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MINISTERE DES RESSOURCES ANIMALES ET HALIEUTIQUES (MRAH)

ECOLE NATIONALE DE L’ELEVAGE ET DE LA SANTE ANIMALE


(ENESA)

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME PROFESSIONNEL


Option : cycle des Techniciens Supérieurs d’Elevage
Promotion 2018-2020

DIAGNOSTIC DES PRATIQUES D’EMBOUCHE OVINE DANS LA


COMMUNE DE KOUPELA AU BURKINA FASO

Présenté par : NIKIEMA Hamidou

Maître de stage : Directeur de mémoire :


SOULGA Moussa SANNA Saïdou
Technicien Supérieur d’Elevage Conseiller d’Elevage

Année académique : 2018-2020


RESUME
L’étude vise à faire l’état des pratiques de l’embouche ovine dans la commune de Koupéla, afin
de proposer des techniques appropriées.. La collecte des données a eu lieu dans soixante-dix
(70) exploitations dans la ville de Koupéla et 35exploitations dans les 21 villages de la
commune de juin à août 2020. Les enquêtes ont montré qu’il y’avait plus d’hommes (95,24%)
que de femmes (4,7%) qui pratiquaient l’embouche. La majorité des enquêtés était dans la
tranche d’âge de 35 à 60 ans (57%), suivi des plus jeunes de moins de 35 ans (33%) et les
vieilles personnes de plus de 60 ans (10%). Ces dernières pratiquaient peu l’activité
d’embouche. Le taux des exploitants non alphabétisé est très élevé avec une valeur de 65,74%
contre 34,26% des exploitants alphabétisé. La proportion des exploitants ayant pour élevage
comme activité principale est très faible (7,6%) et la majorité sont des agriculteurs (54,3%).
Les types d’embouche rencontrés dans la commune étaient classés en trois types (extensif,
semi-intensif et intensif). Les aliments grossiers et concentrés étaient plus utilisés dans les types
d’embouche semi-intensive et intensive. Les pathologies les plus rencontrées dans la commune
étaient essentiellement les parasitoses (92,38%), suivi de la clavelé (61,9%), de la pasteurellose
(56,2%) et de la rétention urinaire (26,7%). Quant à l’attitude des producteurs en cas de
pathologie, 71 exploitants (67,6%) faisaient appel aux vétérinaires contre 34 exploitants
(32,4%) qui pratiquaient l’automédication.

Des recommandations ont été formulées au niveau institutionnel et politique et à l’endroit des
producteurs.

Mots clés : diagnostic, embouche ovine, extensif, semi-intensif, intensif

i
SUMMARY

The study aims to take stock of sheep fattening practices in the town of Koupéla, in order to
propose appropriate techniques. Data collection took place in seventy (70) farms in the town of
Koupéla and 35 farms in the 21 villages of the commune from June to August 2020. Surveys
showed that there were more men (95.24%) than women (4.7%) who practiced fattening. The
majority of respondents were in the 35 to 60 age group (57%), followed by the youngest under
35 (33%) and the elderly over 60 (10%). The latter practiced little fattening activity. The rate
of non-literate farmers is very high with a value of 65.74% against 34.26% of literate farmers.
The proportion of farmers with livestock as their main activity is very low (7.6%) and the
majority are farmers (54.3%). The types of fattening encountered in the town were classified
into three types (extensive, semi-intensive and intensive). Coarse and concentrated feeds were
used more in the semi-intensive and intensive types of fattening. The most common pathologies
encountered in the town were mainly parasitosis (92.38%), followed by clavelitis (61.9%),
pasteurellosis (56.2%) and urinary retention (26.7%). As for the attitude of producers in the
event of pathology, 71 operators (67.6%) called on veterinarians against 34 operators (32.4%)
who practiced self-medication.

Recommendations have been made at the institutional and political level and at the producer
level.

Key words: diagnosis, sheep fattening, extensive, semi-intensive, intensive

ii
SOMMAIRE

RESUME..................................................................................................................................... i

SUMMARY ............................................................................................................................... ii

SOMMAIRE ............................................................................................................................. iii

DEDICACE ............................................................................................................................... iv

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................vii

LISTE DES FIGURES .............................................................................................................viii

LISTE DES TABLEAUX ..........................................................................................................ix

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................... 3

CHAPITRE I : GENERALITE SUR L’EMBOUCHE OVINE................................................. 4

CHAPITRE II : PRATIQUE DE L’EMBOUCHE OVINE AU BURKINA FASO................ 10

DEUXIEME PARTIE : ETUDE THEMATIQUE................................................................... 14

CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ........................................................................ 15

CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSION ..................................................................... 19

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................ 32

BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................................................................. 34

ANNEXES .................................................................................................................................. I

iii
DEDICACE

A toute ma famille, particulièrement mon papa, ma maman et mon oncle Moussa pour tous les
efforts et sacrifices consentis pour me permettre d’arriver à ce niveau.

iv
REMERCIEMENTS

Au terme de ce stage mettant fin les deux années de formation professionnelle à l’Ecole
Nationale de l’Elevage et de la Santé Animale (ENESA), nous avons l’immense plaisir
d’adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui ont contribués directement ou
indirectement à ce que notre formation se déroule bien à l’ENESA et sur le terrain. Nos
remerciements s’adressent particulièrement :

 au Dr Dieudonné TIALLA, Directeur Général de l’ENESA, pour les efforts déployés


pour la bonne marche et l’innovation de l’ENESA ;

 à Monsieur SANNA Saïdou, notre Directeur de Mémoire pour leur soutien


indéfectible dans la rédaction de notre document, ses multiples conseils et
suggestions ;

 à Monsieur SOULGA Moussa, notre maître de stage pour l’encadrement, ses


multiples conseils et suggestions. Que vous trouvez ici l’expression de notre
profonde gratitude ;

 à Monsieur YARO Zanfienou, Directeur Régional des Ressources Animales et


Halieutiques du Centre-Est pour nous avoir acceptés dans sa structure ;

 à Monsieur KERE Issa, Directeur Provincial des Ressources Animales et


Halieutiques de KOURITTENGA pour nous avoir accueillis au sein de la structure
et pour les encouragements et les conseils ;

 à tout le personnel administratif et au corps enseignant de l’ENESA pour leurs efforts


inlassables pour le bon déroulement de notre formation ;

 à Monsieur DA Manyir, chef de Zone d’Appui Technique en Elevage de KOUPELA,


pour ses soutiens multiples à l’endroit des stagiaires ;

 à mes amis et camarades de classe pour leur harmonie et leur sympathie ;

 à toute ma famille qui a été à mes côtés pendant les moments difficiles ;

v
 à mes camarades stagiaires, pour leurs franches collaborations et leurs soutiens dont
nous avons fait preuves pendant le stage ;

 à tous ceux qui nous ont apportés ou continuent de nous apporter une assistance et
qui n’ont pas été ici cités, nous leur adressons nos sincères remerciements.

vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

DPRA : Direction Provinciale des Ressources Animales


DPRAH : Direction Provinciale des Ressources Animales et Halieutiques
DPEDD : Direction Provinciale de l’Environnement et du Développement Durable
DRRA : Direction Régionale des Ressources Animales
ENESA : : Direction Régionale des Ressources Animales
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH
GMQ : Gain Moyen Quotidien
MRA : Ministère des Ressources Animales
MRA/PNUD : Ministère des Ressources Animales et le Programme des Nations Unies pour le
Développement
MRAH : Ministère des Ressources Animales et Halieutiques
PADAB II : Programme d'Appui au Développement de l'Agriculture au Burkina
Faso, phase II
PAFSAP : Projet d'Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales
PAPSA : Projet d’Amélioration de la Production et de la Sécurité Alimentaire
PV : Poste Vétérinaire
SPA : Sous-Produits Agricoles
SPAI : Sous-Produits Agro-Industriels
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
ZATE : Zone d’Appui Technique en Elevage

vii
LISTE DES FIGURES

Figure 1: Configuration des dents en fonction de l'âge des ovins (Sangaré et al., 2005)........... 7
Figure 3: Pourcentage des exploitants par rapport à la durée de la conduite des ateliers ........ 19
Figure 4: Carte de répartition des exploitants par rapport au système de production .............. 20
Figure 5: Pourcentage des exploitants en fonction des principales activités ........................... 20
Figure 6: Pourcentage du type d’habitat .................................................................................. 22
Figure 7: Répartition des utilisateurs ....................................................................................... 24
Figure 8: Type d'aliments grossiers .......................................................................................... 25
Figure 9: Type d'aliments concentrés ....................................................................................... 25

viii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques générales des exploitants ............................................................ 21


Tableau II : Effectis des utilisateurs d'infrastructures, matériels et équipements en fonction du
type d'habitat ............................................................................................................................ 23
Tableau III : Proportion des exploitants selon le type d'embouche en fonction de source
d'abreuvement et distribution en eau ........................................................................................ 26
Tableau IV : Hygiène dans les ateliers d’embouche ................................................................ 27
Tableau V : Situation sanitaire par type d'embouche ............................................................... 28

ix
INTRODUCTION
Herbivore de l’ordre des ruminants, le mouton ou Ovis aries Linnaeus 1758 (en anglais Sheep)
est un des plus anciens animaux domestiques. Il est répandu dans tout le monde, avec des
effectifs élevés, montrant par là des facultés d’adaptation aux climats divers et un intérêt
universel. Sa densité est plus forte dans les zones arides, semi-arides, méditerranéennes et
tempérées (MEYER et al, 2004). Selon les statistiques de la FAO (www.fao.org ), en 2000,
l’effectif (arrondi) de moutons était de 1 064 377 000 dans le monde. En région sahélienne du
Burkina Faso, l’embouche ovine est une pratique répandue qui valorise les animaux à diverses
occasions (Tabaski, fête de fin d’année, etc.), notamment grâce à l’exportation vers les centres
urbains (Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Lomé, Abidjan, Lagos, Acra, etc.) (Kiema et al,
2008).

Le développement du Burkina Faso s’est toujours concentré sur l’agropastorale qui regroupe
plus de 80% de la population active. Il contribue de façon soutenue à la sécurité alimentaire et
nutritionnelle de la population (MRA, 2010.). L’élevage en tant que sous-secteur économique
concerne plus de 75% de la population. Cette activité est dominée par des pratiques
traditionnelles, qui recouvrent environ 95% des éleveurs du pays. Ces acteurs de l’élevage
traditionnel sont propriétaires de près de 79% à 98,5% des animaux selon les espèces
(MRA/PNUD, 2011). Malgré ce caractère traditionnel, Il contribue pour près de 26% aux
recettes d’exportations, ce qui lui donne la troisième place après l’or et le coton (MRA, 2011).
Le cheptel est numériquement important avec une estimation de 9 273 000 bovins, 9 556 000
d’ovins, 14 308 000 caprins (MRAH, 2015). L’embouche concerne plusieurs espèces animales
et vise la production de viande. Celle des ovins est largement pratiquée par les chefs de familles
dominée par le système semi-intensif.

En effet, elle reste toujours non maitrisée pour bon nombre de producteurs. D’où l’intérêt de
notre étude qui a pour but d'accroître la qualité des productions et la conduite des activités
d'embouche. La présente étude intitulée : « Diagnostic des pratiques d'embouche dans la
commune de Koupéla » a pour objectif général de faire l’état des pratiques d'embouche ovine
dans ladite commune , afin de proposer des techniques appropriées visant à accroître et à
améliorer la productivité pondérale et la qualité de la viande. Elle vise comme objectif
spécifique à :

 caractériser les pratiques d'embouche ovine ;


1
 proposer des solutions d'amélioration de la pratique d'embouche.
Le présent document est structuré en deux grandes parties :
- la première partie qui traite la synthèse bibliographique ;
- la deuxième partie qui est consacrée à la l’étude thématique.

2
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3
CHAPITRE I : GENERALITE SUR L’EMBOUCHE OVINE
1.1. Définition de quelques concepts
Diagnostic : consiste à faire l'état de la pratique d'embouche ovine dans la zone d'étude, à
analyser les atouts et les contraintes de l'activité en vue de proposer des solutions pertinentes
(Drabo, 2011)

Embouche : L’embouche est l’engraissement et la mise en condition de certains types de bétail


pour la boucherie (Lecomte et al., 2002). Selon, PRODEX, (2011) l’embouche est une
technique d’élevage intensif pratiquée sur des animaux maigres entretenus en semi-liberté ou
en stabulation totale et visant la production de viande dans un temps relativement court.

Embouche ovine : technique d’élevage intensif pratiquée sur des ovins maigres entretenus en
semi-liberté ou en stabulation totale. Elle vise donc à faire prendre en un temps plus ou moins
court une quantité appréciable de viande et de graisse à l’animal en vue d’améliorer la qualité
de cette viande de façon à le vendre à un coût très appréciable sur le marché. L’embouche ovine
doit donc être perçue comme une activité commerciale puisqu’elle vise le profit (GIZ, 2018).

1.2. Principales races utilisées en embouche


1.2.1. Moutons à poils du sahel
Selon Doutressoulle (1947) et Anonyme (2000) donnent une répartition géographique et
certaines caractéristiques physiques des moutons à poils du sahel comme suit :

1.2.1.1. Moutons de race Maure

Ils se rencontrent dans la zone subsaharienne et sahélienne. Ils sont composés de deux types qui
sont la race Maure à poils longs, élevée dans les cercles de Nara et de Nioro et ayant un poids
adulte d’environ 30 à 45kg et un rendement carcasse pouvant atteindre 35 à 40%
(Doutressoulle,1947), et la race Maure à poils ras, qui a une bonne aptitude bouchère avec un
poids adulte d’environ 30 à 45 kg, selon ce même auteur qui peut atteindre 80 kg de poids vif
chez la variété Ladoum (Anonyme, 2000).

1.2.1.2 Moutons de race Touareg

Ils se rencontrent dans la zone sahélienne et subsaharienne du Mali et du Niger. La race se


compose de deux types distincts : le grand mouton Targui, qui est de grande taille soit environ

4
70 à 80 cm, et pèse en moyenne 40 à 60 kg, alors que le petit mouton targui, qui est moins
important que le premier type, a un poids d’environ 20 à 30 kg (Anonyme, 2000 ; Doutressoulle,
1947).

1.2.1.3. Mouton de race peulh

La race peulh occupe la zone sahélienne et saharienne et se distingue par plusieurs variantes
dont les moutons Toronké, Sambourou et Bali-Bali (Anonyme, 2000). Ces moutons peuvent
atteindre 30 à 50 kg de poids vif (Doutressoulle, 1947)

1.2.2. Moutons à poils du sud (Djallonké)


Les ovins de la République du Bénin sont principalement de race Djallonké (West African
Dwarf sheep, Forest sheep, Grassland Dwarf sheep…). Cette race regroupe l’ensemble des
populations de moutons trypanotolérants des zones infestées de glossines d’Afrique
Occidentale et Centrale (Idrissou, 2016). La description des ovins Djallonké est assez
importante (BERGER et GINISTY, 1980).

