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RECOMMANDATION
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pour l'utilisation en corps de chaussée


des tout-venants de concassage
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1

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REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE

LABORATOIRE DU BATIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

SERVICE RECHERCHES

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RECOMMANDATION

POUR L'UTILISATION EN CORPS DE CHAUSSEE

DES TOUT-VENANTS DE CONCASSAGE

EDITION PROVISOIRE MAI 1977


3

SOMMAIRE

ITRODUCTION OBJET ET MOTIVATION DE LA RECOMMANDATION

CHAPITRE 1 DOMAINES D'UTILISATION DES TOUT-VENANTS DE


CONCASSAGE

1. 1. Situation envisageable dans le corps de chaussée

1. 2. Catégories de routes ou classes de trafic concernées

1.3. Régions appropriées ou privilégiées

1. 4. Impératifs et sujetions liés à l'emploi de la technique

CHAPITRE 2 DEFINITION DU MATERIAU DE BASE-CRITERES


D'ACCEPTABILITE

2.1. Choix de la dimension maximale

2. 2. Granularités recommandées

2. 3. Forme et angularité

2. 4. Dureté - Résistance aux chocs

2. 5. Propreté - plasticité

CHAPITRE 3 ETUDES PREALABLES DE LABORATOIRE

3. 1. Mode de prélèvement sur le site

3. 2. Essais à réaliser

CHAPITRE 4 FABRICATION ET MISE EN OEUVRE

4.1. Fabrication et stockage


.
4.2. Répandage

4.3. Arrosage

4.4. Compactage

4.5. Protection superficielle


4

CHAPITRE 5 CONTROLE D'EXECUTION

5. 1. Contrôle de fabrication

5. 2. Contrôle de l'état du support

5.3. Contrôle de mise en oeuvre

CHAPITRE 6 RESULTATS D'ENSEMBLE

6. 1. Tolérance de profils

6.2. Apparence globale - Appréciation visuelle

6.3. Comportement sous charge - Niveaux de déflexions

ANNEXES

- Fuseaux granulométriques

- Références bibliographiques
5

INTRODUCTION

OBJET ET MOTIVATION DE LA RECOMMANDATION

L'utilisation en Côte d'Ivoire des tout-venants de concassage à granularité


continue pour la constitution des corps de chaussée est relativement récente puisque le
premier chantier réalisé avec ce matériau, en couche de base, est celui de la route
Toumodi-Dimbokro (60 km) et il remonte à 1972.

Depuis, cette technique a connu un développement considérable et l'on


compte actuellement près de 1 000 km de routes déjà construites ou sur le point de
l'être, dont le corps de chaussée est constitué, notamment en couche de base, de ce type
de matériau.

Il s'agit, précisons-le, de produits provenant essentiellement du concassage


de roches massives et non de graves alluvionnaires (concassées), ces dernières étant rela-
tivement rares en Côte d'Ivoire.

Rtvale par excellence de la technique, jusqu'alors prédominante, des «gra-


veleux-ciment», le tout-venant de concassage voit son utilisation s'étendre du domaine
traditionnel des routes modérément circulées (classes de trafic Tl ou T2) à celui des
itinéraires à trafic lourd puisqu'il a été récemment retenu pour constituer aussi bien la
fondation que la couche de base de la voie express Abidjan-N'Douci dont l'intensité
moyenne du trafic est évaluée à la 000 véhicules/jour.

Certes, ce matériau offre des avantages importants parmi lesquels on peut


citer:

- son angle de frottement interne élevé

- sa bonne résistance à la fragmentation et à l'attrition

sa sensibilité modérée à l'action de l'eau, compte-tenu de la plasticité


faible, voire nulle, de ses fines

- son homogénéité

- la facilité de sa mise en oeuvre

- sa traficabilité immédiate après compactage

- et la souplesse de son comportement, sous charge.

Mais si l'on s'interroge encore sur les limites de son domaine d'emploi,
notamment dans la gamme des trafics lourds, on sait qu'il présente, à coup sûr, certaines
faiblesses dont les plus flagrantes sont:

- ses faibles caractéristiques élastiques


6

- sa cohésion modeste

- son faible pouvoir de réduction de-déflexions

- les risques de matelassage sur support saturé

- et la nécessité impérieuse d'un drainage latéral particulièrement soigné, en


même temps que celle d'un revêtement étanche.

Face à l'ampleur du développement que continuera de connaître la tech-


nique du tout-venant de concassage, il devient nécessaire d'en fixer le mode d'emploi en
tenant compte, bien sûr, de l'expérience internationale en la matière mais aussi et surtout
des conditions locales (nature du trafic, type de climat, qualité des roches disponibles,
etc ... )

C'est l'objet même de cette Recommandation.

L'Ingénieur en Chef Le Directeur du Laboratoire

G. LIAUTAUD B.BAMBA
7

CHAPITRE 1

DOMAINES D'UTILISATION DES TOUT-VENANTS DE CONCASSAGE

1. 1. Situations envisageables dans le corps de chaussée

La situation du tout-venant de concassage dans les corps de chaussée peut


être multiple :

- en couche de fondation, quelle que soit pratiquement l'intensité de la cir-


culation

- en couche de base, certainement pour les classes de trafic faibles ou modé-


rées (classe Tl, T2, T3) et sans doute, mais moyennant certaines précau-
tions particulières, pour la classe de trafic T4. Au-delà de 6000 véhicules/
jour, son emploi en couche de base comporte des risques certains, notam-
ment lorsque la couche de roulement en béton bitumineux a une épais-
seur inférieure à 10 cm.

en couche de renforcement, lorsque le nombre cumulé de poids lourds


prévu ne dépasse pas 5 x 106 et lorsque les niveaux de déflexion de la
chaussée à renforcer sont supérieurs à 75/l00e mm.

Accessoirement, le tout-venant de concassage peut également être utilisé


pour jouer un rôle intermédiaire entre couche de fondation traitée et couche de base
souple ou entre chaussée existante «rigide» et couche de renforcement souple, ce rôle
consistant le plus souvent à désolidariser les deux couches et à éviter que les fissures
de l'assise ne se transmettent au niveau de la couche sus-jacente. Il remplit alors la fonc-
tion dite de «couche-tampon». On peut enfin en envisager l'emploi, lors des travaux de
renforcement, comme couche de reprofilage, encore que l'on puisse lui préférer, pour
cet usage, des enrobés bitumineux.

