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INTRODUCTION :

La crise des « subprimes » est une crise financière qui a concerné le secteur de l'immobilier
et qui a touché l'économie mondiale à partir de 2007. Les « subprimes » sont des crédits
immobiliers à taux variables pratiqués notamment aux États-Unis. Ces derniers étaient jugés
risqués mais rentables tant que le cours de l'immobilier américain était en hausse rapide. De
nombreux ménages américains furent séduits par ces crédits à long terme qui leur
permettaient d'accéder à un logement assez aisément. Les agences de notation ont fini par
attribuer la meilleure note ("AAA") (meilleur rapport risque/rentabilité) à ces crédits ce
qui a incité de nombreuses banques et investisseurs à « Titriser » ces créances créant un
engouement pour ces titres d'apparence très rentables. Les prêts immobiliers accordés à des
personnes dont la côte de crédit était insuffisante aux Usa ont ainsi créé une bulle immobilière
qui entretenait une bulle de crédit. Tant que le prix de l’immobilier augmentait, l’opération de
prêt hypothécaire était rentable puisqu’en cas de difficulté, le remboursement s’effectuait par
une vente de l’immeuble. Pour que ce système soit pérenne, il faut que deux conditions soient
remplies : les taux d’intérêt doivent rester relativement stables et le bien immobilier doit
s’apprécier régulièrement (son prix doit être croissant). Hélas de 2004 à 2006, la Fed a
augmenté son taux directeur de 1% à 5,25%, les prix de l’immobilier ont également
commencés à augmenter dans plusieurs Etats des Usa à partir de 2006.Du coup, il s’est
produit un retournement du marché de l’immobilier. Les emprunteurs se sont retrouvés à
devoir faire face à des mensualités qui augmentaient (puisque le taux accordés sur les prêts
étaient indexés sur le taux de la Fed) alors que le prix de leur bien immobilier baissait. Les
plus fragiles étaient incapables de faire face à leurs remboursements, le défaut de paiement
concernant un très grand nombre, ces établissements de prêts se sont retrouvés dans une
situation difficile.

Cette crise a eu des conséquences non seulement sur le marché immobilier et bancaire
américain, mais aussi sur l'économie mondiale. En effet, un nombre important de banques
britanniques, françaises ou encore allemandes ont acheté des titres regroupant des créances
peu risquées et risquées(les subprimes) ce qui provoqua une baisse immédiate des indices
boursiers et une panique sur les marchés. Les clients des banques se sont précipités pour
récupérer leur patrimoine craignant de tout perdre, en créant ainsi un Bank run.

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Après plusieurs provisions effectuées, ces banques ce sont retrouvées avecdes pertes qui,
selon un rapport du FMI, étaient estimées à 945 milliards de dollars en avril 2008.

Face à la contagion du système, les banques sont devenues plus sélectives. Un phénomène de
« crédit Crunch » qui installe les économies dans une situation de pénurie, voire de
rationnement du crédit, s’est manifesté en plus, les banques ne se font plus confiance de peur
de prêter.

Cette crise du fait de la mondialisation a des répercutions en Afriques, c’est le cas du Sénégal
car les grandes banques qui ont existés, étaient dans leurs immenses majorités les succursales
des banques européennes et particulièrement françaises telles que la BNP (Banque Nationale
de Paris) société mère de la BICIS, la BIAO-Sénégal et du réseau BIAO installé presque
partout en Afrique et à l’origine de la CBAO actuelle. Cette crise a interpellé bon nombre
d’acteurs, ainsi les autorités ont mis en place un certain nombre de ratio prudentiels qui
imposent aux banques des règles de conduites strictes : ce qui rend difficile l’accès aux
populations à faible revenu aux services bancaires. Les institutions de microfinance (I.M.F)
viennent donner à ceux qui sont exclus du système financier classique le pouvoir de participer
à l’économie de leur pays. Le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) semble avoir compris la
donne. En effet en 2000 est créé la FCCMS pour trouver un cadre d’amélioration des
conditions économiques et sociales de ses cibles, le CMS propose de fournir à ses membres
une gamme de services financiers adaptés à leurs besoins.

Ce mémoire sera structuré en trois (3) parties :

Une première partie,intitulée : « cadre théorique et méthodologique », comprendra deux (2)


chapitres.Le premier chapitre permettra de traiter le cadre théorique, il s’agira de parler de la
problématique, des objectifs de recherche, des hypothèses avancées et de la revue critique de
la littérature.Le second chapitre concerne le cadre méthodologique, il s’agira de mettre le
champ de l’étude, les méthodes d’investigations, et les difficultés rencontrées.

Une deuxième partie intitulée cadres organisationnel et conceptuel est composé de deux (2)
chapitres.Le chapitre 1 va concerner la présentation du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS), dans
cette partie nous allons parler de l’historique et du cadre juridique, les missions et objectifs de
l’entreprise, les structures organisationnelles et les produits du CMS. Le chapitre 2 concerne

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le cadre conceptuel, dans cette phase nous allons définir et expliquer les concepts techniques
utilisés dans notre travail.

Enfin dans la troisième partie qui sera consacrée au cadre analytique, nous allons présenter,
diagnostiquer et analyser les données pour enfin émettre des remarques constructives sous
formes de suggestions et de recommandations.

Une conclusion qui fait l’objet d’une synthèse de notre étude, donnera l’occasion de mieux
appréhender la méthodologie du diagnostic financier particulièrement les institutions de
microfinance et de suggérer des pistes de réflexion visant à approfondir notre travail.

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Première partie cadre :
Cadre Théorique et Méthodologique

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Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE

Section1 : La problématique

Le secteur financier et bancaire a connu des difficultés dans les années 80 avant de pouvoir se
redresser grâce à une restructuration du secteur. Cette dernière qui se manifeste par la mise en
place de vigoureuses mesures d’assainissement (création d’une commission bancaire,
renforcement du dispositif prudentiel) a contribué grandement à la consolidation du secteur
bancaire. Cependant, cette consolidation bancaire a en effet fait craindre que les banques ne
privilégient que les grandes entreprises, réduisant l’accès des différents secteurs de
l’économie aux crédits bancaires.

« (1)Le Sénégal, pays très pauvre et le secteur primaire, sa principale ressource, a connu
d’importants blocages suite à l’instabilité pluviométrique et aux manques de moyens matériels
pour diversifier sa culture. Mais avec la concurrence des pays riches, la population rurale
s’est retrouvée fortement endettée et appauvrie ».

À cela s’ajoute de nombreux jeunes qui avec leurs diplômes se retrouvent sans emploi et ne
disposant pas de moyens ou de garanties nécessaires exigés par les banques pour réaliser leurs
projets ce qui augmente en retour le taux de chômage. Pour sortir de l’extrême pauvreté
certains se lancent dans des coopératives, mais le constat est que la grande majorité d’entre
eux sont incapables de s’adresser aux banques traditionnelles car elles les considèrent comme
non solvables pour défaut de garantie, ce refus de l’accès est la source de toutes les
exclusions.

Tout ceci a poussé la population à d’autres formes de financement comme les tontines plus
connues sous le nom de « natt ». C’est ainsi que les institutions de microfinance ou système
financier décentralisé (SFD) qui désigne : « une institution dont l’objectif principal est d’offrir
des services financiers à des personnes qui n’ont généralement pas accès aux opérations des
banques et établissement financiers »tels que définis par la loi portant réglementation des
Systèmes Financiers Décentralisés.

________________________

(1)
Source :mémoire d’Aminata NDIAYE (sur la viabilité financière et mécanismes d’exclusion des femmes
en milieu urbain) promotion 2001-2003-CESAG.

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L’essor rapide de la microfinance dans l’espace UEMOA et sa participation à l’augmentation
du taux de bancarisation a poussé la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO) à mettre en place, le projet d’Assistance à la Réglementation d’Epargne et de
Crédit qui est la loi « PARMEC » des institutions ministérielles chargées du suivi des SFD
appelés aussi (I.M.F) dans le but de consolider le secteur de la microfinance. Le taux de
bancarisation est porté à hauteur de 19% par les SFD selon le rapport de la DRS de l’année
2013.La microfinance permet ainsi à des personnes exclues des banques classiques, d’accéder
à des crédits pour financer leurs activités, de créer des micros entreprises qui génèrent des
revenus, contribuant à réduire le chômage et participer au développement de l’économie.

Tout en connaissant les avantages que présentent le secteur de la finance décentralisée dans
l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la croissance importante du secteur s’est
accompagnée d’une montée des risques dont les principaux sont le risque de crédit, le risque
de liquidité et les risques opérationnels qui pourraient remettre en cause les performances
enregistrées ces dernières années. Ces institutions qu’on appelle Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) sont souvent victimes de fraudes internes et c’est le cas du CMS dont les
états financiers sont audités et certifiés par le cabinet SYNERGIES Audit et Conseils. Ce
dernier lors de l’exercice 2011 a validé les comptes avec des réserves portant sur :
« (2)l’absence de convention explicite sur la nature juridique des avances faites à la CCMAO
et à THIARES FINANCES ; les modalités imprécises de recouvrement des créances ; le non-
respect de la norme prudentielle de limitation des prêts aux dirigeants et au personnel ». Des
actes de fraude ont été notés à la suite de mission de contrôle de la Direction de la
Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés (DRS/SFD) en
octobre 2008.

Il en résulte qu’un nombre élevé des SFD ne sont pas viables et certains d’entre eux
n’assurant leur équilibre financier qu’à travers un appui extérieur et cela est imputable aux
principaux facteurs suivants :

______________________________________

(2)
Source : Rating Smart GIRAFE – CMS, Sénégal – Novembre 2012

 Le non-respect des dispositions législatives, réglementaires et statuaires ;

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 Les faiblesses dans l’étude des dossiers d’autorisation d’exercice ;
 Le non-respect du dispositif prudentiel mis en place par la BCEAO ;
 La défaillance du système d’information de gestion reflété par la faible viabilité des
états financiers de certains SFD et la non-disponibilité dans les délais les informations
financiers.

Un bon diagnostic financier est nécessaire pour renforcer la structure financière et la


solvabilité d’une IMF, gages d’une meilleure attraction des ressources financières. Le
renforcement de la solidité face aux risques (ou la diminution de la vulnérabilité) passe par un
réajustement et un renforcement des dispositifs et mécanismes de gestion des risques adaptés
à la taille et l’ampleur des activités à risque.

La meilleure façon que proposent les normes de gestion en la matière serait de procéder à une
analyse en profondeur de la situation financière, sa solidité et la maitrise des risques actuels
auxquels l’institution fait face pour aboutir à un ensemble de mesures permettant de relever le
niveau de solidité financière et de se protéger des risques. Alors le diagnostic financier reste
un instrument d’évaluation de suivi et de contrôle qui permet aux dirigeants d’une institution
de prendre des décisions à des moments opportuns.

L’analyse financière est selon Béatrice et Francis Grandguilloten « une étude méthodique
de l’activité, de la performance et de la structure financière de l’entreprise à partir
d'informations financières et économiques qui peuvent concerner le passé, le présent ou
l'avenir. Son principal objectif est d’établir un diagnostic financier de l’entreprise afin
d’analyser ses points faibles et ses points forts, d’évaluer les risques, d’apprécier son avenir,
de prévoir des plans d'action et de connaître sa valeur. Elle permet donc d’améliorer la gestion
de l'entreprise.

De tout ce qui précède, nous sommes persuadés que le CMS doit se confronter à plusieurs
défis : concernant son avenir, sa croissance, sa rentabilité et sa volonté de vouloir sortir les
gens de l’extrême pauvreté. Traiter cette préoccupation, c’est poser la question suivante :
Comment procéder au diagnosticfinancier du Crédit mutuel du Sénégal ?

De cette question en découlent des questions d’ordres suivantes :

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 Est-ce que le CMS parvient à réaliser l’équilibre entre ses ressources stables et ses
emplois stables ?
 La structure financière du CMS est-elle saine pour atteindre son équilibre financier ?
 Quels sont les critères de mesure de la solidité financière d’une IMF et sa maitrise des
risques?

Section 2 : Les objectifs de recherche

Nous allons scinder nos objectifs en deux : un objectif général et quelques objectifs
spécifiques

Sous-section 1 : L’objectif général

Cette étude a été réalisée afin de fairele diagnostic financier du Crédit Mutuel du Sénégal.

Sous-section 2 :Les objectifs spécifiques

La objectifs spécifiques sont libellés comme suit :

 S’approprier de la notion et de la démarche méthodologique du diagnostic financier


des IMF.

 Connaitre les textes, lois, décrets et réglementations spécifiques aux institutions de


microfinance
 Se donner une idée sur la capacité de l’institution à couvrir ses emplois moyens et
long termes par ses ressources stables.
 Formuler des recommandations et mesurer par rapport à la situation financière de
l’entreprise.

Section 3 : Les hypothèses de recherche

Pour bien cerner notre sujet nous avons formulé ces séries d’hypothèse.

 H.1 : Le CMS respecte le principe selon lequel les ressources stables couvrent les
emplois stables.
 H.2 : L’activité du CMS est rentable sous la période étudiée.

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 H.3 : Le CMS respecte les normes prudentielles édictées par la BCEAO

Section 4 : La revue critique de la littérature

Cette section sera consacrée à passer au peigne fin toute revue critique de la littérature sur la
notion du diagnostic financier ou d’analyse financière avec l’aide de quelques références.

Sous-section 1 : Cadre définitionnel

PourJean pierre LAHILLE, l’analyse financièreest dans sa définition la plus simple, un


ensemble de techniques visant à connaitre la santé financière de l’entreprise. Elle est définie
comme « une démarche qui s’appuie sur l’examen critique de l’information comptable et
financière fournie par une entreprise à destination des tiers et ayant pour but d’apprécier le
plus objectivement possible sa performance financière et économique ( rentabilité, pertinence
des choix de gestion,…), sa solvabilité (risque potentiel pour les tiers, capacité à faire face à
ses engagements,…) et enfin son patrimoine ».

Luc BERNET-ROLLAND, Pratique de l’Analyse Financière, DUNOD 2e édition,


« L’analyse financière consiste à étudier essentiellement le facteur financier après avoir étudié
les autres facteurs (le juridique et l’économique) dans ce qu’il est courant d’appeler l’analyse
économique. Cette analyse doit permettre aux différents partenaires de l’entreprise (associés,
banquiers, personnel, clients, fournisseurs, administrations publiques) de connaître la santé
actuelle de l’entreprise et ses chances de pérennité afin de prendre position sur un partenariat
technique, commercial ou financier une fois que cette analyse aura été effectuée ».

Il continue toujours pour dire qu’en résumé, procéder à une analyse financière, c’est :

 Établir un diagnostic sur la santé économique et financière d’une entreprise étudiée à


la date de l’arrêté des derniers comptes disponibles et sur ses perspectives à court et
moyen terme ;
 caractériser les types de risque que peut générer l’entreprise pour ses partenaires et
évaluer l’importance de ces risques ;
 prendre, le cas échéant, position en tant que partenaire de l’entreprise sur une
demande de crédit, sur la viabilité et le niveau de risque d’un projet d’investissementet
des financements attachés, sur le développement ou non de relations en tant que
client, fournisseur ou toute autre forme de partenariat.

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SelonALAIN MARION (1992) « l’analyse financière est une méthode de compréhension de
l’entreprise à travers ses états comptables, qui a pour objet de porter un jugement global et
argumenté sur le niveau de performance de l’entreprise et sur sa situation financière (actuelle
et future) ».

