Vous êtes sur la page 1sur 13

Bulletin ARIBa

n° 35
sept
2015

Association francophone des professionnels de basse vision

Éditorial 13e Colloque


Le 13 novembre 2015, d’Automne ARIBa
Mons, 13 novembre 2015
l’ARIBa voyage vers le Nord…


Programme et inscription pages 22-23
Pour la première fois, le colloque d’automne est organisé en
Belgique ! Et pas n’importe quelle année, celle de « Mons 2015,
Capitale Européenne de la Culture » !
Certains exposés interrogeront le concept de culture en lien avec
la basse vision. La culture au sens large, le poids de la culture,
Sommaire
la pluriculturalité… Comment leur pathologie visuelle a-t-elle
2 Choix d’une aide technique
influencé certains peintres ? Comment la personne déficiente pour une lecture fonctionnelle 
visuelle appréhende-t-elle l’art et la culture ? Par quelles Charlotte Gaillard
compensations sensorielles et autres processus cognitifs ?
Etre handicapé sensoriel constitue-t-il une culture à part 5 Prise en charge multi-
entière ? La dimension culturelle – ou pluriculturelle – disciplinaire du handicap
visuel et de la basse vision
exige-t-elle une approche spécifique de la part du soignant ?
Claire Meyniel
Comment rencontrer les demandes et les besoins quand les
origines, références et valeurs culturelles sont multiples ? 7 Déficience visuelle et
troubles des apprentissages
L’accompagnement qui se met en place autour de la personne
Laëtitia Jeanne, Marion Torossian
déficiente visuelle recouvre les aspects médicaux, sociaux,
scolaires, fonctionnels, affectifs, etc. Comment, au centre de 9 Lecture et déficiences visuelles :
ce foisonnement d’offres, penser le trajet de soins pour un une préoccupation de
accompagnement optimal ? Comment en prévoir et en organiser l’orthoptiste au quotidien !
Martine Routon
l’itinéraire, le coordonner et envisager la prise de relais ?
Le rôle de chaque professionnel reste-t-il clairement identifié ? 11 Le SESSAD Déficience
Qu’en est-il de l’influence des contextes sociétaux ? Visuelle 14-25 ans, Créteil
Mathieu Rollet
Les Amis des Aveugles et Malvoyants, coordinateurs de
l’évènement, fêtent cette année leur 130e anniversaire. Nous vous 12 Y-a-t-il un bon moment pour
attendons nombreux dans le tout nouveau Centre de Congrès de changer ses habitudes de vie
Mons avec, en prime, une exposition sensorielle originale guidée et ses habitudes de voir ?
par des personnes déficientes visuelles. Assurément, questions Pierre Griffon
thérapeutiques, contextes de prises en charge et culture seront
16 Centre d’Appel et de Conseils


bien au cœur des débats ! sur la Déficience Visuelle
Laetitia Attia, Françoise Gerin Roig

18 Certificat « ophtalmo »
Stéphanie Demartin déficience visuelle
Directrice du Pôle Inclusion et Qualité de la Vie Françoise Gerin Roig,
Chantal Lécolier Béatrice Le Bail,
Direction Stratégie et Développement Claire Meyniel
ASBL «Oeuvre Fédérale Les Amis des Aveugles et Malvoyants»
Nos remerciements
à ESSILOR pour son
aide dans la réalisation
Directeur de la publication : Jean Mergier de ce bulletin
Choix d’une aide tech- La question de la motivation est plus délicate car
il s’agit pour le professionnel d’approcher l’état
La différence de taille entre ces deux textes me permet d’es-
timer la fonctionnalité que la personne a de sa vision actuelle.
un but professionnel engageant un poste de travail parti-
culier et une notion de rentabilité ?
nique pour une lecture d’esprit de son patient. A-t-il accepté l’idée Une différence excessive est souvent corrélée à des pertur-
l Des habiletés du sujet à se rapprocher du texte lu et à viser
fonctionnelle : quelques que la reconquête de la lecture puisse passer
par l’utilisation d’une vision dégradée via des
bations de champs de vision mal contrôlées et donnent des
arguments en faveur d’une orientation vers un orthoptiste au travers un instrument. : à grossissement égal, plus une
pistes pratiques aides optiques complétées d’un apprentissage spécialisé en basse-vision. aide optique permet une distance de lecture allongée et
adéquat  ou bien son cheminement psycho- plus elle offre un champ de vision apparent restreint néces-
Charlotte GAILLARD* logique actuel le maintient-il dans l’attente d’un sitant de bonnes capacités de visée et de solides techniques
4. La sensibilité aux contrastes  de lecture.
traitement médical ou chirurgical propre à lui rendre sa vue
d’avant ? Dans les deux cas, nous lui montrerons les amélio- Pour réaliser ce relevé, il suffit d’utiliser des échelles de lecture
rations permises par les aides techniques, mais les résultats l De la sensibilité au contraste du sujet
Derrière le mot (et l’activité !) de lecture se cache des méca- pré-calibrées proposant des textes de taille identique en
nismes nombreux et divers rendant son évaluation, par des obtenus seront certainement jugés différemment ce qui différents contrastes (échelle Théa-Aramav par exemple). Je
l Des grossissements disponibles sur le marché pour les diffé-
professionnels, complexe. Seul le lecteur, au travers son différera le moment que chacun choisira pour s’équiper. présente alors à mon client un texte de la taille du Parinaud
rentes familles d’aides optiques.
prisme personnel enrichi de ses expériences passées, de ses Enfin, le rapport de cette personne à la lecture permet d’an- avec lequel il a obtenu une lecture fluide et lui demande de
attentes actuelles, de sa psychologie et de sa personnalité ticiper la qualité de lecture attendue et de comprendre la lire les textes de moins en moins contrastés jusqu’à ce qu’il n’y Ainsi, l’opticien propose à son client des aides grossissantes
pourra valider cette fonctionnalité et juger de l’autonomie de satisfaction ou l’insatisfaction qu’elle retirera de l’équipement parvienne plus. issues des différentes familles  (loupes, systèmes microsco-
lecture qui lui est permise et du plaisir qui en découle. de lecture proposé. piques, télescopiques et télé-microscopiques) en ajustant
2 En tant que professionnels de la vue, nous devons absolument
être à l’affut des éléments susceptibles de nous permettre de
En effet, la réappropriation de la lecture est plus longue
et difficile si la personne a cessé toutes activités de lecture
Ce relevé a l’avantage de donner une bonne idée de la
sensibilité aux contrastes du sujet et offre à l’opticien des indi-
à chaque fois la correction optique en incluant amétropie
et presbytie. Le professionnel retient, dans la famille d’aide
3
proposer les meilleures alternatives visuelles à notre patient cations précieuses susceptibles d’influencer le choix des aides
depuis longtemps. De plus, son exigence quant à la qualité de choisie par le sujet, le système de plus petit grossissement
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
malvoyant et le guider dans la mise en place de l’utilisation techniques proposées.
la lecture est d’autant plus grande que celle-ci était une grande permettant l’accès à la lecture afin d’optimiser champs visuel
quotidienne de ses aides. lectrice - nous avons tous en tête les difficultés rencontrées apparent, profondeur de champs, distance et techniques de
En effet, une sensibilité aux contrastes dégradée est une
Cet exposé a pour but de donner quelques clés pratiques qui, avec un patient pratiquant auparavant une  lecture rapide voir indication à tester des filtres chromatiques en complément lecture.
à mon sens, doivent être prises en compte par l’opticien adap- « globale ». A l’inverse, une personne qui n’a jamais aimé lire et d’un bon éclairage associés à l’aide optique choisie de près.
tateur pour permettre à son client d’obtenir la lecture la plus n’a jamais beaucoup lu, pourra se satisfaire d’une lecture plus Si cette sensibilité aux contrastes est très dégradée, elle peut 3. L’éclairage et les filtres chromatiques
fonctionnelle possible. lente, surtout si elle recherche une lecture ponctuelle. nous amener à privilégier dès lors des aides électroniques
qui offrent un retraitement de l’image en contrastes artificiels Une aide grossissante permet à une personne déficiente
PRÉREQUIS AU CHOIX 2. La réfraction  renforcés. visuelle un accès à la lecture uniquement si on adapte
D’UNE AIDE DE LECTURE également les conditions de cette lecture, notamment en
Pour envisager les aides de lecture les plus adéquates, il est réalisant des essais d’éclairage et de filtres chromatiques.
1. Les attentes  absolument nécessaire de réaliser au préalable une réfraction CHOIX DE L’AIDE DE LECTURE
soignée et la plus précise possible. Parmi ces conditions, l’éclairage occupe une place de choix.
Avant de parler équipement, il convient de bien comprendre 1. Le besoin de grossissement 
Si l’amétropie du sujet n’est pas correctement compensée, En effet, beaucoup de personnes malvoyantes éprouvent un
les attentes de chaque personne déficiente visuelle et cela Une fois ces pré-requis réalisés et interprétés, l’opticien sentiment paradoxal quant à la lumière : elles en ont besoin
l’aide visuelle devra grossir un flou bien plus important que
passe obligatoirement par un interrogatoire adapté pendant mais en même temps la craigne car elle peut se révéler
celui imposé par la déficience visuelle. Cette aide proposée spécialisé en basse-vision oriente le choix de l’aide de 
lequel, le professionnel doit notamment chercher à répondre éblouissante et douloureuse. C’est pourquoi il faut choisir et
sera alors plus grossissante que nécessaire, le champ visuel «  première intention  ». Le point de départ communément
aux trois questions suivantes :
apparent d’autant plus limité, la profondeur de champs plus utilisé est alors le « besoin de grossissement » du sujet. adapter avec attention les conditions d’éclairage préconisées
restreinte et les stratégies de lecture d’avantage perturbées. en lecture de près en gardant à l’esprit également les recom-
1. Qu’est ce que cette personne à besoin et/ou envie de lire ?
Celui-ci est simplement donné par comparaison directe de l’AV mandations en matière d’ergonomie visuelle classique.
obtenue par ce sujet, noté précédemment et celle qu’il a besoin
2. Quelles sont ses motivations actuelles ?
3. Le relevé des capacités de lecture  d’atteindre pour lire ce qu’il souhaite. L’AV obtenue correspond
à celle du texte permettant une lecture fluide. L’AV désirée VALIDATION DE L’AIDE CHOISIE 
3. Quel rapport entretenait-elle avant sa déficience visuelle L’opticien relève ensuite les acuités visuelles obtenues par son
avec la lecture et lequel entretient-elle encore ? correspond à la taille des supports que souhaite lire notre client
client en vision de près, en proposant une correction optique 1. Les essais en situation
et dont il nous a apporté des exemples. Ainsi, un sujet lisant 1/10
incluant amétropie et presbytie si nécessaire. Lors de ce relevé, et souhaitant lire le journal (environ 6/10) aura un besoin de
La première question a pour but de permettre au profes- Je réalise ces essais sur les documents apportés par le sujet
un éclairage d’appoint, orienté sur le texte lu, est ajouté en grossissement minimum pour cette activité est de 6X.
sionnel d’apprendre sur quel support et avec quelle endurance et m’attache à qualifier la lecture : est-elle fluide ou hachée ?
complément de l’éclairage ambiant.
devra se faire l’activité de lecture. Nos propositions d’équipe- Comporte-telle beaucoup d’erreurs et de quel type  ? Les
ments sont en effet différentes pour une personne souhaitant La notion d’acuité visuelle est une donnée dont les condi- réponses de ces questions peuvent encore être des arguments
tions de mesure sont très précisément définies selon les 2. Le choix de l’aide grossissante
uniquement lire de manière ponctuelle des prix ou des dates en faveur d’une orientation vers un bilan orthoptique basse-
de péremption sur des articles en magasin et pour une autre échelles utilisées et passe par la lecture de lettres isolées. C’est Fort de ce besoin de grossissement, l’opticien oriente ensuite le vision.
personne qui a besoin, dans l’exercice de sa profession, de pourquoi, j’apprécie particulièrement de relever les «  capa- choix de l’aide grossissante de première intention en fonction :
lire quotidiennement et pendant des heures des documents cités de lecture » du sujet. Pour cela, j’utilise volontiers un test De plus, il me semble nécessaire d’évaluer ce que le lecteur à
sur l’écran d’un ordinateur. C’est pourquoi, il est primordial Parinaud adapté et consigne d’une part la taille du plus petit l De l’activité à laquelle est destinée cette aide  : activité de retenu de sa lecture et je le questionne volontiers sur le ton de
que l’opticien demande à son client d’apporter ses propres texte lu de manière fluide et celle du plus petit texte déchiffré, lecture ponctuelle en dynamique ? activité de lecture plaisir la conversation sur ce qu’il a lu d’une part et ce qu’il a pensé de
exemples de supports de lecture lors de leur rencontre. avec effort, inconfort et parfois des erreurs. plus longue et réalisée en statique ? activités de lecture dans sa qualité de lecture d’autre part.

