuite ils
se regardèrent avec stupeur, car ils étaient couverts de sang de la tête aux pieds,
et ils ne se reconnurent point… »
Et maintenant que je vous en parle, je me rappelle que cette réplique, la seule dont je
me souvienne encore, quand je jouais dans l’école religieuse où j’ai vu la Vierge,
appartenait à Saint-Jean. L’Apocalypse de Saint-Jean, le saint dont je jouais le rôle…
Ce serait ça, le théâtre africain ? Cette litanie des morts ? Ces mères-trop-tôt à cause
des viols ? Ces enfants-soldats nés des mères-trop-tôt qui n’auront jamais été des
enfants ?
Ce n’est pas du vrai sang humain. Même pas du sang de poulet-bicyclette. Mais le
malheur, le sang versé, c’est notre fonds de commerce à nous. Le bonheur ne fait pas
recette.
Remarquez que la guerre, c’est un bon fonds de commerce. Les Blancs en sont
friands. Vous faites un spectacle sur une guerre en Afrique, vous avez une chance
d’aller le jouer chez les Blancs. Ils aiment ça, avec les souffrances des immigrés
clandestins, qui marchent aussi pas mal.
Bien sûr, il y a un moment où les Blancs se lassent de leurs sanglots, d’autant plus que
chez eux, ceux qui vont au théâtre sont les mêmes qui ne sont plus à convaincre de
l’horreur des guerres et de l’impossibilité de maintenir fermées les frontières.
Mais le malheur, c’est aussi un fonds de commerce dont on hérite parfois contre sa
volonté et dont on n’arrive plus à se défaire. Parce que toujours, partout, ça
recommence ! Manche courte ou manche longue ? Et la machette coupe, coupe,
coupe.
Ça recommence un peu partout sur le continent, sauf chez nous, dans notre petit pays
sans victimes ni héros douteux couverts de sang. Evidemment, cette paix qui dure
depuis si longtemps dans notre petit pays sans victimes ni héros a aussi des
inconvénients pour nous, les comédiens. Nous sommes en paix depuis longtemps,
alors nous parlons plutôt des suées que nous coûte la gestion sans incident de nos 2e
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bureaux, ou de la découverte – parfois traumatisante, c’est vrai – que notre père n’est
pas réellement notre père, ou que nous ne pouvons pas forniquer avec notre petite
copine vu qu’elle est notre demi-sœur…
Et puis de quel droit je détruirais votre tranquillité pour évoquer ici ce que me
racontent mes amis congolais des horreurs qui les poursuivent jusque dans leur
sommeil et qui les font se réveiller en hurlant ? Hein ? Est-ce qu’on n’est pas bien ici,
à goûter ensemble la douceur du soir ?
Le théâtre, les Blancs le font dans des boîtes obscures et malcommodes dans
lesquelles ils s’entassent. C’est pas bon, c’est malsain ; le théâtre ne respire pas dans
ces petites boîtes. Le théâtre a besoin de l’espace, du soleil et de la lueur des étoiles.
En Afrique, on n’a pas grand-chose, parfois même on n’a rien, à part les ossements
d’un ancêtre dans une valise râpée. C’est notre chance. Notre théâtre, on le fait sous la
voûte du ciel, dans la grande ville aux rues populeuses, ou les pieds nus dans la terre
rouge de l’Afrique sous l’arbre à palabres…
– Qu’est-ce que tu veux que je leur joue ? je lui réponds, à Zeinab. Le sketch du
client de la SBEE qui implore un délai quand il vient payer son absence de
courant pendant les coupures de délestage ?
– La voie à peine pavée déjà gâtée parce que l’entrepreneur a mal fait le travail
pour augmenter son bénéfice ? Le ministre qui a choisi l’entrepreneur qui a gâté
le travail pour toucher sa commission ? La maîtresse du ministre à qui il a offert
sur cette commission versée par l’entrepreneur qui a gâté le travail la Toyota
Lexus GX 460 qui est justement garée devant chez moi en ce moment ? Les
frères et les sœurs de la maîtresse du ministre à qui elle reverse une partie du
mois qu’il lui donne en liasses de 10 000 ?
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– Moi, je préférerais quand même ne pas te partager avec quelqu’un d’autre,
même un ministre…
– Et comment j’aiderais mes petits frères et mes petites sœurs si je couchais pas
avec le ministre ? C’est toi qui va les soutenir, avec tes spectacles à la noix ?
– Ils en prennent à leur aise, tes deux frères et tes trois sœurs. Ils ne fichent
rien ! Même celui qui n’a pas dépassé la 5e travaille au ministère !
