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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie d’Oran « Mohamed Boudiaf »

Domaine : Sciences et Technologie

Faculté de Chimie – Département de Génie chimique

Option : Génie des Procédés de l’environnement

Parcours : Master 1 (GPE)

Module du Master : Production d’eau potable.

EXPOSÉ
THEME

Elimination des micropolluants dans les


eaux par adsorption
Présenté par :
- BOUALEM Sihem
- KRIM Issam Eddine
- ELAFIFI Chaima
- CHOUIHET Youcef
Responsable Mr. BENHAMOU
Année universitaire : 2019-2020
I . Genéralité sur les traitements des eaux potables

L’eau est une ressource vitale pour le bien-être de l’humanité .La première priorité et la plus urgente
est celle de l’économiser , la rationaliser et d’en faire le meilleur usage possible. Avec la croissance
de l'humanité, de la science et de la technologie, notre monde atteint de nouveaux horizons mais le
coût que nous payerons dans le futur proche va sûrement être trop haut. Parmi les conséquences de
cette croissance rapide est le désordre environnemental avec un grand problème de pollution. Sans
compter d'autres besoins, la demande de l'eau a augmenté énormément avec la consommation de
l’agricole, de l’industriel et des secteurs domestiques qui consommant 70, 22 et 8% de l'eau doux
disponible, respectivement et de ceci a eu comme conséquence la génération de grandes quantités
d'eau usagées contenant un certain nombre de polluants .

Les produits chimiques en général ont une certaine toxicité, sont considérés comme des
micropolluants cancérigènes et dangereux même lorsqu’ils existent sous forme de traces.
L’élimination de ces polluants à partir des rejets industriels est très souvent réalisée par des
traitements chimiques classiques tels que: la coagulation-floculation, l‘électrocoagulation entre
autres, se sont révélés efficaces, mais dans la plupart des cas, très onéreux.

Le traitement par la technique d’adsorption est plus utilisé pour son efficacité dansl’abattement des
micropolluants organiques, en mettant en jeu des interactions solide liquide. Les recherches se sont
alors orientées vers les procédés de traitement utilisant les matériaux naturels tels que les matières
agricoles (sciures de bois, déchets agricoles, charbons actifs…), l'alumine activée, certaines résines
macromoléculaires mais surtout les argiles en raison de leur disponibilité et de leurs faibles coûts.

L’application du charbon actif en poudre ou en grains dans le domaine de traitement des eaux a
commencé à se développer après la seconde guerre mondiale. Utilisé initialement durant la première
moitié du siècle pour assurer la décoloration des eaux, le charbon actif a ensuite été employé pour
ses propriétés adsorbants dans le but d’éliminer les substances organiques dissoutes. Actuellement,
IL est mis en œuvre dans de très nombreuses stations afin d’affiner la qualité des eaux. Associé de
plus en plus souvent à d’autres méthodes de traitement, le charbon actif est utilisé à la fois comme
matériau adsorbant et comme support bactérien en vue de l’abaissement de la teneur en matière
organique et de l’élimination de la métier organique biodégradable.

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II. Définition d’adsorption
L’adsorption est un phénomène d’interface, c’est le processus au cours du quels des molécules d'un
fluide (gaz ou liquide), appelé adsorbat, viennent se fixer sur la surface d'un solide, appelé adsorbant.
La surface géométrique pour un solide en grain non poreux, à laquelle s’ajoute, pour un solide
poreux, la surface interne engendrée par les fissures et les pores accessibles aux molécules de la
phase gazeuse ou liquide . Le phénomène est général pour toutes les surfaces mais on cherche à
l’exploiter en le magnifiant par l’emploi de solides à porosité élevée.
L’adsorption est un processus exothermique qui se produit donc avec un dégagement de chaleur, ce
qui peut conduire à un échauffement du solide et à une réduction des quantités adsorbées.
Permettent de distinguer deux types d'adsorption : adsorption physique et adsorption chimique.

