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#01 Apprendre le français naturellement

Dis-moi dans les commentaires s’il manque une phrase ou des mots,
merci ! (Let me know in the comments if there are some words or sentences
missing, thank you!)

Bonjour et bienvenue dans ce premier épisode du Cottongue podcast.

[00:00:10] Merci d’être avec moi aujourd’hui, je suis très content que vous écoutiez
ce podcast.

[00:00:16] Et pour commencer, je vais vous présenter l’idée de ce podcast. Alors, le


Cottongue podcast, qu’est-ce que c’est ? C’est tout simplement pour les gens qui
apprennent le français et qui ne trouvent pas de choses intéressantes à écouter. 
[00:00:34] Il y a plusieurs profils de personnes qui apprennent le français, par
exemple les débutants. Pour les débutants, il y a plein d’exercices sur internet, de
livres, etc. Et pour les personnes qui ont déjà un niveau avancé, elles peuvent tout
simplement lire, regarder, écouter, tous les médias français parce qu’elles sont
capables de les comprendre. 
[00:01:02] Mais, entre les deux, il y a les personnes qui ont un niveau
intermédiaire et qui ne peuvent pas encore comprendre les médias français
traditionnels, les médias francophones, parce que c’est un peu trop compliqué. Les
personnes parlent trop vite par exemple. Ils ont un vocabulaire avec des mots qui
sont un peu compliqués. 
[00:01:25] Donc moi, ce que je veux faire avec le Cottongue podcast, c’est vous
aider à apprendre le français, pas avec de la grammaire mais en écoutant des choses
intéressantes sur différents sujets. Par exemple, je vais vous parler de politique, de
société, de culture, de la France mais aussi de tous les autres pays, de toutes les
choses qui moi m’intéressent et qui peut-être vont vous intéresser aussi. En tous
cas, c’est ce que j’espère.
[00:02:01] Alors, je vais vous dire quelques mots sur moi, je vais me présenter,
comme c’est le premier podcast. Moi je m’appelle Hugo, je suis professeur
en Pologne, à Varsovie, c’est la capitale de la Pologne, depuis plusieurs
années. Comme je vous l’ai dit, je fais ce podcast spécialement pour les personnes
qui apprennent le français et qui ont un niveau, je dirais, intermédiaire. Si ces
personnes, si vous écoutez ce podcast, vous allez pouvoir comprendre de plus en
plus de choses. 
[00:02:42] Alors, la première fois qu’on écoute, c’est normal de ne pas tout
comprendre. Il faut écouter deux fois, trois fois, quatre fois. Et plus vous écouterez,
plus vous comprendrez, c’est logique. Et si jamais il y a des mots, ou des extraits
que vous n’arrivez pas à comprendre, vous pouvez utiliser la transcription de ce
podcast. La transcription de ce podcast, elle se trouve sur mon site internet
cottongue.com et vous pourrez y trouver toutes les transcriptions de tous les
épisodes.
[00:03:19] Aujourd’hui, on va parler des langues. Comment apprendre une langue ?

[00:03:25] Pour commencer, il faut faire la distinction entre la langue


maternelle et une langue étrangère. La langue maternelle, on n’en a qu’une. On
a seulement une langue maternelle. C’est la langue qu’on apprend quand on est
enfant. On a besoin de cette langue tout simplement pour parler avec ses parents,
avec ses amis, pour communiquer, pour transmettre des messages. Les langues
étrangères, ce sont les autres langues. En général, on apprend les langues étrangères
à l’école. Par exemple en France, à l’école, on apprend
l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien. 
[00:04:10] Comment est-ce qu’on apprend ces langues étrangères ? Généralement,
il y a un professeur, et ce professeur essaye de transmettre, d’expliquer, comment
fonctionne la langue. Des fois, ça fonctionne, et des fois, ça ne marche pas très
bien, malheureusement. 
[00:04:30]Alors, évidemment, maintenant, il existe plein de méthodes différentes
pour apprendre une langue étrangère. Vous pouvez apprendre à l’école mais vous
pouvez aussi avoir un professeur particulier, vous pouvez essayer
d’apprendre tout seul, en autonomie, vous pouvez utiliser des applications, des
livres, des podcasts, des vidéos, etc. etc. Maintenant, il y a plein de méthodes pour
apprendre une langue. 
[00:05:04] Mais aujourd’hui, on ne va pas vraiment parler des différentes
méthodes, on va plutôt parler de la théorie. Et quand on parle de la théorie
de l’apprentissage des langues, il y a une personne qui est vraiment très
importante et très intéressante, c’est le professeur Stephen Krashen. Ce professeur,
il travaille à l’université de Californie du Sud, à USC et il est spécialiste des
théories de l’apprentissage d’une langue. L’apprentissage d’une langue, ça veut dire
apprendre une langue étrangère. 
[00:05:43] Pourquoi le professeur Stephen Krashen est très important ? Parce
que, dans les années 80, il a publié plusieurs livres et plusieurs articles qui ont
beaucoup influencé la façon dont enseigne les langues dans les écoles, les
collèges, les lycées, les universités. Donc nous allons parler de la théorie de ce
professeur et, grâce à cette théorie, vous allez pouvoir progresser
plus rapidement en français et apprendre le français d’une façon plus naturelle. 
[00:06:21] Il faut aussi savoir que moi, j’ai créé ce podcast en utilisant les théories
du professeur Stephen Krashen. Donc ça va vous permettre de mieux comprendre
pourquoi j’ai fait ce podcast et comment ce podcast peut vous aider à apprendre le
français.
[00:06:43] Est-ce que vous êtes prêts ? Alors, on commence !
[00:06:51] Pour comprendre la théorie de Stephen Krashen, il y a cinq hypothèses.

[00:06:57] La première hypothèse, c’est une hypothèse centrale, très, très, très
importante. Dans la première hypothèse, Stephen Krashen dit qu’il faut
différencier, faire la différence, entre acquisition et apprentissage.
[00:07:16] Alors acquisition qu’est-ce que ça veut dire ? Acquisition, c’est un
nom qui vient du verbe acquérir. Acquérir quelque chose, ça veut
dire obtenir quelque chose. Par exemple, si vous achetez une voiture, vous
acquérez cette voiture, elle est à vous. Qu’est-ce que ça veut dire « acquérir une
langue » ? Acquérir une langue, c’est quand vous êtes enfant et que
naturellement, inconsciemment, vous commencez à utiliser une langue. Pourquoi
vous commencez à utiliser cette langue ? Eh bien, parce que vous voulez parler à
vos parents. Vous avez faim, vous avez froid, vous avez envie de dormir, donc il
faut essayer de vous exprimer, de faire passer un message à vos parents. Ça, c’est
la façon naturelle d’apprendre une langue pour le professeur Stephen Krashen. Et,
pour lui, c’est la seule façon efficace de pouvoir utiliser une langue.
[00:08:27] L’apprentissage, au contraire, c’est quelque chose de conscient, c’est un
processus conscient. Quand vous êtes à l’école, vous prenez un cours de français,
par exemple, et vous savez que vous êtes en train d’apprendre le français. C’est
quelque chose de conscient. Par exemple, vous apprenez les règles de grammaire
pour comprendre comment fonctionne le français, quelles sont les règles qu’il
fautrespecter pour parler français. 
[00:09:02] Mais Stephen Krashen, il pense que quand on apprend une langue de
cette façon à l’école, quand on apprend les règles de grammaire, on ne peut pas
utiliser la langue pour communiquer. Et ça, moi je l’ai vu très, très souvent quand
j’étais à l’école. Par exemple, en anglais, on doit apprendre tous les verbes
irréguliers, et on pense que, quand on connaîtra tous les verbes irréguliers, par
magie, on sera capable de parler anglais. Ça, évidemment, ça ne fonctionne pas
très bien. Donc, pour résumer cette première hypothèse, Stephen Krashen dit qu’il
faut apprendre une langue de façon plus naturelle, un peu de la même façon dont
les enfants apprennent leur langue maternelle.
[00:09:56] Évidemment, il y a eu beaucoup de critiques pour cette première
hypothèse. Moi aussi, je ne suis pas complètement d’accord avec cette
hypothèse. Je pense qu’il faut connaître les règles de grammaire, mais ça n’est pas
la priorité. D’abord, il faut essayer de communiquer, communiquer même si vous
faites des fautes, des erreurs, ce n’est pas très grave. L’important c’est de
transmettre un message, de s’exprimer et après, quand vous êtes capable de faire
ça, vous pouvez apprendre les règles pour pouvoir vous corriger et vous exprimer
de façon plus claire. Mais la priorité, c’est d’essayer de s’exprimer, d’essayer de
parler.
[00:10:50] La deuxième hypothèse, c’est l’hypothèse du contrôleur. Un contrôleur
qu’est-ce que c’est ? C’est une personne qui contrôle. Par exemple, quand vous
prenez le métro, il y a des contrôleurs qui vous demandent si vous avez bien votre
ticket pour voyager. Le contrôleur contrôle que vous respectez les règles.

[00:11:14] Quand on apprend une langue étrangère, quand on parle une langue
étrangère, il y a un contrôleur dans notre tête. Ce contrôleur, il essaye de voir si
vous respectez bien toutes les règles. Ça veut dire les règles de grammaire, les
règles de phonétique. Et, ce qui est intéressant avec ce contrôleur, c’est que tout le
monde n’a pas le même contrôleur dans sa tête. Par exemple, si vous êtes une
personne plutôt extravertie, ça veut dire une personne qui n’a pas peur de parler,
qui aime s’exprimer, alors le rôle du contrôleur est plutôt faible. Le contrôleur n’a
pas beaucoup d’influence sur vous. Vous parlez, vous parlez, et ce n’est pas grave
si vous ne respectez pas les règles. Le contrôleur, il est quasiment absent.
[00:12:12] Par contre, si vous êtes introverti, alors le contrôleur est très, très
présent. Dès que vous essayez de parler, vous allez d’abord réfléchir aux règles,
penser à une façon parfaite de dire quelque chose sans faire d’erreur. Ça
malheureusement, ça n’est pas très bien, ça n’est pas une bonne méthode pour
pouvoir parler une langue étrangère. Pour parler une langue étrangère, il faut faire
des erreurs, il faut essayer de transmettre un message. Si vous n’essayez pas de
vous exprimer, si vous ne faites pas d’erreurs, vous ne pouvez pas progresser. 
[00:12:54] Donc ça n’est pas très grave de faire des erreurs, il ne faut pas avoir peur
de faire des erreurs, c’est normal. Même les personnes qui sont les plus
talentueuses, qui ont le plus de talent pour parler des langues étrangères, même ces
personnes font des erreurs. Donc ça, ça n’est pas grave.

[00:13:14] Pour résumer cette deuxième hypothèse : il faut limiter l’influence du


contrôleur.

[00:13:25] Maintenant la troisième hypothèse. La troisième hypothèse du


professeur Stephen Krashen, c’est l’ordre naturel d’acquisition. Le professeur
Krashen dit que chaque langue a un ordre naturel d’acquisition. Qu’est-ce que ça
veut dire ? Ça veut dire que chaque personne acquiert une langue en suivant le
même ordre. Cet ordre, il ne dépend pas de la personne, il dépend seulement de la
langue. 
[00:13:59] Chaque langue a son propre ordre. Par exemple en français, les articles,
c’est quelque chose d’assez difficile à apprendre, à maîtriser. On commence à les
utiliser dès dès le début mais, en général, les étudiants font beaucoup, beaucoup
d’erreurs. Ça prend très, très longtemps d’être capable de bien utiliser les articles.
Ça, c’est l’ordre naturel d’une langue. 
[00:14:30] Moi je ne suis pas complètement d’accord avec cette théorie, parce que
je pense que, en fonction de sa langue maternelle, de la langue que vous avez
apprise quand vous étiez enfant, vous allez apprendre une langue étrangère d’une
façon différente. Par exemple, quand un étudiant chinois apprend le français, il ne
l’apprend pas exactement de la même façon que quand c’est un étudiant américain.
Pour les étudiants américains, il y a des similarités entre l’anglais et le français, et
donc c’est un peu plus facile d’apprendre certaines règles, par exemple d’utiliser les
articles parce que, en anglais, il y a aussi des articles.
[00:15:24] Maintenant, la quatrième hypothèse. La quatrième hypothèse, c’est
l’hypothèse de l’input. En français, on n’a pas de bon mot pour traduire ça, donc
je vais utiliser le mot anglais input. Ça, c’est aussi une hypothèse très, très
importante de la théorie de Krashen. Cette hypothèse, elle dit qu’un individu
apprend une langue, une personne apprend une langue, quand elle essaye de
comprendre des messages, quand elle essaye de comprendre des contenus. Par
exemple, quand vous lisez un article, quand vous regardez une vidéo en français et
que vous essayez de comprendre le message. 
[16min10] Mais attention, si cet article est trop facile, vous n’allez rien
apprendre de nouveau, vous n’allez pas progresser, vous n’allez pas faire de
progrès. Pour acquérir une langue, il faut essayer de comprendre des choses qui
sont un peu trop difficiles pour vous, des choses qui ont un niveau un peu supérieur
au vôtre, des choses qui sont un peu compliquées à comprendre au début. Parce
que, à ce moment-là, votre cerveau va faire un effort, il va utiliser le contexte par
exemple, pour essayer de comprendre ça. 
[16min53] Comment est-ce que votre cerveau peut comprendre un mot qu’il ne
connaît pas ? Il peut utiliser des images. Il peut comprendre une explication de ce
mot. C’est pour ça que je pense qu’il est plus intéressant de comprendre un mot
avec sa définition et pas avec sa traduction. Bon, des fois, c’est impossible
évidemment. Mais, dans l’idéal, s’il y a un mot que vous ne connaissez
pas, cherchez la définition en français. Parce que ça, ça va vous demander un effort
et, cet effort, il va permettre à votre cerveau de travailler et de mieux mémoriser, de
mieux retenir ce mot-là.
[00:17:45] Donc ça, c’est la quatrième hypothèse du professeur Krashen. Il faut
essayer de comprendre des choses qui sont un peu trop difficiles pour vous. Il dit
aussi que comprendre, c’est plus important que de s’exprimer. Pour le professeur
Krashen, on fait des progrès seulement, uniquement, avec la compréhension. Il
pense que, utiliser la langue pour parler ou pour communiquer, ça ne permet pas de
faire des progrès. Évidemment, moi, je ne suis pas d’accord avec ça. Je pense que,
utiliser une langue, pour communiquer, pour écrire quelque chose, pour discuter
avec quelqu’un, ça permet aussi de faire des progrès, et c’est même très, très
important. Ça, j’en parlerai un peu plus tard.
[00:18:47] Et pour finir, la dernière hypothèse, la cinquième hypothèse, c’est
l’hypothèse du filtre affectif. Qu’est-ce que c’est qu’un filtre ? Un filtre, je vais
prendre un exemple pour vous expliquer. Dans une machine à café. Dans une
machine à café, il faut utiliser un filtre pour séparer le liquide et les grains de café.
Donc un filtre, c’est quelque chose qui permet de retenir, de garder certaines
choses, et de laisser passer d’autres choses. «Affectif», c’est quelque chose qui
est lié aux sentiments, aux émotions, ça vient de «l’affection». Donc un «filtre
affectif», ça veut dire que quand vous ressentez des émotions positives ou
négatives, ça a une influence sur votre acquisition de la langue. Par exemple, si
vous êtes très motivé, si vous avez confiance en vous, vous êtes dans un
meilleur état d’esprit pour comprendre une langue, c’est plus facile. Vous pensez
que vous êtes capable de le faire, donc ça devient plus facile de comprendre cette
langue.
[00:20:09] Par contre, si vous n’avez pas confiance en vous, si vous pensez que
vous n’êtes pas capable d’apprendre une langue, ça va être plus difficile parce que
le filtre dans votre cerveau va empêcher ces choses, ce message, de passer,
d’arriver jusqu’à votre cerveau. C’est pour ça que, quand on apprend une langue,
l’atmosphère, l’ambiance, c’est très, très important. Si vous êtes dans une
atmosphère calme, si vous vous sentez bien, si vous êtes en confiance, ça va être
plus facile d’apprendre une langue. Par contre si vous êtes stressé ou si vous êtes
triste, si vous avez peur de vous exprimer, votre filtre, votre filtre affectif, va
bloquer le message et vous n’allez pas pouvoir comprendre le message. C’est pour
ça que, si vous apprenez une langue avec un professeur, c’est très important d’avoir
une bonne relation avec cette personne, de vous sentir en confiance. Si vous avez
peur de faire des erreurs à cause de cette personne, vous n’êtes pas dans un bon
état d’esprit pour apprendre la langue.
[00:21:34] La conclusion de toutes ces hypothèses et de cette théorie de Krashen,
c’est qu’il n’est pas très important d’avoir une grande connaissance de la
grammaire pour pouvoir utiliser une langue. C’est quelque chose qui est un peu
contre-intuitif, en France par exemple, parce qu’en France on est très, très, très
rationnels. Et en France, on pense qu’il faut bien connaitre les règles pour pouvoir
appliquer quelque chose. Par exemple, pour une langue, on pense que si vous
n’apprenez pas d’abord la grammaire, vous ne pourrez jamais parler une langue. Et
ça, ça n’est pas une bonne méthode. Moi je ne connais personne pour qui cette
méthode ait marché.
[00:22:24] Donc pour acquérir une langue, il faut l’utiliser pour comprendre des
messages. Tous les jours il faut essayer de comprendre quelque chose en français :
un article, une vidéo, un email, une publicité, n’importe quoi du moment
que vous essayez de comprendre un message. Les meilleures méthodes pour
apprendre une langue étrangère, ce sont les méthodes qui proposent plein de
contenus, par exemple des articles, des vidéos, des textes etc., plein de contenus
intéressants, dans une atmosphère sans stress. Ne faites pas confiance à une
méthode qui est centrée sur la grammaire. Ça, ça ne marche pas. La grammaire, ça
peut vous aider à comprendre quelque chose quand il y a un message que vous ne
comprenez pas, ou une structure que vous ne comprenez pas. Mais la grammaire, ça
ne doit pas être la base de votre apprentissage. Essayez plutôt de comprendre des
choses, de comprendre des vidéos, de comprendre des articles.
[23min37] Vous avez compris que le plus important, c’est de trouver des choses qui
vous intéressent, des choses que vous aurez envie de lire, de regarder, d’écouter
etc. Si on a envie de comprendre quelque chose ou de comprendre quelqu’un, on va
faire plus d’efforts. On ne va pas penser «bon, maintenant je dois faire du français»
mais plutôt «aujourd’hui, je vais lire un article super intéressant, et cet article est
en français».
[00:24:15] Avec ce podcast, je vais aussi vous parler de différents sujets.
Aujourd’hui je vous ai parlé des langues, mais la prochaine fois, on parlera d’un
sujet complètement différent. Et je ne vous parlerai pas de grammaire. Je vais juste
vous expliquer, vous raconter des histoires qui, peut-être, vous
intéresseront, j’espère qu’elles vous intéresseront.
[00:24:41] Alors, je vous l’ai dit, contrairement au professeur Krashen, moi je
pense qu’il faut aussi utiliser la langue pour s’exprimer parce que, quand vous
utilisez une langue pour vous exprimer, quand vous essayez de communiquer, ça
permet trois choses.
[00:24:59] D’abord, ça vous permet d’identifier les problèmes. Quand vous voyez
qu’il y a une chose que vous n’arrivez pas dire, que vous n’arrivez pas à exprimer,
alors vous allez chercher une façon de le faire. Et en cherchant cette façon de le
faire, vous allez apprendre une nouvelle structure.
[00:25:19] Ça vous permet aussi de vérifier ce que vous avez appris, de tester ce
que vous avez appris. Par exemple si vous avez appris une nouvelle structure ou
une nouvelle expression, et vous l’utilisez pour parler avec quelqu’un, si cette
personne ne comprend pas la structure, ça veut dire qu’elle ne fonctionne pas, que
vous n’avez pas appris la bonne structure ou qu’il faut l’utiliser de façon différente.
[00:25:48] Et la dernière chose importante quand vous utilisez une langue pour
communiquer, c’est que ça vous permet de prendre confiance en vous. Et ça, c’est
très, très important pour parler une langue étrangère. Quand vous prenez confiance
en vous, quand vous voyez que vous êtes capable de vous exprimer, d’utiliser cette
langue, c’est très, très gratifiant et ça vous encourage à continuer, ça vous permet
de rester motivé, et ça c’est extrêmement important. Mais pour ça évidemment, il
faut un moniteur, il faut une personne qui corrige, qui vous écoute, qui vous aide à
progresser. Ça c’est mon métier, parce que moi je suis professeur et coach de
français, donc si vous avez besoin d’une personne pour vous écouter, pour travailler
avec vous, pour vous conseiller des choses intéressantes à lire, à regarder, à
écouter, vous pouvez visiter mon site et m’envoyer un email. Et moi, je serai très
content de vous aider.
[00:27:03] Voilà, c’est la fin de ce podcast donc merci à tous de m’avoir écouté,
merci beaucoup, je suis vraiment très content si vous avez écouté ce
podcast jusqu’au bout. Pour trouver la transcription du podcast, vous pouvez aller
sur mon site cottongue.com et vous y trouverez la transcription.
[00:27:28] La semaine prochaine, dans le prochain podcast, nous parlerons des
robots, comment nous pouvons vivre avec les robots et est-ce qu’ils peuvent nous
remplacer ? ‘ que vous me retrouverez la semaine prochaine, avec ce nouveau
podcast. En attendant, je vous invite à essayer de comprendre un maximum de
choses, à lire des articles, à faire un peu de français tous les jours. Tous les jours,
essayez de comprendre quelque chose en français. Merci a tous, passez une bonne
semaine et à bientôt
#02 Vivre avec des robots
Dis-moi dans les commentaires s’il manque une phrase ou des mots,
merci ! (Let me know in the comments if there are some words or sentences
missing, thank you!)

Bonjour à tous et bienvenue dans ce deuxième épisode du Cottongue podcast.