*Opticienne, Paris
Les notions de fluidité de lecture et de compréhension me
LIVRET BLANC : Prise en charge 2. Risques associés à la méconnaissance
semblent souvent d’avantage corrélées à la fonctionnalité de de la déficience visuelle 
lecture que la vitesse de lecture. Ainsi, certaines personnes se multidisciplinaire du handicap
La présence d’une déficience visuelle et par conséquent sa
disent relativement satisfaite d’une lecture lente mais fluide
dont elles ont correctement compris le sujet. D’autres se diront
visuel et de la basse vision méconnaissance de la déficience visuelle entraine un certain
insatisfaites alors qu’elles auront réalisées une lecture relati- nombre de risques pour les patients, tels qu’une majoration
Claire Meyniel* des dépressions, des chutes, de la perte d’emploi ainsi que de
vement rapide, mais qui ne leur aura pas donné la sensation
de bien comprendre ce qu’elles ont lu. Pour comprendre, il l’apparition de troubles cognitifs.
faudra sans doute que le professionnel se remémore le rapport
à la lecture que cette personne lui aura révélé avoir eu dans le La déficience visuelle touche près de 2 millions de personnes
en France. Cette atteinte sévère de la vision représente une Dépression
passé…
cause de handicap tant chez le sujet jeune que chez le sujet âgé Une étude réalisée aux Pays-Bas a suivi 615 personnes âgées
Enfin, il me semble important que l’esthétique de l’aide avec un risque de majoration des autres atteintes organiques de plus de 60 ans avec une acuité visuelle inférieure à 5/10.
retenue soit présentée à la personne déficiente visuelle afin présentes. Sa prise en charge est à ce jour très largement insuf- Près d’un tiers de ces personnes présentaient un syndrome
d’éviter toute déception à sa livraison : « je pensais que vous fisante. dépressif dont 5% un syndrome dépressif majeur nécessitant
alliez intégrer le système dans un verre normal  ». Lorsque Pour cette étape, l’intervention d’autres professionnels est un une prise en charge urgente en psychiatrie.(2) De même,
cette personne est accompagnée, j’aime également, avec atout de taille car elle permet : Une réponse organisée de sa prise en compte permettrait
une étude australienne rapporte la présence de syndrome
son accord, montrer l’esthétique de l’outil adapté à l’ac- une réduction des dépenses de santé, une meilleure insertion
4 5
dépressif chez 27 % des personnes déficientes visuelles alors
compagnant afin d’éviter par la suite toutes remarques l
De déterminer et d’optimiser en orthoptie les stratégies sociale et professionnelle de ces patients ainsi qu’une optimi-
que seul 10% des personnes sans difficultés visuelle ont un
désobligeantes et vexantes liées à la méconnaissance et au de lecture spécifiques telles qu’excentration et balayage si sation du « Bien Vieillir ».
syndrome dépressif. (3)
manque de préparation de l’entourage  : «  tu ne vas pas lire nécessaire avec l’aide technique.
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
avec ça quand-même ? » l De répéter, à des moments différents et à plusieurs reprises 1. Problématique  Chutes
les consignes d’utilisation de l’aide permettant petit à petit
leurs intégrations. La méconnaissance de la DV, de ses conséquences et de
2. L’appropriation de l’aide par le lecteur L’acuité visuelle a été mesurée chez des patients présentant
l’apport de la rééducation :
l De valider définitivement le choix de cette aide de lecture en des chutes fréquentes et chez des personnes ne présentant
Lors des essais précédents, l’opticien a aidé son client à pas de chute. Une déficience visuelle est retrouvée chez la
la testant en situation avec l’orthoptiste et, s’il y a lieu, avec l Par les patients : risque d’enfermement des patients dans
se placer à la bonne distance de son texte, à correctement moitié des patients présentant des chutes fréquentes. (4)
l’ergothérapeute ou l’instructeur de locomotion lors d’acti- leur handicap.
orienter l’éclairage de sorte que la situation du «  poste de Une autre étude suivant 400 patients confirme un risque de
vités spécifiques.
lecture » soit optimisée. l Par les professionnels médicaux et paramédicaux avec une
chute augmenté chez les patients déficients visuels mais sans
communication insuffisante entre les différents profes- augmentation du risque de fracture. (5)
Seul, il ne saura pas nécessairement retrouver les conditions CONCLUSION sionnels (particulièrement entre les médecins généralistes
de sa bonne utilisation, surtout si celles-ci sont éloignées de et les ophtalmologistes).
Au-delà de l’aspect technique des outils de lecture (non
ses habitudes. L’opticien doit donc verbaliser les consignes
abordé ici), l’opticien spécialisé en basse-vision doit garder l Par les administratifs et médecins conseils (refus de prise Emploi
d’utilisations inhérentes à l’aide choisie et les faire répéter en charge de rééducation, limitation d’ouverture des struc-
l’esprit ouvert à tous les indices glanés lors des différentes Des chercheurs américains ont évalué le nombre de
à l’utilisateur. J’ai à ce titre pour habitude de demander au tures, …).
étapes du bilan optique. Rester alerte à ces différents indices personnes déficientes visuelles ayant une activité profes-
sujet de retenir 4 points qu’il doit contrôler pour optimiser sa
(attentes spécifiques en lecture ; sensibilité aux contrastes ; l Par le grand public. sionnelle. Seuls 58% hommes et 24% femmes sont en
lecture :
gestion de son champ visuel  ; capacité à appliquer les activité. Trois catégories sont à risque élevé de ne pas
consignes nécessaires à l’utilisation de l‘outil choisi…) nous travailler : les femmes, les patients présentant un diabète et
1. A-t-il les bonnes lunettes ?
permet non seulement de guider notre client lors du choix Epidémiologie les personnes de moins de 55 ans. (6)
2. Est-il à la bonne distance ? (je demande volontiers à mon de l’aide de lecture mais aussi d’anticiper et de faciliter sa
client de tester le parcours de netteté permis par l’aide afin transposition dans le quotidien. l Une étude internationale en 2010 (1) évalue le nombre de
qu’il puisse contrôler sa bonne distance de lecture) personnes déficientes visuelles à : Troubles cognitifs
Cette dernière étape est indispensable si on veut passer d’une l 191 millions de personnes atteintes de déficiences visuelles
3. A-t-il bien positionné son éclairage  ? (en déréglant initia-
Des patients présentant une dégénérescence maculaire
lecture « déchiffrée », souvent vécue comme une succession modérées et sévères
lement l’organisation de l’éclairage proposé, je vérifie qu’il liée à l’âge (DMLA) ont en moyenne une efficience cognitive
de devinettes aux réponses incertaines, à une lecture réel- l 32 millions de personnes atteintes cécités
sait le repositionner correctement).
globale diminuée surtout au niveau des mémoires visuelles
lement fonctionnelle ou le lecteur reprend l’ascendant sur
4. A-t-il pensé à faire des pauses régulières pour limiter la sa lecture et se concentre uniquement sur le sens de celle-ci. et verbales comparés à des personnes n’ayant pas de diffi-
l Les principales étiologies retrouvées en Europe de l’ouest
fatigue lorsqu’il lit ? cultés visuelles. De plus, les patients atteints DMLA avec une
sont :
Dans de nombreux cas, la lecture fonctionnelle n’est obtenue acuité visuelle basse (inférieure à 2/10) ont une probabilité
l Cataracte : 14%

qu’au terme d’un temps d’apprivoisement de la vision six fois supérieure de développer des troubles cognitifs. (7)
l Trouble de la réfraction : 47%

dégradée. Ce chemin est d’autant plus serein, rassurant l Dégénérescence maculaire liée à l’âge : 5%

et efficacement parcouru par le lecteur en redevenir qu’il l Glaucome : 3%

est accompagné d’une prise en charge pluridisciplinaire et l Rétinopathie diabétique : 3%

concertée ou chaque acteur professionnel met ses compé-


tences au service de son patient et dans un objectif commun
défini par ce patient. n