Là, c’est ce qu’il ne fallait pas dire. Chez nous, la famille c’est sacré. Elle boude ; on
se réconcilie ; pas besoin de vous faire un dessin. Et Zeinab, en partant :
– Allez, fais pas la tête, mon bébé. Avec toi, je m’éclate. Au moins, toi, tu me
fais rire, mon petit [prénom du comédien]. Il est tellement ennuyeux, mon
ministre !
L’autre jour, je suis allé rendre visite à un ami qui habite loin de la grande ville.
Longtemps avant de la voir, j’ai senti la décharge où on jette les animaux crevés, les
restes des plateaux repas de l’aéroport, les déchets ménagers, les seringues usagées,
les bouteilles en plastique, les membres cassés de poupées blanches pour petites filles
noires… Justement, des fillettes, il y en avait là une douzaine qui récupéraient les
bidons en plastique, les pieds dans l’eau noire qui puait.
Elles ont ri :
– Celles qui vont à l’école n’ont pas de travail ! Nous, on ramasse le plastique.
Le gouvernement a voulu fermer la décharge parce qu’elle contamine l’eau des puits.
Les habitants en colère ont bloqué les camions. Il faut les comprendre : la décharge,
c’est leur gagne-pain et celui de leurs enfants… A 75 francs le kilo de plastique vendu
par un du quartier qui gère le bizeness à un Blanc qui ne veut pas savoir d’où viennent
les bidons dont il fait ensuite des seaux et des cuvettes qu’il nous revend…
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Je suis en colère. Mais ça ne sert à rien d’être en colère, qu’à se donner des aigreurs
d’estomac, comme dit Zeinab. Je me calme, je tourne à la télévision dans une série où
un brave père de famille ne sait plus comment gérer ses bureaux qui se crêpent le
chignon, je couche avec la maîtresse du ministre, mon zem cahote sur la voie mal
pavée, je me souviens de la petite Aminata étouffée sous les ordures, je bois des
Béninoises avec Michel…
Michel, c’est le yovo qui a écrit le texte que je joue en ce moment, enfin ça dépend
des soirs, (subitement inquiet, il regarde rapidement dans le public) surtout quand il
n’est pas là, ce n’est pas tout à fait le texte, je brode, un peu, beaucoup…
Avec lui, des amis comédiens et la maîtresse du ministre quand elle n’est pas au
service, on se réunit au quartier général.
– Notre continent est le plus riche. Nous avons tout : les ressources naturelles,
les ressources humaines, la richesse de la terre. La nouvelle n’est pas encore
arrivée dans les villages où on rêve toujours de partir pour la France, alors que
les Français ont quatre millions de chômeurs et que les immigrés clandestins qui
risquent leur vie sur des chambres à air pour traverser vers l’Europe croisent les
Espagnols sans emploi qui viennent travailler au Maroc.
– Le yovo, là ?
– Un quoi ?
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Ce genre de réflexion m’énerve toujours. Qu’est-ce que c’est, « être Africain » ?
Qu’est-ce que c’est, « l’identité africaine » ? Les Algériens sont des Africains, les
Somaliens aussi. C’est la couleur de peau qui fait l’Africain ? Du bronzé à l’ébène,
avec toutes les variantes du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du continent, sans parler
du métissage ? C’est l’ivoirité, qui permettait d’écarter des élections ceux qui
n’étaient pas du clan d’un ancien président ? Ça existe, la « béninité » du Béninois pur
jus ? Si j’affirme mon identité yoruba…
– Je m’en fous ! C’est un exemple ! C’est une façon d’exclure tous ceux qui ne
le sont pas, et si j’affirme que mon identité c’est celle de mon village, c’est pour
sous-entendre que ceux du village d’à côté sont tous des crétins congénitaux. Si
je dis que je suis d’Abomey, les gens de Parakou me considèreront toujours
comme un étranger…
Je vais ajouter que si on n’était pas au Bénin, mon petit pays pacifique sans victimes
ni héros, le sang rouge coulerait de la calebasse sur la terre rouge de l’Afrique qui le
boirait… Mais Michel yovo, qui en est à sa quatrième Béninoise, s’écrie avec
enthousiasme :
– On ira à Parakou jouer chez Janvier Nougloi et la Peule nous fera l’igname
pilée et sa fameuse sauce au fromage !
Après, comme d’habitude, c’est la confusion, et ils débattent tous pour savoir où on
mange la meilleure igname pilée…
C’est ce qu’on dit toujours dans notre langue : (en langue, puis en français) « on est
ensemble ». Au théâtre on l’est vraiment, ensemble : des gens devant d’autres gens.
Mais vous mêmes, si vous êtes là ce soir, si vous êtes là à m’écouter, c’est une façon
de résister contre tout ce merdier.
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