[00:00:11] Je suis très content de vous retrouver pour


ce  deuxième podcast, j’espère que vous allez bien, j’espère que vous êtes en
forme. 
[00:00:20] Alors, dans le podcast précédent nous avons parlé des langues et de la
théorie du professeur américain Stephen Krahsen. Je vous ai donné quelques
conseils pour être capable d’utiliser une langue. Vous vous vous rappelez de mes
conseils ? Mon principal conseil, c’était de chercher des choses intéressantes à lire,
à regarder, ou à écouter en français. Je vous ai conseillé d’oublier la grammaire et
de vous concentrer sur la compréhension. Si chaque jour, vous essayez de
comprendre quelque chose en français : un texte, une vidéo, ou les paroles d’une
chanson, vous allez faire d’énormes progrès. Et le plus important pour rester
motivé, c’est de trouver des choses qui vous intéressent, des choses que vous avez
envie de comprendre.
[00:01:21]Justement, aujourd’hui, je vous propose d’écouter un podcast en
français sur un sujet que je trouve passionnant. Ce sujet, c’est les robots. Alors,
pourquoi les robots me passionnent ? Parce qu’ils commencent à vivre avec nous, à
nous entourer. « Nous entourer », ça veut dire qu’ils sont présents autour de
nous : au travail, quand on fait les courses, un peu partout en fait. Mais vous ne
les avez pas remarqués ? Vous n’avez pas remarqué les robots qui sont partout
autour de nous ? C’est peut-être parce que, quand je vous dis le mot « robot », vous
pensez aux robots des films de science-fiction. Mais un robot, ça ne ressemble
pas forcément à ça. Un robot ça peut être simplement un bras mécanique comme
les bras que l’on trouve dans les usines. Vous savez, les usines, ce sont les endroits
où on fabrique des produits en très, très grande quantité. Par exemple, une usine de
voitures, une usine de téléphones portables. Dans ces usines, les robots ont
remplacé les hommes, et les robots qu’on trouve dans ces usines, ils ne
ressemblent pas vraiment aux robots qu’on voit dans les films de science-fiction. 
[00:02:54] Alors qu’est-ce que c’est, exactement, un robot ? Un robot, c’est un
automate. C’est une machine qui est programmée pour effectuer les tâches à la
place des hommes, pour remplacer les hommes. Je vous ai parlé des usines, eh bien
dans les usines, dans les usines automobiles, par exemple, qui produisent des
voitures, les robots ont presque complètement remplacé les hommes. Sur la chaîne
de production, on trouve essentiellement des robots. Ça, ça n’est pas vraiment
nouveau. La nouveauté, l’innovation, c’est que maintenant, les robots
peuvent échanger avec nous. On peut discuter avec eux, avec les robots. Ils
peuvent nous rendre des services, ils peuvent nous analyser, nous comprendre.
[00:03:55] Comment est-ce qu’on va cohabiter avec les robots ? Comment allons-
nous partager notre vie avec eux ? Est-ce que les robots peuvent tous nous
remplacer ? Est-ce qu’on peut imaginer un monde dans quelques années, un
futur, dans lequel il n’y aura que des robots ? Ça, ça fait penser à un scénario d’un
film de science-fiction, à un scénario catastrophe. Mais aujourd’hui on va essayer
d’apporter des réponses un peu plus sérieuses, peut-être, pour voir comment nous
vivons avec les robots. On va essayer de répondre à toutes ces questions
ensemble. 
[00:04:45] Vous êtes prêts ? Alors, c’est parti !
[00:04:52] Imaginez que vous êtes à la maison, vous êtes chez vous. Votre journée
de travail est terminée, et vous êtes un peu fatigué, vous êtes un peu de mauvaise
humeur. Vous avez passé une journée assez désagréable. Peut-être que votre chef
n’a pas été sympa avec vous, peut être que vous avez eu une réunion qui était
vraiment très, très ennuyeuse. Bref, votre journée de travail est terminée, vous êtes
chez vous et vous êtes plutôt de mauvaise humeur. Et là, il y a Pepper, votre robot
domestique, qui vient vous voir. Pepper s’approche de vous et il vous demande si
vous allez bien. Alors vous répondez à Pepper : « Ecoute Pepper, je ne vais pas
très bien, aujourd’hui. J’ai passé une mauvaise journée.» Et là, Pepper, il
commence à vous poser des questions pour savoir ce qui ne va pas exactement.
Un peu comme un vrai humain. Un peu comme un ami qui serait avec vous et qui
vous poserait des questions pour essayer de vous vous remonter le moral.
« Remonter le moral à quelqu’un », ça veut dire « essayer de lui redonner de
l’énergie pour qu’il soit de bonne humeur.» Par exemple, si vous êtes triste, vous
pouvez regarder un film, une comédie, pour vous remonter le moral, pour vous
redonner de l’énergie et pour aller mieux. Alors vous êtes chez vous, et votre robot
Pepper essaye de vous remonter le moral. Par exemple, il vous propose de regarder
un film ou de jouer à un jeu avec lui, il vous montre des vidéos drôles sur
YouTube. Et grâce à ça, grâce à Pepper, après quelques minutes, vous vous sentez
déjà mieux, vous allez beaucoup mieux. 
[00:07:15] Est-ce que c’est difficile à croire pour vous, ce scénario ? Est-ce que
c’est difficile à imaginer ? Est-ce que vous avez l’impression d’être dans un film de
science-fiction ?
[00:07:28] Eh bien, pourtant, Pepper existe vraiment. Pepper est un robot qui est
produit par une entreprise franco-japonaise qui s’appelle Softbank Robotics.
Pepper, il est présent dans certaines banques au Japon pour aider les clients,
pour divertir les clients, pour leur poser des questions et pour essayer de leur
proposer des solutions. Les robots Pepper, ils sont également présents dans
certaines gares en France pour aider les voyageurs qui, eux aussi, ont des
questions. 
[00:08:15] Ces robots, ils font partie d’une nouvelle catégorie de robots, d’un
nouveau type de robots. On les appelle « les robots émotionnels ». Alors comment
ces robots émotionnels fonctionnent-ils ? Les robots émotionnels, ils sont
capables de reconnaître les principales émotions humaines, d’analyser, de
comprendre les émotions humaines, et en fonction de ça, ils adaptent
leur comportement pour échanger avec leur utilisateur, avec leur interlocuteur,
c’est-à-dire avec la personne qui leur parle. 
[00:09:07] C’est peut-être un peu difficile d’imaginer qu’un robot est capable de
comprendre vos émotions, de comprendre vos sentiments. À votre avis, comment
ces robots font-ils pour identifier vos émotions ? En fait, ils ont plusieurs capteurs.
Des capteurs, ce sont des choses qui permettent aux robots d’enregistrer des
informations. Par exemple, ils ont un capteur visuel qui leur permet de voir, comme
les humains. Ils ont des capteurs auditifs qui leur permettent d’écouter, un peu
comme s’ils avaient des oreilles. Ils peuvent écouter vos réponses et analyser cette
information. Ils peuvent utiliser leurs capteurs visuels, leurs yeux, pour analyser les
expressions de votre visage, pour voir si vous souriez, si vous êtes en train de
rire. Et ils peuvent aussi analyser votre voix. Si vous êtes triste, on peut l’entendre
dans votre voix. Vous n’avez pas exactement la même voix, vous ne parlez pas
exactement de la même façon quand vous êtes triste et quand vous êtes content.
Pepper, il peut utiliser toutes ces informations pour comprendre vos émotions, pour
identifier vos émotions. 
[00:10:54] En plus, Pepper, il veut essayer de mieux vous connaître, un peu
comme un ami. Ça veut dire qu’il va vous poser des questions et il va se
rappeler, se souvenir de vos réponses. Par exemple, si vous dites à Pepper : « Moi,
Pepper, je n’aime pas jouer aux échecs« . Eh bien Pepper, il ne va jamais vous
proposer de jouer aux échecs. Ou alors si vous dites à Pepper : « Écoute, Pepper,
moi je n’aime pas regarder des films qui sont des films d’horreur », eh bien Pepper
ne va jamais vous proposer de regarder des films d’horreur. Ça veut dire que
Pepper, il apprend à vous connaître et il évolue avec vous, petit à petit. Pepper
mémorise vos traits de personnalité, vos préférences, et il s’adapte à vos goûts et à
vos habitudes. Donc Pepper, finalement, c’est un compagnon. C’est quelque chose
qui vous tient compagnie.
[00:12:20] Alors, si vous voulez acheter un Pepper, il va falloir faire des
économies parce que Pepper n’est pas donné. Quand on dit que quelque chose
« n’est pas donné », ça veut dire que c’est plutôt cher, que c’est assez cher. Par
exemple, on peut dire qu’une voiture n’est pas donnée, ça veut dire que cette
voiture est chère, qu’elle coûte beaucoup d’argent. Combien coûte Pepper ? Eh
bien Pepper, il coûte environ 1500€. 1500€ plus 200€ d’abonnement qu’il faut
payer chaque mois. Cet abonnement, il sert à entretenir, à maintenir, à réparer le
robot. Vous avez une personne qui peut venir réparer votre Pepper si votre
Pepper tombe en panne.
[00:13:27] À votre avis, est-ce que c’est possible pour un robot de comprendre les
émotions humaines ? On peut penser que les émotions humaines, les sentiments
humains, ce sont des choses qui sont très, très complexes. Il y a des philosophes qui
essaient de comprendre les émotions humaines depuis des siècles et des siècles. Et
pourtant, on a l’impression que certaines émotions sont toujours un mystère.
Alors, si les philosophes n’arrivent pas à comprendre nos émotions, comment est-
ce qu’un robot serait capable de le faire ? Pour beaucoup de personnes, c’est très
difficile à imaginer. Ils pensent que c’est impossible. Ils pensent que les émotions
humaines sont trop complexes pour pouvoir être comprises par un robot.
[00:14:27] Mais moi, je pense que oui, je pense que c’est complètement possible. Il
existe un nombre limité d’émotions : la joie, la tristesse, la peur, etc., etc. Ces
émotions, elles ne sont pas infinies. Il n’existe pas des milliards et des milliards
d’émotions. On pourrait faire une liste de ces émotions. Et certaines émotions qui
sont un peu plus complexes, elles sont simplement un mélange des émotions de
base, des émotions basiques. Si on pense à la nostalgie, la nostalgie c’est quand
vous pensez à une période passée de votre vie et vous regrettez un peu cette
période. Par exemple, vous êtes nostalgique des années où vous étiez enfant, où
vous pouviez faire tout ce que vous vouliez, où vous n’étiez pas obligé de faire le
ménage, de vous occuper de la maison, de travailler. Peut-être que vous êtes
nostalgique de cette période. Eh bien la nostalgie, c’est simplement un mélange de
regret et de tristesse. Donc cette émotion, elle n’est pas si complexe. Et il n’existe
pas un nombre illimité d’émotions. 
[00:16:04] En plus, pour chaque émotion, on peut attribuer un nombre de
paramètres. Quand on pleure, quand on verse des larmes, généralement, ça veut
dire qu’on est triste. Mais ça peut aussi vouloir dire qu’on est très, très heureux, et
qu’on trouve que quelque chose est extrêmement drôle. Il existe une expression en
français qui dit « pleurer de rire.» Pleurer de rire, c’est quand vous regardez un
film tellement drôle que vous en pleurez, vous pleurez de rire. 
[00:16:48]Donc on peut associer des paramètres à chaque émotion et ensuite les
robots peuvent analyser ces différents paramètres pour comprendre vos émotions.
Bref, à mon avis, dans le futur, les robots pourront très, très bien nous comprendre,
ils pourront très bien comprendre les hommes, et ils pourront comprendre les
hommes peut-être même mieux que les hommes ne se comprennent eux-mêmes.
[00:17:29] En plus du robot Pepper, l’entreprise Softbank Robotics produit d’autres
types de robots qui ont d’autres fonctions. Je vais vous parler un peu de ces autres
robots. Un autre robot de l’entreprise Softbank Robotics, c’est un robot qui
s’appelle Roméo. Roméo, c’est un robot humanoïde, ça veut dire qu’il ressemble à
l’humain, à l’homme. Il a une tête, un corps, deux bras, deux jambes et il mesure
140 cm, il fait 140 cm. La fonction de Roméo, le but de Roméo, c’est d’aider les
personnes âgées ou les personnes handicapées. Comment Roméo peut aider les
personnes âgées ou les personnes handicapées ? Il peut les aider à ouvrir une porte,
à monter un escalier, ou à attraper des objets sur une table. Roméo peut aider ces
personnes dans leur vie quotidienne à faire des choses qui, pour elles, sont assez
difficiles parce qu’elles ne peuvent pas se déplacer facilement par exemple. Mais
Roméo, lui, il peut se déplacer facilement et il peut aller chercher des objets et
apporter des objets. 
[00:19:12] Vous pensez que c’est une bonne idée pour aider les personnes âgées ou
les personnes handicapées ? 

[00:19:20] D’un côté, ça peut être une bonne idée parce que, dans beaucoup de
pays, il n’y a pas assez de personnes pour aider les personnes âgées ou les
personnes handicapées. Donc ce robot, ça peut être une vraie aide pour ces
personnes dans leur vie quotidienne.
[00:19:44] Mais, d’un autre côté, on peut penser qu’avec ces robots, nous allons
peut-être abandonner les personnes âgées et les personnes handicapées parce qu’on
pensera : « OK, ces personnes ont des robots pour s’occuper d’elles donc elles
n’ont pas besoin d’hommes, d’humains, pour s’occuper d’elles. Et ça, peut-être
que ça va renforcer leur solitude, peut-être que ces personnes vont se
sentir seules. 
[00:20:27] Le troisième robot de l’entreprise Softbank Robotics, il s’appelle Nao.
Alors Nao, il est plus petit que les autres robots de cette entreprise parce qu’il
mesure 58 cm. Et, Nao, il est utilisé pour l’éducation. Nao est capable de bouger,
de sentir, d’entendre, de parler, de voir, et, bien sûr, de se connecter à Internet. Il
est utilisé par exemple dans des écoles où il y a des élèves autistes. L’autisme, c’est
un trouble du comportement qui modifie les interactions sociales, la
communication. Généralement, les personnes autistes ont des problèmes à
s’exprimer, à communiquer, et elles ont des problèmes avec leurs interactions
sociales quotidiennes. Eh bien Nao, il encourage les enfants autistes à s’exprimer.
Nao est très patient et il peut écouter, encourager, les enfants autistes à s’exprimer,
à parler avec lui. 
[00:21:58] Est-ce que vous pouvez imaginer des robots qui, dans le
futur, remplaceront les professeurs, des robots qui prendront la place des
professeurs ? 
[00:22:12] Il y aurait plusieurs avantages à cette situation. Par exemple, les robots
ne sont jamais malades, ils ne sont jamais fatigués, pas comme les professeurs. La
qualité des cours serait toujours la même. Les robots professeurs peuvent travailler
24 heures sur 24 et ils ne font jamais d’erreurs. En plus, il n’y a pas besoin de les
payer. Il faut juste les acheter mais ensuite, ils n’ont pas de salaire. Donc les robots
professeurs seraient moins chers que les professeurs humains. Mais, quels sont les
inconvénients, à votre avis ? Peut-être que ces robots, ces robots professeurs, ne
seront pas capables de répondre à toutes les questions. Et également, ils ne pourront
pas créer de relations avec les étudiants. Et pour les étudiants, c’est important
d’avoir un lien avec leur professeur, de sentir que leur professeur les connait, qu’ils
peuvent lui parler librement, qu’ils peuvent échanger avec lui. 
[00:23:36] Mais on ne sait pas, peut-être que dans le futur, dans les universités, il y
aura des robots professeurs. 

[00:23:49] Pour finir ce podcast, je vais vous parler d’un dernier type de robot qui,
à mon avis, est extrêmement dangereux. Ces robots, ce sont les armes autonomes.
Qu’est-ce que c’est qu’une arme autonome ? C’est un robot qui est utilisé dans une
armée et qui est comme un soldat, comme un militaire. On utilise ces robots pour
faire la guerre. Par exemple, en Afghanistan et en Irak, on utilise des drones. Ces
drones, ils peuvent déjà voler tout seul. Ils n’ont pas besoin d’être contrôlés par
des hommes. On peut leur indiquer un point, leur dire de se rendre à un certain
point, et les robots vont voler tout seuls jusqu’à ce point, ils sont autonomes. Dans
quelques années, ils seront capables de tuer des cibles humaines, de tuer des
humains, des hommes, seuls, sans intervention, sans être contrôlés. 
[00:25:02] Ça, évidemment, ça pose des problèmes éthiques parce que, dans
quelques années, les robots pourront tuer des hommes, comme dans les films de
science-fiction catastrophes. Et les robots, ils n’éprouvent pas de sentiments, ils
n’ont pas d’empathie. Autrement dit, les robots peuvent tuer des soldats ou des
civils sans distinction. Pour un robot, c’est pareil. Parce que les robots n’ont pas
d’empathie, ils ne partagent pas les émotions humaines. Si on dit à un robot de
tuer une personne, ce robot va tuer cette personne et il ne va pas réfléchir à son
action. Donc ça, c’est un vrai problème moral, un vrai problème éthique. 
[00:25:59] D’ailleurs, il y a beaucoup d’associations de scientifiques, par exemple
une association avec le physicien britannique très célèbre Stephen Hawking, qui
demandent l’interdiction des armes autonomes. Ils veulent que ces robots
soient interdits. Il y a d’autres types d’armes qui sont déjà interdites, comme les
armes chimiques. Eh bien, ces associations de scientifiques, elles veulent qu’il n’y
ait pas d’armes autonomes. Et moi, je suis d’accord avec ces scientifiques. Je pense
que ces armes autonomes, ces robots autonomes, ils représentent une
menace comme l’arme nucléaire, par exemple, ils sont tout aussi dangereux.
[00:26:53] Pour conclure ce podcast, on peut dire que la vie avec les robots dépend
de la façon dont les entreprises, les entreprises qui produisent ces robots, vont les
programmer. Si les entreprises produisent des robots pour nous aider dans notre vie
quotidienne, ça peut être une très bonne idée, ça peut être une vraie aide, par
exemple pour les personnes handicapées, pour les personnes âgées, de la même
façon que les robots ont été une grande aide dans la production industrielle. Mais
les robots peuvent aussi être très dangereux si on les utilise pour faire la guerre, par
exemple. Donc ça, ça devrait être interdit, c’est une mauvaise direction, c’est une
mauvaise utilisation des robots.
[00:27:55] Voilà, c’est la fin de ce podcast. Merci à tous de l’avoir écouté. J’espère
que ça vous a intéressé, j’espère que vous avez passé un bon moment. Si vous
voulez, vous pouvez retrouver la transcription de ce podcast sur mon site internet
cottongue.com avec toutes les informations et tout le vocabulaire. Comme
d’habitude, je vous encourage à écouter ce podcast plusieurs fois pour essayer de
comprendre un maximum de choses, et  je vous promets que, si vous continuez de
faire ça, vous allez progresser énormément, vous allez comprendre de plus en plus
de choses, et vous allez apprendre à vous exprimer en français naturellement.
[00:28:52] Dans le prochain épisode, nous parlerons du bonheur et des pays dans
lesquels les gens sont les plus heureux. Merci à tous, merci d’avoir écouté ce
podcast et on se retrouve la semaine prochaine avec un nouvel épisode.
À bientôt, salut !

#03 Les pays les plus heureux du monde


Dis-moi dans les commentaires s’il manque une phrase ou des mots,
merci ! (Let me know in the comments if there are some words or sentences
missing, thank you!)

Bonjour à tous et bienvenue ! C’est le troisième épisode du Cottongue Podcast.


[00:00:10] J’espère que tout va bien chez vous et que vous profitez du
printemps !
[00:00:15] Si vous n’avez pas écouté les épisodes précédents, je vais vous
expliquer pourquoi je fais ce podcast.

[00:00:23] Je m’appelle Hugo et je suis professeur de français en Pologne, à


Varsovie. Comme j’habite en Pologne depuis 3 ans, j’apprends le polonais. Et pour
apprendre une langue étrangère, je trouve que les podcasts sont un très bon outil,
une très bonne méthode. Mais le problème avec ces podcasts, c’est qu’ils sont
souvent ennuyeux. Ils ne parlent pas de sujets intéressants. On pense que, parce
que les personnes qui écoutent ne comprennent pas tout, on ne peut pas leur parler
de sujets originaux. Eh bien, moi, je vais vous parler de choses que je trouve
intéressantes et j’espère que ça vous plaira.
[00:01:10] Dans ce podcast, nous n’allons pas faire de grammaire. Si vous voulez
faire de la grammaire, il y a plein de sites internet et de livres pour ça. Ici, il faut
juste écouter et essayer de comprendre ce que je vous raconte. Je vous conseille
d’écouter le podcast plusieurs fois pour pouvoir comprendre de plus en plus de
choses. Au départ, c’est normal de ne pas tout comprendre. Il faut plusieurs écoutes
pour comprendre tout ce que je dis, ou pour essayer de comprendre une grande
partie de ce que je vous raconte.
[00:01:55] Ici, à Varsovie, aujourd’hui, c’est un jour férié. Un jour férié, c’est un
jour où on ne travaille pas, pour célébrer un événement national. Par exemple,
aujourd’hui, en Pologne, on célèbre la Constitution du 3 mai 1791. La Constitution
polonaise, c’est la plus vieille Constitution d’Europe et la deuxième plus vieille
Constitution du monde (après la Constitution des États-Unis). Donc aujourd’hui,
c’est une fête nationale en Pologne, un jour férié pendant lequel personne ne
travaille.
[00:02:41] Mais moi je travaille, car j’ai décidé d’enregistrer un nouveau podcast
pour vous. Et dans ce podcast, je ne vais pas vous parler de la Constitution
polonaise, rassurez-vous ! Aujourd’hui, je veux vous parler du bonheur.
[00:03:01] Mais, d’abord, il faut essayer de définir le bonheur, d’expliquer ce que
c’est.
[00:03:09] Le bonheur, c’est un sentiment que l’on ressent quand on est
complètement satisfait. On dit aussi qu’on est heureux, qu’on se sent bien. Par
exemple, imaginez que c’est l’été, au mois de juillet ou au mois d’août, si vous
préférez le mois d’août. Vous êtes en vacances dans le sud de la France, il fait très
chaud. Vous êtes dans une magnifique piscine avec vos amis, vous n’avez aucun
problème. Vous passez de super vacances, les meilleures vacances de votre vie.
Tout se passe bien, vous êtes heureux d’être là, à ce moment précis. « La vie est
belle », comme on dit en français. Eh bien, à ce moment-là, on peut dire que vous
ressentez du bonheur.
[00:04:09] Quand on pense au bonheur de cette façon-là, ça a l’air très simple. 
Mais en fait, c’est un peu plus compliqué que ça. Par exemple, il y a des centaines
d’articles dans des magazines, sur internet, dans les journaux, pour trouver le
bonheur. On propose aux lecteurs des recettes pour être heureux. On leur propose
les ingrédients du bonheur. Il existe même des spécialistes du bonheur et également
une étude mondiale qui s’appelle le World Happiness Report, pour comparer les
niveaux de bonheur dans différents pays, pour classer les pays et voir dans quels
pays les gens sont les plus heureux.
[00:05:08] Aujourd’hui, nous allons parler de cette étude. Vous avez envie
de savoir quels sont les pays où les gens sont les plus heureux ? Alors, restez avec
moi et vous le saurez d’ici la fin de ce podcast, promis !
[00:05:24] Vous êtes prêts ? Alors, c’est parti !

[00:05:32] D’abord, nous allons parler un petit peu de philosophie.


[00:05:37] Les philosophes grecs se sont beaucoup intéressés à l’idée de bonheur.
Les philosophes, vous savez, ce sont les personnes qui se posent des questions et
qui écrivent sur des idées un peu abstraites : la morale, la vertu, le bien, le mal, le
désir, etc. Vous connaissez sûrement Socrate, Platon et Aristote par exemple. Ce
sont trois des plus célèbres philosophes de l’Antiquité grecque.
Malheureusement, dès l’Antiquité grecque, les philosophes n’étaient pas
d’accord sur la définition de « bonheur ».
[00:06:23] Par contre, ils étaient d’accord sur un point : le bonheur est
le but ultime de l’homme. Ça veut dire que l’homme fait tout pour le trouver. La
cause de toutes ses actions, c’est cette recherche du bonheur. Par exemple, on
travaille pour gagner de l’argent, et cet argent doit nous rendre heureux. Avec cet
argent, on peut acheter des choses qui vont nous rendre heureux : une maison, une
voiture, partir en vacances. Un autre exemple : quand vous cherchez quelqu’un
pour partager votre vie, un mari ou une femme, c’est parce que vous pensez
que vous serez plus heureux ou plus heureuse avec cette personne. Alors
voilà, quand on réfléchit, on comprend que toutes nos actions sont motivées par la
recherche du bonheur. Le bonheur, c’est le but ultime de l’homme. Sur ce point, les
philosophes grecs étaient d’accord.
[00:07:38] Mais derrière le bonheur, il y a aussi l’idée de plaisir. Car le plaisir vient
de la satisfaction d’une envie ou d’un besoin. Par exemple, le plaisir de manger un
plat délicieux, votre plat préféré, le plaisir de voir un ami qu’on n’avait pas vu
depuis longtemps. Mais attention, parfois le plaisir peut nuire au bonheur.
« Nuire », c’est un verbe qui veut dire « être mauvais », « faire du mal
à quelqu’un ou à quelque chose ». On dit que la cigarette nuit à la santé,
que fumer est mauvais pour la santé.
[00:08:25] Pourquoi le plaisir peut-il nuire au bonheur ? Parce qu’il est
souvent éphémère, temporaire. Vous savez bien, quand on fait la fête et qu’on boit
de l’alcool, par exemple, on passe un bon moment, on est un peu euphorique. Mais
le jour d’après, le lendemain, on se sent mal. On a mal à la tête, on n’a rien envie
de faire. En français, ça s’appelle « avoir la gueule de bois ». « Avoir la gueule de
bois », c’est quand vous avez bu trop d’alcool le jour précédent, le jour d’avant et
que vous vous sentez mal, que vous avez mal à la tête, que vous n’avez pas
d’énergie. En français, ça s’appelle « avoir la gueule de bois ». Ça, c’est donc un
bon exemple. Le soir, vous êtes heureux, vous éprouvez du plaisir parce que vous
buvez, parce que vous êtes content d’être avec vos amis et de faire la fête. Mais le
lendemain, vous regrettez un peu vos actions, vos décisions. Donc oui, le plaisir,
parfois, nuit au bonheur.
[00:09:40] Ça nous amène à une troisième idée qui est liée au bonheur : l’idée de
stabilité. Le bonheur, ça n’est pas être heureux pour 5 minutes ou même pour 5
heures. Le bonheur, c’est un état stable, durable. C’est ça qui différencie le
bonheur et le plaisir. On peut dire que le bonheur, c’est un plaisir stable, constant,
un état dans lequel on se sent complètement satisfait. On dit en français « être
comblé ». « Être comblé »,  c’est quand tous vos désirs, vos souhaits sont
réalisés. Vous ne voulez rien d’autre, vous n’attendez rien de plus. Le philosophe
Aristote pensait que c’est seulement à la fin de sa vie qu’un homme sait s’il a
vraiment trouvé le bonheur. Quand il regarde en arrière, quand il regarde sa vie
pour voir s’il a été heureux.
[00:10:53] Ok, alors ça, c’était la partie philosophique du bonheur.

[00:11:00] Maintenant, je vais vous parler du World Happiness Report. C’est un


rapport annuel qui est publié par les Nations Unies et qui existe depuis 2012. Cette
année, en 2017, ils ont donc publié leur 5e rapport. Alors, à votre avis, comment
les chercheurs peuvent-ils mesurer le niveau de bonheur d’un pays ? C’est un peu
bizarre, non, de mesurer le niveau de bonheur des habitants ?
[00:11:38] Pour faire ça, les chercheurs ont choisi différents critères,
différents paramètres : des indicateurs objectifs et des critères subjectifs. Pour les
critères subjectifs, ils ont interrogé, ils ont posé des questions à 1 000 personnes
dans 150 pays différents. Ils ont interrogé 1 000 personnes dans chacun des pays.
Avec les réponses de ces habitants, les chercheurs ont pu évaluer leur niveau de
bonheur.
[00:12:18] À votre avis, quels sont les critères, les indicateurs, qui sont utilisés pour
mesurer le niveau de bonheur d’un pays ? Est-ce que vous avez une petite idée ?

