LUNDI 12 octobre 2020 / Edition Bruxelles / Quotidien / No 238 / 2,10 € / 02 225 55 55
ROLAND-GARROS
La promenade
de Rafael Nadal
P. 18
Covid 19 : l’option
« reconfinement »
n’est plus écartée
L
es chiffres officiels sont sans
appel : la situation sanitaire
continue de se dégrader. Le
porte-parole interfédéral Yves Van
Laethem le confirme : il s’agit de
prendre au sérieux la reprise de l’épi-
démie. Tous les chiffres sont dans le
rouge et certains deviennent franche-
ment inquiétants. « Le nombre de cas
positifs et le taux de positivité ne ces-
sant d’augmenter, ça finit forcément
par percoler vers des profils à risques.
Et ce sont eux qui paient le plus lourd
tribut », explique le porte-parole
interfédéral.
Pour lutter contre la propagation de
l’épidémie, Alexander De Croo et
Frank Vandenbroucke, notamment,
ont appelé la population et plus parti-
culièrement les jeunes à assumer
leurs responsabilités. Ici ou là, la pers-
pective d’un nouveau confinement
n’est plus écartée, comme s’il s’agissait
de faire prendre conscience de la gra-
vité de la situation. « Je ne peux rien
garantir », a prévenu le ministre de la
Santé.
A Bruxelles, la fermeture obliga-
toire des bars et des cafés pendant un
mois au moins marque les esprits. En
Wallonie, la réflexion reste toujours
en cours sur la meilleure manière de
faire face à l’aggravation de la situa-
tion sanitaire – la question du couvre-
feu sera encore discutée ce lundi –,
mais des mesures pourraient déjà être
prises au niveau provincial ou local.
P. 6 & 7
ÉDITO
BÉATRICE DELVAUX ÉDITORIALISTE EN CHEF
Attention la Vivaldi : sous les vivats, toujours la colère
Eest tl’ère
voilà le premier sondage de
De Croo, post-Wilmès. Et s’il
un message à en retenir, c’est
qu’il n’y a apparemment rien de tel
que de s’engager pour séduire le
citoyen. Cette prise de responsabilités
est en effet plébiscitée dans le clas-
sement de popularité des personnali-
tés flamandes ou francophones. Les
hommes et les femmes membres ou
concepteurs de la Vivaldi marquent
des points : Alexander De Croo arrive
en tête ou juste derrière Sophie
Wilmès, mais aussi Conner Rousseau,
Frank Vandenbroucke, Egbert La-
chaert ou Paul Magnette. Cela ne
veut pas dire que les sondés sont
ravis, sur le fond, de ce gouverne-
ment qui s’est soudain formé, mais
qu’en tout cas, les hommes et les
femmes qui en sont, ont droit à une
prime « confiance » de départ.
Tout reste à faire mais – autre indice
sur la voie à suivre – on voit que le
fait d’assumer ses responsabilités
avec une certaine humilité et de la
ténacité paye, en tout cas au regard
du maintien au sommet de Sophie
42
5 413635 086199
FORMULE 1
Hamilton,
toujours
plus près
de Schumi
P. 19
© DOMINIQUE DUCHESNES.
Wilmès, et cela même en Flandre où
elle devient la femme politique la
plus populaire au terme de ce man-
dat de Première ministre de transi-
tion pourtant si difficile. Il y aurait
donc décidément un effet Wilmès sur
les « gens » mais aussi sur ses
collègues de la Vivaldi, qui au nord
comme au sud, louent aujourd’hui
ses qualités et son apport.
Le sondage donne par ailleurs deux
conseils, évidents en fait, à ceux qui
sont « distingués » : éviter les gros
échecs – les ministres de la Santé,
dans chaque Région, mordent la
poussière – et arrêter de s’agiter ou
de susciter des polémiques
– Georges-Louis Bouchez recule dans
tous les classements.
Mais il faudra surtout que les partis
de la Vivaldi aillent jusqu’au bout et
délivrent des résultats s’ils veulent
retrouver de la légitimité, du poids et
un accès au pouvoir. Car notre
sondage le confirme à nouveau : en
Flandre, c’est plus que jamais par
l’extrême droite et la N-VA que les
électeurs potentiels se sentent repré-
NÉCROLOGIE 22 MOTS CROISÉS 26 SUDOKU 26
MÉTÉO 26 LOTERIE 26 BON À DÉCOUPER 26
TÉLÉVISION 27 PETITE GAZETTE 28 L’INSTANT TECHNO 28
LIGUE DES NATIONS
Les Diables
trébuchent
en Angleterre
P. 15 à 17
Bouchez
et le MR
sanctionnés
C’est la tendance la plus marquée
de notre Grand Baromètre : le MR boit
la tasse et son président plonge
dans les classements de popularité.
Le Grand Baromètre
e MR paie la facture de ses 20,5 %) pour se fixer à 19,2 %.
L conflits internes, à en croire
notre Grand Baromètre Le Soir-
RTL Info-Ipsos-Het Laatste Nieuws.
Autre enseignement de notre son-
dage : la Vivaldi rend populaire. La
mise en place du gouvernement au
A Bruxelles, les libéraux franco- fédéral booste la popularité de pratique-
phones passent de 17,4 % d’intentions ment tous ceux qui en font partie ou ont
de vote à 14 % (- 3,4). C’est la plus forte contribué à sa formation. De Croo,
baisse de ce Grand Baromètre d’oc- Wilmès, Magnette, Khattabi, Vanden-
tobre. Et c’est aussi très loin de l’objectif broucke… Tous remontent ou
de 30 % annoncé – et répété – de son confirment.
président. L’exception qui confirme la règle :
Les bleus sont aussi en baisse en Wal- Georges-Louis Bouchez, en chute libre
lonie (- 1,3 %) et repassent sous leur dans les trois Régions.
score électoral de mai 2019 (qui était de P. 2 À 5
BD
Le « Lotus
bleu », une
couverture
estimée
à plus de
sentés, tandis qu’au sud, le PTB
maintient sa présence – il poursuit sa
hausse en Wallonie et c’est un aver- 2 millions
tissement aussi pour Elio Di Rupo. d’euros
La remontée du SP.A, qui devient le
troisième parti de Flandre selon le P. 24
sondage, montre aux partis qui sont
en déroute ou délaissés qu’il n’y a
pas de fatalité : il est possible
d’enrayer la chute en resserrant les
rangs, en osant un message et des
actes clairs et en ayant un président
impactant. L’effet « Rousseau » sera
peut-être éphémère mais pour
l’instant, il semble marquer les TECHNO ÉTATS-UNIS
esprits.
Un sondage reste un sondage et la Un autoportrait Plongée dans
capacité d’action des hommes poli- façon Van Gogh : le Michigan,
tiques et des partis est aujourd’hui
corsetée par le Covid-19. Mais même la culture où Donald Trump
dans ces circonstances, il y aurait selon Google P. 28 est en perte
donc plus à gagner à agir qu’à se
disputer, se mettre en scène, à l’arrêt de vitesse P. 8
ou à jouer solo.
On s’en doutait déjà, mais personne
ne va se plaindre si un sondage
permet de taper sur le clou et de PRISONS
donner du cœur à l’ouvrage. Que faire de nos
vieux criminels ?
P. 10
1
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

2 à la une

Le MR paie la facture
SONDAGE

de ses conflits internes

Le Grand Baromètre
BERNARD DEMONTY
e MR boit la tasse. C’est la ten-
L dance la plus marquée de notre
Grand Baromètre Le Soir-RTL
Info-Ipsos Het Laatste Nieuws. C’est pa-
tent à Bruxelles. Les libéraux franco-
phones y passent de 17,4 % d’intentions
de vote à 14 % (- 3,4). C’est la plus forte
baisse de ce Grand Baromètre d’octobre.
Les libéraux francophones chutent, surtout à Bruxelles, où ils ne remportent plus que 14 %
des suffrages. Georges-Louis Bouchez perd 14 places à Bruxelles et 11 en Wallonie.
toutes les mémoires lorsque Georges-
Louis Bouchez a imaginé un casting mi-
nistériel pour le moins inattendu, en
A Bruxelles, tous les partis sous les 20 %, le M
propulsant le frère de Charles Michel au
secrétariat à la digitalisation, et, surtout,
en privant Valérie De Bue de son poste de Evolution des intentions de vote à Bruxelles
ministre wallonne de la Fonction pu-
blique pour lui préférer Denis Ducarme, En % ELECTIONS SONDAGE SONDAGE
une initiative illégale car contraire au MAI 2019 JUIN 2020 OCT. 2020
décret sur la représentation garantie des

PARTIS FRANCOPHONES
Rappelons que lorsque le président du genres dans l’exécutif wallon. Le Ecolo 21,6
MR a été nommé, il avait indiqué vouloir président avait dû très vite rebrousser (avec Groen)
porter le parti à 30 %. Il a répété cet ob- chemin et réintégrer sa ministre.
jectif dans l’interview qu’il nous accor- Ces éléments d’analyse peuvent être PS 20 19,8
(avec SP.A) 19,1 19,1
dait la semaine dernière. Sur base des corroborés par le score personnel de 18,2
dernières intentions de vote rapportées Georges-Louis Bouchez. A Bruxelles, il MR 17,5 17,4
par notre sondage, le MR se trouve sous perd 14 places, passant de la cinquième à
la moitié de cet objectif dans la capitale. la dix-neuvième place, soit la plus grosse
Les bleus sont aussi en baisse en Wal- chute du classement. En Wallonie, il 14
lonie (- 1,3) et repassent sous leur score perd 11 places, également la plus grosse 12,6
PTB 12,3 12,1
électoral de mai 2019 (qui était de descente, passant ainsi de la huitième à 10,9 11,3
20,5 %) pour se fixer à 19,2 %. la dix-neuvième place. Défi 10,3
Les libéraux partaient pourtant de Précisons, pour être juste, que la baisse
haut. Lors de notre précédent Baro- des intentions de vote du MR n’a pas de
mètre, ils étaient à moins de 1 point de répercussion sur le nombre de sièges
pourcentage du PS à Bruxelles et (14), qui reste identique aux élections de
CDH 5,8
4,7
proches de devenir le deuxième parti mai 2019 et que la période de sondage
3,2
dans la capitale, après les écologistes. correspond précisément aux derniers
Il est probable que ce moment de moments de tension chez les libéraux.
doute soit dû aux péripéties de ces der- 4,9 4,8
nières semaines. Il y a d’abord eu le psy-
chodrame des négociations pour aboutir
3,7 3,7
PARTIS NÉERLANDOPHONES

au gouvernement De Croo, où les parte-

N-VA 3,2 3,2
naires du MR en négociation ont accusé
Georges-Louis Bouchez, le président, de 2,4
méconnaître ses dossiers, d’arriver en re-
Open VLD 2,3 2,3
1,8
tard aux négociations, ou de ne pas maî- Vl. Belang 1,5 1,5 1,7
triser suffisamment le néerlandais. L’ac- CD&V 1,3 1,4
cord avait failli capoter et les libéraux 0,7
francophones ne sont pas passés loin Groen
d’être éconduits au profit du CDH. SP.A
Cet épisode délicat, qui s’est finale-
ment bien terminé pour le MR, membre Georges-Louis Bouchez désire porter le MR à 30 %.
du gouvernement, était encore dans © D.DUCHESNES.

La Flandre s’ancre à l’extrême droite

Aux francophones qui ont poussé un
soupir de soulagement avec l’installa-
tion de la coalition centriste dirigée
par Alexander De Croo (Open VLD) au
fédéral, notre grand baromètre envoie
un signal fort : « Attention ! ». Au nord
du pays, le tableau politique n’a rien
d’optimiste. Pire, l’extrême droite se
stabilise à un dangereux niveau. 27 %
des Flamands interrogés confirment,
KROLL
de vagues en vagues, qu’ils ont l’in-
tention de voter pour le Vlaams Be-
lang lors des prochaines élections.
C’est 10 % de plus qu’en mai 2019. À
l’époque, on parlait de « marée
noire ». On risque de devoir se prépa-
rer à un tsunami. Cette stabilité du
Vlaams Belang dans l’opinion popu-
laire signifie aussi qu’à ce stade, la
résolution de la deuxième plus longue
crise politique de l’histoire du pays
n’a eu aucun impact sur ceux qui sont
déterminés à opter pour un « vote
rejet ».
Il semble d’ailleurs que la première
semaine de la « Vivaldi » n’a fait que
conforter la toute grande majorité des
électeurs flamands dans leur position.
On constate ainsi que la N-VA regagne
quelques plumes, même si Bart De
Wever et son équipe sont toujours en
baisse par rapport au dernier scrutin
qualifié de « défaite ». Il n’empêche, il
suffit que le Belang ou la N-VA gagne
un tout petit point de pourcent d’ici
2024 pour que le parlement flamand
détienne une majorité pro-indépen-
dance. Le rêve – ou cauchemar, selon
les points de vue – est à portée de
main.
À moins que les « Vivaldiens » dé-
jouent les pronostics. A priori, c’est
mal parti. Seul le SP.A montre des
signes de renforcement. Les socialistes
sont désormais le troisième parti de
Flandre. Ils peuvent dire « merci » à
leur nouveau patron, Conner Rous-
seau. La progression des rouges est
constante depuis son arrivée à la
présidence, il y a à peine un an. Son
rôle très important dans la résolution
de la crise politique n’est probable-
ment pas étranger à ce succès.
Le petit succès du SP.A cache cepen-
dant une forêt de déceptions. L’Open
VLD ne profite absolument pas de la
nouvelle visibilité qu’offre le poste de
Premier ministre. Le CD&V continue
de s’enfoncer dans les abysses et
risque bientôt de passer sous la barre
des 10 %. Sur le flanc gauche, les
Verts sont au plus bas depuis mai
2019 et le PTB, dites PVDA en Flandre,
reste bon dernier. MAXIME BIERMÉ

Evolution des intentions de vote en Flandre

En % ELECTIONS SONDAGE SONDAGE
MAI 2019 JUIN 2020 OCT. 2020
27,7
27,1
N-VA 25,5

22,2

20,0
Vlaams 18,7
Belang

CD&V 14,2
13,7
Open VLD 13,5 12,5
11,8 10,9
SP.A 10,8 10,0 10,6
Groen 9,8 9,4
7,3 7,6
PVDA 5,6 6,0

2

MR en chute
Pas un parti au-dessus
des 20 % des intentions
de vote à Bruxelles !
Aucun d’entre eux n’ins-
pire une confiance dé-
bordante. La course au
leadership est grand
ouverte. Avec un avan-
tage pour Ecolo. Qui se
maintient bien en tête
du classement, sans
rééditer son score aux
élections de 2019, mais
en progressant légère-
ment par rapport au
dernier sondage Ipsos,
en juin dernier. Quel
effet aura la participa-
tion à la Vivaldi ? On
attend de voir. Les verts
ont hissé Zakia Khattabi
au gouvernement fédé-
ral, c’est une option
stratégique en vue des
prochaines élections en
Région-Capitale.
Juste derrière (on est
dans un mouchoir de
poche, ou dans la marge
d’erreur, si l’on préfère),
le PS reprend quelques
dixièmes de point par
rapport au Baromètre de
juin, mais enfin, ce n’est
pas terrible. Se voir ainsi
devancé à tous les coups
par Ecolo, il n’y a là rien
de bien exaltant.
Les rouges se console-
ront peut-être un chouïa
en voyant le MR chuter
dans cette Région qui
était jadis le terrain
d’élection de prédilec-
tion des bleus. Jamais ici
les libéraux n’ont réalisé
une telle contre-perfor-
mance (lire ci-contre).
Les bleus peuvent oser
espérer que le recul est,
comment dire, ponctuel,
ou conjoncturel.
Gaffe quand même : le
parti amarante de Fran-
çois De Smet n’est pas
loin. Défi se trouve à
moins de trois points du
MR. Et l’on connaît
l’ambition du nouveau
patron de l’ex-FDF :
aspirer les voix libérales
sociales.
Enfin, faut-il s’inquiéter
pour le CDH ? En Wallo-
nie, il résiste tant bien
que mal ; à Bruxelles, le
parti de Maxime Prévot
disparaît presque.
L’opposition au fédéral
ouvrira-t-elle un espace
d’expression salutaire
pour les centristes-hu-
manistes ? Rien n’est
moins sûr. On a envie de
conseiller au président et
à son équipe de hâter la
mutation du parti hérité
de Joëlle Milquet, peut-
être d’anticiper le chan-
gement de nom, allez
savoir. DAVID COPPI
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
à la une 3
En Wallonie, le PS en chute se rapproche des 20 %
Une réalité saute aux La Vivaldi perd des sièges
yeux en Wallonie : les
écarts se resserrent entre Si l’on compte bien, et si l’on suit les
les quatre partis princi- projections effectuées par Ipsos, ça
paux de l’échiquier su- Evolution des intentions de vote en Wallonie commence moyennement pour la
diste. Pour le PS, le MR, En % Vivaldi (Open VLD, MR, SP.A, PS,
Ecolo et le PTB, tout se ELECTIONS SONDAGE SONDAGE Groen, Ecolo, CD&V). A peine adve-
joue dans un mouchoir MAI 2019 JUIN 2020 OCT. 2020 nue, elle ne compte plus que 82 sièges
de poche. PS 26,1 à la Chambre, au lieu des 87 auxquels
Surtout si l’on se réfère elle a droit sur la base des élections
aux élections de mai 23,7 législatives de mai 2019. Pour rappel,
2019 où les résultats pour avoir la majorité au Parlement, il
évoluaient quasiment du MR 20,5 20,5 21,1
faut occuper 76 sièges, sur les 150
simple au double entre le 19,2 dans l’hémicycle. Ce tassement, à qui
18,7 18,9
PS, numéro un incontesté la faute ? Aux mauvaises perfor-
17,8
avec 26,1 % des voix et le
PTB, quatrième avec Ecolo 14,9 15,1
mances de plusieurs partenaires, à
savoir le PS, Groen, l’Open VLD et le
13,8 % de votes. PTB 13,8 CD&V (le MR obtient le même nombre
Un an et demi plus tard, de sièges qu’aux élections, sa chute à
CDH 10,7
les intentions de vote 9,7 Bruxelles en termes d’intentions de
évoluent autour de la vote n’a pas d’impact à ce stade sur le
8,1
barre des 20 %, soit nombre d’élus), qui ne sont pas com-
21,1 % pour le PS, 19,2 % pensées par les gains enregistrés côté
pour le MR, 18,9 % pour Ecolo et SP.A.
le PTB et 17,8 % pour Dans l’opposition, la N-VA reprend un
Ecolo. siège au Vlaams Belang par rapport
La chute la plus specta- au baromètre de juin (le phénomène
culaire reste celle du PS, des vases communicants se confirme,
Projection en sièges à la Chambre
même par rapport à Projection sondage octobre 2020 tant en termes d’intentions de vote
notre sondage de juin que de sièges au Parlement), mais on
dernier où le parti de est loin des résultats des élections de
SP.A CDH Groen
Paul Magnette, déjà en PS mai 2019, qui avaient vu le parti de
recul par rapport au 17 12 4 5 Ecolo Bart De Wever dominer son adversaire
scrutin, pouvait encore MR de droite. En fait de bloc droitier, l’on
14 14
revendiquer plus de 23 % obtient 46 sièges si l’on additionne
Open Vlaams
des voix. A ce train-là, un VLD 10 N-VA et Vlaams Belang, soit quatre de
Belang
score sous la barre 19 plus qu’à la Chambre aujourd’hui.
9 5 25
symbolique des 20 % est CD&V 14 8 A l’autre bout de l’échiquier, la gauche
envisageable. Difficile 10 12 radicale confirme sa forme (le PVDA
13
d’analyser cette chute, 12 perd un siège). Avec ses 12 sièges, le
mais l’abandon du retour PTB n’est plus à des années-lumière
18 PTB
à la pension à 65 ans ou N-VA 21 12 du PS, qui en compte 17 selon le Baro-
une déception autour de 25 mètre. DAVID COPPI
150 sièges 9 3
le pension à 1.500 euros 4 PVDA
Elections mai 2019 2
en net peuvent fournir 1 2 Défi
une hypothèse.
Le MR n’est pas en
grande forme lui non
plus, mais le recul est
sous contrôle avec ce

résultat de 19,2 % à
mettre en regard des
20,5 % de mai 2019 et de
juin 2020.
Comme un miroir de la
dégringolade du PS,
Tout a commencé par ce leasing
Ecolo et le PTB ont le
sourire. Entre les élec-
tions de 2019 et notre
pour un four à pizza.
sondage de juin, la pro-
gression la plus specta-
culaire avait été mise au
crédit du PTB, de 13,8 à
18,7 %. Cette fois, la
hausse est légère
(18,9 %), mais confirme la
place enviable de troi-
sième parti de Wallonie.
C’est Ecolo qui se montre
en très nets progrès cette
fois, de 15,1 à 17,8 % des
voix, après 14,9 aux
élections. Les verts
semblent bénéficier de
leurs participations gou-
vernementales à tous les
étages du pouvoir.
Que dire du CDH ? A
l’inverse de Bruxelles, le
parti centriste continue à
exister. Il est même en
progression par rapport
à notre sondage de juin,
de 8,1 à 9,7 %, et peut
envisager d’atteindre
bientôt les 10,7 % obte-
nus lors du scrutin de
mai 2019.
Enfin, ce sondage in-
dique qu’avec 3,8 % des
voix, Défi ne réussit
toujours pas à percer en
Wallonie. ERIC DEFFET
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3
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

4 à la une

Départ en fanfare pour De Croo

SONDAGE

et son équipe Classement des personnalités en Flandre

La mise MAXIME BIERMÉ
Nombre Souhaitez-vous
de places qu'ils jouent
Oui
(en %)
Sondage
précédent
Non
(en %)
Sondage
précédent
Top 3 des
en place du
M erci les amis, il était temps ! » Le
Belge sondé dans le cadre de
gagnées un rôle ? Oct. 2020 Juin 2020 Oct. 2020 Juin 2020
personnalités
gouvernement notre Grand Baromètre semble avoir 1 3 Alexander De Croo 64 49 25 36
accordé une prime de mérite à tous ceux
Vivaldi au qui ont finalement réussi à se mettre
2 Frank Vandenbroucke 54 26
Sophie Wilmès s’en va
3 3 Conner Rousseau 53 45 30 26
fédéral booste autour de la table pour former un gou-
vernement fédéral. La performance du 3 -2 53 57 38 34
au top
Bart De Wever
la popularité nouveau Premier ministre, Alexander
5 -3 Theo Francken 49 54 40 36
C’est ce qui s’appelle
De Croo (Open VLD), l’illustre parfaite- partir sur une bonne
de ment. Il est désormais la personnalité la 6 -3 Jan Jambon 47 51 42 38 note. Capitaine du
plus populaire de Flandre. Sous le feu navire Belgique
pratiquement des projecteurs médiatiques durant
7 1 Sophie Wilmès 42 42 44 42
durant toute la crise
8 -3 40 47 46 40
tous ceux qui toute la période de notre sondage, De
Croo a aussi gagné beaucoup de points à
Hilde Crevits du coronavirus, la
désormais ex-Première ministre est
9 3 Paul Magnette 39 35 41 42
en font partie Bruxelles et en Wallonie grâce à son dé-
9 -2 Ben Weyts 39 44 45 42
récompensée par tous les Belges. Elle
marrage sans faute. Le libéral flamand reste la personnalité préférée des fran-
ou ont est désormais deuxième du classement 9 = Tom Van Grieken 39 40 48 48 cophones, à Bruxelles et en Wallonie.
contribué à sa au sud du pays. Il n’y a que sa prédéces- Même les Flamands sont optimistes et
12 6 V. Van Quickenborne 38 24 41 57
seure, Sophie Wilmès (MR), qui par- lui offrent une place supplémentaire,
formation. Les vient à récolter plus de votes favorables. 13 -3 Zuhal Demir 35 38 44 44 ce qui la classe septième mais première
14 Sammy Mahdi 33 30 francophone et première femme tout
personnalités Entrée tonitruante court, devant la ministre flamande
de Vandenbroucke 15 -5 Bart Somers 30 38 50 44 Hilde Crevits (CD&V). La classe. Et pour
au profil plus Le Premier ministre n’est pas le seul à 16 5 Egbert Lachaert 28 20 45 34 ceux qui n’auraient pas suivi et s’attris-
« régionaliste » bénéficier de cette « prime de départ ».
On constate que tous les participants à 16 -1 Meyrem Almaci 28 28 49 49
teraient du départ de « Super-Sophie »,
on rappellera qu’elle est vice-Première
sont éclipsées. la nouvelle aventure de la coalition « Vi- 18 Meryame Kitir 26 38 du nouveau gouvernement d’Alexan-
valdi » (les libéraux, les socialistes, les 18 -2 26 27 61 62 der De Croo et en charge des Affaires
Filip Dewinter
écologistes et le CD&V) gagnent des étrangères. Elle n’est donc pas vraiment
points. On notera par exemple l’entrée 20 Petra De Sutter 25 31 partie.
tonitruante du ministre de la Santé,
Frank Vandenbroucke (SP.A). Est-ce sa Conner Rousseau superstar
performance ultra-pédagogique lors de Classement des personnalités à Bruxelles en Flandre
la dernière conférence de presse natio- Nombre Souhaitez-vous Oui Sondage Non Sondage
nale ou simplement que celui qui a été de places qu'ils jouent (en %) précédent (en %) précédent Alors, bien sûr, au
ministre jusqu’en 2009 manquait aux gagnées un rôle ? Oct. 2020 Juin 2020 Oct. 2020 Juin 2020 sud du pays, le nom
Flamands ? En tout cas, l’accueil est de Rousseau reste
1 = Sophie Wilmès 65 55 22 29
plus que chaleureux puisqu’il débarque encore plus associé à
à la deuxième place au nord du pays. Il 2 Alexander De Croo 53 27 l’écrivain qu’à
est aussi dans le top 10 à Bruxelles, et 3 -1 51 43 31 38 l’homme politique. Mais en Flandre, on
Paul Magnette
douzième en Wallonie. Pas mal. se passionne pour le leader socialiste
Autres exemples du succès des per- 4 -1 Olivier Maingain 39 35 37 37 âgé, on le rappelle, d’à peine 27 ans.
sonnalités Vivaldi : le maintien de So- 5 5 Philippe Close 36 26 33 41 Il lui aura fallu moins d’un an pour
phie Wilmès, qui reste première côté devenir la troisième personnalité la
5 -1 Elio Di Rupo 36 34 49 52 plus populaire, devant les cadors de la
francophone et se paie le luxe de deve-
nir la femme politique la plus populaire 7 Zakia Khattabi 31 35 N-VA. Conner est un phénomène et son
de Flandre, titre détenu depuis des an- plan de com’ pour les prochains mois
7 -2 Rudi Vervoort 31 29 42 44
nées par Hilde Crevits (CD&V). L’entrée est déjà bien rodé. Outre le nouveau
des écologistes au gouvernement fédé- 9 Frank Vandenbroucke 29 33 nom du parti qui deviendra « Vooruit »,
ral profite aussi au vice-Premier 9 -2 Jean-Marc Nollet 29 28 39 43 avec un nouveau programme qui l’ac-
Georges Gilkinet ainsi qu’à la ministre compagne, les Flamands pourront le
de l’Environnement Zakia Khattabi. En 11 -1 Bernard Clerfayt 28 26 31 34 voir dans le jeu télévision événement
Flandre, le très clivant Vincent Van 12 = Caroline Désir 27 25 36 36 « De Slimste Mens ter Wereld ». Il y a
Quickenborne (Open VLD) remonte quelques années, ce programme qui
13 -1 Maxime Prévot 26 25 32 39 réunit un million de téléspectateurs
aussi. L’exception qui confirme la règle
s’appelle Georges-Louis Bouchez (MR), 13 -4 Raoul Hedebouw 26 27 41 43 tous les soirs d’automne pluvieux avait
largement sanctionné pour son attitude 15 fait la popularité d’un certain Bart De
= Pascal Smet 25 21 35 44
dans les trois Régions. Wever.
16 -9 Theo Francken 24 28 59 58
Les artisans de Vivaldi 16 -2 Bart De Wever 24 24 66 64 Zakia Khattabi : la revanche
récompensés d’une verte
Outre les visages qui incarnent « Vival- 18 -1 Karine Lalieux 23 17 31 73
di », ceux qui ont contribué à sa nais- 19 -14 Georges-Louis Bouchez 21 29 53 41 Artisane de la vic-
sance bénéficient aussi d’opinions très toire des écologistes
20 -4 François De Smet 20 19 23 28 en mai 2019, Zakia
favorables. On parle ici des présidents
de parti. Conner Rousseau (SP.A) Khattabi avait décidé
confirme son statut de comète politique de quitter l’arène
Classement des personnalités en Wallonie politique belge pour se ressourcer à la
en Flandre. Paul Magnette n’a pas déçu
en Wallonie et à Bruxelles, ce qui lui Nombre Souhaitez-vous Oui Sondage Non Sondage Cour constitutionnelle. Une bonne
permet de se maintenir dans le top 3. de places qu'ils jouent (en %) précédent (en %) précédent partie de l’ultra droite flamande avait
gagnées un rôle ? Oct. 2020 Juin 2020 Oct. 2020 Juin 2020 décidé de la priver de ce cadeau, avec
On voit aussi que le préformateur Eg-
bert Lachaert (Open VLD) est en train 1 = Sophie Wilmès 64 55 26 33 succès. Le boomerang Khattabi leur
de faire sa place dans un paysage poli- revient dans la face puisqu’elle est
2 Alexander De Croo 51 27 désormais ministre fédéral de l’Envi-
tique flamand jusqu’ici ultra-dominé
par la N-VA et le Vlaams Belang. Toutes 3 -1 Paul Magnette 46 47 40 39 ronnement, et avec une jolie cote de
les personnalités de ces deux partis in- popularité. Zakia Khattabi déboule
4 2 Maxime Prévot 32 29 42 39 ainsi à la septième place à Bruxelles,
dépendantistes sont en recul et quittent
les sommets du classement, même si ce- 4 -1 Elio Di Rupo 32 34 57 58 deuxième femme du classement après
la n’impacte pas les intentions de vote. Sophie Wilmès. En Wallonie, elle n’est
6 -2 Jean-Marc Nollet 29 31 44 42
L’extrême gauche séduit aussi un peu « que » seizième mais troisième femme
moins si l’on se fie au recul de Raoul 6 -1 Willy Borsus 29 30 45 44 après l’ex-Première et la ministre de
Hedebouw (PTB) – bien que le niveau 8 -2 Raoul Hedebouw 27 29 49 47 l’Enseignement, Caroline Désir (PS).
de sympathie des Wallons envers le M.BMÉ
9 2 Jean-Luc Crucke 26 24 35 37
Liégeois reste très élevé.
L’énorme attention sur le niveau fédé- 10 Denis Ducarme 25 48
ral qui a fini par accoucher d’un gouver- 11 -3 Frédéric Daerden 24 25 49 51
nement après 500 jours d’une mauvaise
saga semble avoir éclipsé pour quelque 12 -4 Caroline Désir 23 25 31 32
temps les ministres régionaux. Ils sont 13 Frank Vandenbroucke 21 34
aussi des visages des « bugs » de la crise
13 = Pierre-Yves Jeholet 21 20 40 37
du coronavirus. D’où les nets reculs d’un
Wouter Beke (CD&V) en Flandre, Alain 13 -1 Theo Francken 21 22 65 63
Maron (Ecolo) à Bruxelles et Christie 16 Zakia Khattabi 20 40
Morreale (PS) en Wallonie.
17 -1 Pierre-Yves Dermagne 19 16 27 27
17 -2 Bart De Wever 19 18 73 73
19 Georges Gilkinet 17 29
19 Karine Lalieux 17 30

4

Flop 3 des personnalités
Maggie De Block
ne manquera
à personne
Si Sophie
Wilmès est
clairement la ©
grande ga-
gnante « po-
litique » de la crise sani-
taire, il en va tout autre-
ment de Maggie De
Block. L’ex-ministre de la
Santé, recasée cheffe de
groupe de l’Open VLD à
la Chambre, restera
comme l’un des visages
de la mauvaise gestion
de la crise sanitaire. Elle
le paie cher au niveau
popularité avec 11 places
de moins au classement
côté flamand. Faire uni-
quement mieux que
Georges-Louis Bouchez,
Dries Van Langenhove et
Raoul Hedebouw n’a rien
d’un lot de consolation.
1.29
0 .90 - 30 %
le kg
Bart De Wever
débarqué
du podium
Même en
restant très
fort, on peut ©
faire partie
des perdants.
C’est le cas des trois
principales figures de la
N-VA dans le classement
des personnalités préfé-
rées au nord du pays. Vu
de loin, on pourrait se
dire qu’occuper les 4e, 5e
et 6e places est plutôt
flatteur. Sauf que le trio
De Wever-Francken-
Jambon était plutôt
habitué au podium, et ce
depuis plusieurs années.
Les nationalistes ont
perdu au fédéral, relé-
gués dans l’opposition
alors qu’ils avaient très
envie de gouverner pour
aller vers plus de « confé-
déralisme ». Ils le paient
dans le classement, « rin-
gardisés » auprès des
votants par deux socia-
listes (Rousseau et Van-
denbroucke) ainsi que le
nouveau Premier mi-
nistre. Rageant.
Pour que chaque jour soit particulier – ALDI, tout simplement
Joachim Coens
(CD&V) sombre
avec son parti
Les signaux
sont plus au
rouge qu’à
l’orange du
côté du
CD&V. Un an après son
arrivée, le nouveau pré-
sident Joachim Coens
semble avoir du mal à
séduire. Il est actuelle-
ment le moins populaire
des présidents de parti
flamands, à l’exception
de Peter Mertens (PTB).
La ministre flamande
Hilde Crevits doit céder
son titre de femme poli-
tique la plus populaire de
Flandre à Sophie Wilmès.
Quant au ministre de la
Santé flamand, Wouter
Beke, il signe l’une des
plus grosses gamelles du
classement côté flamand.
Bref, ce n’est pas la fête
au CD&V. Enfin, il y a tout
de même un petit signe
d’espoir. Testé pour la
première fois auprès des
répondants, le nom de
Sammy Mahdi, nouveau
Secrétaire d’Etat à l’Asile
et la Migration, permet
de décrocher une intéres-
sante 14e place. À sur-
veiller. M.BMÉ.
Bananes*
Méthodologie
Sondage Ipsos réalisé en
ligne du 2 au 8 octobre
2020 auprès de 2.595 ré-
pondants, formant des
échantillons représenta-
tifs des Belges de 18 ans
et plus à raison de 1.001
en Wallonie, 1.001 en
Flandre et 593 dans les
19 communes de la Ré-
gion Bruxelles-Capitale.
La marge d’erreur maxi-
male, pour un pourcen-
tage de 50 % et un taux
de confiance de 95 %, est
de ± 3,1 en Wallonie,
± 3,1 en Flandre et de
± 4,0 à Bruxelles. Affilia-
tions : Esomar, Consumer
Understanding Belgium.
TOUT FRAIS
DE CHEZ NOUS
1RVÀOHWVGHSRXOHWVRQWEHOJHVSDUFHTXHQRXVFUR\RQVHQQRV
pOHYHXUVEHOJHV(WYRXVSRXYH]GpVRUPDLVOHYpULÀHUYRXVPrPH6FDQQH]
O·$/',7UDQVSDUHQF\&RGHVXUO·HPEDOODJHjO·DLGHGHYRWUHVPDUWSKRQHHW
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Le Soir Lundi 12 octobre 2020
à la une 5
FÉDÉRAL
Les
cabinets
dodus
de la
Vivaldi
Muriel Targnion (PS). © BELGA. Le nouveau gouverne-
ment fédéral comptera
VERVIERS 838 membres de cabinets,
révèle De Standaard ce
Un simple intérim lundi. Ce sont 69 per-
sonnes de plus que le
pour Targnion ? maximum atteint sous le
gouvernement Michel. Les
Le Conseil d’Etat a suspendu la motion de méfiance cabinets les plus pourvus
mixte votée le 21 septembre par le conseil communal de sont ceux des vice-Pre-
Verviers, qui portait une nouvelle majorité au pouvoir et miers Sophie Wilmès (MR),
privait Muriel Targnion (PS) de son écharpe maïorale (Le Pierre-Yves Dermagne (PS)
Soir de samedi). Du coup, cette dernière peut récupérer et Vincent Van Peteghem
son mandat à la tête de la tripartite installée en 2018. (CD&V). Ils compteront
Voilà pour les certitudes. Mais à peine de retour à l’hôtel 64 membres. La secrétaire
de ville, Muriel Targnion pourrait vite en être éjectée. d’Etat Sarah Schiltz (Ecolo)
L’arrêt ne sanctionne pas la manœuvre de la nouvelle devra se contenter de
majorité, ont relevé ses adversaires, mais un détail de 18 collaborateurs. B.DY
formulation qui l’a rendue bancale en regard du Code de
la démocratie locale : dans la motion, les lignes visant
Sophie Lambert, troisième candidate sur la liste PS et
FLANDRE
donc « maïorable », ne disent pas qu’on n’en veut pas
comme bourgmestre.
Un front
Cette omission suffit à rendre valide la requête de Muriel
Targnion et de l’échevin Alexandre Loffet, avec les consé-
flamand ?
quences que l’on sait. Mais jusqu’à quand ? Dans les La N-VA et le Vlaams
rangs socialistes, on estime que l’ex et nouvelle bourg- Belang devraient former
mestre ne peut prétendre qu’à « une victoire à la Pyr- un front uni à la Chambre
rhus » et qu’« elle enfume son monde ». Un scénario se plutôt que de se quereller,
trame déjà : « Il suffira de consolider le texte de la motion, a expliqué le président du
de retirer par un vote la motion du 21 septembre puis de VB, Tom Van Grieken, sur
déposer et de faire voter le texte toiletté. » le plateau de « De Ze-
Et le tour serait joué. Avec Jean-François Istasse comme vende Dag » (VRT). L’appel
bourgmestre ? Ce serait le plus simple, si l’on ose dire. a laissé la N-VA de marbre.
Mais à Verviers, tout est possible. Comme un retour au BELGA
premier plan du député Malik Ben Achour, voie de re-
cours surprise pour le maïorat. ERIC DEFFET

Filet de poulet*
(7.13/kg)
6.79
4 .99 - 26 %
700 g
5
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

6 à la une

Van Laethem : « Les profils à risques

COVID-19

payent le plus lourd tribut »

Le rythme des hospitalisations
pour cause de covid s’accélère
avec une population âgée
de plus en plus touchée.

