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Claire PELTIER

Présentation IFRS 17

Table des matières


A. Contexte .......................................................................................................................................... 2
B. Informations nécessaires (Inputs) .................................................................................................. 4
1. Définition d’un contrat d’assurance .......................................................................................... 4
2. Regroupement des contrats ....................................................................................................... 4
3. Données requises pour la valorisation des contrats ................................................................. 5
a. Estimations de flux de trésorerie futurs ................................................................................ 5
b. Taux d’actualisation................................................................................................................ 6
c. Frais d’acquisition ................................................................................................................... 7
C. Caractéristiques des processus de valorisation (Cœur des calculs) .............................................. 7
1. Méthode BBA .............................................................................................................................. 8
2. Méthode PAA ............................................................................................................................ 10
3. Méthode VFA ............................................................................................................................ 12
4. Etape de transition – Première application ............................................................................. 13
D. Résultats attendus (Outputs) ....................................................................................................... 15
E. Conclusion ..................................................................................................................................... 16
F. Références..................................................................................................................................... 17

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Claire PELTIER

A. Contexte

Dans le cadre de l’homogénéisation internationale des normes comptables à des fins de comparabilité
des sociétés cotées, une norme concernant la façon dont les contrats d’assurance seront classés et
comptabilisés dans les comptes consolidés a été publiée en mai 2017. Cette norme, IFRS(1) 17, est une
norme internationale d’information financière publiée par l'International Accounting Standards Board
(IASB). Il remplacera l'IFRS 4 sur la comptabilisation des contrats d'assurance et entrera en vigueur le
1er janvier 2021.

Organisation du processus d'homologation

IASB

Conseil
Européen
EFRAG
EFRAG board Commission
Assemblée Générale Européennes
- Européan public institution
- Stakeholders Parlement
- National Standards Européen

Les premières discussions sur la norme de comptabilisation des contrats d’assurance ont débuté en
1997. La publication des textes d’IFRS 17 date de 2017. Pendant les 20 ans d’élaboration, plusieurs
projets de norme ont été publiés, en fonction des propositions des différentes parties prenantes
(régulateurs nationaux, commissaires aux comptes, compagnies d’assurance…). Progressivement, les
normes ont adopté l’évaluation des contrats en valeur de marché, et défini la reconnaissance des
résultats (Marge de service contractuelle – CSM).

Historique des discussions avant IFRS 17


Phase 2 Phase 2 Phase 2 IFRS 9 application en assurance
1er ED 2eme ED 3eme ED IFRS 17 texte IFRS 17 entrée en vigueur
Entrée en vigueur phase 1

IFRS 4 Phase 2 IFRS 4 Phase 2 IFRS 17


juin-05 juil.-10 juin-13 mai-15 2017 2021
Passage en valeur de marché Etude de la reconnaissance des résultats (CSM) Période transitoire Application IFRS 17

D’ici l’entrée en vigueur en 2021, des étapes intermédiaires devront être suivies rigoureusement afin
de pourvoir adopter le règlement. Notamment, une proposition de règlement délégué devra être
soumise en 2019.

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ANC/IA Normes IFRS


Proposition
d'un
règlement
délégué

2017 2018 2019 2020 2021

Travaux Discution à
préparatoires L'ARC
EFRAG
Rédaction par Entrée en
l'EFRAG de l'EA Adoption vigueur
(Endorsement du IFRS 17
Advice) règlement 01/01/2021°
Publication de
la norme IFRS 17
(mai)

IFRS : International Financial Reporting Standards


EFRAG : European Financial Reporting Advisory Group
ARC : Accounting Regulatory Commitee

Concernant l’application de la norme IFRS 17, l’IASB estime à 450 le nombre d’assurances assujetties
à cette norme. (IASB Standards – Fact Sheet). Les comptes des sociétés françaises seront soumis, pour
les comptes sociaux, à la norme française et pour les comptes consolidés, à IFRS pour les sociétés
cotées.

