EXPOSÉ
THEME
L’eau est une ressource vitale pour le bien-être de l’humanité .La première priorité et la plus urgente
est celle de l’économiser , la rationaliser et d’en faire le meilleur usage possible. Avec la croissance
de l'humanité, de la science et de la technologie, notre monde atteint de nouveaux horizons mais le
coût que nous payerons dans le futur proche va sûrement être trop haut. Parmi les conséquences de
cette croissance rapide est le désordre environnemental avec un grand problème de pollution. Sans
compter d'autres besoins, la demande de l'eau a augmenté énormément avec la consommation de
l’agricole, de l’industriel et des secteurs domestiques qui consommant 70, 22 et 8% de l'eau doux
disponible, respectivement et de ceci a eu comme conséquence la génération de grandes quantités
d'eau usagées contenant un certain nombre de polluants .
Les produits chimiques en général ont une certaine toxicité, sont considérés comme des
micropolluants cancérigènes et dangereux même lorsqu’ils existent sous forme de traces.
L’élimination de ces polluants à partir des rejets industriels est très souvent réalisée par des
traitements chimiques classiques tels que: la coagulation-floculation, l‘électrocoagulation entre
autres, se sont révélés efficaces, mais dans la plupart des cas, très onéreux.
Le traitement par la technique d’adsorption est plus utilisé pour son efficacité dansl’abattement des
micropolluants organiques, en mettant en jeu des interactions solide liquide. Les recherches se sont
alors orientées vers les procédés de traitement utilisant les matériaux naturels tels que les matières
agricoles (sciures de bois, déchets agricoles, charbons actifs…), l'alumine activée, certaines résines
macromoléculaires mais surtout les argiles en raison de leur disponibilité et de leurs faibles coûts.
L’application du charbon actif en poudre ou en grains dans le domaine de traitement des eaux a
commencé à se développer après la seconde guerre mondiale. Utilisé initialement durant la première
moitié du siècle pour assurer la décoloration des eaux, le charbon actif a ensuite été employé pour
ses propriétés adsorbants dans le but d’éliminer les substances organiques dissoutes. Actuellement,
IL est mis en œuvre dans de très nombreuses stations afin d’affiner la qualité des eaux. Associé de
plus en plus souvent à d’autres méthodes de traitement, le charbon actif est utilisé à la fois comme
matériau adsorbant et comme support bactérien en vue de l’abaissement de la teneur en matière
organique et de l’élimination de la métier organique biodégradable.
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II. Définition d’adsorption
L’adsorption est un phénomène d’interface, c’est le processus au cours du quels des molécules d'un
fluide (gaz ou liquide), appelé adsorbat, viennent se fixer sur la surface d'un solide, appelé adsorbant.
La surface géométrique pour un solide en grain non poreux, à laquelle s’ajoute, pour un solide
poreux, la surface interne engendrée par les fissures et les pores accessibles aux molécules de la
phase gazeuse ou liquide . Le phénomène est général pour toutes les surfaces mais on cherche à
l’exploiter en le magnifiant par l’emploi de solides à porosité élevée.
L’adsorption est un processus exothermique qui se produit donc avec un dégagement de chaleur, ce
qui peut conduire à un échauffement du solide et à une réduction des quantités adsorbées.
Permettent de distinguer deux types d'adsorption : adsorption physique et adsorption chimique.
Ce type d'adsorption résulte de l'établissement d'un échange de forces de faible énergie entre la
surface d'un solide et des molécules à proximité de cette surface. Dans ce cas, la rétention est le
résultat des liaisons de nature électrostatique de type Van Der Walls.
Du point de vue énergétique, la physisorption se produit aux basses températures avec des énergies
de l'ordre de (10 Kcal.mol-1 au maximum). Elle correspond à un processus réversible (équilibre
dynamique d'adsorption et de désorption) et ne conduit pas à une modification de l'identité chimique
de la molécule adsorbée.
Dans le cas d'une telle adsorption, le temps de rétention de la substance adsorbée est court et la
surface adsorbante peut être recouverte de multiples couches moléculaires de produit adsorbé.
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III. Principe
Principe de l'adsorption repose sur l'accumulation à la surface ou à l'intérieur du charbon (dans les
pores) des molécules continues dans l'eau ou dans l'air à traiter. Ceci est possible grace aux
interactions physiques et chimiques entre la surface du charbon et les molécules à adsorber.
Aux interfaces, les interactions intermoléculaires ne sont pas compensées dans toutes les directions,
et il subsiste par des forces résiduelles dirigées vers l’extérieur. Ces forces représentent une énergie
superficielle par unité de surface, comparable la tension superficielle des liquides. Ces forces sont
neutralisées lorsque des particules mobiles (un gaz ou un soluté) se fixent en surface, on dit qu’elles
s’adsorbent.
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IV.2.1 Le charbon actif :
Il est obtenu à partir de matières organiques (bois, tourbe) carbonisées, puis activées (dégagement
des cavités remplies de goudron lors de la carbonisation). Le charbon actif peut être obtenu soit sous
forme de poudre avec des pores de quelques (μm) de dimension, soit sous forme de grain. Il peut
être régénéré selon trois procédés de désorption : à la vapeur, thermique et chimique.
Figure3: CA en poudre
b) Charbon actif granulé (CAG):
Ce type de charbon présente une granulométrie plus grande et une surface spécifique un peu moins
importante. Ils sont préconisés de préférence pour l'adsorption des gaz et des vapeurs. Les charbons
actifs en grains sont généralement préparés par activation physique à partir de différents matériaux
comme le bitume et le lignite, le pétrole, les huiles et les résidus lourds, les caoutchoucs naturels et
synthétiques.
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Figure4: CA en Grain
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b. Propriétés chimiques:
Bien que le carbone soit l'élément majoritaire du charbon actif, d'autres composes (oxygène,
hydrogène, soufre, azote, minéraux, ...) sont aussi présents et influent fortement sur les propriétés
d'adsorption et de catalyse du charbon actif.
La proportion de cendres peut aller de 1% massique pour un charbon prépare à partir d'une matière
première pure, a plus de 10% massique dans le cas d'un charbon à base de bois ou de houille. Les
composes susceptibles d'être présents dans les cendres (silicates, aluminosilicates, oxydes de
calcium, magnésium, fer. potassium et sodium) sont importants dans les procèdes d'adsorption
puisqu'ils modifient les interactions entre la surface du charbon actif et l'adsorbat.
L’hydrogène et les hétéroatomes présents (O, N, S...) sont à l’ origine de groupes Fonctionnels
(acides carboxyliques, cétones, amines...) si lues aux extrémités des unités poly aromatiques
constituant le charbon. Ces groupes fonctionnels déterminent les propriétés chimiques de surface du
charbon actif ct donc son affinité avec le solvant et les molécules en solution. La teneur en éléments
C, II, N, S, O est le plus souvent mesurée par analyse des gaz émis lors de la combustion ou
pyrolyse du charbon.
Aujourd’hui, l’adsorption sur charbon actif est une opération utilisée dans des domaines très variés
comme la chimie fine, la pétrochimie, l’agroalimentaire, mais aussi dans des applications liées à
l’environnement comme le traitement d’effluents.
Le charbon actif est un adsorbant reconnu et le plus utilisé pour l’élimination des MPO lors du
traitement des eaux, Les MPO vont diffuser de la phase liquide vers des sites d’adsorptions à la
surface du charbon et ainsi être séparés de l’eau à traiter. Même avec le charbon actif considéré
comme l’adsorbant le plus efficace, ce mode de traitement reste très limité pour l’élimination de
tous les micropolluants.
Le charbon actif est le plus souvent utilisé sous forme de poudre (CAP) avec un diamètre inférieure
à 100 µm dans des réacteurs de contact ou bien sous forme de grain (CAG) avec un diamètre
supérieur à 800 µm et utilisé dans des filtres fixes.
L’adsorption sur charbon actif est mise en œuvre lorsque l’effluent n’est pas biodégradable ou
lorsqu’il contient des éléments toxiques organiques susceptibles de perturber l’épuration biologique.
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Figure6: Adsorption du charbon actif
Les micropolluants minéraux : tels que métaux, métalloïdes et éléments radioactifs : plomb,
cadmium, mercure, arsenic, antimoine, radon, uranium, etc.
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VI.2. L’élimination des micropolluants présents dans l’eau:
Le choix d’une technologie de traitement dépend du type de micropolluant à éliminer mais aussi des
objectifs et des coûts d’investissement et d’exploitation. Chaque technologie a son champ d’action
qui varie selon sa place dans la filière de traitement et selon les caractéristiques de l’eau brute à
traiter. Pour éliminer les micropolluants de l’eau potable il existe d’ores et déjà plusieurs traitements
efficaces.
La méthode de traitement ont été retenue: c'est le contact avec du charbon actif : mis en œuvre sous
forme de charbon actif en poudre (CAP), en grain (CAG) ou en micro-grain (µ-CAG) ; Par ce
procédé, le polluant est transféré de la phase fluide vers la surface du solide.
Le degré d’adsorption des micropolluants dépend ;
-du type de charbon actif (porosité, surface spécifique, groupes fonctionnels de surface, etc.)
-des caractéristiques des micropolluants (structure moléculaire, taille, hydrophobicité, etc.)
- des conditions d’opération (température, compétition avec d’autres composés de la matrice, temps
de contact, dose de charbon, etc.).
Exemple d’application
L’installation de traitement par CAP est présentée dans la (figure 7). Le CAP est introduit dans les
eaux provenant de la biologie avec un dosage constant de 10 ou 20 mg CAP/l. Après un temps de
contact d’environ 40 minutes, l’eau est filtrée soit par des membranes d’ultrafiltration (UF) (taille
des pores de 30 nm), soit sur un filtre à sable (FS) afin de retenir le CAP. Le temps de séjour du
CAP dans le système est d’environ 2 jours. Le CAP saturé est ensuite extrait pour être incinéré avec
les polluants adsorbés.
