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Bibliographie :
→ Ouvrages généraux
→ Dictionnaires
- Chapelot Jean, Trente ans d'archéologie médiévale en France : un bilan pour un avenir.
Introduction
Le Moyen Age (MA) est une période historique d'un millénaire, fondée sur divers événements
fondateurs historiques et pas sur l'évolution des modes de vie.
→ 1453, fin du MA avec la prise de Constantinople par les Turcs et la chute de l'empire
romain d'orient. Certains historiens font aller le MA jusqu'en 1492 avec l'accostage de
Christophe Colomb en Amérique ou encore en 1481 avec la mort de Louis XI.
→ le Haut MA du Ve au XIe s.
Aujourd'hui on a tendance a revoir ce découpage et on adopte une distinction entre deux MA :
- Du IXe au XIe s, où s'opèrent des tournants décisifs avec l'héritage antique qui a tendance à
disparaître.
Le tournant décisif se situe autour du passage du XIe au XIIe s, en effet les documents
archéologiques montrent que le monde médiéval du XIIe s n'a plus rien à voir avec celui
d'avant : on a atteint le seuil d'irréversibilité historique.
De plus en plus on incorpore le XVIe s dans le MA car il y a une continuité notamment dans
l'architecture et certains vont même jusqu'à la Révolution Française car pour eux la société
reste la même jusqu'à la fin du XVIIIe s.
Qu'est-ce que l'archéologie médiévale ?
1/ Le MA, un pb de définition
Le terme MA apparaît au XVIe s. Ce sont des intellectuels qui redécouvrent l'Antiquité sous
toutes ses formes et qui souhaitent se démarquer du passé récent. Ils se sont nommés
« Renaissance » et ont qualifié par défaut la période qui les sépare de l'Antiquité. Cette
période est alors considérée comme un entre deux, une période intermédiaire entre deux
périodes prestigieuses. La création de ce mot est chargée très négativement. Au départ c'est
une expression péjorative.
Au XVIIIe s avec la pensée des Lumières et la naissance des disciplines scientifiques et des
sciences politiques on poursuit dans cette direction. Il y a l'affirmation de la modernité
s'opposant aux périodes d'avant.
Les théoriciens de la Révolution Française ont encore dénigré cette période en l'englobant
avec toutes les périodes antérieures sous le nom d'Ancien Régime donc réactionnaire, en
opposition avec la Révolution et ses idées.
C'est donc un concept créé comme le négatif de l'Antiquité. Pour ceux qui l'ont créé le MA
n'existe pas.
C'est sous l'impulsion des différentes restaurations et du mouvement romantique qui fait
prévaloir la sensibilité personnelle qu'on redécouvre les périodes antérieures à la Révolution
et notamment le MA qui connaît alors un grand engouement avec une progression rapide.
La médiévistique est tout ce qui touche à l'étude du MA. Elle connaît au XIXe s, sous
l'impulsion romantique, un grand succès.
Dans toute l'Europe le MA est une période importante car elle sert de ferment à la
construction d'états et d'identités des pays, mais en France on a jamais utilisé le MA comme
un élément fondateur du pays car ce qui permet la création de la première vraie identité
nationale c'est la Révolution et ses idées et on s'appuie sur les périodes antiques et notamment
celle des gaulois.
Dans les années 1820-1840 de nombreux mouvements artistiques et loisirs inspirés par un
MA fantaisiste, imaginé, apparaissent et le MA est souvent utilisé comme décor dans les
romans et pièces de théâtre comme Ivanhoé de Walter Scott (roman).
C'est aussi à cette période que des ouvrages très particuliers rencontrent un franc succès : ce
sont Les voyages pittoresques et romantique dans l'ancienne France du Baron Taylor,
accompagné de Alphonse de Cailleux et Charles Nodier.
Cet ouvrage est abondamment illustré par des lithographies qui font son succès et représentent
de nombreux édifices, parallèlement au moment où on construit de nombreuses églises
C'est à cette époque que se créent les sociétés savantes qui vont définir le MA.
Victor Hugo a aussi participé à sa redécouverte avec Notre Dame de Paris où il alterne des
passages se déroulant au MA et des descriptions de son époque.
L'art gothique bénéficie de grands travaux de restauration dans la première moitié du XIXe s.
Avec notamment Viollet-le-Duc, on admettait alors de réaliser des restaurations n'ayant
jamais exister dans son état historique de l'édifice. Il a rajouté une flèche à Notre Dame de
Paris et un étage à Saint-Sernin de Toulouse. Cela a conduit à des critiques et parfois des
dérestaurations au XXe s.