Sociétés cotées Sociétés non cotées


Comptes sociaux Norme Norme Française
Française
Comptes IFRS IFRS ou Norme Française
consolidés

Le nouveau bilan sous IFRS 17 se présente de la manière suivante :

IFRS 9 / IFRS 17

Capitaux Propres

CSM (marge de service


Actifs en juste contractuel)
valeur ou en coût Ajustement pour
amorti risque

Estimation des flux de


trésorerie futurs

• L’estimation des flux de trésorerie futurs comptabilise les flux de trésorerie futurs dans la
limite de la frontière des contrats (Cf. B-3-a). Ces flux sont actualisés et pondérés par leur
probabilité de survenance.

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• L’ajustement pour risque évalue l’incertitude intrinsèque et non financière des flux de
trésorerie futurs.
• La marge de service contractuelle estime les profits liés aux services futurs.

Les concepts présentés en introduction sont développés dans les chapitres suivants.

B. Informations nécessaires (Inputs)

1. Définition d’un contrat d’assurance

Une compagnie d’assurance doit appliquer IFRS 17 sur les éléments du passif suivants :

• Les contrats d’assurance (y compris les traités de réassurance) émis


• Les traités de réassurance détenus
• Les contrats d’investissement avec participation discrétionnaire émis

Les produits de l’actif de la compagnie d’assurance sont quant à eux soumis à IFRS 9.

Le législateur propose la définition d’un contrat d’assurance suivante :

Un contrat d’assurance est un contrat selon lequel une partie (l’émetteur) prend en charge un Risque,
autre que le risque financier, important pour une autre partie (le titulaire) en convenant d’indemniser
le titulaire si un événement futur incertain spécifié (l’événement assuré) porte préjudice au titulaire.

Cependant, une particularité de IFRS 17 réside dans la séparation des composants du chaque contrat
d’assurance. Il s’agit en effet d’isoler, au sein de chaque contrat, les dérivés intégrés, les composantes
d’investissement et les fournitures de biens et service. Les dérivés intégrés devant être séparés
doivent être comptabilisés en valeur de marché avec passage des variations par compte de résultat.
Les composantes d’investissement doivent être traités par la norme IFRS 9. Les composants de
fourniture de biens et service sont soumis à IFRS 15. Seules les autres composants sont assujettis à
IFRS 17.

Ces définitions représentent des contraintes d’application conséquentes.

Les données des contrats devant être collectées pour les besoins d’IFRS 17 relatives aux contrats sont
donc multiples. Il s’agit en effet d’analyser chaque contrat d’assurance afin de classifier ses
composantes lorsque celles-ci sont séparables et de déterminer les valeurs des paramètres
indispensables à leur comptabilisation. Il s’agit aussi d’extraire des bases de données clients les
variables fondamentales à la valorisation des contrats dans la nouvelle norme. (Cf. A-3- a)

2. Regroupement des contrats

Les calculs IFRS 17 nécessitent la répartition des contrats en portefeuilles et en cohortes et enfin en
groupe de profitabilité.

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Un portefeuille de contrats regroupe les contrats gérés ensemble et présentant des risques similaires
(définition IFRS). Par exemple des contrats appartenant à la même ligne de produit ont à priori des
risques similaires.

Les contrats de chaque portefeuille doivent ensuite être regroupés par cohorte (année de souscription)
avant d’être ensuite classés selon trois niveaux de profitabilité, c’est-à-dire en contrats déficitaires à la
date de comptabilisation initiale, en contrats qui, au moment de la comptabilisation initiale, n’ont pas
de possibilité importante de devenir déficitaires par la suite, et les autres contrats.

Ces regroupements de contrats sont contraignants et supposent d’avoir déjà une connaissance
approfondie des contrats commercialisés, et d’avoir déjà réalisé des calculs de MSC (Marge de Service
Contractuelle).