*Neurologue, Fondation Sainte-Marie, Paris


3. Le livret blanc dont l’objectif l Restructuration cognitive, à partir des images dégradées et Rôle des médecins Déficience visuelle et
est d’améliorer la connaissance de la potentialisation multi sensorielle.
de la DV en France auprès des l Utilisation de la représentation mentale pour anticiper et Évaluer CAT troubles des apprentissages
professionnels de santé préparer la réalisation d’un acte moteur.
Laëtitia JEANNE*

Ophtalmologiste
Evaluer l’acuité visuel Certificat
Informations sur les différents professionnels et champ visuel ophtalmologique Marion TOROSSIAN**
Rappel sur le rôle de la vision
impliqués Pronostic évolutif
Orienter vers opticien,
Sens prédominant, la vue nous fournit 60 à 90% des informa- Difficultés en vie orthoptiste, SSR, Au sein de notre service, le SIAM 75, Service d’Inclusion des
Dans le cadre de cette prise en charge, il importe de dissocier quotidienne et dépla-
tions nécessaires à l’interaction avec notre environnement. Les SAVS/SAMSAH, … enfants Aveugles et Malvoyant de Paris, nous travaillons en
les professionnels impliqués en deux catégories : cements
découvertes récentes nous permettent de mieux comprendre équipe pluridisciplinaire autour d’enfants présentant un
ses différents rôles : déficit visuel. Dans notre pratique nous avons remarqué,
l
Ceux qui interviennent afin d’appréhender la place de Autres déficiences: depuis plusieurs années, que certains de ces jeunes ont des

Médecin généraliste
l Rôle social : La vision est un support primordial à la commu- l’atteinte visuelle dans la globalité de la personne : ophtal- cognitifs, trouble de
l’équilibre, surdité…
Orienter vers d’autres difficultés scolaires qui ne semblent pas être directement
nication. mologiste, médecin généraliste, ORL, neurologue, gériatre… spécialistes médicaux liées à leurs troubles visuels.
l Rôle moteur : La régulation du tonus musculaire, l’imitation Ces professionnels ont pour objectif de déterminer si Etat psychologique
du geste de l’autre, le rétro-contrôle du geste sont induits et d’autres atteintes organiques interfèrent avec l’atteinte Accès au droit (MDPH, Dossiers, orienter vers La déficience visuelle, DV, correspond, selon la définition
facilités par la vision. visuelle. …) et évaluer si ALD assistante social de l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, à une acuité

6 l Rôle cognitif : Le système de synthèse qui permet la saisie de


l’information, son organisation et sa compréhension. l Ceux qui interviennent dans la rééducation/réadaptation :
Retentissement
professionnel et en vie
Orienter vers médecine
du travail et aide à
visuelle basse, située entre 3/10e et la perception visuelle.
Elle peut être associée à un déficit du champ visuel et se
7
opticien, orthoptiste, ergothérapeute à accoler à l’AVJ, quotidienne l’emploi répartit en plusieurs catégories.
Les principes de la prise en charge de la compen-
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
psychomotricien, instructeur en locomotion. Ils vont évaluer
sation d’un déficit visuel Les Troubles Spécifiques des Apprentissages, TSA, sont un
le potentiel visuel et les autres modalités sensorielles et
La prise en charge multidisciplinaire du handicap visuel et ensemble de difficultés des apprentissages qui ne peuvent
Le développement des neurosciences a permis de poser les motrices sur lesquelles la personne déficiente visuelle peut
de la basse vision devrait impacter fortement sur le coût de pas être attribués ni à un retard intellectuel, ni à un handicap
principes de la prise en charge de la compensation d’un déficit s’appuyer puis travailler afin d’optimiser l’utilisation de ces
la dépendance induit par la déficience visuelle. Elle s’inscrit physique, ni à des conditions adverses de l’environnement.
visuel qui repose sur trois points essentiels: possibilités. Ils sont d’origine développementale et non imputables à
notamment dans une politique de prévention du mauvais
vieillissement tel que la prévention de la survenue ou de l’ag- une anomalie neurologique, ou à un déficit sensoriel.
l Utilisation des capteurs d’information (champs récepteurs)
encore intacts pour développer une vision d’accroche sur Préconisation d’orientations gravation des atteintes neurocognitives de la personne âgée.
La déficience visuelle peut avoir des conséquences sur
l’environnement. en première intention Afin de continuer à améliorer la prise en charge des patients
le développement moteur, cognitif et affectif de l’enfant.
déficients visuels, l’une des prochaines étapes pourrait être
Dans la littérature il est décrit que la basse vision a un
la mise en place d’une base de données nationale avec un
impact sur le développement global de l’enfant, la fonction
dossier commun de suivi des patients. n
visuelle intervenant dans de nombreux domaines du déve-
loppement. Concernant le développement moteur, il est
Références établie que le développement postural du bébé déficient
visuel se fait relativement normalement, mais la mobilité
-1  : Causes of vision loss worldwide, 1990-2010: a systematic analysis.
Lancet Glob Health. 2013. Bourne RR et al. sur initiative personnelle peut être retardée et est donc
-2: Major depressive and anxiety disorders in visually impaired older à encourager. De même, sur le plan affectif, la déficience
adults. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2015 Jan. Van der Aa HP et al.
visuelle peut venir bouleverser les interactions parents-
-3: Visual impairment and depressive symptoms in an older Australian
cohort. Br J Ophthalmol. 2015 Feb. Hong T etal. enfant et avoir des conséquences sur le développement de
-4 : Visual impairment and the incidence of falls and fractures among older l’enfant. Dans cette perspective, il est important de rappeler
people. IOVS. 2014. Hong T et al. l’importance d’un accompagnement précoce. Enfin, au
-5: Visual impairment in elderly fallers. J Fr Ophtalmol. 2011. Tran TH et al. niveau cognitif, on observe surtout un retard au niveau de la
-6 : Association of vision loss and work status in the United States. JAMA représentation spatiale et une lenteur dans la vitesse d’ac-
Ophthalmol. 2014. Sherrod CE et al.
-7: Cognitive impairment in age-related macular degeneration and
quisition des informations visuelles.
geographic atrophy. Ophthalmology. 2012. Woo SJ .
Ainsi, au niveau scolaire, on peut observer des difficultés
d’acquisition de la lecture et de l’écriture, un graphisme
particulier ou encore une lenteur, ceux-ci seront variables
selon l’importance de la déficience visuelle. Ces difficultés
peuvent entrainer un retard dans les apprentissages, mais
celui-ci tend à diminuer avec le temps. Chez un jeune
présentant un TSA, l’écart va, au contraire, augmenter avec
les enfants de la même classe d’âge.