LORRAINE KIHL

ves Van Laethem a réévalué son

Y diagnostic : la « vaguelette » co-

vid de cette rentrée est désormais
reclassée « petite vague ». Manière de
dire que sans crier au scénario cata-
strophe connu au printemps, il s’agit de
prendre au sérieux la reprise de l’épi-
démie. Tous les chiffres sont dans le
rouge, certains devenant franchement
inquiétants : un taux de positivité des
tests atteignant les 17 % à Bruxelles
(10 % dans le pays), une moyenne de
119 admissions journalières à l’hôpital
(calculée sur les sept derniers jours, on
en comptait 72 la semaine précédente)
et une moyenne de 3.749 contamina-
tions par jour entre le 3 et le 10 octobre.
« Le nombre de cas positifs et le taux
de positivité ne cessant d’augmenter, ça
finit forcément par percoler vers des
profils à risques. Et ce sont eux qui
paient le plus lourd tribut », explique le
porte-parole interfédéral. L’attention se
porte donc sur les hôpitaux, encore son-
nés de la première vague, où 1.257 lits
sont actuellement occupés par des pa-
tients covid. « Comme on administre
très rapidement de la cortisone, les gens
vont moins en soins intensifs. Ce sont
désormais les salles normales qui sont « Le nombre de cas positifs et le taux de positivité ne cessant d’augmenter, ça finit forcément par percoler vers des profils
davantage encombrées. Comme le taux à risques », explique Yves Van Laethem. © BELGA.
de mortalité a baissé de 21 à 9 % pour
les patients hospitalisés – ce qui est une
bonne chose –, les lits sont aussi moins
rapidement rendus disponibles. » lui, dans la capacité de gestion. « Il y a Evolution du Covid-19 en Belgique
Un centre de dispatching veille à ré- un effet saisonnier avec les maladies de Chiffres publiés le 11/10 - Evolution sur 24 h
partir les cas pour éviter qu’un hôpital l’automne (pneumonies…). L’an dernier
ne soit plus en mesure de traiter les à cette époque déjà on avait dû fermer Total morts Hospitalisations Soins intensifs Guéris*
autres patients (et perde au passage les les urgences car l’hôpital était plein.
revenus des prestations classiques). Dans un contexte similaire, il faut s’oc- 1 0 1 7 5 1 2 5 7 2 2 6 2 0 2 0 2
« Les établissements ont le matériel né- cuper en plus des patients covid. Mais le + 24 + 68 + 14 + 130
cessaire pour créer des lits supplémen- fond du problème, c’est le manque de
* sortis de l’hôpital
taires en transformant des salles de ré- personnel infirmier. Certaines unités
veil en soins intensifs, mais on ne veut tournent avec moitié moins de person- Anvers
pas en arriver là », explique Yves Van nel médical avec la même charge de tra- 37
Laethem. Chaque hôpital dispose dé- vail, donc le stress est grand. » Une pé- Flandre- Flandre- 206
sormais d’un plan par phases (0, 1a, 1b, Occidentale Orientale Limbourg
17 18 8
2a, 2b) déterminant la proportion de Il faudra attendre au moins Brabant fl. 41
70 114 Bruxelles
lits en soins intensifs dédiés aux pa- 60
11
tients covid et les dispositions à prendre une semaine pour voir si les 320
46
sous pression. Au niveau national, la nouvelles mesures ont un Brabant wall. Liège
phase 0 correspond à 15 % de la capaci- Hainaut 2 35
té totale, soit 300 lits. 226 étaient occu- impact et donc d’ici là 23 14 220
pés samedi. 154
s’attendre à continuer à voir Namur
12
Les opérations non urgentes le virus progresser Répartition par province 52
reportées Yves Van Laethem
La situation varie d’un hôpital à l’autre. Nombre de patients Luxembourg
Au CHU de Liège, 60 personnes sont aux soins intensifs 3
actuellement hospitalisées pour cause Nombre d’ hospitalisations 20
de covid, dont 10 aux soins intensifs.
C’est trois fois plus qu’il y a deux se-
maines. Vendredi, la cellule de crise de
l’hôpital a déjà pris la décision de repor- nurie structurelle aggravée par les ar-
ter une partie des soins, annulant 30 % rêts maladies liés au covid et par un re- Nombre de cas positifs détectés chaque jour
des opérations prévues dans la semaine. crutement impossible : en raison de la Courbe de tendance, calculée sur la moyenne des 7 derniers jours
« On reporte les interventions non ur- transformation du cursus de 3 à 4 ans,
7000
gentes, non essentielles, comme le pla- très peu d’infirmières ont été diplômées 6.083
cement d’une prothèse de hanche ou en 2020. 6000
une chirurgie de l’obésité », explique Interrogée par la VRT, la dirigeante 5000
Tendance actuelle : 3.749 contaminés/jour
Louis Maraite, porte-parole du CHU de du réseau de soins flamand Zorgnet- 4000
Liège. « On verra en fonction des en- Icuro, Margot Cloet, a tiré la sonnette 3000
trées ce qu’on maintient par la suite. d’alarme dimanche, affirmant craindre 2000
Mais la moyenne d’âge des patients a re- que le réseau des soins de santé ne 1000
commencé à augmenter et avec le virus puisse pas tenir sans mesures supplé- 0
qui sévit de nouveau dans les maisons mentaires contre le coronavirus. « Au 10/08 10/10
de repos, il n’y a pas de raison que cela vu de la situation, on comprend qu’on Les chiffres des 3 derniers jours sont incomplets car il faut compter 72 heures pour qu’une majorité des cas
positifs soient notifiés aux autorités sanitaires.
s’améliore tout de suite. » puisse être à la veille d’autres mesures
Une situation qui avait été évitée lors régionales ou provinciales », pronos-
de la timide reprise de l’épidémie au tique Yves Van Laethem. « Le problème, Nombre moyen Proportion
courant de l’été. Rentrée scolaire, re- c’est que les dernières mesures sont à de tests réalisés de tests
tours de vacances, lassitude face aux peine entrées en vigueur. Il faudra at- par jour 37.261 positifs ** 10 %
restrictions ? Il reste pour l’heure diffi- tendre au moins une semaine pour voir
cile d’avancer avec certitude les raisons si elles ont un impact et donc d’ici là ** Ce pourcentage exclut les doublons (une même personne testée plusieurs fois
de cette accélération des contamina- s’attendre à continuer à voir le virus positive ne compte que pour un cas)
tions. Mais le facteur « météo » joue, progresser. »
6
 Le Soir Lundi 12 octobre 2020

à la une 7

Wallonie Le foot amateur à l’arrêt, faute de

buvettes : c’est très loin d’être sûr !
Le retour du Covid-19
gâche les vacances
La police met fin à une fête
clandestine dans un hôtel
La piste du Ainsi donc, le football amateur s’est joué ce week-end
en Wallonie avec les buvettes fermées (sauf en Brabant
des Allemands
L’accélération du nombre des infections
du centre à Bruxelles

couvre-feu wallon et dans les communes germanophones) et il est

resté complètement à l’arrêt dans la province de
Luxembourg. Une situation tellement problématique
en Allemagne oblige les autorités à
réduire la liberté de circulation des
personnes à la veille des vacances d’au-

reste chaude que, samedi, un site namurois annonçait l’arrêt total, au

ERIC DEFFET
a situation sanitaire n’en finissant
L pas de se dégrader comme en té-
moignent les chiffres officiels (lire ci-
contre), le week-end a logiquement été
émaillé de prises de position politiques
invitant très fermement la population à
suivre les décisions prises pour tenter de
contrer la circulation du coronavirus,
jusqu’au Premier ministre et au ministre
de la Santé.
Sur les plateaux de télévision, Alexan-
der De Croo et Frank Vandenbroucke
ont appelé la population et plus particu-
lièrement les jeunes à assumer leurs res-
ponsabilités dans la lutte contre l’épi-
démie. Ici ou là, dans la bouche d’ex-
perts, la perspective d’un nouveau confi-
nement n’est plus écartée, comme s’il
s’agissait de faire prendre conscience de
la gravité de la situation. « Je ne peux
rien garantir », a prévenu le ministre de
la Santé.
Preuve que le Covid-19 peut s’en
prendre à tout le monde, le personnel
politique paye un lourd tribut à la mala-
die : entre autres, Mathieu Michel, Rudi
Vervoort, Pierre-Yves Jeholet ou Christie
Morreale sont affectés et placés en qua-
rantaine.
Gouvernants et experts ont parfois le
sentiment de prêcher dans le désert. Les
exemples ne manquent pas d’attitudes
qui sont contraires à toutes les recom-
mandations. Ce week-end, la police de
Bruxelles a été contrainte d’intervenir
dans un appart-hôtel où s’amusaient
54 personnes alors que l’espace était
prévu pour en abriter 18 à peine. L’en-
semble du site avait été loué pour une
moins provisoirement, des compétitions à partir de ce
lundi, alors que dans d’autres sports (basket, volley),
plusieurs régions étaient déjà inactives ce week-end.
Une « fake news », concernant le foot, puisque aucune
décision n’a encore été prise.
David Delferière, le président de l’ACFF, fait le point :
« Il y a eu des réunions samedi et dimanche, nous en
aurons encore ce lundi, notamment avec Valérie Glati-
gny, la ministre des Sports. Puis, nous trancherons
mardi soir (à partir de 18 h 30), lors de notre Assemblée
Générale à distance, via Teams. Tous les scénarios sont
sur la table, que ce soit au niveau des équipes pre-
mières, des jeunes et des femmes. La fermeture des
buvettes a un impact énorme puisqu’elles assurent au
moins 25 % des recettes des clubs (NDLR : certains
dirigeants citent même le chiffre de 75 % !). Cela dit,
pas mal de clubs souhaitent continuer à jouer, même
sans buvettes. Mais, parallèlement à nos échanges
entre clubs, nous tentons de faire annuler cette injonc-
tion des gouverneurs (dont j’ai seulement reçu, pour
certains, notification officielle dimanche après-midi,
pendant les matchs !), qui est à nos yeux une mauvaise
décision. Et difficilement compréhensible. »
Tout le sport wallon est vent debout contre cette déci-
sion des gouverneurs. À commencer par l’Association
interfédérale du sport francophone (AISF) et l’Associa-
tion des établissements sportifs (AES), qui ont diffusé
un communiqué commun : « Il paraît surprenant que la
propagation du virus soit plus forte dans les buvettes
sportives que dans les bars et cafés ou dans les bu-
vettes d’autres secteurs associatifs. Nous réclamons un
geste fort de la part des autorités pour venir en aide
financièrement au secteur sportif, au risque de voir
disparaître une partie des activités proposées
quotidiennement aux jeunes et moins jeunes. »
PHILIPPE DEWITTE
tomne. On avait conseillé aux Allemands
de privilégier l’Allemagne pour leurs
vacances d’automne. Maintenant, on leur
dit carrément de rester chez eux ! Avec le
rebond des infections, qui ont doublé en
une semaine (plus de 4.000 vendredi), la © AFP / KENZO TRIBOUILLARD
situation a basculé ! « Nous risquons de
perdre le contrôle », a prévenu Lothar
Wieler, le patron de l’Institut de veille
La police a mis un terme à une fête d’étudiants organi-
sée dans un hôtel du centre de Bruxelles, dans la nuit
sanitaire Robert-Koch (RKI). A la veille des de samedi à dimanche, vers 2 heures du matin, a indi-
vacances d’automne, l’Allemagne est qué dimanche le porte-parole de la zone de police
comme une fourmilière dans laquelle on locale de Bruxelles-Ixelles Olivier Slosse.
aurait mis un grand coup de pied. Plus C’est une patrouille qui a remarqué un va-et-vient
personne ne sait où se déplacer sans inhabituel devant le petit hôtel, qui affiche 18 places.
risquer une amende ou, pire, être mis en Après vérification, la police a dénombré 54 personnes
quarantaine. « La situation est si compli- en train de faire la fête. Les chambres avaient été
quée que les agences de tourisme louées par des étudiants. Les policiers ont alors mis fin
conseillent maintenant de choisir la à la fête.
Grèce ! C’est beaucoup plus simple et Toutes les personnes présentes ont fait l’objet d’un
moins risqué », explique Aage Dünhaupt, procès-verbal.
porte-parole du groupe allemand TUI, le Olivier Slosse appelle les propriétaires de biens en
plus grand voyagiste du monde. « Les location à être vigilants. « Partout où nous découvrons
responsables politiques sont prisonniers des fêtes illégales, nous mettons un terme à l’activité et
des règles sanitaires mises en place au nous verbalisons les participants », explique le porte-
printemps, poursuit-il. Il faut tout chan- parole de la police. « Ainsi, nous voulons mettre un
ger. Le tourisme n’est pas à l’origine d’un terme à l’augmentation des infections Covid. »
rebond des infections comme l’a montré BELGA
le retour des vacanciers cet été. Ce sont
les grandes fêtes familiales et les soirées
arrosées entre amis qui sont les vrais
spreaders (contaminateurs) ». Les règles
changent chaque jour, fédération oblige,
l’Allemagne n’a jamais réussi à fixer des
mesures de restriction au niveau natio-
nal. Les règles sont différentes selon les
régions et changent actuellement tous
les jours. Rien ne dit qu’un Munichois qui
se rend à Rostock aujourd’hui puisse le
faire dans 24 heures. CHRISTOPHE
BOURDOISEAU


fête. Procès-verbal a été dressé.

A Bruxelles, la fermeture obligatoire
des bars et des cafés pendant un mois au
moins marque les esprits. En Wallonie,
la réflexion reste toujours en cours sur la
meilleure manière de faire face à l’aggra-

en promo chez lidl

vation de la situation sanitaire.
En ce qui concerne le secteur Horeca,
les portes des bistrots doivent désormais
y être fermées à 23 heures en application
des décisions prises par le comité de
concertation. Mais celui-ci a laissé la
voie libre à des mesures plus strictes au
niveau régional, provincial ou local. En
Wallonie, les gouverneurs des provinces
sont à nouveau en première ligne. Ils tra-
vaillent bien sûr avec les bourgmestres et
l’Intérieur.
Vendredi dernier, la piste d’un couvre-
feu wallon avait été évoquée, pour l’en-
semble du territoire ou pour les villes es-
tudiantines. La décision n’a pas encore
été prise, mais elle reste clairement dans
l’air comme l’a précisé Gilles Mahieu, le
gouverneur du Brabant wallon ce di-
manche sur RTL-TVI. Dans cette pro-
vince, cette perspective sera à l’ordre du
jour d’une nouvelle réunion avec les
bourgmestres dès ce lundi.

Plus de troisième mi-temps

Au cours du week-end, d’autres mesures
sont bel et bien entrées en application.

2 KG
Elles sont souvent à géométrie variable,
d’une province à l’autre, ce qui ne facilite
pas la communication.
Dans les provinces du Hainaut, du

9
Luxembourg, de Liège et de Namur, les

99
buvettes et les cafétérias des clubs de
sports sont désormais fermées. C’est la
fin provisoire des « troisièmes mi-
temps » qui font le bonheur des sportifs
amateurs et de leurs supporters et qui
remplissent les caisses des petits clubs.
Ceux-ci se disent stigmatisés par la déci-
sion des gouverneurs wallons.
En Hainaut, à Liège et en Luxem-
Filets de poitrine de poulet
bourg cette fois, les activités de type
« porte-à-porte » sont interdites. La me-
sure rend impossibles les cortèges d’Hal-
loween. La province de Liège n’autorise à partir du LUNDI 12/10
plus la consommation d’alcool sur la voie
publique durant la nuit. Le Luxembourg jusqu’au SAMEDI 17/10
a rendu obligatoire la détention d’un
masque sur soi, comme c’était déjà le cas
dans d’autres provinces. Le Hainaut va
un pas plus loin : le port du masque sera
obligatoire dans… les cimetières, en ces 5,00 EUR/kg. Les stocks par magasin étant limités, il est possible que certains articles soient épuisés prématurément. Images sont indicatives.
temps de Toussaint. On n’est jamais trop Sous réserve d’erreurs typographiques. É.R. LIDL Belgium, Guldensporenpark 90 blok J, 9820 Merelbeke.

prudent.
7
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

8 à la une

Bienvenue à Trumpville et Biden City

Pendant un mois, le correspondant du « Soir » aux Etats-Unis
sillonne les Etats-clés de l’élection présidentielle.
5 Pour sentir le pouls de ces « Swing States » réputés pour faire
basculer le scrutin à la dernière minute.
ÉTATS-UNIS

2020 J-22

Dans le Michigan, la messe est dite

pour Donald Trump

pas s’aliéner les électeurs républicains
tentés de voter pour elle. La frustration,
la colère, le dégoût sont tels au sein de la
population envers Donald Trump qu’un
report inévitable s’opère sur les candi-
dats démocrates, de Joe Biden au niveau
national à Elissa Slotkin dans son com-
bat plus local. Et la course semble mal
engagée pour le 45e président des Etats-
Unis : lui qui remporta le Michigan à
10.704 voix d’avance en 2016 accuse 8 à
10 points de retard dans les enquêtes
d’opinion du quotidien Detroit Free
Press. « Le fossé me paraît insurmon-


La représentante
démocrate Elissa
Slotkin, dans sa ferme
de Holly, Michigan,
mène une dure
campagne pour sa
réélection en terre
républicaine. Son destin
est lié à celui de Joe
Biden, désormais favori
dans cet Etat-clé
des Grands Lacs face
à un Donald Trump
en perte de vitesse.
REPORTAGE
MAURIN PICARD
ENVOYÉ SPÉCIAL À HOLLY ET DAVISBURG (MICHIGAN)
lissa Slotkin l’avoue, du bout des
E
lèvres : elle est soulagée. Voilà
quelques jours encore, cette élue
du Michigan à la Chambre des représen-
tants tirait la sonnette d’alarme auprès
de ses pairs démocrates. Les condamna-
tions des émeutes, des pillages, par
l’équipe de campagne de Joe Biden, le
candidat présidentiel, n’étaient pas suf-
fisamment audibles face aux appels ré-
pétés de Donald Trump à l’imposition
de « la loi et de l’ordre ».
Et dans son Etat des Grands Lacs, où
Slotkin, 42 ans, se bat pour sa réélection
dans un environnement hostile, l’argu-
ment pouvait porter auprès des « se-
niors », voire des « suburb women »,
cette catégorie prisée des femmes diplô-
mées des quartiers résidentiels, naguère
appelées les « ménagères de moins de
50 ans ».
Dos au mur, fustigé pour sa gestion ca-
lamiteuse, Donald Trump était-il sur le
point d’opérer un come-back encore
plus miraculeux qu’en 2016, porté cette
fois par un discours martial et rassurant
pour les classes moyennes, de plus en
plus lasses de ces mois de manifesta-
tions et de désordre liés au mouvement
Black Lives Matter ?
Dans la lumière rasante de l’été in-
dien, sous les frondaisons rouge et or de
sa ferme familiale, près de Holly, à une
heure au nord-ouest de Detroit, cette
ancienne analyste de la CIA entrée en
politique en 2018 a vu ses craintes infon-
dées. « Je me demandais si les électeurs
allaient entendre ces appels du pied du
président Trump. J’ai demandé aux son-
deurs que je connais de creuser cela. Ils
ont étudié la réaction des différents
groupes de population, et m’ont dit que
la sauce n’avait pas pris. C’est un des
grands enseignements de cette période
qui a suivi la mort de George Floyd. Les
gens refusent de céder à l’alarmisme. »
Elissa Slotkin, certes, n’a pas encore
gagné la bataille de sa réélection. Mais
elle commence à entrevoir la lumière.
Son rival, le républicain Paul Junge,
n’hésite pas à s’afficher auprès d’indivi-
dus douteux, comme un certain Adam
Hoover, qui minimise le danger des ex-
trémistes locaux, à l’instar des treize mi-
liciens d’extrême droite arrêtés jeudi
dernier par le FBI, tandis qu’ils prépa-
raient le rapt de la gouverneure démo-
crate Gretchen Whitmer, et qualifie
leurs arrestations de « tyrannie compa-
rable à celle de Saddam Hussein ».
L’allusion au défunt dictateur de Bag-
dad n’a rien de gratuit : officier de car-
rière à la CIA, arabophone, Elissa Slot-
kin a fait de l’Irak sa spécialité, y a mené
trois tours d’opération et s’est illustrée
dans la traque d’Al-Qaïda, puis des dji-
hadistes du groupe « Etat islamique »
(ISIS).
L’histoire de son éveil à la politique est
éloquente. En 2018, en poste au Penta-
gone, elle est outrée par le comporte-
ment de Donald Trump et ses compro-
missions avec la Russie poutinienne. A
Nous allons mettre
ce sale type dehors,
qui a osé nous faire peur
avec ses épouvantails,
ses histoires d’émeutes
et de violences, et lui dire
d’aller paître ailleurs!
Nancy Stole, républicaine anti-Trump
ses amis sidérés, elle annonce qu’elle se
lance en politique. Considérant le 8e dis-
trict du Michigan ingagnable, le Parti
démocrate la laisse choir. Elle s’impose-
ra au forceps, détrônant le républicain
en place, Mike Bishop, qui se croyait in-
touchable. Exploit majuscule : deux ans
plus tôt, Donald Trump s’était certes im-
posé dans le Michigan par 10.704 voix,
pas une de plus, face à Hillary Clinton,
dans le comté d’Oakland où réside Elis-
sa Slotkin, il a creusé l’écart avec
7 points d’avance. « Nous sommes dans
un coin très conservateur », observe
Nancy Stole, « une retraitée d’obédience
républicaine, qui a rejoint les rangs anti-
Trump, elle aussi écœurée par les petites
et grandes compromissions du magnat
new-yorkais à la Maison-Blanche. Ici, le
8e district a été redécoupé par gerry-
mandering. »
« Le comté d’Oakland a été littérale-
ment dessiné pour demeurer républi-
cain à jamais », opine la « congress-
woman » dans son jardin, tandis qu’elle
caresse ses deux chiens. Le but des ar-
chitectes de ce redécoupage ? Equilibrer
le 8e district, dont Oakland fait partie, et
s’assurer que cette immense circons-
cription, qui s’étend sur 160 kilomètres
de Lansing à Detroit en de sinueux
méandres, reste elle aussi en des mains
républicaines.
Or, ce fameux district, avec ses trois
comtés très disparates, fait partie des
scrutins les plus décisifs des Etats-Unis :
il est « mauve », c’est-à-dire ni vraiment
« bleu » démocrate, ni « rouge » répu-
blicain. Oakland, à l’est, est donc
conservateur mais les idées progres-
sistes y creusent leur sillon. Celui de Li-
vingstone, au centre, est un fief rural et
ultraconservateur. Celui de Lansing, à
l’ouest, plus urbain, est résolument
démocrate. Pour assurer sa réélection,
Elissa Slotkin doit donc consolider sa
domination à Lansing, réduire son
retard à Oakland, et limiter les dégâts à
Livingstone.
Elle a la partie presque gagnée, même
si elle se refuse à vendre la peau de
l’ours. Son destin est lié à ce président
des Etats-Unis, qu’elle refusa longtemps
de critiquer trop ouvertement pour ne
table », tranche Jeff Timmer, ancien di-
Elissa Slotkin,
élue démocrate,
s’enthousiasme
que les femmes
s’affranchissent
de la tutelle
de leur mari.
© MAURIN PICARD
Trump reprend
ses activités
publiques
Après avoir été testé
positif au Covid-19 et
après son geste symbo-
lique de retirer son
masque sur le balcon en
revenant d’un bref séjour
à l’hôpital, le président
américain, Donald
Trump, candidat à sa
réélection, va reprendre
ses meetings publics. A
ce stade, peu d’éléments
ont filtré sur son état de
santé. « J’ai été retesté. Je
ne connais pas encore le
résultat mais j’ai été
retesté, et je sais que soit
je ne l’ai quasi plus, soit
je suis totalement gué-
ri », a-t-il déclaré sur Fox
News, samedi. La veille,
son médecin assurait de
son côté que la reprise
de sa vie publique était
« sans risques ». Et
d’ajouter samedi que le
test Covid PCR du matin
même montrait « au
regard des standards
actuellement reconnus,
qu’il n’est plus considéré
comme risquant de
transmettre (le virus) à
d’autres personnes ». Le
président américain a
donc prévu trois mee-
tings cette semaine (Flo-
ride, Pennsylvanie et
Iowa). Par sécurité, un
débat virtuel devait se
tenir entre les deux can-
didats le 15 octobre,
mais Trump a refusé. Le
prochain face-à-face avec
Joe Biden se tiendra
donc le 22 octobre. E.LR
recteur exécutif du Parti républicain du
Michigan, qui soutient résolument Joe
Biden en 2020.
Le « chemin vers la victoire », le 3 no-
vembre prochain, passe par la Floride,
une nouvelle fois décisive, mais aussi
par la préservation de ce « mur bleu »
qu’il avait pris d’assaut il y a quatre ans :
Minnesota, Wisconsin, Michigan. Dans
le cas contraire, Donald Trump n’attein-
dra pas les 270 voix de grands électeurs
requises pour triompher.
Dans le comté d’Oakland, ce fief répu-
blicain où a grandi le sénateur Mitt
Romney, candidat présidentiel malheu-
reux en 2012 face à Barack Obama, et où
Trump avait compté 7 points d’avance
en 2016, ce sont les femmes qui vont in-
verser la donne. « Elles s’affranchissent
de la tutelle de leur mari », s’enthou-
siasme Elissa Slotkin, qui sait combien
elle aussi leur doit pour le succès espéré
de sa campagne. Nous avons beaucoup
repensé notre approche par rapport à
2018. Avant, on frappait à la porte, le
mari répondait : “Ma femme pense
comme moi, il n’y a que des Républi-
cains dans cette maison”. Maintenant,
nous avons affiné nos méthodes : nous
appelons à des heures diverses de la
journée, j’apparais sur les marchés fer-
miers où il y a beaucoup de femmes,
dans les réunions scolaires parents-
profs, les cercles de lecture qui sont dans
certains cas des paravents pour discuter
de politique hors du foyer ! » Et puis il y
a les jeunes, comme Claudia Lucken-
bach-Boman. Cette étudiante en science
politique âgée de 23 ans, originaire
d’une famille républicaine de père en
fille, ne se remet pas d’avoir voté Trump
en 2016. « Comme tous mes proches »,
confie-t-elle. « J’étais très mal informée,
et je regretterai cette décision toute ma
vie. »
Pour Stan Greenberg, un sondeur dé-
mocrate, « les “suburban women” du
comté d’Oakland sont en théorie très
éloignées des Démocrates, mais elles
sont ébranlées par toute cette violence,
par le racisme systémique, par la répres-
sion anti-immigrants, par l’omnipré-
sence des armes, tout ce que selon elles
le président n’a cessé d’encourager. La
rébellion des quartiers résidentiels
contre Trump est assez profonde, cela
m’a laissé sans voix. Il y a un tsunami fé-
minin qui couve, qui vient de toutes les
directions. Il est le plus puissant, sans
doute, parmi les femmes diplômées.
Elles mènent la danse, et elles en sont
très conscientes. »
« La meilleure chose qui puisse arri-
ver, c’est un raz-de-marée en faveur de
Joe Biden », sourit Nancy Strole. « Nous
allons mettre ce sale type dehors, qui a
osé nous faire peur avec ses épouvan-
tails, ses histoires d’émeutes et de vio-
lences, et lui dire d’aller paître
ailleurs ! » Une fois Biden élu et « la
température retombée », comme l’es-
père Elissa Slotkin, il sera toujours
temps pour Nancy et ses camarades de
réfléchir à l’avenir du Parti républicain,
transformé en champ de ruines sur le
passage de la tornade Trump.
8

BIÉLORUSSIE
Le prince George parle avec un accent
GRANDE-BRETAGNE
Répression brutale
d’une grande de banlieue
manifestation à Minsk Les sujets de Sa Majesté
n’en reviennent pas.
Le prince George de
Cambridge, arrière-petit-fils
de la reine Elizabeth II,
s’exprime dans une vidéo
avec un léger accent
de banlieue.
MARC ROCHE
© AFP. CORRESPONDANT À LONDRES
Canons à eau, matraques et grenades assourdissantes : e mode d’expression du futur Roi,
la police biélorusse est intervenue en force dimanche à
Minsk pour disperser les milliers de manifestants dé-
L troisième dans l’ordre de succes-
sion, est à des années-lumière de la
nonçant la réélection en août du président, l’interven- prononciation impeccable qui est la
tion policière la plus violente des dernières semaines. marque de fabrique de la gentry
Comme chaque dimanche, les autorités biélorusses d’Albion.
avaient déployé en nombre les forces anti-émeutes et Loin de parler « posh » (snob), le fils
véhicules blindés. Elles limitent aussi l’accès à l’internet du prince William âgé de 7 ans, a re-
mobile et réduisent le fonctionnement des transports cours à des intonations gutturales, in-
en commun pour gêner la mobilisation. « Des canons à dolentes, imprécises qui sont typiques
eau et des grenades assourdissantes ont été utilisés à du comté de l’Essex. Cela s’appelle
Minsk », a déclaré à l’AFP la porte-parole du ministère, l’« estuary english », en référence aux
Olga Tchemodanova. Le recours d’une telle ampleur à banlieues de la capitale situées à l’es-
cet arsenal est une première depuis les manifestations tuaire de la Tamise, là où vit une petite
qui ont eu lieu les jours suivant le scrutin, lorsque des classe moyenne et ouvrière.
milliers de personnes furent arrêtées, des dizaines « L’accent de George est celui de
blessées et une poignée tuées. Depuis, les heurts à l’Angleterre urbaine du sud et non de la
Minsk avaient été sporadiques. Les images des médias campagne ou des quartiers chics où
indépendants biélorusses ont montré de nombreuses vivent les classes supérieures. Sa voix
arrestations violentes, par les policiers anti-émeutes n’est pas haut perchée comme celle de
Omon ou par des hommes en civil armés de la noblesse à laquelle il appartient.
matraques, le visage cagoulé. AFP. Toutefois, à l’avenir, en raison de l’école
privée qu’il fréquentera et de son cercle
d’amis, il devrait rentrer dans le
Ouig,eonr lepeut
s choses
n
chenaprenant
l’apéro.
BIENVENUE DANS UN MONDE PLUS ÉQUITABLE.
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
à la une 9
moule », estime Jane Setter, professeur
de phonétique à l’université de
Reading.
Selon cette experte, le prince George
a sans doute été influencé par les stars
de la télévision et du football, souvent
issus des comtés dortoirs nichés à l’est
de Londres. En revanche, sa sœur
Charlotte, 5 ans, parle chic, à l’image
de sa mère, Kate, dans la plus pure
tradition du « Queen’s english », la
prononciation correcte.
Repérage social
A l’heure du Covid-19 et du Brexit,
l’information peut paraître superflue.
Reste que son énorme retentissement
médiatique souligne que l’accent de-
meure le mode principal de repérage
social dont les Britanniques sont
friands. Dans My Fair Lady, Higgins,
l’éminent professeur de phonétique qui
entend faire une lady d’une marchande
de fleurs, s’interroge : « Pourquoi les
Anglais ne savent pas apprendre à
parler correctement » ? Visiblement, la
question du déterminisme social est
toujours d’actualité.
Les classes supérieures se referment
comme une huître face au vocabulaire
« Non U » (not upper class), pour re-
prendre la célèbre définition de la ro-
mancière Nancy Mitford. Et l’accent est
au cœur de cette spécificité tradition-
nelle d’un pays qui a toujours privilégié
les inégalités, qu’elles soient écono-
miques, sociales ou régionales. L’ab-
sence de révolution ou d’occupation
étrangère a maintenu en place la domi-
nation de l’aristocratie des champs et
de la haute bourgeoisie d’affaires des Le prince George a sans doute été influencé par
villes sur la vie sociale. les stars de la télévision et du football. © PHOTO NEWS.