[00:12:31] Je vais vous aider un peu.

[00:12:34] Le premier critère, c’est le Produit Intérieur Brut par habitant.


Généralement, on dit le PIB : Produit Intérieur Brut. Le PIB, c’est la richesse d’un
pays, la richesse que produit un pays chaque année. Et le PIB par habitant, c’est
cette richesse divisée par le nombre d’habitants du pays. Logiquement, les petits
pays riches, comme le Luxembourg, la Suisse ou la Norvège ont un très grand
avantage ici. Le PIB par habitant, c’est un indicateur très important. Ça veut aussi
dire qu’on associe le bonheur à la richesse. Pourtant, en français, on a un proverbe
qui dit « l’argent ne fait pas le bonheur ». Mais parfois, on ajoute « mais il  y
contribue ». « L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue ». Ça veut dire
que l’argent n’est pas suffisant pour être heureux, il faut d’autres choses, mais
l’argent peut aider, il peut nous aider à être heureux.
[00:14:00] Le deuxième critère, c’est l’espérance de vie. L’espérance de vie, c’est
la durée de vie moyenne d’une population, d’une génération. En France,
l’espérance de vie, c’est 82 ans. Ça veut dire que les bébés
qui naissent actuellement en France vont statistiquement vivre jusqu’à 82 ans.
Évidemment, ça n’est qu’une statistique. Si un pays a une espérance de vie élevée,
il a sûrement un bon système de santé pour soigner les personnes malades,
beaucoup d’hôpitaux et de cliniques. Grâce à tout ça, grâce à ces infrastructures, à
ce système de santé, les habitants sont en bonne santé. S’ils sont en bonne santé,
ils vont vivre plus longtemps. Et c’est plus facile d’être heureux quand on est en
bonne santé. Vous savez quels pays ont l’espérance de vie la plus élevée ? Eh bien,
les trois pays qui ont l’espérance de vie la plus élevée dans le monde, ce sont le
Japon, la Suisse et Singapour.
[00:15:26] Le troisième critère, c’est l’assistance sociale. L’assistance sociale, ça
veut dire que vous avez quelqu’un sur qui compter quand vous avez un problème :
vos parents, votre compagnon, vos amis. Là aussi, c’est logique, non ? On se sent
plus en sécurité quand on sait qu’il y a des personnes pour nous aider si on a un
problème. En français, on dit « se serrer les coudes». « se serrer les coudes », ça
signifie s’entraider, être solidaire. Si un membre de votre famille ou un ami a des
problèmes financiers, par exemple, vous allez l’aider. Alors que si on ne se sent
pas en sécurité, si on a peur pour son futur, il est difficile d’être heureux. On
retrouve l’idée de stabilité, dont nous avons parlé un peu plus tôt, qui est essentielle
au bonheur. Les pays qui sont les mieux classés, là où les personnes sont les plus
solidaires, ce sont l’Islande, l’Irlande et le Danemark. La France est 46e dans le
classement pour ce critère. Ça veut dire que les Français devraient faire des efforts
pour s’entraider davantage, pour davantage se serrer les coudes, pour être plus
solidaires entre eux.
[00:17:11] Ensuite, il y a l’indicateur de confiance, le 4e critère. En français, on dit
« avoir confiance en quelqu’un » ou « faire confiance à quelqu’un ». Il y a deux
possibilités : « avoir confiance en quelqu’un », par exemple « j’ai confiance en
lui » ou « faire confiance à quelqu’un », par exemple « je lui fais confiance ».
« Faire confiance à quelqu’un », c’est penser que cette personne est honnête et
qu’elle ne va pas vous tromper. Dans le rapport sur le bonheur, ils demandent aux
habitants s’ils font confiance à leur gouvernement et aux entreprises. Les habitants
ont confiance en ces institutions quand il n’y a pas de corruption, quand le
gouvernement fait bien son travail et que les entreprises ne sont pas corrompues.
Quand tout le monde a les mêmes chances de réussir. Effectivement, c’est difficile
de se sentir bien dans un pays quand on ne peut pas faire confiance au système.
[00:18:29] La liberté est le 5e indicateur utilisé dans ce classement. La liberté, ici,
ça signifie la possibilité de prendre ses propres décisions, de faire ses propres choix
quand personne ne vous oblige à prendre des décisions qui sont contre
votre volonté. Si vous voulez changer de travail, vous pouvez le faire. Si vous
voulez déménager, aller vivre dans une autre ville ou un autre pays, vous pouvez
le faire. Si vous voulez vous marier ou divorcer, vous pouvez le faire. Le contraire
de cette liberté, c’est quand vous êtes en prison. Quand vous êtes en prison, vous
n’avez quasiment aucune liberté. Encore une fois c’est plutôt logique, je ne pense
pas qu’il existe des gens qui soient contents d’être en prison.
[00:19:31] Le 6e et dernier critère, c’est le plus intéressant à mon avis, c’est le
critère de la générosité. Cette générosité, elle est mesurée par les dons et les
donations. Autrement dit, quand on donne de l’argent à une association qui
s’occupe d’aider les personnes handicapées, les enfants, les animaux, ou de toute
autre cause. D’après le classement, les pays dans lesquels les gens sont les plus
généreux sont la Birmanie, l’Indonésie et Malte. C’est intéressant parce que je
pense qu’être généreux, penser aux autres, essayer de les aider est une chose qui
nous rend heureux parce qu’on se sent utile. C’est très important de se sentir utile.
Mais je vous parlerai de ça un peu plus tard.
[00:20:34] Avec tous ces critères, quels sont les pays où les gens sont les plus
heureux, à votre avis ? Une petite idée ?
[00:20:43] Quand on calcule la moyenne des différents indicateurs, ce sont surtout
les pays scandinaves qui arrivent en tête. « Arriver en tête », ça signifie « être le ou
les premiers d’un classement ». La Norvège est 1re, le Danemark 2e, l’Islande 3e, 
ensuite il y a la Suisse 4e et la Finlande 5e.

[00:21:13] Et vous pensez que votre pays est bien classé ? Si vous voulez vérifier,
vous pouvez trouver le classement de votre pays sur internet en cherchant le World
Happiness Report 2017.
[00:21:33] Voilà, maintenant nous avons vu que le bonheur est un état durable dans
lequel nous sommes satisfaits, dans lequel tous nos désirs sont comblés. Mais, pour
arriver à cet état, il y a des conditions externes, des conditions qui ne dépendent
pas de nous, qui dépendent du pays dans lequel on vit, par exemple.
[00:22:01] Cependant, dans les pays occidentaux, le bonheur est devenu une
obsession, une obsession égoïste, narcissique. Tout le monde fait tout pour le
trouver. Certains journalistes parlent même de la « dictature du bonheur ».
[00:22:22] La « dictature du bonheur », qu’est-ce que ça signifie ? Ça veut dire que
cette recherche du bonheur est comme une sorte de tyrannie. Elle impose aux gens
de vivre d’une certaine façon s’ils veulent être heureux. Dans les médias et
les publicités, on nous donne des ordres pour être heureux : faites du
sport, mangez équilibré, partez en vacances ici ou là, achetez cette voiture ou ce
smartphone. Il faut faire un travail qui nous passionne, trouver la femme ou le mari
idéal. C’est un peu stressant tout ça, non ? Vous ne pensez pas ?
[00:23:08] Après tout, chacun a une vision différente du bonheur, non ? Peut-être
que les choses qui me rendent heureux ne plaisent pas à mon voisin. J’adore faire
du vélo le dimanche quand il fait beau, par exemple. Ça, ça me rend heureux. Mais
il y a aussi des gens qui n’aiment pas faire de vélo et qui préfèrent d’autres activités
comme, je ne sais pas, la méditation, le running ou bien aller au cinéma. Ou bien
certaines personnes préfèrent aller au bord de la mer pour les vacances, et d’autres
à la montagne. Ça dépend des goûts, des préférences !
[00:23:53] Alors, comment des « experts du bonheur » peuvent-ils nous aider à être
heureux ?

[00:24:00] Le plus important, à mon avis, c’est d’apprendre à se connaître.


« Connais-toi toi-même » disaient les philosophes grecs. Tout le monde est
différent, il faut apprendre à apprécier ses différences, sa singularité, pour savoir
ce qui nous rend heureux.
[00:24:22] Si vous essayez d’imiter les autres, de copier leur recette du bonheur,
cela va sûrement créer de la frustration, de la jalousie. Ça risque même de vous
rendre malheureux. Si vous vous conformez à la définition générale que la société
donne du bonheur, peut-être que ça ne marchera pas non plus. Il n’existe pas
d’ingrédients universels qui créent le bonheur, sinon on le saurait et tout le monde
serait déjà heureux. Au contraire, il faut trouver sa propre recette. Prenez du temps
pour vous, pour vous poser des questions et trouvez ce qui vous rend vraiment
heureux. Et surtout, ouvrez-vous aux autres. Ne cherchez pas simplement votre
bonheur personnel, mais essayez d’aider d’autres personnes à trouver le leur. Le
bonheur ne doit pas être un plaisir égoïste, c’est une chose que l’on doit essayer de
partager le plus possible. C’est une richesse qui peut grandir en la partageant,
contrairement aux autres richesses.
[00:25:46] Nous arrivons donc à la fin de ce podcast. J’espère que ce sujet du
bonheur vous a intéressés, j’espère que vous avez appris de nouvelles choses, des
choses peut-être intéressantes dont vous aurez envie de parler avec votre famille,
avec vos amis. Et j’espère aussi que vous aurez envie d’écouter le prochain
podcast.

[00:26:14] Comme d’habitude, je vous encourage à écouter ce


podcast plusieurs fois. Plus vous l’écouterez, plus vous comprendrez de choses. Et,
pour vous aider, vous pouvez aussi trouver la transcription de ce podcast, ça veut
dire toutes les choses que j’ai dites, sur mon site internet cottongue.com. Allez sur
cottongue.com, dans la rubrique podcast, et si vous vous inscrivez (c’est gratuit),
vous aurez accès à toutes les transcriptions de tous les podcasts.
[00:26:57] Merci à tous d’avoir écouté ce podcast. J’espère qu’il vous a aidé à
apprendre le français d’une façon un petit peu différente, un petit peu
plus amusante, peut-être. La semaine prochaine, pour notre nouveau podcast, nous
parlerons de la théorie du genre. Donc, si vous ne savez pas ce que c’est que
la théorie du genre, rendez-vous la semaine prochaine avec le nouveau
podcast. En attendant, essayez de faire un peu de français tous les jours, de lire,
d’écouter ou de regarder des choses intéressantes et on se retrouve la semaine
prochaine.
[00:27:44] À bientôt, salut !

#04 La théorie du genre


Dis-moi dans les commentaires s’il manque une phrase ou des mots,
merci ! (Let me know in the comments if there are some words or sentences
missing, thank you!)

Bonjour à tous et bienvenue dans ce quatrième épisode du Cottongue Podcast !

[00:00:11] Comme vous le savez déjà si vous avez écouté les épisodes précédents,
le Cottongue Podcast est là pour vous aider à apprendre le français. Mais,
contrairement aux podcasts de langues classiques, ici nous ne faisons pas de
grammaire. Si vous voulez faire de la grammaire, malheureusement ça n’est pas le
bon endroit ! 
[00:00:37] Dans ce podcast, je vous parle de sujets que je trouve intéressants et
j’essaye de tout vous expliquer pour que vous compreniez un maximum de choses.
Et plus vous écouterez des choses en français, plus vous comprendrez. C’est pour
ça que je vous conseille d’écouter ce podcast plusieurs fois. Et pour vous aider à
comprendre, vous pouvez aussi lire la transcription du podcast sur mon site
internet, cottongue.com. Sur mon site internet, il y a les transcriptions de tous les
podcasts.
[00:01:22] Dans le dernier podcast, je vous ai annoncé le sujet d’aujourd’hui. Est-
ce que vous vous en rappelez ? Dans le dernier podcast, je vous ai annoncé que le
prochain sujet serait la théorie du genre.
[00:01:38] Avez-vous déjà entendu parler de ça ? Avez-vous déjà entendu parler
de la théorie du genre ? Peut-être que c’est la première fois que vous entendez
parler de la théorie du genre. Dans ce cas, je vais vous expliquer très simplement de
quoi il s’agit.
[00:01:59] La théorie du genre est la traduction française des gender studies. Il
s’agit de faire la différence entre le sexe biologique et le genre. D’un côté, il y a
donc le sexe biologique, c’est celui qu’on a à la naissance, quand on naît. Le bébé
est soit un garçon, soit une fille. Mais, de l’autre côté, il existe aussi le genre, qui
est la construction de notre identité sexuelle. Autrement dit, est-ce que l’on se sent
plus homme, ou femme ? Parfois, le sexe biologique et le genre peuvent
être différents. Par exemple, si une personne est née avec le sexe d’une femme,
mais que dans sa tête elle se sent plutôt comme un homme.
[00:03:03] En France, il y a une polémique autour de la théorie du genre. En
2014, des rumeurs se sont répandues sur internet. Une rumeur, c’est une
information qui n’est pas vérifiée et qui se diffuse, qui se propage, que les gens
échangent. Donc, il y avait une rumeur sur internet disant que l’école
française enseignait la théorie du genre. Des gens qui n’avaient jamais entendu ces
mots de leur vie ont pensé que l’école voulait transformer leurs garçons en filles et
leurs filles en garçons. Les parents d’élèves ont commencé à s’envoyer des
SMS pour diffuser cette rumeur. Alors la rumeur a commencé à grossir et à être
exagérée. Dans les SMS, les parents disaient qu’à l’école maternelle, c’est-à-dire
l’école où les enfants vont quand ils ont entre 3 et 6 ans, les maîtresses parlaient
aux enfants de masturbation. Résultat : dans plusieurs régions, les parents ont eu
peur et ils ont retiré leurs enfants de l’école pendant plusieurs
jours. Évidemment, ces rumeurs étaient complètement fausses. Mais en 2016,
l’année dernière donc, le pape François (le pape, c’est la personne la plus
importante au sein de l’Église catholique), donc le pape François a lui aussi
participé à la polémique. Il a déclaré que les manuels scolaires français, autrement
dit les livres utilisés à l’école, influençaient les élèves en leur enseignant la théorie
du genre. Et pour le pape, la théorie du genre est contre-nature parce qu’elle
influence les enfants, elle les pousse à choisir une orientation sexuelle différente de
leur sexe biologique.
[00:05:26] Mais, en réalité, dans les manuels scolaires français on ne parle presque
pas de théorie du genre. Certains livres de biologie expliquent simplement qu’en
plus du sexe biologique, l’éducation et la société ont une influence sur la
construction de notre identité sexuelle. Mais aucun professeur n’encourage les
élèves à choisir une orientation sexuelle ou une autre. Le pape a simplement  cru les
rumeurs sur ce sujet.
[00:06:07] Je pense que s’il y a tellement de polémiques sur ce sujet, ça signifie
qu’il est intéressant. C’est pour ça que j’ai décidé de vous en parler aujourd’hui.
Peut-être que pour vous, la théorie du genre est une chose évidente que vous
connaissez bien. Au contraire, peut-être pensez-vous que cette théorie est
complètement fausse et qu’on ne devrait pas en parler à l’école.
[00:06:40] Mais, quoi qu’il en soit, nous allons voir pourquoi cette théorie est
importante aujourd’hui et comment elle peut nous aider à mieux comprendre notre
société.
[00:06:53] Vous êtes prêts ? Alors, c’est parti !

[00:07:00] Dans les années 60 et 70, c’est l’époque de la libération sexuelle


dans les pays occidentaux. Les jeunes, et surtout les jeunes femmes, veulent plus
de liberté. Elles en ont marre, elles en ont assez de la société patriarcale, c’est-à-
dire de la société dans laquelle les hommes ont tous les pouvoirs. Elles ont
obtenu le droit de vote et elles l’utilisent pour obtenir l’égalité des autres droits
avec les hommes. Les femmes veulent être égales aux hommes.
[00:07:45] Dans ce contexte, des intellectuelles féministes américaines
commencent à s’interroger, à se poser des questions sur la place des femmes dans
la société. Elles décident alors d’étudier les inégalités de traitement, de
considération, entre les hommes et les femmes. Elles veulent comprendre pourquoi
les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes, pourquoi elles ne peuvent
pas exercer les mêmes professions que les hommes par exemple. Ou bien,
pourquoi il y a si peu de femmes parmi les chercheurs et les scientifiques. Pendant
des siècles, toutes ces choses étaient considérées comme normales, personne ne s’y
opposait, personne n’y voyait de problème. Mais dans les années 60, beaucoup de
femmes ne veulent plus accepter cet ordre des choses, elles veulent du changement.
[00:08:54] C’est pour cela qu’elles créent les gender studies, les études de genre :
pour analyser les différences entre les hommes et les femmes, pour les comparer,
pour les mesurer, pour voir si ces différences existent vraiment, ou si elles ont juste
été inventées. Par exemple, pendant longtemps on pensait que les hommes
étaient meilleurs que les femmes en mathématiques, qu’ils étaient plus doués,
plus talenteux. On pensait que le cerveau des hommes et celui des femmes étaient
différents, qu’ils ne fonctionnaient pas de la même façon. Avec les études de genre,
on a montré que cette théorie était fausse. Les hommes ne sont pas meilleurs que
les femmes en mathématiques.
[00:09:54] Le problème pour comprendre la théorie du genre, c’est qu’elle touche à
plein de domaines différents : la littérature, la philosophie, l’histoire, la
psychologie, la sociologie, la linguistique, l’éthique, etc. etc. Dans tous ces
domaines, on essaye d’analyser les différences entre hommes et femmes. Donc, il
est difficile de faire la synthèse de toutes ces études et de toutes leurs conclusions,
de leurs résultats.
[00:10:35] Alors attention, la théorie du genre ne dit pas que les différences
biologiques entre hommes et femmes n’existent pas. La théorie du
genre reconnaît parfaitement qu’il existe bien des différences biologiques. Mais
elle dit aussi que beaucoup de différences ne sont pas biologiques, elles sont
seulement le résultat de notre éducation, de la façon dont la société considère les
hommes et les femmes.
[00:11:13] Pour bien comprendre ça, je vais partager avec vous une citation de
Simone de Beauvoir. Peut-être que vous connaissez Simone de Beauvoir. C’est une
philosophe française qui a joué un grand rôle dans le mouvement féministe en
France dans les années 70. Eh bien, Simone de Beauvoir a écrit un
livre mondialement célèbre qui s’appelle Le Deuxième Sexe. Et dans ce livre, elle
écrit : « On ne naît pas femme, on le devient. » Que signifie cette citation : « On ne
naît pas femme, on le devient » ?
[00:11:52] Elle signifie qu’à la naissance, quand un bébé naît, il a un sexe
biologique, mais son comportement est neutre. Que le bébé soit un garçon ou une
fille, il veut les mêmes choses : il veut manger, il veut dormir, il veut être avec ses
parents. Les petits garçons et les petites filles ont les mêmes besoins biologiques.
Mais ensuite, quand l’enfant grandit, il apprend à se comporter différemment. Si
l’enfant est un garçon, on va lui apprendre à se comporter comme un garçon. Et si
c’est une fille, elle va être éduquée pour devenir une femme, comme l’a écrit
Simone de Beauvoir.
[00:12:56] Pour vous donner un autre exemple, je vous propose d’écouter un
extrait de film. Ce film s’appelle  Les garçons et Guillaume, à table !. C’est une
comédie française qui est sortie en 2013. Déjà, je trouve que le titre est très
intéressant. En français, on dit «à table !» quand le repas est prêt et qu’on veut que
tout le monde vienne manger. Généralement, ce sont les parents qui disent « à table
! » pour appeler les enfants qui sont dans leurs chambres. Dans le titre de ce film,
c’est la mère qui appelle ses fils pour qu’ils viennent manger. Mais, ce qui est
bizarre, c’est qu’elle fait la différence entre « les garçons » et Guillaume. Pourtant,
Guillaume est un prénom de garçon. Alors, pourquoi est-ce que sa mère ne le
considère-t-elle pas comme un garçon, comme ses frères ? Justement, c’est tout le
sujet de ce film.
[00:14:18] Alors, dans l’extrait que nous allons écouter, toute la famille est
réunie pour le dîner. Il y a le père de Guillaume, sa mère, ses deux frères et lui.
Imaginez la scène, c’est un dîner avec toute la famille et le père parle à son fils
Guillaume.
Extrait du film :   Les garçons et Guillaume, à table !

[00:14:42] Le père : « Bon Guillaume, qu’est-ce que tu veux faire comme sport ?
J’ai vu ton livret, tu es nul en sport. À partir de maintenant, je veux que tous les
samedis, tu fasses du sport. Donc, qu’est-ce que tu veux faire comme sport ? Je ne
sais pas moi, du foot, de l’athlétisme, de la boxe, du judo. Je ne sais pas moi. De la
lutte gréco-romaine ! »
[00:15:23] Guillaume : « Du piano ! »

[00:15:25] Vous avez compris ce qui se passe dans cette scène ? Le père de
Guillaume a reçu son livret. C’est un document envoyé par l’école aux parents avec
les résultats, avec les notes de leur enfant. Et malheureusement, Guillaume n’a pas
de bonnes notes en sport. Son père lui dit qu’il est « nul en sport ». « Être nul en
quelque chose », ça signifie être très mauvais, être un « zéro ». À l’école, les élèves
disent parfois « je suis nul en mathématiques » ou bien « je suis nul en géographie
». Ça veut dire qu’ils ont de mauvaises notes dans ces matières.
[00:16:19] Comme Guillaume a de mauvais résultats en sport, son père veut qu’il
fasse du sport tous les weekends, chaque samedi. Et vous avez entendu quels sports
il lui propose ? Le foot, l’athlétisme, la boxe, le judo, et même la lutte gréco-
romaine ! La lutte gréco-romaine, c’est un sport de combat dans lequel il faut
mettre son adversaire par terre, sur le sol, en utilisant seulement ses bras et le
haut du corps. À votre avis, pourquoi le père propose-t-il ces sports en
particulier ? Quel est le point commun entre tous ces sports ?
[00:17:10] Vous avez deviné ? Ces sports sont considérés comme des sports
d’hommes, ils sont très physiques, voire même violents. Le père trouve que son
fils Guillaume ne se comporte pas assez comme un garçon, c’est pourquoi il
l’encourage à faire des sports de garçons, comme le font ses frères.
[00:17:41] Être sportif, ça fait partie des choses que la société attend
des garçons. On pense que les garçons doivent être sportifs, compétitifs. On le voit
très bien dans cet extrait de film. D’ailleurs, je vous conseille vraiment de le
regarder. C’est un film très drôle, mais qui nous apprend aussi des
choses. Souvent, les comédies sont drôles, elles sont divertissantes, mais on
n’apprend rien, elles sont juste un divertissement. Dans ce film, Les garçons et
Guillaume, à table !, vous apprendrez des choses intéressantes, j’en suis sûr !
[00:18:31] Dans ce film, on voit donc qu’un garçon apprend à devenir un homme
avec son éducation. Guillaume n’aime pas le sport, mais son père l’oblige à en
faire. Guillaume doit se conformer au modèle social de l’homme, il est obligé de
faire du sport. Mais pour les filles, on pense généralement que ça n’est pas très
important. Si une fille a de mauvais résultats en sport, si elle est nulle en sport, ça
n’est pas grave. Cette différence nous montre que la société n’a pas les
mêmes attentes avec les hommes et avec les femmes, c’est pourquoi les hommes et
les femmes se comportent différemment.
[00:19:25] Et justement, comment apprend-on à devenir une femme ou un
homme ?

[00:19:34] Quand on est enfant, c’est l’éducation de nos parents qui nous influence.
L’exemple le plus visible, ce sont les jouets, les objets avec lesquels
s’amusent, jouent les enfants. Quand vous entrez dans un magasin de jouets, vous
voyez tout de suite la partie avec les jouets pour les garçons et celle avec les jouets
pour les filles. Dans la partie pour les garçons, tout est bleu parce qu’on pense que
le bleu est la couleur des garçons. Et chez les filles, tout est rose. Vous pensez que
biologiquement, les garçons préfèrent le bleu et les filles préfèrent le rose ? Que,
dans leur cerveau, il est écrit qu’il faut aimer cette couleur et pas celle-là ?
[00:20:31] Évidemment non ! Simplement, on habitue les garçons et les filles à à
aimer ces couleurs très tôt, quand les parents décorent leur chambre par exemple,
ou quand ils leur achètent des vêtements. Ces décisions des parents et des
entreprises qui vendent des jouets influencent les goûts des enfants.
[00:20:58] Et quels jouets les parents achètent-ils aux petits garçons ?