L’aire géographique de ces moutons couvre le Sénégal, la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, le
Burkina Faso, le Togo, le Benin, le Nigeria, le Cameroun, la République Centrafricaine et le
Tchad (Meyer et al., 2004). Selon ces auteurs, c’est le mouton des populations sédentaires, le
plus souvent élevé en élevage extensif et destiné essentiellement à la production de viande. Il
est bien adapté aux conditions des zones humides et subhumides, défavorables au point de vue
sanitaire et caractérisées par une forte pression glossinaire, puisqu’il est trypanotolérant et
résiste aux helminthes (Gbangboché et al., 2002).

Ovin à robe blanche, souvent pie noir ou roux, le mouton Djallonké est de petite taille, soit
environ 40 à 60 cm, et a un poids moyen de 20 à 30 kg (Doutressoulle, 1947). Après la naissance
le poids vif en fonction de l’âge des animaux évolue selon une courbe sigmoïdale, soit en forme
de S étalé, la croissance accélérée du début tendant vers zéro lorsque l’animal arrive à maturité
(Meyer et al., 2004). Le rendement carcasse après engraissement varie d’environ 44 à 52%
(Gbangboché et al., 2002).

5
1.3. Critères de choix des animaux à l’embouche
1.3.1. Race
Le choix de la race à emboucher est principalement fonction de la répartition géographique de
celle-ci, et c’est ainsi que les animaux sont généralement prélevés dans leur habitat habituel
(Traoré, 2006). La quantité maximale de viande que l'animal peut produire est génétiquement
prédéterminée. Ainsi, Sangaré et al. (2005), rapportent que le gain moyen quotidien (GMQ), le
poids carcasse, le rendement carcasse et l'indice de consommation sont généralement meilleurs
chez les races sahéliennes, bien engraissées, elles sont plus compétitives sur les marchés
intérieurs et extérieurs. Des travaux de BOURZAT et al. (1987), il ressort que les performances
de croissance des moutons de type "Peul" et de type "Mossi" est dans les mêmes conditions
d'alimentation respectivement de 116,8 ± 28,8 g/jour et 70,8 ±7,23 g/jour. Il apparaît des
investigations de BERGER et GINISTY (1980), que dans les conditions idéales d'élevage et
d'alimentation, le GMQ du mouton Djallonké dépasse rarement 100 g/jour.

1.3.2. Sexe
Le choix portera d’une manière générale sur les mâles car leur GMQ est plus élevés que chez
les femelles (PRODEX, 2011). Le sexe influence les performances d'engraissement et les
caractéristiques de la carcasse. Les mâles entiers sont les animaux les plus utilisés en embouche
intensive commerciale ou industrielle à cause de leurs performances de croissance et leurs
qualités bouchères, nettement supérieures à celles des mâles castrés et des femelles. Placés dans
des conditions similaires d'engraissement, les mâles entiers ont des performances pondérales
(vitesse de croissance, poids final, poids carcasse) et une efficacité de conversion alimentaire
significativement supérieures à celles des mâles castrés (Sangaré et al. 2005). Les effets du sexe
et de la castration sur la composition corporelle sont dus essentiellement à l'influence des
hormones sexuelles (androgènes, œstrogènes et progestérones) se manifestant surtout par des
différences de conformation, de potentiel de croissance et de précocité d'engraissement.

1.3.3. Age et castration


En embouche, plus les animaux sont jeunes, meilleurs sont leurs gains de poids vif et leur indice
de consommation. Au jeune âge, la croissance est dominée par le développement du tissu
musculaire qui culmine autour de la puberté, puis diminue et s'arrête pour donner la priorité au
dépôt de gras quand l'animal a atteint la maturité physique. Selon Sangaré et al. (2005), le coût
énergétique du dépôt de gras représente le double de celui du développement musculaire. Ainsi,

6
les animaux âgés consomment plus de matière sèche du même aliment pour un même GMQ
que les jeunes. Les mêmes auteurs ont enregistré des GMQ de 118,7 g et 85,4 g chez des ovins
embouchés respectivement à l'âge de 3-8 mois et de plus de 18 mois d'âge. Cependant, chez les
jeunes animaux la durée d'embouche est plus longue et les charges sont généralement plus
élevées. Les animaux adultes de 24 mois et plus qui produisent généralement une viande plus
ou moins grasse, pouvant donner des carcasses classées lourdes que chez les jeunes font de ces
derniers des produits moins rémunérateurs. De plus, les carcasses de meilleure conformation et
les meilleurs rendements sont obtenus avec les animaux âgés. On préfèrera encore le mâle entier
(le bélier) dont le GMQ est supérieur à celui du mâle castré (PRODEX, 2011). La figure 1
montre la configuration des dents en fonction de l’âge des ovins.

Figure 1: Configuration des dents en fonction de l'âge des ovins (Sangaré et al., 2005)

1.3.4. Conformation
La conformation est une mesure à priori de la composition de la carcasse et de son rendement
en muscle. Elle est un excellent indicateur de la valeur économique de l’animal et peut
également être source d’informations sur les défauts de l’animal lui-même ou de la carcasse qui
sera produite. Ainsi, la maigreur de l’animal doit provenir du seul choc de manque
d’alimentation (Traoré, 2013).

1.3.5. Etat sanitaire


L’animal doit présenter un bon état sanitaire général qui est la première condition de sélection
des animaux d'embouche. Il doit avoir un regard vif et remue gaiement la queue, un museau
coloré et humide, des poils couchés, lisses et brillants, une peau souple sans croûtes, un bon
appétit (Drabo, 2011).

7
Une bonne alimentation est efficace lorsqu'elle est offerte à un animal en bon état de santé.
Ainsi, les infections parasitaires entraînent des troubles d'assimilation des aliments, de mauvais
indices de transformation et des gains de poids médiocres

1.3.6. Robe, poids à l’entrée


La robe entre dans les critères de choix, de prix d'achat et de vente de l'animal, même s’il est
réel qu’elle n’a pas d’incidence sur les performances zootechniques. Ceci est d’autant plus vrai
lorsque des raisons religieuses et mystiques sont à l'origine de l'opération (Tabaski, cérémonies
culturelles et coutumières). Ainsi, à l'occasion de la fête de Tabaski, les béliers de robe blanche
sont choisis en premier lieu et sont les plus chers, ensuite viennent les béliers à pie noir et pie
roux (Sangaré et al, 2005). Eviter la robe noire qui peut avoir un impact négatif sur la valeur
marchande de l’animal en raison des représentations mentales de certaines populations. Aussi,
la peau doit nécessairement présenter un bon état extérieur (absence de cicatrices de plaies
profondes, de traces de blessures de parasites et autres défectuosités telles que les marquages à
feu).

1.4. Importance de l’embouche


Dans les pays sahéliens où l'alimentation des populations est déficiente aussi bien
quantitativement que qualitativement, l'embouche revêt une grande importance.

1.4.1. Importance socio-économique


Les ovins sont utilisés dans certaines cérémonies comme les mariages, les funérailles, les
baptêmes, le nouvel an et surtout lors de la fête musulmane de Tabaski. Le développement de
l'activité d'embouche contribue à la création d'emplois, à la valorisation des résidus agricoles,
des sous-produits agro-industriels. (SANON et KIENDREBEOGO, 2010). L'embouche fournit
des revenus nourrissants et rempli de substance aux éleveurs. Les retombées financières
permettent, dans une certaine mesure, de faire face à d'importantes charges d'ordre social
(scolarité, soins de santé, alimentation.) auxquelles sont confrontées les populations qui la
pratiquent (YACOUBA et al. 2004). Au Burkina Faso, la filière bétail-viande procure des
revenus importants pour l'économie du pays (253,8 milliards de FCFA en 2007) (PADAB II,
2009). Par ailleurs, les déjections des animaux embouchés sont transformées en fumier utilisé
pour la fertilisation des sols ; ce qui permet d'accroître les rendements des cultures.