« Le diagnostic est une démarche de recherche des caractéristiques essentielles de structure et


de fonctionnement de l’entreprise et d’identification de ses mécanismes de création de valeur
en vue d’évaluer sa performance », (Marion, 1999).

Florent DeistingJean-Pierre Lahille, dans leur « Aide-mémoire :Analyse financière »,


L’analyse financière peut être définie comme une démarche, qui s’appuie sur l’examen
critique de l’information comptable et financière fournie par une entreprise à destination des
tiers (donc de tout le monde…), ayant pour but d’apprécier le plus objectivement possible sa
performance financière et économique (rentabilité, pertinence des choix de gestion…), sa
solvabilité (risque potentiel qu’elle présente pour les tiers, capacité à faire face à ses
engagements…), et enfin son patrimoine.

CGAP,dans leur Guide des ressources disponibles dans le domaine de l’évaluation des
institutions de microfinance,« la transparence financière consiste à produire, tester,
disséminer et utiliser les informations relatives aux résultats financiers d’une IMF. Le
processus est amorcé au moment où une IMF recueille et présente des informations exactes,
continue avec la vérification de ces données, l’analyse, la comparaison et l’appréciation des
résultats financiers décrits par ces informations, et s’achève par un contrôle destiné à garantir
que l’IMF respecte les normes applicables ».

Micro Rate, la première agence de notation en microfinance ajoute en ce qui concerne la


microfinance que : « c’est l’art de se prononcer sur l’excellence en microfinance, la maitrise
des risques et la solvabilité d’une institution de microfinance » (Micro Rate 2008).

« L’analyse financière est aussi une technique de calcul des ratios analytiques à partir des
états financiers, et l’interprétation de ces ratios en vue de déterminer les tendances sur
lesquelles est former la prise de décision, est un outil de gestion financière qui permet aux
dirigeants d’institution de Microfinance de vérifier leur progression vers la viabilité
financière ». (Réf : mémoire Boubou DIARRA, Analyse financière d’une institution de
Microfinance au Sénégal : cas de la mutuelle de Bambey, 2001-2003).

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Sous-section 2 :Les objectifs du diagnostic financier

SelonMELYON(2007), le diagnostic financier est un outil qui permet de piloter l’entreprise à


tous les stades du processus de décision. A ce titre le diagnostic est d’un intérêt capital à tous
les acteurs de l’entreprise, depuis les actionnaires, les dirigeants, les prêteurs, les salariés etc.
le diagnostic financier ou l’analyse financière contribue à améliorer la performance de
l’entreprise et à anticipe à prévenir d’éventuels risques.

Meier (2011), dit que « L’objectif final (du diagnostic) est d’évaluer les aptitudes de
l’entreprise à satisfaire les contraintes de compétitivitéet de pérennité, en vue de décider
dans des conditions acceptables ».

Des pensées développées par ces différents auteurs, nous affirmons quedans la grande
majorité des cas, l’analyse financière ou le diagnostic financier sera mené pour permettre de
porter un jugement argumenté sur la performance et la situation financière. Pour ce faire, elle
s’appuie sur un examen approfondi des « fondamentaux » de l’entreprise : évolution de
l’activité et des métiers, marges dégagées, risques associés, structure financière, moyens mis
en œuvre (outil de production, stocks…), capitaux mobilisés…

L’analysefinancièredoit permettred’appréhenderla logique économiqueglobalede l’entreprise


dont on trouve une traductiondans l’aptitudede l’entrepriseà créerde la valeur, tant pour ses
clients que pour ses actionnaires,et dans la nécessitédanslaquelle elle se trouve, d’engagerun
processusd’investissementet de financementdont le bon fonctionnement,dans le temps, ne
peut être garanti que dans la mesureoù les capitauxinvestisdégagent une rentabilitésuffisante.

Dans le secteur de la Microfinance, le diagnostic financier est effectué dans l’intérêt des
investisseurs de l’opportunité d’investir dans un SFD, les épargnants pour les protéger, les
organisations et les structures d’appui au secteur dans le sens où il leur permet de mettre des
actions efficaces et efficients en faveur des IMF. Sur la base des résultats obtenus de l’analyse
financière, les responsables d’une IMF arrivent à déterminer l’évolution de la performance
économique de l’institution et de sa structure financière. Pour que ces objectifs soient atteints,
une méthodologie est appliquée.

Le diagnostic financier comme dans le domaine médical est une analyse de la santé d’une
institution. Il poursuit des buts variés selon les destinataires. Ses résultats intéressent toutes les

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parties prenantes de l’actionnaire aux dirigeants en passant par les salariés.sa mise en œuvre
suit une méthodologie qui varie en fonction d’outils utilisés mais du secteur concerné.

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CHAPITRE 2 : CADREMETHODOLOGIQUE
Section1 : Le champ de l’étude

Le champ de notre étude est basé sur les institutions de microfinance au Sénégal et pour se
faire, nous allons d’abord l’élargir dans son contexte avant de le délimiter par rapport à une
structure bien définie en l’occurrence le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS).

Sous-Section 1 : Champ élargi

Les institutions de Microfinance dans l’espace UEMOA se caractérisent par unessor


remarquable au sein des pays membres. En effet dans les pays en voie de développement, tel
que le Sénégal, le secteur de la Microfinance a connu émergence croissante ces derniers
années. En UEMOA, en particulier les plus anciennes institutions de microfinance (ou
Systèmes Financiers Décentralisés comme on les appelle).ont été créées à la fin années 60.
Elles ont ensuite connu un essor pendant les années 80. En effet, les autorités monétaires ont
ainsi promu l’émergence du système de financement décentralisé, dans le but de pallier les
limites du secteur bancaire et à assurer de l’agriculture, des petites et moyennes entreprises et
l’artisanat. Ces structures alternatives de financement ont pour but ultime, de favoriser la
mobilisation de la petite épargne en milieu rurale et urbain et de créer les conditions d’une
insertion progressive du secteur informel dans l’économie moderne.

Face à l’échec des institutions financières classiques à atteindre certains segments du marché
notamment les PME, les autorités vont mener des réformes pour encadrer le
secteur.Cependant, les institutions de Microfinance arrivent à atteindre ce segment de marché
par des mécanismes de gestion d’asymétrie d’informations tels que la caution solidaire. Elles
se sont présentées comme des acteurs complémentaires aux banques. En effet elles fournissent
des services financiers à des acteurs économiques exclus du système financier traditionnel.
Dece fait les autorités monétaires de la zone ont eu aménagé un dispositif réglementaire afin
de conférer un statut légal à ce genre d’institutions. D’une manière générale, la
réglementation du secteur de la microfinance vise à encadrer l’activité des IMF, par la
définition des champs de la finance dans lesquels elles peuvent intervenir.Il s’agit également
d’assurer la supervision et la surveillance, par le respect des normes prudentielles. A cet effet,
les institutions de Microfinance (IMF) sont soumises à un mode de comptabilisation et de
provisionnement des créances en souffrances particulières.

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Elles sont également soumises à des ratios de gestion financière et prudentielle, cela dans le
but de prévenir les éventuels risques dans le secteur et également assurer la protection des
déposants. En UEMOA, les conditions d’exercice de l’activité des Systèmes financiers
Décentralisés (SFD) ou des Institutions de Microfinance (IMF) ou encore des Institutions
Mutualistes ou Coopératives d’Epargne et de Crédit (IMEC), sont définies par un dispositif
légal et réglementaire applicable dans l’ensemble des Etats membres de l’UEMOA (loi cadre
portant réglementation des IMEC du 17Décembre 1993). Cette loi définit la nature juridique
des SFD opérant dans la zone UEMOA.

Nous avons la loi PARMEC (Projet d’appui à la réglementation des Mutuelles d’épargne et de
crédit). Il avait pour but de favoriser l’émergence et le développement de ces structures de
financement de proximité en identifiant les acteurs, les attentes et leur politique
d’intervention.

Depuis l’adoption en 1993 d’une réglementation spécifique, le secteur de la finance


décentralisée dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a connu une évolution
marquée en termes d’accès aux services financiers, de flux financiers et de création d’emplois.
Cette évolution s’est accompagnée de dysfonctionnements qui pourraient remettre en cause
les performances enregistrées ces dernières années. En effet, près du quart des systèmes
financiers décentralisés (SFD) de l’Union dégagent structurellement des résultats déficitaires.
Il en résulte qu’un nombre élevé de SFD ne sont pas viables, certains d’entre eux n’assurant
leur équilibre financier qu’à travers un appui extérieur. Cette situation est imputable aux
principaux facteurs ci-après : le non-respect des dispositions législatives, réglementaires et
statutaires, les faiblesses dans l’étude des dossiers d’autorisation d’exercice, la défaillance du
système d’information de gestion reflétée par la faible fiabilité des états financiers de certains
SFD et la non-disponibilité, dans les délais requis, de l’information financière.

L’importance de ces dysfonctionnements a rendu nécessaire la mise en œuvre par la Banque


Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) d’un nouveau cadre juridique pour
remédier à ces manquements. Il s’agit de la loi N° 2008-47 du 3 septembre 2008 portant
réglementation des systèmes financiers décentralisés au Sénégal, et de l’instruction N° 10-08-
2010 relative aux règles prudentielles applicables aux SFD de l’UMOA et N°16-12-2010
relative au financement des immobilisations et des participations par les SFD.

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Sous-section 2 : Situation du secteur de la Microfinance au quatrième Trimestre 2015

 EVOLUTION DU NOMBRE DE MEMBRES/ CLIENTS

Le sociétariat des SFD a augmenté de 1,7% entre septembre et décembre 2014,


atteignant2417384. Indexé à la population totale, le taux de pénétration des SFD se situe à
17,5% soit 1,3 point de pourcentage de plus par rapport à la même période de l’année
précédente. Rapporté à la population adulte (plus de 15 ans), le taux de pénétration s’établit à
29%.

Graphique n°1. Evolution du sociétariat

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

La structure du sociétariat affiche une part de 9% pour les personnes morales contre 91% pour
les personnes physiques composées de 58% d’hommes et 42% de femmes. 1

1
La population est estimée à 14 356 575 en 2015 selon le rapport projection de la population totale 2013-2063 de
l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD)

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Graphique n°2. Répartition du sociétariat

Source :Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 ENCOURS DE CREDITS

Le niveau de l’encours de crédits s’est accentué et s’élève à 286 milliards à la fin du


quatrième trimestre, soit une hausse de plus de 5 milliards par rapport au trimestre précédent.
Les personnes physiques restent les principales bénéficiaires de ces crédits (240 milliards)
avec 162 milliards pour les hommes et 77 milliards pour les femmes. Il est important de noter
que la part de l’encours de crédit des hommes a augmenté de 1,5% contre une baisse de 1,4%
pour celle des femmes. En glissement annuel, l’encours de crédits a connu une hausse de
6,6%.

Graphique n°3. Evolution de l’encours crédit

Source :Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

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Graphique n°4 : Répartition de l’encours de crédits

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Tableau n°1 : Répartition de l’encours de crédits

T4-2014 T3-2015 T4-2015


Encours de crédit en FCFA
Total 268 985 049 263 281 012 201 652 286 664 430 286
Personnes Physiques 232 331 838 137 239 345 509 068 240 595 704 615
Hommes 171 938 892 734 160 500 359 130 162 851 884 488
Femmes 60 392 945 403 78 845 149 938 77 743 820 127
Répartition crédits sains par terme en FCFA
Court terme 98 773 039 212 100 967 315 741 102 930 839 770
Moyen terme 86 970 528 537 91 894 600 954 96 304 179 138
Long terme 70 201 844 729 73 250 896 832 74 156 220 482
Encours de crédit en nombre
Total 882 404 981 565 980 979
Personnes Physiques 776 395 807 694 808 219
Hommes 515 898 534 199 534 727
Femmes 260 497 273 495 273 492
Personnes Morales 106 010 173 872 172 761

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

La production de crédit a augmenté entre le 3ième et le 4ème trimestre 2015, passant de 54,3
milliards à 64,3 milliards dont 36,33 milliards accordés aux hommes et 22,1 milliards aux

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femmes. En revanche, le nombre total de crédits consentis a fortement régressé sur la période,
passant de 107 753 à 76 048, soit une baisse de 29,4%. Par rapport à la même période de
l’année dernière, la production de crédits s’est considérablement renforcée avec 64 milliards,
soit 84% de croissance.

Tableau n°2 : répartition de la production de crédit en valeur et en volume

T4-2014 T3-2015 T4-2015


Production de crédits en FCFA
Total 34 940 128 637 54 288 639 328 64 286 134 031
Personnes Physiques 31 146 110 688 47 599 585 494 58 402 612 963
Hommes 18 506 666 869 26 226 247 973 36 330 040 743
Femmes 12 639 443 819 21 373 337 521 22 072 572 220
Personnes Morales 3 794 017 948 6 689 053 834 5 883 521 068
Production de crédits en nombre
Total 48 058 107 753 76 048
Personnes Physiques 46 734 98 448 68 832
Hommes 23 710 47 770 31 929
Femmes 23 024 50 678 36 902
Personnes Morales 1 324 9 305 7 216

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 Portefeuille à risque à plus de 90 jours (PAR 90 jours)

Comparativement à fin septembre 2015, la qualité du portefeuille des SFD s'est améliorée. En
effet, le PAR à 90 jours est passé de 5,3% à 4,6% entre les deux trimestres mais reste toujours
au-dessus du seuil réglementaire (3%).

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page18
Graphique n°5 : Evolution du PAR de 90 jours

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Tableau n°3 : Répartition des créances en souffrance

T4-2014 T3-2015 T4-2015


Crédits en souffrance en FCFA
Total 13 039 636 786 14 899 388 125 13 273 190 896
Personnes Physiques 11 755 427 145 13 537 545 618 11 858 569 203
Hommes 7 883 632 527 9 479 345 614 8 270 724 225
Femmes 3 871 794 618 4 058 200 004 3 587 844 978
Personnes Morales 1 284 209 641 1 361 842 507 1 414 621 693
Crédits en souffrance en nombre
Total 50 159 65 568 59 135
Personnes Physiques 47 445 62 236 55 981
Hommes 25 890 34 237 31 882
Femmes 21 555 27 999 24 099
Personnes Morales 2 714 3 332 3 154

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page19
 Dépôts

La tendance haussière des dépôts s’est confirmée au quatrième trimestre 2015, avec une
épargne se situant à 249,3 milliards contre 248,0 milliards au trimestre précédent. Selon la
durée, les dépôts à vue sont de 101,73 milliards et les dépôts à terme de 54,21 milliards. Par
ailleurs, l’encours total des personnes physiques (217,4 milliards) est détenu à hauteur de 64%
par les hommes et de 36% par les femmes. En glissement annuel, les dépôts ont augmenté de
11%. Le nombre de déposants se situe à 1 793 145 dont 52% d’hommes, 40% de femmes et
8% de personnes morales.

