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⌦ est un tenseur antisymétrique défini par : ⌦ij = ✏ijk !k .

0 1
0 !3 !2
⌦ = @ !3 0 !1 A (62)
!2 !1 0
Comme on a défini le gradient comme somme d’une partie symétrique et d’une partie antisymétrique,
⌦ij correspond nécessairement à la partie antisymétrique du gradient. Soit :

1 ~ (M )) t ~ (M )))
⌦ = (grad(V grad(V (63)
2
Par ailleurs, on remarque que le vecteur-rotation est tel que :
1
!i = ✏ijk ⌦jk (64)
2

Démonstration :
⌦ij = ✏ijk !k => ✏ijl ⌦ij = ✏ijl ✏ijk !k
avec : ✏ijl ✏ijk = 2 lk
soit : ✏ijl ⌦ij = 2 lk !k et 2!l = ✏ijl ⌦ij
par permutation : !l = 12 ✏lij ⌦ij

si on utilise :
1 ~ (M )) t ~ (M ))) = 1 (Vi,j
⌦ = (grad(V grad(V Vj,i ) (65)
2 2
on obtient :
1 1
!i = ✏ijk (Vj,k
Vk,j ) = ✏ijk Vk,j (66)
4 2
~ (M ), soit :
On reconnaît dans le dernier terme l’expression du rotationnel de V
1 !~
!
~ = rot V (M ) (67)
2
Le calcul du rotationnel d’un champ de vitesse permet de détecter une rotation du milieu et de calculer
le cas échéant le vecteur-rotation (ou tourbillon en fluide).
exemple du mouvement circulaire uniforme : calcul du vecteur-rotation

Dans un milieu quelconque, déformable ou non, le vecteur-vitesse élementaire se décompose selon :

~ (M ) = 1 !~ ~ + D.dM ~
dV rot V (M ) ^ dM (68)
2
si le solide est non déformable (distances conservées), cela signifie que D = O. Dans le cas contraire
D existe et mesure le taux de déformation du solide (aussi appelé tenseur des vitesses de déformation).
Remarque 1 On remarque que tr(D) = tr(grad(V ~ (M ))) = div(V ~ (M )).=> Cf. conservation de la
masse.
Remarque 2 Le tenseur des vitesses de déformation est particulièrement utile en mécanique des fluides.=>
relation D=> contrainte en milieu visqueux

24
3.1.3 Opérateur des transformations, tenseur des déformations
Le tenseur des déformations est adapté à la description des solides déformables. On peut raisonner
en coordonnées d’Euler et se servir des résultats précédents simplifiés au cadre des petites déformations.
L’autre alternative est d’utiliser les coordonnées de Lagrange.

Définition
Un solide se déforme dans une direction et à un point M donnés si et seulement si une ligne matérielle
infiniment courte tracée dans cette direction a une longueur qui n’est pas constante au cours du temps.
(dessin !)

- soit d~l0 un vecteur élémentaire pris à l’instant 0 au point M0 .


- soit d~l le vecteur élémentaire après déformation, pris à l’instant t au point M .
! !
Il existe une application vectorielle ~ assurant la transformation du solide telle que OM = ~ (OM 0 , t).
En différentiant cette relation, on écrit :
! !
dOM = grad ~ .dOM 0 (69)

Le gradient de la transformation permet le passage de la configuration initiale à la configuration dé-


formée. On définit ainsi pour tout vecteur initial d~l0 :

d~l = F.d~l0 (70)

avec F = grad ~ , tenseur gradient de transformation.

- A une situation non déformée et translatée correspondra un tenseur F valant l’identité.


- A une situation non déformée et tournée correspondra un tenseur F orthogonal (tenseur de rotation -
matrice de passage).
- la "dimension" minimale de d~l0 dépend de l’homogénéité de F dans le volume.

Exemples
— traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : allongement l tel que l = l0 + l :

— traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : avec contraction latérale ↵ l telle
que l0 = l0 ↵ l

— cisaillement homogène d’angle d’un solide cubique de côté l0

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3.1.4 Tenseur des déformations de Green-Lagrange
On souhaite raisonner non plus sur un passage vecteur => vecteur mais longueur => longueur.

d~l = F.d~l0 conduit à t d~l = t d~l0 .t F puis à :

dl2 = t d~l.d~l = t d~l0 .t FF.d~l0 (71)

soit
dl02 = t d~l0 .(t FF I).d~l0
dl2 (72)
p p p
- C = FF est le tenseur des dilatations (droit) : C11 , C22 , C33 => 3 dilatations de l’espace
t

- On note E le tenseur de Green-Lagrange défini par :


1 1
E = .(t FF I) = .(C I) (73)
2 2
E permet donc de jauger l’écart quadratique des longueurs.