*Psychologue, SIAM 75
** Orthoptiste, SIAM 75
Il est, à ce jour, difficile de dissocier les TSA de la DV. En
premier lieu il y a un problème de nomenclature. En effet,
a mise en avant une perturbation de la communication
visuelle, tant sur le plan de l’émission que de la réception
visuel et de favoriser la généralisation des acquisitions. Le
travail avec les personnes extérieures au service de soins
Lecture et déficiences
dans la définition officielle des TSA il semble incompatible de l’information visuelle, de l’analyse perceptive et de la reste complexe, ainsi nous n’arrivons pas à communiquer visuelles : une
de présenter un TSA si la personne est malvoyante. Or,
dans notre pratique quotidienne, nous avons observé des
coordination perceptivo motrice. Tom ne peut effectuer
une action sous le contrôle de la vision.
avec l’orthophoniste pour qui le suivi s’effectue en libéral
ou à obtenir les résultats des évaluations neurologiques
préoccupation
enfants atteints de pathologies visuelles et présentant des complémentaires que nous avons préconisées. Restant de l’orthoptiste
troubles de la lecture, de l’écriture ou encore du calcul. C’est au cours de la synthèse de Tom que chaque profes- toujours attentif au bien être psychologique de l’enfant
sionnel a pu présenter son évaluation et nous avons pu nous nous questionnons sur l’avenir scolaire de Tom, la Clis
au quotidien !
Par ailleurs il est difficile de poser un diagnostic positif. Les créer un projet individualisé d’accompagnement par le biais DV ne semblant plus être adaptée à ses besoins en termes
tests existants ne sont pas adaptés dans leur totalité aux d’objectifs communs. Tom a été orienté vers une CLIS 3, de pédagogie, les difficultés des fonctions exécutives
Martine Routon*
personnes présentant un trouble visuel. Certains sub-tests Classe pour l’Inclusion Scolaire spécialisée DV et des adap- prenant le pas sur la déficience visuelle.
ne peuvent donc pas être proposés à ces enfants, d’autres tations ont pu être proposées à l’enseignant. Tout d’abord
ne peuvent être quotés de manière standardisée, en sur le plan visuel : des agrandissements de typologie Arial L’orthoptiste, rééducateur, prend en charge les problèmes
particulier les activités reposant sur un support visuel ou 16, des interlignes afin de faciliter le retour à la ligne, un oculomoteurs dans les actes de voir et de regarder. Il est
nécessitant un chronométrage. plan incliné pour la lecture afin de réduire la distance Il ne nous semble pas qu’il y ait une démarche type dans donc concerné par cet acte complexe qui implique à la fois
œil-feuille et d’adapter la posture, un cale pieds afin d’avoir la double prise en charge TSA/DV, mais une adaptation à « contrôle cognitif » et « oculomotricité » : la lecture !
Le diagnostic différentiel est une entrave supplémentaire, des appuis plantaires de qualité et proprioceptifs, éviter chaque enfant. Le suivi précoce de la DV permet de limiter au
les répercussions des TSA et des troubles visuels s’im- de surcharger l’espace feuille pour diminuer les risques de maximum l’impact qu’elle peut avoir sur les apprentissages, Cette pratique sociale, essentielle pour tous, est depuis
8 briquent et il est souvent difficile de pouvoir dissocier l’un
de l’autre.
distractibilité et enfin proposer l’écriture au feutre épais et
sur feuille Seyes. Sur le plan pédagogique l’enseignant a été
en favorisant, entre autre, l’appétence pour l’information
visuelle malgré son accès plus coûteux pour l’enfant défi-
toujours une préoccupation de l’orthoptiste au quotidien. Il
est confronté à la fatigue visuelle évoquée lors d’une lecture
9
guidé afin d’adapter son travail : étayage de l’adulte, rappel cient visuel. Bien que le diagnostic soit plus difficile à poser prolongée dans les hétérophories et les déséquilibres bino-
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
Enfin, nous rencontrons des difficultés liées à la prise en de la consigne, favoriser les encouragements et solliciter la et que la prise en charge soit plus complexe, il semble culaires, aux difficultés en lecture des enfants présentant
charge, la coordination entre les professionnels encadrant le verbalisation. indispensable d’adapter les suivis des TSA en fonction du des troubles de l’apprentissage, à la plainte récurrente des
jeune n’est pas toujours aisée. Le vocabulaire doit être connu déficit visuel et inversement. Il faut de ce fait améliorer personnes déficientes visuelles qui se plaignent de ne plus
et compris de tous, les adaptations spécifiques à la prise en Suite à la mise en place de divers suivis : orthoptie, psycho- l’accès à la formation et améliorer la communication entre pouvoir lire !
charge aussi, tant sur le plan visuel que pédagogique. motricité, ergothérapie, ou encore orthophonie, une les professionnels. D’après les observations faites au sein
évaluation psychométrique plus approfondie a pu être de notre service, le SIAM 75, il semblerait que la proportion Que ce soit une perte de vision centrale ou une restriction de
proposée à Tom. d’enfants DV en situation de troubles des apprentissages la vision périphérique, difficultés en lecture et déficiences
Cas pratique
soit plus importante que dans la population générale. Un visuelles vont de pair ! C’est fréquemment un motif d’errance
Nous avons souhaité illustrer notre réflexion par un cas Les résultats de Tom au WISC-IV ont de nouveau mis en travail de recherche plus approfondi serait souhaitable afin médicale, de quêtes de l’impossible : lire comme avant !
pratique : Tom, 7 ans lors de l’admission dans notre service. évidence un profil cognitif hétérogène au profit du verbal de confirmer nos conclusions et de pouvoir apporter des
L’acquisition du langage a été long et difficile, le parcours marqué par des difficultés spécifiques dans le domaine des supports d’évaluations adaptés, étalonnés afin d’améliorer Pour l’orthoptiste, il s’agit de :
scolaire laborieux dès la petite section de maternelle. fonctions exécutives. ces suivis spécifiques. n l permettre à la personne de lire autrement en utilisant une
Scolarisé alors en CP dans son école de quartier avec une fixation de suppléance et des aides optiques en cas de perte
L’indice verbal (ICV  : 90-107) révèle un niveau d’efficience de vision centrale
AVS, Auxiliaire de Vie Scolaire, comme soutien après le refus
dans la moyenne des enfants de son âge  : Tom montre
de la famille pour maintenir Tom en maternelle. l favoriser le balayage, le repérage et l’exploration en cas de
de bonnes capacités d’abstraction (Similitudes  : 10),
perte de vision périphérique en préservant l’agilité de la
Lors de l’admission une première évaluation psycholo- une bonne base de connaissance lexicale (Vocabulaire  :
dynamique oculaire
gique a pu être faite, mettant en avant un profil cognitif 9) et une connaissance correcte de son environnement
(Compréhension  : 10). Tom a également bien progressé l renforcer l’efficience en lecture avec ou sans aide optique
hétérogène, avec une anxiété, une impulsivité et des diffi-
sur le plan de l’organisation spatiale (Cube : 8). Cependant, l mettre en place les stratégies compensatoires.
cultés attentionnelles.
Tom montre d’importantes difficultés à raisonner à partir
Sur le plan orthoptique, l’évaluation sensorielle a mise en d’un support visuel, difficultés qui semblent majorées par Mais si la prise en compte de l’oculomotricité, décrite comme
avant une DV moyenne selon les critères de l’OMS. Tom est une mémoire de travail peu efficiente et un manque de «  pilier fonctionnel  » notamment en lecture est essentielle
principalement gêné en vision de loin, les grossissements curiosité visuelle (Identification de Concepts : 3 ; Matrices : pour l’orthoptiste, il ne doit pas négliger les capacités percep-
nécessaires en vision rapprochée sont de x1,6. Sur le plan 6 ; Mémoire des chiffres : 4, Séquences Lettres-Chiffres : 6). tives que sont l’acuité visuelle, l’accommodation, la sensibilité
optomoteur Tom présente un trouble de l’orientation du L’analyse qualitative de la passation met également en des contrastes et les capacités cognitives lors de l’acte de
regard important, associé à un strabisme convergent. La évidence la nécessité d’un étayage actif de l’adulte auprès lire. Il devra être attentif aux conditions environnementales
motricité conjuguée est perturbée, marquée par une fixation de Tom dans un but de réassurance ou pour reformuler, « éclairage, calligraphies, contrastes...» et prendre en compte
instable en dynamique, une poursuite visuelle caractérisée rappeler certaines consignes, maintenir l’attention de Tom les capacités cognitives du patient. S’il s’efforce de répondre
par des pertes de fixation répétées et des saccades impos- ou encore canaliser ses digressions. De même, on note un aux attentes et aux souhaits de la personne, il est parfois
sibles à exécuter. La coordination œil tête est mauvaise, manque de flexibilité mentale marqué par la présence de amené à l’orienter vers d’autres méthodes de lecture telles
assurée uniquement par un mouvement céphalique. persévérations et des difficultés d’inhibition. la « lecture audio, le Braille » si le potentiel visuel résiduel se
Lors de la mise en jeu oculaire Tom est en permanence révèle insuffisant ou l’acte de lire trop fatiguant.
à la recherche d’appuis proprioceptifs, pouvant l’aider à Malgré les difficultés scolaires l’évolution de Tom est
positive, les objectifs commun du suivi pluridisciplinaire En pratique, les constantes visuelles de la lecture « sensorielle,
pallier à ses difficultés visuelles. L’évaluation fonctionnelle
ont permis au jeune de compenser au mieux son déficit motrice, perceptive et cognitive » sont analysées à partir des

* Orthoptiste, Nantes
3 axes du bilan orthoptique basse vision « sensoriel, moteur,
fonctionnel  ». Une attention particulière est portée à la
Le SESSAD Déficience Visuelle lescence se développe des demandes plus implicites. Face au
souhait « d’avoir des amis » ou « d’avoir un(e) petit(e) ami(e) » il
motricité (fixation, poursuite, saccades, vergences) dont le rôle 14-25 ans de L’institut Le Val faut pouvoir entendre la demande de construire d’autres rela-
prépondérant a été souligné par de nombreux auteurs. Pour
le Docteur KAPOULA, « la lecture est une véritable marche du
Mandé : vers un accompa- tions en dehors du cercle familial, d’avancer dans un processus
identitaire, en somme d’aller vers plus d’autonomie…
regard ».  gnement spécifique
Ces exemples illustrent la diversité des attentes des usagers
Si le désir de lire est effectif et la logique d’adaptation assi- pour un public accompagnés par le SESSAD DDV, pour qui le passage de l’en-
milée, un projet de soins peut-être défini avec des objectifs
Exercices sur E de WEISS : exercices
aux spécificités fance à l’adolescence puis l’entrée dans l’âge adulte génèrent
bien ciblés en fonction du degré de déficience visuelle et de d’autres attentes et d’autres besoins : d’affirmation, d’éman-
la personne. logiciel orthoptique : sur support papier : multiples cipation, d’intégration… rendu plus difficile par le handicap.
discrimination, saccades, discrimination, fixation,
La rééducation orthoptique de la lecture s’inscrit dans une
analyse visuo-spatiale, saccades, suivi de lignes, Mathieu ROLLET* Pour les jeunes qui ont été accompagnés par d’autres services
suivi de lignes retour à la ligne ...
prise en charge de « rééducation orthoptique basse vision » durant leur enfance, les actions ont été menées afin de mettre
globale, elle n’en est qu’un des items. en en place les mesures rééducatives nécessaires pour la
Exercices meilleure intégration possible notamment dans le cadre de
Les Service d’Education Spéciale et de
Dans un premier temps, la sollicitation des capacités senso- de retour à la scolarité. Nous avons choisi d’aborder notre rôle dans la
la ligne sur Soin à Domicile (SESSAD) ont, en général, un agrément pour
rielles et motrices classiquement décrite, est prioritaire pour dimension globale de l’autonomie et l’insertion du jeune sujet,
des prises en charge de jeunes âgés de 0 à 20 ans. Sur cette
10 11
support écrit
mettre en place les pré-requis à la rééducation de la lecture. du futur adulte, la déficience visuelle, quel que soit son niveau
tranche d’âge les missions vont d’une prise en charge précoce
Les exercices effectués ont pour objectifs de favoriser, la prise devenant une problématique parmi d’autres dans le passage
(pour les 0/6ans) au conseil et accompagnement des familles.
de conscience de la limite de perception, la marche du regard de l’adolescence à l’âge adulte.
Il s’agit de favoriser l’intégration scolaire et plus globa-
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
(agilité, vitesse, endurance des mouvements oculaires), et la
lement bien sûr d’acquérir de l’autonomie, une
capacité de fixation soutenue. Dans un deuxième temps, les Ces jeunes s’inscrivent dans un environnement
mêmes finalités sont abordés à partir de supports écrits avec
finalité (et non un objectif) dans le cadre des « Finalement et des relations, notamment familiales qui
prises en charge.
ou sans aide optique. l’adolescence se induisent pour le service de penser «  la
Le SESSAD Dispositif Déficience Visuelle de vit à la fois comme place et le soutien à la fonction éducative des
Le patient doit comprendre et accepter cette progressivité de parents au-delà du respect des droits liés
Créteil fait partie de l’Institut Le Val Mandé,
prise en charge malgré son impatience à retrouver un accès
établissement public autonome. Le service
un exil et comme une à l’autorité parentale(…)  »2 Dans le cadre
au langage écrit, ce qui demande à l’orthoptiste « savoir faire
Bibliographie propose un accompagnement permettant initiation au terme des «  groupes famille  » (groupe d’échange
et savoir être ». ou ne sont présentes que les familles des
de favoriser le projet d’insertion globale pour de cet exil » 1 usagers accompagnés par le SESSAD DDV)
CLENET M.F, HERVAULT C. - Guide de l’orthoptie - Elsevier Masson des usagers âgés de 14 à 25 ans atteint d’une
Subjectivement, les résultats sont satisfaisants si les objectifs COHEN S. Y., DELHOSTE B., BEAUNOIR M.P., CAN F., MARTIN D., PESSANA J., Guide organisés au sein du service, il est souvent fort
déficience visuelle stable ou évolutive. A tranche
ont été bien définis préalablement. Objectivement, un gain de rééducation pratique des basses visions, EMC instructif de demander aux parents ce que représente
d’âge spécifique, problématique spécifique.
d’acuité de lecture ou de vitesse de lecture, l’augmentation du JAVAL L .E, Physiologie de la lecture et de l’écriture. CERES 2000
la notion d’autonomie pour leur enfant. Les réponses sont
nombre de lignes lues, une meilleure compréhension et l’utili- Colloque VISION et LECTURE organisé par l’A.S.N.A.V (Association Nationale pour
l’Amélioration de la Vue) en collaboration avec A.F.P.S.S.U (Association Fran- L’adolescence a, entre autre, ceci de caractéristique qu’elle diverses en fonction de l’âge, de la culture, des interactions
sation de l’aide optique au quotidien sont les critères retenus çaise pour la Santé Scolaire et Universitaire), Collection de livres thématiques propre à chaque famille. Il ressort de ces échanges avec les
peut se définir comme un déséquilibre recherché par le sujet.
pour juger des effets bénéfiques de la rééducation. « Médecine Scolaire et Universitaire »
parents, sans que cela soit une généralité, de la culpabilité dû
L’enfant quitte des repères psychiques et sociaux établis,
RICHAUDEAU F., GAUQUELIN M. et F., La lecture rapide, MARABOUT
stables construits depuis la petite enfance auprès de ses au handicap de leur enfant et des positions de surprotection
Si l’orthoptiste est un acteur incontournable de la réédu- LEVY-SCHOEN A., KEVIN O’REGAN J., Le regard et la lecture, La recherche, juin 1989
qu’il faut pouvoir travailler avec eux sans jugement et en les
SAFRAN A.B, VIGHETTO A., LANDIS T., CABANIS E. - Neuro-Ophtalmologie - Société parents, de sa famille. L’adolescent va alors se confronter et
cation de la lecture chez la personne déficiente visuelle, son positionnant de facto comme acteurs du processus d’accom-
Française d’Ophtalmologie - MASSON (2004) donc se construire dans l’altérité face à d’autres personnes,
intervention peut s’intégrer dans une prise en charge pluridis- pagnement. Une ébauche de solution pourrait être de penser
Revue francophone d’Orthoptie : Volume 1 N°1 Mars 2008 - Société Francophone d’autres groupes dont il faudra apprendre les usages. « Fina-
ciplinaire qui est favorisée par un travail en réseau avec tous les d’Etude et de Recherche en Orthoptie - Vision et lecture - que « les parents sont associés au projet global de leur enfant
lement l’adolescence se vit à la fois comme un exil et comme
partenaires « orthophonistes, opticiens, neuropsychologues ». Revue francophone d’Orthoptie : Volume 2 N°2 Juin 2008 - Société Francophone
mais pas au Projet Individuel d’accompagnement(…)  » qui
d’Etude et de Recherche en Orthoptie - Vision et lecture - une initiation au terme de cet exil  »1. Cette maturation s’ac-
Il n’apprend pas à lire mais optimise l’efficience en lecture ! n reste celui de l’usager. 3
Revue francophone d’Orthoptie : Volume 8 N°1 Janvier/Mars 2015 - Société compagne de position de prestance, d’affirmation, de rejet
Francophone d’Etude et de Recherche en Orthoptie – Lecture et stratégies - d’un modèle établi. A cette évolution normale, mais dont il
Illustrations DEHAENE S. – Les neurones de la lecture – Odile Jacob
faut connaitre les caractéristiques, pour mieux l’accompagner La richesse de l’accompagnement proposé par le SESSAD DDV
KAPOULA Z., F.VITU-THIBAULT. La lecture et la mobilité du regard. La tribune inter- réside dans la complémentarité du travail entre éducateurs
nationale des langues vivantes. Nov. 28, 2000 p. 10 à 17 s’ajoute une déficience visuelle, handicap sensoriel qui rend
Mires orthoptiques calibrées  : sollicitations des capacités plus complexe le processus d’insertion indispensable à l’épa- et rééducateurs faisant partie d’une même équipe mise au
KAPOULA - SAINTE FARE GARNOT Z. La saccade oculaire. Sciences et vie hors série,
motrices dans l’espace (fixation, poursuites, saccades) n° 204 Septembre 2008, Le cerveau et le mouvement nouissement de l’individu. service des attentes et des besoins de l’usager.
Z. KAPOULA, F. DANIEL, A. MORIZE & D. BEMOND GIGNAC. Fatigue visuelle et rôle de
la synergie vergences accommodation, saccades : conséquences sur la cognition
De 14 à 25 ans se pose pour l’ensemble des jeunes la question
et nouveaux moyens de réhabilitation. Actes du Colloque scientifique «  SILMO Notes
academy ». de la scolarité, d’une orientation scolaire pertinente, du choix
N.FOINELS, Lecture et basse vision, Diaporama, Journée des orthoptistes 2013, du métier, voir du premier emploi. Se posent aussi pour eux 1. Françoise DOLTO
Réseau Basse Vision de proximité des Pays de la Loire 2. ANESM (février 2011) « L’accompagnement des Jeunes en situation de
d’autres questions plus existentielles comme « suis-je capable
D.MARTIN, DMLA : rééducation orthoptique, Diaporama, Journée des orthoptistes handicap par les services d’éducation et de soins à domicile »
2008, Réseau Basse Vision de proximité des Pays de la Loire d’avoir des amis  ?  » «  Est-ce que je peux vivre sans mes 3. B. DUBREUIL (2006) « Accompagner le projet des parents en éducation
parents ? « J’aimerai avoir un(e) petit(e) ami(e)… » Avec l’ado- spécialisé »