8
1.4.2. Importance socio-culturelle
Le développement de l’activité d’embouche contribue à la création d’emplois, à la valorisation
des résidus agricoles, des sous-produits agro-industriels, etc. (SANON and KIENDREBEOGO,
2010). La plupart d’entre ceux qui pratiquent cette technique, ont pour objectif principal de se
procurer à la vente, des revenus financiers pour la satisfaction de leurs besoins et ainsi pour
assurer une sécurité alimentaire à la famille (BOUGOUMA-YAMEOGO et al., 2002). Dans
une certaine mesure, l’embouche permet de faire face à d’importantes charges sociales
(scolarité, soins de santé, etc.) à travers ces retombées financières (YACOUBA et al., 2004).
Également les bovins et les petits ruminants sont le plus souvent utilisés au cours des
cérémonies d’ordre culturel ou religieux, dont les funérailles, les mariages, les baptêmes mais
aussi le nouvel an et la Tabaski.
Elle constitue également une voix de renforcement de la cohésion sociale à travers
l’intensification des relations sociales, les différentes rencontres d’échange et la promotion des
organisations paysannes (coopératives, associations, groupements). Ainsi, elle joue un rôle
prépondérant dans la reconversion des jeunes à travers les opportunités d’emploi qu’elle offre,
donc contribue à la réduction de l’exode rural. La condition d’appartenir à une organisation
sociale afin de bénéficier du crédit embouche a favorisé l’émergence, en milieu rural, de
nombreuses structures organisées en quête de crédits (YACOUBA et al., 2004).
1.4.3. Importance nutritionnelle et sécurité alimentaire
Les carcasses issues d’animaux embouchés suivant les normes sont de qualité supérieure du fait
de l’amélioration significative de leurs qualités nutritionnelles et organoleptiques. En effet, la
viande constitue une source alimentaire riche en protéine, en vitamines liposolubles et en
minéraux surtout le phosphore.
L’élevage concourt également à la sécurité alimentaire en soutenant l’agriculture par la
tractation animale, le transport et la fertilisation des champs. Il permet notamment d’augmenter
et d’améliorer la productivité et la rentabilité des cultures par l’utilisation accrue du travail et
du fumier par les animaux (YACOUBA et al., 2004)

9
CHAPITRE II : PRATIQUE DE L’EMBOUCHE OVINE AU BURKINA FASO
2.1. Différents types d’embouche
Au Burkina Faso, on distingue deux à trois types d’embouche selon les auteurs. Les embouches
intensive et semi-intensive (SANGARE et al. 2005), auxquelles s’ajoute l’embouche extensive
(PARE, 2010).

2.1.1. Embouche extensive


L’embouche extensive consiste à entretenir des animaux sur des parcours avec généralement
une complémentation alimentaire irrégulière et insuffisante. Elle concerne les jeunes animaux
qui sont mis au pâturage pendant une longue durée (6 mois environ). L’habitat, les principes
d’hygiène et le suivi sanitaire sont presqu’inexistants. Dans ces conditions, l’évolution
pondérale est irrégulière. Ce type d’embouche réduit certes les coûts de production mais
présente l’inconvénient d’être une longue durée (PARE, 2010).

2.1.2. Embouche semi-intensive


En Amérique, ce système inclut des pratiques dans lesquelles les ovins pâturent toute l’année
ou la majorité du temps (Anonyme, 2000). Au Sahel, cette technique est souvent appelée
embouche paysanne parce qu’elle était presque l’unique forme d’embouche en milieu rural,
pratiquée surtout par les femmes, bien qu’elle se rencontre aussi dans les centres urbains (Dicko
et al., 2006). Ces auteurs estiment qu’elle porte sur un petit nombre de moutons alimenté par
des résidus de cultures, des déchets de ménage, des fourrages ligneux ou non, et souvent des
concentrés distribués en fonction de leur disponibilité. La durée de l’opération est généralement
longue, soit six (06) mois jusqu’à un an, les performances pondérales sont modestes, soit
environ 50g de gain moyen quotidien, avec des ovins maintenus en stabulation, souvent dans
les concessions familiales (Sangaré et al., 2005).

2.1.3. Embouche intensive


Elle est souvent qualifiée d’embouche industrielle à cause du nombre élevé d’animaux, du mode
intensif d’alimentation et une durée relativement courte de l’opération, soit 3 à 4 mois
généralement (Sangaré et al., 2005). Ces auteurs estiment qu’elle est pratiquée en zone urbaine
ou périurbaine par des personnes plus ou moins nanties qui mènent l’opération soit
individuellement, soit collectivement au sein de groupement d’éleveurs assurant un suivi
sanitaire (vaccination, déparasitages interne et externe) relativement régulier. Leur ration
alimentaire, généralement déterminée en fonction des performances recherchées, est composée

10
de fourrages, de concentrés préparés à partir des sous-produits agro-industriels et de
compléments minéraux.
2.2. Aliments utilises
2.2.1. Grossiers
Ils constituent généralement la base de l'alimentation des animaux d'embouche et sont
représentés par :

 le pâturage naturel (Pennisetum pédicellatum, Andropogon gayanus, Piliostigma


reticulatum.) ;
 les cultures fourragères ;
 les sous-produits agricoles (résidus de récolte de céréales, pailles de brousse, fanes de
légumineuses naturelles ou cultivées, sous-produits de maraîchage) ;
 les foins issus de pâturages naturels et/ou cultivés.

2.2.2. Concentrés
Ils sont utilisés sous forme de complément alimentaire et sont essentiellement composés :

 de sous-produits agro-industriels que sont les tourteaux de coton et d'arachide, les


graines de coton, l'aliment bétail CITEC, la mélasse, les sons de céréales, la drêche
locale et la drêche de brasserie ;
 de céréales (maïs, riz, sorgho, etc.) ;
 d'aliments concentrés composés, fabriqués dans les ateliers de fabrique d'aliment du
bétail ou dans certaines exploitations ;

2.2.3. Minéraux et vitamines


Ils sont indispensables pour la santé et la reproduction et la moindre carence en ces nutriments
peut conduire à des pertes de production ainsi qu’à des dysfonctionnements sanitaires graves
chez l’animal. Il s’agit des macro-minéraux (chlorure de sodium, calcium, phosphore et
potassium, etc.), des micro-minéraux (fer, pierre à lécher, iode, zinc, etc.) et les vitamines A,
D, E. Il faut noter que les ruminants synthétisent eux même la vitamine B grâce à la microflore
contenue dans leur panse. (Traoré, 2006)

2.3. Contraintes de l’activité d’embouche


Selon le MRA (2005), les principales contraintes de l’activité d’embouche ovine se situent sur
trois points : l’accès au crédit, l’alimentation et la commercialisation
11
2.3.1. Contraintes liées à l’accès au crédit
Dans le cadre de la mise en œuvre des opérations d'embouche, les difficultés d'accès et
l'inadaptation du crédit constituent un obstacle au développement des opérations d'embouche
(PADAB II, 2009). Dans la plupart des institutions financières, les conditions d'octroi du crédit
sont identiques pour tous les clients. Il n'existe pas de dispositions particulières pour tenir
compte de l'activité d'élevage. Les échéances de remboursement ne coïncident pas avec les
entrées d'argent (sortie d'animaux embouchés). Les taux d'intérêt sont jugés trop élevés au
regard de la faible rentabilité des opérations d'embouche. Par ailleurs, les montants accordés
sont généralement faibles et influencent négativement la rentabilité de l'activité (MRA, 2007).

