Opérations unitaires :
tri et traitement des liquides
et des solides
Réf. Internet : 42446 | 2nde édition
III
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
composé de :
Industrialisation des procédés et usine du futur Réf. Internet : 42602
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des Réf. Internet : 42446
solides
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
IV
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
Jean-François JOLY
Ingénieur de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon, Ingénieur-
docteur de l'Université de Lyon, Directeur expert à l'IFP Énergies Nouvelles
Olivier POTIER
Responsable du Groupe Thématique de la Société Française de Génie des
Procédés (SFGP), Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (CNRS UMR
7274, Université de Lorraine, Nancy), École Nationale Supérieure en Génie des
Systèmes et de l'Innovation (ENSGSI - Université de Lorraine)
Marie-Odile SIMONNOT
Professeur en Génie des procédés à l'Université de Lorraine (Nancy)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VI
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des
solides
(Réf. Internet 42446)
SOMMAIRE
Stockage et écoulement des solides granulaires dans les silos. Concepts de base et J2258 91
théorie
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VII
Stockage et écoulement des solides granulaires dans les silos. Ingénierie et J2259 97
accidentologie
Filtration des nanoparticules J3402 103
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des
solides
(Réf. Internet 42446)
Q
1– Tri et traitement des solides Réf. Internet page
Stockage et écoulement des solides granulaires dans les silos. Concepts de base et J2258 91
théorie
Stockage et écoulement des solides granulaires dans les silos. Ingénierie et J2259 97
accidentologie
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
Y
Filtration des nanoparticules J3402 103
QP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUP
Fragmentation
Aspects théoriques
par Pierre BLAZY
Q
Professeur honoraire
Ancien Directeur de l’École nationale supérieure de géologie (ENSG)
Jacques YVON
Docteur ès sciences
Professeur à l’ENSG, Institut national polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM)
INPL-CNRS UMR 7569
et El-Aïd JDID
Docteur ès sciences
Ingénieur de recherche au Laboratoire environnement et minéralurgie (LEM)
INPL-CNRS UMR 7569
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 050 − 1
QQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUP
FRAGMENTATION ______________________________________________________________________________________________________________________
Q
la finesse ou du degré de désordre ;
— homogénéiser (mélanges, dilutions solides, dosages) ;
— conférer des spécifications de forme, de texture, de distribution granulaire ;
— modifier la fonctionnalité, soit sous l’effet de l’activation mécanochimique,
soit en profitant de la création de nouvelles surfaces pour y implanter les grou-
pes fonctionnels désirés.
La fragmentation cherche toujours à satisfaire des exigences relatives à des
utilisations ultérieures et vise, généralement, au moins un des buts prioritaires
parmi ceux mentionnés précédemment. Les autres effets, généralement inévita-
bles, seront pénalisants s’ils engendrent des comportements indésirables, mais
valorisants si on peut les mettre à profit pour améliorer les propriétés d’usage
des substances.
Ce dossier est le premier d’une série. Les suivants traiteront :
— de la technologie ;
— des applications à l’industrie des minerais métalliques ;
— des applications aux minéraux industriels et à diverses fabrications.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 050 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
QR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUP
_____________________________________________________________________________________________________________________ FRAGMENTATION
Q
Papirer [62] [63] [64] tient compte du fait que les solides minéraux vaux théoriques recouvrant aussi bien les aspects énergétiques et
immergés dans des milieux polaires (eau, méthanol) présentent à morphologiques que ceux des transformations ayant lieu dans les
leur surface une couche de solvant liée dont l’épaisseur est voisine appareils de fragmentation.
de 12 × 10–10 m [19]. Cette couche, fortement structurée, est suffi-
samment élastique pour protéger le solide, le minéral ne se rompant
que si la résistance du film est vaincue, donc selon les discontinuités
structurales majeures du solide. L’intérêt de cette conception est de 2.1 Lois énergétiques
bien expliquer, d’une part, la rupture des solides anisotropes selon
leurs lignes de faiblesse structurale et sans altérations notables de
l’ordre en milieu polaire, d’autre part, le meilleur rendement initial, Trois principales théories ont été émises pour décrire la relation
l’amorphisation précoce puis le développement de l’agrégation liant l’énergie consommée E par le matériau et la réduction de la
mécanochimique lorsque les couches liées sont déstructurées (par dimension D de ce matériau lors de la fragmentation. Jusqu’à pré-
des rupteurs de liaison hydrogène) ou inexistantes (milieux non sent, les hypothèses avancées pour élaborer cette relation ne sont
polaires). pas rigoureusement prouvées puisque l’on ne sait toujours pas
mesurer la quantité d’énergie réellement absorbée par les particules
au cours de leur fragmentation. On ne peut mesurer que l’énergie
totale consommée par l’appareil de fragmentation.
1.2 Fragilisation
2.1.1 Loi de Rittinger
Un matériau est dit fragile quand il se rompt avant de dépasser
sa limite élastique. On appelle communément fragilité le com- Von Rittinger [75] postule que l’énergie consommée E est directe-
portement mécanique d’un solide qui se rompt sans déformation ment proportionnelle à la quantité de surface nouvellement créée. Il
préalable importante. La fragilisation résulte donc de toute écrit alors la relation :
amplification de cette propriété. E = Kr ( S2 – S1 ) (1)
■ La fragilisation par champ électromagnétique fait appel à l’élé- Pour Kick [48], l’énergie nécessaire pour fragmenter un matériau
vation locale de la température [60], due aux micro-ondes ou à des homogène est proportionnelle à la variation du volume, donc au
hautes fréquences, qui engendre une vaporisation ou crée des rapport de réduction R = D1/D2. Cette deuxième loi de la fragmenta-
microplasmas. Elle concerne les matériaux hétérogènes où les tion s’écrit alors :
constantes diélectriques sont fortement contrastées.
dE = – K k dV (4)
■ La fragilisation chimique consiste à faire réagir partiellement le
matériau avec un fluide pour améliorer sa broyabilité ; certains
copeaux métalliques sont, par exemple, traités à chaud sous atmos-
phère d’azote, de sorte que la formation d’oxynitrures limite leur dV dD
soit dE′ = – K k ------- = K k′ -------- (5)
flexibilité. V D
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 050 − 3
QS
Q
QT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUQ
Fragmentation
Technologie
par Pierre BLAZY
Q
Professeur honoraire
Ancien Directeur de l’École Nationale Supérieure de Géologie (ENSG)
El-Aïd JDID
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM)
INPL-CNRS UMR 7569
et Jacques YVON
Docteur ès Sciences
Professeur à l’ENSG, Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM),
INPL-CNRS UMR 7569
1. Introduction............................................................................................... J 3 051 — 2
2. Fragmentation grossière ........................................................................ — 3
2.1 Concasseurs à mâchoires ........................................................................... — 4
2.2 Concasseurs giratoires et concasseurs à cône ......................................... — 5
2.3 Concasseurs à cylindres ............................................................................. — 6
2.4 Concasseurs à percussion .......................................................................... — 7
2.5 Appareils spéciaux ...................................................................................... — 8
3. Fragmentation fine .................................................................................. — 10
3.1 Broyeurs à corps broyants libres ............................................................... — 10
3.2 Broyeurs sans corps broyants libres ......................................................... — 13
3.3 Évolution des technologies de broyage fin ............................................... — 15
4. Fragmentation ultrafine à sec .............................................................. — 17
4.1 Fragmentation ultrafine par un système mécanique ............................... — 17
4.2 Broyeurs à jets d’air (jetmills)..................................................................... — 19
5. Fragmentation ultrafine en milieu humide ....................................... — 20
5.1 Appareils à cuve cylindrique ...................................................................... — 20
5.2 Broyeurs à rotor conique ............................................................................ — 22
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 3 051
QU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUQ
FRAGMENTATION ______________________________________________________________________________________________________________________
Q
matériau de composition extrêmement variable.
Le broyage en cimenterie fait appel à des technologies permettant d’éviter une
très grande usure et une dépense énergétique élevée, tout en réalisant des
débits de matières importants.
Aux précédents emplois pour lesquels domine la préoccupation de mettre en
œuvre des appareils capables de traiter des grandes masses de matières, on
peut opposer les applications pour lesquelles on recherche des appareils capa-
bles en priorité de fournir un matériau broyé de qualité, à haute valeur ajoutée.
Dans les industries des charges minérales, de la céramique, il s’ajoute, aux
impératifs de finesse, des impératifs de distributions granulaires très étroites, de
morphologie particulière pour les grains, de caractéristiques superficielles bien
contrôlées.
Dans les industries alimentaires et pharmaceutiques, la technologie des appa-
reils sera tout à fait particulière : la finesse demeure un critère très important,
mais l’appareil de broyage devra être facilement démontable et nettoyable et
fournir un produit très homogène. En revanche, le débit ne sera pas un paramè-
tre primordial, dans la plupart des cas.
Le présent dossier, qui expose un ensemble assez large de technologies clas-
siques, est complété par un dossier des applications aux minerais métalliques
[J 3 052] et un autre dossier traitant des applications aux minéraux industriels et
à des substances diverses [J 3 053].
QV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUQ
_____________________________________________________________________________________________________________________ FRAGMENTATION
(0)
Q
Concasseurs à mâchoires 2 500 4/1 à 6/1 4 000 0,4 à 2
Concasseurs giratoires primaires 1 600 4/1 à 5/1 7 000 0,25 à 0,75
Concasseurs giratoires secondaires 750 5/1 à 8/1 3 000 0,5 à 1
Concasseurs à cône tête standard 450 5/1 à 8/1 3 000 0,75 à 1,5
Concasseurs à cône tête courte 175 4/1 à 7/1 1 500 1,5 à 2
Concasseurs à cylindres cannelés 0,05 à 0,6∅c 3/1 à 4/1 2 000 0,3 à 0,75
Concasseurs à percussion 2 000 8/1 à 15/1 1 200 0,2 à 0,6
(percuteurs rigides)
Concasseurs à marteaux articulés 0,1 à 0,8∅r 10/1 à 30/1 1 200 0,2 à 0,6
Émotteurs à fléaux et à chaînes 250 10/1 à 15/1 50 0,3 à 0,8
Trommels concasseurs 0,1 à 0,5∅c 25 400 0,1 à 0,3
Coupeuses et trancheuses 300 10/1 à 15/1 60 0,5 à 20
Déchiqueteuses 1 200 2/1 à 10/1 200 0,1 à 50
(1) Les valeurs indiquées sont des ordres de grandeur destinés à cerner les possibilités d’emploi des appareils.
∅c diamètre (en mm) du (ou des) cylindre(s) ; ∅r diamètre (en mm) des rotors
QW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUQ
FRAGMENTATION ______________________________________________________________________________________________________________________
(0)
Q Broyeurs à barres
Broyeurs à boulets
40 000
25 000
300
100
300
300
5 à 1 500
5 à 3 000
Tubes broyeurs 25 000 40 400 5 à 8 200
Broyeurs à galets 10 000 100 350 5 à 1 800
Broyeurs semi-autogènes 150 000 100 350 15 à 6 000
Broyeurs autogènes 300 000 200 350 15 à 9 600
Tubes vibrants 5 000 74 4 3,5 à 70
Broyeurs à cylindres 5 000 500 250 2 à 300
Presses à rouleaux 5 000 40 700 220 à 1 800
Broyeurs à percussion 20 000 200 800 6 à 600
Broyeurs verticaux à meules ou à billes 25 000 100 60 90 à 900
Broyeurs pendulaires 20 000 60 120 7,5 à 700
Broyeurs à meule de corindon 500 20 0,45 0,75 à 75
Broyeurs à billes à agitateur 100 1 2 2,5 à 200
Broyeur à impact (ou à broches) 100 20 2 5,5 à 315
Broyeurs vibrants 250 3 2 000 L (2) 0,2 à 35
Broyeurs à billes, à circulation forcée 100 5 4 1 à 700
Broyeurs à billes à rotor conique ou discoïdal 100 10 2 2,2 à 225
Broyeur à jets d’air 1 000 10 3 1 à 500
(1) Les valeurs indiquées sont des ordres de grandeur. Elles varient largement en fonction des dimensions d’admission, de la nature des produits, du temps de
séjour dans l’appareil, etc.
(2) Fonctionnement en discontinu (en litres)
QX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUQ
_____________________________________________________________________________________________________________________ FRAGMENTATION
Mâchoire
mobile
Volant
Mâchoire
mobile
Volant
Q
Bielle
Mâchoire
Mâchoire fixe
fixe
Ressort
Barre Volets de rappel
Volets de liaison
a simple bielle b double bielle, d'après SME Mineral Processing Handbook
MM A
MM ACC
MF
MC MF MM
C
ME MC
A/ B bras de levier (rapport de démultiplication de l'effort)
C trajectoire décrite par l'axe
a concasseur b concasseur c concasseur
simple bielle double bielle double bielle Figure 3 – Principe de fonctionnement des concasseurs giratoires
classique modifié et à cône
QY
Q
RP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUR
Fragmentation appliquée
aux minerais métalliques
Q
par Pierre BLAZY
Professeur honoraire
Ancien Directeur de l’École Nationale Supérieure de Géologie (ENSG)
El-Aïd JDID
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM)
INPL-CNRS UMR 7569
et Jacques YVON
Docteur ès Sciences
Professeur à l’ENSG, Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM),
INPL-CNRS UMR 7569
RQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUR
RR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUR
de dimensions inférieures à 12,7 mm. Le broyeur tourne à une L’indice de Papadakis est constant pour un matériau et une taille
vitesse de 46 tr/min. Les autres conditions opératoires sont les de boulet donnés. La variation de P i en fonction de B permet
mêmes que pour le test en broyeur à boulets, sauf que la charge d’extrapoler les résultats de laboratoire à l’échelle industrielle.
circulante doit être de 100 %. Le work index est alors donné par la
relation [avec les mêmes unités que celles de la relation (2)] :
1.4 Indice d’abrasion
W i = --------------- M 0,625 ---------------- – -----------------
62 10 10
(3)
d
Q
0,23
d 80 80 D 80 Parmi les méthodes permettant de déterminer l’indice d’abra-
sion, on peut citer celle de Bond.
Les indices énergétiques des relations (2) et (3) sont valables Le test se déroule dans un tambour de 30,5 cm de diamètre
pour un broyage en humide. Pour un broyage à sec, il faut les et 11,5 cm de long, tournant à 70 tr/min, dans lequel un rotor
multiplier par un facteur 1,3. Ils sont déterminés pour calculer la concentrique de 11,5 cm de diamètre tourne dans le même sens à
puissance installée d’un broyeur de 2,44 m (8 ft) de diamètre 632 tr/min. Dans ce rotor est sertie, sur une profondeur de 2,54 cm,
interne, les diamètres inférieurs et supérieurs faisant l’objet de une plaque d’usure fabriquée en acier Cr-Ni-Mo-SAE 4325, de
corrections (§ 3.2.1). dureté Brinell 500 et mesurant 7,5 cm de long, 2,5 cm de large et
6 mm d’épaisseur. L’essai est réalisé à partir d’un échantillon de
1.2.2 Méthode comparative matière dont les grains ont des dimensions comprises entre 19 et
12,5 mm et se déroule pendant 60 min réparties en quatre étapes.
Une autre méthode, plus simple à mettre en œuvre, est la déter- Chaque étape porte sur 400 g de matière et dure 15 min. La plaque
mination de l’indice de broyabilité par mesure indirecte. Elle d’usure est alors récupérée puis pesée. La perte massique, expri-
consiste à fragmenter, dans des conditions opératoires strictement mée en grammes, est prise comme valeur de l’indice d’abrasion.
identiques, un matériau de work index (W i) connu puis le matériau
dont on désire déterminer le work index W ′i . La consommation
énergétique étant la même pour les deux essais de fragmentation,
on peut alors écrire : 2. Choix des appareils
1 1
---------------- – -----------------
d 80 D 80 Chaque appareil de fragmentation recouvre un domaine d’utili-
W ′i = W i -------------------------------------------- (4)
1 1 sation particulier, si l’on ne considère que la réduction de la taille
----------------- – ------------------
d 80 ′ D ′80 des matériaux (figure 1). Mais d’autres critères sont à considérer :
— la finesse, la dureté et l’humidité du produit ;
avec D 80 et d 80 dimensions du matériau de référence, — la production horaire ;
′ et d 80
D 80 ′ dimensions du matériau de work index inconnu. — la pollution du produit ;
— l’usure et la maintenance de l’équipement ;
— les fonctions requises (fragmentation seule, fragmentation et
1.3 Indice de Papadakis classification, fragmentation et séchage, etc.) ;
— les contrôles ;
La détermination de l’indice d’aptitude à l’agglomération de — les coûts d’investissement, etc.
Papadakis P i se fait expérimentalement en laboratoire à partir de Il n’en demeure pas moins que les contraintes dimensionnelles
la courbe donnant la variation de la surface spécifique Ss (en sur les produits entrants et sortants restent le critère principal dans
cm2/g) en fonction de la durée du broyage t. On effectue, dans un le choix des appareils de fragmentation.
broyeur fermé, plusieurs broyages successifs du même matériau
avec des boulets de diamètres différents B 1 , B 2 , etc., et on
applique la relation : 2.1 Concassage
Ss = (1 – P i)at (Ss 0 + b) – b (5)
En règle générale, la roche ou le minerai détermine le type de
avec Ss 0 surface spécifique initiale du matériau. concasseur, tandis que la capacité de l’usine détermine la taille de
Les valeurs de a et b sont déterminées en centimètres, respecti- l’appareil.
vement par les relations : Le concassage comprend un enchaînement d’opérations qui
délivrent des particules de dimensions inférieures au centimètre.
a = 40 K δ /α π ρ Φ1/2 (6) Pour chaque opération, l’appareil correspondant peut être défini à
b = 380 ρ C Φ γ /K ln (1 – P i) (7) partir de cinq paramètres principaux (cf. [J 3 051], référence [2] en
bibliographie) :
avec C coefficient d’aptitude à la rupture (cm2/erg) déterminé par — la capacité d’admission qui fixe les dimensions des plus gros
la méthode de compression (1 erg = 10–7 J), blocs admissibles, caractérisées par la longueur, la largeur et
K coefficient de proportionnalité donné par la relation l’épaisseur du parallélépipède exinscrit au bloc considéré ;
ϕ v = KB 3, — le rapport optimal de réduction, établi à partir du rapport des
ϕ v fraction volumique de vide à l’intérieur du broyeur rempli dimensions de la maille carrée des cribles à travers lesquels
avec des boulets de diamètre B (en cm), passent 85 ou 80 % des produits à l’entrée de l’appareil et 85 ou
80 % des produits de sortie de l’appareil ;
Φ diamètre intérieur du broyeur (cm), — la distribution granulaire des produits à la sortie ;
α rapport de la masse du matériau à la masse des boulets, — le coefficient de forme moyen des fragments obtenus,
γ coefficient de transfert d’énergie fonction de la fraction c’est-à-dire le pourcentage de fragments en forme d’écailles ou
volumique ϕ v , d’esquilles, par rapport aux fragments se rapprochant de la forme
cuboïde ;
δ coefficient d’effet de paroi du broyeur sur les boulets, — le coût de la maintenance, qui est fonction de la robustesse,
négligeable pour les broyeurs industriels, de l’efficacité des dispositifs de sécurité, de la facilité d’entretien et
ρ masse volumique absolue des boulets (g/cm3). de la durée de vie des pièces d’usure.
RS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUR
■ Pour des produits durs et abrasifs tels que les roches, on choisit 2.3 Broyage fin
des appareils agissant par compression lente, car la résistance
d’une roche à l’écrasement augmente très vite avec la vitesse de Le choix des broyeurs à boulets s’impose pour atteindre des
mise en charge. L’utilisation d’appareils à percussion conduit donc à finesses de l’ordre de quelques centaines à quelques dizaines de
des taux d’usure prohibitifs. On peut alors utiliser : micromètres. Dans une installation de concentration de minerai, le
broyeur à boulets représente l’investissement majeur et son coût
— pour le préconcassage et le concassage primaire, des
opératoire est très élevé, qu’il s’agisse d’usure ou d’énergie. Afin
concasseurs à mâchoires ou des concasseurs giratoires ;
d’augmenter le rendement énergétique et d’éviter le surbroyage en
— pour le concassage secondaire, des concasseurs à mâchoires éliminant dès la sortie du broyeur les grains de finesse suffisante, le
ou, de préférence, des concasseurs giratoires ou à cône tête broyeur à boulets est presque toujours associé à un système de
standard ; classification. La géométrie de l’appareil ne fait pas l’objet d’une
— pour le concassage tertiaire, des concasseurs à cylindres lisses règle de choix bien établie, mais le rapport longueur/diamètre est
ou cannelés ou, de préférence, des concasseurs giratoires à disque compris, selon la finesse de l’alimentation, entre 1 et 2,5 (tableau 1).
ou des concasseurs à cône tête courte ;
— pour le concassage quaternaire, qui se confond souvent dans Les boulets sont en général sphériques, bien que d’autres formes
la littérature avec le broyage grossier, des hydrocônes, des existent (coniques, cylindriques, etc.). Leur dureté Brinell est de
concasseurs giratoires à disque (type Gyradisc), des concasseurs à l’ordre de 50 à 450 mais, exceptionnellement, elle peut atteindre
cylindres pour produits fins ou des broyeurs à barres. 700 afin d’augmenter leur durée de vie.
Il existe différents types de blindage et seule l’analyse des coûts
■ Pour des produits moyennement abrasifs tels que les roches opératoires permet de choisir le plus adéquat. Le blindage avec
tendres ou des produits divers, durs ou semi-durs, on fait appel à des éléments présentant une seule ondulation (single wave) est
deux types de matériels : recommandé pour des boulets de diamètre supérieur à 60 mm. Il
— les concasseurs à cylindres dentés ou à cylindre unique et est alors en acier allié. Lorsque les boulets ont un diamètre infé-
mâchoire courbe (type Pennsylvania) qui peuvent accepter des rieur à 60 mm, on peut utiliser le type double ondulation (double
roches humides et des matériaux collants ; wave). Le blindage de la partie terminale peuvent être revêtus de
— les concasseurs à percussion à battoirs ou à marteaux, malgré caoutchouc, de même que la grille de décharge, dans le cas des
leur faible résistance à l’usure et leurs coûts d’entretien élevés. matériaux abrasifs et durs.
RT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUR
30 ( C 2 + 2S C ) N l H ρ k
Q = ------------------------------------------------------------------- (8)
A–S
3. Dimensionnement avec A ouverture d’admission (m),
des appareils C course au bas de la mâchoire mobile (m),
H hauteur de la mâchoire fixe (m),
La puissance installée d’un appareil de fragmentation est la N vitesse de l’arbre à l’excentrique (tr/min),
somme de l’énergie nécessaire pour l’entraîner à vide et de l’éner- S ouverture de décharge en position fermée (m),
gie requise pour fragmenter le matériau. Si la première est
constante pour un appareil donné, la seconde varie avec le débit et k coefficient variant de 0,5 à 0,1,
les caractéristiques du matériau, avant et après fragmentation. l largeur des mâchoires (m),
Il est possible de déterminer les caractéristiques d’un appareil de ρ masse volumique apparente du matériau (t/m3) à la sortie
fragmentation (dimensions, puissance installée, capacité, etc.) à par- du concasseur.