II.1. Adsorption physique

Ce type d'adsorption résulte de l'établissement d'un échange de forces de faible énergie entre la
surface d'un solide et des molécules à proximité de cette surface. Dans ce cas, la rétention est le
résultat des liaisons de nature électrostatique de type Van Der Walls.
Du point de vue énergétique, la physisorption se produit aux basses températures avec des énergies
de l'ordre de (10 Kcal.mol-1 au maximum). Elle correspond à un processus réversible (équilibre
dynamique d'adsorption et de désorption) et ne conduit pas à une modification de l'identité chimique
de la molécule adsorbée.
Dans le cas d'une telle adsorption, le temps de rétention de la substance adsorbée est court et la
surface adsorbante peut être recouverte de multiples couches moléculaires de produit adsorbé.

II.2. Adsorption chimique


Dans ce cas, l'adsorption est due à la formation d'une liaison chimique, covalente plus permanente,
entre l'adsorbat et la surface de l'adsorbant. Par rapport au premier, l'adsorption chimique se
distingue par des énergies d'adsorption plus élevées (2 à 100 Kcal mol-1 contre quelques Kcal mol-1)
et par une fixation irréversible de l'adsorbat sur des sites d'adsorption très spécifiques. Elle est aussi
favorisée à température élevée.
Dans ce type d'adsorption, le temps de rétention est long et seule la première couche liée à la surface
adsorbante est chimiquement adsorbée, les autres couches, dans le cas où elles existent, sont
retenues par physisorption.

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III. Principe

Principe de l'adsorption repose sur l'accumulation à la surface ou à l'intérieur du charbon (dans les
pores) des molécules continues dans l'eau ou dans l'air à traiter. Ceci est possible grace aux
interactions physiques et chimiques entre la surface du charbon et les molécules à adsorber.

Aux interfaces, les interactions intermoléculaires ne sont pas compensées dans toutes les directions,
et il subsiste par des forces résiduelles dirigées vers l’extérieur. Ces forces représentent une énergie
superficielle par unité de surface, comparable la tension superficielle des liquides. Ces forces sont
neutralisées lorsque des particules mobiles (un gaz ou un soluté) se fixent en surface, on dit qu’elles
s’adsorbent.

L'adsorption peut être décomposée en quatre étapes :


1. Transfert de la particule (phénomène très rapide)
2. Déplacement de l'eau jusqu'à être au contact du charbon (rapide)
3. Diffusion à l'intérieur du charbon sous l'influence du gradient de concentration (étape assez lente)
4.Adsorption dans un micropore (très rapide)

Figure1: mécanisme d’adsorption

IV. Mise en place du procédé


Dans le domaine du traitement des eaux, l'adsorption constitue une technique de choix pour
l'élimination d'éléments dissous, le plus souvent organiques et à l'état de traces.
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IV.1 Paramètres affectant l’adsorption :
Un grand nombre de paramètres et de propriétés, du support et du substrat, peuvent influencer le
processus d'adsorption et notamment la capacité et la cinétique de rétention d'une substance sur un
support. Il s'agit des paramètres suivants :
IV.1.1 Caractéristiques de la molécule:
a) Taille des molécules adsorbés : il faut que la taille de la molécule soit inférieure au diamètre du
pore d'adsorbant pour que celle-ci puisse diffuser rapidement dans le volume poreux et atteindre le
site d'adsorption.
b) Solubilité : plusieurs chercheurs ont montré que les constantes d'adsorption ont tendance à être
plus importants quand la solubilité du composé diminue.
c) pKa : Le pH conditionne la forme sous laquelle se trouve la molécule (ionisée ou neutre). La
majorité des études, montrent que la rétention est maximale lorsque le pH est égal au pKa.
d) Polarité et polarisabilité de la molécule adsorbée : l'adsorption va être fortement influencée par
les dimensions du composé à piéger (surface, volume), mais aussi par les groupements fonctionnels
de la molécule (alcools, aldéhydes, cétones, acides carboxyliques, amines, soufre, halogène...)
induisant des effets de polarisabilité plus ou moins marqués.
IV.1.2 Structure de l'adsorbant:
Elle joue un rôle déterminant dans la fixation du substrat, par la taille de ses particules. En effet plus
la taille est petite, plus la surface de contacte sera grande. Ce qui va alors augmenter son pouvoir de
rétention. En outre, cette surface s'accroit lorsque le support est poreux.
Les adsorbants industriels (essentiellement les charbons actifs) développent des surfaces spécifiques
énormes (600 à environ 1200 m 2.g -1).
D'autres facteurs, comme la température qui définit la nature de l'adsorption, peuvent également
influencer la capacité d’adsorption.
IV.2 Grands types d'adsorbants:
On distingue cinq grands types d'adsorbants « physiques » : les charbons actifs, les zeolithes, les
alumines, les gels de silice et les argiles activées.
Le charbon actif est un excellent adsorbant : sa capacité d'adsorption des molécules organiques et
des gaz est remarquable, d'où son utilisation dans des domaines très variables.