3. Données requises pour la valorisation des contrats

a. Estimations de flux de trésorerie futurs

Les données requises pour la valorisation des contrats d’assurance sont généralement regroupées
selon les catégories suivantes :

• Les engagements de l’assureur : ce sont tous les paiements que l’assureur doit régler à l’assuré
durant la vie du contrat en cas de sinistre ou en cas d’évènements déclencheurs – retraite pas
exemple.
• Les engagements de l’assuré : tous les paiements dont l’assuré doit s’acquitter auprès de
l’assureur pendant la vie du contrat (les primes périodiques ou uniques ou révisables)
• Les frais (cout d’acquisition, cout de gestion des contrats, cout de gestion des sinistres, cout
de gestion financières, frais généraux …)
• Les taxes (prélèvements sociaux...)
• Les rachats (rachats conjoncturels, rachats structurels ...)
• Les flux potentiels de contre assurance
• Les flux de réassurance

Ces flux sont hypothétiques et doivent donc être estimés en montant, en probabilité et en date de
survenance par l’entité pour chaque regroupement de contrat.

L’entité doit donc inclure dans l’évaluation de chaque groupe de contrat, tous les flux de trésorerie
futurs compris dans le périmètre de chacun des contrats du groupe. Les estimations de flux de
trésorerie futurs doivent :

• Intégrer avec objectivité l’ensemble des informations raisonnables et justifiables qu’il est
possible d’obtenir sur le montant, l’échéancier et l’incertitude des flux futurs afin de calculer
l’espérance mathématique de l’éventail complet des résultats possibles. (GSM)
• Refléter le point de vue de l’entité (avec comme condition que les variables de marchés
cadrent avec les prix observables de ces variables)
• Etre à jour à la date d’évaluation
• Etre explicite – l’entité doit étudier séparément l’ajustement au titre du risque non financier
des autres estimations

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Pour déterminer l’ajustement au titre du risque non financier, il est souvent nécessaire de faire appel
à des méthodes stochastiques. IFRS 17 n’impose aucune méthode stochastique officielle. Il est donc
possible d’utiliser indifféremment la Value at risque (VAR), la Conditionnal Tail Expectation (CTE) ou
encore le Cost of Capital (CoC). Chacune de ces méthodes propose des avantages particuliers. La VAR
est une méthode plus connue car couramment utilisée. Mais elle est moins adaptée aux distributions
de pertes asymétriques. La CTE offre une meilleure estimation mais est plus difficile à mettre en place.
Et enfin la CoC, qui est similaire à la méthode de Solvabilité 2 mais qui nécessite plus de variables de
sensibilités et demande des adaptations conséquentes pour rester dans le cadre de IFRS 17. Aucune
de ces méthodes n’est obligatoire. Il est du ressort de chaque entité de choisir sa propre méthodologie.

b. Taux d’actualisation

Les taux d’actualisation utilisés en IFRS 17 doivent refléter la valeur temps de l’argent, tenir compte
des caractéristiques des flux de trésorerie et de liquidité des contrats d’assurance, et être cohérents
avec les prix de marché. IFRS 17 demande donc d’utiliser plusieurs courbes de taux différentes selon
la nature des flux.

Plusieurs courbes de taux sont utilisées en fonction de la nature des flux à actualiser.

Pour les cash-flow qui ne dépendent pas des rendements des actifs, il est possible d’utiliser une courbe
sans risque ajustée de la liquidité (méthode Bottom-up B80)

Pour les cash-flow qui dépendent des rendements des actifs, il est possible de construire une courbe
de taux de marché corrigé des caractéristiques du contrat d’assurance (méthode Top-down B81)

Il est aussi possible de distinguer des taux nominaux et des taux réels lorsque les flux de trésorerie
dépendent de l’inflation.

Taux de marché différence entre les actifs


et les contrats d'assurance Taux d'actualisation
Prime de risque de crédit Bottom up (B80)

Taux d'actualisation
Taux sans risque Prime d'illiquidité Top Down (B81)

A ces différentes définitions de courbes de taux, il faut ajouter aussi la dimension temporelle. Chacune
des courbes utilisée pour calculer les données d’un contrat en valeur initiale doit être mémorisée pour
être rejouée par la suite.