RU
Q
RV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUS
Fragmentation
Applications aux substances industrielles
par Pierre BLAZY
Q
Professeur honoraire
Ancien Directeur de l’École Nationale Supérieure de Géologie (ENSG)
El-Aïd JDID
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM)
INPL-CNRS UMR 7569
et Jacques YVON
Docteur ès Sciences
Professeur à l’ENSG, Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du LEM, INPL-CNRS UMR 7569
obtenir une matière très divisée, le broyage doit être poussé et combiné avec la
classification, car la consommation énergétique est très élevée et les augmentations
RW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSPUS
FRAGMENTATION ______________________________________________________________________________________________________________________
Q
optiques, le bois et la cellulose, les explosifs, les poudres métalliques. Les carac-
téristiques d’usage du produit broyé, dans son application, déterminent princi-
palement le mode de broyage à appliquer.
Enfin, la fragmentation est utilisée dans l’industrie du recyclage de matériaux
fragiles ou ductiles et de matériaux composites très résistants, souvent massifs.
En conséquence, la principale exigence qui concerne les appareils de fragmen-
tation est la robustesse, alors que leur précision prévaut chez les utilisateurs de
poudre ou des produits élaborés.
Le lecteur est invité à lire aussi les fascicules J 3 050 « Fragmentation. Aspects
théoriques » et J 3 051 « Fragmentation. Technologie ».
1. Industrie des ciments dépassent 100 µm. Le circuit de broyage, correspondant à cette exi-
gence, est assuré par divers types de broyeurs pouvant être asso-
ciés [10] :
— le broyeur à boulets est de loin le plus répandu dans l’industrie
cimentière. Il est souvent composé de deux chambres séparées par
1.1 Concassage de la matière brute une grille. Dans la première chambre, équipée de blindages rele-
veurs et pourvue de boulets de 90 à 50 mm de diamètre, on effectue
un broyage initial ; la deuxième est garnie de boulets de 50 à 15 mm
La préparation des matières premières pour la cimenterie a pour de diamètre. Avant son introduction dans le broyeur, la matière est
but : préalablement séchée par des gaz chauds issus du four de clinkéri-
sation. Il existe aussi des broyeurs birotors alimentés à leur deux
— d’amener le produit de carrière à une dimension requise pour
extrémités et pourvus d’une décharge centrale des matières
la préhomogénéisation ;
broyées. Un séparateur granulaire de type turboséparateur renvoie
— de fragmenter les produits jusqu’à une maille compatible avec les particules grossières au broyeur, créant ainsi une charge cir-
le broyage de cru. culante, en circuit fermé, après que les fines aient été sélectées pour
la cuisson ;
Les appareils de concassage fournissent des morceaux de dimen-
sion maximale voisine de 30 mm, pour être ensuite préhomogénéi- — les presses à rouleaux servent à effectuer un prébroyage avant
sés. Les concasseurs à impact à double rotor offrent un rapport de le broyeur à boulets. On peut économiser ainsi jusqu’à 50 % de
réduction très élevé. On peut avoir le schéma type suivant : un l’énergie de broyage. Mais leur maintenance peut s’avérer très
concasseur primaire à mâchoire suivi d’un concasseur à impact, ou lourde (tenue des roulements, écaillage des rouleaux). Le perfec-
un concasseur primaire à mâchoires suivi d’un concasseur tionnement des matériaux tels que l’Hexadur (revêtement fabriqué
secondaire giratoire. Pour obtenir un concassage fin, une presse à par Maschinenfabrik Köppern GmbH & Co. KG http://www.koeppern.
rouleaux peut alimenter avantageusement le broyeur à boulets en com) et l’amélioration des systèmes hydrauliques facilitent l’emploi
produit prébroyé. On multiplie ainsi la capacité du broyeur d’un fac- de ces presses lors du broyage du clinker [12] ;
teur 1,5. — les broyeurs verticaux à table de broyage horizontale tour-
nante, où des meules écrasent la matière par pression, combinent la
Les crus très collants peuvent être traités en voie sèche par des fonction de broyage avec la fonction de classification et de séchage.
broyeurs semi-autogènes (SAG) utilisant pour le séchage du brut de En cimenterie, leur capacité peut dépasser 500 t/h ;
grands volumes de gaz à bas potentiel thermique, issus des cyclo- — les broyeurs à presse, tels que l’Horomill de FCB, mettent en
nes et des refroidisseurs des gaz équipant le four de clinkérisation. jeu des pressions de 5 à 6 fois inférieures à celles fournies par les
Ensuite, les refus grossiers du séparateur à air du SAG sont vérins hydrauliques des broyeurs verticaux. Leur avantage est d’évi-
rebroyés dans un broyeur à boulets. On peut aussi éliminer les silex ter la formation de plaquettes qui nécessitent, dans le cas des pres-
grossiers par criblage à la sortie du SAG. ses à rouleaux, l’emploi de désagglomérateurs [6].
Le ciment est fabriqué à partir de calcaire et d’argile, et d’ajouts Le broyage est en général effectué dans un broyeur à boulets,
tels que les oxydes de fer, la bauxite et aussi la silice fine lorsque le après adjonction de gypse (régulateur de prise). Dans cette situa-
cru est trop riche en carbonates. Le mélange est ensuite décarbo- tion, le gypse, les aluminates calciques et les sulfates alcalins,
naté et cuit vers 1 450 à 1 550 °C pour donner le clinker. apportés par le clinker lui-même, constituent un assemblage insta-
ble et tendent à réagir les uns avec les autres, sous l’effet des aug-
Pour permettre les combinaisons entre solides et entre les phases mentations conjointes de la température, due à la conversion
solide, liquide et gaz, les particules doivent être suffisamment fines : d’énergie mécanique, et de l’activité de l’eau. Les réactions qui se
seulement 1 % en masse des grains dépassent 200 µm et 10 % produisent dans le broyeur engendrent la formation de syngénite
RX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPQ
Criblage
Surfaces criblantes et appareillage
Q
par Pierre BLAZY
Professeur honoraire
Ancien directeur de l’École nationale supérieure de géologie (ENSG)
et Robert JOUSSEMET
Ingénieur de recherche au Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM)
ENSG-INPL-CNRS-UMR 7569
Responsable de la station d’essais Steval (Station de valorisation des matières minérales
et des substances résiduaires)
fragmentation insuffisante ;
– inversement, éliminer les fractions les plus fines qui peuvent être gênantes
ou qui peuvent être traitées séparément (agglomération, par exemple) ;
RY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPQ
CRIBLAGE _________________________________________________________________________________________________________________________
Q
massiques.
La description des principaux appareils et des techniques de criblage font
l’objet de ce premier dossier [J 3 101] ; les critères de choix et de conception
des cribles, ainsi que leur emploi dans le domaine particulier de la préparation
mécanique des minerais sont traités dans le dossier suivant [J 3 102].
SP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPQ
_________________________________________________________________________________________________________________________ CRIBLAGE
Définitions
Le produit alimentant un crible constitue le tout-venant : le cri- – le calibrage, qui est le classement portant sur de gros élé-
blage permet de séparer le tout-venant en passant (ou tamisat) et ments (en principe supérieurs à 100 mm) ; on utilise des grilles
en refus. Le débit d’un crible (ou la capacité de criblage) corres- fixes ou animées ;
pond à la quantité horaire massique que peut recevoir cet appa- – le criblage, qui est la classification portant sur des granulomé-
Q
reil pour une efficacité de criblage déterminée. tries comprises entre 1 et 100 mm et réalisées avec des cribles
rotatifs (trommels), des cribles plans à secousses ou des cribles
La granularité désigne l’ensemble des caractéristiques définis-
vibrants ;
sant l’état granulaire d’un produit, avec :
– le tamisage, qui est l’opération portant sur des produits de
– la granulométrie, mesure des dimensions des grains et de granulométrie comprise entre 0,04 et 1 mm, avec des blutoirs
leur répartition ; rotatifs ou des tamis vibrants variés ;
– la longueur d’un grain, plus grande dimension, et son épais- – l’égouttage, qui est l’opération visant à éliminer par voie
seur, distance entre deux plans parallèles dans laquelle peut pas- d’écoulement naturel l’excédent de liquide dans les mélanges
ser ce grain ; solide-liquide ;
– la grosseur du grain, mesurée par l’ouverture de la plus petite – l’essorage, qui est un égouttage amplifié par des moyens
maille, ou le diamètre de la plus petite perforation, à travers mécaniques (centrifugation ou vibration, par exemple) ;
laquelle ce grain peut passer ; – le dépoussiérage (ou défillérisation) et le deschlammage qui
– le coefficient volumétrique, rapport entre le volume d’un grain sont des opérations visant à éliminer les plus fines particules res-
et celui de la sphère de diamètre égal à la longueur de ce grain ; pectivement par voie sèche et par voie humide.
– la forme et les coefficients de forme d’un grain, déterminés
par des relations qui existent (mais ne sont pas normalisées) Les surfaces criblantes sont en général obtenues par l’entrelace-
entre ses diverses dimensions, telles que longueur/grosseur et ment de fils tendus parallèles, appelés fils de chaîne, et de fils dis-
grosseur/épaisseur donnant respectivement le coefficient d’allon- posés perpendiculairement aux premiers par un moyen mécanique
gement et le facteur de forme. et appelés fils de trame. Ils sont entrecroisés selon divers modes
appelés armure. La texture précise les différences existant entre la
Les courbes granulométriques, représentatives de l’analyse gra- chaîne et la trame (diamètre des fils, écartement des fils, matière,
nulométrique d’un échantillon, sont généralement établies en por- etc.). La maille désigne l’ouverture formée par cet entrelacement.
tant, en abscisse, la dimension des coupures successives et, en Elle peut être carrée, rectangulaire, triangulaire, etc. L’ouverture
ordonnée, le pourcentage cumulé de refus (ou de passant) aux nominale correspond au diamètre de la sphère tangente aux fils
dites coupures. formant la maille. Le pas représente la distance axe à axe de deux
La surface entre deux courbes granulométriques plus ou moins fils consécutifs, le numéro étant le nombre de pas par longueur de
rapprochées est désignée par le terme « fuseau ». On représente référence (dénomination plus en vigueur maintenant).
ainsi la tolérance acceptée pour la préparation d’un produit Les dimensions réelles de passage à travers les surfaces cri-
commercialisé. blantes sont généralement exprimées en France en dimensions
Le module de finesse, utilisé dans la définition des sables pour métriques (centimètres, millimètres ou micromètres), selon la
la construction, s’obtient en divisant par 100 la somme des pour- norme NF X 11-501. Dans les documents anciens ou dans certains
centages cumulés de refus aux tamis de la série ASTM : pays anglo-saxons réticents à l’emploi de telles unités, on peut
8-16-30-50-100 et 140 mesh (pas ou mailles par pouce linéaire), encore rencontrer comme dénomination le numéro ou le nombre
soit 2,23-1,19-0,595-0,297-0,149-0,105 mm d’ouverture (cf. de mailles au centimètre carré, ou même des mailles ASTM (ou
[J 3 100]). mesh) représentant le nombre de mailles par pouce linéaire.
En ce qui concerne le classement dimensionnel, plusieurs Un paramètre très important caractérisant ces surfaces criblan-
termes peuvent être rencontrés dans la littérature spécialisée, en tes est la surface utile de passage par unité de surface totale. Elle
particulier : s’exprime aussi en pourcentage de vide, ou transparence, et varie
– le scalpage, ou étêtage, qui est l’élimination de blocs particu- de 20 à 75 % selon la nature des surfaces et la dimension des
lièrement grossiers dans une alimentation ; on parle de précri- ouvertures.
blage quand ce sont les fractions fines qui sont éliminées avant La porosité de la surface criblante exprime le pourcentage du
une opération de fragmentation ; volume des vides par rapport au volume total.
SQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPQ
CRIBLAGE _________________________________________________________________________________________________________________________
Grilles
à mailles
d2
d1 Grille harpe droite (Ty-Rod)
Grille anticolmatante
(réseau de fils ondulés avec
fil de lisse intercalé)
0,63 2à8 0,8 à 0,9 0,9 à 1 1,1 La dureté peut varier de 92 Shore A pour les zones à chocs impor-
tants à 58 Shore A pour les zones demandant une élasticité maximale
0,80 2 à 10 0,8 à 0,9 0,9 à 1 1,2 comme pour les surfaces criblantes Kombiplast du constructeur
Steinhaus [43].
SR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPQ
_________________________________________________________________________________________________________________________ CRIBLAGE
Certains cribles peuvent combiner deux duretés simultanément – l’effet de piégeage en profondeur obtenu lorsque les particules
en des endroits différents. Les grilles peuvent être constituées de plus fines que les ouvertures sont bloquées dans l’entrelacement
deux couches de matière à dureté variable. des fils ; ce colmatage interne diminue progressivement la taille
effective de la maille ;
Gummi Küper fabrique des modules de criblage en caoutchouc et – l’effet de coalescence obtenu lorsqu’une particule grossit pro-
en polyuréthane comme pour le système modulaire en cascade gressivement par agrégation des particules suivantes ;
Trellex [51]. – les effets physico-chimiques (tension superficielle) obtenus
lorsque la mouillabilité de la toile par les divers liquides
L’emploi du caoutchouc a des conséquences sur le montage et
présente des avantages similaires au cas du polyuréthane. Le
domaine d’application est orienté vers les coupures techniques (ou
constituant les mélanges est très différente.
Q
de dégrossissage). La forme des trous est variable (oblongs, car- 1.3 Choix des surfaces
rés, ronds). Les duretés habituelles sont à 60/65 Shore A ; on peut
utiliser des duretés inférieures pour éviter notamment les phéno- Le choix des surfaces criblantes conditionne le montant de
mènes de goujonnage. l’investissement, la durée de vie de la surface criblante, la mainte-
nance, les stocks à prévoir, l’efficacité du criblage et la protection
de l’environnement. La maximisation du profit dépend de ce
1.2 Disposition des ouvertures. choix [43].
Équivalence Il est lié aux caractéristiques des surfaces utilisables [2] :
– la solidité (indéformabilité, résistance à l’usure et aux ruptures
L’inclinaison de la surface criblante (figure 23) a une très grande de fatigue), critère primordial lorsque le produit comporte des élé-
importance. On peut définir une dimension équivalente comme la ments volumineux et lourds ; la préférence est donnée, par ordre
dimension d’ouverture d’une surface de référence donnant une décroissant, aux caoutchoucs et polyuréthane, aux tôles perforées,
coupure équivalente à celle de la surface réelle. Un rapport d’équi- aux grilles métalliques à gros fils ;
valence (dimension équivalente/dimension réelle) peut être adopté – la régularité des ouvertures ; la préférence va cette fois
(tableau 2). d’abord aux tôles perforées puis aux toiles tissées et enfin aux
Les ouvertures de forme carrée, ronde, hexagonale ou rectangu- grilles métalliques, en caoutchouc et en polyuréthane ;
laire permettent un classement bidimensionnel prenant pour réfé- – le pourcentage de vide ; les moyennes usuelles décroissantes
rence la dimension moyenne des grains. Par contre, celles en indiquent pour :
forme de fente ou de fissure ne permettent qu’un classement uni- • les tissus en fil fin à haute résistance, 65 à 75 %,
dimensionnel, ne mettant en jeu que l’épaisseur des grains.
• les tissus ordinaires, 50 à 65 %,
En jouant sur l’inclinaison de la surface criblante, on peut modi-
fier ainsi sa projection horizontale, donc la maille équivalente de • les tôles perforées, 30 à 45 % ;
coupure. – la résistance au colmatage ; on utilise des artifices thermiques
(toiles chauffantes) ou mécaniques (billes et frappeurs) et on
Cet effet est utilisé pour un certain nombre d’équipements, emploie des grilles à mailles rectangulaires, à barreaux flottants,
comme les cribles Mogensen ou Rhewum et les grilles courbes à fis- anticolmatantes [17] ;
sures. – la résistance aux obstructions par goujonnage ; on utilise des
grilles à barreaux divergents, des grilles anticolmatantes.
Quelques mécanismes peuvent altérer la qualité de la L’emploi de surfaces en matière plus ou moins élastique
séparation : (plastique ou caoutchouc) a permis d’améliorer considérablement la
– l’effet de tamis obtenu lorsque les particules plus grosses que résistance à l’abrasion, au colmatage et au goujonnage. En revan-
les ouvertures sont arrêtées à la surface et colmatent partiellement che, le pourcentage de surface utile de passage est plus faible.
cette surface ; Le tableau 3 indique les valeurs que peut prendre le pourcen-
– l’effet d’impact ou de choc obtenu lorsqu’une particule tage de vide pour les tamis métalliques à mailles carrées (réfé-
rencontre normalement sur sa trajectoire un fil et s’y accroche ; rence du laboratoire). Les tableaux 4 et 5 résument les
caractéristiques des surfaces criblantes et indiquent un certain
nombre de possibilités d’usage dans l’industrie.
Tableau 2 – Dimension équivalente
de surface criblante
Type d’ouverture
Dimension équivalente
(eq)
2. Paramètres du criblage
Trou carré à plat 1 × côté réel
Trou carré pente 30o 0,8 × côté réel 2.1 Principe du criblage
Trou rond à plat 0,8 × diamètre réel
Le criblage est réalisé par projections périodiques de matériaux
Trou rond pente 30o 0,6 × diamètre réel sous l’effet de vibrations qui ont pour rôle :– de disperser le maté-
Fentes parallèles au sens 1,5 × écartement réel riau à cribler et de présenter les particules devant les vides de la
du produit sur crible plat surface criblante ;– de dégoujonner les mailles ;
Fentes perpendiculaires 0,5 × écartement réel – de transporter le matériau vers l’extrémité de l’appareil.
au sens du produit sur crible La composante verticale du mouvement vibratoire disperse les
pente moyenne 45o matériaux et casse les agglomérats ; la composante d’avancement
Les rapports d’équivalence (dimension équivalente/dimension permet la progression des produits.
réelle) ne sont qu’indicatifs, car ils peuvent varier avec les para- Les valeurs fondamentales intervenant sur le processus de cri-
mètres de fonctionnement (amplitude et fréquence des vibra- blage sont :
tions, matériaux, composition granulométrique, etc.). – l’amplitude a des vibrations ;
SS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPQ
CRIBLAGE _________________________________________________________________________________________________________________________
– la vitesse de rotation ω ;
Tableau 3 – Pourcentage de vide en fonction
des caractéristiques de surfaces criblantes – l’angle de projection α des particules ;
à mailles carrées (tissus métalliques) – l’angle d’inclinaison β.
Ouverture Diamètre de fil Pourcentage Les constructeurs distinguent deux accélérateurs spécifiques :
de maille de vide – l’accélération mécanique γm qui s’exerce sur tous les
(mm) (mm) (%) composants du crible et qui a pour expression :
Q
100 20 70 γ m = a ω 2 /g
71 12 73
50 10 69 avec g = 981 cm/s2 ;
40 8 69 – l’accélération des matériaux γp qui est l’accélération verticale à
31,5 6 71 laquelle sont soumises les particules au moment où elles
20 5 64 retombent sur la toile et qui a pour expression :
12,5 4 58
γ p = γ m sin (α + β)/ cos β
8 2,5 58
4 2 45 L’angle de projection θ par rapport à la verticale s’écrit :
2 1,25 38
1 0,8 39 θ = sin−1(g /a ω 2 sin α ) = sin−1(1 / γ p )
0,5 0,315 38
0,315 0,200 37 Et la vitesse initiale de projection :
0,16 0,112 35 V = a ω cos θ
ST
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPR
Criblage
Critères de choix et calcul d’un crible
Q
par Pierre BLAZY
Professeur honoraire
Ancien directeur de l’École nationale supérieure de géologie (ENSG)
et Robert JOUSSEMET
Ingénieur de recherche au Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM)
ENSG-INPL-CNRS-UMR 7569
Responsable de la station d’essais Steval (Station de valorisation des matières minérales
et des substances résiduaires)
SU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPR
CRIBLAGE _________________________________________________________________________________________________________________________
Q
les cas.
Le choix doit également prendre en compte :
L’opération unitaire criblage peut ainsi, au premier abord,
paraître simple. – la précision de coupure désirée ;
Le nombre de plus en plus important de modèles de cribles et la – les coûts dus à l’usure ;
croissance continue de la taille des installations entraînent une – les dimensions de coupure ;
augmentation de la taille et surtout de la largeur des cribles. Faire – la taille maximale des fragments dans l’alimentation ;
le bon choix n’est pas une chose aisée. – les modes de fixation sur le crible en question.
La nature du matériau de la surface criblante fait partie des cri-
1.1 Constructeur tères de choix de l’opérateur. Le pourcentage de vide des cribles
classant des gros fragments est à peu près le même, que la sur-
Le choix d’un crible se fait selon l’aptitude du constructeur : face soit en métal ou en caoutchouc, mais pour les fragments
– à fournir le(s) type(s) de crible adapté(s) au problème ; moyens et fins, le pourcentage est plus faible pour le caoutchouc
que pour la toile métallique. Par suite de leur rigidité nettement
– à fournir la taille requise (surtout dans les applications requé-
plus faible, les surfaces en plastique ont aussi un pourcentage de
rant des équipements de très grandes tailles que certains
vide plus faible que la toile métallique. Il faut donc choisir un appa-
constructeurs ne peuvent pas livrer) ;
reil plus grand pour un débit du même ordre, ce qui influe à la fois
– à adapter le modèle pour le client, bien que des modifications
sur le dimensionnement et sur le coût de toute l’unité.
puissent le compliquer et le faire sortir des gammes classiques ;
– à faire profiter le client de son habileté et de son savoir-faire
pour le choix du modèle envisagé, à fournir de bonnes prévisions
des performances du modèle choisi et à bien calculer le dimen- 1.3 Installation
sionnement du crible pour éviter les phénomènes de résonance
parasite ; Parfois, le projet peut faire partie d’un agrandissement ou se
– à fabriquer des cribles de résistance élevée pour minimiser les situer dans un endroit où les coûts de construction sont particuliè-
coûts de maintenance et maximiser la durée de vie et les rement élevés. La surface au sol disponible peut alors être un
performances ; paramètre critique pour le choix. Dans d’autres cas, ce peut être la
– à fournir des pièces de rechange en cas de besoin, pour que le hauteur disponible qui peut influer sur la décision.
matériel puisse toujours être réparé. Dans de tels cas, on peut opter pour un des modèles compacts
disponibles (types banane, par exemple), l’augmentation du débit
par unité de surface équipée n’occasionnant pas de supplément
1.2 Fonction criblage sensible de dépense.
Le criblage était à l’origine une opération simple et modeste, Des adaptations particulières peuvent aussi permettre des gains
mais il a évolué et est devenu, même pour le plus classique des notables : par exemple, tel type de crible permet d’économiser des
cribles vibrants, une opération unitaire incluant beaucoup de fonc- goulottes de liaison, de la structure de charpente, etc.
tions, par exemple :
– la fonction d’origine de coupure granulométrique, comme le
scalpage, le criblage primaire, le criblage secondaire ou tertiaire 1.4 Coût d’achat et d’entretien
dans une opération multiétage (avec séparation finale de plusieurs
produits) ; En général, plus le crible est simple, plus l’investissement est
– le lavage et l’égouttage ; faible. Le prix augmente normalement avec la complexité de
– la séparation de populations de grains, en jouant sur les l’appareil. Ainsi le crible à mouvement circulaire est le plus simple,
formes ou les tailles des particules ; le moins cher et le plus répandu. Le tamis à mouvement linéaire,
– la récupération de liquide dense en gravimétrie. normalement réservé au criblage fin, est plus cher, mais offre de
Le produit que l’opérateur désire obtenir guide le choix de la bonnes performances et ne nécessite que peu de hauteur pour son
fonction de coupure granulométrique du crible. Dans le cas de installation. Cette remarque est valable pour les cribles à mouve-
minerais métalliques, le crible fournit en général des produits qui ment linéaire à résonance, qui, en plus, ne demandent pas beau-
seront traités (triés) dans d’autres circuits et une certaine tolérance coup de maintenance. Les cribles à mouvement elliptique sont
est admise. En revanche, dans le cas de minéraux industriels ou de plus complexes, mais fournissent de bons résultats dans le tami-
matériaux de construction, le criblage fournit souvent des produits sage fin.
directement commercialisés avec des spécifications de plus en Le choix de l’élément criblant est un facteur de grande impor-
plus strictes. À une extrémité du concept se trouve l’opérateur qui tance pour le coût de l’installation. La surface criblante peut inter-
désire la plus grande précision, tandis qu’à l’autre intervient la venir, dans le prix total de l’appareil, entre 30 et 90 % (par exemple
facilité de liaison entre les divers appareils d’une installation de dans le cas de polyuréthane). Un installateur suggère que, avec le
classification : satisfaire les deux peut rendre très compliquée la coût par tonne de diverses surfaces criblantes, il faut prendre en
tâche du concepteur. compte le coût de l’installation du panneau, de la fréquence des
De même, la fonction de coupure granulométrique intervient réparations, des remplacements, des résultats du criblage et du
dans le choix des surfaces criblantes : taux de disponibilité.