A chacune de ces situations correspondent, comme nous le verrons tout


à l'heure, des critères de qualité distincts et un mode de mise en oeuvre adapté.

1. 2. Catégories de routes ou classes de trafic concernées

En chaussée neuve, le Catalogue des structures-types prévoit l'utilisation du


tout-venant de concassage :

a) en couche de base, pour les routes traditionnelles à deux voies de circu-


lation (de largeur de bande bitumée comprise entre 6 et 7,50 mètres) et
destinées à supporter un trafic de la classe Tl, T2 ou T3, c'est-à-dire
pour une intensité limite de circulation correspondant à 3 000 véhicules/
jour (soit 4 x 10 6 poids lourds ou 2 x 107 passages d'essieux standard de
8,2 tonnes). On peut à la rigueur en envisager l'emploi pour la classe de
8

trafic T4 correspondant au maximum à 6 000 véhicules/jour (soit 107


poids lourds ou ,5 x 107 essieux standard de 8,2 tonnes) mais une telle
utilisation n'est, à notre avis, permise qu'à titre expérimental et en s'en-
tourant de précautions très particulières au niveau du choix des maté-
riaux, de la qualité de leur mise en oeuvre et de l'entretien ultérieur.
L'utilisation en couche de base du tout-venant de concassage est ainsi
prévue dans le cas des structures-types No 3, 4 et 6.

b) en couche de fondation, pour toute la gamme de trafic prévue dans le


Catalogue, de la classe Tl à la classe T5, c'est-à-dire pour des volumes
journaliers de circulation compris entre 100 et 12 000 véhicules. A ce
titre, il convient aussi bien aux routes à deux voies qu'aux itinéraires à
caractéristiques autoroutières. Une telle utilisation est prévue dans le cas
des structures-types No 6, 7 et 8.

Comme couche de renforcement sur chaussée existante, il est difficile-


ment envisageable d'utiliser ce matériau pour des intensités de trafic
supérieurs à 5 x 106 poids lourds, c'est-à-dire que là encore, la classe
limitative est bien T3. En effet, les niveaux de déflexions obtenables en
tête d'un massif constitué par du tout-venant de concassage, se situe-
raient difficilement et de façon systématique, au dessous de 50/100 mm.

1. a.Régions appropriées ou privilégiées

Il est évident que le tout-venant de concassage trouve son champ d'applica-


tion privilégié dans les régions bien pourvues en sites de roches massives. C'est le cas de la
région R7' Ce privilège se trouve encore accru, lorsque les autres ressources en matériaux
meubles (graveleux naturels, sables ...) sont elles-mêmes rares ou de mauvaise qualité.
Dans ce derniers cas, la nécessité de leur traitement aux liants (ciment ou bitume) peut
rendre la solution tout-venant de concassage d'autant plus intéressante que le site est
éloigné et que le transport du liant est onéreux.

1. 4. Impératifs et sujetions liés à l'emploi de la technique

L'emploi du tout-venant de concassage pour la réalisation des assises de


chaussées est sujet à certains impératifs auxquels il convient de satisfaire si l'on veut s'as-
surer d'un fonctionnement et d'un comportement convenables de la structure qui le com-
porte. Ces impératifs, complémentaires de ceux qui sont liés à la qualité même du maté-
riau ou à celle de sa mise en oeuvre, sont les suivants:

La nécessité d'un drainage latéral efficace:

Compte-tenu de la perméabilité élevée de la grave, il est rigoureusement


nécessaire d'assurer un drainage latéral efficace des eaux qui pourraient éventuellement
s'accumuler dans le corps de chaussée. Le drainage n'est en réalité possible que dans la
mesure où les accotements sont eux-mêmes constitués d'un matériau de perméabilité au
moins égale à celle du tout-venant de concassage. La technique qui consiste à prévoir les
9

tements avec des matériaux argileux, riches en fines plastiques conduit à une solution
c.haussée dite «en baignoire» qui donne systématiquement lieu à des déboires à cause
iI'E!SSÏODS intersticielles élevées qui se développent, après les pluies, au sein de la
e de base. Les drains latéraux creusés dans les accotements même lorsqu'ils sont pré-
à intervalles rapprochés ne fonctionnement pas toujours de façon satisfaisante. On
uvera les solutions proposées pour chaque cas dans les fiches du Catalogue.

- La nécessité d'un revêtement bien conçu :

Si les couches de base liées ou dotées d'une bonne cohésion peuvent s'ac-
oder parfois d'un revêtement mince (un enduit monocouche par exemple, en solu-
d'attente et lorsque le trafic le permet) ou relativement ouvert (enrobés denses,
sans-asphalt) , le tout-venant de concassage, compte-tenu de sa faible cohésion et de sa
orle porosité, est incompatible avec de telles solutions. C'est pour pallier ces défauts, que
Catalogue des structures-types prévoit d'emblée en couche de roulement:

- au moins, un enduit bicouche pour les classes de trafic Tl et T2, et un en-


duit tricouche pour la classe T3, en solution d'attente;

- puis en solution définitive ou différée, l'utilisation exclusive d'un béton


bitumineux suffisamment étanche.

- Le respect des seuils technologiques minima de mise en oeuvre :

Ces seuils étant de 10 cm pour la couche de base et de 15 cm pour la couche


de fondation, compte-tenu des dimensions maximales prévues pour les granulats.

- La nécessité d'un support peu déformable, non saturé et lui-même bien drainé:

Les phénomènes de matelassage des couches en tout-venant de concassage


sur support saturé et mal drainé sont bien connus. Pour réduire l'ampleur de tels phéno-
mènes, un soin particulier doit être porté à la qualité du support: déformabilité réduite,
pente transversale suffisante pour une évacuation rapide des eaux de ruissellement.

