Université de Sfax
TITRE DU MEMOIRE
AMELIORATION DE LA MATURITE
DU CONTROLE INTERNE :
ROLE DE L’EXPERT-COMPTABLE
REVU PAR :
MR LOUIS VAURS (Président d’honne ur IFACI/ UFAI)
MR TOMMASO CAPURSO (Président de l’UFAI, expert en audit interne et Risk
management)
MR PHILIP MARISCAL (Premier auditeur réviseur Cour des comptes Belgique, professeur
Institut catholique des hautes études commerciales)
JUILLET 2017
ANNEE UNIVERSITAIRE
2016-2017
Dédicace
À mon cher père Abderraouf
Pour son amour et son soutien continu
Je dédie ce travail
Que Dieu vous accorde sa bénédiction
Remerciements
Je ne peux que commencer par remercier chaleureusement mes quatre encadrants qui ont été
les véritables pierres angulaires de ce travail. Ainsi, je remercie M. Abderraouf YAICH pour
avoir été mon directeur de recherche et pour ses précieux conseils et directives. Je remercie
également M. Louis VAURS pour la confiance, la sympathie et le soutien qu’il m’a apporté.
Je remercie M. Tommaso CAPURSO qui a su m’accompagner et soutenir tout au long du
travail. Je remercie M. Philip MARISCAL pour ses remarques et conseils qui m’ont été très
précieux pour mener à bien ce travail.
Je souhaite particulièrement remercier Mme Sihem CHHAIDER pour sa précieuse aide dans
l’accomplissement de ce mémoire.
Merci à tous les collègues du cabinet qui m’ont accompagné au quotidien et m’ont soutenu
depuis le début de ce mémoire.
Je remercie tout spécialement les membres du comité exécutif de l’association des experts
comptables de Tunisie qui sont M. Moncef SALLEMI, Mme Najoua BOUASSIDA, M.
Nejib MARRAKCHI et M. Wassim Turki pour leur encouragement.
Je tiens également à exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui ont accepté de répondre au
questionnaire qui représente la partie empirique de ce mémoire.
Mes profonds remerciements s’adressent à messieurs les membres du jury qui ont accepté
d’évaluer ce modeste travail.
1
Introduction
Avec la loi Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis et sa propagation dans le monde, les exigences
en matière de qualité du reporting financier et d’efficacité du contrôle interne sont devenues
plus fortes et le contrôle interne a pris de l’ampleur pour s’élever au rang des domaines d’ intérêt
prioritaire pour les marchés financiers et les législateurs et, par voie de conséquence, les
dirigeants d’entreprises et les auditeurs financiers.
En réponse à ces exigences, les entreprises ont renforcé leur démarche de contrôle interne
devenue, dans les pays développés, objet d’auto-certification du Directeur Général et du
directeur financier dans le cadre des obligations de reporting financier pour les sociétés d’intérêt
public, que ce soit en vertu d’une obligation légale ou de conformité aux bonnes pratiques de
reporting financier.
De même, le système de contrôle interne a pu être conçu, à l’origine, pour répondre à une
situation donnée devenue dépassée, ce qui réduit sa capacité à signaler les risques attachés à
des conditions nouvelles. Le management devra donc déterminer si le système de contrôle
interne est toujours pertinent et à même de s’appliquer à de nouveaux risques » 1.
Pour former un système de contrôle interne efficace, les cinq composantes du contrôle
interne à savoir l’environnement de contrôle, l’évaluation des risques, les activités de contrôle,
l’information et la communication, et le pilotage doivent fonctionner ensemble avec une
spécificité pour la composante pilotage qui couvre les cinq composantes du contrôle interne y
1(COSO, Internal Control - Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, PricewaterhouseCoopers et LANDWEL, la
pratique du contrôle interne, édition d’organisation, deuxième édition, 2004, page 95).
2
Introduction
compris elle-même. En effet, en combinant des techniques de pilotage continu et des techniques
de pilotage ponctuel, cette composante de tout système de contrôle interne se distingue par le
fait qu’en plus de piloter efficacement le bon fonctionnement des autres composantes, elle doit
s’auto réguler d’elle-même.
Compte tenu du fait que le pilotage représente un élément essentiel pour l’évaluation du
dispositif de contrôle interne car tout ce qui s’évalue s’améliore et tout ce qui ne s’évalue pas
ne s’améliore pas, les entreprises ont besoin de techniques leur permettant de piloter
efficacement l’ensemble du système et d’évaluer l’efficacité de leurs dispositifs.
Pour ce faire, les entreprises peuvent utiliser l’approche du modèle de maturité qui
constitue une technique de pilotage ponctuel relativement récente.
Le modèle de maturité constitue une technique qui définit des critères de référence afin
que l’organisation soit en mesure de comparer ses processus à d’autres, en interne ou externe.
Il peut être appliqué d’une façon globale ou individuelle à chaque composante du contrôle
interne comme à chaque fonction prise séparément ou au système global.
En l’absence d’utilisation d’une échelle dans le cadre d’un modèle, une organisation n’est
pas en mesure de situer le niveau de maturité de son système de contrôle ni d’identifier les
mesures adéquates pour améliorer la maturité de l’organisation de ses contrôles ou de l’un de
ses processus ou de ses composantes.
2 A YAICH, séminaire de formation, « contrôle interne », cabinet YAICH de formation, Mai 2016, page 223.
3
Introduction
Heureusement, des bonnes pratiques émergent et peuvent aider les entreprises à clarifier
les enjeux des systèmes et surtout à leur efficacité. Le modèle des lignes de maitrise par exemple
fournit un moyen simple et efficace pour l’amélioration du système de contrôle en assurant le
succès permanent des initiatives relatives à la gestion des risques et contrôles 4.
Dans le cadre du modèle à trois lignes, les managers opérationnels représentent les
principaux acteurs au niveau de la première ligne tandis que ceux chargés des fonctions de
gestion des risques et de conformité occupent la deuxième ligne. L’audit interne se positionne
au niveau de la troisième ligne de défense en fournissant une assurance sur l’efficacité du
système de contrôle interne pour atténuer les risques.
En tant que spécialiste en contrôle interne, l’expert-comptable est bien positionné pour
accompagner les différents acteurs des différentes lignes de maîtrise composant le modèle dans
l’évaluation de la maturité de leur système de contrôle interne.
Bien que les missions portant sur l’évaluation de la maturité du contrôle interne soient
peu développées en Tunisie en raison du fait que la technique du modèle de maturité est une
technique émergente et non normalisée, une recherche professionnelle portant sur l’approche
d’évaluation de la maturité du contrôle interne peut être d’une grande utilité aussi bien pour les
professionnels que pour les entreprises.
3 Abderraouf YAICH, le nouveau contrôle interne : concepts, composantes et techniques de contrôle, 2011, page 365.
4Institute of internal auditors, prise de position, les trois lignes de maîtrise pour une gestion des risques et un contrôle efficaces,
Janvier 2013.
4
Introduction
Cette recherche propose de nous focaliser sur l’une des zones de développement actuelles
du contrôle interne : la mesure de sa maturité à travers la mise en place d’une méthode
d’évaluation efficace.
Tout d’abord, nous ferons le tour des concepts théoriques du modèle de maturité et de son
application au domaine de pilotage et d’amélioration du contrôle interne.
Nous mettrons ensuite l’accent sur l’importance du pilotage pour l’efficacité du système
de contrôle interne et nous proposerons une démarche pour le choix d’un niveau de maturité
cible.
Pour réaliser ce travail, nous allons d’abord nous intéresser à la notion de contrôle interne
et aux éléments nécessaires pour assurer l’efficacité du système de contrôle interne d’une
organisation.
La définition, les référentiels, les limites et les objectifs du contrôle interne ainsi que les
éléments nécessaires pour assurer l’efficacité du contrôle interne sont présentés au chapitre I,
qui permet d’introduire la notion du système de contrôle interne ainsi que son évaluation et
l’importance du pilotage pour l’efficacité du système de contrôle interne.
Dans le chapitre II, la notion de maturité est introduite. Nous présenterons les modèles de
maturité et leurs limites.
Nous traiterons également le concept des niveaux de maturité ainsi que les
caractéristiques des échelles de maturité du contrôle interne.
Dans la deuxième partie, nous proposerons une démarche pour le choix d’un niveau de
maturité cible ainsi que les missions qui peuvent être effectuées par l’expert-comptable dans
l’évaluation et l’amélioration du niveau du contrôle interne.
5
Introduction
Dans le premier chapitre, nous présenterons une démarche pour la mesure de la maturité
d’un système de contrôle interne.
Les missions pouvant être menées par l’expert-comptable dans ce contexte peuvent être
classées en trois catégories à savoir :
Des missions liées à l’évaluation de la maturité du contrôle interne, l’évaluation et
l’amélioration du système de contrôle interne ;
Des missions de certification du niveau de contrôle interne et,
Des missions d’implémentation d’un niveau supérieur de maturité de contrôle interne.
Le mémoire est également enrichi par une enquête à l’aide d’un questionnaire de type
fermé.
6
PREMIERE PART IE :
CONST RUIRE UN DISPOSITIF DE
CONT ROLE INTERNE EFFICACE
7
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
De nombreux scandales financiers ont souligné clairement les conséquences néfastes que
pouvaient avoir des manquements dans ce domaine.
Le dispositif de contrôle interne, qui en lui-même, n’est pas toujours une condition
suffisante de succès pour toutes les activités, peut constituer un avantage concurrentiel pour
toute entreprise, indépendamment de sa taille ou du secteur dans lequel elle opère.
A cette fin, le contrôle interne joue un rôle primordial en aidant les entités à réaliser leurs
objectifs. Il contribue aussi à l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des opérations et
permet de minimiser les risques auxquels l’entreprise est exposée.
Malgré son importance incontestée, la notion de contrôle interne n’est pas uniformément
définie. Le chapitre premier vise donc à clarifier la situation en présentant le concept de contrôle
interne permettant de construire un dispositif de contrôle interne efficace.
Pour être efficace, le contrôle interne doit être évalué en permanence avec pour objectif
l’amélioration continue selon une approche basée sur les risques et l’amélioration de
l’efficacité.
8
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
S e c t i o n 1 : Le co nt rô le i nt er ne : d e la no ti o n d e
c o nt rô l e à ce ll e d e mai t ri se
Chaque organisation se fixe des objectifs et chaque organisation est exposée à des risques
menaçant la réalisation de ses objectifs.
Bien conçu, le dispositif de contrôle interne est un moyen pour faire face à un large
éventail de risques pour la réalisation des objectifs.
Dans cette section, nous traitons la notion du contrôle interne et les cadres de référence y
afférents (Sous-section 1), les objectifs de contrôle interne (Sous-section 2) et les éléments d’un
système de contrôle interne efficace (sous-section 3).
La notion de contrôle interne moderne trouve ses origines dans le domaine de l’expertise
comptable. Jusqu’aux années soixante-dix, le contrôle interne était défini comme un dispositif
destiné à prévenir les erreurs et les fraudes dans le domaine comptable.
A l’occasion de son 32ème congrès en 1977 consacré au contrôle interne, l’ordre des
experts-comptables de France définit le contrôle interne comme étant « l’ensemble des sécurités
contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but d’assurer la protection, la sauvegarde du
patrimoine et la qualité de l’information, l’application des instructions de la direction d’un côté
et de favoriser l’amélioration des performances de l’autre côté. Il se manifeste par
l’organisation, les méthodes et procédures de chacune des activités de l’entreprise pour
maintenir la pérennité de celle-ci ».
9
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Avec la publication du rapport COSO en 1992, le contrôle interne est défini « comme
étant un processus mis en œuvre par la direction générale, la hiérarchie, le personnel d’une
organisation, et destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs
entrant dans les catégories des objectifs suivants :
Réalisation et optimisation des opérations ;
Fiabilité des informations financières ;
Conformité aux lois et aux règlements en vigueur » 5.
Selon ce modèle, cinq composantes du contrôle interne sont identifiées pour une bonne
maitrise de l’organisation à savoir : l’environnement de contrôle, l’évaluation des risques, les
activités de contrôle, l’information et la communication, et le pilotage.
5 COSO I, Internal Control - Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, PricewaterhouseCoopers et LANDWEL,
la pratique du contrôle interne, édition d’organisation, deuxième édition, 2004, page 14.
6 A YAICH, les référentiels de contrôle interne, 2012, page 93.
7 A YAICH, les référentiels de contrôle interne, 2012, page 93.
10
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Le cadre de gestion des risques (COSO ERM, 2004) constitue un complément au cadre
de contrôle interne (COSO). Il vise à répondre aux besoins des entreprises et organisations en
contrôle interne tout en leur permettant d’évoluer vers un processus de management des risques
plus développé 9.
Mais, il est important d’opérer des distinctions de manière à ce qu’il n’y ait pas de
confusion concernant les différents cadres de référence de gestion des risques dont l’ERM
(entreprise risk management) et ceux qui sont conçus spécialement pour le contrôle interne.
Certes, ils portent tous sur la réduction des risques et différents aspects du contrôle interne mais
les cadres qui se concentrent sur la seule dimension contrôle interne sont plus étroitement
définis 10.
Un référentiel est défini comme étant un cadre théorique, un corpus de règles, de normes
et de critères destinés à développer des solutions communes, à organiser un savoir-faire et, à
valoriser un professionnalisme dans un domaine donné 11.
Les différents cadres à travers le monde convergent et se complètent. Dans leur globalité,
ils sont conçus pour évaluer les exigences en matière de contrôle interne et de maîtrise des
risques tout en s’apprêtant à être utilisés comme référentiels pour l’ingénierie et la construction
des processus qui préoccupent, du point de vue du management et de la gestion interne, les
responsables et ingénieurs des procédures et des systèmes de contrôle et de gestion des
risques 12.
8COSO II, Internal Control - Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, PricewaterhouseCoopers et LANDWEL,
Le management des risques de l’entreprise, édition d’organisation, 2007, page 10.
9 A YAICH, les référentiels de contrôle interne, 2012, page 93.
10 IFACI, « manuel d’audit interne : Améliorer l’efficacité de la gouvernance, du contrôle interne et du management des
risques », deuxième édition, 2011, page 6-2.
11 A YAICH, les référentiels de contrôle interne, 2012, page 1.
12 A YAICH, les référentiels de contrôle interne, 2012, page 1.
11
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Le cadre de management des risques COSO ERM (2004) révisé en 2017 et décliné en 20
principes.
Les recommandations sur les critères de contrôle du Canada « COCO » publiés en 1995
par l’institut canadien des comptables agréés (ICCA) Le rapport Turnbull publié par le financial
reporting council britannique, qui est paru pour la première fois en 1999 et qui a été actualisé
en 2005.
Et le cadre AMF en France publié en janvier 2007 puis actualisé en juillet 2010.
Il y a aussi les lignes directrices sur les normes de contrôle à promouvoir dans le secteur
public (version 2004) INTOSAI GOV 9100 ainsi que le référentiel ISO 31000 : 2009 –
Management du risque – principes et lignes directrices.
Notons enfin le référentiel COBIT, qui est spécifiquement conçu pour donner des
orientations sur l’élaboration et l’évaluation de la bonne gouvernance relative aux technologies
de l’information. Pour les référentiels comptables et d’audit, il y a aussi la norme ISA 315
relative au contrôle interne qui développe des normes spécifiques pour l’évaluation du contrôle
interne dans le cadre de l’audit financier.
Quant aux composantes du contrôle interne, elles sont généralement décrites par les
termes utilisés dans le COSO : environnement de contrôle, évaluation des risques, activités de
contrôle, information et communication, et pilotage.
12
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Comme indiqué plus haut, le cadre conceptuel du COSO définit le contrôle interne
comme étant un processus mis en œuvre par la direction générale, la hiérarchie et le personnel
d’une entreprise destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs
liés aux opérations, au reporting et à la conformité.
Dans sa version révisée publiée en 2013, le référentiel COSO de contrôle interne est
décliné en 17 principes détaillés des points d’attention et des illustrations.
Les cinq composantes du contrôle interne ainsi que la codification des 17 principes qui
les illustrent sont récapitulées dans le tableau suivant 14 :
13
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Composantes Principes
6. L’organisation définit les objectifs de façon suffisamment claire pour rendre possible l’identification
et l’évaluation des risques susceptibles d’affecter leur réalisation.
7. L’organisation identifie les risques associés à la réalisation de ses objectifs dans l’ensemble de son
Évaluation des périmètre et procède à leur analyse de façon à déterminer comment ils doivent être gérés.
risques 8. L’organisation intègre le risque de fraude dans son évaluation des risques susceptibles de compromettre
la réalisation des objectifs.
9. L’organisation identifie et évalue les changements qui pourraient avoir un impact significatif sur le
système de contrôle interne.
10. L’organisation sélectionne et développe les activités de contrôle qui contribuent à ramener à des
niveaux acceptables les risques associés à la réalisation des objectifs.
Activités de 11. L’organisation sélectionne et développe des contrôles généraux informatiques pour faciliter la
contrôle réalisation des objectifs.
12. L’organisation met en place les activités de contrôle par le biais de règles qui précisent les objectifs
poursuivis, et de procédures qui mettent en œuvre ces règles.
13. L’organisation obtient ou génère, et utilise, des informations pertinentes et fiables pour faciliter le
fonctionnement des autres composantes du contrôle interne.
14. L’organisation communique en interne les informations nécessaires au bon fonctionnement des
Information et
autres composantes du contrôle interne, notamment en matière d’objectifs et de responsabilités associés
communication
au contrôle interne.
15. L’organisation communique avec les tiers sur les points qui affectent le fonctionnement des autres
composantes du contrôle interne.
16. L’organisation sélectionne, développe et réalise des évaluations continues et/ ou ponctuelles afin de
Activités de vérifier si les composantes du contrôle interne sont mises en place et fonctionnent.
pilotage du 17. L’organisation évalue et communique les faiblesses de contrôle interne en temps voulu aux parties
contrôle interne chargées de prendre des mesures correctives, notamment à la direction générale et au conseil, selon le
cas.
14
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Le COCO Framework a été conçu par le Canadian Institute of charted accountants. C’est
le premier modèle au monde basé essentiellement sur des principes pour l’évaluation du
contrôle interne. Il est présenté sous forme de vingt critères de contrôle que les organisations
sont amenées à adapter et à interpréter en fonction de leur situation. Les objectifs de ce
référentiel sont :
L’efficacité et l’efficience du fonctionnement opérationnel ;
La fiabilité de l’information interne et externe ;
La conformité aux lois, aux règlements et directives internes.
Pratiquement, les objectifs de ce référentiel sont similaires aux trois objectifs énoncés par
le COSO revu en 2013.
Les critères de contrôle de l’ICCA sont conçus comme des mécanismes d’évaluation de
la production d’une information fiable au sein de l’organisation 15. Ils traitent essentiellement
de la nature du contrôle, des objectifs de contrôle, de l’efficacité du contrôle, de la distinction
entre le contrôle et la gestion, du champ d’application des recommandations sur les critères de
contrôle, des intervenants et des modèles de contrôle.
Le guide de contrôle interne « the Turnbull guidance » est un référentiel qui reprend
l’essentiel de la définition avancée par le référentiel COCO mais complétée par des objectifs.
Le Turnbull guidance définit le contrôle interne comme étant un système qui englobe les
politiques, processus, tâches, comportements et autres aspects qui sont combinés ensemble en
vue de :
Faciliter l’efficacité et l’efficience des opérations ;
Aider à assurer la qualité du reporting interne et externe ;
Et aider à assurer la conformité aux lois et réglementations.
15
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Le cadre de référence de gestion des risques et du contrôle interne français est un cadre
élaboré sous l’égide de l’Autorité des Marchés Financiers de France avec la participation active
de l’Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs internes IFACI.
Toutefois, « ceci n’implique pas que chacun des éléments doive fonctionner de façon
identique, ou au même niveau, dans des entreprises différentes. Des compromis entre les
éléments peuvent exister. Parce que les contrôles peuvent répondre à plusieurs objectifs, ceux
effectués à l’intérieur d’un élément peuvent répondre à des objectifs qui seraient normalement
couverts par des contrôles faisant partie d’un autre élément. En outre, des contrôles
complémentaires, chacun d’une efficacité limitée, peuvent être globalement satisfaisants » 17.
§ 1. L’environnement de contrôle
16
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Préalablement à l’évaluation des risques, les organisations sont amenées à définir des
objectifs cohérents et compatibles avec leur stratégie.
Selon le principe 6 du cadre COSO dans sa version révisée en 2013, l’organisation doit
définir les objectifs de façon suffisamment claire pour permettre l’identification et l’évaluation
des risques susceptibles d’affecter la réalisation de ses objectifs.
18 A YAICH, séminaire de formation, « contrôle interne », cabinet YAICH de formation, Mai 2016, page 9.
17
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Une fois les objectifs fixés, les organisations doivent identifier les risques susceptibles
d’affecter la réalisation des objectifs dans l’ensemble de leur périmètre et procéder à leur
analyse de façon à déterminer comment ils doivent être gérés.
