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Le Groupe Spécialisé n° 3 « Structures, planchers et autres composants
structuraux » de la Commission chargée de formuler les Avis Techniques, a
examiné le 18 novembre 2009 le procédé de dalle avec armatures anti-
poinçonnement ARMATEC présenté par la société PLAKABETON France. Il a formulé
sur ce procédé l’Avis Technique ci-après. Cet Avis a été formulé pour les
utilisations en France européenne.
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3. Remarques complémentaires
du Groupe Spécialisé
Les armatures anti-poinçonnement visées par le présent Avis sont
destinées à être utilisées dans des dalles pleines (planchers ou radiers)
coulés en place.
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Dossier Technique
établi par le demandeur
A. Description φgoujons
10mm
Section latte
30x4mm
12mm 30x4mm
1. Définition du procédé et domaine
d’emploi 14mm 30x4mm
16mm 30x4mm
1.1 Définition du procédé 20mm 40x4mm
ARMATEC est un procédé spécial d’armatures d’effort tranchant visant
particulièrement l’augmentation de la résistance des dalles pleines 25mm 40x4mm
d’épaisseur constante vis-à-vis du phénomène de poinçonnement au Le nombre de trous dans la latte dépend du nombre de goujons sou-
droit des supports tels que poteaux, voiles ou autres éléments sans dés. Le nombre de goujons par latte de support est limité à huit.
élargissement de la surface d’appui en sous-face de la dalle.
Le domaine d’application s’étend aussi aux fondations de poteaux ou
Nombre de goujons Nombre de trous par
aux radiers.
par latte latte
Les lattes à goujons ARMATEC sont destinées à être intégrées dans
l’épaisseur des dalles à l’endroit de leur jonction avec les poteaux ou inf à 4 2
murs. Les ARMATEC s’utilisent dans : Inf à 7 3
• les planchers dalles pleines coulées in situ
8 4
• les dalles nervurées présentant une section pleine au voisinage de
l’aire chargée
• les radiers. 3. Caractéristiques des matériaux
1.2 Résistance au feu 3.1 Goujons
La résistance au feu des planchers peut être estimée par le calcul Barres d’acier crénelé de type B 500 B, forgées à chaud conformes à la
(Document DTU « Feu Béton »), le comportement des ARMATEC étant norme NFA 35-016-1 ou acier Fe500 lisse suivant norme NFA 35-015
fonction de leur enrobage en sous-face de la dalle.
3.2 Lattes de support
2. Description des éléments constitutifs Acier doux S235JR
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Les diamètres, longueurs et entraxes des goujons déterminés par Pour cela, il s’agit de vérifier la résistance au poinçonnement au nu du
calcul seront respectés, quel que soit le type de lattes proposé. poteau et sur le contour de contrôle de référence u1.
Pour un même cas de figure, nous pouvons répondre aux tolérances de Ensuite, il faut déterminer le contour u out,ef à partir duquel plus aucune
positionnement exigées par la méthode de calcul, aussi bien en armature de poinçonnement n’est nécessaire. (Figure 1Figure 2 et
gamme standard qu’en fabrication sur mesure. Figure 3)
La méthode qui suit présente des armatures à double têtes qui sont
5. Fabrication et assurance qualité sollicitées dans la zone de poinçonnement comme armatures de sus-
pension pour que l’effort de cisaillement total soit une fois suspendu et
Le processus de fabrication de l’ARMATEC peut être décomposé en repris dans cette zone.
deux phases :
• La fabrication des goujons de poinçonnement, sous-traitée à des 7.1 Procédure de calcul
sociétés externes.
7.11 Hypothèses
• La fabrication des lattes de support et le montage des goujons sur
celles-ci (PLAKABETON) Dimensions de la colonne :
• D, pour le diamètre des colonnes rondes
5.1 Goujons • a, pour la largeur des colonnes rectangulaires
Les aciers sont coupés à dimension avant le façonnage des têtes. Une
• b, pour l’épaisseur des colonnes rectangulaires
des extrémités est chauffée dans un four avant le forgeage de la tête.
La même opération est exécutée sur l’autre extrémité de la barre. Les h : épaisseur du plancher
extrémités sont frappées par une presse, la forme est assurée par une d : hauteur utile moyenne de la dalle
matrice. La perte de résistance due à la chauffe est récupérée par une
VEd : Effort tranchant agissant
trempe à l’eau réalisée immédiatement en sortie de four.
Un marquage est réalisé sur chaque tête pendant l’opération de forge 7.12 Méthode de vérification
(voir photo en annexe)
La procédure de calcul est basée sur le calcul de l’effort tranchant dans
• PKB : Référence société PLAKABETON différents périmètres de contrôle donnés et de les comparer à l’effort
• Lettre A, B : référence fournisseur sollicitant.
