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TC01
RAPPORT DE STAGE
Stage technique effectué
dans l’usine Colgate-Palmolive France de
Compiègne
du 24 janvier au 19 février 2000
RAPPORT DE STAGE
Stage technique effectué
dans l’usine Colgate-Palmolive-France de
Compiègne
du 24 janvier au 19 février 2000
Remerciements
Sommaire
Pages
Remerciements 2
Sommaire 3
Introduction 5
I. Présentation de la société 6
Historique 6
Colgate-Palmolive Company 7
Division Colgate-Palmolive-Europe 8
Filiale Colgate-Palmolive-France 9
Site Colgate-Palmolive de Compiègne 10
Conclusion 31
Annexes 32
Introduction
Ce stage a été effectué, du lundi 24 janvier au vendredi 19 février 2000, dans la société du
groupe Colgate-Palmolive-France de Compiègne. Cette entreprise regroupe essentiellement
toutes les activités de production et de distribution de produits d’hygiène et d’entretien. J’ai
donc été affecté, en tant que stagiaire, à l’unité Focus Liquides Ajax/Soupline.
I. Présentation de la société
Historique
La société Colgate est créée en 1806 par l’Américain William Colgate, qui fabrique alors
des savons en barre et parfumés. Il réussit à étendre son activité grâce à l’élaboration de
nouveaux produits tels que le dentifrice, le bâton à barbe et les produits de toilette, grâce aussi
aux publicités parue dans les journaux. C’est alors en 1846 que sa première usine voit le jour à
Jersey City. Elle connaît un grand essor : en 1906, on compte déjà près de 160 sortes de savons
pour la peau et le linge et 625 variétés de parfums. En 1908, les frères Colgate, héritiers du
fondateur, la transforment en Société Anonyme.
C’est en 1929 que ces deux sociétés fusionnent formant ainsi le groupe Colgate-
Palmolive-Peet (ce troisième nom étant celui d’une société de savonnerie absorbée entre-temps).
En France, la société Cadum naît en 1907, elle fabrique baumes et onguents pour une
commercialisation pharmaceutique, en particulier une pommade contre l’eczéma. En 1928 est
construite une usine Cadum à Courbevoie. Le groupe Colgate-Palmolive s’internationalise alors
en rachetant, en 1931, cette société française qui fusionnera avec la société Palmolive à partir de
1952. En 1939, les ventes atteignent déjà les 100 millions de dollars.
Mais son implantation en France devient plus importante lorsqu’on voit, en 1954, la
construction d’une nouvelle usine à Compiègne, produisant dentifrices et détergents en poudres.
La société Cadum-Palmolive change de nom pour des raisons commerciales et devient la
Colgate-Palmolive Compagny en 1964. Puis le groupe élargit les types de produits : dans les
années 60, il lance l’assouplisseur Soupline, des nettoyants tels qu’Ajax ou PEC (aujourd’hui
Paic), le shampooing Palmolive, le déodorant Oé… En 1967, les ventes dépassent le milliard de
dollars. Le groupe rachète alors l’entreprise Lesieur Cotelle, produisant l’eau de Javel La Croix,
en 1988. En 1989, la savonnerie est transférée de Courbevoie à Compiègne, où l’on effectue le
conditionnement et la fabrication. Cette dernière s’agrandit dans l’unité Liquides, en 1991, en
vue d’une extension pour l’Europe. Le groupe rachète aussi la société Johnson & Johnson, dès
1994, ainsi que les formules des produits Tahiti et Pouss’Mousse.
Colgate-Palmolive Company
Colgate-Palmolive Company est une multinationale dirigée par l’Américain Reuben Mark,
dont le siège social est situé à New-York. Ses activités principales sont la production et la
distribution de produits d’hygiène et d’entretien. Elle a su s’implanter à travers le monde et
compte actuellement 120 filiales, implantées dans plus de 90 pays et réparties en 6 divisions :
- Afrique
- Amérique du Nord
- Amérique latine
- Asie
- Europe centrale
- Europe de l’Ouest.
Elle emploie plus de 38 000 personnes et ses produits sont présents dans 175 pays du
monde. En 1998, elle a généré 54 milliards de francs de chiffres d’affaire.
Cette forte présence mondiale s’explique essentiellement par la variété des différents
produits. On recense 5 métiers de production dans l’activité du groupe :
- L’hygiène bucco-dentaire (oral care) : la compagnie est le leader mondial du
dentifrice de marque Colgate. Le développement s’est poursuivi sur les bains de bouche et les
brosses à dents.