Graphique n°6. Evolution de l’encours des dépôts

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Tableau n°4 : Répartition de l’encours de dépôts

T4-2014 T3-2015 T4-2015


Encours d'épargne en FCFA
Total 225 196 841 827 248 041 299 576 249 252 205 451
Personnes Physiques 168 665 727 215 216 557 690 593 217 403 792 120
Hommes 122 178 243 463 139 235 835 743 138 866 068 970
Femmes 46 487 483 751 77 321 854 850 78 537 723 150
Personnes Morales 56 531 114 613 31 483 608 983 31 848 413 331
Répartition par terme en FCFA
Dépôts à vue 90 627 041 466 102 725 187 771 101 735 423 605
Dépôts à terme 50 356 588 332 51 940 097 631 54 209 325 763

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Autres dépôts 84 213 212 030 93 376 014 173 93 307 456 086
Encours d'épargne en nombre
Total 1 764 556 1 765 572 1 793 145
Personnes Physiques 1 617 227 1 615 343 1 641 305
Hommes 916 511 919 587 932 538
Femmes 700 716 695 756 708 767
Personnes Morales 147 329 150 229 151 840

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Graphique 7. Répartition de l’encours des dépôts

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 DISPOSITIF PRUDENTIEL
 Limitation des risques :

Au 4ième trimestre de 2015, les SFD ont affiché une moyenne de 97,2% contre 96,4% au
trimestre précédent.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page21
Graphique n°8 : Evolution limitation des risques

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 NORME DE CAPITALISATION

Le niveau de capitalisation des SFD continue sa régression depuis le premier trimestre,


passant de 21,3% à 21,2% entre les deux derniers trimestres.

Graphique n°9 : Evolution norme de capitalisation

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page22
 Liquidité des SFD

Le ratio de liquidité a connu une légère hausse entre le 4ième et le 3ième trimestre de 2015 et
se situe en moyenne à 105,5% pour l’ensemble des SFD. Pour les SFD visés par l’article 44
de la loi 2008-047, le ratio est passé de 127,8% à 121,4%.

Graphique n°10 : Evolution liquidité des SFD

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 Limitation des opérations autres que les activités d’épargne et de crédit

La moyenne du ratio sur la limitation des activités autres que l’épargne et le crédit tourne
autour de 0,12% au 4ième trimestre de 2015, en hausse de 0,02 point de pourcentage par
rapport au trimestre précédent.

Graphique n°11 : Evolution limitation des opérations autres que les activités d’épargne
et de crédit des SFD

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page23
 Couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables

Le ratio sur la couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables se
situe à 125,5% et reste supérieur à la norme de 100%, celui des SFD de l’article 44 affiche un
niveau de 232,9%.

Graphique n°12 : Evolution de couvertures des emplois LMT par des ressources stables

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 Financement des immobilisations

Le ratio sur le financement des immobilisations et des prises de participation par les
ressources propres des SFD fait ressortir une baisse au 4ième trimestre, avec une moyenne de
25,2% contre 30,0% le trimestre précédent.

Graphique n°13 : Evolution du financement des immobilisations des SFD

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page24
 Limitation des prêts aux dirigeants et au personnel ainsi qu’aux personnes liées

Le niveau du ratio se situe en moyenne à 13,5% et est supérieur à la norme de 10%. Quant
aux SFD de l’article 44, la moyenne est de 9,3%.

Graphique n°14 : Evolution de limitation des prêts

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

 Limitation des risques pris sur une seule signature

Le ratio a régressé entre septembre et décembre 2015, passant en moyenne de 9,5% à 8,7%
sur la période.

Graphique n°15 : Evolution de limitation des risques pris sur une seule signature

Source : Situation des SFD _T4 2015 _DRS-SFD

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page25
Sous-section 3 :Délimitation du sujet

Comme nous l’avons précisé en haut de page, notre thème porte sur « le diagnostic financier
des institutions de microfinance : cas du CMS ». L’analyse financière est une opération qui
consiste en un examen méthodique visant à mettre en évidence les forces et les faiblesses
d’une entité ou d’un système et permettant d’agir sur les causes de dysfonctionnement. En
effet les IMF pour rester pérennes sont obligés de faire recours à l’analyse financière en vue
d’identifier les causes structurelles ou irréversibles et surtout formuler des recommandations
visant à améliorer la santé financière.

Section 2 : Les méthodes d’investigation

La réussitede nos recherches a été rendu possible grâce plusieurs à plusieurs méthodes
d’investigation :

 Sources secondaires : recherches documentaires ;


 Sources primaires : techniques qualitatives.

Pour les sources secondaires nous avons eu à voir quelques ouvrages, mémoires, rapports
internes et externesde l’institution ainsi que ceux sur le secteur d’activité particulièrement
celui de la DRS/SFD, de l'APSFD-SÉNÉGALet recueillir des données comptables telles que
le bilan, les comptes de résultats.

Pour les sources primaires nous avons eu à faire des entretiens qui se sont traduits par la
transmission des états financiers pour la période 2012-2014 sur la base desquels nous avons
effectués nos travaux.

Section 3 : Les Difficultés rencontrées :

Comme toute recherche La réalisation de ce mémoire n’a pas été facile, car on a été confronté
à des difficultés pour l’obtention d’informations fiables et cela ayant eu un impact significatif
sur notre travail.

Ainsi se posait le problème d’une gestion du temps car on était obligé d’allier nos cours à la
collecte de données dans les entreprises.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page26
La première difficulté réside dans la collecte d’une information fiable permettant une analyse
objective du niveau de performance des SFD de l’échantillon. En effet, les données
financières collectées au niveau des SFD et de la tutelle ne sont pas suffisamment exhaustives
et homogènes pour permettre une agrégation et une analyse approfondie des différents
indicateurs. Celles‐ci n’ont également pas permis de déterminer le poids de chaque catégorie
d’institutions.

Nous avons eu également des difficultés suivant :

 La réticence du CMS de nous donner certaines informations ;


 L’inaccessibilité des informations sensibles, comme les états annexes ;
 La microfinance étant un secteur en développement, vu la complexité de notre étude
nous avons été confrontés qu’à très peu d’ouvrage sur le thème de notre étude ;
 Nous avons été obligés de reprendre notre travail car nous avons été victime d’une
agression et nous avons perdu toutes nos données, ce qui nous a fait perdre beaucoup
de temps.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page27
Deuxième partie :
Cadre Organisationnel et Conceptuel

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page28
CHAPITRE 1 : PRESENTATIONDU CMS

Leader dans le secteur des Systèmes Financiers Décentralisés au Sénégal, le Crédit Mutuel du
Sénégal (CMS) est un SFD qui accorde des crédit à des personnes qui n’ont pas généralement
un accès facile au service bancaire. En plus de ce service, le CMS propose d’autres services à
savoir l’épargne le transfert d’argent la domiciliation de salaire. Ainsi dans l’optique d’une
bonne réalisation de notre étude nous allons présenter le CMS. Pour cela nous verrons son
historique, ses objectifs, son organisation interne ainsi que ses produits et services offertes.

Section 1 : Historique et cadre Juridique

Sous-Section 1 : Historique

Suite à l’échec du système financier classique, les autorités monétaires ont tenté d’apporter
une solution avec des expériences structurelles telles que les réseaux mutualistes d’épargne et
de crédit, ainsi que la coopération française. Après de nombreuses négociations entre la
coopération française, le Centre International du Crédit Mutuel (CICM) et le gouvernement
sénégalais, la première caisse a vu le jour au Sénégal en 1998 à THIARE dans la région de
Kaolack. Le crédit mutuel du Sénégal (CMS) sous l’appellation originelle de Caisse Populaire
d’Epargne et de Crédit (CPEC). Depuis le démarrage de ses activités, le CMS a connu
plusieurs étapes, il y’a d’abord eu la phase d’implantation comme projet devant mettre en
place des outils financiers de proximité au bénéfice des populations urbaines, le CMS a
ensuite su adapter ses produits à leurs besoins. Cela a permis un développement extrême
important et intensif. Et enfin, avec le partenaire bailleur de fonds Agence Française de
Développement (AFD), son réseau est étendu vers l’Est du pays et vers le Sud Est, avant
d’atteindre Dakar. Le CMS s’est fixé des objectifs stratégiques à travers le triptyque « 3A » ;
à savoir :

 L’Autonomie Institutionnelle ;
 L’Autonomie technique ;
 L’Autonomie Financière.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page29
En juillet 2000, le CMS reçoit son agrément en tant que Fédération des Caisses du Crédit
Mutuel du Sénégal (FCCMS) par le Ministre de l’Economie et des Finances et atteignit son
autonomie institutionnelle. Le réseau de la FCCMS est composé de 90 caisses agréées qui
opèrent en milieu rural et urbain avec 210 points de vente proposant des services de crédit,
d’épargnes et de transfert d’argent. A la fin de l’année 2000, avec un résultat net de 136
millions de FCFA (207000 euros), l’autonomie financière était acquise. L’autonomie
technique quant à elle a vu le jour en 2004 avec la nomination de Mamadou TOURE comme
premier Directeur Général Sénégalais et par sa décision de mettre en place un comité de
direction structuré pour impliquer ses collaborateurs les plus proches dans la prise de
décisions.

Le CMS est placé sous l’autorité de la Direction de la Réglementation et de la Supervision des


Systèmes Financiers Décentralisés (DRS/SFD). Celle-ci effectue en collaboration avec la
BCEAO des missions de contrôle. Suite à la mission d’octobre 2008, des actes de mauvaise
gestion ayant été constatés, un blâme a été infligé par le Ministre de l’Economie et des
Finances en janvier 2010 aux dirigeants élus de la FCCMS ainsi qu’à l’ex DG et à l’ex
Secrétaire Général de la Fédération. Au cours de la mission d’inspection conjointe de la DRS-
SFD/BCEAO réalisée en octobre 2011, la mission a constaté la mise en œuvre de 83,3% des
recommandations antérieures. En revanche, les effets escomptés de la sanction disciplinaire
de 2010 ont été considérés comme insuffisants. Il en a résulté une suspension des prérogatives
des dirigeants élus pour une année avec pour conséquence la démission des membres du
Conseil d’Administration et du Conseil de Surveillance. En tant qu’acteur majeur de la
microfinance de la zone UEMOA, le CMS est également sujet à la supervision de la
commission bancaire (BCEAO) dont la première visite a été effectuée du 10 septembre au 19
octobre 2012.

Sous-Section 2 : Cadre Juridique

Dans cette approche, aucune réglementation spécifique ne vise le secteur de la microfinance


en tant que tel. En revanche l’Etat réglemente les activités financières pouvant être conduites
par l’établissement financières et bancaires en fonction de leur statut juridique (société à
capitaux privés, association, mutuelle). Cette réglementation impose généralement des
conditions d’exercice d’activité très contraignantes et lourdes pour les institutions à statut
associatif ou mutualiste : capital minimum nettement inférieur, supervision allégée, fiscalité
avantageuse. Les activités autorisés sont plus limitées mais suffisent largement pour

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page30
l’exercice d’activités basiques de microfinance. L’exemple emblématique d’une
réglementation par le statut est la loi PARMEC, qui s’applique aux pays membres de l’Union
Economique Monétaire Ouest Africaine-UEMOA (Sénégal, Mali, Bénin, Cote d’Ivoire,
Burkina-Faso, guinée Bissau, Niger et Togo). La loi PARMEC plus précisément (loi Portant
réglementation des Institutions Mutualistes ou Coopératives d’Epargne et de Crédit) a été
adopté en 1993 avec l’objectif d’accompagner et réglementer le secteur des coopératives
d’épargne et de crédit.

 Elle réglemente l’organisation, la gouvernance et le fonctionnement des institutions et


réseaux mutualistes ;
 Elle donne un cadre de supervision simple et léger sous la tutelle du ministre des
finances et de la banque centrale ;
 Elle prévoit des dispositions fiscales très avantageuses puisque les institutions
mutualistes sont « exonérées de tout impôt direct ou indirect, taxe ou droit afférent à
leurs opérations de collecte de l’épargne et distribution de crédit ».

Section 2 : Missions et Objectifs du CMS

Le CMS a pour objectif de mobiliser l’épargne des sénégalais à des fins d’investissement. Sa
mission est de participer à l’amélioration du niveau de vie et à la promotion du bien-être des
populations toutes catégories confondues, en offrant une large gamme des services financiers
de proximité. Sa priorité est donc de permettre l’accès des populations aux services financiers,
tout en les protégeant de l’endettement usurier. Il apporte ainsi un soutien considérable aux
agriculteurs, pécheurs et aux groupements d’intérêt économiques.

Sa philosophie mutualiste s’exprime à travers les principes suivants :

 Une adhésion libre et volontaire ;


 L’égalité des sociétaires (un sociétaire = une voix) ;
 La solidarité entre sociétaires et entres caisses locales.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page31
Section 3 : StructuresOrganisationnelles du CMS

Sous-Section1 :Organes et Fonctionnement

Paragraphe 1 : Les Organes

Le CMS est actuellement constitué de 100 caisses. Elles sont regroupées autour d’une
fédération, la Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal (FCCMS). Mise en place
en juillet 2000 au cours d’une Assemblée constitutive, la fédération marque ne nouvelle ère,
celle de pouvoir se prendre en charge en ce qui concerne les décisions ayant trait en son
environnement et à son devenir, autrement dit en son autonomie. Pour mener à bien son rôle,
elle dispose de quatre organes :

 L’Assemblée Générale ;
 Le Conseil d’Administration ;
 Le Conseil de surveillance (quatre à six membres) ;
 Le Comité de crédit (quatre à six membres).

Ces organes sont des espaces d’information, de concertation et d’analyses des besoins du
CMS par un véritable dialogue entre les techniciens et les élus, ceci dans une parfaite
convivialité. Afin de mener à bien ses activités d’offre de services financiers auprès de
ceuxqui ont été exclus du système bancaire classique, le CMS a confié sa gestion technique
quotidiennement à une direction Générale qui à cet effet, a délégué une bonne partie de cette
mission à quatre Directions Commerciale à savoir :

 La Direction de l’Exploitation ;
 La Direction des ressources Humaines ;
 La Direction Commerciale ;
 La Direction Financière.

La Direction Générale s’appuie aussi sur l’Inspection Générale et le Secrétaire général qui lui
sont directement rattachés. Il fait aussi remarquer que le CMS dispose de sept Directions
Décentralisées ou encore Direction es qui centralisent les caisses locales qui dépendent de
leurs zones respectives. Ces directions régionales dépendent de la Direction de l’Exploitation
et sont au nombre de sept. il s’agit de la Direction Régionale de Kaolack, de Thiès, de Dakar
Centre, de Dakar banlieue, de Saint Louis, du Sud-est et enfin du Sud-ouest.
Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page32
La direction Générale s’acquitte des taches suivantes :

 Représenter collectivement les caisses pour faire valoir leurs droits et intérêts ;
 Faciliter la formation des sociétaires, des élus et des salariés des caisses ;
 Favoriser la création de nouvelles caisses ;
 Exercer un contrôle administratif, technique, comptable et financier sur l’organisation
des caisses ;
 Prendre toutes mesures nécessaires au bon fonctionnement et développement des
caisses ;
 Assurer l’information des caisses ;
 Assister les caisses dans leur développement Juridique, Administratif, Comptable et
Financier.

Paragraphe 2 :Le Fonctionnement du CMS

La FCCMS dispose de quatre organes à savoir : l’Assemblée Générale, le Conseil


d’Administration, le Conseil de Surveillance et le Comité de Crédit.

1) L’Assemblée Générale :

L’Assemblée Générale constitue la plus haute instance de la Fédération. On distingue trois


types de d’Assemblée Générales : l’assemblée Générale Constitutive, l’Assemblée Générale
Ordinaire, l’Assemblée Générale Extraordinaire.