L’entité est donc tenue de publier ses courbes de taux. Cela donnera lieu à plusieurs jeux de courbes
de taux, ne serait-ce que par génération de contrat, par nature des flux et par date initiale de
valorisation.

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c. Frais d’acquisition

Une nouveauté de IFRS 17 concerne les frais d’acquisitions. Les frais d’acquisition définis au prorata
des primes versées, ne sont plus considérés comme des actifs mais doivent intégrer les cash-flow
futurs. Ils réduisent donc la marge de service contractuel.

L’entité doit comptabiliser un actif ou un passif au titre des flux de trésorerie liés au frais d’acquisition
d’un groupe de contrat d’assurance émis que l’assurance verse ou reçoit. Lorsque le contrat n’excède
pas un an, elle peut opter pour la comptabilisation en charge. (59 a)

C. Caractéristiques des processus de valorisation (Cœur des calculs)

Les méthodes de valorisations des provisions sous IFRS 17 sont fonctions des caractéristiques des
produits d’assurance détenus en portefeuille par l’entité. Il existe trois méthodes indépendantes : La
méthode par défaut, BBA (Building Block Approach), la méthode PAA (premium allocation Approach)
et enfin la méthode VFA (Variable Fee Approach).

La méthode par défaut, BBA, s’applique à tous les contrats non participatifs dont la durée dépasse un
an ainsi que les contrats participatifs indirects. Les contrats participatifs directes sont valorisés par la
méthode VFA. Les contrats non participatifs dont la durée n’excède pas 1 an peuvent être soumis à la
méthode PPA.

Couverture <1 ans


ou possibilité de
porxi

Contrats non Participatifs Contrats Participatifs

indirect Direct

PAA BBA VFA


Premium Building Varible
Allocation Block Fee
Approach Approach Approach
Modèle général

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1. Méthode BBA

La valeur comptable d’un groupe de contrats d’assurance doit être égale, à chaque date de clôture, à
la somme des deux montants suivants :

(a) le passif au titre de la couverture restante, constitué des deux éléments suivants :

(i) les flux de trésorerie d’exécution afférents aux services futurs affectés au groupe à
cette date,

(ii) la marge sur services contractuels du groupe à cette date,

(b) le passif au titre des sinistres survenus, constitué des flux de trésorerie d’exécution afférents aux
services passés affectés au groupe à cette date,

Le modèle général d’évaluation des contrats, le Building Block Approach, évalue donc les provisions
des produits d’assurance en séparant trois blocs (ou composants) distincts :

• La valeur actuelle des cash-flow futurs


• L’ajustement pour risque (pour tenir compte des risques non financiers)
• La Marge de service contractuel

Valeur présente des Ajustement IFRS 17 Asset or


+ + CSM =
cash flow pour risque Liability

Une seconde représentation des provisions s’illustre par le schéma suivant :

Provision

Marge de Service bénéfices attendus et non encore réalisés d'un


Contractuel groupe de contrat

Compensation requise pour supporter


Ajustement pour
l'incertitude des flux de trésorerie provenant
risque
des risques non financiers

Curent Estimate Valeur actuelle des cash flow futurs

A la date de première valorisation, la Marge de Service Contractuel est évaluée une première fois.
Cette estimation sert ensuite tout le long de la vie du produit d’assurance. Il existe à la date initiale de
valorisation trois cas possibles : deux cas de contrats déficitaires et le cas des contrats bénéficiaires.
Deux cas présentent des pertes dès la première date de valorisation, le troisième cas propose des
bénéfices futurs attendus sous forme de marge de service contractuel.

Les deux premiers graphiques listent les deux cas présentant des pertes initiales. Dans ces deux cas, le
groupe de contrat est classé en contrats déficitaires.