- Le soin du corps (body care) : la société est en pleine croissance internationale dans le
domaine du soin de la peau et du cheveu (savon, shampooing, crème à raser, gel douche, bain
moussant, shampooing 2 en 1, déodorant…) sous les marques Palmolive, Tahiti et Mennen. Elle
est actuellement la 2ème marque mondiale dans ce secteur. De plus, l’acquisition des produits
Mennen, la création d’une savonnerie en Inde et d’une usine en Turquie ne peuvent que
renforcer cette croissance.
- L’hygiène et l’entretien de la maison (household surface care) : la société détient
des positions majeures dans le domaine des nettoyants ménagers, des liquides vaisselle et de
l’eau de Javel, notamment avec les gammes Ajax, Palmolive, Paic et La Croix.
- Le soin du linge (fabric care) : Depuis 1988, le profit de la compagnie s’accroît dans
ce secteur, grâce aux produits de la gamme Soupline. Des efforts sont tournés vers le
développement de produits concentrés et de recharges, afin de contribuer à la protection de
l’environnement, surtout en Europe.
- L’hygiène et l’alimentation diététiques pour les animaux domestiques : Ces
aliments thérapeutiques et nutritionnels pour animaux domestiques sont commercialisés en
France depuis 1988, par la société Hill’s Pet Products. Ils sont avant tout vendus par les
vétérinaires. Ce secteur est en pleine expansion au Japon.
Division Colgate-Palmolive-Europe
- Royaume-Uni : Salford
- Tchécoslovaquie : Prague
Elle emploie environ 5 800 personnes. En 1998, elle a généré 11,9 milliards de francs de
chiffres d’affaire, c’est-à-dire 22!% des ventes mondiales. Ces différentes filiales sont capables
d’échanger leurs compétences pour un meilleur rendement.
Filiale Colgate-Palmolive-France
En 1998, cette filiale a généré 4,7 milliards de francs de chiffres d’affaire, cela signifie
27,4!% des ventes européennes, 6,2!% des ventes mondiales, soit près de 400!000 tonnes de
produits par an.
Mais elle doit sans cesse innover à cause de ses trois concurrents principaux :
- PROCTER & GAMBLE, société américaine ;
- LEVER, du groupe hollandais UNILEVER ;
- HENKEL, société allemande.
Principale concurrence.
Elle assure également une grande partie de la fabrication des flacons nécessaires au
conditionnement. En 1998, environ 92 millions de flacons PET ont été produits dans les ateliers.
D’autres fonctions sont, par ailleurs, restées centralisées comme le service du personnel, le
service audits qualité-laboratoire et le service achat-fabrications extérieures. On recense de même
sept services dépendant directement de la direction.
HCWS (High Commitment Work System) : Organisation du travail ayant pour but de permettre à tout groupe de prendre en
charge les situations courantes de son système de travail afin d’accomplir sa mission par la contribution effective de chacun de ses
membres.
TPM (Total Productive Maintenance) : Organisation qui a pour axes directeurs la visualisation (marquages au sol, espaces de
communication), la maintenance autonome, la réduction des pertes et l’optimisation de la maintenance.
CFM (Continous Flow Manufacturing) : Organisation qui permet l’optimisation des flux en réduisant les stocks et en permettant
une grande flexibilité des lignes.
Laboratoire Audit-qualité : Est garant du niveau de qualité des produits par le biais des contrôles et est aussi chargé de mettre
ces dispositifs de contrôles à la disposition du personnel.
Services Centraux Techniques : Mettent à disposition des nouveaux projets et de nouvelles technologies et assurent l’entretien
aux utilisateurs. Ils regroupent : les études informatiques, techniques et le service entretien.
Ressources Humaines : Assurent l’administration du personnel et l’adéquation permanente des ressources humaines avec les
besoins de l’entreprise ; elles comprennent les services suivants : emploi-formation, administratif du personnel, hygiène, sécurité et
conditions de travail (CHSCT), services social et médical.
La vie sociale
Le CE de l’usine gère activement les œuvres sociales de l’entreprise et est consultée dans
le domaine économique. Parmi les œuvres sociales, on trouve les activités voyages, sorties
théâtre / spectacle, sport, fête des mères, arbre de Noël. Mais ses principales compétences
s’exercent dans les secteurs suivants :
- opérations affectant l’emploi, telles que l’évolution du volume et de la structure des
effectifs, les licenciements pour cause économique ;
- opérations affectant les conditions de travail ;
- modes de rémunération ;
- qualification, formation professionnelle et apprentissage ;
- logements des salariés ;
- associations culturelles.