LOCAL
ÉQUI SANS
TABLE OGM
9
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
10 à la une
Que faire de nos vieux criminels ?
PRISONS
Le procès de la presque
nonagénaire Clara Maes
met à l’actualité
la question de la justice
et de la prison pour les
personnes très âgées.
LAURENCE WAUTERS
a Libramontoise Clara Maes
L (89 ans) a écopé, ce vendredi à la
cour d’assises d’Arlon, d’une
peine de dix ans de prison pour le
meurtre de son amie Suzanne Thibeau
(93 ans) dont elle devait hériter. Juste
avant que les jurés partent délibérer, le
président Gorlé lui avait donné la pa-
role, les derniers mots revenant à l’accu-
sé. « S’il vous plaît ? », avait-elle deman-
dé. « Avez-vous quelque chose à ajou-
ter ? », avait-il répété, plus fort. « Non,
je vous remercie. »
À la défense, Me Romain et Me Mi-
gnon avaient sollicité une peine qui lui
permettrait d’éviter la prison, elle qui
n’a jamais fait un jour de détention
préventive et qui est en maison de repos
depuis 2018. « L’âge n’est pas un facteur
d’immunité en droit pénal, venait de
rappeler la substitut déléguée au poste
d’avocat général, Anne-Sophie Guilmot.
Il n’y a pas d’âge pour tuer, ni pour ré-
pondre de ses actes devant la justice. »
Alors que la sentence était tombée et
que tout le monde quittait la salle, la
vieille dame a salué son conseil avec un
« à demain, Maître ». Il a dû lui a expli-
quer que c’était fini. « Je pense qu’elle
Écoutez Nostalgie
du 12 au 23 octobre
et gagnez...
Ingrid
n’a absolument pas compris ce qui s’est
passé », confie Me Romain. « Au fil des
jours, la fatigue se ressentait, c’était plus
difficile pour elle mais elle ne s’est ja-
mais plainte, même au bord du malaise,
elle nous disait que ça allait ! ». La jus-
tice a attendu presque six ans – un délai
incompréhensible – pour la juger ; le
parquet pourrait décider de ne pas faire
exécuter la peine.
La cour d’assises aura, en l’espace de
trois mois, vu trois personnes âgées
comparaître : Christian Colpin, 75 ans,
a été jugé en septembre par la cour d’as-
sises du Hainaut pour l’assassinat de sa
femme. « Laissez-lui l’espoir de mourir
en liberté », avait demandé l’avocat de
cet homme en chaise roulante et sous
oxygène. Mais juste avant que les jurés
partent délibérer, le septuagénaire avait
profité de son instant de prise de parole
pour insulter ses enfants ; il a écopé de
la perpétuité. Dans un mois, à Liège,
c’est le septuagénaire Daniel Mathy qui
comparaîtra aux assises pour l’assassi-
nat de son ex-compagne. Libéré après
quelques mois de préventive, il a été
réincarcéré après avoir notamment
collé des petits cœurs sur la stèle
funèbre de sa victime.
Le procès, une quête de vérité
Comment juger les vieux meurtriers ?
Pas autrement que quiconque, estime
Antoine Masson, professeur en crimi-
nologie à l’UNamur : « Un procès ne
sert pas seulement à administrer une
peine à quelqu’un, un procès c’est tenter
de connaître la vérité, c’est que la socié-
té comprenne, que les victimes com-
prennent. Il a beaucoup d’autre utilité
que la sanction. » Me Fierens, profes-
seur de philosophie du droit dans plu-
sieurs universités belges, de citer Dur-
kheim qui voyait dans le procès une ma-
nière de réaffirmer les valeurs de la so-
ciété : « On ne peut pas tuer, même si
on est très âgé. » Le procès, ajoute
Jacques Fierens, c’est « remplacer la
violence par une guerre de parole, pour
tenter de savoir la vérité. Il est cohérent
de condamner une personne âgée si elle
doit être condamnée, mais il faut voir
ensuite s’il est opportun de faire exécu-
ter la peine… » Sur ce dernier point, le
pouvoir d’appréciation du parquet
prime.
La Belgique compte 10.000 prison-
niers, et combien de seniors parmi eux ?
« Il n’y a pas de répertoire relatif aux

Bruno
Clara Maes
(89 ans) :
10 ans
de prison
à purger.
Dans quelles
conditions ?
© BELGA
Un coup de canne âges des détenus, nous venons de lancer
pour protéger ce travail », explique Marc Nève, pré-
sident du Conseil central de sur-
ses derniers biens veillance pénitentiaire. Les recherches
sur la question sont rares en Belgique,
Me Berbuto s’est battue mais bien plus nombreuses outre-Quié-
– en vain – pour tenter vrain. En France, le nombre de prison-
de faire libérer deux de niers de plus de 50 ans a été multiplié
ses clients septuagé- par six au cours des 35 dernières années
naires lorsque la pandé- – on comptabilise à partir de 50 ans en
mie a débuté. « La ques- raison du vieillissement prématuré in-
tion de la détention à ces duit par l’emprisonnement. Ils repré-
âges fort avancés doit sentent environ 11 % des détenus, tan-
être étudiée d’urgence, dis que 4 % d’entre eux sont des plus de
car rien n’est prévu : 60 ans.
quand mon petit client « Ils vivent exactement comme les
de bientôt 80 ans doit se autres, il n’y a pas de différence quel que
présenter devant le tribu- soit leur âge et ils sont tous mélangés,
nal d’application des dans une population qui est générale-
peines de Marneffe, avec ment fort jeune », explique Billy De-
sa canne il lui faut thier, délégué CGSP à la prison de Lan-
20 bonnes minutes pour tin. « S’ils sont encore aptes, on essaye
y arriver parce qu’il y a de leur trouver un petit boulot à la bi-
dix marches, et 20 autres bliothèque, par exemple. S’ils ont be-
minutes pour en sortir, soin d’aide pour se laver, le service mé-
explique-t-elle. Au quoti-
dien, ces personnes
âgées doivent survivre
dical est présent le matin. Pour le reste,
les détenus qui ont des problèmes de
mobilité ou autres, qu’ils soient âgés ou
dans une infrastructure
qui n’est absolument pas
faite pour eux et il ne
pas, peuvent être aidés par un codétenu
servant, qui souhaite le faire et qui est
rémunéré pour cela. » L’incarcération
faut pas croire que tous
leurs codétenus sont
bienveillants : j’ai dû
est plus pénible en maison d’arrêt, en
attendant la peine, où ce sont plus sou-
vent des duos en cellule et où le nombre
accompagner ce client de toxicomanes est important. Suppor-
pour un disciplinaire ter une crise de manque nocturne de
parce qu’il avait donné son duo, à 70 ans, est sans doute encore
un coup de canne à un plus difficile qu’avec 50 ans de moins…
jeune occupé à voler les Les aménagements en matière de mobi-
quelques effets qui lui
restaient dans son sac ! »
lité sont par ailleurs très limités, parfois
inexistants.
La difficulté de la sortie
proviendrait du fait qu’il Devoir de protection
faut présenter un projet Caroline Touraut, docteure en sociolo-
de « réinsertion », et que gie et chargée d’études à la direction de
sur le plan professionnel l’administration pénitentiaire française,
il n’y a plus rien à es- a étudié la question des conditions de
compter : « il faut avoir vie des personnes âgées en prison, évo-
trouvé un centre de jour quant les risques de racket, de vols ou
ou une maison de repos d’abus sexuels, les septuagénaires qui
pour que le TAP se n’osent pas sortir au préau pour éviter
penche sur la demande les problèmes. Interrogeant le person-
de libération, et pour ce nel pénitentiaire sur le sens de l’incarcé-
genre de prise en charge ration à ces âges, elle a exposé dans Les
il faut des revenus, ce cahiers de la justice un certain dualisme
dont ces vieilles per- dans leurs réponses : quel que soit l’âge
sonnes ne disposent pas du détenu, la prison peut faire sens « au
comme ça, sans compter regard de sa fonction punitive, de pro-
qu’il y a l’indemnisation tection de la société et dans la mesure
des victimes ! Et puis les où elle permet une reconnaissance sym-
maisons de repos ne sont bolique des victimes ». Mais la fragilité
pas toujours très favo- des anciens « imposerait à la justice et à
rables à accueillir un l’institution carcérale un devoir de pro-
ancien détenu… Il faut tection », ajoutent les sondés, qui se de-
absolument trouver des mandent à quoi sert d’incarcérer quel-
alternatives à la déten- qu’un qui ne se rend même plus compte
tion à ces âges avancés, de ce qui se passe, ou qui est incapable
des conditions proba- d’élaborer un projet de « réinsertion »
toires ou le bracelet puisqu’il n’est plus en âge de travailler.
électronique par En France, une loi pénitentiaire per-
exemple. Car la prison met d’octroyer une libération condi-
avec cette fragilité, avec tionnelle moins restrictive aux plus de
les problèmes de santé, septante ans. En Belgique, la loi relative
ce n’est que de l’inhuma- à la libération conditionnelle ne men-
nité. » LWS tionne pas l’âge. Le juge de l’application
des peines peut cependant accorder une
libération provisoire pour raisons médi-
cales au condamné pour lequel il est
établi qu’il se trouve en phase terminale
d’une maladie incurable ou que sa
détention est devenue incompatible
avec son état de santé.
10

Politique agricole : un vote hâtif,
UNION EUROPÉENNE
sous la pression des lobbies
La Politique agricole commune post-2020 sera
votée la semaine prochaine. Elle n’est pas alignée
sur le Pacte vert, déplore Corporate Europe
Observatory, qui dénonce la précipitation de l’UE,
sous la pression des lobbies.
DOMINIQUE BERNS
es organisations environnemen-
L tales le répètent depuis des mois :
si la politique agricole commune
(PAC) n’est pas réformée en profondeur,
l’Union européenne ne pourra pas at-
teindre les objectifs que la Commission
a fixés, en mai, dans ses stratégies sur la
biodiversité et « De la ferme à la table »,
qui sont au cœur du Pacte vert. Or, les
jeux sont presque faits.
Dans un rapport rendu public ce lun-
di, l’ONG Corporate Europe Observato-
ry (CEO) dévoile les efforts de lobbying
intensifs déployés depuis des mois par
Copa-Cogeca, qui fédère les organisa-
tions d’agriculteurs et de coopératives
agricoles, de concert avec les fabricants
de pesticides et les géants de l’industrie
alimentaire, pour faire voter la PAC dès
ce mois d’octobre. Pour l’ONG, c’est une
manière indirecte, mais très efficace
pour torpiller la nouvelle stratégie agri-
cole européenne.
Celle-ci divise. Sans doute parce que
ses objectifs sont ambitieux : il s’agit,
d’ici à 2030, de réduire de moitié l’utili-
sation et les risques des pesticides chi-
miques ; de diminuer le recours aux en-
grais d’au moins 20 % ; de faire baisser
de 50 % les ventes d’antimicrobiens des-
tinés aux animaux d’élevage et à l’aqua-
culture ; et d’encourager le développe-
ment de l’agriculture biologique afin de
tripler sa part de la superficie agricole
totale, pour la porter à 25 %.
Des objectifs irréalistes ?
S’agissant, par exemple, de la réduction
de l’utilisation de pesticides, tant Copa-
Cogea que les producteurs de produits
phytosanitaires, notamment via leur as-
sociation ECPA (European Crop Protec-
tion Association), dénoncent un objectif
irréaliste, demandent une étude d’im-
pact préalable et la définition d’un ob-
jectif « fondé sur des données scienti-
fiques ».
L’industrie phytosanitaire, notam-
ment, tente de convaincre les instances
européennes de miser en priorité sur le
développement des bio-pesticides et de
l’agriculture numérique pour aider les
agriculteurs à utiliser moins de pesti-
cides chimiques.
L’affectation d’une part croissante de
terres à l’agriculture bio n’a pas plus les
faveurs du puissant lobby agricole, tra-
ditionnellement défenseur de l’agricul-
ture intensive. Récemment, la FNSEA,
le syndicat professionnel majoritaire
dans la profession agricole en France,
mettait en garde contre le risque d’une
baisse importante, estimée à 30 %, de la
production de céréales, de betteraves
sucrières, ou encore de colza.
En elles-mêmes, ces interrogations
sont légitimes. Mais pour CEO, ces
grands lobbies, qui ont multiplié les ren-
contres avec les décideurs européens, ne
jouent pas le jeu.
Les insuffisances de la PAC
« Il est essentiel que la PAC post-2020
s’aligne pleinement sur les objectifs défi-
nis dans les stratégies sur la biodiversité
et “De la ferme à la table”. C’est précisé-
ment la raison pour laquelle les grands
lobbies agricoles et industriels consi-
dèrent que le vote du texte actuel de la
www.worldforum2020.com
PAC post-2020, élaboré par la précé-
dente Commission Juncker, qui n’est pas
aligné sur le Green Deal, est leur
meilleure chance de faire dérailler ces
stratégies vertes. Un certain nombre
d’États membres – et notamment la
présidence allemande de l’UE – sou-
tiennent ce plan désastreux », accuse
Corporate Europe Obervatory.
Une chose, en tout cas, est indiscu-
table : la PAC est l’instrument principal,
au niveau européen, pour influencer
l’évolution du secteur agricole, puis-
qu’elle mobilisera un peu plus 340 mil-
liards d’euro pour la période 2021-2027,
soit près du tiers du budget européen.
La Cour des comptes européenne a of-
fert récemment un appui substantiel
aux organisations environnementales.
La PAC, malgré les intentions de la
Commission, n’a pas enrayé le déclin de
la « biodiversité des terres agricoles »
(comprenez : l’abondance et la variété
des espèces animales présentes sur les
terres agricoles), explique la Cour des
comptes dans un rapport sans conces-
sion publié au début du mois de juin.
La formulation des objectifs en ma-
tière de biodiversité « complique l’éva-
luation des progrès accomplis » ; le sui-
vi, par la Commission, des dépenses est
« peu fiable » ; et « l’impact (NDLR :
toujours en matière de biodiversité) des
paiements directs dans le cadre de la
PAC est limité ou inconnu ».
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
à la une 11
La Cour des comptes recommandait
dès lors à la Commission de revoir la
conception de sa stratégie en matière de
biodiversité – notamment « d’accroître
la contribution à la biodiversité appor-
tée par les paiements directs et les ac-
tions en faveur du développement rural,
dont la majeure partie transite par la
politique agricole commune ».
Vers un texte édulcoré ?
Jugeant, de concert avec les organisa-
tions environnementales, que le texte de
la PAC post-2020 actuellement en dis-
cussion n’est pas à la hauteur des enjeux,
Corporate Europe Observatory s’in-
quiète également des tentatives d’édul-
corer certaines propositions de réforme.
L’ONG cite en particulier les « éco-
dispositifs », de nouvelles subventions
destinées à encourager les agriculteurs à
entreprendre des pratiques agricoles bé-
néfiques pour le climat, la biodiversité et
l’environnement, et la limitation du
montant de subventions qu’un agricul-
teur peut recevoir.
Selon CEO, Copa-Cogeca, soutenu par
une majorité d’Etats membres, s’oppose
à l’introduction d’un plafond obliga-
taire, privilégiant une limite volontaire,
La PAC, malgré les inten- donc à la discrétion des Etats, qui reste-
tions de la Commission, raient libres de continuer à canaliser
n’a pas enrayé le déclin l’essentiel des subventions vers les plus
de la biodiversité des grands exploitants, lesquels, insiste
terres agricoles. © EPA l’ONG, raflent 80 % des subventions de
la PAC.
Entre 2005 et 2016, un quart des
fermes de l’Union européenne, soit près
de 4,2 millions d’exploitations, ont dis-
paru, dont la grande majorité d’une
taille inférieure à 5 ha. Ces données de
l’Office européen des statistiques Euro-
stat indiquent un mouvement de
concentration du secteur agricole au
profit des toutes grandes exploitations
(plus de 100 ha), dont le nombre a nette-
ment augmenté, de même que leur su-
perficie.
Selon l’ONG, dans cette course de vi-
tesse, les lobbies soutenant l’agriculture
intensive ont tiré parti de leur accès pri-
vilégié au processus de décision, aussi
bien au niveau de la Commission, qu’au
niveau du Parlement européen.
« La Commission aurait pu retirer le
texte de la PAC post-2020 ; elle ne l’a pas
fait. Le parlement européen aurait pu
reporter son vote en plénière ; il a choisi
de ne pas le faire », regrette CEO. Les
eurodéputés devraient valider le texte la
semaine prochaine. L’ONG espère ce-
pendant qu’une majorité d’entre eux
soutiendront la limitation obligatoire
des subventions et refuseront d’affaiblir
ses nouvelles exigences environnemen-
tales.

6 CONVERSATIONS
INSPIRANTES
ET CONCRÈTES
AVEC DES INVITÉS
DU MONDE ENTIER
À SUIVRE EN DIRECT
11
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
12 à la une
« Préparez-vous à un accord ! »
BREXIT
Pour lord Karan
Bilimoria, président
de la Confédération de
l’industrie britannique,
les dégâts écono-
miques laissés par la
pandémie rendent
encore plus importante
l’obtention d’un accord
commercial avec l’UE.
ENTRETIEN
CHLOÉ GOUDENHOOFT
CORRESPONDANTE À LONDRES
a Conférence sur le commerce
L
international de la CBI, la Confé-
dération de l’industrie britan-
nique, s’ouvre aujourd’hui à Londres.
Son président, lord Karan Bilimoria, le
fondateur des Bières Cobra qui siège à
la Chambre des lords sans étiquette de-
puis 2006, se montre optimiste quant à
la tournure des négociations sur le
Brexit. Mais selon lui, les Britanniques,
comme les Européens, n’ont pas le
choix. L’obtention d’un accord est la
seule manière de se remettre des dom-
mages économiques engendrés par la
crise du coronavirus.
Quelle est la position du CBI
vis-à-vis du Brexit ?
Personnellement, j’ai depuis longtemps
été critique vis-à-vis de l’Union euro-
péenne à plusieurs niveaux. Mais j’avais
voté pour rester dans l’UE et après le ré-
férendum, j’ai toujours défendu l’obten-
tion du meilleur accord possible et du
maintien d’une relation forte avec nos
voisins européens. Cette position est
celle du CBI et nous représentons
190.000 entreprises qui emploient
7 millions de personnes. Les trois
quarts de nos membres veulent un deal
et nous sommes très engagés à soutenir
le gouvernement en ce sens.
Il semble que les négociations
avancent. Un compromis serait possible
sur la question des subventions d’État,
même si la pêche reste un sujet problé-
matique. Êtes-vous optimiste
quant à la faisabilité d’un accord
d’ici la fin du mois ?
Le gouvernement a été très clair sur le
fait que la période de transition se ter-
minera le 31 décembre mais nous sa-
vons aussi qu’il veut un accord, tout
comme les Européens. Et aujourd’hui,
la situation est en effet plus optimiste
qu’il y a quelques semaines encore où la
Lord Karan Bilimoria : « Les trois quarts de nos membres veulent un deal
et nous sommes très engagés à soutenir le gouvernement en ce sens. » © REUTERS
possibilité d’une sortie sans accord était connues ?
très forte. Lors d’une session parlemen- Il s’agit plutôt de changer d’état d’esprit.
taire, le ministre d’État Michael Gove a Même avec un deal, quel qu’il soit, il y
estimé que les chances d’aboutir à un aura des changements, des formalités à
accord étaient de 66 %, c’est la première remplir, de nouvelles procédures.
fois que nous avons une déclaration Avant, tout le monde réfléchissait à la
aussi positive. Par ailleurs, nous avons façon d’envisager une sortie sans deal, il
eu une autre bonne nouvelle. L’accord faut changer cette attitude.
de Paris sur le changement climatique
devrait faire partie de l’accord en cours En tout cas, aucun accord n’est trouvé
de négociation. Pour nous, c’est un sujet pour l’instant, les entreprises britan-
très important car le Royaume-Uni s’est niques sont-elles prêtes à affronter
donné pour objectif d’atteindre la neu- un tel scénario l’année prochaine ?
tralité carbone d’ici 2050 et nous Absolument pas, elles nous l’ont dit.
sommes co-organisateurs de la COP 26 Elles ont énormément souffert des ef-
l’année prochaine. La question du ré- fets du coronavirus et luttent encore
pour faire face à la crise. Elles
Avant, tout le monde manquent de liquidités. Toute la tréso-
rerie, tous les stocks ont été utilisés
réfléchissait à la façon pour survivre à la crise. L’absence d’ac-
d’envisager une sortie cord n’est tout simplement pas envisa-
geable et c’est pour cela aussi que nous
sans deal, il faut changer poussons à l’obtention d’un accord qui
cette attitude soit le plus proche de ce que nous avons
aujourd’hui, afin que les entreprises
soient le moins affectées possible par ce
changement de donne et puissent se re-
mettre des effets du confinement et des
mesures de restriction.
chauffement climatique est cruciale Travaillez-vous avec le gouvernement
pour notre futur et je suis donc ravi que dans sa réflexion sur les négociations ?
cela fasse partie du deal. C’est une nou- Nous discutons régulièrement, oui.
velle très encourageante et pour toutes Bien sûr, tout ne nous est pas révélé,
ces raisons, à la CBI, nous ne parlons mais nous pensons que des solutions
même plus du risque d’un no deal et de peuvent être trouvées sur tous les points
la nécessité de s’y préparer. Au de friction, y compris la pêche, qui est
contraire, nous disons à nos entre- un secteur clé même s’il représente une
prises : préparez-vous à un accord ! toute petite part de l’économie. Je suis
sûr que nous pouvons arriver à nous
Comment peuvent-elles se préparer mettre d’accord sur cette question
à des modalités qui ne sont pas encore comme sur celle des équivalences qui
Les Européens
refusent
de sacrifier
leurs pêcheurs
Le négociateur européen
sur la future relation avec
Londres, Michel Barnier,
a tenté de faire com-
prendre cette semaine
aux Etats membres qu’il
allait falloir lâcher du lest
sur la pêche, alors qu’ini-
tialement, l’UE exigeait
de conserver le même
accès aux eaux britan-
niques. Pour Londres,
cette question est une
ligne rouge.
L’un des deux camps va
donc devoir céder : à ce
stade, Londres n’offre pas
non plus de garantie sur
le fait qu’il mènera ou
non une concurrence
loyale.
Mais sur la pêche, tous
les arguments sont
permis. En réunion entre
ambassadeurs des Etats
membres auprès de l’UE,
mercredi dernier, le re-
présentant permanent
belge, Willem van de
Voorde, aurait rappelé
une promesse faite aux
pêcheurs belges… en
1666. A l’époque, le roi
Charles II avait signé un
traité garantissant à
50 pêcheurs brugeois un
« droit éternel » aux eaux
britanniques. Si chez les
Belges, on assure qu’il
s’agissait d’une anecdote
pour illustrer le lien dans
ce domaine, selon Politi-
co, le gouvernement
flamand entendrait faire
valoir ce traité.
La France
Et il n’y a pas que la
Belgique qui refuse de se
montrer flexible. Le se-
crétaire français d’Etat
aux Affaires euro-
péennes, Clément
Beaune, a de son côté
prévenu dimanche sur
France Info que la France
ne voulait pas d’un
« accord à tout prix ».
Les chefs d’Etat et de
gouvernement euro-
péens parleront Brexit les
15 et 16 octobre. E.LR
sont si importantes pour toutes les
parties.
Quel serait, pour les entreprises britan-
niques, l’accord à obtenir « a minima » ?
Le plus important est d’obtenir un ac-
cord de libre-échange, sans tarifs et avec
le moins de friction possible dans les
échanges de biens. Si nous parvenons à
obtenir cela, cela aidera l’économie à ré-
cupérer l’année prochaine et cela proté-
gera les emplois qui ont été mis sous
pression à cause de la pandémie. Les
chaînes d’approvisionnement pourront
opérer sans problème, les coûts de
douanes supplémentaires seront évités
et le protocole nord-irlandais (prévu
pour permettre à l’Irlande du Nord de
continuer à faire partie du territoire
douanier du Royaume-Uni tout en bé-
néficiant des avantages du marché
unique, NDLR) pourra être implanté.
De même, la reconnaissance mutuelle
des qualifications nous permettra
d’échanger des talents hautement quali-
fiés, autre point qui sera bénéfique pour
tous. Un accord de libre-échange four-
nirait une plate-forme à partir de
laquelle les entreprises pourront se
remettre de l’année 2020 qui a vrai-
ment été catastrophique.
Le mois dernier, le Royaume-Uni a
justement signé un accord de libre-
échange avec le Japon. C’est le premier
du genre depuis la sortie officielle de
l’UE en janvier dernier mais il semble
très similaire à celui qui avait déjà été
passé avec l’Union. A quoi bon être
sorti si c’est pour reproduire
ce qui était déjà disponible
en tant que membre de l’UE ?
Cet accord est très bon et il sera à l’avan-
tage du Japon comme du nôtre. Un des
grands débats lors du référendum por-
tait sur la capacité du Royaume-Uni en
tant que pays indépendant à réussir à
obtenir les mêmes avantages que l’en-
semble des pays de l’Union. Cette négo-
ciation est la preuve que l’on peut y arri-
ver et aboutir à un accord au moins aus-
si bien que celui des Européens. C’est
très encourageant, nous sommes de ce
fait très positifs sur nos capacités à né-
gocier de nouveaux partenariats dans le
futur. Bien sûr, l’Union européenne est
de loin notre plus grand partenaire
commercial avec près de 45 % de nos
exportations et nous allons devoir re-
créer des accords de libre-échange avec
près d’une cinquantaine de pays du fait
de notre sortie. Mais ces négociations
avancent bien aussi avec d’autres pays,
comme avec la Corée du Sud. Et l’avan-
tage de ne plus être dans l’UE sera aussi
de pouvoir négocier des accords de
libre-échange avec des pays qui n’ont
pas encore établi ce genre de relation
avec les Européens comme l’Inde, l’Aus-
tralie ou encore les États-Unis, bien sûr.

12

CONVICTIONS
Signes religieux :
le flou dans la
réglementation
régionale dérange
Après deux communes
bruxelloises, l’intercommunale
Vivaqua entame des démarches
pour adopter une règle claire
quant au port de signes
convictionnels dans
l’administration. En attendant
une réglementation régionale,
plaide Actiris.
SO.M.
e débat fait tache d’huile. Après
L l’adoption le mois dernier par le
conseil communal molenbeekois
d’une motion visant à inscrire la com-
mune dans une logique de neutralité
inclusive, après Schaerbeek, où vient
d’être créée une commission chargée
d’étudier la révision du règlement du
travail et le maintien ou non de l’inter-
diction de porter des signes convic-
tionnels, la question du port du voile
dans le service public revient au-de-
vant des discussions. Pour la énième
fois. Question qui, depuis des années,
reste irrémédiablement irrésolue, tant
elle est complexe et sensible.
Cette semaine, c’est l’intercommu-
nale bruxelloise des eaux Vivaqua qui
entame un travail « sans a priori et
sans idée préconçue » avec le service
public indépendant de lutte contre la
discrimination et de promotion à l’éga-
lité des chances Unia. Histoire de
connaître les balises légales et la juris-
prudence, d’étudier les pratiques des
autres administrations et services pu-
blics et de déterminer la règle qui sera
la plus adaptée à Vivaqua, explique la
directrice Laurence Bovy.
« Nos textes réglementaires sont très
vagues. Et il est important de clarifier
les choses, même si ce sont là des su-
jets complexes, pour que chacun sache
ce qui est acceptable et ce qui ne l’est
pas. On ne veut pas être forcé de de-
voir choisir au cas par cas. » Une fois
cette analyse réalisée, l’équipe en
charge produira des recommandations
à l’adresse du conseil d’administration
à qui reviendra le dernier mot. Cette
démarche s’inscrit dans le cadre de son
plan d’action Diversité 2020-2022.
Lancé voici six mois avec Actiris dans
différents domaines d’intervention,
comme le recrutement, la gestion du
personnel, la communication interne
et le positionnement externe, ce plan a
permis notamment de rajeunir, fémini-
ser et bruxelliser le personnel de
l’intercommunale.
Pour une règle régionale
Pour l’instant, il existe deux modèles
qui divergent d’une administration à
l’autre. Le modèle, dominant actuelle-
ment, de neutralité exclusive entend
imposer une neutralité d’apparence et
interdit donc tout affichage de ses
convictions aux agents des services pu-
blics. Tandis que la neutralité inclusive
laisse s’exprimer la pluralité des appar-
tenances convictionnelles, tout en
veillant à garantir une neutralité de
traitement. C’est le principe appliqué
au sein d’Actiris.
Actiris qui, rappelle le directeur gé-
néral Grégor Chapelle, s’est vu imposer
ce traitement à l’issue d’un procès fin
2015. Après concertation des organisa-
tions syndicales, l’Office bruxellois de
l’emploi avait décidé de pratiquer la
neutralité exclusive. « Trois tra-
vailleuses concernées sont alors allées
en justice et on les a encouragées à le
faire », explique-t-il. A l’issue de ce
procès, le tribunal du travail de
Bruxelles a contraint Actiris à revoir
son règlement, qu’il jugeait aller à
l’encontre d’une ordonnance visant à
lutter contre la discrimination dans la
fonction publique régionale.
« Le conseil d’administration a fait le
choix de ne pas aller en appel et nous
a donné le mandat d’écrire au gouver-
nement pour que la même règle soit
prise dans toutes les administrations
publiques », souligne-t-il. Courrier qui,
s’il a suscité à l’époque de nombreuses
conversations entre Actiris et les auto-
rités régionales, n’a abouti, cinq ans
plus tard, à aucune mesure concrète.
Depuis l’application de la neutralité
inclusive en son sein, Actiris assure
n’avoir rencontré aucun souci, notam-
ment grâce à la mise en évidence des
valeurs de respect et d’orientation so-
lution. Toutefois, en tant que sélection-
neur et recruteur pour les services pu-
blics, l’Office bruxellois de l’emploi est
très souvent confronté à la probléma-
tique.
Les chercheurs d’emploi
sans réponse
C’est une difficulté pour les managers,
qui sont alors réorientés vers l’exper-
tise d’Unia, ou pour les demandeurs
d’emploi. « Les chercheurs d’emploi
administrationsEntre neutralité
« inclusive » et « exclusive »
MATHIEU COLINET
a question des signes conviction-
L nels n’est pas nouvelle pour les ad-
ministrations. Un certain nombre
d’entre elles, en tout cas, y ont été
confrontées. Parmi celles-ci, certaines
ont désormais en la matière une « poli-
tique », couchée dans des codes de dé-
ontologie, des règlements de travail…
n’allant pas strictement à l’encontre des
En la matière, il n’y a pas
de solution légale ou
jurisprudentielle définitive
Patrick Charlier
Directeur d’Unia
signes convictionnels. D’autres n’en
sont pas tout à fait là mais gèrent déjà
aujourd’hui des situations de fait qui
laissent une place aux symboles en
question.
Dans les bureaux de l’Onem, par
exemple, des collaboratrices portent le
foulard. « On a un code de déontologie
prévoyant que, pour garantir la neutra-
lité, nos agents doivent s’abstenir de
porter des symboles religieux, philoso-
phiques, politiques lorsqu’ils sont en
contact avec le public, dans ce qu’on ap-
Pour les féministes
intersectionnelles du collectif
bruxellois « Les Cannelles »,
les multiples interdictions risquent
de confiner les femmes voilées chez
elles. © DOMINIQUE
DUCHESNES
nous interpellent et nous demandent
quelle sera la règle », rapporte Grégor
Chapelle. « Mais notre réponse est
floue. Nous partons d’un principe
d’émancipation des individus. Et jus-
qu’à la dernière seconde, on va les mo-
tiver à postuler, sans les enfermer dans
pelle donc le front-office », explique
Joëlle Grunspan du service communi-
cation de l’Onem. « En revanche,
quand ils ne sont pas en contact avec
les clients, en back-office, ils peuvent
exprimer discrètement leurs convic-
tions religieuses, philosophiques et po-
litiques pour autant que cela ne porte
pas atteinte à la dignité d’autrui. »
Même « politique » au sein du Ser-
vice public fédéral : « Il est question
dans le statut du fonctionnaire de neu-
tralité dans le contact avec le citoyen »,
indique Laurence Mortier, porte-parole
du SPF Stratégie et Appui, qui
confirme en outre qu’il y a bien
quelques agents de l’État qui portent
sur leur lieu de travail des signes
convictionnels. En revanche, le Forem
n’en est pas là puisqu’il défend dans ses
locaux le principe d’une neutralité plus
strictement entendue.
Des distinctions
En réalité, la législation laisse aux ad-
ministrations, qu’elles soient fédérale,
régionale ou communale, la possibilité
d’opter pour deux types de neutralité :
« inclusive » et « exclusive », la pre-
mière permettant dans une certaine
mesure l’expression de signes convic-
tionnels ; la seconde, l’excluant. « En la
matière, il n’y a pas de solution légale
ou jurisprudentielle définitive », ex-
plique Patrick Charlier, directeur
d’Unia. Toutefois, selon lui, on peut
tout de même observer une certaine
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
à la une 13
l’une ou l’autre position. La personne
reste libre à chaque instant et peut dé-
cider, par exemple, de refuser de por-
ter son signe convictionnel en faveur
d’une insertion sur le marché de
l’emploi. »
Actiris plaide dès lors pour l’instau-
ration d’une seule et même règle régio-
nale, commune à l’ensemble des admi-
nistrations publiques, « pour le bien-
être des travailleurs et chercheurs
d’emploi ». En attendant, chez Viva-
qua, « nous souhaitons avancer de
notre côté », souligne Laurence Bovy.
« Et si quelque chose est fixé au niveau
régional, on s’y tiendra. »
stabilisation de la jurisprudence de la
Cour constitutionnelle, celle-ci recon-
naissant semble-t-il désormais qu’il
faille un motif pour justifier une inter-
diction des signes convictionnels et que
celle-ci doive être proportionnée. « Au-
trement dit, la jurisprudence semble
faire une distinction entre back-office et
front-office, entre fonctions subalternes
et fonctions de décision », affirme Pa-
trick Charlier. « Mais cela n’évacue pas
toutes les questions. En effet, quid, ce
faisant, de la mobilité interne, des
promotions ou de l’évolution des
carrières ? »
Tout cela donne-t-il lieu à des débats
internes au sein des administrations ?
Un responsable syndical – qui préfère
garder l’anonymat pour ne pas engager
son organisation avant que celle-ci n’ait
pu arrêter une position sur le sujet – ré-
pond que non. « D’ailleurs, on peut
craindre peut-être un peu ce débat.
Dans les scénarios les moins bons, il
pourrait déboucher sur des évolutions
extrêmes où soit tout serait permis ou
soit tout serait interdit. Or, au sein des
administrations fédérales par exemple,
les situations peuvent être très diffé-
rentes selon qu’un agent ait pour mis-
sion de collecter l’impôt – soit donc
typiquement dans l’exercice de la puis-
sance publique – ou qu’il travaille à la
Bibliothèque royale. En la matière, la
façon dont on gère les choses aujour-
d’hui, parfois avec du pragmatisme, a
du bon. »
13
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