Les organisations doivent intégrer le risque de fraude dans leur évaluation des risques
d’une part et procéder fréquemment à l’identification et à l’évaluation des changements
susceptibles d’avoir un impact significatif sur le système de contrôle interne d’autre part.
Pour atteindre les objectifs préalablement fixés et réduire les risques, la direction doit
mettre en œuvre des activités de contrôle.
Les activités de contrôle reflètent l’application des contrôles dans les processus. Elles
contribuent aussi à garantir la mise en œuvre des orientations prises par la direction.
Selon A Yaich, « Les activités de contrôle sont constituées par l’application, dans le cadre
de la structure et des politiques de l’entreprise, des normes et des procédures destinées à la
réalisation des objectifs ».
Les activités de contrôle sont présentes à tous les niveaux de l’organisation. Elles sont
également conçues et appliquées par l’ensemble du personnel de l’organisation.
Et pour que les activités de contrôle puissent atteindre un degré d’efficacité et d’efficience
adéquat, elles doivent 19 :
Être bien conçues, bien communiquées, comprises et appliquées par tout le personnel
concerné ;
Être économiques, pertinentes, fiables et intégrées au tant que possible dans le processus
normal des activités de l’entreprise ;
Être suivies et, toute défaillance ou dysfonctionnement doit être communiqué et faire
l’objet d’actions correctrices.
19Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 19.
18
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Étant donné que chaque organisation dispose de son propre ensemble d’objectifs et de
stratégies de mise en œuvre, les activités de contrôle sont représentées par les actions et les
jugements réalisés par les individus directement ou par le biais d’application technologiques.
Cette différence est affirmée par le cadre de management des risques COSO qui suppose
que « si deux entités ont des objectifs identiques et prennent des décisions semblables
concernant la façon de les atteindre, leurs activités de contrôle seront sans doute différentes. En
effet, chaque entité est gérée par des individus différents, qui font appel à leur propre jugement
lorsqu’ils exécutent des contrôles »20.
§ 4. L’information et la communication
Une information de qualité doit être communiquée de façon appropriée. C’est en raison
de l’interdépendance de ces deux notions « information et communication » que le COSO les
regroupe21.
Les informations, qui sont pertinentes et fiables, doivent être communiquées aux
personnes concernées et en temps opportun.
En vue d’assurer leur responsabilité, l’information doit être communiquée aux utilisateurs
concernés y compris, dans les cas appropriés, les tiers.
20 Coso 2 (2004), « le management des risques de l’entreprise », traduction IFACI, Editions d’organisation, page 101.
21IFACI, manuel d’audit interne : améliorer l’efficacité de la gouvernance, du contrôle interne et du management des risques,
deuxième édition, 2011, page 6-16.
19
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Quelle que soit la forme de la communication, c’est la culture de l’organisation ainsi que
le contenu de l’information à partager qui déterminent la forme de communication optimale.
§ 5. Le pilotage
Un système de contrôle interne n’est pas un instrument mis en place de façon immuable.
C’est pourquoi les systèmes de contrôle interne doivent être pilotés pour s’adapter en
permanence.
Le pilotage peut être défini comme étant un processus qui évalue les performances
qualitatives du système sur la durée 23.
Le pilotage représente l’une des composantes les plus déterminantes pour l’efficacité
continue du système de contrôle interne et ce, à travers la surveillance du système en le dotant
d’un dispositif lui assurant de façon raisonnable une efficacité continue à travers le temps. Ce
qui fait que l’efficacité du système de contrôle interne dépend, en grande partie, de celle du
dispositif de pilotage.
Cependant, tout système de contrôle, aussi efficace qu’il soit, a des limites (sous-section
3).
22Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 19.
23IFACI, manuel d’audit interne : améliorer l’efficacité de la gouvernance, du contrôle interne et du management des risques,
deuxième édition, 2011, page 6-16.
20
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Un système de contrôle interne bien conçu et appliqué constitue, certes, un outil qui aide
l’entreprise à atteindre ses objectifs mais il est important de rappeler qu’un système de contrôle
interne ne fournit qu’une assurance raisonnable et non une assurance absolue quant à la
réalisation des objectifs.
En effet, plusieurs facteurs tels que, par exemple, la non pertinence des objectifs fixés en
préalable au contrôle interne peuvent affecter l’efficacité du contrôle interne et sont de nature à
compromettre la réalisation des objectifs.
Étant donné qu’une organisation est basée essentiellement sur le facteur humain, le risque
d’erreur humaine peut être une autre limite à l’efficacité des contrôles.
Les limites du contrôle interne peuvent être dues aussi à des décisions, prises par certaines
personnes dans l’entreprise, qui sont soit limitées dans leur conception, soit basées sur des
informations incomplètes ou biaisées.
De plus, tout dispositif de contrôle interne peut être contourné, s’il y a collusion entre
plusieurs personnes ou à la seule volonté, qu’elle soit de bonne ou de mauvaise foi, des
dirigeants 24.
Même si le système de contrôle interne est bien conçu, il peut faire l’objet de
dysfonctionnements en raison d’une mauvaise interprétation d’instructions ou bien d’une
mauvaise application d’instructions.
De même, avant de mettre en place les contrôles nécessaires, les organisations doivent
toujours prendre en compte le rapport coûts avantages étant donné que les ressources sont
toujours limitées.
24Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 13.
21
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Par ailleurs, le système de contrôle interne ne peut offrir à l’entreprise qu’une assurance
raisonnable quant au risque de fraude.
Bien que plusieurs moyens puissent être mis en place par l’entreprise pour lui permettre
de détecter les manœuvres frauduleuses.
Outre par le biais des procédures, YAICH. (A) explique que la détection d’une fraude
peut se faire notamment :
Par la détection d’indicateurs qui émettent des signaux laissant apparaître des
symptômes de comportements, d’opérations ou de situations anormaux ou qui font
planer des soupçons sur l’intégrité ;
Par l’ouverture d’une voie sécurisée d’alertes (whistleblowing, lanceurs d’alerte) ;
Par les travaux d’audit interne ou externe ;
Par la permutation ou la rotation du personnel dans les postes à risque ;
Par l’observation attentive des comportements et du train de vie du personnel occupant
des postes névralgiques » 25.
Il est par conséquent important de ne jamais perdre de vue que la mission du contrôle
interne reste de fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs liés aux
opérations, au reporting et à la conformité. (Section 2)
25A. YAICH, séminaire de formation, « Contrôle interne, concepts, dispositifs et démarche d’implémentation », Cabinet
YAICH de formation, Juillet 2008.
22
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
S e c t i o n 2 : L e s o b j ec t i f s d u c o nt rô le i nt er ne
Le contrôle interne est axé essentiellement sur la réalisation des objectifs de
l’organisation.
Pour atteindre les objectifs fixés, chaque entreprise doit tout d'abord commencer par
définir ses objectifs d'une manière précise et cohérente avec la stratégie de l’entreprise et en
tenant compte des moyens nécessaires.
Bien que certains objectifs puissent être communs à toutes les entreprises, chaque
entreprise détermine ses propres objectifs.
Dans ce sens, la fixation des objectifs représente une fonction essentielle de gestion. Elle
constitue une condition préalable à l’architecture du contrôle interne.
En tant que cadre structurant, le référentiel COSO regroupe les objectifs en trois catégories à
savoir les objectifs liés aux opérations (sous-section 1), les objectifs liés au reporting (sous-
section 2) et les objectifs liés à la conformité (sous-section 3).
Les objectifs liés aux opérations se réfèrent à la réalisation de l'objet social, qui est la
raison d'être de l’organisation. Ils couvrent des objectifs qui sont axés spécifiquement sur la
réalisation et l'optimisation des opérations
En conséquence, le management doit s'assurer que les objectifs sont basés sur la réalité
et les exigences du marché ou du secteur, et qu'ils permettent, de la façon dont ils sont exprimés,
de procéder à une évaluation significative des performances.
Afin d'atteindre les objectifs liés aux opérations, il est clair et impératif de tracer une
stratégie et d’allouer les moyens nécessaires pour l'exécution de l'action de base.
23
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Mais la réalisation des objectifs liés aux opérations, tels que la rentabilité des
investissements ou bien des taux de satisfaction des clients, ne dépend pas toujours de la seule
volonté de l’organisation puisque le système de contrôle interne ne peut pas prévenir
systématiquement des comportements frauduleux ou bien certaines décisions non adéquates ou
des jugements erronés.
Et par conséquent, il y a lieu d’être attentif aux attentes des destinataires internes et
externes notamment en termes de délais et de transparence.
Les objectifs liés au reporting ne visent pas uniquement la fiabilité des informations liées
à la préparation d’états financiers mais ils couvrent toute information financière ou non
financière utilisée dans l’organisation et diffusée auprès des tiers.
24
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Les entreprises doivent mener leurs affaires, dans le respect des lois et des
réglementations en vigueur : respect des règles relatives, par exemple, aux marchés, aux tarifs,
aux impôts, à l'environnement et au bien-être des salariés ; respect des obligations relatives à
des objectifs de conformité internationaux.
Les lois et réglementations imposent des normes minimales que l'entreprise doit intégrer
dans ses objectifs de conformité 26.
Compte tenu des évolutions dans tous les domaines de l’entreprise, cette dernière doit être
en mesure de connaitre les diverses règles qui lui sont applicables, être informée en temps utile
des modifications qui leur sont apportées et traduire ses règles dans ses procédures tout en
informant et formant le personnel sur les règles qui les concernent.
Cependant, pour pouvoir réaliser les objectifs de l’entreprise que ce soit ceux relatifs aux
opérations, au reporting et à la conformité, il est nécessaire de construire un système de contrôle
interne efficace (Section 3).
26 Coopers, Lybrand, 2002. La nouvelle pratique du Contrôle Interne. Paris, édition d'organisation, pp 51-52.
25
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
S e c t i o n 3 : Eff i ca c i té du sy st è me d e co nt rô l e i nt er ne
Pour identifier un modèle de contrôle interne adéquat à une entreprise et le rendre le plus
efficace possible, il convient de comprendre les objectifs de la direction qui sont liés soit aux
opérations soit au reporting ou à la conformité.
Pour atteindre les objectifs de l’entreprise, l’organisation est amenée à mettre en place
des niveaux de contrôle (sous section1).
Elle doit être en mesure d’identifier les conditions, acteurs clés et moyens (sous-section
2) qui sont aussi de nature à assurer un système de contrôle interne efficace (sous-section 3).
Les trois niveaux de contrôle, qui existent à la base dans toute organisation même en
l’absence d’un dispositif de contrôle interne formalisé, sont :
Les contrôles internes par la structure organisationnelle et de l’environnement de
contrôle (§1) ;
Les contrôles internes appliqués au niveau des processus et des procédures y compris
les contrôles embarqués dans le système d’information (§2) ;
Les contrôles comptables et financiers (§3).
Chaque niveau de contrôle fonctionne comme une barrière de défense et comme un tamis
qui allège les contrôles et améliore leur efficacité au niveau suivant et chaque niveau suivant
constitue, un garde-fou permettant de rattraper les déficiences et anomalies qui ont pu échapper
au(x) niveau(x) de contrôle précédent(s).27
La structure organisationnelle est constituée par les organes de gouvernance, les services
opérationnels et d’encadrement, d’administration et du système d’information 28.
27 Abderraouf YAICH, le nouveau contrôle interne : concepts, composantes et techniques de contrôle, 2011, page 60.
28 Abderraouf YAICH, le nouveau contrôle interne : concepts, composantes et techniques de contrôle, 2011, page 61.
26
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
29 P. NOIROT, J. WALTER, le contrôle interne pour créer de la valeur, édition AFNOR, 2008, page 96.
30 Abderraouf YAICH, le nouveau contrôle interne : concepts, composantes et techniques de contrôle, 2011, page 61.
31A. YAICH, séminaire de formation, « Contrôle interne, concepts, dispositifs et démarche d’implémentation », Cabinet
YAICH de formation, Juillet 2008.
27
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
contrôles intégrés dans les processus et les procédures. Dans un système d’information
intégré, ces contrôles se situent essentiellement au niveau des processus amont.
2) Les contrôles au niveau des décaissements-encaissements : la trésorerie courante
constitue généralement l’étape ultime des opérations avec les tiers.
La bonne justification des encaissements et un contrôle solide des décaissements
forment des dispositifs clés pour assurer l’efficacité du système de contrôle interne.
Lorsque ces contrôles sont efficaces, ils constituent un dispositif clé de sécurisation des
processus et procédures.
3) Les contrôles exercés lors de l’établissement des états financiers : les contrôles de
justification, de cohérence, de rapprochement et de vraisemblance des comptes
constituent l’étape ultime des contrôles de base. Plus les contrôles comptables sont
méthodiques, approfondis, complets, documentés et menés avec compétence, plus ils
permettent d’identifier les insuffisances de contrôle et d’initier un plan d’actions en
fonction de la gravité des risques. Plus les contrôles sont efficaces, plus les travaux
d’établissement des états financiers sont fiabilisés et rendus plus rapides et le risque
d’erreurs importantes est réduit.
En se référant aux travaux de l’IFA32, les travaux des parties prenantes dans l’organisation
doivent être coordonnés pour fournir un dispositif de contrôle interne efficace.
Ainsi, l’organisation doit être en mesure de déterminer les parties prenantes dans la
démarche de contrôle interne et d’analyser le rôle des parties prenantes notamment dans
l’amélioration continue, qualité et risque.
32Institut Français des Administrateurs, « le suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques –
Guide méthodologique » Novembre 2010.
28
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Pour cela, une analyse RACI33 demeure importante afin de déterminer le rôle des acteurs
dans la démarche de contrôle interne.
Cette sous-section étudie les facteurs ayant un impact sur le fonctionnement efficace des
cinq composantes de contrôle interne et les parties prenantes qui doivent intervenir dans la
coordination d’un dispositif de contrôle efficace.
Le rôle des dirigeants est déterminant dans la réussite ou l’échec de la mise en place du
contrôle interne puisque la responsabilité de la conception et de la mise en place d’un système
de contrôle interne incombe principalement aux dirigeants.
L’environnement de contrôle est le socle sur lequel est élaboré et mis en œuvre un système
de contrôle efficace dans une organisation qui s’efforce 34 :
D’atteindre ses objectifs stratégiques ;
De fournir une information financière fiable à ses parties prenantes internes et externes ;
De mener ses activités avec efficience et efficacité ;
33Le « RACI » est l’acronyme d’une matrice décrivant les rôles et les responsabilités des intervenants au sein d’un processus
ou activité donnée en déterminant les acteurs réalisateur (R – responsible, A – accountable, C - consulted, I – Informed).
34 Institute of internal auditors, CRIPP-Guide pratique, auditer l’environnement de contrôle, Avril 2011.
29
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Chaque entreprise est exposée à un ensemble de risques qu’elle doit gérer et piloter.
L’évaluation des risques suppose leurs identifications permettant ainsi de déterminer leurs
degrés de gravité.
Dans son évaluation des risques, l’entreprise doit prendre en compte notamment le risque
de fraude ainsi que les changements pouvant affecter la réalisation des objectifs.
L’inventaire et l’analyse des incidents existants ainsi que l’identification des risques
potentiels relèvent de la responsabilité de la direction et de l’organe de surveillance mais les
modalités de contrôle permettant de réduire le risque sont définies par la direction.
Pour les risques inhérents et susceptibles de compromettre les objectifs de l’entreprise, ils
doivent être traités et répertoriés tels que définis par la direction avec l’aide de l’organe de
surveillance.
De plus, des revues indépendantes peuvent également être effectuées par l’audit interne.
Les activités de contrôle sont définies par le COSO comme étant l’application des normes
et procédures qui contribuent à garantir la mise en œuvre des orientations émanant du
management.
Elles permettent de garantir que les mesures prises par la direction en vue de piloter les
risques et de réaliser les objectifs sont réellement mises en œuvre.
Pour assurer une meilleure efficacité du système, les activités de contrôle doivent être
bien conçues et bien communiquées. La responsabilité de la description et de l’évaluation des
contrôles incombe principalement aux responsables processus.
Des revues indépendantes des activités de contrôle doivent être effectuées par l’audit
interne.
30
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Mais, il est aussi nécessaire qu’elles soient comprises et appliquées par tout le personnel
concerné. Elles doivent aussi être fortement intégrées dans les processus et d’une façon directe.
De plus, chaque organisation possède ses propres objectifs, sa propre hiérarchie, son
environnement et sa stratégie. Ce qui fait que les activités de contrôle diffèrent d’une entreprise
à une autre menant ainsi chaque organisation à concevoir ses propres contrôles.
Les canaux de communication, quelle qu’en soit la forme, doivent être définis de manière
à ce que les personnes responsables disposent des informations dont ils ont besoin en temps
opportun et ce en vue d’effectuer les contrôles nécessaires.
Un système de contrôle interne n’est, en effet, efficace que lorsque les mesures de
contrôle fonctionnement parfaitement dans la durée. Le système de contrôle interne dans sa
35 COSO I, Internal Control – Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, PriceWaterhouseCoopers et LANDWEL,
la pratique du contrôle interne, édition d’organisation, deuxième édition, 2004, page 83.
31
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
globalité doit faire l’objet d’une surveillance permanente par les organes de gouvernance aussi
bien pour garantir le respect des procédures définies que pour procéder, le cas échéant, à des
ajustements lorsque l’environnement connaît des changements36.
Pour évaluer l’efficacité de cette composante, l’organisation peut mettre en œuvre une
approche à plusieurs niveaux comprenant l’évaluation globale des activités et à la mise en place
d’indicateurs de mesure.
Les indicateurs sont suivis par la cellule globale de contrôle de l’entreprise et c’est la
direction qui met à jour sa stratégie en termes de risques sur la base des conclusions de toutes
les démarches.
Ensuite, elle procède à l’évaluation périodique pour passer à un troisième niveau qui est
l’évaluation indépendante.
La coordination entre les différents acteurs forment un élément clé pour améliorer
l’efficacité du dispositif de contrôle.
D’après les résultats de notre enquête, la majorité des chefs d’entreprises considèrent que
l’efficacité du système de contrôle interne est indispensable pour assurer une bonne gestion et
un pilotage efficace de l’entreprise.
Ainsi, les éléments de contrôle interne doivent fonctionner de manière coordonnée pour
atteindre les objectifs fixés par l’organisation.
36 PriceWaterhouseCoopers, système de contrôle interne : un outil de gestion en pleine mutation, page 11.
37Institut Français des administrateurs, « le suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques –
guide méthodologique » Novembre 2010.
38 Voir les résultats détaillés de l’enquête en annexe 3.
32
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Pour être efficace, le dispositif de contrôle doit répondre à certains principes tels que 39 :
Une intégration d’une forte culture de contrôle ;
La ségrégation des tâches en éliminant le cumul de tâches incompatibles ;
L’approbation collégiale qui consiste à approuver une opération par plusieurs
responsables concernés et impliqués dans l’opération ;
Les vérifications réciproques des tâches qui consistent en la vérification du travail d’un
employé par un autre ou par un autre département ;
Le développement des autocontrôles efficaces à tous les niveaux.
Les autorisations, délégations et pouvoirs qui consistent à répartir au niveau adéquat les
pouvoirs de décisions ;
Le manuel de procédures qui décrit les processus et doit être accessible par tous les
employés, et respecté à tous les niveaux de l’organisation ;
La prévention et la détection de la fraude en mettant en place des mesures de nature à
détecter et à réduire le risque de fraude ;
La mise à jour quotidienne des systèmes d’information en l’alimentant de tout
changement et de toute modification faite ;
La traçabilité complète des opérations de telle sorte que l’ensemble des décisions font
l’objet de documentation et consultation aisée ;
La compétence du personnel : l’organisation doit mettre en place un système lui
permettant de développer les compétences de son personnel afin de prendre des
décisions adéquates dans le cadre de la politique fixée par l’entreprise et sur la base des
pouvoirs préalablement définis.
En plus des principes ci-dessus, chaque organisation doit mettre en œuvre des bonnes
pratiques pour garantir l’efficacité du système à savoir :
La définition de l’appétence aux risques par le conseil ;
Les responsabilités en matière de gestion des risques (y compris les problématiques de
délégation) clairement définies et diffusées au sein de l’entité ;
L’anticipation et le recensement d’évènements qui pourront survenir et qui ont un
impact sur la réalisation des objectifs ainsi que la mise à jour systématique de
l’évaluation et la détection des risques ;
L’analyse méthodique et structurée des évènements qui sont de nature à générer des
risques ;
33
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
L’évaluation de l’ensemble des risques détectés ainsi que des réponses aux dits risques ;
L’analyse des risques résiduels en lien avec le niveau de risque acceptable tel que défini
par le conseil ;
Les activités de contrôle mises en œuvre dans chaque processus de l’organisation ;
L’évaluation ou auto-évaluation des activités de contrôle ;
La supervision par des fonctions de surveillance des activités de contrôle ;
34
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Outre les principes à appliquer et les pratiques à mettre en œuvre pour assurer l’efficacité
du contrôle interne d’une organisation, il est très utile de piloter le système de contrôle interne
et son avancement tout au long de sa mise en place et de son développement et ce afin de
s’inscrire dans la durée.
