Novembre 2016
Guide national de prise en charge du DIABETE MSANP Madagascar 2016
PREFACE
Depuis le XXème siècle, l’incidence des maladies cardiovasculaires n’a cessé d’augmenter. Elles
restent la première cause de mortalité chez l’adulte dans le monde entier. Le diabète est, avec
l’hypertension artérielle, l’un des principaux facteurs de risque exposant à ces maladies
cardiovasculaires. Malheureusement, ce sont aussi deux pathologies à incidence croissante.
Dans l’état actuel des moyens de communication, nous avons maintenant l’avantage de l’accès
aux meilleures informations sur les moyens de prise en charge des maladies. Par ailleurs,
Madagascar dispose désormais d’experts dans divers domaines médicaux. Il est donc temps
d’instaurer un système de partage des connaissances sur la prise en charge du diabète, pour
que tout personnel de santé, où qu’il soit dans l’île dispose d’un outil commun, consensuel et
pratique.
C’est dans cette optique que le Ministère de la Santé Publique Malgache, en collaboration avec
le groupe SANOFI, a réuni quelques experts pour la réalisation de ce guide national de prise en
charge du diabétique en milieu hospitalier. Ce guide sort pour la première fois cette année,
mais restera évolutif. En effet, une mise à jour régulière est nécessaire, et la conformation de
cet outil en diverses sections facilitera une mise à jour partielle en temps utile.
LE BOARD TECHNIQUE
SANOFI
Illustrations
M. RAFALINIRINA Zo Illustrateur - randriniainazo@gmail.com
infographiste tél 034 20 713 33
Guide national de prise en charge du DIABETE MSANP Madagascar 2016
LE DIABETE GESTATIONNEL F
QUIZZ X
ANNEXES Z
Guide national de prise en charge du DIABETE MSANP Madagascar 2016
B
A B C D E F G H I J K L M
A BC D E F G H I J K L M
4°) Le diabète gestationnel ( F1 ) est caractérisé par une hyperglycémie persistante, avec des valeurs
supérieures à la normale mais inférieures à celles posant le diagnostic de diabète, qui apparaît
uniquement pendant la grossesse. Le diabète gestationnel augmente le risque de complications
foeto-maternelles pendant la grossesse et d’accouchement dystocique, ainsi que de mortalité
infantile périnatale. Il doit être recherché au cours des consultations prénatales et non suite à des
symptômes. (II)
A B CDE F G H I J K L M
LES
S COMPLICATIONS DU DIABETE C1
Il existe plusieurs types de complications :
- Complications métaboliques aiguëaiguës : modes de découverte du diabète souvent, ou dans une
situation de modification du mode de vie du diabétique
- Complications dégénératives vasculaires chroniques : les plus fréquentes, d’évolution
silencieuse, et tardivement symptomatique
symptomatiques. Elles constituent la principale cause de mortalité
- Complications infectieuses
Céto-acidose
acidose C11 Hyperosmolaire C12
Mode
ode de découverte du diabète type 1 (DT1) ou Mode
ode de révélation du diabète type 2 (DT2) ou
complication évolutive en situation de carence en complication évolutive lors d'un déséquilibre majeur,
insuline (carence absolue ou relative) d'une infection ou d'une déshydratation
Syndrôme polyuro-polydipsique,
polydipsique, douleurs Syndrôme polyuro-polydispsique,
polydispsique, déshydratation
abdominales majeure voire choc hypovolémique, douleurs
Amaigrissement, déshydratation,
éshydratation, voire choc abdominales
hypovolémique,, dyspnée (de KUSSMAÜL), Pas de dyspnée, coma progressif (agité et sec, peut-peut
Coma agité être crises convulsives et/ou signes de focalisation)
Biologie:: Hyperglycémie marquée, gly glycosurie, Biologie:: Hyperglycémie très élevée (>28mmol/l) sans
cétonurie,, acidose métabolique, iinsuffisance cétose (ou trace d'acétone de jeûne),
jeûn hypernatrémie ,
rénale fonctionnelle hyperosmolarité, insuffisance
nsuffisance rénale (IR) fonctionnelle
Traitement: (ou aggravation d'IR pré-existante
existante)
Réhydratation jusqu'à 4 LLitres les 6 premières Traitement :
heures (alterner SSI, RL, SGI et eau plate en Réhydratation hypotonique
onique (surtout per os ou
boisson ou par sonde naso
naso-gastrique [SNG]) SNG si possible)
Alcalinisation par SBI 100cc en 30mn toutes Insulinothérapie (voir C11 )
les 6-8h Traiter
raiter la cause de déséquilibre
Insulinothérapie: insuline R RAPIDE en bolus IV
à 0,1UI/kg suivi en PSE à 0,1UI/kg/h. Doubler
la posologie
sologie si baisse < 3mmol/l. Baisser de Hypoglycémie C14
moitié quand glycémie < 11mmol/l. Relayer toujours iatrogène
en SC si objectif atteint (8
(8-10mmol/l) Malaise, sueurs froides, tremblement fin, palpitations,
p
NB: risque d'hypokaliémie: surveillance sensation de faim impérieuse, flou visuel,
ionogramme et apport de KCL hallucinations, troubles du comportement voire coma
("calme et humide")
Causes à rechercher: Repas
epas insuffisant, activités
Acidose lactique C13 physiques inhabituelles, surdosage de médicament :
insuline ou hypoglycémiant oral (dans quel cas penser
Due à la prise de biguanide (m
(metformine) malgré à une insuffisance rénale favorisante)
favorisant
contre-indications (insuffisance rénale
rénale, cardiaque ou
Traitement:: apport de glucides (sucres
( rapides et
hépatique, hypoxie chronique).
