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BLINDAGE des salles de RAYONS X

Tiré de Blindage des salles de rayons X et


gamma industrielles et médicales
- Synthèse et expérience personnelle -
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Jean-Marc Légaré, Ph. D.


Radioprotection J.-M. Légaré
4855, boul. Lévesque Est
Laval, Québec H7C 1N2
J M Légaré

Salle d'irradiation:

Avant de fixer le choix d'une installation, de l'utilisation et de l'entretien ultérieurs,


consultez préalablement, tous les groupes et personnes pouvant être affectés, ou
impliqués en pratique:

a. Ingénieurs de structures, de ventilation, d'électricité, d'hydraulique,...


b. Fabricants d'équipements et d'accessoires, et caractéristiques vs attentes
c. Professionnels de la santé (en radiologie médicale, médecine nucléaire,
radioprotection,...) et autres individus
d. Institution et départements ou services
e. Personnel technique entraîné qui aura à vivre le quotidien, et radioprotectionniste
f. Autres individus et groupes pertinents
2. Justification du choix de la salle, des hypothèses, spécifications,...
3. Emplacement géographique de la salle d'irradiation dans le bâtiment, structures,
caractéristiques physiques de la salle et du voisinage (autour, au-dessus, au-dessous)
4. Consultation de la documentation appropriée, les intervenants sur l'installation prévue et
visiter si nécessaire d'autres installations du même genre pour optimiser et pour inclure tous
les aspects à considérer avant, pendant et après la construction et l'utilisation de l'installation
5. Suggestion d'un minimum d'intermédiaires et convenir une entente sur l'installation des
structures, de l'appareillage, de l'électricité, de l'hydraulique, de la mécanique et de
l'irradiation primaire et secondaire, et de l'utilisation à venir.
6. Consultation en vue de soumettre et discuter les alternatives avant de faire le rapport final
7. Obtention de toutes les données pertinentes des divers intervenants avant de commencer le
travail;
8. Inclusion des aspects pratiques avec l'administration, le syndicat et les employés, etc.
9. Utilisation d'une salle artisanale peut souvent convenir. En questionnant les employés, on voit
qu'ils ont souvent d'excellentes idées pratiques, sécuritaires, sociales et économiques.
10. Connaissance et application des exigences légales en cours, certains choix pertinents, etc.
11. Nature de l'occupation immédiate et plus éloignée, autour, au-dessus, au-dessous, ex.
chambre noire, salle d'irradiation, de détection, autres salles de rayons X, médecine nucléaire,
anthroporadiamétrie, autres travailleurs et public. On ne doit pas imposer des contraintes de
présence et d'activités sur les gens, les films et le voisinage 24h/jour, 7 jours/semaine
12. Ingénierie: structures, matériaux, poids, électricité, ventilation, hydraulique, ancrage de
l'appareil, construction et fonctionnement en général, éclairage, entrées et prises électriques,
accessoires de travail, d'entreposage, et d'entretien appropriés. Faire passer les conduits
entre deux feuilles de Pb se chevauchant beaucoup au plafond est souvent une solution
pratique et économique
13. Structure de l'édifice, alimentation électrique et en circulation d'eau et des liquides de
refroidissement du tube
14. Nature, propriétés et exigences des équipements voulus (homologués selon qui et quoi?) et
accessoires à venir, ex. consulter les fabricants, le vendeur et l'acheteur

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15. Pertinence ou non d'une installation sans plafond (effet de ciel) et du blindage du plafond,
habituellement requis de la porte; pertinence ou non d'un labyrinthe approprié
16. Choix d'un bon endroit, d'un bon type de salle avec les services et facilités prévus, des
matériaux, étendue intérieure et extérieure et hauteur, pour la salle, toute cabine, écran et
fenêtre de verre plombé ou système de TV lorsque praticable et voulu. En radiologie
médicale, y ajouter un système de communication verbale et visuelle réciproque pour rester
en communication avec le patient
17. L'espace et la disposition dans la salle doivent répondre adéquatement aux besoins prévus.
Avant de construire, consulter sérieusement la direction, le personnel visé, les diverses
législations gouvernementales et autres personnes et organismes concernés, et surtout les
utilisateurs
18. Assurance de l'absence de fuites au niveau des joints, perforations, entrées et sorties, cadres
de portes et de fenêtres, tuyaux, conduits de circulation d'air, de fils électriques, persiennes.
19. Aspects pratiques d'entrée, et de sortie des appareils et des accessoires, des personnes et
des pièces à irradier, accessoires, ainsi que leur circulation et l'intimité des personnes (ex.
médical)
20. Accessibilité des services reliés
21. Pertinence ou non d'un facteur d'occupation (fraction appropriée) pour le voisinage, immédiat
ou non, ex. ascenseurs, passages, espace extérieur à soi-même ou à son institution
22. Charge de travail globale réaliste, tout en considérant le maximum possible à court, moyen et
à long terme et incluant les facteurs d'utilisation primaire, d'occupation du voisinage et de
sécurité dans les doses périodiques (annuelles habituellement)
23. Possibilité ou non de déménager un jour, ex. si la salle blindée est dans un local loué; facilité
de montage et de démontage.