Pour pouvoir prendre les meilleures décisions, des méthodes et des outils comme les
tableaux de bord et les indicateurs peuvent être utilisés aidant ainsi les entreprises à mieux
piloter leurs systèmes et à respecter les exigences d’efficacité. L’utilisation de ces méthodes et
outils pour permettre au système d’atteindre ses objectifs sont renforcés par l’utilisation de
l’approche de maturité qui constitue un atout permettant aux entreprises d’améliorer
continuellement leurs processus.
L’approche du modèle de maturité est une approche relativement récente et constitue une
technique de pilotage. (Section 3).
35
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
S e c t i o n 1 : Le co nc e pt d e mat u ri t é
L’existence d’un contrôle interne solide dépend étroitement de l’environnement de
contrôle allant jusqu’à sa liaison à la culture du management.
Le pilotage, en tant que composante de contrôle interne, revêt aussi une importance
cruciale pour l’efficacité de l’ensemble des composantes du système de contrôle interne y
compris celle du pilotage lui-même.
En tant que système, le pilotage dans les entreprises est orienté vers l’assurance de la
performance globale de l’organisation et le succès de projets. Avec l’utilisation des systèmes
de pilotage, les performances sont évaluées par rapport aux objectifs de l’entreprise grâce à la
mise en place d’indicateurs40.
Cependant, une mise en oeuvre d’un système de pilotage implique une mise en place d’un
système d’aide à la décision à tous les niveaux dans le but d’optimiser l’organisation d’une
façon globale.
Cette section est alors consacrée à définir la notion de maturité (sous-section 1), à
présenter la notion de modèle de maturité (sous-section 2) ainsi que les limites de ladite
approche (sous-section 3).
La notion de maturité est employée avec certaines significations. D’ailleurs, il n’y a pas
une définition générale de la notion de maturité, il en existe plusieurs.
Issue des sciences naturelles, la notion de maturité est définie par le dictionnaire Larousse
en ligne comme une « période de la vie caractérisée par le plein développement physique,
40Nydia GONZALEZ RAMIREZ « contribution à l’amélioration des processus à travers la mesure de la maturité de projet :
application à l’automobile » - thèse de doctorat de l’école centrale des arts et manufactures, spécialité génie industrielle 2009
page 19.
36
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
intellectuel et affectif » ou bien encore comme « un état de l’esprit, d’un talent qui est parvenu
à la plénitude de son développement 41».
Appliquée aux organisations, Mettler (2011) définit la notion de maturité comme étant la
progression vers un idéal qui peut se manifester par l’évolution d’une habileté ou l’atteinte d’un
objectif à une étape ultime.
Selon Andersen, la maturité est définie comme étant la qualité ou l’état de devenir mûr
(Andersen et al 2003). D’après Kerzner (2003), la maturité est liée au développement des
systèmes et des processus répétitifs qui représentent une haute probabilité de succès d’un projet.
Pour Cooke-Davies, la mesure de la maturité permet de montrer l’état atteint par rapport à l’état
dans lequel le projet devrait être. Cet état sert de base pour faire évoluer les processus.
D’après la définition donnée par le CMMI 42, la maturité d’une organisation est le degré
auquel celle-ci a déployé explicitement et de façon cohérente des processus qui sont
documentés, gérés, mesurés, contrôlés et continuellement améliorés.
En examinant les différentes définitions, la maturité apparaît donc comme étant un moyen
d’appréciation et d’amélioration des processus. Elle permet conjointement, avec les tableaux
de bord et les indicateurs mis en place, le pilotage du système de contrôle interne.
Les organisations peuvent utiliser l’approche de maturité dans le but de décrire le niveau
de développement de leur système d’organisation et de contrôle interne.
37
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Les activités de modélisation consistent à construire un modèle à partir d’un système réel
et à définir la validité de ce modèle par rapport à ses résultats46.
Vernadat définit la notion de modèle comme étant une représentation d’une abstraction
d’une partie du monde exprimée dans un langage de représentation.
44 IIA et IFACI, guide pratique « sélectionner, utiliser, et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil », Juillet 2013 – version française Janvier 2014, page 4.
45 IIA et IFACI, guide pratique « sélectionner, utiliser, et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil », Juillet 2013 – version française Janvier 2014, page 5.
46
Nydia GONZALEZ RAMIREZ « contribution à l’amélioration des processus à travers la mesure de la maturité de projet :
application à l’automobile » - thèse de doctorat de l’école centrale des arts et manufactures, spécialité génie industrielle 2009.
38
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Un modèle de maturité constitue un outil qui sert à définir le niveau de maturité d’une
entité. Selon Kerzner, cette technique permet aux entreprises de se faire comparer avec les
entités de même nature.
Les modèles de maturité représentent la progression et l’évolution que les processus d’une
entité sont dans la capacité de suivre.
En se basant sur cette technique, le modèle de maturité doit définir des niveaux de
maturité. Il doit également déterminer à quel moment et au niveau de quelle étape du processus
un plan d’amélioration est nécessaire.
Les modèles de maturité peuvent être présentés sous forme de questionnaire de type
Likert ou bien sous forme de matrice ou bien sous forme Capability Maturity Model.
Le modèle de maturité sous forme de questionnaire type Likert est probablement la forme
la plus simple. Sous cette forme, le modèle de maturité est construit sur la base de réponses
47CMMI, Capability Maturity Model Integration, est un modèle de référence, un ensemble structuré de bonnes pratiques,
destiné à appréhender, évaluer et améliorer les activités des entreprises d'ingénierie.
39
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
D’un point de vue pratique, un modèle de maturité est présenté sous forme de matrice
dans laquelle on aura en ligne des processus ou bien des éléments de processus qui feront l’objet
d’évaluation et en colonne les différents niveaux de maturité. Chaque champ de la matrice
comprend des critères bien définis correspondant à un état précis et il est par conséquent
possible de porter une appréciation sur la maturité de chaque domaine abordé.
Par contre, le modèle de maturité de type Capability Maturity Model s’appuie sur la base
d’une architecture complexe qui définit une hiérarchie fixe des composantes. Au niveau de ce
modèle, les processus-clés sont identifiés pour chacun des niveaux de maturité et ceux-ci
doivent généralement être satisfaits pour pouvoir passer au niveau de maturité supérieur.
Bien qu’il existe plusieurs modèles de maturité, il est plus approprié de s’inspirer des
modèles les plus connus pour la mesure de la maturité du contrôle interne. Les modèles de
maturité s’inspirent de nombreux modèle de gestion informatique tel que le modèle Capability
Maturity Model Integration, , Project Management Maturity Model……………..
Ce modèle, basé essentiellement sur les bonnes pratiques, est orienté vers l’amélioration
des processus en vue de développer les produits et les services. Il contient de nombreux types
de composants à savoir : objectifs génériques, objectifs spécifiques, pratiques génériques et
pratiques spécifiques….
C’est un modèle qui est composé de deux approches : l’approche continue et l’approche
étagée.
Cette représentation constitue une marche à suivre en mettant en place un ordre dans la
réalisation des objectifs dans le but d’améliorer les processus.
40
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Pour pouvoir s’améliorer, l’organisation doit tout d’abord se positionner dans un niveau
de maturité décrivant son état actuel.
Une fois le niveau de maturité actuel déterminé, l’organisation envisage pour l’avenir le
niveau souhaité avec l’élaboration des plans d’amélioration.
Malgré les atouts de ce modèle, son application ainsi que sa mise en place reste assez
complexe vu le nombre de types de composants qu’il contient et l’absence de solutions orientant
les organisations sur « le comment » et non pas « ce qu’il faut » uniquement.
Le Project Management Maturity Model, conçu par Harlod Kerzner, est un modèle
composé de cinq niveaux de maturité à franchir par l’organisation et qui sont caractérisés par
des critères bien définis. Le modèle présente également les étapes à franchir pour passer d’un
niveau à un autre supérieur et un questionnaire suivi de réponses permettant l’évaluation du
développement de l’entreprise à chaque étape.
L’application d’un modèle de maturité, qu’il soit adopté ou conçu, permet aux
organisations de mesurer la performance et la maturité de l’organisation.
Néanmoins, malgré les avantages de l’approche par modèle de maturité, elle connait des
limites. (Sous-section 3).
41
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Elle est complexe car l’organisation est censée couvrir plusieurs domaines possédant ainsi
des caractères génériques et des caractères spécifiques.
De plus, une grande liberté est accordée à l’organisation qui le met en place. Le concept
précise les résultats qu’il faut obtenir sans pour autant présenter le comment.
De même, l’évolution vers un niveau supérieur dans un modèle étagé n’est possible qu’à
condition d’avoir rempli tous les objectifs du niveau précédant ce qui rend difficile l’utilisation
et l’application des modèles dans le temps surtout la mise en place des pratiques pour accroître
la maturité.
De plus, l’approche de maturité est fondée essentiellement sur une échelle de notation en
maturité, qui en elle seule ne représente qu’une évaluation qualitative. Cette évaluation n’assure
pas une exploitation des résultats issus du diagnostic déjà effectué.
Le concept de maturité ne constitue pas une méthode de conduite mais plutôt une méthode
de qualification de l’entreprise en conduite.
Sur la base des évaluations conduites à partir d’un modèle de maturité, le management
s’assure que l’ensemble des processus fonctionnent et sont sous contrôle. De ce fait, l’utilisation
des modèles de maturité implique une certaine subjectivité.
En utilisant cette approche, on ne regarde que l’état présent, sans se préoccuper de l’amont
et de l’aval. L’évaluation effectuée à un moment donné est une évaluation ponctuelle qui ne
concerne que cette période et toute action prise sur la base de cette évaluation dans la durée
demeure non assurée.
Parmi les faiblesses de cette technique, notons le temps que nécessite l’utilisation ou
l’application des modèles pour mettre en place les bonnes pratiques en vue d’accroître la
maturité.
Chaque modèle est composé de plusieurs niveaux caractérisés par des échelles ayant des
critères bien définis (section 2) mais il faut toujours se rappeler qu’un modèle ne constitue qu’un
soutien à l’expertise humaine.
42
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
S e c t i o n 2 : N i ve a u x d e ma tu ri t é d u co nt rô l e i nt er ne
Un système de contrôle interne n’est pas un instrument que l’on met en place une fois
pour toute, car de nombreux changements dans l’environnement peuvent rendre certains aspects
du système de contrôle interne inadaptés.48
Pour cela, l’entreprise doit se doter d’un système de pilotage pour assurer l’efficacité
continue de son système. Dans ce cas, l’organisation peut, périodiquement, piloter son dispositif
à travers la technique de maturité.
Ainsi, elle peut se servir d’un modèle de maturité prêt à l’emploi ou bien définir un
modèle à utiliser. Quel que soit son choix, l’organisation doit être prudente dans son évaluation
du système.
Dans le domaine de management de projets, un modèle de maturité est un outil qui permet
de faciliter la compréhension des possibilités offertes et de définir le niveau de maturité d’une
entité. Il permet aussi de faire des comparaisons entre des entités qui sont de même nature.
Dans la pratique, plusieurs entreprises n’atteignent pas les objectifs fixés au préalable
même avec l’existence d’un système de gestion.
C’est pourquoi, en se basant sur les méthodes récentes d’analyse développées au niveau
international, basées sur les modèles de maturité, les entreprises ont plus de chance à atteindre
leurs objectifs, à rentabiliser leurs budgets et à améliorer la profitabilité ainsi que les relations
avec les parties prenantes.
Lorsqu’il s’inscrit dans une logique de cycle de vie, le modèle de maturité propose une
trajectoire dont les étapes sont obligatoires afin de réaliser les apprentissages nécessaires à
l’atteinte d’un certain niveau de maturité.49
48 Contrôle fédéral des finances suisse, « mise en place d’un système de contrôle », seconde édition Octobre 2007, page 12.
49Geneviève Turmel, mémoire « évolution de la capacité organisationnelle à changer : le développement d’un modèle de
maturité », HEC Monréal, septembre 2014, page 27.
43
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Avec l’utilisation des modèles de maturité, l’amélioration durant le passage d’un niveau
de maturité à un autre est remarquablement ressentie, ce qui crée une envie de franchir toutes
les étapes de l’échelle d’un niveau à un autre. Toutefois, selon les résultats de notre enquête,
peu d’entreprises parmi celles qui ont été interrogées utilisent l’approche maturité pour
l’évaluation et l’amélioration de leur système de contrôle interne bien que la majorité des
répondants considèrent que la pratique de l’approche maturité améliore le système dans le
temps50.
44
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
D’une façon globale, l’approche de maturité exprime les niveaux de performance cibles
qu’une entreprise peut atteindre en fonction de son développement et de ses performances.
Dans l’approche étagée, un niveau de maturité (Maturity level) peut être défini comme
étant le niveau d’aptitude préalablement défini et atteint par un ensemble de processus. Ce
niveau d’aptitude (capability level) mesure l’atteinte des objectifs d’un processus pour un
niveau défini.
Chaque modèle de maturité est composé de plusieurs niveaux de maturité. Ces niveaux
de maturité suivent une échelle dont le nombre dépend essentiellement du modèle adopté ou
bien du modèle conçu. Ils permettent essentiellement de faire situer le système de contrôle
interne dans son état actuel à un niveau bien défini tout en répondant à la question « nous
sommes à quel niveau de l’échelle ? » et de viser l’avenir en posant la question « quel niveau
peut-on atteindre ? Et jusqu’à quel niveau est-il pertinent d’aller ? ».
Selon le modèle COBIT, les niveaux de maturité sont conçus comme des profils de
processus informatiques que l’entreprise peut reconnaître comme des situations existantes ou
futures. Ils ne sont pas conçus pour être utilisés comme des modèles par seuils qui exigeraient
que toutes les conditions du niveau inférieur sont remplies pour accéder au niveau suivant.51
Appliqués au contrôle interne, les niveaux de maturité présentent une mesure qui sert à
évaluer la maturité de l’ensemble des composantes du contrôle interne en progression.
L’évaluation de la maturité est effectuée à travers des échelles qui définissent le niveau
de maîtrise des processus à un moment donné. Les échelles des modèles de maturité aideront
les professionnels à expliquer aux dirigeants où se situent les points faibles de la gestion des
processus et à conseiller le niveau que ceux-ci doivent atteindre. Le bon niveau de maturité
51AFAI, COBIT 4.1 « cadre de référence, objectifs de contrôle, guide de management, modèles de maturité », page 17, édition
2008.
45
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Généralement, les modèles de maturité retiennent cinq ou six niveaux allant du niveau 0
au niveau 5 ou bien du niveau 1 au niveau 5.
Lorsque le modèle de maturité est appliqué à chaque composante de contrôle interne pour
les processus et les procédures de contrôle, il aide l’organisation à fixer des plans futurs
d’amélioration du système à travers l’utilisation des résultats de l’évaluation.
Au niveau zéro, l’organisation n’est pas structurée et les procédures ne sont pas définies.
L’environnement est imprévisible. Il est généralement hostile au contrôle perçu comme un
signe de méfiance et une source de contrariété.54 Le contrôle ne fait pas partie de la culture
d’entreprise. Il est improvisé à la discrétion d’une personne clef ou laissé à l’initiative
individuelle. 55
52AFAI, COBIT 4.1 « cadre de référence, objectifs de contrôle, guide de management, modèles de maturité », page 18, edition
2008.
53 Le Capability Maturity Model Integration est un modèle de référence développé par le Software Engineering Institute de
l’université Carnegie Mellon destiné à appréhender, évaluer et améliorer les activités des entreprises d’ingénierie. Les bonnes
pratiques sont rassemblées en 22 domaines de processus, correspondant à 5 niveaux de maturité.
54A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 228.
55A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 228.
46
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
§ 2. Niveau 1 : Informel
Ce niveau reconnaît en partie le besoin d’un contrôle interne. L’approche du risque est
introduite et certains risques sont détectés. Les exigences en matière de contrôle sont mal
organisées et les contrôles ne sont ni communiqués (ou à la limite mal communiqués) ni
surveillés.
D’une façon générale, ce stade de maturité est caractérisé par l’absence de formalisme
des tâches exécutées et même les employés ne sont pas conscients de leurs responsabilités.
De plus, la communication, qui prédomine ce stade, est une communication orale à tel
point qu’on qualifie ce stade d’échelle de la culture orale.
Au niveau informel, l’organisation ne réagit qu’au cas par cas et à des incidents sérieux
ce qui fait que les contrôles ainsi que leur pilotage sont informels. A cette échelle, les objectifs
opérationnels constituent la préoccupation majeure des dirigeants. Les problèmes de contrôle
et d’organisation ne sont pas identifiés. La comptabilité financière est traitée en tenant compte
des considérations fiscales.
47
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
§ 3. Niveau 2 : Financiarisé
A ce niveau, le système repose beaucoup sur la volonté individuelle, d’où une probabilité
de carence plus ou moins grave.56
Ce niveau de maturité est caractérisé par une gestion orientée finance où la direction
utilise la comptabilité comme un outil d’analyse et de gestion. L’importance de la comptabilité
financière est bien perçue, mais l’investissement en système de contrôle interne complet est
considéré comme étant trop onéreux ou trop contraignant surtout si l’entreprise ne dispose pas
des compétences nécessaires pour le réaliser. 57
Le niveau « 2 » est défini par la non hiérarchisation des actions du management pour la
résolution des problèmes et les employés sont toujours inconscients de leurs responsabilités à
l’égard du contrôle.
§ 4. Niveau 3 : Standard
Au niveau standard, les contrôles sont mis en place et correctement documentés. Ce qui
rend la possibilité de recours aux technologies de contrôle plus systématique et méthodique.
Les contrôles d’application sont mis en place mais d’une façon non systématique. Les
résultats constatés sont mesurés afin de traiter et analyser les dysfonctionnements en vue de
mettre en place des actions correctives ce qui permet de maîtriser les processus.
56A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 229.
57A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 229.
48
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
L’évaluation de leur efficacité fonctionnelle est périodiquement effectuée. Ce qui fait que
le nombre de problèmes auquel l’entreprise fait face n’est ni très élevé ni très bas. En revanche,
le processus d’évaluation n’est pas documenté.
A ce stade de maturité, les employés sont conscients de leurs responsabilités à l’égard des
contrôles et l’entreprise a mis en place un audit interne et éventuellement une fonction contrôle
interne rattachés à la direction générale ou elle a fait recours à un conseil compétent en système
de contrôle interne.58
La maîtrise des processus dote l’entreprise d’avantages compétitifs et lui permet une
croissance équilibrée. Les connaissances sont partagées de façon organisée et méthodique et les
processus tendent vers l’efficacité.60
Toutes les procédures sont conçues à l’avance sur la base des risques. Les autocontrôles
sont robustes et les auto-évaluations sont fréquentes. Les procédures structurées et formalisées
suivent rapidement l’évolution des besoins et les meilleures pratiques et tendent vers
l’optimisation. 61 L’entreprise est dotée d’une solide culture de contrôle.
58A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 229.
59A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 229.
60A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 230.
61A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 230.
49
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
La production d’états financiers fiables est fréquente et rapide avec une forte maîtrise des
incertitudes. Un reporting fiable et pertinent est de règle. Le système de contrôle est fortement
intégré et son efficacité s’érige en préoccupation constante des dirigeants (efficacité, traçabilité
et efficience).62
L’entreprise est dotée d’un programme général basé sur les paramètres risque / contrôle
qui permet de résoudre les problèmes de façon efficace et continue. Ainsi, la gestion du contrôle
et du risque est intégrée dans les pratiques de l’entreprise, assistée par une surveillance
automatique en temps réel. Et le système de contrôle interne est donc intégré dans un système
plus complet de gestion des risques.
L’organisation est en mesure de faire les liens nécessaires entre les risques et le contrôle
interne. Ce qui fait que les contrôles sont conçus selon une approche basée sur les risques.
Les objectifs sont très élaborés, les risques identifiés sont analysés et étudiés et les
procédures destinées à assurer une haute sécurité et une grande efficacité font l’objet de
réflexions approfondies. 63
Le personnel est formé à la gestion des risques et accorde la plus haute importance à
l’efficacité des contrôles avec un calcul coût-efficacité permettant un retour sur investissement
optimal. Il a développé une culture aigue du risque. 64
L’évaluation des contrôles est continue, basée sur des auto-évaluations et sur l’analyse
des carences et des causes. Au niveau de maturité élevée, le processus atteint le niveau des
meilleures pratiques et s’est encastré dans un système plus complet de gestion des risques. Le
contrôle interne est utilisé comme un système intégré de réalisation des objectifs de
performance et d’efficacité l’érigeant en source d’avantages compétitifs. Il adopte et utilise les
outils qui permettent d’améliorer continuellement sa qualité, son efficacité et son efficience et
62A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 230.