– les barres (d’un grizzly) sont normalement utilisées dans le Nota : pour les données économiques, le lecteur se reportera utilement en
scalpage ; [Doc. J 3 101].
SV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQPR
_________________________________________________________________________________________________________________________ CRIBLAGE
1.5 Matériau traité ■ La Société Allis choisit ces paramètres, six d’entre eux pour
évaluer l’expression de base du calcul, les autres étant considérés
Les analyses scientifiques des matériaux traités peuvent fournir comme constants ou introduits ultérieurement pour affiner le
des données intéressantes. D’autres facteurs sont cependant à calcul. Ce sont :
considérer en particulier, l’analyse minéralogique semi-quantita- – le passant dans l’alimentation ;
tive (première évaluation quantitative). – le pourcentage de particules de dimensions critiques dans
La caractérisation du matériau, en dehors de sa composition, l’alimentation ;
Q
doit permettre de donner, selon les critères suivis par la Société – le débit d’alimentation du crible compatible avec une bonne
Allis, au moins partiellement, les indications essentielles épaisseur du lit sur la surface criblante (cf. [J 3 101, figure 2]) ;
suivantes : – la dimension des ouvertures de la surface criblante, calculée
soigneusement pour obtenir la bonne répartition refus-passant ;
– le pourcentage de passant contenu dans l’alimentation ;
– le taux de vide déterminant la surface libre de criblage néces-
– le pourcentage de particules dans l’alimentation de taille
saire pour le débit demandé ;
critique (de dimension supérieure à 75 % de la taille de
– la longueur du crible qui induit une classification plus ou
l’ouverture) ;
moins complète.
– le taux d’humidité dans l’alimentation ;
– la répartition des particules selon les formes ; Un calculateur utilise ces données de base pour déterminer :
– la rugosité des surfaces des particules ; – la quantité des égarés fins dans le refus par rapport à la taille
– la densité en vrac. de l’ouverture ;
– la maille correspondant à 95 % de passant (D95).
La Société Nordberg ajoute, comme paramètre significatif, le
pourcentage de particules passant à la demi-maille d’ouverture, Ces deux valeurs permettent de déterminer les courbes de distri-
tandis que la Société Hewitt-Robins attire l’attention sur l’impor- bution granulométrique.
tance de la connaissance de la variabilité éventuelle de l’alimenta- Ces calculs sont introduits dans des boucles itératives utilisées
tion, dans le but de protéger les cribles essentiels à l’installation. par le constructeur Allis telles que celles de la figure 1.
Même deux matériaux qui, au laboratoire, ont les mêmes résul- Les sociétés développent des logiciels dont elles réservent l’utili-
tats en granulométrie et en humidité, peuvent avoir des réactions sation à leur propre usage.
différentes à l’échelle industrielle, à cause de facteurs tels que
l’abrasivité. Ces facteurs de qualité sont à tort souvent ignorés. ■ Un autre constructeur, Hewitt-Robins (États-Unis), a mis au
point un système expert qui lui permet, dans un menu de cinq
programmes différents dont les données et les résultats sont inte-
ractifs, de définir :
1.6 Performances imposées
– les calculs de traverses de planchers ;
La détermination des performances est intimement liée au pro- – les calculs de bâtis ;
cessus de choix du type de crible et du dimensionnement. Le – la sélection de cribles ;
concepteur doit être capable de déterminer, par simulation, si le – les calculs de puissance de moteur nécessaire et de durée de
modèle choisi est capable d’atteindre ou de dépasser ces perfor- vie estimée des paliers des cribles ;
mances. – les devis et les coûts.
Le besoin de quantifier les futures performances provient du fait Le formulaire d’informations préalables inclut des paramètres et
que la séparation réalisée par le crible n’est jamais parfaite. Pour des spécifications liés au matériau, à la densité en vrac (t/m3), aux ali-
s’assurer que les particules critiques puissent passer à travers le mentations (t/h) maximale et moyenne, à la méthode d’alimentation,
crible, il est nécessaire que les ouvertures soient plus larges (en à la chute maximale du matériau (mm), à la cadence des opérations
général de 10 à 20 %) que la dimension de coupure. Cette façon de (longueur des postes, jours/semaine), à la température, à l’humidité
faire limite à la fois la quantité de passant qui reste dans le refus et et à la forme des particules, à l’efficacité demandée au crible (%), à la
la quantité de refus qui se retrouve avec le passant, en diminuant dimension de coupure requise (mm), à l’emplacement, etc.
le nombre de rebonds. Les spécifications du crible sont définies par le type, la taille et
On considère habituellement : les dimensions du modèle, le nombre d’étages, la surface, la
masse, le nombre de tirants (ou fixations à la charpente générale),
– le rapport de la masse de passant à travers la surface à la
la préparation des surfaces, les boîtes d’alimentation et de
masse de passant dans l’alimentation ;
décharge, les entraînements, le type de montage, l’amplitude et la
– la proportion dans l’alimentation de produits grossiers de taille fréquence des secousses, l’inclinaison, le moteur recommandé
supérieure à la dimension de coupure. (puissance et vitesse de rotation).
On définit aussi les résultats du criblage par la détermination Ainsi un programme d’analyse issu du formulaire d’informa-
des quantités d’égarés dans chacune des fractions. tions permet en quelques minutes pour un simple crible, ou en
deux ou trois heures pour une installation complexe, et en utilisant
les renseignements précédents, de calculer pour chaque appareil :
1.7 Choix du crible la surface utile, la capacité, le tonnage et l’humidité du passant et
du refus, le rendement, les formes des ouvertures, les épaisseurs
Les constructeurs possèdent des banques de données des lits d’alimentation et de décharge, la granulométrie moyenne.
comprenant les caractéristiques de plus d’un millier de types de Il peut également déterminer, pour un criblage en voie humide, le
matériaux à traiter. Ils peuvent combiner ces connaissances de débit d’eau nécessaire, la répartition de cette eau entre passants et
base avec la théorie du criblage de façon à développer rapidement refus à chaque surface. En conclusion, le programme indique la
et systématiquement un choix sûr de la conception du crible. taille du crible choisi.
Cette démarche prend en compte les paramètres identifiés du
matériau qui s’ajoutent aux paramètres appareil :
1.8 Modélisation du criblage
– le type de crible et de mouvement ;
– la pente, la vitesse et la longueur du crible ; ■ Subasinghe et al. [27] montrent que le criblage est un procédé
– le type de surface criblante, les dimensions des ouvertures et unitaire pouvant être décrit comme une combinaison de deux pro-
le taux de vide. cessus du premier ordre (cf. encadré de rappel) se produisant
SW
Q
SX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQVP
Classification pneumatique
SY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQVP
Microscope
Épaisseur maximale ............................................................ 1 1 1 1 0,8 1 1
Diamètre moyen de la particule se présentant
en forme aplatie................................................................... 1 1,3 1,9 2 3à8
Longueur maximale ............................................................ 1 1,7 2 3 4 à 10 3à8 5 à 50
TP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQVP
Q
et dévésiculage [J 3 590].
Δp = C tv 2 ρ / 2 (3)
Svarovsky [26] a proposé des groupes adimensionnels issus de
avec Ct constante aérodynamique, dite coefficient de traînée, la loi de Stokes, permettant de modéliser la sélection pneumatique
fonction du nombre de Reynolds Re et d’autres variables et de changer d’échelle pour des nombres de Reynolds Re faibles
opératoires telles que la concentration en solide du (Re 41) :
mélange gaz-particules, la température, etc.,
v vitesse du gaz calculée à partir du débit volumique Re = a v − u ν (4)
gazeux Q en fonction de la surface caractéristique du
sélecteur (on considère en général l’aire de la section avec a dimension de la particule,
perpendiculaire au courant gazeux), v vitesse du gaz,
ρ masse volumique du gaz. u vitesse de la particule,
ν viscosité cinématique du gaz.
1.2.2 Limite de séparation, dimension de coupure Lorsque la particule est accélérée, l’équation du mouvement
ou de partage et imperfection s’écrit :
TQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQVP
industrielle
Q
3.1 Relation entre rendement et bilan
massique
Si l’on considère une opération de classification pneumatique
(figure 1) avec :
– M, Mg et Mf les débits massiques, respectivement de l’alimen-
tation du séparateur, du produit grossier et du produit fin ;
– a la dimension de la particule ;
– F (a), Fg (a) et Ff (a) les distributions cumulées des particules de
dimension a, respectivement dans l’alimentation, dans le produit
grossier et dans le produit fin ; la différentielle dF/da décrit le poids
statistique que représentent les particules de dimension a.
Produit grossier
L’équation du bilan massique général et celle relative aux parti- MgdFg/da
cules de dimension a s’écrivent respectivement :
Figure 1 – Schéma de principe d’une classification pneumatique
M = Mg + M f (10)
(M )a = (Mg )a + (M f )a (11)
E = Mg /M (13) 40
ou encore : 20
Si l’on fait appel aux pourcentages cumulés pour une dimension G(a)[%]
donnée, on obtient : 100
TR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYP
L’étude complète du sujet fait l’objet de plusieurs fascicules qui sont indépendants et auquel
il sera utile de se reporter :
— [J 3 190] - Concentration par gravité. Principes ;
— [J 3 191] - Concentration par gravité. Différentes technologies ;
— [J 3 192] - Concentration par gravité. Modélisation et critères de choix ;
— [Doc. J 3 193] - Concentration par gravité. « Pour en savoir plus ».
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPU
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 190 − 1
TS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYP
Q bibliographique [2].
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 190 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
TT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYQ
sites isolés).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 191 − 1
TU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYQ
Q
s’affranchir de paramètres sensibles intervenant dans des procédés autres que
gravimétriques : cette voie est ainsi moins perturbée par des variations de
composition minéralogique-chimique que la flottation, où les sels solubles, les
changements dans la stœchiométrie des minéraux, la qualité de l’eau et la
nature des impuretés sont des facteurs perturbants.
La réussite d’une séparation gravimétrique repose sur la connaissance pous-
sée des paramètres minéralogiques du minerai à traiter (maille de libération,
masse volumique des divers constituants, présence de mixtes minéralogiques,
répartition granulométrique des espèces minérales, etc.).
L’étude complète du sujet fait l’objet de plusieurs fascicules qui sont indépendants et
auxquels il sera utile de se reporter :
— [J 3 190] – Concentration par gravité. Principes ;
— [J 3 191] – Concentration par gravité. Différentes technologies ;
— [J 3 192] – Concentration par gravité. Modélisation et critères de choix ;
— [Doc. J 3 193] – Concentration par gravité. « Pour en savoir plus ».
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 191 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
TV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYQ
PIC–F-CB, figure 3), soit par roue verticale (bac Teska), soit par roue
inclinée (Drewboy ).
Viscosité apparente (en 10–3 Pa · s)
Q
60 charbon de 10 à 200 mm ;
40 — pour le Drewboy, des débits de 1 000 t/h de charbon de 3 à
20 1 000 mm.
0 Fonctionnant comme un séparateur statique, les classificateurs à
2 200 2 600 3 000 3 400 sédimentation gênée, dont les éléments sont fluidisés par un
courant d’eau ascendant, peuvent traiter des grains de charbon pyri-
Masse volumique du médium (kg · m–3)
teux avec un Ep de 0,11 à 0,12 pour un d 50 moyen de 1,85 mm. Le
procédé supporte bien les variations des caractéristiques du
Figure 1 – Variations de la viscosité du médium en fonction charbon [40]. Les capacités sont de l’ordre de 20 à 22 t/(h · m2).
de sa masse volumique, d’après [51]
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 191 − 3
TW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYQ
Séparateur
Alimentation magnétique
Tambour
séparateur
Bobine
Q
démagnétisante
Eau de rinçage
Solides
Grille d’égouttage non
magnétiques
Bâche à liqueur Bâche à et eau
de séparation liqueur
diluée
Flottants
Plongeants
Récupérateur
Densimètre magnétique
Vers bidon
de liqueur dense
Cyclone
épaississeur
Alimentation en minerai
Flottants
Égouttage-
rinçage
Eau de
Plongeants
rinçage
liqueur dense
Bidon de
Vanne
électropneumatique
Bidon de
liqueur
diluée
Pompe
Pompe
Circuit du médium
Circuit d’eau
Circuit de l’air comprimé Réservoir Réservoir
Circuit du médium dilué
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 191 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
TX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYR
1. Modélisation.............................................................................................. J 3 192 - 2
1.1 Modélisation du sluice ................................................................................ — 2
1.2 Tambour à liquide dense............................................................................. — 3
1.3 Modélisation du jig à grille fixe .................................................................. — 4
1.3.1 Modèle de contact .............................................................................. — 4
1.3.2 Modèle du fluide................................................................................. — 4
1.4 Modélisation de la spirale........................................................................... — 4
2. Choix et coûts........................................................................................... — 5
2.1 Sélection de l’équipement .......................................................................... — 5
2.1.1 Choix et objectifs ................................................................................ — 5
2.1.2 Granulométrie..................................................................................... — 5
2.1.3 Classification ....................................................................................... — 5
2.1.4 Capacité et alimentation en solides et en liquide ............................ — 5
2.2 Incidences financières ................................................................................. — 7
2.3 Quelques schémas de traitement............................................................... — 7
2.3.1 Unité mobile........................................................................................ — 7
2.3.2 Circuit des fines de cassitérite à Geevor
(Cornouaille, Grande-Bretagne) ........................................................ — 7
2.3.3 Laverie de la mine de chromite
de Thiebagi (Nouvelle-Calédonie) ..................................................... — 7
2.3.4 Laverie de tungstène de Santa Comba (Espagne) ........................... — 7
2.3.5 Laverie de minerai d’or de Campbell Mine (Ontario, Canada) ....... — 7
2.3.6 Laverie de charbon de Hazard (Kentucky, États-Unis) ..................... — 7
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 3 193
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 192 − 1
TY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYR
1. Modélisation v O v O v
M1
M σ = b exp (– λ σ) et le rapport ---------
- = r
M2
1.1 Modélisation du sluice
Il vient :
La sédimentation des minéraux lourds dans un sluice est un lnr
phénomène complexe : en effet, l’écoulement de la pulpe provoque λ = ---------- avec ∆x = ᐉ 2 – ᐉ 1
∆x
la formation d’un remous (figure 1) qui produit naissance à un
vortex dont l’effet de centrifugation a pour conséquence une sédi- bᐍ
mentation en amont de l’espace interriffle. On obtient donc deux ρ = 1 – exp (– s) avec s = -------
at
dépôts de particules en aval et en amont de chacune des riffles, dis-
posées à intervalles réguliers perpendiculairement à la direction du exp (– s) = 1 – ρ
courant. La position optimale de ce remous se situe au tiers supé-
rieur de la distance interriffle pour avoir un maximum de particules M1
b = --------------------------
-
sédimentées en amont. Dans ce cas, il est proposé une expression exp – λ ᐉ 1
du comportement des grains lourds dans un sluice [12] [13] dont la
loi de dépôt s’écrit : Si A est la masse totale déposable dans le sluice :
bᐉ
M σ = b exp --------- b
at A = -----
λ
avec Mσ la masse de minéral utile déposée dans la section σ (en M = Aρ
kg), située à une distance ᐉ (en m) de l’origine d’un sluice
de largeur unitaire, après un temps de fonctionnement t A
a = ------
(en heure), t
b la capacité maximale de rétention de la section σ (en ● Soit on divise le sluice de longueur totale L en deux parties éga-
kg/m), les, et on prélève la totalité des masses M 1 et M 2 déposées :
a la masse du minéral utile (lourd) alimenté par unité de
temps dans la section (en kg/h). M1 + M2 = M
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 192 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
UP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSQYR
Q
16,5 Pour une sphère, k = ----- et pour une particule quelconque,
6
15 0,20 < k < 0,25 ; en pratique, on prend k = 0,225.
13,5 Les relations qui lient C 0 et δ 0 sont les suivantes, en régime
Sections en laminaire :
12 dents de scie ln C 0 = – 5,99 k + 1,95 (4)
10,5
δ 0 = 9,97 k + 2,94 (5)
9
On définit une vitesse terminale sans dimension v *
t :
7,5
0
δ2 4d ∗1,5
0,5 2
冤 冥
6 - 1 + --------------------
v *t = ----------- - – 1 (6)
4d ∗ C0 δ0
0,5 2
4,5
3
d
1,5 avec d ∗ = ----- (7)
p
0
v
7,44 8,53 9,63 10,72 11,81 12,91 14 15,09 α (%) v *t = ------t (8)
q
Figure 2 – Capacités des sections rifflées en fonction de la pente α vt = vitesse maximale
et du profil des sections 1
4∆ ρρ g 冣
3 µ2
冢 -------------------------
-----
3
p = - (9)
m
est visible que la capacité de rétention maximale est atteinte pour
une pente de 12 % ou que des sections rectangulaires sont supé- 1
4∆ ρµ g
冢 -------------------- 冣
-----
rieures à des sections en dents de scie (figure 2). Il est de même q = - 3 (10)
possible d’optimiser les bilans, la longueur du sluice et les différents 2
3ρ m
paramètres opérationnels (dilution, tonnage, cycles de récolte...).
Dans les expressions précédentes, certains termes sont connus
et mesurables :
1.2 Tambour à liquide dense — d : diamètre de la particule (intervalle moyen entre deux
tamis) ;
Pour un séparateur à liquide dense, le modèle doit être capable — µ : viscosité dynamique ;
de prévoir les teneurs et les rendements des produits plongeants — ρm : masse volumique du médium supposée constante dans
et flottants dans des conditions opératoires données. Il est en effet tout le bain ;
nécessaire de prévoir la qualité d’une séparation pour des valeurs — ∆ ρ : différence entre les masses volumiques de la particule et
particulières de la densité de médium à l’entrée, sa viscosité, le du médium ;
tonnage alimenté et ses caractéristiques, les variables mécaniques. — g : accélération due à la pesanteur.
Le modèle proposé [6] [53] prend en compte le comportement d’une
classe de particules qui est lié à ses propriétés hydrodynamiques. La procédure de calcul de vt est la suivante :
Il est commode d’imaginer un indice caractérisant chaque classe — déterminer C 0 et δ 0 à partir de (4) et (5) ;
granulométrique de particule, qui soit lié à la vitesse finale atteinte — déterminer p et q à partir de (9) et (10) ;
en sédimentation libre. — déterminer d ∗ à partir de (7) ;
Pour un séparateur donné, on calcule des indices P i appelés indi- — déterminer v *t à partir de (6) et vt à partir de (8).
ces de partage directement à partir des résultats de bilan densimé- La relation entre la vitesse v t i d’une particule de dimension x et
trique i :
de masse volumique différente et l’indice P i est donnée par la
100
P i = ----------------------------------------------------------------------- (1) relation :
1,099 ( ρ 50i – ρ )
1 + exp ------------------------------------------
P i = 100 冤 1 – ( v 100 – v t i ) 2 冥
K
E pi (11)
avec E pi écart probable, avec v 100 vitesse maximale correspondant à un indice de par-
ρ 50i masse volumique de séparation, tage pour lequel 100 % de la matière sont des plon-
ρ masse volumique du milieu dense. geants.
x est calculé selon la relation :
Le nombre de Reynolds Re est fonction de deux paramètres C 0
et δ 0 et du coefficient de traînée C D [25] : A
lnx = ------------ + B (12)
δ0 2 m2
CD = C 0 冢 1 + -------------
Re
- 冣 (2)
m dimension moyenne des particules (moyenne arithmétique).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 192 − 3
UQ
Q
UR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRP
Séparation magnétique
Théorie et modélisation
par Gérard GILLET
Q
Ingénieur ENSG de Nancy (École nationale supérieure de géologie)
Maître de conférences à l’INPL (Institut national polytechnique de Lorraine) et à l’ENSG
de Nancy
Laboratoire Environnement et Minéralurgie
T oute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 220 − 1
US
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRP
Q
— J 3 223 « Séparation magnétique : économie et applications particulières » ;
— Doc. J 3 224 « Séparation magnétique. Pour en savoir plus ».
magnétique B qui, dans le vide, ne sont pas indépendantes, mais cet alignement, on est en présence du ferromagnétisme, caractérisé
liées par l’équation : par l’existence d’une aimantation spontanée en l’absence de champ
extérieur et par des phénomènes d’hystérésis. L’existence de
B = µ0 H champs moléculaires locaux, caractéristiques de chacun des diffé-
avec µ0 perméabilité du vide égale à 4π × 10−7 H · m−1. rents sites cristallins, permet d’interpréter l’antiferromagnétisme et
le ferrimagnétisme.
Quand une matière est soumise à l’influence d’une induction
magnétique B , chaque élément de volume dV acquiert un moment Les substances diamagnétiques et paramagnétiques présentent
magnétique : une aimantation proportionnelle à la valeur du champ magnétique.
