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uh octobre al - angic- © - & la suite du référendum ersaire a été l'occasion de ens multiples qui unissent ces deux pays “injustement coloniale. En soulignant la progression du bilinguisme et en insistant sur les réalisations de toutes sortes - routes, batiments et éd: ices publics - ¢: 4-Ou fi aire ctudes dans ies provi anglophones du S du Nord-Ouest, ameroon Tribune” s'est efforcé de pel au sentiment national et de mettre en garde ceux dont “l‘activisme est contraire 4 l'unité du pays". Vingt=quatre années et deux Cameroun, lw probléme riers temps éolipaé par Je tr WU pays, est en effet reveny 5 au pre 1 walité, Depuda le printempa, den traote au ton souvent violent et polémiqu roulent dane tes milieuy anglophones (cf. texte de "l'appel de Kumba" en annexe qui fait allusion a d'éyentu “bain de sang"), Divers mouvenents @tagitation se sont par ailleurs développés dana lea écolen et & l'Université et des g ont notamment eu liew A ha menda, chef-lieu de la province du Nord-Ouest, dans tes collages de la ville. L'arrestation de M. Gorgi DIMKA, chef traditionnel des Widikum militant anglophone passionné,n'a gudee contrt bué & calmer le jeu. A Bamenda, le 24 septembre, le miniatre de 1'Administration ritoriale a averti les autorités de la province que "l'ordre public y serait maintenu par tous les moyens" et que "les critiques ne doivent pa aller aw-delé baa du tolérable". En outre, M. MENGUEME a dénoncé "la presse et Pa les tracts subversifs" ainsi que "le faible soutien dea popu- lations au pouvoir en place". Ces éléments forment 1a partie la plus visible d'un probléme aux racines profondes, qui retrouve périodiquement une certaine acuité. Déja, dans les années 1979 & 1981, le “Cameroon action movement" avait défrayé 1a chronique par des tracts appelant A un retour au féd6ralieme et & tarrdt du "pillage des richesses du Cameroun anglophone". 2- Ltargumentation des anglophones #tarticule autour de nombreux reproches, plus ou moins fondés, dont les plus sérieux concernent le systéme éducatif. Selon les tracts, l'économie des provinces du Sud= ‘Ouest et du Nord-ouest souffrent de 1'absence d'infrastruce tures routiéres, ferroviaires et méme portuaires. Les rares industries qui existent, emploient des francophones et Le: i on priorité au dévelop= aux mains des cause le s Tnier bastion du part: larisme anglophone. pe fa: discours de combat prononce en aolit dernier par M. NGONGANG OUANDJI, carde des Sceaux, Scat iGelsPaeitements Gs la cjucticel game Geciaaee provinces, @iprovequé de vives réactions, ae davparr aoe Populations tes attachées au "common law" (cf. articie en annexe de la ESimoeues-e2tttca) .. On. notenal que lesecastanne ese ae non mant lors du récent remaniement un angiopnone, M, Benjamin FOE, come ministre de la gustice, a certainenent voulu ef- facer le malaise causé par ces déclarations, Les plus vives, et peut-étre les plus solides cri- tiques sont adressées au systéme éducatit, qui, a Ltimage des grandes Ecoles et en particulier 1'rcole Nationale a‘ndminic- tration et de Magistrature (ENAM), fonctionne sur le mod&le francais. Les étudiants anglophones dénoncent 1a faible place gui leur est réservée dans les écoles techn: négligeable de bourses qui leur leurs Scudes 4 1'étranger. Tis constatent a' e Nationale, of il a es anglophones ne se font plus g ur leur puissance au titutions tigues. La décision du présider My en janvier 1984, de transf ormer la République Unie du oun en République du Cameroun, marque la derni te évolution. Le changement de nom du parti au con da a enfin ence A la fusion des partis atténué sinon éliminé toute référ intervenue en 1966 et cela au ¢: ‘and dam des dirigeants anglo- phones comme M. NGU FON CHA, ancien leader du Kamerun National Democrat Party (K.N. P.) qui, malgré ses attributions de Premier Vice-Président du comité central, n'a pas pu s'opposer & ce changement (cf. ma dépéche n° 123/DAM). 3.- Face aux diverses craintes de la communauté anglo- phone, le pouvoir en place s'efforce a'étre conciliant et de ne pas préter le flanc 4 la critique. La tenue & Bamenda du comice agro-pastoral et du congrés du parti a permis 4 cette ville de se doter en nouvelles infrastructures. La route Kumba - Mamfé devrait d'autre part permettre de désen- claver la province du Sud-ouest. Sur le plan politique, 1a représentation des provinces anglophones est respectée tant au sein du Gouvernement que du parti et de l'armée. En ce qui concerne l'éducation, le projet de création d'un systéme unique reste 4 l'ordre du jour mais rencontre toujours des réticences du cété anglophone, a priori méfiant a 1'égard de toute réforme initiée dans ce secteur par les francophones. Cependant, la communauté de langue anglaise n'est pas privée de porte-parole sur ces questions, le secrétaire a'gtat chargé de 1'Education Nationale, Mme Catherine EKO NGOMBA, et le vice-chancelier de l'Université, M. Jacob NGUH LIGANGI, appartenant & celle-ci. Un autre geste du pouvoir en place a résidé cette année, dans l'ouverture d'un centre univer- sitaire & Buéa dans la province du Sud-Ouest. 2stion a des imp] ic "Cameroon Tribune", eroun, celui-ci "n'appar- tenant 4 ntayant jamais pris part ni aux sommets 9 franco-afric ons du Commonwealth" probléme, au demeurant récurre » est pour les autorité de Yaoundé de connaitre les aspirations et de dia~ loguer avec des anglophones qui sont encore dominés par des leaders vieillissants, comme MM. TANDENG MUNA et NGU FONCHA, et des chefs traditionnels, certainement plus attachés que G'autres aux coutumes et a un certain immobilisme social dont ils sont les garants. Les jeunes et les intellectuels ne peu- vent dans ces conditions s'exprimer que par la presse, qui est de fait sévérement contrélée et sont ainsi poussés a des actions sauvages + distribution de tracts, graves Les anglophones s'estiment considérés comme des icitoyens de seconde classe", de plus en plus marginalisés, tandis que les francophones supportent de moins en moins bien les constantes récriminations d'une minorité qui a, selon eux, ~ la position qui lui est due. L'incompréhension est en train de faire place A l'agacement. Le risque existe d'un durcissement des autorités de Yaoundé, certains pensant a@jA que l'agita- tion pourrait @tre entretenue de 1'extérieur./. a ps Cette dépéche a été rédigée par Graham PAUL, premier secrétaire.-

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