2.3.2. Contraintes alimentaires


Les éleveurs urbains ont considéré l’alimentation comme la plus importante des contraintes
liées à la conduite de leurs troupeaux (Ali et al, 2003). L'alimentation est le principal facteur
limitant la pratique de l'embouche ovine au Burkina Faso (MRA, 2007). Elle est insuffisante en
qualité et en quantité et ne couvre pas souvent les besoins d'entretien et de production des
animaux. Les principales contraintes alimentaires sont :

 le déficit fourrager et nutritionnel de saison sèche consécutif aux aléas climatiques et à


la mauvaise gestion des pâturages ;
 la faible valorisation pastorale des sous-produits agricoles ;
 la production fourragère embryonnaire ;
 le coût élevé et l'indisponibilité à toute période de l'année des sous-produits agro-
industriels.

2.3.3. Contraintes liées à la commercialisation


Selon DRABO, (2011), elles se résument :

 à l'insuffisance de formation professionnelle (marketing, recherche et conquête des


marchés, gestion du business, négociation internationale, exploitation des informations
économiques du marché) ;
 à la méconnaissance des textes réglementaires en vigueur au Burkina Faso et dans les
autres pays de destination des produits de l'élevage ;
 à la pléthore d'intermédiaires tout au long de la filière sur les différents marchés ;

12
 à la faiblesse de la demande intérieure des produits d'embouche liée au pouvoir d'achat
des consommateurs ;
 aux coûts élevés des moyens de transport, notamment des gros camions. Les formalités
administratives sont complexes (pour des illettrés) et onéreuses (présence de plusieurs
postes de contrôle, tracasseries policières, "taxes sauvages") ;
 à l'insécurité des animaux (mortalités) et des hommes (banditisme) au cours des
voyages surtout vers les marchés intérieurs ;
 à la concurrence des viandes intra UEMOA (Union économique et monétaire ouest-
africaine) avec les viandes extra africaines sur certains marchés côtiers.

13
DEUXIEME PARTIE : ETUDE THEMATIQUE

14
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1.1. Cadre d’étude
1.1.1. Présentation de la Commune de Koupéla
L’étude a été conduite dans la commune de KOUPELA. Le choix de cette localité s’explique
par la présence des emboucheurs d’ovin. La commune de Koupéla est située dans la partie Nord-
ouest de la province du Kourittenga dont il est le chef-lieu qui comprend sept (7) communes
rurales et deux (2) urbaines. Elle est à 140 km à l’Est de Ouagadougou.
Elle est limitée à l’Est par les communes de Baskouré et Yargo, à l’Ouest par les communes de
Pouytenga et Zorgho (province de Ganzourgou), au Nord par la commune d’Andemtenga et au
Sud par les communes de Tensobtenga et de Dialgaye.
Elle présente un relief assez accidenté avec de nombreux affleurements rocheux granitiques
blancs.
La saison sèche varie de Novembre à Mai et se caractérise par des températures extrêmes et
contradictoires. On obtient de Décembre à mi-février des températures variantes entre 12°C et
24°C ; de mi-février à fin avril, les journées sont très chaudes avec des températures variantes
entre 33°C et 41°C. La saison pluvieuse commence en mai-juin et finit en octobre-novembre et
les températures oscillent entre 24°C et 34°C. Les hauteurs d’eaux recueillies varient entre 700
mm à 821 mm par an soit une moyenne de 760 mm par an (Direction Provinciale de
l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire de Kourittenga, 2019).
Le sol de Koupéla repose sur un socle ancien granito-gneissique recouvert par un sol
généralement érodé et peu fertile en raison de la présence de la cuirasse latéritique par endroit.
À l’Est, les sols ferrugineux tropicaux remaniés à taches et concrétions sur matériaux sableux
parfois gravillonnaires et parfois calcaires en profondeur associés à des sols peu évolués
hydromorphes sur matériaux gravillonnaires. A l’Ouest, on a les sols peu évolués
hydromorphes sur matériaux polyphasés graveleux déviés de granites et sur matériaux
gravillonnaires et des sols pseudo-glev structurés sur matériaux argileux d’origines diverses.

La végétation est de type soudano-sahélienne avec une répartition hétérogène en raison de la


coupe abusive du bois, des feux de brousses, la divagation des animaux et la pollution de
l’environnement. Nous rencontrons des espèces végétales telles que : Vitellaria paradoxa-
Gaertner f (Karité), Bombax costatum (houardii Peller et Vuillet, 1914) (Kapokier), Adansonia
digitata (L. Protologue, 1759 Baobab), Azadirachta indica (Nimier), Khaya senegalensis
(Cailcédrat). La strate arbustive est formée des espèces suivantes : Piliostigma sp. (Piliostigma),
15
Ziziphus mauritiana (Jujubier), Acacia senegalensis (Gommier blanc) et la strate herbacée est
composée de : Andropogon gayanus (herbes à éléphant), Pennicetum pedicelatum, Loudetia
togoensis (DPEDD, 2019). La figure 2 illustre la carte de la commune de Koupéla.

Figure 2: Carte de la commune de Koupéla

1.1.2. Présentation de la structure d’accueil


La Direction Provinciale Ressources Animales et Halieutiques (DPRAH) du Kourittenga est
située dans la commune urbaine de Koupéla, à la sortie Est sur la Route Nationale n°4
(Ouagadougou-Fada-frontière Niger) à 200 mètres de l’abattoir. Elle est sous la tutelle de la
Direction Régionale des Ressources Animales et Halieutiques du Centre-Est (DRRAH/CE)
dont le siège est à Tenkodogo dans la province du Boulgou. La DPRAH est organisée de la
manière suivante :

 Quatre (04) bureaux au niveau du siège ;


 Neuf Zones d’Appui Technique en Elevage (ZATE) que sont ceux de : Andemtenga,
Baskouré, Dialgaye, Gounghin, Kando, Koupéla, Yargo, Pouytenga et Tensobtenga ;
16
 Une UATE dont celle de Ligdi-malguem,
 Deux (02) Postes Vétérinaires (PV) : celui de Koupéla et de Pouytenga tous affiliés au
Réseau de Surveillance Epidémiologique (RESUREP).

Elle assure l’orientation, la coordination, et l’évaluation des programmes de chaque service :

PV, ZATE, UATE relevant de son ressort territorial. Elle veille également à la bonne gestion
des moyens matériels et financiers mis à sa disposition. Elle est placée sous la responsabilité
d’un Directeur Provincial des Ressources Animales et Halieutiques nommé en conseil des
ministres.

1.2. Matériel
Le matériel utilisé se compose comme suit :

- une fiche d’enquête administrée aux différents producteurs abordant les caractéristiques
de l’environnement de production ;
- un ordinateur portable pour la compilation des différentes données recueillies sur le
terrain ;
- un appareil photographique pour la prise des images.

1.3. Méthodologie
1.3.1. Echantillonnage
L’échantillonnage a concerné des emboucheurs d’ovin dans la commune de Koupéla. Un choix
raisonné a été porté sur les cinq (5) secteurs de la ville de Koupéla et un autre choix de façon
aléatoire sur les trente-neuf (39) villages de la commune, à l’issu duquel 21 villages ont été
retenus.
Les promoteurs ont été choisis sur le principe du volontariat et sur la base de leur expérience
antérieure. Aussi chaque emboucheur devait posséder au moins sept (7) têtes d’ovin. Nous
sommes entrés en contact avec ces producteurs par le biais des agents d’élevage de la zone.
1.3.2. Analyse statistique des données
La collecte des données a été basée sur le réseau d’encadrement de la Direction Provinciale des
Ressources Animales et Halieutiques (DPRAH) du Kourittenga à travers le Poste Vétérinaire
(PV) et la Zone d’appui Technique en Elevage (ZATE) de Koupéla. Les différentes données
recueillies auprès des différentes sources ont été saisies sur Excel 2019 pour en constituer une

17
base de données. Les questionnaires relatifs aux caractéristiques socio-économiques des
emboucheurs et les infrastructures ont été élaborés et ensuite collectés également sur le logiciel
Sphinx plus² version 5.1.0.5.