[00:21:03] Leurs jouets sont souvent pour faire la guerre ou se battre. Il y a des
soldats, des super héros, des armes, etc. On encourage donc les petits garçons à
aimer les choses violentes, les combats.
[00:21:23] Pour les petites filles, on achète plutôt des poupées qu’elles
peuvent habiller ou maquiller. Avec ces poupées, on apprend aux filles qu’elles
doivent faire attention à leur apparence, à leurs vêtements.
[00:21:40] Vous comprenez, très tôt on apprend aux enfants ce qu’ils ont le droit
d’aimer ou non et comment ils doivent se comporter. Souvent, les parents ne sont
même pas conscients de ça. Ils achètent ces jouets tout simplement parce qu’ils
croient que c’est ce que leur enfant aime.
[00:22:05] L’éducation des parents influence donc les enfants et la façon
dont ils construisent leur genre, leur identité sexuelle. Mais l’école a elle aussi une
grande influence.
[00:22:20] Souvent, on dit que les garçons sont meilleurs que les filles dans les
sciences dures comme les mathématiques ou la physique. Ce qui
expliquerait pourquoi les ingénieurs sont plus souvent des hommes que des
femmes. Pour vérifier cela, des chercheurs français ont réalisé une expérience très
intéressante dans une université près de Marseille (dans le sud de la France). Les
chercheurs ont fait deux groupes d’étudiants. Dans chaque groupe, il y avait des
garçons et des filles. Ensuite, les chercheurs ont inventé un test. Le but de ce test
était de reproduire une forme géométrique complexe. Autrement dit, les étudiants
devaient redessiner une forme géométrique, ils devaient la recopier. Le test était le
même pour les deux groupes. La différence était que dans le premier groupe, on a
dit aux étudiants que c’était un test de géométrie et dans le deuxième groupe, on a
dit aux étudiants que c’était un test de dessin.
[00:23:49] Eh bien, devinez quoi : dans le groupe 1, qui pensait faire un test de
géométrie, les garçons ont eu de meilleures notes et dans le groupe 2, qui pensait
faire un test de dessin, ce sont les filles qui ont eu de meilleures notes. Alors que le
principe du test était exactement le même pour les deux groupes !
C’est surprenant, non ?
[00:24:19] Que nous montre cette expérience ?
[00:24:23] Elle nous montre qu’il existe des stéréotypes à l’école et que les élèves
sont victimes de ces stéréotypes. Il n’y a pas de différences entre le cerveau des
hommes et celui des femmes, mais seulement une perception différente.

[00:24:42] Dans les manuels scolaires, les grands mathématiciens ou les grands
scientifiques sont souvent des hommes, on ne parle pas des femmes.
Alors forcément, les petites filles ont tendance à penser que ces matières
scientifiques sont plutôt réservées aux garçons. Par exemple, il y a une scientifique
très célèbre en France et en Pologne qui s’appelle Maria Skłodowska-Curie. Elle
est célèbre car elle a obtenu le prix Nobel de physique en 1903 avec son
mari Pierre Curie. Et elle a aussi obtenu le prix Nobel de chimie en 1911. Mais
dans les livres scolaires, on la présente toujours avec son mari, on dit toujours
« Pierre et Marie Curie », comme si une femme ne pouvait pas réussir sans son
mari. Pourtant, elle a obtenu un deuxième prix Nobel toute seule, sans son mari,
mais ça, les manuels français n’en parlent pas.
[00:26:02] Après l’éducation des parents et les études, c’est dans le monde
professionnel, le monde du travail, qu’on crée des différences entre les hommes et
les femmes. Encore une fois, on pense qu’il y a des professions réservées aux
hommes, comme ingénieur, pompier, informaticien, policier, etc. Et d’autres
métiers qui, eux, sont réservés aux femmes : maîtresse d’école, infirmière,
esthéticienne, etc. On dit que les hommes ont des qualités nécessaires pour un
poste, et les femmes pour un autre. Pendant longtemps, on pensait aussi que les
femmes ne pouvaient pas faire de politique parce qu’elles n’avaient pas les qualités
nécessaires. Les politiciens étaient tous des hommes. Donc, pour une femme,
c’était impossible de faire une carrière politique. Mais la situation a complètement
changé maintenant. Il y a de plus en plus de femmes qui font de la politique :
des députées, des ministres, des présidentes, même ! On comprend alors que tout
ce qu’on pensait avant était faux. Les femmes ont autant de qualités que les
hommes pour faire de la politique. Ce sont les stéréotypes qui nous faisaient croire
le contraire.
[00:27:43] Maintenant, les gouvernements de certains pays imposent la parité. La
parité, ça signifie qu’il doit y avoir autant de femmes que d’hommes. Par exemple,
s’il y a trente ministres, quinze ministres doivent être des femmes, et les quinze
autres doivent être des hommes. Grâce à ce genre de loi, les mentalités changent,
les gens commencent à considérer les femmes différemment.
[00:28:15] Pourtant, dans les entreprises, il existe toujours des inégalités de salaires
entre les femmes et les hommes. Les salaires des femmes sont généralement
inférieurs à ceux des hommes. En France, cette inégalité est de 19 %. Ça signifie
que, pour un même poste et les mêmes responsabilités, une femme gagne en
moyenne 19 % de moins qu’un homme. C’est énorme et c’est
complètement injuste !  Il n’existe aucune explication pour justifier cette différence
de salaire. Encore une fois, c’est seulement le résultat des stéréotypes qui font
croire que les hommes sont plus qualifiés, plus compétents que les
femmes. Heureusement, il y a de plus en plus d’organisations qui dénoncent et
combattent ces inégalités.
[00:29:24] Pour conclure, on peut dire que la théorie du genre est très importante
pour nous aider à prendre conscience des stéréotypes liés au sexe. Beaucoup de
différences qu’on croyait biologiques sont en réalité des constructions sociales.
Grâce à la théorie du genre, nous pouvons montrer que les différences de
traitement, de considération des hommes et des femmes ne sont pas justifiées et
qu’il faut les combattre, que ce soit à l’école ou au travail, peu importe. Peu
importe notre sexe biologique, nous sommes avant tout des êtres humains avec
notre propre caractère et nos propres ambitions. Notre réussite ne devrait pas
dépendre de notre sexe biologique.
[00:30:21] Voilà, c’est la fin de ce podcast. J’espère que vous en savez un peu plus
sur la théorie du genre et que ce sujet vous a intéressé. Si vous avez des questions,
vous pouvez m’écrire à l’adresse hugo@innerfrench.com. Et, comme d’habitude,
vous pouvez trouver la transcription du podcast sur mon site internet
innerfrench.com
[00:30:59] Vous savez qu’il y a eu les élections présidentielles en France la
semaine dernière. Donc dans le prochain podcast, je vous parlerai du nouveau
président français, Monsieur Emmanuel Macron, de ses idées et de son programme
pour la France.

#05 Le nouveau président français


Dis-moi dans les commentaires s’il manque une phrase ou des mots,
merci ! (Let me know in the comments if there are some words or sentences
missing, thank you!)

Bonjour à tous et bienvenue pour ce 5e épisode du Cottongue Podcast.

[00:00:12] J’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts à écouter quelque
chose en français. Moi, je suis très content, car il y a  de plus en plus d’auditeurs.
« Un auditeur », c’est une personne qui écoute une émission de radio ou un
podcast. Donc, si vous écoutez le Cottongue Podcast, vous êtes un auditeur (ou une
auditrice si vous êtes une femme).
[00:00:44] Bref, c’est vraiment super de savoir qu’il y a tellement de personnes qui
m’écoutent. J’espère que ça vous donne envie de faire un peu de français tous les
jours. Vous savez que la régularité, c’est le plus important pour apprendre une
langue. Apprendre une langue, c’est un peu comme aller à la salle de sport. Ca ne
sert à rien d’aller à la salle de sport une fois par mois, même si vous y
restez   toute la journée . Si vous ne faites pas de sport pendant un mois, et
qu’ensuite vous faites du sport pendant une journée entière, vous allez être très
fatigués et vous ne ferez pas de progrès. Pour progresser, pour s’améliorer, il
faut s’entraîner régulièrement, chaque jour si c’est possible. 
[00:01:46] Pourquoi ? Parce que quand on fait quelque chose régulièrement, ça
devient une habitude. Et quand cette activité devient une habitude, on ne se pose
plus de questions. On ne se demande pas « est-ce que j’ai le temps de faire ça
aujourd’hui ? ». On ne se dit pas « oh non, aujourd’hui je suis fatigué, alors je le
ferai un autre jour. » Si c’est une habitude, on le fait tous les jours.
[00:02:21] Et pour que le français  devienne  une habitude quotidienne, une
habitude de tous les jours, la meilleure solution, c’est de faire des choses qui vous
plaisent ! Si vous aimez regarder des vidéos sur YouTube, alors regardez des
vidéos de youtubeurs français. Si vous aimez un style de musique particulier, alors
cherchez des groupes français sur Spotify, par exemple. D’ailleurs, j’ai posté un
article sur mon blog avec des recommandations d’artistes français. Il y en a pour
tous les goûts : du rock, de la pop, de l’électro, du rap. Allez lire cet article et je
suis sûr que vous trouverez un artiste ou un groupe qui vous plaira, que vous
aimerez. L’adresse de mon blog, c’est cottongue.com/blog [ce site n’existe plus
mais j’ai fait une playlist «Musique française» sur YouTube].
[00:03:33] Vous le savez sûrement, mais en France, il y a eu des élections très
importantes il y a deux semaines : les élections présidentielles.

[00:03:45] Pourquoi les élections présidentielles sont-elles si importantes en France


? Parce que le Président, le président de la République, comme on l’appelle, a
beaucoup de pouvoir. Par exemple, c’est lui qui nomme, qui choisit, le Premier
ministre. Il joue aussi un grand rôle dans la diplomatie, il représente la France à
l’étranger, auprès des autres pays. C’est aussi lui qui est le chef des armées,
autrement dit des forces militaires, et il peut même décider
d’utiliser l’arme nucléaire, la bombe atomique.
[00:04:36] En plus de tous ces pouvoirs, le président de la République a une grande
légitimité, ça veut dire que son autorité est reconnue et acceptée par les Français.
Si le Président est légitime, c’est parce qu’il est élu par les Français au suffrage
universel direct. Le suffrage universel direct, c’est un système d’élections dans
lequel tous les citoyens votent directement pour le candidat qu’ils ont choisi. Donc,
en France, tous les Français votent directement pour le candidat qu’ils
veulent élire Président. Ce système est différent du système américain par exemple,
parce que les Américains votent pour des « grands électeurs » et
pas directement pour un candidat.
[00:05:45] L’élection présidentielle est également très médiatisée. Un an avant le
début de l’élection, tous les médias en parlent déjà quotidiennement. Et pendant la
campagne présidentielle, quand les candidats font leur campagne officielle
pour convaincre les Français, les médias ne parlent que des élections. Chaque
jour, à la télévision, à la radio et sur internet, les médias parlent seulement des
élections. Alors évidemment les Français aussi ne parlent que de ça, ils ne parlent
que des élections, toute la journée, au travail, avec leur famille ou leurs amis. On
demande aux autres pour quel candidat ils vont voter, on parle des différents
programmes, des scandales, aussi ! Vous avez peut-être entendu que pendant la
dernière élection, il y a eu plusieurs scandales financiers avec certains candidats.
Mais on ne va pas parler de ça aujourd’hui.
[00:07:05] Bref, pour toutes ces raisons, vous comprenez que l’élection
présidentielle est l’élection la plus importante en France.

[00:07:16] Les personnes qui ont le droit de voter sont les citoyens français qui
sont majeurs, c’est-à-dire qui ont 18 ans ou plus. Il y a deux tours à cette élection.
Pour le premier tour, les électeurs ont le choix entre tous les candidats officiels. À
l’élection cette année, il y avait 11 candidats. Ensuite, on garde les deux candidats
qui ont obtenu le meilleur score pour le 2d tour, sauf si un candidat obtient plus de
50 % des voix. Si un candidat obtient plus de 50 % des voix au premier tour, alors
il est élu directement président de la République, sans 2e tour. Mais ça n’est
encore jamais arrivé dans l’Histoire. Il y a toujours eu besoin d’un 2d tour. Au 2d
tour, évidemment, c’est le candidat qui obtient le plus de voix qui gagne l’élection.
[00:08:35] Cette année, vous le savez, c’est Monsieur Emmanuel Macron qui a
gagné l’élection présidentielle avec 66 % des voix face à Madame Marine Le Pen,
la candidate du parti d’extrême droite. Emmanuel Macron a donc été élu pour être
le Président de la France pendant 5 ans. 5 ans, c’est la durée
du mandat présidentiel en France, la période pendant laquelle le Président est au
pouvoir.
[00:09:14] Alors aujourd’hui, nous allons parler d’Emmanuel Macron. C’est un
président de la République assez différent des présidents précédents parce qu’il est
très jeune, il a seulement 39 ans ! Mais aussi parce qu’il était
complètement inconnu il y a 4 ans. Il y a 4 ans, personne ne savait qui était
Emmanuel Macron, c’était un inconnu. Mais il a réussi à devenir célèbre très
rapidement, à créer son propre parti politique (qui s’appelle « En marche ! ») et à
gagner l’élection présidentielle en France.
[00:10:02] Nous allons voir comment un homme si jeune et inconnu a réussi à
devenir président de la République aussi vite.
[00:10:14] Vous êtes prêts ? Alors, c’est parti !

[00:10:22] Emmanuel Macron est né en 1977 à Amiens. Amiens est une ville du
nord de la France qui compte 150 000 habitants. Il vient d’une famille aisée.
« Aisé »,  ça veut dire « qui a de l’argent », quelqu’un pour qui l’argent n’est pas un
problème. La famille d’Emmanuel Macron était aisée, car ses deux parents
étaient médecins, donc vous pouvez imaginer qu’il n’y avait pas de problèmes
d’argent chez les Macron.
[00:11:08] À 12 ans, le jeune Emmanuel se convertit à la religion catholique, c’est-
à-dire qu’il se fait baptiser et qu’il devient catholique. Pour lui, le catholicisme est
un choix personnel et un moyen de développer sa spiritualité. D’ailleurs, il ira
au collège dans un établissement catholique. Le collège, c’est l’école où vont les
élèves en France entre 12 et 16 ans, avant le lycée. Donc, Emmanuel Macron a
étudié dans un collège privé catholique.
[00:11:58] Pendant ses études, Emmanuel est un élève brillant, un élève modèle. Il
a toujours d’excellentes notes, d’excellents résultats.
[00:12:11] À 15 ans, Emmanuel fait une rencontre très importante. Il participe au
club de théâtre de son collège et il rencontre Brigitte Trogneux, la professeure de
français qui s’occupe de ce club de théâtre. Cette professeure est
très impressionnée par l’intelligence du jeune Emmanuel. Ils sont tous les deux
passionnés de littérature. Ils tombent rapidement amoureux. Vous savez, en
français on dit « tomber amoureux » quand on commence à ressentir de l’amour
pour une personne. On utilise le verbe tomber parce que c’est quelque chose qu’on
ne contrôle pas, comme quand on tombe, quand on perd l’équilibre.
[00:13:09] Mais beaucoup de personnes sont choquées par cette relation, car
Brigitte Trogneux a 37 ans quand elle rencontre Emmanuel. Elle est mariée et elle a
trois enfants. Alors, les parents d’Emmanuel décident de l’envoyer dans un lycée à
Paris pour qu’il ne voite plus sa professeure, pour qu’il arrête de voir,
de fréquenter Brigitte.
[00:13:44] Emmanuel arrive donc au lycée au lycée Henri-IV à Paris, qui est l’un
des meilleurs lycées de France. Il obtient son baccalauréat scientifique avec
mention très bien. Le baccalauréat, c’est l’examen que doivent passer les élèves
à la fin du lycée, après la dernière année. Généralement, on l’appelle juste le
« bac », car « baccalauréat » c’est un peu trop long ! La mention « très bien », ça
signifie qu’il a eu d’excellentes notes à cet examen.
[00:14:27] Après le lycée, Emmanuel commence des études de littérature et de
sciences sociales. Il obtient un master de philosophie avec une thèse sur Machiavel.
Il étudie aussi les sciences politiques et il entre dans la prestigieuse École nationale
d’administration, l’ENA. C’est une école qui forme les personnes pour les plus
hauts postes de l’administration publique. La majorité des présidents français sont
passés par cette école. Parfois, on dit que l’ENA est l’école des présidents.
[00:15:20] Pendant ses études, Emmanuel retrouve Brigitte qui a quitté son mari.
En 2007, quand Emmanuel Macron a 30 ans, il se marie avec Brigitte.
[00:15:39] Maintenant, nous allons parler un peu de la carrière d’Emmanuel
Macron.

[00:15:45] Quand il finit l’École nationale d’administration, il commence à


travailler à l’Inspection générale des finances. C’est une institution qui s’occupe
de contrôler les budgets de l’administration publique.
[00:16:05] Mais en 2008 il décide de quitter le secteur public pour aller
travailler dans le privé. Quand on dit « travailler dans le privé », ça signifie
travailler pour une entreprise privée. À votre avis, pour quelle entreprise décide-t-il
de travailler ? Vous avez une petite idée ?
[00:16:34] En 2008, Emmanuel Macron rejoint la célèbre banque d’affaires
Rothschild. Il reste 4 ans dans cette banque et gagne beaucoup d’argent, plus de 2
millions d’euros. Il devient donc millionnaire. Plus tard, il sera très critiqué pour
son passage dans cette banque. Certaines personnes disent qu’il veut aider les
banques à gagner encore plus d’argent.
[00:17:09] Mais en 2012, Emmanuel Macron reprend sa carrière politique. 2012,
c’est l’année de la victoire de François Hollande, le candidat socialiste qui devient
le nouveau Président français. Comme Emmanuel Macron est proche de Hollande,
il devient son secrétaire général. C’est un poste très important, car le secrétaire
général est la personne la plus proche du Président, son conseiller. C’est un peu
comme un vice-président (car il n’y a pas de vice-président en France).
[00:17:57] Deux ans plus tard, en 2014, Emmanuel devient ministre de l’Économie,
un poste très important, encore une fois. Il décide de libéraliser l’économie
française, par exemple pour autoriser les entreprises à travailler le dimanche. Ça,
c’est intéressant pour comprendre les idées politiques de Macron.
Ses valeurs personnelles sont plutôt de gauche, du côté des socialistes, mais pour
l’économie il est très libéral, donc plutôt à droite.
[00:18:41] Vous l’avez compris, Emmanuel Macron n’aime pas rester au même
endroit trop longtemps. Sa carrière a évolué très vite. Il a réussi à obtenir des
postes importants alors qu’il était encore très jeune, et ça, c’est plutôt inhabituel en
France. En France, les politiciens sont généralement plus vieux que dans les autres
pays. Si on veut obtenir un bon poste de député ou de sénateur, il faut attendre
son tour ! Il faut attendre que les autres partent pour prendre leur place. Mais
Emmanuel Macron, lui, il n’était pas assez patient pour attendre son tour. Il voulait
avoir sa place tout de suite, immédiatement.
[00:19:43] C’est pour ça qu’en 2016, il quitte son poste de ministre de l’Économie
et il crée son propre mouvement politique qui s’appelle « En marche ! ». Cette
expression vient du verbe « marcher » et elle signifie qu’il faut avancer. Emmanuel
Macron pense que la France est bloquée, qu’elle reste sur place, et lui, il veut la
faire avancer.
[00:20:16] On comprend alors qu’avec ce mouvement politique, Macron veut se
présenter à l’élection présidentielle.
[00:20:31] Au début, tout le monde pensait que sa stratégie n’allait pas marcher,
justement, qu’elle n’allait pas fonctionner. Macron était assez inconnu des Français,
les Français ne savaient pas vraiment qui il était. Les médias parlaient un peu de lui
quand il était ministre de l’Économie, mais beaucoup de Français ne connaissaient
même pas son nom !
[00:21:00] En France, il y a deux partis politiques principaux : le Parti socialiste à
gauche et le parti Les Républicains à droite. Le Président est presque toujours le
candidat d’un de ces deux partis. Mais la stratégie de Macron était différente, car
quand il a créé son mouvement politique, Emmanuel Macron a déclaré que son
mouvement politique n’était ni de droite ni de gauche. En fait, le mouvement En
Marche ! est plutôt entre la gauche et la droite. Il est au centre de la scène politique.
[00:21:51] Pour construire son programme présidentiel, il a choisi une solution
assez innovante, assez nouvelle. Il a décidé d’interroger directement les Français,
de leur demander quels étaient leurs problèmes, les choses qu’ils voulaient changer.
100 000 Français ont été interrogés et leurs réponses ont été utilisées pour créer un
programme qui réponde à leurs attentes, à leurs demandes. C’est une stratégie
qu’ils ont copiée sur la campagne de Barack Obama aux États-Unis. D’habitude, les
partis politiques écrivent un programme sans demander aux électeurs ce qu’ils
veulent, mais Macron pensait que pour gagner, il était nécessaire de savoir
exactement ce que voulaient les Français et d’utiliser les mêmes mots, les mêmes
phrases, pour être bien compris.
[00:23:08] Mais pendant longtemps, Emmanuel Macron n’a pas révélé son
programme. Il n’a pas dit quelles mesures il voulait adopter. Ça aussi c’est une
bonne stratégie, car les autres candidats ne pouvaient pas vraiment l’attaquer. La
seule attaque qu’ils pouvaient faire, c’était de dire que Macron n’avait pas de
programme.
[00:23:36] Macron a aussi été critiqué parce qu’il disait toujours ce que les gens
voulaient entendre. Il était d’accord avec tout le monde, il ne s’opposait jamais
aux autres. Alors, les gens ont commencé à penser qu’il n’avait pas d’idées
personnelles, pas de convictions. On a pensé qu’il voulait faire plaisir à tout le
monde simplement pour être élu, mais qu’il n’avait pas de vision claire pour la
France.
[00:24:15] Certains pensaient aussi que Macron était trop jeune, qu’il n’avait pas
assez d’expérience pour devenir président de la République. En plus, Macron ne
s’était jamais présenté à une élection avant l’élection présidentielle. Donc il n’avait
jamais été élu par les Français. Les anciens postes politiques qu’il avait obtenus
(secrétaire général du Président et ministre de l’Économie), il les avait obtenus
seulement grâce à l’aide de François Hollande. 
[00:24:58] Et après avoir reçu l’aide de François Hollande, Macron a décidé de le
trahir pour créer son propre parti politique. Le verbe « trahir » veut dire que
quelqu’un vous fait confiance, et vous profitez de cette confiance pour faire une
chose contre lui. François Hollande faisait confiance à Emmanuel Macron, mais
Emmanuel Macron n’a pas respecté cette confiance et il a quitté le Gouvernement
pour créer son propre parti. Des personnes qui connaissaient Macron disent qu’il
utilise les gens pour obtenir des avantages. Ils disent que Macron est manipulateur,
qu’il manipule les gens. En politique, les choses se passent souvent comme ça,
malheureusement. Mais Macron le fait sans se cacher.
[00:26:08] Malgré toutes ces critiques, Macron a gagné le premier tour de
l’élection présidentielle. Au deuxième tour, il était opposé à la candidate d’extrême
droite Marine Le Pen. Pour que Marine Le Pen ne gagne pas, tous les autres partis
politiques ont appelé les électeurs à voter pour Emmanuel Macron. Alors au 2e
tour, il a gagné largement avec 66 % des voix.
[00:26:53] Pour finir, nous allons voir quel est le programme du nouveau Président
français. D’abord, contrairement à beaucoup d’autres candidats, Emmanuel Macron
est très favorable à l’Union européenne. Il veut que les pays de l’Union qui
souhaitent aller plus loin dans le projet aient la possibilité de le faire. Il propose
que les pays qui font partie de la zone euro, autrement dit les pays qui ont adopté
l’euro, aient un budget propre, un parlement différent du Parlement européen, et un
ministre des Finances.
[00:27:42] Concernant l’économie, je vous ai dit que le nouveau Président français
est assez libéral. Par exemple, il veut supprimer 120 000 postes de fonctionnaires.
Les fonctionnaires, ce sont les personnes qui travaillent pour l’État, pour
l’administration publique. L’objectif d’Emmanuel Macron, son but, c’est de réduire
les dépenses publiques de 60 milliards d’euros en 5 ans. Il veut donc que l’État
français soit moins endetté, il veut réduire la dette. En France, la durée légale du
travail est de 35 heures par semaine. Les Français travaillent 35 heures par semaine.
Mais Emmanuel Macron a souvent critiqué cette durée du travail, alors peut-être
que bientôt les Français devront travailler un plus longtemps.
[00:28:52] Maintenant, quelles sont les prochaines étapes pour le nouveau
Président ? Quels sont les challenges qui attendent Emmanuel Macron ?
[00:29:04] Même si le Président a beaucoup de pouvoir en France, il ne peut pas
tout faire ! Il a besoin d’avoir une majorité au Parlement pour que les lois soient
acceptées. Et justement, les élections législatives pour élire les députés seront le 11
et le 18 juin. Donc, si Emmanuel Macron veut pouvoir faire accepter ses projets, il
faut que les candidats de son mouvement La République en marche ! gagnent les
élections législatives pour être à l’Assemblée, au Parlement.