lents)
Crampes, asthénie et douleurs abdominales ou
Si le patient peut avaler: biscuit sucré, OU sucre,
thoraciques, puis hyperventilation, troubles de la
bonbon, jus sucré suivi de pain, riz ou pâtes.
vigilance et tachycardie ou troubles du rythme.
Biologie : Acidose (baisse de la réserve alcaline et Si le patient ne peut pas avaler: SGH 10%, 100cc en
du pH) sans cétose, hyperlactacidémie.
erlactacidémie. IVDL ou en perfusion
ion continue jusqu'à glycémie
> 8mmol/l
Traitement : en USI. SBH 2,7%, 1000mmol (3L)
dans les 4 à 6h, et dialyse si disponible Sii traitement par insuline: on peut injecter du
Glucagon 1ampoule en IM.
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A B CDE F G H I J K L M
Pour toutes les complications vasculaires, la prévention est primordiale. En plus de la recherche d’un
bon équilibre du diabète, cette prévention intègre la lutte contre tous les fact
facteurs
eurs de risque
cardiovasculaire modifiables : maîtrise de l’HTA, lutte contre l’obési
l’obésité
té et les dyslipidémies, arrêt du
tabac, activité physique régulière et suffisante.
MICROANGIOPATHIES DEPISTAGE
Classification
de la
Néphropathie
diabétique
C
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CORONAROPATHIE C32
Diagnostic clinique souvent difficile : douleur masquée par la neuropathie, douleurs thoraciques
atypiques et/ou douleurs abdominales, dyspnée. ECG (ischémie, lésion, IDM) et élévation des
enzymes cardiaques (troponine, CPK MB).
Si ECG douteux : Epreuve d’effort, Coronarographie (suivie de coronaroplastie transluminale si besoin)
Traitement spécialisé.
Clinique Paraclinique
Stades de LERICHE Dépistage: Index de Pression Systolique (IPS)
IPS = PAS cheville / PAS humérale. Normal : 0,9 à 1,3
1. Disparition des pouls périphériques (NB: la PAS aux chevilles est mesurée au doppler)
2. Claudication intermittente < 0,5: ischémie critique
3. Douleur de décubitus 0,5 à 0,7: artériopathie moyennement compensée
4. Gangrène 0,7 à 0,9: artériopathie bien compensée
Echo doppler artériel, voire angio Scanner.
Les infections peuvent être également des complications évolutives ou mode de révélation du diabète.
Devant des infections récidivantes, il faut penser à la possibilité d’un diabète sucré, et inversement,
devant un diabète difficile à équilibrer ou un diabète qui se déséquilibre, il faut rechercher un foyer
infectieux (de la tête aux pieds, en passant par la cavité buccale).