Enfin, lorsque l'utilisation des tout-venant de concassage est prévue pour le


renforcement des chaussées, d'autres sujetions s'ajoutent aux précédentes et qui sont les
suivantes:

- l'épaisseur minimale de renforcement doit être au moins égale à 10 cm


(seuil technologique minimum pour la granularité prévue)

- les niveaux de déflexion sur chaussée existante, à renforcer, doivent être


supérieurs à 75/100e mm.

le niveau de déflexion final, escomptable, doit se situer au-dessus de


50/100e mm ou être tout au plus égal à cette valeur.
10

- l'épaisseur minimum de béton bitumineux, en couche de roulement, sera


de 5 cm.
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CHAPITRE 2

;n,r~~TT1TO DU MATERIAU DE BASE - CRITERES D'ACCEPTABn:.ITE

. de la dimension maximale

_-ous appellerons «dimension maximale» d'un matériau, la dimension D en


-~à maille carrée sur lequel 5 % en poids (seulement) du matériau est retenu.
totalité de ce matériau devra passer au tamis dont la maille est égale à 1,25 D

Le choix de la dimension maximale d'un matériau revêt une importance


peut avoir une influence à la fois :

- sur la stabilité du matériau

- sur sa tendance à la ségrégation

- sur les irrégularités constatées au niveau de sa surface en profil en long ou


en travers et par conséquent, sur les tolérances d'uni acceptables.

- sur l'épaisseur minimale à laquelle il peut être mis en oeuvre et donc sur le
choix des matériels de répandage et de compactage

- sur la texture superficielle (surface ouverte ou fermée de la couche) et


donc sur la technique ou le succès de l'imprégnation

aussi, bien sûr, sur le prix de revient du matériau.

règle générale, on peut dire qu'en augmentant la dimension maximale


à granularité continue), on augmente du coup :

- sa stabilité

- sa tendance à la ségrégation

- 'ampleur des irrégularités de surface

- e seuil technologique d'épaisseur de mise en oeuvre

- ~ sa texture superficielle.

Par contre, on en diminue le coût.

Pour les tout-venants de concassage de granularité û/D prévus dans le Cata-


ctu:res-types, la dimension maximale D des gros éléments est définie par les
12

pour une couche de base (ou de renforcement) D =31,5 mm

- pour une couche de fondation D = 60 mm

Ces choix permettent :

a) dans le cas de la couche de base,

d'obtenir une stabilité suffisante (au moins équivalente à celle d'un


0/20)

de limiter les phénomènes de ségrégation

d'avoir un uni satisfaisant, compatible avec la tolérance de "! 1 cm


généralement acceptable à ce niveau

de présenter une surface dont l'aspect ne sera ni «trop ouvert», ni


«trop fermé» et par conséquent «imprégnable» avec succès, avec un
bitume fluidifié courant de viscosité 0/1 ou 10/15.

d'éviter un trop grand nombre de coupures granulométriques et donc,


une reconstitution trop élaborée (voir chapitre 4, paragraphe 4. 1.)

et puis enfin, de bénéficier d'un prix raisonnable.

b) dans le cas de la couche de fondation,

d'obtenir également une stabilité suffisante

de se -conformer en ce qui concerne les irrégularités de surface à une


tolérance de"! 2 cm (valeur généralement acceptable)

de se dispenser d'un concassage tertiaire, un tel matériau pouvant être


obtenu sans grande difficulté à la sortie du secondaire (ce qui a une
incidence favorable sur le prix de revient du matériau).

Pour ce qui est de l'aspect superficiel au niveau de la couche de fondation, ce


problème ne se pose pratiquement pas puisque cette couche n'est appelée à subir aucune
imprégnation ni traitement de surface.

Quant aux phénomènes de ségrégation, leur acuité est moindre au niveau de


cette couche et une certaine tolérance nous semble tout à fait justifiée. En portant à
15 cm le seuil minimum d'épaisseur de mise en oeuvre, et en prenant le soin d'humidifier
les granulats avant leur répandage, la tendance à la ségrégation d'une grave 0/60 mm pour-
ra être ramenée à des limites raisonnables.
13

Grannlarif;és recommandées

Les fuseaux de spécification recommandés pour une couche de base (ou de ren-
fœ~rnent) 0/31,5 et une couche de fondation 0/60 sont les suivants:

POURCENTAGE PASSANT
amis en mm
Couche de base 0/31,5 Couche de fondation 0/60

80 - 100
60 - 95-100
40 100 -
31,5 95-100 62-92
20 75-100 50-80
10 55-82 37-69
6,3 45-70 30-60
2 30-50 20-47
0,5 17-32 10-32
0,2 8-20 6-22
0,08 2-10 2-15

Deux observations importantes méritent d'être faites à ce sujet:

- la première concerne la proportion d'éléments sableux prévue pour le fuseau


co che de base. Une proportion élevée (30 à 50 %) a été délibérément conçue pour
?fÔIrirT~ la perméabilité et pour éviter les tassements constatés, au passage du trafic, dans

es de base à fuseau plus grenu. Elle assure en effet l'obtention d'un pourcen-
ides suffisamment réduit (condition éminemment souhaitable sous les climats
~menx ivoiriens) .et d'une densité convenable après compactage. Elle évite enfin le
:çà~:Jmène souvent observé, lorsque la grave est trop grenue, d'une imprégnation trop
l;r'lliome, ce qui provoque parfois sous circulation, une densification malencontreuse et
affaissements intempestifs dans les bandes de roulement (par un effet de lubrification
- ).

- la seconde observation concerne la teneur en fines; si les limites fixées à 2 %


znmrmnm et 10 % maximum doivent être considérées comme impératives, elles seront
ois modulées, dans toute la mesure du possible, en fonction de la plasticité des élé-
argileux. Lorsque cette plasticité est nulle, on aura intérêt à se situer dans la partie
es limites (entre 5 % et 10 %) et lorsque la plasticité est elle-même comprise entre
il sera tout indiqué de limiter la teneur en fines entre 2 et 5 %.

onne et angularité

La forme des granulats est un facteur qui concourt à l'obtention d'une


stabilité (résistance aux chocs, aptitude au compactage). Définie par un coeffi-
bal dit «co~fficient d'aplatissement» la forme sera mesurée sUI la fraction 4/D.
cient défini comme étant le pourcentage des éléments tels que ~ > 1,58,
E
14

(G et E étant respectivement la grosseur et l'épaisseur du granulat) devra être inférieur à


30.