Ces corps sont donc appelés magnétiques parfaits et ont une valeur
m = MdV de susceptibilité magnétique spécifique :
On dit alors que la matière s’aimante et que, d’une manière géné- — négative pour les éléments diamagnétiques (− 2 × 10−9 à
– 7 × 10 – 9 m 3 ⁄ kg ) ;
rale, cette aimantation M est proportionnelle à la valeur du champ
— positive pour les éléments paramagnétiques (0,1 × 10−6 à
magnétique H : 5 × 10 – 6 m 3 ⁄ kg ).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 220 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
UT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRP
(0)
Tableau 2 – Susceptibilité magnétique maximale κM susceptibilité magnétique peut être obtenue par le calcul à partir de
de quelques corps ferrimagnétiques et ferromagnétiques l’expression de la susceptibilité magnétique molaire (en
m 3 ⋅ kmol – 1 ) :
Nom Formule κM
µ0 N A ηB2 µB2 1 ,571 4 × 10 – 3 η B 2
χ M = ----------------------------- = ----------------------------------------------- (1)
Substances ferrimagnétiques 3k T T
Magnétite................................. Fe3O4 1à6 avec k constante de Boltzmann (= 1,380 × 10−23 J · K−1),
Maghémite ............................... γFe2O3 0,6 à 1,8 T température thermodynamique,
N A constante d’Avogadro (= 6,022 × 1026 kmol−1),
Pyrrhotine ................................. Fe8S9 0,09 à 0,4
µB magnéton de Bohr (= 9,274 × 10−24 A · m2),
Substances ferromagnétiques ηB nombre effectif de magnétons de Bohr (donné
par les tables de constantes).
Acier doux ................................ Fe 5 330
Calcul de la susceptibilité magnétique de la sidérose FeCO3 (à 20 ˚C).
Acier extra-doux....................... Fe 15 000
L’ion paramagnétique est Fe2+, qui a en moyenne 5,3 magnétons de
Acier dur ................................... Fe avec 1 % C 100 Bohr. D’après l’équation (1) :
Fer (suivant origine)................. Fe 2,5 × 103 à 1,43 × 106 χM = 1,571 4 × 10−3 × (5,3)2/293,15
= 0,151 × 10−3 m3 · kmol−1
Cobalt ........................................ Co 42
en divisant par la masse molaire de FeCO3 (115,6 kg · kmol−1)
Nickel ........................................ Ni 70 à 1 200 χ = 1,30 × 10−6 m3 · kg−1
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 220 − 3
UU
Q
UV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRQ
Séparation magnétique
à basse et haute intensité
Q
par Gérard GILLET
Ingénieur ENSG de Nancy (École nationale supérieure de géologie)
Maître de conférences à l’INPL (Institut national polytechnique de Lorraine) et à l’ENSG
de Nancy
Laboratoire Environnement et Minéralurgie
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 221 − 1
UW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRQ
Les appareils de basse intensité fonctionnent normalement à Ces machines travaillent en régime automatique et continu pour
c hamp magnétique ouvert, c’est-à-dire que les lignes de force éliminer ou séparer soit des éléments ferreux contenus dans des
magnétique se referment dans un milieu magnétique peu perméa- déchets métalliques, des ordures ménagères ou des scories ou
ble, air ou eau. sables de fonderie, soit pour enrichir des minerais ferrimagnétiques
en gros morceaux. Le système magnétique peut être constitué
Une certaine gamme de ces séparateurs est plus particulièrement d’aimants permanents ou d’électroaimants. Ils sont principalement
destinée à résoudre des problèmes de protection ou de récupéra- de trois classes.
tion. Ils sont alors à champ magnétique profond pour attirer à dis-
tance ou maintenir des pièces relativement importantes. Les pôles
émetteurs du flux magnétique sont situés sur un même plan ou dis- ■ Les séparateurs suspendus, à évacuation discontinue ou conti-
posés suivant une structure radiale. Pour ces appareils, le circuit nue (overband) sont des appareils très efficaces pour enlever des
magnétique peut être également constitué d’un électroaimant. éléments ferreux indésirables se trouvant pris dans des charges
transportées par des convoyeurs à courroie. Ils peuvent se placer en
L’autre catégorie de ces appareils est destinée à résoudre des pro- position longitudinale à la jetée du convoyeur (figure 1 a) ou en
blèmes d’épuration ou de concentration de minerais, ainsi que ceux position transversale au-dessus. Ces trieurs sont principalement uti-
de récupération du médium dans les unités de concentration par lisés en protection d’autres appareils (concasseurs, broyeurs, cri-
gravité (cf. l’article Concentration gravimétrique). Dans ce cas, les bles, etc.) et pour les scories de la sidérurgie.
champs magnétiques sont moins profonds et les lignes de flux plus
concentrées, pour une disposition de pôles identiques.
■ Les poulies magnétiques sont des appareils qui ont la place et
Cette gamme de séparateurs, de structure simple et de fonction- la fonction d’une poulie de tête d’un convoyeur à bande, mais ren-
nement peu onéreux (dépense énergétique faible), est conçue pour fermant un dispositif magnétique afin de retenir et d’évacuer les
des applications en voie sèche ou en voie humide. produits magnétiques (figure 1 b). Celles-ci existent en une grande
variété de puissances et de dimensions pour faire face à tous les
Dans le cas des séparateurs magnétiques à basse intensité besoins spécifiques (produits magnétiques de quelques grammes à
(SMBI), le dispositif utilisé est constitué d’aimants permanents. Ce 10 kg environ).
sont des matériaux caractérisés par une induction magnétique
rémanente Br les rendant aptes à créer un champ magnétique sans ■ Les tambours déferrailleurs sont de conception similaire à
dépense d’énergie. Les matériaux à aimants permanents sont nom- ceux utilisés pour le traitement des minerais (§ 1.1.2). Les appareils
breux (Remalloy, Vicalloy, Alnico, ferrites), mais les aimants les plus sont généralement alimentés par le haut dans les opérations de pré-
couramment utilisés actuellement sont constitués d’alliages concentration (récupération élevée) ou en dessous du tambour pour
céramiques de type Co5RE (où RE est un élément de terres rares :
des opérations de concentration haute teneur (fonctionnement par
Sm, Sr, Ce, Nd, etc.) ou fer-néodyme-bore (Fe-Nd-B) dont les inten-
sités de champ magnétique peuvent atteindre 1 200 kA/m et la extraction). Suivant la conception du système magnétique, le
valeur de grad(H2) 1,3 × 1017 A2/m3. Dans les séparateurs magnéti- champ magnétique peut être plus ou moins profond et d’intensité
ques, les aimants permanents peuvent être montés avec pièces plus ou moins élevée (par exemple de 80 kA/m à 100 mm de la sur-
polaires (H > 800 kA/m). Sans pièces polaires, les lignes de champ face à 40 kA/m à 175 mm). Ces séparateurs peuvent être constitués
magnétique se propagent loin dans l’espace (champ magnétique de tambours en aciers spéciaux pour résister à l’usure et sont capa-
profond) et les valeurs maximales du champ magnétique ne bles de traiter des produits grossiers (200 mm de dimension) à un
dépassent pas 200 kA/m. débit de l’ordre de 200 à 300 t · h−1 · m−1.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 221 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
UX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRQ
Aimants Prolongement
antagonistes (acier ou ferrite isotrope
ou anisotrope)
S N N S
N S S N
N N
Q
S S
N NS SN
NS S NS
Pièces SN S
polaires S N
N
(acier ou N S
ferrite N S S N N
S S N S S Aimants
isotrope)
a Overband
N S S S N inducteurs
N N
N
Aimants de Aimants de
répulsion super-répulsion
N pôle nord
S pôle sud
Alimentation solide
Amagnétiques
Module 1
b poulie magnétique Couronne Tambour
aimantée
Figure 1 – Exemple d’appareils déferrailleurs
Module 2 Module 2
Ces séparateurs sont équipés d’un tambour (ou virole) à l’inté-
rieur duquel se trouve une couronne d’aimants permanents fixe
(figure 2 a). Les aimants sont généralement disposés selon une Volet de
structure axiale et sont espacés régulièrement avec une polarité séparation
alternée (meilleur retournement des houppes de produit). La
matière est alimentée sur le tambour au niveau de la couronne
NM2 M2
aimantée. Les particules ferromagnétiques attirées dans le champ
magnétique se collent au tambour et y adhérent sous l’action de la NM1/M M1/NM
force magnétique. La rotation du tambour les amène à l’arrière de
celui-ci dans une zone de champ magnétique plus faible où elles
sont décollées. Les particules non magnétiques sont éjectées du
tambour sous l’action de la vitesse de rotation de ce dernier. Les for-
ces principales mises en jeu sont donc la force d’attraction magnéti-
que et les forces de gravité et centrifuge qui tendent à détacher et à M magnétiques
éjecter les particules. NM non magnétiques
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 221 − 3
UY
Q
VP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRR
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 222 − 1
VQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRR
1. Présentation générale de dimension, certaines matrices sont caractérisées par leur facteur
de remplissage F ou par leur pourcentage de vide ε :
volume de la matrice
F = -------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ces séparateurs existent en deux versions, une cyclique (solé- volume de la chambre de séparation
noïdes en cuivre ou supraconducteur), de capacité pouvant attein-
ε = 1 −F
dre 200 t/h, et une autre, de fonctionnement continu, à carrousel,
pouvant atteindre 800 t/h (solénoïde dipôle en cuivre). Le pourcentage de vide d’une matrice change en fonction du temps
Q
avec l’accumulation de la matière et peut se mettre sous la forme :
Les matrices utilisées en SMHG sont constituées d’empilages de
grilles en métal expansé, de grillage, de laine ou de mousse de fer σd
(figure 2 de l’article [J 3 220]), ou de billes. ε = ε i – --------------
1 – εd
L’utilisation de ce type de matrices d’extraction dans les sépara-
avec σd le volume de matière déposée par unité de
teurs à haut gradient est parfaitement adaptée aux problèmes com-
volume de matrice,
plexes rencontrés lors des opérations d’épuration ou de
récupération de produits ultrafins. εd et εi
respectivement le pourcentage de vide du dépôt
et de la matrice propre.
Le principe (figure 1) de la séparation magnétique à haut gradient
et haut champ consiste à produire, au moyen d’éléments ferroma- Une matrice doit effectivement offrir un maximum d’efficacité de col-
gnétiques fins, de fortes hétérogénéités dans un champ magnétique lecte, un minimum de reluctance magnétique, une bonne perméabilité
extérieur à l’origine homogène. Il en résulte des centres de forces au fluide, mais également une bonne facilité de nettoyage. Le tableau 1
magnétiques de faibles portées, sur lesquels sont piégés les pro- donne les facteurs de remplissage des principaux types de matrices.
duits paramagnétiques. Le volume interne de la bobine est équipé Dans presque toutes les opérations de traitement magnétique, une
d’un canister (boîte d’extraction remplie d’une matrice d’extraction certaine proportion de matière alimentée dans le séparateur sera
(figure 1). Ce canister comporte des tuyauteries pour la circulation retenue mécaniquement. Ce piégeage mécanique est accentué dans
de la suspension et de l’eau de lavage, ainsi que pour la récupéra- les cas des particules grossières et/ou d’utilisation de matrice fine.
tion des produits de séparation. Quand le champ magnétique est En règle générale, pour les particules fines (< 10 µm), la capture
appliqué, on fait passer la pulpe à travers la matrice ; les particules mécanique est pratiquement constante, quel que soit le type de
dont la susceptibilité magnétique est suffisamment élevée sont matrice. Avec une granulométrie inférieure à 25 µm, le piégeage
attirées sur les fibres de la matrice, et les particules non magnéti- mécanique augmente très lentement avec la diminution de tailles
ques quittent le système (figure 1 a). Lorsque la capacité de des éléments de la matrice, et ce n’est qu’à partir de 50 µm que cet
rétention de la matrice est atteinte, l’alimentation est arrêtée, un effet se fait réellement sentir avec des matrices de type laine ou
lavage à l’eau est effectué sous champ pour nettoyer la matrice des mousse de fer.
particules mixtes ou piégées mécaniquement, puis le champ
La hauteur de la matrice est également un paramètre important
magnétique est ramené au voisinage de zéro, afin d’expulser, par de
dans la mesure où elle peut contribuer à un accroissement du pou-
l’eau sous pression, les particules magnétiques (figure 1 b). L’ali-
voir de rétention mécanique, mais surtout dans la mesure où elle
mentation peut alors reprendre. Ces différentes opérations consti-
déterminera le temps de rétention des particules dans le champ.
tuent le cycle de fonctionnement du séparateur.
Simultanément, la puissance électrique consommée, la masse du
séparateur, les baisses de pression d’eau de lavage dépendent aussi
de la hauteur de la matrice. Dans la plupart des cas d’épuration
(minéraux industriels, eaux, fluides...) de particules paramagnéti-
2. Matrices et capacité d’un ques fines (< 50 µm maximum), sur des appareils industriels conti-
nus ou cycliques, la hauteur de la matrice varie entre 80 et 200 mm
séparateur à haut gradient (figure 2). À résultats équivalents, une diminution de hauteur peut
avoir des répercussions économiques non négligeables (réduction
de la hauteur des pièces polaires et de la bobine ; consommation
moins importante aussi bien d’acier pour le circuit de fermeture du
2.1 Les matrices champ et du conducteur pour le bobinage (Cu, Nb-Ti), et donc de la
puissance électrique installée.
En ce qui concerne l’optimisation et l’adaptation des matrices, L’efficacité d’une matrice d’extraction va également dépendre de
dans un séparateur SMHG, il a été montré ([J 3 220], § 2.2), que le la matière qu’elle peut retenir. Quantitativement, le nombre de par-
rapport λ(D /d ) peut atteindre une valeur 10 sans affecter l’efficacité ticules minérales, que la matrice peut accumuler avant de voir son
de l’opération de traitement. efficacité de capture diminuer, est exprimée par la notion de charge-
ment de matrice, pour laquelle plusieurs définitions sont possibles.
Essayer d’optimiser le rapport λ de la force d’attraction magnéti- En minéralurgie, quatre expressions peuvent être utilisées :
que à la force d’entraînement du fluide tend généralement à assimi-
ler le phénomène de capture à un mécanisme de filtration. Si le masse de solide de l′alimentation
L = -----------------------------------------------------------------------------------------------
F 1
rapport λ < 10, ce mécanisme de filtration est dominant et conduit à masse de matrice
la formation d’un dépôt de matière sur la matrice, ce qui augmente avec L F 1 sans dimension,
la résistance au fluide. Le phénomène de filtration mécanique doit
être au maximum évité dans les opérations industrielles et pour masse de solide de l′alimentation
cela, il est nécessaire d’avoir un rapport λ >> 10. L = -----------------------------------------------------------------------------------------------
F 2
surface de matrice
Les analyses théoriques d’adaptation de matrice à partir des avec L F 2 en kg . m–2 ou g . cm–2,
modèles sont complexes et, en réalité, un grand nombre de résultats
expérimentaux montrent que les performances minéralurgiques ne masse de solide de l′alimentation
L = -----------------------------------------------------------------------------------------------
F 3
sont pas dégradés pour des valeurs de λ variant entre 100 et 200. volume de matrice
Les critères pour sélectionner la forme optimale des éléments col- avec L F 3 en kg . m–3 ou g . cm–3,
lecteurs d’une matrice sont souvent moins précis que ceux qui défi- masse du produit magnétique
nissent la dimension. Des formes variées de matrice sont utilisées, L M = -------------------------------------------------------------------------------------
comme les plaques dentées, les barreaux, les billes, les grillages, la volume de matrice
laine de fer et le métal déployé ([J 3 220], figure 2). En plus du critère avec L M en kg . m–3 ou g . cm–3,
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 222 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
VR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRS
e choix d’un séparateur est guidé par des critères communs aux différents
L types de traitements, mais également par les propriétés magnétiques des
minéraux, leur minéralogie et leur granulométrie. La première partie de cet arti-
cle abordera donc les critères technico-économiques conduisant aux choix d’un
séparateur.
Nous évoquerons ensuite quelques applications particulières de la séparation
magnétique qui font appel à de nombreux systèmes pour retirer des particules
ferrifères de différents produits et notamment recycler les métaux à l’aide de
l’épuration par induction magnétique.
Les aimants permanents en terres rares fournissent aussi une méthode simple
et peu coûteuse pour l’élimination de petites particules de fer, acier inoxydable
magnétique et oxyde de fer, sous forme de rouille et d’écailles, qui ont été intro-
duits dans les minéraux industriels au cours du traitement ou du transport, ou
dans la fabrication de poudres fines (aliments, pigments, produits chimiques,
pharmaceutiques...).
De nombreux systèmes existent : grilles, barreaux, filtres, plaques..., pouvant
s’adapter à tout type de conduites de transport de matériaux pulvérulents véhi-
culés par un fluide (air ou eau).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 3 223 − 1
VS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSRRS
leurs principaux domaines et leurs conditions d’utilisation. Les figures 1 et 2 ainsi que les tableaux 1 à 4 résument les princi-
Pour des données techniques supplémentaires, le lecteur peut pales données économiques (investissements et fonctionnement)
également consulter les tableaux du « Pour en savoir plus » des divers appareils de séparation.
[Doc. J 3 224].
Le choix d’un des séparateurs va être guidé par un certain nombre 1.2.1 Investissements
de critères communs aux différents types de traitements (disponibi-
lité en énergie, en eau, débit de minerai sec, facilité d’entretien,
approvisionnement de pièces d’usure, environnement technologi- Le coût d’un séparateur (capital) va dépendre de sa dimension et
que, etc.), mais surtout par trois critères : les propriétés magnéti- de son système magnétique. Ce coût est déterminé par le construc-
ques des minéraux, leur minéralogie et leur granulométrie (définie teur au vu des résultats d’essais en b a t c h (essais discontinus de
ici comme la dispersion volumique de taille des éléments solides du laboratoire) ou d’essais pilotes destinés à définir le type d’appareil
matériau). et les conditions de séparation les mieux adaptées aux objectifs à
atteindre (débit d’alimentation, eau, champ magnétique de coupure,
■ Les propriétés magnétiques vont guider l’utilisateur sur une etc.).
des classes d’appareils disponibles :
— à basse intensité pour les matériaux fortement magnétiques ■ Dans une première approximation et d’après les données des
(ferrimagnétiques et ferromagnétiques) ; constructeurs, on peut noter les remarques suivantes :
— à haute intensité ou à haut gradient (en relation étroite avec la ● Le séparateur magnétique à basse intensité est le moins cher :
granulométrie) pour les matériaux faiblement magnétiques (para- de 122 à 183 € par tonne horaire traitée.
magnétiques). ● Le séparateur magnétique à haute intensité en voie sèche est le
Dans les cas d’associations minéralogiques complexes, où les plus cher : 2 987 à 12 196 € par tonne horaire traitée. Ce type de
deux types de substances coexistent, les séparations à basse et à séparateur est pénalisé par de faibles débits unitaires (au maximum
haute intensité doivent être généralement envisagées. 6 t/h), ce qui impose bien souvent de multiplier le nombre d’appa-
reils et d’augmenter l’encombrement (bâtiment). Par contre, pour de
■ Suivant la minéralogie ou la texture (composition et maille de petites unités de traitement (épuration après séchage du concentré
libération), il est souvent nécessaire de connaître avec une bonne par exemple), il est très intéressant.
précision la valeur des susceptibilités magnétiques des minéraux à
traiter ou des grains mixtes. Cette connaissance, tout en donnant ● Le coût d’un séparateur magnétique à haute intensité en voie
des indications sur l’appareil à utiliser, peut également renseigner humide se situe entre 762 et 4 573 € par tonne horaire traitée.
sur la qualité du produit fini (teneur et récupération). En effet, deux Exemple : pour une capacité de 900 000 t/an (7 600 h) de minerai
espèces minérales n’ayant pas un écart de susceptibilité magnéti- de fer, il faut compter, d’après KHD Humboldt Wedag, un investisse-
que suffisant ne pourront être séparées. Il en est de même pour des ment en capital d’environ 0,22 €/t incluant l’équipement (séparateur,
grains mixtes (magnétite-quartz ou hématite-martite, par exemple) pompes, tuyauterie), bâtiment et installation. Ce coût est basé sur un
qui peuvent se retrouver suivant leurs tailles dans la fraction amortissement technique sur 10 ans à 10 % d’intérêt. Pour des capaci-
magnétique ou non magnétique, quelles que soient les conditions tés supérieures, le coût en capital peut descendre à 0,15 €/t.
de séparation. Vouloir éliminer de tels éléments pour augmenter la
teneur du concentré entraîne également une baisse de la récupéra- ● Le coût d’un séparateur à haut gradient (bobinage en cuivre ou
tion de métal par perte de particules fines riches. Le choix de la supraconducteur) se situe entre 1 524 et 15 244 € par tonne horaire
méthode ou de l’appareillage peut également être guidé par les traitée (le séparateur supraconducteur Eriez coûte 2,2 M$).
objectifs à atteindre : qualité du concentré ou taux de récupération.
● Les prix des séparateurs à haute intensité (SMHI) et à haut gra-
Dans des cas semblables, certains constructeurs peuvent apporter
une solution par une utilisation particulière de leurs appareils (sépa- dient (SMHG) sont fonction de la conception magnétique du circuit,
rateurs à basse intensité, centrifuge, haut gradient ou utilisation de la masse d’acier à bas taux de carbone utilisé pour la fermeture
d’entrefers larges dans des séparateurs de type Jones. du champ et du système de refroidissement associé. La figure 1
donne les coûts d’un séparateur à haut gradient (bobine en cuivre)
■ Le critère granulométrique (associé étroitement aux critères en fonction des principaux critères de dimensionnement de la
minéralogiques et aux propriétés magnétiques) détermine le mode bobine, pour un champ magnétique de 400 kA/m et le tableau 1
de traitement (sec ou humide), mais également le type d’appareils. compare les systèmes à bobine en cuivre - bobine supraconduc-
En règle générale, les produits grossiers se traitent en voie sèche et trice.
les produits fins (à partir de 1 mm) en voie humide. Le traitement en En règle générale, on peut dire que le coût d’un bobinage va
voie humide est plus sélectif, du fait de la non-existence des forces dépendre :
interparticulaires, et a une capacité plus importante puisqu’il n’y a
plus la nécessité de travailler en couche mince. Mais, dans certains — de son diamètre et de sa hauteur (masse du conducteur) ;
cas, le traitement en voie sèche peut être rendu indispensable pour — du champ magnétique développé ;
des raisons techniques (impossibilité de mouiller le produit, man- — de la puissance électrique installée ;
que d’eau) ou économique (séchage). Dans les cas de traitement — du type et de la forme du conducteur ;
(concentration, mais surtout épuration) de produits ultrafins (granu-
— du système de refroidissement associé.
lométrie inférieure à 50 µm) dans les domaines des minéraux indus-
triels ou de l’environnement (épuration de fluide), les séparateurs à Le tableau 2 compare divers séparateurs.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 223 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
VT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSUP
Flottation
Mécanismes et réactifs
par Pierre BLAZY
Q
Professeur à l’École nationale supérieure de géologie (ENSG)
et El-Aid JDID
Docteur ès sciences
Ingénieur de recherche au Laboratoire environnement et minérallurgie (LEM)
ENSG-INPL-CNRS UMR 7569
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 350 − 1
VU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSUP
FLOTTATION __________________________________________________________________________________________________________________________
Q
On peut donc définir plusieurs opérations élémentaires lors du processus de
flottation :
— conditionnement des surfaces des solides par des modificateurs de
l’adsorption du collecteur ;
— adsorption du collecteur sur la surface d’un solide déterminé ;
— contact entre les particules solides et les bulles d’air ;
— transport de l’ensemble bulles-particules vers la surface de la pulpe ;
— formation et récupération de l’écume.