*Responsable de Service, SESSAD DV 14-25 ans.


Y-a-t-il un bon moment pour est donc généralement après coup, liée aux circonstances
et échecs du quotidien et comporte de fortes variations
Toutefois, il est possible d’aider le sujet à évoluer dans ces
deux phases en adoptant à son égard les contre-attitudes
La présence d’une anosognosie (une absence de conscience
durable des troubles) est un frein aux changements. Elle
changer ses habitudes interpersonnelles. les plus aidantes. Dans la phase de dénégation, le but est de provoque une absence d’adaptation, d’anticipation et
de vie et ses habi- Ces variations des réactions devant une baisse de vision,
permettre à la personne de comprendre et définir sa défi-
cience visuelle. Pour ce faire il est utile de combiner deux
de transposition spontanée des stratégies réadaptatives
ou rééducatives. Il devient, dans ce cas, nécessaire de
tudes de voir ? que celle-ci soit normale ou pathologique vont dépendre attitudes : une objectivation fonctionnelle de l’orthoptiste placer le patient, de manière répétée en situation d’échec
de la personne concernée, le sujet ou ses proches, et de et de l’opticien, des explications diagnostiques de l’ophtal- fonctionnel (sans la sanction de l’échec), pour l’aider à
Pierre Griffon* l’objet visé : la déficience ou le handicap. mologiste, mais aussi se reculer, laisser le temps au patient appréhender son état (cas de l’héminégligence). La dégra-
de devenir acteur de sa réadaptation, ne pas le presser dation de l’humeur est alors un signe positif de la prise de
En effet, pour les proches (et d’autant plus qu’ils sont moins ni le culpabiliser. Dans la phase de dépression, il est utile conscience.
proches), il est logique de chercher à la compenser au mieux d’autoriser l’expression de la souffrance, de la dépression,
Face à l’apparition d’une déficience et au plus vite, de tout faire pour réduire l’impact pratique sans être aspiré par elle (la verbaliser, la normaliser et non Dans les cas de déficience multiples, quelle est la place de
visuelle quel est le bon moment pour de la baisse de vision. La démarche est rationnelle et objec- la fuir), mais aussi d’aider la personne à critiquer son exagé- la déficience visuelle dans l’ensemble du tableau défici-
changer ses habitudes de vie et ses habi- tivante. Mais pour la personne concernée, la question n’est ration dépressive par une objectivation fonctionnelle de taire ? On observe fréquemment que la déficience visuelle
tudes de voir  ? Cette question apparemment pas logique mais psychologique, la démarche est émotion- l’orthoptiste et de l’opticien, ainsi que par une explication est brandie pour masquer une atteinte centrale (Atrophie
simple est en fait redoutablement compliquée. Comment nelle et subjectivante. L’enjeu n’est pas l’amplitude ni la diagnostique de l’ophtalmologiste. (Parler vrai, ne pas corticale postérieure), ou à l’inverse négligée, dans le cas de
contribuer à une réponse qui soit une aide pour la personne rapidité de la réadaptation, mais le maintien d’une image souligner que le positif, valider les pertes pour se donner le pathologies lourdes évolutives (SEP). Le temps de changer
concernée et non une arme pour l’accuser, ou une pseudo de soi fonctionnelle, intégrant la perte sans s’y réduire, s’y droit de critiquer les exagérations dépressives). ses habitudes peut être le bon, mais il y a une confusion sur
12 évidence pour fuir une réalité dérangeante ? résumer (avoir une déficience visuelle non pas être un défi-
cient visuel). Après ces situations générales il est utile toutefois, de s’ar-
l’objet du changement lui-même. 13
Nous allons tenter, sans dogmatisme ni trop grande simplifi-
rêter autour de quelques cas particuliers. Quel va être le moment de la prise en charge des troubles
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
cation, d’apporter quelques éléments de réflexion pour, si ce n’est En effet, de quoi parle-t-on ? De la déficience, une notion en visuels dans ces situations de déficiences multiples ? Bien
y répondre, du moins être en mesure de mieux la comprendre et soi, objectivable, généralisable ou du handicap une notion Dans certain cas, le patient va avoir tendance à anti- souvent il interviendra après la réalisation de préalables
l’intégrer dans les parcours psychologiques individuels. pour soi et toujours univoque ? ciper l’évolution de sa déficience visuelle. Il peut s’agir (motricité, langage, cognition, anosognosie) ou d’un
d’une anticipation prudentielle, souvent observable chez cadrage nécessaire (en présence de troubles psychia-
Trouver le bon moment de l’adaptation à une baisse de C’est le travail de deuil qui va permettre au sujet de passer l’enfant, pour lequel les parents vont définir des adapta- triques préexistants par exemple). Il est à noter que, dans
vision nécessite de tenir compte de deux mécanismes, du fait (diagnostic) à l’état (malvoyant) et donc de la tions et influer sur les orientations de manière à prévenir un certain nombre de cas de déficiences complexes asso-
celui de l’intégration psychique d’une perte d’une part et déficience au handicap. Il s’agit d’un mécanisme banal les conséquences de l’évolution d’une pathologie visuelle. ciées, la prise en charge des troubles visuels sera une voie
celui de l’adaptation, progressive ou non, à la baisse de d’adaptation à une perte. Non pas une acceptation mais Il peut aussi s’agir d’une anticipation plus catastrophiste, d’entrée vers une prise en compte plus large des désadap-
vision au cours du temps, d’autre part. une compréhension de la perte au sens latin, c’est-à-dire conduisant la personne à anticiper une baisse non encore tations (troubles neuropsychologiques).
la prendre avec soi. Non pas nier la perte ou ne plus en présente pour s’en prémunir, on parle alors d’un processus
Il s’agit donc d’une situation difficile mais aussi abso-
souffrir, mais l’intégrer dans sa réalité sans être aspirée par d’aveuglisation, comparable en tout point à une réaction Enfin, le bon moment pour changer ses habitudes peut
lument banale et commune à tous  : le vieillissement.
elle. On peut parler de travail, car cela nécessite du temps, paradoxale d’échec (anticiper l’échec de peur d’avoir à ne pas être atteint, mais le patient se trouver dans une
Nous savons effectivement que notre efficience visuelle va
des efforts (passer par des souffrances générées par les le subir). Ce type de réaction s’observe parfois chez des situation d’urgence. Nous savons tous, qu’il existe très
régulièrement décroître avec l’âge. Tout en restant dans
changements d’habitudes et la remise en cause de l’image patients pour lesquels le pronostic en vient à peser plus peu d’urgences fonctionnelles, en ce qui concerne la
la normalité statistique, nos capacités de vision de près
de soi) et rapporte à l’issue un bénéfice, en termes d’adap- lourd que les limites visuelles présentes (certains se défi- réadaptation de la basse vision de l’adulte. En revanche,
par exemple vont se réduire. Le port de lunette va devenir
tation psychologique. nissant alors comme des «  perdant la vue  ».) Enfin, cette les situations d’urgences sociales ou psychologiques sont
nécessaire. Le vieillissement normal de la fonction visuelle
anticipation s’observe dans le cas de pathologie héréditaire nombreuses, auxquelles peuvent s’ajouter des nécessitées
n’est à confondre en rien avec le surgissement d’une défi- Ce travail peut se décomposer en trois étapes : le rejet de avec identification à l’ascendant ou au proche déficient hospitalières (patient adressé par le logiciel ViaTrajectoir à
cience, mais les mécanismes à l’œuvre sont les mêmes. l’évidence et/ou sa mise à distance (mécanisme de retrait, visuel, une fois le diagnostic posé. partir d’un service de médecine aigue).
isolement, réaction paradoxale d’échec, surcompensation,
L’attitude normale face au vieillissement de la fonction
déni), l’abattement dépressif avec exagération de la perte et Dans les cas de baisse visuelle progressive ou par étape, le Dans ces cas, bien souvent, le patient n’a pas ou très peu
visuelle va être d’essayer de la rejeter, de trouver les
de ses conséquences (symptomatologie de la dépression sujet va effectuer un seul travail de deuil même s’il va vivre eu le temps de réaliser la nature et la gravité de l’atteinte
moyens de maintenir la meilleure efficience visuelle le plus
réactionnelle), les réinvestissements progressifs, soit la plusieurs baisses de vision (effet de cliquet). De même, le visuelle récente. Les processus psychologiques adaptatifs
longtemps possible et de repousser les changements à un
dénégation, la dépression et la réaction. travail de réadaptation n’est pas proportionnel à la baisse. sont à peine ébauchés. La prise en charge doit donc en
avenir, dont on parle, mais que l’on s’efforce de repousser.
On observe au contraire des seuils fonctionnels qui, une tenir compte. Pour cela, il est important d’aborder avec le
C’est l’attitude commune devant l’avancée en âge. Nous Changer ses habitudes de vie et de vue est ce qui est à fois franchis du fait de l’aggravation de la baisse visuelle, patient les besoins généraux à partir de situations particu-
savons tous que nous avons tous les jours un jour de plus, l’œuvre en fin de travail de deuil, en phase de réaction. mettent en échec des stratégies adaptatives et rendent lières (autonomie pour, la lecture de, le déplacement vers),
que le temps avance de manière continue. Mais la prise En effet, c’est parce que la personne a tenté de rejeter sa progressivement obsolètes les anticipations mises en de renforcer la part des mises en situation pour favoriser
de conscience de nos limites fonctionnelles, marquant déficience qu’elle l’a progressivement définie. C’est parce place par la personne. Les difficultés psychologiques sont les prises de conscience des pertes récentes et des adapta-
l’avancée en âge, n’est jamais continue. C’est parce que qu’elle en a souffert qu’elle souhaite se mobiliser pour la alors redoublées car le sujet parvenait à lutter contre sa tions possibles. Dans ce cas, il est particulièrement utile de
l’on bute sur un échec physique, mnésique ou visuel, que compenser. non maîtrise de l’évolution de sa déficience visuelle par la mettre en place un accompagnement psychologique afin
l’âge s’impose. En l’absence de cet échec on s’efforce de
maitrise de sa réadaptation (mise en place de ces adapta- d’aider le patient à se redonner du temps pour élaborer
penser que nos capacités à faire, se souvenir ou voir, sont Cela, alors que dans la phase de dénégation, l’objectif n’est
tions aidantes au présent et ayant une valeur anticipatrice.) progressivement son handicap présent.
inchangées. On s’efforce d’être ce que l’on a été. pas de changer ses habitudes mais de s’efforcer de nier
la nécessité de le faire et dans la phase de dépression, la De ce rapide survol, quelques éléments peuvent être
Devant la baisse de vision normale liée à l’âge, l’adaptation capacité de changement et l’intérêt pour le faire sont altérés. dégagés pour en tirer une conclusion. Le bon moment pour