Quant à l'angularité du matériau qui est définie par son indice de concassage
(IC) c'est-à-dire par le pourcentage en poids des éléments concassés qu'il comporte, elle
existe naturellement avec les matériaux de carrière envisagés ici. L'IC sera donc générale-
ment de 100 %.

Toutefois, s'il arrive que l'on veuille utiliser une grave alluvionnaire (encore
que de telles ressources soient plutôt rares en Côte d'Ivoire), l'indice de concassage
(c'est-à-dire le pourcentage en poids des granulats provenant du concassage des éléments
supérieurs à D contenues dans la grave alluvionnaire d'origine) devra être supérieur à
25 %.

2.4. Dureté - Résistance aux chocs

Il convient de distinguer :

- d'une part, la résistance à la fragmentation des granulats

- et d'autre part, leur résistance à l'attrition.

La première est mesurée par l'essai Los Angeles (LA) tandis que la seconde
l'est par l'essai Deval Micro Deval en présence d'Eau (MDE) ou Deval Humide (DH)
avec l'approximation DH ~)
MDE

S'il est utile d'avoir, au départ, des indications sur la résistance des granulats
aussi bien à la fragmentation qu'à l'attrition, on pourra se contenter, pour les contrôles
courants, de la première c'est-à-dire des valeurs fournies par l'essai Los Angeles.

Compte-tenu d'une part de l'expérience acquise en pays tropical, et d'autre


part de la qualité et de la nature des roches disponibles en Côte d'Ivoire (roches souvent
altérées par la chaleur et l'humidité), on adoptera les valeurs limites de dureté Los Ange-
les suivantes (granularité B) en fonction du trafic:

Classes de Couche de fondation Couche de base Couche de renforcement


Trafic 0/60 0/31,5 _0/31,5

Tl <: 45 -< 40 ~ 35

T2 <: 40 < 35 .~
30

T3
< 40 < 35 ~. 30

T4 <: 35 ~ 30
.-
T5 < 35 - -
15

A titre indicatif, l'échelle des correspondances avec les essais Deval s'établit
appn:lXÏ:mati·tvementde la façon suivante:

L.A D.H M.D.E.

~ 50 ~ 4 -c 20

c: 45 ~ 5 ~ 15
...
<: 40 ~ 6 ~ 13

-< 35 :> 7 <: 11

< 30 ~ 8
< 10

< 25 ~ 9 -c 9

n est bien évident que les limites recommandées plus haut peuvent et doivent
es plus rigoureuses dans le cadre des spécifications particulières si la-qualité des
...,.,.,-.N:"", disponibles dans un site ou sur un chantier donnés, le permettait sans grande dif-

preté - Plasticité

Si la propreté des granulats (évaluée par l'équivalent de sable) est une condi-
essentielle au maintien de la stabilité de l'assise en présence d'eau, de nombreux
également montré qu'un minimum de cohésion et donc de plasticité était néces-
T

ntion d'une bonne densité et d'une portance adéquate. Cette cohésion est
souhaitable que l'épaisseur de la couche de roulement, sus-jacente à la
Je (cas des classes de trafic Tl et T2).

Ces conditions pourront être remplies en adoptant lesvaleurs limites sui-


l'équivalent de sable (E.S) et l'indice de plasticité des matériaux :

fi ~'-~ COUCHE DE FONDATION COUCHE DE BASE OU RENFORCEMENT

'=", ;vrp E.8 I.P E.S I.P


-

1;
~ 25 < 15 ~ 30 < 10

- ~ 25 ~ 15 ~ 30 < 10
':

:::> 30 -< 10 ~ 40 < 6

= > 30 < 10 ,. 40 < 6

- :> 30 < 10
16

CHAPITRE 3

ETUDES PREALABLES DE LABORATOIRE

3. 1. Mode de prélèvement sur le site

Lorsque la carrière existe déjà et que le gisement est en exploitation, le mode


de prélèvement des échantillons destinés aux essais ne comporte normalement aucune dif-
ficulté particulière.

Par contre et c'est le plus souvent le cas, lorsque l'étude d'un gisement se
situe au stade des investigations géotechniques, préalablement à l'ouverture des chantiers,
l'obtention d'échantillons représentatifs de l'ensemble de la future production constitue
un problème délicat. En effet, les moyens dont dispose généralement le Laboratoire pour
juger des caractéristiques du granulat sur toute l'étendue du front de taille éventuel, sont
très insuffisants : le recours à une série de forages carottés descendus à une profondeur
suffisante constitue le plus souvent une opération longue et coûteuse et il est bien rare
que celle-ci puisse être effectuée. On se limite alors à une prospection superficielle (tirs
à l'explosif de faible profondeur, prélèvement en surface des bancs rocheux) et les échan-
tillons ainsi obtenus ont toutes les chances de ne pas être représentatifs de la masse ro-
cheuse en profondeur. Il est vrai que prélevés dans les parties exposées aux intempéries
et donc les plus altérées, de tels échantillons donneront normalement une idée pessimiste
de certaines caractéristiques du granulat (notamment sa dureté) mais cette présomption
n'est nullement généralisable.

Aussi convient-il, dans de telles conditions, de s'entourer de précautions par-


ticulières, notamment :

en réalisant le plus grand nombre d'essais possible, pour tenir compte


aussi bien de la moyenne des résultats que de leur dispersion

- en essayant d'atteindre, avec les moyens disponibles, les parties les moins
altérées de la roche

- et en s'appuyant, si possible, sur la connaissance que l'on peut avoir sur


d'autres sites déjà exploités dans la région.

En cas de doute, le rapport géotechnique devra .insister sur la nécessité de


compléter ces investigations préliminaires par une reconnaissance plus approfondie
(moyennant l'emploi de moyens adéquats) avant de se prononcer sur la valeur du gise-
ment.