• 10, 12, 14, 16, 20, 25 : diamètre du goujon Il s’agit ensuite de calculer l’acier résistant nécessaire dans les zones
ou le béton seul n’est pas suffisant pour reprendre le tranchant diffusé.
Un contrôle des matrices de forge est réalisé régulièrement. Ceci se
fait par mesure des tolérances sur la forme des têtes. Des critères géométriques rentrent alors en compte pour répartir les
armatures résistantes.
Des essais de traction sur les goujons sont effectués : les goujons sont
satisfaisants si les ruptures ont lieu dans les tiges des connecteurs et vRdc = Effort tranchant résistant de calcul/ unité de longueur du
non par arrachement des têtes. périmètre cde contrôle (pour une dalle sans armature d’effort tran-
chant)
5.2 Lattes de support vRdmax = Effort tranchant résistant max/ unité de longueur du
Après découpe de la latte, les trous Φ5,1 sont réalisés par poinçon. périmètre de contrôle (pour une dalle avec armatures d’effort tran-
Dans le cas de lattes asymétriques, l’extrémité de la latte à goujons chant)
présentant une encoche est l’extrémité qui doit être posée du côté de vRdc,out = Effort tranchant résistant de calcul/ unité du périmètre
la colonne. Cette découpe est réalisée sur une machine encocheuse à extérieur distant de 1.5d du dernier ancrage (en dehors de la zone
l’usine Plakabéton. avec armature)
vRdcs = Résistance des armatures de poinçonnement dans la zone
C
L’effort de cisaillement à reprendre dans un périmètre i est :
vEd= β VEd/ui d
où β est le facteur d’augmentation de charge qui permet de tenir
compte de l’excentricité de la charge.
Les vérifications :
5.3 Montage sur les lattes de support
Si vEd < vRdc : aucune armature de tranchant n’est nécessaire dans la
Des repères correspondant à la position des goujons, définis par les zone C (périmètre de contrôle : u1)
plans de fabrication, sont reportés sur la latte avant soudage des
goujons. Si vEd > vRdc : calcul d’ARMATEC vérifiant vEd < vRdcs dans la zone C
Chaque goujon est fixé par deux points de soudure sur la latte de Par ailleurs, il faut vérifier que sur le contour de l’aire chargée
support. vEd < vRdmax (périmètre de contrôle : uo)
La zone armée résistante au tranchant est délimitée par le périmètre u
6. Traçabilité du produit out pour lequel vEd < vRdc,out .
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Distribution plastique de la contrainte de cisaillement 7.15 Détermination du périmètre de référence
Le coefficient est déterminé comme suit : Le périmètre de contrôle de référence est défini par le modèle de calcul
β = 1+k (MEd/ VEd) . (u1/W1) de vérification au poinçonnement à l’état limite ultime défini dans
l’Eurocode 2. (Figure 3, Figure 4, Figure 5 et annexe 1)
où MEd est le moment dû à l’excentricité de la charge. MEd est détermi-
né par un calcul Il est situé à une distance de 2d du contour de l’aire chargée.
statique en tenant compte de la rigidité des éléments de construction Poteaux rectangulaires pour lesquels b>2a (norme DIN
adjacents. 1045)
u1 est le périmètre de contrôle de référence. Pour les géométries de poteaux ou b>2a, les efforts de cisaillement se
W1 est la répartition de contraintes de cisaillement sur le contour u1. concentrent aux angles de la zone chargée. Des périmètres de contrôle
k est un coefficient défini par le rapport des dimensions c1 et c2. sont donc spécialement définis dans ce cas. Il en est de même pour les
abouts de mur. (Figure 7)
u1
W1 = ∫ e dl
0
Cas des colonnes de bord et d’angle (art 6.4.2 (4))
L’aire chargée sera considérée de bord ou d’angle lorsque son péri-
mètre de contrôle u1 défini par la Figure 8 est inférieur à celui calculé
e est la distance du périmètre critique à la ligne de gravité et dl est la
en colonne intérieure.
longueur élémentaire du contour.
c1/c2 ≤ 0,5 1,0 2,0 ≥ 3,0 7.16 Détermination de la résistance au
k 0,45 0,60 0,70 0,80 poinçonnement des armatures ARMATEC dans
la zone de poinçonnement
Tableau 1: Valeur de k pour une aire chargée rectangulaire La zone de poinçonnement correspond à l’aire de contrôle de référence
Acont est définie en Figure 2.
c1 Dimension de l’aire chargée parallèle à
l’excentricité de la charge Cette zone est délimitée par le périmètre de contrôle u1 et le périmètre
de l’aire chargée u0.
c2 Dimension de l’aire chargée perpendicu-
laire à l’excentricité de la charge 2 zones distinctes c et d sont définies :
La zone c s’étend jusqu’à une distance de 1,0d resp 1.125d (pour les
éléments standard) du bord du pilier.