Le CE compte sept titulaires et sept suppléants élus par les salariés, ils bénéficient de
20!heures de délégation par mois pour remplir leur mandat de deux ans, cela signifie que ces
élus sont généralement des salariés de l’usine. Deux commissions obligatoires sont instituées au
sein du comité :
- la commission formation-emploi : accession des ouvriers à une formation en vue d’une
évolution de carrière, reconnaissance de cette formation ;
- la commission logement : environ 0,6!% de la masse salariale est apportée aux
entreprises immobilières régionales, les ouvriers peuvent alors accéder à la propriété.
D’autres commissions non obligatoires sont aussi instituées, comme la commission de
cantine, dont le comité rémunère le personnel.
Présence syndicale
La CFDT
La CFDT prône un syndicalisme de négociation basé sur la discussion avant tout recours
à la grève. Le syndicat est un moyen de faire évoluer le salarié dans l’entreprise, c’est un
syndicat d’accompagnement et d’anticipation dans l’intérêt du personnel (Annexe 7).
La CGT
La FO
La FO, Force Ouvrière, est également un syndicat de protestation, mais elle reste
pratiquement inexistante à l’usine de Compiègne.
Les deux partenaires, délégués du personnel et membres du CE, rencontrent une fois par
mois la direction pour transmettre les questions des salariés. Le syndicat pose les revendications
des salariés, alors que le CE reçoit les informations économiques de l’entreprise.
Le CHSCT est obligatoire dans toute usine. Son rôle est de vérifier que les conditions
d’hygiène, de travail et de sécurité sont respectées, de prévenir et d’informer. À Compiègne, il se
compose de vingt-six membres : le chef d’entreprise, le chef de sécurité, trois délégués CHSCT,
l’inspecteur du travail, le médecin du travail et quelques représentants du personnel ; des
personnes qualifiées y participent à titre consultatif. Il se réunit une fois par trimestre, il examine
les rapports écrits concernant le programme annuel de prévention et les actions réalisées pendant
l’année. Au même titre que les syndicats, le CHSCT bénéficie d’heures de délégation.
Il existe, dans l’usine de Compiègne, un CHSCT pour chacun des cinq Focus. Une
réunion bimensuelle, concernant principalement la sécurité, convie tous les salariés du Focus à
énoncer leurs remarques. Le CHSCT de l’entreprise travaille essentiellement sous forme de
quatre commissions!:
- les risques chimiques ;
- l’EPI, Équipement de Protection Individuelle ;
- la circulation ;
De plus, une formation à la sécurité est obligatoire pour tous les nouveaux employés,
intérimaires et stagiaires. Elle informe des consignes à respecter en cas d’incendie, des
marquages au sol, des consignes de circulation, d’attention et toutes autres conditions
élémentaires de sécurité (Annexe 8). On distribue à chaque employé des vêtements de travail, des
paires de gants à usages différents, des paires de lunettes et le matériel sécurisé nécessaire et
suffisant à son travail, de plus le port de chaussures de sécurité est obligatoire. D’ailleurs, des
compteurs, situés à l’entrée de l’usine et de chaque Focus, affichent le nombre d’heures de
travail sans accident ; la fierté de l’usine est de pouvoir atteindre un million d’heures.
De même, l’hygiène est primordiale par respect envers le client, il est interdit, par exemple,
de manger sur les lieux de travail, la désinfection et le nettoyage des lignes de conditionnement
se font régulièrement, les produits présentant une dégradation quelconque sont détruits, etc.
L’entreprise est aussi fortement engagée dans la lutte pour le respect de l’environnement :
il existe un tri sélectif des déchets dans des bacs spéciaux (cartons, plastique, divers), les flacons
sont pour la plupart en PET, recyclable à 90!%, les eaux sont traitées avant d’être rejetées dans
l’Oise, les dateurs à jets d’encre ont été remplacés par des dateurs laser pour éviter la pollution
par solvant, les produits fabriqués non utlisés pour le conditionnement sont stockés dans des
cuves réservées à cet effet.
Sans les hommes, l’usine n’existe pas. Ainsi la formation continue des salariés, le
développement du personnel permettent de travailler mieux. Des locaux agréablement
architecturés et décorés améliorent les conditions de travail. Avec un marquage au sol de
couleurs, l’agrémentation des lignes de fabrication, des espaces de communication, Colgate-
Palmolive essaie d’associer au quotidien la qualité de vie des salariés et la production.