63A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 230.
64A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 230.
50
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
de rendre l’entreprise rapidement flexible pour s’adapter aux changements et aux impératifs de
performance. La veille est permanente et la réactivité est méthodique, rapide et efficace.65
S e c t i o n 3 : S tr u c tu re e t mod e d e pil o ta g e
Selon le guide COSO de pilotage « dans un système de contrôle interne efficace, les cinq
composantes du cadre COSO fonctionnent ensemble, fournissant une assurance raisonnable à
la direction et au conseil d’administration quant à la réalisation des objectifs de
l’organisation ». 66
En tant que garant de l’efficacité du système de contrôle interne, un pilotage bien conçu
fournit toutes les informations pertinentes assurant ainsi le fonctionnement efficace et continu
du système de contrôle interne en évaluant la conception et le fonctionnement du système.
Les évaluations continues sont intégrées dans les processus métier couvrant l’ensemble
de l’entité. Elles permettent de fournir les informations en temps opportun qui sont construites,
à la base, au sein des opérations courantes de l’entité.
Les évaluations continues s’inscrivent dans le cadre des activités d’exploitation courantes
et routinières d’une organisation. Intégrées au sein des activités de contrôle interne, les
opérations courantes englobent toutes les tâches entrant dans l’exploitation de l’entreprise telles
que les procédures de supervision, les comparaisons et les analyses des tendances…
65A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016, page 230.
66 COSO, Internal Control, Integrated framework, guidance on monitoring, Janvier 2009 (traduction libre).
51
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Ainsi, la direction et les responsables du processus de pilotage doivent concevoir les outils
et les procédures à intégrer dans les activités de routine du personnel de l’entreprise et qui
permettent d’évaluer en continue l’efficacité du système de contrôle interne. Ces procédures
doivent être exécutées, de façon routinière, souvent sur une base de temps réel, permettant ainsi
une réaction immédiate face aux évolutions. 67
Ce qui fait que les opérations courantes ne permettent pas uniquement la collecte des
informations mais elles comprennent aussi les contrôles réguliers effectués par la direction et
le personnel d’encadrement ainsi que d’autres actions effectuées par le personnel dans le cadre
même des tâches qu’il a à accomplir.
Le COSO précise que « les personnes responsables d’une unité ou d’une fonction
particulière déterminent elles-mêmes l’efficacité des contrôles s’y appliquant. Le Directeur
d’une division, par exemple, pourrait conduire l’évaluation du système de contrôle interne de
sa division. Il pourrait évaluer personnellement les facteurs liés à l’environnement de contrôle
et faire évaluer l’efficacité des autres éléments du contrôle par les responsables des différentes
activités de la division. Chacun dans son domaine, concentre essentiellement son attention sur
deux objectifs, à savoir d’une part l’efficacité et l’efficience des opérations, et d’autre part la
conformité aux lois et réglementations en vigueur : le financier de la division, par exemple, se
focalise sur l’objectif de la fiabilité des informations financières. Enfin, les résultats font l’objet
d’un examen d’ensemble par le Directeur. L’évaluation du contrôle interne de cette division,
comme celle d’autres entités, est ensuite analysée par les dirigeants de la société ». 68
67Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 49.
68 COSO I, Internal Control – Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, PricewaterhouseCoopers et LANDWEL,
la pratique du contrôle interne, édition d’organisation, deuxième édition, 2004, page 99.
52
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
A l’inverse des évaluations séparées qui ne distinguent pas des opérations courantes de
routine de l’organisation, les procédures de pilotage continu utilisent à la fois l’information
directe et indirecte qui vise à évaluer les opérations répétitives et routinières de l’entreprise.
Le pilotage ponctuel s’inscrit dans le cadre des évaluations séparées. Il s’opère à des
moments bien définis et il est généralement effectué à postériori des évaluations continues.
Les évaluations séparées peuvent utiliser les mêmes techniques que le pilotage continu,
mais elles visent à évaluer les contrôles périodiquement et ne font pas partie des opérations
courantes de routine de l’organisation. Elles s’additionnent aux précédentes. 69
En utilisant les évaluations séparées, les résultats portant sur l’efficacité du contrôle
interne déjà constatés suite à l’évaluation continue peuvent être confirmés ou infirmés. Les
évaluations ponctuelles varient essentiellement en étendue et en fréquence en fonction de
l’évaluation des risques et de l’efficacité des procédures de pilotage permanent.
Dans ce contexte, le cadre COSO précise que « les évaluations du contrôle interne varient
en étendue et en fréquence, en fonction de l’importance relative des risques couverts par les
contrôles, d’une part, et des contrôles visant à les réduire, d’autre part. Les contrôles couvrant
les domaines à très haut risque ainsi que les contrôles relatifs à un risque donné, feront l’objet
d’évaluation plus fréquentes ».70 De plus, le guide de pilotage COSO précise que les
organisations doivent envisager la susceptibilité et/ou la signification d’un échec potentiel de
contrôle tout en considérant l’assurance fournie par les opérations courantes de pilotage pour la
détermination de la fréquence d’exécution des évaluations séparées.
69 Abderraouf YAICH, le nouveau contrôle interne : concepts, composantes et techniques de contrôle, 2011, page 209.
70 COSO I, Internal Control – Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, Pricewaterhousecoopers et LANDWEL,
la pratique du contrôle interne, édition d’organisation, deuxième édition, 2004, page 98.
53
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
Outre les facteurs qui pourraient impacter le système de contrôle interne, l’organisation
doit prendre en compte la nature et l’importance des changements occasionnés ainsi que les
évènements internes et externes auxquels l’entreprise doit faire face. Dans le même sens, le
COSO précise que l’évaluation d’un système de contrôle interne dans son ensemble (qui sera
généralement moins souvent réalisée que l’évaluation de contrôles spécifiques) peut être
provoquée par un certain nombre de facteurs tels que d’importants changements de stratégie ou
de dirigeants, des acquisitions ou cessions majeures, des modifications significatives des
activités ou des méthodes de traitement des informations financières.
L’exécution des évaluations séparées peut être effectuée par l’ensemble du personnel de
l’entreprise. Les évaluations séparées peuvent être exécutées également par des personnes plus
objectives à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise et qui ne sont pas impliquées directement
dans l’exécution des contrôles.
En effet, les évaluations séparées doivent permettre de porter un regard neuf et plus
objectif sur l’efficacité du système, et de ce fait, elles doivent être normalement exécutées par
71Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 51.
72 COSO, op.cit
73 INTOSAI, les lignes directrices sur les normes de contrôle interne à promouvoir dans le secteur public, page 47.
54
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
des personnes autres que celles qui participent à la mise en œuvre des évaluations continues. 74
Mais les personnes qui sont fortement impliquées dans l’exécution des contrôles sont toujours
les mieux placées pour évaluer l’efficacité du système même si elles sont moins objectives que
celles venant d’autres services ou de l’extérieur de l’organisation.
Les fonctions de contrôle globales telles que l’audit interne peuvent jouer un rôle dans
l’exécution des évaluations séparées surtout en présentant des jugements plus objectifs avec
l’avantage d’une meilleure connaissance de l’environnement, de la structure et de la culture de
l’organisation.
L’organisation peut recourir également aux services des experts indépendants pour
l’exécution des évaluations séparées. Les experts comptables sont dans ce cas les mieux placés
pour accomplir cette mission. 75
Quel que soit le mode de pilotage, ces différentes évaluations permettent de déterminer
si le contrôle interne existe et continue à fonctionner efficacement dans le temps.
Pour assurer l’efficacité du système, cinq attributs pour le pilotage ont été retenus par le
COSO selon les lignes directrices à l’intention des petites sociétés ouvertes qui sont :77
L’intégration des opérations : le pilotage continu est construit dans les activités de
l’entreprise et fait partie des automatismes routiniers ;
L’objectivité : les évaluations doivent être objectives ;
74Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 52.
75Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 52.
76 Abderraouf YAICH, le nouveau contrôle interne : concepts, composantes et techniques de contrôle, 2011, page 209.
77 Abderraouf YAICH, les référentiels de contrôle interne, 2012, page 52.
55
Première Partie : construire un dispositif de contrôle interne efficace
De plus, les faiblesses et les risques détectés dans le cadre des évaluations continues et
ponctuelles doivent être signalés aux parties responsables en vue de prendre les mesures
nécessaires et les actions correctrices convenables.
C’est donc en se basant sur les méthodes récentes d’analyse développées au niveau
international et fondées sur le concept de maturité que les organisations peuvent améliorer
l’efficacité du pilotage de leur système de contrôle interne.
Ce constat a été confirmé par les résultats de l’enquête réalisée auprès des experts
comptables qui estiment, dans leur majorité, que l’approche maturité intéresse les entreprises 78.
L’approche à base d’un modèle de maturité permet une amélioration continue du système
de contrôle interne d’une organisation et des compétences de contrôle de son personnel.
56
DEUXIEME PARTIE :
DEMARCHE POUR LE CHOIX
D ’ U N N I V E A U D E M AT U R I T E
CIBLE ET ROLE DE L’EXPERT -
COMPTABLE DANS
L ’ A M E L I O R AT I O N C O N T I N U E
DU CONT ROLE INTERNE
57
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
En se référant à la littérature, plusieurs modèles de maturité ont été conçus pour répondre
à des besoins correspondant à différents points de vue de la mesure de la maturité telle que la
structure, les processus, l’organisation….
Dans le premier chapitre de la deuxième partie du présent mémoire, nous allons présenter
la méthodologie de l’évaluation de la maturité du contrôle interne et nous présentons les outils
sur lesquelles l’organisation peut s’appuyer pour adopter un modèle de maturité pertinent
(Chapitre I).
Historiquement, les experts-comptables ont toujours joué un rôle important pour aider les
entreprises dans la conception et la mise en œuvre du système de contrôle interne80. Ainsi,
l’expert-comptable peut jouer un rôle dans l’évaluation et l’amélioration de la maturité du
contrôle interne. Ce rôle sera analysé dans le deuxième chapitre de cette partie (Chapitre II).
79
Nydia GONZALEZ RAMIREZ « contribution à l’amélioration des processus à travers la mesure de la maturité de projet :
application à l’automobile » - thèse de doctorat de l’école centrale des arts et manufactures, spécialité génie industrielle 2009
page 75.
80Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 61.
58
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
CHAPITR E PREM IE R :
P OSI TIO NNEMENT DU
CONTR OLE IN TERNE DE L’ OR GANISATI ON DA NS UN E
ECHELLE DE MA TURITE
S e c t i o n 1 : Mé t h od ol o gi e d e l’ év al u a ti o n d e l a
ma t u ri t é d u co nt rô l e i nt er ne
Dans le but d’assurer une évaluation de qualité, l’évaluation de la maturité du contrôle
interne nécessite le déploiement des ressources (matérielles, humaines, technologiques…) pour
obtenir des résultats robustes.
59
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Selon les statistiques effectuées par le Software Engineering Institute (SEI), 80% des
organisations choisissent la représentation étagée puisqu’elle est plus facile à mettre en oeuvre.
§ 1. Plan d’évaluation
Le plan d’évaluation doit préciser les objectifs, le champ d’intervention, la date et la durée
de l’évaluation ainsi que les ressources allouées.
L’objectif à atteindre devrait tout d’abord être défini dans le plan d’évaluation.
60
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Est-ce que les composantes et les processus du système sont définis et maitrisés et
permettent d’atteindre les objectifs ?
Le modèle sera-t-il-appliqué aux différentes composantes et différents types de
processus en vue d’une amélioration globale du système ?
Le champ d’intervention doit être suffisant pour répondre aux objectifs préalablement
fixés à l’évaluation. De plus, le périmètre de l’évaluation doit prendre en compte les systèmes,
dossiers, le personnel de l’organisation et les propriétés matérielles pertinentes de la société.
L’évaluateur doit donc s’assurer que le périmètre de l’évaluation est suffisant pour satisfaire
aux objectifs préalablement fixés.
§ 2. Préparation de l’évaluation
2.1. Méthode d’évaluation
Ces outils dépendent essentiellement des modalités d’évaluation qui sont l’auto-
évaluation, l’évaluation par les tiers et l’exploitation d’une base des incidents et anomalies.
61
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
2.1.1. L’auto-évaluation
L’auto-évaluation est définie par P. NOIROT et J. WALTER comme étant une démarche
périodique à l’initiative des dirigeants, mise en œuvre par les opérationnels afin d’évaluer
l’efficacité du contrôle interne de leurs propres activités. 81
Selon l’IFACI, cette démarche permet aux opérationnels de vérifier que l’ensemble de
leurs activités est couvert par des dispositifs de contrôle interne. Elle permet, aussi, de s’assurer
que leurs opérations sont effectuées en utilisant au mieux les actifs de l’organisation et qu’elles
sont menées efficacement et de façon sécurisée.83
Pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés, la démarche doit être bien conçue et mise
en œuvre correctement.
Selon l’IFACI, « toute démarche d’évaluation du contrôle interne (ou plus spécifiquement
d’auto-évaluation) est à adapter à l’environnement global de l’organisation où on la déploie. La
démarche d’auto-évaluation ne peut donc pas être achetée ‘sur étagère’ au risque d’être
inefficace »84.
Ce qui fait que la prise en compte de plusieurs facteurs (tels que l’environnement de
contrôle, la structure et les caractéristiques de l’entreprise, les objectifs fixés et les risques
81 P.NAIROT, J.WALTER, le contrôle interne pour créer de la valeur, édition AFNOR, 2008, page 173.
82 P. NAIROT, J. WALTER, op.cit, page 173.
83 Institut de l’audit interne, op.cit, page 12 et 13.
84Institut de l’audit interne, les cahiers de la recherche, l’auto-évaluation du contrôle interne, octobre 2005, page 12 et 13.
62
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
associés, les ressources disponibles, les systèmes d’information) demeure nécessaire pour la
conception et le choix des méthodes et des outils d’auto-évaluation.
L’institut de l’audit interne définit quatre conditions pour réussir un projet d’auto-
évaluation du contrôle interne à savoir :
1. La direction générale doit décider de la mise en place de la démarche et communiquer
sur les objectifs poursuivis.
2. Le personnel doit être impliqué, dès la conception de la méthode choisie, ce qui lui
permet de s’approprier le processus d’auto-évaluation du contrôle interne d’une manière
plus pragmatique et plus efficace.
3. Le choix de la démarche doit être adapté à l’organisation (taille, structure, activité…)
4. Pour être efficace et mesurer l’évolution de la qualité du contrôle interne, l’auto-
évaluation doit se construire dans le temps » 85.
La mise en œuvre de l’auto-évaluation est envisagée selon plusieurs méthodes. Parmi les
outils utilisés, on trouve les questionnaires, les ateliers de discussion et les comparaisons.
Les questionnaires : l’IFACI considère les questionnaires comme étant « des outils
concrets et pratiques qui permettent de diffuser rapidement et uniformément dans toutes les
structures de l’organisation les points d’attention essentiels en matière de contrôle interne. Leur
mise en œuvre permet de déterminer rapidement les forces et faiblesses en matière de contrôle
interne, et de prendre la décision appropriée »86.
Les questionnaires peuvent être structurés soit à partir des processus (management,
opérationnels et support), soit à partir des fonctions (investissement, production, achat,
commerciale, ressources humaines, financières, etc…) soit à partir d’un référentiel de contrôle
interne (COSO).
63
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Une approche par atelier est particulièrement appropriée lorsque les participants n’ont pas
une forte culture de contrôle interne. Dans ce cas, les ateliers permettent une prise de contact
ou d’approfondissement plus graduelle et pédagogique que les autres méthodes »87.
L’évaluation du système de contrôle interne par les tiers est réalisée généralement suite à
une expression du besoin par l’entreprise sur demande de la direction générale.
Cette évaluation peut se faire soit par un professionnel indépendant soit par des échanges
avec l’environnement externe de l’organisation.
C’est ce qui a été confirmé par les résultats de notre enquête. Ainsi, un grand nombre de
chefs et de cadres d’entreprises recourent aux professionnels externes (commissaires aux
comptes et autres) pour l’évaluation de leur système de contrôle interne89.
L’objectivité est l’une des qualités recherchées par le recours aux experts externes tel que
les experts comptables.
Pour bien réussir la mission, une planification efficace doit être mise en place. Cette
planification commence généralement par le diagnostic du système de contrôle interne.
Ensuite, il procède à l’identification des points forts et des points faibles ainsi que les
risques auxquels l’entreprise est exposée.
64
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour la prise de connaissance et l’analyse des
procédures de contrôle interne. On peut citer : l’examen de la documentation existante,
l’interview, les visites des lieux...
A Yaich affirme que « le feed-back sur l’image de l’entreprise telle qu’elle est perçue de
l’extérieur est un élément plein de signification sur l’efficacité du contrôle interne de
l’entreprise. Les échanges avec les clients, fournisseurs, banques, etc…peuvent être source de
contestation du contrôle interne en cas de réclamations justifiées » 90.
Lorsqu’il s’agit d’un échange avec un tiers tel que les banques, clients, fournisseurs,
l’organisation doit concevoir et mettre en œuvre un dispositif permettant de s’assurer de la
remontée des informations et réclamations provenant des tiers.
Le planning détaillé des activités permet à l’évaluateur de s’assurer que l’ensemble des
activités ont fait l’objet d’évaluation.
Cette étape démarre une fois les questionnaires créés et les participants à l’évaluation
identifiés.
90 Abderraouf YAICH, Normes, pratiques et procédures de contrôle interne, 1996, page 42.
65
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Les questionnaires créés au niveau de la phase de la préparation sont utilisés par l’équipe
qui procède à l’évaluation lors des entretiens.
Pour évaluer le niveau de maturité du système de contrôle interne, nous avons élaboré un
questionnaire au tour des cinq composantes de contrôle interne.
En adoptant cette approche, les évaluateurs n’ont qu’à choisir la valeur parmi les trois
valeurs proposées par une liste déroulante ce qui facilite leurs tâches.
Une fois qu’on a répondu à toutes les questions proposées par l’outil, le calcul est alors
lancé.
L’approche utilisée consiste à choisir un seuil dynamique lors du calcul effectué par
l’outil et qui correspond au premier niveau de maturité acquis parmi les six niveaux proposés.
L’outil balaye les réponses données par l’évaluateur à la recherche du premier niveau de
maturité pour lequel toutes les réponses sont à « 1 : mesure implémentée ». Si tel est le cas, cela
veut dire que ce niveau est acquis et sera considéré comme le niveau seuil. Cette composante
est réitérée pour les niveaux de maturité suivants. Si le niveau suivant est acquis, il passe au
niveau d’après ; sinon, il arrête le balayage et retourne la valeur du niveau acquis initialement.
Au-delà de ce niveau seuil, le niveau de maturité déclaré atteint impose donc que tous les
niveaux à partir du seuil soient atteints. La valeur retournée est comprise entre 0 et 5.
66
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Pour obtenir un niveau de maturité bien défini il y a lieu de comparer les réponses
obtenues aux échelles de maturité (qui vont du niveau 0 à 5).
Ainsi, pour pouvoir situer l’organisation à un niveau de maturité déterminé, il faut que
l’ensemble des caractéristiques qui définissent un niveau soient totalement remplies.
Ce qui fait que pour confirmer/obtenir une échelle, des réponses positives à toutes les
questions appartenant aux caractéristiques d’un niveau déterminé demeurent nécessaires.
D’ailleurs, en se référant au CMMI, il faut avoir complètement franchi un niveau de maturité
avant de passer au suivant et par conséquent l’ensemble des caractéristiques définissant un
niveau doivent être remplies pour pouvoir confirmer un niveau de maturité déterminé.
La troisième étape de l’évaluation est l’élaboration d’un rapport. Une fois l’évaluation
effectuée, un rapport de résultat ainsi qu’un plan d’actions doivent être mis en place.
§ 1. Rapport de résultats
Cette étape est caractérisée par la comparaison entre les niveaux de maturité cibles et
réels.
Ainsi, la comparaison du niveau de maturité réel avec le niveau de maturité visé constitue
un point de départ pour la réalisation des plans d’actions.
§ 2. Plan d’actions
67
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Dans le cas d’identification d’un processus manquant, le plan d’actions sera de créer ledit
processus.
Mais si le processus existe et non appliqué, il y a lieu de mettre en place une démarche
pour assurer la bonne exécution du processus.
Pour le cas où le processus identifié existe alors il s’agit éventuellement de créer un plan
d’actions permettant l’optimisation du processus et sa mise à jour pour l’utiliser de façon
permanente.
S e c t i o n 2 : Di a g no st i c d u sy st è me d e co nt rô l e i nt er ne
Le but de l’évaluation du niveau de maturité est de contribuer à l’amélioration de
l’organisation de l’entreprise par un renforcement de son dispositif de contrôle interne.
