Introduction
L’objectif général du présent cours est d’initier les étudiants à la science politique,
particulièrement aux grandes théories, à la compréhension des systèmes politiques
et de ses évolutions contemporaines (transmettre une connaissance générale sur la
science politique).
3. Apporter une aide aux étudiants, en vue de fonder certains aspects de leurs
recherches futures (rédaction de mémoires et travaux individuels) dans cette
discipline par une sensibilisation à la démarche et une initiation aux
(principales) techniques de recherche employées : les matériaux théoriques et
conceptuels.
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acquérir des connaissances, car pour analyser les causes des phénomènes sociaux,
il faut de la méthode et une base théorique.
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L’explication politique s’inspire de deux types d’approches classiques en sciences
sociales. Le premier type prend la société dans son entièreté comme point de départ
de l’analyse. Dans cette perspective, la société est appréhendée comme un système
organique dans lequel chaque individu ou groupe joue un rôle précis. Le but supposé
de ce rôle consiste à assurer le maintien du système. La socialisation constitue le
mécanisme par lequel chacun obtient les éléments normatifs de son rôle et les
intègre dans sa personnalité propre. Les comportements de même que les
jugements les plus personnels de l’individu sont tenus pour de simples modes de
manifestations tangibles des normes incorporées. Dans ce type d’approche, l’unité
des rapports des individus les uns avec les autres, qui repose fondamentalement sur
la dépendance mutuelle de même que sur le contrôle que les individus s’exercent,
est une donnée immédiate du système. Cette démarche dite déterministe que l’on
retrouve chez Emile Durkheim est utilisée dans un certain nombre de courants
sociologiques, tels le marxisme, le systémisme et le fonctionnalisme pour expliquer
les comportements et les faits politiques. Le deuxième type d’approche part bien
contraire de l’individu, considéré comme un acteur autonome poursuivant ses
objectifs personnels eu égard à sa logique propre ou de ses intérêts privés. Dans ces
approches, l’activité spécifique de chaque individu est vue comme le résultat du
calcul rationnel. Le système social est compris comme le produit aléatoire des
transactions sociales privées de principe d’unité en soi. Par conséquent, le sens de
l’action sociale est-il déduit des logiques individuelles, lesquelles sont variables selon
le rapport coût / avantage. Cette approche est inspirée par la sociologie de Max
Weber et est mise en œuvre dans les analyses de type interactionniste et
constructiviste.
Face aux difficultés d’explication des phénomènes sociaux, le chercheur peut tirer
profit d’un certain nombre d’approches du pouvoir politique comme par exemple
l’approche marxiste, l’approche élitiste, l’approche pluraliste, l’approche dite
« globalisantes » (le structuralisme, le systémisme et le fonctionnalisme).
Dans l’analyse marxiste, les besoins primaires (besoins vitaux) comme manger,
dormir, se reproduire, se protéger et les besoins secondaires tels que les loisirs, le
luxe, le confort, le savoir, le prestige, la reconnaissance, etc., sont considérés
comme le motif fondamental de l’action individuelle. L’existence de ces besoins chez
l’individu inclut la tendance naturelle de les satisfaire. Il en découle l’engagement de
celui-ci dans des rapports de production qui renferment la possibilité de leur
satisfaction. Les intérêts des uns et des autres au sein de ses rapports sont
déterminés selon leur apport spécifique (capital ou force de travail). L’analyse
marxiste s’articule autour de deux postulats : la séparation des individus d’avec l’État
et l’identité des intérêts de la classe dominante avec ceux de l’État.
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L’analyse systémique conserve l’idée selon laquelle la société serait le produit des
interactions entre des individus cherchant la satisfaction de leurs besoins personnels.
Mais, ici, la notion politique désigne le processus de répartition des ressources et des
avantages entre ces derniers. Ce processus se matérialise dans des décisions qui
font autorité. Dans ces conditions, la politique désigne l’ensemble d’activités visant à
influencer ces décisions. Ces activités se présentent comme un système, dans la
mesure où elles sont cohérentes, selon la finalité. En outre, elles mettent en scène
des groupes d’acteurs ayant des rôles distincts et placés en situation
d’interdépendance dans la société globale. Toutes activités qui ne poursuivent pas
immédiatement ces fins sont ainsi écartées du champ politique. Les auteurs majeurs
de cette approche sont David Easton, Karl W. Deutsch, Talcott Parsons, Gabriel
Almond et Niklas Luhmann.