Les investissements
Pour suivre l’évolution des technologies ainsi que pour développer de nouvelles activités,
des investissements techniques sont réalisés. Ainsi de nouvelles machines sont installées, des
lignes sont modernisées afin de répondre aux besoins actuels.
Consignes de sécurité
Par conséquent, dès l’entrée d’un nouvel employé ou stagiaire dans l’usine, celui-ci est
averti des consignes de sécurité à respecter et du matériel vestimentaire obligatoire dans l’atelier.
Il doit se munir de chaussures de sécurité, constituées d’une semelle large isolante et d’une
coque d’acier. On lui remet ensuite une combinaison bleue de travail, un cutter de sécurité, des
lunettes et différentes paires de gants de protection. Dans les ateliers, des kits “!rince-œil!”, des
distributeurs de crème de protection cutanée pour les mains et des distributeurs de bouchons
d’oreilles sont disponibles en permanence.
De plus, les marquages au sol permettent d’assurer également la sécurité. Les chemins
bleus sont réservés aux piétons. Les marquages jaunes indiquent l’emplacement précis de
chaque chose afin de circuler plus librement et d’éviter de nombreux accidents. Il existe des
règles de circulation, ayant les mêmes objectifs que les marquages au sol et donnant la priorité
aux caristes sur les piétons.
On note, sur chaque ligne, la présence de téléphones disposant d’un contact direct avec les
pompiers, la présence d’un extincteur manuel, de boutons d’arrêt d’urgence rouges notables et
d’un fil rouge, “!la corde à linge!”, tiré tout le long de la ligne, servant à stopper le
fonctionnement de celle-ci en cas de problèmes ou d’accidents. Autour de chaque machine, on
remarque la présence de carters de protection afin d’éviter toute intervention sur la machine en
marche. Dès l’ouverture de ces carters, la machine s’arrête automatiquement et l’ouvrier opère
avec plus de sûreté.
La propreté joue également un rôle essentiel : après chaque équipe, les opérateurs,
travaillant sur les lignes, passent le balai pour pouvoir travailler ensuite dans de meilleures
conditions, sans risque de glissade.
La sécurité de l’usine inclut aussi la restriction de son entrée, réservée exclusivement à son
personnel grâce à un badge magnétique et aux portiques qui régulent les entrées dans le seul but
de savoir à tout moment le nombre de personnes se trouvant dans l’enceinte de l’entreprise.
Horaires
Personnel en équipe
Les ouvriers travaillent généralement en “!équipe!”, il existe quatre types d’équipe :
- L’équipe 1, dite “!du matin!” dont les horaires sont 5h30-13h avec une pause de vingt
minutes à 8h40 ;
- L’équipe 2, dite “!de l’après-midi!” dont les horaires sont 13h-20h avec une pause de
vingt minutes à 17h10 ;
- L’équipe 3, dite “!de nuit!” dont les horaires sont 20h-5h30 pendant quatre jours ;
- Les équipes du week-end, travaillant deux fois douze heures selon les horaires 5h30-
17h30 et 17h30-5h30 avec deux pauses de trente minutes par équipes, en sachant également que
les opérateurs de ces équipes doivent aussi travailler un jour dans le mois.
Les équipes 1 et 2 fonctionnent du lundi au vendredi en alternance toutes les deux
semaines, tandis que les équipes de nuit et du week-end sont prévues à cet effet. Ces deux
dernières équipes ne concernent pas toutes les lignes de conditionnement. On peut noter que le
personnel ouvrier est essentiellement masculin, de plus les femmes n’ont pas le droit de travailler
la nuit.
Automatisation
La majorité des chaînes de travail sont automatisées, afin de diminuer le travail manuel.
Les machines réalisent la plupart des opérations, depuis le positionnement du flacon sur la ligne
à la palettisation, grâce à la présence de robots, de capteurs et de cellules optiques.
Cadences
Les cadences varient en fonction du degré d’automatisation de la ligne. Elles sont donc
très élevées sur les lignes les plus automatisées au point de vue quantitatif, elles peuvent aller
jusqu’à 240 flacons par minute, alors qu’elles ne sont que de 80 flacons par minute sur les
lignes dites manuelles ou sur les lignes plus anciennes. Cependant, les cadences sont moins
exigeantes au point de vue de l’effort physique, car les opérateurs exercent surtout actuellement
un travail de surveillance.