Pour réaliser cet objectif, une prise de connaissance générale du système de contrôle
interne existant est primordiale dans un premier temps. (Sous-section 1)
Dans un second temps, il convient d’identifier les points forts et faibles et les risques
auxquels l’entreprise est exposée (sous-section 2) pour être en mesure d’élaborer un modèle de
maturité (sous-section 3) dans une troisième étape.
68
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Elle est plus ou moins complète et pourrait comprendre les éléments suivants à savoir :
les organigrammes que ce soit l’organigramme général ou les organigrammes détaillés de
chaque fonction, les manuels de procédures, les notes de services, les règles de conduite, les
fiches de fonction ou fiches descriptives de poste, les diagrammes de circulation des documents,
les différents modèles des imprimés utilisés par l’entreprise, les rapports d’audit interne, les
rapports d’audit externe et les rapports des différents experts et consultants de l’entreprise.
§ 2. L’interview
Pour faire la description narrative des procédures, l’interview doit être réalisée avec les
responsables et gestionnaires des procédures.
Pour bien mener l’interview, l’entretien doit être préparé à l’avance et organisé à l’aide
d’un guide opératoire décrivant les procédures de contrôle interne. Le guide opératoire est
constitué d’une liste de questions ouvertes réunissant les principales interrogations permettant
de décrire les procédures de façon ordonnée (qui fait quoi ? quand ? comment ? pourquoi ?). 93
69
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
La visite des lieux est un moyen indispensable pour la prise de connaissance générale de
l’entreprise. Elle permet une prise de contact physique et une observation directe des réalités
de l’entreprise et de ses hommes.
L’observation active permet de se former une idée de l’état des lieux généralement très
constructive.
L’élaboration des diagrammes permet à celui qui l’établit une meilleure maîtrise des
processus/procédures dans leurs détails, une vue complète des opérations dans leur articulation
et surtout l’identification des forces et faiblesses dégagées à travers le diagramme. Il constitue,
par conséquent, non seulement un outil de description mais aussi un outil de pré-analyse.
La compréhension des activités de l'entité s’appuie sur les techniques et outils mis en
place. L’utilisation adéquate de cette technique de prise de connaissance aide l’expert-
comptable à identifier les points forts et faibles de l’entreprise ainsi que les risques auxquelles
elle est exposée.
70
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
La grille d’analyse des tâches constitue un outil de visualisation des attributions des
personnes ou des services. L’objectif de l’utilisation de cet outil est d’identifier « qui fait quoi »,
détecter les éventuels cumuls de fonctions incompatibles et mettre en évidence une éventuelle
inadéquation de la répartition des tâches d’un processus entre les personnes et / ou entre les
fonctions.94
L’élaboration de cette grille permettra donc de relever le cumul de tâches relevant d’une
fonction de même nature mais incompatibles avec les besoins de contrôle.
Le questionnaire peut être présenté sous forme de questions ouvertes ou fermées. Toute
réponse négative relative à une question fermée révèle une faiblesse potentielle du contrôle
interne sous réserve d’un contrôle compensatoire existant dans la procédure.
L’évaluation du contrôle interne couvre les critères englobant les cinq composantes.
L’évaluation du dispositif de contrôle doit être faite par rapprochement entre l’existant et
un cadre de référence de contrôle interne et en tenant compte des principes et des bonnes
pratiques de contrôle interne.
L’ensemble des faiblesses identifiées à l’aide de la grille d’analyse de fonctions, des flow-
charts, des questionnaires de contrôle interne et la maîtrise générale du système, doivent être
appréciées selon leur gravité et leurs conséquences potentielles ou éventuelles définies. Ainsi,
chaque faiblesse relevée doit faire l’objet d’étude d’impact et des conséquences éventuelles sur
les différentes catégories d’objectifs (à savoir les objectifs opérationnels, le reporting et la
conformité).
94 IFACI, « Méthodologie de conduite d’une mission d’audit interne, fiches méthodologiques », page 49.
95 IFACI, « Méthodologie de conduite d’une mission d’audit interne, fiches méthodologiques », page 63.
71
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Une liste de l’ensemble des points faibles du contrôle interne est dressée dans un tableau
avec l’évaluation des risques associés à chaque faiblesse.
Sur la base des différents outils utilisés, une matrice des risques comportant l’ensemble
des risques hiérarchisés en termes de probabilité et d’impact permet de saisir les forces et les
faiblesses de l’entreprise. Tout risque sous contrôle constitue une force pour l’entreprise. En
revanche, tout risque non couvert est un signal d’alerte et constitue une faiblesse.
A travers l’identification des points forts et des points faibles ainsi que les risques
auxquels l’entreprise est exposée, les organisations peuvent utiliser/concevoir un modèle de
maturité pour définir un cadre systématique d'évaluation permettant d’envisager pour l’avenir
le niveau souhaité avec l’élaboration des plans d’amélioration.
Généralement, la maturité d’un système est évaluée par rapport aux attentes du
management dans les domaines du contrôle et du pilotage.
De ce fait, un modèle de maturité décrit les composantes qui sont supposées satisfaire aux
performances visées. Un niveau de maturité moindre implique une probabilité plus faible
d'atteindre de façon constante un objectif donné de l’organisation, tandis qu'un niveau de
maturité plus élevé implique une probabilité de réussite plus forte. La tolérance au coût et don
au risque de l'organisation devrait être prise en compte lors de la détermination du niveau de
maturité que le management souhaite obtenir. 96
Le management peut définir un modèle de maturité qui lui soit propre ou bien adapter un
modèle existant.
Quel que soit le modèle adopté, l’élaboration d’un modèle de maturité comporte trois
étapes :
1. La détermination de l'objectif du modèle et de ses composantes.
2. La détermination de l’échelle.
96The institute of internal auditors, « sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil », page 11.
72
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Cette étape est très importante puisqu’elle conditionne le reste des décisions relatives au
modèle. Les principaux critères qui caractérisent cette étape concernent principalement :
L’objectif du modèle, à savoir l’établissement d’un modèle général ou plutôt un modèle
qui traite d’un domaine spécifique et ;
Le profil du développeur ou des parties prenantes dans la construction du modèle, à
savoir des professionnels pour les modèles spécifiques, ou des ressources internes de
l’entreprise ou une combinaison de ces parties prenantes pour les modèles généraux.
Pour bien définir les objectifs, le management doit fixer les éléments à évaluer. A titre
d’exemple, évaluer le système de contrôle interne dans sa globalité ou bien évaluer une
composante du système.
Une fois les objectifs définis, il faut identifier les processus métiers impliqués dans la
réalisation des objectifs prédéfinis. Dans le cas de l’évaluation du système contrôle interne,
l’ensemble des processus métier sont concernés par l’évaluation.
Il convient ensuite d'identifier les composantes qui permettent de l'atteindre 97. Il s'agit
essentiellement des cinq composantes qui constituent le système de contrôle interne pour le cas
de l’évaluation du système de contrôle interne.
Au niveau de cette phase, il convient de veiller à se focaliser sur les caractéristiques clés
de chaque composante qui nécessite une attention, une amélioration et une exécution cohérente
pour atteindre l’objectif escompté.
§ 2. Détermination de l’échelle
Cette étape concerne principalement la présentation des différents niveaux qui constituent
un modèle.
La construction d’un contrôle interne n’est optimisée dans la durée qu’en franchissant
différents niveaux. Ce qui fait que l'utilisation d'un modèle de maturité pour la gestion et
97The institute of internal auditors, « sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil », page 11.
73
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Cette progressivité de la démarche peut être représentée sous la forme d’une échelle de
maturité comportant plusieurs niveaux. Chaque niveau correspond à un degré de maturité
supplémentaire intégrant les acquis du niveau précédent en l’améliorant 98.
D’une façon générale, les modèles se basent sur un niveau 0 ou 1, qui constitue le niveau
le plus faible avant d'évoluer vers le niveau 5, qui représente la maturité la plus élevée. Le
niveau 0 ou 1 correspond à une absence de contrôle et de rigueur, tandis que le niveau 5 est
réservé à une rigueur de contrôle et une optimisation élevées des processus fondées sur les
meilleures pratiques et généralement adapté aux activités à risques graves ou systémiques.
Chaque niveau de maturité permet de classer les organisations selon des critères bien
définis.
L’objectif de l’échelle de maturité d’un système de contrôle interne est de répondre aux
attentes en permettant, à partir d’un système de cotation, d’évaluer l’atteinte des objectifs d’un
niveau bien déterminé.
Une fois l’échelle est fixée, il convient de définir les attentes concernant les éléments qui
devraient être place pour qu'un système atteigne un niveau donné, pour chaque composante
évaluée.
74
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Dans la grille de l’évaluation du système de contrôle interne, chaque niveau s’appuie sur le
niveau précédent. Et par conséquent, pour atteindre un niveau déterminé, il faut satisfaire aux
exigences des niveaux antérieurs.
Attentes - Attentes -
Composante 1 : Attentes - Attentes - Attentes - Attentes -
Composante Composante
Environne ment Composante Composante Composante Composante
1/ 1/
de contrôle 1 / Niveau 0 1 / Niveau 1 1 / Niveau 2 1 / Niveau 3
Niveau 4 Niveau 5
75
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
S e c t i o n 3 : Appli c a ti o n d ’u n mo dè l e d e ma t ur i t é
Une fois l’échelle et les composantes déterminées, il y a lieu de définir le niveau de
maturité cible (sous-section1) puis valider le choix de ce niveau cible (sous-section 2) dans le
but d’identifier les améliorations et les progrès à réaliser (sous-section3)
Cette étape consiste à définir pour chaque composante du système de contrôle interne un
niveau de maturité pour l’organisation.
De manière générale, l'analyse coûts/avantages montre qu'il n'est pas nécessaire que
toutes les composantes d'un système de contrôle interne répondent au niveau de maturité le plus
élevé. Compte tenu de l'évaluation de l'appétence pour le risque, l'objectif de maturité pour
certaines composantes peut être par exemple le niveau 3 ou le niveau 4. 99
L'organisation n’a pas forcément les ressources nécessaires pour que les composantes
atteignent un niveau plus élevé et accepte en conséquence une probabilité plus forte d'échec des
objectifs du système de contrôle interne.100
99The institute of internal auditors, « sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil » page 16.
100The institute of internal auditors, « sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil », page 16.
76
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Après avoir déterminé le niveau de maturité cible, arrive l’étape de validation qui va nous
permettre de garantir l’adhésion au choix du niveau cible souhaité pour des considérations de
pertinence et de rigueur.
Pour valider le choix d’un niveau de maturité, il faut toujours prendre en compte les
risques significatifs pour l’atteinte des objectifs d'une organisation.
Dans le cas d’adoption d’un modèle, l’évaluateur doit faire preuve de conscience
professionnelle lorsqu'il valide le choix du niveau de maturité de l’organisation. Par exemple,
lorsqu’il s’agit d’une banque, le niveau de maturité ciblé idéal est le niveau 5 et dans tous les
cas le niveau minimum serait le niveau 4.
Une fois le niveau de maturité validé, les pistes d’identification des possibilités
d'amélioration peuvent être définies pour l’atteinte des objectifs du système au fil du temps.
101Thèse de doctorat « Maturité supply chain des entreprises : conception d’un modèle d’évaluation et mise en œuvre », page
124, 2006, Iskander ZOUAGHI.
77
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Les résultats de l’évaluation constituent le point de départ pour l’identification des points
d’amélioration des composantes de contrôle interne.
Pour la mise en place d’un plan d’actions, la sélection peut être effectuée sur la base de
trois principaux critères à savoir (Lorino, 1997) :
La faisabilité : celle-ci peut être approchée sous l’angle technique (complexité,
difficulté de mise en œuvre), économique (importance de ressources requises), de la
communication (acquisition des compétences liées à cette action).
La pertinence : celle-ci peut être approchée sous l’angle de la stratégie (criticité
stratégique de l’action envisagée, de l’économie (importance des gains attendus).
La temporalité : les résultats produits par le plan d’actions à court et à long terme.
En effet, plusieurs points d’amélioration peuvent être identifiés mais ils ne seront pas tous
traités. Ce choix est fait par l’organisation par rapport aux critères définis auparavant et par
rapport aux moyens disponibles. 102
Un plan d’actions peut être faisable, pertinent et capable de fournir un résultat mais ne
pas être pour autant prioritaire par rapport à d’autres plans d’actions qui doivent aussi être mis
en œuvre.103
102
Nydia GONZALEZ RAMIREZ « contribution à l’amélioration des processus à travers la mesure de la maturité de projet :
application à l’automobile » - thèse de doctorat de l’école centrale des arts et manufactures, spécialité génie industrielle 2009,
page 96.
103
Nydia GONZALEZ RAMIREZ « contribution à l’amélioration des processus à travers la mesure de la maturité de projet :
application à l’automobile » - thèse de doctorat de l’école centrale des arts et manufactures, spécialité génie industrielle 2009,
page 96.
78
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
En tant que pionniers du développement des contrôles comptables au sein des entreprises,
les experts-comptables peuvent jouer un rôle important dans la conception et la mise en œuvre
des systèmes de contrôle interne dans les entreprises.
Etant donné que les projets de contrôle interne intègrent les problématiques métiers
opérationnels, l’expert-comptable a toute sa place dans ce type de projet soit d’une manière
naturelle sur les aspects financiers, soit en accompagnement de la mise en place de la structure
de suivi global en tant qu’expert généraliste de la gestion d’entreprise en support de la direction
de l’entreprise.
Sans ce sens et selon les résultats de notre enquête, l’expert-comptable figure parmi les
prescripteurs principaux des travaux liés au contrôle interne 104.
79
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
S e c t i o n 1 : Le c o nse il e t l’ ac c o mpa g ne me nt da ns la
d é t er mi na ti o n d u ni ve a u d e ma t ur i t é d u sy st è me d e
c o nt rô l e i nt er ne
Etant donné que le contrôle interne peut être apprécié sur la base d’une échelle de
maturité, l’expert-comptable peut apporter son expertise, ses diligences et ses connaissances
pour aider l’entreprise dans la détermination de son niveau de maturité (Sous-section 1). Il peut
aussi aider à mettre en place les tableaux de bord adaptés aux niveaux de maturité du contrôle
interne (Sous-section 2) et à la mise en place d’une structure et d’un mode de pilotage du
système de contrôle interne (Sous-section 3).
Pour cela, l’expert-comptable prend en compte les éléments que le management souhaite
évaluer, les processus métiers impliqués et le champ d’application du modèle.
Une fois l’objectif fixé, il convient d’identifier les composantes qui permettent de
l’atteindre.105
105The institute of internal auditors, « sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions
d’assurance et de conseil », page 11/36.
80
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
L’étape suivante consiste à définir les attentes concernant les éléments qui devraient avoir
été mis en place pour qu’un processus atteigne un niveau donné pour chaque composante
évaluée.107Les experts comptables peuvent utiliser des recherches approfondies ou engager des
discussions avec les experts du domaine concerné (tels que des auditeurs IT, ingénieur, …..)
pour déterminer les exigences au sein d’une composante. Ils doivent s’assurer dans quelle
mesure chaque niveau s’appuie sur le précédent ainsi que de l’adéquation de chaque niveau
avec le niveau de maturité attendu pour un processus. Ils doivent également s’assurer de la
réalisation de l’objectif escompté des processus ayant satisfait les exigences requises pour
chacune des attentes et se demander si les attentes relatives à chaque niveau donné sont
cohérentes pour toutes les composantes.
Dans le cas où la société utilise un modèle standard, des travaux supplémentaires peuvent
être necessaires en vue de définir un objectif pertinent de niveau de maturité pour l’organisation
pour chaque composante.
De ce fait, il doit exercer son jugement pour déterminer les outils adéquats afin d’évaluer
le niveau de maturité.
106IIA, « Sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions d’assurance et de conseil »
page 13.
107IIA, « Sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions d’assurance et de conseil »
page 14.
81
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Une fois que l’entreprise a procédé au choix de son modèle de maturité, et que le niveau
de maturité dans lequel se situe l’entreprise comme point de départ, c’est-à-dire le niveau de
maturité réel, est connu, l’entreprise est en capacité de déterminer le niveau de maturité de
contrôle interne le plus pertinent pour sa structure pour faire progresser son système de contrôle
interne dans le temps.
Dans une optique de suivi de l’efficacité du contrôle interne, les tableaux de bord
constituent une représentation visuelle permettant un accès rapide à l’information dont a besoin
l’utilisateur et forment une vision synthétique. Ils peuvent être présentés sous plusieurs formes
et permettent d’appréhender le périmètre de couverture de contrôle interne relatif à chaque
niveau de maturité.
108IIA, « Sélectionner, utiliser et développer des modèles de maturité : un outil pour les missions d’assurance et de conseil »
page 17.
82
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Définir la liste exhaustive des informations dont l’utilisateur a besoin pour ses prises de
décisions. Pour chacune de ces informations, il détermine la meilleure mesure possible
en fonction des données de l’entreprise et de la manière dont l’information est perçue.109
Pour chaque indicateur identifié, il détermine : sa désignation, la fréquence de
rafraichissement des données, si une tendance est utile à calculer, la priorité de
l’indicateur, les données qui apporteraient une information utile, les corrélations avec
d’autres indicateurs. Ces éléments sont très utiles pour définir pour chaque indicateur
l’ordre dans lequel il doit apparaître, comment la donnée est affichée et avec quel
contexte.110
§ 2. Maquettage
§ 3. Tests
§ 4. Réalisation
Une fois que le client et les utilisateurs finaux sont satisfaits de la maquette, l’expert-
comptable peut procéder à la conception finale du tableau de bord.
Une fois le format du tableau de bord validé par l’utilisateur, une procédure
d’accompagnement du changement et de formation des utilisateurs finaux pourra être entreprise
afin de s’assurer que les parties prenantes ont une bonne compréhension des objectifs, des
modalités de calcul des indicateurs et de leur signification.
109 Mémoire « mon dispositif de contrôle interne est-il efficace », Huet Cecile, 2013, page 79.
110 Mémoire « mon dispositif de contrôle interne est-il efficace », Huet Cecile, 2013, page 79.
83
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Pour permettre le suivi de l’efficacité du contrôle interne à travers les tableaux de bord, il
convient de mettre en œuvre un dispositif de pilotage à travers une organisation adéquate et une
structure de pilotage appropriée d’une part et un mode de pilotage intégré et efficace d’autre
part.
En assistant la direction dans la mise en place d’une structure et d’un mode de pilotage
du contrôle interne, la mission de l’expert-comptable consiste à aider l’entreprise à établir une
structure de pilotage (§1) et à créer un mode de pilotage par processus (§2).
§ 1. Structure de pilotage
111Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 101.
112 COSO, Internal Control - Integrated Framework, Guidance on Monitoring, Janvier 2009, (traduction libre).
84
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Une structure de pilotage adéquate nécessite une identification des ressources humaines
et matérielles, spécifiques et technologiques et autres ressources de différentes natures.
Ainsi, l’expert-comptable peut à cette étape aider l’entreprise à identifier toutes les
ressources nécessaires qu’elle doit se procurer pour bien réussir la mission. Il doit s’assurer de
l’adéquation entre les ressources humaines, les compétences disponibles et les technologies
utilisées avec celles qui sont nécessaires pour l’efficacité du pilotage.
Plus le modèle de contrôle interne est mature, plus le pilotage est intégré dans les
processus.
Le facteur clé de succès de ce mode de pilotage est l’implication des dirigeants dans le
dispositif au point où le pilotage par processus est considéré comme étant un mode de
gouvernance de la structure.
Pour aider les opérationnels à documenter leurs processus, définir et produire des
indicateurs, et suivre la mise en place des plans d’actions, l’expert-comptable peut accompagner
l’entreprise dans le pilotage de l’efficacité de son contrôle interne. Il peut même proposer une
structure de pilotage impliquant au maximum le management de l’entreprise.
85
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Dans un modèle mature, le contrôle interne est intégré dans les processus pour devenir un
mode de pilotage de l’entreprise. Dans ce cas, l’œil d’un expert contrôle interne reste en
revanche essentiel pour s’assurer que la vision risque et couverture des risques par un contrôle
interne adéquat n’est pas oubliée au profit d’une démarche purement performance financière.114
Section 2 : Le s mi ssi o ns d ’ év al ua t i o n et
d ’a mé li or a ti o n d u ni ve a u d u c o ntr ôl e i nt er ne
En vue d’évaluer et d’améliorer le système du contrôle interne, les entreprises peuvent
recourir à un expert-comptable pour :
Evaluer la maturité du système de contrôle interne en fonction du cycle de vie de
l’entreprise (sous-section 1) ;
Evaluer et améliorer d’une façon continue le système de contrôle interne (Sous-section
2) ; et
Externaliser la fonction contrôle interne (Sous-section 3).