18
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSION
2.1. Résultats
2.1.1. Caractéristiques des exploitants de l’étude
L’échantillon est constitué de 105 promoteurs, dont 70 promoteurs (66,67%) pour le centre-
ville de Koupéla et 35 promoteurs (33,33%) pour les villages.

Les exploitants des ateliers d’embouche conduisaient leurs activités avec des durées variantes.
La figure 3 illustre les pourcentages des exploitants par rapport à la durée de la conduite de
leurs ateliers.

Pourcentage des exploitants


12%
32%

55%

3 à 4 mois 4 à 6 mois Plus de 6 mois

Figure 3: Pourcentage des exploitants par rapport à la durée de la conduite des ateliers
La majorité des exploitants (55%) conduisaient leurs animaux à une durée variante entre 4 à 6
mois, 32% des exploitants conduisaient les animaux à une durée de plus de 6 mois et 12% entre
3 à 4 mois. Ils conduisaient des opérations d’embouche avec des cycles de production variable.
48 exploitants (45,7%) embouchaient les animaux une (01) fois par an, 48 exploitants (45,7%)
faisaient deux (2) fois par an et en fin 9 exploitants (8,6%) faisaient plus de deux fois par an.
La figure 4 illustre la carte de répartition des exploitants par rapport au système de production
et la figure 5 donne les pourcentages des exploitants en fonction des principales activités.

19
Axe 2 (17%)

Elevage

Intensif maçonnerie

PAPSA

35-60
ans
Ovine
Homme Non
Ville
alphabétisé Axe 1 (83%)
Extensif
Commerce
-35 ans Sem i-intensif
Agriculture Village
ovine et
Alphabétisé
bovine

plus de
Femme
60 ans

Fonctionnaire

Figure 4: Carte de répartition des exploitants par rapport au système de production


Pourcentage

60%

50%

40% Agriculture
Maçonnerie
30%
Elevage
20% Fonctionnaire
Commerce
10%

0%
Principales activités

Figure 5: Pourcentage des exploitants en fonction des principales activités


Les résultats de l’enquête ont révélé que 57 exploitants (54,29%) avaient comme activité
principale l’agriculture, suivie du commerce avec 29 exploitants (27,62%), la maçonnerie avec
10 exploitants (9,52%), l’élevage avec 8 exploitants (7,62%) et 1 exploitant était fonctionnaire
(0,95%). Le tableau I récapitule les caractéristiques générales des exploitants.
20
Tableau 1 : Caractéristiques générales des exploitants

Variables Extensif Semi-intensif Intensif


Genre
- Homme 20 69 11
- Femme 2 3 0
Classe d'âge
-Moins de 35 ans 3 24 8
-de 35 à 60 ans 16 41 3
-Plus de 60 ans 3 7 0
Principale activité
-Agriculture 15 38 4
-Elevage 3 3 2
-Maçonnerie 3 5 2
-Commerce 1 25 3
-Fonctionnaire 0 1 0
Activité secondaire
-Elevage 18 67 9
-Commerce 1 2 2
-Agriculture 3 3 0
Niveau d'alphabétisation
-Alphabétisé 4 29 3
-Non alphabétisé 18 43 8
Appui financier
-PAPSA 3 12 3
Nature d'embouche
-Ovine 13 59 10
-Ovine et bovine 9 13 1

L’activité d’embouche ovine dans la commune de Koupéla était plus pratiquée par les hommes
(95%) que les femmes (5%). La majorité des exploitants (57%) étaient dans la tranche d’âge de
35 à 60 ans, suivi des jeunes (33%) qui avaient un âge moins de 35 ans et seulement 10% des
exploitants avaient plus de 60 ans.

Il ressort de notre étude que la majorité des exploitants pratiquaient l’élevage (89,5%) comme
activité secondaire suivi de l’agriculture (5,7%) et en fin le commerce (4,8%).

Sur le plan d’instruction, 67% des exploitants étaient non alphabétisés contre 33% alphabétisés.

La majorité des exploitants n’ont pas bénéficiés d’un appui technique et/ou financier.
Seulement 17% des exploitants ont bénéficiés un appui financier du projet PAPSA.
21
2.1.2. Conduite de l’activité d’embouche
2.1.2.1. Infrastructures et équipements
Les résultats d’enquête ont révélé que les exploitants utilisaient deux (2) types d’habitat pour
abriter leurs animaux d’embouche. En effet, 64 exploitants (61%) utilisaient des bergeries et 41
exploitants utilisaient des hangars (39%). Ceux qui utilisaient des bergeries étaient
essentiellement des hommes (100%). Quant à ceux qui utilisaient des hangars, il y avait 36
hommes (87,80%) contre 5 femmes (12,20%). La figure 6 illustre le pourcentage du type
d’habitat.

Pourcentage du type d'habitat

39%

61%

Bergerie Hangar

Figure 6: Pourcentage du type d’habitat

Les résultats d’enquête ont révélé que les exploitants utilisaient plusieurs types
d’infrastructures pour abriter leurs animaux d’embouche et qui peuvent se regrouper comme
suit :
 Bergerie construite en banco avec tôle (12,38%) ;

 Bergerie construite en banco et en chaume (12,38%) ;

 Bergerie construite en parpaing. Ce type d’habitat a été majoritairement utilisé


(36,19%) ;

 Hangar simple sans clôture (26,67%). Il est construit avec du bois, les résidus de
récoltes pour l’alimentation des animaux servant de toiture ;

 Hangar simple clôturé avec du grillage ou avec des briques en banco (12,38%).

22
Le recensement des infrastructures de stockage des aliments indique que les plus utilisées sont
des fenils (79,05%), ensuite des hangars (20,95%). Ainsi, 54,22% des fenils utilisés étaient en
banco contre 45,78% en parpaing. Aussi la conduite des activités d’embouche a nécessité du
matériel et des équipements d’élevage divers. Le tableau II récapitule le nombre des utilisateurs
d’infrastructures, matériel et équipements en fonction du type d’habitat.
Tableau II : Effectis des utilisateurs d'infrastructures, matériels et équipements en fonction du
type d'habitat

Variable Effectifs
Bergerie Hangar
Matériaux utilisés
En parpaing 38 0
Case en banco avec tôle 13 0
Case en banco avec chaume 13 0
Sans clôture 0 28
Avec clôture 0 13
Infrastructure de stockage
Fenil en banco 32 13
Fenil en parpaing 24 14
Hangar 8 14
Type de mangeoire
-demi-fût métallique 37 33
-bassine 10 6
-demi-bidon de 20 litres 11 2
-maçonnerie fixe (béton) 6 0
Type d'abreuvoir
-demi-fût métallique 23 22
-bassine 20 16
-demi-bidon de 20 litres 15 3
-maçonnerie fixe (béton) 6 0

23
2.1.2.2. Animaux
Les résultats de l’enquête ont révélé que la race Djallonké et le produit de croisement entre
Djallonké et mouton peulh ont été utilisé par les emboucheurs. Si certains producteurs élevaient
les deux races dans leur exploitation, ce n’était le cas chez les autres qui n’élevaient qu’une
seule race :

 la majorité des emboucheurs utilisaient le produit de croisement (83%) ;


 11% avaient des produits de croisement et les Djallonké dans leurs noyaux et ;
 6% ont possédé des sujets de race Djallonké.