[00:29:50] S’il n’y a pas assez de députés pour avoir une majorité à l’Assemblée,
alors il faudra faire des alliances avec les autres partis pour gouverner.
[00:30:05] Alors, vous voyez, tout n’est pas encore gagné pour Emmanuel Macron.

[00:30:15] Pour conclure, il y a trois choses importantes à retenir, à


mémoriser sur Emmanuel Macron.
[00:30:25] La première, c’est qu’Emmanuel Macron est le plus jeune Président de
l’histoire de la Ve République, il a seulement 39 ans. La deuxième chose, c’est
qu’il a créé un nouveau parti centriste, un parti politique, qui n’est ni de droite ni de
gauche. Et la troisième chose, concernant les idées d’Emmanuel Macron, c’est
qu’il est plutôt libéral sur le plan économique et qu’il est pro-européen, il est en
faveur de l’Union européenne.
[00:31:09] Et j’ai une question pour vous : est-ce que les médias dans votre pays
ont parlé d’Emmanuel Macron dans votre pays ? Si oui, que disent les médias sur
Emmanuel Macron ? Qu’est-ce qu’ils pensent de lui ? Je suis très curieux de le
savoir, ça m’intéresse beaucoup ! Envoyez-moi un email à l’adresse
hugo@innerfrench.com pour me le dire. J’attends vos emails avec impatience !
[00:31:46] Nous arrivons à la fin de ce podcast. Maintenant, vous savez tout sur le
nouveau Président français. Merci à tous d’avoir écouté ce nouvel épisode. Comme
d’habitude, vous pouvez trouver la transcription sur mon site internet.

[00:32:12] La semaine prochaine, nous parlerons des langues étrangères. Nous


verrons comment la connaissance de langues étrangères influence notre
personnalité.
[00:32:26] Passez une bonne semaine et à bientôt !

#06 - Apprendre une langue : les avantages


cachés
Bonjour à tous et bienvenue dans ce 6ème épisode du Cottongue Podcast !

[00:00:12] J’espère que vous allez bien et que vous êtes en forme ! Moi je vais très
bien car là où j’habite, à Varsovie, le printemps est enfin arrivé ! Il fait beau, il y a
du soleil, et les températures sont un peu plus chaudes : il fait entre 10 et 20 degrés.
Et chez vous, quel temps il fait ? Est-ce qu’il fait beau ou est-ce qu’il fait mauvais ?
Et quelle est la saison ? Le printemps, l’été, l’automne, ou l’hiver ?!

[00:00:49] Peu importe la saison, c’est le bon moment pour écouter un podcast en
français !
[00:00:57] Aujourd’hui, nous allons parler des langues étrangères. Vous savez
qu’une langue peut-être soit votre langue maternelle, celle que vous apprenez
quand vous êtes enfant, soit une langue étrangère. Si vos parents sont Espagnols,
votre langue maternelle est l’espagnol car c’est la première langue que vous
apprenez. Il est aussi possible d’avoir plusieurs langues maternelles. Par exemple,
si votre père est allemand mais votre mère est italienne, alors vous allez sûrement
apprendre deux langues maternelles : l’allemand et l’italien.

[00:01:42] Ensuite, à l’école, on apprend d’autres langues, des langues étrangères.


En France, les langues étrangères les plus populaires à l’école sont l’anglais (il est
obligatoire), l’allemand, l’espagnol et l’italien.

[00:02:01] Vous le savez peut-être, mais les Français sont connus pour être
mauvais en langue. On entend souvent que les Français ne savent pas parler
anglais. Et c’est vrai ! Dans les classements, quand on teste le niveau d’anglais en
Europe, la France est souvent dernière. Il existe l’examen TOEFL pour valider le
niveau d’anglais, et dans le classement TOEFL la France est 25ème ! Ça n’est pas
une très bonne place.

[00:02:38] Mais heureusement, ça change ! Parmi les jeunes et dans les grandes
villes, il y a de plus en plus de personnes qui savent parler anglais. Maintenant,
certains touristes se plaignent, ils ne sont pas contents, parce que quand ils essayent
de parler français avec un Parisien par exemple, le Parisien répond en anglais pour
être poli. Mais certains touristes trouvent que c’est malpoli. C’est drôle, quand les
Français répondent en anglais les touristes trouvent que c’est malpoli, mais quand
ils répondent en français parfois ils trouvent aussi que c’est malpoli !

[00:03:26] Le problème, c’est qu’il y a encore des Français qui pensent


qu’apprendre une langue est inutile. 30% des Français pensent qu’ils n’ont pas
besoin de savoir parler une langue étrangère, c’est dommage ! Mais c’est vrai que
certaines personnes peuvent très bien vivre en connaissant seulement leur langue
maternelle. Si elles habitent dans une petite ville, qu’elles ne voyagent pas et
qu’elles n’en ont pas besoin au travail. C’est de plus en plus rare, mais ça existe
toujours. Et malheureusement, beaucoup de Français pensent qu’apprendre une
langue est une corvée. Une corvée, c’est une chose qu’on est obligé de faire mais
qui est désagréable, pénible comme faire le ménage ou faire la lessive. On n’aime
pas faire ces choses mais on est obligés de les faire. Donc beaucoup de Français
trouvent qu’apprendre l’anglais, c’est ennuyeux et pénible. Ils n’ont pas de plaisir à
le faire. Alors quand on se sent obligé de faire quelque chose que l’on n’aime pas,
forcément on manque de motivation et souvent on n’obtient pas de bons résultats.

[00:04:55] Quand j’ai commencé à donner des cours de français à Varsovie, j’étais
très surpris. J’étais très surpris parce que mes élèves apprenaient le français par
plaisir, pas par obligation. Souvent, ils n’ont pas besoin du français pour leur travail
et ils ne prévoient pas non plus partir vivre dans un pays francophone, un pays où
les gens parlent le français. Le français n’a aucune utilité pratique pour eux ! Ils
aiment simplement la langue française et ils veulent être capables de la parler. À
mon avis, c’est la meilleure façon d’apprendre une langue, quand on le fait par
plaisir et par amour de cette langue.

[00:05:47] Et vous, pour quelles raisons apprenez-vous le français ? Est-ce que


vous en avez besoin pour votre travail ? Est-ce que c’est parce que vous adorez la
littérature ou le cinéma français ? Ou peut-être parce que vous avez des amis
français ? Dîtes-moi pourquoi, je suis très curieux de le savoir !
Moi, j’apprends le polonais parce que j’habite en Pologne, et aussi parce que ma
copine est polonaise. L’amour, c’est une très bonne source de motivation, croyez-
moi !

[00:06:28] Et aujourd’hui, je vais vous donner plein d’autres bonnes raisons


d’apprendre une langue étrangère ! Des raisons qui ne concernent pas notre carrière
professionnelle mais notre cerveau et notre tolérance !

[00:06:44] Vous voulez savoir pourquoi apprendre une langue étrangère est bon
pour notre cerveau et nous rend plus tolérant ?

[00:06:53] Oui ? Alors, allons-y !

[00:07:01] Depuis le début des années 2000, il y a eu beaucoup d’études sur les
personnes bilingues. Une personne bilingue, vous savez, c’est quelqu’un qui
connaît deux langues. Les scientifiques veulent savoir s’il existe des différences
entre le cerveau des personnes bilingues et le cerveau  des personnes monolingues.
Ils veulent savoir si leurs cerveaux fonctionnent différemment.

[00:07:33] Pour comparer les personnes bilingues et les monolingues, les


scientifiques utilisent souvent des enfants. Par exemple des enfants qui sont
bilingues parce que leurs parents parlent deux langues différentes.

[00:07:48] Dans le passé, les scientifiques pensaient que parler deux langues était
un handicap pour les enfants. Pourquoi ? Je vais vous l’expliquer.

[00:08:00] Quand on parle deux langues, on a deux systèmes qui fonctionnent dans
notre cerveau. Même quand on utilise une langue, la 2ème n’est pas inactive. Par
exemple, quand je parle français avec mes amis, parfois je pense à des mots anglais
qui expriment mieux une idée que j’ai. Donc même si j’utilise le français, mon «
système » anglais fonctionne dans ma tête.
[00:08:33] À cause de ça, les scientifiques pensaient que le 2ème système, la 2ème
langue pouvait gêner, pouvait  déranger les enfants bilingues. Ils pensaient que la
2ème langue créait de la confusion et que ces enfants ne pouvaient pas se
concentrer. Et si les enfants ne peuvent pas se concentrer, alors ils ne peuvent pas
avoir de bonnes notes, de bons résultats à l’école.

[00:09:07] Mais grâce aux expériences scientifiques récentes, on sait que tout ça
était faux. En réalité, les enfants bilingues apprennent plus facilement que les
autres. Ils peuvent se concentrer sur un problème puis passer rapidement à un autre.
Ils sont meilleurs pour résoudre des problèmes (« résoudre » c’est un verbe qui veut
dire « trouver une solution »).

[00:09:38] Les scientifiques ne savent pas encore pourquoi les enfants bilingues ont
de meilleures capacités. Et vous, vous avez une idée ? Vous savez pourquoi les
enfants bilingues ont de meilleures capacités ?

[00:09:57] Certains chercheurs pensent que les enfants bilingues sont plus habitués
à contrôler leur environnement et à s’adapter rapidement. C’est comme quand vous
conduisez une voiture, vous devez faire attention à l’environnement : les autres
voitures devant et derrière vous, les piétons, etc. Vous êtes concentrés sur la route,
mais vous contrôlez aussi les choses autour de vous. Les enfants bilingues doivent
faire pareil. Ils doivent faire attention aux personnes qui sont autour d’eux pour
savoir quelle langue parler. Par exemple, ils doivent parler une langue avec leur
père et une autre langue avec leur mère. Ils doivent être prêts à changer de langue
rapidement, à réagir rapidement. Alors leur cerveau est habitué à cet exercice, il est
entraîné. Leur cerveau s’adapte plus rapidement et ça ne leur demande pas
beaucoup d’effort, c’est facile pour eux, c’est presque naturel.

[00:11:18] Heureusement, ça n’est pas vrai seulement pour les enfants bilingues.
Les personnes qui apprennent une deuxième langue plus tard dans leur vie
développent aussi leur cerveau. Elles apprennent à s’adapter et à passer d’une
langue à l’autre. Mais ça demande un peu plus de travail et d’effort, ça n’est pas
aussi facile que pour les enfants bilingues.

[00:11:53] Quand vous faites du sport régulièrement, votre corps vieillit moins vite.
Vous restez en forme plus longtemps. Eh bien c’est pareil avec votre cerveau.
Quand vous entraînez votre cerveau, il reste jeune plus longtemps. Et apprendre
une langue étrangère est un excellent exercice pour le cerveau et la mémoire. Des
études scientifiques ont montré que les personnes qui parlent plusieurs langues sont
moins touchées par des maladies comme Alzheimer, cette maladie qui fait perdre la
mémoire.

[00:12:41] Vous voulez que je vous explique pourquoi ? Quand vous apprenez une
langue, votre cerveau doit beaucoup travailler. Moi, quand je parle polonais avec
quelqu’un pendant une heure, après je suis très fatigué. Aussi fatigué que quand je
vais à la salle de sport ! Mon cerveau doit beaucoup travailler, il doit créer des
connexions. Mais heureusement, ça devient de plus en plus facile ! Plus on
s’entraîne, plus ça devient facile car les connexions dans notre cerveau
commencent à fonctionner. Et plus il y a de connexions dans notre cerveau, moins
vite il vieillit. C’est une bonne nouvelle, non ?

[00:13:39] Enfin, d’autres études ont montré qu’apprendre une langue étrangère a
un effet positif sur notre créativité. Est-ce que vous saviez que l’auteur Ernest
Hemingway parlait couramment espagnol et français en plus de l’anglais ? Peut-
être que ça l’a aidé à gagner le Prix Nobel de Littérature.

[00:14:11] Bref, vous voyez qu’il existe beaucoup d’avantages pour notre cerveau.

[00:14:17] Alors si vous voulez que votre cerveau reste en forme plus longtemps,
continuez d’apprendre le français !

[00:14:32] En plus de tous ces avantages pour notre cerveau, apprendre une langue
étrangère améliore aussi notre tolérance (« la tolérance », c’est la capacité à
respecter les autres, respecter leur liberté, leurs opinions, etc.).

[00:14:54] À votre avis, pourquoi apprendre une langue améliore-t-il notre


tolérance ?

[00:15:04] En fait, il y a deux explications, deux facteurs qui expliquent cela.

[00:15:11] La première explication, c’est que cet apprentissage permet d’ouvrir les
yeux sur d’autres façons de faire. On dit en français « être ouvert d’esprit », ce qui
signifie être tolérant et respecter les différences. « Être ouvert d’esprit ».

[00:15:36] Quand on apprend une langue étrangère, on voit que des personnes
communiquent différemment, qu’elles expriment leurs idées de manière différente.
Nous comprenons qu’elles ont une culture différente, et que notre culture n’est pas
la seule au monde. Souvent, quand je vois des touristes français en vacances,
j’entends qu’ils comparent tout à la France. Ils disent : « ici les gens mangent
comme ça, mais en France on mange d’une autre façon ». Ou alors : « dans les
restaurants il n’y a pas de pain, alors qu’en France il y a toujours du pain au
restaurant ». Pour ces touristes, c’est parfois difficile d’accepter ces différences. Ils
ne comprennent pas pourquoi tout le monde ne fait pas comme les Français. Ils
trouvent que c’est bizarre.

[00:16:47] Nous avons aussi beaucoup de stéréotypes sur les autres nationalités, les
autres pays. Un stéréotype, c’est une idée qu’on accepte sans réfléchir, sans penser.
On appelle ça aussi « un cliché ». Ces stéréotypes sont souvent des
incompréhensions. On ne comprend pas pourquoi les habitants d’un autre pays se
comportent différemment, alors on invente un stéréotype. Par exemple, les Français
travaillent 35 heures par semaine. C’est la durée légale du travail. Donc les
habitants d’autres pays pensent parfois que les Français sont paresseux, qu’ils
n’aiment pas travailler. Mais en fait, c’est seulement une question de choix
politique. C’est le gouvernement qui a adopté les 35 heures pour des raisons
économiques (pour réduire le chômage par exemple). Mais ça ne veut pas dire que
les Français sont paresseux. Et en plus, les Français sont très productifs, ils sont très
efficaces !

[00:18:16] Quand on apprend une langue étrangère, on comprend que beaucoup de


stéréotypes sont faux. On adopte une nouvelle façon de penser pour comprendre les
autres. On comprend pourquoi les étrangers se comportent de cette façon, pourquoi
ils pensent comme ci ou comme ça, pourquoi il n’y a pas de pain au restaurant ! On
sait qu’il n’y a pas de culture « meilleure » que les autres. On accepte simplement
les cultures différentes, on les respecte.

[00:18:54] Donc ça, c’était la première explication. Apprendre une langue étrangère
nous rend plus ouvert d’esprit.

[00:19:07] La deuxième explication concerne notre capacité d’adaptation. Avoir


une bonne capacité d’adaptation, ça veut dire pouvoir s’adapter à une situation
qu’on ne connaît pas.

[00:19:26] Pour une personne qui voyage beaucoup, c’est facile de s’adapter à un
nouveau pays. Elle est habituée à vivre dans différents environnements, à manger
différents types de nourriture, à être entourée  de personnes qui sont d’une autre
nationalité.

[00:19:49] Au contraire, pour une personne qui ne voyage jamais, c’est très difficile
! En général, cette personne ne se sent pas à l’aise quand elle est à l’étranger. Elle
se sent perdue. Elle n’est pas habituée à ce genre de situation. Peut-être même
qu’elle a peur. Elle a du mal à s’adapter. « Avoir du mal » à faire quelque chose, ça
signifie avoir des difficultés à faire cette chose, que cette chose est difficile à faire.
Par exemple « J’ai du mal à te comprendre », ça veut dire que c’est difficile pour
moi de comprendre ce que tu me racontes.

[00:20:41] Quand on parle plusieurs langues, on a une meilleure capacité


d’adaptation. Par exemple, on peut lire un texte même si on ne comprend pas tous
les mots. S’il y a des mots qu’on ne connaît pas, on essaye de comprendre la phrase
avec le contexte. On ne se concentre pas sur les mots qu’on ne connaît pas, mais sur
ceux qu’on comprend. Et plus on connaît de langues, plus ça devient facile.
[00:21:13] La 1ère fois, c’est plutôt compliqué. Mais ensuite, ça devient de plus en
plus facile d’apprendre de nouvelles langues. On s’adapte plus rapidement à un
nouveau système. On est habitué à ce genre de situation, ça ne nous fait pas peur,
ça ne nous fait pas paniquer.

[00:21:38] Au contraire, les personnes qui ne connaissent pas d’autres langues ont
tendance à paniquer quand elles sont dans ce genre de situation. Elles se focalisent
sur des mots qu’elles ne connaissent pas et elles font un blocage. Elles n’ont pas de
flexibilité, elles pensent que c’est impossible de comprendre.

[00:22:03] En France par exemple, on apprend l’anglais pendant au moins 7 ans.


C’est long 7 ans ! Mais quand ils doivent parler anglais avec quelqu’un, les
Français pensent que c’est impossible. Ils pensent qu’il leur manque des mots et ils
commencent à paniquer. Comme ils ne sont pas habitués à ce genre de situation, ils
préfèrent abandonner au lieu d’essayer. La situation est tellement stressante que ces
personnes veulent juste arrêter et s’en échapper, partir !

[00:22:45] Pour résumer, on peut dire que les personnes bilingues (qui parlent deux
langues) ou polyglottes (qui parlent plusieurs langues) ont généralement plus
confiance en elles. Ça veut dire qu’elles croient en leur potentiel et leurs capacités.
Elles savent qu’elles sont capables de faire de nouvelles choses. Et ça, ça ne
concerne pas seulement les langues. Ça concerne leur vie en général. Ils n’ont pas
peur de prendre des risques, de sortir de leur zone de confort. Ils ont une attitude
différente des personnes qui ne parlent qu’une seule langue.

[00:23:35] Le dernier avantage dont je veux vous parler est le plus surprenant. Et si
je vous disais que parler plusieurs langues permet de vivre plusieurs vies ? Est-ce
que vous me croiriez si je vous disais ça ?

[00:23:55] Plusieurs études ont montré que la personnalité d’une personne change
en fonction de la langue qu’elle parle. Évidemment, ça ne veut pas dire que ces
personnes sont comme Docteur Jekyll et Mr. Hyde. Mais leur façon de penser
change légèrement. Moi, par exemple, je suis souvent plus ouvert et énergique
quand je parle anglais. Je pense que c’est parce que les Américains sont très
charismatiques. Ils ont un style différent des Français, un style plus chaleureux et
plus émotionnel. Alors quand je parle anglais, je copie ce style inconsciemment. «
Inconsciemment » ça signifie « sans en être conscient ». Vous faites quelque chose
sans y penser, inconsciemment.

[00:24:58] Les Français sont plus rationnels. Ils pensent que les choses qu’on dit
sont plus importantes que la manière dont on les dit. On a une expression pour ça «
le fond et la forme ». Le fond, c’est le contenu, la matière. La forme, c’est le style,
la manière d’exprimer quelque chose. Alors en français, le fond est souvent plus
important que la forme.
[00:25:34] Bref, moi par exemple, j’ai deux personnalités. Ma personnalité
française et ma personnalité anglaise. En plus, je commence à avoir aussi une
nouvelle personnalité, ma personnalité polonaise (comme j’apprends le polonais) !
Et je pense que quand on a plusieurs personnalités, c’est un peu comme vivre
plusieurs vies.

[00:26:04] Et vous, est-ce que vous avez plusieurs personnalités ? Comment est
votre personnalité française ?

[00:26:18] Pour conclure, nous avons vu qu’il y a beaucoup d’avantages à


apprendre une langue étrangère. D’abord, c’est un bon entraînement pour notre
cerveau. Quand on apprend une nouvelle langue, notre cerveau travaille dur et il
devient plus efficace. Nous pouvons résoudre des problèmes plus facilement. Nous
avons aussi une meilleure mémoire. En plus, ces avantages sont vrais tout au long
de la vie. Ensuite, apprendre une langue nous rend plus tolérants parce que nous
connaissons d’autres cultures, d’autres façons de vivre. On devient capable de
communiquer avec des gens différents de nous. Les personnes qui connaissent
plusieurs langues ont aussi une meilleure capacité d’adaptation. Elles n’ont pas
peur des situations nouvelles, elles aiment essayer des choses. 

[27min25] Et pour finir, le dernier argument, c’est que parler différentes langues
nous permet d’avoir différentes personnalités et donc de vivre plusieurs vies.

[00:27:43] Voilà, nous arrivons à la fin de ce podcast. J’espère qu’il vous a donné
envie de continuer à apprendre le français, mais aussi d’autres langues, pourquoi
pas !

[00:27:57] Comme d’habitude, vous pouvez trouver la transcription de ce podcast


sur mon site Cottongue.com/podcast. Comme ça, c’est plus facile de comprendre ce
que je raconte. Allez sur mon site Cottongue.com/podcast et vous trouverez toutes
les transcriptions. Merci à tous, merci de m’avoir écouté. Je suis très content car il y
a de plus en plus d’auditeurs de ce podcast. La semaine prochaine, j’ai préparé un
sujet très intéressant pour vous, parce que nous parlerons des théories du complot.
Donc si vous voulez tout savoir sur les théories du complot, rendez-vous la semaine
prochaine. Merci et à bientôt
#07 - Les théories du complot
Bonjour à tous et bienvenue dans ce septième épisode du Cottongue podcast !

[00:00:12] Je suis très content de vous accueillir. Ça me fait vraiment plaisir de


faire ce nouveau podcast pour vous. On va passer 30 minutes ensemble et je vais
parler d’un sujet que je trouve intéressant. Vous savez que pour apprendre une
langue, le plus important c’est d’essayer de comprendre quelque chose. Vous
pouvez essayer de comprendre un article, essayer de comprendre en podcast, peu
importe. Chaque jour, il faut écouter, lire ou regarder quelque chose en français. Et
si vous faites ça tous les jours, vous allez progresser, vous allez comprendre de plus
en plus de choses. Et moi je suis très content parce qu’il y a de plus en plus
d’auditeurs de ce podcast. Donc peut-être que ça veut dire que ces podcasts vous
intéressent. En tout cas, j’espère qu’ils vous aident à apprendre le français.

[00:01:28] Alors, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ? Si vous avez écouté le


podcast précédent, vous savez qu’aujourd’hui nous allons parler des théories du
complot. Dans le podcast précédent, je vous ai annoncé le sujet d’aujourd’hui, et ce
sujet c’est les théories du complot. Alors, un « complot » qu’est-ce que c’est ?
Peut-être que vous ne connaissez pas ce mot. Un complot, c’est quand des
personnes se réunissent pour préparer un projet secret. En général, ce projet secret
c’est quelque chose d’assez négatif. Par exemple, un complot pour prendre le
pouvoir. On peut imaginer à un groupe de personnes qui se réunissent, qui parlent,
qui préparent un plan pour prendre le pouvoir. Par exemple pour prendre le pouvoir
d’un pays, diriger ce pays. Donc ça, c’est un complot. Et une théorie du complot,
c’est une théorie qui explique un événement d’une façon un peu différente de la
version officielle. Quand il y a un grand événement, un événement important, en
général il y a toujours une version officielle pour expliquer cet événement, c’est
normal. Mais à côté de cette version officielle, parfois il y a des théories
alternatives qui apparaissent pour expliquer cet événement. Et dans ces théories
alternatives, on pense que le responsable d’un événement n’est pas forcément la
personne que l’on croit. Je vais vous donner plusieurs exemples pour mieux
comprendre cette idée, pour mieux comprendre les théories du complot.

[00:04:00] La première, c’est une théorie qui concerne la lune. La lune vous savez,
c’est cet astre qui est dans le ciel et qui apparaît seulement la nuit. Pendant le jour il
y a le soleil, et la nuit il y a la lune. Alors peut-être que vous connaissez cette
citation « un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour l’humanité ». Vous
connaissez cette citation « un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour
l’humanité ? Peut-être que vous connaissez la version anglaise Elle a été prononcé
le 21 juillet 1969 par l’astronaute américain Neil Armstrong quand il a posé le pied
sur la Lune avec la mission Apollo 11.