L’Assemblée Générale Constitutive se tient une fois dans la vie de l’institution.


L’Assemblée générale Ordinaire à le pouvoir de :

 Examiner le rapport moral et financier du Conseil d’Administration ;


 Examiner le rapport du Conseil des Surveillance ;
 Examiner le rapport du Comité de Crédit ;
 Donner quitus au Conseil d’Administration pour sa gestion
 Voter le budget annuel de la fédération ;
 Elire ou réélire les membres du Conseil d’Administration ;
 Elire ou réélire les membres du Conseil de Surveillance ;
 Elire ou réélire les membres du Comité de Crédit ;
 Adopter et modifier le règlement intérieur de la fédération ;

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page33
L’Assemblée Générale Extraordinaire statue à la majorité des deux tiers des
membres :

 Les modifications statuaires ;


 La prorogation ou la dissolution de la société ;
 L’élection des membres du Conseil de Surveillance ;
 Les sanctions à appliquer aux représentants des membres du Conseil
d’Administration de la Fédération.

2) Le Conseil d’Administration :

Il se compose de 14 membres au moins et 18 membres au plus, élus par l’Assemble Générale


et appelés les Administrateurs. Le Conseil d’Administration a pour attribution :

 Elire en son sein ses responsables ;


 Nommer et révoquer le Directeur Général sous réserve des agréments requis par les
autorités de tutelle et les textes en vigueur ;
 Consentir toute délégation Générale ou spéciale de ses pouvoir en un ou plusieurs de
ses membres ou au Directeur Général de la Fédération ;
 Représenter conjointement avec le Directeur général, les membres de tous les
organismes et autorités extérieures pour faire valoir leurs droits et intérêts communs ;
 Organiser l’activité de la FCCMS dans le cadre de son budget et mettre en œuvre les
décisions de l’Assemblée Générale
 Rechercher des financements (lignes de crédit, subvention…)
 Veiller au bon fonctionnement des membres
 Veiller au respect des normes par les membres et par lui-même, des prescriptions
légales, réglementaires et statuaires ;
 Sanctionner les membres dans le cas de non-respect par un ou plusieurs d’entre eux
des statuts, du règlement financier, du règlement des crédits ou des autres textes en
vigueur ;
 Se prononcer en appel sur les décisions du Comité de Crédit à l’endroit d’un membre ;
 Favoriser une solution à l’amiable des différends que peuvent lui soumettre ses
membres ;

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page34
 Soumettre à l’Assemblée Générale la conception ou la modification des textes
réglementaires du CMS, qu’ils soient présents ou à venir sur proposition du Directeur
Général ;
 Fixer les taux d’intérêts débiteurs et créditeurs ;

3) Le Conseil de surveillance :

Elit pour une durée de deux ans, le Conseil de Surveillance est composé de cinq membres au
moins et sept membres au plus, appelés surveillants. Ils ont pour mission de :

 Vérifier les livres, les avoirs, la caisse et les biens de la Fédération, de contrôler la
sincérité des comptes et des bilans ainsi l’exactitude des informations financières de
l’institution ;
 Présenter annuellement à l’Assemblée Générale un rapport relatif à l’exécution de sa
mission ;
 Veiller à l’exécution des tâches confiées au conseil d’Administration et au Comité de
Crédit. Les surveillants désignés par l’Assemblée Générale peuvent à tout moment
réaliser les vérifications et contrôles qu’ils jugent opportuns et en cas d’urgence, s’ils
l’estiment nécessaire demander au président de la Fédération de convoquer le Conseil
d’Administration qui décidera s’il convient de convoquer l’Assemblée Générale
Extraordinaire.

4) Le Comité de Crédit :

Le Comité de Crédit se compose de cinq membres au moins et sept au plus, élus par
l’Assemblée Générale Ordinaire parmi les membres du Conseil d’Administration de la
FCCMS. Le Comité de Crédit a pour attribution de statuer sur les demande de crédit des
membres conformément à la législation et aux textes en vigueur. Il faut dire en fin que la
caisse locale du CMS est organisée à l’image de la Fédération. Elle comporte dans sa partie
institutionnelle : l’Assemblée Générale, le Conseil d’Administration, la Commission Locale
de Crédit et le Conseil de Surveillance. Dans sa partie technique nous avons le Gérant et son
équipe.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page35
Sous-section 2 : Les Produits du CMS

Le CMS a pour objectif d’offrir à ses membres un service de qualité de au meilleur cout.
L’offre des produits et services vise la gestion sûre et rentable de l’épargne de leurs
sociétaires et la mise à disposition des moyens de financements adaptés à leurs besoins et
attentes. Le CMS offre des produits d’épargne et de crédit (individuel) ou groupe) ainsi que
divers services financiers.

Paragraphe 1 : Les produits de Dépôt

 LECOMPTE D’EPARGNE

C’est un produit destiné aux personnes morales ou physiques qui s’engagent à respecter les
Statuts et Règlements du CMS, les mineurs peuvent bénéficier de compte d’épargne.

Il nécessite un solde minimum de 2000 FCFA avec cotisations mutualistes 1500 FCFA par
an. Le taux d’intérêt dans ce type de compte est de 2%.

 LE COMPTE COURANT

Les cibles sont les personnes morales ou physiques qui s’engagent à respecter les Statuts et
Règlements du CMS. Les mineurs peuvent bénéficier de compte courant. Les frais de tenue
de compte s’élève à 2400 FCFA par an. Il n’y aura pas de rémunération dans ce type de
compte.

 Le compte à terme (CAT)

C’est est un compte bloqué indisponible sur une période donnée qui requiert un solde
minimum de 20 000 FCFA pour les CAT à CT, 100 000 FCFA pour les CAT à MT et 5 à
20% du montant du crédit. Il n’y aura pas de frais de tenue de compte et les intérêts sont versé
au terme du contrat. Le client ou membre a la possibilité de rompre le contrat au bout de 6
mois avec des pénalités de rupture de contrat.

 LE PLAN D’EPARGNE PROJET (PEP)

C’est un est destiné aux sociétaires désireux de constituer le capital nécessaire à la réalisation
d’un projet ou d’un événement déterminé. Il existe deux plans d’épargne projet : pour le plan

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page36
d’épargne projet à CT le versement minimum est de 5000 FCFA par mois (à la date fixe) avec
possibilité de procéder à un dépôt initial supérieur au versement mensuel de même que le plan
d’épargne moyen MT. Le taux d’intérêt net est de 4%. Les échéances c’est payable au terme
des 12 mois avec une rémunération de 4%. Par contre pour le plan d’épargne MT, le taux
d’intérêt net c’est 6%, sa durée peut excéder 13mois et plus. Les échéances c’est payable au
terme du contrat avec une rémunération de 6%.

 LE PLAN D’EPARGNE LOGEMENT (PEL)

C’est un produit destiné aux salariés d’une entreprise privée ou publique désireux de
constituer un projet immobilier. Le montant minimum demandé est de 25000 FCFA, sa durée
est de 36 mois, le taux d’intérêt net est de 4% l’an. Par rapport aux échéances, le PEL arrive à
terme au bout de 36 mois et est rémunéré et peut déboucher sur un crédit habitat avec les
conditions générales du CMS.

Paragraphe 2 : Les Produits de Crédit

 LE CREDIT AMENEGEMENT EQUIPEMENT SOCIAL

C’est un crédit consenti au sociétaire en vue de l’aider à financer tout objet pouvant améliorer
son niveau de vie économique ou social. Ces dépenses concernent l’aménagement,
l’acquisition de biens d’équipement (mobiliers de maisons, équipement électroménagers et ou
besoins sociaux (soins, voyage etc.) ce crédit est accordé à toute personne physique ou morale
qui s’engage à respecter les statuts et Règlements du CMS et titulaire d’une part sociale
depuis au moins trois mois ou dès la domiciliation effective di salaire.

 LE CREDIT D’INVESTISSEMENT

C’est un crédit destiné au financement de tout équipement professionnel et à l’aménagement


des locaux professionnels en vue d’améliorer le rendement. Ce crédit est accessible à toute
personne physique ou morale dans le cadre de l’extension ou de la modernisation de son
activité. Les conditions sont : L’encours maximum par sociétaire : 3 fois la moyenne
mensuelle des recettes domiciliées durant les 3 derniers mois.

La capacité d’endettement peut aller (faculté) jusqu’à 100% des recettes domiciliées. En
définitive, l’encours maximum est fonction des mouvements des comptes et de la rentabilité

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page37
du projet <10 millions. Pour les frais de dossiers c’est 1,5 % du capital sans hypothèque et 1%
avec hypothèque.

 LE CREDIT FONDS DE ROULEMENT

C’est un crédit destiné à financer des besoins d’exploitation momentanés. Si le crédit est
inférieur à 10 000 000, le taux d’intérêt mensuel nominal est de 1,5% (sur le capital restant
dû). L’encours maximum par sociétaire : 3 fois la moyenne mensuelle des recettes domiciliées
durant les 3 derniers mois.

La capacité d’endettement peut aller (faculté) jusqu’à 100% des recettes domiciliées. En
définitive, l’encours maximum est fonction des mouvements des comptes et de la rentabilité
du projet <10 millions, les frais de dossiers sont de 1,5% du capital sans hypothèque sinon 1%
s’il a hypothèque. Dépôt de garantie 5 à 10%du montant.

Elles sont exigibles à ce crédit tout sociétaire développant des activités à caractère
commercial ou artisanal. Si le crédit est supérieur ou égale à 10 000 000 pour le plafond de
crédit, l’encours maximum par sociétaire : 3 fois la moyenne mensuelle des recettes
domiciliées durant les 3 derniers mois. La capacité d’endettement peut aller (faculté) jusqu’à
100% des recettes domiciliées.

En définitive, l’encours maximum est fonction des mouvements des comptes et de la


rentabilité du projet : 10 à 50 millions. Les frais de dossiers 3% du montant plafonné à 500
000 CFA sans hypothèque et 2% du montant plafonné à 500 000 FCA avec hypothèque. Par
rapport aux garanties, DAV (Délégation Assurance Vie) 0,55% du montant (Délégation
Assurance Vie externalisée) Dépôt de garantie5 à 10% du montant.

 LE CREDIT AUTOMATIQUE

C’est un crédit qui permet de réaliser des dépenses diverses, sans impacter son épargne. Il se
distingue des autres types de prêts par le caractère liquide et unique de sa garantie. Le
sociétaire accepte à titre de garantie le blocage de son épargne à hauteur de 100% du montant
emprunté. Ce crédit bénéfice à toute personne physique ou morale qui s’engage à respecter les
statuts et règlements du CMS disposant de revenus permanents et réguliers permettant
l’amortissement du crédit.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page38
 LE CREDIT SIGGIL JIGEEN

Produit destiné aux groupements des femmes afin d’alléger à leur membres les conditions
d’accès crédit. Les bénéficiaires de ce crédit sont Groupement ou sous groupement légalement
constitué ou formalisé. Nombre de bénéficiaires * : 5 à 10 femmes maximum sauf dérogation
Lister les critères. Les frais de dossier 2,5% (1,5% frais de dossier+ 1% fonds de garantie), la
durée minimale est de 06 mois et la durée minimale est de 18 mois. Les conditions préalables
sont : ouvrir un compte dans une Caisse Locale du CMS, Etre en règle de tout engagement au
CMS.

Paragraphe 3 :Autres Services du CMS

 CAUTION DE SOUMISSION

Engagement pris par le CMS, pour le compte de son sociétaire personne physique ou morale
titulaire d’un marché de travaux, de fournitures et de services, au profit des personnes morales
visées par le champ d’application du Code des Marchés Publics (Article 2) ou d’une
Entreprise privée à la solidité financière établie de payer sur ordre et à titre de compensation
une somme déterminée en cas de renonciation par le soumissionnaire.Pour les marchés de
travaux, de fournitures et de services, le montant de la caution est fixé par l’offre de
soumission et ne peut dépasser 3 % de la valeur estimée du marché. Les commissions
d’engagement c’est 1,5% du montant cautionné.

Les frais de dossier s’élève à 25000 FCFA par acte, la durée c’est 30 à 60 jours après
expiration de la validité de l’offre ou selon les dispositions contractuelles et les garanties
demandés garantie financière (DAT ou déposition de 15% du montant de la Caution).

Les conditions d’accès à ce crédit sont : Avoir une ancienneté d’au moins 1 mois sauf
dérogation ; Fournir les documents de l’appel d’offre notamment le reçu de paiement ;
Remplir les critères et les conditions édictées par le cahier des charges ; produire
éventuellement deux attestations de marchés récemment réalisés dans le domaine objet de la
demande de soumission ; Etayer sa solidité financière par tous documents pertinents
notamment : Etats financiers des trois derniers exercices.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page39
 VIREMENT INTERNE

Par virement interne il faut entendre toutes les opérations affectant deux comptes des
sociétaires dans deux caisses différentes ou dans une même caisse. Le virement pourra
concerner deux d’une même personne ouverts dans deux caisses différentes.

Le virement interne doit obligatoirement être initié par un sociétaire d’une caisse du CMS au
profit d’un autre sociétaire. Les frais concernant cette opération sont : 1% du montant avec un
minimum de 1 000 f CFA et un maximum de 15 000 FCFA.

 L’ENCAISSEMENT DE CHEQUE

Le sociétaire peut encaisser son chèque en l’endossant au nom du Crédit Mutuel du Sénégal
(CMS). Dès réception effective des fonds sur compte du CMS, le compte du sociétaire est
crédité du montant diminué des frais 2 000 Francs CFA par chèque émis au Sénégal 5 000
Francs CFA par chèque émis à l’étranger. Sa durée 15 à 45 jours selon la nature du chèque
(sur place, hors place, national ou étranger).

 RECEPTION DE VIREMENT BANCAIRE

Le CMS peut recevoir un virement bancaire au profit d’un compte d’un sociétaire. Deux jours
(48h) après réception effective des fonds sur un compte du CMS, le compte du sociétaire est
crédité du montant diminué de 2 000 Francs par virement effectué au Sénégal 5 000 Francs
par virement de l’étranger. Les conditions d’accès avoir un compte au niveau du CMS.

 ORDRE DE VIREMENT

Le Crédit Mutuel du Sénégal peut recevoir un ordre de paiement de son client. Cette
opération va supporter des frais 5 000 Francs par virement ≤ 10 millions 10 000 Francspar
virement > 10 millions. Sa durée est de 15 à 45 jours selon la nature du chèque (sur place,
hors place, national ou étranger).

 LE TRANSFERT D’ARGENT

LE Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) assure un transfert d’argent rapide et sure grâce au
service WESTERN UNION. En effet ce dernier a été lancé au CMS depuis septembre 2005.
Aujourd’hui, toutes les caisses locales du CMS disposent d’un guichet WU.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page40
A cela s’ajoute douze (12) guichets dédiés exclusivement aux opérations aux WESTERN
UNION. Au 30 juin 2008, le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) dispose de cent vingt-deux
(122) points de vente WU couvrant ainsi l’ensemble du territoire national. Grâce à la bonne
couverture nationale du CMS, les clients peuvent effectuer leurs opérations WU dans tout le
Sénégal.

Le CMS propose aussi d’autres services financiers de transferts d’argent comme


(YOBAN’TEL, MONEY GRAM, MONEY EXPRESS, et WARI).

