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LA CAMPYLOBACTERIOSE

LA CAMPYLOBACTERIOSE
VIBRIOSE DES RUMINANTS
INTRODUCTION
On connait depuis longtemps, une maladie infectieuse et contagieuse, commune à l’homme et à de très
nombreuses espèces animales, et provoquée par une bactérie de genre Vibrio principalement l’espèce Vibrio
fetus.
Il y a quelques années la taxonomie de genre Vibrio a été recodifiée et cette bactérie est qualifiée de
Campylobacter fetus ce qui entraine comme corollaire le terme de Campylobactériose pour désigner la maladie
correspondante.
Espèce Bactérie Infection
animale
Bovins C. fetus var. fetus -Infertilité enzootique.
-Portage sain sur les organes génitaux de taureau.
C. fetus var. -Infertilité et avortement sporadique.
intestinalis - Entérite.
C. jejuni - Portage intestinal assez fréquent, sans symptômes.
- Entérite.
Ovins C. fetus var. -Portage intestinal.
intestinalis -Avortements tardifs sporadiques.
C. jejuni -Transmission par voie cutanée.
Equins C. jejuni - Entérite.
Chien et C. jejuni -Portage intestinal.
chat -Entérite (rôle pathogène ?).
Oiseaux C. jejuni - Portage intestinal très fréquent.

Principales caractéristiques de l’infection de diverses espèces animales par Campylobacter fetus et


Campylobacter jejuni.
La campylobactériose est une maladie contagieuse des bovins et des ovins qui se caractérise par des
lésions généralement localisées aux organes génitaux mâles et femelles (femelles surtout).
ème ème
C’est une zoonose, peut entrainer des avortements chez la femme vers le 4 à 5 mois de grossesse
voire même la stérilité.
Chez les bovins, la maladie se transmet par le mâle infecté surtout lors d’insémination artificielle
utilisant la semence d’un taureau infecté. Elle peut également, être transmise par les sécrétions vaginales
infectantes.
PATHOGENIE
 Transmission directe: est rare ou exceptionnelle.
 Transmission indirecte: est prépondérante par les eaux, le lait et les viandes.
Les oiseaux, représentent semble-t-il le réservoir le plus important de C. jejuni (les pourcentages des
carcasses hébergeant le C. jejuni sont très élevés).
C. jejuni semble être une bactérie commensale du tube digestif des oiseaux, pouvant à partir de cette source
contaminer plusieurs espèces animales dont l’homme.

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Oiseaux

Sol
Animaux Animaux de
Eaux
d’élevage compagnie
(bovins)

Homme

Schéma de l’épidémiologie vraisemblable des infections à Campylobacter

SYMPTOMES
Les campylobacter se multiplient dans les organes génitaux femelles donnant ainsi une infection
pérenne de l’utérus, du col et des oviductes. À cause de cette localisation, la fécondation devient impossible.
On remarque chez l’animal infecté, la réapparition des chaleurs, l’œuf meurt rapidement.
Dans d’autres cas, la fécondation a lieu; dans ce cas, l’embryon meurt et l’avortement s’ensuit. Cet
avortement a généralement lieu au cours de la 1ère moitié de gestation; parfois, on note des avortements
précoces qui passent souvent inaperçus. Dans ce cas, c’est la réapparition des chaleurs qui attire l’attention sur
la maladie des organes génitaux.
Après l’avortement, on observe parfois la rétention placentaire.
aire
Lors d’une atteinte I , les avortements se succèdent et même jusqu’à 20% du troupeau avortent. Plus
tard, au bout d’un an, l’épizootie cesse peu à peu spontanément.
Les vaches ayant avorté ne récédivent généralement pas car une certaine immunité active se développe.
Dans l’année suivante, les avortements peuvent apparaitre chez les génisses, si un mâle porteur de
l’infection reste dans le troupeau.
Chez le mâle, la Campylobactériose n’entraine pas de lésions au niveau des organes génitaux, on
observe seulement une simple rougeur sur la muqueuse du fourreau.

DIAGNOSTIC
Sur les fœtus, les avortons, on observe des lésions identiques à celles observées dans la brucellose, c’est
pourquoi, on ne peut poser le diagnostic qu’après isolement de l’agent pathogène.
On doit examiner les avortons, les enveloppes fœtales, l’écoulement vaginal, l’écoulement du fourreau.
Remarque: le matériel à examiner doit être frais (éviter la congélation).
Les examens sérologiques peuvent être réalisés telle que l’agglutination sur lame ou en tube, réaction de
fixation de complément, immunofluorescence et séro-agglutination de Wright.
On peut également effectuer une muco-agglutination sur le mucus vaginal (surnageant); les anticorps
apparaissent à ce niveau généralement 1 à 2 mois post- infection et persistent jusqu’à 10 mois.
Un résultat de 1/40, est un signe positif.
Il faut également différencier la Campylobactériose des autres maladies abortives telle que: Brucellose,
Leptospirose, Salmonellose, Chlamydiose et Trichomonose.
TRAITEMENT
Si l’infection est tardive et s’il y a rétention placentaire, on conseille de:
*Pratiquer la délivrance manuelle,
*Ne pas opérer à mains nues,
*Effectuer un lavage utérin avec une solution antiseptique telle que permanganate de K à 2‰.
*Introduire des oblets gynécologiques à base de chlortétracycline.

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*Effectuer un traitement général par l’utilisation de pénicilline pendant 5 jours.


Les vaches ayant avorté doivent être séparées du reste de cheptel et ne doivent pas être saillies avant 3
mois (involution utérine).
Pour arrêter l’infection à partir de la transmission, on conseille l’utilisation de pommades vibriocides sur
la muqueuse du pénis et du fourreau.
*plusieurs pommades peuvent être utilisées telle que: pommade à Trypoflavine à 2 %.
D’autres produits peuvent être recommandés, exemple: 2 millions d’UI de penicilline + 5g de
streptomycine + 20 ml d’eau distillée à mélanger et à introduire dans le sac de fourreau, fermer l’orifice puis
massage pendant 3 à 4 minutes.
PRONOSTIC
En général, favorable.
PROPHYLAXIE
Elle repose sur les moyens sanitaires seuls:
Propagation de l’insémination artificielle, utilisant la semence provenant de taureaux reconnus sains.

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