Dispersé dans l’air, le CAP est explosif. Son stockage doit donc être adapté en conséquence
(mesures relatives aux zones à risque d’explosion).
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VII . Principales applications de l’adsorption sur charbon actif :
Les charbons actifs sont employés:
en traitement d’affinage des eaux potables ou des eaux industrielles de haute pureté;
Le charbon actif fixe alors les composés organiques dissous qui ont échappé à la dégradation
biologique naturelle (autoépuration des cours d’eau), puis aux traitements physico-chimiques amont.
pour améliorer les qualités organoleptiques d’une eau;
En éliminant les matières organiques responsables de goûts, d’odeurs et de couleur. Avec
l’accroissement de la pollution, leur emploi s’est étendu à l’élimination de nombreux polluants et
micropolluants tels que les phénols, les hydrocarbures, les pesticides, les détergents et même
certains métaux lourds qui ne sont pas totalement éliminés par la clarification. Ils participent
également à l’élimination des précurseurs de THM et des sous-produits de désinfection.
en traitement d’eaux résiduaires industrielles ;
Lorsque l’effluent n’est pas biodégradable ou lorsqu’il contient des éléments toxiques organiques
interdisant l’emploi de techniques biologiques. Dans ce cas l’emploi de charbon actif peut permettre
de retenir sélectivement les éléments toxiques et, par suite, de retrouver un effluent normalement
biodégradable.
En traitement « tertiaire » des eaux résiduaires ou industrielles ;
Le charbon fixe les composés organiques dissous, réfractaires au traitement biologique situé en
amont, et permet ainsi d’éliminer une plus ou moins grande proportion de la DCO résiduelle (DCO
« dure »).
Comme catalyseur;
Pour réduire les oxydants de différentes réactions (hydrogénation, oxydation et polymérisation),
peut être utilisé comme support catalytique.
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VIII. les avantages et les inconvénients:
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Pré-filtration: Les carburants dissous et matières en particules peuvent rapidement encrasser le
charbon, nécessitant un prétraitement dans la plupart des cas.
Coût: Le besoin de remplacer régulièrement le charbon épuisé rend le charbon actif granulé plus
cher que le stripping pour des concentrations élevées de contaminants.
Déchets dangereux : tout le charbon doit être finalement jeté, puisque il ne peut être régénéré
qu’un certain nombre de fois, ou pas du tout dans le cas de l’adsorption de métaux ou de résidus
d’explosifs. Selon les caractéristiques du charbon épuisé, il peut être jeté comme déchet
dangereux, ce qui augmenterait le coût et responsabilité.
IX . Impact environnemental :
Le charbon actif est plus impactant que les autres procédés, excepté en ce qui concerne les
rayonnements ionisants sur lequel le charbon actif est le procédé ayant le plus faible impact. Cet
impact est en effet lié à l’utilisation d’électricité (notamment produite par le nucléaire) et le charbon
actif est le procédé qui consomme le moins d’électricité. En revanche, le charbon actif a un impact
très supérieur aux autres procédés sur, dans l’ordre décroissant, l’occupation de zones urbaines,
l’occupation des sols vierges, l’eutrophisation marine, la formation de substances photochimiques et
l’acidification terrestre, la disparition des ressources fossiles et de la couche d’ozone, et la formation
de matière sous forme particulaire. Ces impacts sont notamment liés à la consommation élevée de
réactif charbon actif (2 941 m3 /an) ainsi qu’à sa fin de vie en décharge.
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X .Conclusion:
Le charbon actif est efficace pour de nombreuses substances mais sa durée de vie pour une
application en eaux usées a été peu étudiée. Deux solutions existent : le charbon actif en grains
(CAG), avec une masse élevée de matériau adsorbant installée dans le filtre qui lui confère un
pouvoir tampon important mais qui nécessite un renouvellement ou une régénération du matériau
pour maintenir les performances vis-à-vis des micropolluants ; et le charbon actif en poudre (CAP)
qui peut être mis en œuvre dans un réacteur de contact diffus dédié qui nécessite une étape de
séparation spécifique ou dans un contacteur séparateur intégré (type Pulsa green). Le traitement est
assuré par une dose de CAP « à la demande » définie en fonction de la qualité de l’eau à traiter et
des objectifs de réduction des micropolluants de l’eau.
Un charbon actif est un adsorbant généralement microporeux ; il sera plus efficace pour les
molécules de dimensions inférieures aux micropores que pour des molécules organiques plus
volumineuses.
-La capacité d’adsorption pour les applications en eau potable est très difficile à quantifier par une
évaluation en laboratoire.
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Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartition des pores d’un adsorbant (DUBININ) 7
THM Trihalométhanes
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Référence
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Sommaire
I. Genéralité sur les traitements des eaux potables 1
II. Définition d’adsorption 2
II.1. Adsorption chimique 2
II.2. Adsorption physique 2
III. Principe 3
IV. Mise en place du procédé 3
IV.1.Paramètres affectant l’adsorption 4
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