*Psychologue, Paris
changer ses habitudes de vie et ses habitudes de voir est Bibliographie
toujours subjectif et généralement après coup, c’est à dire
BOISSON, D., RODE, G., TILIKET, C. Anosognosie. Enseignement et
postérieur à la survenue de la déficience. Il est nécessaire handicap. Actes des 8èmes entretiens de Garches. Blackwell 1995 pp113-
140
d’avoir pris conscience de la perte, puis d’en avoir souffert
pour se donner les moyens de la compenser, c’est le rôle et EUSTACHE, M-L. Conscience, mémoire et identité. Dunod, 3 juil. 2013 Complément alimentaire à visée oculaire*
la finalité du travail de deuil. GRIFFON, P. Le travail de deuil chez une personne déficiente visuelle. Santé *Le Zinc contribue au maintien d’une vision normale.
Conjuguée, Bruxelles, 2003, 23, 60-62
GRIFFON, P., RENOUX, P-F. Nouvelle approche dans la prise en charge des
Toutefois, les tiers, proches et professionnels, peuvent personnes âgées présentant une déficience visuelle récente. Communi-
agir sur les processus adaptatifs en œuvre à l’origine et cation au colloque «Handicap, cognition et prise en charge individuelle»,
Association des Jeunes Chercheurs en Science de la cognition d’Aix-Mar-

Quand la situation l’exige,


au décours de ce travail (contre-attitude, adaptation des seille, 2001
prises en charge). LAGACHE, D. Le travail du deuil. Revue française de psychanalyse 1938 X4,
a-b

il faut donner le MaxiMUM…


Dans notre société qui est bien souvent une société de l’ur- PLON, F. Vivre la perte: l’accompagnement du deuil. L’Harmattan, 2008
POLETTI, R., DOBBS, B. Vivre son deuil et croître. Genève : Jouvence, 2005,
gence, pour laquelle la vitesse est parfois confondue avec
MEYER, C., ECKERT, F. L’impossible deuil. JOURNAL DE READAPTATION
l’excellence, il est important que nous, professionnels de la MEDICALE, 2002/12, vol. 22, n° 4, 110-114
rééducation fonctionnelle des personnes déficientes visuelles, RONDAL, J-A. Manuel de psychologie des handicaps: sémiologie et prin-
nous soyons attentifs à redonner du temps aux processus cipes de remédiation. Editions Mardaga, 2001
adaptatif et à ne jamais, culpabiliser la lenteur. n WIROTIUS, J.M., NEYROUD, I., PETRISSANS, J.L. Le déni en rééducation.

14 Journal de réadaptation médicale, 1999, 19, n° 2, 42-44


15
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
INFOS ARIBa
Renouvellement partiel du Conseil d’Administration ARIBa :
Les votes s’effectuent exclusivement par voie postale, internet ou fax, courant octobre 2015.
Résultat des votes : vendredi 13 novembre 2015.
Votes réservés aux adhérents à jour de cotisation 2015..

Dans notre Bulletin n°36 : à paraître en mars 2016 :


Compte-rendu des communications du 13e Colloque d’Automne ARIBa,
Mons, vendredi 13 novembre 2015.

Conseil d’Administration ARIBa


BUREAU
Présidente : Béatrice Le Bail • Présidents d’honneur : Bernard Arnaud,
Christian Corbé • Vice-Présidents : Françoise Gerin Roig, Pierre-Yves
Robert, Martine Routon • Secrétaire Générale : Marie-Odile Pataut-Renard
• Secrétaire adjointe : Marie-Cécile Geeraert • Trésorier : Hugues Paulet •
Trésorier adjoint : Robert Waquet.
NUTROF c’est 2 capsUles/jOUR.
MEMBRES
Alexandra Berger-Martinet, Armelle Blaisot-Le Stanguennec, Nathalie Bujosa-
Garbolino, Vincent Brouard, Georges Challe, Marie-Christine Darieu-Panoff,
Gérard Dupeyron, Claire Meyniel, Anne-Françoise Rens, Marion Sternis. Rejoignez le groupe
Facebook ariba-vision
Membre d’honneur : Jean-Claude Hache.
pour échanger autour
de la basse vision.