3. 2. Essais à réaliser

Sur les prélèvements obtenus, les différents essais suivants doivent être réa-
lisés en laboratoire.
17

- identification de la nature pétrographique de la roche

- essais de dureté Los Angeles et Deval . Poids spécifique

- essais de concassage, afin d'appréhender déjà certains facteurs tels que:


la forme des granulats, la continuité de la courbe granulométrique ou la
tendance de la roche à produire des fines (sableuses ou argileuses)

- essais de plasticité (I.P) et de propreté (E.S) sur les fines provenant du con-
cassage.

Compte-tenu de la qualité des prélèvements et de leur mode de traitement


C=-=JC:.C:as;sag,e
au laboratoire), les résultats obtenus n'auront qu'une valeur indicative, mais
e ont de percevoir déjà dans quelle mesure certains critères de qualité ont les
miE!lo(~- d être - ou de ne pas être - respectés.

Dans l'éventualité où les essais préalables auront permis de retenir tel ou tel
Î
- > présumé satisfaisant, il est bien évident qu'avant le début de tout approvision-
J..a::'-'--'I:o.!..u-. et de toute fourniture, de nouvelles séries d'essais «préalables de fabrication»
r.:...-nm- être effectuées sur des échantillons provenant du mode d'extraction (grandeur
!:Oil:;:;:~1 en vue de s'assurer non seulement de la qualité intrinsèque de la roche (dureté,
l"P'InrFP'PTP' plasticité) mais aussi de l'adéquation du matériel et des chaines d'élaboration,
mesure où ils conditionnent la conformité des granulats aux autres exigences
. (granularité, par exemple). A ce stade, les essais Proctor Modifié seront égale-
réalisés en vue de fixer la teneur en eau optimale et la densité sèche de référence,
. Proctor se trouve être adapté au cas considéré.
18

CHAPITRE 4

FABRICATION ET MISE EN OEUVRE

4. 1. Fabrication et stockage

La roche possédant les qualités intrinsèques exigées par les spécifications


(notamment, la dureté), la fabrication du tout-venant de concassage concerne l'ensemble
des opérations qui permettront de respecter les tolérances se rapportant principalement à
la propreté et la granularité. Le critère de propreté imposera qu'une attention particulière
soit accordée, avant l'extraction, à la réalisation soignée de la découverte puis, avant
l'alimentation du concasseur primaire, à l'élimination des fractions terreuses ou altérées.

Le respect des critères de granularité devra être assuré soit par une installa-
tion d'élaboration des granulats comportant une chaine de recomposition (cas des maté-
riaux de couche de base ou de renforcement) soit par une superposition des productions
de différents appareils de concassage - primaire, secondaire et éventuellement tertiaire -
(cas du tout-venant 0/60 de fondation). Dans ce dernier cas, la définition des réglages et
des débits de chaque type de concasseur devra faire l'objet d'essais préalables et d'ajuste-
ments permettant au matériau de s'inscrire dans le fuseau de référence.

Une fois le matériau sorti conforme de la chaine d'élaboration correctement


réglée, il conviendra d'éviter qu'une mise en stock défectueuse ne vienne perturber la
qualité des granulats. Les stocks devront être protégés contre la pollution notamment à
leur base, le sol d'assise devant être bien assaini et exempt de matières argileuses.

De même, on évitera que la chute des matériaux ne s'opère sur une hauteur
trop importante, cause fréquente des phénomènes de ségrégation. A ce propos, le main-
tien sur stock de la teneur en eau des granulats à une valeur convenable (proche de la
teneur en eau optimale) aura également pour effet de limiter l'apparition des phénomènes
de ségrégation (l'arrosage pouvant d'ailleurs commencer à la chaine d'élaboration au
moyen de rampes judicieusement placées à l'extrémité des tapis convoyeurs).

4. 2. Répandage

Si la technique utilisée pour le répandage des matériaux vise en premier lieu


à les placer selon l'épaisseur prescrite, elle doit également permettre de poursuivre la lutte
contre la ségrégation. L'engin le mieux adapté à cet effet est sans doute le finisseur mais
pour des raisons de prix, on peut être amené à en limiter l'emploi uniquement pour le
répandage des couches de base destinées à supporter un trafic important, c'est-à-dire aux
cas où les risques doivent être réduits au minimum.

-
Il nous semble donc opportun de recommander les matériels suivants en
fonction de la nature de la couche à répandre et du trafic :
19

rnrf"':l=l"R CO CERNEE Tl T2 T3 T4 T5

COUCHE DE FONDATION Au bull, à la niveleuse ou au finisseur

Couche de base ou Au bull, à la nive-


'~ e renforcement leuse ou au finisseur Au finisseur exclusivement
fi

Lorsque le répandage est effectué avec des engins comportant une lame de
réglage (niveleuse) on veillera d'une part à limiter le nombre de passes de l'engin et d'au-
tre part, à faire travailler sa lame chargée perpendiculaire à l'avancement.

Dans tous les cas, l'opération du répandage et à fortiori celle du compactage


ne seront entreprises qu'après vérification de l'état ou de la solidité du support (voir para-
graphe 5.2.).

4. 3. Arrosage

Avant d'effectuer les opérations de compactage, le tout-venant de concassage


devra - s'il ne l'est déjà - être porté à sa teneur en eau optimale, telle que définie par
l'essai Proctor Modifié. Il est même souhaitable parfois que la teneur en eau de compac-
tage soit légèrement supérieure à l'optimum (d'un point environ) mais cela pourra être
confirmé par une planche d'essai.

L'arrosage pourra être exécuté au cours du régalage pour une meilleure péné-
tration de l'eau ou sur le matériau ayant déjà subi un léger compactage afin d'éviter le
délavage des fines. Cette seconde solution s'applique plus particulièrement au cas des
couches de fondation plus perméables car elle permet également d'éviter que ne se pro-
duise, par une percolation instantanée, l'imbibition brutale du sol de plate-forme (sur-
tout lorsque celui-ci est de nature argileuse).

4. 4. Compactage

Les modalités de compactage seront normalement définies par les planches


d'essais. On donnera toutefois les indications suivantes qui permettront de mieux conce-
voir la réalisation de ces dernières.