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A B CDE F G H I J K L M
LE PIED DIABETIQUE
EXTENT : Etendue
Taille de la plaie mesurée en cm2 après débridement
DEPTH : Profondeur
D1 Ulcère superficiel limité au derme
Ulcère profond, pénétrant sous le derme jusqu’aux
D2 structures sous cutanées, impliquant les fascias, les
muscles ou les tendons
D3 Ulcère pénétrant jusqu’à l’os ou à l’articulation
INFECTION
I1 Aucun symptôme ni signe d’infection
Infection impliquant la peau et les tissus sous cutanés (au moins deux des critères suivants:
I2 œdème local ou induration, érythème > 0,5cm mais <2cm, douleur à la pression, chaleur
locale, écoulement purulent)
Erythème> 2cm + un des critères suivants: œdème, douleur à la pression, chaleur,
I3
écoulement ou infection plus profonde (abcès, ostéomyélite, arthrite septique, fasciite…)
Infection avec signes systémiques
I4 Au moins 2 des critères suivants: T°> 38° ou < 36°, FC< 90/mn, FR> 20/mn, PaCO2< 32mmHg,
Globules blancs > 12 000, 10% de formes leucocytaires indifférenciées
SENSATION : sensibilité
S1 Aucune perte de la sensibilité de protection
Perte de la sensibilité de protection:
- Absence de sensibilité à la pression, pour un monofilament de 10g à 3 endroits de la voûte
S2 plantaire
- Absence de sensibilité vibratoire déterminée à l’aide d’un diapason 128Hz ou seuil
vibratoire > 25V au niveau de l’hallux
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D
A B C D E F G H I J K L M
Le diabète étant une maladie chronique nécessitant une prise en charge continuelle, il importe que le
sujet soit convaincu de sa maladie et de l’intérêt de la prise en charge pour y adhérer pleinement.
Les informations à lui communiquer comprendront les éléments suivants :
- Explication de la physiopathologie du diabète, avec des termes simples, déculpabilisation
- Information sur les risques, et les moyens pour les réduire
- Information sur l’importance de l’hygiène : exercice, alimentation saine, soins des pieds,...
- Information sur les « idées reçues » sur le régime et le diabète, et les erreurs fréquentes
- Education au traitement, à la reconnaissance de l’hypoglycémie et des effets indésirables.
Les informations doivent être les plus honnêtes possibles, expliquant l’absence de guérison, mais
rassurant sur la notion d’équilibre et de protection (éviter les promesses sur l’évolution).
D
A B C D E F G H I J K L M
Porter
orter des chaussures souples, bouts carrés ou arrondis,
chaussettes basses en coton.
D
A B C D E F G H I J K L M
Un traitement médicamenteux est débuté si l’objectif glycémique n’est pas atteint malgré la mise
en place des mesures hygiéno-diététiques.
Le traitement recommandé en première intention est la metformine seule (voir D4 )
En cas de non-réponse, on associe un autre ADO selon les recommandations du tableau.
La définition du sujet non-répondeur est l’absence d’atteinte de l’objectif thérapeutique, c’est-à-
dire un taux d’HbA1c qui n’a pas diminué d’au moins 0,5 % après un traitement médicamenteux
d’au moins 6 mois à la dose maximale bien tolérée, et sous réserve d’une bonne observance.
La stratégie comprenant metformine (+ sulfamide hypoglycémiant en bithérapie, ou trithérapie
comprenant au moins metformine + sulfamide hypoglycémiant) est considérée comme étant la
stratégie la plus efficace, la moins coûteuse et celle qui a un important recul d’utilisation.
D
A B C D E F G H I J K L M
Si nécessaire pour atteindre une cible d’HbA1c individualisée après <3mois, avancer à la bithérapie (l’ordre ne dénote aucune préférence)
Si nécessaire pour atteindre une cible d’HbA1c individualisée après <3mois, avancer à la trithérapie (l’ordre ne dénote aucune préférence)
ou Insuline ou Insuline
Si un traitement combiné incluant une insuline basale a échoué pour obtenir une cible d’HbA1c individualisée après 3 – 6 mois, avancer vers une
stratégie plus complexe de traitement par insuline, souvent en combinaison avec 1 – 2 médicaments non insuliniques
Insulinothérapie plus complexe Insuline (en injections pluriquotidiennes) ± Metformine, ± sulfamide, ...
Sont décrites en annexe : Les principales molécules de chaque classe (DCI) ainsi que les molécules disponibles à
Madagascar en 2016, les différentes formes d’insuline, ainsi que leurs pharmacocinétiques et modes d’administration ( Z1 ).
NB : la classe des thazolidinediones a été retirée du commerce dans plusieurs pays dont la France et l’Allemagne, pour un
rapport bénéfice-risque évalué non favorable, relatif à des effets indésirables cardiovasculaires.
E
A B C D E F G H I J K L M
Explorations cardio
cardio-vasculaires
vasculaires à cibler particulièrement dans le cas d’un diabète
ancien, mal-équilibré
équilibré avec des facteurs de risque important ou des antécédents
coronariens, une HTA, une atteinte rénale, une AOMI et des anomalies de l’ECG.