Bruit
Le bruit est un problème majeur de l’usine. Pour lutter contre celui-ci, on recommande le
port de bouchons d’oreilles par l’intermédiaire de panneaux bleus et des panneaux anti-bruits
ont été installés au-dessus des lignes de conditionnement visant à une meilleure insonorisation.
Organisation du travail
avec les ouvriers ; aujourd’hui ceux-ci sont plus concernés par la productivité et augmentent
ainsi la performance de l’usine (Annexe 9).
La TPM, Total Productive Maintenance, est une méthode de travail venue du Japon, qui
vise à améliorer les conditions de travail des ouvriers pour qu’ils soient plus motivés, intéressés
et concernés par leur production. La TPM est généralisée à l’ensemble de la production.
Les équipements de production sont loin de fabriquer les quantités théoriques prévues lors
de leur conception. Ce constat amène alors à travailler sur différents types de maintenance :
- la Maintenance préventive, prévention des pannes par un suivi et une maintenance
régulière ;
- la Maintenance corrective, réparation immédiate de la machine suite à une panne ;
- la Prévention de Maintenance, intégrer dès la conception de la machine la maintenance
future afin de la faciliter et de la simplifier.
La TPM a été mise en place en 1996 sur le site de Compiègne (Annexe 10). Elle se
développe suivant six axes :
- le nettoyage et le rangement, avec la méthode des “!5 S!” (Annexe 11) ;
- la mesure de l’efficacité des équipements par l’OEE ;
- l’augmentation de l’efficacité des équipements de production ;
- la réduction des temps de conversion ;
- la visualisation des réglages, des niveaux, des points de graissage ;
- le développement de la maintenance autonome, appelée PM30 (Annexe 12, livret TPM de
la maintenance préventive PM30 disponible sur les lignes).
Pour chaque Focus, la TPM se traduit par les rangements, les marquages au sol,
l’augmentation de l’efficience des équipements, PM30, la mesure de l’efficacité, la réduction des
temps de conversion, l’hygiène, la propreté, le tri des déchets…
Découpage du temps.
Pour calculer l’OEE, des cahiers de marche de ligne ont été instaurés. Les opérateurs y
indiquent les causes des arrêts : pannes, conversion, maintenance, manques ou ruptures de
produit… Ces informations sont saisies et traitées afin de déterminer les trois paramètres
précédents sur chaque ligne, sur le Focus, puis sur le site. L’OEE devient donc un outil de
comparaison entre les différents Focus et sites.
Focus Liquides
Présentation de l’unité
Après une baisse régulière jusqu’en 1991, les volumes de l’unité se sont redressés grâce à
l’augmentation des exportations vers les filiales européennes Colgate-Palmolive.
250000
200000
150000
100000
1991 1992 1993 1994 1995 1996
Aujourd’hui, elle compte 293 personnes qui produisent 220!000 tonnes de produits par an
pour l’Europe dans 210 millions de flacons. La répartition du tonnage réalisé est de 63!% pour
la France et de 37!% pour l’Europe.
Le travail est soigneusement réparti et organisé par l’équipe dirigeante. Pour chaque
Focus, celle-ci est composée de trois Team-Managers, qui travaillent chacun dans une équipe et
qui ont un contact direct avec les ouvriers. Ils sont chargés de l’affectation de ces derniers sur
les lignes de conditionnement et de la vérification de l’avancée de la production.
Cellule Technique : chargée de réparer les machines, fonction sous la responsabilité d’un ingénieur.
Ingénieur Organisation : responsable des prévisions de production.
Planning : sous la direction d’un ingénieur, chargé de répartir la production en fonction des commandes.
Installations Nouvelles : trois ingénieurs travaillent sur les projets de modification des machines en fonction des budgets et font
donc des appels d’offre auprès des fournisseurs.
Packaging : trois ingénieurs sont chargés de la qualité des emballages.
Secteurs d’activité
Les camions arrivent à la “!base!”, une plateforme, déposent leur contenu qui rejoint le
haut des tours de fabrication par l’intermédiaire de grandes tuyauteries et de convoyeurs. C’est
l’importation des matières premières.
La fabrication
À partir des matières premières, la fabrication des produits se fait grâce à des machines de
deux types. Les pompes doseuses automatiques assurent une production continue avec un débit
important (entre 13!000 et 24!000 litres par heure), mais elles imposent une surveillance
permanente pour déceler toute anomalie. D’autre part, les mélangeurs permettent de faire de 2 à
4 tonnes de produit, à chaque préparation qui peut durer de 30 minutes à 3 heures. Après une
multitude d’étapes, le mélange est prêt, il rejoint des tanks dans lesquels il est stocké, ceux-ci
peuvent contenir jusqu’à 10 tonnes de produit.