4. 4. 1. Epaisseurs limites des couches élémentaires

Les épaisseurs minimales dictées par les dimensions des plus gros éléments
présents dans les graves sont de 10 cm pour les couches de base ou de renforcement et
de 15 cm pour les couches de fondation (épaisseurs après compactage). Cela correspond
normalement à des épaisseurs foisonnées de 12-13 cm et de 17-20 cm respectivement.

Quant aux épaisseurs maximales, il est vrai que les moyens puissants de
compactage actuellement disponibles permettent d'envisager la mise en place effective
de couches atteignant jusqu'à 50 cm d'épaisseur (voire davantage). Toutefois, dans le cas
des assises de chaussée, soumises de façon directe et permanente aux agressions du trafic,
20

nous recommandons de ne pas dépasser la limite supérieure des 25 cm (après compac-


tage) pour les couches de base ou de renforcement et 30 cm (après compactage) pour les
couches de fondation.

De cette façon, toutes les couches en tout-venant de concassage prévues au


Catalogue des structures-types, aussi bien en base qu'en fondation, peuvent être compac-
tées en une seule couche à l'exclusion de celles prévues en fondation sur sol de plate- ~
forme SI pour lesquelles le compactage devra être réalisé en deux couches élémentaires
(d'épaisseur chacune égale à la moitié de l'épaisseur totale).

4. 4. 2. Atelier de compactage

Compte-tenu de l'indice de concassage élevé des graves concernées par cette


Recommandation, il est nécessaire de disposer d'engins de compactage relativement
lourds, en vue d'obtenir une densité sèche au moins égale à 95 % de la densité obtenue à
l'essai Proctor Modifié. e

Compte-tenu de la difficulté éprouvée parfois pour la réalisation de l'essai
Proctor, on pourra alternativement fixer sur planche d'essai la densité minimum à
obtenir, cette valeur minimale étant rattachée proportionnellement et dans chaque cas
au poids spécifique du matériau.

Les meilleurs résultats pour les épaisseurs prévues au Catalogue seront ob-
tenus soit à l'aide de cylindres vibrants dont le poids statique par unité de longueur de
génératrice vibrante (MIL) est supérieur ou égale à 20, soit à l'aide de compacteurs à
pneus ayant une charge par roue supérieure à 2,5 tonnes et une pression de gonflage
supérieure à 5 bars, soit enfin à l'aide d'un cylindre vibrant mixte.

La combinaison cylindre-vibrant puis rouleau à pneus lourds donne en


général des résultats satisfaisants.

A titre indicatif, le nombre de passes à prévoir sera de 8 à 16 pour les cy-


lindres vibrants et de 20 à 25 pour les rouleaux à pneus, mais les planches d'essai permet-
tront d'être fixés sur ce paramètre.

4.4.3. Exécution du compactage

Pour éviter le sous compactage des bords de la couche à compacter, ceux-ci


pourront être calés préalablement par la réalisation d'une surlargeur, côté rive, égale à
environ 30 cm.

La teneur en eau des granulats au moment du compactage devra être homo-


gène et comprise dans la fourchette WOPM ! 2 points pour la fondation et WOPM ± 1
point pour la base.
f
21

4. 5. Protection superficielle

Dans le cas d'une couche de fondation destinée à recevoir sans tarder la cou-
che de base, aucun traitement particulier de sa surface n'est à prévoir. De légers mais fré-
quents arrosages, une règlementation visant à éviter que la circulation des véhicules de
chantier ne vienne polluer le tout-venant suffisent, en principe, pour maintenir un état de
surface satisfaisant.

Par contre, lorsque la couche de fondation est appelée à supporter provisoi-


rement la circulation, la réalisation d'une couche d'imprégnation (et éventuellement de
sablage) devient nécessaire. Une telle imprégnation (et un tel sablage) le sont, dans tous
les cas, en ce qui concerne la couche de base - que la pose du revêtement soit différée ou
non - en raison de l'intérêt que présentent à ce niveau la cohésion et la stabilisation
'O.."Q"Q(ytt~~ •••"Q'à.'t \~ \\.'à."<.\.\'.

4.5.1. Nature et dosage du liant d'imprégnation

Le liant à utiliser sera soit une émulsion de bitume surstabilisée à grains très
fins (émulsion micronisée), soit un bitume fluidifié de viscosité 0/1 ou 10/15. En cas
d'utilisation du bitume fluidifié, il est probable que la plus forte viscosité (10/15) con-
viendra de préférence aux tout-venants de couche de fondation (surface moins fermée)
alors que le liant plus fluide (0/1) sera mieux adapté aux tout-venants de couche de base
(surface plus fermée).

En cas de doute, un essai doit être réalisé sur chantier en vue de déterminer
la' fluidité la plus appropriée qui permette à l'imprégnation de pénétrer sur au moins les
5 mm supérieurs de la couche, sans toutefois dépasser 1 cm.

La quantité exacte de liant étant celle qui peut être absorbée entièrement par
l'assise en 24 heures, le dosage habituel sera de l'ordre de 1 à 1,5 kg/m2 de bitume flui-
difié, ou de 2 à 2,5 kg/m2 d'émulsion. Une planche expérimentale permettra de préciser
au préalable, les quantités exactes de ce dosage.

Il est nécessaire d'interdire la circulation sur l'imprégnation tant qu'elle n'est


pas séchée à moins qu'on n'ait pris la décision d'effecuer aussitôt après l'imprégnation,
un sablage de la couche.

4.5.2. Sablage

Lorsque pour des raisons d'imperméabilisation ou de circulation du trafic


et lorsque la pose du revêtement doit être retardée, on décide d'effectuer un sablage,
celui-ci sera réalisé en répandant 3 à 5 litres de sable 0/4 mm pa..rmètre carré.