« A l’instar de tout autre système dynamique, le contrôle interne doit être adapté à l’étape
de l’évolution du cycle de vie d’une entreprise pour contribuer et favoriser son
développement»115. Comme les objectifs, les risques et les défis d’une entreprise changent avec
le changement de son cycle de vie, le système de contrôle doit suivre pour s’adapter aux
nouveaux facteurs.116
113 Mémoire « mon dispositif de contrôle interne est-il efficace », Huet Cecile, 2013, page 102.
114 Mémoire « mon dispositif de contrôle interne est-il efficace », Huet Cecile, 2013, page 102.
115A. YAICH, séminaire de formation, « les principes et procédures de contrôle interne », Cabinet YAICH de formation, Mai
2016.
116Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 103.
86
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Le cycle de vie d’une entreprise peut être découpé en cinq phases : démarrage, croissance,
maturité, transformation et déclin.
Ce qui fait que les besoins en contrôle interne, la disponibilité des ressources, les risques
et les opportunités diffèrent aussi selon la phase au niveau de laquelle est située l’entreprise.
Démarrage
Croissance
87
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Maturité
Arrivée au stade de maturité, l’entreprise est en phase de dégager des bénéfices importants
et une rentabilité élevée 121. « La direction tente souvent de rationaliser les processus et de les
intégrer au système d’information pour donner, au système de contrôle interne qui a contribué
à amener l’entreprise à un niveau de performance élevé, plus d’efficience »122.
Transformation
Déclin
121Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 105.
122 A. YAICH, op.cit.
123 J. L. GOODFELLOW, A. D. WILLIS, op.cit, page 13.
124 A. YAICH, op.cit.
88
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Pour améliorer son efficacité, le système de contrôle interne doit être évalué. Cette
évaluation peut se faire d’une façon continue ou d’une façon ponctuelle.
En tant qu’expert des chiffres, généraliste de la gestion d’entreprise et compte tenu de son
expérience managériale, l’expert-comptable peut aider les entreprises dans leur démarche
d’évaluation de leur système de contrôle interne (§1). Cette démarche permet, également, à
l’entreprise d’améliorer continuellement l’efficacité et l’efficience de son système (§2).
L’efficacité du système de contrôle interne est continuellement mise à l’épreuve 125. Tout
objectif préalablement fixé, et qui n’a pas été atteint remet en cause l’efficacité attendue du
système de contrôle interne. Ainsi, tout objectif non atteint doit faire l’objet d’une analyse tout
en identifiant, entre autres, les causes de l’échec, les défaillances possibles du système et les
corrections nécessaires.
Toutefois, le fait que tous les objectifs ont été atteints ne veut pas dire, nécessairement,
que le système est parfaitement efficace. De ce fait, le système de contrôle interne doit faire
l’objet d’une évaluation quant à son efficacité.
125Makram YAICH, mémoire « le pilotage du système de contrôle interne : démarche, outils et rôle de l’expert-comptable »,
Septembre 2010, page 106.
89
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
dans la mise en place d’outils de pilotage du dispositif de contrôle interne et faire le lien avec
la gouvernance et la performance financière de l’entreprise 126.
La typologie des missions en lien avec l’évaluation de l’efficacité du contrôle interne peut
inclure les aspects suivants 127:
Diagnostic du dispositif de contrôle interne pour la mise en place d’un dispositif adapté
et efficace au sein de la structure (que le dispositif soit existant ou à mettre en place) ;
Diagnostic et accompagnement dans la mise en place d’outils de mesure de l’efficacité
du contrôle interne : définition d’indicateurs et de tableaux de bord, définition d’une
structure de pilotage, formation.
Externalisation de la fonction contrôle interne pour analyse et synthèse des conclusions
du déploiement du dispositif de contrôle interne
Organisation de la fonction de contrôle interne intégrant la mesure de l’efficacité du
contrôle interne.
Formation des dirigeants et des salariés au contrôle interne et à la mesure de son
efficacité.
126 Mémoire « mon dispositif de contrôle interne est-il efficace », Huet Cecile, 2013, page 33.
127 Mémoire « mon dispositif de contrôle interne est-il efficace », Huet Cecile, 2013, page 33.
128 PriceWaterhouseCoopers, système de contrôle interne : un outil de gestion en pleine mutation, page 58.
129 PriceWaterhouseCoopers, système de contrôle interne : un outil de gestion en pleine mutation, page 58.
90
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
L’évaluation régulière du dispositif de contrôle interne doit faire l’objet d’une analyse et
toute amélioration possible doit être étudiée quant à sa faisabilité.
La mise en place d'une fonction de contrôle interne dans une entreprise dépend
généralement du contexte de l'entreprise en matière de préalables organisationnels, humains et
culturels nécessaires à la réussite opérationnelle de la fonction et à la création d'un climat
réceptif dans l'entreprise.
91
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Les petites entreprises n’ont pas toujours les moyens pour disposer des ressources et des
outils suffisants et compétents pour assurer la mise en place d’un système de contrôle interne.
Pour les entreprises de taille importante, l’externalisation peut leur procurer un avantage
financier si l’entreprise ne dispose pas des compétences nécessaires pour mettre en place une
fonction de contrôle interne efficace.
Afin d’éviter tout conflit d’intérêt et de perte d’objectivité, l’entreprise qui envisage
l’externalisation de la fonction contrôle interne ne doit pas s’adresser au cabinet d’audit externe
en charge de son commissariat aux comptes pour la réalisation de ce type de mission.
92
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
S e c t i o n 3 : La c er t i fi ca t i o n d e l ’é c h el le de ma t ur i t é
d u co nt rô l e i nt er ne e t l ’a mé li or a ti o n co nt i nu e d u
c o nt rô l e i nt er ne
Pour une meilleure description de leur stade de développement, les organisations utilisent
l’approche de modèle de maturité pour déterminer si le niveau de contrôle interne est acceptable
par rapport à un niveau de maturité bien déterminé ou identifier les mesures nécessaires pour
améliorer la maturité de l’organisation ou l’un de ses processus.
Pour les entreprises qui disposent de système de contrôle interne à maturité avancée, ils
peuvent se faire assister par un expert-comptable pour faire évoluer leur système vers les
meilleures pratiques du contrôle interne pour améliorer encore davantage leurs performances
(Sous-section 3).
93
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Selon les résultats de notre enquête, la totalité des experts comptables interrogés
considèrent que la pratique de certification du système de contrôle interne serait une bonne
pratique130.
Après l’étude de la possibilité de certification ainsi que les avantages qu’elle procure à
l’entreprise (§1), nous décrivons la démarche à suivre pour une mission de certification du
niveau de contrôle interne. (§2).
La matrice de maturité impose une projection sur l’avenir et devient donc un véritable
outil de management qui plus est communicable à tous les acteurs de l’entreprise.
Périodiquement, des audits rigoureux peuvent être menés pour valider la réalité des
progressions : pour être incontestables, ces audits devront être effectués par des structures
extérieures à l’entreprise.
94
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Dans tous les cas, compte tenu de l’absence de référentiel généralement reconnu, la
certification est toujours effectuée, par rapport à un modèle joint ou intégré au rapport d’audit.
L’approche de certification est assez simple. Elle consiste, en utilisant la grille de scoring,
pour un système ou processus et par axe de progrès, à évaluer le niveau de chaque critère.
D’après l’AFAI, les mesures de résultats du niveau inférieur deviennent les indicateurs
de performance du niveau supérieur. Ce qui fait que, la mesure de résultat est devenue un
indicateur de performance pour l'objectif de niveau supérieur. Les mesures de résultats
définissent des indicateurs qui, après les faits, révèlent à la direction si un système, une activité,
un processus ou une fonction a atteint ses objectifs.
95
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Les indicateurs de performance définissent les mesures qui déterminent à quel point la
performance du système, de l'activité, de la fonction ou du processus lui donne des chances
d'atteindre les objectifs. Ce sont des indicateurs essentiels pour savoir si un objectif a des
chances d'être atteint ou non, conditionnant ainsi les objectifs du niveau supérieur. Ils mesurent
généralement la disponibilité des capacités, des pratiques et des compétences appropriées et le
résultat des activités sous-jacentes.
La typologie des missions en lien avec l’implémentation d’un niveau supérieur du niveau
de maturité de contrôle interne peut inclure les aspects suivants :
Accompagnement de l’entreprise dans la mise en place des critères et éléments relatifs
au niveau cible.
Accompagnement de l’entreprise dans la mise en place des indicateurs et des tableaux
de niveau cible.
Evaluation de l’atteinte du niveau cible.
Mesurer l’efficacité du système au niveau cible.
Formation des dirigeants et des salariés des pratiques à mettre en place pour assurer
l’atteinte et le maintien du niveau cible.
En tant que conseiller privilégié, l’expert-comptable peut jouer un rôle important dans
l’amélioration du niveau de maturité de contrôle interne pour faire évoluer leur système. Cette
évolution doit être conçue et exécutée dans le cadre d’un projet complet de contrôle interne sur
la base des meilleures pratiques et des outils d’amélioration du système.
96
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Selon A. YAICH, « l’amélioration continue du système de contrôle interne passe, par une
bonne appropriation et un bon pilotage du système, à travers notamment :
L’apprentissage continu au niveau de chaque individu et au niveau de l’entreprise dans
son ensemble ;
Un partage approprié des connaissances, des expériences et des bonnes pratiques ; et
Un pilotage compétent, vigilant et efficace »132.
Une telle culture doit être complétée par des règles d’éthique et de bonne conduite ainsi
que d’un personnel compétent pour assurer une meilleure efficacité du système de contrôle
fondée sur la base d’une approche par les risques133.
Ainsi, toute organisation ne peut pas échapper complètement aux risques, « même si une
organisation n’a jamais, par le passé, subi de pertes ou de problèmes importants ou de graves
difficultés, ni qu’elle est particulièrement exposée et même si elle s’est dotée d’une bonne
stratégie, d’un personnel compétent, de solide processus de contrôle et d’une organisation
fiable, elle reste toujours vulnérable, à certains égards, face aux risques et personne ne peut
affirmer qu’aucun problème sérieux ne peut lui arriver » 135.
A. YAICH, séminaire de formation, « Contrôle interne, concepts, dispositifs et démarche d’implémentation », Cabinet
131
97
Deuxième Partie : démarche pour le choix d’un niveau de maturité cible et rôle de l’expert-comptable dans
l’amélioration continue du contrôle interne
Ainsi, la gestion des risques et son corolaire le contrôle interne constituent et s’affirment
de plus en plus comme étant parmi les principaux défis pour la direction de toute organisation.
98
CONCLUSION
99
Conclusion
L’approche du « modèle de maturité » apparaît alors comme un outil pour aider à évaluer
et à piloter le système dans une perspective d’amélioration continue.
Ceci nous amène à considérer que les entreprises ainsi que l’économie tunisienne auraient
tout intérêt à investir dans les projets organisationnels de contrôle interne d’une façon générale
100
Conclusion
Pour cela, un effort doit être fourni par les entreprises elles même mais dans le même
temps une modernisation des lois et réglementations demeure nécessaire afin d’imposer plus de
rigueur quant à l’importance et au rôle du contrôle interne.
Les outils et mode de pilotage de l’efficacité du contrôle interne devront être adaptés aux
besoins du management de l’entreprise en termes d’objectifs et attentes du système de contrôle
interne.
Sur ce point, nous avons présenté au niveau de ce mémoire une démarche pour le choix
d’un niveau de maturité cible de contrôle interne nécessitant le suivi des étapes suivantes à
savoir :
L’évaluation du contrôle interne à travers le diagnostic du système
La détermination du niveau de maturité actuel
La détermination du niveau de maturité cible
La validation du choix du niveau de maturité cible
L’identification des actions de progrès à mettre en place.
Pour ce faire, nous avons également proposé un modèle de maturité de contrôle interne
qui repose sur une échelle de maturité en six niveaux allant de 0 à 5 (d’inexistant à maturité
élevée) englobant les cinq composantes du contrôle interne.
Nous avons insisté particulièrement sur l’idée que le choix d’un niveau de maturité cible
doit être adéquatement défini et en conformité avec le mode du management de l’organisation
car viser un niveau de maturité trop avancé peut ne pas avoir du sens pour toutes les structures
et pourrait même entraîner des coûts démesurés en regard des bénéfices attendus.
En tant que spécialiste de contrôle interne, l’expert-comptable est bien positionné pour
aider les entreprises à appliquer l’approche de maturité et mettre en place un dispositif de
pilotage leur permettant d’améliorer leur système de contrôle interne dans le temps.
101
Conclusion
Le développement des missions liées à la maturité du contrôle interne par les cabinets
d’expertise comptable présente un avantage pour les professionnels et les entreprises.
102
ANNEXES
103
Annexes
La personne qui remplit le questionnaire doit identifier l’entreprise, inscrire son nom et
la date de remplissage.
136 Abderraouf YAICH, Normes, pratiques et procédures de contrôle interne, 1996, page 424-518.
137 COSO I, Internal Control - Integrated framework, traduit en français par l’IFACI, PricewaterhouseCoopers et LANDWEL,
la pratique du contrôle interne, édition d’organisation, deuxième édition, 2004, page 133-316.
104
Annexes
I. Environnement de contrôle
Evaluation
Réf. Questions Oui Non Part
(1) (0) (0,5)
1. Politique générale en matière de contrôle interne
E1 Les dirigeants maîtrisent-ils les processus et activité l'entreprise ?
Les objectifs fondamentaux de l'entreprise sont-ils clairement définis et
E2
formellement communiqués ?
E3 L'entreprise a-t-elle défini sa politique en matière de gestion de risque ?
E4 L'entreprise a-t-elle défini sa politique en matière de contrôle interne ?
La direction générale accorde-t-elle une importance majeure à l'efficacité du
E5
système de contrôle interne ?
105
Annexes
E29 S’il existe, est ce qu’il est systématiquement mis à jour de façon périodique ?
E42 Est-ce que chaque personne se voit attribuer des responsabilités spécifiques ?
106
Annexes
107
Annexes
108
Annexes
109
Annexes
110
Annexes
111
Annexes
V. Pilotage
Evaluation
Réf. Questions Oui Non Part
(1) (0) (0.5)
1. Structure du pilotage
L'entreprise a-t-elle définie sa politique en matière de pilotage du système
P1
de contrôle interne ?
L'entreprise a-t-elle mis en place un processus de pilotage du contrôle
P2
interne ?
Les dirigeants accordent-ils une importance majeure au processus de
P3
pilotage ?
P4 Y-a-t-il un organe chargé du pilotage du contrôle interne ?
Les objectifs du processus de pilotage du contrôle interne sont-ils
P5
clairement définis ?
P6 L'entreprise a-t-elle un projet de contrôle interne ?
La documentation du système de contrôle et du processus de pilotage est-
P7
elle suffisante ?
Les tâches et responsabilités en matière de pilotage du contrôle interne
P8
sont-elles clairement définies ?
Recourt-on au service de conseils externes compétents pour la conception
P9
et la mise en œuvre du processus de pilotage du contrôle interne ?
2. Opérations courantes de pilotage
Les informations liées aux activités courantes sont-elles régulièrement
P10
rapprochées avec celles qui sont issues des systèmes d’information ?
Est-ce que les responsables hiérarchiques sont tenus de vérifier
régulièrement les dimensions financières relatives au service ou
P11
département concerné en contrôlant que les informations sont fiables,
disponibles et que les ressources ont été utilisées de manière adéquate ?
Est que les cadres supérieurs assument leurs responsabilités en cas
P12
d’erreur ?
Les communications provenant de sources extérieures (fournisseurs,
P13 banques, auditeurs externes…) confirment elle les informations générées
en interne ou révèlent-elles parfois des problèmes ?
Les contrôles qui auraient dû permettre de détecter ces problèmes sont-ils
P14
revus afin de les améliorer ?
Les données figurant dans le système informatique sont-elles
P15
périodiquement vérifiées par le biais de rapprochement ?
Les interventions des auditeurs internes sont-elles efficaces ? les auditeurs
P16 internes peuvent-ils communiquer librement avec directeur et les autres
membres de la direction ?
3. Evaluations spécifiques
Est-ce que les évaluations ponctuelles du système de contrôle interne sont-
P17
elles fréquentes ?
Le processus d’évaluation et les méthodologies utilisés sont-ils
P18
pertinents ?
Les mécanismes d’identification, de communication et de suivi des
P19
faiblesses du dispositif de contrôle sont-ils adaptés ?
Est-il demandé aux responsables opérationnels d'attester l'exactitude des
P20 informations financières et autres générées par leurs unités et sont-ils tenus
pour responsables en cas d'erreurs ?
112
Annexes
113
Annexes
Un processus formalisé de
développement des
ressources est
systématiquement mis en
Les indicateurs d'efficacité
Le processus de œuvre.
et d'efficience du personnel Les indicateurs clés de
développement est Un programme de formation
Environnement Le processus de sont identifiés et des performance liés aux ressources
Il n'existe pas de formalisé et formalisé pour tous les
de contrôle développement des méthodes d'évaluation des humaines sont systématiquement
processus de documenté pour tous niveaux est défini et sa
ressources existe de résultats réels ont été mises atteintes dans tous les domaines.
développement des les niveaux de réalisation est suivie.
façon informelle. en place. Les initiatives proactives
ressources. l’organisation Un plan de succession et de
Le processus de Des projets d'amélioration permettent
Il n'existe pas de Des programmes de recrutement formalisé a été
formation existe de continue ont été lancés afin d’éviter les écarts entre objectif
processus de formation. formation sont mis en mis en place.
façon informelle. de combler les écarts entre fixé et performance réelle.
œuvre. La rémunération est corrélée
les indicateurs fixés et la
aux attentes et aux
performance réelle.
contributions documentées
en matière de gestion de la
performance.
Le devoir de rendre
Le devoir de rendre compte
compte est
Le devoir de rendre est globalement compris et Les responsables des Les responsables des différents
Absence de culture de globalement compris,
compte n'est pas formellement documenté différents domaines ont un domaines ont un devoir de
rendre compte. mais n'est pas
défini. mais non parfaitement devoir de rendre compte. rendre compte systématique.
formellement
appliqué.
documenté.
114
Annexes
Composantes de contrôle 0 1 2 3 4 5
interne Inexistant Informe l Financiarisé Standard Maturité avancé Maturité élevé
La méthodologie de
Les résultats du
La culture de déploiement de la culture en
La culture en termes de déploiement de la culture
Aucune culture en La culture en termes gestion des termes de gestion des risques
gestion des risques est en termes de gestion des
termes de gestion des de gestion des risques risques est est revue et améliorée
déployée d’une risques sont analysés et
risques n’est est déployée de façon déployée mais non régulièrement sur la base du
manière formelle et évalués et des mesures
déployée. limitée. formalisée et non retour d’expériences et aussi
standardisée. préventives sont mises en
standardisée. sur la base des bonnes
œuvre.
pratiques externes.
115
Annexes
Composantes de contrôle 0 1 2 3 4 5
interne Inexistant Informe l Financiarisé Standard Maturité avancé Maturité élevé
Le management énonce
Un processus clairement sa tolérance au
d'évaluation risque.
Les niveaux de risques sont
approfondie des risques Des plans spécifiques de
ramenés en delà des seuils de
est élaboré et couvre maîtrise des risques sont
Une revue des tolérance définis par le
les risques de mis en œuvre sur la base
risques inhérents à management.
l'ensemble des d'une évaluation et d'une
Les évaluations des certains processus Un processus de mangement
processus. analyse coûts/avantages.
Les risques ne sont risques sont limitées. est réalisée. des risques est mis en place
La probabilité et L'évaluation des risques
pas identifiés et Les risques sont L’identification et d'une façon systématique.
l'impact des menaces et est revue et mise à jour
analysés et absence identifiés analysés et l'évaluation des La méthodologie de
des opportunités liés autant que de besoin au
d'évaluation de d’une manière non risques est mise l’identification et de l'analyse
aux risques sont cours de l'année.
risques formelle et non en place d’une des risques est revue et
évalués de façon Les résultats de
standardisée manière formelle améliorée régulièrement
formelle. l’identification et de
et non sur la base du retour
L’identification et l'analyse des
standardisée d’expériences et aussi
l'analyse des risques est risques sont analysés et
sur la base des bonnes
Evaluation des risques mise en place d’une évalués et des mesures
pratiques externes.
manière formelle et préventives sont mises
standardisée en œuvre en conséquence
La méthodologie de traitement
Les risques sont Les résultats de traitement
des risques est revue et
Aucun traitement des traités d’une Les risques sont traités des risques sont analysés et
Traitement limité des améliorée régulièrement sur la
risques n’est manière non d’une manière formelle évalués et des mesures
risques base du retour d’expériences
organisé formelle et non et non standardisée préventives sont mises en
et aussi sur la base des bonnes
standardisée œuvre en conséquence
pratiques externes.
