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BOUDIAF
BETON PRECONTRAINT
CHAPITRE V :
Dr.BERRACHED Kouider
Maître de Conférences A
Département Génie-Civil
Ces états limites visent à assurer la durabilité des structures ;ils sont donc liés aux
phénomènes que l’on veut éviter (trop forte compressions ou formation de l’ouverture de
fissures en BP) et aux différentes valeurs des actions variables. On est donc amené à
considérer plusieurs combinaisons de calcul :
a- Combinaisons rares :
Le BPEL donne :
S (Pk + Gmax +Gmin + Q1k + ΣΨ0i.Qik ) avec Q1k = Qser
b- Combinaisons fréquentes :
S (Pk + Gmax +Gmin + Ψ11Q1k + ΣΨ2i.Qik )
c- Combinaisons quasi-permanentes :
S (Pk + Gmax +Gmin + ΣΨ2i.Qik )
Remarques : les valeurs Q1k ;Qik ; Ψ0 ; Ψi ;et Ψ2 sont définies selon la nature des
actions dans le règlement BPEL (annexe 8).
d- Exemple :
Soit une poutre de portée (l) soumise à :
- Son poids propre (g)
- Une charge d’exploitation qk (Ψ1=0,4 ; Ψ2 =0)
- Une précontrainte Pk constante
- qk
-
-
Fig.1
Dans la section médiane les sollicitations seront pour la situation de service :
S N M V
Combinaison Pk à vide g.l²/8 + Pk.e(l/2) 0
rare
en charge gl²/8 + Pk.e(l/2)+Qk.l²/8 0
Combinaison Pk à vide g.l²/8 + Pk.e(l/2) 0
fréquente
en charge gl²/8 + Pk.e(l/2)+0,4.Qk.l²/8 0
Combinaison Pk g.l²/8 + Pk.e(l/2) 0
quasi-
permanente
II- CALCULS JUSTIFICATIFS REGLEMENTAIRES EN SECTION COURANTE :
Les justifications s’effectuent généralement au niveau des sections droites des ouvrages ;
aussi est-il nécessaire avant tout calcul de définir certains aspects géométriques liés à la
notion de section.
1- Sections brutes : Ce sont des sections entière sans déduction des évidements
(trous,conduits etc…) ;elles sont utilisées pour évaluer :
- Le poids propre structure (ɤ=25KN/m3)
- La rigidité des différentes pièces
- La déformation dans les ouvrages de classe I et II.
Fig2
2- Sections nettes : On les obtient en soustrayant des sections brutes les vides
longitudinaux et transversaux (trous encoche etc…) utilisées pour le calcul des
contraintes à vide (σ°i ;σ°s) en classe I et II.
Bn
Btrous
Fig.3
Bn = Bbr – Btrous
Fig.4
Bh=Bn+np.Ap +ns.As
4- Section fissurée : Dans le cas de classe III ;on travaille avec les sections
homogènes prévues définies à partir de la seule partie comprimée du béton et les
armatures passives que multiplie le coefficient d’équivalence.
Bc
As
Fig.5
Bf = Bc + ns.As
a Section d’enrobage
d’
d’
d’=sup de : - ¾.a (a :largeur du paquet de gaine
- ɸ= diamètre des gaines
-d= 3cm pour les ouvrages protégés
= 4 cm pour les ouvrages courants
= 5cm pour ‘’ en atmosphère agressive
Les calculs dans le domaine des états limites de service sont caractérisés par le
faite que les comportements mécaniques des matériaux sont essentiellement
élastiques linéaires. Ce point nous autorise à utiliser la R.D.M classique.
1.1.Hypothèses fondamentales :
- les contraintes dans les matériaux restent proportionnelles aux
déformations.
- les sections droites restent planes.
- les armatures passives et actives ne subissent aucun glissement relatif
par rapport au béton ;
- en section non fissurée le béton tendu résiste à la traction ;
- en section fissurée (classe III de précontrainte) le béton tendu est
négligé dans les calculs.
y y y
Bn
vs p y
h ep Ɛ
vi P.ep
B trous
fig.7
Soit : B : l’aire de la section
G : le centre de gravité de la section
I : le moment d’inertie /l’axe Gz
P : l’effort résultant de la précontrainte
M : le moment fléchissant due aux charges et surcharges
ep : l’excentricité moyenne de la précontrainte
vi,vs : les distances respectives de la fibre supérieure et inférieure /G
la contrainte normale qui s’exerce dans la section droite sur la fibre de matière
d’ordonnée (y) s’exprime par la relation suivante :
Ainsi :
- En fibre supérieure de la poutre où y = vs
σmin ≤ σ ≤ σmax
Pour chaque section on considère les cas des charges les plus sollicitantes
qui peuvent apparaitre dans la vie de l’ouvrage.