4. 5. 3. Précautions particulières

Rappelons brièvement les précautions qui doivent être prises à l'occasion de


la pose de la couche d'imprégnation:
22

- balayer énergiquement la couche avant répandage du liant (notamment


lorsqu'elle a pu être circulée précédemment)

- s'assurer que la surface de l'assise est sèche ou à la rigueur très légèrement


humide

- ne travailler qu'en circonstances atmosphériques favorables (pas de pluie,


ni d'orage imminent)

- chauffer le liant à une température de répandage convenable

- couvrir uniformément de liant la surface à imprégner

- alterner les reprises de répandage

- éviter toute circulation avant séchage du liant.


23

CHAPITRE 5

CONTROLE D'EXECUTION

5.1. Contrôle de fabrication

Le tout-venant de concassage étant un matériau élaboré de toute pièce, une atten-


tion particulière devra être accordée aux circuits d'élaboration et aux réglages des appa-
reils de production.

Une fois la chaîne de fabrication correctement conçue et bien réglée, l'essentiel du


contrôle portera sur les procédés de mise en oeuvre et notamment sur la méthode et l'ef-
ficacité du compactage.

Les essais «préalables» de fabrication qui permettent d'effectuer et de contrôler


le réglage des appareils porteront essentiellement sur :

- la granularité

- la propreté

- l'angularité et la forme des granulats

étant entendu que la dureté de la roche aura déjà été, par des essais appropriés, jugée
satisfaisante,

Les modalités de fabrication seront arrêtées lorsque les résultats des essais auront
été jugés conformes aux prescriptions du cahier des charges.

0.2. Contrôle de l'état du support

L'efficacité du compactage dépend dans une large mesure de l'état ou de la défor-


mabilité du support qui reçoit l'assise en tout-venant de concassage.

il convient, par conséquent, préalablement au répandage et au compactage du


venant de s'assurer que le support présente des niveaux de déflexions compatibles
e part avec la réalisation d'un compactage adéquat de la couche qu'elle reçoit (en
e d'éviter les phénomènes de matelassage) et d'autre part avec l'obtention au sommet
la couche compactée des valeurs limites de déflexion prévues au Catalogue des struc-
::m-es-1i;VDes
(voir plus loin paragraphe 6.3.).

Les niveaux de déflexion (Dm + 1,3 a-) sous essieu de 13 tonne~ à respecter au
du support sont fonction de la nature de celui-ci, de la classe de trafic pour la-
la chaussée a été dimensionnée et du type de structure envisagé. Ils sont indiqués
- es tableaux suivants :
24

a) Déflexions maximales admissibles en 1/100e mm d'un support (sol


de plate-forme) destiné à recevoir une couche de fondation en T.V.
de concassage 0/60

N06 No 7 NoS
Structure concernée Base : TV de concassage Base : Grave-ciment Base : Grave-bitume
Classe du
support 81 82 83 84 85 81 82 83 84 85 81 82 83 84 85
Classe de
trafic

Tl 500 400 400 350 300 - - - - - - - - - -

T2 400 250 250 250 200 - - - - - - - - - -

T3 250 200 200 200 125 400 200 200 150 100 300 200 200 150 100

T4 200 150 150 100 75 300 200 200 150 100 200 150 150 100 70

T5 - - - - - 300 200 150 150 90 200 150 100 100 65

b) Déflexions maximales admissibles en 1/100e mm d'un support (cou-


che de fondation) destinée à recevoir une couche de base en T.V.
de concassage 0/31,5)

Structures concernées No3 et No 6

Nature de la fondation Graveleux naturels et T.V. de concassage 0/60

801 de plate-forme 81 à 85

Classe de trafic Dm + 1,3 cr


Tl 200 à 300

T2 150 à 200

T3 90 à 125

T4 70 à 75

Les plus fortes valeurs s'appliquant aux classes de sol de plate-forme 84 et 85.
25

3.3. Contrôle de mise en oeuvre

5.3.1. Planches d'essais et.de référence

S'étant assuré d'une part que les caractéristiques des matériaux fournis par
la chaîne de fabrication correspondent aux exigences du CPS, d'autre part que l'état et
la déformabilité du support destiné à recevoir l'assise en tout-venant de concassage sont
satisfaisants (de façon homogène) et enfin que les engins de répandage sont conformes
aux prescriptions, on procédera à la réalisation des planches d'essais en vue de déter-
miner:

- l'efficacité, l'adéquation et le mode d'emploi de l'atelier de compactage


proposé (ordre de passage et nombre de passes des différents engins)

- la cadence derépandage et la capacité maximale de l'atelier de compac-


tage

- les modalités de réalisation de l'arrosage des granulats (en cas de besoin)

- et la densité sèche minimale de référence cette compacité minimale étant,


dans le cas qui nous concerne ici, de 95 % OPM pour 90 % au moins des
mesures, ou toute autre valeur fixée sur planche d'essai.

Rappelons brièvement les précautions qu'il convient de prendre pour la


réalisation d'une planche d'essai:

Contrôle préalable des caractéristiques des engins (charge par roue, pres-
sion de gonflage, poids par cm de génératrice vibrante, fréquence de vi-
brations, etc ...)

Contrôle de l'homogénéité de l'état du support sur la surface prévue pour


la planche d'essai (déflexions, irrégularités de surface, ...)

Contrôle de la composition du matériau à compacter (granularité, teneur


en eau) et de l'épaisseur à laquelle il a été répandu

Contrôle des dimensions minimales de la planche d'essai (longueur mini-


mum de 30 m, largeur minimale égale à 1 ou 2 fois celle _de l'engin de
compactage)

Respect d'un nombre de mesures suffisant pour déterminer les paramè-


tres de référence (densité) : minimum 20 mesures.