Adaptation péri-opératoire
opératoire des traitements du diabète selon le niveau
d’équilibration et le type de chirurgie.
E
A B C D E F G H I J K L M
Interrogatoire +++
Interrogatoire +++ Age du diabète
Examen Examen standard
Age du diabète Hypotension orthostatique
physique Recherche FRCV
Ex. cardiologique Tachycardie posturale
Echo-doppler cardiaque
Exploration ECG Aucune n’est utile
transthoracique
Commentaires :
- La coronaropathie est parfois silencieuse. Elle s’associe souvent à d’autres facteurs de risque
cardio-vasculaire. Pour la dépister, Il faut rechercher le tabagisme, l’HTA, la dyslipidémie, la
protéinurie, l’AOMI. L’ECG permet de confirmer l’ischémie ou la nécrose myocardique silencieuse.
- La Cardiomyopathie diabétique débute par une altération de la relaxation ventriculaire. Elle
apparaît après 3 à 5 ans d’évolution de diabète et semble être rattachée à une hyperglycémie
chronique. Elle est fortement associée à un risque d’instabilité hémodynamique per-opératoire.
Seul un écho-doppler cardiaque permet de la diagnostiquer. Il est raisonnable d’envisager de la
chercher devant un diabète déséquilibré évoluant depuis plus de 5 ans.
- La dysautonomie cardiaque est souvent présente chez le diabétique avec un diabète ancien, mal
équilibré, avec obésité, tabagisme, HTA, rétinopathie et neuropathie périphérique. En per-
opératoire, elle expose le diabétique à la survenue d’une dysfonction diastolique, d’ischémie
myocardique, de troubles du rythme grave, d’instabilité hémodynamique et le recours à des
agents vaso-actifs. Elle est évoquée en présence d’une hypotension orthostatique ou d’un
syndrome de tachycardie posturale.
2- Les complications rénales : L’évaluation de la fonction rénale préopératoire est essentielle avant
une chirurgie. L’évaluation de la fonction rénale repose sur les critères décrits ( C22 ). L’intervention
chirurgicale expose le diabétique albuminurique à une aggravation de l’atteinte rénale devant
l’association d’hyperglycémie majeure, de diurèse osmotique et d’hypovolémie peri-opératoire
(iatrogène, hémorragie/anémie, injection de produits de contraste). La prévention de l’IRA
postopératoire ne repose que sur l’optimisation de la perfusion rénale (volémie et PAS >
110mmHg)
3- La recherche d’intubation difficile : le patient diabétique est réputé plus difficile à intuber. Ceci
serait dû à la glycosylation non enzymatique du collagène entraînant une raideur articulaire ou
« stiff joint syndrome ». le signe de la prière semble être de bon facteur prédictif de difficultés à
l’intubation.
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E
A B C D E F G H I J K L M
EN PRE-OPERATOIRE
Diabète de type 2 sous ADO : ADO à ARRETER
- ... 48h avant si Glibenclamide (Daonil©) ou Glimépiride (Amaryl©, Amarel©) ;
- ... 24h avant si Metformine (Glucophage©), Gliclazide, glitazones, ou inhibiteurs DPP4
- ... le matin de l’intervention si Glinides ou inhibiteurs de l’alpha-glucosidase
- ... et passage à une insulinothérapie optimisée temporaire.
Diabète de type 2 insulino-réquerant :
- Arrêter la METFORMINE 48 heures avant l’intervention
- Maintenir le schéma thérapeutique d’insuline jusqu’à la veille de l’intervention
- Si diabète déséquilibré, intensifier et optimiser l’insulinothérapie de façon temporaire, ex :
passage de 2 à 3 injections d’insuline.
Diabète de type 1 :
Adapter les doses d’insuline pour optimiser l’équilibre glycémique préopératoire (HbA1C+++).
LE JOUR DE L’OPERATION
Le jeûne opératoire
Il doit être de durée aussi courte que possible (8 à 10 heures) en raison de l’accélération des
processus cataboliques chez le diabétique. Un jeûne prolongé expose le diabétique à la survenue
d’une hypercétonémie et à un taux élevé d’acides gras libres susceptible d’induire une plus grande
fréquence d’arythmies ventriculaires à l’induction anesthésique.
Le diabétique devrait être placé en première position dans le programme opératoire.
E
A B C D E F G H I J K L M
Diabète de type 1 :
- Administration de l’insuline habituelle en SC le matin et mise en place d’une perfusion de
G5% (125ml/h) ou G10% (60ml/h).
- Reprise de l’alimentation per os dès que possible et reprise du schéma insulinique habituel.
