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Si une structure, privée ou publique, recourt à l’emprunt obligataire, ce ne sera sans doute pas
pour donner un pourboire au livreur de pizzas. Les montants sont très conséquents et le
remboursement de l’emprunt en une seule fois risque de poser de gros problèmes de trésorerie
le moment venu. En effet, contrairement à un emprunt indivis, UNE obligation ne se
rembourse pas petit à petit…
L’idée consiste alors à procéder au tirage aléatoire, à chaque échéance, de titres qui seront
remboursés.
Combien le seront ?
L’émetteur souhaite décaisser chaque année (ou chaque trimestre) la même somme. Pour cela,
il ne remboursera pas le même nombre d’obligations à chaque échéance (on se trouverait alors
dans l’hypothèse des amortissements constants, voir plus bas). Théoriquement, le nombre de
titres amortis au cours d’une période suit alors une progression géométrique de raison
1 / (1 – i). Le nombre TOTAL d’obligations amorties suit quant à lui une progression
géométrique de raison (1 + i), avec i = taux nominal.
Le montant d’une annuité théorique se calcule avec la même formule qui est utilisée pour un
emprunt indivis à annuités constantes. Rappelons l’égalité fondamentale qui lie les quatre
paramètres :
Pour autant, les annuités ne seront pas tout à fait égales dans la mesure où le nombre
d’obligations amorties est un entier naturel. Il faut donc définir les règles d’arrondis.
Qu’il existe ou non une prime d’émission, rien ne change au tableau d’amortissement. Mais le
taux actuariel n’est pas le même. En revanche, une prime de remboursement versée en fin de
parcours impacte le tableau. Les obligations amorties ne suivent plus une progression
géométrique de (1 + i) mais de 1 + iC / R, C étant la valeur de l’obligation et R étant le prix
de remboursement (donc, C – R = prime de remboursement).
Exemple 1 (pas de prime de remboursement)
Soit un emprunt de 10 000 obligations dont le nominal est 2 000 € au taux nominal de 4,5 %
sur 8 ans (annuités constantes). Pas de prime. Arrondis sur les cumuls à l’entier le plus
proche.
La technique que j’ai choisie pour cet exemple est de reporter pour la première date l’annuité
théorique. Grâce à l’égalité décrite ci-dessus, on trouve :
La colonne « intérêts » est très simple à construire : c’est le nombre d’obligations vivantes ×
2000 € × 4,5 %. L’amortissement théorique est la différence des deux colonnes précédentes.
Quels sont les changements de formule à opérer sur les lignes suivantes ?
Le nombre d’obligations vivantes est évidemment obtenue par récurrence (celles de l’année
d’avant moins les remboursées). Ensuite, toutes les annuités sont égales à l’annuité théorique
majorée ou minorée du reliquat de l’année précédente. Le reste du tableau se construit sans
difficulté.
Cette procédure n’est qu’indicative. On serait parvenu au même résultat en partant du nombre
d’obligations remboursées plutôt que des amortissements (ce que je fais dans l’exemple
suivant). Les formules de récurrence se calculent alors à partir du nombre théorique de titres
(avec décimales) pour éviter de cumuler des reliquats.
Exemple 2
On doit d’abord calculer un taux fictif t qui, appliqué à 2 015 €, équivaut à l’intérêt de 4,5 %
sur 2 000. Après une épuisante règle de trois, on parvient à 0,044665012.
Dans notre exemple, il s’agit juste de porter 1 250 obligations chaque année dans le tableau.
Les annuités ne seront plus constantes mais décroissantes. Au total, l’emprunteur paie moins
d’intérêt puisqu’il se « débarrasse » plus vite de ses obligations.