La zone d est la section de dalle à une distance ls inférieure à 5,5d du
contour de la zone d’introduction de la charge sans la zone C.
Dans la zone c, toute la force de cisaillement βVEd doit être reprise par
l’ARMATEC.
Un pourcentage de portée du béton n’est pas pris en compte. Par
contre, on admet une charge uniforme sur toutes les armatures
ARMATEC dans la zone c.
La première armature doit être placée à distance de 0,35d à 0,5d du
bord du pilier.
7.14 Détermination des efforts tranchants résistants
Jusqu’à distance 1,0d resp 1.125d, il faut prévoir une deuxième arma-
avec et sans armatures ture, mais au maximum deux par rangée d’armature. La distance
tangentielle maximale dans la transition entre la zone c et d doit être
Tranchant résistant de dalle sans armatures d’effort
imitée à 1,7d.
tranchant
Le nombre nécessaire d’armatures ARMATEC doit être déterminé pour
La valeur de calcul de résistance au poinçonnement est : que la valeur de calcul de la force de cisaillement puisse inclure le
v Rdc= CRd,c k (100 ρl fck)1/3 + k1 σcp > (vmin + k1 σcp) facteur b d’augmentation de charge défini précédemment.
avec : CRd,c = 0,18/γc = 0,12 β . VEd < V Rd,sy
200 La résistance de l’armature ARMATEC dans la zone c se calcule ainsi :
k = 1+ ≤ 2,0 d en mm
d mc ⋅ nc
V Rd ,cs = ⋅ Asi ⋅ f yd
η
ρly, ρlz : Le pourcentage d’armature, en suivant les axes y et z, qui
se trouve à l’intérieur du périmètre considéré et qui est ancrée à Avec
l’extérieur de ce même périmètre. Pour piliers d’angle et de bord voir Asi : surface de la section nominale d’une armature ARMATEC
paragraphe 3.
nc : nombre d’armatures sur une rangée d’éléments dans la zone c
fck : Résistance à la compression caractéristique du béton en MPa
mc : nombre de rangées d’éléments dans la zone c
k1 = 0,10
fyd : valeur de calcul de la limite d’élacticité de l’acier à béton (<
σcp = (σcy + σcz)/2 Valeur de calcul de la contrainte normale du béton 435MPa)
à l’intérieur du périmètre considéré (valeur positive en compression)
η Facteur tenant compte de l'épaisseur de la dalle en fonction de la
d = (dx + dz)/2 hauteur utile statique hauteur utile
vmin = 0.035 k13/2. fck ½
avec k1=0.1
⎧1,0 pour d ≤ 200mm
η=⎨
Tranchant résistant de dalle avec armatures d’effort d ≥ 800mm
⎩1,6 pour
tranchant
Les valeurs intermédiaires peuvent être interpolées linéaire-
Par conséquent, la résistance maximale est calculée à l’encastrement
ment
du pilier. Elle est définie comme un multiple de la résistance au poin-
çonnement sans armature Pour les hauteurs utiles statiques jusqu’à env. 300 mm, la reprise de
charge des armatures à ARMATEC se fait principalement par les têtes
d refoulées et dans une moindre mesure par la liaison de la tige nervu-
v Rd , max = 13,5 ⋅ ⋅ v Rd ,c rée.
u0
Pour cette raison, il est aussi possible d’utiliser des armatures à
avec : double-tête à tige lisse et une limite d’élasticité de fyk = 500 MPa, sans
pour autant pouvoir compter sur une augmentation de la charge.
u0 Périmètre à prendre en compte pour
piliers intérieurs
7.17 Détermination de la zone armée
u0 = c2 + 3d ≤ c2 + 2c1 Périmètre à prendre en compte pour
Elle est délimitée par la section pour laquelle l’effort tranchant est
piliers au bord
inférieur à l’effort tranchant résistant sans armature, soit vEd< vRd,ct,out
u0 = 3d ≤ c1 + c2 Périmètre à prendre en compte pour
Soit vEd= β VEd/uout d
piliers d’angle
Le périmètre extérieur est donc défini ainsi : uout= β VEd / vRd,c d
c1 Dimension du poteau parallèle à l’excentricité de la charge
vRd,c est la résistance au cisaillement du béton non armé définie en
c2 Dimension du poteau perpendiculaire à l’excentricité de la charge
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La longueur de la zone avec armature de poinçonnement ls à partir de
l’encastrement du pilier est à la distance de du périmètre extérieur au
bord de pilier moins 1.5d. (Figure 9)
3 ⋅ d m ⋅ mD ENTREPRENEUR
sD = ≤ 0.75d Année PAYS
CHANTIER
2 ⋅ n C ⋅ mC
2002 TRALUX - Cour des Comptes au Luxembourg Lux
Avec :
mC nombre de rangées d’éléments dans la zone c 2002 RINNEN - Cour Maximilien à Echternach Lux
Seule l’armature entièrement ancrée à l’extérieur du périmètre critique MARMORITH BETONINDUSTRIE- Project Belgique
2004
peut être prise en considération. Dorset
Pour les piliers de bord et d’angle avec a ≤ d, l’armature de flexion 2004 KEPPENS – Lokeren Belgique
placée normalement par rapport au bord supérieur de la dalle doit être
2004 M&M SITTY - Collège Notre Dame à Wavre Belgique
façonnée en U.