[00:05:14] Alors dans le contexte de la guerre froide entre les Etats-Unis et


l’URSS, la conquête de la Lune a été un événement très important. Les Etats-Unis
voulaient prouver au monde entier qu’ils étaient plus puissants que l’URSS. Aller
sur la Lune, c’était un moyen d’impressionner tous les habitants de la Terre. Avant
ça, aucun homme n’avait marché sur une autre planète. Donc les Etats-Unis ont été
le premier pays à envoyer un homme sur une autre planète. Mais certains, certaines
personnes, pensent que les Etats-Unis n’ont jamais envoyé d’homme sur la lune,
que la mission Apollo 11 n’a jamais eu lieu. Ces rumeurs, elles disent que la NASA
a filmé les images dans un studio de cinéma. Et les personnes qui croient à ces
rumeurs ont beaucoup d’arguments. Elles disent par exemple qu’il n’y a pas
d’étoiles dans le ciel sur les photos de la NASA. Donc elles trouvent ça un peu
bizarre. Elles disent aussi que le drapeau américain, le drapeau que les astronautes
ont emmené pour le planter sur la lune, elles disent que ce drapeau américain flotte
dans les airs alors qu’il n’y a pas d’atmosphère sur la lune. Donc s’il n’y a pas
d’atmosphère, il n’y a pas de vent. Et s’il n’y a pas de vent, c’est un peu bizarre que
le drapeau flotte sur les photos, non ? Bref ces personnes pensent qu’il y a plein
d’éléments qui sont suspects, qui sont bizarres. Et à cause de ces événements, elles
pensent que la mission Apollo 11 n’a jamais eu lieu, que les Etats-Unis n’ont
jamais envoyé d’astronautes sur la lune. Donc ça vous voyez, c’est un premier
exemple d’une théorie du complot.

[00:07:59] Le deuxième exemple dont je veux vous parler, c’est celui des
Illuminatis. Vous avez sûrement déjà entendu ce mot, c’est le même en anglais. Les
Illuminatis, c’est un groupe secret de personnes très puissantes et on imagine que ce
groupe veut contrôler le monde. D’après les théories du complot, que veulent les
Illuminatis ? C’est simple, ils veulent le nouvel ordre mondial. Un nouvel ordre
mondial dans lequel les Illuminatis pourront tout contrôler : la politique, les
institutions, la finance, les médias etc. Ils ont plusieurs symboles, par exemple la
pyramide et aussi l’œil. Parfois, on voit un œil dans une pyramide et ça, d’après les
théories du complot, c’est un symbole des Illuminatis. Vous savez, on peut le voir
sur les billets de 1 $ aux Etats-Unis. En réalité ces symboles ce sont les symboles
d’une organisation mais pas des Illuminatis. Cette organisation s’appelle la
maçonnerie; en France on les appelle les « francs-maçons ». Les francs-maçons
c’est un vrai groupe qui existe, il existe depuis le XVIIIe siècle et il a participé à
différents événements historiques, par exemple les francs-maçons ont influencé la
révolution américaine et aussi la révolution française. Mais les francs-maçons ne
sont pas aussi puissants que les théories des Illuminatis. C’est un peu exagéré. En
France, on s’intéresse beaucoup aux francs-maçons parce qu’ils sont un peu
mystérieux. C’est un groupe officiel mais qui est assez secret. C’est impossible
d’entrer dans ce groupe si personne ne vous recommande, par exemple. Mais bon
ça c’est un autre sujet, et je vous en parlerai peut-être dans un prochain podcast, si
ça vous intéresse. 

[00:10:48] La troisième théorie du complot dont je veux vous parler, elle concerne
la France. Elle concerne les attentats qui ont eu lieu en France en 2015. Vous savez
qu’il y a eu deux vagues d’attentats en France en 2015. Les premiers attentats,
c’était contre le journal Charlie hebdo le 7 janvier 2015. Ce journal avait publié des
caricatures de Mahomet, et des membres de l’État islamique ont décidé de
l’attaquer. Ils ont tué plusieurs journalistes. Ensuite, le 13 novembre, il y a eu
d’autres attentats à Paris dans la salle de concert du Bataclan pendant un concert
des Eagles of Death Metal, et également autour du stade de France. Ces attentats
ont fait beaucoup de morts du côté du Bataclan, il y a eu plus de 230 morts. Ces
attentats ont été revendiqués par l’État Islamique, par Daesh. Mais après les
attentats, il y a eu de nouvelles théories qui sont apparues pour expliquer les raisons
de ces événements. Ces théories disaient que le vrai responsable de ces attentats, ce
n’était pas l’État islamique. Le vrai responsable, c’était le gouvernement français
avec son président François Hollande et les services secrets. Alors pourquoi le
gouvernement français aurait organisé cette théorie ? Tout simplement pour
renforcer son pouvoir, pour renforcer le contrôle de la police, par exemple. Donc
ces théories du complot, elles sont similaires aux théories qui concernent les
attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Vous savez qu’il y a beaucoup de
théories qui expliquent que les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis étaient
organisés par le gouvernement américain pour pouvoir attaquer l’Irak, pour pouvoir
faire la guerre à l’Irak. Donc en France, on a eu des théories du complot assez
similaires pour expliquer les attentats.

[00:13:45] Alors maintenant, on va s’intéresser aux points communs entre toute ces
théories. Quelles sont les parallèles entre toutes ces théories ? Qu’est-ce qu’elles
ont en commun ? On va essayer de faire la recette d’une théorie du complot. Vous
savez une recette, c’est par exemple une recette de cuisine pour préparer un gâteau
au chocolat. Pour préparer un gâteau au chocolat, on utilise une recette avec les
différents ingrédients et la méthode pour préparer ce gâteau chocolat. Donc
aujourd’hui, nous allons faire la recette des théories du complot. 

[00:14:34] Pour faire une théorie du complot, de quoi a-t-on besoin ? Tout d’abord,
nous avons besoin d’un bouleversement. « Un bouleversement » qu’est-ce que c’est
? Eh bien c’est quelque chose qui change complètement l’ordre établi. Par
exemple : une guerre. Une guerre, c’est un grand bouleversement parce que ça
change complètement la situation. Quand un pays est en guerre tout change dans le
pays, rien n’est plus comme avant. Donc une guerre, c’est un bouleversement. Les
bouleversements, ils peuvent être de différentes natures. Je vais vous donner
quelques exemples. Ça peut être des attentats, c’est à dire des attaques terroristes.
Ça peut être une crise économique, une guerre, une catastrophe naturelle comme
par exemple un ouragan ou un tsunami. Un bouleversement ça peut être aussi à un
crash aérien, une épidémie de maladies etc. Ça c’est le premier élément qui est
nécessaire pour une théorie du complot. Il faut un événement spectaculaire
catastrophique, bouleversant, quelque chose qui va choquer le public.

[00:16:12] Le deuxième élément, évidemment c’est une explication officielle.


Quand il y a ce genre d’événements, il y a toujours une version officielle pour
expliquer pourquoi cet événement s’est produit. Mais parfois ces explications
officielles sont un peu difficiles à comprendre pour le grand public. Par exemple, si
on n’est pas un spécialiste de la finance et de l’économie, c’est un peu difficile de
comprendre pourquoi il y a une crise économique. On peut essayer de lire des
articles, mais généralement ça reste assez compliqué à comprendre. Mais ça, c’est
la version officielle. La version officielle, l’explication, c’est le deuxième deuxième
élément, le deuxième ingrédient nécessaire pour une théorie du complot.
[00:17:13] Le troisième élément, c’est qu’il y a certaines personnes qui cherchent
d’autres explications, des explications différentes de la théorie officielle.
Pourquoi ? Parce qu’elles trouvent que la théorie officielle est difficile à
comprendre, et donc elles veulent des explications plus claires, plus directes, plus
faciles à comprendre et en général cette explication concerne un groupe secret.
C’est le quatrième ingrédient d’une théorie du complot. Dans une théorie du
complot, il y a presque toujours un groupe secret et ce groupe secret est responsable
de l’événement. La théorie du complot explique que ce groupe mystérieux a
organisé l’événement dans l’ombre. « Dans l’ombre » ça veut dire « de façon
cachée » « de façon invisible pour le grand public ». Ce groupe secret il a ses
propres intérêts et ses propres ambitions. Et il utilise cet événement par exemple
pour gagner beaucoup d’argent ou alors pour obtenir le pouvoir. Ces groupes
secrets, ils veulent contrôler le monde. On a déjà parlé des Illuminatis, donc ça
c’est un exemple de groupe secret utilisé dans les théories du complot. 

[00:18:54] Alors avec ce groupe secret, on commence à développer des théories du


complot, des théories qui s’opposent à la version officielle et qui montrent les liens
les connexions entre ce groupe et l’événement, la catastrophe. Ces théories du
complot montrent comment ces choses sont liées, comment le groupe secret a
provoqué cet événement.

[00:19:28] Et la dernière chose importante pour une théorie du complot, c’est la


diffusion de cette théorie. Avant on ne trouvait pas vraiment ces théories dans les
médias officiels, parce que ces théories étaient considérées comme des choses un
peu stupides, un peu idiotes. Alors dans le passé, les théories du complot elles se
diffusaient grâce au bouche-à-oreille. Le bouche-à-oreille, c’est simplement quand
des personnes diffusent une information en se parlant, tout simplement. Le bouche-
à-oreille, c’est quand des personnes se parlent directement pour se transmettre une
information. Maintenant il y a quelque chose de beaucoup plus efficace que le
bouche-à-oreille, et cette chose évidemment c’est Internet. Avec Internet c’est très
facile de diffuser des théories du complot à beaucoup de personnes. Si vous faites
des recherches sur YouTube, vous allez trouver des centaines, des milliers de
vidéos qui vous expliquent les différentes théories du complot. Ça veut dire qu’il y
a de plus en plus de personnes qui croient ces théories et qui décident de les
partager sur Internet. Internet c’est un outil génial pour diffuser les théories du
complot.

[00:21:10] Alors pourquoi ces théories sont-elles difficiles a démentir ?


« Démentir », c’est un verbe qui veut dire qu’on montre que quelque chose est
faux. Par exemple, il y a une théorie et vous vous démontez cette théorie, vous
montrez qu’elle est fausse, que cette théorie n’est pas vraie. Alors pourquoi c’est
difficile de démentir les théories du complot ? D’abord, parce qu’elles utilisent
beaucoup beaucoup d’arguments. Chaque personne apporte des arguments
supplémentaires pour renforcer cette théorie du complot. Quand vous prenez un
argument individuellement, en général c’est facile de montrer qu’il est faux. Mais
quand vous mélangez tous ces arguments ensemble, ça devient très difficile de les
démentir, parce qu’il y a tellement d’arguments qu’on est un peu perdu. En plus,
ces théories, elles arrivent à évoluer. Elles peuvent s’adapter face aux critiques. Par
exemple, s’il y a une preuve qui montre qu’un argument est faux, alors de
nouveaux arguments vont apparaître. Ça veut dire que les théories s’adaptent pour
pouvoir rester crédibles. « Crédible », ça veut dire qu’on croit à ces théories. Même
s’il y a des preuves qui démentent ces théories, les personnes qui soutiennent les
théories du complot vont toujours trouver de nouveaux arguments. 

[00:23:07] Et la dernière raison pour laquelle il est difficile de démentir les théories
du complot, c’est que les personnes qui soutiennent cette théorie, elles demandent
aux autres de prouver que la version officielle est vraie. Elles disent : « si la version
officielle est vraie, alors prouve-moi que c’est bien le cas, prouve-moi que tu as
raison ». Et souvent, les versions officielles sont tellement compliquées que c’est
un peu difficile de les expliquer, parce qu’elles ont des explications très techniques,
par exemple, on en a déjà parlé.

[00:23:58] Une autre question qui est importante c’est pourquoi est-ce que nous
croyons à ces théories du complot ? Pourquoi les théories du complot sont-elles
tellement populaires ? Pourquoi il y a de plus en plus d’adeptes des théories du
complot ? 

[00:24:19] Une première explication, c’est que le monde dans lequel nous vivons, il
est de plus en plus complexe, il est très difficile à comprendre. Il y a beaucoup de
spécialistes, d’experts, il y a une grande quantité d’informations. Et pour les
personnes comme vous et moi, pour le grand public, c’est parfois assez difficile de
comprendre. Donc nous sentons que nous sommes un peu perdus, nous ne pouvons
pas comprendre les mécanismes qui expliquent un événement. Et ça c’est encore
plus vrai quand nous sommes face a des événements tragiques, par exemple face a
des attentats, face à des catastrophes naturelles. Il est difficile pour nous parfois de
comprendre les mécanismes, de comprendre les raisons de ces événements. La
révolution française, ça a été le premier événement qui a donné lieu à des théories
du complot. Il y a eu beaucoup de théories du complot pour expliquer la révolution
française. Pourquoi ? Eh bien parce que la révolution française a été un
bouleversement. La révolution française a complètement changé la société en
France. Et pour les gens, c’était difficile de comprendre ces changements, c’était
difficile d’en comprendre les raisons. C’est pour ça que les théories du complot
sont apparues pour essayer d’aider les gens à comprendre ce changement. Pour
trouver des explications un peu plus simples et un peu plus faciles à comprendre. 

[00:26:21] Et une autre raison, c’est que beaucoup de ces événements arrivent au
hasard. Par exemple, une catastrophe naturelle c’est souvent impossible à prévoir,
et c’est seulement le résultat du hasard. Or, nous les hommes nous n’aimons pas
beaucoup le hasard. Parce que si nous croyons au hasard, ça veut dire que nous
sommes vulnérables. On ne peut pas se protéger du hasard. Ça veut dire que nous
aussi nous pouvons être victimes d’une catastrophe, et ça c’est très difficile à
accepter. Avec les théories du complot, on supprime, on efface ce hasard. On
explique qu’il y a un ordre naturel, il y a des causes, des raisons. Il y a des
méchants qui sont responsables, des personnes qui sont responsables de ces
catastrophes et c’est un peu comme dans un film. À la fin, on comprend tout, on
comprend pourquoi les choses se sont passées de cette manière. Souvent, c’est une
vision un peu manichéenne manichéenne. Une « vision manichéenne », ça veut dire
qu’on considère qu’il y a le Bien et le Mal, les gentils et les méchants. Il n’y a rien
entre les deux. Tout est soit blanc, soit noir. Il n’y a pas de zone grise. Donc ça
c’est une vision manichéenne : le Bien contre le Mal. Cette vision manichéenne et
ces théories du complot, elles sont plutôt rassurantes parce qu’elle nous aident à
comprendre. 

[00:28:23] En fait, ce qui compte, ce n’est pas vraiment l’explication, ça n’est pas
vraiment la théorie. Ce qui compte, c’est de dire qu’on n’a compris pourquoi. On a
la réponse. Quand on n’a pas de réponse à une question, on se sent un peu bête.
Mais avec ces théories, on peut se sentir intelligent parce que nous avons les
réponses à toutes les questions. On peut dire aux autres que NOUS avons compris,
Nous avons la réponse. Nous sommes plus intelligents que vous, parce que vous
vous croyez la version officielle. Et la version officielle, elle est fausse.

[00:29:16] Quels sont les risques des théories du complot ? On peut penser que les
théories du complot ne sont pas vraiment dangereuses. On peut penser que chacun a
le droit de croire les théories qui lui plaisent. Mais le problème c’est que, avec ces
théories du complot, on fait de moins en moins confiance aux médias et au
gouvernement. On pense que les médias et le gouvernement nous mentent, qu’ils
sont malhonnêtes et à cause de ça ne leur fait plus confiance. Ça, ça provoque de
l’isolement parce que finalement on ne peut plus faire confiance à personne, on
pense que le système est contre nous. Et dans ce cas-là, on se retrouve isolé. 

[00:30:16] Qu’est-ce qu’on peut faire pour combattre ces théories du complot ? 

[00:30:20] D’abord, il faut donner les moyens de comprendre et de s’exprimer. Ça,


on peut le faire grâce a l’éducation et à l’école. Malheureusement, quand on ne peut
pas exprimer ses idées on se sent bête et on cherche des simplifications. Et les
théories du complot ce sont justement des formes de simplification. 

[00:30:52] Une autre solution c’est d’encourager l’esprit critique. C’est une bonne
idée de ne pas toujours accepter la version officielle, il faut garder un esprit critique
et se poser des questions. Mais il faut aussi être capable de vérifier ses sources
d’information, de lire une information et de pouvoir savoir si elle est fiable (ça veut
dire qu’on peut lui faire confiance ou pas). 
[00:31:31] Et la dernière chose, pour combattre les théories du complot, c’est de
rétablir la confiance dans le système. Ça veut dire rétablir la confiance dans la
démocratie. Et pour ça, les politiciens doivent montrer l’exemple, ils doivent être
exemplaires pour qu’on leur fasse confiance. 

[00:32:02] Voilà c’est tout pour aujourd’hui. J’espère que ça vous a intéressé.
Maintenant vous savez tous sur les théories du complot. Évidemment, vous pouvez
chercher des articles sur les médias français. Il y a beaucoup d’articles sur les
théories du complot si vous voulez en savoir plus.

[00:32:28] La semaine prochaine, nous parlerons des stéréotypes, et en particulier


des stéréotypes sur les Français. Je pense que ça va être plutôt drôle et amusant.
Donc rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau podcast. Merci à tous,
merci de m’avoir écouté, et à bientôt

#08 - La vérité sur les Français


Salut à tous, bienvenue, c’est le huitième épisode du Cottongue podcast.

[00:00:12] J’espère que vous allez bien et que vous êtes en forme. Comme
d’habitude, on va passer une trentaine de minutes ensemble et je vais vous parler
d’un sujet pour que vous puissiez écouter quelque chose d’intéressant en français.

[00:00:30] Mais avant de vous parler du sujet du jour, j’ai envie de vous parler d’un
e-mail que j’ai reçu il y a quelques jours. Cet e-mail, c’est John qui me l’a envoyé.
John, c’est un auditeur du Cottongue podcast. Donc je vais vous lire son e-mail.

[00:00:58] « Bonjour Hugo,


Je vous remercie pour votre podcast. J’apprends le français parce que je veux
aider mon plus jeune fils qui apprend le français à l’école. Je n’ai que le temps
d’apprendre le français le matin en route au travail, et à l’après-midi lorsque je
rentre chez moi. Je ne peux qu’apprendre en écoutant des podcasts, parce que j’ai
du mal à lire dans les transports publics. Jusqu’à maintenant, j’ai eu du mal à
trouver des podcasts avec un niveau approprié pour moi que je puisse comprendre.
Je trouve que votre podcast est parfait pour moi, alors je vous remercie de le
faire !
Merci et cordialement,
John« 
[00:01:51] Vous voyez que John a une très bonne motivation pour apprendre le
français, parce qu’il veut aider son fils. Et ça je pense que c’est très important
quand vous voulez réussir à apprendre une langue. C’est très important de savoir
quelle est votre motivation; pourquoi vous apprenez cette langue.
[00:02:17] Et vous voyez John, il arrive à écouter un podcast le matin quand il va
au travail et le soir quand il rentre. Grâce à ça, c’est super parce que John peut
optimiser son temps et faire un peu de français tous les jours quand il va au travail.
John bravo et continue comme ça ! Ton français est vraiment très bon donc je pense
que tu n’auras pas de problème pour aider ton fils à faire ses devoirs. Si vous aussi
vous avez envie de m’écrire, de m’envoyer un email, vous pouvez le faire à
l’adresse hugo@innerfrench.com. 

[00:03:27] Alors, aujourd’hui de quoi alors nous parler ? Eh bien aujourd’hui j’ai
décidé de vous parler des stéréotypes. Mais un stéréotype qu’est-ce que c’est ?
Vous avez sûrement déjà entendu ce mot, c’est le même en anglais. Un stéréotype,
c’est une opinion toute faite, c’est à dire une opinion à laquelle on a pas vraiment
pensé, on a pas vraiment réfléchi. Vous n’avez pas vraiment réfléchi à cette idée, à
cette opinion, mais vous pensez qu’elle est vraie. Et, en général, cette opinion elle
concerne un groupe humain, un groupe de personnes. Par exemple, il y a des
stéréotypes sur les personnes qui ont les cheveux blonds. Mais il y a aussi des
stéréotypes sur les professions par exemple, des stéréotypes sur les policiers ou
alors sur les professeurs. Et évidemment vous savez qu’il y a aussi beaucoup de
stéréotypes sur les nationalités. Justement aujourd’hui j’ai décidé de vous parler des
stéréotypes sur les Français. Je pense que vous en connaissez quelques-uns et peut-
être que je vais vous en apprendre de nouveaux. Et ensemble on va essayer de voir
s’il y a une part de vérité dans ces stéréotypes ou s’ils sont complètement faux.

[00:05:16] Mais d’abord il faut se demander d’où viennent ces stéréotypes, d’où
viennent ces clichés, quelles sont leurs origines. Généralement, ils ont une origine
socioculturelle. Ça veut dire que les stéréotypes sont partagés à travers l’éducation,
à travers les médias, ou à travers l’influence de certains groupes. Mais quelle est
l’utilité de ces stéréotypes à votre avis ? En fait, vous savez que dans le monde
moderne il y a une quantité énorme d’informations. Donc c’est très difficile pour
l’être humain de comprendre et d’analyser toutes ces informations. Grâce aux
stéréotypes, nous n’avons pas besoin de tout analyser, parce que nous avons des
idées, des opinions qui sont toutes faites, qui sont préconçues, et grâce à ces
opinions nous n’avons pas besoin de trop réfléchir. On peut penser : « les Français
sont comme ça, les Italiens sont comme-ci ». Et, sans même rencontrer de Français
ou d’Italiens, on a une opinion sur eux.

[00:06:52] Alors, la première catégorie de stéréotypes qui concernent les français,


c’est la catégorie de la nourriture. Vous savez que la nourriture, c’est très important
pour les Français, les choses que l’on mange. 

[00:07:10] Le premier stéréotype dit que les français ont inventé les frites. Vous
avez en anglais on dit même « French fries ». Mais en réalité ce sont plutôt nos
voisins, les Belges, qui les ont inventées. Apparemment les Belges ont inventé les
frites dès la fin du XVIIe siècle. Alors que, en France, on a commencé à voir et à
manger des frites un peu plus tard le siècle suivant, c’est-à-dire au XVIIIe siècle, en
1789 pendant la révolution. Donc on peut dire que c’était la révolution française
mais aussi la révolution de la frite.

[00:08:02] Ensuite le deuxième stéréotype, il concerne un petit animal qui est vert
et qui peut sauter très haut. Cet animal, c’est la grenouille et vous savez qu’en
France on mange parfois de la grenouille. C’est un plat traditionnel. D’ailleurs il y a
beaucoup de pays étrangers qui appellent les Français « les mangeurs de
grenouilles ». Par exemple les Anglais nous appellent comme ça, et également les
Allemands. Pourtant vous savez on ne mange pas tellement de grenouilles en
France. C’est un plat traditionnel mais nous n’en mangeons pas souvent. Moi par
exemple je n’ai jamais mangé de grenouilles. 

[00:08:58] Et vous savez qu’il y a un autre plat classique en France, et ce plat nous
sommes les seuls à le manger. Il s’agit des escargots. Vous savez les escargots ce
sont des mollusques avec une coquille. Ils sont petits et est très lents. Et ils ont la
particularité d’être hermaphrodites, ça veut dire qu’ils sont à la fois mâles et
femelles. Vous savez peut-être qu’en France nous mangeons des escargots avec une
sauce un peu spéciale qui est faite avec du beurre et du persil. Et c’est vrai que les
escargots sont un plat que l’on mange, je pense, un peu plus souvent que les
grenouilles. Mais malgré ça, les étrangers préfèrent nous appeler « les mangeurs de
grenouilles » et pas forcément « les mangeurs d’escargots ». 

[00:10:05] Le troisième stéréotype, il concerne l’alcool et en particulier le vin. Les


Français ont la réputation de boire du vin à tous les repas. En réalité, on ne boit pas
de vin aussi souvent. On peut boire un verre au déjeuner, et un ou deux verres au
dîner, mais en général c’est tout. Par contre, c’est vrai que les Français boivent de
l’alcool très régulièrement. D’ailleurs, il y a un classement qui est fait par
l’Organisation Mondiale de la Santé, et ce classement dit que les Français sont les
8e plus gros buveurs d’alcool dans le monde. En moyenne, un Français boit 11,6
litres d’alcool par an, c’est vraiment pas mal ! Pour comparer, au Royaume-Uni, on
boit en général 12 litres d’alcool par an. Donc les Britanniques boivent plus
d’alcool que les Français. Par contre les Américains en boivent moins. Ils boivent
en moyenne 9 litre d’alcool par an et par habitant. Les Américains sont 24e du
classement. Donc on peut conclure qu’en France, nous buvons plus d’alcool que les
Américains.

[00:11:42] Il y a autre chose qui est assez mauvais pour la santé et qu’on fait
beaucoup en France. Est-ce que vous savez ce que c’est ? Vous avez une petite idée
de quoi je parle ?

[00:11:57] Évidemment je parle de la cigarette. Dans les films, quand on représente


un Français, il est presque toujours en train de fumer une cigarette. Les Français ont
la réputation d’être des gros fumeurs. En réalité, on ne fume pas tant que ça en
France. Dans le classement de l’Organisation Mondiale de la Santé, la France est
61e. En moyenne, un Français fume 1022 cigarettes par an. Si on compare avec les
Américains, eh bien les Américains fument un peu plus que les Français  parce
qu’ils sont cinquante-septièmes du classement. Donc la France est 61e et les Etats-
Unis sont 57e.  Donc vous voyez, ce cliché, ce stéréotype, est plutôt faux : en
France, on ne fume pas tant que ça.

