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Centre Universitaire Abdelhafid Boussouf –Mila

01 ANNEE MASTER GENIE CIVIL-STRUCTURE

Mécanique des structures


Unité d’enseignement: UEF 1.1.1
Matière1:Mécanique des Structures
VHS: 45h00 (Cours: 1h30, TD: 1h30)
Crédits: 4
Coefficient: 2
Objectifs de l’enseignement:
Le programme proposé permet de renforcer
les connaissances de l’étudiant en calcul des
structures, d’acquérir des méthodes
matricielles et itératives visant la résolution
des systèmes hyperstatiques.

Connaissances préalables recommandées:


Notions de mathématiques appliquées, Résistance des
matériaux.
Contenu de la matière:
Chapitre 1 : Introduction sur l’analyse des structures

Chapitre 2 : Relations différentielles, calcul des


flèches et rotations, théorie du potentiel interne,
Théorème de Castigliano, Énoncé de Menabrea

Chapitre 3 :Méthode des forces


(Notion de liaison surabondante interne, méthodes
de simplification de calcul: méthode du centre
élastique, cas où la sollicitation est un déplacement
généralisé, cas des variations de température)
Chapitre 4 :Méthode des déplacements
Chapitre 5 :Méthodes itératives
Chapitre 6 :Poutres continues sur appuis élastiques
Chapitre 7 : Calcul des structures en arc

Mode d’évaluation:
Contrôle continu: 40% ; Examen: 60%.
Chapitre 1 :

Introduction sur l’analyse


des structures
La Mécanique des Structures est une
discipline très ancienne, qui s’est développée
pour répondre à des besoins de
construction, initialement dans le domaine
du Génie-Civil. Elle repose sur l’utilisation
de modèles simplifiés, qui vont permettre
l’analyse des structures de façon rapide.
Analyser une structure signifie, pour le
concepteur-projeteur, en comprendre le
fonctionnement, le jeu des forces, savoir
justifier l'arrangement des composants, leurs
formes et proportions, saisir les principes de
résistance et de stabilité essentiels en liaison
avec les matériaux sélectionnés. Ce cours
donne une initiation à l'analyse des
structures.
Définition de structure
 Au sens stricte, on appelle structure un quelconque
assemblage de corps capable d’être en équilibre sous
l’action d’un système quelconque de forces
appliquées (dans la limite de la résistance des
matériaux qui la composent).
 La caractéristique essentielle d’une structure est donc
celle d’être en mesure d’assurer l’équilibre toujours,
pour n’importe quel ensemble de forces appliquées:
une structure ne se met pas en mouvement! (mises à
part les déformations dues aux forces, déformations
modestes en HPP et qui, en régime élastique, sont
toujours récupérées une fois le chargement terminé).
 Cette distinction permet donc de différencier une
structure d’un mécanisme qui, lui, est un assemblage
conçu pour permettre un ou des mouvements.
Classification géométrique des structures (1)

 Les structures peuvent être classifiées selon le


géométrie des corps qui les composent.
 La classification suivante prend en compte cet aspect
mais aussi d’autres particularités, liées par exemple
aux types de lien entre les corps constituant la
structure.
 D’autres classifications des structures sont possibles,
une exclusivement mécanique, qui sera présentée ci-
après et qui permettra de mieux comprendre la
différence entre mécanisme et structure, une autre
typiquement technologique, sur la base du type de
matériau utilisé.
Classification géométrique des structures (2)

 Poutre: on appelle poutre un corps qui a la caractéristique


essentielle d’avoir une dimension nettement plus grande que les
deux autres.
 Une poutre est donc une structure linéaire, qui peut être identifiée
avec son axe: c’est un corps monodimensionnel.
 Il existe plusieurs types de poutres:
 poutre droite: c’est une poutre à axe
rectiligne; la section transversale peut être
constante ou non;
 poutre courbe: c’est une poutre à axe
courbe; encore, la section peut être
constante ou non; appartiennent à cette
catégorie les arcs, mais aussi des poutres
qui ont pour axe une courbe
tridimensionnelle, comme p.ex. certains
escaliers en colimaçon;
Classification géométrique des structures (3)

 barre: c’est une poutre droite, normalement à


section constante, qui à la particularité
d’avoir des rotules aux extrémités.
 Plaque: on appelle plaque un corps plan qui a
une dimension, l’épaisseur, beaucoup plus petite
que les deux autres.
 Une plaque est donc une structure plane qui
peut être identifiée avec son plan moyen; c’est
un corps bidimensionnel.
 Normalement, les plaques ont une épaisseur
constant.
 Coque: on appelle coque un corps qui, comme
une plaque, a une dimension, l’épaisseur,
beaucoup plus petite que les deux autres, mais
qui n’est pas plane.
Classification géométrique des structures (4)

 Charpente: c’est une structure formée par


un assemblage de poutres; le plus souvent,
il s’agit de structures planes formées par
des poutres droites.

 Treillis: ce sont des structures formées par


des barres; tous les joints sont donc des
rotules. Même dans ce cas il s’agit souvent
de structures planes.