3.5 Matériaux de la salle blindée

Obtenir de bons matériaux (densité, uniformité, épaisseur, poids, encombrement,


facilité de déplacer, d'installer et de rester en bon état, etc.):

a. plomb, acier ou fer, béton; éviter le plomb acoustique (poreux ou picoté)


b. verre et gypse, surtout aux basses énergies
c. verre plombé, vinyle plombé, cadre blindé
2. S'assurer que tout matériel, plomb,... ne s'affaisseront pas lors de la construction et
subséquemment, sous son propre poids ou disposition, ex. mur de Pb mince, plafond blindé à
supporter
3. S'assurer d'un bon service de livraison, de matériaux de qualité dans les délais prévus et à
bon prix pour l'acheteur
4. Voir si la législation exige un revêtement particulier du plomb nu
5. Accorder autant d'importance de blindage aux fenêtres et aux portes, et à leurs cadres qu'aux
parois immédiatement avoisinantes
6. Protéger le matériel de blindage contre les coups mécaniques; s'assurer de planchers propres
en tout temps lors de la livraison, de l'entreposage et l'installation du plomb et d'autres
matériaux afin d'éviter l'endommagement et l'encombrement et les risques mécaniques aux
gens.
7. S'assurer de la bonne composition et de la densité prévue pour le blindage, ex. plomb 11,35
g/cm3, acier 7,8 g/cm3, béton 2,35 g/cm3, verre 2,6 g/cm3, panneaux de gypse 0,7 g/cm3
8. Considérer la possibilité du transport et du transfert des pièces de blindage, etc. On doit
parfois fractionner l'épaisseur et l'étendue des morceaux de plomb, montés ou non
9. Étiqueter les équipements et accessoires (ex. filtres, cônes) de façon claire quant à leur
homologation, spécifications techniques, performance, etc., afin d'éviter des erreurs
10. Ne pas accepter et ne transférer à d'autres que des installations démantelables, appareils et
accessoires appropriés et approuvés pour les besoins convenus au niveau de leur conception
et usage à moins de confirmation d'acceptabilité nouvelle
11. Ne pas recouvrir le blindage avant la vérification complète et une attestation écrite de
conformité

Spécifications de blindage

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Résultats de spécifications disponibles; application généralement possible à
l'installation considérée s'il y a un choix judicieux