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IV.2.1 Le charbon actif :
Il est obtenu à partir de matières organiques (bois, tourbe) carbonisées, puis activées (dégagement
des cavités remplies de goudron lors de la carbonisation). Le charbon actif peut être obtenu soit sous
forme de poudre avec des pores de quelques (μm) de dimension, soit sous forme de grain. Il peut
être régénéré selon trois procédés de désorption : à la vapeur, thermique et chimique.

Figure2 : structure de charbon actif vu sous un microscope électronique

IV.2.2 Procèdes de fabrication du charbon actif :


a) Carbonisation:
La carbonisation est la décomposition thermique des matières carbonées : les espèces autres que le
carbone sont éliminées. Cette étape s'effectue à des températures comprises entre 600 et 800°C en
présence de sels métalliques et sous un courant continu de gaz inerte (absence d'oxygène).
La carbonisation est généralement effectuée a une vitesse de montée en température suffisamment
grande pour minimiser le contact entre les produits carbonises et les produits volatils. Elle fournit
des matériaux ayant une structure poreuse limitée et qui n'ont donc pas une forte capacité
d'adsorption. La structure poreuse est ensuite étendue durant le processus d'activation.
b) Activation:
L'activation consiste à développer la structure poreuse en éliminant les goudrons qui obstruent les
pores, et à créer des fonctions de surface (généralement oxydées) qui sont a l'origine des interactions
entre le solide et les molécules adsorbées. Elle peut être physique ou chimique.
L'activation physique permet de développer les pores existants et d'en créer d'autres. Elle est réalisée
entre 800°C et 1000°C en présence d'un gaz faiblement oxydant (air), de vapeur d'eau, de CO2, ou
encore d'un mélange de ces gaz.
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L'activation chimique est plutôt utilisée avec le bois. Elle consiste à imprégner le matériau de départ
avec une solution concentrée d'agent très oxydant et/ou déshydratant (acide phosphorique, chlorure
de zinc...). Le matériau subit ensuite une pyrolyse entre 400°C et 800°C à l'abri de l'air, puis est lave
et sécher. Le charbon actif est ainsi obtenu en une seule étape. C'est le degré d'imprégnation du
matériau en matière oxydante qui définit la structure poreuse finale. Suite à l'activation, le charbon
actif acquiert une structure poreuse poly disperse : les pores ont différentes formes et dimensions. La
répartition poreuse dépend de la nature de la matière première, mais aussi des conditions de
l'activation.
IV.2.3 Différents types de charbon actif :
Selon leurs applications, les charbons actifs sont souvent disponibles soit en poudre (CAP), soit en
grains (CAG).
a) Charbon actif en poudre (CAP):
Les charbons actifs en poudre ont une granulométrie très fine (inférieure à 100 μm) avec un
diamètre moyen compris entre 15 et 25 μm. Ils présentent une grande surface spécifique et se
caractérisent par une très grande vitesse d'adsorption. Ils sont utilisés de préférence pour l'adsorption
en phase liquide.

Figure3: CA en poudre
b) Charbon actif granulé (CAG):
Ce type de charbon présente une granulométrie plus grande et une surface spécifique un peu moins
importante. Ils sont préconisés de préférence pour l'adsorption des gaz et des vapeurs. Les charbons
actifs en grains sont généralement préparés par activation physique à partir de différents matériaux
comme le bitume et le lignite, le pétrole, les huiles et les résidus lourds, les caoutchoucs naturels et
synthétiques.

