1 GENERALITES 3
1.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Notions de logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Connecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.4 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.5 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Lois de composition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Morphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Entiers naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.5 Anneaux et corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6 Arithmétique des nombres entiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6.1 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.6.2 Divisibilité et pgcd . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.7 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 NOMBRES COMPLEXES 15
2.0.1 Rappel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.0.2 Propriétés de C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.0.3 Interprétation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.0.4 Module d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.0.5 Argument d’un nombre complexe non nul . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.0.6 Racines n-ièmes d’un nombre complexe non nul . . . . . . . . . . . . 18
2.0.7 Racines n-ièmes de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
GENERALITES
1.1 Rappels
1. On appelle proposition un énoncé qui est vrai dans certaines conditions, faux dans
d’autres, mais dont on peut toujours dire s’il est vrai ou s’il est faux.
La propriété essentielle d’une proposition P est donc d’être dotée de l’une des valeurs
de vérité Vrai (V ou 1) ou Faux (F ou 0).
Exemple : "n est un nombre entier et n est multiple de 2" est une proposition vraie
pour les nombres pairs mais fausse pour les nombres impairs.
2. Nous appellerons assertion une proposition qui est toujours vraie ou qui est toujours
fausse.
Par exemple, "10 est un nombre premier" est une assertion fausse.
5. Un corollaire est une proposition qui se déduit immédiatement d’une proposition déjà
démontrée.
6. Un lemme est une proposition déduite d’un ou de plusieurs postulats et dont la dé-
monstration prépare celle d’un théorème.
1.1.2 Connecteurs
A partir des propositions P et Q, on peut former d’autres propositions à l’aide des liaisons
et, ou, non, ... appelées connecteurs logiques. Les connecteurs sont des fonctions à une
ou deux variables, qui opèrent sur l’ensemble des propositions.
I L’implication : l’implication est le connecteur (ou opérateur) logique qui, à tout couple
(P, Q) de propositions, associe la proposition (P =⇒ Q) (lue « P implique Q » ou « si
P alors Q ») fausse lorsque P vraie et Q fausse, vraie dans les autres cas.
P Q P ∧ Q P ∨ Q P =⇒ Q P ⇐⇒ Q P
1 1
1 0
0 1
0 0
1.1.3 Quantificateurs
La plupart des expressions mathématiques comportent une ou plusieurs variables ; une
proposition contenant une telle expression n’a pas de valeur de vérité déterminée. A une
valeur des variables qu’elle contient correspond une valeur de vérité. C’est pourquoi une telle
proposition s’appelle forme propositionnelle.
Soit P (x) une forme propositionnelle contenant un objet x appelé variable assujetti à ap-
partenir à un ensemble E appelé référentiel.
On convient d’écrire : (∀x ∈ E) P (x) pour exprimer que lorsque x appartient au référentiel
E, la proposition P est toujours vraie. On lit
<< pour tout x, P (x) >> ou << quel que soit x, P (x) >> .
Le quantificateur ou symbole ∀ s’appelle le quantificateur universel.
Pour exprimer l’assertion << il existe au moins un objet x du référentiel pour lequel P (x)
est vraie >>, on convient d’écrire (∃x ∈ E) P (x) ce qui se lit << il existe au moins un
élément x de E tel que "P (x)" >>.
1.1 Rappels 5
1.1.4 Ensembles
Un ensemble est une collection d’objets ; ces objets s’appellent les éléments ou les points
de l’ensemble.
Nous désignerons en général les ensembles par des lettres majuscules : A, B, E . . .
Les éléments d’un ensemble seront désignés en général par des lettres miniscules : a, b, x, y . . .
Si a est un élément d’un ensemble E, on écrit a ∈ E et on lit << a appartient à E >> ou
<< a est élément de E >>.
Nous admettons l’existence d’un ensemble noté Ø, appelé ensemble vide, qui ne contient
aucun élément. Un ensemble réduit à un seul élément a est noté {a}. n Plus généralement, o un
ensemble qui ne contient que les éléments x1 , x2 , . . . , xn est noté x1 , x2 , . . . , xn .