14 à la une
HONGRIE

Orbán : sus
au savoir
autonome !
© AFP

Comment le dirigeant
magyar entend
mettre son pays au pas.
Une révolution
conservatrice
qui prend aussi
les allures d’une L’état de droit,
serpent de mer
révolution culturelle. magyar
Régulièrement pointée
du doigt à Bruxelles,
Budapest refuse, aux
côtés de Varsovie,
d’approuver le plan de
relance européen, tant
que le mécanisme qui
conditionnerait le
versement des fonds
JOËL LE PAVOUS structurels au respect
CORRESPONDANT À BUDAPEST
de l’état de droit figu-
rera dans le texte du
evenu au pouvoir en 2010 après

R
budget 2021-2027. Le
deux mandats d’opposition, le premier rapport sur la
dirigeant magyar, Premier mi- situation de l’état de
nistre centriste entre 1998 et 2002, dé- droit dans les pays de
créta une « révolution conservatrice » l’UE présenté fin-sep-
afin de refaçonner la Hongrie. En trois tembre dénonce les
termes à la tête du pays agrémentés manquements hon-
d’une radicalisation post-crise des mi- grois en matière d’in-
grants, culture, médias, société civile et dépendance de la
état de droit ont été les principaux co- justice, de lutte anti-
bayes de l’expérience concoctée par l’un corruption et de plura-
des enfants terribles de l’Union, aussi lisme médiatique.

Orbán, une décennie

inflexible sur ses terres qu’admiré de Quatre groupes du
Salvini, Trump et Bolsonaro. Parlement européen
« Une ère est déterminée par des ten- dont le PPE, famille
dances culturelles, des croyances col- politique du parti
lectives et des coutumes sociales. Voilà Fidesz de Viktor Orbán,

la tâche qui nous attend : installer
notre régime politique dans une ère
culturelle », déclarait le Premier mi-
nistre fin-juillet 2018, peu après l’ob-
tention de son troisième mandat consé-
cutif. Les mots du dirigeant national-
populiste ont rapidement été suivis
d’effets : exposition Frida Kahlo assimi-
lée à de la « propagande communiste »
selon un journal propouvoir, dépro-
grammation de Billy Elliot à l’Opéra
national et kit pédagogique afin de sti-
muler le sentiment patriotique dès la
maternelle.
Le savoir autonome en prend aussi
pour son grade. Après l’université d’Eu-
rope centrale de George Soros poussée
vers Vienne, l’Académie des Sciences
privée de contrôle sur ses laboratoires
et l’arrêt des études de genre dans l’en-
seignement supérieur, la faculté d’art
dramatique et cinématographique
(SZFE) est la dernière victime du « kul-
turkampf » porté par Viktor Orbán.
Depuis le début du mois de septembre,
étudiants et enseignants refusent la
mise sous tutelle de ce prestigieux éta-
blissement aux 155 ans d’Histoire
confiée au metteur en scène Attila Vid-
nyánszky, proche du Premier ministre
magyar.
Sous la terrasse où des manifestants
montent la garde de l’après-midi au
soir, des étudiants occupant les locaux
barrent l’entrée avec des rubans de
chantier blancs et rouges, symboles de
la contestation. Des dizaines de por-
traits de quidams et de soutiens cé-
lèbres recouvrent la façade du rez-de-
chaussée. En dépit de l’ultimatum expi-
ré du nouveau directoire menaçant de
ne pas pouvoir verser les salaires d’oc-
tobre ni valider le semestre si le blocage
durait, le mouvement aux airs de mini-
mai 68 se poursuit. Qu’importent la
promesse d’une augmentation des profs
et d’une concertation sur le futur de
l’école.
« Nous avons essayé de mener des
négociations avec le ministère mais nos
revendications n’ont jamais été prises
au sérieux », déplore György Karsai,
professeur d’histoire du cinéma et fi-
gure de la résistance. « Si la jeunesse se
lève, alors cela peut susciter d’impor-
tants problèmes pour ce régime »,
ajoute-t-il. Tandis que la SZFE défie le
pouvoir, un livre de contes traditionnels
adaptés avec des personnages issus de
de croisade
national-populiste
minorités marginalisées (handicapés,
pauvres, Roms, LGBTQI+) scandalise
le puritain Orbán dénonçant un « acte
de provocation » et l’extrême droite
réclamant le retrait de l’ouvrage de la
vente.
Presse pressurée
En 2011, mille licenciements accompa-
gnèrent la réforme de l’audiovisuel pu-
blic transformé en relais de la ligne offi-
cielle au lendemain de l’arrivée aux res-
ponsabilités de Viktor Orbán. L’inté-
gralité des quotidiens régionaux,
chapeautés via le groupe Mediaworks,
suit fidèlement la position de l’exécutif.
Depuis le 11 septembre 2018, une fon-
dation, Kesma, réunit 476 titres propa-
geant la parole du régime. 24.hu, HVG,
444, Átlátszó, Népszava et Klubrádió
portent les restes d’indocilité média-
tique en Hongrie.
Malgré une décennie
de pouvoir autoritaire marqué
par le muselage de la presse
critique, des voix dissonantes
continuent d’émerger
Après l’orbánisation du site d’infos
Origo (2014) et la fermeture brutale du
quotidien Népszabadság (2016), le
puissant portail Index est tombé dans
l’escarcelle du pouvoir suite au rachat
de la moitié de la régie publicitaire par
un magnat ami du dirigeant hongrois.
Le 24 juillet dernier, ses journalistes
démissionnaient par crainte d’une mise
au pas au surlendemain de l’éviction de
leur rédacteur en chef. Début-octobre,
ils ont lancé un nouveau média en
ligne, Telex, grâce au soutien de
34.000 donateurs.
L’équipe s’active dans un grand ap-
partement au rez-de-chaussée d’un im-
meuble budapestois typique doté d’une
grande cour intérieure et de coursives
quadrillant les étages. « Nous souhai-
tons construire un média équilibré, ni
progouvernement, ni d’opposition,
mais relatant et analysant crédiblement
les événements », explique la rédactrice
en chef Veronika Munk. « Nous vou-
lons donner aux lecteurs la liberté de
penser et de choisir à la lumière de nos
articles, photos et vidéos », ajoute l’an-
cienne d’Index.
Malgré une décennie de pouvoir au-
toritaire notamment marqué par le
muselage de la presse critique, des voix
dissonantes continuent néanmoins
d’émerger en Hongrie. Outre l’hebdo-
madaire de centre-droit Magyar Hang
millésime 2018, la revue socio-démo-
crate Jelen et la radio bilingue anglais/
hongrois Hungarian Broadcaster News
amènent leur différence dans un pay-
sage médiatique profondément sinistré.
Signe des temps dans l’ex-« baraque la
plus gaie » du défunt bloc soviétique,
Radio Free Europe, voix de l’Occident
ayant stoppé son service magyar en
1993, est de retour via un site web et
des podcasts.
Les ONG au pilori
Le pasteur Gábor Iványi, qui baptisa les
deux aînés de Viktor Orbán, aide les
sans-abri dans son refuge de la rue
Dankó et les jeunes des régions défavo-
risées via son réseau d’écoles. Nóra L.
Ritok mène une fondation promouvant
l’égalité des chances dès l’enfance et le
travail communautaire dans le nord-est
désindustrialisé du pays victime du
chômage de masse. Tibor Derdák dirige
le lycée Dr. Ambedkar de Sajókaza fa-
vorisant l’accès des Roms au supérieur.
Les deux premières associations super-
visant ces initiatives recevront moitié
moins de subventions cette année. La
troisième se voit privée d’aide d’État.
« Le ministère de tutelle refuse de
nous financer sans motif justifié. Nous
souhaitent rendre
obligatoire un méca-
nisme de défense de
l’état de droit, limité
pour l’heure à la sur-
veillance du bon usage
des fonds comme
convenu lors du som-
met de juillet sur le
plan de relance. Les
Frugaux (Pays-Bas,
comptons sur des dons privés pour fi- Autriche, Suède, Fin-
nancer cette année scolaire », regrette lande et Danemark)
le proviseur de l’établissement fondé en mettent la pression et
2007. « Les huit millions de forints exigent que les aides
(22.365 euros) reçus jusqu’à présent soient suspendues si
sur les trente millions (83.871 euros) un État membre ne
nécessaires ne couvrent que septembre respectait plus les
et octobre. On vit au jour le jour », sou- principes généraux de
pire Derdák en français. Parallèlement, l’état de droit.
depuis la crise des migrants de 2015, le Viviane Reding et Rui
gouvernement croise le fer contre les Tavares n’avaient pas
ONG financées par l’Open Society du réussi à faire plier
milliardaire George Soros, dont Orbán Orbán déjà tancé sur
fut boursier durant ses études. son autoritarisme.
Principales cibles : le Comité Helsin- Depuis l’adoption du
ki et Amnesty International, catalo- rapport Sargentini en
guées car défendant les réfugiés et septembre 2018, la
pointant les dérives antidémocratiques Hongrie est toujours
du régime Orbán. « Les ONG critiques sous le coup d’une
subissent depuis des années une offen- procédure d’article 7
sive politico-médiatique à laquelle susceptible de débou-
contribuent activement le gouverne- cher sur la suspension
ment actuel et la presse propouvoir », de son droit de vote au
affirme Áron Demeter d’Amnesty Hon- Conseil de l’UE et au
grie. « Sur le papier, tout semble indi- Conseil européen. Mais
quer que l’état de droit fonctionne mais compte tenu de l’una-
il n’en est rien lorsqu’on s’intéresse de nimité nécessaire afin
plus près à la situation, comme le ré- que le mécanisme de
cent rapport de la Commission euro- sanction soit enclenché
péenne l’a constaté », développe Deme- et du soutien garanti
ter. de son alliée Varsovie,
Fin-mai, le gouvernement Orbán se Budapest passe entre
conformait au verdict de la CJUE en vi- les gouttes.
dant les zones de transit de la frontière JOËL LE PAVOUS
serbo-magyare vues comme des lieux
de détention arbitraire par la Cour de
Luxembourg. Mi-juin, l’instance censu-
rait la loi anti-ONG de 2017 les obli-
geant à fournir les noms de leurs dona-
teurs étrangers et à se présenter offi-
ciellement comme « organisation rece-
vant de l’aide de l’étranger ». Malgré
ces revers, la Hongrie continue de mal-
mener tout un pan de sa société civile
ne souscrivant pas à la « révolution
conservatrice » de Viktor Orbán, décré-
tée en mai 2010 lorsqu’il prit les rênes
du pays.
14
 Le Soir Lundi 12 octobre 2020

Fin de série

LIGUE DES NATIONS

sports pour les Diables après
23 mois sans défaite
Les Belges se sont
inclinés pour la
première fois depuis
le 18 novembre 2018
en Suisse (5-2).
Archi-dominateurs
pendant une
demi-heure en
première période, ils
ont pris l’avance mais
aussi oublié de plier le
match largement à leur
portée. L’Angleterre a
complètement rebattu
les cartes. Et changé la
donne pour la première
place qu’elle occupe
avec 1 point d’avance.
CYCLISME
Le virus
reprend vigueur,
le Giro en sursis
Le Tour d’Italie prend la pause, ce
lundi, dans les Abruzzes. Le maillot
rose est toujours posé sur le lit du Angleterre 2
jeune Portugais João Almeida, même Belgique 1
si le jeune talent lusitanien (formé par
ANALYSE
Axel Merckx avant d’être scouté par
Patrick Lefevere) a quelque peu souf- FRÉDÉRIC LARSIMONT
fert, dimanche, pour rejoindre le faîte
embley, ses 90.000 sièges, sa
de Roccaraso, à l’instar du Sicilien
Vincenzo Nibali (Trek-Segafredo). Mais
plus que les écarts chronométriques
dans le classement général, aussi ténu
W légende et le fantôme de ses
« twin towers » mythiques
dont l’ombre plane toujours sur le nord-
que les interstices dans les pages de ouest de Londres depuis leur démolition
La Gazzetta dello Sport, c’est le conte- en 2003. Dans une sorte d’immense
nu des bulletins médicaux qui retient vaisseau hanté aux sièges rouges, les
l’attention du peloton. Il reste deux Diables ne sont pas parvenus à briser le
semaines de compétition, plus de mythe, dimanche en début de soirée,
2.000 bornes à parcourir, et Milan alors qu’ils ont été longuement en me-
ressemble plus que jamais à une sure de broyer l’Angleterre lors d’une de-
lointaine destination, dessinée en mi-heure où ils ont tout simplement joué ont pris l’habitude d’être assistés et égard à un résultat final pour le moins Meunier (à gauche)
pointillé sur le livre de route. L’épée de en no1 mondiaux. S’ils étaient parvenus à perdent forcément un peu de leurs an- inattendu au moment de la prise de pou- a provoqué le penalty
Damoclès sanitaire s’est rapprochée doubler la mise après le penalty forcé ciens réflexes dans la direction du jeu. voir belge : « On doit davantage presser de l’égalisation anglaise
de la nuque de Mauro Vegni, patron puis converti par Lukaku, ils auraient J’ai noté plusieurs décisions dues, préci- nos adversaires, travailler dans la pro- qui a remis l’Angleterre
d’un 103e Giro qui s’accommode mal sans doute réduit en cendres les derniers sément à cette perte de repères. Cela dit, fondeur et surtout se montrer plus réa- sur les rails.
de son report en automne. Vendredi espoirs de la 4e nation mondiale de en fin de compte, je suis aussi déçu que listes, » expliquait-il après la rencontre. © MICHAEL REGAN/BELGA

soir, Simon Yates a présenté une
légère hausse de température lors des
contrôles de routine, qui sont effec-
tués trois fois par jour au cours de ce
Tour d’Italie. Conformément à la
politique « Racesafe Covid-19 » de
l’équipe Mitchelton, le Britannique a
été isolé dans sa chambre, un second
test rapidement mené par RCS s’est
également révélé positif. Le vainqueur
de la Vuelta 2018 a été placé en qua-
rantaine, sans que personne d’autre
dans son équipe n’ait visiblement été
infecté. L’inquiétude monte, au même
rythme que les chiffres épidémiolo-
giques qui frappent l’Italie. Alors que
Paris-Roubaix a été annulé par le
préfet des Hauts-de-France, le Giro est
en sursis. Suspendu aux caprices d’un
virus qui peut faire mentir les scienti-
fiques et rougir les statistiques. E.CL.
Simon Yates est devenu le premier
coureur positif au Covid
sur un grand Tour. © BELGA.
prendre part au Final Four de la Ligue
des nations. Un coup de réparation
concédé de manière absurde par Meu-
nier en fin de première période, alors que
Henderson n’était pas dans la zone du
ballon, en a décidé autrement. Et replacé
l’Angleterre dans le match, puis au final,
dans la course au leadership de la poule
B. Les « Three Lions » (7 pts) mènent
désormais les débats avec un point
d’avance sur la Belgique (6)
Sans dramatiser outre mesure une dé-
faite qui n’aurait sans doute jamais dû en
être une sans un double concours de cir-
constance (un penalty et un lob sur un tir
détourné par Alderweireld), il s’agit là
sérieux avertissement à cinq semaines
de la manche retour, à Bruxelles. Un ren-
dez-vous à ne pas manquer pour les
hommes de Roberto Martinez qui en cas
de victoire, reprendraient sans doute le
bénéfice de leur victoire initiale au Da-
nemark (0-2) lors de la journée d’ouver-
ture. Là où, précisément, l’Angleterre a
abandonné des points à Copenhague
(0-0).
A huit mois de l’Euro, cette première
défaite depuis la claque monumentale
suisse de novembre 2018, est tout sauf
une catastrophe. Le sélectionneur relati-
vise la portée de ce premier échec en l’es-
pace de près de deux ans, en ciblant no-
tamment l’absence de VAR dans la com-
pétition (sa mise en place n’interviendra
que pour le Final Four) alors que les
images ne mentent pourtant pas sur le
but annulé de Carrasco. « Les arbitres
mes joueurs par ce résultat au vu d’une
première mi-temps limpide. Après, ce
fut trop court pour gagner ce genre de
match. »
Un premier acte d’une maturité
tout bonnement phénoménale,
avec une structure de jeu à
propos de laquelle la seule
conclusion possible était que
les absents… ont toujours tort
Un premier acte d’une maturité tout
bonnement phénoménale, avec une
structure de jeu à propos de laquelle la
seule conclusion possible était que les
absents… ont toujours tort. Dans leur sa-
lon ou dans les tribunes, Courtois, les
frères Hazard, Mertens et Vertonghen
(soit une moitié des titulaires habituels)
ont immanquablement dû penser pou-
voir avoir tous leurs apaisements. En
ayant le loisir d’admirer le spectacle,
après ce passage en force de Lukaku sur
une moitié de terrain, dans son style ca-
ractéristique. Impossible pour le pauvre
Dier de ne pas être poussé à la faute lors
de son intervention du désespoir. Outre
le fait qu’il se soit fait justice aux 11m, le
colosse de l’Inter Milan a surtout inscrit
son 53e but en équipe nationale, en deve-
nant au passage le premier Belge à mar-
quer à Wembley depuis Paul Van Himst
en 1964.
Une maigre consolation à ses yeux, eu
« Si cela avait été 0-3 ou 2-4 à la mi-
temps, personne n’aurait trouvé à re-
dire », poursuivit-il non sans raison.
Et pourtant, il s’en est trouvé, quelques
Anglais pour trouver à y redire. Un pe-
nalty qui n’aurait jamais dû être provo-
qué à ce haut de degré d’expérience indi-
viduelle puis, plus tard dans le match, un
tir dévié qui se transforme en lob su-
blime et imparable : toutes les raisons
ont été réunies pour rallier l’hôtel, avant
le transfert de mardi vers Reykjavik, avec
une frustration pas prête de s’estomper.
Yannick Carrasco, notamment, s’en vou-
dra un bon moment : « Si je n’avais pas
manqué mes occasions, on aurait vu un
tout autre match ».
Peut-être, mais, entre-temps, voilà
l’Angleterre installée dans le poste de pi-
lotage de la poule B. Une position préfé- LE MATCH
rentielle que lui contestera la Belgique ANGLETERRE – BELGIQUE 2-1
pas plus tard que le 15 novembre. « A ce Angleterre Pickford, Walker, Dier,
Maguire, Alexander-Arnold (79e :
moment, on devra être meilleur et plus James), Mount (89e : Sancho),
constant dans l’effort », ponctua Luka- Trippier, J. Henderson (65e : Phillips),
ku. « Mais on aura de nouveau notre Rice, Rashford, Calvert-Lewin (66e :
meilleure équipe. » Kane).
Sélectionneur : Southgate.
Un mot de la fin, peut-être pas em- Belgique Mignolet, Alderweireld,
preinte d’un tact fou à l’encontre des in- Denayer, Boyata, Meunier, Tiele-
térimaires de luxe du jour, mais pas tout mans, Witsel, Castagne, De Bruyne
(73e : Verschaeren), Lukaku, Carrasco
à fait dénuée d’un certain bon sens. (83e : Doku).
Reste que les Diables se retrouvent au- Sélectionneur : Martinez (Esp).
jourd’hui au pied du mur après avoir eu Arbitre Stieler (All).
Buts 16e : Lukaku, pen. (0-1), 39e :
l’occasion de plier à la fois un match de Rashford, pen. (1-1), 64e : Mount
prestige et un classement final. Oppor- (2-1).
tuniste et un brin chanceuse, l’Angle- Cartes jaunes Rice, Meunier.
terre était tout bonnement at the right
place at the right time.
15
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

16 sports

« Croyez-moi, nous serons plu

LIGUE DES NATIONS

Buteur en début de
match, Romelu Lukaku
s’est démené sans
compter à Wembley.
Il regrettait le manque
d’efficacité avant le
repos et de profondeur
après celui-ci.

VINCENT JOSÉPHY

ême si Batshuayi avait inscrit

M son petit but contre la Côte

d’Ivoire, Romelu Lukaku a
rappelé dimanche qu’il était bel et bien
l’attaquant numéro 1 des Diables
rouges. Et de loin, laissant les Origi,
Benteke et éventuels autres prétendants
aux dents longues à des années lu-
mières. Dimanche, l’attaquant de l’Inter
a une nouvelle fois démontré toute la
palette de ses qualités, offrant notam-
ment un avantage précoce aux Belges
via un penalty qu’il avait lui-même pro-
voqué.
Grâce à ce 53e but en 86 sélections, le
13e sur ses 11 derniers matchs avec la
Belgique, Lukaku s’est un peu plus dé-
taché en tête du classement des
meilleurs buteurs belges. Mais il regret-
tait surtout cette belle occasion man-
quée face à un adversaire de taille. « La
déception est énorme, parce qu’il y avait
moyen de faire mieux », soufflait-il au
micro de VTM après la rencontre. « En
première période, on s’est créé pas mal
Lukaku (ici au duel
avec Trippier)
d’occasions, on a proposé de beaux
mouvements et on dominait notre sujet.
Eux n’ont été dangereux que sur phases
a été précieux,
notamment grâce
à sa protection
arrêtées, et notamment via ce penalty, de balle. © EPA.
qui était évitable. Si on avait mené 0-3
ou 0-4, personne n’aurait trouvé quoi
que ce soit à y redire. »
Lukaku a démontré
toute son importance
S’il forçait quelque peu le trait, Lukaku
stigmatisait surtout le fait que la Bel-
gique n’était plus parvenue, au retour
des vestiaires, à hausser suffisamment
son niveau de jeu pour bousculer da-
vantage cette formation anglaise. « On
n’a plus réussi à utiliser la profondeur
alors qu’on dispose des qualités de vi-
tesse et d’infiltration nécessaires », re-
grettait-il encore. « C’est un sujet sur le-
quel nous allons devoir travailler afin de LIGUE
nous améliorer. Croyez-moi, nous se-
DES NATIONS
rons plus forts en novembre, quand GOUPE 2
nous aurons notre meilleure équipe. » Angleterre – BELGIQUE
Physiquement au point, Lukaku a pe- Islande – Danemark
sé de tout son poids sur la défense an- Classement
1 Angleterre
glaise. Par ses accélérations, par son jeu 2 BELGIQUE
en déviation, ses appels de balle ou, bien 3 Danemark
sûr, par sa protection de balle impres- 4 Islande
Prochaine journée (14/10)
sionnante. Dimanche matin, sur TF1, Islande – BELGIQUE
Bixente Lizarazu avait évoqué les quali- Angleterre – Danemark me. 20h45
tés d’Olivier Giroud, en le qualifiant de
GROUPE 1
« fronton », ce mur imposant qui trône Bosnie – Pays-Bas
en plein cœur de tous les villages de sa Pologne – Italie
région pour la pratique de la pelote Classement
basque. Bien sûr, comparaison n’est pas 1 Italie
2 Pays-Bas
raison, mais Lukaku a, lui aussi, montré 3 Pologne
ce côté protecteur quasiment indestruc- 4 Bosnie
tible, y ajoutant par petites doses une Prochaine journée (14/10)
Pologne – Bosnie
touche de finesse, comme quand il isola Italie – Pays-Bas
parfaitement Carrasco d’une talonnade
géniale. Ses détracteurs pourront tou- GROUPE 3
Croatie – Suède
jours le pointer du doigt, mais Lukaku a France – Portugal
une nouvelle fois démontré toute son Classement
importance dans un registre autrement 1 Portugal
plus étoffé que celui du simple finis- 2 France
3 Croatie
seur… 4 Suède
Prochaine journée (14/10)
Croatie – France
Portugal – Suède
Kevin De Bruyne Le maître
a déjoué
GUILLAUME RAEDTS tentes très élevées. Et le médian de
Manchester City n’a pas répondu pré-
Q uelques instants après avoir de-
mandé son changement au banc
belge, Kevin De Bruyne a réussi
sent face à des Anglais qu’il côtoie au
quotidien à Manchester ou de manière
plus espacée en Premier League.
deux superbes passes, dont une excep- A l’image de cette action au milieu de
tionnelle vers Carrasco, qui n’a pas pro- la première période : sur une récupéra-
fité du caviar pour égaliser. Peu après, tion haute, De Bruyne entre en posses-
c’est Castagne qui a été servi tout près sion du ballon, enchaîne crochet et
du petit rectangle anglais. Du « KDB » frappe du gauche alors que Yannick
tout craché : trouver la petite ouverture Carrasco était bien mieux placé que lui
dans l’ossature adverse pour casser les pour enfoncer le clou et faire 0-2. Un
lignes adverses d’une passe magique exemple, parmi d’autres, qui illustre
pour placer ses équipiers dans des posi- que l’ancien joueur de Genk était loin de
tions avantageuses. son niveau technique habituel, comme
Mais au moment de céder sa place à en ont également témoigné plusieurs
Yari Verschaeren et le brassard de capi- ouvertures manquées vers Thomas
taine à Axel Witsel, le joueur de Man- Meunier. Du déchet, même sur des
chester City était pleinement conscient transmissions simples, qu’on n’attend
qu’il avait réalisé ses deux meilleures of- jamais quand Kevin De Bruyne entre en
2-1 frandes dans les derniers instants de sa possession du cuir.
0-3 présence sur la pelouse de Wembley.
Rarement, depuis qu’il porte le maillot
3 2 1 0 3-1 7
3 2 0 1 8-3 6
de la sélection nationale, De Bruyne a
3 1 1 1 3-2 4 été l’auteur d’autant d’imprécisions
3 0 0 3 1-9 0 techniques dans ses transmissions. Tout
simplement anormal pour le chef d’or-
me. 20h45
chestre des Diables, dont l’adresse balle
au pied est l’une des armes principales
de la sélection noir-jaune-rouge.
0-0
0-0 Une sorte de jour sans qui a évidem-
ment eu des conséquences sur le collec-
3 1 2 0 2-1 5 tif belge. Et qui pourrait s’expliquer par
3 1 1 1 1-1 4
3 1 1 1 2-2 4
le fait que le Mancunien n’était pas au
3 0 2 1 2-3 2 top de sa forme. « Kevin n’était pas à
100 % ce dimanche », indiquait Rober-
me. 20h45 to Martinez, qui ne voulait pas se mon-
me. 20h45
trer trop pessimiste à l’encontre de son
maître à jouer. « Il a été remplacé par
2-1 précaution, mais il est trop tôt pour dire
0-0
qu’il est blessé. »
3 2 1 0 6-1 7 De toute façon, à la vue de la discus-
3 2 1 0 5-2 7 sion entre le sélectionneur et le princi-
3 1 0 2 5-9 3
3 0 0 3 1-5 0
pal intéressé, la gêne est intervenue
pendant la rencontre et n’explique donc
20h45 pas tout.
20h45