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E
A B C D E F G H I J K L M
a) Glycémie capillaire
b) Mise en place de perfusion de glucose 125ml/h de G5%
c) Mise en place d’insuline rapide en IV, ou PSE (pousse seringue électrique)
d) Adaptation horaire du débit d’insuline en fonction des glycémies horaires de façon à
maintenir une glycémie 5,55,5-10
10 mmol/l. Possibilité d’utilisation de bolus de 3 à 5 UI/h si
dérapage glycémique.
- En post opératoire :
a) Continuer l’insuline en IV ou PSE, et le glucose tant que l’alimentation n’est pas autorisée
b) Dès la reprise progressive de l’alimentation, passer à l’insuline rapide en SC toutes les 6
heures en fonction des glycémies capillaires toutes les 6 heures
c) La reprise du traitement habituel antérieur n’est autorisée que lorsque l’alimentation est
totale.
F
A B CD E F G H I J K L M
LE DIABETE GESTATIONNEL F1
Le Diabète Gestationnel (DG) est présent chez 3 à 5 % des femmes enceintes. Sa gravité repose sur le
risque de mortalité in utero et d’hypoglycémie néonatale, mais aussi en termes de santé publique,
d'identifier une population à haut risque de diabète ultérieur. Il existe des controverses au sujet de son
dépistage : modalités, caractère systématique ou ciblé. En l'absence d'essai randomisé sur la stratégie
de dépistage du DG, les recommandations actuelles ne s'appuient que sur des arguments indirects.
Il se distingue du diabète préalable associé à la grossesse, moins fréquent (0,5 à 1 %), mais qui
entraîne des complications maternelles et fœtales beaucoup plus importantes.
L'amélioration du pronostic des grossesses chez des femmes diabétiques passe avant tout par une
programmation préconceptionnelle, une collaboration multidisciplinaire et une prise en charge
adaptée de ces grossesses. Le cas de figure le plus dangereux, car souvent négligé, est le diabète de
type 2 méconnu, préalable à la grossesse (III).
F
A B C D E F G H I J K L M
LE DIABETE GESTATIONNEL F2
Chez une femme à haut risque de diabète Chez une femme sans risque identifié
Dépistage de diabète par dosage de glycémie < 35ans, Poids normal, sans antécédent,
à jeun dès la consultation prénatale, puis test origine caucasienne
de charge en glucose Dépistage non obligatoire, mais recommandé
OU à jeun
ou à 1h
> 5,3 mmol/l
> 10,6 mmol/l
(0,95 g/l)
(1,90 g/l)
Test OMS
ou à 2h > 9,2 mmol/l (1,65 g/l)
Glycémie après ingestion de 75g de glucose.
ou à 3h > 8 mmol/l (1,40 g/l)
Positif si > 0,95g/l à 1h ou > 1,40g/l à 2h
DIABETE GESTATIONNEL
Guide national de prise en charge du DIABETE MSANP Madagascar 2016
F
A B C D E F G H I J K L M
LE DIABETE GESTATIONNEL F3
LA SURVEILLANCE OBSTETRICALE
La surveillance obstétricale dépendra de l'atteinte ou non des objectifs glycémiques. S'ils sont atteints
avec le régime seul, les modalités de surveillance sont les mêmes que pour une grossesse normale. La
surveillance sera renforcée si les objectifs ne sont pas atteints ou si une insulinothérapie a été
nécessaire. Elle est alors superposable à la surveillance obstétricale proposée en cas de diabète
préalable.
L'ACCOUCHEMENT
L'objectif principal est d'éviter la dystocie des épaules sans pour autant entraîner d'interventions
inutiles et iatrogènes. Les indications éventuelles d'une césarienne ou d'un déclenchement artificiel du
travail seront discutées au cas par cas en fonction des antécédents obstétricaux, de l'équilibre
glycémique, de l'estimation du poids fœtal, et des procédures de l'équipe obstétricale.
LE POST-PARTUM
Arrêt de l'insuline à l'accouchement et surveillance des glycémies.
Poursuite de l'autocontrôle et d’un régime adapté pendant le post-partum.
La contraception œstroprogestative est aujourd'hui autorisée en l'absence d'autres contre-
indications.
L'objectif principal de la prise en charge est d'assurer un suivi et une prévention au long cours. Afin
de détecter précocement un DT2, doser une GAJ ou faire un test d’HGPO 75 grammes, 3 à 6 mois
après l'accouchement, puis tous les ans. La réduction pondérale, si elle est nécessaire, et l'activité
C
physique retardent l'apparition d'un DT2.