 Évidemment, des structures plus complexes


peuvent être formées en combinant
plusieurs types structuraux dans la même
structure.
Classification statique des structures (1)

 Une classification mécanique des structures concerne


la relation entre une structure et les équation de la
statique.
 On a vu en fait que les équations de la statique sont au
nombre de 6 pour chaque corps rigide (3 pour les
structures planes).
 Or, il y a en général trois cas possibles:
 le nombre d’équations de la statique est supérieur au nombre
d’inconnues: la structure est statiquement impossible, ou
hypostatique;
 le nombre d’équations est égal au nombre d’inconnues: la
structure est statiquement déterminée ou isostatique;
 le nombre d’équations est inférieur au nombre d’inconnues: la
structure est statiquement indéterminée ou hyperstatique.
Classification statique des structures (2)

 Voyons un exemple pour mieux comprendre: une poutre appuyée


(exemple plan, 3 degrés de liberté).
 Considérons d’abord le cas où la poutre est montée sur deux
appuis simples: les inconnues sont 2, les deux réactions
verticales, mais les équations 3: la structure est hypostatique.
 En fait, reste un degré de liberté, la translation horizontale, qui
n’est pas empêché par les appuis.
 Il faut quand même souligner que cette structure peut être en
équilibre, p. ex. si les forces sont verticales, mais elle ne sera pas
automatiquement, toujours en équilibre, pour tout type d’action: à
stricte rigueur, ce n’est pas une structure, mais un mécanisme!
 En fait, celle-ci c’est le cas d’une planche à roulette!
Équilibre impossible: mouvement!
Classification statique des structures (3)

 Si maintenant un des deux appuis simples devient un appui fixe,


les inconnues sont 3, les deux réactions verticales plus
l’horizontale: la structure est isostatique.
 Cette structure assure toujours l’équilibre, pour tout type d’action
appliquée.
 Si on ajoute un autre appui, les inconnues deviennent 4, mais les
équations restent 3: on ne peut pas les déterminer avec les
seules équations de la statique: la structure est hyperstatique et
elle aussi, comme l’isostatique, assure toujours l’équilibre.
 Pour trouver les réactions dans ce cas, il faut abandonner le
modèle de corps rigide et prendre en considération la
déformabilité du corps: c’est le domaine de la mécanique des
structures!
Équilibre possible

?
Caractéristiques de la sollicitation (1)

 La Résistance Des Matériaux (RDM) s’occupe du calcul des


structures déformables.
 Le but essentiel est double:
 calculer les déformations d’une structure;
 calculer les contraintes dans une structure.
 Dans les deux cas, les résultats seront confrontés avec les
valeurs admissibles, prescrits par la loi et par le type de matériau
choisi.
 Considérons ici le cas de charpentes et de treillis, à savoir les
structures constituées par des poutres ou des barres.
 La question est comment calculer déformations et contraintes à
partir des forces appliquées?
 Nous allons considérer ceci dans le cas d’une poutre rectiligne
de section constante.
Caractéristiques de la sollicitation (2)

 Considérons donc une poutre dont on connaît les actions, y


compris les réactions appliquées aux extrémités.
 Précisons que les réactions se calculent avec les équations de la
statique, si la structure est isostatique, ou avec les méthode de la
mécanique des structures, si la structure est hyperstatique. On
verra après ce deuxième cas.
 Le cas le plus général est donc celui de figure (page suivante),
qui représente aussi le schéma de calcul qu’on adopte ici (l’axe z
passe par le barycentre de la section droite de la poutre).
 La clé pour comprendre ce qu’on va introduire est ce qu’on
appelle l’Axiome de Séparation d’Euler: si le tout est en équilibre,
chaque partie est en équilibre.
 Cet axiome semble une lapalissade, mais il nous permet
d’introduire le concept de caractéristique de la sollicitation (ou
action interne).
Caractéristiques de la sollicitation (3)
 Le raisonnement implicite dans l’axiome de séparation est
simple:
 la poutre est en équilibre sous l’action des forces appliquées
et des réactions aux extrémités (en rouge);
 imaginons de couper en deux la poutre à l’abscisse z et de la
séparer en deux parties, 1 et 2;
 comme la poutre est en équilibre, l’axiome de séparation nous
garantie que chaque partie, 1 et 2, est encore en équilibre;
 considérons, p. ex., la
partie 1: en général, les
M0 actions qui lui sont
x appliquées ne sont pas
R0 1 en équilibre, car elles
y formaient un système
M(z) z M1 équilibré avec celles
R(z) 2 appliquées sur 2;
R1
Caractéristiques de la sollicitation (4)

 ceci implique, par le PFS, que 1 ne peut pas être en équilibre


(et de même pour 2), ce qui est en contradiction avec l’axiome
de séparation;
 l’équilibre de 1 est donc garanti par l’existence d’autres
forces, qui se transmettent de 2 à 1 à travers la surface de
séparation: ce sont les actions internes (jaunes en figure);
 elles sont dues à la cohésion entre les parties matérielles de la
poutre;
 avec toutes les actions appliquées à 1, elles forment un
système équilibré; ceci nous permet de les calculer, à l’aide
du PFS;
 par le PAR, les actions internes appliquées de la part de 2 sur
1 sont égales et contraires aux actions internes appliquées de
la part de 1 sur 2.