NUT AP 0315
Centre d’Appel et de Conseils C’est alors que l’ARRADV a rencontré un partenaire privé :
Malakoff Médéric lui ayant permis d’inaugurer ce service
APPELS PERPECTIVES
sur la Déficience Visuelle : innovant le Centre d’Appel et de Conseils spécialisé dans Depuis l’ouverture le dispositif compte plus de 200 appels, Ce CAC-DV est adossé à deux sites internet:
provenant majoritairement à ce jour, de la région PACA,
un service pratique la déficience visuelle (CAC-DV) : un service professionnel
pratique, implanté à Marseille et inauguré le 16 octobre 2014 première région concernée. Ces appels sont répartis de la - Un site grand public : www.arradv.fr
sur la région PACA. façon suivante :
Laetitia ATTIA* - Un site professionnel : www.abc-de-la-dv.fr
Françoise GERIN ROIG** l 68 % de femmes et 32 % d’hommes
OBJECTIFS l Age médian : 64 ans
A dater de ce jour, grâce au soutien financier de la Fondation
OPTIC 2000 et d’autres à venir, ce dispositif est en capacité
Ce CAC-DV a pour objectif d’apporter une réponse spécialisée l 20% de professionnels et 80 % de personnes déficientes d’être à vocation nationale. Il est bien sûr en demande de
L’ARRADV est née le 16 mars 2002 de la et personnalisée et/ou une orientation vers les bons interlo- visuelles toute information émanant de professionnels comme ceux
rencontre de professionnels de la vision, cuteurs tant à des professionnels qu’au grand public dans de l’ARIBa et autres professionnels. Des professionnels formés
de la santé publique et du handicap amenés les différents domaines touchant à la déficience visuelle de Les motifs des appels répertoriés à ce jour concernent en
attachés à ce dispositif, une base documentaire étayée réguliè-
à réfléchir sur un double constat : méconnaissance l’adulte: questions sur la vie quotidienne, la vie sociale, la vie majorité :
rement, d’autres professionnels susceptibles d’être facilement
de la déficience visuelle et important hiatus au niveau de professionnelle… interpellés devraient lui permettre de jouer le rôle pour lequel
l’interface médico-sociale et médico-professionnelle. Cette l
Motif numéro 1 : démarches administratives (27% des
il a été conçu, à savoir : une interface spécialisée dans la défi-
réflexion a amené ces professionnels vers d’autres constats : motifs).
cience visuelle. n
MOYENS
16 17
l
Motif numéro 2 : information globale sur la situation de
l Inégalité de répartition et nombre insuffisant de structures handicap visuel (17 % des motifs).
Un numéro vert accessible du lundi au vendredi de 10H à
spécialisées en déficience visuelle l Motif numéro 3 : conseil en aide techniques et financements
12H30 et de 13H30 à 18H
l Mauvaise coordination des acteurs de terrain existants
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
(12% des motifs).
l Faible
nombre de professionnels du sanitaire et du social
formés, voire informés sur la déficience visuelle Quatre cas pratiques sont ensuite présentés par
la coordonnatrice sociale du dispositif, Mme
Partant de ces interrogations, l’association a porté différents Laetitia ATTIA.
projets qui lui ont permis de se forger une expérience : Des appels reçus par des professionnels : coordonnatrice
sociale spécialisée dans la déficience visuelle, chargé de déve- De ces quelques mois d’ouverture découlent
l Expérience auprès du public déficient visuel au travers des loppement et secrétaire. plusieurs constats :
dispositifs mis en place : l
Les motifs demeurent extrêmement variés CE NT RE D’ AP PE
L ET DE CO NS EI
- Pôle de coordination d’un réseau Basse Vision Par ailleurs, afin d’apporter les réponses les plus pertinentes : lien social, maintien à domicile, emploi et SU R LA DÉ FI CI EN LS
possibles aux questions posées, ces professionnels sont CE VI SU EL LE
- Equipe Technique d’Evaluation Labellisée (ETEL) dans 3 autres…
susceptibles de s’appuyer sur l’expertise : CA C- DV
dispositifs de Site Pour la Vie Autonome (SPVA) l
Une écoute active ainsi qu’une approche
- SAMSAH ARRADV 13 - des professionnels administrateurs de l’ARRADV spécialisés transversale afin de bien prendre en compte
- SAMSAH ARRADV 84 dans la vision ou la perte d’autonomie liée à la déficience tout le contenu possible de la demande et de 0800 013 010
visuelle (ophtalmologistes, opticien, médecin de MDPH, donner toutes les réponses envisageables,
OB JE CT IF :
médecin en médecine physique et de réadaptation) sont nécessaires et primordiales.
l Expérience auprès des professionnels : Un e inte rfa ce spé cia
lisé e dan s la déf icie
nce vis uel le, app ort
l
La possibilité pour les professionnels de rép ons e per son nal
isé e et/o u une ant une
- Professionnels de la déficience visuelle ancrés dans le inte rlo cut eur s. ori ent atio n ver s
les bon s
-
des professionnels des deux SAMSAH ARRADV : 84 et ce service de s’appuyer sur tout un panel
progrès technique, du fait de l’importance et la réalité de A des tina tion du gra
nd pub lic et des pro
notamment 13 qui partage ses locaux avec le CAC-DV : de professionnels facilement accessible fes sio nne ls.
ce progrès technique
opticien, orthoptiste, ergothérapeute, psychomotricien, permet d’optimiser les conseils et infor- MI SS IO NS :
- Professionnels hors champ de la déficience visuelle dans 1. Inf orm atio n sur
:
instructeur en locomotion, psychologue, assistante de mations apportées (même si la réponse ô Les dém arc hes adm
l’ignorance de cette déficience visuelle mais en demande inis tra tive s, l’ac cès
service social. demande alors davantage de temps). ô L’a ccè s aux dis pos aux dro its
d’information ô Les pro fes sio nne
itif s d’a cco mp agn em
ent liés à la DV
l L’aspect pratique d’un numéro vert unique ls, les ser vic es de
réa dap tat ion
- Professionnels décisionnaires publics à des années lumières Enfin, ces professionnels ont possibilité de rechercher l’infor- ô Les ser vic es d’a
est largement plébiscité. ô Les for ma tion s spé
ide à dom icil e, les
ass oci atio ns spé cia
lisé es
de la problématique, du fait du nombre et de la difficulté de mation sur une base de données documentaires (technique, cia lisé es
2. Co nse ils pra tiq ues
réponse à toutes les problématiques de santé publique sociale, législative…) ainsi qu’un répertoire qualifié des de l’ha bit at, les tra
sur les aid es tec hni
que s spé cifi que s, l’ad
nsp ort s ada pté s ... apt atio n
différents professionnels et structures susceptibles d’être
l Expérience dans la réalisation de projets lui ayant permis de MO YE NS :
interpellés. Cette base de données documentaires est réguliè- 1. De s pro fes sio nne
prendre conscience de : rement alimentée et réactualisée.
ls spé cia lisé s à vot
re éco ute :
Du lun di au ven dre
di de 10H à 12H 30
- La lourdeur des dispositifs 2. Un site à des tina et de 13H 30 à 18H
tion du gra nd pub lic
: ww w.a rra dv .fr
- La difficulté d’obtention de financements 3. Un site à des tina tion
des pro fes sio nne ls
: ww w.a bc -de -la
-dv .fr
- La perte d’énergie liée à des procédures au détriment de
réalisations pratiques, concrètes et efficaces

*Coordonnatrice, Assistante de service social, ARRADV Marseille **Présidente ARRADV Marseille


CERTIFICAT « OPHTALMO » CERTIFICAT « OPHTALMO » : COMMENT ? l Faciliter l’accès aux droits, professionnels et dispositifs lui
permettant ainsi d’améliorer son autonomie et sa qualité
Et permettre ainsi à tous les professionnels impliqués
dans la déficience visuelle d’avoir un support commun
ET DEFICIENCE VISUELLE : Et nous avons procédé par étapes : de vie d’information
MODE D’EMPLOI Notre choix de départ s’est porté sur le certificat MDPH pour
les raisons suivantes :
Françoise GERIN ROIG*, Béatrice LE BAIL**, l Elaboré sur un consensus
CERTIFICAT OPHTALMOLOGIQUE PRATIQUE
Claire MEYNIEL*** l Des questions binaires à compléter : oui ou non
l Une présentation synthétique sur un recto (le champ visuel
Nom : Prénom :
au verso) Age :
Diagnostic principal :
CERTIFICAT « OPHTALMO » : POURQUOI ? En théorie donc, rapide à renseigner
pour l’ophtalmologiste !!! Pathologies associées :
En effet, pourquoi vous parler aujourd’hui de ce certificat ? Le
sujet de cette intervention trouve son origine dans ce constat Nous avons ensuite déterminé les caractéristiques devant L’acuité visuelle de loin doit être mesurée avec la
meilleure correction optique tolérée (en dehors
contradictoire sur l’importance de la vision et malgré ce, la et transposée en système décimal. de tout système optique grossissant)
permettre à ce certificat, d’atteindre les objectifs précités et
méconnaissance de la déficience visuelle. L’acuité visuelle de lecture doit être mesurée avec
nous les avons déclinés ainsi : l’addition liée à l’âge et en lecture fluide.

l Etre accessible à tous les professionnels amenés à l’utiliser Acuité visuelle : Oeil droit Oeil gauche