La réception et le magasin
Les ateliers PET comprennent 18 personnes. Ils assurent la fabrication des flacons et des
bouteilles pour l’atelier de conditionnement des liquides. Les flacons pour liquides vaisselle,
Ajax Vitres et recharges Mupet Soupline concentrée sont fabriqués à partir de “!préformes!”
PET. L’atelier est composé de cinq machines de soufflage pour produire 110 millions de
flacons par an. Les machines les plus performantes peuvent avoir une cadence de
12!000!bouteilles par heure. Les “!bouteilles!” arrivent sous forme de petits tubes qui sont
chauffés et soufflés par l’intérieur jusqu’à l’obtention de la forme du moule.
Flacons 500!ml Flacons 500!ml Flacons 750!ml et 1!l Paic Excel 500!ml et 750!ml Flacons Mupet
Pouss’Mousse, Palmolive Ultra, Paic, Palmolive, Ajax Ajax Vitres expert 750!ml 750!ml et 1!l
Paic, Palmolive, Palmolive Peau Vitres Paic 1250!ml et 1,5!l
Ajax Vitres sensible
Les ateliers de conditionnement Palmolive comptent 64 personnes, ainsi que dix lignes
réparties dans trois bâtiments.
LC13 LC14 LC21 LC22 LC23 LC24 LC25 LC26 LC28 LC29
Soupline Soupline Ajax Vitres Paic et Paic Palmoli- Paic et Paic Paic Formats
concentrée concentrée Pompes et Palmolive Palmolive ve Ultra, Palmolive Excel, Palmolive industriels
Recharges Recharges Recharges 4!l, 750!ml Peau 500!ml Paic 2!l 5!l, 10!l,
cartons cartons 500!ml 1250!ml, sensible Ajax Vitres Anti- 20!l
750!ml 1!l 1,5!l 500!ml 500!ml bactérien
500!ml
et
750!ml
C’est l’endroit où le produit est emballé dans des étuis ou dans des bouteilles, puis dans
des caissons pour que ceux-ci soient à disposition du magasin de stockage.
Les ouvriers forment une équipe, généralement de trois ou quatre, sur chaque ligne de
conditionnement :
-!un technicien de production responsable de la ligne, dont le rôle est de trouver la cause
de l’interruption momentanée et d’y mettre fin ;
-!un étiqueteur ;
-!un ouvrier ;
-!un cariste, ces derniers sont chargés d’approvisionner la ligne en flacons, bouchons,
colle, caissons et de prévenir le technicien de production en cas de disfonctionnement.
Le travail des opérateurs sur les lignes de conditionnement est principalement un travail de
surveillance puisque toutes les étapes du conditionnement sont automatisées. Ils doivent avoir
des connaissances en matière de mécanique afin de réparer les machines le plus rapidement
possible, sans appeler obligatoirement le service entretien. Une interruption n’est pas rentable.
L’objectif de la nouvelle organisation du travail est que l’ouvrier doit être autonome, polyvalent
et responsable. La tâche des conducteurs de ligne consiste également à effectuer par ordinateur
les lancements de campagne, ce qui signifie le début d’une production spécifique selon un
emploi-du-temps à respecter (Annexe!16). Ils sont chargés de la conversion de la ligne lorsqu’un
changement de produit s’impose, il s’agit de réaliser des modifications sur les machines au
niveau des formats de flacons, du produit lui-même ou des étiquettes et des caissons. Ils doivent
s’occuper du tri des palettes retournées par les clients non satisfaits ou abîmées lors de leur
conditionnement.
Ensuite, les caissons dans lesquels sont regroupées plusieurs bouteilles sont empilés sur
une palette, c’est la palettisation. Puis, chaque palette est emballée sous un film plastique pour
que les caissons soient solidaires. Enfin, ces palettes rejoignent l’aire de stockage situé au PMS,
Palettisation Manutention Stockage, pour être transportées par camions ou par voie ferroviaire
vers les distributions.
Le suivi qualité tient une place prépondérante et régulière dans le conditionnement, ce qui
assure un produit fini performant. Lors de ce suivi, on regarde essentiellement le développement
des bactéries qui peuvent nuire à la qualité du produit, ainsi que la qualité des emballages.