Pour cela, on doit s’intéresser aux différentes situations par
exemple phase de construction (coulage et mise en précontrainte, mise
en place de superstructures …) et ouvrages en service.
Ce qui revient à utiliser les différentes combinaisons d’action que subit
l’ouvrage (charges quasi-permanentes ;fréquentes ;rares éventuellement
accidentelles)
1.4. valeurs limites des contraintes normales :
vs vs
vi vi
Fig.8
Soit une section droite sollicité par un moment M, une précontrainte P et un effort
tranchant V. Le centre de pression C est le point de la section tel que le Mc est nul.
Y V
G G
ec
P C ep
Fig.9
Par définition, le noyau central est le domaine à l’intérieur duquel peut se déplacer
le centre de pression sans qu’il ait de traction dans la section considérée.
Ce point est traduit par :
Donc :
- I/Bvs ≤ ec ≤ I/Bvi
- ci ≤ ec ≤ cs
ci = I/Bvi = ρ.vi
0
P
I I
Cs
Ci
P J
J
fig.10
σm σM
Fig.11
- En fibre supérieure :
σm ≤ ( P/B + P.ec vs /I ) ≤ σM
avec Ci = I/B. vs
- En fibre inférieure :
avec Cs = I/B. vi
les expressions définissent le noyau limite sont alors :
σm I/P.vs - Ci σM I/P.vs - Ci
sup ≤ ec ≤ inf
- σMI/P.vi + Cs - σm I/P.vi + Cs
- σMI/P.vi + Cs ≤ ec ≤ σM I/P.vs - Ci
σm I/P.vs - Ci ≤ ec ≤ - σm I/P.vi + Cs
le noyau limite exprime la condition que doit respecter le centre de pression pour que
les contraintes limites soient respectées dans une section particulière de la poutre. Ce
domaine étendu à l’ensemble de la poutre est appelé fuseau de passage.
ec = ep + M/P et -ai ≤ ec ≤ as
On obtient :
-ai ≤ ep + M/P ≤ as
Soit :
-ai - M/P ≤ ep ≤ as - M/P
M est le moment fléchissant crée par les actions extérieures il prend suivant le cas de
charge une valeur telle que :
Mm ≤ M ≤ MM
On définit alors le fuseau de passage qui est le domaine à l’intérieur duquel doit se
situer le câble moyen pour que les contraintes limites soient respectées en tout point de
la poutre :
Donc : -ai - Mm/P ≤ ep ≤ as - MM/P
Considérons une poutre de section rectangulaire (bxh) reposant sur deux appuis
distants de (l) et supportant une charge uniformément répartie telle que :
qm ≤ q ≤ qM ce qui conduit à deux diagrammes limites de moments fléchissant
Mm et MM paraboliques.
K K
MM/P
h as
z ai
Mm/p
L L
b L
Fuseau de passage
Fig.12
d-Relations de dimensionnement :
Après simplification des deux relations, on obtient la formulation de condition sur les
dimensions de coffrage de l’ouvrage.
ρ=Ci/vi ; ρ=Cs/vs
il vient :
de (7) => 1/P[σm. ρ.B.h + (MM – Mm )] ≤ ρ.h
Ces relations donnent le domaine à l’intérieur duquel doit se situer (P) pour que la
précontrainte de la structure soit possible.
