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Le tracé de diagrammes E—pH sera présenté, dans le cas particulier de l'eau puis dans le cas
de systèmes chimiques engageant le fer, le zinc et le cuivre. Nous insisterons sur l'utilisation
des diagrammes tracés. et
Tracé du diagramme E-pH de l'eau
Pour établir le diagramme, on trace les courbes représentatives d'équilibres entre espèces
prises deux à deux (couples oxydant-réducteur ou couples acido-basiques).
Un diagramme potentiel-pH laisse apparaître des frontières entre espèces de même nombre
d'oxydation (éventuellement), et des frontières entre espèces de nombre d'oxydation
différent.
Convention de tracé
Considérons un couple oxydant-réducteur quelconque Ox/Red échangeant à la
fois desprotons et des électrons, selon la demi-équation :
Si on souhaite tracer l'évolution du potentiel E avec le pH, il faut fixer la valeur du terme :
Plusieurs conventions arbitraires permettent de clarifier ce choix et de tracer l'évolution
du potentiel E d'un couple donné en fonction du pH.
Il est nécessaire de fixer les concentrations des espèces en solution (espèces dissoutes) ainsi
que la pression d'éventuelles espèces gazeuses.
• la concentration de chaque espèce dissoute est prise égale à une valeur fixée 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é .
• La pression partielle de chaque gaz est prise égale à 𝑃𝑡𝑟𝑎𝑐é (souvent égale à 1 bar).
Les activités en solution sont assimilées aux concentrations molaires. Ainsi, lorsque les deux
espèces du couple sont présentes en solution (espèces dissoutes), chacune des concentrations
est prise égale à 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é .
Lorsqu'une seule des espèces est dissoute tandis que l'autre est un solide (équilibre électro-
chimique hétérogène), la valeur de la concentration en espèce dissoute est fixée égale à 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é .
Lorsque l'équilibre électrochimique engage une phase gazeuse et une espèce dissoute, la
concentration de l'espèce dissoute et la pression partielle de l'espèce gazeuse sont fixées par
la convention de tracé (𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é , 𝑃𝑡𝑟𝑎𝑐é).
Diagramme E-pH de l'eau, tracé du diagramme
Évolutions du potentiel
L'eau intervient dans deux couples oxydant-réducteur :
𝑂2 𝑔 /𝐻2𝑂 (de potentiel standard (𝐸𝑂2/𝐻2𝑂 = 1,23 𝑉 à 298 𝐾)
𝐻2 𝑂/𝐻2 (g) (de potentiel standard (𝐸𝐻2𝑂/𝐻2 = 0,00 𝑉 𝑝𝑎𝑟 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛).
Le potentiel d'équilibre relatif à ce couple s'écrit moyennant les conventions admises sous la
forme :
Le potentiel d'équilibre relatif à ce couple s'écrit moyennant les conventions admises sous la
forme :
Il s'agit une nouvelle fois d'une droite de coefficient directeur égal à −0,06 V.
➢ Entre les deux domaines, l'eau est stable : on parle de domaine de stabilité de l'eau.
Droite frontière d'un diagramme potentiel-pH
0
Considérons le cas du couple 𝑀𝑛𝑂4−/𝑀𝑛2+ 𝐸𝑀𝑛𝑂−
4 /𝑀𝑛
2+ = 1,51 𝑉
Réponse :
Écrivons la demi-équation d'oxydoréduction correspondant au couple oxydant-réducteur
𝑀𝑛𝑂4−/𝑀𝑛2+ :
1,6
1,4
1,2
1
𝑀𝑛𝑂4−
Potentiel E (V)
0,8
E
0,6
0,4
𝑀𝑛2+
0,2
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
pH
Remarque :
pour un pH fixé, plus le potentiel E s'élève plus les espèces oxydées sont rencontrées.
Diagramme E-pH du fer
Par exemple on prend souvent 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é = 10−1 ou 10−2 𝑚𝑜𝑙𝑒/𝑙 pour des applications aux
titrages, (dosages), et 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é = 10−6 pour étudier la corrosion des métaux, ou pour étudier
l'influence d'impuretés en faible concentration.
Le choix des espèces prises en compte pour construire le diagramme est également important.
On a par exemple le choix entre les hydroxydes (comme 𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 (s), 𝐹𝑒(𝑂𝐻)3(s),
et les oxydes correspondant (𝐹𝑒𝑂(𝑠),𝐹𝑒2 𝑂3 (𝑠)), et on choisit le plus stable selon la situation.
Exemple du diagramme du fer avec deux conventions de tracé.
Diagramme E-pH du fer
La convention de tracé choisie est 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é = 10−2 𝑚𝑜𝑙𝑒/𝑙 (concentration en espèce dissoute).
Les pKs des précipités ∶
0
𝐸𝐹𝑒 2+/𝐹𝑒 = −0,44 𝑉
𝑃𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑎𝑔𝑟𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝐸 − 𝑝𝐻
𝐹𝑒 3+ + 3 𝑂𝐻 − → 𝐹𝑒(𝑂𝐻)3
𝐾𝑆 = 𝐹𝑒3+ 𝑂𝐻− 3
10−35 = 𝑂𝐻− 3
𝐹𝑒 2+ + 2 𝑂𝐻 − → 𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
𝐾𝑆 = 𝐹𝑒2+ 𝑂𝐻− 2
10−13,1 = 𝑂𝐻− 2
2) 𝐹𝑒 3+ /𝐹𝑒 2+
𝐹𝑒 3+ +2𝑒− → 𝐹𝑒 2+
0 𝐹𝑒 3+
𝐸𝐹𝑒 3+/𝐹𝑒 2+ = 𝐸𝐹𝑒 3+ /𝐹𝑒2+ + 0,06 ∙ log
𝐹𝑒 2+
0
𝐹𝑒 3+ = 𝐹𝑒 2+ => 𝐸𝐹𝑒 3+/𝐹𝑒 2+ = 𝐸𝐹𝑒 3+ /𝐹𝑒2+ = 𝟎, 𝟕𝟕 𝑽
𝟎, 𝟕𝟕 𝑽
−𝟎, 𝟓 𝑽
𝟐, 𝟑𝟒 𝟕, 𝟒𝟓
3) 𝐹𝑒 3+ + 3 𝑂𝐻 − → 𝐹𝑒(𝑂𝐻)3
𝐾𝑆 = 𝐹𝑒3+ 𝑂𝐻− 3
𝒑𝑯 = 𝟐, 𝟑𝟒
4) 𝐹𝑒(𝑂𝐻)3 /𝐹𝑒 2+
𝐹𝑒(𝑂𝐻)3 +3𝐻 + +𝑒 − → 𝐹𝑒 2+ + 3𝐻2O
0 𝐻+ 3
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3/𝐹𝑒 2+ = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) + 0,06 ∙ log
3 /𝐹𝑒
2+
𝐹𝑒 2+
Comme 𝐹𝑒 2+ = 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑐é = 10−2 𝑚𝑜𝑙𝑒/𝑙
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3/𝐹𝑒 2+ = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) 2+ + 0,12 − 0,18 ∙ 𝑝𝐻
3 /𝐹𝑒
5) 𝐹𝑒 2+ + 2 𝑂𝐻 − → 𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
𝐾𝑆 = 𝐹𝑒2+ 𝑂𝐻− 2
𝒑𝑯 = 𝟕, 𝟒𝟓
6) 𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 / 𝐹𝑒
𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 + 2𝐻+ +2𝑒 − → 𝐹𝑒 + 2𝐻2O
0 + 2
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)2/ 𝐹𝑒 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) + 0,03 ∙ log 𝐻
2 / 𝐹𝑒
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)2/ 𝐹𝑒 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) − 0,06 ∙ 𝑝𝐻
2 / 𝐹𝑒
7) 𝐹𝑒(𝑂𝐻)3 /𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
𝐹𝑒(𝑂𝐻)3 + 𝐻 + + 𝑒 − → 𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 + 𝐻2O
0 +
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3/𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) + 0,06 ∙ log 𝐻
3 /𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3/𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) − 0,06 ∙ 𝑝𝐻
3 /𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
Il n'est pas besoin de déterminer les valeurs des potentiels standard inconnus : il suffit
d'exploiter la continuité du diagramme potentiel-pH.
0
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑑é𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑒𝑟 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) 2+ nous considérons le
3 /𝐹𝑒
point d’intersection (A) dont les coordonnées sont
connues (E=0,77; pH=2,34)
Nous écrivons
0 A C
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3/𝐹𝑒2+ = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) 2+ + 0,12 − 0,18 ∙ 𝑝𝐻
3 /𝐹𝑒
0
0,77= 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) /𝐹𝑒 2+ + 0,12 − 0,18 ∙ 2,34
3
0 B
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) = 1,073 V =1,07 V
3 /𝐹𝑒
2+
Nous écrivons
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)2/ 𝐹𝑒 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) − 0,06 ∙ 𝑝𝐻
2 / 𝐹𝑒
0
−0,5 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) / 𝐹𝑒 − 0,06 ∙ 7,45
2
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) = −0,053 V = −0,05 V
2 / 𝐹𝑒
0
Pour déterminer 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) nous considérons
3 /𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
le point d’intersection (C) dont les coordonnées sont
connues (E=0,77; pH=7,45)
Nous écrivons
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3/𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) − 0,06 ∙ 𝑝𝐻
3 /𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
0
−0,15 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) /𝐹𝑒(𝑂𝐻) − 0,06 ∙ 7,45
3 2
0
𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) = 1,217 V = 0,297 V = −0,3 𝑉
3 /𝐹𝑒(𝑂𝐻)2
1) 𝐸𝐹𝑒 2+ /𝐹 𝑒 = −0,44−0,03 × 2 = −𝟎, 𝟓 𝑽
0
2) 𝐸𝐹𝑒 3+ /𝐹𝑒 2+ = 𝐸𝐹𝑒 3+ /𝐹𝑒 2+ = 𝟎, 𝟕𝟕 𝑽
3) 𝒑𝑯 = 𝟐, 𝟑𝟒
0
4) 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)3 /𝐹𝑒 2+ = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) 2+ + 0,12 − 𝟎, 𝟏𝟖 ∙ 𝒑𝑯
3 /𝐹𝑒
5) 𝒑𝑯 = 𝟕, 𝟒𝟓
0
6) 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻)2 / 𝐹𝑒 = 𝐸𝐹𝑒(𝑂𝐻) − 𝟎, 𝟎𝟔 ∙ 𝒑𝑯
2 / 𝐹𝑒
1 𝐹𝑒 3+
𝐹𝑒(𝑂𝐻)3
0,5
0
𝐹𝑒 2+
-0,5
𝑝𝐻
-1
𝐹𝑒
-1,5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Exercice