18 19
Importance de la vision à plusieurs niveaux :
- de loin (équivalent échelle de Monoyer) ………
l Permettre l’identification de l’atteinte visuelle dans : .. ………..
l Rôle majeur et polymorphe de la vision - de lecture (équivalent échelle de Parinaud à 40
- Sa ou ses étiologies cm) ……… .. ………..
l Conséquences importantes d’une atteinte visuelle sévère : - Son degré de gravité et d’évolutivité Remarque : les éléments suivants sont particulière
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
des répercussions fonctionnelles jusqu’aux complications - Ses conséquences fonctionnelles
ment importants à mentionner dans la mesure
où ils apportent des éléments
complémentaires sur l’importance de l’atteinte
avec majoration exponentielle des autres atteintes orga- visuelle
l Etre facile à utiliser
niques en passant par la maltraitance Le champ visuel binoculaire est-il normal ?
q oui q non
l Nombre de personnes repérées malgré les progrès théra- La vision des couleurs est-elle normale ?
Nous proposons ainsi les modifications suivantes ou du La sensibilité aux faibles contrastes est-elle norma
q oui q non (préciser)
peutiques CERFA OPH à un certificat ophtalmologique pratique (en le ? q oui q non (préciser)
l Société de plus en plus visuelle annexe avec les modifications en violet) : Autres signes cliniques : (préciser)
l Nystagmus q oui q non
Méconnaissance de la déficience visuelle par : l Données de présentation : l Diplopie
q oui q non
l Photophobie
l Lesophtalmologistes peu impliqués dans l’évaluation des - Précision de l’âge de la personne à la date de rédaction du q oui q non
l Cécité nocturne
certificat q oui q non
conséquences d’une déficience visuelle et des possibilités l Présence d’hallucinose
q oui q non
d’amélioration de la qualité de vie des patients touchés l Données cliniques :
- Apport de précisions sur la mesure de l’AV Evolution prévisible des troubles :
l Les médecins généralistes insuffisamment informés de l’at-
- Suppression de certaines mentions : AV sans correction, q amélioration q stabilité q aggravation
teinte visuelle de leurs patients mais professionnels clefs Si amélioration : Dans quel délai ? Comment ?
q non définie
dans l’approche globale des patients strabisme
- Précisions sur les éléments complémentaires à l’AV, à
Cette réflexion nous a amené à la recherche d’un outil pratique renseigner Retentissement fonctionnel des troubles visuel
s sur la vie personnelle, sociale et/ ou professionnelle : quest
afin de pallier ce constat ambigu. Nous nous sommes arrêtés - Ajout de la mention : hallucinose ionnaire pratique
sur le certificat ophtalmologique. Et nous avons décliné les l Difficultés dans : (cocher si nécessaire le besoin
l Données sur le retentissement fonctionnel : de tierce personne)
- La lecture et l’écriture ?
objectifs nécessaires à ce certificat dans le domaine qui nous - Remaniement complet des questions q oui q non q tierce personne
- La reconnaissance des visages à 1 m ?
intéresse, à savoir la déficience visuelle. q oui q non q tierce personne
l Conservation de la présentation sur un recto et de questions - Les gestes de la vie quotidienne ?
binaires à compléter, pouvant ainsi être rapidement et faci- (ex : préparation et prise des repas…)
Voici ces objectifs : q oui q non q tierce personne
- Utilisation du téléphone et appareils de com.
lement renseignées … ?) q oui q non q tierce personne
l Acter d’une atteinte visuelle sévère - Adresse gestuelle ?
(ex : tendance à casser, verser à côté, renverser,
se cogner) q oui q non q tierce personne
l Permettre l’accès aux droits : - Les déplacements intérieurs
- Dispositifs de substitution : AAH… CONCLUSION - Les déplacements extérieurs
q oui q non q tierce personne
q oui q non q tierce personne
- Dispositifs de compensation : PCH, APA, financement d’AT… Devant toute atteinte visuelle sévère, ce certificat devrait
l Nécessité d’aides techniques spécia
- Dispositifs pratiques présents dans l’environnement du être renseigné par l’ophtalmologiste traitant permettant lisées ?
(optique, canne blanche, autres…)
patient dans différents domaines : transports, loisirs… ainsi à son patient de : q oui q non préciser :
- Dispositifs d’accompagnement dans l’emploi. l Incompréhension des difficultés visuelles par les
tiers ? q oui q non
l Prendre
conscience que son ophtalmologiste connait les
l Permettre l’accès à tous les acteurs nécessaires à la prise en conséquences de son atteinte visuelle l Autres difficultés :
compte des conséquences de l’atteinte visuelle
l Permettre
à son médecin généraliste, d’intégrer les consé- A……………………………….. Le……………………
…………Cachet :
quences de cette atteinte visuelle dans sa prise en charge
globale Signature :

*Présidente ARRADV Marseille ** Présidente ARIBa, Ophtalmologiste, IME Jean-Paul, Évry


*** Neurologue, Fondation Sainte-Marie, Paris
Quelques images
À compléter si nécessaire. du 19e Colloque de Printemps ARIBa, ARIBa
Champs visuel binoculaire (Champ visuel de Goldman III 4)
le 11 mai 2015 à Paris.

Le champ visuel binoculaire est apprécié à la coupole de Goldman avec le test III/4 sans dissociation des deux yeux.
(ou équivalent)

20 21
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
Bahram Bodaghi

Marie-Odile
Pataut-Renard

Zoë Kapoula

Dominique Perriot
13
COLLOQUE d’AUTOMNE Également proposés durant ce colloque :
e MONS l Centre de congrès MICX l Démonstration de parcours de chiens guides d’aveugles lEspace exposition : l’industrie optique et pharmaceutique,
ainsi que les nouvelles technologies, les organismes et les
VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015 l Exposition olfactive «Le Nez de Cyrano» : avec un guide non ou
associations seront représentés.
malvoyant, faites abstraction de la vue et plongez-vous dans une
expérience sensorielle interactive à la découverte du Xviie siècle.
Pré programme susceptible de modifications.

LES PERSONNES DÉFICIENTES VISUELLES AU COEUR DU TRAJET DE SOINS


Contexte de prise en charge, articulation entre professionnels et multiculturalisme Mons, capitale européenne de la Culture 2015
à:
08h00 aCCUEiL DEs PaRTiCiPaNTs, REMisE DEs BaDGEs 14h00 Nouvelle culture technologique et Universal Design : 1h05 de Lille flandres
Café D’aCCUEiL en quoi l’évolution sociétale modifie-t-elle les 2h30 de Paris via Bruxelles ou Lille flandres
habitudes de prise en charge ? 6h30 de Montpellier via Bruxelles Midi
Mot de bienvenue 0h45 de Bruxelles
08h45 Jeroen Baldewijns, Licht en Liefde BULLETIN d’INSCRIPTION
22 Elio di Rupo, Bourgmestre, Mons
introduction
Ludwine Wouters, UZ Gent 1h30 de Liège
13e Colloque d’Automne ARIBa 23
Parking étendu, hôtels à proximité à retourner accompagné de votre règlement avant le 30/10/15
Eric Balate, Président Oeuvre fédérale 14h25 Les tactiles.be : méthodologies d’approche pour le bon
Bulletin ARIBa n° 35

Bulletin ARIBa n° 35
«Les amis des aveugles et Malvoyants», Mons développement de l’utilisation des nouvelles technologies
c Mme c Mlle c M. c Dr c Pr
Ouverture du colloque Vincent Collin, Directeur CRETH, Namur MICX : situé à 4 mn à pied de la gare de Mons
Béatrice Le Bail, Présidente aRiBa Pierre Muraille, Educateur spécialisé en informatique,
CRETH, Namur Nom : ...................................................................................................................................................................................................................................
09h00 Basse vision et rééducation fonctionnelle :
analyse du contexte franco-belge 14h50 Pluriculturalité et pathologies rétiniennes : à besoins
Ann Buyck, Ophtalmologiste, antwerpen Prénom : .......................................................................................................................................................................................................................
identiques, nos réponses sont-elles si différentes ?
Fanny Depasse, Ophtalmologiste, Mons
09h25 La scolarité de l’enfant déficient visuel Profession : .............................................................................................................................................................................................................
Christine Kestens, Ophtalmologiste, Ottignies
15h15 échanges avec la salle
adresse : ........................................................................................................................................................................................................................
09h50 La déficience visuelle en Belgique.
15h25 PaUsE Café, visiTE DEs sTaNDs
Prise en charge morcelée, choc culturel...
à la recherche du fil d’ariane... ...........................................................................................................................................................................................................................................................
16h10 albinisme et poids de la culture
Violaine Van Cutsem, Psychothérapeute, Bruxelles Annie Mokto, auteure, Présidente de l’association
Sandra Finzi, Psychologue, La Hulpe «écran Total», Bruxelles
CP - ville : ....................................................................................................................................................................................................................

10h15 échanges avec la salle 16h35 La surdicécité, une culture à part entière téléphone : ...............................................................................................................................................................................................................
Christine Aktouche , Orthoptiste, Bordeaux
10h25 PaUsE Café, visiTE DEs sTaNDs mail : .....................................................................................................................................................................................................................................
17h10 L’oeil du peintre. influences des atteintes organiques
11h10 Comment l’opticien participe à la dimension de l’oeil sur l’art pictural u TARIFS D’INSCRIPTION, DÉJEUNER INCLUS :
thérapeutique au sein d’un CRf ? Carine Deflorenne, Ophtalmologiste, Bruxelles
c Membre aRiBa à jour de cotisation 2015 .......................................................... 75 €
Pierre Clayes, Opticien, Mons
17h35 Basse vision et compensation sensorielle dans le c Non membre aRiBa 2015 ...................................................................................................................... 95 €
11h35 Pourquoi faire de la revalidation des mouvements domaine culturel et artistique
oculomoteurs ? Controverses. c Retraité, en recherche d’emploi, étudiant .................................................... 45 €
Alain Eyckerman, Chantal Lécolier, Psychologues
Cécile Streel, Orthoptiste, Liège Geneviève Delwarte, Logopède, Mons MOdALITéS dE RègLEMENT
l PAR VIREMENT BANCAIRE sans frais pour le destinataire c je souhaite recevoir un fichet de réduction sNCf (-20 %)
12h00 Les prérequis corporels aux déplacements chez 18h00 échanges avec la salle CRCa DU LaNGUEDOC
l’adulte : les atouts de l’Eutonie Gerda alexander ® c je souhaite une traduction simultanée en néerlandais
iBaN : fR76 1350 6100 0091 0254 5100 144
Agnès Fosselard, Kinésithérapeute, 18h15 CLôTURE DU 13E COLLOqUE D’aUTOMNE BiC : aGRifRPP835 (option sous réserve d’un nombre suffisant de demandes)
Psychomotricienne, Ottignies Bulletin(s) à nous retourner complété(s) par voie postale ou par
COORDONNé PaR : courriel : ariba.30@wanadoo.fr
Conditions d’annulation :
12h25 échanges avec la salle Stéphanie DEMARTIN, Chantal LÉCOLIER toute annulation devra être signalée par écrit. Les remboursements seront
Oeuvre fédérale Les amis des aveugles et Malvoyants, Mons (Ghlin) l PAR CHÈQUE à l’ordre de : aRiBa effectués après le colloque, aux conditions suivantes :
12h35 PaUsE DéjEUNER, COCKTaiL DEjEUNaTOiRE Bulletin(s) à nous retourner complété(s) et accompagné(s) du - jusqu’au 30/10/15 : retenue de 20 %
règlement correspondant à : - à partir du 31/10/15 : retenue de 50 %
ARIBa : 12 chemin du Belvédère - 30900 Nîmes
Afin d’améliorer le confort des personnes malvoyantes,
Essilor vous propose une large gamme de filtres sélectifs.

face relevable

24
Bulletin ARIBa n° 35

sur-lunette BIOCOVER

coffret d’essai

ML FILTERS
Intelligent Filtres sélectifs
Au-delà du grossissement, l’amélioration de la perception des contrastes reste
fondamentale pour améliorer le confort et la vision des personnes malvoyantes.
Intégrés au verres correcteurs, en simples faces relevables ou en sur-lunettes, les
filtres sélectifs de la gamme Multilens permettent de répondre à l’ensemble des besoins
des personnes déficientes visuelles. De 400 à 585 nm, ils sont également disponibles en
verres polarisants ou photochromiques afin de diminuer l’éblouissement en extérieur.
Pour plus d’informations, contactez-nous au 01 72 70 77 41
www.essilorpro.fr ESSILOR Basse Vision
Les filtres sélectifs ML Filters sont des dispositifs médicaux de classe 1 fabriqués par Multilens et destinés à la compensation de
handicap visuel des personnes malvoyantes. Nous vous invitons à lire attentivement les instructions figurant dans le catalogue Essilor Basse Vision.

Vous aimerez peut-être aussi