GROUPE 4 Loin de son niveau technique

Ukraine – Allemagne 1-2 habituel
Espagne – Suisse 1-0 Placé aux côtés de Yannick Carrasco en
Classement
1 Espagne 3 2 1 0 6-1 7 soutien de Romelu Lukaku suite aux
2 Allemagne 3 1 2 0 4-3 5 absences conjuguées d’Eden Hazard et
3 Ukraine 3 1 0 2 3-7 3 de Dries Mertens, Kevin De Bruyne n’a
4 Suisse 3 0 1 2 4-2 1
Prochaine journée (13/10)
évidemment pas raté chaque passe ten-
Ukraine – Espagne ma. 20h45 tée. Mais quand on vient d’être désigné
Allemagne – Suisse ma. 20h45 meilleur milieu de terrain de la défunte
Ligue des champions, on suscite des at-
16

us forts en novembre »
Roberto Martinez « J’attends
une réaction en Islande »
ENTRETIEN
JONAS BERNARD
oberto Martinez assume totale-
R ment son choix de faire monter
Verschaeren et Doku en fin de match.
Mais le Catalan attend tout de même
une réaction collective, mercredi, en
Islande.
Roberto Martinez, que s’est-il passé
avec Kevin de Bruyne, qui a demandé
son changement à la 72e minute ?
Il n’a pas vraiment de blessure, c’était
plus un sentiment personnel, il n’était
pas à 100 %. Nous avons donc surtout
voulu éviter qu’il se blesse.
Pourquoi avoir choisi Yari Verschaeren
pour le remplacer ?
Par rapport à son profil, qui se rap-
proche le plus de Kevin. J’avais envie
qu’il trouve les espaces, qu’il soit en po-
sition de « un contre un », pour appor-
ter du danger. Et puis, comme pour Do-
ku, c’était une bonne opportunité pour
lui. Doku et Verschaeren ont aussi be-
soin de ce genre de rendez-vous.
Comment analysez-vous cette ren-
contre et, surtout, cette défaite ?
C’est frustrant, car nous avons été
meilleurs en première mi-temps. L’éga-
lisation concédée sur penalty a été un
gros coup dur pour nous. Avec une
équipe plus jeune et des absences im-
portantes, celles d’Eden Hazard, de
Thibaut Courtois, de Dries Mertens et
de Jan Vertonghen, nous avons été mis
en difficulté par le pressing anglais en
2e mi-temps. Je pense tout de même
qu’avec l’assistance vidéo, ce match au-
rait été totalement différent. Le hors jeu
sifflé sur le but de Carrasco n’est pas très
clair, selon moi, mais c’est surtout de
manière générale que je regrette l’ab-
sence du VAR. Les arbitres ont désor-
mais l’habitude d’être aidés, et c’est plus
compliqué pour eux à certains moments
du match quand ils ne le sont plus.
Dries Mertens et Jan Vertonghen ont-ils
une chance de jouer en Islande,
mercredi ?
Jan va être libéré et renvoyé dans son
club car il n’est pas apte à jouer. Concer-
nant Dries, nous sommes toujours dans
l’attente (NDLR : il est bloqué à Naples
à cause de tests Covid positifs au sein du
groupe). C’est frustrant pour nous, mais
nous espérons toujours qu’il puisse
nous rejoindre. Il mérite qu’on l’at-
tende.
C’est seulement votre quatrième dé-
faite en tant que coach de la Belgique,
mais on vous sent particulièrement
déçu…
Oui, je le suis, car la première mi-temps
était clairement pour nous. On a eu des
bonnes occasions de marquer et de « fi-
nir » ce match. Quand on regarde les
nonante minutes, on a vraiment de quoi
être déçus.
Êtes-vous également déçu du manque
de réaction de vos joueurs
après le deuxième but anglais ?
Il y a eu une réaction. Mais nous n’avons
pas été assez « clairs » dans nos actions
offensives. Cela s’explique aussi par la
jeunesse des joueurs entrés en fin de
match. Le résultat est décevant, mais je
suis assez content de la façon de tra-
vailler de mes joueurs, cela me donne de
la confiance pour la suite. La réaction, je
l’attends surtout en Islande.
De Bruyne a été moins
précis
qu’à l’accoutumée.
© AFP.
Roberto Martinez re-
grettait notamment
l’absence d’assistance
vidéo. © BELGA.
Carrasco : « Un autre match
si je marque »
Carrasco n’est pas parvenu
à tromper Pickford. © BELGA.
Virevoltant mais toujours aussi peu
efficace en zone de conclusion (43 sé-
lections, 6 buts), Yannick Carrasco a
clairement manqué de réussite, di-
manche, à Wembley. Et le joueur de
l’Atlético Madrid était le premier à
s’en vouloir, lui qui s’était vu dans un
premier temps logiquement refuser
un but pour un hors-jeu de Timothy
Castagne, positionné juste devant
Jordan Pickford au moment de sa
frappe.
« Repartir d’ici avec une défaite est
assez pesant », expliquait-il après
coup, conscient d’avoir indirectement
provoqué la défaite des Diables.
« Même si c’était un match compliqué,
un peu décousu par moments, je
pense qu’on méritait mieux que ce
résultat. Dans les grands matchs, cela
se joue souvent sur des détails. C’est
ce qui s’est produit ce dimanche soir.
On s’est créé quelques occasions
claires et franches, mais on a manqué
d’efficacité, moi le premier. C’est clair
que si j’avais réussi à marquer sur les
deux grosses occasions que je me
suis procurées, on aurait assisté à un
tout autre match. De manière géné-
rale, on se crée une dizaine de possi-
bilités par match, ce qui fait que
même quand on en manque six ou
sept, c’est moins grave. Ici, cela s’est
payé cash, parce qu’elles étaient
moins nombreuses. Après, quand les
Anglais ont marqué leur second but,
c’est devenu plus compliqué pour
nous, parce qu’ils se sont bien repliés
et ne nous ont plus tellement laissé
d’espaces. Contre l’Islande, il faudra
avoir la personnalité pour gérer le
match et obtenir les trois points. On
va essayer de gagner. » Et de retrou-
ver une meilleure efficacité en zone
de finition… V. J.
Southgate : « Il faut souffrir
pour remporter un match
de ce genre »
Forcément, Gareth Southgate était
plutôt content de la tournure prise
par les événements, dans cette ren-
contre de Ligue des nations, même si
le début de rencontre (la première
mi-temps en général) a été à l’avan-
tage des Diables Rouges. « On
connaissait certains problèmes, avec
leurs courses, et trouver la parade à
ces problèmes fut compliqué », a
analysé Southgate. « On n’a pas réussi
à conserver suffisamment le ballon,
on a été un peu lents dans les re-
montées et on n’a pas assez écarté
leur équipe. Mais c’était un match de
très haut niveau et c’est une très
bonne expérience. »
L’Angleterre a renversé la situation
grâce à un penalty de Rashford et à
un but de Mount. « Ce qui m’a plu,
c’est qu’on a réussi à dépasser ce
moment difficile et le penalty nous a
évidemment remis en selle. En se-
conde période, notre performance
sans la balle – parce que, contre ces
équipes, il faut être très bon sans le
ballon – a été très bonne, nous étions
très compacts, nos couvertures
étaient bonnes. Il faut souffrir pour
remporter un match de ce genre et
c’est ce que mes joueurs ont fait »,
a-t-il conclu. BELGA
Alderweireld : « Sous
contrôle jusqu’au penalty
anglais »
Alderweireld au duel avec Kane. © AFP.
A l’instar de ses coéquipiers, Toby
Alderweireld était déçu de cette dé-
faite en terres anglaises. La première
en presque deux ans. « On était venus
ici pour gagner », assume le défen-
seur de Tottenham, qui ne cherche
pas longtemps le tournant de la ren-
contre. « Le match était sous contrôle
jusqu’au penalty anglais. Ce but ne
doit jamais arriver. On a pris un coup
sur la tête et cela a redonné espoir à
l’Angleterre. »
Jusqu’à ce tirage de maillot de Meu-
nier sur Henderson, la Belgique était
tout simplement supérieure à son
adversaire. « On n’a pas été assez
cliniques en zone de finition », peste
Alderweireld. « On a obtenu de nom-
breuses occasions en première pé-
riode, mais on n’a pas réalisé les bons
choix. Après leur but chanceux en
début de deuxième période, sur le-
quel Mignolet ne peut rien faire
parce que le tir est dévié, on a égale-
ment eu quelques occasions, mais on
n’a pas réussi à égaliser. »
Une défaite alors que la défense
belge qu’Alderweireld composait avec
Denayer et Boyata n’a jamais été
réellement mise en difficulté. « Face à
des attaquants de qualité, on s’en est
bien sortis », confirme l’Anversois. G.R.
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
sports 17
LE DÉBRIEFING
DE PHILIPPE ALBERT
CONSULTANT SUR
« Les Anglais
ne feront pas
le poids dans un
mois à Bruxelles »
1 Au top niveau, il faut être capable
de se mettre à l’abri, sinon…
« Un match de foot tient à peu de choses
et encore plus quand on se retrouve à ce
degré de compétition ou de rivalité entre
deux équipes qui se connaissent sur le
bout des ongles. A part dans les dix pre-
mières minutes, la Belgique a littérale-
ment baladé son adversaire en multi-
pliant les occasions Après l’ouverture du
score sur le penalty de Lukaku, je me suis
dit que le match allait être plié avant la
mi-temps. Ça aurait largement dû être le
cas. Oui mais voilà, ce ne le fut pas et c’est
précisément ce qui doit chagriner Marti-
nez. Rien à faire : au top niveau, il faut être
capable de se mettre à l’abri, sinon… Le
penalty bêtement concédé par Meunier
est la preuve qu’un match peut radicale-
ment changer de physionomie. Une
mauvaise décision et tout est remis en
question. Un peu comme si rien de bien
n’avait été réalisé quelques minutes plus
tôt. Je devine la frustration qui a dû être
celle du groupe à la mi-temps. Il y a
quelque chose d’un peu injuste là-de-
dans, mais chacun des Diables connaît
suffisamment la musique pour ne pas
tomber des nues dans ces cas-là. L’Angle-
terre est ensuite remontée au jeu un peu
plus conquérante mais tout de même pas
– ou alors je n’ai pas vu le même match
que tout le monde – en acculant son
opposant. Oui, il y a eu une réaction
anglaise, mais pas de quoi forcer un
résultat qui, je l’avoue, m’étonne. En tout
cas, avec ce que les Diables ont montré
pendant une demi-heure où ils étaient
seuls au monde, je ne vois aucune raison
de remettre tout en cause après cette
défaite. Dans un mois à Bruxelles, le sélec-
tionneur aura récupéré ses absents et les
Anglais ne feront pas le poids. J’en suis
certain ! »
2 De Bruyne moins incisif que d’habi-
tude dans la dernière passe
« Kevin avait fait une déclaration prémo-
nitoire en affirmant qu’il lui était impos-
sible de jouer pour trois en l’absence de
Hazard et de Mertens. Il ne croyait pas si
bien dire au vu du déroulement d’un
match qu’il n’a pas su prendre à son
compte. En première période, l’hyperacti-
vité de Carrasco à l’opposé l’a bien aidé à
se dépêtrer d’un marquage prouvant que
le coach Southgate le connaît très bien.
Après la pause, j’ai trouvé De Bruyne
émoussé. Ou en tout cas moins tranchant
que d’habitude. Il s’est montré moins
incisif qu’il ne peut l’être dans la création
des décalages mais dans la dernière
passe. Un match correct mais loin des
soirées de gala dont il est si souvent le
maître d’œuvre. »
3 Castagne et Meunier ont tenu
leur rang sur les flancs
« J’ai trouvé le transfuge de Leicester tout
simplement épatant en première pé-
riode. Quelle activité ! Il a non seulement
très bien combiné avec Carrasco mais il
lui a permis de se concentrer uniquement
sur son apport offensif. En l’absence de
Thorgan Hazard, le coach fédéral vient de
se dénicher une bien jolie solution sur le
flanc gauche. Quant à Meunier, je pense
que le geste très impulsif qui le pousse à
commettre une faute inutile, est dû à une
absence de lucidité à l’issue de trop longs
mois sans jouer. Il ne faut pas oublier
qu’en reprenant récemment le champion-
nat avec Dortmund, il restait sur une
période d’inactivité remontant au début
du mois de mars. Cela explique peut-être
cela dans le chef d’un joueur dont on
connaît les facultés de jugement. »
17
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
18 sports
Le coronavirus a tout renversé
TENNIS
en 2020, sauf Nadal
Rafael Nadal a remporté
son 13e titre
à Roland-Garros,
en battant facilement
Novak Djokovic en
finale. L’Espagnol en est
désormais à 20 Grands
Chelems et égale ainsi
le record
de Roger Federer.
YVES SIMON
videmment, Rafael Nadal est
E toujours le favori au moment
d’aborder Roland-Garros. Mais
les années passant, les conditions chan-
geant (« Ce sera mon Roland-Garros le
plus difficile », avait-il prévenu), on se
dit qu’il peut coincer à un moment ou à
tournoi féminin Iga
Y.S.
es changements de reines, cela
D fait sept ans que Paris nous en
offre à chaque édition. Il y a des noms
qui arrivent comme une évidence :
Sharapova, Serena, Muguruza ou Ha-
lep. D’autres, bien plus surprenants,
comme Ostapenko en 2017, Barty en
2019 ou… Swiatek en 2020. Ostapen-
ko et Barty sont justement de bons
exemples de ce que peuvent devenir
ces surprises : soit sans lendemain, ou
presque, la Lettone, qui frappait sur
tout en 2017, n’étant jamais parvenue à
confirmer depuis ; soit avec beaucoup
de promesses, l’Australienne étant ac-
tuellement la no 1 mondiale.
Iga Swiatek fera sans doute partie de
cette dernière catégorie. Car on n’arrive
pas à remporter un Roland-Garros
sans perdre un set par hasard. La der-
nière à l’avoir réussi, c’était Justine He-
nin (2007). Mieux encore, en ne
concédant pas plus de 5 jeux par
match, y compris lors de sa toute pre-
mière grande finale (6-4, 6-1), même si
Sofia Kenin a terminé la rencontre sur
une jambe, la Polonaise a rejoint Steffi
un autre. Ce ne sera pas pour cette fois.
Oh que non ! Les conditions (froid, hu-
midité, balles qui ne giclent pas comme
il aime, nouveau toit sur le Central,
comme pour la finale, ce dimanche)
n’étaient pas en sa faveur, mais qu’im-
porte. Un grand champion se nourrit
des plus grands défis. Nadal ne s’est pas
énervé, il s’est concentré et, surtout,
adapté, avec un choix de trajectoires en-
core plus précis et une intensité décu-
plée dans chacune de ses frappes. Ré-
sultat : il a tout écrasé sur son passage
(pas un seul set concédé sur la quin-
zaine, comme en 2008, 2010 et 2017), y
compris face à un Djokovic (6-0, 6-2,
7-5) qu’on sentait tout de même moins
incisif physiquement depuis son quart
de finale contre Carreno Busta et un
cou fragilisé. Impossible de rivaliser
avec l’ogre de l’ocre dans ces conditions.
13e sacre à Roland-Garros, 100e vic-
toire à Auteuil (pour seulement deux
défaites) et record de 20 Grands Che-
lems de Federer égalé : voici pour la
partie la plus visible de l’iceberg. « Un
jour, quand j’aurais pris ma retraite, je
regarderai tout ça de plus près », a com-
menté l’Espagnol avec son humilité ha-
bituelle, qui est aussi un des secrets de
Swiatek ne sera pas une surprise sans lendemain
Graf (1988) parmi les joueuses ayant
cédé le moins de jeux (28 au total) en
route vers le sacre parisien ! On rap-
pellera qu’en 2017, Ostapenko avait
remporté 5 de ses 7 matchs en trois
sets, dont la finale, lors de laquelle Si-
mona Halep s’était écroulée nerveuse-
ment…
« Submergée par les émotions »
Pas de crise de nerfs pour Iga Swiatek.
La fille de Varsovie a la tête bien faite
et, surtout, elle est remarquablement
encadrée. D’abord par son papa, un
ancien médaillé en aviron aux Jeux
olympiques de Séoul (1988). « Il m’a
appris à avoir confiance en moi sur un
court », confie-t-elle. Ensuite par une
psychologue dont elle n’a pas peur de
parler (c’est souvent un sujet tabou
chez les sportifs) et avec qui elle n’a,
surtout, pas peur de parler. « C’est im-
portant d’avoir à vos côtés quelqu’un
qui vous permet de remettre de l’ordre
dans les choses qui vous arrivent. J’ai
essayé d’aborder chaque match comme
si c’était un premier tour, même si, ici
en finale, je l’avoue, je n’y suis pas par-
venue à 100 %, car c’était très stres-
sa réussite. « Je ferai le bilan après,
mais, pour l’instant, je ne me rends pas
fou avec toutes ces statistiques… Le re-
cord de Roger ? J’ai trop de respect
pour lui, et ce n’est pas ce qui compte
en ce moment. Aujourd’hui, je veux
surtout profiter de ma 13e victoire dans
ce Roland-Garros qui m’a toujours tant
inspiré. »
Nadal a pris du recul
Il n’empêche, ce record égalé de Roger
Federer est un événement, puisque pa-
reille situation n’était jamais arrivée de-
puis que le Suisse a dépassé Pete Sam-
pras, après son titre à Wimbledon, en
2009. Le prochain Open d’Australie
qui, malheureusement, se jouera aussi
dans des conditions difficiles (quator-
zaine préalable obligatoire pour tous les
joueurs qui débarqueront Down Un-
der), permettra de poser une question
qu’on attend depuis longtemps, donc :
Nadal parviendra-t-il à battre le record
du Suisse ? Ce dernier, qui a pris le
temps de soigner sa blessure au genou
depuis février, entamera, alors, l’année
de ses 40 ans… Il en avait 36 et demi
lors de son 20e et dernier sacre, juste-
ment à Melbourne, en 2018. L’Espagnol
Nadal n’a laissé
aucune chance à
Djokovic, en finale.
© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/
AFP.
sant… » Une psychologue qui n’a pas
hésité à prendre les commandes du té-
léphone portable bouillonnant de la
jeune fille, alors qu’en Pologne, évi-
demment, c’est du délire : Swiatek est
la première enfant du pays (hommes et
femmes confondus) à remporter un
titre du Grand Chelem, alors
qu’Agnieszka Radwanska avait échoué
en finale de Wimbledon, en 2012.
La tête légère, Iga peut alors jouer
son tennis librement, avec cette audace
qui a fait tant de dégâts, aussi à l’aise
en revers qu’en coup droit, en attaque
qu’en défense. C’est un vrai bol de fraî-
cheur que s’est offert un Roland-Gar-
ros qui en avait bien besoin dans ces
conditions difficiles. « Je ne sais pas
quoi dire, je ne peux pas expliquer ce
qui m’arrive, si ce n’est que je voulais
absolument gagner la balle de match »,
sourit-elle, le masque tout de même
baissé pour embrasser le premier tro-
phée de sa jeune carrière. « Là, je suis
submergée par les émotions. Voici
deux ans, je remportais Wimbledon
chez les juniors et me voici ici avec le
trophée, tout ça va si vite ! J’ai beau-
coup de gens à remercier, mais je le fe-
LES FINALES
SIMPLE MESSIEURS
Nadal (Esp, 2) b. Djokovic (Srb, 1)
6-0, 6-2, 7-5.
SIMPLE DAMES
Swiatek (Pol) b. Kenin (USA, 4) 6-4,
6-1.
DOUBLE MESSIEURS
Krawietz-Mies (All, 8) b. Pavic-
Soares (Cro-Bré, 7) 6-3, 7-5.
DOUBLE DAMES
Mladenovic-Babos (Fra-Hon, 2) b.
Guarachi-Krawczyk (Chl-USA, 14) -
6-4, 7-5.
SIMPLE GARÇONS
Stricker (Sui, 7) b. Riedi (Sui, 8) 6-2,
6-4.
SIMPLE FILLES
Jacquemot (Fra, 3) b. Charaeva
(Rus) 4-6, 6-4, 6-2.
FAUTEUIL SIMPLE MESSIEURS
Hewett (GBr) b. Gérard 6-4, 4-6,
6-3.
FAUTEUIL SIMPLE DAMES
Kamiki (Jpn, 2) b. Ohtani (Jpn) 6-2,
6-1.
La « grosse
déception »
de Gérard
Joachim Gérard (ITF 4)
était déçu samedi, après
être passé tout près, à
Roland-Garros, de rempor-
ter son premier titre du
Grand Chelem en simple.
Sur le court Suzanne
Lenglen, l’Ucclois, 31 ans,
s’est, en effet, incliné 6-4,
4-6, 6-3 contre le Britan-
nique Alfie Hewett (ITF 3),
22 ans, lauréat de l’édition
2017, après avoir mené
3-1, 0-40 et encore 3-2,
40-15 dans le dernier set.
« C’est une grosse décep-
tion », a-t-il déclaré après
sa défaite. « C’est ce qui
prime à l’heure actuelle,
même si je suis très
content de mon tournoi.
J’étais le meilleur sur le
terrain au début de ce
troisième set, j’étais le plus
solide. Je n’ai pas réussi à
porter l’estocade et, une
fois qu’il est revenu à 3-3,
j’ai complètement perdu
pied. » BELGA
Avec Iga Swietek, c’est
un vrai bol de fraîcheur
que s’est offert
un Roland-Garros qui en
avait bien besoin. © EPA.
(34 ans) a donc « deux ans d’avance »
sur Federer, et, à ces âges-là, pour des
sportifs, c’est énorme. Sans oublier que
Novak Djokovic, un rien plus jeune
(33 ans), désormais à trois longueurs de
ses deux rivaux, rêve toujours de les dé-
passer dans la dernière ligne droite de
sa carrière.
Nadal qui embrasse cette Coupe des
Mousquetaires pour la 13e fois, c’est
aussi une terrible revanche sur le mau-
vais sort jeté par le coronavirus sur l’an-
née 2020. Cette situation face à la pan-
démie, le no 2 mondial l’a vécue avec
beaucoup de prudence et de
conscience. Une position très éloignée
de « ses proches » au classement mon-
dial quand on repense à la folie de
l’Adria Tour (Djokovic, Dimitrov, Zve-
rev, etc.) ou à un Dominic Thiem qui a
joué de nombreuses exhibitions durant
l’arrêt forcé.
Nadal, lui, a pris énormément de re-
cul, assumant aussi son choix de ne pas
se rendre à l’US Open, alors qu’il était
le tenant du titre ! Entre le 29 février,
date à laquelle il remportait son
85e titre (à Acapulco), et son retour les
courts à Rome, voici deux semaines, il
est resté exactement 200 jours (6 mois
et 16 jours) dans sa bulle à Manacor, où
il a pu s’entraîner dans son académie,
mais où il a surtout médité durant sa
plus longue période d’inactivité, hors
blessure… Son coach, Carlos Moya, an-
cien vainqueur de Roland-Garros (en
1998), avoue n’avoir jamais vu son pou-
lain aussi chamboulé. « Le monde a
changé, de façon dramatique et beau-
coup de personnes souffrent », a com-
menté Nadal, avec ce regard plus noir.
« On traverse une période très triste. De
nombreuses familles ont perdu quel-
qu’un. Beaucoup de gens connaissent
des problèmes financiers. Alors, ces
derniers mois, le tennis était la dernière
chose dont je me souciais. Je ne peux
être que reconnaissant aux organisa-
teurs parisiens qui ont su maintenir ce
Roland-Garros. Un tournoi qui, en tant
que sportif, a toujours une place très
spéciale pour moi. La moindre des
choses, en retour, c’était que je donne
mon maximum, malgré des conditions
difficiles, je l’avais dit. Mais nous de-
vons aussi agir en personnes respon-
sables et faire le job. Si, en plus, ça peut
amener un peu de plaisir aux gens, c’est
tant mieux. J’espère vraiment qu’on va
maintenant trouver un vaccin efficace
pour tirer le monde d’affaire, que ce vi-
rus appartienne au passé et qu’on
puisse profiter de la vie normalement. »
Et pour Rafael Nadal, le « normal »,
c’était de remporter ce 13e sacre à
Roland-Garros, malgré tout ce que
cette année 2020 aura apporté comme
mauvaises nouvelles. C’est aussi ça,
écrire l’histoire.
rai à mon retour en Pologne. Avant, je
regardais Rafa (NDLR : elle est une
fan absolue de Nadal) soulever le tro-
phée à Paris et me voilà, ici, aussi. In-
croyable… »
Mais vrai ! Ce lundi, Iga Swiatek
grimpera au 17e rang mondial (37
places de mieux). Avec le talent et
l’aplomb qu’elle a, ce n’est que le tout
début d’une grande carrière.
18

FORMULE 1
Le Britannique a
transformé une course
insipide en événement
majeur après avoir
égalé au Nürburgring
le record de succès (91)
de l’enfant du pays.
Très ému
en franchissant la ligne
d’arrivée, il devrait nous
offrir d’autres frissons.
Le 7e titre mondial, un
autre record de Schumi,
n’est plus très loin.
Hamilton
toujours plus près
de Schumi
DOMINIQUE DRICOT
ewis Hamilton a poursuivi sa
L marche triomphale, ce dimanche
après-midi. Pour la 7e fois de la
saison, il a grimpé sur la plus haute
marche du podium. En 11 courses, voilà
qui laisse pantois. Surtout que le pilote
britannique a appliqué sa méthode pré-
férée : prendre les commandes du pelo-
ton en début de Grand Prix puis creuser
l’écart sur une meute impuissante face à
un tel talent et une voiture aussi perfor-
mante.
Les esprits chagrins affirmeront que
ce n’était pas la course la plus passion-
nante de l’année. On ne peut pas leur
donner tout à fait tort. Mais cette vic-
toire routinière et un tantinet sopori-
fique, Lewis Hamilton l’a transformée
en un grand moment de sport, une
tranche d’émotion.
Comme si l’histoire était écrite par
Hollywood avec une bonne dose de gla-
mour, des yeux embués et un geste sym-
bolique – Mick Schumacher qui offre
un casque de son père – qui restera gra-
vé à jamais dans les mémoires.
Il s’en souviendra de ce Grand Prix de
l’Eifel, Lewis. C’est donc là, à quelques
dizaines de kilomètres de la maison na-
tale de Michael Schumacher, dans ce
Nürburgring de légende, qu’il a égalé
les 91 victoires de l’enfant du pays. Et
sur une voiture allemande, s’il vous
plaît.
« En coupant la ligne d’arrivée, j’avais
l’impression de décrocher ma première
victoire en F1 », confia Hamilton à l’ar-
rivée. « J’étais tellement ému. Sincère-
ment, je n’arrive pas à y croire. Je pense
qu’il me faudra beaucoup de temps
pour réaliser. Personne, moi le premier,
n’a jamais imaginé un instant que le re-
cord des 91 victoires de Michael Schu-
macher serait égalé un jour. J’avais six
ans quand Michael a débuté en For-
mule 1. J’étais déjà très passionné par ce
sport. Quand on voit un pilote aussi ex-
ceptionnel que lui à l’œuvre, il devient
forcément l’un des héros de votre en-
fance. Moi, haut comme trois pommes
et fêlé de karting, je voulais l’imiter, être
comme lui tout en sachant que c’était
impossible. Il me faisait rêver. Je me
souviens que je m’identifiais à Schumi
quand je jouais sur une console. Je me
suis nourri de ses performances ; ses ex-
ploits, son approche ultra-profession-
nelle de la course m’ont servi de modèle.
Et voilà qu’aujourd’hui, j’atteins le
même nombre de victoires que Michael
en Grand Prix. C’est juste incroyable. »
Deux personnalités distinctes
Il y a beaucoup de points communs
entre les deux carrières, mais aussi de
sacrées différences.
Parmi les choses communes, il y a
cette écrasante domination d’un
homme, d’une machine, d’une écurie.
Les années Schumacher ont été mar-
quées par la suprématie de Ferrari.
A l’époque aussi, il était fréquent
qu’on dise qu’il « tuait » l’intérêt pour
ce sport tant il ne laissait que les miettes
du festin à ses adversaires. Mais Schumi
avait débarqué dans une Scuderia en
proie au doute, un champ de ruines
qu’il avait restaurées patiemment avec
l’aide de Jean Todt et de Ross Brawn.
Lewis Hamilton, qui n’a pas eu à s’oc-
cuper à jouer les fédérateurs, a débar-
qué dans une écurie Mercedes qui ne
cessait de progresser depuis quelques
années. Il a été le dernier élément –
mais aussi le plus important – à trans-
former ce team en machine (presque)
invincible.
Derrière l’immense talent des deux
hommes, leur façon presque surnatu-
relle de « marcher sur l’eau » et leur jus-
qu’au-boutisme, on remarque aussi
deux personnalités radicalement diffé-
Lewis Hamilton brandit le casque de Schumi que vient de lui remettre le fils
du pilote dont il vient d’égaler le record de 91 GP gagnés. © EPA.
6 Titres mondiaux
91 Victoires
96 Pole positions
17 Nombre de hat tricks
160 Nombre de podiums
Je n’aurais rentes.
« Le problème de Michael Schuma-
jamais imaginé cher, c’est qu’il était lisse », nous
confiait un jour un ingénieur français.
que le record
« Il ne laissait pas entrevoir ses émo-
des 91 victoires tions. Dès que la course était finie, il ne
de Michael pensait qu’à une seule chose : plonger
dans un long débriefing avec ses ingé-
Schumacher serait nieurs pour tenter d’améliorer le résul-
un jour égalé tat lors du Grand Prix suivant. »
On admettra que Lewis Hamilton est
Lewis Hamilton
beaucoup plus rock’n’roll. Ou plus rap-
peur, si vous préférez. Ses tatouages, ses
bijoux, son mode de vie très « bling
bling », son implication dans la ligne de
vêtements qu’il a créée sont autant de
signes d’une personnalité comme on en
croise peu dans ce milieu aseptisé. C’est
aussi un homme au grand cœur, un être
sensible qui fait référence constamment
à Dieu.
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
sports 19
7
91
68
22
150
GP DE L’EIFEL
Classement 1. Hamilton (GBr,
Mercedes) 308,623 km en
1h35.49.641 ; 2.Verstappen (PBs,
Red Bull-Honda) à 0.04.470 ; 3.
Ricciardo (Aus, Renault) à 0.14.613 ;
4. Pérez (Mex, Racing Point-
Mercedes) à 0.16.070 ; 5. Sainz (Esp,
McLaren-Renault) à 0.21.905 ;
6. Gasly (Fra, AlphaTauri-Honda) à
0.22.766 ; 7. Leclerc (Mon, Ferrari) à
0.30.814 ; 8. Hülkenberg (All, Racing
Point-Mercedes) à 0.32.596 ;
9. Grosjean (Fra, Haas-Ferrari) à
0.39.081 ; 10. Giovinazzi (Ita, Alfa
Romeo Racing-Ferrari) à
0.40.035 ; etc.
Meilleur tour Verstappen (PBs)
1.28.139 (238,859 km/h) au 60e tour.
CHAMPIONNATS (11/17)
Pilotes 1. Hamilton (GBr) 230 pts ;
2. Bottas (Fin) 161 ; 3. Verstappen
(PBs) 147 ; 4. Ricciardo (Aus) 78 ;
5. Pérez (Mex) 68 ; etc.
Constructeurs 1. Mercedes
391 pts, ; 2. Red Bull-Honda 211 ;
3. Racing Point-Mercedes 120 ;
4. McLaren-Renault 116 ; 5. Renault
114 ; 6. Ferrari 80 ; etc.
19
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
20 sports
Van Aert et Van der Poel
CYCLISME
en chiens de faïence
La rivalité entre les deux
ténors du cyclo-cross
a profité à Pedersen.
Cela promet pour le
Tour des Flandres qui
s’annonce électrique,
dimanche !
STÉPHANE THIRION
a boue, qu’une pluie par mo-
L ments diluvienne avait compo-
sée, en particulier dans les sec-
teurs non goudronnés des « Plug-
streets », a-t-elle inspiré les deux
meilleurs coureurs du monde dans les
labourés au point de les voir se neutrali-
ser sous la flamme rouge de Wevelgem ?
Wout van Aert et Mathieu van der Poel
ont, en effet, perdu la « Course des avia-
teurs » en agissant comme des soldats
de plomb, en offrant un cyclisme inerte
à l’instant où il fallait donner l’assaut.
D’ordinaire âpres au combat, jamais
les derniers à sortir de la tranchée, les
duettistes ont offert une image moins
reluisante de leur talent, condamnant
leurs chances respectives par un mar-
quage à la culotte, en particulier celui
pratiqué par le Néerlandais sur le Fla-
mand, qu’il n’a jamais quitté d’une roue,
qu’il a toujours contré lorsque, dans le
final, Van Aert utilisa ses qualités de
rouleur pour épuiser et réduire un
groupe où trop d’hommes rapides (Pe-
dersen, le futur vainqueur, mais égale-
ment Trentin, Sénéchal ou Degenkolb)
composaient encore l’assemblée.
Van der Poel n’a jamais attaqué, ni son
rival, ni ses autres adversaires, ce qui
justifia, peut-être, les propos de Wout
Neuville et Ogier fort peu récompensés de leurs efforts
MONDIAL DES RALLYES
en Sardaigne, où Dani Sordo a conservé son titre
En arrachant à Ogier
la 2e place en Sardaigne,
derrière le méritant Sordo,
Neuville et son meilleur
ennemi ont à nouveau
sublimé la compétitivité
du Mondial des rallyes.
THIERRY WILMOTTE
ENVOYÉ SPÉCIAL À ALGHERO
ls auraient pu nous le faire « à l’ita-
Imains.
lienne ». En parlant fort, avec les
On imaginait alors Dani Sordo se
réjouir de sa deuxième victoire consécu-
tive conquise en Sardaigne – sa troi-
sième seulement, en 169 départs en
Mondial ; Thierry Neuville raconter
avec fracas la manière avec laquelle il
avait réussi à coiffer pour 1 seconde son
meilleur ennemi, Sébastien Ogier, dans
la toute dernière spéciale de cette
sixième épreuve de la saison – comme en
2018 ; le même Ogier nous livrer sa ver-
sion de ce duel intense long de 3 jours, et
illustré par un écart qui ne dépassa ja-
mais les 3 secondes depuis vendredi
soir ; ou enfin Elfyn Evans, plutôt effacé
depuis vendredi après-midi, mais mal-
gré tout toujours bien installé en tête du
championnat.
C’est d’ailleurs en faisant les comptes
qu’on a sans doute un peu mieux com-
pris pourquoi l’épreuve italienne n’avait
pas suscité un enthousiasme débordant,
car à y regarder de plus près, tous ces ef-
forts consentis pendant trois jours n’au-
ront pas grandement changé la situa-
tion. Elfyn Evans avait 18 points
d’avance sur Ogier avant le départ ? Il en
van Aert, recueillis à chaud par le micro
de Sporza. « Mathieu semblait plus
heureux de me voir perdre que de son-
ger à gagner lui-même. La course,
jusque-là, avait été limpide, nous étions
les meilleurs dans un groupe réduit, ce
qui était prévisible après la dernière as-
cension du mont Kemmel. J’avais d’ex-
cellentes jambes, je me sentais peut-
être le plus fort du groupe, j’ose le dire.
Mais, malheureusement, à la fin, ce fut
un jeu d’échecs. Mathieu m’a surveillé
en permanence, c’est dommage car, à la
fin, ni lui ni moi n’avons un prix. J’ai
pourtant roulé pour gagner, sans spécu-
ler sur le sprint car je préférais éliminer
des adversaires avant. A chaque fois,
Van der Poel a réagi, au profit des autres
finalement. »
conserve 14 après avoir pris soin de ne
pas se mêler à la bagarre. Quant à Neu-
ville, son attaque de tous les instants a
certes fait fondre son retard de 32 à
24 points. Mais même s’il a profité des
ennuis (de suspension) rencontrés par
son équipier Tanak dès le premier jour
pour désormais le devancer de 4 points,
on aura quand même du mal à céder à
l’euphorie, même si le « Rally Monza »
est venu s’ajouter au calendrier mondial,
qui proposera donc deux rallyes sur as-
phalte plutôt qu’un pour clôturer cette
drôle de saison : en Belgique du 19 au
22 novembre, puis en Italie à nouveau,
deux semaines plus tard.
« Ogier est le plus difficile
à battre »
« Dans un certain sens, j’estime que l’an-
nonce de ce huitième rallye me permet
davantage de rester dans la course à la
couronne que cette 2e place », analysait
Neuville. « Perdre ce duel m’aurait ce-
pendant mis de mauvaise humeur. »
Depuis samedi, on savait aussi qu’une
meilleure opération au championnat
aurait pu se concrétiser par un recul
« volontaire » de la 1re à la 2e place de
Sordo au profit de Neuville. « Si je fais le
job (NDLR : passer devant Ogier), je
sais que l’équipe fera le job », avait en-
core répété Neuville le dimanche matin,
en suggérant ainsi des consignes
d’équipe. Les écarts tellement ténus en-
registrés à l’arrivée ne permettaient ce-
pendant aucune manœuvre du genre.
« C’est sûr que cela me frustre un peu,
mais moins que la douzaine de secondes
perdues vendredi lorsque j’ai calé le mo-
teur à deux reprises suite à un problème
technique, ou par le fait que je n’ai pas
pris d’emblée des amortisseurs qui se
sont avérés plus performants, ce qui au-
rait également pu me permettre d’écrire
une autre histoire. Maintenant, s’il avait
Au moment de prendre sa douche, le
coureur d’Alpecin-Fenix, qui s’était déjà
exprimé auparavant, mais de manière
plus posée que l’Anversois, eut connais-
sance des propos de Van Aert. Il deman-
da ainsi à donner sa version des faits,
dans un moment de télévision surréa-
liste, puisqu’il intégra le plateau de
Sporza, pendant la « troisième mi-
temps » assurée par notre confrère Karl
Vanieuwkerke, flanqué de ses consul-
tants Eddy Planckaert et Bram Tankink.
« La réaction de Van Aert est
étrange »
« Je ne pouvais pas laisser passer cela »,
indiqua « VDP ». « La réaction de Wout
van Aert est étrange. Il était peut-être le
plus fort du groupe de tête, il était donc
Neuville a roulé à un rythme d’enfer,
ce dimanche. © LAVADINHO/PHOTO NEWS.
fallu demander à Dani de me laisser pas-
ser, cela ne m’aurait pas gêné. D’abord,
parce que c’est le jeu au sein de l’équipe.
Ensuite, parce que tout ce qu’on peut
mettre en œuvre pour repousser Ogier
doit être fait : il reste le gars le plus diffi-
cile à battre ! »
Et si celui-ci digérait assez mal d’avoir
courbé l’échine une nouvelle fois dans la
dernière spéciale sarde, il se montrait
philosophe, malgré tout. « La perfor-
mance est là, car malgré le fait d’avoir
balayé 40 % du parcours, je pense que
nous avons été les plus rapides sur l’en-
semble du week-end (NDLR :
6 meilleurs temps pour 5 à Sordo et 2 à
Neuville), mais comme on l’a vu en Tur-
Van der Poel n’a jamais
quitter Van Aert
d’une roue.
© NICO VEREECKEN/PHOTO NEWS.
GAND
-WEVELGEM
Classement 1. Pedersen (Dan,
Trek) 232km en 5h19.20 ; 2 Séné-
chal (Fra) ; 3. Trentin (Ita) t.m.t. ; 4.
Bettiol (Ita) à 0.01 ; 5. Küng (Sui) à
0.03 ; 6. Degenkolb (All) à 0.04 ; 7.
Lampaert m.t. ; 8. Van Aert à
0.07 ; 9. Van der Poel (PBs) à 0.08 ;
10. Teuns à 1.40 ; etc.
quie, nous ne sommes pas justement ré-
compensés de nos efforts. Elfyn (Evans)
a touché le jackpot en Turquie, et c’est
vrai que si l’on compare ses 4 points
seulement perdus en regard de sa per-
formance, il peut tirer une conclusion
relativement inverse à la mienne. »
Bref, une certaine amertume planait
sur le port d’Alghero, dimanche après-
midi, que même le vainqueur du jour ve-
nait alimenter… « D’abord, il y a ce Co-
vid qui nous pourrit la vie et fait que les
rallyes ne suscitent plus beaucoup d’am-
biance ni d’enthousiasme », soupirait
Dani Sordo, également déçu de sa pres-
tation après avoir subi la dernière jour-
née au cours de laquelle son avantage
fondit de 27 à… 5 secondes à peine !
« J’étais soucieux de ne pas commettre
d’erreur, et je n’ai jamais trouvé le bon
rythme. En tout cas pas celui d’enfer,
mené par Seb et Thierry ! »
logique qu’il soit surveillé. Et il était na-
turel que je réagisse moi-même à ses of-
fensives. Qui me dit que les autres au-
raient bougé ? Qu’aurait-on dit dans
mon équipe si je n’avais pas réagi ? Je
n’ai pas roulé pour le faire perdre car je
n’agis pas dans cette optique. Quand je
prends le départ d’une course, c’est pour
la gagner, exactement comme lui. Il ne
faut pas attiser notre rivalité. Je ne lui
en veux pas d’avoir dit cela. Si je suis allé
le chercher plusieurs fois, c’est parce
que je voulais gagner aussi. On ne laisse
pas filer un coureur pareil. Le plus fou,
dans l’histoire, c’est que nous terminons
aux deux dernières places du groupe de
tête ! »
Ce qui n’a pas forcément réjoui leurs
employeurs respectifs à l’heure où les
points relatifs aux classements sont pré-
cieux, puisque les courses s’amenuisent.
Le Tour des Flandres, du coup, prend
une ampleur plus importante encore.
L’annulation de Paris-Roubaix et la ri-
valité des deux « crossmen » comble-
raient le public… s’il pouvait être pré-
sent.
« Cela nous arrange bien, cette rivali-
té », releva insidieusement le deuxième,
Florian Sénéchal (Deceuninck – Quick-
Step). « C’est la preuve qu’il ne faut ja-
mais rien lâcher en cyclisme et y croire
jusqu’au bout, malgré la supériorité
théorique de certains adversaires. »
Mads Pedersen, le vainqueur de Gand-
Wevelgem, et Alberto Bettiol, excellent
dimanche, le lauréat sortant du Ronde
pourraient en parler.
« Quand j’ai senti mes jambes lors de
la dernière ascension du mont Kemmel,
cela m’a rassuré pour le Tour des
Flandres », a ajouté Van der Poel. « Je
ne regrette pas mon choix d’avoir occul-
té les championnats du monde au profit
d’un stage à Livigno. A Imola, je n’aurais
pas été avec le groupe Alaphilippe. Cela
m’a été confirmé dans le final de Liège-
Bastogne-Liège. »
RALLYE
DE SARDAIGNE
Classement 1. Sordo-Carlos del
Barrio (Esp, Hyundai i20) 2h41.37.5 ;
2. Neuville-Gilsoul (Hyundai i20) à
0.05.1 ; 3. Ogier-Ingrassia (Fra,
Toyota Yaris) à 0.06.1 ; 4. Evans-
Martin (GBr, Toyota Yaris) à 1.02.3 ;
5. Suninen-Lehtinen (Fin, Ford
Fiesta) à 1.33.9 ; 6. Tänak-Järveoja
(Est, Hyundai i20) à 2.27.5 ; etc.
CHAMPIONNATS (6/8)
Pilotes 1. Evans (GBr) 111 pts ;
2. Ogier (Fra) 97 ; 3. Neuville 87 ;
4. Tänak (Est) 83 ; etc.
Constructeurs 1. Huyndai 208 pts ;
2. Toyota 201 ; etc.
20
 Le Soir Lundi 12 octobre 2020

