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L’homme et la femme sont distincts l’un de l’autre mais ont une unité constitutive. Le sexe est
lieu à partir duquel on différencie l’homme de la femme et en même temps le lieu de leur
unité. Entre la femme et l’homme c’est le rapport d’attirance. Le sexe constitue un lieu
d’ambiguïté. Il n’y a pas d’être humain qui n’a pas de sexe. L’être humain est un être sexué ;
une personne qui ne peut se reproduire sans la rencontre avec le sexe opposé ; elle ne peut être
heureuse et se développée sans l’autre. L’être sexué se met en rapport avec l’autre qui est du
même sexe ou de sexe différent. Ce qui demande une affinité au niveau affectif, social,
biologique. Le sexe porte non seulement vers l’autre mais porte vers un attachement profond.
De ce point de vue, le sexe a besoin de la responsabilité d’où le besoin de l’éducation de
l’homme dans sa totalité. Le sexe caractérise la personne de l’enfance à la vieillesse et
détermine ses comportements. Le sexe fait corps avec toutes les autres caractéristiques du
corps. Le sexe c’est une manière d’être et ne pas être réduit au plaisir et à la reproduction. Le
sexe exprime une différence et une unité d’être et de comportement propre à l’homme et à la
femme en tant qu’être humain ; désignés habituellement par l’organe de reproduction qu’ils
portent. La différence exprime des mécanismes d’identité, de sentiments affectifs, d’altérité,
de jugement, de conduite et de rapport au monde, aux autres et au sacré qui distinguent
l’homme de la femme en même temps qui les unissent tous deux. La différence exprime tantôt
la complémentarité l’être de l’un avec et pour l’autre et tantôt du genre humain. Mais en
réalité, la différence entre l’homme et la femme ne ferme aucun des deux sur lui-même, elle
est toujours un langage désignant un être humain dont on ne doit pas sacrifier l’unicité à la
spécificité ou la particularité constitutive de son être dans son rapport à l’autre. Le rapport à
l’autre en jeu dans le débat ou le langage signifie que l’idée de différence va toujours de pair
avec celle de l’identité commune à tous les êtres humains qui agissent toujours comme mâle
ou femelle.
En définitive, être sexué en tant que personne, c’est être et devenir un mâle et une femelle
dont l’humanité se construit dans l’identité et la différence. L’être sexué humain n’est pas un
être sexué animal. Le sexe ne renvoie plus seulement à un organe ; il s’inscrit dans une totalité
constitutive de la personne. Dans l’être humain, il exprime et véhicule non seulement l’ordre
biologique mai aussi l’humanité et la transcendance de la personne. Il peut être utilisé pour ou
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contre la dignité et le bien-être de la personne. Il peut apporter ce qui accomplit la personne
ou l’aliène en tant que sujet et communauté.
Les relations sexuelles sont une dimension de la sexualité. L’être sexué exprime sa
personnalité à travers la sexualité (ensemble des manières qui permet à la personne de
s’exprimer comme une personne mâle ou femelle). La sexualité demande d’être réappropriée
pour une responsabilité. La relation sexuelle procure le plaisir, ouvre à la vie, le don de soi.
L’option pour le plaisir aboutit à l’infériorisation ou la domination de l’autre personne.
Quand ce n’est pas le cas, la sexualité responsable permet une meilleure construction de
l’humanité.
La sexualité selon les biologistes, est la manière largement dominante dont la vie assure
la fonction de reproduction des êtres vivants (Michel Simon, Comprendre la sexualité
aujourd’hui, la sexualité aux regards des sciences pour une sexualité à visage humain,
Chronique sociale, Lyon, 1982, p.6.).
Il y a des formes d’expression qui sont propres à chaque sexe (la tonalité de la voix,
l’habillement. Il y a des choses communes aux deux sexes (parler par exemple). La différence
fait partie de l’expression de la sexualité. Par la sexualité, chaque sexe exprime des traits qui
lui sont propre ainsi que ceux qu’il partage en commun avec l’autre. La manifestation de
chacune des formes de la sexualité doit être autonome et solidaire ou affirmer l’unité ou la
différence constitutive de l’être sexué. Exemple : marcher, parler, porter la grossesse propre à
la femme.
La grandeur dans sa sexualité est qu’elle permet l’homme d’affirmer son être sexué et lui met
en relation avec l’autre. Sa fragilité est qu’elle nous fait ressentir les limites de notre corps (la
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maladie etc…le cœur qui s’abime par manque d’amour ou l’excès d’amour, l’esprit
s’affaiblit).