De plus, à cela s’ajoute un relevé d’échantillons toutes les demi-heures pour observer la
qualité du conditionnement. Lors de ce relevé, les ouvriers effectuent les contrôles suivants :
- le poids d’un étui ou d’une bouteille pleine ;
- l’étanchéité d’un étui, d’un flacon ou d’un caisson ;
- la vérification de l’équivalence des codes correspondants au produit, aux bouchons, aux
bouteilles, aux étiquettes, aux caissons… avec les codes de la fiche “!Spécification du
conditionnement produit fini!” (Annexe 17) ;
- la vérification du collage des étiquettes, des rayures distinctes, de la propreté ;
- la qualité du bec-verseur, des bouchons ; etc.
Ils remplissent alors une feuille verte destinée au service Audit-qualité (Annexe 18), tout en
distinguant pour chaque problème les différents critères :
- c pour “!critique!” : un seul produit peut bloquer la production ;
- ma pour “!majeur!” : on stoppe la production après trois échantillons ;
- mi pour “!mineur!” : il n’y a aucun problème.
Enfin, les ouvriers doivent aussi relever dans un cahier les problèmes rencontrés durant la
journée et le compte-rendu de la production. Cela permet, s’il y a un problème récurrent sur une
machine, de la changer ou de la réparer. C’est également un moyen de communication avec les
autres équipes et le Team-Manager.
Si un problème plus important intervient, le produit est bloqué sur palette afin de vérifier
encore une fois la qualité. Cette intervention doit se faire dans un laps de temps de deux jours,
car la palette doit être immédiatement expédiée après son arrivée en magasin, sinon la
“!maison!” acheteuse du produit doit être prévenue.
Au cours de ces quatre semaines, nous étions quatre étudiantes de l’UTC à effectuer notre
stage technique à l’usine Colgate-Palmolive de Compiègne.
Dès notre arrivée au poste de garde, un badge magnétique, permettant l’accès à l’usine et
l’enregistrement automatique des personnes se trouvant dans son enceinte, est remis à chacune
d’entre nous. Ensuite, après avoir rempli un dossier de renseignements administratif, un accueil
sécurité nous est tenu oralement et un film concernant les règles de sécurité et de conduite nous
est visionné. Puis, nous sommes conduites à la lingerie où nous est fournie une combinaison de
travail. Munies de chaussures de sécurité obligatoires et de la combinaison, nous sommes
chacune affectées à un Focus.
À partir du deuxième jour de stage, ce dernier me place sur les lignes de conditionnement
de l’atelier Liquides Ajax/Soupline, LC01 à 11, après m’avoir donné les Équipements de
Protection Individuelle, EPI (lunettes de protection, gants, bouchons d’oreilles, cutter
sécurisé…). Je suis donc intégrée à une équipe.
Mon rôle est alors celui d’un ouvrier de maintenance disposant de son poste en double, à
l’exception de la responsabilité des machines. Mon travail consiste, dans un premier temps sur
les lignes de conditionnement, à alimenter le formeur en colle et en caissons, dans lesquels sont
emballées les bouteilles, ainsi que la trémie à bouchon en bouchons. Je n’ai pas à approvisionner
la ligne en flacons, car ceci est la tâche du cariste. Je dois également veiller à la propreté des lieux
et ramasser les objets susceptibles de causer un accident. Sur les lignes Zofty, produisant des
voiles d’adoucissants Soupline pour sèche-linge, mon poste consiste à contrôler la qualité des
étuis à leur sortie de la machine. Dans un second temps, mon rôle est alors de surveiller les
machines et de prévenir les ouvriers en cas de problèmes imminents ou de bourrages ayant causé
un arrêt momentané de la ligne, tous étant habilités à remettre les différentes machines en
fonctionnement, car je ne suis évidemment pas autorisée et je n’ai pas les qualifications
attendues pour intervenir sur l’une d’elles. Je complète aussi les bouteilles dans lesquelles il
manque du produit, je remets des bouchons sur celles qui n’en ont plus, je nettoie celles qui ont
débordé dans la remplisseuse et je décolle les étiquettes mal collées ou arrachées. Je passe
également quelques jours à la fabrication qui éveille ma curiosité.
Mais, ma principale activité est le désir d’apprendre à connaître les gens et la société qui
m’entourent, leurs idées et leur vue du travail. Je pose mes questions aux ouvriers lors des
courtes pauses et de mes allées et venues sur les lignes. Je me renseigne sur les conditions et
l’organisation du travail, qui ont changé ces dernières années. J’en profite également pour
interviewer les secrétaires de la CFDT et de la CGT, M. Rech et M. Meunier, qui m’expliquent
le rôle et la différence de ces deux syndicats présents dans l’entreprise.