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A B C D E F G H I J K L M X
QUIZZ à une ou plusieurs réponses justes... X1
a. l’insuline
b. soit la metformine, soit un sulfamide hypoglycémiant
c. un antibiotique à prendre au long cours
d. une décoction de plantes réputées ou d’algues (spiruline)
Réponses Quizz X2 6c 7 ad 8 bd 9d 10 gh
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A B C D E F G H I J K L M X
QUIZZ à une ou plusieurs réponses justes... X2
D
6 Pour évaluer l’équilibre glycémique, le meilleur paramètre est...
9 Parmi les aliments suivants, le(s)quel(s) a (ont) l’index glycémique le plus bas ?
a. les pates
b. le pain
c. les biscottes sans sel
d. le riz rouge
A B C D E F G H I J K L M Z
ANNEXES Z1
PRESENTATIONS ET SPECIFICITES
DES DIFFERENTES INSULINES COURANTES
Umuline©
Insulines Rapide,
Insuline ordinaire Actrapid©,.. 20 à Injection à faire 20 à
d’action 4 à 6h
(humaine) 30mn 30mn avant le repas
rapide Insuman©
Rapide
Insulatard©
NPH Injection au moment
du repas ou
Insulines
Insuline humaine Umuline© 10 à indépendante des
d’action 1h
isophane NPH 12h repas
intermédiaire
NB : Bien agiter.
Insuman© Insuline laiteuse.
Basal
Injection
14 à indépendante des
Insuline détémir Levemir© 1h30
Analogues 24h repas mais à heure
d’insuline régulière
d’action lente NB : ne pas mettre
Insuline glargine Lantus© 1h30 24h en contact avec les
autres insulines
Analogues Insuline asparte
Novomix©
d’insuline +
30,
rapide Insuline humaine Injection au moment
50, 70
+ isophane 10 à du repas
5mn
Insulines de Insuline lispro 12h NB : agiter l’insuline
Humalog©
durée + avant injection
Mix 25,
d’action Insuline humaine
Mix 50
intermédiaire isophane
Mixtard©30
Insuline Umuline©
rapide profil 30
Insuline ordinaire Injection 20mn
+
+ 10 à avant le repas
Insuline de 20mn
Insuline humaine Insuman
©
12h NB : agiter l’insuline
durée Comb 15
isophane avant injection
d’action
intermédiaire Comb 25
Comb 50
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A B C D E F G H I J K L M Z
ANNEXES Z2
D
Correction d’un déséquilibre glycémique en pré-opératoire
NB : Utiliser UNIQUEMENT une insuline ultrarapide (analogue) et non une insuline rapide
≥ 22 mmol/l 4U 8U 12 – 16 U
- « Insulinosensible » : patient à poids normal ou maigre, diabète équilibré avec une faible dose
d’insuline (< 0,5 U/kg/j) ou ADO, ou contrôle inconnu
- « Insulinorésistant » : patient obèse, posologie d’insuline habituelle élevée, ou corticothérapie
GLOSSAIRE
Acidose : c’est une élévation de l’acidité plasmatique, avec baisse du pH (< 7,38 sur sang artériel ou
< 7,32 si sang veineux) quelle qu’en soit la cause.
Acidose métabolique : Acidose dont la cause n’est pas respiratoire, càd, absence d’hypercapnie
Antidiabétiques oraux : Classe hétérogène comprenant tout traitement médicamenteux à visée
hypoglycémiant, comprenant principalement les biguanides, les sulfamides ou sulfonylurés, et les
nouvelles classes comme les inhibiteurs de la DPP-4, les agonistes de la GLP-1 etc...
Autocontrôle glycémique : c’est une automesure de la glycémie par prélèvement de sang capillaire
au doigt fait par le patient lui-même à domicile, avec un glucomètre. Il est accompagné d’une
éducation thérapeutique. Les prélèvements se font à jeun (normalement < 7mmol/l) ou 2h après
repas (normalement < 10mmol/l).
Biguanides : Antidiabétiques oraux sans effet sur la sécrétion d’insuline, mais augmentant la
sensibilité périphérique à l’insuline. In vivo, leur action se situe essentiellement au niveau du foie et
au niveau des cellules musculaires. Ils n’ont donc d’effet hypoglycémiant qu’en présence d’insuline.