Le collecteur est un agent tensioactif (surfactant), molécule organique hétéro-
polaire constituée par au moins une chaîne hydrocarbonée et une tête polaire,
qui peut comporter un ou plusieurs groupes salifiants facilement ionisables.
Selon que la charge de la tête polaire, après dissociation dans l’eau, est négative
ou positive, le collecteur est anionique ou cationique. Le caractère tensioactif est
conféré par l’affinité de la chaîne pour la phase gazeuse, et de la tête polaire pour
la phase liquide. La molécule tensioactive est donc orientée à l’interface air-eau.
Pour les sulfures, les agents tensioactifs les plus utilisés appartiennent à la
famille des thiols. Ce sont principalement les alkyldithiocarbonates et les alkyl-
dithiophosphates. Pour les oxydes, les silicates et les sels, les surfactants les
plus employés sont les acides gras, les amines et leurs sels, les alkylsulfates et
alkylsulfonates.
Les moussants sont aussi des tensioactifs dont la constitution rappelle celle
des collecteurs, puisque ce sont aussi des molécules organiques hétéropolaires
appartenant principalement aux familles des alcools et des polyéthers, mais qui
ne s’adsorbent pas ou s’adsorbent peu sur les surfaces minérales. D’ailleurs,
tous les collecteurs présentent plus ou moins des propriétés moussantes.
La flottation des sulfures métalliques, qui sont les minerais naturels des
métaux de base non ferreux, représente historiquement le procédé qui a permis
de traiter des minerais complexes à fine minéralisation ou à faible teneur,
notamment les minerais de plomb-zinc-cuivre, qui sont concentrés par flottation
dans plus de 90 % des cas, dans des usines dont la capacité journalière peut
varier de quelques centaines de tonnes à 100 000 tonnes.
Les minéraux de type oxydes, silicates et silicoaluminates, bien que de
familles minéralogiques différentes, présentent en solution aqueuse des pro-
priétés physico-chimiques semblables et répondent aux mêmes types de réac-
tifs. La flottation, sauf pour le fer hématite, est peu développée industriellement
pour l’ensemble de ces trois familles.
Enfin, les minéraux de type sels (carbonates, sulfates, fluorures, tungstates et
phosphates) représentent une famille extrêmement importante, de propriétés
assez homogènes, puisqu’ils sont constitués de cations et d’anions entre les-
quels existent des liaisons ioniques. La flottation s’applique surtout aux miné-
raux peu solubles, bien qu’il existe des usines de flottation de minéraux solubles
tels que la sylvinite (KCI) et la halite (NaCl) en milieu saumure.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 350 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
VV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSUP
__________________________________________________________________________________________________________________________ FLOTTATION
Q
Silicates
Zircon ZrSiO4
Tableau 1 – Principaux minéraux pouvant être séparés
par flottation Wollastonite CaSiO3
Silicoaluminates
Sulfures
Orthose K(Si3Al)O8
Galène PbS
Albite Na(Si3Al)O8
Blende ZnS
Néphéline Na3KAl4Si4O16
Marmatite Zn1−xFexS
Talc Mg6(Si8O20)(OH)4
Molybdénite MoS2
Muscovite K2Al4(Si6Al2O20)(OH, F)4
Pentlandite Ni1−xFexS
Phlogopite K2(Mg, Fe2+)6(Si6Al2O20)
Chalcocite Cu2S
Biotite K2(Mg, Fe2+)6-4(Fe3+, Al, Ti)0-2 ...
Covellite CuS
(Si6-5Al2-3O20)O0-2(OH, F)4-2
Chalcopyrite CuFeS2
Lépidolite K2(Li, Al)5-6[Si6-7Al2-1O20](OH, F)4
Bornite Cu5FeS4
Andalousite Al2O(SiO4)
Enargite Cu3AsS4
Disthène Al2O(SiO4)
Tennantite (Cu, Fe)12As4S13
Tétrahédrite (Cu, Fe)12Sb4S13
Pyrite FeS2 1.1 Thermodynamique de la flottation
Pyrrhotite Fe1−xS
Mispickel FeAsS L’application des principes de la thermodynamique aux systèmes
Carbonates de flottation permet de comprendre les mécanismes réactionnels et
de prévoir si une transformation peut avoir lieu ou non, sans toute-
Calcite CaCO3
fois connaître la cinétique de cette transformation et sans pouvoir
Dolomite (Mg, Ca)CO3 indiquer la récupération d’un minéral dans des conditions particu-
Magnésite MgCO3 lières. La principale critique de l’application de la thermodynamique
vient du fait que, pendant le temps où se déroule l’opération de flot-
Malachite Cu2CO3(OH)2 tation, le système auquel on applique les lois thermodynamiques
Cérusite PbCO3 n’est pas en équilibre [1]. Aussi, cette démarche ne doit-elle être
considérée que comme une approche simplificatrice pour décrire un
Smithsonite ZnCO3
phénomène très complexe.
Sulfates
Barytine BaSO4
1.1.1 Rappel de thermodynamique à l’interface
Anglésite PbSO4 liquide-air
Célestine SrSO4
Fluorures La tension superficielle γ est définie comme le travail nécessaire
pour accroître l’interface entre deux fluides d’une unité de surface.
Fluorine CaF2 Si l’on considère l’accroissement infinitésimal dA, le travail néces-
Tungstates saire dWr s’écrit, pour une transformation réversible :
Scheelite CaWO4 dW r = γ dA (1)
Phosphates
L’expression générale de la variation de l’enthalpie libre G du sys-
Apatite Ca5(PO4)3(OH, F) tème s’écrivant :
Oxydes simples
d G = – S d T + V d P + ∑ µi d ni + γ d A (2)
Magnétite Fe3O4
Hématite Fe2O3 avec T température,
Cassitérite SnO2
S entropie,
Quartz SiO2
µi potentiel chimique du constituant i,
Pyrolusite MnO2
Rutile TiO2 ni nombre de moles du constituant i
Corindon Al2O3 on a, à pression, température et composition constantes :
Baddeleyite ZrO2 dG = γ dA (3)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 350 − 3
VW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSUP
FLOTTATION __________________________________________________________________________________________________________________________
Soit, pour un accroissement infinitésimal, l’expression générale : On détermine ainsi la densité d’adsorption qui peut être soit néga-
∂γ
∂ G S tive, soit positive selon le signe du terme ------------------ .
∂ln ( a i )
γ = ----------- (4)
∂ A P, T, n
Comme à pression et composition constantes, on a par unité À la fin du XIXe siècle, la découverte de gisements métal-
Q
d’aire : liques à minéralisations fines et dispersées a rendu les métho-
des d’enrichissement basées sur l’exploitation des propriétés
∂ G S massiques des minéraux difficilement applicables. C’est ainsi
----------- = –SS (5)
que le procédé de flottation, qui fait appel aux propriétés super-
∂ T P, n
ficielles des phases minérales en milieu aqueux, est apparu
ou encore : comme un procédé miracle, capable de fournir des concentrés
marchands à la métallurgie à partir de tonnages de plus en plus
dγ importants de minerais.
------- = – S S (6) Trois grandes périodes ont marqué le développement de ce
dT
procédé, liées à la mise sur le marché industriel de grandes
L’énergie superficielle totale ES est donnée par la relation : quantités de réactifs, appelés collecteurs, qui confèrent l’hydro-
phobicité nécessaire aux surfaces minérales. Dans un premier
ES = GS + TSS (7) temps, pour flotter les sulfures on fit appel aux acides gras natu-
rels, dont les consommations étaient élevées. Dans un
il vient : deuxième temps, vers les années 1920-1930, on synthétisa des
collecteurs de type dithiocarbonates et dithiophosphates, ayant
dγ une grande affinité pour les sulfures conduisant à de faibles
E S = γ – T ------- (8) consommations. Enfin, arrivèrent sur le marché, dans un troi-
dT
sième temps, d’autres collecteurs de synthèse tels que les ami-
Dans un système à composants multiples, l’accumulation d’un ou nes, les alkylsulfonates et les alkylsulfates, permettant de flotter
plusieurs composants à l’interface constitue le phénomène des oxydes et des sels.
d’adsorption. Dans le cas de substances dissoutes dans un solvant, Dès le début, la sélectivité a été un des principaux moteurs de
l’équation de Gibbs donne la relation entre la tension superficielle γ la flottation, qui a nécessité bon nombre de travaux scientifi-
entre deux phases et l’entropie superficielle SS, la température T, le ques et techniques, depuis la compréhension des phénomènes
potentiel chimique µi de l’espèce i en solution et sa concentration de surface jusqu’à la recherche de réactifs modulant l’action des
molaire par unité d’aire à l’interface liquide-air (Γi, en mol/m2). collecteurs, ou la découverte de réactifs nouveaux. C’est ainsi
que, plus récemment, sont apparus les collecteurs chélatants,
d γ = – SS d T – ∑ Γi d µi (9) qui font l’objet d’études pour le traitement des gisements à
minéralisations complexes.
Comme le procédé de flottation se déroule à température cons- En dehors de l’industrie minérale, le procédé de flottation
tante, il vient l’équation de Young : s’est développé dans d’autres applications dont les principales
sont l’industrie papetière pour le désencrage des vieux papiers,
d γ = –∑ Γi d µi (10) et le traitement des eaux pour la séparation des huiles insolu-
bles et des matières en suspension.
En exprimant dµi en fonction de l’activité ai, soit :
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 350 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
VX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSUP
__________________________________________________________________________________________________________________________ FLOTTATION
Q
deux premières couches ont un degré de dissociation plus élevé que Solide
celui de l’eau pure ;
— des techniques telles que la calorimétrie d’immersion dans
l’eau (le caractère hydrophile d’une surface étant révélé par une
forte exothermicité) et la résonance magnétique nucléaire du proton ψ0
et du deutéron, ont permis d’étudier jusqu’à quelle distance de
l’interface solide-liquide le champ de surface peut influencer l’orga-
nisation et le comportement microdynamique des molécules d’eau. ψδ
Les résultats montrent que le nombre de couches d’eau influencées
par le champ de surface n’excède pas cinq couches et que la valeur
moyenne obtenue par l’ensemble des techniques est de l’ordre de 0 ζ δ d
trois, ce qui correspond à une épaisseur du film d’eau liée d’environ
9,5 Å. I couche rigide interne d'Helmoltz ;
II couche diffuse externe d'Helmoltz ;
En conséquence, la fixation des particules sur les bulles d’air
impose que l’hydratation de la surface soit la plus faible possible. III couche diffuse de Gouy-Chapman ;
L’eau fortement liée aux surfaces des oxydes et silicates crée des ψ0 potentiel de surface ;
surfaces bien hydratées. L’enthalpie libre du film liquide augmente ψδ potentiel de la couche de Stern ;
lors de son amincissement quand la particule se rapproche de la ζ potentiel de Freundlich dit potentiel zêta.
bulle, ce qui explique la mauvaise flottabilité des minéraux des gan-
gues. La flottation des non-métalliques passe donc par une déstabi- Figure 2 – Modèle de la double couche pour une particule
lisation de l’eau liée et l’adsorption obligatoire d’un collecteur, électronégative
puisque leur flottabilité naturelle est nulle.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 350 − 5
VY
Q
WP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSYP
Techniques de fluidisation
a fluidisation consiste à faire passer une phase fluide (très souvent un gaz) à
L travers un lit de particules, supportées par une grille, pour les mettre en sus-
pension. Le terme fluidisation vient du fait que la suspension gaz/solide est ame-
née dans un état semblable à celui des fluides. Par exemple, si l’on inclinait le lit
fluidisé, la surface de la suspension reste horizontale et ne suivrait pas le mou-
vement du récipient. On peut aussi plonger un objet dans le lit fluide sans une
résistance particulière de la suspension, comme ce serait le cas pour un fluide.
Cet état est dû au fait que les forces de frottement particule/particule sont géné-
ralement négligeables (exception faite des poudres cohésives) bien que les par-
ticules soient relativement libres de leurs mouvements.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPR
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 390 − 1
WQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSYP
Q — la phase solide est parfaitement mélangée au sein de la sus- Pour un lit de particules donné, l’état de la suspension change en
pension. De ce fait, le lit fluidisé est tout à fait homogène en tempé- fonction de la vitesse de fluidisation. En augmentant de façon pro-
rature. Cette homogénéité donne aux lits fluidisés un avantage gressive le débit de fluidisation (en pratique nous utiliserons la
indéniable par rapport aux lits fixes qui sont souvent soumis à un notion de vitesse de fluidisation qui correspond à la vitesse en fût
fort gradient de température ; vide), nous observons les phénomènes suivants (figure 1) :
— le coefficient de transfert de chaleur entre la suspension et — aux très faibles vitesses de gaz, les particules sont immobiles.
les tubes échangeurs est très élevé [couramment entre 200 et Aucune fluidisation ne se produit ;
600 W/(m2 · K)] et permet de chauffer ou de refroidir le matériel de — à une vitesse Umf que nous appellerons vitesse minimale de
façon efficace ; fluidisation, les particules bougent légèrement et se mettent en sus-
— le lit fluidisé peut fonctionner en mode opératoire discontinu pension. La suspension reste homogène et aucune bulle n’apparaît
(batch) ou continu (semi-batch ou ouvert). En effet, étant donné la sous cette condition ;
facilité de prélèvement et d’ajout de particules solides dans le lit flui- — à une vitesse légèrement supérieure à Umf des bulles apparais-
disé pendant sa marche, la phase solide peut être au besoin renou- sent. Nous l’appellerons la vitesse de bullage U°. Sauf pour les par-
velée continuellement ; ticules de grosse taille, cette vitesse est très proche de Umf et peut
— la vidange et le nettoyage des lits fluidisés se font très facile- être confondue avec celle-ci. En pratique industrielle, on considère
ment, comme pour un réservoir d’eau. que le bullage commence pratiquement au minimum de
fluidisation ;
Les avantages fournis par la technique de fluidisation ne sont pas — en augmentant la vitesse de fluidisation et sur une plage opé-
sans contrepartie. En effet, on peut relever un ou deux inconvé- ratoire relativement large, le lit reste fluidisé. Dans ce régime, les
nients majeurs à ce procédé : bulles ont une forme régulière, souvent sphérique mais avec une
— l’attrition des particules par un frottement permanent entre- calotte inférieure remplie de particules solides (la traînée). Ce
elles, qui cause une diminution progressive de la taille des particu- régime de fonctionnement est appelé la fluidisation bouillonnante
les d’une part, et la formation de fines particules susceptibles de et correspond à celui qui est le plus souvent utilisé ;
s’envoler facilement d’autre part ; — au fur et à mesure que la vitesse de fluidisation augmente, la
— comme nous le verrons au paragraphe 2.1, aux régimes opéra- taille et le nombre des bulles croissent progressivement et l’agita-
toires les plus intéressants, un phénomène de ségrégation se pro- tion de la suspension devient de plus en plus violente. Cette agita-
duit dans les lits fluidisés et des bulles apparaissent au sein de la tion est produite par l’ascension des bulles et par le fait qu’elles
suspension gaz/solide. Si le mouvement ascendant de ces bulles entraînent dans leur sillage une partie de la suspension. À des vites-
contribue largement à l’agitation et à l’homogénéisation de la sus- ses importantes, la forme des bulles devient irrégulière. On appelle
pension, par contre, il véhicule rapidement le gaz du bas vers le ce régime la fluidisation turbulente ;
haut du lit fluidisé et diminue le temps de contact gaz/solide. Ainsi, — quand on dépasse la vitesse terminale de chute libre des par-
le transfert de matière entre les bulles et la suspension devient sou- ticules (Ut), celles-ci quitte le lit fluidisé avec le courant gazeux. Si
vent une étape limite dans les procédés de transformation où le lit l’on empêche la vidange du lit en récupérant les particules dans des
fluidisé est employé en tant que « réacteur chimique » (se référer dispositifs annexes, pour les réintroduire dans le lit fluidisé, un nou-
aux articles [J 4 100] Calcul des réacteurs à lits fluidisés et [J 1 065] veau régime de fluidisation s’établit. On appelle ce régime le lit
Éléments de mécanique des fluides. Application aux milieux transporté. Le système avec recirculation est appelé couramment le
poreux). lit fluidisé circulant.
z (m)
hmf
P (kPa)
Figure 1 – Changement d’état d’un lit de particules au fur et à mesure que la vitesse de fluidisation croît
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 390 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
WR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSYP
∆ P (kPa)
104
ρs – ρf (kg/m3)
Lit fixe Lit bouillonnant Lit transporté
5 x 103 Fluidisation
B irrégulière
Fluidisation D
facile
2 x 103 A
Q
Fluidisation
103 relativement
facile
Umf Ut U (m/s)
5 x 102 C
Figure 2 – Évolution de la perte de charge totale d’un lit de particules
Cohésives
en fonction de la vitesse de fluidisation (fluidisation
2 x 102 difficile)
Vitesse terminale
Vitesse réduite U *
transportés
dans le système gaz/solide.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 390 − 3
WS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSSYP
Q
Zone de désengagement
ports sont les plus remarquables. La première correspond à la flui- des particules
disation des particules relativement fines à des vitesses supérieures
à Ut . Une application industrielle remarquable de ce régime est
celle des réacteurs de combustion de charbon de certaines centrales
thermiques. Le terme lit circulant employé pour ce régime de fluidi- Pulvérisation
sation vient du fait que le solide quitte le lit fluidisé et que, par con-
Jambe de
séquent, il doit être récupéré et réintroduit dans le lit. Cette Alimentation retour des
opération est réalisée au moyen d’appareils périphériques (cyclo- en particules particules
nes, jambe de retour...) qui sont présentés au paragraphe 6.
Suspension
Juste au-dessus de la zone des lits circulants, se trouve une autre gaz /solide
zone dont le régime de fonctionnement correspond à des vitesses Échangeur de chaleur fluidisée
beaucoup plus élevées (environ 10 à 15 m/s). Ce régime est celui des
lits transporté s, tels les risers pétroliers du procédé FCC (craquage Grille de
fluidisation
catalytique du pétrole à l’aide d’un catalyseur solide).
Alimentation en fluide
Il y a encore quelques régimes, délimités dans le diagramme de
Reh, en particulier celui des lits jets. Ce régime est employé pour Récupération
particules
les grosses particules à fluidisation relativement difficile, comme
dans les procédés d’enrobage. Figure 5 – Lit fluidisé et périphériques les plus courants
Toute reproduction sans autorisation du Centre franç ais d’ exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 3 390 − 4 © Techniques de l’ Ingénieur, traité Génie des procédés
WT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUS
e terme « granulation » inclut tout procédé dans lequel des fines particules
L solides, dispersées dans un milieu gazeux ou liquide, sont assemblées
pour former des particules de plus grosses tailles. Ces dernières dans les-
quelles il est encore possible d’identifier les particules de départ sont appelées
granulés ou agglomérats. Cet assemblage est rendu possible grâce aux forces
de liaison interparticulaires que l’on doit créer et/ou intensifier lors de la granu-
lation. Selon le procédé employé, la taille des granulés peut varier, en général,
entre 0,1 et 50 mm. Le but de cette opération peut être purement commercial,
le produit obtenu présentant une meilleure apparence ou, strictement tech-
nique car la granulation d’une poudre permet, entre autres :
– d’en assurer une manutention plus aisée ;
– de réduire l’émanation de poussières lors de sa manipulation ;
p。イオエゥッョ@Z@ウ・ーエ・ュ「イ・@RPPY
WU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUS
WV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUS
a lit fluidisé b lit à fort taux de cisaillement c tambour rotatif d plateau tournant
WW
Q
WX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUT
approprié.
WY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUT
P, p Pa pression
r m rayon
R, R ′ m rayon de courbure
1. Granulation en lit fluidisé
St – nombre de Stokes
La granulation des particules en lit fluidisé est un procédé de
t s temps mise en contact de trois phases : solide, liquide et gaz. C’est un
procédé complexe qui rassemble des étapes simultanées et
T °C température
compétitives telles que le mélange, la pulvérisation, le mouillage,
u m· s–1 vitesse le séchage, etc. L’essor industriel qu’a connu cette technique est
notamment dû aux avantages offerts par la fluidisation et, en parti-
V m3 volume culier, les transferts de matière et de chaleur très intenses et le
m3 s–1 mélange parfait du solide dans le contacteur.
VY · débit-volume
Le principe de l’opération est relativement simple : les particules
Y Pa contrainte seuil à la rupture solides sont mises en suspension dans le lit par un courant d’air
Z m largeur chaud et une solution contenant le liant est injectée au sein de
celui-ci (figure 1). La chaleur nécessaire pour évaporer le solvant
α – fraction de la zone de mouillage est apportée par l’air de fluidisation. Cette technique a l’avantage
β rad angle de repos de réaliser plusieurs opérations telles que le mouillage, le mélange
et le séchage dans le même appareil.
XP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUT
Solution de granulation
séchage Particules de liant
Atomisation
par atomisation entraînées
ou introduites
dans le lit
Non uniforme uniforme dp > dg
Mouillage
Spray
Q
Collision Collision Séchage avant collision
gouttes-particules entre particules Mécanisme de dépôt
Formation des Formation de
ponts liquides ponts liquides
Fliaison >> Fliaison >
Lit fluidisé de Fliaison < Frupture
Frupture Frupture
particules à
granuler
Défluidisation Séchage Séchage
humide solidification Mécanisme de dépôt
Poudre Agglomération
– évaporation partielle du solvant de la surface des particules ;
Spray – mouillage ;
+ Solution :
liant + solvant
– agglomération ;
– fragmentation ;
– séchage.