La figure 7 donne la répartition des utilisateurs

Répartition des utilisateurs


Effectifs

100
90
80
70
60
50
40 87
30
20 Effectifs
10 6 12
0
Djallonké Métis Djallonké et métis

Races utilisées

Figure 7: Répartition des utilisateurs

2.1.2.3. Alimentation

Les résultats de l’enquête ont révélé que tous les exploitants utilisaient des aliments grossiers
et concentrés pour l'alimentation de leurs animaux. Les nombres d’utilisateurs en fonction des
types d’aliments grossiers et concentrés sont illustrés dans les figures 8 et 9

24
120
Nombre cité Paille de sorgho
104
100
Tige de mil
82
78 77
80
Fane de niébé

60
Fane d'arachide
37
40
gousse piliostigma reticulatum
20 16
Cosse de niébé
0
Type de grossiers

Figure 8: Type d'aliments grossiers

120
Nombre cité

103
100

80
Aliment bétail engrais cubé
Tourteau de coton
60 55
Aliment bétail CITEC
Sogobalo
40 Graine de coton

20 12 12
0
0
Type de concentrés

Figure 9: Type d'aliments concentrés

Le mode d’alimentation le plus dominante était la stabulation permanente avec 71,4% suivi de
celui de pâturage et complémentation avec 28,6%.

25
2.1.2.4. Abreuvement

La majorité des exploitants (90) utilisaient des forages comme source d’abreuvement, 18
exploitants utilisaient les puits, 15 exploitants des robinets et 5 exploitants du marigot. En
fonction de la fréquence d’abreuvement, 80% des exploitants abreuvaient à volonté, 17,1% des
exploitants abreuvaient deux (2) fois par jour et 2,9 % des exploitants abreuvaient trois (3) fois
par jour. Les proportions des exploitants selon le type d’embouche par rapport aux sources
d’abreuvement et la distribution en eau se résument dans le tableau III ci-dessous.

Tableau III : Proportion des exploitants selon le type d'embouche en fonction de source
d'abreuvement et distribution en eau

Variable Proportion par type d'embouche (%)


Extensif Semi-intensif Intensif
Source d'abreuvement
Puit 24,2 11,1 7,1
Robinet 0 13,6 28,6
Marigot 9,1 2,5 0
Forage 66,7 72,8 64,3
Fréquence d'abreuvement
Deux fois 0 16,7 54,5
Trois fois 0 2,8 9,1
A volonté 100 80,6 36,4

2.1.2.5. L’hygiène de l’habitat, de l’alimentation et de l’abreuvement


L’hygiène de l’habitat des animaux constitue la première des conditions de maintien de la santé
des ovins d’embouche. Si la majorité des exploitants (53,3%) nettoyait leur habitat
quotidiennement, ce n’était pas le cas chez certains (38,1%) qui ne nettoyaient qu’une seule
fois par semaine et d’autres (8,6%) de façon occasionnelle.

Les proportions des exploitants par type d’embouche qui appliquaient l’hygiène dans leurs
ateliers sont consignées dans le tableau IV.

26
Tableau IV : Hygiène dans les ateliers d’embouche

Variable Proportion par système de production


Extensif Semi-intensif Intensif
Fréquence de nettoyage
Journalier 18,2 58,3 90,9
Hebdomadaire 40,9 41,7 9,1
Mensuel 0 0 0
Occasionnellement 40,9 0 0
Fréquence lavage matériels
Chaque jour 81,8 98,6 100
Chaque semaine 18,2 1,4 0
Chaque mois 0 0 0
Occasionnellement 0 0 0
Désinfection
Oui 0 2,8 27,3
Non 100 97,2 72,7

2.1.2.6. Suivi sanitaire


Les pathologies les plus rencontrées dans la commune étaient les parasitoses (92,38%), suivi
de la clavelé (61,9%), de la pasteurellose (56,2%) et de la rétention urinaire (26,7%). Quant à
l’attitude des producteurs en cas de pathologie, 71 exploitants (67,6%) faisaient appel aux
vétérinaires contre 34 exploitants (32,4%) qui pratiquaient l’automédication.

27
Les proportions des exploitants sur la situation sanitaire par type d’embouche se résument dans
le tableau V.

Tableau V : Situation sanitaire par type d'embouche

Proportion des exploitants par type d’embouche (%)


Variable
Extensif Semi-intensif Intensif
Pathologies rencontrées
Parasitose (interne et externe) 34,4 40,1 42,3
Pasteurellose 31,1 19,1 34,6
Clavelée 27,9 27,8 11,5
Rétention urinaire 6,6 13 11,5
Attitude en cas de pathologie
Appel vétérinaire 63,6 77,8 63,6
Automédication 36,4 22,2 36,4

28
. 2.2. DISCUSSION
2.2.1. Caractéristiques générales sur la population d’étude
L’effectif des enquêtés était important dans la ville de Koupéla (67%) contrairement dans les
vingt et un (21) villages (33%). Cela s’explique par le fait que l’embouche ovine est plus
pratiquée dans les zones urbaines et péri-urbain. L’embouche était plus pratiquée par les
hommes (95,24%) et des femmes (4,76%).
Les résultats obtenus au cours de la présente étude sont similaires à ceux obtenus par (Ousseni
, 2011) sur un essai de l’analyse socio-économique des élevages du mouton Ladoum dans la
commune de Thiès au Sénégal qui étaient de 97% des hommes contre 3% des femmes. Une
autre étude menée par (DOVI , 2015) dans deux zones du Bénin qui montrait la proportion des
éleveurs du sexe masculin enregistrés respectivement dans la zone nord et sud, 97,75% et
83,77% contre 2,25% et 16,23% des femmes. En revanche, nos résultats obtenus donnent une
faible représentativité des femmes dans l’activité d’embouche par rapport à celle rapportée par
(DRABO, 2011) avec 11% des femmes et 89% des hommes sur le diagnostic des pratiques
d’embouche bovine et ovine dans l’Ouest du Burkina Faso. Ce résultat s’expliquerait par un
contexte socio-économique défavorable qui fait que les femmes s’adonnent à l’élevage des
caprins dont les prix d’achat et d’entretien sont faibles par rapport à ceux des ovins.
La majorité des exploitants étaient dans la tranche d’âge de 35 à 60 ans, suivi des plus jeunes
(moins de 35 ans) et les veille personnes (plus de 60 ans) pratiquaient moins l’activité
d’embouche. Sur le plan d’instruction, 65,74% des emboucheurs étaient non alphabétisés contre
34,26% alphabétisés.
Nos résultats obtenus sont similaires à ceux rapportés par (Zorma, 2017) sur la production et
valeur alimentaire des résidus de culture de variétés à double objectif utilisés dans
l’alimentation animale au sahel, qui étaient de 68% des non alphabétisés contre 32%
alphabétisés. Seulement 17% des emboucheurs ont bénéficiés d’un appui financier du projet
PAPSA contrairement à Drabo (2011), la majorité (83,33%) des enquêtés a bénéficié d’un appui
technique et/ou financier de la part du service technique (DRRA, DPRA), des projets et des
institutions financières (PAFSAP, caisse populaire, agence micro finance).