En France l'archéologie légitime est souvent concentrée sur la Préhistoire et l'Antiquité qui
sont 2 secteurs archéologique qui possèdent les méthodes les plus anciennes qui sont très
ancrées.
A cette époque on met en place des éléments qui existent toujours aujourd'hui. Arcisse de
Caumont est le père d'une forme d'archéologie des bâtiments conservés en élévation. Dans les
premiers bulletins il y a des résumés de fouilles et des comptes-rendus notamment sur les
cimetière médiévaux.
Ce sont des recherches d'amateur avec une vision assez scientifique. Arcisse de Caumont met
aussi en place des infrastructures durables.
D'abord installé à Caen où il a donné un certain nombre de cours, il a écrit un essai sur
l'architecture religieuse du MA, a diffusé des cours au sein de société de savants et participé à
des séminaires de formation des futurs prêtres car ils ont à leur charge l'entretien des églises.
Il a écrit plusieurs ouvrages comme les cours d'antiquités monumentales professé à Caen en
1830 et l'Abécédaire ou rudiment d'archéologie.
Arcisse de Caumont a également établi une classification des bâtiments par styles et mis en
évidence deux horizons stylistiques : le style roman avec des arcs en plein cintre et le style
''ogival'' avec des arcs brisés (aujourd'hui on parle de style gothique) et au sein de chaque période il
a établi une division en ères différentes : primaire, secondaire et tertiaire.
Cochet J.B.D, fouille dès années 1840 des cimetières médiévaux (mérovingiens).
En 1854 ouvrage => La Normandie souterraine → Notices sur des cimetières romains et des
cimetières francs explorés en Normandie. Tentatives de fouilles et intérêt pour les cimetières.
Retard et développement long de cette discipline au 19e et début 20e s car on s'intéresse
surtout aux gds édifices catholiques.
Les études du MA n'avaient pas besoin de fouilles plus poussées. L'archéologie médiévale =
enquête pour étudier l'Histoire de l'Art avec comme sujet 1er les églises sans poussé plus loin
les recherches. Cette façon de penser perdure tout au long 19e s.
Les ouvrages de l'époque = manuels ou cours d'archéologie chrétienne concernant svt le début
du 8e s.
Les choses changent radicalement début 20e avec deux ouvrages qui ont changé façon de voir
et deux auteurs très importants :
Ils offrent une vision de l'archéo médiévale pratiquée par des architectes des Monuments
Historiques qui pratiquent le latin et ont une bonne formation en bâti. Succession d'architectes
des Monuments Historiques qui ont bcp travaillé sur gds sites et ont permis faire avancer
vision archéo médiévale avec :
→ Kenneth John Connant sur Cluny. Il a fouillé ds 1ere moitié du 20e l'abbaye de Cluny et
grâce à lui on a pu faire scindage entre différents états de l'abbaye.
Ex Michel Fleury sur le parvis de Notre Dame de Paris et à St Denis avec la découverte du
tombeaux de la reine Arégonde.
Premier manuel des fouilles archéologiques => Édouard Salin, Manuel des fouilles
archéologiques, T.1, les fouilles des sépultures du Ve au VIIIe siècle en 1946. Dedans E. Salin
se préoccupe des méthodes de l'archéologie médiévale.
L'archéologie médiévale entre à l'université. Elle acquiert crédibilité grâce a l'intérêt que lui
porte les historiens.
Père de l'archéologie médiévale moderne est Michel de Boüard. Vrai historien, prof Histoire à
l'univ de Caen, s'intéresse à l'ethnographie de la Normandie et archéologie de sa région en
s'appuyant sur tvx des anglais et scandinaves qui sont à la pointe de la recherche en
archéologie médiévale. Mêle ces deux disciplines/discours => approche de terrain novatrice.
Université de Caen devient centre archéo médiévale jusque fin années 70.
2 autres centres :
→ à Paris => école des sciences pratiques en sciences sociales qui font études et tvx sur
villages désertés réalisés notamment par J.M. Pesez.
Les habitats désertés sont les habitats dont la population disparaît à la fin du MA et on a pas
reconstruit dessus (fin 15 et début 16e s). Comme à St Jean le froid. On s'intéresse à la fin du
MA et aux habitats campagnards.
Ces tvx et recherches sont très liées aux tvx des historiens sur la vie rurale des campagnes de
la fin du MA.
Ces fouilles st aussi très liées à ce qui se fait en Angleterre avec Maurice Beresford à
Wharram Percy dans le Yorkshire => ça incite archéologues français à travailler sur cet
habitat rural.
Archéologie médiévale évolue très vite ds années 70 avec les fouilles de sauvetage avant
destruction des sites lors des grands aménagements.