Martial VIDAL qui s’appuie sur la théorie de J. PIAGET et de L. KOHLBERG. Pour lui, le
développement se situe au niveau de l’anomie (0 à 6ans) c’est l’étape pré-morale où l’enfant
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est dirigé par les instincts. Et une croissance l’amène à ne pas se laisser guider par l’instinct. Il
a peur d’être puni, il agit pour avoir un cadeau. L’étape de l’hétéronomie de 7 à 8ans, l‘enfant
reçoit des normes qui vient de l’école, le maître, l’autorité. C’est la loi du groupe auquel il
appartient. En grandissant, il a besoin de confronter ce qu’il a reçu des parents avec ce qu’il a
reçu du groupe. L’étape de la socionomie 9 à 12ans ; le groupe devient facteur de la
responsabilité, il commence à agir de lui-même en terme de responsabilité et de réciprocité.
L’étape de l’autonomie à partir de 13 ans, c’est le moment de la conscience morale, l’enfant
répond de ses droits. Le moment où il est capable de se construire et de se reconstruire.
L’initiation d’ordre générale est particulièrement développée au Sud du Sahara dans les
pays côtiers. Les agents de l’éducation sont habituellement les parents, les aînés, tous les
membres de la société. Les règles coutumières et morales sont connues et transmise au
quotidien. Elles concernent les personnes classées habituellement en 4 catégories : les enfants
classés en deux groupes. Il y a d’abord les plus petits (3 à 6ans) et les moins jeunes, on les
apprend tout, ils sont fragiles et imitent tout ce qu’ils voient faire faire. On le fait participer à
tous les domaines du développement de la vie sauf à ceux qui vont nuire à sa vie par exemple
les funérailles, les conflits. Au niveau psychologique on veille à ce que l’enfant soit mûr. On
met fortement l’accent sur le regard et la participation. On développe chez l’enfant l’initiative,
les jeux et l’aîné joue avec lui. On éveille chez l’enfant le sens du sacré, l’animique. Le
second groupe d’enfant concerne les adolescents et les jeunes dépendant encore de leurs
parents. Ceux-là, on les forme à la vie active en suivant les attitudes des parents. On les
éveille à la différence sexuelle et à la responsabilité sexuelle, la différence sociale, ethnique. Il
est toujours accompagné par les adultes dans l’éveille aux interdits du groupe. C’est le
moment de la grande éducation et de la grande formation. Le jeune doit avoir un métier,
connaitre la tradition, intégrer la société et être irréprochable.
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Les mariés : le mariage c’est le seuil de la jeunesse et de la maturité. Par le mariage on le
reconnaît comme une personne qui peut transmettre la vie.
Les sociétés africaines où l’initiation est structurée et dirigée par des maîtres d’initiation
L’étape de l’enfance est l’étape de l’acquisition des éléments de bases qui prépare à la
maturité. Le deuxième moment est celui du passage à l’étape des épreuves et des examens de
maturation humaine. Cette étape dépend des différentes sociétés (bambara, nawda, konkomba,
les kabyè, les masaï). Chaque groupe a des traditions de formation de chaque membre à sa
responsabilité humaine fondamentale. On relève que de manière générale des adultes et des
anciens président aux épreuves auxquelles les jeunes sont soumis. L’initiation fait passer de
l’étape de l’ignorance à la connaissance (médecine, santé, parole, symbole, la connaissance du
cosmos, du métier), de l’étape d’enfance à celle de l’adulte qui est responsable de lui-même et
peut transmettre la vie et la vie ; c’est le passage de l’étape de l’individualité à la
communauté, à la solidarité. Cette initiation fait découvrir que la vie est un chemin permanent
à parcourir et avoir des partenaires. L’initiation vise à faire connaître le caractère sacré de la
vie et la valeur suprême des interdits, le sens de la parole donnée, la responsabilité de la vie et
de la communauté.
Les différentes théories que nous avons présentées montrent que le développement est un
processus qui engage l’individu et la société. On découvre que le développement est un acte et
un mouvement par lequel l’individu comme la société est appelé à se refuser à l’enfermement
sur soi. Il s’agit pour lui de ne pas se laisser envelopper. Mais de sortir de lui-même, de
déployer, de faire voir au grand jour ce qu’il porte en lui, de le faire croître et de l’amener à
son accomplissement. Tout être vivant se développe ; la spécificité de l’homme ou de la
femme c’est d’être un être vivant, une vie douée de rationalité ou dotée de la capacité de
réfléchir, d’orienter le développement de sa personne ainsi que celui de la société. Individu et
communauté doivent prendre conscience que le développement dépend de la prise de
conscience de soi comme un être en accomplissement dans un mouvement qui n’est
authentique que s’il est solidaire. Pour ce qui concerne l’individu, une telle relation avec
autrui et la société n’est possible que s’il connaît toutes les dimensions de sa personne et
s’engage à les promouvoir à travers une démarche permanente d’être avec et d’actions
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constructives pour lui et la société. Une personne qui répond à cette vocation a de la
personnalité, se connait et s’assume et ne se laisse pas balloter à tout vent de sentiments, de la
volonté des autres et des évènements de la vie.