La surveillance et La méthodologie de
Les résultats de la
la revue des La surveillance et la surveillance et revue des
La surveillance et la surveillance et de la revue
Aucune surveillance risques sont revue des risques sont risques est revue et améliorée
revue des risques sont des risques sont analysés et
ni revue des risques réalisées d’une réalisées d’une manière régulièrement sur la base du
réalisées d’une évalués et des mesures
n’est réalisée manière non formelle et retour d’expériences et aussi
manière limitée préventives sont mises en
formelle et non standardisée sur la base des bonnes
œuvre en conséquence
standardisée pratiques externes
116
Annexes
Indicateurs
Pas d’indicateurs Indicateur pertinent Indicateurs revus Les indicateurs
Certains indicateurs officiels émis
et absence de de pilotage régulièrement et limites prédictifs
existent et le suivi se fait régulièrement et un
système et d’anticipation de surveillance ont démontré
de façon informelle système de suivi formel est
de suivi formalisé des dérives ajustées leur efficacité
en place
Pilotage Evaluation
Pas d’action
de l’efficacité Le personnel est
d’amélioration
Plan d’amélioration des actions et pleinement impliqué
Absence d'action normalisée. Plan d’amélioration
formalisé et suivi utilisation de méthodes et motivé dans
d'amélioration Actions d’amélioration formalisé
régulièrement (plans d’expérience, l’amélioration
reposant sur la bonne
méthode de résolution permanente
volonté
de problèmes)
117
Annexes
A NN EXE 3 : E N QU E TE
I. P r é se nta t io n g é nér al e d e l’ e nq uê t e
Questions destinées aux entreprises : les questions focalisent sur l’importance accordée
au contrôle interne dans les entreprises tunisiennes ainsi que sur la pratique de l’utilisation de
l’approche maturité dans l’évolution du système de contrôle interne et sur l’appréciation, par
les dirigeants sociaux, de la pratique internationale d’auto-certification du système de contrôle
interne.
Les questionnaires ont été lancés sur askabox et envoyés par e-mail, à 170 répondants
composant les deux populations. Le nombre total de réponses, qui s’élève à 57, se détaille
comme suit :
16 réponses reçues sur 60 questionnaires remis aux chefs et cadres d’entreprises, soit un
taux de réponse de 26%.
41 réponses reçues sur 110 questionnaires remis aux experts-comptables, soit un taux
de réponse de 37%.
118
Annexes
Concernant les répondants, ils sont, dans la majorité des cas, des dirigeants d’entreprises.
2. Secteurs d’activités :
Nombre
Secteur d'activité de l’entreprise d'entreprises Pourcentage
répondantes
Commerce (de détail ou de gros) 6 38%
Industrie 5 31%
Services 5 31%
Total 16 100%
Nombre
Emploi occupé par le répondant d'entreprises Pourcentage
répondantes
Chefs d'entreprises 12 76%
Cadres financiers et administratives 2 12%
Autres 2 12%
Total 16 100%
119
Annexes
Une seule caractéristique a été retenue, pour analyser l’échantillon constituant les experts-
comptables, représentée par l’ancienneté du répondant dans l’exercice libéral. Selon cette
analyse, nous constatons que le pourcentage des répondants possédant plus que 20 ans
d’ancienneté dans l’exercice libérale est faible par rapport à l’échantillon total. Toutefois, un
équilibre est assuré entre les jeunes experts-comptables ayant moins de 10 ans dans l’exercice
libéral et les moins jeunes possédant entre 10 et 20 ans d’expérience dans l’exercice libéral.
Les questionnaires proposent les modes suivants pour répondre aux questions qui y sont
incluses :
Pour certaines questions, la personne interrogée est appelée à classer une série de
réponses-types (ex. de 1 à 6…).
Pour les autres questions, la personne interrogée est appelée à choisir une ou plusieurs
réponses parmi une série de réponses prédéfinies.
Nous proposons dans ce qui suit de présenter le contenu détaillé des deux questionnaires.
120
Annexes
Dans cette partie, nous avons enquêté sur trois éléments essentiels à savoir :
1. L’évaluation du système de contrôle interne :
Cette section vise à déterminer :
- L’existence ou non d’une fonction d’audit interne dans les entreprises interrogées.
- La mise en place par les entreprises interrogées d’un processus permettant l’évaluation
continue du système de contrôle interne.
- La fréquence des évaluations du système de contrôle interne.
- Les personnes, les cadres ou les fonctions chargées généralement de l’accomplissement
des évaluations des systèmes de contrôle interne.
2. L’approche maturité :
Cette section est composée de quatre questions qui s’interrogent sur :
- L’utilisation de l’approche maturité pour l’évaluation du système de contrôle interne.
- Le modèle utilisé en cas d’application de l’approche maturité.
- L’importance de l’approche maturité dans le développement des systèmes.
- L’utilité de la certification du niveau de maturité du système de contrôle interne.
3. La responsabilité du contrôle interne :
Cette section vise à déterminer l’organe chargé principalement du contrôle interne et son
efficacité dans les entreprises interrogées ainsi que les prescripteurs de travaux liés au contrôle
interne.
121
Annexes
Cette partie comporte une seule section, proposée en trois questions qui visent à
déterminer :
Si les dirigeants des entreprises interrogées procèdent à une auto-certification du
système de contrôle interne qu’ils mettent en place ;
L’avis des dirigeants et chefs des entreprises interrogées concernant la pratique
internationale d’auto-certification du système de contrôle interne ; et
Les avantages que peut procurer la pratique d’auto-certification du système de contrôle
interne du point de vue des dirigeants et chefs d’entreprises.
122
Annexes
Q U ES T ION NA IR E EN TR EP R ISE
SY S TE M E D E C O N TR O L E IN TER N E
Q1
Parmi les instruments d’organisation, d’après vous, un système de
contrôle interne constitue un outil :
Indispensable
Très important
Important
Complémentaire
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la case correspondante
Q2
Votre entreprise met en place un système de contrôle interne en vue de:
Satisfaire aux exigences légales
Améliorer ses performances
Se doter d’un outil performant de management
Lutter contre les fraudes
Assurer la fiabilité des informations financières
Maitriser les risques
Classez ces objectifs du plus important au moins important (1,2,3,4,5,6)
Q3
Votre entreprise dispose-t-elle de :
Un manuel de procédures de contrôle interne ?
Un manuel comptable ?
Une charte d’éthique ?
Un code de conduite ?
Un manuel qualité ?
Autres : à préciser…………………………………………………
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
123
Annexes
Q4
Envisagez-vous un projet de contrôle interne dans la perspective des 3
prochaines années ?
Oui
Non
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la case correspondante
Q5
A qui feriez-vous appel pour vous assister dans votre projet de
contrôle interne à ?
Un expert-comptable
Un ingénieur d’organisation
Un commissaire aux comptes de l’entreprise
Je ne sais pas
Autre : à préciser………………………………………….
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q6
Est-ce que le coût de mise en place d’un dispositif de contrôle interne
constitue un handicap qui peut être dissuasif ?
Oui
Non
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
L’ E V A LU A T IO N DU SY S TEM E DE C O N TR O L E
IN TE R N E S E LO N L ’ AP P R O C H E M A TU R ITE
Q7
Votre entreprise dispose-t-elle d’un service d’audit interne ?
Oui
Non
Mettez une croix dans la case correspondante
124
Annexes
Q8
Votre entreprise procède elle à l’évaluation régulière du système de
contrôle interne ?
Oui
Seulement dans les domaines à très haut risque
Seulement pour les domaines liés à la présentation des informations
financières
Uniquement par le commissaire aux comptes
Non quel que soit le domaine
Mettez une croix dans la case correspondante
Q9
La dernière évaluation du système de contrôle interne remonte à :
Une année
Deux années
Trois années
Plus
NA
Mettez une croix dans la case correspondante
Q10
Envisagez-vous une évaluation du système de contrôle interne dans les
cas suivants :
Des changements importants sont intervenus dans la structure, la
technologie utilisée ou dans les activités de l’entreprise
Des défaillances majeures de contrôle sont identifiées à travers les activités
quotidiennes de l’entreprise
Des défaillances de contrôle sont identifiées par les auditeurs externes ou
internes
Un incident important s’est produit provoquant des pertes pour l’entreprise
et ayant pour cause des défaillances dans le système de contrôle interne
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q11
A qui confiez-vous les évaluations du contrôle interne :
Les responsables de l’entreprise
L’audit interne
Le ou les commissaires aux comptes
Les évaluateurs externes (autres que le commissaire aux comptes)
L’ensemble du personnel de l’entreprise
A personne
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
125
Annexes
L’ approche m aturit é
Q12
Quelle approche utilisez-vous pour l’évaluation du système de contrôle
interne :
Approche d’évaluation générale
Approche focalisée sur la maturité
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q13
Si vous utilisez l’approche maturité, possédez-vous un modèle de
maturité spécifique :
Oui, le modèle utilisé est conçu pour l’entreprise
Non, le modèle utilisé est un modèle standard
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q14
D’après vous, l’évaluation du système de contrôle interne selon
l’approche de maturité :
Améliore le système dans le temps
Peut améliorer le système dans le temps
N’améliore pas le système dans le temps
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q15
D’après vous, la certification du niveau de contrôle interne est :
Une technique d’amélioration du système de contrôle
La certification constitue un élément de mesure ponctuel du système
La certification n’a aucune valeur ajoutée pour l’entreprise
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q16
Dans votre entreprise, y a-t-il un organe chargé à titre principal du
contrôle interne ?
Oui
Non mais il y a recours à des experts externes
Non
Mettez une croix dans la case correspondante
126
Annexes
Q17
Si oui, quel est l’organe chargé ou les organes impliqués dans
l’efficacité du contrôle interne ?
La direction générale (ou le gérant dans le cas des SARL)
La direction financière et administrative
La direction comptable
Le responsable du contrôle interne
L’audit interne
Le conseil d’administration et/ou le comité d’audit
Un cabinet externe
Pas de structure
Autres : A préciser………………………………………………
Q18
Les prescripteurs de travaux liés au contrôle interne sont :
Le législateur
Le conseil d’administration
Le comité d’audit
La direction financière et administrative
La direction comptable
La direction générale
Le commissaire aux comptes
L’expert-comptable chargé de l’assistance comptable, fiscale et juridique
de l’entreprise
Autres : A préciser…………………………………………………
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
127
Annexes
L A P R A T IQ U E IN TE R N A TI O N A LE D ’ AU TO -
C ER T IF IC A T IO N D U SY S TE M E D E C O N TR O L E
IN TE R N E
L’ aut o - cert if icat ion du syst èm e de cont rôle int erne par
les dirigeant s sociaux
Q19
Les dirigeants de l’entreprise procèdent-ils à une auto-certification
du système de contrôle interne ?
oui
non
Mettez une croix dans la case correspondante
Q20
D’après vous, la pratique d’auto-certification du système de contrôle
interne est :
Une bonne pratique
Une mauvaise pratique
Inutile
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la case correspondante
Q21
D’après vous, la pratique d’auto-certification du système de contrôle
interne permet à l’entreprise :
De faire évoluer son système de contrôle interne
D’améliorer son image
De faciliter le travail du commissaire aux comptes
De donner plus de transparence aux communications financières et
autres
De respecter les lois et réglementations si elles exigent une telle pratique
Je ne sais pas
Classez ces objectifs du plus important au moins important (0,1,2,3,4,5) ( 0 : aucune relation)
128
Annexes
Dans cette partie, nous avons enquêté sur cinq éléments essentiels, à savoir :
Le rôle du système de contrôle interne dans la gestion des entreprises du point de vue
des experts-comptables ;
Les missions liées à la conception et à l’architecture du contrôle interne ;
Les missions liées à l’évaluation du système de contrôle interne ;
La formation des experts comptables en matière de contrôle interne et ;
l’éducation continue.
1. Rôle du système de contrôle interne dans la gestion de l’entreprise :
129
Annexes
Cette section s’interroge, en une seule question, sur l’avis des professionnels sur le niveau
et le contenu de la formation proposée par le système éducatif tunisien aux experts-comptables
en matière de contrôle interne.
5. L’éducation continue
2.2. Deuxième partie du questionnaire : Développement des missions liées à la maturité du système
de contrôle interne
Dans cette partie, nous avons interrogé les experts comptables sur deux sujets à savoir :
La certification du contrôle interne ; et
Perspectives pour le cabinet.
1. La certification du contrôle interne :
130
Annexes
Q U ES T ION NA IR E D ES T IN E A UX E XP E R TS
COM P T AB L ES
Q1
D’après vous, le système de contrôle interne constitue-il aux yeux de
l’entreprise un instrument d’organisation et de gestion pour
l’entreprise :
Oui
Non
Mettez une croix dans la case correspondante
Q2
Si oui, les entreprises perçoivent-elles, d’après vous, un système de
contrôle interne efficace comme étant un outil :
Indispensable
Très important
Important
Complémentaire
Mettez une croix dans la case correspondante
Q3
En général, quels sont les objectifs des entreprises à travers la mise en
place d’un système de contrôle interne :
Assurer le respect des lois et réglementations
Améliorer leurs performances
Se doter d’un outil performant de management
Lutter contre les fraudes
Assurer la fiabilité des informations financières
Maitriser leurs risques
Classez ces objectifs du plus important au moins important (1, 2, 3, 4, 5,6)
131
Annexes
Q4
A votre avis, pourquoi une entreprise pourrait ne pas accorder
suffisamment d’importance au contrôle interne :
Absence d’obligation légale
Coût élevé
Méconnaissance de ce qu’est un dispositif de contrôle interne
Manque de conscience du risque
Insuffisance de qualification des professionnels
Autres : à préciser
Mettez une croix dans la case correspondante
Q5
Est-ce que le coût d’un projet de contrôle interne constitue un
handicap au point de dissuader les dirigeants à l’envisager :
Oui
Non
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la case correspondante
132
Annexes
Q6
Votre cabinet a-t-il conçu une offre de mission de contrôle interne :
Oui
Non
En cours
Envisagée
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q7
Quelle est la proportion de vos clients qui procèdent à l’évaluation de
leur système de contrôle interne :
0%
Entre 0% et 30%
Entre 30% et 70%
Plus de 70%
Mettez une croix dans la case correspondante
Q8
Le cabinet donne-t-il l’exemple en matière de contrôle interne :
Oui
Non
Partiellement
Mettez une croix dans la case correspondante
Q9
Le cabinet at-il développé des outils pour mener des missions de
contrôle interne :
Oui
Non
En cours
Envisagé
Mettez une croix dans la case correspondante
133
Annexes
Q10
Dans votre cabinet, les missions liées l’évaluation du système de
contrôle interne sont-elles :
Bien développées ?
En cours de développement ?
Inexistantes ?
Mettez une croix dans la case correspondante
Q11
Utilisez-vous l’approche maturité dans l’évaluation des systèmes de
contrôle interne :
Oui
Non
Parfois
Mettez une croix dans la case correspondante
Q12
D’après vous, la pratique de l’évaluation du système de contrôle
interne selon un modèle de maturité constitue :
Un outil objectif d’évaluation du système de contrôle interne
Un outil subjectif qui peut permettre à l’entreprise d’évaluer son système
Un outil subjectif qui ne permet pas à l’entreprise d’évaluer son système
Mettez une croix dans la case correspondante
Q13
Lorsque vous intervenez en tant que commissaire aux comptes, est-ce
que vous demandez aux entreprises de :
Formaliser le système de contrôle interne ?
Se faire assister en matière de contrôle interne ?
Evaluer l’efficacité du système de contrôle interne ?
Mettre en place un système de pilotage du contrôle interne ?
Mettez une croix dans la ou les cases correspondantes
Q14
Le système éducatif tunisien assure-t-il aux professionnels comptables
une formation en matière de contrôle interne :
Excellente
Moyenne
Insuffisante
Faible
Mettez une croix dans la case correspondante
134
Annexes
Q15
Jugez-vous que la pratique de certification des experts-comptables en
tant que spécialistes du contrôle interne est :
Une bonne pratique ?
Bénéfique aussi bien pour la profession que pour les clients ?
Inutile dans le contexte tunisien ?
Mettez une croix dans la case correspondante
Q16
Dans votre cabinet, y a-t-il des collaborateurs certifiés en contrôle
interne ?
Oui
Non
Mettez une croix dans la case correspondante
D E V E LO P P EM E N T D E S M IS S IO N S L IE E S A L A
M A TU R ITE D U S Y S TEM E D E C O N TR O L E IN TE R N E
Q17
Le contrôle interne est-il important pour votre cabinet :
Oui, très important
Oui, moyennement important
Non
Je ne sais pas
Mettez une croix dans la case correspondante
Q18
Votre cabinet a-t-il déjà utilisé un modèle de maturité pour
l’évaluation du contrôle interne :
Oui
Non
Mettez une croix dans la case correspondante
Q19
D’après vous, l’approche de la maturité intéresse-elle les
entreprises ?
Oui
Non
Mettez une croix dans la case correspondante
135
Annexes
Q20
D’après vous, la certification du système de contrôle interne par un
professionnel constitue :
Une bonne pratique
Une mauvaise pratique
Une pratique inutile
Mettez une croix dans la case correspondante
Q21
D’après vous, la certification du niveau du système de contrôle
interne, selon un modèle de maturité est :
Une technique d’amélioration du système de contrôle
Un élément de mesure du système de contrôle
Une pratique qui n’a aucune valeur ajoutée pour l’entreprise
Mettez une croix dans la case correspondante
Q22
Trouvez-vous utile d’envisager le développement de solutions
standards de contrôle interne par secteur d’activité :
Oui
Non
Peut être
Mettez une croix dans la case correspondante
Q23
A quel niveau situez-vous la perspective de développement des
activités du cabinet liés au contrôle interne :
Faible
Moyenne
Forte
Mettez une croix dans la case correspondante
136
Annexes
Analyse :
La majorité des répondants (68.8%) considèrent qu’un système de contrôle interne
représente un outil indispensable pour la gestion de l’entreprise. Toutefois, quelques répondants
(31.3%) jugent que le système de contrôle interne est très important pour assurer la bonne
gestion de l’entreprise sans être indispensable.
Néanmoins, aucun répondant n’a considéré le système de contrôle interne comme étant
un moyen important ou complémentaire pour la gestion de l’entreprise.
Ainsi, il ressort de ces réponses qu’un système de contrôle interne est globalement perçu,
par les chefs et cadres d’entreprises tunisiennes, comme étant un outil de gestion de l’entreprise.
Ceci nous permet de conclure que les résultats obtenus valident, en grande partie, les idées
développées dans le présent mémoire.
137
Annexes
D’après les réponses obtenues, force est de constater, que tous les chefs et cadres
d’entreprise approuvent le rôle que peut jouer un bon système de contrôle interne dans la gestion
de l’entreprise.
Analyse :
A partir de ces statistiques, nous pouvons tirer un premier constat, est que la majorité des
chefs et cadres d’entreprises estiment que la mise en place d’un système de contrôle interne
répond en premier lieu à l’un des deux objectifs suivants :
Satisfaire aux exigences légales ; et
Assurer la fiabilité des informations financières ;
En effet, la majorité des répondants classent l’un de ces deux objectifs en premier ou en
deuxième rang.
Toutefois, certains répondants estiment que l’objectif le plus recherché de la mise en place
d’un système de contrôle interne est de se doter d’un outil performant de management et lutter
contre les fraudes.
Ceci permet de confirmer les conclusions tirées des idées développées tout au long du
présent mémoire.
Toutefois, certains répondants considèrent que la maitrise des risques ne présente pas une
préoccupation importante des chefs d’entreprise.
Ceci s’explique par le fait qu’une bonne partie des chefs d’entreprises sont ne sont pas
avisés des changements qui peuvent impacté leur organisation tout au long du cycle de vie de
l’entreprise.
138
Annexes
R5. Pour l’assister dans son projet de contrôle interne, l’entreprise fera appel à :
Réponses types Statistiques*
A un expert-comptable 52.6%
A un comptable 15.8%
Au commissaire aux comptes de l’entreprise 15.8%
Je ne sais pas 5.3%
Autres * 10.5%
*consultant spécialisé dans le domaine
139
Annexes
R6. Le coût de mise en place d’un dispositif de contrôle interne constitue un handicap
qui peut être dissuasif :
Réponses types Statistiques
Oui 31.2%
Non 50%
Je ne sais pas 18.8%
Analyse :
D’après les réponses obtenues, nous pouvons conclure que le contrôle interne représente
l’une des préoccupations majeures de la plupart des chefs d’entreprises.
Ceci confirme l’attention, de plus en plus importante, accordée au contrôle interne dans
la plupart des entreprises tunisiennes.
Parmi les répondants qui envisagent de mettre en œuvre un projet de contrôle interne, une
grande partie d’entre eux admet que l’expert-comptable est le mieux placé pour les assister dans
la mise en œuvre de leur projet. De plus, 50% des répondants considèrent que le coût du projet
n’est pas dissuasif contre seulement 31.2% qui considèrent que le coût peut constituer une
contrainte pour la mise en place de tel projet.
Toutefois, à notre avis, les missions liées au contrôle interne dans les cabinets d’expertise
comptable sont peu développées ou insuffisantes pour répondre aux besoins de plus en plus
importants des entreprises. Ceci nous amène à conclure, que la profession comptable peut tirer
plusieurs avantages, en consacrant plus d’efforts et d’investissements pour le développement
de telles missions.