Recouvrement en La figure 3 schématise les différents phénomènes mis en jeu
s urface (enrobage) lors de la croissance des particules en lit fluidisé. Lors de la pulvé-
risation du liquide, on peut rencontrer un phénomène parasite, il
Figure 2 – Mécanismes de croissance lors de la granulation s’agit du séchage par atomisation de fines gouttelettes. Cette
en lit fluidisé étape conduit à la formation de fines particules du soluté (liant) qui
peuvent être entraînées par le gaz ou introduites dans le lit. Ces
La croissance des particules se fait par deux mécanismes qui fines peuvent alors grossir ou adhérer à d’autres particules. En ce
peuvent coexister (figure 2) : qui concerne le mouillage des particules par les gouttes provenant
de l’atomiseur, on distingue le mouillage non uniforme du
– le recouvrement en surface qui se produit lorsque les parti- mouillage uniforme.
cules mouillées sont séchées avant qu’une collision avec d’autres
particules n’ait lieu, ou lorsque les forces exercées par le milieu Dans le cas du mouillage non uniforme (ou localisé) caractérisé
fluidisé parviennent à rompre les liaisons entre les particules ; par un diamètre de gouttes dg supérieur au diamètre des parti-
– le second est l’agglomération qui résulte de la coalescence des cules dp , deux situations peuvent se présenter :
particules mouillées. Lors de l’évaporation, les ponts liquides se – la formation de gros agglomérats mouillés qui provoquent la
transforment en ponts solides pour former des agglomérats. ségrégation et la défluidisation du lit ;
La prédominance d’un mécanisme par rapport à l’autre dépend – la formation des agglomérats humides de faible taille qui,
de l’interaction des forces exercées sur les particules présentes après séchage, se transforment en agglomérats secs.
dans le système. Ces forces peuvent être divisées en deux Dans le cas du mouillage uniforme où le diamètre des gouttes
familles : les forces de liaison et les forces de rupture. Les forces est inférieur à celui des particules, on peut aussi distinguer deux
de liaison sont conditionnées par les phénomènes locaux qui se situations :
déroulent à la surface du solide. Ces phénomènes dépendent des – le séchage rapide des particules avant qu’une collision avec
propriétés physico-chimiques des matériaux, autrement dit, de la d’autres particules mouillées ne se produise. La croissance se fait
nature du solide et de celle du liquide utilisés. Les forces de rup- par recouvrement en surface ;
ture induites par le milieu fluidisé dépendent des paramètres de – la collision entre deux ou plusieurs particules mouillées. Si les
procédés à savoir, la vitesse de fluidisation, la géométrie du forces d’adhésion créées par les ponts liquides sont faibles par
contacteur, le système de pulvérisation, etc. rapport aux forces de rupture induites par le milieu fluidisé, la rup-
ture de ces ponts liquides conduit à la formation de particules indi-
1.1 Phénomènes mis en jeu viduelles humides qui peuvent être séchées et grossissent par le
mécanisme de dépôt. Dans le cas contraire, on assiste à la forma-
lors de la croissance des particules tion d’agglomérats humides dont le séchage ultérieur permet de
D’une manière générale, le processus d’agglomération en lit flui- produire des agglomérats secs.
disé est conditionné par les étapes élémentaires consécutives et Notons que la stabilité de la taille des agglomérats secs ainsi
compétitives suivantes [3] [6] : formés dépend à la fois des forces de cohésion interparticulaires
– mélange des particules ; créées par les ponts solides et des forces externes dépendant des
– dispersion du liquide (atomisation) ; conditions opératoires (vitesse du gaz, présence d’éléments
XQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUT
annexes de type agitation, vibration...). Si les forces de rupture initiale étroite peut conduire à une formation excessive
l’emportent sur les forces de cohésion, l’agglomérat peut se frag- d’agglomérats [26]. Au contraire, dans le cas d’une distribution
menter en particules individuelles et en agglomérats de faible initiale relativement étalée, la croissance de la taille des particules
taille. Dans le cas opposé, la croissance se fait par coalescence et est principalement contrôlée par le mécanisme de recouvrement
une augmentation excessive de la taille peut conduire à une déflui- en surface.
disation sèche.
1.2.2.2 Porosité des particules
XR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUT
Tableau 1 – Influence des paramètres opératoires sur les critères d’agglomération en lit fluidisé
Actionneurs
Position de l’atomiseur
soluté/solide constant
de contact constant
Solubilité du solide
Q
Débit du liquide
Température
Critère d’étude
ր ր
ր ց ց ր ր
Stabilité ց ր ր ր
ր ց ց ր ր
ր ր
ց ց
ր ր ր ր ր ր ց ց ր ր ր ր
Efficacité ց ց
ր ր ր ր ր ր ց ց ր ր ր ր
ց ց
ր ր ր ց ց ց
ր ց ր
Taux de croissance ց ր ր ց ց ց ր ց ց ց
ր ց ր
ր ր ր ց ց ց
ց ր ց
ր
Qualité du dépôt ց ց ց ր ր ց
ր
ց ր ց
Le nombre de Stokes visqueux (cf. [J 2 253, équation (25)]) de la teneur en soluté des différentes particules peuvent avoir des
s’écrit alors : conséquences draconiennes.
Bien qu’un lit fluidisé puisse être considéré, dans l’ensemble,
8 ρ p d p2 uB comme un mélangeur homogène, la granulation en lit fluidisé ne
Stv = (2)
3d B µ conduit pas nécessairement à une distribution homogène de
soluté. Ce phénomène peut être expliqué par le fait que le
avec ρp masse volumique des particules. mouillage et l’évaporation conséquente du liquide s’effectuent
pour l’essentiel dans une zone restreinte du lit (appelée la zone de
Cette relation montre que si toutes les autres conditions sont
mouillage-évaporation) située au voisinage de la buse d’injection.
maintenues constantes, une augmentation de la viscosité du
Cette zone constitue la partie active du système vis-à-vis de la dis-
liquide µ fait décroître le nombre de stokes visqueux. Étant donné
tribution de liant, le reste servant uniquement à mélanger et
que le nombre de Stokes critique, Stv* , est indépendant de la visco-
sécher les particules. Notons que l’idée qu’un granulateur à lit flui-
sité (cf. [J 2 253, équation (26)]), le système évolue vers le régime
disé est composé de deux zones distinctes (une relative au
non inertiel (agglomération).
mouillage et à l’évaporation du liquide et l’autre ne servant qu’à
mélanger les particules) est née peu avant que soit avérée expéri-
1.2.4 Homogénéité et morphologie du dépôt mentalement la présence de telles zones. En effet, dès 1981
Sherony [28] a développé un modèle basé sur deux hypothèses
La qualité et l’homogénéité du dépôt traduisent la distribution principales (figure 4) :
du soluté à deux échelles distinctes :
– chacune des zones est assimilée à un mélangeur parfait dont
– celle de la population entière des particules (macroscopique) le volume reste constant ;
caractérisée par la distribution de teneur en soluté (liant) des
– les particules circulent entre les deux zones avec un débit en
particules ;
– celle de la particule ou du granulé (microscopique) jugée par la nombre constant, nY p .
morphologie, l’aspect et l’uniformité de la couche de liant déposé.
En résolvant les équations de bilan de population écrites séparé-
ment pour chaque zone, Sherony établit des expressions donnant
1.2.4.1 Distribution de la teneur en liant des granulés la distribution de teneur en soluté des particules ainsi que son
Dans nombre de cas, le contrôle de la valeur moyenne de la écart-type. Cependant, ce travail a fait l’objet de plusieurs réserves
teneur en liant du produit granulé ne suffit pas à valider sa de la part de Wnulowski et Setterwall [29] dont les travaux sont
conformité vis-à-vis de l’application visée. C’est notamment le cas venus compléter le modèle de Sherony. En prenant les mêmes
des produits pharmaceutiques où des variations même très faibles hypothèses que Sherony, ces auteurs ont abouti à l’équation
XS
Q
XT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUU
e stockage des solides divisés est une opération courante dans de nom-
L breuses industries. Il est en effet difficile de trouver un produit, granulaire ou
pulvérulent, qui n’ait pas séjourné à un moment ou un autre de son élaboration
dans un silo ou dans une trémie de stockage. Le dimensionnement rationnel des
silos pour obtenir une vidange fiable fut développé et publié dans les années
soixante. Depuis, le sujet a fait l’objet d’un intérêt constant et d’importants progrès
technologiques ont vu le jour. Malgré cela, pour beaucoup, un silo reste encore
considéré comme un banal container qui ne nécessite pas de précautions particu-
lières de dimensionnement. Il en résulte un certain nombre de problèmes lors du
stockage et/ou de la vidange des silos industriels. Il n’est pas rare de nos jours
d’avoir recours à un marteau pour faire sortir le solide stocké ! De même, il n’est
p。イオエゥッョ@Z@ウ・ーエ・ュ「イ・@RPQQ
pas moins rare de subir des problèmes d’écoulement ou, plus précisément, de
« colmatage » dans les silos, nécessitant des interventions du personnel pour
vidanger des tonnes de produits mottés à la pelle ! Ces interventions, à caractère
XU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUU
curatif, peuvent, d’une part, abîmer de manière irrémédiable les installations et,
d’autre part, créer des rugosités en déformant les installations qui sont autant de
nouveaux points d’accroches pour de futurs colmatages. Par ailleurs, une part pré-
pondérante des accidents de personnel a lieu lors des interventions dans des silos
colmatés. L’impact économique de ces interventions est également considérable
car elles génèrent des arrêts intempestifs de la production et nécessitent un recy-
clage, voire le rejet du produit motté. À cela, il faut ajouter des accidents beaucoup
Q plus drastiques comme par exemple des incendies et des explosions de silos.
Dans les précédents dossiers [J 2 251] et [J 2 252], nous avons présenté les
notions de base associées à la rhéologie des poudres.
L’objectif de ce dossier est d’initier l’ingénieur de procédé aux principes
physiques régissant l’écoulement des poudres dans les silos, d’exposer les
problématiques posées lors de l’écoulement, ainsi que les outils existants, tant
calculatoires que technologiques, permettant d’en éviter ou d’en résoudre un
certain nombre.
XV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUU
Un peu d’histoire
D
Q
jour aux États-Unis, tout d’abord pour stocker des céréales puis
Cylindre du ciment et de la farine. Les principales préoccupations à cette
époque relevaient plutôt du génie civil ou du génie mécanique
pour éviter que les silos s’effondrent. Dès lors, il était nécessaire
de connaître les champs de contraintes verticales et latérales le
long du silo. Les premiers travaux significatifs dans le domaine
furent ceux de Roberts [1] [2] qui trouva, dès 1882, que la pres-
sion à la base d’une colonne remplie de poudre n’était pas
Trémie hydrostatique mais devenait constante au bout d’une certaine
hauteur de remplissage. Plus tard, Janssen [3] développa un
α
montage expérimental lui permettant d’étudier la variation de la
pression avec la hauteur de remplissage des silos et de
B confirmer les observations de Roberts : contrairement aux liqui-
des, la variation de la pression exercée à la base du silo n’est pas
a silo axisymétrique ou conique
une fonction linéaire de la hauteur du remplissage. Pour expli-
quer ce phénomène, Janssen postula, qu’en raison du frotte-
D ment poudre-paroi, une partie de la pression induite par le solide
était transmise aux parois du silo et supportée par celles-ci.
Enfin, il établit un modèle physique basé sur l’équilibre des for-
ces permettant de prédire les contraintes dans la section droite
des silos. Ce modèle, décrit au paragraphe 2.4 est encore utilisé
de nos jours pour l’estimation du champ des contraintes stati-
ques au remplissage et fait partie des divers codes de calcul des
silos, comme par exemple Eurocode EN 1991-4 2006.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, les méthodes employées pour
prévoir la charge subie par les parois des silos restaient basées
sur des modèles statiques notamment celui de Janssen. Toute-
fois, ces modèles s’avèrent inadaptés en régime dynamique car
ils sous-estiment considérablement les charges portées par les
α B
parois lors de la vidange des silos. Cette insuffisance a causé un
certain nombre d’accidents et destruction de silos car, comme
nous le verrons plus loin (§ 3.1), la distribution des contraintes
lors de l’écoulement du solide diffère radicalement de celle
L donnée par le modèle de Janssen pour le régime statique. De
nombreux travaux, expérimentaux et théoriques, ont mis en
b silo plan évidence ce changement du champ des contraintes et ont mon-
tré que celui-ci se produisait de manière soudaine.
Ce n’est qu’à partir des années 1920 que la problématique
Figure 1 – Configuration des silos de l’écoulement dans les silos fera l’objet d’études scienti-
fiques. Ces travaux d’une nature plutôt empirique cherchaient
à décrire l’écoulement des matériaux granulaires non cohésifs
(essentiellement leur débit) en fonction de la géométrie du silo
et des caractéristiques physiques des particules [4] [5] [6] [7]
[8] [9]. L’écoulement des poudres cohésives est abordé de
manière rationnelle à partir des années 1950 avec des avan-
cées significatives issues des travaux de Jenike et de
En écoulement En écoulement Johanson [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20] [21]
[22] [23] [24] [25] [26] [27] [28] [29]. L’ensemble des travaux de
Jenike a permis d’établir les bases du calcul et du dimension-
nement des silos pour un écoulement régulier des solides.
XW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUU
Q
Ce phénomène est aussi appelé le « voûtage ». La voûte peut être
Distribution de temps Régulière (+) Irrégulière (–) due à l’imbrication des particules (pour les solides grossiers non
de stockage cohésifs) ou aux forces de cohésion entre les particules fines. Dans
les deux cas, la résolution du problème nécessite la détermination
Ségrégation lors de Faible voire non Oui (+) adéquate du diamètre de la sortie. Pour éviter l’imbrication méca-
la vidange (+) nique, il est recommandé d’utiliser un diamètre de sortie supérieur
à 5-10 fois la taille des particules les plus grosses. En ce qui
Capacité de stockage Plus petite (–) Plus grande (+) concerne le voûtage cohésif, les mécanismes mis en jeu sont diffé-
Abrasion des parois Élevée (–) Faible (+) rents et les principes de calculs seront décrits plus loin (§ 3.3).
(+) constitue un avantage, (–) constitue un inconvénient. 1.2.2 Formation de cheminée stable (rat hole)
Pour les poudres cohésives, il peut arriver que seul le solide
■ Écoulement en cheminée (funnel flow) directement au-dessus de l’orifice s’écoule. Une cheminée stable
est alors créée, dont le diamètre correspond approximativement à
Une partie seulement de la poudre, contenue dans une cheminée la diagonale de l’orifice de sortie.
centrale, se déplace vers la sortie. Dans la zone périphérique qui
entoure cette cheminée, les particules restent immobiles. Ce
volume mort constitue le désavantage principal de ce type d’écoule-
1.2.3 Écoulement irrégulier
ment. L’écoulement en cheminée a lieu quand les parois ne sont pas Si des arches instables s’écroulent, une grande quantité de solide
assez pentues ou lorsqu’elles sont trop rugueuses. Lors de l’écou- tombe brusquement dans les cavités qui existent au-dessous cau-
lement, les solides entrés les premiers sont les derniers à sortir sant la compression du solide en vrac et de nouvelles arches.
(first-in/last-out). De plus, il est nécessaire de recourir aux interven-
tions humaines pour vidanger complètement le silo à chaque fois 1.2.4 Submergence
que le produit à ensiler doit être changé. En revanche, l’écoulement Pour des écoulements irréguliers, la poudre peut acquérir une
en cheminée assure une protection anti-érosion des parois du fait vitesse suffisante pour être fluidisée du fait de l’écroulement des
que l’écoulement s’effectue sur un lit stationnaire de solide. arches ou de la cheminée. Alors, le solide en vrac se comporte
Le tableau 1 regroupe les principales caractéristiques de ces comme un liquide et sort du silo de manière incontrôlée. Ce phéno-
deux types d’écoulement. L’apparition de l’un ou l’autre de ces mène se produit, en général, avec les poudres fines capables de
régimes dépend, d’une part, des propriétés du produit ensilé et, retenir l’air (particules aérables – classe A de la classification de
notamment, de sa cohésivité et, d’autre part, du dimensionnement Geldart [31]).
de la trémie de vidange. En pratique, la plupart des silos ont un
fonctionnement intermédiaire avec formation d’une cheminée et 1.2.5 Ségrégation
écoulement lent dans la zone périphérique.
Lorsqu’un silo est chargé par un mélange de particules de tailles
La figure 3 illustre quelques exemples de configuration de silos et/ou de densités différentes, un phénomène de ségrégation peut
industriels pour l’écoulement en masse ou en cheminée. En règle se produire même si le mélange est initialement homogène. En
générale, un faible angle d’inclinaison de paroi (par rapport à la verti- effet, les particules les plus grosses (ou plus denses) ayant une
cale) favorise l’écoulement en masse. D’autres facteurs comme par inertie plus importante, ont davantage tendance à rouler sur le
exemple une rugosité excessive des parois ou le changement des talus au sommet du silo et à se trouver en périphérie, alors que les
propriétés du produit ensilé (humidité relative trop élevée, temps de fines particules sont plus facilement arrêtées par le tas et se
stockage trop long) peuvent être à l’origine d’un écoulement en che- trouvent plutôt au centre du silo. Cette ségrégation spontanée
minée. Ainsi, si l’écoulement en masse est le mode d’écoulement conduit à une distribution en strates des deux populations de fines
idéalement recherché, les silos industriels fonctionnent, pour la plu- et de grosses particules. Cependant, cette stratification par ébou-
part, en écoulement cheminée, du fait d’une mauvaise conception lement n’est pas le seul processus responsable de la ségrégation
(angle pas assez raide) ou d’une cohésivité élevée du matériau ensilé. lors du remplissage des silos. D’autres mécanismes, schématisés
sur la figure 6, peuvent être cités.
Ter Borg [30] a répertorié l’écoulement observé pour plus de ■ Ségrégation due à l’aération et à la fluidisation
500 solides différents en fonction de l’angle du silo. Les résul- Pour améliorer l’écoulement ou éviter le colmatage du produit,
tats de ce recensement sont présentés sur la figure 4 qui indi- certains silos sont aérés, voire fluidisés. Le flux d’air pourrait alors
que la probabilité d’occurrence de l’écoulement en masse en entraîner, dans certains cas, les particules les plus fines et/ou les
fonction de l’angle de la trémie (par rapport à la verticale). À moins denses vers la surface.
titre d’exemple, pour un angle de 30o, seulement 25 % des silos
axisymétriques présentent un écoulement en masse. Selon la ■ Ségrégation par élutriation
même étude, pour un silo plan, le pourcentage serait de 50 %. Ce mécanisme est semblable à l’aération à l’exception près que
le flux d’air est créé lors du remplissage du silo par la poudre
elle-même. Lorsque le silo est chargé, les particules déplacent une
quantité d’air équivalente à leur propre volume créant un courant
1.2 Problèmes associés à l’écoulement d’air plus ou moins turbulent. Ce dernier peut mettre en
des silos suspension les particules les plus fines (et/ou moins denses) qui se
trouvent après leur dépôt sur les côtés et vers la surface. Un débit
De nombreux phénomènes indésirables peuvent se produire de solide ou une hauteur de remplissage faible peut remédier à ce
lors du remplissage, du stockage ou du soutirage des produits problème.
XX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUU
D
D
Q
H
H
α
α
B
B
B L
Silo conique Silo rectangulaire B
Conique Pyramide
D D
L ⭓3B
α H H
α
B αp
B p
L
L
Silo de transition Silo en biseau Fond plat B
B
avec fente
Fond plat
α
B
XY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUU
d éjection e vibration
(percolation)
Le mottage est un phénomène d’agglomération involontaire Certains solides peuvent subir des réactions chimiques ou
et non désiré des particules. biologiques pendant leur ensilage.
YP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUX
et Mikel LETURIA
Maı̂tre de Conférences
Université de Technologie de Compiègne – Département Génie des Procédés Industriels –
Labo. TIMR EA4297, France
YQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUX
présent article) sont également sujets à divers problèmes. En effet, même pour
des poudres à écoulement libre et des angles de trémie faibles, un écoulement
en masse n’est pas toujours garanti et la formation d’une cheminée est pos-
sible. Il en résulte alors une hétérogénéité des temps de stockage.
Cet article [J 2 258] et l’article suivant [J 2 259] se focalisent sur l’écoulement
des « solides granulaires » lors de la vidange des silos. Le terme « solides gra-
nulaires » désigne ici des matériaux de granulométrie élevée, pour lesquels les
Q
forces gravitationnelles (poids) sont prédominantes devant les forces interparti-
culaires : forces de van der Waals, forces électrostatiques, etc. (descriptions
détaillées dans l’article [J 4 101]). Le comportement de ces matériaux est géné-
ralement qualifié d’écoulement libre (« free-flowing »). De manière générale, les
graines de céréales, granulés (polymères, catalyseurs, détergents, fertilisants,
etc.), comprimés pharmaceutiques, graviers, etc., entrent dans cette catégorie.
De manière complémentaire, un deuxième article [J 2 259] est consacré aux
aspects liés à l’ingénierie (débit massique de vidange, distribution de temps
de séjour et ségrégation) et à l’accidentologie des silos.
YR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUX
Q
granulaire, ainsi que le débit massique de vidange et la distribution
sh contraintes latérales Pa de temps de séjour (DTS), dépendent étroitement de la géométrie
de la trémie. Cette géométrie est généralement établie de manière
sv contraintes normales Pa à obtenir une grande capacité de stockage tout en assurant un
écoulement homogène des particules. Ainsi, pour une surface au
sw contraintes en paroi Pa sol donnée, un silo à fond plat (demi-angle de trémie de 90 ) four-
nit une capacité de stockage maximale mais est sujet à un écoule-
jw angle de frottement poudre-paroi
ment en cheminée et à la formation de zones mortes [J 2 255]. À
y facteur de forme des particules [J 4 100] – l’inverse, un silo présentant un angle de trémie très faible permet
de faciliter l’écoulement mais limite la capacité de stockage.
d angle de frottement interne (tableau 1) Une grande variété de géométrie de silos industriels a été rap-
portée dans la littérature [3] [8] [14] [19]. La figure 1 présente quel-
ques exemples pour les géométries les plus communes de silos.
Une première distinction peut être faite à partir de la forme de la
1. Écoulement dans les silos zone de soutirage (appelée trémie) : les silos à fond plat et les
silos à fond incliné. Concernant la géométrie de la section transver-
et définitions sale, différentes formes sont possibles, bien que les géométries cir-
culaires et rectangulaires soient les plus communes. Les silos à
fond incliné sont constitués de deux parties superposées. La partie
supérieure correspond à un réservoir (souvent cylindrique ou rec-
Comme indiqué en introduction, de nombreuses études se sont tangulaire) de section transversale constante. Ce réservoir sur-
intéressées aux écoulements des solides divisés pour différents monte la partie inférieure, appelée trémie, qui présente une section
types/formes de silos et différentes poudres. Si un grand nombre transversale décroissante et converge vers l’orifice de sortie. La tré-
de publications a été consacré aux poudres cohésives, les solides mie peut être asymétrique, symétrique par rapport à un plan ou par
granulaires (poudres de granulométrie élevée) posent également rapport à un axe (axisymétrique), avec différentes formes : conique,
certaines difficultés qui méritent d’être étudiées et élucidées. pyramidale, triangulaire, etc. De même, cette trémie peut être plus
L’objectif du présent article n’est pas de présenter une revue biblio- ou moins profonde, avec un angle plus ou moins prononcé. Enfin,
graphique exhaustive pour l’ensemble des matériaux. Dans la litté- l’orifice de sortie peut présenter différentes géométries : circulaire,
rature, de nombreux travaux décrivent les mécanismes fondamen- rectangulaire (fente), etc. Il est à noter que les silos plats (silos 2D)
taux mis en jeu et couvrant un large spectre de cas [1] [2] [3] [4] [5] sont fréquemment employés dans le domaine de la recherche afin
[6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16]. De même, les nom- de simuler (et de mieux observer) l’écoulement au sein d’un silo
breux problèmes fréquemment observés durant le stockage et le 3D axisymétrique.
