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Les roches sédimentaires, extrêmement diversi ées, sont le résultat d’une grande variété de processus physiques, chimiques et biologiques. Elles constituent, avec les roches
résiduelles (bauxites, latérites, …), les roches exogènes, c’est-à-dire formées à la surface de l’écorce terrestre. Elles représentent 5% en volume de la croûte terrestre
(continentale et océanique) mais en couvrent 75% de la surface.
On peut les classer selon di érents critères : leur composition chimique (on distinguera alors les roches siliceuses, carbonatées, argileuses, salines, phosphatées, ferrifères et
carbonées), le milieu de sédimentation dans lequel elles se sont mises en place (domaine continental, marin littoral, marin hauturier, …) ou leur mécanisme de genèse. En
adoptant ce dernier critère, on distingue :
Les roches détritiques (silicoclastiques ou terrigènes), issues de l’érosion des roches continentales et constituées de grains dont la taille variable constitue un critère de
classi cation (conglomérats, grès, …) ;
Les roches biochimiques, biogéniques et organiques issues de la bioprécipitation d’ions parmi lesquelles on trouve les roches carbonatées, phosphatées, siliceuses
ainsi que les roches carbonées comme les charbons, les schistes bitumineux et les hydrocarbures ;
Les roches chimiques issues de la précipitation chimique d’ions formant les évaporites, les minerais de fer et les phosphorites marines ;
Les roches volcanoclastiques : laves et fragments de roches dérivées de l’activité volcanique.
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Fig. 1 - Analyse granulométrique de deux roches détritiques A (à gauche) et B (à droite)
Les résultats sont présentés sous la forme d'un histogramme et d'une courbe cumulative.
Alors que la roche A (à gauche) présente une distribution gaussienne, la roche B (à droite) présente une distribution bimodale. On peut calculer la taille médiane des grains et
l'indice de classement (So) pour connaître la qualité du tri granulométrique de l'échantillon. Il est dé ni comme la racine carrée du rapport entre la taille granulométrique au 1er
quartile et celle au 3ème quartile. Plus l'indice sera voisin de 1, plus l'échantillon sera bien trié (ou classé).
Pour la roche A, la médiane est de 215,5 µm (sables ns) et l'indice de classement (So) vaut 0,9, ce qui indique que le sédiment est bien classé. L'échantillon était un grès
relativement bien trié, il a donc connu un transport prolongé.
Pour la roche B, la médiane n'est pas un bon indicateur ; il vaut mieux considérer la taille des grains aux 2 pics. On observe un pic dans les sables ns et un dans les sables
grossiers. L'indice de classement vaut 2,11 indiquant un mauvais classement. L'échantillon était un grès mal trié, il a connu un transport plus modeste que la roche A.
On comprend donc facilement que la granulométrie est porteuse de nombreux indices quant à l'histoire sédimentaire d'une roche détritique. Il est donc naturel d'utiliser une
échelle granulométrique pour créer di érentes catégories de sédiments et roches sédimentaires. Nous retiendrons celles de l'échelle de Wentworth (tableau 1) qui distingue :
Les lutites (T < 63 µm) comprenant les argiles (T < 4 µm) et les silts (4 < T < 63 µm) et leurs équivalents consolidés (les pélites) ;
Les arénites (63 µm < T < 2 mm) comprenant les sables et leurs équivalents consolidés (les grès) ;
Les rudites (T > 2 mm) comprenant les graviers, les cailloux et les blocs et leurs équivalents consolidés (les conglomérats).
La classi cation des grès est exprimée dans un diagramme triangulaire Quartz-Feldspaths-Fragments de roches (lithoclastes). D’après leur texture, les grès sont ainsi divisés
en deux grands groupes :
Les arénites composés essentiellement de grains (< 15% de matrice) ;
Les wackes (grès argileux) contenant > 15% de matrice et comprenant les grauwackes.
Les di érentes arénites sont distinguées par les % relatifs de quartz et de feldspaths qu’elles présentent : arénites quartziques (> 95% de Qtz), arénites arkosiques (> 25% de
feldspaths) et arénites lithiques (> 25% de lithoclastes).
Au-delà de 75% de matrice, on trouve les lutites (mudrocks) comprenant les argilites, les siltites et les pélites (mélange consolidé non déterminé d’argiles et de silts).
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Le critère granulométrique peut être utilisé (calcilutites, calcarénites et calcirudites) mais n’est pas aussi pertinent que pour les roches détritiques, car la taille des grains ne
caractérise plus l'histoire du sédiment. On utilise donc l’aspect en lame mince (microfaciès).