sports 21

Louvain n’a pas encore

FOOTBALL

HOCKEY
Anderlecht : les fans
montent au créneau
Les turbulences en haut de la pyramide anderlechtoise –
Johan Beerlandt, membre des actionnaires minoritaires
a démissionné de son poste au CA – n’ont pas tardé à
faire réagir la base. Samedi, la « Mauve Army » a déployé
atteint son potentiel
deux banderoles devant le stade du Sporting : « Action-
naires minoritaires : si vous n’êtes pas là pour faire avan-
cer le club, cassez-vous » et « Marc, les supporters ont
droit à plus de clarté, et vite ! » Des propos vindicatifs qui
sont également liés aux nouvelles pertes du Sporting de
36 millions d’euros pour l’exercice comptable 2019-20.
Cela commence à faire beaucoup pour les supporters
bruxellois qui ne se sont pas contentés d’une double
banderole. La « Mauve Army » s’est également fendue
d’un communiqué où elle n’y va pas de main morte : « La
vérité est sans doute bien cachée, les jeux politiques
bloquent l’avancée du club, vous avez l’obligation de
nous rendre des comptes, nous demandons un « Fan
board » dans les plus brefs délais. » Le « Fan board » est
un groupe créé par le RSCA pour faire le lien entre le club
et les supporters. Il a également réagi suite aux nouvelles
venant du CA. « Nous aimerions que l’on joue carte sur
table avec les fans d’Anderlecht en rapport avec la crise
actuelle », indique-t-il dans son communiqué appelant
également à la mise en place d’une réunion dans les plus
brefs délais. Une grogne des supporters, élément sup-
plémentaire à gérer pour une direction bruxelloise qui
ne manque déjà pas de travail. G.R.

Quatre joueurs Plenneveaux a encore

marqué deux buts,
de l’Antwerp « positifs » ce dimanche.
© VIRGINIE LEFOUR/BELGA.
L’Antwerp a annoncé ce dimanche que quatre des
joueurs de son équipe première ont enregistré un test
positif au coronavirus, suite à une vague de tests effec-
tués ce week-end. D’autres membres de l’encadrement
sportif sont aussi positifs. « Toutes les personnes impli- Louvain a démontré, ils sont parvenus à rester dangereux Des championnats menacés
quées sont désormais en quarantaine et se portent lors du dernier quart d’heure. Le Léo par les remises Covid
bien », a communiqué le Great Old, sans pour autant face au Léopold, s’était montré extrêmement efficace en
révéler l’identité des joueurs. C’est la première fois que première période, même s’il a contrôlé Avec 3 remises sur les également que nous
l’équipe anversoise est touchée par la Covid-19. Aupara- qu’il figurait parmi la possession de balle. Mais je retien- 7 rencontres au pro- avons déjà annulé la
vant, le Racing Genk, Anderlecht et le pensionnaire de drai notre réaction et ces deux buts gramme de cette 7e jour- saison indoor. Nous
1B Westerlo avaient déjà enregistré des cas positifs. BELGA les candidats au titre importants de Lucas Vila et de Sean née en compétition voulions envoyer un

La Premier League en fin de saison. Même Murray. »

A l’exception de la courte défaite face
masculine, et 3 chez les
femmes, certains obser-
signal clair à nos
membres et, surtout,
si le niveau de jeu peut à l’Orée, lors de la 4e journée, Louvain vateurs émettaient éviter de laisser les
ne veut pas se réformer a aligné des prestations assez quelques doutes autour clubs dans le flou. »
encore être élevé. constantes et les universitaires ont sur- des terrains de l’élite, ce La Fédération va donc
La Premier League a fermement rejeté dimanche un tout évité de gaspiller des points im- dimanche, sur la pour- suivre de près l’évolu-
projet de refonte de l’élite du football anglais établi par portants face à leurs probables concur- suite du championnat tion de la situation, tout
Liverpool et Manchester United, qui prévoirait notam- rents pour une place dans le top 8. ces prochaines se- en rappelant que c’est la
ment une élite à 18 clubs, dévoilé par le Daily Telegraph. « Même si nous n’avons pas livré un maines. Au total, au responsabilité de chacun
Le projet élaboré par Fenway, propriétaire américain de LAURENT TOUSSAINT très bon match face au Léo, nous niveau national et sans de permettre à la saison
Liverpool, qui aurait déjà reçu le soutien des Glazer qui avons pris un point et c’est l’essentiel », compter les jeunes, ce de se poursuivre dans
vec 14 points au compteur poursuivait le médian international.

A
possèdent Manchester Utd, prévoit aussi la suppression sont près de 20 ren- les meilleures condi-
de la Coupe de la Ligue et du Community Shield. AFP après sept rencontres (quatre « Quand on observe les résultats en- contres qui ont été tions. « Nous insistons
victoires et deux partages), les grangés face au Dragons, au Waterloo postposées. Pourtant, du auprès de chaque joueur
Louvanistes ont démontré qu’ils Ducks ou au Léo, nous sommes en côté de la Fédération pour que ceux-ci
AUTO/RALLYE avaient encore franchi un cap cette sai- phase avec notre plan de marche et je (ARBH) et de son secré- rentrent au plus vite
Breen s’impose à son, sous les ordres de Xavi Trenchs.
Face au Léopold, alors qu’ils étaient
maintiens que nous n’avons pas encore
atteint le maximum de notre potentiel.
taire général, Serge
Pilet, on souhaitait se
chez eux après les ren-
contres. On sait que les
l’Aarova d’Audenarde menés 1-3, ils ont corrigé le tir après la
pause avec sérénité et maturité,
Sans compter que nous ne pouvons
toujours pas nous appuyer sur Pat
montrer rassurant.
« Pour l’instant, la situa-
risques de propagation
sont bien plus impor-
Craig Breen (Hyundai i20 Coupe WRC) a remporté l’Aaro- comme s’en réjouissait Simon Gou- Harris. L’Américain deviendra un tion est encore sous tants après les matchs
va Rally, 2e manche du championnat de Belgique des gnard, au four et au moulin, comme à joueur clé dans notre dispositif et il va contrôle et nous es- que sur le terrain. Voilà
rallyes. L’Irlandais s’est imposé avec 1mn10.5 d’avance son habitude. « Nous sommes contents s’affirmer comme l’un des meilleurs sayons de maintenir le pourquoi nous avons
sur le champion de Belgique Adrian Fernémont (Skoda d’avoir arraché ce partage face aux Uc- joueurs de la division d’honneur. » cap. Mais ce lundi, nous toujours préconisé de
Fabia R5), nouveau leader du général au détriment de clois, qui étaient favoris lors de ce duel. allons analyser sereine- garder les vestiaires
Ghislain de Mevius, absent. BELGA Ce résultat reflète assez bien la physio- Soucis administratifs ment les chiffres défini- fermés. C’est là et dans
nomie de la rencontre, même si nous Le milieu de terrain international tifs, puisque ce sont les les club-houses que les
aurions peut-être pu décrocher les américain est arrivé en provenance du clubs qui déclarent les risques sont les plus
CYCLISME trois points en convertissant notre seul club allemand de Mannheimer, tout forfaits et qui doivent, importants. »
Un autre Pedersen penalty, en toute fin de rencontre.
Nous nous sommes bien battus et,
comme la star argentine Lucas Vila.
Malheureusement, des soucis adminis-
ensuite, nous envoyer
les preuves de contami-
En outre, l’ARBH sou-
haite rappeler qu’il faut
à Paris-Tours malgré leur carte jaune de dix minutes, tratifs ne lui permettent toujours pas
d’être aligné en division d’honneur. « Il
nation au Covid ou les
obligations de quaran-
reprogrammer au plus
vite les matchs annulés
Juste avant que son homonyme Mads hurle sa joie à manque encore un tout dernier docu- taine. Mais c’est comme pour éviter un possible
Wevelgem, Casper Pedersen a remporté Paris-Tours, ce ment, si j’ai bien compris. C’est vrai- nous l’avions annoncé engorgement au mois
dimanche, sur une avenue de Grammont emplie de ment râlant, car il est en Belgique de- en prélude à la saison, il de novembre. D’autant
feuilles mortes où le coureur de Copenhague a pris le DIVISION puis un petit temps et que nous avons faudra faire preuve de plus si le nombre de
meilleur, au sprint, sur Benoît Cosnefroy, décidément D’HONNEUR vraiment besoin de lui. Il va nous ap- flexibilité pour pouvoir remises venait à aug-
abonné aux accessits (2e la Flèche wallonne, 3e de la 7e journée porter beaucoup de puissance dans reprogrammer ces ren- menter encore ces pro-
Flèche brabançonne). Le Normand avait pourtant animé Racing – Antwerp remis (covid) l’entrejeu. Cela changera le dispositif contres. Je rappelle chains week-ends. L.T.
Orée – Braxgata 3-2
la finale de la classique automnale (l’une des rares à Dragons – Old Club 5-1
tactique, avec Carlos Santana qui
rester fidèle sa traditionnelle programmation), à travers Wat Ducks – Daring 3-2 pourra jouer plus bas et moi qui pour-
les vignobles tourangeaux, mais la glycérine stockée Namur – Gantoise remis (covid) rai évoluer plus haut. Nous pourrons
Herakles – Beerschot remis (covid)
dans les jarrets des coureurs de la « Danish dynamite » Louvain – Léopold 3-3
aussi faire plus tourner dans le milieu,
est, cette saison, particulièrement explosive. Champion Classement et cela nous apportera plus de jus et
d’Europe espoirs chez lui, à Herning (2017), Casper Pe- 1 Orée 7 7 0 0 27- 8 21 d’énergie. »
dersen a ainsi magistralement pris le relais de son leader 2 Gantoise 6 5 1 0 25- 8 16 Pour les Bruxellois, même si ce par- peu de régularité, mais le championnat
3 Louvain 7 4 2 1 23-14 14
et compatriote Sören Kragh Andersen (vainqueur en 4 Léopold 7 4 1 2 30-14 13 tage pouvait laisser un léger goût amer sera encore long. Nous analysons
2018), victime d’une chute à une cinquantaine de bornes 5 Dragons 7 4 1 2 24-17 13 vu les 35 premières minutes, on se ré- toutes nos prestations et nous tra-
de Tours. E.CL. 6 Wat Ducks 6 3 2 1 16-13 11 jouissait tout de même de ce « bon » vaillons avec beaucoup de sérieux pour
7 Beerschot 6 3 1 2 19-13 10
point, comme le confirmait Max Plen- progresser sur les détails qui font en-
Saison finie pour Bernal 8 Antwerp
9 Herakles
6 2 1 3 17-15 7
5 2 0 3 11-10 6 nevaux, auteur de deux nouveaux buts core défaut à l’heure actuelle, à com-
10 Racing 6 2 0 4 13-13 6 (portant son total à neuf ) sur la plaine mencer par le volet défensif, qui de-
11 Braxgata 5 1 2 2 12-13 5
Egan Bernal (Ineos-Grenadiers) a annoncé samedi 12 Daring 7 1 1 5 12-23 4
d’Heverlee. « Nous étions bien dans meure la base. Nous atteindrons notre
mettre un terme à sa saison. Le Colombien de 22 ans n’a 13 Old Club 7 0 0 7 10-42 0 notre match mais, après la pause, ils meilleur niveau de jeu lors du second
plus roulé depuis son retrait avant la 17e étape du Tour 14 Namur 6 0 0 6 10-46 0 nous ont pressés plus haut et cela a tour et nous serons prêts au moment
de France qu’il avait gagné en 2019. « Après mes pro- Alignement (15/10) porté ses fruits. Il ne faut tout de opportun. »
Braxgata – Herakles je. 20h30
blèmes de santé sur le Tour, je suis concentré essentielle- 8e journée (18/10) même pas oublier qu’ils occupent la 3e La visite de l’Orée (qui a aligné son
ment sur ma guérison », a expliqué Bernal. « Ce sont des Antwerp – Wat Ducks di. 15h00 place au classement et qu’il n’y aura 7e succès consécutif ), dimanche pro-
temps compliqués mais il faut pouvoir l’accepter. Cela Daring – Herakles di. 15h00 pas beaucoup d’équipes qui ramène- chain, constituera un nouveau test
Old Club – Braxgata di. 15h00
me motive encore plus à travailler davantage. Je ne veux Gantoise – Louvain di. 15h00
ront des points d’ici. Même si, quand grandeur nature pour les protégés de
plus avoir de douleurs sur le vélo. On apprend sûrement Léopold – Orée di. 15h00 on mène 1-3, on ne peut pas se faire Robin Geens, qui doivent surtout ga-
plus des mauvais moments que des meilleurs, c’est sûr. » Beerschot – Namur di. 15h00 rejoindre, nous sommes satisfaits avec gner en consistance pour atteindre
Dragons – Racing di. 15h00
BELGA ce point. Il nous manque encore un leurs objectifs cette saison.
21
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
22 sports
ATHLÉTISME
LBFA : Lefèbvre réélu
Ceux qui pensaient que la Ligue francophone d’athlé-
tisme (LBFA) allait faire sa révolution à l’occasion de
l’assemblée générale élective de ce samedi 10 octobre
en ont été pour leurs frais. C’est avec une confortable
avance que le président sortant, Thomas Lefèbvre, a été
reconduit à son poste pour un troisième et dernier
mandat de 4 ans face à son unique concurrent, Bernard
De Longueville (471 voix contre 353), le vice-président
du CA Brabant Wallon (CABW), qui prônait un change-
ment radical. Lefèbvre, qui avait connu une dernière
olympiade chahutée, notamment en raison de conflits
avec les athlètes de haut niveau, Nafi Thiam et la fa-
mille Borlée en tête, qui « roulaient » pour son rival, a
sans doute bénéficié de sa bonne gestion financière de
la fédération. « Les clubs n’avaient pas envie de l’aven-
ture », dit-il. « Ils ont voté pour la stabilité et la continui-
té. » Le Mouscronnois, qui sera en poste jusqu’après les
JO de Paris 2024, s’est promis de contacter son concur-
rent malheureux pour tenter de l’intéresser à un rôle au
sein de la LBFA. A signaler qu’avec la non-élection de
De Longueville et de Bruno Schroeven, le manager de
l’Excelsior, aucun des trois grands clubs que sont le
CABW, l’Excelsior et le FC Liégeois n’aura de représen-
tant au CA pour les quatre années à venir… PH. V.W.
Record d’Europe
pulvérisé
Sifan Hassan s’est offert, samedi, le record d’Europe du
10.000 m sous la pluie à Hengelo (Pays-Bas). Avec un
chrono 29 mn 36.67 la Néerlandaise de 27 ans a effacé
des tablettes la marque établie par la Britannique Paula
Radcliffe le 6 août 2002 (30 : 01.09) à Munich. Hassan
bat de plus 40 secondes son meilleur chrono (30.17.62
en 2019 à Doha). ANP-BELGA
AVIRON
Du bronze belge
à l’Euro
Tim Brys et Niels Van Zandweghe ont pris la 3e place en
finale A du deux de couple poids légers des champion-
nats d’Europe d’aviron, la seule compétition internatio-
nale seniors de cette saison, dimanche à Poznan
(Pologne). Le Gantois Brys (28 ans) et le Brugeois Van
Zandweghe (24 ans) dont il s’agit de la première com-
pétition depuis leur qualification olympique lors des
Mondiaux de Linz, en août 2019, ont ramé tout au long
des 2.000 m en 3e position, terminant, en 6mn23.77, à
moins d’une seconde des vainqueurs italiens Stefano
Oppo et Pietro Ruta (6.22.80) qui ont devancé au sprint
les Allemands Jason Osborne et Jonathan Rommel-
mann (6.22.93).
En finale du skiff poids légers, le jeune Tibo Vyvey
(19 ans) a, lui, terminé son premier Euro seniors en 6e et
dernière position. BELGA
BASKET
La NBA
de retour en Chine
La télévision publique chinoise (CCTV) a mis fin, same-
di, à un an de boycott de la NBA, très populaire dans le
pays, pour cause de différend sur les manifestations à
Hong Kong, en diffusant la rencontre entre le Miami
Heat et les Los Angeles Lakers (qui ne mène plus que
3-2 en finale de la NBA) un an tout juste après avoir
suspendu ses retransmissions à la suite d’un tweet du
manager général des Houston Rockets, Daryl Moreyg,
en soutien aux manifestants pro-démocratie de Hong
Kong, qui avait provoqué un tollé en Chine. Aggravant
la polémique, la direction de la NBA avait défendu la
liberté d’expression de Moreyg face à la fureur chinoise.
Dans un communiqué publié vendredi, CCTV a justifié
sa décision de rétablir la diffusion des matchs en disant
avoir constaté ces derniers temps « de la bonne volon-
té » de la part de la NBA. Le revirement de la télévision
chinoise est une bonne nouvelle pour le basket améri-
cain : son boycott s’est traduit par un manque à gagner
de plus de 300 millions de dollars pour la NBA, dont la
Chine est le marché le plus important et lucratif hors
des Etats-Unis. AFP
MOTO
Petrucci, le septième
L’Italien Danilo Petrucci (Ducati) a remporté le GP de
France MotoGP, 10e des 15 rendez-vous du champion-
nat. Le Français Fabio Quartararo (Yamaha), qui a termi-
né 9e, a conservé la tête du championnat du monde
avec points d’avance sur Joan Mir (Suzuki), 11e ce di-
manche. La course a été perturbée par la pluie qui s’est
mise à tomber juste avant le départ, obligeant les pi-
lotes à chausser des pneus pluie. Plusieurs chutes en
ont résulté dont celle de Rossi (Yamaha), dès le premier
tour. Petrucci, qui est le 7e vainqueur différent en
9 courses, a devancé les Espagnols Alex Marquez (Hon-
da), à 1 sec 273 et Pol Espargaro (KTM), 1 sec 711. Pas
moins de quinze pilotes différents sont montés sur le
podium cette saison. En Moto3, le Belge Barry Baltus
(KTM) a terminé 16e, la victoire revenant à l’Italien Ce-
lestino Vietti (KTM) devant ses compatriotes Arbolino
(Honda) et Arenas (KTM), ce dernier prenant la tête du
championnat. AFP-BELGA
nécrologie


Madame Louise OCKERMAN, Ce qui compte,
son épouse ; ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie,
c’est la vie qu’il y a eu dans les années.
Julianne et Dominique
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
La Baronne VELGE,
MONSIEUR son épouse ;
Monsieur et Madame Bertrand VELGE,
Emile Alfred Ghislain COUPEZ Monsieur et Madame Patrick Leigh SMITH,
né à Leuze-en-Hainaut le 5 janvier 1927 Monsieur et Madame Guy VELGE,
et décédé à Mons le 9 octobre 2020. ses enfants et beaux-enfants ;
Pauline et Philippine VELGE,
Les funérailles religieuses, suivies de l’incinération, auront lieu Chloé, Ashley et Margot SMITH,
au crématorium de Mons ce mardi 13 octobre 2020 à 15 h 30. Jules, Léon et Oscar VELGE,
Réunion au crématorium 7000 Mons - chemin de l’Oasis, 2. ses petits-enfants ;
Le présent avis tient lieu de faire-part. ont l’honneur d’annoncer,
La famille remercie les personnes qui témoigneront leur sympathie. dans l’Espérance et la Foi en la Résurrection,
Funérailles Borgno, Mons - Tél. 065/33.63.18 le décès de
MESSIRE
Maurice Henri

Baron VELGE
Fondateur et Ancien Président
Rolande HOUILLET, son épouse ; Groupe Grisar & Velge et Polytra
Ancien Président de Belgian New Fruit Wharf Group
Emmanuel SÉRUSIAUX et Christine PARTOUNE, et de nombreuses sociétés actives en logistique
Alain et Christine SÉRUSIAUX-COLLOT, Ancien Président de AGHA
ses enfants ; Président d’Anvers 93, Capitale Européenne de la Culture
Céline SÉRUSIAUX et Julien PINERA, Ancien Président de B+
Ancien Administrateur de Bekaert, BBL
Bertrand SÉRUSIAUX et Laurie PIÉRARD,
ses petits-enfants ; Administrateur de Conti-7
PDG de Château de Côme, Saint-Estèphe
Elise, Célestine, époux de Michèle van PRAET d’AMERLOO
Manon, Jade, Rose, né à Berchem le 1er décembre 1935
ses arrière-petites-filles ;
et décédé à Soissons (France) le 4 octobre 2020,
Les familles SÉRUSIAUX, HOUILLET réconforté par le Sacrement des malades
et entouré de tous les siens.
et apparentées
La cérémonie religieuse, suivie de l’inhumation
ont la tristesse de vous faire part du décès de dans la sépulture familiale à Brasschaat,
sera célébrée en l’église Sint-Cordula (Schoten)
Emile SÉRUSIAUX le mardi 13 octobre 2020, à 11 heures.
époux de Rolande HOUILLET Réunion à l’église,
né à Warnant le 13 août 1930 Verbertstraat à 2900 Schoten.
et décédé à Dinant le dimanche 11 octobre 2020. Le présent avis tient lieu de faire-part.
Emile repose au salon « Patenier » du funérarium condoleances@velge.be
des Funérailles WILLEMS-LEROY, 290, rue Saint-Jacques
à Dinant, où sa famille recevra vos visites ces lundi 12,
mardi 13 et mercredi 14 octobre de 17 à 19 heures.

La crémation, suivie de la dispersion des cendres,
aura lieu au Crématorium du Cœur de Wallonie de Ciney,
13, rue du Cimetière, le jeudi 15 octobre à 14 h 45.
En vertu des mesures sanitaires en vigueur actuellement
le port du masque est obligatoire pour les visites au funérarium
et lors de la cérémonie d’hommage au crématorium.
Vos condoléances sur : www.willems-leroy.be.
Cet avis tient lieu de faire-part.
Funérailles Willems-Leroy, Dinant. 082/22.27.87 - www.willems-leroy.be Le Conseil d’Administration,
la Direction et le personnel du groupe CONTI 7
ont le grand regret de faire part du décès du

Baron Maurice VELGE
Membre de l’Assemblée Générale et
du Conseil d’Administration de CONTI 7 depuis 20 ans
né le 1er décembre 1935
%RXY\
et décédé le 4 octobre 2020.
CONTI 7 rend hommage au Baron VELGE pour son inconditionnel
HWILOV dévouement depuis tant d’années à notre groupe.
Nous nous unissons en pensées
avec son épouse, ses enfants et petits-enfants.
Sneeuwbeslaan 14, 2610 Wilrijk
)81e5$,//(6%(*5$)(1,66(1 )81(5$5,80

%UX[HOOHV3URYLQFH(WUDQJHU$JUppHVSDUOHVDVVXUDQFHVGpFqV
)XQpUDULXPDYHFVDOOHGHFpUpPRQLHSRXUSHUVRQQHVDVVLVHV
cérémonies

´3RXVVLqUHG·(WRLOHV6WHUUHQZRONµ On nous prie d’annoncer le décès de
5XH-HDQ3DTXRWVWUDDW%UX[HOOHV Samy CADRANEL
L’inhumation aura lieu le mardi 13 octobre 2020 à 11 h 30
au cimetière d’Etterbeek, dans le respect des consignes sanitaires,
ZZZIXQHUDLOOHVERXY\EH (rue du Long Chêne, 88 à Wezembeek-Oppem)
Rubrique nécrologique
Pour transmettre un avis dans cette rubrique,
adressez- vous à la société de pompes funèbres
de votre choix.
Présence dans Le Soir et sur le site enmemoire.be
Un avis nécrologique est déjà possible à partir de 250 € HTVA
Nous contacter en direct :
du lundi au vendredi de 9 à 18 h, le dimanche et jours fériés de 14 à 18 h
Mail: necrologie@rossel.be - Fax: 070/22 44 54 - Tél. : 02/225 53 12
22