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Contrats Déficitaires - BBA Simplifié

Cash Flow In
Cash Flow Out

Actualisation
loss Component
Ajustement pour
risque
Contrats Déficitaires - BBA Simplifié

Cash Flow Out

Cash Flow In Actualisation


Ajustement pour
risque
loss Component

Le diagramme suivant expose le cas général simplifié d’un bénéfice attendus possible sous forme de
CSM.

Autres Contrats BBA Simplifié

Cash Flow Out


Cash Flow In Actualisation
Ajustement pour
risque
CSM

Dans ce cas, à la fin de la période, la marge de services contractuels représente le bénéfice du groupe
de contrats d’assurance qui n’a pas encore été comptabilisé en résultats. Et à chaque date de
valorisation future, les ajustements de la CSM sont recalculés à partir des variations des taux d’intérêts,
de la valeur des nouveaux services futurs et des services rendus pendant la période de référence.

Charge d’intérêt : L’entité doit ajuster les estimations de la valeur actualisée des flux de trésorerie
futurs pour refléter l’indemnité qu’elle exige pour la prise en charge de l’incertitude entourant le
montant et l’échéancier des flux de trésorerie qui est engendrée par le risque non financier.

Service d’assurance fournis — l’augmentation du passif en raison des sinistres survenus et des charges
engagées au cours de la période, à l’exclusion des composants investissements.

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Chargements relatifs aux services futurs — les variations ultérieures dans les flux de trésorerie
d’exécution relatifs aux sinistres survenus et aux charges engagées.

Modèle BBA Simplifié

Charge d'intérêts
Chargement relatifs aux
services futurs
Services d'assurance
CSM Ouverture fournis

CSM Cloture

Exemple : le cas des contrats d’assurance sans participation directe, on obtient la valeur comptable
de la marge sur services contractuels d’un groupe de contrats à la date de clôture en ajustant la valeur
comptable à la date d’ouverture de la période de présentation de l’information financière pour tenir
compte des éléments suivants :

• L’effet des nouveaux contrats ajoutés au groupe


• L’intérêt capitalisé sur la valeur comptable de la marge sur services contractuels durant la
période de présentation de l’information financière, évalué à l’aide des taux d’actualisation
• Les variations des flux de trésorerie d’exécution qui sont liées aux services futurs
• L’effet des écarts de change sur la marge sur services contractuels
• Le montant comptabilisé en produits des activités d’assurance en raison de la fourniture des
services au cours de la période, déterminé par répartition de la marge sur services contractuels
restante à la date de clôture (avant toute répartition) sur la période considérée et la période
de couverture restante.

2. Méthode PAA

L’entité peut simplifier l’évaluation d’un groupe de contrats d’assurance en appliquant la méthode de
la répartition des primes et seulement si, l’une ou l’autre des conditions ci-dessous est remplie à la
date de la création du groupe :

• L’entité s’attend raisonnablement à ce que l’évaluation du passif au titre de la couverture


restante du groupe que donne cette méthode simplifiée ne diffère pas de manière significative
de celle que donnerait l’application de la méthode BBA ;

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• La période de couverture de chacun des contrats du groupe, ce qui englobe la couverture


découlant de toutes les primes comprises dans le périmètre du contrat à cette date, n’excède
pas un an.

Modèle PAA Simplifié

Time Value of insurance


Money Revenus
Investment
Premiums Received
Component
Amortisation of
Insurance Acquisition
insurance acquisition
Opening Cash Flows
CF
Balance
Closing
Balance

profit and loss

Lorsque l’entité applique la méthode de la répartition des primes, elle doit évaluer le passif au titre de
la couverture restante de la manière suivante :

(a) lors de la comptabilisation initiale, la valeur comptable du passif est égale à ce qui suit :

(i) les primes reçues, le cas échéant, à la date de la comptabilisation initiale,

(ii) moins, le cas échéant, le montant à cette date des flux de trésorerie liés aux frais d’acquisition,

(iii) plus ou moins tout montant découlant de la dé comptabilisation, à cette date, de l’actif ou du
passif qui avait été comptabilisé au titre des flux de trésorerie liés aux frais d’acquisition