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Quand on passe des mudstones aux grainstones, on va des milieux de faible énergie (calmes : milieux profonds ou protégés) à ceux de forte énergie (agités, action des vagues)
car la conservation in situ de la matrice micritique implique des conditions calmes. On peut donc retracer l’évolution horizontale (paléogéographie) et verticale (analyse
séquentielle) des milieux.
La classi cation d'Embry & Klovan (1971) : le cas des microfaciès récifaux
Pour décrire les microfaciès récifaux (bioconstructions), une extension de la classi cation de Dunham a été proposée par Embry & Klovan (tableau 2).
Nodules phosphatés
On trouve des nodules phosphatés au bord des côtes de la plupart des continents, dans les domaines à faible taux de sédimentation. Ils sont interprétés de la manière suivante :
Apport de nutriments par les eaux froides et profondes ascendantes des upwellings ;
Fort taux de productivité organique local (croissance du phytoplancton en surface) donc bioconcentration du phosphore dans les tissus organiques (jusqu’à 1%, soit
100 000x plus que l’eau de mer) ;
Dépôt de sédiments enrichis en MO, donc en phosphate, au niveau de la zone à oxygène minimum.
Libération des phosphates par l’action réductrice des bactéries (zone de phosphatogenèse) et vannage des sédiments (l’apatite, minéral dense, est concentrée sur place)
au cours de périodes à taux de sédimentation faibles (discontinuités sédimentaires).
Phosphorites bioclastiques : les bone beds
Des fragments d’os, des écailles de poissons sont concentrés et remaniés par leur transport pour former des grains phosphatiques lentement déposés en strates. Ce
phénomène est caractéristique des zones intertidales et des plateaux continentaux.
Les charbons, formés de débris de végétaux ligneux transformés par carbonisation (perte d'oxygène puis d'hydrogène par e et thermique) en produit combustible
(enrichissement en carbone, appauvrissement en produits volatiles). Ils comprennent, par degré de carbonisation croissante :
La tourbe (55% de C), légère, brunâtre et peu transformée : on y distingue encore des débris de sphaignes (Bryophytes). Elles sont formées par l'accumulation de ces
mousses dans les tourbières (milieu acide) ;
Le lignite (70 à 75% de C) où les débris végétaux ligneux sont reconnaissables. Le jayet (jais) en est une variété à éclat brillant.
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Le charbon proprement dit ou houille s.l. (85% de C), noir et salissant, dont le contenu en matières volatiles peut varier : charbon amboyant gras (> 33%), gras (20 à
33%), demi-gras (12 à 20%), maigre (8 à 12%). La houille s.s. en contient 5%.
L'anthracite (90 à 95% de C) représente une forme encore plus concentrée
Le graphite, minéral formé de carbone pur (polymorphe du diamant) et rencontré dans le domaine du métamorphisme.
Certains charbons contiennent peu ou pas de débris de bois et de feuilles, mais dérivent de l'accumulation et de la décomposition d'algues vertes lacustres (boghead) ou de
spores (cannel-coal). La plupart des charbons sont d'âge Paléozoïque supérieur, et ont donné son nom au Carbonifère (Houiller). Ils se sont formés, selon les cas, par
accumulation sur place (charbons autochtones) des débris d'une forêt marécageuse et/ou par apport brutal et sédimentation (charbons allochtones).
Les schistes bitumineux ne sont pas des schistes au sens métamorphique, mais des laminites organiques contenant une certaine quantité de kérogène.
L'ambre est une résine fossile de couleur jaune, généralement translucide. L'ambre est susceptible de s'électriser par frottement (son nom grec, elektron, est à l'origine du mot
"électricité"). Elle renferme parfois des insectes et des restes d'organismes vivants en bon état de conservation.
On y trouve successivement (ex. modèle du bull’s eye pattern) : le gypse (CaSO4, n H2O) à la base du plâtre, l’anhydrite (CaSO4), le sel gemme (halite) (NaCl) utilisé dans
l’économie domestique, dans l’industrie alimentaire et chimique ainsi que pour le salage des routes en hiver, la carnallite et la sylvite (KCl), utilisés comme engrais. On trouve de
l’halite et du gypse dans le Keuper jurassien et de la sylvite dans la potasse d’Alsace.
Les évaporites sont également une source importante de métaux comme le lithium (batteries) (ex. le salar chilien d’Atacama). Par leur plasticité rendue e ective en profondeur
par le gradient géothermique et le poids des sédiments, les roches salines sont facteurs d’instabilité. Elles ont tendance à uer vers la surface en donnant naissance à de curieux
phénomènes (dômes de sel, plis diapirs, décollements, « couche savon ») ; c’est la tectonique salifère ou halocinèse.
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