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Mélanges Bertaux : recueil de

travaux, dédié à la mémoire


d'Emile Bertaux, maître de
conférences à la Sorbonne,
[...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Mélanges Bertaux : recueil de travaux, dédié à la mémoire
d'Emile Bertaux, maître de conférences à la Sorbonne, directeur
du musée Jacquemart-André. 1924.

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UNE RELATION INEDITE
DE L'ENTRÉE DE CHARLES»QUINT A PARIS

Par M. PIERRE DE NOLHAC.

On lit dans le Sommaire des voyaiges faiclz par


Charles, cincquiesme de ce nom, écrit pur Jean de Vande-
nesse et dédié au cardinal de Granvelle : « Le premier jour
de janvier 1540..., Sa Majesté fut descendre à Nostre-Dame
de Paris, puis vint au Palays, où il soupa en la grande
salle, avec hry le Roy, ses deux fils, les pers de France, les
aultres princes et seigneurs de la court de Parlement, chascun
assis selon son degré. Sadicte Majesté coucha audict palays.
Le lendemain vint coucher au Louvre, où il demeura jusques
le lendemain des Roys. Auquel lieu avoient journellement
joustes, tournoys et combatz; le soir, festins, dances et
masques. Là vint le cardinal Farnèze en poste pour légat.
7°, partirent tous ensemble, vindrent disner à Madrit 'en
France, et coucher à Sainct-Denvs. — 8°, coucher à Ghan-
tilly (1)... »
Ces lignes de l'historiographe officiel du fameux voyage
de Charles-Quint à travers la France de François Ior font
une introduction suffisante à un petit récit, de caractère plus
intime, qui raconte le séjour de l'Empereur à Paris. Il figure
à la Vaticane dans un recueil de documents, en originaux
(1) Collection des voyages des souverains des Pays-Bas, p. p. Gachard, t. II,
Bruxelles, 1874, p. 158. Cf. FÉLIBIEN, Histoire de Paris, t. V, p. 551-557.
222 MELANGES BERTAUX

ou en copies, relatifs aux événements du temps et recueillis


par le cardinal Girolamo Aleandro, qui fut, sous Louis XII,
le premier professeur de grec à Paris et, plus tard, nonce en
Allemagne à l'époque de Luther (1). Cette lettre privée,
écrite de Paris le 2 janvier 1540, ne lui est certainement
pas adressée, mais elle lui a paru assez intéressante pour
être conservée. Les détails anecdotiques qu'elle renferme, et
qu'on ne trouve pas ailleurs, pouvaient intéresser le prélat
diplomate et aussi l'homme qui avait longtemps vécu à Paris
dans sa jeunesse. La lecture de la pièce est si aisée qu'elle
n'exige pas d'annotation particulière et l'identification des
noms de la cour de France n'offre aucune difficulté, sous la
légère défiguration d'un italien mêlé de nombreux gallicismes.

« Magco compare,
Lo Imperadore hieri feci l'entrata in Parigi, dove fu una
«
confusione di gente ch'io penso che al Cairo non ne doverebbe
esser piu, et non mi stendero in dire altro délie cose no-
tande, corne sara questa che per la grandissima calca si dice
esser morte piu di 50 persone et altrettanti stroppiati, et
questo duro tutto il di lino a IX hore di notte, che non si
poteva andare per la villa, maxime per lo strade maestre
senza pericolo di calci.
« L'entrata fu di questa sorte. Mons. lo Cancelliere fu il
primo con una achenea d'avanti coperta di tela d'oro col
sigillo del Re sopra un cuscino d'oro, coperto d'un vélo, che
faceva bellissimo vedere, et di poi dieci cardinali vestiti alla
loggia di Roma, poi il grande scudiere del Imperadore et il
nostro di Francia, et Mons. de Guisa corne gran chamber-
lam, poi Mons. Conestabile a testa nuda con una spada nuda
in mano et appresso il baldacchino, dove era sotto l'impera-
dore col suo cappelletto vecchio et Suo mantello e cappa
assai vecchio, et Mons. Dalfino et Mons. d'Orliens dalli
Vaticanus lai. 3924, ff. 283-284. Un document original en français pré-
(1)
cède celui-ci (ff. 279-282). C'est le récit du procès et de la mort de Thomas
Morus : « Maistre Thomas Morus, naguercs chancellier d'Angleterre,fut mené
le premier jour de iuillet 1535 devant les iuges délégués par le Roy... » La
pièce est endossée, je crois, par Aleandro lui-même : iô3ô. D'Inghiltcrra. De
la morte del Moro.
MELANGES BERTAUX 223