5.3.2. Contrôle courant

La planche d'essai réalisée, les modalités d'utilisation de l'atelier de com-


paetage arrêtées, la valeur absolue de la densité sèche minimale à atteindre ayant été
Géœnninée, le contrôle courant comportera la vérification des points suivants :
26

sur le support :

- sa rigidité, son homogénéité, son surfaçage

sur le matériel :

- sa présence en nombre suffisant et son état de fonctionnement

- la conformité de ses caractéristiques aux normes pré-établies

le respect des procédés de répandage (cadence) et de compactage pré-


établis (nombre de passes, plan de balayage, vitesse des engins)

sur le matériau

- sa granularité

- sa teneur en eau

- l'épaisseur de la couche

- sa compacité

Ce contrôle courant pourra comporter deux phases:

a) la phase dite de «mise sous contrôle» qui couvre la période de dém


du chantier et qui comportera un assez grand nombre de mesures et d'ob-
servations. Cette période durera au moins une semaine. Elle a pour but
de vérifier que le chantier se déroule comme la référence

b) la phase dite de contrôle courant où par une série de mesures inopinées


on vérifiera de temps à autre qu'il n'y a ni dérive, ni zone faible impor-
tantes.
27

CHAPITRE 6

RESULTATS D'ENSEMBLE

Les assises en tout-venant de concassage doivent normalement présenter


après compactage (et éventuellement imprégnation ou sablage) les résultats d'ensemble
suivants:

6.1. Tolérances de profils

Le contrôle de la régularité du profil transversal effectué à l'aide de la règle


ordinaire de 3 m de longueur et le contrôle de la régularité du profil longitudinal réalisé
au moyen de la règle roulante de 3 m de longueur devront indiquer les résultats suivants
de profondeur de flache maximale.

Flaches maximales en cm
PROFIL
sur fondation 0/60 sur base 0/31,5

en long 3cm 1cm

en travers 3cm 1,5 cm

6. 2. Apparence globale - Appréciation visuelle

La surface des assises compactées devra présenter un aspect homogène, et


suffisamment fermé. Les plages éventuelles de ségrégation seront reprises, c'est-à-dire
scarifiées, remélangées et recompactées. Aucun affaissement notoire ne devrait être
visuellement constaté au passage d'un engin lourd (essieu de 13 tonnes ou rouleau de
50 tonnes).

6.3. Comportement sous charge - Niveaux de déflexions

Lors du dimensionnement des structures-types prévues au Catalogue des


chaussées, il a été vérifié que les épaisseurs prescrites pour les différentes assises permet-
tent d'obtenir à leur sommet, après compactage, des niveaux de déflexion compatibles
avec un comportement ultérieur correct de ces structures.

Il est donc important de contrôler que ces seuils de déflexion sont effec-
tivement atteints. .

Dans le cas des assises constituées par des tout-venants de concassage


(structures-types No 3, 6, 7, 8) les seuils de déflexion admissibles (Dm + 1,3 eT) en
1/100e mm, sous essieu de 13 tonnes, sont les suivants:
28

AU SOMMET DE LA FONDATION AU SOMMET DE LA COUCHE DE BASE


STRUCTURE NO
Tl T2 T3 T4 T5 Tl T2 T3 T4 T5

3 - - - - - 150-200 90-125 50-75 40-50 -

6 200-300 150-200 90-125 70-75 - 150-200 90-125 50-75 40-50

7 - - 150 100 90 - - - -

8 - - 110 70 65 - - - -

A partir des valeurs maximales admissibles retenues sur chaussée finie, les
seuils précédents ont été calculés en utilisant la formule :

e -
- K log do
di

avec e : épaisseur de l'assise considérée

do déflexion avant mise en place de l'assise

di déflexion après mise en place de l'assise

et en retenant pour K les valeurs approximatives suivantes :

80 pour le tout-venant de concassage 0/31,5

100 pour le tout-venant de concassage 0/60

Ces valeurs de K pourront être vérifiées sur chantier en mesurant les niveaux
de déflexion avant puis après la mise en place des assises.

Elles sont néanmoins susceptibles de varier avec :

- l'épaisseur de l'assise

- et le niveau des déflexions sur le support (avant mise en-place de l'assise).


29

ANNEXES

- FUSEAUX GRANULOMETRIQUES

- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
FUSEAU DE SPECIFICATION Analyse granulQmétrique

Tamisats %
Omm minima maxima moyenne
MATERIAU · Tout-venant de concassage M
60
100
95 100 97
31,5 62 92 77
DESTINATION · Couche de fondation 20 50 &0 65
53
10 37 69
6,3 30 60 45
2 20 47 33
0.5 10 21
R_~A ~ 1~
~ 1~

CAILLOUX GRAVIERS GROS SABLE SA BLE FIN LIMON ARGILE


o
"
90 , 10

20
80
,
..,'" 70 30
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60 40

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'E" 50 50

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10

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2~~O 1~~_O 5LIO 2~~ 1~~ ~~ 2~1 ~: O,~14
-
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100
90

Diamètres équivalents (Ill


FUSEAU DE SPECIFICATION An Iy

Orm'fl'I minlm '" III III


MATERIAU Tout-venant de concassage 40 100
31.5 95 lOU
DESTINATION Couche de base 20 75 100
10 55 82
6.3 4S 70
2 30 sa 40
0,5 17 32 24
0,2 8 20 14
0,08 2 la 6

CAILLOUX GRAVIERS GROS SABL E SAB L E FIN LIMa N ARGILE


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Omm zoo 100 50 20 10
1
5 0.4 0.2
1
~~~~ y/ y/
1. Diamèt re s équivale nts (Il)
32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1 - «Manuel pour la conception et le dimensionnement des chaussées neuves. Catalogue


de structures-types» Laboratoire du Bâtiment et des Travaux Publics de Côte d'Ivoi-
re, Juin 1977

2 - «Les assises de chaussée en grave non-traitée» par J. BONNOT - Revue générale des
routes (recyclage, formation continue, fascicule No 2, Juin 1972)

3 - «Les granulats» par J. BONNOT et M. PANET. Revue générale des routes (recy-
clage, formation continue, fascicule No 8, Septembre 1971)

4 - «Recommandation pour la réalisation des assises de chaussées en graves non trai-


tées» SETRA - LCPC, Mai 1974

5 - «Guide pour le contrôle du compactage des couches de chaussées» SETRA - LCPC,


Mars 1973

6 - «Note technique complémentaire au guide pour le contrôle du compactage des


couches de chaussées» SETRA - LCPC, Mars 1975

7 - «Manuel de dimensionnement de chaussées pour les pays tropicaux» C.E.B.T.P.,


Octobre 1972

8 - «Manuel pour le renforcement des chaussées revêtues» C.E.B.T.P., Avril 1971


.)

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