Exemples :
N = 0, 1, . . . est l’ensemble des entiers naturels ;
Z = . . . , −2, −1, 0, 1, 2, . . . est l’ensemble des entiers relatifs ;
Q = p/q, p ∈ Z et q ∈ N∗ est l’ensemble des nombres rationnels ;
R est l’ensemble des nombres réels ;
R∗ est l’ensemble des nombres réels non nuls ;
R+ est l’ensemble des nombres réels positifs ou nuls ;
R∗+ est l’ensemble des nombres réels strictement positifs ;
C est l’ensemble des nombres complexes ;
C∗ est l’ensemble des nombres complexes non nuls.
Définition 1.2. On dit que l’ensemble E est inclus ou est contenu dans l’ensemble F
si tout élément de E est l’élément de F . On dit aussi que E est une partie ou sous-
ensemble de F . On écrit E ⊂ F ou F ⊃ E.
1.1.5 Applications
Définition 1.3. Soient E et F deux ensembles. Une application f de E vers F est une relation
entre E et F telle que : ∀x ∈ E, ∃!y ∈ F/y = f (x).
Exemples :
1. Si F = R, on dit que f est une fonction réelle. Si E ⊂ R, on dit que f est une fonction
d’une variable réelle, par exemple x 7−→ sin x est une fonction réelle d’une variable
réelle.
2. On appelle application identique d’un ensemble E, et on note IdE ou 1E , l’applica-
tion qui à tout x ∈ E fait correspondre x lui-même. On a donc par définition :
IdE (x) = x, ∀x ∈ E.
Définition 1.4.
– Une application est injective si et seulement si deux éléments distincts ont des images
distinctes. En pratique, on montre que : f (x1 ) = f (x2 ) ⇒ x1 = x2 .
– Une application est surjective si et seulement si tout élément de l’ensemble d’arrivée
possède un antécédant, c’est à dire : ∀y ∈ F, ∃x ∈ E / f (x) = y.
– Une application est bijective si et seulement si elle est à la fois injective et surjective.
1.2.1 Définitions
Définition 1.5. Soit E un ensemble. On appelle loi de composition interne (l.c.i) sur
E, toute application de E × E dans E.
Exemples :
• Dans N, on définit l’addition et la multiplication de deux entiers naturels. Dans R on peut
aussi définir la soustraction qui est bien une l.c.i.
• dans N, on peut définir, à partir de l’addition et de la multiplication usuelles d’autres l.c.i.
Ainsi à tout couple (a, b) de N on associe a ∗ b = (a + b) + ab. Par contre, l’application
a+b
qui à (a, b) associe n’est pas une l.c.i pour N.
1 + ab
4. On appelle symétrique (pour >) d’un élément x de E tout élément x0 tel que : x>x0 =
x0 >x = e.
Définition 1.7. Soit E un ensemble muni d’une l.c.i >, A un sous-ensemble de E. On dit
que A est stable pour la loi > si : ∀ (x, y) ∈ A2 , x>y ∈ A.
1.2.2 Morphismes
Définition 1.8. Soient > et ∗ deux l.c.i définies respectivement sur les ensembles E et F.
Une application f : E −→ F est appelée morphisme de E, > dans F, ∗ si elle satisfait
la condition ∀(x, y) ∈ E 2 , f (x>y) = f (x) ∗ f (y).
Si E = F , f est appelée endomorphisme.
Exemples :
L’application θ : N −→ N définie par θ(x) = 2x est un morphisme de N, + dans N, · .
En effet
θ(x + y) = 2x+y = 2x · 2y = θ(x) · θ(y).
La fonction logarithme népérien est un morphisme de R?+ , · dans R, + :
2
∀(x, y) ∈ R?+ , ln(x · y) = ln(x) + ln(y).
(N2 ) Toute partie non vide et majorée de N admet un plus grand élément.
(N3 ) N n’a pas de plus grand élément. Le plus petit élément de N est noté 0.
Conséquence de la définition :
a) Toute partie {n, m} à deux éléments de N admet un plus petit élément, donc N est
totalement ordonné.
b) Tout élément a ∈ N? admet un prédécesseur.
c) Tout élément a ∈ N admet un successeur.