Réflexion personnelle
Les conditions de travail sont finalement agréables, même si j’ai eu assez de mal à m’y
habituer. Elles semblent bien étudiées pour une meilleure performance, une meilleure production,
un meilleur rendement. Les horaires, les plans TPM et HCWS, les nouvelles organisations, la
protection de l’environnement, l’hygiène, la prévention de sécurité omniprésente, les décors
agréables sensibilisent les ouvriers.
L’entente entre ceux-ci est justement très bonne. Mais dans un premier temps, il n’a pas
été évident d’instaurer un climat de confiance avec eux. Ma présence constante et régulière, ainsi
que mes observations, ont entraîné les ouvriers à se livrer davantage et à m’informer du
fonctionnement des machines et de la ligne. Ensuite, les préjugés ont disparus. J’ai remarquer
aussi les relations distantes que liaient les ouvriers avec les ingénieurs, censés travailler avec eux
et pour l’amélioration de leurs conditions. Relations dues à une frontière hiérarchique que j’ai
comparées avec celles du Team-Manager, plus attentif et moins autoritaire. Ce constat m’a
permis de découvrir et de comprendre l’attitude à adopter pour un ingénieur. Celui-ci doit être
plus ouvert et disponible vis-à-vis des ouvriers. En effet, on leur demande d’être polyvalent, il est
donc normal d’attacher de l’importance à leurs remarques et à leurs points de vue sur les
décisions de l’ingénieur ou de la direction. Le futur ingénieur est appelé à posséder une forte
sociabilité. Il doit s’intégrer au sein d’un groupe sans nuire à son fonctionnement habituel. Il se
doit donc aussi d’être responsable et autonome.
J’ai pu constater certains jours que le travail de l’ouvrier est dur et monotone, les tâches
sont répétitives. Peut-être que je ne me sentais pas concernée autant que l’ouvrier par le rôle et la
responsabilité de son travail. Ce rythme de vie est tout à fait différent de celui d’un étudiant,
c’est pour cette raison qu’il faut dès maintenant apprendre à s’adapter.
Conclusion
Cette première expérience du travail dans une entreprise industrielle m’a permis de
m’ouvrir au monde professionnel. Dans l’objectif du stage, elle m’a appris à m’informer sur la
structure organisationnelle de l’entreprise, dans laquelle je fus acceptée, l’usine Colgate-
Palmolive de Compiègne, et de me faire prendre conscience du rôle et du métier de l’ingénieur.
Ce dernier demande d’énormes compétences. Son rôle consiste à être ouvert, attentif,
sociable, responsable et autonome essentiellement. Il est important que chaque employé apprécie
le milieu dans lequel il travaille, il doit donc exister une certaine écoute et une certaine entente
dans les équipes, afin d’obtenir de meilleurs résultats. C’est ce que ce genre de stage peut
révéler aux étudiants.
Annexes
COLGATE PALMOLIVE
Usine de Compiègne Service du Personnel
COMITÉ D’ÉTABLISSEMENT
A l’issue des Elections qui se sont déroulées les 6, 7, 8 et 22 Octobre 1998, ont été
élus!:
TITULAIRES SUPPLÉANTS
1er COLLÈGE
Ouvriers - Employés
C.F.D.T. 3 3
C.G.T. 2 2
2ème COLLÈGE
Employés – Techniciens
Agents de maîtrise
C.F.D.T. 1 1
3ème COLLÈGE
Ingénieurs – Cadres
C.F.D.T. 1
COLGATE PALMOLIVE
Usine de Compiègne Service du Personnel
DÉLÉGUÉS DU PERSONNEL
A l’issue des Elections qui se sont déroulées les 6, 7, 8 et 22 Octobre 1998, ont été
élus!:
TITULAIRES SUPPLÉANTS
1er COLLÈGE
Ouvriers - Employés
C.F.D.T. 5 4
C.G.T. 2 3
2ème COLLÈGE
Employés – Techniciens
Agents de maîtrise
C.F.D.T. 1 1
3ème COLLÈGE
Ingénieurs – Cadres
C.F.D.T. 1
COLGATE PALMOLIVE
Usine de Compiègne Service du Personnel
DÉLÉGUÉS SYNDICAUX
C.F.D.T. 2
C.G.T. 1
F.O. 1
REPRÉSENTANTS SYNDICAUX AU
C.E.
C.F.D.T. 1
C.G.T. 1
F.O. 1
C.G.C. 1