Section 4 : Organigramme du CMS

(Voir annexes)

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page41
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL

De notre étude, portant sur « le diagnostic financier d’une institution de Microfinance : cas du
CMS », nous retrouvons plusieurs concepts techniques. Toutefois, il convient d’expliquer
chacun d’eux pour une meilleure compréhension et une meilleure lisibilité de notre recherche.

Section 1 : Définitiondes Concepts

 Diagnostic financier :

Etablir un diagnostic financier, c’est analyser la situation- passée, présent et future d’un
établissement ou d’un service. Le diagnostic est un outil d’analyse dynamique permettant
l’élaboration de divers documents d’anticipation des besoins de financement futurs de
l’établissement ou service. Son objectif est de déterminer entre autres la solvabilité d’une
structure et d’envisager certaines perspectives d’évolution.

Il vise à répondre notamment aux questions suivantes :

 Quelle est la solidité financière d’une institution ?


 Comment est-on arrivé à la situation actuelle ?
 Quelle est sa pérennité financière ?
 Quelle le sens de l’évolution futur ?

 L’analyse financière :

Une analyse financière est une étude évaluant la situation financière d'une institution à un
moment défini. Elle est réalisée à partir de documents comptables et d'un ensemble de
données économiques et financières récentes liées tant à la société qu'à son secteur d'activité.
En étudiant la politique d'investissement, la politique de financement et les richesses créées
par une entreprise, l'analyse financière permet de juger de sa rentabilité.
En faisant parler les chiffres, l'analyse financière d'une institution peut être exploitée à
différents niveaux. Repreneurs potentiels, banquiers, salariés, collaborateurs et fournisseurs y
trouvent des informations cruciales permettant d'appréhender la solidité ou l'endettement de
l'entreprise, sa pérennité et ses performances, ou encore ses perspectives de développement.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page42
Section 2 : Les étapesdu Diagnostic financier

Les quatre (04) étapes principales qui caractérisent le diagnostic financier sont : replacer la
structure dans son contexte, analyser les documents comptables financiers, calculer les ratios
et conduire une analyse.

1. L’examen du contexte :

Pour mener à bien une analyse, il est d’abord nécessaire de replacer l’institution dans son
contexte. Il s’agit decollecter le maximum d’informations qui permettent d’ajuster le
diagnostic au plus près de la situation particulièrede l’institution.Ces données contextuelles
portent sur l’environnement interne comprenant des éléments telsque son historique, ses
valeurs, etc… et porteront également sur son environnementexterne : compréhension du
secteur, définition du contexte politique, identification des enjeux du territoire…

2. L’analyse des documents comptables et financiers

Les documents comptables et financiers constituent la base de tout diagnostic financier.Dans


l’idéal, l’analyse portera sur les documents comptables et financiers (notamment bilans et
comptes derésultats) des trois dernières années.

Le bilan financier

Le bilan de l’association, établissement ou service, se présente sous la forme d'un tableau


récapitulatif en deuxparties décrivant sa situation patrimoniale à un moment donné exprimée
en termes d'emplois (à l'actif) et deressources (au passif).

Le passif du bilan (partie droite) représente l'ensemble des ressources financières dont dispose
l’association :fonds propres, ensemble des dettes et obligations contractées auprès de
créanciers extérieurs (institutionsfinancières, fournisseurs...). Attention, certaines rubriques
des fonds propres sont soumises à un traitementparticulier : réserves, report à nouveau,
résultat, provisions réglementées, etc.

L'actif du bilan (partie gauche) représente l'ensemble des biens (immobilisations, stocks...) et
droits (créances...) détenus par l'association et nécessaires à son activité. Le bilan permet entre

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page43
autres de mesurer la solvabilité de l’association, établissement ou service, c'est à dire sa
capacité à un moment donné à payer, à rembourser ses dettes.

Le compte de résultat :

L’analyse du compte de résultat présente un triple objectif :

 Analyser les marges de l’institution et déterminer des résultats intermédiaires


facilitant l’élaboration du diagnostic de la structure.
 Evaluer l’activité de l’institution et sa capacité à être solvable.
 Déterminer les ressources internes dégagées et permettant d’autofinancer certaines
activités.

Le compte de résultat permet de faire apparaître les soldes intermédiaires de gestion (SIG),
appréciables pour saisir le mécanisme de formation du résultat et améliorer le diagnostic
financier. Il convient ainsi de dissocier :

 Ce qui relève de l’activité normale de la structure (son cycle d’exploitation).


 Ce qui résulte de son mode de financement : l’endettement a une incidence sur le
résultat par le biais des charges financières (son résultat financier).
 Ce qui est dû à des éléments exceptionnels : éléments qui ne vont pas se renouveler
dans le futur et qui sont indépendants de l’activité normale de la structure (son résultat
exceptionnel).

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page44
Tableaun°5 : Soldes Intermédiaire de Gestion (SIG)

Source :Instruction N°1 de la BCEAO

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page45
3. Le calcul des ratios :

Les ratios permettent d’évaluer ponctuellement les soldes des actifs et des passifs apparaissant
au bilan en les comparants à d’autres comptes du bilan ou du compte de résultat. Utilisés en
complément d’une analyse des grands équilibres, ils sont indispensables pour affiner le
jugement d’une situation financière.
L’analyse d’un ratio s’effectue principalement par comparaison :
 La valeur absolue d’un ratio n’a isolément qu’une signification partielle ; c’est son
évolution dans le temps qui importe (ou sa comparaison avec le même ratio d’autres
structures comparables).
 Il doit être rapproché avec d’autres ratios (par exemple, les dettes doivent être
comparées avec les fonds propres, la capacité d’autofinancement).
 Le ratio d’une institution ne peut être comparé qu’avec des ratios d’autres institutions
comparables, du même secteur d’activité, et de même taille.
Nous avons parmi ces ratios :

 La rentabilité économique (ROA):

Appelé aussi rendement des actifs, la rentabilité économique renseigne sur la performance de
la gestion des actifs d’un SFD visant à optimiser sa rentabilité. Elle prend en compte le
rendement du portefeuille mais aussi tous les autres produits tirés du placement et autres
activités d’exploitation. Selon Ledgerwood (1999), le rendement de l’activité est utile pour les
SFD qui finance la majorité de leur actifs avec de l’épargne.

La ROA permet par exemple de savoir jusqu'à quel point une institution détient une
proportion importante de ses actifs sous des formes qui comme des terrains immeubles,
engendrent un rendement limité.

 La rentabilité financière (ROE) :

La rentabilité financière (RF) désigne le rendement des fonds propres (ROE) ainsi pour un
SFD à but lucratif, le ROE est le plus important car il mesure la capacité à rémunérer la
participation de ses actionnaires, à renforcer ses fonds propres par les bénéfices non distribués
et à lever d’autres participations en fonds propres.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page46
L’autosuffisance opérationnelle (AO) :

L’AO est une notion très importante pour un SFD qui veut durablement toucher sa cible et
assurer sa croissance. Elle est donc la gage de la pérennité d’un SFD car elle traduit la
capacité du SFD à couvrir toutes ses charges d’exploitation par ses produits d’exploitation
tout en excluant les produits hors exploitation et les subventions. Les subventions étant
conditionnés et parfois incertaines dans des environnements fluctuants, l’AO traduit donc la
capacité du SFD à poursuivre ses opérations sans subventions futures. Une fois atteinte le
seuil de (100%), l’AO doit pouvoir permettre de garder le cap de la croissance d’un SFD par
l’amélioration de son efficience.

Tableau n°6: Indicateurs de Rentabilité

Source : Guide méthodologique de l’audit externe des SFD dans les pays de la zone
UEMOA.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page47
Tableaun°7 : Indicateurs de qualité de portefeuille

Source : Guide méthodologique de l’audit externe des SFD dans les pays de la zone
UEMOA.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page48
Tableaun°8 : Indicateur D’efficacité / productivité

Source : Guide méthodologique de l’audit externe des SFD dans les pays de la zone
UEMOA.

Tableaun°09 : Détermination des ratios prudentiels édictés par la BCEAO

ELEMENTS DE
NOM DU RATIO FORMULE NORMES
CALCUL
LIMITATION DES 1. Numérateur : risques
RISQUES portés par une institution
AUXQUELS EST (A) : Montants nets des La norme à
EXPOSE UNE provisions et des dépôts respecter est
Ratio = A/B x 100
INSTITUTION de garantis
(Article 147 de la de 200% maximum
loi portant 2. Dénominateur :
réglementation des SFD) ressources (B)
COUVERTURE DES
EMPLOIS A
1. Numérateur :
MOYEN ET LONG
ressources stables (A)
TERME La norme à respecter
PAR DES est fixée à 100%
Ratio = A/B x 100 2. Dénominateur :
RESSOURCES
emplois à moyen et long minimum.
STABLES
terme (B) (Montants en
(Article 147 de la
nets)
loi portant
réglementation des SFD)
LIMITATION DES 1. Numérateur : prêts La norme à
Ratio = A/B x 100
PRETS AUX et engagements par respecter est

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page49
DIRIGEANTS ET AU signature (A) de 10% maximum
PERSONNEL, AINSI
QU'AUX
2. Dénominateur :
PERSONNES LIEES
(Articles 35 de la Fonds propres (B)
loi portant
réglementation
des SFD et 20 du
décret portant
application de la
loi portant
réglementation des SFD)
LIMITATION DES
1. Numérateur : prêts et
RISQUES PRIS SUR
engagements par
UNE SEULE La norme à
signature (A)
SIGNATURE Ratio = A/B x 100 respecter est
(Articles 147 de la de 5% maximum.
2. Dénominateur : Fonds
loi portant
propres (B)
réglementation des SFD)

Pour les institutions


non affiliées, la norme
à respecter est fixée à
1. Numérateur : 100% minimum ;
NORME DE valeurs réalisables et
Pour les institutions
LIQUIDITE disponibles (A) affiliées, la norme à
(Article 147 de la Ratio = A/B x 100 (Montants nets) respecter est fixée à
loi portant 80% minimum ;
réglementation des SFD) 2. Dénominateur :
Pour les institutions
passif exigible (B) qui ne collectent pas
des dépôts, la norme à
respecter est fixée à
60% minimum.
1. Numérateur :
montant consacré par
l'institution aux
LIMITATION DES
OPERATIONS activités autres que
AUTRES QUE LES l'épargne et le crédit
La norme à
ACTIVITES (A)
Ratio = A/B x 100 respecter est
D'EPARGNE ET DE 2. Dénominateur :
de 5% maximum.
CREDIT risques portés par une
(Article 36 de la loi portant institution (B) :
Réglementation des SFD)
Montants nets
des provisions et des
dépôts de garantis
CONSTITUTION DE La dotation de la réserve Base : Résultat (L80) + Dotation

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page50
LA RESERVE générale est alimentée Report à nouveau annuelle :
GENERALE par un prélèvement déficitaire (L70) Base x 15% minimum
(Articles 85 et 124 annuel de 15%
de la loi portant minimum sur les
réglementation des SFD) excédents nets avant
ristourne ou distribution
de dividendes de chaque
exercice, le cas échéant,
après imputation de tout
report à nouveau
déficitaire éventuel. Les
sommes mises en
réserve générale ne
peuvent être partagées
entre les sociétaires,
associés ou actionnaires.
La norme de Les fonds propres moyens La norme à respecter
capitalisation, retraités sont déterminés, est fixée à 15%
déterminée par le ratio pour chaque période, à minimum. Les SFD en
NORME DE savoir N-1 et N, comme
des fonds propres sur le activité à la date de la
CAPITALISATION suit :
total de l'actif, vise à signature de la
(Articles 85 et 123
garantir un minimum de présente instruction
de la loi portant A1fonds propres retraités
solvabilité à l'institution disposent d'un délai de
réglementation des SFD) de l'exercice N-1 :
au regard de ses deux (2) ans pour se
engagements. A2 : fonds propres conformer à la norme
Ratio : A/Bx1 00 retraités de l'exercice N : de capitalisation.
Les fonds propres (A) sont composés : Subventions
d'investissement (L10) ; Fonds affectés (L20) ;
Provisions pour risques et charges (L30) ; Emprunts
Les institutions de
et titres émis subordonnés (L41) ; Fonds pour
finance décentralisées
risques financiers généraux (L45) ; Primes liées au
peuvent prendre des
LIMITATION DES capital (L50) ; Réserves (L55) ; Ecart de
participations dans les
TITRES DE réévaluation des immobilisations (L59) ; Capital
sociétés dans la limite
PARTICIPATION (L60) ; Fonds de dotation (L65) ; Report à nouveau
de 25% de leurs fonds
(Article 36 de la loi) positif (L70) ; Excédents des produits sur les
propres.
charges* ; Résultat positif de l'exercice (L80).

Ratio = A x 25%
Eléments à déduire :
Capital non appelé (L62) ; Excédents des charges
sur les produits (E05)* ; Immobilisations

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page51
incorporelles nettes (D24+D31+D41+D46) ; Report
à nouveau négatif (L70) ; Résultat déficitaire de
l'exercice (L80) ; Complément de provisions exigés
par les Autorités de contrôle, Toutes participations
constituant des fonds propres dans d'autres SFD ou
établissements de crédit.

Source : Guide méthodologique de l’audit externe des SFD dans les pays de la zone
UEMOA.

4. L’analyse :
L’analyse repose sur l’examen des documents d’au minimum deux ans, afin d’éviter le risque
de tirer des conclusions sur la base de situations atypiques ou ponctuelles (suivant ou
précédant un investissementimportant, une restructuration …), ne reflétant donc pas
forcément la réelle situation financière de l’association.
Les grandes masses et ratios, mis en évidence précédemment, servent de support à cette phase
qui consiste àanalyser et évaluer :
 Les risques majeurs encourus ;
 L’évolution de la structure financière ;
 L’efficacité de l’institution.

5. Les approches méthodologiques dans les institutions financières


Le secteur financier et de la Microfinance a connu le développementd’approches
méthodologiques spécifiques ; lesquelles ont évolués au fil des années. La plupart des
méthodologies utilisées dans le secteur de la Microfinance sont en fait des dérivées de
celles appliquées dans le système classique.
Les méthodologies appliquées dans le secteur bancaire pour le diagnostic financier,
s’accordent sur un ensemble d’analyse s’articulant sur trois sous diagnostic à savoir :
 Le diagnostic de l’activité et de l’équilibre ;
 Le diagnostic des risques ;
 Le diagnostic de la rentabilité.
Pour les approches méthodologiques dans le secteur des SFD voir section 3 le revue de
la littérature plus précisément paragraphe 2 ci-dessous sur les approches
méthodologiques page 13.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page52
 Pérennité financière : Situation ou le SFD est en mesure de couvrir ses charges par
ses produits sur de longue durée et parvient sans l’aide de bailleurs à générer assez de
revenus pour financer sa croissance.

Pérennité financière = couverture des charges administratives + pertes de croissances + cout


des ressources + inflation + capitalisation pour la croissance par les produits d’exploitation.

 La solvabilité : C’est l’aptitude à assurer à tout moment le paiement des dettes


exigibles.Il atteint à un moment donné si l’encaisse reste positive après le règlement
de toutes les dettes exigibles. L’entreprise est réputée solvable juridiquement si ces
actifs permettent de rembourser les dettes. Par opposition, l’insolvabilité est l’état de
cessation des paiements.