Théorème 1.1. Soit P (n) une propriété dépendant de l’entier n. Supposons que :
1.4 Groupes
Définition 1.10. On appelle groupe, un ensemble G muni d’une l.c.i (x, y) 7−→ x ∗ y
possèdant les propriétés suivantes :
a) (G, ∗) est associative :
x ∗ (y ∗ z) = (x ∗ y) ∗ z ∀ x, y, z ∈ G.
b) (G, ∗) admet un élément neutre e ∈ G.
c) Tout élément de G admet un symétrique :
∀x ∈ G, ∃ un élément x0 de G, tel que x ∗ x0 = x0 ∗ x = e.
Si de plus, la loi de composition est commutative, le groupe est dit commutatif ou abélien.
Dans ce cas la loi de composition est souvent notée additivement, l’élément neutre est désigné
par 0 et le symétrique d’un élément x est noté −x.
Un groupe peut être fini ou infini. On appelle ordre d’un groupe fini le nombre de ses
éléments.
Convention de notation : L’usage veut que la notation + soit réservée aux lois commu-
tatives et que dans ce cas le symétrique soit désigné par le mot opposé et noté (−x).
Dans le cas où la loi est notée ×, on utilise le mot inverse et on note x−1 (notation multipli-
cative) ; le × est souvent remplacé par · ou bien omis.
Exemples : (Z, +), (Q, +), (R, +), (Q∗ , ·) et (R∗ , ·) sont des groupes abéliens.
ii. (H, >) est un groupe (en particulier H est non vide).
1.5 Anneaux et corps 9
Si de plus la multiplication est commutative, i.e si on a xy=yx ∀x,y ∈ A, on dit que l’anneau
est commutatif.
Remarque 1.1.
I Cn0 = Cnn = 1, ∀ n ∈ N.
I Cnp = 0, n < p.
Définition 1.13. Soit A un anneau. On dit qu’un élément x ∈ A est nilpotent s’il existe
un entier n ≥ 1 tel que xn = 0.
Définition 1.14. On appelle Corps tout anneau K non nul dans lequel tout élément non
nul est inversible.
On dit qu’un corps est commutatif si sa multiplication est commutative. Un corps est donc
un anneau unitaire dont tous les éléments différents de 0 sont inversibles.
Exemple :
1. Les anneaux Q, R et C sont des corps commutatifs de caractéristique 0.
h√ i n √ o
2. L’ensemble Q 2 = a + b 2 : a, b ∈ Q muni de l’addition et de la multiplication
ordinaires est un corps commutatif.
Théorème 1.3. Si a et b sont deux entiers relatifs, b étant non nul, il existe deux entiers
relatifs uniques q et r tels que : a = bq + r, 0 ≤ r ≤ b − 1;
avec q = quotient r = reste a = dividende b = diviseur.
Définition 1.15 (et Notation). Soient n, d ∈ Z, avec d 6= 0. On dit que d divise n, ou que
d est un diviseur de n, ou que n est un multiple de d, et on écrit d | n, s’il existe q ∈ Z tel
que n = qd. Dans le cas contraire, on écrit d - n.
Exemples : 1 | 6, 2 | 6, 3 | 6, 4 - 6, 5 - 6, 6 | 6, 7 - 6, 6 | 0.
1.6 Arithmétique des nombres entiers 11
Proposition 1.2.
a
X Si a et b sont deux entiers avec b 6= 0, b | a ⇐⇒ est un entier.
b
X Tous les entiers divisent 0 et sont divisibles par 1.
X Si a | b et b | a =⇒ a = ±b.
Définition 1.16. Le plus grand commun diviseur d’entiers non tous nuls a1 , . . . , an est le
plus grand des entiers k > 0 qui divisent chacun de ces entiers ; on le note pgcd(a1 , . . . , an ).
Le plus petit commun multiple (ppcm) de deux entiers non nuls, est le plus petit entier
naturel qui est multiple simultanément des deux entiers. Soient a et b deux entiers non nuls,
on a :
pgcd(a, b) × ppcm(a, b) = a · b.