(ex : metformine, embonate de metformine)
Cellules β (de Langerhans) : cellules pancréatiques spécifiques responsables de la sécrétion d’insuline
Cétonurie : présence significative de corps cétoniques dans les urines
Cétose : la cétose est un état pathologique caractérisé par une acidose (pH < 7,32 sur sang veineux
ou < 7,38 si sang artériel) due à l’élévation du taux des corps cétoniques dans le plasma,
accompagnée de cétonurie. Elle résulte de l’utilisation majorée des lipides comme source d’énergie
principale.
Cycle glycémique : le cycle glycémique est une méthode de surveillance de la glycémie comportant
des prélèvements à des heures clés du nycthémère. Généralement il comporte des dosages de la
glycémie à jeun et en préprandial des 3 principaux repas, en postprandial de 2h de ces repas et un
dosage à minuit. Il permet des mises au point fines du traitement insulinique en considérant les
charges glycémiques correspondantes aux injections faites. Il est indiqué uniquement sur des
moments critiques ou de mise au point de traitement insulinique optimal.
Diabète avéré : état d’une personne qui remplit l’un des critères diagnostiques du diabète.
Diabète préalable : dans le contexte de la grossesse, le diabète préalable est un diabète qui existait
déjà avant la grossesse, pouvant être déséquilibré par celle-ci.
Dysautonomie cardiaque / cardiovasculaire : Dérèglement du contrôle neurovégétatif du système
cardiovasculaire par dégénérescence diabétique. On peut observer une tachycardie de repos et des
inadaptations de la tension artérielle ou de la fréquence cardiaque aux changements de position et à
l’hypovolémie. L’hypotension orthostatique est le signe le plus fréquent.
Euglycémie : (voir normoglycémie) Habituellement, l’euglycémie se dit pour les patients diabétiques
dont la glycémie est équilibrée grâce à la poursuite d’un traitement.
Facteurs de risque cardiovasculaire (FDRCV): Facteurs augmentant le risque de développement de
l’athérosclérose et donc de survenue des évènements cardiovasculaires (AVC, coronaropathie et
IDM, AOMI, sténose de l’artère rénale, ...). Le principal FDRCV est l’hypertension artérielle. Certains
FDRCV sont non modifiables tels que l’âge, le genre et l’hérédité. D’autres FDRCV sont modifiables,
comme le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, la dyslipidémie, le diabète, l’HTA, le
surpoids et l’obésité, le syndrome métabolique, la sédentarité, les facteurs psycho-sociaux, les
facteurs nutritionnels, et les facteurs inflammatoires.
Guide national de prise en charge du DIABETE MSANP Madagascar 2016
Fibres alimentaires : ce sont des molécules de polysaccharides non amidonnés, retrouvées dans les
aliments d’origine végétale. Elles ne sont pas hydrolysées par les enzymes digestives et ne sont pas
source de glucide pour l’organisme.
Glucides complexes : Glucides à grosses molécules d’amidon ou associés à des fibres, dont
l’hydrolyse est progressive, ainsi que l’absorption qui est en même temps plus ralentie. Ils ont ainsi
un index glycémique plus bas.
Glycémie à jeun : c’est le taux de glucose mesuré sur plasma veineux après plus de 8h de jeun. A
défaut, elle peut être mesurée sur sang capillaire avec des références plus basses.
Hémoglobine glyquée : pourcentage d’hémoglobine concernée par la glycation irréversible. Elle
augmente avec les périodes d’hyperglycémies prolongées. Elle reflète donc l’équilibre glycémique du
patient sur les 12 dernières semaines. Normalement elle est < 6% de l’hémoglobine.
Hyperlactacidémie : Présence d’un taux anormalement élevé d’acide lactique dans le sang
Hypoglycémie : Taux de glucose anormalement bas dans le sang, soit < 0,7g/l (< 4mmol/l)
Hypotension orthostatique : diminution de la pression artérielle systolique d’au moins 20mmHg
et/ou de la pression artérielle diastolique d’au moins 10mmHg survenant dans les 3 minutes suivant
le passage en position debout.
Incrétines : Hormones d’origine gastro-intestinale capables de potentialiser la sécrétion d’insuline
quand la glycémie s’élève. Sont actuellement identifié le GLP-1 (Glucagon-like Peptide 1) secrété par
les cellules intestinales type L, et le GIP (Glucose dependent Insulinotropic Polypeptide) secrété par
les cellules K.
Index glycémique : c’est la capacité d’un aliment quelconque à base de glucide à élever la glycémie
plus ou moins rapidement. Cet index glycémique est obtenu par comparaison à l’élévation maximale
obtenu après ingestion de 100g de glucose chez un individu normal moyen, qui équivaut à 100 (ou 1).