Section 3 : La Conduite du diagnostic financier et les Approches méthodologiques

Les méthodologies appliquées par le diagnostic financier, varient d’un secteur à un autre et
d’un acteur à un autre mais suivent un schéma directif commun. Ce sous-section présentera un
développement des approches méthodologiques et démarches utilisées dans le domaine
financier et de la Microfinance. Cela impliquera une présentation de la conduite d’un
diagnostic financier avec les états indispensables.

Paragraphe 1 : La Conduite du diagnostic financier

Le diagnostic financier suit une même démarche quel que soit l’acteur qui le réalise ou les
objectifs poursuivis. Meunier-Rocher (2006), fait la liste des plus importantes étapes suivies
d’une institution. Les principales étapes sont :

 La connaissance de l’entreprise et de l’environnement : cette connaissance


préalable permettra d’enrichir l’analyse. Son ignorance peut conduire à des
conclusions limitées et incomplètes ou encore erronées ;
 La documentation : réunir les documents utiles dont les états financiers certifiés pour
les derniers exercices, les rapports d’activité, de contrôle d’étude et d’audit récemment
conduit, les documents de gestion administratives et comptable, les états sur les
portefeuilles de crédit et des engagements ;
 Le reclassement et le retraitement des états financiers : ce sont les travaux qui sont
indispensables pour l’obtention du bilan financier. Le reclassement des postes

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page53
comptables qui consiste à classer et à regrouper les données comptables grandes
masses leur permettant de communiquer des informations plus significatives ;
 Le calcul des indicateurs ainsi que les grandes masses du bilan ;
 Les analyses : les différents diagnostics et leurs résultats ;
 L’interprétation de ces résultats et des recommandations.

L’analyse financière ou diagnostic financier est aussi une technique de calcul des ratios
analytiques à partir des états financiers et l’interprétation de ces ratios en vue de déterminer
des tendances sur lesquelles fonde la prise de décision, mais aussi un outil de gestion
financière qui permet aux dirigeants d’institution de Microfinance de vérifier leur progression
vers la viabilité financière.

Pris ensemble, les ratios proposés fournissent une bonne image de la santé financière de
l’activité d’épargne et de crédit mais aussi de l’institution dans son ensemble. Aucun ratio ne
dit tout mais c’est l’évolution dans le temps de ces ratios qui sont capital. Les ratios doivent
être analysés ensemble et ils sont beaucoup plus utiles lorsqu’ils sont suivis de façon
régulière.

Paragraphe 2 : Les Approches méthodologiques en Microfinance

Certains méthodologies d’évaluation dans le secteur de la Microfinance ont été créées par des
institutions privées à l’intention de n’importe quel type d’IMF mais répondent à des objectifs
internes de ces institutions. Les cinq méthodologies les plus connues sont :

Le système CAMEL d’ACCION, développé en 1993, reprend cinq facteurs clés d’analyse :
l’adéquation du capital, la liquidité des actifs, le management, la rentabilité et la liquidité ;

La méthodologie WOCCU-PEARL, combine 45 ratios financiers. Ces ratios analysent 6


domaines principaux : la protection, la qualité de la structure financière, la qualité des actifs,
le taux de rentabilité et le cout, la liquidité et les signes de croissance.

La méthodologie PLANET RATING GIRAFE, mise en œuvre par Planet Rating, combine
26 indicateurs qui analysent 6 domaines de risque que sont : la gouvernance et le processus de
prise de décision, la qualité des outils d’information et de management, l’analyse et le
contrôle de risque, l’évaluation des actifs et la qualité du portefeuille, l’efficience et la
profitabilité.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page54
La méthodologie Micro Rate, la plus ancienne agence spécialisée dans l’évaluation d’IMF.
Crée en 199, Micro Rate propose plutôt une logique et d’élaboration d’opinions en analysant
la fiabilité des IMF que d’établir réellement de rating. Sa méthodologie se fonde sur une
analyse des domaines et facteurs de risques, sur une analyse comparée des performances des
IMF.

La méthodologie (M-CRIL) Micro-Credit Ratings and Guarantee India, sa méthode repose


sur l’évaluation du risque crédit sur la base d’une trentaine d’indicateurs organisés en 3
grandes domaines : gouvernance et organisation, analyse managériale et étude des
performances financières. La démarche M-CRIL inclut l’analyse des forces et faiblesses et
des recommandations d’amélioration.

Les normes prudentielles édictées par la BCEAO qui coïncide au calcul des ratios indiqués
par la nouvelle réglementation. La nouvelle instruction prévoit huit ratios de supervision
générale qui permet aux autorités tutelle de réguler les SFD dans la zone UEMOA.

Tableau n°10 :Respect des normes en zone UEMOA

NOM NORMES
Limitation des risques auxquels est exposée une institution 200% maximum
Couverture des emplois moyen et long termes par des ressources stables 100% minimum
Limitation des prêts aux dirigeants ainsi qu’aux personnes liées 10% maximum
Limitation des risques pris sur une seule signature 10% maximum
Norme de liquidité 80% minimum
Limitation des opérations autres que les activités d’épargne et de crédit 5% maximum
Limitation des titres de participation 25% maximum
Constitution de la réserve générale 15% minimum
norme de capitalisation 15% minimum

Source : Instruction 10-08-2010 relative aux règles prudentielles applicables aux SFD de
l’UMOA.

NOM NORME
Relative au financement des immobilisations et des participations par 100% maximum

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page55
les systèmes financiers décentralisés

Source : Instruction 16-12-2010 relative au financement des immobilisations et des


participations par les SFD.

Section 4 : Cadre Légal, Règlementaire et Institutionnel

Cette partie donne une description du cadre juridico-institutionnel du secteur de la


microfinance au Sénégal. Elle permet d’avoir les informations sur les législations en vigueur
pour le secteur ainsi qu’aux différentes institutions et organes chargé de la mise en œuvre de
la politique sectorielle de la microfinance.

Sous-section 1 : Cadre Légal, Réglementaire

La microfinance était jusqu’en 2008 régie par la loi n°95-03 du 05 janvier 1995 et son décret
d’application du 11 novembre 1997. Cette loi s’appliquait uniquement aux institutions
mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit. La loi n°2008-47 et son décret
d’application du 28 novembre 2008 ont instauré un régime légal de base unique régissant
l’activité de microfinance. La nouvelle réglementation a introduit les innovations majeures
suivantes :

 l’instauration de l’agrément comme régime unique d’autorisation d’exercice;


 l’attribution de compétences renforcées à la BCEAO et la Commission Bancaire pour
la supervision des SFD prévus à l'article 44 de la loi de 2008;
 le renforcement du dispositif prudentiel et des sanctions applicables ;
 l’adhésion obligatoire de tout SFD agréé à l’association professionnelle;
 la certification obligatoire des comptes pour les SFD d’une certaine taille ;
 la possibilité de création de SFD sous forme de société commerciale (SA et SARL).

La BCEAO est l’organe régulateur du secteur financier dans la zone de l’UEMOA (Union
Economique Monétaire Ouest Africain). Elle définit la politique monétaire et veille au respect
des normes requises pour assurer sa viabilité.

La BCEAO a donné des instructions pour l’établissement des états financiers et des ratios
prudentiels à l’attention des SFD exerçant dans les Etats de l’UMOA. Ces instructions sont :

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page56
 Instruction N°1 : Relative à l’obligation pour les Systèmes Financiers Décentralisés
de produire des états financiers ;
 Instruction N°2 : Relative au regroupement des postes de la situation patrimoniale ;
 Instruction N°3 : Relative à la classification des crédits sains selon la durée initiale de
remboursement ;
 Instruction N°4 : relative au déclassement des crédits en souffrance et à leur
provisionnement ;
 Instruction N°5 : Relative aux créances et dettes rattachées ;
 Instruction N°6 : Relative aux modalités de détermination des ratios prudentiels ;
 Instruction N°7 : Relative à l’obligation pour les institutions mutualistes ou
coopératives d’épargne et de crédit à produire un rapport annuel ;
 Instruction N°8 : Relative à l’obligation pour les structures ou organisations non
constituées sous forme mutualiste ou coopérative et ayant pour objet la collecte de
l’épargne et/ou l’octroi de crédit de produire un rapport annuel.

Sous-section 2 : Cadre Institutionnel

Les principaux acteurs opérationnels impliqués dans la gouvernance du secteur sont ceux qui
interviennent dans le contrôle et la supervision des SFD et ceux qui sont chargés de la
promotion et du développement du secteur.

 La BCEAO et la Commission Bancaire

La BCEAO a entre autre pour mission de veiller à la cohérence entre la politique


communautaire d’inclusion financière et les politiques nationales des Etats membres. Dans ce
cadre, elle élabore les normes de supervision du secteur et participe directement au contrôle
des SFD relevant de l’article 44, en relation avec la Commission Bancaire, ainsi qu’au
processus d’instruction des dossiers d’agrément des SFD par la DRS/SFD

 La DRS/SFD

Conformément à la loi n°2008-47, la DRS/SFD intervient dans l’instruction des dossiers


d’agrément, le contrôle des activités et les procédures collectives d’apurement du passif.

 La Direction de Microfinance (DMF)

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page57
Conformément au décret n°2004-100 du 6février 2004 portant organisation du Ministère des
Petites et Moyennes Entreprises et de la Microfinance, la DMF a pour mission principale de
promouvoir et développer le secteur de la microfinance au Sénégal.

A ce titre, la coordination de la politique générale du Gouvernement en matière de


microfinance, le suivi des activités et des opérations intervenants ainsi que l’évaluation des
performances des projets/programmes du secteur.

 L’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Sénégal


(APSFD)

L’APSFD-Sénégal a la responsabilité d’œuvrer à la défense des intérêts moraux et matériels


de ses membres. Elle a comme objectif principal de conduire le plaidoyer sur tous les grands
dossiers du secteur, mais aussi favoriser les échanges et la collaboration entre les SFD et de
contribuer au renforcement des capacités de ses membres.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page58
Troisième partie : Cadre Analytique

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page59
CHAPITRE 1 : PRESENTATIONDES RESULTATS

Section1 :Déterminationdes SoldesIntermédiairede gestion (SIG)

L'état de formation du résultat peut être présenté de façon à faire ressortir des soldes
intermédiaires de gestion. Cette présentation permet une analyse plus fine de la formation de
l'excédent ou du déficit de l'institution. Dans ce cadre, trois soldes SIG sont déterminés: la
marge d'intérêt, les autres produits financiers (ou autrescharges financières) et le produit
financier net (ou charge financière nette).

Détermination des soldes intermédiaires de gestion pour l’année 2012 (montants en


millions de francs CFA)

Tableau n°11 : Détermination de la marge d’intérêt 2012

3266,7
Charges d’intérêt
601 701 Produits d’intérêt 15784
Solde créditeur : 12517.3

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des Systèmes Financiers
Décentralisés au Sénégal 2012-2014

Tableau n°12 : Détermination des autres produits financiers 2012

1,3
Autres charges financières
Autres produits
602 702 7847
financiers
Solde créditeur : 7845,7

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page60
Tableau n°13 : Détermination du produit financier net 2012

Autres charges financières 1,3 Marges d’intérêt


12517.3
Solde créditeur : 20363 Autres produits
financiers 7847

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014

Tableau n°14 : Détermination de l’excédent ou de déficit : Rentabilité

Chargesfinancières nettes 3268 Produits financiers nets 23104,2

61 Achat et services extérieur 1708,1 71 Autres produits 523,5

Reprise sur amort et


62 Autres services extérieur 6132,5 76 18810,7
Provision

Autres produits
63 Impôt et taxes 175,6 77 1491,4
Exceptionnel

Profits sur exercices


64 Charges personnelles 4849,1 625,4
antérieurs

65 Autres charges 621,7

66 Dot amort et Prov 44556,2

67 Charges exceptionnelles 4515,6

Impôt sur excédent réalisés


68 0,0
sur opération

Pertes sur exercices


739.5
antérieurs

TOTAL 66566,4 TOTAL 44 555,2

Solde déficit : -22011,2

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page61
Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-2014

Détermination des soldes intermédiaires de gestion pour l’année 2013 (Montants en


millions de francs CFA)

Tableau n°15 : Détermination de la marge d’intérêt 2013

3125,3
Charges d’intérêt
601 701 Produits d’intérêt 16115,9
Solde créditeur : 12990,6

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014

Tableau n°16 : Détermination des autres produits financiers 2013

0,8
Autres charges financières
Autres produits
602 702 24068,5
financiers
Solde créditeur : 24067,7

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014

Tableau n°17 : Détermination du produit financier net 2013

0,8
Marges d’intérêt
Autres charges financières 16115,9

Autres produits
Solde créditeur : 40183,6 24068,5
financiers

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page62
Tableau n°18 : Détermination de l’excédent ou de déficit : Rentabilité 2013

Charges financières nettes 3126,1 Produits financiers nets 23442


61 Achat et services extérieur 1482,7 71 Autres produits 626,3
Reprise sur amort et
62 Autres services extérieur 6818,5 76 18438,2
Provision
Autres produits
63 Impôt et taxes 596,7 77 804,2
Exceptionnel
Profits sur exercices
64 Charges personnelles 5702,8 5664,0
anterieurs
65 Autres charges 450,7
66 Dot amort et Prov 16540,1
67 Charges exceptionnelles 1524,4
Impôt sur excédent réalisés
68 0,0
sur opération
Autres activités épargne et
0.0
crédit
Pertes sur exercices
6706,7
anterieurs
TOTAL 42948 TOTAL 48974,7

Solde créditeur : excédent 6026.7

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014.

Détermination des soldes intermédiaires de gestion pour l’année 2014 (Montants en


millions de francs CFA)

Tableau n°19 : Détermination de la marge d’intérêt 2014

3046,8
Charges d’intérêt
601 701 Produits d’intérêt 15835,4
Solde créditeur : 12788,6

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page63
Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014

Tableau n°20 : Détermination autres produits financiers 2014

112
Autres charges financières
Autres produits
602 702 8882,9
financiers
Solde créditeur : 8770,9

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014.