140
Annexes
Analyse :
Il ressort des réponses obtenues que 68.8% des entreprises répondantes à notre
questionnaire disposent d’une fonction d’audit interne. L’analyse approfondie des réponses,
nous montre que les entreprises qui ne disposent pas de fonction audit interne sont des petites
et moyennes entreprises.
Ainsi, nous remarquons que l’audit interne n’est développé que dans les entreprises
relativement importantes compte tenu du contexte tunisien.
Nous remarquons que 12.4% seulement des répondants affirment qu’ils procèdent à
l’évaluation régulière de leur système de contrôle interne. Ce qui constitue un taux faible.
141
Annexes
R10. Les cas à partir desquels l’entreprise envisage une évaluation du système de
contrôle interne :
Réponses types Statistiques
Des changements importants sont intervenus dans la structure, la technologie
utilisée ou dans les activités de l’entreprise 9.3%
Des défaillances majeures de contrôle sont identifiées à travers les activités
quotidiennes de l’entreprise 32.6%
Des défaillances de contrôle identifiées par les auditeurs externes ou internes 30.2%
Un incident important s’est produit provoquant des pertes pour l’entreprise et
ayant pour cause des défaillances dans le système de contrôle interne 25.6%
Je ne sais pas 2.3%
R11.A qui confiez-vous les évaluations du contrôle interne :
Réponses types Statistiques
Les responsables de l’entreprise 17.1%
L’audit interne 22.9%
Le ou les commissaires aux comptes 31.4%
Les évaluateurs externes (autres que les commissaires aux comptes) 14.3%
L’ensemble du personnel de l’entreprise 11.4%
A personne 2.9%
Je ne sais pas 0%
Analyse :
Le constat le plus important qu’il convient d’avancer, en analysant les réponses obtenues,
est qu’un nombre important des entreprises répondantes (42.9%) n’ont pas procédé à une
évaluation de leur système de contrôle interne depuis 3 années et plus contre 42.9% des
répondants qui ont confirmé que l’évaluation de leur système de contrôle interne remonte à une
année.
Ainsi, compte tenu des changements importants qui se sont déroulés ces dernières années
aussi bien dans l’environnement économique tunisien que mondial, nous estimons que les
entreprises tunisiennes peuvent avoir des insuffisances significatives en matière de contrôle
142
Annexes
interne si elles ne réagissent pas rapidement pour adapter leur système de contrôle aux nouveaux
risques qui ne cessent de se multiplier.
D’ailleurs, d’après l’enquête, 31.4% (soit 11 répondants sur 16) confient l’évaluation de
leur système de contrôle interne aux commissaires aux comptes contre 14.3% (soit 5 répondants
sur les 16) qui confient ce type de mission aux évaluateurs externes (autres que commissaires
aux comptes).
Il ressort de ces résultats, que le contrôle interne est encore peu développé en Tunisie.
Même si bon nombres d’entreprises, principalement celles de taille importante, font des audits
internes, la majorité d’entre elles ne sont pas en train de fournir les efforts nécessaires pour
améliorer leur système de contrôle interne. Ceci peut s’expliquer par le tissu économique
tunisien qui est constitué principalement par les petites et moyennes entreprises qui ne disposent
pas les moyens nécessaires pour implémenter ce genre de projet.
Toutefois, comme nous l’avons bien expliqué tout au long de ce mémoire, nous estimons
que les entreprises ainsi que l’économie tunisienne peuvent tirer un grand profit en investissant
d’avantage dans le contrôle interne.
L’approche maturité
R12.L’approche utilisée pour l’évaluation du système de contrôle interne :
Réponses types Statistiques
Approche d’évaluation générale 50%
Approche focalisée sur la maturité 12.5%
Je ne sais pas 37.5%
R13. Le modèle utilisé en cas de l’application de l’approche maturité :
Réponses types Statistiques
Oui, le modèle utilisé est conçu pour l’entreprise 6.3%
Non, le modèle utilisé est un modèle standard 18.8%
Je ne sais pas 75%
R14. La pratique de l’approche maturité :
Réponses types Statistiques
Améliore le système dans le temps 56.3%
Peut améliorer le système dans le temps 12.5%
N’améliore pas le système dans le temps 0%
Je ne sais pas 31.3%
143
Annexes
En partant des statistiques des réponses obtenues, nous admettons que la moitié des chefs
d’entreprises utilisent l’approche générale d’évaluation des systèmes de contrôle interne contre
2 répondants qui utilisent l’approche maturité et 6 répondants n’ont pas une idée sur l’approche
d’évaluation du système de contrôle interne.
Il ressort des réponses obtenues que la majorité des répondants qui n’ont pas une idée sur
les modèles de maturité. D’ailleurs, une seule entreprise qui utilise un modèle spécifique de
maturité contre 3 entreprises qui préfèrent utiliser un modèle standard.
D’après les réponses obtenues et malgré que l’approche maturité n’est pas appliquée par
la majorité des entreprises, les répondants confirment que la dite pratique améliore (soit 9
répondants) ou peut améliorer (soit 2 répondants) le système dans le temps.
D’après les réponses avancées par les chefs et cadres d’entreprises répondantes, la
certification du contrôle interne constitue une technique d’amélioration du système de contrôle
(soit 13 répondants) ou au moins un élément de mesure ponctuel du système (soit 3 répondants).
Cet avis confirme parfaitement toutes les idées développées tout au long de ce mémoire
144
Annexes
D’après les réponses obtenues, nous constatons que 37.5% des répondants (soit 6
répondants) ne disposent pas d’un organe chargé à titre principal du contrôle interne et font
recours à des experts externes.
Par contre, 6 chefs d’entreprises confirment qu’ils disposent d’un organe chargé à titre
principal du contrôle interne et 6 interrogés ne disposent pas d’un organe chargé à titre principal
du contrôle interne.
Il ressort des résultats de l’enquête que l’organe ou les organes impliqués dans l’efficacité
du contrôle interne dans les entreprises répondantes est la direction générale (17.6%), la
direction financière et administrative (17.6%) et l’audit interne (17.6%).
Nous constatons aussi que les chefs d’entreprises sont conscients du rôle que peut jouer
l’audit interne dans l’efficacité du système de contrôle interne.
145
Annexes
les 16 répondantes (soit 14.7%) confirment que le conseil d’administration ou le comité d’audit
constitue un organe impliqué dans l’efficacité du contrôle interne.
Ce constat nous semble significatif et nous permet de conclure que la fonction de contrôle
interne n’est pas encore clairement définie dans la plupart des entreprises tunisiennes.
Ajouté à cela, les missions de conseil en matière de contrôle interne ne sont pas très
développées en Tunisie.
D’après les réponses obtenues, nous observons que les plus grands prescripteurs de
travaux liés au contrôle interne dans les entreprises répondantes sont les directions générales et
les commissaires aux comptes. En deuxième lieu, nous trouvons le conseil d’administration et
les experts-comptables chargés de l’assistance comptable, fiscale et juridique.
De ce fait, nous constatons que tous les organes de direction dans les entreprises
tunisiennes ainsi que leurs partenaires professionnels comptables participent, pleinement, aux
recommandations de travaux liés au contrôle interne.
Ceci confirme toutes les idées développées, tout au long de ce mémoire, concernant le
rôle aussi bien des organes de direction que des professionnels comptables partenaires et
conseillers des entreprises dans l’amélioration du système de contrôle interne.
146
Annexes
Bien que, la majorité des chefs et cadres d’entreprises considèrent que l’auto-certification
du système de contrôle interne par les dirigeants sociaux est une bonne pratique, 12.5%
seulement des entreprises répondantes confirment qu’elles adoptent cette pratique.
S’agissant d’une pratique internationale exigée par la loi et les règlementations dans
certains pays développés, principalement anglo-saxons, nous estimons que l’adoption d’une loi
exigeant l’auto-certification du système de contrôle interne par les dirigeants sociaux sera
bénéfique aussi bien aux entreprises qu’à l’économie tunisienne en favorisant la transparence
et la sécurité des transactions.
147
Annexes
D’après les réponses avancées par les chefs et cadres d’entreprises répondantes, l’auto-
certification du contrôle interne permet à l’entreprise, principalement, de faire évoluer son
système de contrôle, de donner plus de transparence aux communications financières et de
respecter les lois et règlementation si une loi l’exige.
Cet avis confirme parfaitement toutes les idées développées tout au long de ce mémoire.
Toutefois, bien que les chefs d’entreprises soient conscients de l’apport important de la
pratique d’auto-certification du contrôle interne, peu d’entreprises la mettent en œuvre. Ainsi,
nous estimons qu’un effort supplémentaire doit être fourni à ce niveau, aussi bien par les chefs
d’entreprises que par les experts-comptables agissant en tant que conseillers des sociétés
tunisiennes.
Analyse :
La majorité des répondants (95%) considèrent qu’un système de contrôle interne
constitue un instrument d’organisation et de gestion aux yeux de l’entreprise.
Toutefois, uniquement 17% des professionnels estiment que les entreprises perçoivent le
système de contrôle interne comme étant un outil indispensable.
148
Annexes
En tant qu’outil de gestion pour l’entreprise, les répondants considèrent que le système
de contrôle interne est un outil important (soit 49%) mais non très important (soit 12%).
Par contre, 22% répondants jugent que le système efficace de contrôle interne est perçu
par les entreprises comme étant un moyen complémentaire.
Ainsi, il ressort de ces réponses qu’un système efficace de contrôle interne est
globalement perçu, par les experts-comptables aux yeux des entreprises, comme étant un outil
de gestion de l’entreprise.
Analyse :
A partir de ces statistiques, on peut tirer un premier constat, est que la majorité des
experts-comptables qui ont répondu à notre questionnaire estiment que la mise en place d’un
système de contrôle interne répond, en premier lieu, à l’un des deux objectifs suivants :
Lutter contre les fraudes ;
Assurer le respect des lois et réglementation.
En effet, la majorité des répondants classent l’un de ces deux objectifs en premier ou en
deuxième.
Le deuxième constat, est que contrairement aux chefs et cadres d’entreprises, les experts-
comptables n’estiment pas que la mise en place d’un système de contrôle a pour objectif de
doter l’entreprise d’un outil de management. En effet, les répondants estiment que cet objectif
occupe la sixième position.
149
Annexes
R5. Le coût d’un projet de contrôle interne constitue un handicap au point de dissuader
les dirigeants à l’envisager :
Selon les jugements des experts-comptables, relevés durant cette enquête, les raisons pour
lesquelles les entreprises peuvent ne pas accorder d’importance au contrôle interne sont
principalement l’absence d’obligation légale (soit 25.5%) et faute de connaissance de ce qu’est
un dispositif de contrôle interne (soit 24.5%).
Le manque de conscience de risque et le coût élevé d’un tel projet constituent aussi des
motifs pour lesquels les entreprises ne s’intéressent pas suffisamment au contrôle interne.
D’ailleurs, presque la moitié des experts comptables interrogés considèrent que le coût
d’un projet constitue un handicap au point de dissuader les dirigeants à l’envisager.
Et seulement 39% des répondants estiment que le coût ne constitue pas un handicap.
150
Annexes
R7. La proportion des clients qui procèdent à l’évaluation de leur système de contrôle
interne :
Réponses types Statistiques
0% 7.3%
Entre 0% et 30% 58.5%
Entre 30% et 70% 26.8%
Plus de 70% 7.3%
A partir de ces statistiques, on peut tirer un premier constat, est que la majorité des
experts-comptables qui ont répondu à notre questionnaire ont conçu une offre de mission de
contrôle interne.
Néanmoins, 22% des répondants n’ont pas conçu une offre de mission et 9% en cours de
conception ou déjà envisagé.
Le deuxième constat, est que conformément aux chefs et cadres d’entreprises, le nombre
des entreprises qui procèdent à l’évaluation de leur système de contrôle interne n’est pas assez
important et constituent une proportion entre 0% et 30% des clients d’un cabinet pour la
majorité des professionnels interrogés. Néanmoins, 27% des répondants estiment que la
proportion des clients entre 30% et 70% procèdent à l’évaluation de leur système de contrôle
interne et seulement 7% des professionnels uniquement qui estiment que plus de 70% de leurs
clients évaluent leur système de contrôle interne.
R9. Le cabinet a développé des outils pour mener des missions de contrôle interne
151
Annexes
La majorité des cabinets interrogées considèrent qu’ils sont exemplaires (soit 51%) ou
partiellement exemplaires (soit 39%) en matière de contrôle interne.
En effet, uniquement 10% des professionnels interrogés estiment qu’ils ne sont pas
exemplaires en matière de contrôle interne.
Ce constat constitue un point fort pour les professionnels pour développer les missions de
contrôle interne.
D’ailleurs, 34% des répondants ont développé des outils pour mener des missions de
contrôle interne, 27% sont en train de développer des outils et 20% ont déjà envisagé le
développement des outils contre 20% qui déclarent l’inexistence d’outils au niveau de leur
cabinet.
A partir du taux assez important des cabinets ayant développé (ou en cours de
développement) des outils pour mener des missions de contrôle interne, on peut bien confirmer
la volonté de la profession de développer les missions de conseil et plus particulièrement les
missions de contrôle interne.
R10. Dans votre cabinet, les missions liées à l’évaluation du système de contrôle interne :
Réponses types Statistiques
Bien développées 22%
En cours de développement 65.9%
Inexistantes 12.2%
Les réponses obtenues confirment d’avantage les conclusions tirées des réponses
obtenues du questionnaire des dirigeants.
En effet, nous constatons que la majorité des professionnels (soit 66%) sont en train de
développer les missions liées à l’évaluation du système de contrôle interne.
Seulement 9 professionnels sur les 41 interrogés confirment l’exercice des missions liées
à l’évaluation du contrôle interne.
Ainsi, les résultats obtenus nous permettent de conclure que la majorité des experts-
comptables sont conscients de l’importance du développement des missions liées à l’évaluation
du contrôle interne, d’une façon générale, et du profit que la profession peut en tirer.
152
Annexes
R11. Utilisation de l’approche maturité par le cabinet dans l’évaluation des systèmes de
contrôle interne :
Réponses types Statistiques
Oui 19.5%
Non 56.1%
Parfois 24.4%
L’analyse des réponses obtenues nous montre bien que l’utilisation de l’approche
maturité dans l’évaluation des systèmes de contrôle interne est peu développée dans les cabinets
d’expertise comptable. En effet, 8 experts-comptables, parmi ceux qui ont répondu à notre
questionnaire, affirment qu’ils utilisent cette approche dans leur cabinet et 24% des répondants
déclarent qu’ils l’appliquent parfois.
Ainsi, compte tenu des changements importants qui se sont déroulés ces dernières années
aussi bien dans l’environnement économique tunisien que mondial, nous estimons que les
experts comptables gagnent en termes d’efficacité en utilisant cette approche pour le
développement des missions liées à l’évaluation du contrôle interne.
Néanmoins, pour relever ce défi, estimons qu’un effort supplémentaire dans ce domaine
doit être fourni aussi bien par les experts-comptables que par les institutions professionnelles.
Il ressort des réponses obtenues que l’avis des experts comptables est partagé entre ceux
qui considèrent que la pratique de l’évaluation du système de contrôle interne selon l’approche
de maturité est un outil objectif d’évaluation du système de contrôle interne et ceux qui la
considèrent comme étant un outil subjectif qui peut permettre à l’entreprise d’évaluer son
système.
Toutefois, un seul répondant estime que cette pratique constitue un outil subjectif qui ne
permet pas à l’entreprise d’évaluer son système.
153
Annexes
R13. Lorsque vous intervenez en tant que commissaire aux comptes, est ce que vous
demandez aux entreprises de :
Réponses types Statistiques
Formaliser le système de contrôle interne 39%
Se faire assister en matière de contrôle interne 9.8%
Evaluer l’efficacité du système de contrôle interne 24.4%
Mettre en place un système de pilotage du contrôle interne 26.8%
D’après les réponses obtenues, nous constatons qu’une bonne partie des répondants
exigent, en agissant en tant que commissaire aux comptes, aux entreprises de formaliser leur
système de contrôle interne. Nous remarquons, également, que la majorité des répondants
demandent aux entreprises de mettre en place un dispositif de pilotage et d’évaluer l’efficacité
de leur système de contrôle interne.
Ainsi, nous estimons que les exigences des commissaires aux comptes ne sont pas
clairement communiquées aux entreprises auditées puisqu’en se référant à l’analyse des
réponses obtenues des chefs et cadres d’entreprises (voir R3 du questionnaire destiné au chefs
et cadre d’entreprises), nous constatons que le niveau de formalisation des systèmes est assez
faible.
Ainsi, nous estimons que les commissaires aux comptes doivent accorder plus
d’importance aux exigences et besoins en matière de contrôle interne dans les entreprises
auditées. Ils doivent, également, s’assurer d’avantage que le message concernant les besoins et
les exigences en matière de contrôle interne est bien transmis.
R14. Le système éducatif tunisien assure aux professionnels comptables une formation en
matière de contrôle interne
Réponses types Statistiques
Excellente 0%
Moyenne 36.6%
Insuffisante 51.2%
Faible 12.2%
154
Annexes
Ce constat confirme les idées développées dans ce mémoire. Ainsi, nous estimons qu’un
effort important doit être fourni par les institutions éducatives et professionnelles pour assurer
une bonne formation dans le domaine du contrôle interne. Cette formation doit permettre aux
professionnels d’avoir les compétences nécessaires pour répondre aux différents besoins des
entreprises dans ce domaine.
Education continue
R15. La pratique de certification des experts comptables en tant que spécialistes du
contrôle interne est :
Réponses types Statistiques
Une bonne pratique 29.3%
Bénéfique aussi bien pour la profession que pour les clients 65.9%
Inutile dans le contexte tunisien 4.9%
R16. Existence de collaborateurs certifiés en contrôle interne :
Réponses types Statistiques
Oui 9.8%
Non 90.2%
La certification des experts-comptables dans les diverses spécialités est une pratique
reconnue au niveau international et principalement dans les pays anglo-saxons. Selon les
réponses obtenues, cette pratique en matière de contrôle interne est jugée par la majorité des
experts-comptables interrogés comme étant une bonne pratique et elle est bénéfique aussi bien
à la profession qu’aux clients.
Toutefois, 90% des répondants confirment qu’il n’y a pas de collaborateurs certifiés en
contrôle interne dans leurs cabinets.
Ceci est dû à notre avis aux difficultés rencontrées par les experts-comptables qui veulent
se faire certifiés dans ce domaine, vue l’absence d’une formation spécialisée ainsi que la non
adoption du système de certification en Tunisie.
En analysant les résultats de notre enquête, nous constatons que la majorité des experts-
comptables qui ont répondu au questionnaire partagent l’avis favorable à l’adoption du système
de certification qui sera bénéfique aux les professionnels, à la profession et à l’économie
tunisienne d’une façon générale. Ainsi, nous estimons qu’une réforme, dans ce domaine, doit
être prévue par les institutions professionnelles, en vue de sauvegarder, voire améliorer, les
prestations des professionnels comptables et préserver la place de leader pour la profession dans
le domaine du contrôle interne.
155
Annexes
Encore une fois, on peut confirmer que les professionnels sont conscients de l’importance
du contrôle interne en commençant par l’organisation de leur cabinet.
156
Annexes
Il ressort des réponses, que tous les répondants affirment que la certification du système
de contrôle interne par un professionnel est une bonne pratique.
Ainsi, tous les répondants à notre questionnaire confirment l’idée et l’avis avancés dans
ce mémoire concernant l’intérêt et l’apport d’une telle pratique.
Toutefois, cette pratique n’est pas expressément prévue par les lois et règlementations en
Tunisie. Ceci forme, à notre avis, une insuffisance remarquable au niveau des exigences en
matière de contrôle interne.
D’après les statistiques des réponses obtenues, nous constatons que la majorité (67%) des
répondants considère que la pratique de certification du niveau du système de contrôle de
contrôle interne selon un modèle de maturité constitue une technique d’amélioration du
système.
R22. L’utilité d’envisager des solutions standards de contrôle interne par secteur
d’activité :
Réponses types Statistiques
Oui 61%
Non 7.3%
Peut être 31.7%
Pour bien mener les missions de contrôle interne, il est utile d’envisager des solutions de
contrôle interne pour le développement de ce type de mission.
157
Annexes
Selon les réponses obtenues, 61% des experts-comptables qui ont répondu à notre
questionnaire trouvent le développement de solutions standards de contrôle interne utile avec
une population de 33% qui exprime la possibilité d’envisager de telles solutions.
L’analyse des réponses obtenues nous montre bien que la perspective du développement
des activités liées au contrôle interne des cabinets est importante.
En effet, 10% des experts-comptables, parmi ceux qui ont répondu à notre questionnaire,
n’estime pas qu’une telle perspective est assez importante.
158
B IB L IO G R AP H IE
159
Bibliographie
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