D L
α
α B B
B ℓ ℓ
d
Triangulaire Conique Pyramidale Forme Chisel Fond plat Silo 2D
Autres géométries
YS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUX
Figure 2 – Classification des différents régimes d’écoulement dans les silos axisymétriques
Il est également bien établi dans la littérature [1] [3] [8] [10] La figure 3 propose une représentation schématique du « modèle
[12] [13] [14] [15] [20] [21] [22] [23] [24] [25] [26] qu’en fonction d’écoulement radial » introduit par Jenike [28] et Brown [29].
de la géométrie du silo et des propriétés d’écoulement de la Il donne une estimation raisonnable du régime d’écoulement d’un
poudre considérée, deux principaux modes d’écoulement peu- solide granulaire et est applicable aux cas suivants :
vent être observés (figure 2) : – pour des silos à fond incliné (trémie conique ou triangulaire)
– un écoulement en masse, où l’ensemble de la matière ensi- présentant un écoulement en masse (figure 3a) ;
lée se déplace uniformément vers le bas, en tout point du silo, à – pour des silos présentant un écoulement en cheminée, où la
chaque fois que du produit est soutiré ; zone centrale active (se déplaçant vers la sortie) est de forme
– un écoulement en cheminée, où une partie seulement de la conique (figure 3b).
poudre, contenue dans une cheminée centrale, se déplace vers
la sortie. Cette cheminée est entourée de zones mortes périphé- Selon le modèle d’écoulement radial, en coordonnées sphériques
riques où les particules sont immobiles. (ou cylindriques dans le cas d’un silo à fond plat), les particules
conservent leur position angulaire θ tout au long de leur trajectoire
dans le silo. Dans le cas d’un écoulement en cheminée, cette hypo-
Il est à noter que l’écoulement en cheminée peut se produire thèse ne s’applique qu’à la zone centrale active (se déplaçant vers la
selon différents types d’écoulement [27], présentés figure 2 : Che- sortie), à condition que cette dernière soit de forme conique.
minée droite, Cheminée conique et Écoulement mixte. Cependant,
dans le cas des solides granulaires, seuls les types Cheminée
conique et Écoulement mixte peuvent être rencontrés.
En ce qui concerne l’écoulement en masse, le qualificatif first-in/ Cas des silos non axisymétriques
first-out décrit un écoulement piston (où chaque particule séjourne Pour des silos non axisymétriques, le modèle d’écoulement radial
exactement le même temps dans le silo), ce qui correspond à un n’est plus valable. La présence de différentes zones d’écoulement
cas idéal d’écoulement en masse. durant le soutirage de solides granulaires a été mise en évidence
par de nombreux travaux expérimentaux [27] [30] [31] [32] [33]
[34] [35] [36] [37] [38] [39] [40] [41] [42] [43] [44] [45] [46] [47]
[48] [49] [50]. En effet, un écoulement en masse global, c’est-à-
2. Régimes d’écoulement dire dans l’ensemble du volume du silo, est rarement observé.
L’existence de quatre zones d’écoulement différentes est généra-
lement admise : une zone d’écoulement lent, un cœur central
dilaté, une zone morte et une zone de chute libre. Ces zones ont
Les profils de vitesse et la distribution de temps de séjour (DTS)
été rapportées par Brown et Hawksley [30] et confirmées aussi
sont étroitement liés au régime d’écoulement observé lors de la
bien expérimentalement [26] [27] [31] [32] [33] [34] [35] [36] [37]
vidange du silo. De nombreux travaux ont démontré que les régi-
[38] [39] [41] [42] [43] [44] [45] [46] [48] [51] que théoriquement
mes d’écoulement des solides granulaires étaient significative-
[39] [40] [41] [52] [53] [54] [55] [56] [57] [58] [59] [60]. Elles sont
ment différents de ceux correspondant aux poudres fines et cohési-
décrites dans les paragraphes qui suivent.
ves [5] [6] [8].
YT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUX
ϕ ϕ
Q
r r
θ θ
β α
β=0
α
ro ro
Figure 3 – Représentation schématique du modèle d’écoulement radial pour un silo à fond incliné présentant un écoulement en masse
et pour un écoulement en cheminée
Nedderman et Tüzün [33] proposent une étude détaillée concernant (figure 4b). Après la phase I, un « régime d’écoulement non confiné »
la dynamique des écoulements de solides granulaires et montrent que se développe. Ce dernier peut être divisé en quatre phases successi-
l’ensemble des phénomènes mis en jeu trouvent leur origine à la sor- ves (figure 4c à h). Lors de la phase II, on observe dans un premier
tie du silo. Lors de l’ouverture de l’orifice de sortie, les particules à temps la formation, à la surface du lit de particules, d’un creux en
proximité immédiate de la sortie chutent en dehors du silo et laissent forme de V avec une inclinaison correspondant à l’angle de repos
un espace vide disponible permettant le déplacement d’autres particu- (figure 4c). Durant cette phase, deux phénomènes contribuent à
les. Ces dernières se déplacent alors vers le bas, avec une vitesse qui l’écoulement : l’écoulement gravitaire (dirigé vers le bas) et la propa-
dépend de leur position, des contraintes auxquelles elles sont soumi- gation de la dilatation (density shock) (dirigée vers le haut). La phase II
ses et des forces dissipatives qui s’opposent à l’écoulement (friction, se termine lorsque la propagation du piston central est achevée. La
adhésion, etc.). Après l’ouverture de l’orifice de sortie, un régime largeur du creux en forme de V est alors égale à celle de ce piston cen-
d’écoulement transitoire est observé, au cours duquel la porosité de tral (figure 4d). Lors de la phase III, la largeur du creux en V continue à
l’empilement granulaire évolue depuis l’état de lit fixe initial vers un croı̂tre latéralement (figure 4e) jusqu’à la formation d’avalanches qui
état de lit en écoulement. C’est uniquement après cette période transi- caractérise la phase IV (figure 4f). La dernière phase (phase V) débute
toire de dilatation (quelques secondes) que les profils d’écoulement lorsque le bord de la surface concave atteint la paroi (figure 4g). Les
s’établissent et deviennent bien distincts. Drescher et ses collabora- avalanches se poursuivent tandis que la forme de la région supérieure
teurs [41] [61] ont expérimentalement mis en évidence l’existence de (où se produisent les avalanches) se stabilise et la hauteur du piston
ce régime transitoire lors de l’écoulement d’un matériau non cohésif central diminue (figure 4h). Drescher et ses collaborateurs [41] [62]
dans un silo à fond plat muni d’une ouverture centrale. Selon ces proposent un modèle pour décrire le volume de chaque zone d’écou-
auteurs, après l’ouverture de l’orifice de sortie, une première « étape lement lors des différentes phases. L’existence de ces différentes pha-
d’écoulement confiné » (confined flow stage) a lieu, appelée phase I. ses a été confirmée par les travaux de Drescher et al. [41] et par ceux
Durant celle-ci, un piston étroit de largeur d, avec une partie supé- de Sielamowicz et al. [45] (figure 4). Néanmoins, selon d’autres grou-
rieure conique, apparaı̂t (figure 4a). Ce piston croı̂t ensuite latérale- pes de recherche, toutes ces phases (en particulier la phase V), n’exis-
ment et verticalement (vers le haut), jusqu’à atteindre la surface tent pas nécessairement pour tous les matériaux.
YU
Q
YV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUY
et Mikel LETURIA
Maı̂tre de Conférences
Université de Technologie de Compiègne – Département Génie des Procédés Industriels –
Labo. TIMR EA4297, France
YW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUY
Dans l’article [J 2 258], les principes et définitions de base, ainsi que les méca-
nismes élémentaires mis en jeu ont d’abord été introduits. Les régimes d’écou-
lement, les champs de contraintes (statique et dynamique), ainsi que les profils
de vitesse ont ensuite été détaillés. Pour tous ces aspects, les modèles disponi-
bles et leur fiabilité ont été discutés, ainsi que les principes de bases et hypo-
thèses sur lesquels ils reposent.
Le présent article se focalise sur les aspects pratiques et l’ingénierie des silos.
Q
Quelques concepts de base et modèles importants (détaillés dans l’arti-
cle [J 2 258]) sont dans un premier temps présentés. Le débit massique de
vidange est sans aucun doute l’un des paramètres les plus recherchés. Ainsi,
les corrélations permettant d’évaluer ce débit massique et les principaux para-
mètres influents sont détaillés. L’importance de la distribution de temps de
séjour (DTS) des solides granulaires dans les silos et la problématique de ségré-
gation sont ensuite discutées. Enfin, l’accidentologie et les risques associés aux
silos sont présentés.
YX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUY
Q
z0 m – un écoulement en cheminée, où une partie seulement de la
et la trémie (figure 2)
poudre, contenue dans une cheminée centrale, se déplace vers la
sortie. Cette cheminée est entourée de zones mortes périphériques
hauteur d’intersection entre la surface
où les particules sont immobiles.
ze de glissement et la paroi du silo m
(figure 2)
YY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUY
Q ϕ ϕ
r r
θ θ
β α
β=0
α
ro ro
Figure 1 – Représentation schématique du modèle d’écoulement radial pour un silo à fond incliné présentant un écoulement en masse
et pour un écoulement en cheminée
coordonnées sphériques, les composantes de la vitesse peuvent être 1.3.2 Section verticale (réservoir)
calculées à l’aide des expressions suivantes [6] [7] :
Concernant la section verticale (réservoir), l’un des modèles les
∂r f (θ ) plus pertinents pour décrire l’écoulement de solides granulaires à
vr = =− n (1)
∂t r écoulement libre correspond au modèle cinématique de Nedder-
man et Tüzün [8]. Ce modèle suppose que durant le mouvement
et descendant de particules au sein d’un empilement, les particules
de la couche supérieure se déplacent latéralement vers les zones
vθ = vϕ = 0 (2) où les particules tombent le plus vite vers la couche inférieure.
Ainsi, la composante horizontale de la vitesse (vx) est une fonction
Le signe moins (-) dans l’équation (1) indique que l’écoulement est linéaire du gradient dans la direction x de la vitesse vz :
dirigé vers l’origine (« apex fictif » de la trémie présentée figure 1).
La fonction f(θ) rend compte de la variation de la vitesse selon θ
∂v z
(il est à noter que f(θ) ne dépend pas de la distance radiale r). Différen- vx = − B′ (3)
tes expressions de f(θ) sont récapitulées dans le tableau 3 de ∂x
l’article [J 2 258].
Le système d’équations aux dérivées partielles, qui doit être
Par ailleurs, les modèles cinématiques, tels que celui de Nedder- résolu en utilisant les conditions aux limites appropriées, est com-
man et Tüzün [8] (§ 1.3.2), restent les plus fiables lorsqu’il s’agit de plété par :
prédire les profils de vitesse dans un silo à fond plat ou pour un
écoulement en cheminée. En effet, dans ces deux cas, les profils ∂v z ∂2v z (4)
= B′
sont influencés par la présence de zones mortes et par la forte dilata- ∂z ∂x 2
tion qui accompagne l’écoulement à proximité de l’orifice de sortie.
QPP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRRUY
he h0 h
B:
Zo
C:
ne
Q
Av
d’é
ala
co
nch
u lem
e
en
Su
t
rfac
en
ed
ma
eg
ss
A
e
lis
:Z
se
on
me
em
α
nt
or
ze
te
z0
β Arche
de chute libre
π
z –α
2
Figure 2 – Différentes zones d’écoulement développées durant l’écoulement gravitaire de solides granulaires
QPQ
Q
QPR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSTPR
Augustin CHARVET
Maı̂tre de conférences
Laboratoire Réactions et Génie des Procédés, CNRS, Université de Lorraine, Nancy,
France
Denis BEMER
Responsable d’études
Département Ingénierie des Procédés, INRS, Vandoeuvre, France
et Sandrine CHAZELET
Responsable d’études
Département Ingénierie des Procédés, INRS, Vandoeuvre, France
QPS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSTPR
Q
ou environnementaux de telles ou telles particules nanométriques mais la
nature de ces dernières est si variée qu’une évaluation exhaustive semble illu-
soire. En conclusion, compte tenu de l’absence d’information sur le caractère
nocif ou non de telle ou telle nanoparticule, le principe de précaution prévaut.
Des mesures efficaces de prévention des risques doivent, en conséquence, être
mises en œuvre.
Dans le domaine de la protection des personnes, de l’environnement, la filtra-
tion de l’air à travers un milieu fibreux reste un procédé incontournable. Cette
technique d’épuration est abordée, en s’intéressant plus particulièrement aux
mécanismes de collecte des nanoparticules et à l’évaluation de la perte de
charge et de l’efficacité au cours du colmatage. La protection individuelle et
collective avec et sans régénération des médias filtrants est ensuite présentée.
Les études bibliographiques et les retours d’expérience mettent en exergue le
pouvoir très colmatant des nanoparticules, ce qui limite très fortement la durée
de vie des filtres à fibres utilisés dans le domaine de la ventilation ou nécessite
une régénération fréquente des dépoussiéreurs industriels qui s’avère souvent
inefficace. Des solutions sont, par conséquent, proposées pour répondre à cette
problématique. Enfin, des solutions alternatives aux filtres à fibres en cours de
développement sont exposées.
En fin d’article, un glossaire donne des termes et expressions importants de
l’article.
QPT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSTPR
Q
ralement de l’air) de particules solides ou liquides présentant une
Fc Facteur de correction – vitesse de chute négligeable. Dans l’air et dans les conditions pro-
ches des conditions ambiantes (20 C et 101 kPa), cela correspond à
h Hauteur de fluide m des particules de taille inférieure à environ 100 mm.
Certains aérosols peuvent être composés de particules ultrafines
Facteur hydrodynamique de (PUF) ou nanoparticules caractérisées par les trois dimensions
HFan –
Fan : externes inférieures à 100 nm. De par leur faible taille associée à
des concentrations élevées, les nanoparticules présentent une
Facteur hydrodynamique de forte propension à s’agglomérer formant ainsi des agglomérats ou
HKu –
Kuwabara des agrégats de particules nanométriques, à l’image des particules
de suies ou des fumées de soudage [1]. Bien que souvent
Facteur hydrodynamique de employés indifféremment, les termes agglomérat et agrégat défi-
HLa –
Lamb nissent des objets distincts. Ainsi selon la norme ISO/TS 27687 :
h Efficacité unitaire – – un agrégat est un ensemble de particules fortement liées ou
fusionnées entre elles dont la surface externe peut être significati-
k Résistance spécifique du dépôt m/kg vement plus petite que la somme des surfaces de chacun de ses
composants ;
kb Constante de Boltzmann 1,381 x 10- 23
J/K – un agglomérat est un ensemble de particules, d’agrégats ou de
mélange des deux, faiblement liés dont la surface externe résul-
Kn Nombre de Knudsen (2 l/dp) – tante est similaire à la somme des surfaces de chacun de ses
composants.
Nombre de Knudsen de fibres Puisque la taille de tels objets peut sensiblement dépasser
Knf –
(2 l/df) 100 nm, il est difficile de parler de nanoparticules. C’est la raison
pour laquelle, il est d’usage d’utiliser le terme générique de parti-
Libre parcours moyen des cules nanostructurées pour désigner ces agglomérats ou ces
l m agrégats.
molécules de gaz
QPU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSTPR
Tableau 1 – Valeurs de surface spécifique de quelques particules nanostructurées mesurée par BET
Nature SiO2 ZrO2 Fe3O4 Fe2O3
Diamètre de Stokes : diamètre de la sphère de même masse exemple, les revêtements de surface à base de polytétrafluoroéthy-
volumique et de même vitesse limite de chute que la particule lène (PTFE) [9].
considérée. De nombreuses corrélations de ces forces sont proposées dans
Diamètre aérodynamique : diamètre de la sphère de densité la littérature [10] [11]. Toutes les expressions de la force d’adhésion
égale à 1 ayant la même vitesse limite de chute dans un gaz que particule-surface montrent une proportionnalité entre cette force et
la particule considérée. le diamètre des particules (dp) [6]. Cependant, dans le cadre d’un
Diamètre thermodynamique (ou diffusionnel) : diamètre de la dépôt de particules, le nombre de contacts par unité de surface de
sphère ayant le même coefficient de diffusion brownienne que la la couche de particules avec la surface est inversement proportion-
particule considérée. nel à la taille des particules (dp) au carré, la force d’adhésion de
la couche est alors inversement proportionnelle à dp [12] [10]. En
Diamètre de mobilité électrique : diamètre de la sphère portant conséquence, la force adhésion d’un dépôt de nanoparticules sur
une charge électrique élémentaire et de même mobilité électrique une surface augmente avec la diminution de la taille des particules.
que la particule considérée. Ce constat, qui a pu être vérifié expérimentalement, notamment
Pour rappel, la vitesse limite de chute ou vitesse terminale d’une par Aguiar [10] est à l’origine de la régénération difficile des médias
particule est la vitesse atteinte lorsque la résistance du fluide dans filtrants des dépoussiéreurs (§ 2.5.2).
lequel elle sédimente (air dans notre cas) compense son poids. Son
accélération est alors nulle et par conséquent sa vitesse reste
constante.
L’impacteur basse pression ou le SMPS (Scanning Mobility Parti- 2. Séparation par filtres
cle Sizer) sont les granulomètres les plus utilisés dans ce domaine.
Ils donnent une distribution granulométrique respectivement en
à fibres
fonction du diamètre aérodynamique ou du diamètre en mobilité
électrique. Ces appareils délivrent une distribution en nombre à
partir de laquelle la distribution en masse peut être calculée La filtration par filtres à fibres reste, à l’heure actuelle, le procédé
connaissant la densité effective des particules, définie par le rap- le plus utilisé pour purifier l’air des particules en suspension car il
port entre la masse de la particule nanostructurée et son volume présente généralement un bon compromis entre une efficacité éle-
déterminé à partir de son diamètre de mobilité électrique [4] [5]. vée et une dépense énergétique acceptable.
QPV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jSTPR
Efficacité
donnée par :
Caval
E = 1− (1)
Camont
⎛ α Z ⎞
E = 1 − exp ⎜ − 4η (3)
⎝ 1 − α πdf ⎟⎠
MPPS
Diamètre des particules
avec a compacité du filtre (= 1 - porosité),
h efficacité unitaire de collecte d’une fibre, Figure 3 – Évolution type de l’efficacité fractionnelle de collecte d’un
filtre à fibres
Z (m) épaisseur du filtre,
df (m) diamètre des fibres supposées toutes de la mécanismes de capture en les supposant indépendants les uns
même taille. des autres. Soit
QPW
Q
QPX
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des
solides
(Réf. Internet 42446)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
QPY
R
QQP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQP
Installations de pompage
Choix des pompes et conception du circuit
par Jean POULAIN
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
R
Ancien élève de l’institut Von Karman
Ancien conseiller scientifique de l’Association française des constructeurs de pompes
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 910 − 1
QQQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQP
R
Ru rugosité relative
H m de fluide hauteur manométrique
s m2 section
Hn m de fluide hauteur manométrique nominale
S vitesse spécifique d’aspiration
Ja m de fluide perte de charge du circuit d’aspira- Su m hauteur de submergence
tion
V m/s vitesse de l’écoulement
kd coefficient de perte de charge dans
le divergent ∆H m perte de charge d’un composant
ᐉ m longueur ∆p Pa perte de charge d’un composant
NPSHd
M Marge sur le NPSH = -------------------- ηg rendement global
NPSHr
n nombre d’étages ηh rendement hydraulique interne
N tr/min vitesse de rotation ν m2/s viscosité cinématique
NPSH m hauteur nette à l’aspiration de la ρ kg/m3 masse volumique
pompe (Net Positive Section Head)
NPSHd m hauteur nette disponible
NPSHr m hauteur nette requise pour un bon
fonctionnement Indices
NPSHr 3% m NPSH produisant une chute de a circuit d’aspiration
hauteur de 3 %
d dévirage
Ns vitesse spécifique de la pompe
n nominal ou normal
p Pa pression
2 r circuit de refoulement
ρV
pt Pa pression totale = p + ---------- 1 entrée dans un élément quelconque
2
pv Pa tension de vapeur 2 sortie d’un élément quelconque
1. Choix d’un moyen satisfaire au besoin : on peut utiliser un récipient mobile, dont
l’exemple moderne est le camion citerne.
de transport pour un liquide Il y a, entre le transport d’un fluide dans un récipient et le trans-
port d’un fluide par pompage, des différences tellement considéra-
bles qu’il est indispensable de les exposer. Le pompage est un
système dans lequel seul le fluide est en mouvement, tous les
Pour plus de renseignements, le lecteur pourra se reporter à autres éléments, la pompe, les tuyauteries, les accessoires sont
la rubrique « Machines hydrauliques et thermiques » du traité immobiles dans l’espace, et cela a des conséquences très impor-
Génie mécanique où il trouvera une large description des tantes sur la consommation d’énergie.
pompes. Prenons le cas du camion citerne, il consommera presque autant
d’énergie sur le chemin du retour que sur celui de l’aller. Par cela,
son « rendement » sera déjà limité à un maximum de 0,5. Si l’on
tient compte en outre de la masse du camion inutilement transpor-
La conception d’une installation de pompage répond à un besoin ; tée, des forces de roulement, des forces aérodynamiques exercées
celui de transporter, d’un point A, vers un point B, une certaine sur le camion, de l’énergie dissipée au freinage et du rendement de
quantité de liquide, tous les mois, ou tous les jours, ou toutes les son moteur, qui dans les conditions réelles d’utilisation ne dépasse
heures. Il existe une très grande variété de moyens permettant de pas 0,3, on aboutit à un rendement, qui est toujours très largement
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 2 910 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
QQR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQP
inférieur à 0,1 et bien souvent ne dépasse pas 0,01 ou 0,02. La plus le ralentissant). Dans la pratique, ces deux modes de génération de
mauvaise et la plus misérable des pompes connues fera toujours pression sont associés, même pour une pompe hélice, lorsque l’on
beaucoup mieux. s’écarte du point nominal. Les pompes rotodynamiques constituent
Si le point B est à un niveau inférieur au point A, le rendement du un système ouvert et en équilibre, où le fluide n’est jamais enfermé
camion devient négatif, puisque le fluide peut circuler tout seul par dans un volume totalement clos.
gravité et en plus fournir de l’énergie, au lieu d’en consommer. Nous Cette famille de pompes est capable d’atteindre des débits Q très
supposerons dans ce qui suit, qu’un choix initial, très important, a élevés, allant jusqu’à 105 m3/h. Encore convient-il de remarquer que
été fait en faveur de la seule solution raisonnable qui est celle du cette limite n’est pas de caractère technologique, et que des débits
pompage. sensiblement plus grands seraient réalisables, s’il y avait un appel
du marché dans ce sens.