[00:13:05] Maintenant va va passer à la deuxième catégorie et cette catégorie c’est


l’apparence. Et on parlera aussi et un peu du style, du style vestimentaire. 

[00:13:17] Les Français ont la réputation d’être très maigres, très minces. Mais ce
stéréotype est un peu dépassé, parce qu’en France maintenant il y a aussi un
problème d’obésité, puisqu’il y a 6,5 millions d’obèses en France. Ça représente
environ, 14,5% de la population adulte. Mais c’est vrai qu’en France, on ne fait pas
vraiment attention aux calories. D’ailleurs, il existe une chose que les étrangers
appellent le « paradoxe français ». Le paradoxe français, c’est que nous mangeons
tout ce que nous voulons (des croissants au beurre, du foie gras, des choses qui sont
assez grasses) et malgré ça les Français sont plutôt minces, ils ne sont pas très gros.

[00:14:21] Il y a un autre stéréotype qui concerne la taille des Français. Les


étrangers pensent que les Françaises sont petits. Souvent ils pensent à Napoléon, et
c’est vrai l’empereur Napoléon n’était pas très grand. Mais, depuis Napoléon les
Français ont beaucoup grandi. Donc la moyenne maintenant c’est 1m76 pour les
hommes. C’est à dire que les Français sont en moyenne un peu plus grands que les
Allemands par exemple. Parce que la taille moyenne pour les Allemands c’est
1m75. Par contre les Américains sont plus grands que les Français, la moyenne est
d’1m80. Les Suédois, eux aussi, sont plus grands que nous parce qu’ils ont une
moyenne d’1m77.

[00:15:20] Il y a un troisième stéréotype qui concerne l’apparence des Français, et


en particulier leur odeur, leur odeur corporelle. On dit que les Français sentent
mauvais, qu’ils sont sales. On dit par exemple que les Français ont inventé le
parfum pour ne pas prendre de douche. Et il existe aussi une expression quand vous
mettez du déodorant et que vous ne prenez pas de douche, on appelle ça une
« douche française », une douche « à la française ». Moi, en général, j’essaye de
prendre une douche tous les jours et je pense que les autres Français font la même
chose, mais mais c’est impossible de vérifier. Donc je ne sais pas si les Français
sont plus sales que les habitants d’autres pays.

[00:16:20] Ensuite, il y a un autre stéréotype qui concerne les vêtements et les


accessoires des Français, en particulier le béret. Vous avez le béret, c’est un
accessoire qui se porte sur la tête, qui est rond et plat. Les étrangers pensent que
tous les Français portent un béret. Ça, ça n’est plus vraiment vrai, même si à une
certaine époque les paysans de certaines régions portaient des bérets, maintenant on
n’en voit plus beaucoup. Maintenant, en France, les jeunes portent souvent des
casquettes, des casquettes de baseball. Donc si vous allez dans une ville française,
vous verrez plutôt des casquettes et pas vraiment des bérets.

[00:17:12] Pour finir sur l’apparence, il y a un dernier stéréotype sur l’élégance. On


dit parfois que les Français ont une élégance naturelle. Vous avez que Paris est la
capitale de la mode, en tout cas une des capitales de la mode, et qu’il y a de
nombreuses marques de luxe et de haute couture qui sont françaises, comme par
exemple Dior, Yves Saint-Laurent, Chanel etc. C’est vrai que le style est très
important en France, on fait très attention à la manière dont on s’habille. C’est un
moyen d’exprimer son identité et sa personnalité.  Mais en France en général on
valorise le naturel. La règle c’est de ne pas en faire trop. Il faut essayer de rester
naturel, parce que si vous en faites trop ça peut être une faute de goût, ça veut dire
quelque chose de mauvais goût.

[00:18:26] OK, maintenant nous allons passer aux stéréotypes qui concernent le
caractère des Français.

[00:18:34] Les étrangers disent souvent que les Français sont chauvins. Être
« chauvin », ça veut dire que vous pensez que votre pays est meilleur que les
autres. Par exemple vous pensez que la cuisine américaine est la meilleure du
monde, ou alors que le football espagnol est le meilleur du monde. Quand vous
comparez avec les autres pays, vous trouvez toujours que le votre est le meilleur.
Ça s’est donc être « chauvin », c’est du chauvinisme. C’est vrai qu’en France, il y a
une forme de chauvinisme. En général, quand les Français vont en vacances à
l’étranger, ils aiment bien comparer avec la France. Ils comparent les restaurants,
ils comparent la façon dont les gens sont habillés etc. etc. C’est vrai qu’en France
nous sommes très fiers de notre pays et de notre culture, et parfois nous pouvons
être un peu chauvins malheureusement.

[00:19:46] Ensuite il y a un deuxième stéréotype qui dit que les Français sont
xénophobes, autrement dit que les Français ont peur des étrangers, qu’ils sont un
peu racistes. La preuve c’est que le parti d’extrême droite en France, le Front
National, est de plus en plus populaire. Mais aux dernières élections présidentielles,
nous n’avons pas élu la candidate du Front National, Marine Le Pen, nous avons
choisi un candidat plus démocratique et qui n’est pas du tout xénophobe,
heureusement, nous avons choisi, vous le savez, Emmanuel Macron.

[00:20:33] Ensuite, on dit aussi que les Français sont râleurs. « Râleur », ça vient
du verbe « râler » et « râler » ça veut dire « se plaindre ». Par exemple, vous
attendez le métro et le métro est en retard alors vous râlez, vous dites : « Ah, c’est
énervant ! Ce métro est toujours en retard, il y a toujours des problèmes » etc. etc.
Donc ça ça veut dire se plaindre. C’est vrai que les Français sont un peu râleurs. Ils
aiment bien par exemple se plaindre de leur ville ou alors se plaindre de leurs pays,
se plaindre de leur travail. Et vous savez aussi que le sport national en France, c’est
la grève. La « grève », ça veut dire quand vous n’allez pas au travail pour protester,
pour manifester. 

[00:21:32] Un autre défaut qui est souvent cité chez les Français, c’est leur
arrogance. Les étrangers pensent que les Français se sentent supérieurs aux autres.
Par exemple quand ils vont en vacances en France, ils ont un peu l’impression que
certains Français les méprisent, que les Français ont un complexe de supériorité.
Personnellement je ne sais pas si c’est vrai. À mon avis, c’est un peu comme dans
tout les pays, il y a des personnes qui sont arrogantes et heureusement il y en a
beaucoup d’autres qui ne le sont pas.

[00:22:18] Ce qui donne l’impression aux étrangers que les Français sont arrogants,
c’est aussi qu’ils sont parfois malpolis. Par exemple ils ne disent pas « bonjour »,
« au revoir », « merci », « pardon ». À mon avis, c’est un stéréotype qui concerne
surtout les Parisiens et les habitants des grandes villes. Vous savez que quand on
habite dans une grande ville, en général on est toujours très occupé, on a beaucoup
de choses à faire et on n’a pas toujours le temps d’être sympa avec les touristes.
C’est la même chose si vous allez à New York ou à Londres par exemple. Les gens
là-bas sont très occupés et donc ils ne sont pas toujours très polis.

[00:23:05] Il y a un autre stéréotype qui dit que les Français sont paresseux.
Quelqu’un qui est paresseux, c’est quelqu’un qui n’aime pas être actif, qui n’aime
pas faire d’effort, c’est quelqu’un qui aime ne rien faire. Vous savez qu’en France
la durée légale du travail c’est 35 heures par semaine. Et ça, c’est une durée légale
qui est plus basse que dans beaucoup de pays. Alors à cause de ça, les étrangers
pensent que les français ne travaillent pas beaucoup et qu’ils sont paresseux. Mais
heureusement en France nous sommes très productifs. La France est l’un des pays
les plus productifs au monde. Ça veut dire que les travailleurs sont très efficaces.
Certes, nous ne travaillons pas beaucoup, mais quand nous travaillons nous
sommes très efficaces, donc ça compense un peu.

[00:24:09] Et il y a un autre stéréotype qui est plutôt drôle, qui dit que les Français
ne sont pas courageux. Vous savez que pendant la seconde guerre mondiale, les
Français ont décidé de signer l’armistice. Ça veut dire ils ont renoncé au combat, ils
ont décidé de ne pas se battre contre les nazis. À cause de ça, on dit souvent que les
Français ne sont pas courageux.  Heureusement, nous avons nos amis américains
qui sont toujours là pour nous aider quand nous avons des problèmes.

[00:24:55] Ça, c’était pour les stéréotypes qui concernent les défauts des Français.
Mais nous avons aussi quelques qualités. Les étrangers parlent souvent de l’art de
vivre à la française. « L’art de vivre », ça veut dire le style de vie français. Par
exemple, vous savez que la cuisine française est très réputée, que les Français
aiment passer du temps à discuter à boire des cafés, à passer du temps en terrasse
avec leurs amis. Et ça c’est quelque chose que les étrangers nous envient. 

[00:25:41] Paris est la capitale de la mode, mais on dit aussi parfois que c’est la
capitale de l’amour. Il y a beaucoup de films romantiques qui se passent à Paris, et
on pense aussi que les Français sont romantiques. Malheureusement, nos présidents
ne montrent pas l’exemple. Peut-être que vous avez entendu que nos anciens
présidents ne sont pas toujours très fidèles et très romantiques avec leurs
compagnes. Mais en français quand un homme trompe sa femme, ça veut dire
quand un homme va voir une autre femme que la sienne, on ne dit pas que c’est une
« affaire » (comme en anglais), mais on dit plutôt que c’est une « aventure ». Donc
vous voyez, c’est une vision un peu plus romantique de l’infidélité.

[00:26:42] La France est aussi connue pour être le pays des Droits de l’Homme.
Pendant la Révolution française, nous avons écrit la Déclaration universelle des
droits de l’homme et du citoyen, et ça c’est un texte qui plus tard a influencé la
Déclaration des droits de l’Homme adoptée par les Nations unies.

[00:27:09] Et pour finir, on dit parfois que les Français sont très tolérants. Vous
savez qu’en France il y a une grande diversité culturelle. La France a longtemps été
une terre d’immigration. La cohabitation n’est pas toujours facile, évidemment le
racisme existe en France. Mais heureusement les Français sont de plus en plus
ouverts d’esprit et de plus en plus tolérants. En France, surtout depuis les attentats
(les attaques terroristes), il y a un sentiment de fraternité et de solidarité. On pense
qu’il faut s’aider mutuellement, il faut s’aider les uns les autres. Les Français
essayent d’être solidaires entre eux, peu importe leurs origines ou leurs religions.

[00:28:06] Voilà, c’est la fin de ce podcast. J’espère que vous avez appris des
choses intéressantes sur les stéréotypes. Si vous avez envie de me parler des
stéréotypes dans votre pays, n’hésitez pas à m’envoyer un mail, ou si vous avez des
questions vous pouvez aussi me contacter.

[00:28:32] Merci à tous de m’avoir écouté. La semaine prochaine, nous parlerons


de la décroissance. D’ici-là, essayez de faire un peu de français tous les jours et de
rester motivés. Merci et à bientôt..

#09 - La décroissance
Bonjour à tous et bienvenue ! C’est le Cottongue Podcast épisode 9 !

[00:00:13] Si c’est la première fois que vous écoutez ce podcast, sachez que je le
fais pour aider les personnes qui apprennent le français. Chaque semaine, il y a un
nouveau podcast sur un sujet différent et avec ce podcast vous pouvez vous
entraîner à comprendre quelque chose en français. Si c’est un peu difficile, vous
pouvez utiliser la transcription de ce podcast. Pour trouver la transcription, vous
pouvez aller sur mon site cottongue.com et vous inscrire. En vous inscrivant, vous
aurez accès gratuitement à la transcription de ce podcast. Je pense que la première
fois, il faut essayer d’écouter sans la transcription pour voir ce que vous êtes
capable de comprendre, et ensuite vous pouvez utiliser cette transcription pour les
passages, les moments que vous n’avez pas bien compris. 

[00:01:34] Notre sujet du jour, il est très intéressant parce qu’il concerne beaucoup
de domaines différents. Il concerne l’économie, mais aussi la sociologie, la
philosophie, la psychologie et je pense que vous allez apprendre plein de choses
intéressantes et enrichir votre vocabulaire.

[00:02:04] Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la Guerre Froide ? La
Guerre Froide c’est une période de l’Histoire, au XXème siècle, pendant laquelle il
y avait deux camps qui était opposés. Le camp des Occidentaux avec les Etats-Unis
et le camp des soviétiques avec l’Union soviétique. En français on l’appelle
« l’URSS », l’Union soviétique. Alors vous savez que cette Guerre Froide, elle
s’est terminée à la fin des années 80. Et depuis la fin de la Guerre Froide, c’est le
modèle capitaliste qui domine dans le monde. Dans presque tous les pays, le
capitalisme s’est imposé comme le modèle économique à suivre. On dit souvent
que c’est le seul modèle qui puisse fonctionner pour nos économies. Mais pour que
le capitalisme fonctionne, il faut produire de plus en plus de richesses. Chaque
année les pays doivent produire plus que l’année précédente, c’est ça qu’on appelle
la croissance économique : quand un pays produit plus de richesses que l’année
d’avant. Cependant, depuis les années 70, certains groupes et certains économistes
veulent montrer que la croissance a des effets négatifs pour l’Homme et pour
l’environnement. Ces personnes disent ce que la croissance, ça n’est pas forcément
une bonne chose, au contraire. Ils réclament la décroissance, autrement dit de
ralentir progressivement la production dans les pays développés, ça veut dire aux
Etats-Unis, au Japon, en Australie, au Canada, dans les pays européens. Ces
économistes qui recommandent la décroissance disent que les pays développés
doivent changer leur mode de développement. Ils doivent arrêter de rechercher la
croissance à tout prix. 

[00:04:38] Alors cette idée, elle est un peu contre intuitive. On pense que ces
personnes, ces décroissants, sont des personnes folles, bizarres, que ce sont des
utopistes. On imagine qu’ils veulent un retour vers le passé, à l’époque du Moyen
Âge. Et que, en réalité, on ne peut pas vraiment appliquer leurs idées. Mais malgré
ça, leurs idées deviennent de plus en plus influentes. Il y a de plus en plus de
personnes qui s’intéressent à la décroissance. Évidemment la décroissance ça
concerne l’économie, mais pas seulement. Ça concerne aussi notre vie quotidienne,
nos habitudes, comment nous consommons, les choses que nous achetons,
comment nous nous déplaçons. Pour toutes ces choses, les décroissants
recommandent de changer complètement nos modes de vie.
[00:05:54] Donc aujourd’hui, on va se demander si la décroissance est possible. Et
comment, à notre échelle, on peut appliquer la décroissance. Est-ce qu’on peut
changer nos modes de vie pour avoir un meilleur impact sur l’environnement, mais
aussi pour nous sentir mieux, pour avoir une vie qui peut-être a plus de sens ?

[00:06:25] Vous êtes prêts à parler de décroissance ? Alors, c’est parti !

[00:06:37] Je vous ai dit dans l’introduction de ce podcast que le modèle capitaliste


est fondé sur la croissance. Il faut que l’économie produise, autrement dit il faut
que les gens travaillent pour produire des biens et des services et les
consommateurs, nous, nous achetons ces produits ou ces services. Chaque année il
faut produire plus et vendre plus et consommer plus.

[00:07:18] Les décroissants pensent qu’il s’agit d’un cercle vicieux, autrement dit
des choses qui ont des conséquences négatives les unes sur les autres. Et les
décroissants disent que cette course à la croissance, c’est une chose qu’il n’a pas de
sens. Parce que le monde dans lequel nous vivons est limité : les ressources sont
limitées, notre temps est limité (car nous ne sommes pas immortels) donc, avec
toutes ces limites, il y a forcément un moment où nous ne pourrons pas produire
plus. Donc les décroissants pensent que nous devons chercher d’autres alternatives,
d’autres solutions. 

[00:08:18] Cette course à la croissance, elle est impossible à long terme mais en
plus elle a des conséquences négatives sur l’environnement. C’est une chose que
nous savons tous : quand nous produisons et quand nous consommons, ça a un
impact sur l’environnement. Par exemple, les usines dans lesquelles nous
produisons des voitures ou des téléphones portables, elles utilisent beaucoup de
ressources et ensuite elles polluent. Mais également quand nous nous déplaçons,
quand nous utilisons la voiture ou quand nous prenons l’avion, là aussi il y a
beaucoup de pollution. Vous avez sûrement entendu parler du réchauffement
climatique, par exemple, le faite que l’activité humaine, l’activité de production et
de consommation provoque des changements de température.

[00:09:30] En plus de la pollution, nous épuisons progressivement les ressources.


« Épuiser les ressources », ça veut dire qu’on utilise toutes les ressources et que
bientôt il n’y en aura plus. Les environnementalistes pensent que dans plusieurs
années, certaines ressources auront complètement disparu, par exemple : le pétrole,
l’uranium, l’aluminium, le charbon, le gaz, etc. Toutes ces ressources que nous
utilisons pour la production, eh bien en quelques années elles auront complètement
disparu. 

[00:10:16] Mais la croissance a aussi des conséquences négatives pour l’Homme,


pas seulement pour l’environnement mais directement pour nous. Pourquoi ? Tout
simplement parce que, à cause de cette croissance, on voit aussi apparaître un
chômage de masse. Le chômage, c’est quand des personnes cherchent du travail
mais qu’elles n’en trouvent pas. Par exemple, quand il y a une crise économique,
beaucoup de personnes perdent leur travail. Et évidemment ces crises économiques
sont liées à la croissance.

[00:11:02] Si de plus en plus de personnes n’ont pas de travail, ça veut dire qu’elle
s’appauvrissent et tout ça, ça peut nous conduire à une situation très compliquée, à
une situation comme la guerre par exemple. Donc ça, c’est une autre conséquence
de ce modèle capitaliste et c’est une chose contre laquelle se battent les
décroissants.

[00:11:41] Alors maintenant, on va parler un peu plus en détail de ces décroissants,


de ces personnes qui soutiennent l’idée de décroissance. D’abord, je vais vous
parler un peu plus en détail de leur philosophie. L’idée de la décroissance c’est de
sortir de la logique du « toujours plus ». Plus de produits, plus d’objets, plus de
vêtements, il faut produire plus, vendre plus, acheter plus. Ça, les décroissants
pensent que c’est une mauvaise logique et qu’il faut adopter une philosophie, une
logique, complètement différente.

[00:12:32] Le problème avec la le problème avec la croissance, c’est que nous nous
concentrons exclusivement sur l’avoir, sur la possession de choses, la possession de
voitures, de maisons, etc. Et on ne se concentre plus du tout sur l’être, sur la
personne que nous sommes, sur nos valeurs, sur les choses que nous avons envie de
faire. On se concentre exclusivement sur les choses que l’on possède, et quand on
fait ça on a tendance à ne plus se poser de questions. 

[00:13:15] Les décroissants pensent que, si on possède moins de choses en réalité


on peut vivre mieux. Parce que nous avons moins de frustration, on ne passe pas
notre temps à acheter de nouvelles choses, à chercher des choses à acheter, mais on
se concentre sur des choses qui sont plus importantes.

[00:13:42] Évidemment cette transition, elle doit se faire progressivement. Petit à


petit, il faut réduire la production mondiale. Si on décide d’arrêter de produire du
jour au lendemain, les conséquences vont être dramatiques. Mais si chaque année
on essaye de produire un peu moins, et de consommer un peu moins, alors la
décroissance devient possible. Bien sûr, ce sont les pays développés qui doit
montrer l’exemple, parce que dans les pays développés les habitants ont déjà
suffisamment de richesses pour vivre. Par contre, dans les pays en voie de
développement, évidemment on ne peut pas recommander la décroissance. Ces
pays doivent encore augmenter les richesses pour pouvoir répondre aux besoins
primaires, par exemple la nourriture, l’éducation, la sécurité, des habitants. 

[00:14:56] Pour faire ça, tous les pays et doivent se mettre d’accord pour moins
polluer. La pollution, c’est un problème qui nous concerne tous, ce n’est pas un
problème qui concerne uniquement les Etats-Unis ou la Chine ou les pays de
l’Union Européenne, ça concerne tout le monde. Donc, si nous voulons réduire la
pollution, tous les pays doivent se mettre d’accord. Vous savez qu’il y a une
organisation qui s’appelle la COP, et cette organisation essaye d’encourager les
pays à se mettre d’accord pour réduire la pollution, pour réduire les émissions de
CO2. Malheureusement, récemment le Président américain a décidé de sortir de ces
accords. Les Etats-Unis ne vont pas respecter les accords de Paris. Et ça
personnellement je pense que c’est un peu dommage.

[00:16:16] Une autre solution pour appliquer la décroissance, c’est de réduire le


temps de travail. Si chacun décide de travailler un peu moins, alors on pourra créer
de nouveaux postes pour les personnes qui sont au chômage. Il faut accepter de
réduire notre temps de travail pour que tout le monde ait du travail.

[00:16:47] Dans le contexte de la mondialisation, ça peut sembler difficile à mettre


en place parce que les pays sont en compétition, ils sont en concurrence, les uns
avec les autres. C’est pour ça qu’il est nécessaire d’adopter des accords au niveau
international.

[00:17:13] Mais à notre échelle individuelle, en tant que consommateurs, en tant


qu’habitants, nous pouvons aussi faire beaucoup de choses pour participer à ce
mouvement.

[00:17:34] La décroissance, évidemment ça concerne d’abord notre vie


quotidienne. Les décroissants essayent de consommer moins. Ils essayent de voir
quels produits sont vraiment nécessaires, et quels sont les produits dont ils n’ont
pas besoin. Ils savent que la publicité crée des besoins. Les entreprises veulent nous
faire croire que nous avons besoin de ce nouveau téléphone ou de cette nouvelle
voiture. Mais, quand on pense à ça un peu plus, on se rend compte que finalement
nous n’avons peut-être pas besoin de toutes ces choses. Ces choses ne sont pas
vitales pour nous. On a tendance à croire que posséder plus de choses va nous
rendre plus heureux. Mais en fait beaucoup d’études ont montré que ça n’est pas le
cas. Quand vous achetez votre première voiture vous êtes très content parce que ça
vous offre de la liberté, ça vous permet de vous déplacer plus facilement. Mais si
vous achetez une deuxième, une troisième, une quatrième voiture, ça ne va pas du
tout augmenter votre bonheur, ça ne va rien vous apporter de plus. Donc la
première chose à faire, c’est de consommer moins.

[00:19:18] Il faut aussi favoriser le recyclage. Le recyclage, c’est quand on trouve


un moyen de réutiliser les produits que l’on a jetés. Par exemple, quand on jette
quelque chose à la poubelle, eh bien cette chose peut être recyclée pour créer un
nouveau produit. C’est ça qu’on appelle le recyclage. 
[00:19:51] Les décroissants essayent aussi de privilégier le partage plutôt que
l’achat. Ils pensent par exemple qu’on peut prêter sa voiture à son voisin plutôt que
d’acheter une nouvelle voiture. Ou si vous avez besoin d’un outil pour faire du
bricolage, eh bien vous pouvez emprunter cet outil a un ami au lieu d’en acheter à
nouveau. 

[00:20:24] Les décroissants essayent aussi de faire attention à leur consommation


d’eau et d’électricité. Elles veulent éviter le gaspillage. Le « gaspillage », c’est
quand on dépense inutilement quelque chose. Par exemple si vous achetez de la
nourriture, que vous ne la mangez pas, et que vous la jetez. Ça c’est du gaspillage.
Évidemment le gaspillage c’est très mauvais pour l’environnement. 

[00:20:58] Une autre solution qui concerne la vie quotidienne, c’est acheter local.
Autrement dit, d’acheter des produits qui sont faits localement. Quand on fait ça, eh
bien ça pollue moins car il n’y a pas besoin de transporter ces produits d’un pays à
l’autre, et ça évidemment c’est meilleur pour l’environnement.

[00:21:25] Vous savez qu’une autre source importante de pollution, ce sont les
transports. Pour les décroissants, c’est mieux d’utiliser les transports en commun :
les bus, le métro, etc. Et ils préfèrent prendre leur vélo plutôt que leur voiture, car
évidemment le vélo ça ne pollue pas.

[00:21:56] Une autre chose que les décroissants essayent de changer, c’est le
travail. Dans nos sociétés capitalistes, le travail a une place centrale. Mais ça n’a
pas toujours été comme ça, dans d’autres société ou à d’autres époques, comme au
Moyen Âge, le travail n’était pas forcément une chose centrale. Mais maintenant,
dans nos sociétés capitalistes, c’est le travail qui définit notre identité. Il définit
notre statut social, nos conditions de vie grâce au salaire que l’on gagne. Pour
monter dans la hiérarchie sociale, il faut travailler dur. Évidemment ça, ça implique
de faire beaucoup de sacrifices. On sacrifie son temps et on sacrifie son énergie. Ça
peut entraîner beaucoup de pression pour les gens, beaucoup de stress. Il y a une
maladie qui est apparue il y a quelques années, qu’on appelle le burnout. Cette
maladie est liée à la pression, au stress dans les entreprises. Comme les salariés sont
de plus en plus stressés, eh bien parfois il n’ont plus du tout énergie. 