LA VIE
DEVANT TOI
Notre chronique
quotidienne sur la
nouvelle vie des Belges
UNION EUROPÉENNE
JULIE HUON
Jour 78 : la prison
LOn a’autre nuit il s’est passé un truc
incroyable.
fait un cauchemar. Un cauche-
mar sale et suintant qui vous colle au
cœur toute la journée d’après.
Ne lisez pas plus loin si vous n’avez
pas le moral. Passez un tour, on est
lundi, c’est l’automne, promis demain,
on rigolera. C’est pas grave.
Vous restez ? Vraiment ? OK, mais
faudra pas venir vous plaindre alors.
Ça démarre fort. Imaginez : vous êtes
dans une toute petite, une trop petite
pièce, moche. Murs crème, etc.
Ce n’est pas chez vous. Les meubles
ressemblent aux vôtres, les livres, les
cadres au mur, la vaisselle vous rap-
pellent quelque chose : en fait, c’est
comme si quelqu’un avait pris la peine
d’adoucir, sans succès, la désolation
d’une cellule de prison.
Vous connaissez la personne qui passe
la tête par la porte. Elle sourit mais à
son uniforme, vous comprenez qu’elle
n’est pas votre famille. Du menton, en
ouvrant de grands yeux, elle désigne
la fenêtre derrière vous. Vous vous
retournez et elle est là, dehors. Votre
famille.
Elle pose une main contre la vitre et
de l’autre, vous fait signe de décro-
cher le téléphone qui sonne sur la
table de chevet. Et vous restez comme
ça, à vous parler, de chaque côté.
Comme en prison.
Mais ce n’est pas la prison. Même ça
fait des mois que vous ne pouvez pas
sortir d’ici. Même si vous n’avez tué
personne, même si vous n’êtes pas un
danger pour la société. Même si c’est
elle, la société, qui est un danger pour
vous. Que c’est elle qui pourrait vous
tuer.
Alors voilà, dans ce cauchemar, vous
êtes au téléphone et vous entendez la
voix de Nadia, votre fille, qui dit : « Je
vais t’expliquer comment fonctionne
la télécommande de ta nouvelle télé,
papa. Ecoute bien, ça va aller. Je sais,
ce serait mieux en vrai, mais c’est
comme ça. Déjà, s’ils installaient le
wi-fi, ces cons-là, on pourrait se voir
par WhatsApp. Enfin, heureusement
que tu es dans une chambre à toi tout
seul maintenant, c’est déjà ça. Ah bon,
il est mort du Covid le monsieur qui
était avec toi ? Quand ? Et ils t’ont
testé ? Ouf. Fais bien attention hein.
Oui, je sais que vous ne mangez plus
ensemble, que vous êtes confinés
dans votre chambre, mais quand
même. »
Ceci n’est pas une chambre. C’est un
parloir. Maintenant, vous êtes
Madame. C’est comme ça qu’on vous
appelait autrefois. Votre fille est der-
rière la vitre. Vous l’avez vue deux fois
en vrai depuis le 18 mars. Heureuse-
ment que vous êtes au rez-de-chaus-
sée. Vous avez deux enfants, quatre
petits-enfants et une arrière-petite-
fille. Vous avez été veuve à 50 ans,
vous n’avez jamais « refait votre vie ».
Vous avez 87 ans.
« Elle n’habitait plus à côté de chez
mes parents depuis deux ou trois
ans », raconte Mélanie. Mélanie existe.
Comme Nadia. Comme Jan, le papa
de Nadia, comme tout le monde dans
ces chroniques. Et comme Madame.
« On disait tous Madame mais je viens
de découvrir qu’elle s’appelait José-
phine. C’était écrit sur son cercueil.
Elle s’est éteinte dans son sommeil.
J’ai vu sa fille au funérarium, tous
masqués, ne sachant trop s’il faut
s’étreindre, essayant de témoigner sa
sympathie juste par les yeux, et avec
le nez qui coule dans le masque
(même pas besoin de mouchoir). Mais
quand la famille en deuil te prend
dans ses bras, là, tu te rends compte
que le contact n’a jamais fait autant
de bien et que vivre sans ça, ce n’est
pas vraiment vivre. »
Tatatatatatatata. On vous l’a dit dès le
début que c’était un putain de
cauchemar. Et qu’il allait niquer votre
lundi. Trop tard, maintenant, tant pis.
Mais demain on rigolera.
Promis.
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
chronique 23
LETTRE D’EUROPE
Entre la Suisse et l’UE,
le milliard de la discorde
A travers 8.000 emplois, se félicite le gouverne- de l’adoption des standards de l’UE. Si
PATRICK MONAY
CHEF DE LA RUBRIQUE SUISSE ment helvétique. bien que l’avenir de cet accord-cadre
249 projets et À LA « LA TRIBUNE DE GENÈVE »
Pourtant, mis à part quelques opéra- paraît aujourd’hui très compromis.
tions qui se poursuivent en Croatie, le
participations n Suisse, on l’appelle avec déli-
à des fonds E catesse « le milliard de cohé-
sion ». C’est une enveloppe ron-
delette, de l’ordre du milliard d’euros
robinet des subventions a arrêté de
couler. Le milliard de cohésion est de-
venu celui de la discorde. Il se trouve
La droite conservatrice
n’en veut plus
C’est dans ce contexte tendu que le par-
spécifiques, la sur dix ans, destinée aux treize derniers
aujourd’hui au cœur du bras de fer di-
plomatique qui se joue entre Berne et
lement fédéral a débattu, fin 2019, de sa
nouvelle contribution solidaire. La
Etats ayant adhéré à l’Union euro-
Suisse a injecté péenne. Objectif : financer « des projets
Bruxelles. gauche s’y est montrée favorable, tandis
Pour comprendre, il faut rappeler que que la droite conservatrice l’a rejetée en
1,2 milliard concrets et de qualité » dans les pays en
question, afin d’y atténuer les disparités
la Suisse est engagée depuis plus de bloc. Comme souvent en Suisse, la déci-
vingt ans avec l’Europe dans une voie sion s’est donc jouée au centre de l’échi-
de francs économiques et sociales. La Suisse s’y
bilatérale aussi étroite que précieuse. quier politique. La majorité des élus a
emploie depuis 2007. Elle considère ce
au titre de geste comme étant sa « contribution à
Elle a négocié des dizaines d’accords
sectoriels et de traités qui lui per-
accepté le versement de 1,3 milliard aux
treize pays destinataires, mais elle a im-
« contribution une Europe sûre, stable, prospère et dé-
mettent d’entretenir des liens privilé- posé une condition : l’absence de toute
mocratique. » C’est aussi et surtout une
giés avec les Vingt-Sept, tant sur le plan mesure discriminatoire de la part de
à l’UE élargie ». manière de soigner ses relations avec
économique que politique, scientifique l’UE. Un vote dicté par un souvenir
son grand voisin et partenaire écono-
Mais la ou culturel. Or l’équation se complique douloureux : Bruxelles venait de biffer
mique indispensable qu’est l’UE.
depuis quelques années. Afin de conso- l’équivalence boursière accordée à la
C’est ainsi, par exemple, que la Rou-
mécanique manie et la Bulgarie ont reçu respecti-
lider et de pérenniser l’accès mutuel Suisse, en réponse à l’attentisme de
aux marchés, la Suisse et l’UE ont né- Berne sur l’accord institutionnel.
se grippe. vement 181 et 76 millions de francs en
dix ans. Cela a permis à plus de 70.000
gocié dès 2014 un ambitieux accord L’enjeu n’a rien de théorique. L’enli-
institutionnel. Mais le projet de texte sement actuel des discussions sur ce
Roms de profiter d’un meilleur accès à
dévoilé l’an dernier ne satisfait pas texte fait planer d’autres menaces. Les
la formation et aux soins dans ces deux
grand monde du côté helvétique. Il fabricants suisses de dispositifs médi-
pays. En Roumanie, le bilan énergé-
bute sur plusieurs points cruciaux : la caux craignent ainsi de ne plus pouvoir
tique de quatre agglomérations a pu
protection des salaires, les aides éta- exporter aussi facilement leurs produits
être amélioré grâce à la rénovation de
tiques, le pouvoir de la Cour euro- dans les pays de l’UE si la reconnais-
bâtiments scolaires, l’installation de
péenne de justice dans le règlement des sance mutuelle des normes techniques
systèmes d’éclairage performants et la
litiges ou encore l’accès facilité pour les n’est pas reconduite l’an prochain. Dans
mise en service de bus électriques.
citoyens européens à l’aide sociale ver- ce cas, pas de milliard de cohésion…
sée en Suisse. Avec cet octroi sous condition, la
Le robinet ne coule plus
Les clarifications demandées par Suisse tente donc de se doter d’un levier
La liste est longue. A travers 249 pro-
Berne ne suffiront sans doute pas à dis- de négociation. Mais elle sait à quel
jets et participations à des fonds spéci-
siper les doutes. Le monde politique, le point il est fragile au regard de la puis-
fiques, la Suisse a injecté 1,2 milliard de
patronat et les syndicats exigent une sance européenne. A l’évidence, l’avenir
francs au titre de « contribution à l’UE
reprise des négociations. Mais pour de ses relations avec l’UE dépend bien
élargie ». Cette politique de soutien ci-
Bruxelles, c’est exclu : le ticket d’entrée davantage de la volonté qu’aura
blé a déjà conduit à la création de
au marché unique doit se faire au prix Bruxelles de débloquer la situation.
actualité
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23
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

24 culture

Quel olibrius a plié

BANDE DESSINÉE

la couverture
du Lotus bleu en six ?

Identification des trous d’agrafe dans

les deux feuillets du courrier d’Hergé
de 1936 et dans l’original du projet
de dessin de couverture du « Lotus
Bleu ».
© D.R.

Projet de couverture initial du « Lotus

bleu », réalisé par Hergé à l’encre
de Chine, à l’aquarelle et la gouache
sur papier en 1936, au format carré
de 34 × 34 cm. © HERGÉ / MOULINSART 2020.

d’Hergé trouvent un intérêt nouveau.

Original le plus convoité du
L’expert d’Artcurial affirme que « ja-
mais Hergé n’aurait plié un dessin origi-
nal » mais si le dessin du Lotus bleu
était agrafé à la lettre du 12 février 1936,
pour le faire entrer dans l’enveloppe, il a
bien fallu… le plier en six ! Un juriste de
Moulinsart s’est livré à un exercice
d’origami et le pliage de l’original en six
correspondrait parfaitement au format
de l’enveloppe. L’olibrius responsable
des plis dans cette pièce iconique de
l’histoire du 9e Art ne serait alors nul
autre qu’Hergé en personne ! Le fils de
Louis Casterman se verrait ainsi inno-
dans le dessin original de la couverture
du Lotus bleu (voir notre montage pho-
centé de ce crime de lèse-majesté mais,

9e Art, le projet de couverture tographique ci-contre).

du « Lotus bleu », estimé entre 2
et 3 millions d’euros, sera mis
aux enchères le 21 novembre,
à Paris. En 1936, un olibrius
l’a plié en six. L’histoire n’a rien
d’anecdotique : deux trous
d’agrafe pourraient remettre
en cause la transparence
historique de la vente.
DANIEL COUVREUR
e 12 février 1936, Hergé envoyait
Ce constat n’est pas sans importance
car il pourrait remettre en cause le sto-
rytelling de l’expert d’Artcurial sur l’his-
toire et la chaîne de propriété du dessin.
Eric Leroy soutient que c’est Jean-Paul
Casterman, alors âgé de 7 ans, qui a plié
le dessin après l’avoir reçu en cadeau
des mains d’Hergé. Moulinsart estime,
au contraire, qu’il n’y a aucune preuve
que ce dessin ait bien été offert au petit
Jean-Paul et réclame de faire toute la
lumière sur les tribulations du premier
projet de couverture du Lotus bleu.
Des originaux qui font la publicité
de l’œuvre
Eric Leroy nous déclarait, tout récem-
ment, qu’en 1936, « ce dessin était sans
valeur », rappelant que les originaux de
Tintin au pays des Soviets ont été long-
temps « conservés dans un placard à ba-
lais des Studios Hergé ». Il ajoutait que
l’artiste était « un homme généreux qui
La lettre d’Hergé du 12 février 1936,
conservée aux archives de Tournai.
© D.R.
En février 2019, la Cour
de cassation de Paris a donné
raison aux descendants
de Jean Giraud Moebius
en même temps, cela pourrait rouvrir le
débat sur la légitimité historique de la
propriété du dessin, soulevé dans nos
colonnes par Nick Rodwell, l’adminis-
trateur délégué de Moulinsart.
A ce propos, il faut rappeler que toute
la correspondance entre Hergé et Cas-
terman est adressée à Charles Lesne. Il
était en charge chez Casterman des re-
lations avec l’auteur. Le 3 avril 1942, il
écrivait encore à Hergé : « Je t’ai fait ex-
pédier, il y a deux jours, tout ce que nous
avions encore en fait de titres d’albums
et de dessins de couverture. Nous
n’avons donc plus rien ici de ce qui
concerne les couvertures. »
La réponse n’est pas anodine. Suppo-

L par voie postale le projet de cou-

verture du Lotus bleu à son édi-
teur chez Casterman, Charles Lesne. Il
mentionnait clairement dans son cour-
rier de lui « renvoyer après accord » le
dessin original. Aujourd’hui, 84 ans
plus tard, cette œuvre exceptionnelle est
la pièce maîtresse de la prochaine vente
aux enchères consacrée par Artcurial à
l’univers du créateur de Tintin.
Selon la galerie parisienne, « le dessin
fut offert par Hergé en personne au
jeune fils de l’éditeur Louis Casterman,
qui l’a conservé dans un tiroir après
l’avoir soigneusement plié en six ». Mais
les archives de la correspondance entre
Hergé et Casterman font douter les ex-
perts de Moulinsart de la justesse de
cette affirmation. Ils ont remarqué que
les trous d’agrafe présents dans le cour-
rier du 12 février 1936, correspondent
aux petits trous que l’on peut observer
faisait souvent cadeau de ses origi-
naux », dont les ventes « constituent au-
jourd’hui la plus belle des publicités
pour Tintin en salles de ventes ».
Jean-Paul Casterman, disparu en
2009, lui a confié « de vive voix », qu’il
avait « plié et rangé ce dessin dans un ti-
roir », à une époque « où le marché de
l’art de la bande dessinée n’existait
pas ». « Artcurial est un bon élève »,
concluait Eric Leroy : « nous collabo-
rons très régulièrement avec les archi-
vistes de la Fondation Hergé et nous en-
tretenons d’excellentes relations avec le
service juridique de Moulinsart ».
L’identification de l’auteur du pliage ap-
paraît donc comme un élément clé dans
la recherche de la réalité historique.
Sans remettre en cause la parole d’Eric
Leroy, que peuvent nous apprendre les
archives à ce propos ? C’est là que de ba-
nals trous d’agrafe dans le courrier
Deuxième feuillet du courrier adressé
à Charles Lesne par Hergé, où figure
la demande expresse de lui renvoyer
le dessin original. © D.R.
sons par pure spéculation de l’esprit que
la société Casterman (et non Jean-Paul
Casterman à titre personnel) ait été le
dépositaire de l’original du projet de
couverture du Lotus bleu. Dans ce cas,
l’obligation de restitution peut être
considérée comme perpétuelle. En fé-
vrier 2019, la Cour de cassation de Paris
a donné raison dans ce sens aux descen-
dants de Jean Giraud Moebius. Ces der-
niers contestaient à la société Camera
One, la propriété de plus de
250 planches, créées pour le projet
d’adaptation de Dune, au début des an-
nées 1970. Et la justice a refusé de tenir
compte du délai de prescription acqui-
sitive de 30 ans, après lequel « posses-
sion vaut droit ». La Cour a précisé dans
son arrêt que l’auteur n’avait « jamais
cédé par contrat la propriété des origi-
naux » et ordonné la restitution des
œuvres aux descendants…
24

La dernière impératrice
THÉÂTRE
Dans cette pièce
de Michèle Fabien,
sortie des limbes sous
l’impulsion de Frédéric
Dussenne, on suit à la
fois le cours rationnel
de l’histoire et le corps
délirant d’une femme
enfermée dans la folie.
CRITIQUE
CATHERINE MAKEREEL
’est l’histoire d’une double réha-
C
bilitation : Michèle Fabien et
Charlotte de Belgique. Plume re-
marquable du théâtre belge franco-
phone, Michèle Fabien a écrit sa pièce,
Charlotte, au moment où l’Ensemble
Théâtre Mobile, dont elle était la dra-
maturge, était expulsé du Théâtre Mar-
ni, il y a 20 ans. « Une autrice sans
théâtre est une impératrice sans em-
pire », écrit aujourd’hui Frédéric Dus-
senne, qui met en scène cette pièce au
Poème 2. « Le tour de force de l’écriture,
c’est de transformer cette dépossession
en victoire. »
Décédée l’année où Charlotte devait
être créée, Michèle Fabien avait en effet
puisé dans l’histoire de Charlotte de
Belgique, fille de Léopold Ier, dernière
impératrice du Mexique et femme dé-
possédée de combats héroïques, pour
@radiocontact
PLUS D’INFORMATIONS SUR RADIOCONTACT.BE
transformer l’échec en acte conquérant.
Vingt ans plus tard donc, Frédéric Dus-
senne porte à la scène cette pièce à
l’écriture ample, rageuse, où l’on suit à
la fois le cours rationnel de l’histoire et
le corps délirant d’une femme enfermée
dans la folie. En convoquant le théâtre,
cet endroit où tout peut être réinventé,
Charlotte retrace son parcours semé de
défaites : la mort de sa mère quand elle
avait 10 ans, son mariage avec Maximi-
lien de Habsbourg, petit frère de l’em-
pereur François-Joseph d’Autriche, les
manipulations politiques qui voient son
mari sacré vice-roi de Lombardie dans
un contexte peu favorable, leur exil peu
reluisant au château de Miramar, le ca-
deau empoisonné quand on les nomme
empereurs du Mexique, la mort de
Maximilien, fusillé par les Républicains
mexicains, et enfin son basculement
supposé dans la folie et son confine-
ment pendant 60 ans au château de
Laeken.
culture 25
Quel avenir pour le Poème 2 ?
Alors qu’il approche des
60 ans, le Théâtre Poème
(rebaptisé Poème 2)
traverse une crise existen-
tielle (et financière) qui
pourrait l’achever. Sis rue
d’Ecosse, à Saint-Gilles,
cette maison, à mi-che-
min entre théâtre et
Alexandre littérature, est entrée
Duvinage dans la tempête en 2009
et Leila et semble, depuis lors, ne
Chaarani :
deux co-
s’en être jamais remise. A
l’époque, Dolorès Oscari
médiens succède à Monique Dor-
fougueux. sel, fondatrice du lieu, ce
© ALICE PIEMME. qui soulève une polé-
Exigeant car pétri de détails histo- mique. Dolorès Oscari est
riques, naviguant entre les manigances en effet une proche colla-
de Napoléon III et les intrigues papales, boratrice de Fadila Laa-
le texte se déploie sur un plateau nu,
nan, alors ministre de la
porté par deux comédiens fougueux, Culture. À ce parachutage
Leila Chaarani et Alexandre Duvinage, s’ajoute une augmenta-
qui transforment l’écriture lyrique de tion substantielle des
Michèle Fabien en matière charnelle et subsides accordés au
vivante. Déterminée et impétueuse, Poème 2, de 410.000 à
Leila Chaarani donne un caractère ru- environ 600.000 euros.
gueux à cette impératrice déchue qui, Les difficultés débutent
soudain, semble reprendre en main les lors de la revue des
rênes de son récit. Sombre et bouillon- contrats-programmes qui
nante, elle revendique ce pouvoir trop a lieu sous le ministère
longtemps réservé aux hommes. A ses d’Alda Gréoli (affiliée au
côtés, Alexandre Duvinage donne lui CDH contrairement à
aussi un tour brûlant à cette reconstitu- Mme Laanan, socialiste) : la
tion épique qui montre que, si l’histoire demande de subvention
est écrite par les vainqueurs, le théâtre, est refusée par la Com-
lui, est plus souvent écrit par ceux et mission d’Art dramatique.
celles que l’histoire relègue au second Un recours a bien lieu au
plan. Conseil d’Etat qui renvoie
le dossier vers la Commis-
Jusqu’au 18/10 au Poème 2, Bruxelles. sion pluridisciplinaire
Aurez-vous la
chance de recevoir
la clé de Contact ?
écoutez Radio Contact dès16h
et tentez de gagner une voiture !
25
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
mais celle-ci refuse de
trancher et demande à la
ministre de décider. Celle-
ci coupe alors tous les
subsides. Pour compli-
quer encore la situation, la
directrice, Dolorès Oscari,
quitte l’institution après
dix ans de mandat et est
remplacée par Sébastien
Romignon Ercoloni, ténor
lyrique belge. Cet été, en
plein milieu de la crise, le
chanteur décide de
claquer la porte.
Président du C.A., Jacques
Sojcher compte maintenir
l’institution à flot grâce
aux recettes des spec-
tacles (pour certains
soutenus par des aides
comme la CAPT) ou la
location de la salle : « On
essaye de tenir cette
saison avant d’inventer un
Poème 3, qui reviendrait
aux fondamentaux de
Monique Dorsel, tout en
exploitant des synergies,
par exemple avec l’univer-
sité ou les centres cultu-
rels. On attend des solu-
tions de la Cocof ou de la
Fédération Wallonie-
Bruxelles. » Le bâtiment
appartenant à la com-
mune de Saint-Gilles,
l’équipe espère survivre
jusqu’en 2022 pour sollici-
ter un nouveau contrat-
programme. C.MA.

Le Soir Lundi 12 octobre 2020

26 détente

MOTS CROISÉS SUDOKU

Grille n° 6050 de Guy Hachette Grille n° 2105 de Mathieu Rhuys Remplissez la grille de sorte que chaque ligne,
chaque colonne et chaque carré contiennent
FACILE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 les chiffres de 1 à 9.
HORIZONTALEMENT HORIZONTALEMENT
1 Force de liaison dirigée 1 A Plantation où règnent les A
vers un point fixe. régimes. B Susceptibles de 2 5
2 Mettre à gauche. 2 vous transformer en ogre. B
3 Obturateur sous C Ses auditeurs doivent être
attentifs pour suivre le cours
6 7 1
tension de ressort. Des 3 C
de l’histoire. C’est un drame
espions. 4 Mousse sur
la terrasse. Président pour un étranger. 3 8 1 6
4 D
assassiné. 5 Pays des D Grand site archéologique.
Rétais. Manque de 5 Un fond de rouge. Astate.
E
4 8 6
conformité. 6 Formuler E Fait la queue chez les
par écrit. 7 Enveloppe à 6
Grecs. Possessif. F Sans
F
5 3 4 7
la noix. Sans gêne. doute corrigées ensuite.
8 Petite quantité. 9 Lit 7
Position dominante.
G Assez amusante. G 7 5
de fou. Sous sol. Filet
H Ancêtre maternel.
lumineux. 10 Parler 8 Traces de cerfs. I Donne de H 3 9 8
écossais. Fait des l’énergie. De minuit à midi.
miettes. 9 J Philosophes grecs. Union I 7 5
reconnue.
VERTICALEMENT 10 VERTICALEMENT
1 Propos maladroit.
J 7 4 1 3
1 Sortie de secours.
2 On y donne un 2 Donner des frissons.
enseignement collectif. Thallium. 3 Triste
Est utilisé en corderie. publication de journal.
3 Bonne prairie. Affreux. 4 Il suscite une appréciation
4 Lié à Jean Vilar. Hachés esthétique. Gardien de la
Solution n° 6049 tradition musulmane. Solution n° 2104 Solution de la veille
en salade. 5 Viande 5 Attaquée par un parasite.
rouge. 6 Qui n’a pas 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9
10 2 3 8 1 5 9 4 6 7
Il est maintenant hors de A S E N S U A L I ET
été soldé. Bruit sec et 1
portée. 6 Sa fonction est de 7 1 4 6 2 3 8 5 9
soudain. 7 Personne 2 protéger ce qu’il entoure. B A M I E S A T NI
5 9 6 4 8 7 1 3 2
servile. 8 Sur bristol. 3 Porteuse d’inscriptions C C E D R E R E IG
1 4 9 2 7 6 3 8 5
Jouent sur le flanc. 4 commémoratives. 7 Ils D R U T O U A R GE
9 Contrôlées. Crack. 8 2 3 5 1 4 9 7 6
5 peuvent devenir fous. E I T E L A I E M
10 Train d’anciens. 6 Beaucoup plus. 8 Début avril. F S E M E E R E N E 6 7 5 3 9 8 2 4 1
Mode de gestion. “L’Heureux” personnage. G T O R R E A 3 5 7 9 4 2 6 1 8
7
8
9 Veste prussienne. Elle H A P T E S S U B I 9 6 1 8 3 5 7 2 4
coule de source. 10 Il initie
9 I I R I S E E H O P 4 8 2 7 6 1 5 9 3
les novices à des domaines
10 cachés. J N E F L U E T T E

MÉTÉO Les prévisions à 14 jours en Belgique et en Europe sur plus.lesoir.be/meteo LOTERIE

AUJOURD’HUI DEMAIN LOTTO tirage du 10/10 EURO MILLIONS tirage du 9/10
MIN 7 MAX 13 8 10 1 7 8 9 20 24 42 11 15 35 41 50 5 8

Aujourd'hui, une crête anticyclonique Chiffres correctes Gagnants Gains (EUR) Numéros gagnants Gagnants Gains (EUR)
mobile sera à l'origine d'une relative sta- 5+★★ 0 0
6 4 500.000,00
6 13 5+★ 2 347.164,30
bilisation de notre temps. Il fera pratique- 5+ 1 157.000,60
5 3 54.092,00
ment sec avec de larges éclaircies suivies
par davantage de nuages depuis l'ouest.
10 13 MERCREDI 5
4+
237
290
628,70
256,90
4+★★ 44 1.148,70
4+★ 677 137,50

Mardi, une perturbation stagnera sur nos 6 13 4 8.952 15,30 3+★★ 1.993 49,30
3+ 7.371 9,90 4 1.365 50,60
régions. Le temps sera couvert avec des 7 13 7 12 3 115.738 6,25 2+★★ 31.728 10,80
périodes de pluie. Il fera probablement un 3+★ 31.487 12,20
2+ 68.573 3,75
peu plus sec dans l'est du pays. 3 62.584 11,40
1+ 225.681 1,25
1+ ★★ 180.330 4,80
Jackpot du prochain tirage : 1.500.000 €* à gagner.
6 11 5 10 JEUDI * Si vous êtes le seul gagnant au rang 1
2+★
2
477.696
969.596
5,70
4,50
ÉPHÉMÉRIDES
Soleil lever: 08h01, coucher: 18h56 4 12 JOKER+ JOKER+
tirage du 10/10 tirage du 11/10
Lune lever: 01h36, coucher: 17h34
Ostende marées hautes 11h07 et 23h37, marées basses 05h06 et 17h43 4 0 9 4 2 4 5 1 4 4 7 8
Anvers marées hautes 01h11 et 13h47, marées basses 07h32 et 20h18 6 11
T° eau de mer 14°
KENO PICK 3 KENO
tirage du 10/10 tirage du 10/10 tirage du 11/10
10 18
EN EUROPE © IRM AJACCIO
ALGER 15 20
averses
averses 4 6 11 13 22 1 2 0 4 6 7 12 15
AMSTERDAM 9 13 averses
16 17 20 25 31
23 26 27 32 33
ANTALYA 23 27 soleil
ATHÈNES 20 25 soleil 38 42 45 49 56 PICK 3 33 35 36 41 45
BARCELONE 12 19 averses tirage du 11/10
BELGRADE 13 15 pluie 58 59 63 66 69 7 4 5 47 56 57 59 61
BENIDORM 15 21 averses
BERLIN 8 12 averses La Loterie nationale signale que les lots inférieurs à 1.000 euros sont payables dans les centres Lotto/Joker à partir du
lundi. Ces résultats sont donnés sous réserve. Les résultats définitifs seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.
BERNE 3 10 averses
BUCAREST 15 24 averses
BUDAPEST 10 12 pluie
DUBLIN 12 12 pluie
FLORENCE 10 13 averses
HELSINKI 6 11 pluie SA ROSSEL ET Cie
Rue Royale, 100
1000 Bruxelles
Directeur général
Olivier De Raeymaeker
Courrier des lecteurs
Fax : 02-225.59.14/225.59.10 - forum@lesoir.be
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3,30 € (le week-end)
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tous droits réservés. © Rossel & Cie S.A. –
Le Soir, Bruxelles, 2020. Si vous souhaitez
HÉRAKLION 21 26 couvert Président et éditeur
Rédacteur en chef
Christophe Berti
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Luxembourg 2,30 € (en semaine)
3,30 € (le week-end)
copier un article, une photo, une infographie,
etc., en de nombreux exemplaires, les utiliser
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ISTANBUL 19 25 averses Patrick Hurbain Rédaction centrale
Tél. : 02-225.55.55
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KIEV 14 20 pluie Rue Royale, 100
1000 Bruxelles lesoir.be (internet) Service clientèle du lundi au vendredi de 8 à 18 h. et le samedi de 8 à 12h.
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LISBONNE 14 21 soleil Tél. : 02-225.55.55 http://www.lesoir.be Tél. : 078-05 05 10 - Fax : 02-225 59 01 - e-mail : abonnements@lesoir.be - Site : www.clubdusoir.be

LONDRES 5 9 pluie
MADRID 8 16 soleil
MAJORQUE 16 19 averses
MALAGA 17
MARRAKECH 17
23
32
soleil
soleil
BON À DÉCOUPER
MILAN 9 16 averses
9 16
MOSCOU
NICE 9 18
pluie
averses
VOUS SOUHAITEZ ACQUÉRIR
OSLO 4 11 averses UN LIVRE, UN CD, UN DVD OU
PARIS 6 13 pluie UNE COLLECTION PROPOSÉE
PORTO 10 19 soleil
PRAGUE 5 12 averses
PAR LE SOIR ?
ROME 14 18 averses Ce bon est valable pour autant de produits au choix issus de collections différentes* que vous le
SOFIA 12 20 soleil souhaitez. Remettez-le à votre libraire avec la somme équivalant au prix de votre (vos) achat(s). Avis
STOCKHOLM 5 11 pluie aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe Rossel « retour bons ».
A=Anticyclone D= Dépression Isobares (valeur de la pression en hectopascals) TUNIS 15 18 pluie * Non valable pour l’achat de plusieurs produits identiques.
Front chaud Front froid Occlusion lundi 12 octobre 2020 TÉNÉRIFE 23 29 soleil Dans la limite des stocks disponibles.



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A gagner : 10 livres ‘Les Téméraires’ de Bart Van Loo

L’histoire des ducs de Bourgogne est une véritable aventure militaire, politique et artistique, qui relève autant du conte de fées que d’un Game of
Thrones. Elle nous entraîne sur les routes médiévales, de la Scandinavie des Burgondes à Dijon, en passant par Bruxelles, Gand, Bruges et Lille.