A titre d’exemple, l’index glycémique du riz rouge est de 55, celui du riz blanc de 70 (voir Z3)
Inhibiteurs de la DPP-4 : Médicaments qui prolongent l’action des incrétines par inhibition de la DPP-
4 (dipeptidylpeptidase 4), enzyme catabolisant les incrétines (ex : Vidagliptine, Sitagliptine,
Saxagliptine, ...)
Macrosomie : Taille et poids du foetus anormalement élevés par rapport à son âge
Macroangiopathie : Lésion diffuse atteignant les vaisseaux de gros et moyen calibre,
particulièrement les artères, secondaire au diabète dans le contexte.
Maladie rénale chronique (MRC): Atteinte progressive et irréversible d’une ou plusieurs fonctions du
rein, caractérisée par l’insuffisance rénale progressive, à partir du stade 2.
Stade
DFG (ml/mn/1,73m²) Définition
MRC
1 ≥ 90 Maladie rénale chronique* avec DFG normal ou augmenté
2 Entre 60 et 89 Maladie rénale chronique* avec DFG légèrement diminué
3 A Entre 45 et 69
Insuffisance rénale chronique modérée
B Entre 30 et 44
4 Entre 15 et 29 Insuffisance rénale chronique sévère
5 < 15 Insuffisance rénale chronique terminale
* : Avec marqueur d’atteinte rénale : albuminnurie, hématurie, leucocyturie, ou anomalies morphologiques ou histologiques, ou
marqueurs de dysfonctionnement tubulaire, persistant plus de 3 mois (deux ou trois examens consécutifs)
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Microangiopathie : Lésion diffuse atteignant les vaisseaux de petit calibre, particulièrement les
artérioles, secondaire au diabète dans le contexte.
Normoglycémie : Etat de stabilité du taux de glucose dans le sang. Généralement entre 0,70g/l
(4mmol/l) et 1,10g/l (6mmol/l) à jeun, ne dépassant pas 1,40g/l (7,8mmol/l) à n’importe quel
moment de la journée.
Optimisation du contrôle glycémique : Recherche d’une glycémie normale (normoglycémie) à tout
moment de la journée, et ne se contentant pas d’une moyenne comme l’hémoglobine glyquée.
Polyuro-polydipsique (syndrome) : Augmentation anormale de la quantité d’urines produites par
jour, qui dépasserait 2,5l (polyurie), responsable d’une soif excessive et d’une prise de boisson
abondante (polydipsie).
Sucre fin ou raffiné : Glucides à haut index glycémique. Leur hydrolyse aboutit très vite à la
formation de glucose, par opposition aux glucides complexes
Sulfamide hypoglycémiant : Classe d’antidiabétiques oraux appelés aussi les « sulfonylurés »,
agissant en stimulant l’insulinosécrétion pancréatique en se liant à un récepteur spécifique sur la
membrane des cellules β des îlots de Langerhans. (ex : Glibenclamide, Gliclazide, Glimépiride, ...)
Sulfonylurés : voir sulfamide hypoglycémiant
Surpoids : défini comme un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 25kg/m2 et 29,9kg/m2.
Tachycardie posturale : augmentation de plus de 30 bpm de la fréquence cardiaque dans les 3
minutes suivant le passage en position debout.
Thazolidinedione : classe d’antidiabétiques oraux (ex : pioglitazone, rosiglitazone)
Test au diapason : Recherche une atteinte de la sensibilité profonde osseuse par neuropathie
diabétique, dans le cadre du diabète. Il consiste à
Faire ressentir la vibration sur le coude ou la clavicule du patient pour faire identifier, sans
regarder
Appliquer sur le dos du gros orteil 3 fois, dont une fois factice (sans vibration)
Le patient à une sensibilité conservée (« protégeant ») si positif pour 2 tests/3. Sinon :
protection nocicéptive insuffisante, risque podologique.
Test au monofilament nylon : Test de la sensibilité superficielle, recherche une neuropathie
diabétique dans le cadre du diabète. Procédure :
Appliquer sur la main du patient d’abord pour faire identifier le
toucher sans regarder
Appliquer le filament perpendiculairement à la peau sur la plante des
pieds à 9 endroits et un point du dos de pied (filament de base : coupe
de 0.5mm2, pression de 10g)
Chaque pression fait plier légèrement le filament, et dure 2s
Demander au patient de dire oui à chaque ressenti, faire 2 tests par
site avec 1 test factice
Protection suffisante si 2 réponses correctes sur 3, sur le site. Risque
sur les sites à 2 réponses fausses ou plus.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES