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Initiation

à la langue hébraïque
1
La charpente consonantique
de l’écriture hébraïque
      Les leçons qui suivent ont uniquement pour
but d’initier le lecteur volontaire débutant.

   Lorsqu’on regarde un texte écrit dans une


langue que l’on ne comprend pas, la formule
consacrée : c’est de l’hébreu est plutôt
significative de l’incompréhension des Nations
vis-à-vis du peuple juif en général et de l’Etat
d’Israël en particulier. Les préjugés qui se sont
accumulés au sujet de l’hébreu ont certainement
découragé plusieurs personnes désireuses de
s’initier à la langue qu’on parle aujourd’hui en
Israël.

   Pourtant, celui qui se donne la peine


d’apprendre l’Alephbeth1 remarquera vite que
l’écriture est d’une relative simplicité,
particulièrement bien adaptée au génie d’une
langue plusieurs fois millénaire.

   L’Alephbeth comporte 22 lettres ordinaires et 5


lettres de graphies particulières.

   L’hébreu se lit et s’écrit de droite à gauche.

   Nous donnons ci-après les 22 caractères


hébreux, avec pour chacun d’eux sa
correspondance française et son nom.

Va Fo
No
leu rm
m
r e
ale
ph   ‫א‬
Bet
h B ‫ב‬
Gui
mel G ‫ג‬
Dal
eth D ‫ד‬
Hé H ‫ה‬
Wa
w W ‫ו‬
Za
yin Z ‫ז‬
’He ’
th H ‫ח‬
Tet
h T ‫ט‬
Yo
d Y ‫י‬
Ka
ph K ‫כ‬
La
me
d
L ‫ל‬
Me
m M ‫מ‬
No
un N ‫נ‬
Sa
me
kh
M ‫ס‬
’ay
in   ‫ע‬
Pé P ‫פ‬
Tsa T
dé s ‫צ‬
Qo
ph Q ‫ק‬
Res
h R ‫ר‬
Shi S
n h ‫שׁ‬
Th T
aw h ‫ת‬
Quelques remarques sur notre Alephbeth

‫ע א‬
   1. Les lettres   et   sont des gutturales faibles
que nous ne prononcerons pas, puisqu’elles n’ont
pas d’équivalent en français. Nous transcrirons
cependant la lattre ’ayin avec une apostrophe ’

‫ בּ‬ ‫פּ כּ‬ 
   2. Les lettres   ,  et  comportent un point
au milieu, et leur prononciation est dite
« explosive » : B, K et P. Sans ces points, leur
prononciation s’adoucit, devenant « fricative » :

Fo
‫בכ פ‬ r
m
e

P V
K al
h,  Veu
h
F r
K N
Ph V
ha o
é é
ph m

   3. La lettre  ‫ח‬ est une gutturale (comme


le ch allemand ou le j espagnol) que nous
transcrivons Kh, comme la lettre  ‫כ‬ qui a à peu
près la même prononciation.

   4. La lettre  ‫שׁ‬ comporte un point à droite. La


prononciation devient S lorsque le point est à
gauche :  ‫שׂ‬ (Sin).
‫כּ‬  ‫ק‬
   5. Les lettres  et   se prononcent à peu près
de la même manière. Il en est de même des
lettres  ‫ט‬ et ‫ת‬ , ainsi que des lettres ‫ס‬ et ‫שׂ‬.
   6. En hébreu israélien, les lettres  ‫ב‬ et ‫ו‬ se
prononcent de la même manière (comme
d’ailleurs les lettres  ‫א‬ et ‫)ע‬.
      L’Alephbeth utilise ces doubles
représentations pour des raisons étymologiques.

   7. Cinq lettres ont une forme particulière


lorsqu’elles se trouvent à la fin d’un mot :

Let
‫כמנפצ‬ tre
ord
inai
re
Let
tre
‫ךםןףץ‬ fina
le
   Indépendamment, l’Alephbeth comprend un
système de vocalisation facultatif, représenté par
des signes placés en dessous, au-dessus ou à côté
de la consonne. En Israël, ces « points-voyelles »
ne s’écrivent pas dans les livres et les journaux.
Néanmoins, ils sont indispensables pour l’étude
de l’hébreu, et nous les apprendrons dans la
prochaine leçon.

   Pour l’heure, nous demandons au lecteur


d’assimiler parfaitement les consonnes
hébraïques. Pour lire l’hébreu, APPRENEZ LES
LETTRES PAR CŒUR, leur forme, leur valeur
phonétique et leur nom. Avant d’aborder la suite,
vous devriez être en mesure de reconnaître
chacune des 22 lettres lorsque vous les
rencontrerez, et de pouvoir les nommer sans
difficulté, ne serait-ce que pour consulter
aisément un dictionnaire hébreu-français.

   Commencez par apprendre PAR CŒUR un


premier groupe de 6 lettres. Un fois parfaitement
assimilé, continuez par le suivant, et ainsi de
suite jusqu’au dernier groupe de 4 lettres. Pour la
compréhension de cet alphabet, aidez-vous de
nos remarques.

Note

L’Alephbeth est ainsi nommé, du nom des deux
premières lettres de l’alphabet hébreu, qui a d’ailleurs
donné naissance au mot français de même nom, par le
biais du grec. Retour

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Initiation
à la langue hébraïque
2
Les signes des voyelles
      Avec la leçon 1, nous avons appris
l’Alephbeth. Nous allons à présent apprendre à
lire l’hébreu.

   Pour cela, il existe un système de vocalisation


représenté par des signes que l’on peut assimiler
à des voyelles. Les Massorètes, en nous
transmettant le texte de la Bible et de la Thorah
en particulier, ont établi les vocalisations des
consonnes grâce à un ingénieux système de
notation : les Tenou’oth, placés au dessous de la
lettre. Ces diacritiques ou « points-voyelles »
sont également appelés Neqoudoth.
   Les voici, sous la forme d’un tableau, avec
l’emploi de la lettre  ‫ס‬ , dans l’ordre des
voyelles en français.

No
Val for Transc m Obser
eur me ription héb vations
reu

QaMaT ‫ָק ָמ‬


s ‫ץ‬
PaTaK ָ‫ּפַת‬ a long
‫ָס‬
h ‫ח‬ a bref
a ‫ַס‬
’HaTap ‫ֲח ַט‬ a très
‫ֲס‬
h ‫ף־‬ bref

PaTak ָ‫ּפַת‬
Kh ‫ח‬
e ‫ֵס‬ TséRé ‫צֵי‬ é long
(è )
‫ֶס‬ SéGoL ‫ֵרה‬
‫ֱס‬ ‫סֶגוֹ‬ é bref
’HaTaP
‫ְס‬ h ‫ל‬ é très
bref
SéGoL ‫ֲח ַט‬
SheVa ‫ף־‬ e muet
‫סֶגוֹ‬
‫ל‬
‫ׁש ָו‬
ְ
‫א‬
‫חִי‬
i ‫ִס‬ ’HiRiQ ‫ִרי‬ i bref
‫ק‬
‫חוֹ‬
’HoLa
‫לָם‬
m
‫ָק ָמ‬
KaMaT o long
‫ס‬ ‫ץ־‬
s o bref
o
‫וֹ‬ ‫ָק ָט‬
QaTaN (rare)
‫ָס‬ ‫ן‬
’HaTaP o très
‫ֳס‬ ‫ֲח ַט‬
h bref
‫ף־‬
KaMaT
‫ָק ָמ‬
s
‫ץ‬
‫שׁוּ‬
ShouR ou lon
‫ס‬ ‫רוּ‬ g
ouQ
ou ‫וּ‬ ‫ק‬
QouBo ou bre
‫ֻס‬ ‫קֻבּ‬ f
uTs
‫וּץ‬
    Vous remarquez que le son u n’existe pas en
hébreu.
   Il n’est pas nécessaire, dans un premier temps,
d’apprendre par cœur le nom des voyelles, mais
il est impératif de pouvoir aisément les
reconnaître.

Quelques remarques grammaticales

       1. L’hébreu distingue deux types de


syllabes :

             a. La syllabe ouverte se compose d’une


consonne et de sa voyelle :

                   (La syllabe se lit après la consonne,


et de droite à gauche)

                              Sha     ‫ׁש‬
ָ            Qa    ‫ ָק‬           
Ba     ‫ַּב‬
             demande, requète      BaQaSha        
‫ַּב ָקׁשָה‬
             prière      ThePhiLaH        ‫ּתְ ִפּלָה‬
   En position finale, une syllabe ouverte se
termine dans la quasi-totalité des cas par les
lettres   ,‫ א‬ ‫ה‬ , ‫ו‬ et ‫י‬
             rabbin de la
Mishna (érudit)     ThaNa      ‫תַ נ ָא‬

             Thorah (Loi)      ThoRah      
 ‫תוֹרה‬
ָ
             rabbin érudit (littéralement : mon
maître)       RaBi       ‫ַרּבִי‬
             b. La syllabe fermé est une syllabe
ouverte suivie d'une deuxième consonne non
vocalisée :

             jour      YoM       ‫יוֹם‬
             travail      ’aVoDaH       
‫עֲבוֹדָ ה‬
Notes :
‫ע א‬
        - Les lettres   et   ne se prononçant pas,
on ne lit que les voyelles dont elles sont
accompagnées.
‫ּה‬
        - Lorsque la lettre   , avec un point

diacritique appelé  ‫ ַמּפִיק‬ (MaPiQ), ainsi que les


‫ע ח‬
lettres   et  , se trouvent à la fin d’un mot, sans

ַ ָ
être précédées d’un  (ou d’un ), on leur met

ַ ָ
un  (ou un ) dit  ‫ּגנוּבָה‬ (GueNouVaH) que l’on
prononce avant la consonne :

             vent, souffle      Roua’H       
‫רוּ ַח‬
             semaine, souffle      ShaVou’a  
     ַ‫ׁשָבוּע‬
       2. Nous avons appris que l’hébreu se
compose uniquement de consonnes, une
exception cependant avec la lettre   :‫ו‬
             a. Voici tout d’abord deux exemples où
‫ו‬
la lettre   est une consonne :

             Commandement (divin)      Mi
TsVaH       ‫צוָה‬ ְ ‫ִמ‬
             air      aViR       ‫ֲאוִיר‬
‫ו‬
             b. La lettre   peut également servir de
voyelle, comme le montre le tableau ci-dessus.
‫ו‬
Le point au dessus de la lettre  , avec laquelle il
se combine donne le son o :

             bon      ToV       ‫טוֹב‬
       Souvent, dans la littérature hébraïque, la
lettre ‫ו‬ de la voyelle ‫וֹ‬ est supprimée. L’écriture

est dite alors défective ‫חסֵר‬ ָ ‫ּכְתִ יב‬ (KeTiV


’HaSèR) :

             matin      BoQeR      ‫בֹּקֶר‬
             désert (chaos)
et désolation (confusion)      <tohu-
bohu>       Thohou va-VoHou       ‫ת ֹהוּ‬
‫וָב ֹהוּ‬
             c. Le point se combine également avec la
‫ו‬
lettre   pour donner le son ou :
             expiation      KiPPouR       
‫ּכִפּוּר‬
       3. Les ‫ה א‬  ‫י‬ 
trois lettres   ,  et  peuvent
accompagner le signe de la voyelle pour
‫ו‬
l’allonger, et comme pour la lettre   dans le cas
précédent, elles perdent leur valeur de consonne :

             Au commencement (sens littéral


simple)      BeRéShiTh       ‫ְראׁשִית‬ ֵ ‫ּב‬
             quoi (?)      MaH       ‫מַה‬
             qui (?)      Mi       ‫מִי‬
       4. Nous avons vu que les lettres  ,  ‫כ‬
‫ב‬ et ‫פ‬ ont une double prononciation,
lorsqu’elles ont ou non un point diacritique
appelé  ‫דָ גֶשׁ‬
. C'est la raison pour laquelle le
Sepher Yetsirah les appelle : Lettres doubles.

             a. A l’initiale du mot, leur prononciation


est toujours explosive :

             argent      KéSéPh       
‫ֶּכסֶף‬
             écriture, graphie      KeTiV    
   ‫ּכְתִ יב‬
             b. En final, leur prononciation
est toujours fricative :
             fin, extrémité      SoPh       
‫סוֹף‬
             rabbin (maître)      RaV       
‫ַרב‬
             c. En position médiane, leur
prononciation peut être soit explosive, soit
fricative, selon la structure syllabique du mot :

             livre      SéPheR       ‫ֵספֶר‬
             récit, histoire      SiPPouR     
  ‫סִפּוּר‬
             palais      HéKhaL       
‫הֵיכָל‬
             char, véhicule      MeRKaVaH 
      ‫מ ְֶר ָּכבָה‬
       5. Le Sheva (  ‫ׁשוָא‬
ְ  ) :

ְ 
             a. Le signe  ne se prononce pas à la fin
d’une syllabe : on l’appelle Sheva
immobile  ‫ׁשוָא נָח‬
ְ  (SheVa Na’H)
             étude (Midrash)      MiDRaSh  
     ‫מִדְ ָרׁש‬
             b. Le ְ
signe  se prononce comme
un e très bref au commencement d’une syllabe :
on l’appelle Sheva mobile  ‫ׁשוָא נָע‬
ְ  (SheVa
Na)

             Jérusalem      YeRouShaLaY
M       ‫לי ִם‬
ַ ‫ׁש‬
ָ ‫י ְרוּ‬
‫ א‬ ‫ה‬ , ‫ח‬ et ‫ע‬ ,
             c. Sous une des lettres   ,

ְ
au commencement d’une syllabe, le signe  reçoit

ֲֳ ֱ
une voyelle supplémentaire, devenant  ,  ou  :

             Adar (6  mois
ème

hébreu)      AdaR       ‫אֲדָ ר‬

             action, acte, œuvre      Ma’aSS
eH       ‫עׂשֶה‬
ֲ ‫ַמ‬
Remarques            

           1. Il n’existe pas de son nasal en hébreu,


c’est-à-dire un son modifié par la vibration de
l’air dans les narines, comme dans la
prononciation des voyelles an et on :

             Nissan (7  mois
ème

hébreu)      NiSSaN - prononcer

NiSSaNe       ‫נִסָן‬
             premier      RiShoN -
prononcer RiShoNe       ‫ִראשׁוֹן‬

ָ
             2. La voyelle  se prononce parfois o :

             tout, chaque      KoL        ‫ּכָל‬
             sagesse      ’HoKhMaH        ‫ָח ְכמָה‬
             3. Les lettres  ,  ‫ג‬ , ‫ד‬ , ‫כ‬ , ‫פ‬
‫ב‬ et ‫ת‬ avec un Daguesh ont leur prononciation
modifiée. Mais pratiquement, seules les lettres  ‫כ‬

‫ב‬ ,  et ‫פ‬ ont cette double prononciation. Puisque


le Sepher Yetsirah rajoute la lettre ‫ר‬ , nous
supposons qu'elle fut naguère à double
prononciation.1

     Après ces quelques préliminaires


(INDISPENSABLES) qu’il convient
d’apprendre PROGRESSIVEMENT, nous
pourrons commencer à composer et à lire des
phrases hébraïques.

Note

Soit une circonférence, et proposons-nous d’inscrire
dans cette circonférence tous les polygones convexes,
de telle manière que leurs sommets correspondent aux
360 points de divisions en degrés. Nous trouvons
exactement 22 polygones réguliers que l’on peut
regrouper en trois catégories qui en comportent
chacune respectivement 3, 7 et 12. Or, l’Alephbeth
comporte également 22 Lettres que le Sepher Yetsirah
a également divisé en 3, 7 et 12 Lettres.
Examinons cette correspondance géométrico-
alphabétique introduite de manière très fonctionnelle
par le Sepher Yetsirah :
      a. Trois polygones initiaux correspondant à trois
Lettres mères :
            - 3 côtés : triangle équilatéral
            - 4 côtés : carré
            - 5 côtés : pentagone.
Les 3 Lettres mères ‫א‬ , ‫מ‬ et ‫ש‬ forment le
mot ‫אמש‬ qui renferme symboliquement les trois
Eléments représentant le Monde matériel :

                            Air (  ‫ ֲאוִיר‬   aViR), Eau


( ‫ַמי ִם‬    MayM) et Feu ( ‫אֵש‬   èSh).
      b. Sept polygones « redoublés » correspondant à
sept Lettres doubles :
En doublant le nombre de côtés 3, 4 et 5, on obtient 6,
12 et 24 pour 3 côtés, 8 pour 4 côtés et 10, 20, 40 pour
5 côtés.
Les 7 Lettres doubles ont une aspiration double dans la
phonologie hébraïque du Sepher Yetsirah, un son doux
et un son fort.
      c. Douze polygones simples correspondant à douze
Lettres simples :
A partir du nombre de côtés 9, 15 et 45, on obtient les
polygones à 18, 36 et 72 côtés, à 30, 60 et 120 côtés,
90, 180 et 360 côtés. Retour

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Initiation
à la langue hébraïque
3
L’hébreu ! c’est très simple
      Maintenant que vous vous êtes familiarisés
avec les caractères hébraïques, vous pouvez lire
et comprendre des mots et des phrases.

   Les règles grammaticales de la langue


hébraïque sont relativement simples par rapport à
celles de la grammaire française, comme vous
allez pouvoir en juger.

          1. L’article défini (le, la, les)


est invariable en genre et en nombre. Il est
‫ה‬  ַ
représenté par la lettre  (vocalisée ), placée
devant le mot avec lequel elle forme un seul mot.
             (un) livre        ‫ֵספֶר‬
             le livre       ‫ַה ֵספֶר‬
    Note : L’article indéfini (un, une) est sous-
entendu en hébreu.

    Dans la précédente leçon, nous avons examiné


comment le Daguesh modifie la prononciation
des lettres dites Doubles.
Ce point placé à l’intérieur des lettres   ‫כ‬ , ‫פ‬ , ‫ת‬
‫ב‬ , ‫ג‬ , ‫ד‬ ,  (et autrefois ‫ר‬ ) est

dit léger ( ‫קַל‬ ), pour le distinguer du Daguesh

dit fort ( ‫חז ָק‬
ָ  ), lequel permet de redoubler la
lettre qui le porte.1

    Pour les lettres  , ‫א‬   ‫ה‬   ‫ח‬   ‫ע‬   ‫ר‬


, , et  qui ne
peuvent être redoublées, la voyelle de l’article
défini subit une modification :

             a. Devant un mot commençant par  ,    ‫ע‬


‫א‬ ou ‫ר‬ , la voyelle ַ de l’article devient ָ :
             l’homme        ‫ָהאִישׁ‬
             le monde        ‫הָעוֹלָם‬
             la tête        ‫הָר ֹאשׁ‬
             b. Devant un mot commençant par  ,    ‫ָח‬
‫ ָה‬ , ‫ ֳח‬ ou ָ‫ע‬ , la voyelle ַ de l’article devient ֶ :
             la foule        ‫ֶההַמוֹן‬
             la maladie      (Hé-KhoLi)        ‫ֶה ֳחלִי‬
             la vision        ‫ֶהחָזוֹן‬
             le passé        ‫ֶה ָעבָר‬
    Note : Certains mots ont leur première voyelle
changée lorsqu’ils sont définis par l’article :

             pays        ‫א ֶֶרץ‬


             le Pays        ‫ָָארץ‬
ֶ ‫ה‬
Cette dernière expression désigne le Pays
d’Israël (  ‫א ֶֶרץ־יִׂש ְָראֵל‬ )
          2. Le singulier :

             a. On distingue deux genres


grammaticaux.

          La majorité des noms au féminin


(  ‫נְ ֵקבָה‬ ou '‫נ‬ ) comportent les suffixes  ‫ה‬
ָ ou ‫ת‬ ,
alors que les noms au masculin (  ‫זָכָר‬ ou '‫ז‬ )
n'ont généralement pas de suffixe :

             homme        ‫אִישׁ‬
             femme        ‫ִאׁשָה‬
             Israélien        ‫יִׂש ְְר ֵאלִי‬
             Israélienne        ‫יִׂש ְְר ֵאלִית‬
             b. L’adjectif s’accorde avec le nom qu’il
qualifie et se place toujours après lui :

             un bon élève        ‫תַ ְלמִיד טוֹב‬


             un beau livre        ‫ֵספֶר יָפֶה‬
          L’adjectif qualificatif prend l’article défini
lorsque le nom qu’il accompagne est défini :

             le beau livre        ‫ַה ֵספֶר ַהיָפֶה‬


          Vous noterez la différence :

             le livre (est) beau        ‫ַה ֵספֶר יָפֶה‬


    Note : Le présent du verbe être est sous-
entendu. Ainsi, l’hébreu forme des phrases sans
verbe dites nominales.

          3. Le pluriel :

             a. Le pluriel des mots masculins se


forme par la terminaison accentuée  ‫ִ ים‬:
             élève(s)              ‫תַ ְלמִיד‬
‫תַ ְלמִידִ ים‬
             juste(s)        ‫ צַדִ יקִים‬      ‫צַדִ יק‬
             Midrash(im)              ‫מִדְ ָרׁש‬
‫מִדְ ָרׁשִים‬
             b. Le pluriel des mots féminins se forme
par la terminaison accentuée  (qui remplace‫וֹת‬ 
la terminaison du féminin singulier
‫ָ ה‬ ou ‫ת‬ ) :
             élève(s)              ‫תַ ְלמִידָ ה‬
‫תַ ְלמִידוֹת‬
             Israélienne(s)              ‫יִׂש ְְר ֵאלִית‬
‫יִׂש ְְר ֵאלִיוֹת‬
    Note : Pour faciliter la prononciation,
l’adjonction de la terminaison peut entraîner des
changements de voyelles. Ce qui peut constituer
une difficulté pour le débutant disparaîtra avec
l’habitude :

             grand(e)        ‫ גְדוֹלָה‬      ‫גָדוֹל‬


             garçon(fille)        ‫ נַע ֲָרה‬      ‫נַעַר‬
             cahier(s)              ‫ַמ ְחּב ֶֶרת‬
‫ַמ ְחּבָרוֹת‬
             livre(s)        ‫ ְספ ִָרם‬      ‫ֵספֶר‬
          4. La conjonction et s’exprime en hébreu
‫ ְו‬ 
par  et se place devant le mot :

             un homme et une femme        ‫אִישׁ‬


             a. Si le mot est défini, la conjonction se
met devant l’article défini :

             l’homme et la femme        ‫ָהאִישׁ‬


‫ְו ָה ִאׁשָה‬
             b. Devant les mots qui commencent par
‫ ב‬ ‫ ו‬ ‫מ‬ , ‫פ‬ ou devant
une des lettres labiales   ,  ,

un ְ , la conjonction devient ‫וּ‬ :

             Aaron et Moïse        ‫ַאהֲר ֹן וּמֹׁשֶה‬


‫ ב‬ ‫כ‬  ‫פ‬ 
             c. Les lettres   , et  s’adoucissent
lorsqu’on met devant elles la conjonction :

             et une écriture        ‫וּכְתִ ב‬


             d. Devant un mot commençant par
ְ ‫י‬  ְ 
un  , le  est remplacé par un  : ִ 
             et Jérusalem        ‫ׁש ַלי ִם‬
ָ ‫וִירוּ‬
             e. Devant un mot qui a sa 1ère lettre avec
ֳ  ֲ  ֱ  ‫ו‬ 
un  ,  ou un  , le  prend respectivement la

voyelle ָ , ַ ou ֶ :

             et une maladie        ‫ָו ֳחלִי‬


             et Adar        ‫ַואֲדָ ר‬
             et Edom        ‫ֶואֱדוֹם‬
          5. Le pronom démonstratif hébraïque
s’accorde en genre et en nombre avec le nom
auquel il se rapporte :

             celui-ci        ‫זֶה‬
             celle-ci        ‫ז ֹאת‬
             ceux-ci        ‫ֵאלֶה‬
          Il se place soit avant le nom, soit après
quand ce dernier est déterminé (adjectif) :

             c’est un garçon        ‫זֶה נַעַר‬


             ce garçon-ci        ‫ַהנַעַר ַהזֶה‬
 ‫ַהנַעַר‬
             ce garçon est un bon élève      

‫ַהזֶה תַ ְלמִיד טוֹב‬


          6. Le pronom
‫מַה‬ ( et ‫מָה‬ devant
interrogatif Quoi ? s’écrit 

les mots qui commencent par une des lettres  , ‫ע‬

‫א‬ et ‫ר‬ ) :
             qu’est-ce que c’est ?       ?  ‫מַה זֶה‬
          Le pronom interrogatif Qui ? s’écrit  ‫מִי‬ :
             qui est-ce ?       ?  ‫מִי זֶה‬
          Il existe une écriture dite cursive (  ‫כְתָ ב‬
‫ ָרהוּט‬ ) de l’hébreu moderne. Contrairement à
l’usage répandu dans les cours d’hébreu
enseignés en France, nous ne recommandons pas
de l’apprendre avant d’avoir parfaitement acquis
le mécanisme de lecture courant de l’hébreu en
caractères « carrés ».

Note

Ne pas confondre les lettres Doubles (sous-entendues
à double prononciation) et les lettres qu’on
appellera Redoublées, dont le Daguesh fort remplacera
généralement une lettre, en redoublant le son de la
lettre qui le porte. Retour

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Initiation
à la langue hébraïque
4
Les pronoms personnels et le
présent
      L’hébreu n’est pas une langue comme les
autres. Nous allons montrer que la grammaire
‫דִ קְדוּק‬ ) possède des modes de conjugaison

simples et adaptés au génie hébraïque.

   Le temps (humain) ne s’écoule que dans un


seul sens, et la pensée occidentale a divisé
arbitrairement le temps en passé, présent et futur
absolus, alors qu’il n’existe que des aspects du
Temps, qui expriment la Pensée même du
Créateur, et qui doivent être considérés comme
des relations différenciées par rapport à Celui qui
se trouve hors du temps.

   Le présent, défini comme la durée entre la fin


du passé et le début du futur, n’est qu’un
moment perpétuel. Seul Haqadoch baroukh Hou
est un Eternel Présent, et en dehors de Lui, la
Création n’a point d’existence. C’est pourquoi, il
n’existe pas de temps présent dans le langage
hébraïque.

Les pronoms personnels


    Nous montrerons dans les prochaines leçons
que les pronoms personnels hébreux sont
indiqués sous forme de suffixes pour le temps
dit achevé, et sous forme de préfixes pour le
temps dit inachevé.

   Les pronoms personnels « entiers » sont


utilisés pour rendre l’aspect du présent.

F
é M
m as
in cu
in li
 
ְ‫נ‬ n
ֵ‫זָ ָכ ק‬
‫ר ָב‬
‫ה‬
j
e ‫אֲ נִי‬
‫א‬
ַ‫א‬
t ַ
u ָ‫ת‬
‫ת‬
‫ה‬
ְ
i
l ‫ה‬
e
‫וּ ה‬
l ‫א ִי‬
l
e ‫א‬
n
o ‫ח‬
ְ ַ‫אֲ נ‬
u
s ‫נוּ‬
‫א‬
v ַ‫א‬
o ַ
u ֶ‫ת‬
s ‫ת‬
‫ם‬
‫ֶן‬
i
l ‫ֵה‬
s ‫ם‬
e
l
l ‫ה‬
e
s ‫ֵן‬
    Note : Le vouvoiement n’existe pas en hébreu.

    Vocabulaire

         élève    ‫ז‬     ‫תַ ְלמִיד‬


         lettre    ‫ז‬     ‫ִמכְתָ ב‬
         crayon    ‫ז‬     ‫ִעּפָרוֹן‬
         livre    ‫ז‬     ‫ֵספֶר‬
         pain    ‫ז‬     ‫ֶלחֶם‬
         hébreu (adverbial)    ‫ִעב ְִרית‬
Grammaire
   1. Les
prépositions avec et dans s’expriment en
hébreu par la même lettre  ‫בּ‬ placée devant le
nom.

             une lettre        ‫ִמכְתָ ב‬
             dans une lettre        ‫ְּב ִמכְתָ ב‬
             dans une belle lettre        ‫ְּב ִמכְתָ ב יָפֶה‬
             un grand livre        ‫ֵספֶר ּגָדוֹל‬
             dans un grand livre        ‫ְּב ֵספֶר ּגָדוֹל‬
   On peut également traduire avec une
lettre, avec une belle lettre, avec un grand
livre, en fonction du contexte.

   2. Lorsque le nom est défini, le  ‫ה‬ est supprimé


et sa voyelle passe sous le  ‫בּ‬.
             la lettre       ‫ַה ִמכְתָ ב‬
             dans la lettre        ‫ַּב ִמכְתָ ב‬
   3. L’adjectif qualificatif prend normalement
l’article défini.

             la belle lettre        ‫ַה ִמכְתָ ב ַהיָפֶה‬


             dans (ou avec) la belle

lettre        ‫ַּב ִמכְתָ ב ַהיָפֶה‬


             le grand livre        ‫ַה ֵספֶר ַהּגָדוֹל‬
             dans (ou avec) le grand
livre        ‫ַּב ֵספֶר ַהּגָדוֹל‬
   4. Devant les noms et les adjectifs commençant

par une des lettres  ‫א‬ , ‫ע‬ ou ‫ר‬ , l’article

défini prend la voyelle . ָ
         avec le crayon    ‫ָּב ִעּפָרוֹן‬
Le verbe au « présent »
    Dans un dictionnaire hébreu, le verbe est

indiqué par sa racine (  ‫ׁש ֶֹרׁש‬


 ), généralement
composée de trois lettres.
   Examinons comment se conjuguent les verbes
que l’on définit ainsi :  ‫ָססַס‬
    Exemples :

écrire       ‫ּכָתַ ב‬
manger       ‫ָאכַל‬
F
é M
m as
in c
in ul
  in
ְ‫נ‬
ָ‫ז‬
ֵ‫ק‬
‫ָכ‬
‫ָב‬
‫ר‬
‫ה‬
S
i ‫ּכ ּכ‬
n
g
‫וֹ וֹ‬
u
li
e ‫ת‬
r ‫ת‬
ָ‫י‬ ‫ב‬
ֶ ֶ
‫ֵב‬
‫ח‬ ‫ת‬
‫ִד‬
P
l ‫ּכ ּכ‬
u
ri ‫וֹ וֹ‬
e
l
‫תת‬
‫ב ְב ר‬ ְִ
‫י וֹ ִַּב‬
‫י‬
‫םתם‬
l’élève (f.) écrit une lettre       ‫ּכוֹ‬ ‫הַתַ ְלמִידָ ה‬
‫ ִמכְתָ ב‬ ‫תֶ בֶת‬
les élèves (m.) écrivent des
lettres       ‫ ִמכְתָ בִי‬ ‫ּכוֹתְ בִים‬ ‫הַתַ ְלמִידִ ים‬
‫ם‬
Les participes
Le participe présent (  ‫ּפוֹעֵל‬ )
    Il exprime une action faite par le sujet, sans
indication du commencement et de la fin : c’est
une action en train de se faire.

   Lorsqu’on dit, en hébreu :  ‫ ֲאנִי אוֹכֵל‬ 


(je
mange), cela signifie en fait : je suis en train de
manger.

   On notera que l’anglais procède de la même


façon avec cette différence qu’il emploie
l’auxilière être, inexistant en hébreu : I am
eating.

Rachel écrit avec un crayon       ‫ּכוֹתֶ ֶב‬ ‫ָרחֵל‬


‫ ְּב ִעּפָרוֹן‬ ‫ת‬
Joseph mange du pain       ‫ ֶל ֶח‬ ‫אוֹכֵל‬ ‫יוֹסֵף‬
‫ם‬
Le participe passé (  ‫ּפָעוּל‬ )
   Il exprime une action subie par le sujet.
   Vous noterez la position de la lettre  qui se ‫ו‬ 
déplace vers la gauche (sens de lecture), lorsque
l'action est accomplie.

F
é M
m as
in c
in ul
  in
ְ‫נ‬
ָ‫ז‬
ֵ‫ק‬
‫ָכ‬
‫ָב‬
‫ר‬
‫ה‬
S
i ‫ָּכ ְּכ‬
n
g
‫תת‬
u ‫וּ וּ‬
li
e ‫ב ָב‬
r
ָ‫י‬ ‫ה‬
‫ח‬
‫ִד‬
P
l ‫ְּכ ְּכ‬
u
ri ‫תת‬
e
l
‫וּ וּ‬
‫ב ב ר‬ ִ
‫י וֹ ִַּב‬
‫י‬
‫םתם‬
ce livre est écrit en hébreu       ‫ַה ֵספֶר‬
‫ ְּב ִעב ְִרית‬ ‫ּכָתוּב‬ ‫ַהזֶה‬
   Il existe en hébreu sept formes verbales. Celle
que nous avons examiné est la
forme simple (  ‫קַל‬ , également

appelée ‫ ָּפעַל‬ 
). Les six autres formes dérivent
e
de la 1  forme, et permettent de préciser la
manière dont l’action a été accomplie ou subie.
On notera que tous les verbes ne se conjuguent
pas nécessairement aux sept formes.

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Initiation
à la langue hébraïque
5
Les prépositions et le verbe «
avoir »
      S’il veut profiter pleinement de cette
initiation, notre lecteur doit apprendre par coeur
le vocabulaire et les tableaux synoptiques que
nous lui présentons, et les règles de grammaire
doivent être lues et comprises pour êre
véritablement assimilées.

    Vocabulaire

         ordre    ‫ז‬     ‫סֵדֶ ר‬


         bras    ‫נ‬     ‫זְרוֹ ַע‬
         vérité    ‫נ‬     ‫ֱאמֶת‬
         rêve    ‫ז‬     ‫חֲלוֹם‬
         image    ‫נ‬     ‫תְ מוּנָה‬
         montée (’Aliya)    ‫נ‬     ‫ֲע ִלּי ָה‬
    Le mot ’Aliya désigne l’Immigration en Israël.

Les prépositions préfixes

    1. Nous avons déjà vu la particule  ‫בּ‬ qui


traduit les prépositions avec et dans. Elle traduit
également, selon le contexte, les
prépositions à, en, par, etc. :

             en ordre       ‫ְּבסֵדֶ ר‬
    Cette dernière expression est un hébraïsme que
nous pouvons traduire par d’accord ou O.K.

    2. La ‫ּכ‬ 
particule  traduit les
prépositions comme, tel(le), ainsi que, selon,
etc.
   Elle exprime la similitude et l’analogie :

             comme Moïse        ‫ּכְמֹׁשֶה‬


    3. La ‫ל‬ 
particule  traduit les
prépositions à, vers, pour, etc.
   Elle implique une idée de direction et de
mouvement :

             à un grand garçon        ‫ְלנַעַר גָדוֹל‬


    4. Lorsque le nom est défini, le  ‫ה‬ est
supprimé et sa voyelle passe sous la particule  ‫ּכ‬

‫בּ‬ , ou ‫ל‬ :
             au grand garçon        ‫ַלנַעַר ַהגָדוֹל‬
    5. Devant les mots qui commencent par une

des lettres   ,‫ א‬ ‫ע‬ ou ‫ר‬ , l’article défini  , ‫ה‬ 


ainsi que les prépositions
définies  ‫בּ‬ et ‫ל‬ prennent  ָ
la voyelle  , comme

d’ailleurs le pronom interrogatif  ‫מַה‬ :

             pour l’homme        ‫ָלאִישׁ‬


    6. Avec un mot dont la 1e lettre comporte la

 ְ les voyelles des particules  , ‫ּכ‬


voyelle  ,

‫בּ‬ et ‫ל‬ se transforment en la voyelle ִ :


             avec un bras       ַ‫ִּבזְרוֹע‬
    7. Si le mot commence par un  ְ ‫י‬ , les

‫ בּ‬ ‫ּכ‬ et ‫ל‬ auront un ִ pour voyelle et


particules   ,

le ‫י‬ perdra son ְ :

             à Jérusalem       ‫ׁש ַלי ִם‬


ָ ‫ּבִירוּ‬
    8. Devant un mot dont la 1e lettre est une

ֲ  ֳ  ֱ 
gutturale vocalisée  ,  ou  , les particules  ,  ‫ּכ‬
‫בּ‬ et ‫ל‬ auront pour voyelles

ַ  ָ  ֶ 
respectivement  ,  ou  :

             en vérité (vraiment)        ‫ֶּב ֱאמֶת‬


             comme un rêve        ‫ַּכחֲלוֹם‬
             pour une ’Aliya        ‫ַל ֲע ִלּי ָה‬
    Note : La locution  ‫ ַּבמֶה‬ se traduit
simplement par avec quoi.

 ? ‫ַּבמֶה‬
             Avec quoi écrit la fille ?      

‫ּכוֹתֶ בֶת ַהנַע ֲָרה‬


Le verbe « avoir »
    1. Le verbe « avoir » n’existe pas en hébreu.
On exprime alors cet auxiliaire par une
périphrase :

             le garçon a un cahier       ‫ַלנַעַר‬


‫ַמ ְחּב ֶֶרת‬
    Littéralement, au garçon (est) un cahier.

   Ainsi, en hébreu, la personne qui possède n’est


pas le sujet de la phrase, mais l’objet indirect !

    2. Emploi de  ‫י ֵשׁ‬ , traduit par il y a :


 ‫י ֵשׁ‬
             il y a des images dans le livre      

‫תְ מוּנוֹת ַּב ֵספֶר‬


    On peut conjuguer  ‫י ֵשׁ‬ avec la

particule  ‫ל־‬ 
(il y a pour...). La préposition se
décline avec les pronoms personnels :

  Fémi Masc
nin
ulin
‫נְקֵ ָב‬
‫זָכָר‬
‫ה‬
j’ai ‫יֵשׁ לִי‬
tu ‫יֵשׁ יֵשׁ‬
as
‫לְָך לְָך‬
il a
‫יֵשׁ יֵשׁ‬
‫לוֹ לָּה‬
elle
a
no
us
avo ‫יֵשׁ לָנוּ‬
ns
vou
s ‫יֵשׁ יֵשׁ‬
ave
z ‫ָלכֶם ָלכֶן‬
ils
ont ‫יֵשׁ יֵשׁ‬
elle ‫ָל ֶה ָל ֶה‬
‫ם ן‬
s
ont

             nous avons des livres        ‫י ֵשׁ לָנוּ‬


‫ְספ ִָרים‬
    Littéralement, il y a pour nous des livres.

             A-t-elle un cahier ?        ? ‫י ֵשׁ לָּה‬


‫ַמ ְחּב ֶֶרת‬

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Initiation
à la langue hébraïque
Annexe 1
La structure numérale
de l’alphabet hébraïque
La signification symbolique de la
Thorah
   La Thorah, véritable témoignage écrit et codé,
est un système « vivant » animé par une vie
transcendante et mystérieuse qui circule sous
l’écorce de son sens littéral. La Thorah est un
ensemble de lois universelles conçue par la
Sagesse divine, et donné en cadeau et en héritage
au peuple Juif.

   La langue hébraïque est le seul


« intermédiaire » qui reflète la nature
fondamentale de l’Univers dans son ensemble. Si
avec la Tefilah (  ‫ּתְ ִפּלָה‬ 
, prière1 ), l’hébreu
peut s’élever jusqu’à Dieu, c’est parce qu’il vient
directement de Dieu. Quelque soit le sens du
discours de la Thorah dans l’expression du
langage, au niveau de la compréhension
humaine, la place et la valeur de chacune de ses
lettres symbolisent un aspect de la puissance
créatrice de Dieu.

   Nous allons maintenant examiner un des


aspects « numériques » de cette idée.

   L’Alephbeth se compose ainsi de 22 caractères


servant à la fois de lettres et de nombres. Il n’y a
pas en hébreu de nom désignant spécifiquement
le mot « lettre ». Le terme hébreu que l’on
‫אוֹת‬ 
utilise,  , veut dire signe. Nous savons que
la forme grammaticale du pluriel féminin est
généralement donnée par le suffixe  . ‫וֹת‬
Le signe hébraïque exprime donc déjà un pluriel
féminin2. Quant au mot hébreu désignant
‫אוֹתִ ּיוֹת‬ 
les lettres (au pluriel) est Othiyoth ( ),
c’est un pluriel par redoublement qui exprime
effectivement le double caractère des « signes »
hébraïques : lettre et nombre.

   Ci-après un tableau qui donne pour chaque


lettre hébraïque, son rang (nombre ordinal, dont
la place de la lettre est véritablement
significative) et sa valeur numérique sur un plan
ontologique, selon la Tradition juive.

Nu
Val mé
F
eur ro
or
nu d’
m
mér or
e
ique dr
e
‫‪1‬‬ ‫‪1‬‬ ‫א‬
‫‪2‬‬ ‫‪2‬‬ ‫ב‬
‫‪3‬‬ ‫‪3‬‬ ‫ג‬
‫‪4‬‬ ‫‪4‬‬ ‫ד‬
‫‪5‬‬ ‫‪5‬‬ ‫ה‬
‫‪6‬‬ ‫‪6‬‬ ‫ו‬
‫‪7‬‬ ‫‪7‬‬ ‫ז‬
‫‪8‬‬ ‫‪8‬‬ ‫ח‬
‫‪9‬‬ ‫‪9‬‬ ‫ט‬
‫‪10‬‬ ‫‪10‬‬ ‫י‬
‫‪20‬‬ ‫‪11‬‬ ‫כ‬
‫‪30‬‬ ‫‪12‬‬ ‫ל‬
‫‪40‬‬ ‫‪13‬‬ ‫מ‬
‫‪50‬‬ ‫‪14‬‬ ‫נ‬
‫‪60‬‬ ‫‪15‬‬ ‫ס‬
‫‪70‬‬ ‫‪16‬‬ ‫ע‬
‫‪80‬‬ ‫‪17‬‬ ‫פ‬
‫‪90‬‬ ‫‪18‬‬ ‫צ‬
‫‪100 19‬‬ ‫ק‬
200 20 ‫ר‬
300 21 ‫ש‬
400 22 ‫ת‬
Notes

Je me permets de faire ici un rapprochement
audacieux, peut-être sans fondement grammatical : on
remarque que la racine de ce mot cache un autre mot
dont le sens est miracle, prodige ( ‫ּפלֶא‬ ֶ  ), un terme
qui évoque quelque chose de sur-naturel, et tel est le
phénomène de la prière, qui ne peut recevoir
d’explication avec l'exercice de la seule raison. Retour

Le mot se compose de la 1e lettre de l’Alephbeth et de
la forme grammaticale du pluriel féminin, c’est
pourquoi les Rabbanim ont dit, par métaphore, que les
21 autres lettres de l’alephbeth « mystique » sont les
« filles » du Aleph. Retour

Vers Annexe 2

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Initiation
à la langue hébraïque
Annexe 2
Un code fonctionnel
pour chaque mot hébreu
      Chaque mot hébreu peut être précisé par une
coordonnée numérique dépendante de ses lettres-
nombres, et elle s’obtient par l’addition des
valeurs numériques de chaque lettre du mot.

   Nous allons donner deux exemples :

‫יהוה‬ 
      1. Le Nom du Dieu d’Israël est   , que
l’on peut transcrire ainsi YHWH.  Nous avons
1

donc :
‫ה‬ ‫ו‬ ‫ה‬ ‫י‬
5 + 6 + 5 + 10 = 26

   La valeur numérique du Nom de Dieu est le


nombre 26. Ainsi, on trouve dans la Thorah de
nombreuses manifestations méta-mathématiques
de ce nombre.

   On notera par exemple que la Thorah a été


révélée au peuple juif à la 26e génération de
l’histoire du monde. En effet, 26 générations
séparent Adam haRichon de Moché Rabbénou,
lequel transmettra la Thorah d’Hachem (Pirqé
Avoth I.1).

   Le 26e verset de la Thorah est celui où Dieu


dit : Faisons l’homme à notre image... Et
« curieusement », c’est également au
verset 26 du Livre du prophète Ezéchiel qu’il est
écrit : Et sur cette forme de trône apparaissait
comme une apparence d’homme : la Thorah,
d’origine divine, a été révélée à l’Homme.

   Sur un plan purement mathématique, le


nombre 26 est d’ailleurs un nombre plutôt
singulier. En effet, 26 est le seul et unique
nombre qui se situe entre une puissance au carré
(25 = 5 x 5) et une puissance au cube (27 = 3 x 3
x 3), ce qui fit dire au célèbre mathématicien
Pierre de Fermat (XVIIe siècle), qui en élabora la
démonstration : « Le nombre 26 est un nombre
unique dans tout l’univers mathématique. » Dans
la formulation d’une théorie physique des
univers multi-dimensionnels, on peut considérer
que le nombre 26 « projette » une dimension
autre que la surface et le volume, et permet ainsi
le passage d’une dimension à l’autre.

   Pour terminer, voici une formule


« sympathique » pour les amateurs de séries :
   Cette formule barbare est relativement simple à
mettre en œuvre : elle signifie que si nous faisons
la somme, de 1 à l’infini (c’est-à-dire avec une
incrémentation de 1 pour chaque terme de la
somme, mais sans qu'il y ait un terme final) du

rapport  , on obtiendra exactement le


nombre 26. 2

      2. Nous lisons dans le Livre de la Genèse un


curieux passage qui va notamment nous
confirmer l’ancienneté de ce Code numérique :

...‫וישמע אברם כי נשבה אחיו‬


‫ילידי ביתו‬ ‫וירק את־חניכיו‬
‫שמנה עשר ושלש מאות‬
[Dès qu’]Abram entendit que son frère était fait
prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses
disciples, enfants de sa maison...
(Genèse XIV.14)

   La précision étonnante de ce nombre 318 se


comprend lorsque le chapitre suivant nous
apprend que le serviteur fidèle d’Abram se
nomme Eli’ezer ( ‫אליעזר‬  ), dont la valeur
numérique est justement (1 + 30 + 10 + 70 + 7 +
200 =) 318 !

   Abram avait dit à Dieu :

‫ערירי‬ ‫מה־תתן־לי ואנכי הולך‬


‫הוא דמשק‬ ‫ובן־משק ביתי‬
‫אליעזר‬...
... Que me donneras-tu, [alors que] je m’en
vais sans postérité et que l’intendant de ma
maison, c’est Eli’ezer de Damas ?
(Genèse XV.2)

   Le nom d’Eli’ezer, qu’on ne retrouvera plus


dans l’histoire d’Abram, signifie : mon Dieu est
secours. On peut ainsi interpréter le verset de la
manière suivante : Abram n’armera pas 318
hommes, mais un seul sera son secours, Eli’ezer
(valeur numérique = 318), sous-entendu, Dieu
sera son seul secours !

Guematria

   Un des procédés techniques d’exploration du


texte de la Thorah se nomme : Guematria. Il
consiste à établir un rapprochement entre un mot
ou une expression dont on a calculé sa valeur
numérique, et un autre mot ou une autre
expression de même valeur numérique.

   Donnons deux exemples :

      1. Dans un précédent article3, nous avons


noté le rapprochement entre le
nom ’Amaleq ( ‫עמלק‬ ) et l’expression
du doute ( ‫ספק‬ ) : ces deux mots possèdent
une même valeur numérique (240). La
traduction-interprétation en est évidente, comme
nous l’avons écrit : ’Amaleq est celui qui
introduit le hasard dans les événements, car il
permet au « doute » de régner en maître dans le
subconscient de ceux qui n’ont pas
la Emounah (  ‫אמונה‬ , confiance, fidélité plu
tôt que foi).

      2. Rabbi Abraham ben Chemouel Aboulafia


enseigne que la Terre et le Soleil effectuent leurs
révolutions (apparentes et relatives) d’après le
Nom YHWH. Pour appuyer sa démonstration, le
« philosophe » du XIIIe siècle introduit un petit
calcul de guematria en rapport avec les cycles
hébreux.

   En hébreu, le Signe de la Balance, c’est   ‫מזל‬


‫מאזנים‬ , dont la valeur numérique est égale
à 225 (ou 15 x 15). Le Signe du Bélier, c’est
‫מזל טלה‬ , dont la valeur numérique est égale
à 121 (ou 11 x 11).

   Telle la loi universelle de la Gravitation de


Newton, qui ne dit pas le pourquoi (axiome
scientifique), mais introduit un comment
mathématique des forces mises en jeu dans cette
loi dite naturelle, en la définissant sous un
rapport au carré des distances séparant entre eux
les astres de l’Univers, on constate que le carré
de la valeur numérique de la 1e moitié de YHWH
(10 + 5 = 15) est égale à la valeur numérique
de Mazal Moznaïm, tandis que le carré de la
2e moitié de YHWH (6 + 5 = 11) est égale à la
valeur numérique de Mazal Talé.

   C’est pour témoigner de ce constat, rapporté


par nos Rabbanim, que les révolutions de la
Terre et du Soleil s’effectuent « autour du
Nom », et qu’à deux moments privilégiés de
l’année, placés sous les Signes de la Balance et
du Bélier, c’est-à-dire respectivement aux
équinoxes d’automne et du printemps, le jour et
la nuit sont d’égale durée.

Notes

La vocalisation de YHWH n’est pas connue avec
certitude. La Thorah rapporte que cette expression fut
entendue par Moché au sommet du mont Horeb dans le
désert du Sinaï (Exode III.15). Quoi qu’il en soit,
YHWH ne doit pas être prononcé, en vertu du
Commandement divin, qu’on peut traduire par : Tu ne
prononceras pas le nom de YHWH en vain... (Exode
XX.7). Retour

Avec seulement n = 420, on obtient par exemple une
convergence vers 26... avec 120 décimales ! Retour

Cf. Une manifestation du hasard dans la
Thorah in La Voix de la Communauté, Nissan 5771,
n° 64, pp. 42-45. Retour

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