[00:23:22] C’est très difficile pour beaucoup de personnes de trouver un équilibre


entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Parfois, on sacrifie notre vie privée,
notre famille ou nos loisirs, pour tout donner, pour tout consacrer à notre vie
professionnelle. Mais, au contraire, les décroissants décident de travailler moins ou
alors de trouver un poste qui leur permet de travailler à la maison. Quand on
travaille moins, on a plus de temps pour faire d’autres choses. Plus de temps à
passer en famille, ou pour faire des choses qui nous intéressent, pour apprendre de
nouvelles compétences. Par exemple, apprendre à jouer du piano. Au contraire,
quand on travaille tout le temps on n’a plus d’énergie pour réfléchir quand on sort
du travail. Le seul plaisir qui nous reste, c’est de dépenser l’argent qu’on a gagné et
d’acheter des produits. Acheter des produits, ça ne demande pas beaucoup de
réflexion intellectuelle. C’est facile et pendant un court instant ça nous procure du
plaisir. Mais ensuite ce plaisir disparaît très rapidement. Ce plaisir est très
éphémère. C’est comme quand vous achetez un nouveau portable. Avant de
l’acheter vous êtes très impatient. Une fois que vous l’avez acheté vous êtes
contents pendant quelques jours. Et puis ensuite ça devient une chose
complètement normale et ça ne vous donne plus aucun plaisir. Donc si vous
travaillez moins, vous avez plus de temps pour penser et faire des choses qui vous
donnent un plaisir plus durable.

[00:25:33] Il y a aussi la question des valeurs. Certaines personnes décident de


quitter leur travail, de démissionner, parce qu’elles pensent que leur travail n’a pas
de sens ou alors parce que leur poste n’est pas en accord avec leurs valeurs
personnelles. Ces personnes décident de gagner moins d’argent mais de faire
quelque chose qu’elles trouvent utile, par exemple qu’elles trouvent utiles pour les
autres, ou des choses qui sont en accord avec leurs valeurs. Personnellement, c’est
la décision que j’ai prise. Avant je travaillais dans une grande agence de publicité à
Paris, mais je me suis rendu compte que ce que je faisais ne m’intéressait pas du
tout et que finalement c’était plutôt inutile. Et quand je suis devenu professeur de
français, j’ai trouvé beaucoup plus de satisfaction parce que je pouvais aider
d’autres personnes à s’enrichir, à se développer personnellement grâce aux français.
Et ça c’est une chose qui me donne beaucoup de plaisir.

[00:26:59] Prendre ces décisions, par exemple prendre la décision de travailler


moins pour gagner moins d’argent, ça n’est évidemment pas possible pour tout le
monde. C’est plutôt une attitude que l’on trouve chez les classes moyennes. Pour
les personnes qui ont déjà des problèmes d’argent, des problèmes pour payer leur
loyer, évidemment ça n’est pas une option possible. Ça c’est une des critiques que
l’on fait parfois aux décroissants. On dit que la décroissance est réservée aux
personnes qui ont déjà de l’argent et qui n’ont pas besoin d’en gagner plus. 

[00:27:48] Je pense que tout le monde peut s’inspirer de la philosophie de la


décroissance. On peut se poser des questions sur notre consommation, sur notre
travail, et essayer de changer un peu nos habitudes.

[00:28:10] En conclusion, pour moi la décroissance est une chose très intéressante
parce qu’elle nous encourage à nous poser des questions sur notre mode de vie, à
réfléchir à l’impact de nos décisions sur les hommes et l’environnement. Peut-être
que ces idées sont un peu utopiques, mais il y a de plus en plus de personnes qui
commencent à les adopter. En Australie par exemple, mais aussi aux Etats-Unis, en
France et dans les autres pays européens. Ces personnes décident de faire plus
attention à leur consommation et elles essayent de moins polluer. Je pense que nous
sommes de plus en plus conscients de notre impact et que nous essayons de faire
des efforts pour limiter l’impact négatif que nous avons sur l’environnement. À
mon avis c’est toujours bien de se poser des questions et d’essayer d’avoir une
influence plus positive sur notre environnement et sur les gens qui nous entourent.
Mais peut-être que je me trompe, peut-être que vous vous avez une vision
différente. Donc si vous n’êtes pas d’accord avec moi, n’hésitez pas à m’envoyer
un e-mail pour me présenter vos arguments. C’est toujours très intéressant pour moi
de lire un point de vue différent du mien.

[00:29:58] C’est tout pour aujourd’hui, nous arrivons à la fin de ce podcast.


J’espère que vous avez passé un bon moment et que vous aurez envie d’écouter ce
podcast plusieurs fois. 

[00:30:13] La semaine prochaine, nous allons parler d’un sujet complètement


différent, d’un sujet plutôt psychologique, puisque je vous parlerai de l’expérience
d’un chercheur américain qui s’appelle Stanley Milgram. Donc passez une bonne
semaine, et on se revoit bientôt.

#10 - L'expérience de Milgram


Salut à tous, bienvenue, c’est le dixième épisode du Cottongue Podcast !

[00:00:16] Eh oui, c’est déjà le 10ème épisode. Ça fait un peu plus de deux mois
que j’ai commencé ce podcast et je suis très content parce qu’il y a de plus en plus
d’auditeurs. Et, parmi ces auditeurs, il y a Brooke qui vient d’Australie. Et Brooke
m’a laissé un commentaire sur iTunes il y a quelques jours. Donc je vais vous
parler un petit peu de ce commentaire.

[00:00:50] Brooke a étudié le français à l’école, mais ensuite elle n’a pas pratiqué
pendant longtemps. Ça c’est un problème que beaucoup de personnes ont; elles
apprennent une langue à l’école, mais ensuite elles n’ont pas forcément le temps ou
alors pas l’envie de continuer d’apprendre. Mais heureusement, Brooke a décidé de
rafraîchir son français. Et justement, elle a trouvé mon podcast sur iTunes. En
général, elle l’écoute plusieurs fois et elle utilise la transcription (sur mon site
Internet) pour répéter. Ça je trouve que c’est une très bonne idée si vous voulez
améliorer votre prononciation. Vous pouvez lire la transcription et répéter après
moi. Comme ça, ça vous permet petit à petit, d’apprendre à mieux prononcer
certains mots, ou alors à faire les bonnes liaisons. Je sais que certains de mes élèves
ont des problèmes avec les liaisons, ils ne savent pas quand on doit faire la liaison
entre plusieurs mots. Et pour ça, à mon avis, la meilleure façon d’apprendre c’est
justement d’écouter des natifs et d’essayer de répéter après eux. Donc merci
Brooke pour cette très bonne suggestion, et surtout merci pour ton commentaire.

[00:02:41] Si vous aussi vous aimez mon podcast et vous voulez m’aider, n’hésitez
pas à laisser un commentaire sur iTunes, ça m’aide vraiment beaucoup et ça me
permet d’avoir encore plus d’auditeurs et d’aider encore plus de personnes à
apprendre le français. Et je vous rappelle aussi que les transcriptions de tous mes
podcasts sont disponibles sur mon site Internet cottongue.com. Si vous voulez les
transcriptions, allez jeter un œil à mon site Internet.

[00:03:21] J’en profite aussi pour vous dire que j’ai créé une page Facebook, il y a
quelques semaines, et sur cette page Facebook je partage plein de choses que je
trouve intéressantes (pas seulement mes podcasts). Je partage aussi des vidéos, des
choses que j’analyse, pour vous permettre de faire un peu de français tous les jours,
de lire, d’écouter ou de regarder des choses intéressantes en français. Allez jeter un
coup d’œil à cette page, je suis sûr que vous trouverez des choses intéressantes.
Cette page c’est « Innerfrench » sur Facebook.

[00:04:17] J’ai utilisé l’expression « jeter un coup d’œil » on dit aussi parfois «
jeter un œil ». C’est une expression très utile qui veut dire « aller regarder quelque
chose rapidement ». Par exemple : « jeter un œil sur un article », ça veut dire lire
cet article, ou lire simplement le début de cet article, rapidement, « jeter un œil ». Si
vous voulez conseiller quelque chose à un ami vous pouvez lui dire : « tu devrais
jeter un œil sur cet article », ça veut dire regarder rapidement cet article.

[00:05:07] Alors, pour ce 10ème podcast, nous allons parler de psychologie. Et


pour ça, on va remonter un petit peu dans le temps. On va revenir dans les années
60, plus précisément au début des années 60.

[00:05:27] Au début des années 60, un professeur américain de l’université de Yale


s’apprête à faire une expérience qui va bouleverser la psychologie. Ce professeur,
c’est Stanley Milgram.

[00:05:46] Vous vous demandez sûrement comment ce professeur, Stanley


Milgram, a révolutionné la psychologie. Si vous voulez le savoir, écoutez la suite
de ce podcast car aujourd’hui je vous parle de l’expérience de Milgram.

[00:06:08] Vous êtes prêts ? Alors, c’est parti !

[00:06:22] Pour commencer, je vais vous parler un peu de la vie de Stanley


Milgram. Stanley Milgram est né en 1933, à New York, dans une famille
d’immigrants juifs. Les parents de Stanley, qui sont d’origine hongroise et
roumaine, ont émigré aux Etats-Unis pendant la première guerre mondiale. C’est
important de le savoir car, plus tard, l’holocauste et le procès du Lieutenant Adolf
Eichmann vont avoir une grande influence sur les expérience de Milgram. Mais
n’allons pas trop vite, revenons d’abord à l’enfance du jeune Stanley Milgram. Il
faut savoir que sa famille n’a pas beaucoup d’argent. Son père est boulanger, il fait
du pain. La famille de Stanley vit dans un quartier assez pauvre de New-York qui
s’appelle le Bronx. À l’école, Stanley travaille très dur et c’est un élève brillant. Il
obtient un Bachelor en sciences politiques au Queens College. Ensuite, il
commence à s’intéresser à la psychologie et il essaie de rejoindre la faculté de
relations sociales de l’université d’Harvard. Mais sa candidature est rejetée car à
l’époque il n’a jamais suivi de cours de psychologie. Un peu plus tard, en 1954,
après avoir fini plusieurs cours, il réussit enfin à rejoindre la faculté de l’université
de Harvard. Et il commence son doctorat. Il finit ce doctorat six ans plus tard, en
1960, et il devient assistant du département de relations sociales. D’ailleurs il
travaille aussi comme assistant du célèbre professeur de psychologie sociale
Solomon Asch. Les recherches du professeur Solomon Asch vont inspirer Milgram
pour ses futures expériences. Solomon Asch s’intéresse à la conformité. La
conformité, c’est l’adaptation de notre comportement à une règle ou une autorité.
Quand on se conforme à une règle, on la respecte complètement. Avec ses
expériences, Solomon Asch a montré que les individus sont parfois victimes de la
pression du groupe. Vous avez sûrement déjà observé ce phénomène : quand nous
sommes dans un groupe, nous avons tendance à nous conformer à ce que pensent
les membres de ce groupe, même si nous ne sommes pas d’accord. On a tous déjà
vécu ce genre de situations; à l’école ou pendant une réunion au travail par
exemple. C’est difficile d’être seul contre tous. Quand tout les autres membres du
groupe sont contre vous, qu’ils ont un avis différent du vôtre, généralement c’est
plus facile de se conformer, c’est plus facile de suivre l’opinion de la majorité.

[00:10:27] Alors en juillet 1961, Stanley Milgram commence ses propres


expériences, celles qui vont le rendre mondialement célèbre, à l’université de Yale.

[00:10:52] Nous recherchons des personnes pour une étude sur la mémoire.

[00:10:57] Nous vous paierons quatre dollars pour une heure de votre temps.

[00:11:03] Cette étude sera menée à l’université de Yale.

[00:11:08] L’étude durera environ une heure, il n’y a pas d’autres obligations.

[00:11:14] Vous pouvez choisir l’horaire qui vous convient (en semaine, en soirée
ou le week-end). Aucunes formation, études, ni expérience requises.

[00:11:28] Toutes les personnes doivent avoir entre 20 et 50 ans.

[00:11:34] Nous n’acceptons pas les lycéens, ni les étudiants.

[00:11:38] Si vous souhaitez participer à l’expérience et que vous répondez aux


critères, remplissez le coupon ci-dessous et envoyez-le au professeur Stanley
Milgram, au département de psychologie de l’université de Yale.
[00:12:06] C’est avec cette petite annonce, publiée dans un journal local de New
Haven, que Stanley Milgram a recruté les participants pour son expérience. À
l’époque, une rémunération de quatre dollars de de l’heure, c’était vraiment pas
mal, c’était plutôt une bonne affaire ! Il faut savoir que le salaire moyen à cette
époque, c’était 25 dollars pour une semaine. Donc quatre dollars de l’heure, c’était
plutôt une offre intéressante.

[00:12:47] Les personnes qui décident de participer à l’expérience viennent de


différents milieux. Il y a des employés, des ouvriers, des cadres etc. Ce sont
vraiment des personnes qui ont différentes origines et différentes situations. Ces
personnes qui décident de participer à l’expérience sont accueillies dans un
laboratoire de l’université de Yale. Dans le laboratoire, il y a Stanley Milgram et un
autre professeur qui l’assiste. Il y a aussi une deuxième personne qui va participer à
l’expérience en même temps.

[00:13:37] D’abord, on commence par expliquer aux deux participants le principe


de l’expérience. Vous vous rappelez que dans l’annonce, on a expliqué qu’il
s’agissait d’une expérience pour mesurer la mémoire, et plus précisément cette
expérience cherche à mesurer l’impact de la punition sur la mémoire. Vous avez
peut-être déjà entendu ces histoires ou peut-être que vous les avez vécu, mais il y a
plusieurs dizaines d’années, à l’école, on pensait que la punition était une bonne
façon de faire apprendre les élèves. On pensait que si les élèves avaient peur d’être
punis, eh bien ils seraient plus motivés pour apprendre. Donc cette expérience, elle
essaye de mesurer précisément le lien entre punition et mémoire.

[00:14:49] Dans cette expérience, il y a un un élève et un professeur. Le rôle de


l’élève, c’est d’apprendre par cœur une liste de couple de mots. Il y a différentes
associations entre un nom et un adjectif, par exemple : ciel bleu, pain grillé, vent
violent, etc. À chaque fois il y a un nom et un adjectif, et il y a une liste de 30
associations que l’élève doit apprendre par cœur. Le rôle du professeur, c’est de lire
une première fois cette liste pour que l’élève l’apprenne et ensuite de punir l’élève
s’il donne une mauvaise réponse.

[00:15:48] Vous vous demandez sûrement quelle est la punition pour cet élève. Eh
bien la punition, c’est un choc électrique de 15 volts.  L’élève est assis sur une
chaise, et s’il donne une mauvaise réponse, il reçoit un choc électrique de 15 volts.
Mais ça n’est pas tout, progressivement l’intensité de ces chocs électriques
augmente. Le premier choc électrique est de 15 volts, mais ensuite le deuxième est
de 30 volts, 45 volts, 60 volts, 75 volts, etc. etc. À chaque mauvaise réponse,
l’intensité du choc électrique augmente.

[00:16:43] Forcément, vous imaginez que les participants préfèrent jouer le rôle du
prof. Mais ce ne sont pas les participants qui peuvent décider du rôle qu’ils vont
jouer, car en fait cette décision est prise au hasard. Il y a deux morceaux de papier,
et le participant tire un morceau de papier au hasard, il choisit un des deux
morceaux de papier, et sur ce morceau il est écrit quel rôle il va jouer : le rôle du
professeur ou le rôle de l’élève. Une fois que les rôles sont attribués, l’élève va
dans une autre salle qui est à côté de la salle où se trouve le professeur et les deux
participants ne peuvent plus se voir. Par contre, ils peuvent s’entendre : le
professeur entend les réponses de l’élève et l’élève entend les questions du
professeur. Le professeur se trouve face à une machine et sur cette machine il y a
les différents boutons pour envoyer les chocs électriques. À côté du professeur, il y
a l’assistant de Milgram qui contrôle l’expérience et qui dit au professeur ce qu’il
doit faire si ce professeur a des questions.

[00:18:24] Au début de l’expérience, ça va. Les chocs électriques sont plutôt faibles
donc quand l’élève donne une mauvaise réponse, le professeur n’hésite pas
vraiment à envoyer le choc électrique. Mais progressivement, les chocs deviennent
de plus en plus fort et, au bout d’un moment, l’élève demande d’arrêter, il dit qu’il
a des problèmes de cœur et que ces chocs électriques sont très risqués pour lui.
Évidemment, le participant qui joue le rôle du professeur commence à avoir des
doutes. Parfois, il demande à l’assistant de Milgram s’il doit continuer, il dit qu’il
entend l’élève et que l’élève demande d’arrêter. Donc le professeur se demande s’il
doit continuer ou arrêter. Mais l’assistant lui répond qu’il faut qu’il continue, que
c’est nécessaire pour l’expérience. L’expérience doit continuer jusqu’à ce que
l’élève connaisse toutes les associations par coeur, ou alors jusqu’à la décharge
électrique maximum. Et ce maximum, c’est 450 volts. Il faut savoir que, à partir de
230 volts, une décharge électrique, un choc électrique, peut-être mortelle.

[00:20:14] On peut penser que cette expérience est cruelle et stupide, non ? Est-ce
que vous pensez sérieusement qu’on apprend mieux quand on a peur d’une punition
? Moi personnellement, je pense le contraire : on apprend mieux quand on se sent
bien et qu’on est en confiance. Donc cette expérience, elle est stupide, non ?
Pourquoi une telle expérience serait devenue si célèbre ?

[00:20:49] En fait, c’est ça qui est très intéressant, ce n’est pas la mémoire qui était
testée dans cette expérience. Ce qui était testé, c’était la soumission à l’autorité.
Stanley Milgram voulait voir si les participants accepteraient complètement les
règles, s’ils se soumettraient à l’autorité de Milgram et de son assistant.
Heureusement, il n’y avait pas de vrais chocs électriques. Le deuxième participant,
celui qui jouait le rôle de l’élève, était acteur. C’était un complice de l’équipe de
Milgram, il faisait partie de l’équipe. Donc dans cette expérience, le seul participant
qui était testé, c’était celui qui jouait le rôle du professeur. Et en réalité, cette
personne avait l’impression d’être choisie au hasard, mais son rôle de professeur lui
était attribué automatiquement. Et évidemment, l’élève ne recevait pas de choc
électrique. Il s’agissait simplement d’un enregistrement. Le professeur entendait les
réactions et les cris de l’élève sur un enregistrement.
[00:22:25] Le but finalement de cette expérience, c’était de voir jusqu’où le
participant accepterait d’aller,  jusqu’à quelle intensité des chocs électriques.
Stanley Milgram voulait voir si ces personnes se soumettraient complètement à
l’autorité, ou au contraire si elles décideraient de se rebeller, de se révolter contre
l’autorité.

[00:22:56] À votre avis, combien de personnes sont allées jusqu’au bout de


l’expérience ? Combien de personnes ont administré le choc maximal de 450
volts ? Eh bien, dans la première version de l’expérience, 65 % des personnes,
c’est-à-dire 26 personnes sur 40, sont allées jusqu’au bout ? Ensuite, Stanley
Milgram a réalisé différentes versions de cette expérience, et les résultats ont été
plus ou moins différents, mais ils étaient toujours très élevés.

[00:23:50] Les résultats de l’expérience de Milgram ont été très choquants pour la
communauté scientifique. Personne n’imaginait une telle proportion. Les autres
chercheurs et les autres psychologues imaginaient qu’il y aurait seulement entre 1
et 3 % des personnes qui iraient jusqu’au bout de l’expérience.

[00:24:17] Ensuite, Milgram a développé plusieurs théories pour expliquer les


résultats de ses expériences. La première théorie, c’est que pour vivre en société, il
faut respecter des règles. Les règles sont nécessaires au bon fonctionnement de nos
sociétés. Il y a des règles dans la famille, à l’école, au travail, il y a la loi, il y a des
règlements intérieurs que nous devons respecter dans différents contextes. Si
personne ne respecte les règles, nous sommes dans une situation d’anarchie. Et
finalement, pendant notre vie, nous sommes élevés, nous sommes éduqués, pour
apprendre à respecter ces différentes règles. On respecte ces règles quand on pense
qu’elles sont justes, quand on respecte l’autorité qui a écrit ces règles. Dans le cadre
de l’expérience de Milgram, l’autorité c’était l’autorité scientifique. Vous vous
rappelez que cette expérience avait lieu à Yale, dans une université très prestigieuse
et très sérieuse, et qu’elle était encadrée par une équipe de scientifiques. Donc les
personnes qui participaient à cette expérience, elles voyaient concrètement cette
autorité et en général elle la respectait.

[00:25:56] En plus, quand on perd notre responsabilité, quand l’autorité assume


toute la responsabilité, obéir devient plus confortable pour nous. Nous n’avons plus
besoin de réfléchir, nous pouvons simplement obéir. Et cet état dans lequel un
individu obéit, Stanley Milgram l’a appelé l’état argentique; quand l’individu n’est
plus autonome, il devient seulement un agent qui exécute les décisions d’une
autorité.

[00:26:44] Quelles sont les différentes implications des conclusions de Stanley


Milgram ? Stanley Milgram a utilisé cette expérience pour expliquer les crimes de
la Shoah. Vous vous rappelez, dans la première partie je vous ai dit que Stanley
Milgram avait grandi dans une famille juive. Donc bien sûr, il a été extrêmement
touché par les crimes qui ont eu lieu contre la communauté juive pendant la
seconde guerre mondiale. Et avec cette théorie, il a essayé d’expliquer que les
personnes qui avaient participé à ces crimes suivaient seulement des ordres. Elles
se conformaient à l’autorité du régime nazi. Chaque personne était simplement un
maillon de la chaîne, une partie du groupe, et la responsabilité de toutes ses actions,
c’était celle de l’autorité, du régime.

[00:27:51] Mais face à ces expériences et face aux résultats de Milgram, beaucoup
de critiques sont apparues. Les premières critiques concernaient l’éthique. Une
expérience dans laquelle on trompe les participants, ont leur ment, on ne leur dit
pas la vérité, eh bien ce n’est pas une expérience politiquement correcte, car il n’y a
plus de relation de confiance entre le participant et les organisateurs de
l’expérience, les chercheurs.

[00:28:30] En plus, on a aussi montré que Milgram a influencé les résultats de


l’expérience pour obtenir les chiffres les plus élevés possible. Par exemple,
l’assistant insistait beaucoup pour que le participant continue l’expérience, il lui
disait : « vous devez continuer » et il le répétait beaucoup de fois. Cette critique dit
que l’expérience n’est pas valide et que les résultats sont faussés.

[00:29:10] Mais une autre chose qui est très intéressante, c’est que l’expérience de
Milgram a été répétée en 2009 en France et en Suisse, mais cette fois pas dans une
université. Cette fois, elle était dans le cadre d’un faux jeu télévisé, d’une émission
de télévision. C’était les mêmes conditions et le même principe, mais l’autorité
scientifique était remplacée par l’autorité de la télévision avec une présentatrice.
Quel a été le résultat à votre avis ? Plus ou moins élevé qu’avec les expériences de
Milgram ? Eh bien le résultat était encore plus élevé : 81% des participants sont
allés jusqu’au bout de l’expérience, jusqu’à 450 volts. 81%, c’est énorme ! Cette
expérience a été utilisée pour dénoncer le pouvoir de la télé-réalité, pour montrer
que la télévision a trop d’autorité sur ses spectateurs. Si vous voulez regarder un
documentaire sur cette émission, je vous mets un lien dans la description. Jetez-y
un coup d’oeil, c’est très intéressant.

[00:30:40] Et vous, à votre avis, jusqu’ou vous seriez allés ? C’est difficile à dire
quand on n’est pas dans les conditions. En général, on pense qu’on aurait arrêté
l’expérience tout de suite. Mais quand nous sommes dans les conditions, c’est
complètement différent.

[00:31:08] En conclusion, on peut dire que les règles font partie de nos sociétés.
Nous avons besoin de règles pour vivre ensemble, elles font partie de notre vie
quotidienne. Mais nous devons toujours garder notre esprit critique. Quand notre
conscience nous dit que quelque chose est mal, il faut remettre en question
l’autorité. Il ne faut jamais avoir une confiance aveugle en une autorité.
[00:31:52] Voilà, merci à tous d’avoir écouté ce 10ème épisode. La prochaine fois
nous parlerons des bonnes habitudes pour être plus productif, et en particulier de la
magie du matin. Si vous voulez apprendre comment être plus efficace le matin,
rendez-vous la semaine prochaine. Merci à tous et à bientôt !

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