Dans les approches présentées ci-dessus, l’activité politique désigne l’effort soit pour
apaiser ou réguler les conflits d’intérêts (le marxisme), soit pour partager les
avantages et les ressources entre les citoyens, soit pour influencer les décisions
orientées en ce sens (systémisme et fonctionnalisme). Ces derniers aspects rentrent
dans le cadre de la définition wébérienne de l’activité politique, qui est aussi une
activité sociale : « Nous dirons qu’une activité sociale, et tout particulièrement une
activité de groupement, est orientée politiquement lorsque et tant qu’elle a pour objet
d’influencer la direction d’un groupement politique, en particulier l’appropriation,
l’expropriation, la redistribution ou l’affectation des pouvoirs directoriaux ». Ces
activités prennent une forme « objectivée » dans des dispositifs de rôles différenciés
interdépendants, des pratiques multiples, et des règles de comportements. Elles se
réalisent donc dans un cadre institutionnel qui prend des formes diverses (État, partis
politiques, groupes d’intérêts, groupements sociaux, etc.) qui rendent possible des
négociations et compromis entre acteurs aux intérêts antagoniques.
L’État est un concept qui désigne un ensemble d’individus qui, à l’intérieur d’un
espace territorial donné, entretiennent des liens juridiquement réglés et jouissent
d’une certaine souveraineté. En réalité, cet ensemble apparaît comme le résultat
d’actions réciproques de gouvernants, d’agents administratifs et d’autres acteurs
sociaux les uns sur les autres. La configuration sous laquelle il se présente varie
selon l’espace déterminé, le nombre, les ressources disponibles (financières et
humaines), le mode de rapport de production, l’efficacité des systèmes de régulation
des conflits d’intérêts et d’intégration.
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On peut retenir deux lectures possibles de la mission de l’État : l’une est politique et
met l’accent sur la raison d’être de l’État, sur sa finalité ; l’autre est juridique et
s’oriente sur les différents actes accomplis par l’État. La manifestation de l’État
s’opère grâce à un certain nombre d’organes qui existent relativement à certaines
fonctions spécifiques qu’il est appelé à remplir : Légiférer, Exécuter, Juger. Il s’agit du
Gouvernement, du Parlement, de la Cour suprême et de l’Administration.
Dans l’étude des forces politiques, c’est-à-dire les forces manifestes ou diffuses qui
concourent à la compétition pour le pouvoir et sa répartition, nous allons privilégier
celles des partis politiques et des groupes d’intérêts. Ces forces politiques participent
directement à la compétition politique et elles revêtent des traits d’organisations
spécialisées dans la conquête et l’exercice du pouvoir au sein d’un système
politique. Ce cours propose une typologie des partis politiques (partis de cadre, partis
de masse, partis d’électeurs, etc.). Diverses fonctions sont reconnues aux partis
politiques : Les fonctions manifestes (fonction électorale, fonction de contrôle et
d’orientation des organes politiques, fonction de définition et d’expression de la
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position politique) et les fonctions latentes. En dehors des partis politiques, il existe
d’autres formes de participations politiques, notamment les groupes d’intérêts. La
notion de groupes d’intérêts désigne des communautés structurées, organisées et
composées d’individus qui partagent des vues et des objectifs communs. Ils
regroupent les associations professionnelles, les syndicats et autres groupements
sociaux. Leurs programmes visent à influencer les fonctionnaires du gouvernement
et les politiques publiques.
Voter est certes un droit, voire un devoir civique, mais on assiste, de nos jours, à un
phénomène croissant, l’abstentionnisme électoral (ou la non-participation électorale).
L’abstentionnisme est-il le reflet d’un désintérêt de l’électorat face à la politique ou
peut-il expliquer autre chose ? Quelle explication donner au phénomène de
l’abstentionnisme? Telles sont les questions auxquelles ce cours va essayer
d’apporter des éléments de réponse. Il en ressort qu’il existe des raisons (multiples,
variées et parfois contradictoires) qui conduisent des électeurs à s’exclure des
bureaux de vote.
CONCLUSION
BIBLIOGRAHIE SELECTIVE
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Marx, Critique du programme de Gotha
Arendt, Les mouvements totalitaires
Foucault, Surveiller et punir
Introduction
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Jacques Lagroye (et al.), Sociologie politique, Presses Sciences Po et Dalloz, 4ème
édition, 2002, pp. 231-232.
Michel Offerlé, Les partis politiques, Paris, PUF, 1987.
Daniel Gaxie, La démocratie représentative, Montchrestien, collection clefs, Paris,
2003.
Philippe Lauvaux, Les grandes démocraties contemporaines, PUF, Paris, 2015.