Seulement, il faut tenir compte de l’excentricité (ep) soit :
Ainsi ,il faut associer faible valeur de précontrainte à forte excentricité et ceci pour
économie ; car sur le plan économique, l’excentricité ne coûte rien alors que l’effort de
précontrainte est lié à un nombre de câbles qui est d’autant plus grand que l’effort est
grand. C’est donc aux bornes inférieures des deux inégalités précédentes que nous
nous intéresserons plus particulièrement :
Vi
ti
câble moyen
Fig.13 : Influence des conditions d’enrobage sur le tracé du câble moyen de précontrainte
-vi + ti ≤ ep ≤ vs – ts (10)
4.1.sections sous-critiques :
C’est le cas où le fuseau de passage défini est strictement situé hors de la zone
d’enrobage définie par t et t’ ; l’effort économique est alors la borne inférieure de
domaine de variation de (P) défini par la relation suivante :
PI = B. σm +(MM – Mm )/ ρ.h
Et l’excentricité
epI = -ai - Mm/PI
fig.14
4.2. sections sur-critiques :
Si le fuseau de passage a une de ces frontières qui coupe la zone d’enrobage, on parle
alors de section sur-critique.il n’est plus possible dans ce cas d’utiliser l’effort de
précontrainte économique (PI).
Le nouveau fuseau de passage s’exprime ici par :
-v’ +t’ ≤ σm I/P.v’ + C - MM/P == PII = (σm I/vi +MM )/c+v’+t’
Fig.15
Lorsque dans une région de la poutre , les deux frontières du fuseau de passage
coupent la zone d’enrobage , il n’y a aucune possibilité pour le passage du câble.
Fig.16
Ce problème apparait lorsque la section de béton est mal dimensionnée. Il faut alors
reprendre son étude.
4.4. Choix de P :
Ne prend pas en compte ce fait, il est donc nécessaire de choisir une valeur supérieure
pour obtenir un dimensionnement convenable.
4. Dimensionnement de la précontrainte :
Données
Mm ;MM,ρ ;fcj ;fc28.fprg ;fpeg ; I/(sup(vi,vs) ≥ (MM/- Mm)/( σM – σm) = ∆M/∆σ
║
║
▼
Incrémentation de l’inconnue géométrique (h) Caractéristiques géométriques
H ;B ;vi ;vs ;ρ ;ci ;cs Mm,
║
║
▼
Excentricité
PI > PII = section sous-critique epI = - ai – Mm/P == PI = B. σm +(MM – Mm )/ ρ.h
PII > PI = section sur-critique epII = - vi + ti PII = (σm I/vi +MM )/Cs+vi +ti
║
║
▼
-en exploitation :
P2=0,68P0
σs = P2/B +(P2.ep +MM). vs /I ≤ σM
Les encombrements des plaques d’ancrage pour la précontrainte par post-tension nécessitent
généralement une augmentation des sections droites dans les zones d’about ;cette
augmentation de dimension s’effectue très progressivement à partir de la section courante et
demeure constante sur environ un mètre à l’about de la poutre.
Le coffrage de la poutre étant totalement défini, il faut procéder au tracé des câbles sur toute
la longueur de l’ouvrage.
Pour que les contraintes normales limites soient respectées tout au long de l’ouvrage, les
câbles doivent s’inscrire dans le fuseau de passage.
Généralement , le fuseau de passage est très étroit dans les zones avoisinant la section la plus
sollicitée et laisse d’avantage de possibilités au niveau des abouts.
Dans les zones d’extrémité, les contraintes de cisaillement sont généralement importantes, le
tracé du câble peut de ce fait être guidé par le souci de minimiser l’intensité de ces
contraintes.
Fuseau de passage
Câble moyen
α
a
a’
ep
t’
-MM/P -Mm/P
- V ≤ Vréd ≤ V
Soit :
- V ≤ Vm – Psinα
Et :
VM – Psinα ≤ V
Psinα = (VM+Vm)/2
En conclusion, le tracé du câble moyen sera obtenu en s’inscrivant dans le fuseau de passage
un tracé respectant, en section la plus sollicitée l’excentricité maximale autorisée, et sur
l’appui un relevage respectant les conditions établies ci-dessus, tout en essayant d’assurer une
excentricité proche de la valeur nulle au droit de l’appui de façon à minimiser localement le
moment de précontrainte.
Il est à noter que les frontières du fuseau de passage sont paraboliques, de ce fait, le câble
moyen est composé de paraboles et de droites.
Pour tracer une parabole respectant un angle α fixé au niveau de l’appui, on peut utiliser la
propriété suivante :
α ep
x=2ep/tgα
Le tracé du câble moyen étant connu, le tracé de chacun des câbles ne pose aucun problème
particulier ; cependant il faut veiller à :
Câble moyen