1. Les spécifications de blindage sont bien établies pour les rayons primaires et secondaires,
séparément pour la télégammathérapie et la radiographie industrielle par radionucléides. Les
spécifications de blindage se limitent habituellement aux rayons primaires en brachythérapie
et en médecine nucléaire.
2. Vérification des spécifications de blindage trouvées au moyen d'une autre méthode et d'une
autre source d'information si possible
3. Esprit critique dans le choix des résultats publiés et des spécifications pertinentes pour soi ou
non:
a. murs et murets
b. plafond selon la protection voulue au-dessus ou à côté seulement (effet de ciel) et
blindage du plafond; Voir le livre de Légaré et Aubé, 1995, pour le Co 60 et l'Ir 192
primaires et leurs rayons diffusés (avec un peu de fuites)
c. plancher; rabats de Pb dans la salle ou extension du Pb du niveau du béton
d. porte blindée et pourtour (cadre et mur)
e. seuil de porte
f. verre blindé et pourtour; ne pas oublier le choix de son emplacement et de ses
dimensions, y compris le cadre
4. Conditions d'utilisation prévues, calculs et hypothèses utilisées pour les données disponibles
(primaires, secondaires, charge de travail, distance, voisinage, etc.)
5. Méthode d'obtention des résultats et unités, ex. GBq ou Ci avec multiples ou sous-multiples
6. Tout chevauchement d'un matériau épais sur un autre doit être en excellent contact direct et
être au moins égal à l'épaisseur du matériel absorbant le moins les rayons, ex. béton, tours de
la porte et des fenêtres plombés, cadres des entrées, etc., ex. minimum de chevauchement 5
cm, pour les feuilles plombées qui se rejoignent, et 5 cm pour les pièces sur le plomb perforé,
si acceptables
7. Lorsque nécessaire au point de vue opérationnel, légal ou de protection, inscrire l'équivalent
d'atténuation sur des murs et barrières de protection visés, et les conditions d'opération et des
rayons, kV max., radionucléides
8. Existence de données, mais non concordantes sur les RX primaires et secondaires
séparément
9. Spécifications de blindage selon divers auteurs et méthodes diffèrent
10. Spécifications de blindage différentes en RX selon l'appareil monophasé, triphasé ou à
potentiel constant, le nombre d'impulsions par cycle, auteurs et hypothèses, filtration totale,...
11. Davantage de blindage pour les rayons X et gamma secondaires (fuites + diffusion) en
radiographie industrielle que du côté médical pour la même charge de travail hedomadaire.
On ne doit pas utiliser les spécifications de blindage de la radiothérapie, car il y aurait une
forte sous-estimation des épaisseurs parce que les pourcentages de fuites et de diffusion sont
plus grands en radiographie industrielle.
12. Équivalences existantes entre Pb, acier, béton, verre, gypse à divers kV et keV pour une
charge de travail hebdomadaire donnée
13. Facteurs modificateurs logiques a inséré dans la charge globale
14. Réduction possible de l'épaisseur de plomb un peu au-delà de la hauteur de l'appareil et des
individus s'il y a absence de personnes et d'objets radiosensibles au-delà vers le haut
15. Réduction de l'épaisseur de blindage pour primaire et fuites obliques et leur diffusion, mais
l'épaisseur réelle doit être amplement suffisante pour les rayons ionisants diffusés qui y sont
produits; tenir compte de la pénombre du faisceau, ex. industrie, RX vétérinaire
16. Parfois, l'absence de porte blindée est admissible, ex. s'il y a un mur blindé avoisinant
supplémentaire hors salle le long de l'ouverture de la porte lorsqu'elle reçoit seulement un peu
de rayons secondaires; parfois un labyrinthe est utile, parfois l'absence de plafond blindé est
acceptable,...
17. Porte Pb, en tenant compte du blindage d'acier, lanières de vinyle Pb, seuils acceptables;
torsion du métal avec le temps. Pb de la porte à placer le plus près possible du côté de
l'accotement.
18. Les spécifications de blindage, séparément pour monophasé et triphasé ou à potentiel
constant existent pour diverses situations. Des facteurs ci-dessus influencent beaucoup les
spécifications de blindage, d'où l'utilité de comparer deux sortes de données et d'inclure un

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facteur de sécurité, ex. 4 ou 10 x dans les expositions périodiques et conséquemment dans la
charge de travail globale hebdomadaire
19. Certains résultats de la radiographie industrielle peuvent servir en radiologie médicale, et le
blindage en radiodiagnostic peut s'appliquer en radiodiagnostic vétérinaire selon la pertinence
des hypothèses.
20. Les équivalences entre plomb, acier, béton, verre et gypse sont souvent connues et utiles.
Pour le domaine diagnostic par triphasé, voir Légaré et al. 1978, reproduit sur mon site
Internet avec la courtoisie de la revue Radioprotection.
21. Les spécifications des rabats plombés sur le plancher et le plafond de béton dans la salle sont
bien connus depuis 1991 pour un appareillage RX particulier fonctionnant à 150, 200, 250 et
300 kVpc. Les figures 6 et 7 qui nous donnent les fractions Diffusé/Primaire (hors salle près
du joint au plancher de béton) vs Largeur du rabat, que l'on voit varier peu avec le kVpc et
l'angle entre l'axe central du faisceau de rayons X et la dalle de béton. Les spécifications des
rabats pourraient servir à d'autres situations de rayons X et gamma primaires et à des rayons
diffusés si leurs courbes de transmission, non données dans ce travail, se ressemblaient.
22. Les épaisseurs et hauteurs de murs optimales y sont bien établies depuis 1995 (Légaré et
Aubé) pour diverses situations et de niveaux acceptables d'effet de ciel à 2,0 m de hauteur à
l'extérieur des salles de Co 60 et d'Ir 192..
23. Inclure dans la charge de travail globale par semaine tous les paramètres possibles, ex.
facteurs de sécurité, d'utilisation, d'occupation, de réduction de dose périodique (ex. 5 pour
appliquer le tableau de 500 mR/an à 100 mR/an). Utiliser une charge de travail réaliste
incluant le temps de réchauffement du tube RX, ou les aller-retour d'une source radioactive
primaire au début et à la fin de l'exposition.
24. N'utiliser les CDA et CDT de faisceaux très filtrés que lorsqu'on doit extrapoler des courbes de
transmission.
25. Obtenir les spécifications de blindage à partir d'au moins deux sources d'information
pertinentes différentes, séparément pour les RX d'une filtration totale donnée pour
monophasé à 1 ou 2 impulsions par cycle, triphasé avec le nombre de pulsations par cycle, ou
à potentiel constant à choisir.
26. Dans le choix des spécifications de blindage secondaire (fuites à travers le contenant et les
parois du collimateur, et diffusion), on ne doit pas utiliser les spécifications de blindage de
radiologie médicale en radiographie industrielle, si l'on ne veut pas une forte sous-estimation
du blindage à cause des plus grandes fuites, pénombre et diffusion (ex. ouverture 60o)
acceptables en radiographie industrielle.
27. Arrondir les spécifications recommandées à des valeurs commerciales si possible, ex.
multiples de 0,8 mm au Canada et aux É.-U. A. Limiter si possible le nombre d'épaisseurs et
bien identifier afin de réduire le risque de les interchanger
28. Faire usage, si nécessaire de vinyle plombé fixé ex. sur le côté gauche ou droit d'une porte
extérieure pour maintenir un bon contact avec le mur et réduire les fuites de rayons
29. Il y a peu de disponibilité de devis sur la construction du blindage dans la littérature
30. Discussion avec les intervenants d'une proposition et des modifications nécessaires avant de
faire le rapport final
31. Fournir le rapport final aux personnes désignées