29
2.2.2. Conduite de l’activité d’embouche
2.2.2.1. Infrastructures et équipements
Les enquêtes ont révélé que les exploitants utilisaient deux types d’habitat. En effet, 61% des
exploitants utilisaient des bergeries contre 39% qui utilisaient des hangars. Dans ces types
d’habitats, les mangeoires et les abreuvoirs sont souvent en demi-fût métallique, en maçonnerie
fixe (béton), de demi-bidon de 20 litres en plastique et des bassines dans les bergeries et des
hangars (avec clôture ou sans clôture), qui ne sont pas bien adaptés pour abriter les animaux et
l’hygiène n’y ait pas. Ce milieu pourrait favoriser le développement d’agents pathogènes avec
pour conséquence la transmission des maladies (les maladies parasitaires internes et externes,
etc.).
2.2.2.2. Animaux
(83%) des exploitants utilisaient des produits de croisement contre 11% qui utilisaient des
produits de croisement et des moutons Djallonké. Par ailleurs, il ressort que 6% des
emboucheurs exploitaient les moutons Djallonké. Contrairement à (GNANDA et al., (2015),
les moutons Djallonké variété Mossi sont plus utilisés (90%) contre 10% qui étaient de sang
métissé (croisement entre mouton Djallonké variété Mossi et mouton sahélien).
2.2.2.3. Alimentation
Une diversité de ressources alimentaires a été utilisée dans les exploitations enquêtées. Elles
sont constituées pour l’essentiel de sous-produits agricoles (SPA) (tige de mil (99,05%), paille
de sorgho (78,1%), fane de niébé (74,28%) fanes d’arachide (73,33%), gousse de Piliostigma
reticulatum (35,24% et cosse de niébé (15,24%)) et de sous-produits agro-industriels (SPAI)
(Tourteaux de coton (98,1%, aliment bétail CITEC (52,38%), sogobalo (11,43%) et graine de
coton (11,43%)). Une étude menée par (Gnanda et al, 2015) sur Influence d’une co-construction
de rationnement amélioré sur les performances d’embouche ovine paysanne dans la commune
rurale de Korsimoro au Burkina Faso a montré que les sous-produits agro-industriels (tourteau
coton en palettes) ont été utilisés dans des proportions de 2 à 5% des quantités des rations
distribuées. La participation du son local de céréales à la composition de ces rations paysannes
a été évaluée entre 6 et 8%, celle des glumes de sorgho à environ 3%. Les pailles de sorgho ont
été les plus utilisées car ayant contribué à plus de 60% de la composition de ces rations
paysannes. Les fanes de légumineuses ont contribué pour 13 à 21% à la composition de ces
rations et les fruits de Faidherbia albida pour environ 2%.

30
2.2.2.4. Abreuvement
La majorité des exploitants (85,71%) utilisaient les forages comme source d’abreuvement. Par
rapport à la fréquence d’abreuvement, 80% des exploitants abreuvaient les animaux à volonté,
17,1% des exploitants abreuvaient deux (2) fois par jour et 2,9 % des exploitants abreuvaient
trois (3) fois par jour. Une étude menée par Zorma (2017) a montré que seulement 3% des
emboucheurs distribuaient l’eau à volonté aux animaux d’embouche durant toute l’année et
26% d’entre eux servaient l’eau trois fois par jour et la majorité (71%) servaient l’eau deux fois
par jour.

2.2.2.5. Hygiène de l’habitat, de l’alimentation et de l’abreuvement


La majorité des exploitants (53,3%) nettoyait leur habitat quotidiennement, ce n’était pas le cas
chez certains (38,1%) qui ne nettoyaient qu’une seule fois par semaine et d’autres (8,6%) de
façon occasionnelle. Ces résultats sont inférieurs à ceux rapportés par (Drabo, 2011) sur une étude
évaluant le diagnostic des pratiques de l’embouche bovine et ovine dans l’Ouest du Burkina
Faso qui montrait 56,90% assuraient le balayage quotidien de l’habitat et 32,06% le lavage du
matériel d’élevage.

2.2.2.6. Suivi sanitaire


Les pathologies majeures rencontrées dans la zone d’étude sont les maladies parasitaires avec
92,38%, suivies de la pasteurellose (69,52%), la clavelée (48,57%) et les rétentions urinaires
(26,66%). Nos résultats obtenus sont supérieurs à ceux de Drabo (2011) dans une étude évaluant le
diagnostic des pratiques de l’embouche bovine et ovine dans l’Ouest du Burkina Faso qui révélaient
la pasteurellose (41,66%) comme pathologie majeure dans l’embouche ovine, suivi des parasitoses
interne et externe (28,45%). Ces maladies parasitaires dominantes dans les types d’embouche seraient
sans doute liées à l'insuffisance d'hygiène dans les exploitations.

31
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La présente étude a permis de comprendre certaines réalités inhérentes à la pratique
d’embouche ovine dans la commune de Koupéla au Centre-Est du Burkina Faso. C’est une
activité essentiellement pratiquée par les hommes qui sont en majorité des agropasteurs et des
commerçants. L’activité d’embouche ovine est une activité qui mérite d’être poursuivie avec
des améliorations sur le plan technique et commercial.

L’étude a révélé qu’il existe trois types d’embouche dans la zone d’étude qui sont l’embouche
extensive, semi-intensive et intensive. La conduite de l’embouche varie selon le type
d’embouche pratiqué. Les modes de conduite des animaux sont en majorité la stabulation
permanente dans certains ateliers de l’embouche. Les aliments les plus utilisés dans les
différents ateliers sont composés des résidus de récoltes, des tourteaux de coton, quelques
minéraux et vitamines. La durée de l’embouche varie également suivant les types d’embouche
et le nombre de rotation est beaucoup plus élevé en embouche intensive. Notre étude s’est
appesantie sur les pratiques de l’embouche ovine mais vue l’ampleur des contraintes liées à
l’activité de l’embouche, nous souhaitons que d’autres études soient menées car elle constitue
toujours une préoccupation majeure pour les emboucheurs.

Aussi, dans le but de permettre aux emboucheurs de tirer de meilleurs profits de leurs activités,
nous formulons des recommandations suivantes à l’endroit des autorités et des éleveurs :
A l’Etat à travers le MRAH et ces partenaires, doivent
 sur le plan technique, un encadrement soutenu des producteurs à travers des
formations sur la pratique d’élevage et d’embouche en particulier ;
 sur le plan financier, un appui de la part du MRAH ou des institutions financières
afin de renforcer les capacités d’investissement des producteurs pour l’achat des
sujets et des intrants hors-ferme.
 la réduction du coût des aliments composés en les fabriquant sur place ce qui
permet d’éliminer les frais de transport et de manutention. Cette action aura pour
avantage d’améliorer les marges bénéficiaires.
 créer un marché frontalier pour faciliter l’écoulement des animaux d’embouche
 rendre effectif, l’exploitation de la viande en lieu et place du bétail sur pied par
une opérationnalisation des abattoirs frigorifiques et la recherche de contrats
avec les pays demandeurs.

32
Face aux contraintes alimentaires et sanitaires, les emboucheurs doivent :
 assurer la sécurité alimentaire de leurs animaux à travers : les cultures fourragères
notamment celles à double fin ; l’application effective des techniques de fauche et
conservation de fourrage naturel, de production d’ensilage et de traitement de la
paille à l’urée ; la constitution par achats groupés par les organisations des stocks de
sécurité de SPAI aux moments opportuns afin d'échapper aux problèmes de coût et
de disponibilité.
 assurer la santé des animaux en : veillant au strict respect du protocole de
prophylaxie sanitaire et médicale ; assurant de bonnes pratiques d'hygiène durant
toute la durée de l’activité ;
 assurer le suivi régulier de leur exploitation par un personnel compétent.

33
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37
ANNEXES

I
II
III
IV

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