Tableau n°21 : Détermination du produit net financier 2014

112
Marges d’intérêt
Autres charges financières 15835,4

Autres produits
Solde créditeur : 24606,3 8882,9
financiers

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014

Tableau n°22 : Détermination de l’excédent ou déficit :

Charges financières nettes 3158,8 Produits financiers nets 24049,3


61 Achat et services extérieur 1584,9 71 Autres produits 668,9
Reprise sur amort et
62 Autres services extérieur 6056,6 76 12365,0
Provision
63 Impôt et taxes 476,2 77 ProduitsExceptionnel 2262,8
Produits sur exercices
64 Charges personnelles 6490,0 15735,4
antérieurs
65 Autres charges 535,3
66 Dot amort et Prov 14879,2
67 Charges exceptionnelles 3964,7
Impôt sur excédent réalisés
68 0,0
sur opération

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page64
Pertes sur exercices
17097,5
antérieurs
TOTAL 54 243,2 TOTAL 55081,4

Solde créditeur : excèdent 838,2

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014

Section 2 : Etat dedéterminationdes Ratiosédictéspar la BCEAO

Tableau n°23 : Ratio de Limitation des Risques auxquels est exposée une Institution :
(Montants en millions de francs CFA)

Numérateur Dénominat
2012 2013 2014 2012 2013 2014
(A) eur (B)
Montant nets
des Prov et
Ressources
Dépôt de
Garantie
Comptes comptes
ordinaires ordincredt
8 683,2 12 464,7 8 627,3 1 126,3 720,1 140,8
débiteurs chez des IF
les IF (A12) (F1A)
Comptes
Autres
ordinaires
comptes de
11 638,1 17 125,0 22 997,5 créditeurs 156,8 405,3 161,1
dépôt chez les
des IF
IF (A2A)
(F1A)
Autres
comptes de
Comptes de dépôts
- 122,8 3 000,0 9 182,8 5 883,8 6 918,0
prêts (A3A) créditeurs
reçus des IF
(F2A)
Prêts en Comptes
souffrance - 0,2 - d'emprunts - - -
(A70) (F3A)
Crédit CT Autres
(B2D) (2022 sommes
29 577,7 29 281,3 31 093,4 41 861,9 47 423,6 51 030,2
crdordin; dues aux IF
crdtdécouvt) (F50)
Comptes Comptes
ordin débit d'épargnes
des membres, 850,8 191,4 319,4 à régime 22 871,5 25 995,6 28 461,1
bénéf ou spécial
clients (B2N) (G2A)
Crédits à Comptes
14 056,9 13 972,9 15 221,2 29 573,0 33 440,4 36 140,7
moyen terme ordin crédit

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page65
(B30) des
membres,
bénéf ou
clients
(G10)
D T reçus
des
Crédits à long membres,
46 603,2 48 103,2 54 641,5 - - -
terme (B40) bénéfi ou
clients
(G15)
Autres
dépôts
Crédits en reçus des
souffrance 60,6 553,6 314,2 clients, - - -
(B70) membres
ou bénéfi
(G35)
Emprunts
reçus des
Titres de
membres,
placement - - - - 15,3 13,0
bénéficiaire
(C10)
s ou clients
(G60)
Autres
sommes
Titres de dues aux
participation - - - membres, 16,3 29 269,3 32 908,8
(D1E) bénéf ou
clients
(G70)
Prov, fonds
Titres
propres et
d'investisseme - 22 088,0 - -
assimilés
nt (D1L)
(L01)
TOTAL 111 470,5 121 815,1 136 214,5 126 876,6 143 153,4 155 773,7
Ratio : A/B*100 (NORME : 200% MAXIMUM 88% 85% 87%

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014.

Pour la période sous revue, le CMS a respecté la norme édictée par la BCEAO tout en faisant
un recouvrement à cent pour cent. Les risques portés par une institution ne peuvent pas
excéder le double des dépôts de l’ensemble des membres.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page66
Tableau n°24 : Couverture des Emplois Long et Moyen Terme par des Ressources
Stables ( Montants en millions de francs CFA)

Numérateur Dénominateur
2012 2013 2014 2012 2013 2014
(A) (B)
Emplois à
Ressources
moyen et long
stables
termes
Provisions, Dépôts à terme
fonds propres constitués
et assimilés 22 088,0 29 269,3 32 908,8 auprès des IF à 4 260,1 5 095,1 5 493,1
(L01) (classe plus d'un an
5 (503)) (A2H)
Autres Dépôts de
comptes de garantie
dépôts constitués
156,8 405,3 161,1 8 683,2 12 464,7 8 627,3
créditeurs auprès des IF à
reçus des IF plus d'un an
(F2A) (A2I)
Autres Autres dépôts
comptes constitués
d'emprunts à - - - auprès des IF à - - -
terme auprès plus d'un an
des IF (F3F) (A2J)
Autres Comptes de
sommes dues prêts à terme
aux IF à - - - auprès des IF à - 122,8 3 000,0
moyen et long plus d'un an
terme (F50) (A3C)
Prêts en
Dépôts à
souffrance nets
terme reçus à
29 573,0 33 440,4 36 140,7 des provisions - 0,2 -
moyen et long
auprès des IF
terme (G15)
(A70)
Comptes
Crédits à moyen
d'épargne à
terme aux
régime
41 861,9 47 423,6 51 030,2 membres, 14 056,9 13 972,9 15 221,2
spécial des
bénéficiaires ou
membres
clients (B30)
(G2A)
Autres dépôts Crédits à long
de garantie terme aux
reçus des 7 508,2 7 688,0 9 201,2 membres, 46 603,2 48 103,2 54 641,5
membres bénéficiaires ou
(G30) clients (B40)
Autres dépôts Crédits en
reçus des souffrance nets
- - - 60,6 553,6 314,2
membres des provisions
(G35) des membres

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page67
(B70)
Emprunts
reçus des Titres de
membres, à - - - participation - - -
moyen et long (D1E)
terme (G60)
Autres
sommes dues
Titres
aux membres
16,3 15,3 13,0 d'investissement - - -
à moyen et
(D1L)
long terme
(G70)
Prêts et titres
subordonnés - - -
(D10)
Dépôts et
cautionnements 204,4 209,1 216,5
(D1S)
Immobilisations
550,0 1 311,2 1 650,7
en cours (D23)
Immobilisations
d'exploitation 8 945,3 8 810,5 7 723,0
(D30)
Immobilisations
hors
1 208,4 2 199,2 2 445,4
exploitation
(D40)
TOTAL 101 204,2 118 241,9 129 455,0 84 572,1 92 842,5 99 332,9
Ratio : A/B *100 (NORME 100% MINIMUM) 120% 127% 130%

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014

Pour la période sous revue, le CMS a respecté car la norme édictée par la BCEAO supérieure
ou égale 100%. Nous notons aussi une évolution au fur et à mesure en passant de 120% en
2012 et 130% en 2014.

Cette stabilité bien que mal permet à l’institution de financer d’autres emplois pour dégager
un excédent, d’après ce ratio, le CMS dispose d’important dépôt à terme.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page68
Tableau n°25 : Norme de Liquidité (Montants en millions de francs de CFA)

Numérateur Dénominateur
2012 2013 2014 2012 2013 2014
(A) (B)
Valeurs
réalisables et
Passif exigible
disponibles
montantsnets
Compte
ordinaires
Valeur en
4 260,1 5 095,1 5 493,1 créditeurs des 1 126,3 720,1 140,8
caisse (A10)
IF auprès du
SFD (F1A)
Comptes
Autres comptes
ordinaires
de dépôts
débiteurs 8 683,2 12 464,7 8 627,3 156,8 405,3 161,1
créditeurs des
chez les IF
IF (F2A)
(A12)
Dépôts à
Emprunts à
terme
moins d'un an
constitués - - - - - -
auprès des IF
auprès des IF
(F3E)
(A2J)
Autres
comptes de
débits de
Emprunts à
dépôts 11 638,1 17 125,0 22 997,5 - - -
terme (F3F)
débiteurs
chez les IF
(A2A)
Comptes de
Autres sommes
prêts à court
- - - dues aux IF - - -
terme aux IF
(F50)
(A3B)
Comptes
Crédits à ordinaires
court terme créditeurs des
aux membres,
membres, 29 577,7 29 281,6 31 093,4 bénéficiaires 22 871,5 25 995,6 28 461,1
bénéficiaires ou clients
ou clients (G10)
(B2D)

Comptes
Dépôts à terme
ordinaires
reçus des
débiteurs des
membres,
membres, 850,8 191,4 319,4 29 573,0 33 440,4 36 140,7
bénéficiaires
bénéficiaires
ou clients
ou clients
(G15)
(B2N)

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page69
Comptes
Crédits à
d'épargne à
moyen terme 14 056,9 13 972,9 15 221,2 41 861,9 47 423,6 51 030,2
régime spécial
(B30)
(G2A)
Autres dépôts
de garantie
Crédits à
reçus des
long terme 46 603,2 48 103,2 54 641,5 7 508,2 7 688,0 9 202,1
membres à
(B40)
moyen et long
terme (G30)
Autres dépôts
Titres de reçus des
placement - - - membres à - - -
(C10) moyen et long
terme (G35)
Emprunts reçus
Comptes de des membres à
177,4 147,9 142,2 - - -
stocks (C30) moyen et long
terme (G60)
Autres sommes
dues aux
Débiteurs
5 120,4 7 312,0 6 997,8 membres à 16,3 15,3 13,0
divers (C40)
moyen et long
terme (G70)
Valeur à Versement
l'encaissemen restant à
t avec crédit - - - effectuer à - - -
immédiat court terme
(C56) (H10)
Créances
Créditeurs
rattachées
1 135,4 840,4 1 336,6 divers à court 762,8 1 588,9 1 660,4
(A60+B65+
terme (H40)
C55)
Dettes
rattachées 1 079,2 1 316,3 1 577,8
(F60+G90)
TOTAL 122 103,2 134 534,2 146 870,0 104 956,0 118 593,5 128 387,2
Ratio : A/B *100 (NORME 80% MINIMUM) 116% 113% 114%

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014

Pour la période sous revue, le CMS respecte la norme de 80% édictée par la
BCEAO.L’ensemble des valeurs réalisables, disponibles et mobilisables à court terme d’une
institution doit représenter au moins en permanence 80% de l’ensemble de son passif exigible
et de l’encours de ses engagements. Cela montre que l’institution dispose de liquidités pour
répondre aux éventuelles attentes de ses clients.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page70
Tableau n°26 : Limitation des Titres de Participation (Montants en millions de francs
CFA)

Numérateur (A) 2012 2013 2013 Dénominateur (B) 2012 2013 2014
Titres de
Fonds propres
participation
Titres de
participation
Subvention
(D1E) (sauf 0.0 0.0 0.0 d'investissement 239,7 131,7 23,7
partcp dans les
(L10)
etablis de credit
les SFD)
Fonds affectés (L20) 10 269,5 11 550,3 14 892,6
Fonds de crédit (L27) - - 603,6
Provisions pour
risques et charges 10 589,3 9 909,7 8 621,4
(L30)
Provisions
- - -
réglementées (L35)
Emprunts et titres
émis subordonnés - - -
(L41)
Fonds pour risques
financiers généraux 4 100,4 4 510,4 5 126,6
(L45)
Primes liées au
- - -
capital (L50)
Réserves (L55) 3 000,0 3 157,6 3 543,2
Écart de réévaluation
des immobilisations - - -
(L59)
Capital (L60) 2 043,0 2 283,4 2 522,5
Fonds de dotation
- - -
(L65)
Report à nouveau
13 857,2 - -
positif (L70)
Excédent des produits
- - -
sur les charges (L75)
Résultat positif de
- 6 026,7 838,2
l'exercice (L80)
(Capital non appelé
- - -
(L62))
(Excédent des
produits sur les - - -
charges (E05))
(Immobilisations
- - -
incorporelles nettes

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page71
(D24+D31+D41+D4
6))
(Report à nouveau
- - 8 300,4 - 2 659,4
négatif (L70))
(Résultat déficitaire
- 22 011,2 - -
de l'exercice (L80))
TOTAL 0.0 0.0 0.0 22 087,9 29 269,4 33 512,4
A/B*100 (NORME 5% MAXIMUM) 0% 0% 0%

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014

Tableau n°27 : Constitution de la Reserve Générale (Montants en millions de francs


CFA)

Dotation annuelle = Base * 15% minimum

Résultat (L80) + report à nouveau déficitaire

Année Calcul Montant Dotation annuelle

2012 (-22011,2) +(13857,2) -8154 -

2013 (6026,7) + (-8300,4) -2273,7 -

2014 (838,2) + (-2659,4) -1821,2 -

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014.

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Tableau n°28 : Norme de Capitalisation (Montants en millions de francs CFA)

Dénominateur
Numérateur (A) 2012 2013 2014 2012 2013 2014
(B)

TOTAL
ACTIF DE
FONDS FIN DE
PROPRES (A) PERIODE EN
MONTANTS
NETS (B)

TOTAL
ACTIF DE
FIN DE
Subvention PERIODE EN
d'investissement 239,7 131,7 23,7 MONTANTS 147 668,9 158 988,4 169 885,7
(L10) NETS (B)

Fonds affectés
10 269,5 11 550,3 14 892,6
(L20)
Fonds de crédit
- - 603,6
(L27)
Provisions pour
risques et 10 589,3 9 909,7 8 621,4
charges(L30)
Provisions
réglementées - - -
(L35)
Emprunts et
titres émis
- - -
subordonnés
(L41)
Fonds pour
risques
4 100,4 4 510,4 5 126,6
financiers
généraux (L45)
Primes liées au
- - -
capital (L50)
Réserves (L55) 3 000,0 3 157,6 3 543,2
Écart de
réévaluation des
- - -
immobilisations
(L59)
Capital (L60) 2 043,0 2 283,4 2 522,5
Fonds de
- - -
dotation (L65)

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page73
Report à
nouveau positif 13 857,2 - -
(L70)
Excédent des
produits sur les - - -
charges (L75)
Résultat positif
de l'exercice - 6 026,7 838,2
(L80)
(Capital non
- - -
appelé (L62))
(Excédent des
produits sur les - - -
charges (E05))
(Immobilisations
incorporelles
nettes - - -
(D24+D31+D41
+D46))
((Report à
nouveau négatif - - 8 300,4 - 2 659,4
(L70))
(Résultat
déficitaire de - 22 011,2 - -
l'exercice (L80))
TOTAL 22 087,9 29 269,4 33 512,4 147 668,9 158 988,4 169 885,7
A/B*100 (NORME 15% MINIMUM) 15% 18% 20%

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014.

Pour la période sous revue, la norme de capitalisation 15% a été respectée par le CMS et on
note une nette évolution de ce ratio allant de 15% en 2012 à 20% en 2014.

Tableau n°29 : Couverture des Charges D’exploitation par des Produits D’exploitation
(Montants en millions de francs CFA)

LIB A B
PRODUIT
CHARGES
S
D'EXPLOIT 2012 2013 2014 2012 2013 2014
D'EXPLOI
ATION
TATION
PRODUIT
CHARGES
S
60 FINANCIE 3268 3126,1 3158,8 70 23106,3 24068,5 23106,3
FINANCI
RES
ERS

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ACHATS
PRODUC
ET
TION
61 SERVICES 1708,1 1482,7 1584,9 711 0 0 0
IMMOBIL
EXTERIEU
ISEE
RS
AUTRES
SERVICES PRODUIT
62 6132,5 6818,5 6056,6 712 0,7 0,1 0,3
EXTERIEU S DIVERS
S
REPRISE
IMPOTS ET SUR
63 175,6 596,7 476,2 76 18810,7 18438,2 12365
TAXES AMORT
ET PROVI
CHARGES
64 PERSONNE 4849,1 5702,8 6490
L
AUTRES
65 621,7 450,7 535,3
CHARGES
DOT AUX
AMORTS
66 44556,2 16540,1 14879,2
ET AUX
PROV
TOTAL 61311,2 34717,6 33181 TOTAL 41917,7 42506,8 35471,6
RATIO : A/B (NORME BCEAO ˂ 100%) 146% 82% 94%

Source :D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal 2012-
2014.