PFS: Le principe fondamental de la statique


Caractéristiques de la sollicitation (5)
 Les forces de cohésion sont la résultante des contraintes
internes agissantes sur la face de la section de séparation.
 Ces forces peuvent toujours se réduire à une force, R(z),
appliquée en correspondance du barycentre de la section et à un
moment, M(z).
 Elles sont fonction de l’ordonnée z car, évidemment, les actions
qu’elles doivent équilibrer sont celles appliquées à la poutre entre
l’extrémité z= 0 et l’ordonnée z.
 Or, il convient de décomposer ces deux vecteurs, R(z) et M(z),
selon leurs composantes sur les trois axes.
 Ces composantes des actions internes s’appellent les
caractéristiques de la sollicitation, qui sont donc au nombre de 6:
Rx, Ry, Rz, Mx, My, Mz.
 Ces composantes se calculent directement avec les PFS; comme
celui-ci se décline en 6 équations, il est toujours possible de
calculer les caractéristiques de la sollicitation par les équations
d’équilibre de la statique.
Caractéristiques de la sollicitation (6)
 Voyons de plus près ces caractéristiques de la sollicitation:
 les deux composantes Rx et Ry sont des forces orthogonales à
l’axe de la poutre; elles s’appelles efforts tranchants, et sont
normalement indiqués, respectivement, avec Tx et Ty;
 la composante Rz est parallèle à l’axe de la poutre et s’appelle
effort normal, d’habitude indiqué avec N; cette force est
positive si de traction (elle tend alors à allonger la poutre),
négative si de compression ;
 les deux composantes Mx et My s’appellent moments
fléchissants; ils tendent en fait à fléchir la poutre, autour
respectivement de l’axe x et y;
 la composante Mz
M0 s’appelle moment de
x torsion, souvent indiqué
R0 Rx Mz par Mt; elle provoque la
1 Mx x R z
y Ry torsion de la poutre
M(z) z My z autour de l’axe z.
R(z) y
Les équations d’équilibre des poutres (1)

 Les équations d’équilibre des poutres établissent le lien existant


entre les actions appliquées et les caractéristiques de la
sollicitation.
 Considérons, pour simplicité, le cas plan; il n’y a alors que trois
caractéristiques de la sollicitation qui entrent en jeu: N, Mx et Ty;
comme il n’y a pas d’ambiguïté, on les appellera N, M et T.
 Isolons alors un morceau de poutre de longueur infinitésimale dz,
entre z et z+dz; la situation est celle de figure.
py(z)
 En négligeant les termes d’ordre pz(z)
supérieur, le PFS appliqué au T(z)
morceau en question donne les M(z+dz)
M(z)
équations d’équilibre pour les
poutres. N(z) z N(z+dz)
y
 Il s’agit d’équations différentielles T(z+dz)
qui lient les actions py et pz à N, M dz
et T. z z+dz
Les équations d’équilibre des poutres (2)
dN
 Équation de l’effort normal:   pz .
dz
Équations
dT
 Équation de l’effort tranchant:   py . d’équilibre
dz des poutres
dM
 Équation du moment fléchissant:  T.
dz

 Cette dernière équation montre que T est la dérivée de


M; si on la dérive on obtient aussi le lien directe entre
la charge py et M:
d 2M
2
  py .
dz
Les équations d’équilibre des poutres (3)
 Voyons un exemple classique: une poutre appuyée avec
chargement uniforme. p
dT z
 p  T   pz  c1 .
dz y
l
 La constante d’intégration c1 se détermine en connaissant T(z=0),
qui est évidemment la valeur de la réaction verticale à l’appui:
p   2z
T (z  0 )   T (z )  p .
2 2
 Si on utilise la dernière équation, on détermine M(z):

dM   2z z
 T (z )  p  M ( z )  pz  c2 .
dz 2 2
 La constante c2 se détermine en connaissant M(z=0), qui est nul
car on a un appui simple. Donc c2=0.
Les équations d’équilibre des poutres (4)
 On peut donc tracer les diagrammes de T(z) et de M(z); ce dernier
on peut le trouver directement en intégrant deux fois l’équation
différentielle.
 Les diagrammes des caractéristiques sont très importants, car ils
permettent aux ingénieurs, d’un simple coup d’œil, de voir
quelles sont les endroit les plus sollicités d’une structure.
 C’est normalement le moment fléchissant qui détermine le
dimensionnement d’une structure, car c’est celui qui d’habitude
provoque les plus fortes contraintes. p
Tmax  T(z)
 A remarquer que p est la pente 2
de T et T est la pente de M; donc z
si p est nul, T est constant et M
est linéaire, si p est constant, T M(z)
est linéaire et M est parabolique, z
comme c’est le cas en figure. p2
Mmax 
 En outre, M est max où T est nul. 8
MERCI

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