Algorithme d’Euclide : Le pgcd de deux entiers d1, d2 tels que d1 ≥ d2 > 0 peut
être calculé par l’algorithme suivant :
1ère étape : Par division euclidienne, on obtient d1 = q1 d2 + d3 avec q1 ∈ N et 0 ≤ d3 < d2 .
Si d3 = 0 =⇒ d2 = pgcd(d1 , d2 ).
Si d3 > 0 on passe à l’étape suivante.
2ème étape : Par division euclidienne, on obtient d2 = q2 d3 + d4 avec q2 ∈ N et 0 ≤ d4 < d3 .
Si d4 = 0 =⇒ d3 = pgcd(d1 , d2 ).
Si d3 > 0 on recommence . . .
Le nombre des étapes est nécessairement fini car d2 > d3 > d4 > . . . ≥ 0.
Si s designe le plus grand entier tel que ds > 0, alors pgcd(d1 , d2 ) = ds .
L’algorithme d’Euclide fournit également deux entiers x1 , x2 tels que
pgcd(d1 , d2 ) = x1 d1 + x2 d2 .
Exemple : d1 = 22 et d2 = 6. On calcule
d1 = q1 d2 + d3 ←→ 22 = 3 × 6 + 4 (q1 = 3, d3 = 4)
d2 = q2 d3 + d4 ←→ 6 = 1 × 4 + 2 (q2 = 1, d4 = 2)
d3 = q3 d4 + d5 ←→ 4 = 2 × 2 + 0 (q3 = 2, d5 = 0)
Théorème 1.4 (Bézout). Deux entiers a, b non nuls sont premiers entre eux si et seule-
ment s’il existe des entiers x, y tels que ax + by = 1.
k rk qk xk yk
1 a ∗ 1 0
2 b q2 0 1
3 r3 q3 x3 y3
..
. ... ... ... ...
i−1 ri−1 qi−1 xi−1 yi−1
i ri qi xi yi
i+1 ri+1 qi+1 xi+1 yi+1
..
. ... ... ... ...
N rN qN xN yN
N + 1 rN +1 = 0 ∗ xN +1 yN +1
avec a = q2 b + r3 une division euclidienne.
La première colonne contient donc les restes des divisions euclidiennes successives, la deuxième
colonne les quotients et les deux dernières colonnes des coefficients xk , yk tels que
axk + byk = rk . Les coefficients de la première colonne forment une suite strictement décrois-
sante de nombres positifs entiers. Par définition, N est le plus petit entier avec rN +1 = 0.
c
x= xN + lxN +1
pgcd(a,b)
c
y= yN + lyN +1
pgcd(a,b)
où l ∈ Z.
Si pgcd(a,b) ne divise pas c, l’équation ax + by = c n’admet pas de solution (x, y) ∈ Z2 .
Exemple : Nous cherchons le pgcd(198,75) et toutes les solutions de l’équation
1.7 Exercices 13
k rk qk xk yk
1 198 ∗ 1 0
2 75 2 0 1
3 48 1 1 -2
4 27 1 -1 3
5 21 1 2 -5
6 6 3 -3 8
7 3 2 11 -29
8 0 ∗ -25 66
Ainsi pgcd(198,75) = 3 et la solution générale de l’équation 198x + 75y = 3 est donnée par
x = 11 − 25l
y = −29 + 66l
où l ∈ Z.
Définition 1.17. Un entier naturel p ≥ 2 est dit premier si ses seuls diviseurs dans N
sont 1 et p. L’ensemble des nombres premiers est parfois noté P.
n o
Exemple : P = 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, . . . .
1.7 Exercices
2n
Exercice 1.1. En développant 1 + t , établir la relation
n
X 2
Cnk n
= C2n .
k=0
Exercice 1.2. Dans N, la loi définie par a∗b = a+b+ab est-elle associative ? commutative ?
Z 2n − 2Z n cos(nθ) + 1 = 0.
Exercice 1.7. 1. Soient a et b des entiers. Montrer que (a + 2b)4 − a4 est divisible par 8.
1.7 Exercices 14
Exercice 1.8. Soient x et y des entiers. Montrer que 2x + 3y est divisible par 7 si et
seulement si 5x + 4y l’est.
Exercice 1.12. Quel est le plus petit entier naturel qui, divisé par 2,3,5, donne respective-
ment pour reste 1,2,3.
1. 126, 230
Exercice 1.14. Déterminer les couples d’entiers naturels de pgcd 18 et de somme 360.
Exercice 1.15. Trouver a et b entiers naturels tels que : a + b = 2070 et ppcm(a,b) = 9180.
NOMBRES COMPLEXES
2.0.1 Rappel
Théorème 2.1. Il existe un ensemble C muni de deux lois de composition interne + et · tel
que :
i. (C, +, ·) est un corps commutatif.
ii. (C, +, ·) contient un sous-corps isomorphe à (R, +, ·), auquel (R, +, ·) est canoniquement
identifié.
2.0.2 Propriétés de C
Ainsi : 1 + i = 1 − i, i = −1, 3 = 3 . . .
Soit z = a + ib. On a zz = a2 + b2 ; ∀z ∈ C, Re(z) ≤ |z| et Im(z) ≤ |z|.
Théorème 2.2. L’application de (C, .) dans (R+ , .) qui à z associe |z| est un morphisme.
Proposition 2.2.
Proposition 2.3. L’application module est un morphisme surjectif du groupe (C? , .) dans
le groupe (R?+ , .). Son noyau est constitué des nombres complexes a + bi (a, b) ∈ R2 /
a2 + b2 = 1.
Proposition 2.4. Tout nombre complexe non nul admet deux racines carrées. Celles-ci sont
opposées.
i. Une base orthonormée de E2 étant fixée, les groupes suivants sont isomorphes :
– Le groupe des rotations de E2 pour la loi ·.
– Le groupe (A , +) des angles
de vecteurs
unitaires.
a −b
– Le groupe B des matrices telles que a2 + b2 = 1 pour la multiplication.
b a
ii. Si l’espace vectoriel euclidien est orienté,
la matrice
d’une rotation dans toute base or-
a −b
thonormée directe est invariante : .
b a
Si θ est l’angle de la rotation on pose cos(θ) = a et sin(θ) = b.
iii. Il existe un morphisme bijectif de (R/2πZ) dans (A , +) ; l’image réciproque d’un angle
par ce morphisme est sa mesure : c’est une classe modulo 2π, l’élément de la classe
appartenant à [0, 2π[ est la détermination principale de la mesure de l’angle.
Soit maintenant z un nombre complexe non nul quelconque. Le nombre complexe z/|z| est
de module 1, ce qui permet d’etendre les résultats précédents.
donc z = r cos(θ) + i sin(θ) , que l’on note z = reiθ . Ainsi :
iθ 0 iθ0 0 0
re = r e ⇐⇒ r = r et θ ≡ θ [2π] .
0
Proposition 2.7. Soient reiθ et r0 eiθ deux nombres complexes. On a les relations :
0 0
i. reiθ r0 eiθ = rr0 ei(θ+θ ) ;
reiθ r i(θ−θ0 )
ii. r0 6= 0 =⇒ 0 0 = e .
re iθ r0
Proposition 2.8 (Formule de Moivre). Pour tout nombre complexe z non nul, si z = reiθ
on a pour tout n ∈ N, z n = rn einθ .
n
En particulier si r = 1, eiθ = einθ , ce qui s’écrit sous forme algébrique :
n
cos(θ) + i sin(θ) = cos(nθ) + i sin(nθ).
Proposition 2.13. L’ensemble des racines n-ièmes d’un nombre complexe est obtenu en
multipliant l’une quelconque d’entre elles par les n racines n-ième de l’unité.
Chapitre 3
POLYNÔMES ET FRACTIONS
RATIONNELLES
3.1 Polynômes
3.1.1 Définitions
Soit K, un corps commutatif égal à R ou C.
– On appelle polynôme à une indéterminée X et à coefficients dans K toute expression de
n
X
n
la forme : P = a0 + a1 X + · · · + an X = ak X k , où a0 , a1 , . . . , an sont des éléments
k=0
de K appelés coefficients de P.
– Deux polynômes sont égaux lorsque leurs coefficients respectifs sont égaux.
– Si tous les coefficients de P sont nuls, on dit que P est le polynôme nul et on le note
P=0.
– On note K[X] l’ensemble des polynômes à une indéterminée X et à coefficients dans
K.
Soit P un polynôme non nul de K[X].
– Le plus grand entier k tel que ak 6= 0 est appelé degré de P ; on le note deg(P ).
– Si deg(P ) = n ; an X n est appelé monôme (ou terme) de plus haut degré de P (ou
terme dominant de P). an est le coefficient dominant de P.
Si an = 1, P est dit unitaire ou normalisé.
– L’ensemble des polynômes de degré ≤ n est noté Kn [X].
– Par convention, deg(0) = −∞ et ∀n ∈ N, −∞ < n.
max(p,q)
X
Alors on a : P + Q = (ak + bk )X k .
k=0
p
X
X ∀λ ∈ K, λP = (λak )X k .
k=0
p+q k k
X X X X
X P ×Q= Ck X k avec Ck = aj bk−j = ak−j bj ou Ck = aj bj .
k=0 j=0 j=0 i+j=k
On notera (·) la multiplication par un scalaire et (×) le produit interne de deux polynômes
de K[X].
Proposition 3.1. (K[X], +, ×, ·) est une algèbre commutative sur K dont l’unité est le
polynôme 1, autrement dit on a :
Propriétés du degré :
Soit P, Q dans K[X] et n ∈ N, alors :
1. deg(P + Q) ≤ max deg(P ), deg(Q) ;
2. si deg(P ) 6= deg(Q) alors deg(P + Q) = max deg(P ), deg(Q) ;
3. deg(P × Q) = deg(P ) + deg(Q) ;
4. deg(P n ) = n · deg(P ) ;
5. deg(P ) = −∞ ⇐⇒ P = 0 ;
6. deg(1) = 0 et deg(X n ) = n.
Théorème 3.1.
1. La famille (X n )n∈N est une base de K[X], appelée base canonique de K[X].
I Il est clair que tout polynôme P de C[X] peut s’écrire de manière unique sous la forme :
P = A + iB avec A et B dans R[X]. On a alors : P = A − iB.
Lemme 3.1 (général). Toute famille de polynômes non nuls de K[X] et de degrés
(resp. valuations) deux à deux distincts (resp. distinctes) est libre dans K[X].
Il suffit de justifier le résultat pour des familles finies (c’est le classique de la démonstration
par l’absurde).
Preuve : Il suffit de montrer que Bd est libre et pour cela il suffit de consulter le lemme
général ci-dessus. Mais une autre démonstration, par récurrence, peut être donnée.
Exemple : Soit a ∈ K. La famille Sn (a) = (1, X − a, (X − a)2 , . . . , (X − a)n ) est une famille
échelonnée en degré : c’est une base de Kn [X].
Exemple : La famille Fn = ((1 − X)n , X(1 − X)n−1 , . . . , X n ) est une famille d’éléments de
Kn [X] échelonnée en valuations. Ainsi, Fn est une base de Kn [X].
3.1 Polynômes 23
Théorème 3.3. A et B étant dans K[X] avec B6=0, il existe un couple unique (Q,R)
de polynômes de K[X] tel que :
A = BQ + R,
Disposition pratique :
Soit à diviser le polynôme A = X 3 + 2X 2 − X + 1 par le polynôme B = X 2 − X + 1.
On trouve ainsi : Q = X + 3 et R = X − 2 avec A = BQ + R.
Définition 3.1.
1. Soit A et B deux polynômes de K[X]. On dit que A est divisible par B (dans
K[X]) s’il existe Q ∈ K[X] tel que A = BQ. On dit aussi que B divise A
(dans K[X]).
2. Un polynôme P de K[X] est dit irréductible dans K[X] lorsque les seuls
polynômes de K[X] qui divisent P (dans K[X]) sont les polynômes constants
et les λP (λ ∈ K∗ ).
Exemple : A = X 3 + 2X 2 − X + 1, a = −1 =⇒ A(−1) = 3.
Le reste de la division euclidienne de A par X + 1 est 3.
n
X
(j)
(a) Si j ≤ n, alors P = ak · k(k − 1) · · · (k − j + 1)X k−j
k=j
n
X k!
soit encore P (j) = ak X k−j .
k=j
(k − j)!
1. P (z) = P (z).
2. z ∈ ZC (P ) ⇒ z ∈ ZC (P ).
3. En particulier si P ∈ R[X] : z ∈ ZC (P ) ⇒ z ∈ ZC (P ).
Preuve :
P = (X − α)Q + R donc α racine de P ⇐⇒ P (α) = 0 (Proposition 2.5.)
⇐⇒ P = (X − α)Q
⇐⇒ P est divisible par X − α.
En effet, si tel n’était pas le cas, admettant un zéro a, P serait divisible par X − a ; or
X − a 6= P car deg(P ) 6= 1.
La réciproque de cette proposition est fausse, comme le prouve le polynôme P = (X 2 + 1)3
qui n’est pas irréductible dans R[X].
Définition 3.4. Soit P ∈ K[X], non nul, on dit que P est scindé sur K (ou K−scindé)
si la somme des ordres de multiplicité de ses zéros dans K est égal à son degré.
Un polynôme constant (non nul) est scindé par vacuité de son ensemble de zéros. On peut
alors énoncer :
Proposition 3.12. Soit P ∈ K[X], non constant. Alors P est scindé sur K ssi il
existe : a ∈ K? ; p ∈ N? ; a1 , . . . , ap ∈ K ; r1 , . . . , rp ∈ N? tels que :
p
Y
P =a (X − ak )rk .
k=1
Exemple : P (X) = X n − 1 (n ∈ N? ).
ZC (P ) = Un = {w0 , w1 , . . . , wn−1 } avec, pour tout k dans {1, . . . , n − 1}, wk = e2ikπ/n .
Or P 0 = nX n−1 et ∀k ∈ {1, . . . , n − 1}, P 0 (wk ) 6= 0. Donc wk est racine simple de P.
Ainsi P étant unitaire, on a :
n−1
Y
P = (X − wk ).
k=0
k=1 j=1
p q
X X
avec rk + 2 sj = deg(P ) = n; (βj2 − 4γj < 0).
k=1 j=1
3.1 Polynômes 27
Proposition 3.15. Tout polynôme à coefficients réels de degré impair admet au moins
une racine réelle.
Quelques exemples de décomposition ou de factorisation :
1. X 3 − 1 = (X − 1)(X 2 + X + 1) = (X − 1)(X − j)(X − j) : j = e2iπ/3 .
2. X 3 + 1 = (X + 1)(X 2 − X + 1) = (X + 1)(X − eiπ/3 )(X − e−iπ/3 ).
3. X 4 − 1 = (X − 1)(X + 1)(X 2 + 1) = (X − 1)(X + 1)(X − i)(X + i).
4. P = X 4 + 1 peut être factorisé dans R[X] de deux manières :
iπ iπ
(a) ZC (P ) = {Z0 , Z1 , Z0 , Z1 } avec Zk = exp 4 + k 2 .
Ainsi
P (X) = (X − Z0 )(X − Z0 )(X − Z1 )(X − Z1 )
π 3π
2 2
P (X) = X − 2X cos + 1 X − 2X cos +1
√ 4 √ 4
P (X) = (X 2 − 2X 2 + 1)(X 2 + 2X 2 + 1).
(b) (Ferrari)
P = X 4 + 1 = (X 2 + 1)2 − 2X 2 et on trouve !
Définition 3.5. On dit que deux polynômes non nuls A et B de K[X] sont premiers
entre eux dans K[X] s’ils n’admettent aucun diviseur commun autre que les éléments de
K? : autrement dit si D ∈ K[X] divise A et divise B, alors deg(D) = 0.
Exemples :
1. X(X + 1)2 et (X − 1)(X 2 + 1) sont premiers entre eux.
2. X(X + 1)2 et (X + 1)(X 2 + 1) ne sont pas premiers entre eux.
Le résultat bien connu de cette proposition 2.16. peut être généralisé et pour cela nous allons
introduire quelques notations : ∀ (z1 , . . . , zn ) ∈ Kn , posons :
X
σk = zi1 zi2 · · · zik
1≤i1 <...<ik ≤n
la somme est indexée par tous les k-uplets d’entiers (i1 , . . . , ik ) tels que
1 ≤ i1 < . . . < ik ≤ n. Ainsi on a par exemple :
σ1 = z1 + z2 + . . . + zn ;
σn = z1 · z2 · . . . · zn ;
σ2 = z1 z2 + z1 z3 + . . . + zn−1 zn , n ≥ 2;
σ3 = z1 z2 z3 + z1 z2 z4 + . . . + zn−2 zn−1 zn , n ≥ 3.
n
X
Théorème 3.8. Soit P = ak X k dans K[X], de degré ≥ 1 scindé dans K, chacun des
k=0
zéros de P apparaissent dans autant de composantes que sa multiplicité.
Alors ∀k ∈ {1, 2, . . . , n}, on a :
an−k
σk = (−1)k .
an
En particulier on a :
n n
X an−1 Y a0
σ1 = zk = − ; σn = zk = (−1)n .
k=1
an k=1
an
Théorème 3.9.
– (K(X), +, ×) est un corps commutatif.
– (K(X), +, ·) est un K − e.v de dimension infinie.
(+) et (×) sont les opérations internes classiques respectivement d’addition et de multi-
plication des fractions rationnelles. (·) est la multiplication (externe) d’une fraction ra-
tionnelle par un scalaire.
1+X
Exemple : Dans la fraction rationnelle F = , −1 est un zéro de F ; 0 est pôle
X 3 (X
− 1)2
d’ordre 3 et 1 est pôle d’ordre 2.
Proposition 3.17 (et définition). Soit F ∈ K(X) alors il existe E ∈ K[X] et il existe
R ∈ K− (X) uniques tels que : F = E + R.
A
E est la partie entière de F. La partie entière de est égale au quotient de la division
B
euclidienne de A par B.
3.2 Fractions rationnelles 30
X 5 − X 4 + X 3 − X 2 + 2X + 1
Exemple : F = . Chercher E et R.
(X − 1)(X 2 − X + 1)
X 5 + 2X 3 − 2X 2 + 3X − 2 A
F = = .
X 3 (X − 1) B
Ici, 0 est pôle d’ordre 3. On divise A par X − 1 suivant les puissances croisantes
à l’ordre 2. On trouve
(
Q2 = X 2 − X + 2,
R2 = X 2 + 1.
X3 + X − 1
F1 = .
X(X − 1)(X − 2)
On pose
a1 b1 c1
F1 = 1 + + + .
X X −1 X −2
Alors :
X3 + X − 1 −1 1
X · F1 = ⇒ X · F1 |X=0 = =− .
(X − 1)(X − 2) (−1) × (−2) 2
1
Par conséquent a1 = − . Continuer ainsi et trouver b1 et c1 .
2
3. Méthode de l’infini
1
Exemple 4 : F2 = .
X(X − 1)2
a2 b2 c2
On peut poser F2 = + + .
X X − 1 (X − 1)2
Dès lors on voit avec l’expérience acquise que a2 et c2 peuvent être obtenus par
substitution :
X2 + 1
Exemple 5 : F3 = dans C.
X 2 (X 2 − 1)
a3 b3 c3 d3
On peut poser : F3 = + 2+ + .
X X X −1 X +1
On constate que F3 est paire c’est-à-dire F3 (−X) = F3 (X). L’exploitation de cette
propriété conduit à : a3 = 0 et c3 = −d3 , puis on achève l’affaire par substitution.
Essayer voir !
3.3 Exercices
Exercice 3.1. Soit n ∈ N? . Trouver le reste de la division euclidienne de X n par B dans
les cas suivants :
Exercice 3.4. Soit P un polynôme. Sachant que le reste de la division euclidienne de P par
X − a est 1 et celui de la division de P par X − b est −1, (a 6= b), quel est le reste de la
division euclidienne de P par (X − a)(X − b) ?
1. P = X 3 − X 2 − X − 2 et Q = X 5 − 2X 4 + X 2 − X − 2,
2. P = X 4 + X 3 − 2X + 1 et Q = X 3 + X + 1.