3.8 Effet de ciel

L'effet de ciel et les spécifications de blindage du plafond si nécessaire sont bien


connus depuis 1995 pour le cobalt 60 et l'iridium 192 panoramiques et diffusés, et
partiellement pour le Tm 170 et Yb 169 panoramiques (voir Légaré et Aubé, 1995).

1. Les résultats de l'effet de ciel hors salle pour les rayons X monophasés (voir fig. 10) sont
préliminaires. Ne pas les utiliser officiellement et ne pas les reproduire.
o Pour la figure 10, les écarts dans les débits d'exposition de l'effet de ciel et mesurés
à 2,0 m de hauteur étaient d'environ de 4 fois moins à 4 fois plus pour chaque
situation de ce graphique. Ces résultats pour les rayons X monophasés ne sont donc
qu'à titre d'estimé en attendant des données plus élaborées, d'ici ou d'ailleurs.
o Je vous serais très reconnaissant que vous me signaliez toutes données pratiques
sur l'effet de ciel (skyshine), pour rayons X et gamma!

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2. Pour les rayons X, réduire l'effet de ciel en s'entendant avec les intervenants de mesurer les
niveaux de rayons sans plafond, si le niveau de rayonnement est raisonnable pour la durée
des mesures d'ambiance. Il suffira ensuite de dérouler des épaisseurs successives de plomb
sur des bandes supportrices de poids prévues à la construction, jusqu'à l'obtention de niveaux
acceptables. Utiliser les courbes de transmission primaires pour en venir à une réduction
suffisante de l'effet de ciel. Ceci peut permettre de réduire significativement les coûts et le
poids. Ceci est plus facile à réaliser si le nombre d'intervenants est minimal. Ne pas oublier
d'inclure une grande marge de sécurité si on utilise l'estimé de la figure 10, établie pour un
nombre très limité d'installations monophasées. Ceci a bien fonctionné pour moi dans les
quelques cas vécus!

3.9 Rabats et extensions de plomb

Rayonnements passant sous le mur Pb: connus entre 150 et 300 kVpc, (Carrière et
Légaré, 1991) pour l'appareillage RX précisé et selon la largeur de rabat de Pb sur la
dalle de béton dans la salle. Mes données moyennes les plus récentes sans rabat, ni
extension de Pb donnent un rapport Diffusion/Primaire = 0,0006 - 0,0037 selon le
kVpc et l'angle. Ces résultats sont parfois applicables à d'autres situations.

1. La figure 5 illustre le rapport [Diffusion passant sous le mur de plomb / Primaire arrivant à la
dalle de béton] vs kVpc et l'angle d'arrivée des rayons sur le joint Pb-béton. Ces résultats
résultent de la moyenne des résultats de deux séries de mesures, très espacées dans le
temps.
2. Les spécifications des rabats plombés sur le plancher et le plafond de béton dans la salle sont
bien connus depuis 1991 pour 150, 200, 250 et 300 kVpc. Voir la fin du Tableau 2 ci-joint au
sujet du contenu de ce travail de 1991 pour l'appareil RX cité
3. Les figures 6 et 7 nous donnent les fractions [Diffusé / Primaire] vs largeur de rabat sur la
dalle de béton dans la salle d'irradiation. Les fractions varient peu avec le kVpc et l'angle.
Elles pourraient donc servir aussi à d'autres situations de rayons X ou gamma primaires et à
leurs rayons diffusés ayant des courbes de transmission qui se ressemblent
4. Les figures 8 et 9 nous donnent le rapport [Diffusion / Primaire] vs Extension (profondeur) du
mur Pb à travers la dalle de béton vs kVpc et l'angle d'arrivée des rayons sur le joint Pb-béton
qui se trouvait à 2 m du foyer du tube à rayons X.

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