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Figure4: CA en Grain

IV.2.4 Propriétés du charbon actif :


a. Propriétés texturales :
La structure poreuse est en générale caractérise par deux principaux paramètre: la porosité et la
surface spécifique qui dépend directement du volume poreuse.
La structure d'un charbon est donc caractérises par son volume poreux, la taille et la forme de ses
pores. Que ce soit pour le charbon actif en grain ou poudre, la structure poreuse est hétérogène, elle
comprend des : micropores, des mésopores et des macrospores selon le tableau suivant :

Tableau 1: Répartition des pores d’un adsorbant (DUBININ)


Désignation Rayon moyen Volume poreux Surface spécifique
des pores (nm) (cm3.g-1) (m2.g-1)
Micropores <2 0,2 -0,6 400 -900

Mésopores 2-50 0,02 -0,1 20 -70

Macrospores >50 0,2 -0,8 0,5 -2

Figure5 : structure de pores du charbon actif

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b. Propriétés chimiques:

Bien que le carbone soit l'élément majoritaire du charbon actif, d'autres composes (oxygène,
hydrogène, soufre, azote, minéraux, ...) sont aussi présents et influent fortement sur les propriétés
d'adsorption et de catalyse du charbon actif.

La proportion de cendres peut aller de 1% massique pour un charbon prépare à partir d'une matière
première pure, a plus de 10% massique dans le cas d'un charbon à base de bois ou de houille. Les
composes susceptibles d'être présents dans les cendres (silicates, aluminosilicates, oxydes de
calcium, magnésium, fer. potassium et sodium) sont importants dans les procèdes d'adsorption
puisqu'ils modifient les interactions entre la surface du charbon actif et l'adsorbat.

L’hydrogène et les hétéroatomes présents (O, N, S...) sont à l’ origine de groupes Fonctionnels
(acides carboxyliques, cétones, amines...) si lues aux extrémités des unités poly aromatiques
constituant le charbon. Ces groupes fonctionnels déterminent les propriétés chimiques de surface du
charbon actif ct donc son affinité avec le solvant et les molécules en solution. La teneur en éléments
C, II, N, S, O est le plus souvent mesurée par analyse des gaz émis lors de la combustion ou
pyrolyse du charbon.

V . l’adsorption sur charbon actif:

Aujourd’hui, l’adsorption sur charbon actif est une opération utilisée dans des domaines très variés
comme la chimie fine, la pétrochimie, l’agroalimentaire, mais aussi dans des applications liées à
l’environnement comme le traitement d’effluents.
Le charbon actif est un adsorbant reconnu et le plus utilisé pour l’élimination des MPO lors du
traitement des eaux, Les MPO vont diffuser de la phase liquide vers des sites d’adsorptions à la
surface du charbon et ainsi être séparés de l’eau à traiter. Même avec le charbon actif considéré
comme l’adsorbant le plus efficace, ce mode de traitement reste très limité pour l’élimination de
tous les micropolluants.
Le charbon actif est le plus souvent utilisé sous forme de poudre (CAP) avec un diamètre inférieure
à 100 µm dans des réacteurs de contact ou bien sous forme de grain (CAG) avec un diamètre
supérieur à 800 µm et utilisé dans des filtres fixes.
L’adsorption sur charbon actif est mise en œuvre lorsque l’effluent n’est pas biodégradable ou
lorsqu’il contient des éléments toxiques organiques susceptibles de perturber l’épuration biologique.
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Figure6: Adsorption du charbon actif

VI . Les traitements de l’eau potable:


Les polluants organiques de l'eau sont par nature très variés allant de micropolluants tels que des
pesticides aux substances organiques naturelles.
VI.1. Micropolluants dans l'eau:
Appelés « micropolluants », ces polluants émergents se retrouvent dans l’eau à des concentrations
très faibles, de l’ordre du micro ou du nanogramme par litre. Les progrès dans le domaine des
analyses en laboratoire mettent de plus en plus en évidence leur présence dans l’eau, et leurs effets
potentiels chroniques directs ou indirects sur les écosystèmes, même à de très faibles concentrations.