(b) à la fin de chaque période de présentation de l’information financière ultérieure, la valeur


comptable du passif est égale à sa valeur comptable à l’ouverture de la période de présentation de
l’information financière :

(i) plus les primes reçues au cours de la période,

(ii) moins les flux de trésorerie liés aux frais d’acquisition, sauf si l’entité choisit de comptabiliser
ces paiements en charges

(iii) plus tout montant comptabilisé en charges dans la période de présentation de l’information
financière en raison de l’amortissement des flux de trésorerie liés aux frais d’acquisition,

(iv) plus tout ajustement apporté à un composant financement,

(v) moins le montant comptabilisé à titre de produit des activités d’assurance pour la couverture
fournie durant cette période

(vi) moins tout composant investissement payé ou transféré au passif au titre des sinistres
survenus.

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3. Méthode VFA

Le modèle VFA est adapté aux contrats à participation directe. Pour ces produits, (généralement des
contrats d’investissement), l’IASB reconnaît que la rémunération de l’assureur ne résulte pas tant de
la différence entre les primes et les prestations que du droit de l’assureur à être rémunéré pour sa
gestion de l’épargne confiée. Donc l’impact du changement des hypothèses financières sur le revenu
des assureurs est absorbé par la CSM.

Exemple : le cas des contrats d’assurance avec participation directe on obtient la valeur comptable
de la marge sur services contractuels d’un groupe de contrats à la date de clôture en ajustant la valeur
comptable à la date d’ouverture de la période de présentation de l’information financière pour tenir
compte des éléments décrits aux alinéas (a) à (e) ci-dessous.

L’entité n’est pas tenue de présenter les ajustements séparément et peut donc déterminer un montant
global pour une partie ou la totalité des ajustements. Les éléments qui nécessitent un ajustement sont
les suivants :

(a) l’effet des nouveaux contrats ajoutés au groupe

(b) la part revenant à l’entité de la variation de la juste valeur des éléments sous-jacents (première
partie de la Variation du chargement variable)

(c) les variations des flux de trésorerie d’exécution afférents aux services (seconde partie de la
Variation du chargement variable)

(d) l’effet des écarts de change sur la marge sur services contractuels (troisième partie de la Variation
du chargement variable)

(e) le montant comptabilisé en produits des activités d’assurance en raison de la fourniture des services
au cours de la période, déterminé par répartition de la marge sur services contractuels restante à la
date de clôture (avant toute répartition) sur la période considérée et la période de couverture restante.

Modèle VFA Simplifié

Variation du
Chargement
variable Amortissement
de la CSM
CSM des nouveaux
contrats

openning
balance Closing Balance

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4. Etape de transition – Première application

Ces trois méthodes s’appliquent avec comme hypothèse que la Marge de Services Contractuels est
évaluée à la date de première commercialisation du produit.

Mais cette condition n’est pas réalisable pour la période transitoire puisque les contrats existent déjà
bien avant la date d’entrée en vigueur de janvier 2021.

L’enjeu est donc de reconstituer la marge de services contractuels pour chaque produit à la date de
transition pour déterminer les résultats comptables futurs.

Trois méthodes sont envisagées dans les textes :

• L’approche rétrospective complète – Application rétrospective d’IFRS 17 sur l’ensemble des


contrats en stock à la date de première commercialisation et reconstitution des courbes de
taux.
• Approche rétrospective Modifiée pour la CSM – raccourci visant à considérer que les flux
passés sont conformes aux hypothèses qui sous-tendent les calculs à la date d’arrêté et
approche simplifiée pour la construction des courbes de taux.
• Approche Juste Valeur – Marge de services contractuels évaluée à la date de première
commercialisation comme la différence entre la juste valeur des contrats à la date de transition
et les flux réels des contrats à la date de première commercialisation.