■ Dans le cadre des pompes et du pompage, il est d’usage, par
convention et par commodité, d’exprimer la quantité transportée et ■ Famille II : pompes à canal latéral
la distance du déplacement au moyen de deux paramètres :
R
Elles utilisent les mêmes mécanismes de génération de pression
— le débit volumique Q qui correspond au volume de fluide que précédemment, à savoir effet centrifuge et ralentissement de la
délivré par la pompe pendant l’unité de temps. Il est exprimé ordi- vitesse, mais dans un mode de réalisation profondément différent
nairement en mètres cubes par heure (m3/h) ou en litres par qui permet de répéter plusieurs fois, dans une même roue, le même
seconde (L/s) ; processus d’élévation de pression. De ce fait, les pompes à canal
— la hauteur manométrique totale Hmt qui tient compte, non latéral permettent de réaliser une hauteur générée par étage plus
seulement de la différence de cote entre le niveau d’aspiration et grande, pour une même vitesse périphérique.
le niveau de refoulement, mais aussi des pertes de charge du cir-
cuit, c’est-à-dire du chemin suivi entre le point de départ A et le Ce type de pompe ne permet d’atteindre que des rendements
point d’arrivée B. Hmt est exprimé en mètres de fluide. assez modestes, inférieurs à 0,5 ; pour cette raison, il est limité en
débit à une valeur pratique d’environ 25 m3/h. Ici encore, cela ne
correspond pas à une limite technologique, mais à des critères de
Dans ce qui suit, nous appellerons la hauteur manométrique rentabilité d’exploitation.
simplement H, sans indice, parce qu’il n’y a pas de risque de
■ Famille III : pompes volumétriques à rotor tournant
confusion et parce que H va être utilisée de façon incessante.
Elles utilisent un principe de fonctionnement totalement différent
de ceux des familles I et II. Le fluide se trouve enfermé dans un
■ Enfin, il convient d’introduire la notion de condition nominale volume clos, mais mobile, qui va le transférer d’un état de
(Qn , Hn ). pression 1 à un état de pression 2, avec modification du volume cir-
culant entre le circuit d’aller et celui de retour. Les modes de réali-
sation sont très variés : pompes à engrenages, pompes à
La condition nominale exprime que le débit Qn et la hauteur
engrenages hélicoïdaux intérieurs, pompes à lobes, pompes péri-
Hn correspondent au point de meilleur rendement de la pompe.
staltiques, pompes à palettes, pompes à vis hélicoïdales, etc.
■ Famille IV : pompes volumétriques alternatives (à pistons)
Elles fonctionnent selon des mécanismes semblables à ceux de la
2. Choix de la pompe famille III, et qui sont bien connus.
Elles conviennent particulièrement bien pour des pressions
Il existe des circonstances, ou un choix libre et sans contraintes de élevées, et des débits faibles, généralement inférieurs à 100 m3/h,
la pompe n’est pas possible. Par exemple, si l’on doit satisfaire à des mais pouvant atteindre 200 m3/h.
directives, ou à des obligations internationales, ou encore si des
conditions particulières prévalent sur toutes les autres données du
projet. Ces cas seront traités séparément dans le « Pour en savoir 2.1.2 Commentaires
plus » [Doc. J 2 913]. Ce qui suit concerne la très grande majorité
des pompes, où le choix se fait en fonction de critères rationnels. Le paramètre représentatif de l’accroissement de pression
(c’est-à-dire celui qui se conserve lorsqu’il y a changement de fluide)
est la hauteur d’élévation H pour les pompes des familles I et II, et
directement la pression ∆p pour les pompes des familles III et IV.
2.1 Détermination de la famille Nous avons donc porté sur la figure 1 les deux échelles qui ne sont,
d’appartenance en toute rigueur, compatibles que pour un fluide ayant une masse
volumique de 1 000 kg/m3.
Il n’est pas possible de faire un choix immédiat de la pompe la Chacune des quatre familles que nous venons de décrire aura un
plus apte à satisfaire au service demandé. On est amené à procéder domaine de fonctionnement privilégié, à l’intérieur duquel la pompe
par étapes, et la première de ces étapes consiste à utiliser des infor- sera particulièrement efficace, et économiquement compétitive. Une
mations d’origine statistique, regroupant tout ce que l’on peut trou- étude des produits commercialisés a permis de définir avec une
ver dans les catalogues des constructeurs pour définir des zones assez bonne précision les quatre domaines privilégiés correspon-
d’opération préférentielles. On définit ainsi quatre grandes familles dant à chacune de ces familles, c’est ce que montre la figure 1.
de pompes. Remarque : pour des raisons de commodité, la figure 1 est présentée avec des échelles
logarithmiques. Elle donne de ce fait une image imparfaite de l’étendue relative des
domaines d’application. Si l’on substitue, par l’imagination, des échelles linéaires aux
2.1.1 Domaines de fonctionnement échelles logarithmiques, il apparaît que le domaine couvert par les pompes roto-
dynamiques est incomparablement plus grand que celui couvert par les autres familles de
des différentes familles de pompes pompes (par un facteur de l’ordre de 100).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 910 − 3
QQS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQP
10
1 10
R
H1
0,1 1 1
1 10 102 103 104 105 1 10 102 103 104 105
Q (m3/h) Q (m3/h)
Famille I pompes rotodynamiques CEN ensemble des pompes centrifuges
Famille II pompes à canal latéral C1 pompes centrifuges monoétage
Famille III pompes volumétriques rotatives HC1 pompes héliocentrifuges monoétage
Famille IV pompes volumétriques alternatives (à pistons) H1 pompes hélices monoétage
Figure 1 – Domaine d’utilisation des différentes familles de pompes Figure 2 – Domaines d’utilisation des pompes industrielles
rotodynamiques
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 2 910 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
QQT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQP
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 910 − 5
QQU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQP
NPSH d
lisation. Éliminer toutes les solutions qui ne respectent pas 1,5
NPSHd > M.NPSHr. (M : marge, § 2.3.1). Faire un tri entre les
machines qui subsistent ; 1,4
— procéder à un calcul d’optimisation économique permettant 1,3
de choisir la meilleure pompe, parmi celles qui sont techniquement
possibles. 1,2
M=
L’exemple du paragraphe 2.3.3 montrera comment procéder à 1,1
chaque étape.
1
Puisque la cavitation joue un rôle majeur, voire dominant, dans le 0 10 20 30 40 50 60
choix de la pompe, il est indispensable, pour comprendre les para- NPSHr 3 % (m)
graphes qui suivent, d’avoir quelques connaissances minimales sur
ce sujet.
Figure 3 – Marge M entre le NPSHd et le NPSHr
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 2 910 − 6 © Techniques de l’Ingénieur
QQV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQQ
Installations de pompage
Phases de réalisation et d’exploitation
par Jean POULAIN
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
R
Ancien élève de l’institut Von Karman
Ancien conseiller scientifique de l’Association française des constructeurs de pompes
T oute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 911 − 1
QQW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQQ
R
produit aussi bien adapté que possible au service demandé.
1.1.2 Approvisionnement du moteur
1.1.1.1 Cahier des charges pour une pompe véhiculant d’entraînement
de l’eau froide
1.1.2.1 Approvisionnement d’un moteur électrique
Plutôt que donner une description abstraite et non numérique du
cahier des charges, nous avons choisi de traiter l’exemple de la Ce paragraphe se situe dans la perspective où le moteur n’est pas
pompe Fis ([J 2 910], § 2.3.5.2, tableau 6, figure 8). Rappelons que la fourni par le constructeur de la pompe. Il convient d’abord de faire
pompe Fis est une pompe verticale, à hydraulique immergée, avec les remarques suivantes :
moteur en surface. Elle comporte deux étages, et véhicule un débit — dans un certain nombre de cas le moteur électrique devra être
d’eau froide Q = 0,36 m3/s sous une hauteur manométrique fourni de manière obligée par le constructeur de la pompe. C’est le
H = 60 m. Sa vitesse de rotation est N = 980 tr/min. cas si le moteur et la pompe constituent un ensemble mécanique
Le tableau 1 présente ce cahier des charges. Il est constitué de solidaire (par exemple s’il s’agit d’un groupe motopompe submersi-
deux parties. Le texte de la colonne de gauche constitue un ques- ble). Seul le constructeur de la pompe peut alors prendre en charge
tionnaire auquel il convient de répondre pour n’importe quelle la responsabilité du bon fonctionnement mécanique de l’ensemble,
pompe véhiculant de l’eau froide. Les renseignements portés dans faire le calcul des vitesses critiques et de l’amortissement modal,
la colonne de droite correspondent aux réponses qu’il conviendrait pour finalement intervenir sur l’architecture du groupe motopompe,
de donner dans le cas particulier de la pompe Fis. si les calculs en montrent la nécessité ;
— l’approvisionnement du moteur électrique ne peut pratique-
1.1.1.2 Cahier des charges dans le cas général ment jamais se faire sans l’assistance du constructeur de la pompe,
ne serait-ce que pour connaître l’inertie des masses tournantes.
Dans un cadre autre que celui d’une pompe véhiculant de l’eau
froide, le cahier des charges restera inchangé dans son esprit, mais ■ Lorsque l’approvisionnement sera fait par l’utilisateur, ou par
il devra être adapté au cas traité, et souvent complété. Il n’est mal- l’installateur, celui-ci devra fournir au constructeur du moteur élec-
heureusement pas possible de présenter ici un cahier des charges trique les informations suivantes :
type, pour chaque famille d’installation de pompage, par suite de — puissance maximale absorbée par la pompe, à l’intérieur de sa
leur extrême diversité (pompes alimentaires de chaudières, pompes zone d’opération. Elle dépend de la plage de débit, du rendement
pour fluide dangereux, pour puits profonds, pompes pour fluides optimal, et surtout de la forme des courbes caractéristiques de la
destinés à l’alimentation humaine, etc.). Il est par contre possible machine. L’information est à demander au constructeur de la
d’établir un cahier des charges à partir du tableau 1, en utilisant les pompe (la puissance maximale se situe presque toujours en dehors
conseils qui sont donnés dans le paragraphe qui suit. du point nominal) ;
■ Conseils pour adapter le cahier des charges au cas d’un — couple de démarrage (surtout important pour certaines pom-
fluide et d’un circuit quelconques pes volumétriques) ;
• Toutes les rubriques 1 à 7 seront conservées et complétées. — inertie des masses tournantes, y compris éventuellement celle
du volant d’inertie résultant de l’étude antibélier ;
• Une rubrique supplémentaire, placée en tête, précisera l’applica- — fréquence du réseau électrique (s’il est prévu une alimentation
tion (chimie, pétrochimie, pétrole, production d’énergie, agroali- à fréquence variable, par changeur de fréquence, donner : la plage
mentaire, etc.). Cette même rubrique donnera les spécifications, et de fréquence, la forme d’onde, le taux d’harmoniques...) ;
les normes à suivre qui sont associées à l’application (ISO, API, — nombre de phases (monophasé, triphasé) ;
ANSI, autres normes et spécifications). — tension normale du réseau (exemple 220/380 V) ;
• Lorsque les notions de bassin, de niveau, etc., disparaissent, on — variations de tension minimale/maximale ;
les remplacera par la notion de pression (avec valeurs minimale et — présence éventuelle de microcoupures (si oui : durée maxi-
maximale, surtout pour la pression d’aspiration). male d’une microcoupure) ;
• Lorsque la notion de hauteur géométrique disparaît, on ne par- — mode de démarrage ;
lera que de hauteur manométrique, avec ses variations +/−. — fréquence et cadence des démarrages ;
• Lorsque le fluide n’est pas un corps pur, mais un mélange de liqui- — dans le cas (moins fréquent) d’un service intermittent régulier,
des (et par conséquent capable de distillation lorsque la pression préciser le « facteur de marche » = (durée d’enclenchement)/(durée
baisse), on donnera toutes les informations nécessaires pour calculer d’enclenchement + durée de repos) ;
pv la tension de vapeur qui intervient dans le calcul du NPSH. — mode de fixation (à pattes, à flasque bride, etc.) ;
— mode d’entraînement (manchon + accouplement, poulie et
• La rubrique no 2 concernant « la nature du fluide pompé » devra
courroies, autre) ;
être complétée. Il conviendra de donner toutes les caractéristiques
— environnement : température ambiante maximale, minimale,
physico-chimiques du fluide et, en particulier, sa viscosité. Les
taux d’humidité et de poussière, atmosphère explosive, installation
conséquences sur l’environnement d’une fuite extérieure devront
« indoor » ou « outdoor », autre.
être détaillées. La température du fluide devra, dans certains cas,
être remplacée par un domaine de températures et, par conséquent,
un domaine de viscosités... 1.1.2.2 Autres types de moteurs
Il conviendra d’indiquer si la nature du fluide et les conditions de En dehors du moteur électrique, on rencontre les modes d’entraî-
fonctionnement peuvent évoluer durant la durée de vie de l’installa- nement suivants :
tion. La présente liste d’informations n’est pas limitative. — moteur à essence (attention au sens de rotation) ;
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 2 911 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
QQX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQQ
Tableau 1 – Cahier des charges pour une pompe véhiculant de l’eau froide – Exemple de la pompe Fis
Réponse au questionnaire
Questionnaire pour une pompe quelconque
dans le cas de Fis
1. Site et conditions d’installation
• Entraînement ..................................................................................................................................................... moteur électrique
• Disposition de la pompe................................................................................................................................... verticale
R
• Disposition du moteur ...................................................................................................................................... verticale
• Situation pompe (en surface ou immergée) ................................................................................................... immergée
• Situation moteur (en surface ou submergé)................................................................................................... en surface
• Prise d’eau (en rivière, en bassin, souterraine, etc.) ...................................................................................... en bassin
• Conditions d’aspiration (crépine, clapet, autre) ............................................................................................. chambre d’aspiration
(norme CEN TC 197 (CR 13930)
de juin 2000)
• Diamètre de la tuyauterie d’aspiration............................................................................................................ sans (immergé)
• Diamètre de la tuyauterie de refoulement (d ) .......................................................................................... (m) 0,5
• Profil de la tuyauterie (fournir un schéma de la partie aspiration) ............................................................... voir [J 2 910], figure 6
• Type d’installation (indoor, outdoor) .............................................................................................................. sous abri (indoor)
• Environnement.................................................................................................................................................. non déflagrant
• Température maximale de l’air (refroidissement moteur) ......................................................................(°C) 30
2. Nature, origine, température du fluide pompé
• Nature du fluide ................................................................................................................................................ eau douce
• Origine (rivière, surface, forage, pluviale, eau usée, etc.) ............................................................................. bassin en surface
• Température maximale du fluide pompé .................................................................................................(°C) 25
• Masse volumique..................................................................................................................................(kg/m3) 1 000
• Qualité chimique (teneur en sels, fourchette du pH) ..................................................................................... pH 7 (constant)
• Charge en particules (sable, autres particules abrasives, concentration,
granulométrie, fibres et matières agglutinantes, etc.) ..................................................................................... eau claire
3. Caractéristiques hydrauliques au point nominal
• Débit de la pompe.................................................................................................................................. (m3/h) 1 300
• Hauteur géométrique normale .................................................................................................................. (m) 57,00
• Hauteur manométrique normale ............................................................................................................... (m) 60,1
• Perte de charge totale du circuit ∆H .......................................................................................................... (m) 3,1
• ∆H tient-il compte d’un vieillissement/encrassement.................................................................................... oui
• Altitude (niveau) du bassin d’aspiration ................................................................................................... (m) 22 mini, 23 normal, 24 maxi
• NPSH disponible estimé sans marge pour le niveau bas du bassin d’aspiration ................................. (m) 11,06
• NPSH requis demandé ............................................................................................................................... (m) < 8,50 (marge 1,3)
• Vitesse de rotation attendue ............................................................................................................... (tr/min) 980
[le constructeur pourra (outre la solution à 980 tr/min) proposer une autre variante, s’il l’a jugée
intéressante.]
4. Caractéristiques hydrauliques en dehors du point nominal
• Hauteur géométrique maximale (par variation de niveau) ..................................................................... (m) 59
• Hauteur géométrique minimale (par variation de niveau) ...................................................................... (m) 55
• Mode de réglage du débit ................................................................................................................................ vanne refoulement
• Plage opératoire en débit ................................................................................................................................. Fonctionnement normal
par tout ou rien
Q très peu variable
5. Alimentation électrique. Moteur électrique
• Fourniture du moteur par le constructeur de la pompe ................................................................................ oui
• Si le moteur est fourni :
— fréquence du réseau électrique (50 Hz, 60 Hz, f variable) ................................................................ (Hz) 50
— nombre de phases (monophasée, triphasée, autre)................................................................................ triphasé
— tension.................................................................................................................................................... (V) 220/380
— variation de tension.................................................................................................................................... +/− 4 %
— présence de microcoupures ...................................................................................................................... non
— durée maximale d’une microcoupure ...................................................................................................... sans objet
6. Exploitation
• Durée totale prévue de l’exploitation ......................................................................................................(ans) 20
• Temps d’exploitation par an ....................................................................................................................... (h) 6 600
• Répartition annuelle.......................................................................................................................................... uniforme
• Nombre maximal de démarrages horaires..................................................................................................... 3
7. Conditions particulières
• Matériaux imposés/interdits ............................................................................................................................ sans
• Étanchéité (tresses, garniture mécanique, pompe étanche) ......................................................................... à définir
• Présence d’un clapet au refoulement (oui, non) ............................................................................................ oui
• Niveau de bruit.................................................................................................................................................. selon normes
• Configuration d’installation (pompes en parallèle, en série) ........................................................................ 1 seule pompe
• Étude des régimes transitoires (antibélier) demandée au
constructeur, avec proposition financière (oui, non) ....................................................................................... oui
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 911 − 3
QQY
R
QRP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQR
Installations de pompage
Coût global et perspectives
par Jean POULAIN
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
R
Ancien élève de l’institut Von Karman
Ancien conseiller scientifique de l’Association française des constructeurs de pompes
e coût global est la somme de toutes les dépenses relatives à une installa-
L tion de pompage, depuis le moment où le besoin est apparu, jusqu’au
moment du démantèlement terminal. Ce concept récent, et important, a donné
lieu, sous l’égide d’EUROPUMP et de l’Hydraulic Institute, à plusieurs publi-
cations, sous le nom de LCC (Life Cycle Cost).
La notion de coût global va avoir une influence certaine sur la façon de
concevoir une installation de pompage, et sur la façon de l’exploiter. Il est
conseillé de lire les passages les plus importants du volumineux document
« LCC, Coûts du cycle de vie des pompes », publié par l’AFPR.
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPPT
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 912 − 1
QRQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQR
1. Introduction
au concept « LCC » Coût de la maintenance
Investissement initial
R
et humain, à concevoir et à exploiter les pompes avec un souci per- moyenne
manent d’économie d’énergie. Une telle action contribue, en même
temps, à la protection de l’environnement, par la réduction des
émissions et des effets nuisibles liés à toute production d’énergie. Le facteur de correction est approximativement donné par :
L’intérêt individuel d’un industriel va toujours dans le même sens
que l’intérêt collectif, comme le montre le paragraphe 2.3.5 de Cn = Cp [1 + (i – p )]n (2)
[J 2 910], qui est issu directement des paragraphes 1.2 et 1.3 que
nous allons présenter maintenant. avec n nombre d’années,
Lorsque l’on compare les coûts relatifs statistiques, pour une i taux d’intérêt moyen prévisionnel,
pompe de taille moyenne, en se limitant aux trois principaux
termes que sont : l’investissement initial, le coût de la mainte- p taux d’inflation moyen prévisionnel,
nance, le prix de l’énergie, et en regroupant les autres dépenses Cn coût réellement payé après n années,
dans un seul secteur, on obtient les résultats de la figure 1.
Cp coût actuel ou initial d’un composant de l’équation (1).
On voit en regardant cette figure, que le coût le plus important
est celui de l’énergie, puisqu’il représente à lui seul environ 45 % On trouvera dans le document LCC [1] des tableaux qui permet-
des dépenses. Vient ensuite le coût de la maintenance avec 1/3 des tent de faire un calcul très rapide du coût réel après n années.
dépenses. Enfin, le coût de l’investissement initial est de l’ordre de
Si l’on n’a pas d’informations plus précises, on pourra admettre
10 % seulement, et pourtant, c’est le seul terme qui, jusqu’à main-
que le coût de l’énergie varie aussi selon l’équation (2). Compte
tenant, a déterminé le choix des investisseurs.
tenu de l’évolution des coûts, il sera nécessaire de faire un calcul
Le but du concept LCC est d’arriver à ce que tous les termes qui année par année (sauf éventuellement pour des coûts annuels
interviennent durant le « cycle de vie » soient pris en compte, dès constants). Il faudra aussi disposer d’un planning prévisionnel des
le début du projet d’une installation de pompage, conduisant ainsi actions à entreprendre, et en particulier pouvoir situer dans le
à une optimisation systématique de ces installations. La figure 1 temps la date des travaux de maintenance programmée, la date
montre que la réduction des dépenses dues à la consommation probable des incidents, conduisant à une maintenance non pro-
d’énergie doit être classée en tête de toutes les priorités. grammée et à des pertes de production.
Le document LCC [1] constitue un guide qu’il suffit de suivre pas
à pas pour conduire le calcul. De nombreux exemples y sont pré-
1.2 L’équation LCC sentés, qui facilitent encore l’évaluation de LCC.
L’équation du coût global, durant le cycle de vie, a été conçue On notera que le chiffrage des termes Cm , et Cs respectivement
pour permettre un comparaison objective des différentes variantes coût de la maintenance et coût des pertes de production reste tout
qui sont à prendre en compte lors de l’étude initiale d’une installa- de même assez aléatoire et finalement incertain. Seules des statis-
tion de pompage. Elle est formulée comme suit : tiques faites par catégorie de pompe, et portant sur un très grand
nombre de cas, permettraient une véritable estimation de ces deux
LCC = Cic + Cin + Ce + Co + Cm + Cs + Cenv + Cd (1) termes.
avec LCC coût du cycle de vie,
Cic coût de l’investissement comportant l’acquisition de : 1.3 LCC et les calculs d’optimisation
pompe + tuyauteries + prise d’eau + système + bâtiment
+ auxiliaires,
Cin coût de la mise en place de l’installation, des branche- Se reporter au paragraphe 2.3 « Choix final de la pompe dans
ments, de la mise en service, les conditions du projet » du [J 2 910].
Ce coût de l’énergie,
Co coût de l’exploitation (main-d’œuvre, supervision), Ce qui vient d’être dit sur le concept LCC est parfaitement
Cm coût de la maintenance (pièces, main-d’œuvre), compatible avec les calculs d’optimisation que nous avons faits, sur
un exemple particulier ([J 2 910] § 2.3). Tous les termes de LCC dont
Cs coût des pertes de production (par indisponibilité de
l’accès est facile au concepteur se trouvent déjà dans le tableau 6
l’installation),
du [J 2 910]. Rien n’empêcherait d’ajouter Co , Cs , Cd dans la liste
Cenv coût lié à l’environnement (pollution, contamination), de ce tableau (dans notre exemple Cenv n’est pas à prendre en
Cd coût du démantèlement et de la mise au rebut. compte, car il n’y a pas de risque de contamination avec l’eau).
L’équation (1) n’incorpore pas de façon explicite les coûts Il est par ailleurs très normal, dans un calcul d’optimisation à
financiers (intérêts, ou au contraire produits financiers), elle dérivée partielle, d’éliminer les termes qui ne dépendent pas (ou
n’incorpore pas non plus la notion d’inflation. Il est donc néces- qui dépendent très peu) du paramètre que l’on fait varier. Dans
saire de prendre en compte un facteur de correction, pour un cer- notre exemple ([J 2 910] § 2.3), Co et Cd étaient pratiquement indé-
tain nombre des termes de l’équation (1). pendants du choix de la pompe.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
J 2 912 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
QRR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRYQR
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 2 912 − 3
QRS
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur
ACCÈS
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com