Il existe de multiples catégories de micropolluants, classées selon deux grandes familles :

Les micropolluants minéraux : tels que métaux, métalloïdes et éléments radioactifs : plomb,
cadmium, mercure, arsenic, antimoine, radon, uranium, etc.

Les micropolluants organiques : pesticides, hydrocarbures, solvants, détergents, cosmétiques,


substances médicamenteuses, etc.

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VI.2. L’élimination des micropolluants présents dans l’eau:

Le choix d’une technologie de traitement dépend du type de micropolluant à éliminer mais aussi des
objectifs et des coûts d’investissement et d’exploitation. Chaque technologie a son champ d’action
qui varie selon sa place dans la filière de traitement et selon les caractéristiques de l’eau brute à
traiter. Pour éliminer les micropolluants de l’eau potable il existe d’ores et déjà plusieurs traitements
efficaces.
La méthode de traitement ont été retenue: c'est le contact avec du charbon actif : mis en œuvre sous
forme de charbon actif en poudre (CAP), en grain (CAG) ou en micro-grain (µ-CAG) ; Par ce
procédé, le polluant est transféré de la phase fluide vers la surface du solide.
Le degré d’adsorption des micropolluants dépend ;
-du type de charbon actif (porosité, surface spécifique, groupes fonctionnels de surface, etc.)
-des caractéristiques des micropolluants (structure moléculaire, taille, hydrophobicité, etc.)
- des conditions d’opération (température, compétition avec d’autres composés de la matrice, temps
de contact, dose de charbon, etc.).

Charbon actif en grain (CAG) dans la production d’eau potable


Le charbon actif en grain peut être utilisé dans des procédés de filtration rapide utilisant des filtres à
gravité, de filtration lente utilisant des filtres à sable sandwich où encore dans des adsorbeurs
mobiles ou fixes.
La filtration au moyen de charbon actif en grain (CAG) est une étape très répandue dans les filières
de production d’eau potable à partir des eaux souterraines ou de surface. L’affinage de l’eau au
moyen de CAG améliore la qualité en éliminant:
Les composés à l’origine des goûts et des odeurs (composés la gésine ou le MIB)
Les pesticides et sous-produits de pesticides
La couleur
Les trihalométhanes et autres sous-produits de désinfection
Les toxines algales
Les hydrocarbures chlorés et autres composés organiques volatils (COV)
Les perturbateurs endocriniens et les nombreux micropolluants xénobiotiques
Les résidus médicamenteux et les résidus de tous nos produits du quotidien (produit d'entretien
et d'hygiène)
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Le charbon actif en poudre (CAP) dans la production d'eau potable
Le charbon actif en poudre est utilisé dans la production de l'eau potable pour traiter les problèmes
ponctuels ou bien récurrents.
L'application de charbon actif en poudre en combinaison avec les membranes d'ultrafiltration est
récemment devenue une alternative pour l'élimination de composés organiques dans l'eau potable.
Cette combinaison de procédés intègre l'intérêt de l'adsorption sur charbon actif en poudre aux
propriétés des membranes.

Exemple d’application
L’installation de traitement par CAP est présentée dans la (figure 7). Le CAP est introduit dans les
eaux provenant de la biologie avec un dosage constant de 10 ou 20 mg CAP/l. Après un temps de
contact d’environ 40 minutes, l’eau est filtrée soit par des membranes d’ultrafiltration (UF) (taille
des pores de 30 nm), soit sur un filtre à sable (FS) afin de retenir le CAP. Le temps de séjour du
CAP dans le système est d’environ 2 jours. Le CAP saturé est ensuite extrait pour être incinéré avec
les polluants adsorbés.
Dispersé dans l’air, le CAP est explosif. Son stockage doit donc être adapté en conséquence
(mesures relatives aux zones à risque d’explosion).

Figure7: schéma de l’installation d’adsorption sur charbon actif suivi d’ultrafiltration

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VII . Principales applications de l’adsorption sur charbon actif :
Les charbons actifs sont employés:

en traitement d’affinage des eaux potables ou des eaux industrielles de haute pureté;
Le charbon actif fixe alors les composés organiques dissous qui ont échappé à la dégradation
biologique naturelle (autoépuration des cours d’eau), puis aux traitements physico-chimiques amont.
pour améliorer les qualités organoleptiques d’une eau;
En éliminant les matières organiques responsables de goûts, d’odeurs et de couleur. Avec
l’accroissement de la pollution, leur emploi s’est étendu à l’élimination de nombreux polluants et
micropolluants tels que les phénols, les hydrocarbures, les pesticides, les détergents et même
certains métaux lourds qui ne sont pas totalement éliminés par la clarification. Ils participent
également à l’élimination des précurseurs de THM et des sous-produits de désinfection.
en traitement d’eaux résiduaires industrielles ;
Lorsque l’effluent n’est pas biodégradable ou lorsqu’il contient des éléments toxiques organiques
interdisant l’emploi de techniques biologiques. Dans ce cas l’emploi de charbon actif peut permettre
de retenir sélectivement les éléments toxiques et, par suite, de retrouver un effluent normalement
biodégradable.
En traitement « tertiaire » des eaux résiduaires ou industrielles ;
Le charbon fixe les composés organiques dissous, réfractaires au traitement biologique situé en
amont, et permet ainsi d’éliminer une plus ou moins grande proportion de la DCO résiduelle (DCO
« dure »).
Comme catalyseur;
Pour réduire les oxydants de différentes réactions (hydrogénation, oxydation et polymérisation),
peut être utilisé comme support catalytique.

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VIII. les avantages et les inconvénients:

Les avantages et les inconvénients des deux types de charbon actif.


Avantages du charbon actif en poudre
L’adsorption est rapide dans la mesure où une grande partie de la surface de contact est
directement disponible.
Des quantités supplémentaires peuvent être rajoutées en cas de pointes de pollution accidentelles
ou temporaires.
Le charbon actif en poudre est 2 à 3 fois moins cher que le charbon actif en granulé.

Inconvénients du charbon actif en poudre


Le charbon actif en poudre ne peut pas être régénéré quand il est mélangé avec des boues
d’hydroxyde.
Il est difficile d’enlever les dernières traces d’impuretés sans ajouter une quantité très importante
de charbon actif en poudre.
La détection des pointes de pollution est problématique et sa concentration applicable est limitée.

Avantages du charbon actif granule


La durée de vie du charbon actif granulé dépend de l’abattement de la matière organique et du
lissage des points de pesticide.
Le choix du type de charbon actif est également déterminant sur le rendement de l’élimination.
Le charbon actif granulé a une capacité d’adsorber une partie de presque toutes les vapeurs.
Il a une grande capacité d’adsorption pour les substances organiques en particulier les solvants.
Il retient un grand nombre de substances chimiques en même temps.
Il fonctionne bien dans un domaine large de température et d’humidité.
Il est inerte et on peut l’utiliser en toute sécurité.
Il est facilement disponible et de bon marché.

Inconvénients du charbon actif granulé

Durée de vie limitée.

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Pré-filtration: Les carburants dissous et matières en particules peuvent rapidement encrasser le
charbon, nécessitant un prétraitement dans la plupart des cas.
Coût: Le besoin de remplacer régulièrement le charbon épuisé rend le charbon actif granulé plus
cher que le stripping pour des concentrations élevées de contaminants.
Déchets dangereux : tout le charbon doit être finalement jeté, puisque il ne peut être régénéré
qu’un certain nombre de fois, ou pas du tout dans le cas de l’adsorption de métaux ou de résidus
d’explosifs. Selon les caractéristiques du charbon épuisé, il peut être jeté comme déchet
dangereux, ce qui augmenterait le coût et responsabilité.