L’approche rétrospective complète : Réévaluation des contrats comme si la norme avait toujours
existé est jugée impraticable par le marché notamment du fait de reconstituer toutes les données
historiques (flux et actualisation).

L’approche rétrospective modifiée est plus simple mais elle nécessite aussi un grand nombre de
données rétrospectives. Si on choisit par exemple d’appliquer cette méthode aux contrats
participatifs, (cf. diagramme de l’AFGAP suivant), quatre étapes sont nécessaires.

• La première étape nécessite la valorisation des actifs en représentation des provisions en juste
valeur à la date de transition (1er janvier 2020)
• La seconde étape retraite les Best Estimate IFRS 17 et les ajustements pour risque IFRS 17 en
date du 1er janvier 2020.
• L’étape 3 permet d’estime la CSM à la date d’émission du contrat, en reconstituant le cumul
des marges constatées depuis l’émission jusqu’au 1er janvier 2020.
• La dernière étape amortit la MSC au prorata des services fournis jusqu’à la date de transition.

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Exemple de calcul de la CSM à la transition des contrats participatifs (source AFGAP)

Estimation du résultat FGAAP depuis


Best l'émision
Estimate
IFRS 17
Montants
Ajustement payés non
pour risque variables
Juste ifrs 17 avec les
Valeur des actifs
Chargements
actifs
Amortissem
VIF du Estimation ent de la
portefeuile de la CSM à CSM
IFRS 7 l'émission csm à la
transition

Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4

Ces calculs nécessitent des données et des hypothèses qu’il s’agit de reconstituer et cela n’est pas
toujours facile à mettre en place.

La troisième méthode, l’approche par juste valeur, appliquée aux contrats participatifs se traduit par
des simplifications de calculs mais ne permet pas de faire la distinction entre les contrats déficitaires à
la souscription. Les simplifications sont représentées dans le graphe suivant : (Source AFGAP)

Amortissem
ent de la
Reconstitution CSM
des CSM à juqsqu'à la
l'origine sur la date de
base des cash transition
flows pasés et
futurs (primes CSM à la
et prestations) date de
transition

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Les choix de méthodes pour la période de transition ont un impact sur les résultats des compagnies
et leur application n’est pas toujours simple.

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D. Résultats attendus (Outputs)

La norme IFRS 17 modifie non seulement le rythme de reconnaissance des résultats de l’activité
d’assurance mais aussi leur représentation. Cela implique une refonte des indicateurs de pilotage et
de communication financière.

Au-delà des provisions et de la marge de service contractuel, présentée au paragraphe précédent, la


nouvelle norme sur les contrats d’assurance impacte fortement la présentation du compte du résultat.

Les points suivants sont à noter dans la nouvelle présentation du compte de résultat :

• Absence des primes au compte de résultats


• Le revenu d'assurance : nouvel indicateur composé des prestations et frais attendus (hors
composante d’investissement) et du relâchement de la marge contractuelle de service et de
la marge pour risque et du coût des contrats déficitaires.
• (-) Prestations et frais survenus : Prestations et frais attendus moins prestations et frais réels
= écart d'expérience
• Résultat financier : IFRS 9 : Charge des intérêts du passif et impact des changements
d'hypothèses financières

IFRS 4 - Phase 1 IFRS 17

Primes Prestation et frais attendus


Prodtuis Financiers Amortissement de la CSM
Total Produits Amortissment Risk Adjustment
Charge des prestations Reconnaissance des contrats déficitaires
Charges finanicères (+) Revenu d'assurance
Commissions (-) Prestations et frais survenus
Frais Marge d'assurance
Total Charges Produits des placements
Résultats Opérationnel Charges financières d'assurance
Charge de financement Resultats Financier
Impôt sur le résultat Resultat opérationnel
Résultat Net Impot sur le résultat
Resultat net
OCI Actif
OCI Passif
Total OCI
Solde du résultat global

La communication de l’entité doit permettre aux utilisateurs des états financiers d’évaluer l’effet des
contrats relevant d’IFRS 17 sur la situation financière, la performance financière et les flux de trésorerie
de l’entité. L’entité doit aussi présenter des rapprochements montrant comment les valeurs

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comptables nettes des contrats qui entrent dans le champ de IFRS 17 ont varié au cours de la période
en raison des flux de trésorerie.