L’ensemble des charges d’exploitation doivent être inférieures à 100% des produits
d’exploitation. Pour l’année 2013, la norme a été respectée. Mais pour les années 2012 et
2014, à ce niveau de ratio respectivement 146% et 94% le CMS ne peut pas faire d’excédent
car nous avons remarqué un solde qui est déficitaire en 2012 et 2014. Autrement dit pour ces
deux années, les produits financiers n’ont pas pu couvrir les charges financières.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page75
Tableau n°30 : Tableau de bord du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) (montants en
millions de francs CFA)

2012 2013 2014

Modalités de
1 Nom de
calcul de Calcul Taux Calcul Taux Calcul Taux
l'indicateur
l'indicateur

Montant des
Taux de perte crédits en perte/ 865,4 / 905,6 / 2343 /
2 sur créance ˂ montant brut 1,4% 0,98% 2,38%
61571,5 92102,7 98589,7
2% duportefeuille
crédit

Résultat -32359,1 / -7262,2 / -11240,7 /


3 Rendement sur -22% -4,7% -6,8%
netpériode/
actif ˃ 3% 147668,9 153328,65 164437,05
Actif total

Frais Généraux,
Autosuffisance Autres charges 58044,5 / 31592,2/15 30134,2 /
4 opérationnelle ˃ et Dot aux 39,31% 19,87% 17,74%
147668,9 8988,4 169885,7
130% amorts, auxprov/
Actif total

Fonds propres et
5 Capitalisation ˃ - 15% - 18% - 20%
assimilés/ Total
15%
passif exigible

Résultat net
Rentabilité des d’exploit/Monta (32358.5)/2 (7262.1)/3 (11240.2)/
6 fonds propres nt moyen fonds -146% -202% -618%
2088,0 590.65 1819.75
(ROE) ˃15% propres pour
l’exercice
Frais généraux
Coefficient 13487,6/ 15121,7/ 15174,3/
FG/ Produits
7 d’exploitation ˂ 66,25% 72,21% 70,43%
financiers nets 20359 20942,1 21546,2
60%
PFN

Source : D’après le Fascicule des bilans et comptes de résultat des SFD au Sénégal
2012-2014.

Après avoir fait l’analyse de ce tableau de bord, nous pouvions dire que le CMS même s’il
dispose de liquidités qui lui permet de répondre à ses besoins, ne remplit pas toutes les normes
pour être pérenne, car ne pouvant couvrir ses charges d’exploitation qui se traduit par une
infériorité des produits d’exploitation en 2012 même si nous notons une amélioration de ce
taux en 2013 passant de 146% à 82%.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page76
Pour avoir une rentabilité financière, le CMS doit plus s’approcher des organismes financiers
et permettre à d’autres bénéficiaires d’avoir accès au capital social c’est à dire d’augmenter le
capital.La viabilité financière est le principal objectif poursuivi par les principaux acteurs de
la Microfinance. Elle peut se définir comme la capacité à générer plus de produits pour
couvrir l’ensemble de ses charges de fonctionnement grâce à son activité d’intermédiation
financière.Le premier indicateur à partir duquel une institution est évaluée est le coefficient
net d’exploitation ou ratio de couverture des frais généraux par les produits d’exploitation.

Les chiffres du tableau traduisent une détérioration du rendement de l’actif du CMS sur la
période observé. Par ailleurs les états financiers de la période mentionnent une subvention très
faible. Au regard de la norme prévue par la BCEAO, on peut dire que le ROA du CMS sur la
période revue n’est pas productif dans la mesure où il reste inférieur à 3% (la norme). Mais
nous notons des efforts car ce taux est passé de -22% en 2012 à -6,8%en 2014.

Le coefficient d’exploitation permet d’évaluer aussi par la capacité de l’institution à couvrir


ses frais généraux par (achats et services extérieurs, autres services extérieurs, impôts et taxes,
charges de personnel et autres charges) grâce aux revenus tirés directement de son activité
d’intermédiation. Pour la période sous revue, le ratio montre que le CMS n’a pas pu couvrir
ses charges administratives car la norme édictée est de 60% et le CMS l’a complètement
dépassé.

La mesure de l’autosuffisance opérationnelle contenue dans le tableau ci-dessus montre que le


CMS conformément à la norme édictée par la BCEAO (˃130%) n’a pas pu dégager une
marge suffisante pendant les trois années sur ses produits d’exploitation pour garantir ses
opérations. C'est-à-dire pas de couverture des charges opérationnelles par ses produits
opérationnelles. Comme conclusion l’opération de crédit ne profite pas assez le CMS.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page77
CHAPITRE 2 : ANALYSE ET RECOMMANDATIONS

Section 1 : Analyse des données

Après présentation des résultats obtenus, nous avions noté que le CMS s’inscrit dans la
logique de respect des normes prudentielles édictées par la BCEAO. Nous notons un bon taux
de limitation des risques auxquels est exposée une institution et de couverture des emplois
long et moyen termes par des ressources stables. Un bon taux de capitalisation qui va de 15%
en 2012 et 20% en 2014 car la norme est de 15% minimum. Quant au ratio de liquidité
(116%) pour 2012, (113%) pour 2013 et (144%) pour 2014, la norme étant 80% , montre que
le CMS dispose de disponibilités pour répondre aux besoins et attentes de ses clients.

Par rapport à la constitution de la réserve générale qui est alimenté par un prélèvement de
15% sur les excédents nets avant ristourne de chaque exercice, le Crédit Mutuel du Sénégal
n’a pas pu constituer de réserve car en 2012 nous avons un résultat négatif et les deux derniers
années le CMS a un report à nouveau déficitaire ce qui donne en retour des résultats négatifs
donc pas de dotation annuelle.

Pour ce qui de la couverture des charges par les produits, des efforts sont à faire par le Crédit
Mutuel du Sénégal pour la maitrise des charges et relever le niveau des produits.

Nous remarquons une certaine retenue de l’institution par rapport à l’octroi de crédit, ce qui
en retour réduit les produits qui devraient résulter des prêts accordés (intérêts, pénalités,
commissions et autres intérêts). En plus de cela des déficits ont été notés en 2012 et une
baisse de rentabilité 2014 passant de 6026,7 à 838,2 (Millions de francs CFA) c’est à dire une
baisse de productivité continuelle causé par l’expansion des frais généraux puis que le
pourcentage des charges de gestion ont passés de 66,25% en 2012 à 70,43% en
2014.L’augmentation des frais généraux peut a même impacter négativement sur la
capitalisation.

Nous notons aussi que le recouvrement des créances est bon avec un taux de perte sur créance
respecté 1,4% en 2012 et 0,98% en 2013. Mais des efforts doivent être faits par le CMS car ce
taux est passé au supérieur 2,4% en 2014 dépassant la norme établie qui est de 2% maximum.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page78
Pour ce qui de la rentabilité des fonds propres des efforts sont à faire car ce ratio mesure la
rémunération nette des capitaux propres. Ce taux doit être supérieur à 15% par contre de 2012
à 2014 ce taux est négatif.

C'est-à-dire que le CMS ne peut pas générer des profits à partir de ses seuls capitaux propres,
il doit faire appel à d’autres sources de financement. De même que le rendement sur actif, la
norme de 3% n’a pas été atteinte sur toute la période.

Section 2 : Diagnostic

Le tableau ci-après nous servira de synthèse des constats fait dans l’étude de l’environnement.
Il fait l’analyse sur quatre angles à savoir les forces faiblesses force et menaces.

Tableaun°31 : Synthèse des résultats du diagnostic financier du CMS

Opportunités Menaces
Environnement réglementaire favorable à Le secteur est fortement concurrencé surtout
l’élargissement de l’assise financière par la en milieu urbain
transformation institutionnelle
Marché fortement favorable à la collecte de la nouvelle réglementation s’est
l’épargne accompagné des défaillances au niveau des
SFD :

 Non-respect des dispositions


législatives, réglementaires et
statuaires ;
 La faiblesse dans l’étude des
dossiers d’autorisation d’exercice ;
 La défaillance du système
d’information de gestion reflétée par
la faible fiabilité des états financiers
de certains SFD et la non-
disponibilité, dans les délais requis,
de l’information financière ;

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page79
Développement de nouveaux canaux de l’inexistence d’un dispositif formel
distribution encore vierge comme (TPE d’échange d’information entre les
Mobile-Banking)… principaux SFD.
Régime fiscal plus allégé En raison de la croissance rapide du secteur
forte concurrence entre les SFD
Le marché offre encore un bon potentiel de Le problème lié à l’accès au ressource stable
croissance qui en en quelque sorte une denrée de
première nécessité
Forces Faiblesses
Bonne qualité de revenus grâce à une vaste Ralentissement de l’activité du réseau
gamme de produits
Bonne notoriété et le réseau le plus étendu De nombreuses fraudes reconnus lors de la
au niveau national mission conjointe DRS-BCEAO
Position de leader sur le marché de la Manque de séparation des taches au sein de
microfinance avec 60% de part de marché l’institution
Personnel opérationnel compétent Mauvaise couverture des charges
d’exploitation par les produits d’exploitation
Doté d’un Dispositif de Contrôle depuis Faible rentabilité
janvier 2015
Existence d’un manuel d’octroi de crédit
Parfaite couverture des emplois long et Un faible rendement des Actifs (ROA) de
moyen terme par les ressources stables : même le rendement des capitaux propres
existence d’un fond de roulement (ROE)
Diversification des produits en forte Pas d’autosuffisance opérationnelle
progression
Efforts consentis par rapport aux respects du Non disponibilités de données sous un
dispositif prudentiel mis en place par la format approprié à temps.
BCEAO
Tendance de dérive de la cible des pauvres

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page80
Section 3 : Recommandations

Pour permettre le Crédit Mutuel du Sénégal de garder sa position de leader, d’assurer la


viabilité financière qui est un objectif poursuivi par tous les Systèmes Financiers
Décentralisés ou Institutions de Microfinance et le renforcement des capacités de gestion et
maitrise de risques, voici quelques propositions d’actions à mettre en œuvre :

 D’avoir la capacité à couvrir les charges d’exploitation par les produits d’exploitations
en distribuant plus de crédit ( intérêts, commission), recueillir des garanties fiables en
cas de non remboursement, gérer le risque client avec une bonne connaissance du
cycle de vie du client afin de proposer des produits et services ce qui en retour
permettra de renouveler le fonds de commerce et d’élever la rentabilité de
l’institution ;
 De gérer un résultat d’exploitation net grâce aux produits financier de l’activité ;
 De plus pénétrer le marché et permettre à d’autres bénéficiaires d’être membres et
diversifier ses activités et de réduire ses frais généraux pour que l’activité de crédit lui
soit bénéfique.
 De nouer des relations de partenariat avec les bailleurs et organismes afin de
bénéficier beaucoup plus de subvention.

Section 4 : Vérificationdes hypothèses

Hypothèse 1 : le CMS respecte le principe selon lequel les ressources stables couvrent les
emplois stables.

L’hypothèse 1 est vérifiée car le pourcentage de la couverture des emplois long et moyen
terme par des ressources stables est supérieur à la norme en vigueur qui est de 100%
maximum. Pour la période sous revue, il est de 120% en 2012, 127% en 2013 et 130% en
2014.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page81
Hypothèse 2 : L’activité du CMS est rentable.

L’hypothèse 2 pour la troisième année est vérifiée car après analyse des soldes de gestion,le
Crédit Mutuel du Sénégala fait un excédent sur son activité d’intermédiation c'est-à-dire
l’activité du CMS est rentable. En plus de cela les autres indicateurs de rentabilité comme
l’autosuffisance opérationnellele coefficient d’exploitation n’ont pas été respectés et le CMS
doit faire des efforts par rapport à la couverture de ses charges d’exploitation. Pour la période
sous revue le taux est 146% en 2012, 86% en 2013 et 94% en 2014.

Hypothèse 3 : Le CMS respecte les normes prudentielles édictées par la BCEAO

L’hypothèse 3 est vérifiée car après analyse des résultats obtenus, nous pouvions dire que le
CMS s’inscrit dans la logique du respect des dispositifs prudentiels des SFD édictés par la
BCEAO. Pour la période sous revue après détermination des ratios édictés par la BCEAO à
partir des résultats obtenus, seule la constitution de la réserve générale n’a pas couvert la
norme édictée par la BCEAO.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page82
CONCLUSION :
Les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) sont devenus aujourd’hui un outil d’allocation
des ressources financières à la disposition des personnes les plus défavorisées (celles exclues
des banques classiques).La montée en puissance des Systèmes Financiers sur le marché
financier national devient de plus en plus perceptible. Cette tendance s’illustre avec un taux de
pénétration des SFD qui se situe à 17,5% en fin 2015 en dépit des multiples insuffisances.

Le CMS est par excellence l’une des plus grandes institutions de Microfinance au Sénégal. Le
diagnostic financier de cette structure nous a permis de faire la lumière sur sa santé financière,
sa maitrise des risques liés à son activité et d’analyser les déterminants qui influent sur sa
santé et d’aboutir à des recommandations.

En effet à travers une revue de la littérature, nous avons pu appréhender la question de


l’analyse financière ou diagnostic financier à partir des définitions de certains auteurs. Bien
que ses objectifs varient en fonction des commanditaires, on s’attend à ce qu’ils nous
renseignent sur la solidité de l’institution (liquidité etc.), sa rentabilité dont l’évolution de ses
activités. Il suit une méthodologie bien appropriée mais dans le secteur de la microfinance on
dénombre plusieurs méthodologies dont la définition relève du travail des agences de notation
spécialisées. En outre, cette étude nous a permis de comprendre le dispositif prudentiel
applicable aux Systèmes Financiers Décentraliséset sur lequel nous nous sommes appuyés
pour le diagnostic financier du CMS, leader sur le marché cumule 59,19%de l’encours
d’épargne.

Des analyses faites dans le cadre analytique qui constitue la troisième partie de ce mémoire, il
ressort des constats selon lesquels le CMS ne couvre pas charges financières à son rythme de
croissance, l’autosuffisance opérationnelle n’est pas atteint cela indique que l’institution ne
peut continuer ses opérations sans subventions futures.

En plus de cela s’ajoute la dégradation du taux de rentabilité financière qui est le ratio du
résultat net sur les capitaux propres. Défini comme le profit après paiement des intérêts et
impôts, le CMS n’a pas atteint la norme de 15% exigé. Il est noté que d’importants efforts
doivent être fournis par les responsables de l’institution pour pérenniser l’activité de l’IMF et
renforcer son dispositif de maitrise des risques afin de rimer croissance et pérennisation en
vue de s’imposer d’avantage comme leader dans un secteur en perpétuel mutation.

Ibrahima DIEYE Licence 3 Banque Assurance Finance, 2eme promotion 2013-2016, AFI/UE Page83
On ne doit pas négliger les avantages comparatifs de l’institution à savoir :un personnel
opérationnel compétent, une bonne connaissance de méthodologie de crédit, une bonne
notoriété et un réseau plus étendu au niveau national, une position de leader sur le marché de
la Microfinance, le CMS dispose d’une large gamme de produits de crédit et d’épargne ainsi
que des services transfert d’argent pour lui permettre de satisfaire ses clients et de les
fidéliser.

Il faut noter aussi que les Systèmes Financiers Décentralisés de type mutualiste comme le
CMS ne sont pas adossésdes multinationales pour faire drainer des ressources d’ailleurs pour
financer ses actifs. Le CMS compte généralement sur l’épargne qu’il mobilise, parfois à des
couts élevés. Et cette épargne n’est pas stable pour permettre de créer des emplois à moyen et
long termes».Pour permettre les SFD de participer le plus efficacement au financement de
l’économie et par ricochet garantir la viabilité de ces institutions, des mécanismes doivent être
envisagés par les autorités qui leur faciliteraient l’accès à des ressources stables et suffisantes.

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