IX . Impact environnemental :
Le charbon actif est plus impactant que les autres procédés, excepté en ce qui concerne les
rayonnements ionisants sur lequel le charbon actif est le procédé ayant le plus faible impact. Cet
impact est en effet lié à l’utilisation d’électricité (notamment produite par le nucléaire) et le charbon
actif est le procédé qui consomme le moins d’électricité. En revanche, le charbon actif a un impact
très supérieur aux autres procédés sur, dans l’ordre décroissant, l’occupation de zones urbaines,
l’occupation des sols vierges, l’eutrophisation marine, la formation de substances photochimiques et
l’acidification terrestre, la disparition des ressources fossiles et de la couche d’ozone, et la formation
de matière sous forme particulaire. Ces impacts sont notamment liés à la consommation élevée de
réactif charbon actif (2 941 m3 /an) ainsi qu’à sa fin de vie en décharge.

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X .Conclusion:
Le charbon actif est efficace pour de nombreuses substances mais sa durée de vie pour une
application en eaux usées a été peu étudiée. Deux solutions existent : le charbon actif en grains
(CAG), avec une masse élevée de matériau adsorbant installée dans le filtre qui lui confère un
pouvoir tampon important mais qui nécessite un renouvellement ou une régénération du matériau
pour maintenir les performances vis-à-vis des micropolluants ; et le charbon actif en poudre (CAP)
qui peut être mis en œuvre dans un réacteur de contact diffus dédié qui nécessite une étape de
séparation spécifique ou dans un contacteur séparateur intégré (type Pulsa green). Le traitement est
assuré par une dose de CAP « à la demande » définie en fonction de la qualité de l’eau à traiter et
des objectifs de réduction des micropolluants de l’eau.
Un charbon actif est un adsorbant généralement microporeux ; il sera plus efficace pour les
molécules de dimensions inférieures aux micropores que pour des molécules organiques plus
volumineuses.
-La capacité d’adsorption pour les applications en eau potable est très difficile à quantifier par une
évaluation en laboratoire.

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Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartition des pores d’un adsorbant (DUBININ) 7

Liste des figures


Figure 1 : Mécanisme d’adsorption 3
Figure 2 : Structure de charbon actif vu sous un microscope électronique 5
Figure 3 : CA en poudre 6
Figure 4 : CA en Grain 7
Figure 5 : Structure de pores du charbon actif 7

Figure 6 : Adsorption du charbon actif 9


Figure 7 : Schéma de l’installation d’adsorption sur charbon actif suivi d’ultrafiltration 11

Liste des abréviations


CAP Charbon actif en poudre
CAG Charbon actif granulé
µ-CAG Charbon actif micro-granulé

MPO Micropolluant organique


COV Composé organique volatile
UF Ultrafiltration
FS Filtre à sable
DCO Demande complet oxygène

THM Trihalométhanes

MIB Micropolluant biodégradable

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Référence

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2020.
Manceau, A., Marcus, M.A., T’amura, N. Quantitative spéciation of heavy metals in soils and
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carbon. Environmental Science and Technology. 2007.
Metcalf & Eddy. Wastewater Engineering, third edition. 1991.

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Sommaire
I. Genéralité sur les traitements des eaux potables 1
II. Définition d’adsorption 2
II.1. Adsorption chimique 2
II.2. Adsorption physique 2
III. Principe 3
IV. Mise en place du procédé 3
IV.1.Paramètres affectant l’adsorption 4

IV.1.1 Structure de l'adsorbant 4


4
IV.1.2 Caractéristiques de la molécule
IV.2. Grands types d'adsorbants 4
IV.2.1 Le charbon actif 5

IV.2.2 Procèdes de fabrication du charbon actif 5


a) Carbonisation 5
b) Activation 5

IV.2.3 Différents types de charbon actif 6


a) Charbon actif granulé (CAG) 6
6
b) Charbon actif en poudre (CAP)
IV.2.4 Propriétés du charbon actif 7
a) Propriétés texturales 7
b) Propriétés chimiques 8
V. l’adsorption sur charbon actif 8

VI. Les traitements de l’eau potable 9

VI. 1 Micropolluants dans l'eau 9

VI. 2 L’élimination des micropolluants présents dans l’eau 10


VII. Principales applications de l’adsorption sur charbon actif 12

VIII. les avantages et les inconvénients 13

IX. Impact environnemental 14


X. Conclusion 15

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