La norme oblige les entités à publier :

• Les montants comptabilisés dans leurs états financiers pour les contrats relevant du champ
d’application d’IFRS 17.
• Les jugements d’expert importants et les changements intervenus dans ces jugements lors de
l’application de la norme
• La nature et l’ampleur des risques liés aux contrats relevant de la norme

L’objectif des réconciliations est de fournir différentes informations sur le résultat des service
d’assurance. Pour cela, les entités doivent publier les réconciliations entre les soldes d’ouverture et
ceux de clôture pour les valeurs suivantes :

• Les provisions au titre de la couverture restante


• La valeur actuelle des cash-flow futurs
• Les éléments de pertes du passif
• Les provisions pour sinistres survenus
• L’ajustement au titre du risque non financier
• La Marge pour service contractuel.

Une communication supplémentaire doit être effectuées pour :

• Les sinistres survenus


• L’amortissement des frais d’acquisition
• La variation des frais de trésorerie d’exécution
• Les composants investissements
• La marge de service contractuel comptabilisée en perte et profit

E. Conclusion

IFRS 17 est une nouvelle norme comptable applicable en 2021 visant à évaluer les engagements de
l’assureur. Selon le modèle d'IFRS 17, les passifs relatifs aux contrats d'assurance seront calculés en
tant que valeur actuelle des flux de trésorerie d'assurance futurs, avec une provision pour risque. Le
taux d'actualisation reflètera les taux d'intérêt actuels. Si la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs
produit un gain au moment de l'émission d'un contrat, le modèle exigera également une « marge de
service contractuelle » pour compenser le gain du premier jour. La marge de service contractuelle sera
amortie sur la durée du contrat. Il y aura également une nouvelle présentation du compte de résultats
pour les contrats d'assurance, y compris une définition révisée des produits et des exigences
d'informations supplémentaires.

La norme IFRS 17 réclame un investissement majeur de la part des acteurs. Bien que conceptuellement
assez proche, le Best Estimate et l’ajustement pour risque dans IFRS 17 diffèrent des calculs effectués
pour les besoins de Solvabilité 2. La marge de service contractuel qui capture les résultats futurs
attendus n’existe pas non plus dans S2. Par ailleurs, la variation des engagements pris vis-à-vis des

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assurés entraine des schémas comptables complexes et une présentation des résultats qui n’est pas
toujours explicite.

Enfin, les enjeux de la première application sont clairement liés au niveau de la marge de service
contractuel qui sera calculée au 1er janvier 2021 car il conditionne les résultats futurs et la capacité des
assureurs à faire face à des déviations de sinistralité.

F. Références

IFRS Foundation « IFRS 17 Insurance Contracts » Measurement essentials part 1 of 2

IFRS Foundation « IFRS 17 Insurance Contracts » Measurement essentials part 2 of 2

IFRS Foundation « IFRS 17 Insurance Contracts » Level of aggregation part 1 of 2

IFRS’ Standards: Fact Sheet

IFRS’ Standards « IFRS 17 Insurance Contracts » Project Summary

Norme IFRS : IFRS 17 Contrats d’assurance Mai 2017

Basis for conclusions : IFRS 17 Contrats d’assurance Mai 2017

Illustrative Exemples : IFRS 17 Contrats d’assurance Mai 2017

Effects Analysis : IFRS 17 Contrats d’assurance Mai 2017

Report by Philippe MAYSTADT – October 2013

ANC Institut des Actuaires : Norme IFRS 17 – Contrat d’assurance IFRS 17 à l’aune de l’homologation
et du critère du bien public européen.

Petit Déjeuner AFGAP : enjeux des implémentations d’IFRS 9 et 17 en Assurance. 15/02/2018

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