Auteur Euripide Texte Hécube, 1226-7 Hécube répond ici à Polymestor, qu’elle a rendu aveugle, en le convainquant de scélératesse devant Agamemnon : ἐν τοῖς κακοῖς γὰρ ἁγαθοὶ σαφέστατοι φίλοι· τὰ χρηστὰ δ' αὔθ' ἕκαστ' ἔχει φίλους. Traduction(s) Auteur(s) / Date(s) D. et J. Jouanna (2011) Car c’est dans les malheurs que les gens de bien révèlent le plus clairement leur qualité d’amis ; le bonheur, lui, chaque fois trouve tout seul des amis. Commentaire Les élèves ici sont amenés à opérer plusieurs correspondances de termes, et en particulier à relier l’expression « révèlent le plus clairement » à σαφέστατοι; la traduction use d’un VERBE qui explicite le sens de l’ADJECTIF (rendu deux fois, et par le verbe et par l’adverbe) alors que la phrase grecque est plus rapide, avec l’ellipse du verbe «être». La traduction met bien en valeur l’idée centrale de l’opposition entre malheur (choix par les traducteurs du pluriel) et bonheur, d’abord par le gallicisme « C’est dans le malheur que… », ensuite par le choix de l’asyndète en français alors que le grec coordonne assez fortement les deux propositions par δ' αὔθ'. Les traducteurs ont toutefois renforcé le contraste par la reprise du «lui». On a donc ici l’exemple d’une traduction fidèle, par delà la seule littéralité ; la place des mots clés en particulier est scrupuleusement reproduite. NB La crase ἁγαθοὶ pourra aussi être signalée. Autre traduction H. Berguin et G.Duclos (1966) C’est le malheur qui met en pleine lumière la véritable amitié, et la vertu se fait aimer, toujours, par son seul prestige.