Ethique et sexualité
Ce qui fait l’être humain c’est l’éthique c'est-à-dire la capacité d’accueillir des traditions
philosophiques, culturelles et religieuses pour se construire te donner sens à sa vie de sorte à
l’amener à son achèvement. En effet, l’être humain vient au monde démuni contrairement à
l’animal qui y vient pourvu de tout. Etre une personne c’est recevoir le nouveau placenta que
représente le monde à travers la famille et la société des pratiques, des valeurs et des normes à
travers lesquelles l’être humain « est pourvu » ou doté de capacités, d’attitudes, de
comportements qui font de lui un responsable, un maitre de son devenir. L’éthique d’abord
renvoie par son étymologie grecque à l’idée de séjour, de demeure, de caractère. On peut
aussi désigner ce par quoi l’être humain peut séjourner et demeurer dans le monde de manière
à s’accomplir. Ce par quoi un tel bien imprime un caractère, une manière d’être et d’agir à
l’existence humaine. Ainsi donc, l’éthique permet à l’être humain de se posséder, de se faire
homme en devenant responsable par sa capacité d’accueillir pour construire et se construire.
L’éthique investie à la fois l’intégralité du corps et de tout ce qui exprime la dimension
rationnelle, psychologique, affective et spirituelle de la personne. Elle situe ainsi le sujet par
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rapport à tout ce qui constitue son être et donc par rapport à la sexualité, par rapport à son
environnement humain et écologique et enfin par rapport à sa destinée. L’éthique se reçoit de
la famille et de la société. L’éthique nous renvoie à notre biologie.
On attend par pratiques sexuelles, des gestes et des relations entre un homme et une femme
d’ordre sexuel, physique ou encore entre des personnes de même sexe ou encore par rapport à
soi-même. Ces pratiques visent le caractère érotique. Le problème des pratiques sexuelles se
pose avec les mutations actuelles (Gender) parce que l’acte conjugal est banalisé parce que les
jeunes et les personnes non mariées s’adonnent à l’acte sexuel de manière précoce qui
s’accompagne de nouvelles pratiques sexuelles avec des gestes qui n’expriment pas la
dimension anoblissant (entre les époux dans le respect de leurs corps) de la sexualité. Les
pratiques sexuelles aliénant (échangisme, sexe oral, anal, auto sexualité, homosexualité,
transsexualité) sont celles en dehors du mariage. Il y a des comportements sexuels qui tirent à
l’érotisme et sont dégradant.
Avec la chute du mur de Berlin (1990), les pays de l’Ouest vont influencer les décisions au
niveau de l’ONU qui prône la valeur de la liberté à tous les niveaux. D’où la réflexion à une
nouvelle éthique mondiale avec la théorie du Gender qui cherche à montrer que la différence
sexuelle est à la base de l’oppression de la femme. On passe du sexe biologique à un sexe
psycho-social niant de ce fait la différence sexuelle ; il faut se choisir (Simone de Beauvoir
« on ne nait pas femme on le devient »). Chacun est libre de choisir son sexe. On demande un
langage inclusif (il et elle). On se remet en question le vocabulaire pour parler de partenaire
au lieu d’époux et d’épouse. On remet en question l’institution sociale qu’est le mariage et
exclue toutes implications de la religion. Cette nouvelle éthique va faire naître une autre
manière de voir la société (les relations entre le même sexe). Au niveau sexuel on a la
naissance de nouvelles relations (les hétérosexuels, les homosexuels, la zoophilie, la
nécrophilie, les échangistes, le Queer (la pratique de toutes les pratiques de sexuelles), l’auto
sexualité).
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La remarque est qu’avec la nouvelle théorie du Gender, nous avons une pratique précoce de la
sexualité. Les conditions sociales favorisent les pratiques sexuelles précoces (promiscuité des
habitations, la restriction des libertés le cas des servantes qui sont obligés d’abuser des petits
garçons). Les pratiques pour développer le sexe (viagra, grossissement du sexe, des seins, des
fesses). Par rapport à ces pratiques, il s’agit de construire la personnalité. L’éthique a trait
aux sens et elle demande une moralité. Il faut former à la personnalité qui consiste à un
rapport entre existence et éthique. La maturité humaine et sexualité : celle permet de poser
le problème de sexualité pour donner sens aux attitudes qui caractérisent notre vie et qui
déterminent celles des autres. Il s'agit de remise en question de ça. Avoir une sexualité qui
s’inscrit dans un projet et nous permet de garder l’orientation de sa vie (30ans). La
quarantaine, c’est la sexualité qui parle de l’acquit ou l’âge du doute ; dans cette situation il
faut être ferme dans l’orientation donnée à sa vie.