canti di fuora del baldacchino, et appresso il duca d'Alba


vestito corne l'imperadore, accompagnato dal duca del Oreno
et da Vandomo con tutti li principi et cavalieri del ordine ; et
se io vi dicessi li vestimenti et le pompe di questi et delli
altri che prima eranopassati, manderessicosa incredibile. Et
il gran Cancelliere et il Re stettero insieme con la Reina et
il Re di Navarra e '1 cardinali del Oreno et Madama a ve-
dere l'intrata, che duro ben quattro hore buone. Et subito
che fu passato l'imperadore, il Re l'ando a ricevere al
entrata délia scala del Palazzo. In quel mezo che lo Impera-
dore stava in Nostradama a vedere per mano del Cardinale
del Belay le reliquie.
« Pa poi andorno alla gran sala dove, lavate che hebberole
mani, l'imperadore fu messo in capo délia tavola reale in
alto, che tutta la gran sala lo poteva vedere, et il Re si messe
assai basso et Mons. lo Legato appresso, et Mons. Dalfino,
Orliens et Vandomo et il duca del Oreno et San Polo et il
Car1" di Borbon, l'Oreno et Ghuisa. Questa fù la tavola di,
marmo, sulla quale non mangia se non sangue reale; poi
tutta la sala intorno piena di signori et cavalieri del ordine,
cardinali et imbasciadori, li presidenti et consiglieri di corte
et. parlamento tutti a tavola. Di Dame non era alchuna al
mangiare ; o poi appresso cena vene vennero tante, che
sarebbe miracolo a contare et a dire le gioie et ori, et cor-
reano per tutto maschere infinité mirabilmente vestito. Et
alla cena et al festino Mons Gonestabile servi sempre da
1'

maestro di casa, et 24 l'igli di principi li prinii di Francia


sempre lo segaivano con li piatti et vivande, dove il primo
l'Oreno, Vandomo, Lutrech, Laval, La Tremoglia fino al
numéro.
« Et hoggi a buon hora hanno
cominciato le giostre et
dureranno sino alli tre Re. Il giorno seguente anderanno
alla mia capitaneria per farla vedere al Imperadore, poi a
Chantigli, dove stato 2 giorni credo andera a dirittura in
Fiandra, dove si debbe trovare il Re de' Romani, et Dio
voglia che questo spirito divino di Mons. lo Conestabile
conchida qualche buona cosa, come spera tutto il mondo.
Mons. lo Dalfino andera anchor esso fino a Berselles et
224 MELANGES BERTAUX

Mons. d'Orliens col Re fino a San Quintino. Di guerra c'é


alcuno brutto che il Re dara 600 huomini d'arme al Impera-
dore per la guerra di Gheldere et che l'imperadore dara il
paese d'Artuos al Re, cosa che non credo ; pure staremo a
vedere. Il Re d'Inghilterra offerisce danari a Gheldere et
non so come andara la cosa. »
On voudrait connaître l'auteur de cette relation familière
où le trait est parfois assez pittoresque. Le seul détail qui
s'appliqae à sa personne montre en lui le titulaire de la
capitainerie d'un château, qu'on doit faire visiter à l'Empe-
reur à sa sortie de Paris. Ce château est assurément Madrid,
dont le nom va rappeler à Charles-Quint, avec celui de sa
capitale, le souvenir de la captivité du roi magnifique qui le
reçoit dans la sienne entre deux guerres. La charge de capi-
taine de Madrid a appartenu au chancelier Du Prat, mort
en 1535, qui en a eu provision en 1530. Je n'ai pu m'assurer,
par les Actes de François 1", du titulaire de l'année 1540. Il
semble être le fils du chancelier, Antoine Du Prat, seigneur de
Nantouillet, gentilhomme de la Chambre, qui fut plus tard
prévôt de Paris. Si notre relation est de ce personnage, le
texte qu'on vient de lire ne serait sans doute qu'une traduc-
tion due à un secrétaire du cardinal Aleandro. Cela ne dimi-
nuerait pas l'intérêt d'observations faites par un témoin évi-
demment placé pour bien voir.

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