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Repensons notre quotidien

26

LA UNE
5.00 JT 19h30 6.00 Le 6-8 8.00
Le 8-9 9.00 C’est vous qui le
dites 10.30 On n’est pas des
pigeons 11.15 Demain nous
appartient 12.00 Les feux
de l’amour Série. 12.40 Quel
temps ! 13.00 JT 13h 13.30
Météo 13.40 Affaire conclue
14.25 Affaire conclue 15.15
Les enquêtes de Murdoch Sé-
rie. Avec Yannick Bisson, Helene
Joy, Thomas Craig. Comment
voyez-vous l’avenir. Une partie de
chasse. 17.00 Animaux à adop-
ter 17.40 Nos chers voisins
17.50 Demain nous appartient
18.30 On n’est pas des pigeons
19.20 Météo 19.30 JT 19h30
20.05 Questions en prime
20.20 L’agenda ciné
20.40 ★★ Les animaux
fantastiques
Film fantastique de David Yates
(USA/GB, 2016). Avec Eddie Red-
mayne, Katherine Waterston,
Dan Fogler. 2h10.
En 1926, à New York, les «mol-
dus», ou non-sorciers, ont
la vie dure, mais les sorciers,
également, visés par un groupe
fanatique, mené par une cer-
taine Mary-Lou Bellebosse, qui
souhaite rétablir les procès en
sorcellerie. Alors que des des-
tructions mystérieuses secouent
les Etats-Unis, Norbert Dragon-
neau est appelé en renfort. Il
a écrit un livre sur un bestiaire
d’animaux fantastiques, et on
l’accuse d’avoir lâché ces créa-
tures dans la Grosse Pomme.
22.50 ★★ Séance VIP – Kong :
Skull island Film d’aventures
de Jordan Vogt-Roberts (USA/
CHN, 2017). Avec Tom Hiddles-
ton, Brie Larson, John Goodman.
Les membres d’une expédi-
tion doivent affronter un singe
gigantesque, maître respecté
d’une île étrange, ainsi que des
créatures inquiétantes. 0.50 On
n’est pas des pigeons
TF1
6.30 TFou 8.30 Téléshopping
9.20 Petits secrets en famille
10.25 Demain nous appar-
tient 11.00 Les feux de l’amour
12.00 Les douze coups de
midi 13.00 Journal 13.45 Mé-
téo 13.55 ★★ Echangées à la
naissance Téléfilm de suspense
de Ben Meyerson (USA, 2020).
Avec Lindsay Hartley. 15.35 ★
Ma fille, cette inconnue Télé-
film de suspense de Ben Meyerson
(USA, 2018). Avec April Bowlby.
17.05 Quatre mariages pour
une lune de miel 18.10 Bien-
venue à l’hôtel 19.10 Demain
nous appartient 20.00 Journal
20.35 Tirage du Loto 20.45 Mé-
téo 20.55 C’est Canteloup
21.05 ★★ Camping 3
Comédie de Fabien Onteniente (Bel/
Fr, 2016). Avec Franck Dubosc, Claude
Brasseur, Antoine Duléry. 1h45.
L’été venu, comme chaque
année, Patrick Chirac s’apprête
à partir planter sa tente au
camping des Flots Bleus et y
retrouver son groupe d’amis.
Cette fois, pour financer son
voyage et faire des rencontres,
il décide de proposer les sièges
de sa voiture sur un site de co-
voiturage. Mais en lieu et place
d’une certaine Vanessa qu’il
avait contactée, Patrick doit
transporter trois jeunes désœu-
vrés, Robert, Benji et José.
23.00 New York Unité Spé-
ciale Série. Avec Christopher Me-
loni. Transitions. Un homme est
sauvagement battu devant un
club de strip-tease. Le trauma-
tisme est si violent qu’il perd la
mémoire. Comme il n’a aucun
papier sur lui, il est difficile
d’établir son identité. Stabler
et Benson vont d’abord devoir
résoudre cette question avant
d’enquêter sur l’agression dont
il a été victime... Tante Birdie.
Voyeur. La cerise sur le gâteau.
RTLTVI
8.30 Télé-achat 11.00 Shop-
ping Hours 12.05 Un si grand
soleil Série. 12.30 Loïc, fou de
cuisine 12.45 RTL info bienve-
nue 13.00 RTL info 13 heures
13.20 RTL info avec vous 13.35
★★ Une grossesse manipulée
Téléfilm de suspense de Brian Skiba
(USA, 2018). Avec Dina Meyer, Corin
Nemec, Jen Lilley. 15.15 Les ma-
mans 16.05 Les reines du shop-
ping Branchée avec une veste à
fleurs (1/5). 17.05 Chasseurs
d’appart’ Location de vacances à
Cannes. 18.15 Loïc, fou de cui-
sine 18.30 Septante et un 19.00
RTL info 19 heures 19.40 Météo
19.50 Images à l’appui
20.20 Le meilleur pâtissier
Magazine. Blanche-Neige et les
13 pâtissiers. Présenté par Julia
Vignali, Cyril Lignac et Mercotte.
Ce soir, les treize pâtissiers sont
transportés au royaume de
Blanche-Neige. Pour démar-
rer leur semaine au cœur du
conte des frères Grimm, ils
disposent de deux heures pour
relever le défi de Cyril et envoû-
ter le jury avec un savoureux
dessert à la pomme. Pour cette
deuxième épreuve enchantée,
Mercotte a décidé de charger
les candidats de réaliser le plus
parfait des glaçages miroir
pour leur entremets.
22.35 La cerise sur le gâteau
Magazine. La panna cotta. Pré-
senté par Emilie Dupuis et Méla-
nie Mayné. 22.50 Le meilleur
pâtissier : gâteaux sur com-
mande Jeu. Episode 2. Présenté
par Julia Vignali et Merouan Bou-
nekraf. Delphine, de la saison 1,
affronte Julien, de la saison 3,
pour tenter de satisfaire Ophé-
lie, Steven et Eléna, tous les
trois nés le même jour. Me-
rouan propose de réaliser une
tarte aux pommes plutôt iné-
dite. 23.55 Loïc, fou de cuisine
0.10 RTL info 19 heures
FRANCE 2
6.30 Télématin 9.30 Amour,
gloire et beauté 9.55 Tout le
monde a son mot à dire 10.25
Météo Outre-mer 10.35 Mot
de passe 11.15 Les Z’amours
11.50 Tout le monde veut
prendre sa place 13.00 Jour-
nal 13h00 13.45 La p’tite li-
brairie 13.55 Ça commence
aujourd’hui 15.10 Je t’aime,
etc. 16.15 Affaire conclue, tout
le monde a quelque chose à
vendre 18.00 Tout le monde a
son mot à dire 18.35 N’oubliez
pas les paroles 19.50 Météo
2 20.00 Journal 20h00 20.40
Basique, l’essentiel de la mu-
sique 20.45 Un si grand soleil
Série. Avec Mélanie Maudran.
21.05 Le mensonge
Série. Avec Daniel Auteuil, Charlie
Bruneau, Grégoire Bonnet. L’im-
passe (Saison 1, épisode 3/4).
Dix ans après, à l’aube du pro-
cès, Lucas peine à construire
sa vie. Meurtri, mais toujours
combatif, Claude Arbona par-
vient à se faire réélire maire.
Mais sa condamnation à la ré-
clusion criminelle sonne le glas
de tout ce qu’il a construit...
21.55 Le dernier combat
(Saison 1, épisode 4/4).
Le temps a passé et Lucas a
mûri. Le jeune homme com-
mence à douter des accusa-
tions qu’il a proférées enfant
contre son grand-père.
22.45 Unité 42 Série. Avec Patrick
Ridremont, Constance Gay, Tom
Audenaert. Avatar. Une Anony-
mous, ancienne connaissance
de Billie, est froidement abat-
tue puis brûlée en pleine fo-
rêt. La jeune femme avait fait
perdre de l’argent à des inves-
tisseurs et s’apprêtait à dévoi-
ler un complot lié à une com-
mission sur le lancement de
médicaments. Sang et vertu.
0.30 Le Prophète Opéra.
TIPIK
6.00 Le réveil de Djé 9.00
Bouge à la maison 9.30 Les en-
quêtes de Murdoch Série; Avec
Yannick Bisson. Jeunesse éternelle.
Le père prodigue. L’enfer du cam-
ping. 11.55 N’oubliez pas les
paroles 13.00 Plus belle la vie
14.00 Aurora Teagarden Série
(USA, 2017). Avec Candace Came-
ron Bure. 15.30 Sous le soleil
16.25 Le jour où tout a basculé
16.50 Une saison au zoo 17.20
N’oubliez pas les paroles 18.30
Newport Beach Série. Avec Taylor
Handley, Tate Donovan. Ménage à
trois. 19.20 Les Simpson Série.
A la recherche de l’ex. Naître ou ne
pas naître 20.05 Riding Zone
20.35 ★★ Gazon maudit
Comédie dramatique de et avec
Josiane Balasko (Fr, 1995). Avec
Victoria Abril, Alain Chabat. 1h50.
Laurent, Loli et leurs deux
enfants vivent dans les envi-
rons d’Avignon. Laurent, agent
immobilier, profite de ses
nombreuses obligations pro-
fessionnelles pour tromper sa
femme avec tout ce qui porte
jupons, tandis que Loli, par-
faitement inconsciente de la
chose, lui mitonne amoureuse-
ment des petits plats. Un beau
jour, le camping-car de Marijo,
une fille un peu marginale,
tombe en panne devant la
maison de Laurent et Loli. Loli
invite l’inconnue à partager
son repas – puisque Laurent
ne rentre pas ce soir – et finit
même par lui ouvrir son lit.
22.25 Vews 22.40 Vintage Me-
canic Documentaire. Dino 246 GT.
François Allain propose à des ga-
ragistes de restaurer d’anciennes
voitures, françaises ou étran-
gères, anciennes ou récentes.
Une fois les travaux achevés et
validés, le véhicule est revendu
au plus offrant. 23.40 Formule
1 : Grand Prix de l’Eifel Les meil-
leurs moments. 0.10 Vews
FRANCE 3
6.05 Emission pour la jeunesse
8.40 Les témoins d’Outre-mer
9.10 Paname 9.45 Ça roule
en cuisine 10.15 Ailleurs en
France 10.45 Ensemble c’est
mieux ! 11.35 L’info outre-
mer 11.50 12/13 12.55 Météo
à la carte 13.45 Rex Série. Avec
Francesco Arca, Domenico Fortu-
nato, Pilar Abella. Chambre 110.
L’héritage. 16.10 Des chiffres et
des lettres 16.40 Personne n’y
avait pensé ! 17.15 Slam 18.00
Questions pour un champion
18.40 Ensemble pour l’auto-
nomie 18.50 19/20 20.00 Vu
20.20 Plus belle la vie 20.45
Tout le sport
21.05 Secrets d’histoire
Magazine. La reine Victoria ou
l’empire des sens. Présenté
par Stéphane Bern.
La reine Victoria a donne son
nom à toute une époque. C’est
dire que son règne a été impor-
tant dans l’Histoire. Stéphane
Bern propose de partir à la ren-
contre de la souveraine en allant
visiter les lieux où elle a vécu,
de sa maison privée d’Osborne,
sur l’île de Wight, aux résidences
royales de Buckingham, Balmo-
ral ou Windsor. Des châteaux
magnifiques qui abritent de
somptueuses collections d’art.
Victoria, mère de neuf enfants,
était aussi proche de la France
et a lancé la mode des vacances
sur la côte d’Azur. Souveraine
régnant sur un empire, elle a
été adulée en son temps, et très
marquée par la mort de son
époux, le prince Albert.
22.55 Like a Virgin Documen-
taire (2020). Malgré la révolution
sexuelle de Mai-68 la virginité
fait de la résistance. Celle des
femmes, bien sûr, car on ne s’est
jamais vraiment soucié de celle
des hommes.0.40 Secrets d’his-
toire Louis XIV : l’homme et le roi.
CLUB RTL
5.00 RTL – De Journal 5.30 Té-
lé-achat 6.20 Emission pour
la jeunesse 8.40 Télé-achat
9.40 Shopping Hours 11.40
Télé-achat 14.40 Shopping
Hours 15.45 Les experts Série.
Avec William Petersen, Gary Dour-
dan, Marg Helgenberger. Péril en
la demeure. Canicule. 17.20 Blue
Bloods Série. Avec Donnie Wahl-
berg. Double jeu. Bienvenue dans
la famille. 19.05 Les experts :
Manhattan Série. Avec Gary Si-
nise, Melina Kanakaredes. Une
femme peut en cacher une autre
20.00 ★★★ Gone Girl
Thriller de David Fincher (USA,
2014). Avec Ben Affleck, Rosamund
Pike, Neil Patrick Harris. 2h30.
Beaux, jeunes et riches, Amy et
Nick forment un couple envié
à New York. Mais à cause de la
crise, Nick perd son travail et
doit prendre un nouveau départ
dans l’état du Missouri où il a
été élevé. Alors que le couple
s’apprête à célébrer son 5e anni-
versaire de mariage, la jeune
femme disparaît sans laisser de
trace. Nick est immédiatement
suspecté. Alors que tout l’accuse,
il mène son enquête de son
côté, mobilise son entourage et
les gens qui connaissaient son
épouse. Au fil de ses investiga-
tions, il réalise qu’Amy avait sa
part d’ombre et découvre des
traits de sa personnalité qu’il ne
connaissait pas.
22.25 Hawaii Five-0 Série. Avec
Alex O’loughlin, Scott Caan, Daniel
Dae Kim. Ka’ili Aku. Lorsque Chin
apprend que sa nièce, Sara,
vient d’être enlevée au Mexique
où elle vit désormais avec son
oncle et sa tante, il prend le
premier vol pour tenter de la
retrouver. Tous les agents du
5-0 lui prêtent main forte. Chin
comprend vite qu’un cartel se
trouve derrière ce kidnapping...
Ka ’aelike. 0.00 Télé-achat
FRANCE 4
11.15 Mily, Miss questions
11.30 Mick le mini chef
11.55 Emission pour la jeu-
nesse 14.05 La maison des
parents 16.15 Emission pour
la jeunesse 18.25 Club Lumni
19.45 Le jeu Lumni 20.10 Une
saison au zoo
21.05 On vous raconte...
Magazine. les premiers pas dans
la vie active. Présenté par Johanna
Ghiglia.
L’école des palaces. – Profession ?
Job à la con ! – Mon boss a 9 ans.
22.40 On vous raconte... 0.50
Vrai ou Fake
FRANCE 5
16.30 Les nouveaux gardiens
d’Egypte 17.30 C à dire ?! 17.45
C dans l’air 19.00 C à vous
20.20 Passage des arts
20.50 ★★ Valmont Drame de
Milos Forman (USA/Fr, 1989). Avec
Colin Firth, Annette Bening. 2h05.
Un séducteur parie avec une
intrigante qu’il parviendra à pos-
séder une jeune fille qui, sortie
du couvent où sa mère l’avait
placée, s’apprête à se marier.
23.10 C dans l’air 0.15 ★★ La
chance d’être femme Comédie
dramatique d’Alessandro Blasetti
(Fr/Ita, 1956). Avec Sophia Loren.
C8
12.45 William à midi14.20 Ins-
pecteur Barnaby Série. 2 épisodes.
18.10 A prendre ou à laisser
19.40 Touche pas à mon poste !
21.20 ★★ Independence Day
Film de science-fiction (USA, 1996).
Avec Will Smith, Bill Pullman. 2h25.
Quelques Américains tentent
de vaincre une gigantesque
armée d’extraterrestres venue
conquérir la Terre et y établir
leur résidence secondaire.
23.50 ★★ Alien : Covenant
Film de science-fiction de Ridley
Scott (USA/GB, 2017). Avec Michael
Fassbender, Katherine Waterston.
télévision
LA TROIS
13.20 C’est pas sorcier 13.50
Nowhere Boys : combat pour
l’intermonde 15.00 Emission
pour la jeunesse 16.20 C’est
dans la boîte ! 16.30 Denver
16.55 Kid Lucky 17.20 Emission
pour la jeunesse 18.40 C’est
dans la boîte ! 18.50 Les Niouzz
18.55 Chien Pourri 19.45 La
Chouette & Cie 19.50 Les
Niouzz 20.00 JT trad. gestuelle
20.35 CQFD (Ce Qui Fait Débat)
21.05 USA : femmes
dans le couloir de la mort
Documentaire (2017).
Aux Etats-Unis, 54 femmes
attendent actuellement leur
exécution, soumises à des
conditions de détention dras-
tiques isolement 23 heures sur
24, aucun contact physique avec
l’extérieur, aucune visite d’enfant
mineur et surveillance vidéo
continuelle. Rencontre avec trois
d’entre elles, Linda Carty, Melissa
Lucio et Shawna Forde.
22.00 Une autre justice Docu-
mentaire (2016). 23.00 Matière
grise Magazine. Pourquoi devenons-
nous gros? 0.10 JT trad. gestuelle
AB3
7.50 Dr House Série. 3 épisodes.
10.05 Télé-achat 11.10 Petits
secrets entre voisins 12.45 Je
te surveille Téléfilm de suspense
(USA, 2016). 14.10 ★ Une inquié-
tante infirmière Téléfilm de sus-
pense (Can, 2016). 15.40 Castle
Série. Avec Nathan Fillion. La
traque. Renaissance. Lame solitaire.
17.55 Dr House Série. Avec Hugh
Laurie. Un sens à ma vie. La place
de l’homme. L’amour est aveugle.
20.15 Dossiers criminels
Documentaire. Affaire de l’Ordre
du Temple Solaire : massacre
dans le Vercors.
Décembre 1995, 16 cadavres
sont découverts calcinés dans
le Vercors. Peu après, quatre
autres brasiers sont retrouvés
en Suisse et au Canada : tous
sont membres d’une secte.
21.10 Dossiers criminels Af-
faire Michel Fourniret : l’ogre des
Ardennes. L’affaire Stéphane Diete-
rich : les secrets de l’étudiant modèle.
TV5MONDE
7.30 Télématin 8.30 TV-
5MONDE, le journal 8.45 Les
maîtres de la peinture mo-
derne 9.00 Jardins et loisirs 9.30
Cinéma antillais, un cinema en
résistance 10.20 Passe-moi les
jumelles11.00 TV5MONDE, le
journal 11.10 Tout le monde
veut prendre sa place 12.00
Questions pour un champion
12.30 Epicerie fine, terroirs
gourmands 13.00 Hospital IT
Série. 13.30 Journal (RTBF) 14.00
Cherif Série. Avec Abdelhafid Me-
talsi, Carole Bianic. Désaccords ma-
jeurs. Au suivant. 15.55 Christian
Boltanski, un artiste face à son
temps 16.55 Tout compte fait
17.50 La fabrique culturelle.tv
18.00 64’, le monde en français
18.50 L’invité 19.05 Un si grand
soleil Série. 19.30 Clin d’oeil sur
le monde 19.35 Tout le monde
veut prendre sa place 20.20
Quèsaco ? 20.30 Journal
21.00 ★★ L’économie
du couple
Drame de Joachim Lafosse (Fr/Bel,
2016). Avec Bérénice Bejo, Cédric
Kahn, Marthe Keller. 1h40.
Issue d’une famille riche, Marie
a épousé Boris, avec qui elle
a eu deux filles. C’est lui qui a
réalisé la grande majorité des
travaux de la maison qu’elle a
achetée. Un jour, ils décident
de divorcer. Marie souhaite
récupérer la bâtisse. Mais Boris
ne parvient pas à trouver un
autre logement...
22.40 Journal (RTS) 23.10 ★
Le magot de Josefa Comédie
de Claude Autant-Lara (CH/Fr/Ita,
1963). Avec Anna Magnani, Bour-
vil, Pierre Brasseur. Un musicien
bohème et désargenté tente de
soutirer de l’argent à sa mère :
il demande à un ami de l’aider
dans cette démarche bien peu
morale. 0.40 TV5MONDE, le
journal Afrique
PLUG RTL
5.00 Télé-achat 9.00 Shop-
ping Hours 10.30 Télé-achat
12.30 Shopping Hours 14.10
Télé-achat 14.40 Loïc, fou de
cuisine 15.00 Les anges de la
télé-réalité 15.50 Les anges
10, Let’s Celebrate 16.45 La vil-
la des cœurs brisés 18.40 Les
anges 12, Asian Dream 19.40
Younger Série. Avec Sutton Foster.
Un baiser de rien du tout. 20.10
Grey’s Anatomy Série. Avec El-
len Pompeo, Kevin McKidd, Abigail
Spencer. Le tout pour le tout.
21.00 Grey’s Anatomy
Série. Avec Ellen Pompeo, Camilla
Luddington, Justin Chambers. Ce
qui ne tue pas.
Meredith est toujours sur le qui-
vive pour trouver une solution
au sujet de la sœur d’Owen. Jo,
quant à elle, fait un choix sur-
prenant concernant Alex.
21.50 Suits Série. Avec Gabriel
Macht, Rick Hoffman, Dulé Hill.
Dos au mur. 22.40 Nancy Drew-
Série. Avec Kennedy McMann.
Bienvenue à Horseshoe Bay. Le
monde secret de la vieille morgue.
0.25 Jeux de nuit
LN24
19.00 Le Journal de 19 heures
19.10 Questions de santé
20.00 Le Journal de 20 heures
20.10 Success stories 21.00 Le
journal de 21h
21.10 Les visiteurs du soir
Magazine.
22.00 Le journal de 22h 23.00
Le journal de la nuit
TV BREIZH
16.30 Mentalist Série. 6 épisodes.
20.50 Tandem
Série. Avec Astrid Veillon, Stéphane
Blancafort. Le monde du silence.
Un vétérinaire est retrouvé assas-
siné sur le lieu où il travaillait.
Instinct de survie. Un anneau d’or
(1 et 2/2). Dans les mailles du filet.
2.00 Tandem Série. Avec Astrid
Veillon. La tête du coupable.
BE 1
6.35 ★ Plaqué or Court métrage
(Bel, 2019). 7.00 ★★ The Intru-
der Film d’horreur de Deon Tay-
lor (USA/Can, 2019). Avec Michael
Ealy, Dennis Quaid. 8.35 McMil-
lions 9.30 McMillions 10.25
★★ Les baronnes Thriller d’An-
drea Berloff (USA/Can, 2019). Avec
Melissa McCarthy, Tiffany Had-
dish. 12.05 ★★ Us Film d’hor-
reur de Jordan Peele (USA/CHN/J,
2019). Avec Lupita Nyong’o, Wins-
ton Duke. 13.55 Le nom de la
rose 15.40 ★★ Undercover :
une histoire vraie Film policier
d’Yann Demange (USA, 2018).
Avec Matthew McConaughey,
Jennifer Jason Leigh. 17.30 ★★
Le jeune Ahmed Drame de Luc
et Jean-Pierre Dardenne (Fr/Bel,
2019). Avec Idir ben Addi, Olivier
Bonnaud. 18.50 ★★ Adoration
Thriller de Fabrice Du Welz (Fr/Bel,
2020). Avec Thomas Gioria, Fantine
Harduin, Benoît Poelvoorde
20.30 Lovecraft Country
Série fantastique. Avec Alex Collins,
Mac Brandt, Jada Harris. Retour en
1921 (Saison 1, épisode 9/10).
Dans l’Amérique raciste des
années 1950, Atticus Black,
un jeune homme de 25 ans,
embarque avec son amie Leti-
tia et son oncle George dans
un road trip à la recherche de
son père disparu. Sur la route,
ils rencontrent des monstres
fantastiques, ainsi que des
monstres bien réels...
21.20 ★★ La voie de la justice
Drame de Destin Daniel Cretton
(USA, 2019). Avec Michael B. Jor-
dan, Brie Larson, Jamie Foxx. Dans
les années 1980, un jeune avo-
cat est chargé de défendre un
homme noir injustement ac-
cusé du meurtre d’une jeune
fille de 18 ans. 23.35 Home Ci-
néma 23.45 Trauma zéro Court
métrage de Sarah Hansson, Sarah
Hanson (Fr, 2019). Avec Louis Pérès.
27
Le Soir Lundi 12 octobre 2020
27
ARTE BELGIQUE
5.00 Andris Nelsons dirige la
5e symphonie de Mahler 6.40
Philosophie 7.15 GEO Repor-
tage 8.00 Merveilles d’Afrique
8.45 Invitation au voyage
9.25 GEO Reportage 10.20
GEO Reportage 11.35 Ser-
val, le félin des savanes afri-
caines 12.20 Des vignes et
des hommes 12.50 Arte jour-
nal 13.00 Arte Regards 13.40
★★★ La séparation Drame de
Christian Vincent (Fr, 1994). Avec
Isabelle Huppert, Daniel Auteuil,
Jérôme Deschamps. 15.05 Des
vignes et des hommes 15.35
Yenepa, une famille burkina-
bè 16.30 Invitation au voyage
Le Sri Lanka enchanteur de Mi-
chael Ondaatje. 17.10 X :enius
Insectes invasifs : A quel point sont-
ils dangereux ?» 17.45 Goûts et
saveurs de l’Argentine 18.15
Les parcs nationaux canadiens
Wood Buffalo. Kluane. 19.45
Arte journal 20.05 28 minutes
20.50 50 nuances de Grecs
20.55 ★ Robe noire
Drame de Bruce Beresford (Can/AUS/
USA, 1991). Avec Lothaire Bluteau,
Aden Young, Sandrine Holt. 1h35.
Dans la guerre que se livrent
Français et Anglais au Canada,
en plein XVIIe siècle, les
Hurons ont choisi leur camp.
Ils combattent aux côtés des
mangeurs de grenouilles. Un
missionnaire jésuite, le père La-
forgue, et son jeune servant de
messe, confient leurs destinées
à la tribu du chef Chomina...
22.30 ★ Une pure formalité
Film policier de Giuseppe Tornatore
(Ita/Fr, 1994). Avec Gérard Depar-
dieu, Roman Polanski, Sergio Ru-
bini. Un écrivain célèbre et un
commissaire, admirateur des
œuvres du premier, jouent au
chat et à la souris autour d’une
bien étrange affaire criminelle.
0.20 L’argent ne fait pas le bon-
heur des pauvres Documentaire.
12.00 Herfstbeelden. En di-
één rect. 12.20 Dagelijkse kost
12.35 Blokken 13.00 Het journaal.
En direct. 13.30 Iedereen beroemd
13.55 Thuis 14.20 Clips 14.35 First
Dates 15.20 Les enquêtes de Mur-
doch 16.05 Nigel Marven’s Wild
Central America 16.55 Neighbours
17.15 Witse 18.00 Het Journaal
Update. En direct. 18.15 Dagelijkse
kost 18.30 Blokken 19.00 Het jour-
naal. En direct. 19.40 Iedereen be-
roemd 20.10 Thuis 20.40 Zelfde
deur, 20 jaar later 21.20 Vive Le
Vélo, Leve De Ronde 22.25 Het
journaal. En direct. 22.45 De Ronde
103 0.00 Iedereen beroemd 0.20
Dagelijkse kost 0.35 Journaallus
6.10 Clangers 6.45 Re-
Ketnet nard et Lapine 6.55 Hé,
Oua-Oua 7.45 De Hoppers 8.00
Shaun le mouton 8.10 Jean-Mi-
chel, Super Caribou 8.20 Oma en
Oma 8.30 Helden 8.45 De week
van Karrewiet met VGT 9.00 Méga
Mindy 11.15 ROX 11.40 Shaun le
mouton 11.50 En daarmee basta !
12.20 Click-ID 12.35 Click-ID 12.50
Die Pfefferkörner 15.25 ROX 16.00
Machtige Mike 16.35 Jean-Michel,
Super Caribou 16.55 Helden 17.05
Oma en Oma 17.15 Heldentoeren
17.30 Campus 12 17.55 Karrewiet
18.10 Nachtwacht 18.35 La mé-
thode Flore 18.45 Karrewiet 18.55
De regel van 3S 19.20 Heldentoe-
ren 19.30 Léna, rêve d’étoile 20.15
Het journaal met VGT
Canvas 9.00
Herfstbeelden. En
direct. 10.00 Ketnet Ju-
nior 19.05 The Persians – A History
Of Iran 20.00 Terzake. En direct.
20.35 De afspraak. En direct.
13.35 Familie 15.10 Jardins
VTM secrets 16.10 Une nounou
d’enfer 16.40 Le tourbillon de
l’amour 17.45 Echte verhalen : De
buurtpolitie 18.20 Sara 19.00 VTM
Nieuws 19.50 Het weer 20.05 Fa-
milie 20.40 Boer zoekt Vrouw –
Home Sweet Home 21.50 De MUG
VTM 2 7.10 MasterChef Austra-
lia 9.05 Summer Bay
10.25 Een plek onder de zon 13.20
Blind Getrouwd – Australië 14.20
Mystery Diagnosis 15.10 Ne le
dites pas à la mariée 16.00 Cau-
chemar en cuisine 16.50 Achter
Gesloten Deuren 17.45 House
Rules Australië 19.05 Summer Bay
7.40 De Chalet aan zee 8.30
Vier Zoete Zonde 8.55 The
Block Australia 12.05 Blue Bloods
16.00 Panklaar 16.10 Veggie 16.20
Sportfood 16.45 Vlaanderen Kookt
17.05 Pawn Chic 18.05 Gert Late
Night : Weekoverzicht 18.55 Ko-
men eten 19.45 Huizenjagers
20.35 De Rechtbank 21.30 De
slimste mens ter wereld
Le Soir Lundi 12 octobre 2020

28 l’instant techno

Se faire tirer un autoportrait façon

APPLI

Van Gogh : la culture selon Google

En alimentant Un selfie quelque peu
approximatif de notre
régulièrement journaliste en Van Gogh.
© D.R.
son application
Arts and Culture,
Google sait la rendre reste un objet matériel, tridimensionnel,
même pour la peinture. »
toujours plus attirante. Reste que peu d’acteurs peuvent se tar-
guer de rivaliser avec la base de données
Au-delà des « gadgets », gigantesque de la firme de Mountain
View. « Cette base de données est très
l’appli est surtout impressionnante, poursuit le professeur.
une formidable base D’autant qu’elle se conjugue avec la force
de frappe de Google en termes d’intelli-
de données artistiques. gence artificielle ou le deep learning.
Même pour les professionnels, certains
outils se montrent particulièrement effi-
L’alternative caces. Ainsi, les algorithmes sont ca-
THOMAS CASAVECCHIA Si l’on est allergique pables, à partir d’une image, d’assimiler
aux produits de toutes celles qui s’en rapprochent du
lle n’est pas un modèle d’ergono- point de vue du thème, mais surtout,

E mie, elle ne manque pas non plus

de bugs ou de soucis de charge-
ment. Il n’empêche, Google Arts and
Google, on peut se
tourner vers le site
européen Europeana
qui donne accès à plus
chose plus originale, des formes et des

Bien des applications

Culture vaut le détour.
On dit souvent des enfants qu’ils n’ont
que leurs écrans en tête et ne pensent
qu’à jouer à Fortnite ou poster des selfies
sur les réseaux sociaux. Et si ce dernier
point leur permettait de mettre un pied,
certes timide dans le monde, parfois
intimidant, de la culture ?
Google Arts and Culture a en effet en-
richi son catalogue de filtres vidéo. A la
manière des filtres que l’on peut retrou-
ver sur des réseaux sociaux comme Ins-
tagram ou les messageries instantanées.
On autorise tout d’abord l’application à
accéder à l’appareil photo de son smart-
phone. On enclenche la caméra de fa-
çade et on voit son visage sur lequel le
filtre en réalité augmentée s’applique.
Sauf qu’au lieu de se voir affublé
d’oreilles de biche ou d’un museau de
chien, on se retrouve plongé dans une
œuvre.
La semaine dernière, cinq nouveaux
filtres ont été ajoutés à l’application. On
peut ainsi se faire tirer un autoportrait
façon Van Gogh. Porter les perles peintes
par Johannes Vermeer ou crier sur un
pont comme s’il s’agissait du célèbre ta-
bleau de Munch. Toutes ces images, on
peut ensuite les partager avec ses
contacts. Fait notable, Google assure ne
recueillir aucune information ni ne
stocke aucune photo sur ses serveurs.
de 50 millions de titres
numérisés. Parmi ceux-
ci, des livres, de la
musique, des tableaux
ou des cartes. L’initia-
tive européenne
compte des milliers
d’archives, de biblio-
thèques et de musées
européens parmi ses
partenaires et est
entièrement gratuite.
De quoi parfaire sa
culture tout en restant
devant son ordinateur.
TH.CA
Tant mieux, car ces filtres photo ne
sont pas les seules fonctionnalités qui
nécessitent un accès à la caméra de son
téléphone. L’application est également
riche en collections que l’on peut obser-
ver en réalité augmentée. Envie de voir
ce que donnerait Nighthawks dans son
salon ? Il suffit de scanner une surface
plane avec son téléphone et d’y glisser le
tableau. Ce dernier se posera alors sur un
pied invisible au sol et il sera possible de
s’en approcher, de le regarder sous tous
les angles.
Visites de musées
L’application permet également de visi-
ter des musées partenaires ainsi que des
expositions temporaires. C’est, certes,
moins agréable que de faire le déplace-
ment pour tout voir de ses yeux, mais
c’est autrement plus confortable. Sur-
tout si on a la malchance d’être en qua-
rantaine. D’autant que de très grands
noms de la culture sont partenaires de
l’application. « Aujourd’hui, pour un
musée, être présent sur la plateforme est
une belle occasion de faire connaître très
largement ses collections et d’attirer ain-
si de nouveaux visiteurs, même vir-
tuels », explique Ralph Dekoninck, pro-
fesseur à la faculté de philosophie, arts et
lettres de l’UCLouvain. « Derrière cette
démocratisation de l’accès à la culture,
on peut toutefois craindre à terme un
monopole de Google sur la reproduction
en ligne de ces œuvres, avec un glisse-
ment des droits et de la propriété. Ces
grandes banques d’images risquent un
jour de bien porter leur nom : on peut
parler d’une capitalisation des images.
Qui maîtrise les images maîtrisera le
monde. De même qu’on peut regretter
une virtualisation de l’art, nous privant
d’une expérience sensible de l’œuvre qui
proposées par Google Art
and Culture nous ramènent
immanquablement
vers les hits, renforçant
ce biais des médias sociaux :
on ne trouve que ce que l’on
connaît déjà et ce qu’on
apprécie Ralph Dekoninck Professeur à
la faculté de philosophie, arts et lettres de l’UCLouvain
gammes colorées. Cela crée, en un clic,
un musée imaginaire où une quantité
impressionnante d’œuvres entrent en
dialogue. En revanche, on peut s’interro-
ger sur les promesses de rendre plus ac-
cessible l’art au grand public. Bien des
applications proposées par Google Arts
and Culture nous ramènent immanqua-
blement vers les hits, renforçant ce biais
des médias sociaux : on ne trouve que ce
que l’on connaît déjà et ce qu’on appré-
cie. Les découvertes qu’offre un musée se
trouvent ainsi considérablement res-
treintes. »

petite gazette
Tourisme du ciel
Organiser des vols en ces temps
troublés de coronavirus est une
gageure… La compagnie aé-
rienne australienne Qantas a or-
ganisé, samedi, un vol touristique
avec 150 passagers, en Boeing
Dreamliner au-dessus de l’Austra-
lie. L’avion a quitté Sydney pour
un vol d’une durée de sept heures
au-dessus des grandes attractions
touristiques de l’île-continent : la
baie de Sydney, Uluru (ex-Ayers
Rock) dans le « centre rouge » du
pays ou encore la barrière de co-
rail dans le nord-est. Le bimoteur
qui vole généralement à de 1873 jusqu’à sa fermeture en
35.000 pieds (10.700 mètres) lors
d’un trajet commercial a navigué
plus bas afin de donner une vue
imprenable aux passagers. Depuis
la pandémie de coronavirus, le
pays est fermé aux touristes et les
déplacements entre Etats austra-
liens sont interdits. Les billets
pour ce vol touristique ont été
vendus en un rien de temps. AFP

Misery
de Stephen King
au Théâtre des Galeries
Un huis-clos dense et terrifiant.
Avec Cathy Grosjean
et David Leclercq.
www.trg.be
Location : 02-512.04.07
Dixit
« On ne veut parler que du droit
qu’ont tous les hommes de de-
mander aux étrangers d’entrer en
société avec eux ; droit fondé sur
la possession commune de la sur-
face de la terre, dont la forme
sphérique oblige les hommes à se
supporter les uns à côté des
autres, parce qu’ils ne sauraient s’y
disperser à l’infini, et qu’originaire-
ment, l’un n’a pas plus de droit
qu’un autre à une contrée
déterminée. »
EMMANUEL KANT
Colomb déboulonné
Une statue de Christophe Colomb
a été retirée samedi d’une grande
avenue de Mexico par les autori-
tés, alors que des militants avaient
annoncé leur intention de la dé-
monter lors d’une manifestation
prévue lundi à l’occasion de la
commémoration de l’arrivée de
Colomb en Amérique en 1492. La
statue du navigateur génois a été
démontée et retirée d’une grande
artère touristique, en lien avec les
institutions culturelles. Long-
temps présenté comme « le dé-
couvreur de l’Amérique », Chris-
tophe Colomb est désormais as-
socié par certains aux exactions
commises par les Européens
envers les Amérindiens. AFP
De l’île prison…
Au Costa Rica, la lugubre île prison
de San Lucas a été transformée en
paradis touristique doté d’un parc
naturel et de plages sauvages.
Laissée à l’abandon, la prison a été
classée au patrimoine national en
1995, et l’île déclarée réserve na-
turelle en 2001. A quelques enca-
blures de la côte du golfe de Ni-
coya, sur la côte pacifique, l’île de
San Lucas était jusqu’ici triste-
ment célèbre pour sa prison dans
laquelle les détenus étaient sou-
mis à des conditions inhumaines
de détention, voire à des tortures,
1991.
Un trophée de 5,71 mètres de long
Deux chasseurs ont capturé un python birman de 5,71 mètres de long
en Floride, un record pour cet Etat américain où pullulent les reptiles en … au paradis touristique
tous genres, ont annoncé les autorités locales. L’animal, dont l’espèce En août, San Lucas s’est définitive-
compte parmi les plus gros serpents au monde, atteignait 47 kg sur la ment trouvé un nouveau destin,
balance, a précisé jeudi soir la Fish and Wildlife Conservation Commis- plus riant, avec son ouverture aux
sion, l’organe chargé en Floride de la protection de la faune et de la touristes, malgré les restrictions
flore. Le spécimen a été capturé à 60 km à l’ouest de Miami par deux imposées par la crise sanitaire du
chasseurs, Ryan Ausburn et Kevin Pavlidis, qui ont posé avec leur tro- nouveau coronavirus. Depuis
phée pour une photo. Le python birman est considéré en Floride l’année dernière, plusieurs orga-
comme une espèce invasive, ramenée du Sud-Est asiatique à la fin du nismes publics s’activaient à réha-
siècle dernier. Ces serpents ont trouvé un écosystème parfait pour se biliter l’ancienne île prison en tra-
reproduire dans les Everglades, une vaste zone humide subtropicale çant des sentiers de découverte
dans le sud de la péninsule, comprenant un parc national à l’habitat de ses beautés naturelles et de sa
protégé. AFP faune, tandis que l’ancien péni-
tencier était aménagé pour l’ou-
vrir à la visite. Désormais, les hur-
lements des singes remplacent les
cris de douleur ou de désespoir
des bagnards. AFP
« Pride house »…
Un premier centre de convivialité
pour la communauté LGBTQ s’est
ouvert dimanche à Tokyo, et les
militants espèrent que cette initia-
tive, liée aux prochains Jeux olym-
piques, contribuera durablement
à combattre les préjugés et les
discriminations. La « Pride House »
(maison des fiertés) est similaire
aux sites temporaires mis en place
lors de précédents JO. Mais elle
sera aussi un espace permanent
d’échanges et d’informations,
dans le but de sensibiliser le pu-
blic à la diversité sexuelle et d’of-
frir un refuge aux victimes de har-
cèlement ou de discrimination.
Bien que les minorités sexuelles y
disposent de certaines protec-
tions, le Japon reste le seul pays
du G7 à ne pas reconnaître les
unions de même sexe.
… aux JO de Tokyo
Beaucoup de ces couples ren-
contrent aussi des difficultés pour
louer un appartement ou obtenir
un droit de visite à l’hôpital. Ce
qui montre que des lieux comme
la Pride House, mise en place en
coordination avec les organisa-
teurs des Jeux de Tokyo, sont né-
cessaires au Japon, selon les acti-
vistes. Le projet est baptisé « héri-
tage de la Pride House Tokyo »,
pour aller au-delà des Jeux. AFP
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