2004 TRALUX – Extension AVI à Luxembourg Lux
7.110 Armature de renforcement à l’aplomb du pilier
2004 EUROSTEEL – Résidence Montée Pilate Lux
Afin d’assurer une continuité de la distribution des efforts à la liaison
dalle/pilier, il est nécessaire d’inclure une armature de renforcement. 2004 DZ CONSTRUCT – Piscine de Bettembourg Lux
Cette armature doit être positionnée à l’aplomb de la surface d’appui
COMAT - Ref SOCIMMO – Maison Zambon à Lux
et être calculée de manière suivante : 2004
Dudelange
VEk avec VEk= VEd / 1,4 2004 SOCIMMO – CIPPA à Heisdorf Lux
As ≥
f yk 2004 CDC – CNA à Dudelange Lux
2004 LODOMEZ - Résidence du bois à Eische Belgique
7.111 Calcul des armatures de poinçonnement des
semelles de poteaux et radier 2004 CDC – Cactus Brill à Esch Lux
Pour les semelles à épaisseur variable, la hauteur utile peut être prise COBELBA - Rénovation Home de l’Amitié à Belgique
2004
égale à l’épaisseur le long du contour de l’aire chargée. Virton
(Figure 11) 2004 CORDEEL - KaHo Sint Lieven te Sint Nikllas Belgique
La valeur de l’effort agissante est JACQUES DELENS - Bâtiment scolaire Belgique
2004
VEd,red = VEd-ΔVEd Tamaris à Molenbeek
VEd est l’effort tranchant appliqué 2004 CDC – Anzi à Luxembourg Lux
ΔVEd est la réaction verticale à l’intérieur du contour de contrôle consi- 2004 LODOMEZ - Résidence Horizon à Marnach Belgique
déré (réaction du sol – poids propre de la fondation)
2009 Chantier FORTRANSA à Barcelone Espagne
Les lattes à goujons ARMATEC sont disposées dans la dalle selon des 2009 « Ute Polideportivo » à Miribilla - Bilbao Espagne
rayons autour de la colonne.
• Positionner les lattes à goujons ARMATEC en tenant compte du
schéma d’implantation transmis par PLAKABETON ou par le bureau
d’études responsable de la stabilité de l’ouvrage.
• Poser les lattes à goujons sur des écarteurs adaptés, fixés au cof-
frage. Dans le cas de lattes asymétriques, l’extrémité de la latte à
goujons présentant une encoche est l’extrémité qui doit être posée
du côté de la colonne (voir schéma). Cette donnée est importante et
doit être respectée pour garantir la reprise correcte de la charge.
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Tableaux et figures du Dossier Technique
ex ey
pour asx,min pour asy,min
beff beff
Position de l’aire chargée beff beff
Nappe Nappe
Nappe Nappe
supé- supé-
inférieure inférieure
rieure rieure
Intérieur 0,125 0 0,3 ly 0,125 0 0,3 lx
En bord
En bord dans le sens x 0,25 0 0.15 ly 0,125 0,125 0,3 lx
En bord dans le sens y 0,125 0,125 0,3 ly 0,25 0 0.15 lx
En angle 0,5 0,5 0.15 ly 0,5 0,5 0,15 lx
a)
„sup.“ signifie la zone de traction sous flexion de la dalle dans la zone du pilier
b)
„inf.“ signifie zone de compression de flexion de la dalle dans la zone du pilier
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Tableau 2 : gamme de produits
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Figure 1 : modèle de fonctionnement
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Figure 3 : définition des contours de référence selon EC2
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Figure 6 : valeurs de β
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Figure 9 : représentations des différentes résistances à l’effort tranchant
Z Z
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Annexe 1 : Exemple de positionnement des lattes
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Annexe 2 : Mise en Œuvre ARMATEC
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