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MARIE-NOËLLE
LIENEMANN
Paris, le mardi 29 septembre 2020,
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Mais plus encore, la logique qui sous-tend le projet de Veolia conduira à court
et moyen termes à l’introduction d’opérateurs étrangers qui occuperont
l’espace de la libre concurrence. Tous les exemples précédents démontrent
que cela aboutit à un accroissement significatif de la pénétration des
entreprises étrangères en France. Cela ne sera pas sans conséquences
négatives sur nos recettes fiscales, sur l’emploi et les conditions sociales des
salariés français de ces entreprises et enfin sur la maîtrise technologique et la
Recherche & Développement.
…/…
Toute cette affaire pose donc une grave question de souveraineté nationale :
d’une part, je l’ai déjà écrit plus haut, une pénétration accrue de notre marché
par des sociétés étrangères ; d’autre part, et paradoxalement, une mise à mal
des synergies qu’ont su construire Veolia et Suez entre activités nationales et
internationales, en particulier en matière de développement technologique.
S’il devait avoir lieu, ce regroupement aura des conséquences négatives pour
l’emploi, que ce soit pour les fonctions « support » nationales ou régionales
mais aussi dans les agences locales.
Un autre inconvénient de ce projet est qu’il fait porter un risque important sur
la nécessaire diversité des solutions à mettre en œuvre dans le domaine de
l’économie circulaire, où un modèle unique pourrait s’imposer, en choisissant
de privilégier un modèle hyper-mécanisé et spécialisé, plutôt que de le faire
cohabiter avec des centres locaux, plus diffus, plus mixtes mais dont le
spectre des produits traités est plus large. Or ce sont des choix majeurs sur le
chemin pour engager la transition écologique, pour favoriser l’emploi et les
compétences, et pour soutenir le développement local.
MARIE-NOËLLE LIENEMANN