Propriétés de E :
- E est symétrique (diagonalisable)
- E vaut 0 si le solide est non déformé => F orthogonal (matrice de passage=rotation)
- les composantes de E sont sans unité => la déformation est une quantité sans unité

NB : l’écart quadratique des longueurs peut se jauger d’une manière différente : Ainsi, on peut adopter
une vision eulerienne de la déformation :

dl02 = t d~l0 .d~l0 = t d~l.(t F 1


F 1
).d~l = t d~l.(Ft F) 1
.d~l (74)

soit
dl2 dl02 = t d~l.(I (Ft F) 1
).d~l (75)
- B = Ft F est le tenseur des dilatations "gauche".

- On note A le tenseur d’Euler-Almansi défini par :


1 1
A = .(I (Ft F) 1
) = .(I B 1
) (76)
2 2
A permet également de jauger l’écart quadratique des longueurs, mais dans le cadre d’un référentiel
eulerien.
Tenseurs de Green-Lagrange et d’Euler-Almansi ont la même signification dans le cadre des petites
perturbations.

Exemples
— traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : allongement l
2
E11 = 12 ( ll2 1)
0
l02 +2l0 l+ l2 l2
E11 = 12 ( l02
1) = l0
l
+ 2l02

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— linéarisation si l << l0 => on remarque que composante E11 ⇡ l0l
=> mesure "classique" de la déformation en mécanique (RDM, cours L1,L2,Prépa)

Dans le cadre Eulerien, la définition de la déformation axiale est légèrement différente :


on montre que :
0 l 1
l
A=@ 0 A
0
@l
A11 =
l
la déformation cumulée sur un parcours de déformation où l’élément de volume passe de la longueur l0 à
l vaut : Z l
tot @x l l
A11 = = ln(l) ln(l0 ) = ln( ) = ln(1 + )
l0 x l0 l0
l
On observe que Atot
11 = E11 quand l0 << 1.

Remarques : ordres de grandeurs


— élasticité des métaux : l0l ⇡ 10 4 10 2
— élasticité des bétons : l0l ⇡ 10 3
— plasticité des métaux : l0l ⇡ 10 2 10 1 => on sort du cadre des "petites déformations"
— mise en forme des métaux : l0l >> 10 1 => "grandes déformations" : emploi de la description
Eulerienne.
— milieux pâteux, fluides ...etc... => grandes déformations => taux de déformations (Cf. loi de com-
portement)

3.1.5 Hypothèse des petites perturbations - tenseur des déformations linéarisé


=> utile pour les solides élastiques + description lagrangienne naturellement

On a vu qu’il existait une application vectorielle ~ assurant la transformation du solide telle que
! ~ !
OM = (OM 0 , t). On note ~u(M0 , t) le déplacement du point M0 (notion Lagragienne), ici de M0 à M .
~u(M0 , t) vérifie :
! !
OM = OM 0 + ~u(M0 , t) (77)
En différentiant cette relation, on écrit :
! ! ! !
dOM = dOM 0 + grad ~u(M0 , t).dOM 0 = (I + grad ~u).dOM 0 (78)
ce qui peut s’écrire :

d~l = (I + grad ~u).d~l0 (79)


Or, on a introduit F tel que : d~l = F.d~l0 . On constate alors que F peut s’écrire :

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F = I + grad ~u = I + grad ~u (80)
Le tenseur des déformations de Green-Lagrange s’écrit finalement :
1 1
E = .(t FF I) = .(t (I + grad ~u)(I + grad ~u) I) (81)
2 2
1
E = .((I +t grad ~u)(I + grad ~u) I) (82)
2
1
E = .(grad ~u +t grad ~u +t grad ~u. grad ~u) (83)
2
Si les "perturbations" (déformations mais aussi rotations) son petites, le gradient du déplacement est
petit et le terme quadratique peut être négligé. C’est ce qu’on appellera l’hypothèse des petites perturba-
tions (HPP) fréquemment employé en élasticité des solides.

On définit alors un tenseur des déformations linéarisé :


1
✏ = .(grad ~u +t grad ~u) (84)
2
en indiciel (cartésien) :
1
✏ij = .(ui,j + uj,i ) (85)
2
NB1 : précision en ce qui concerne l’HPP
Le gradient du déplacement se décompose en partie symétrique (le tenseur des déformations) et antisy-
métrique (noté tenseur des rotations).
1 1
grad ~u = .(grad ~u +t grad ~u) + .(grad ~u t
grad ~u) (86)
2 2
grad ~u = ✏ + ✓ (87)
on peut reconstruire F selon :

F = I + grad ~u = I + ✏ + ✓ (88)
Ce qui permet une réécriture du tenseur des déformations de Green-Lagrange, toutes simplifications faites
selon :
1
E = ✏ + (✏✏ ✓✓ + ✏✓ ✓✏) (89)
2
Les deux derniers termes ne pouvant pas se réduire sauf cas très particuliers. Ce point illustre bien que
l’approximation E ⇡ ✏ n’est vraie que dans le cas des petites perturbations, signifiant petites déformations
mais également petites rotations.

NB2 : Lien entre tenseur des déformations linarisées et tenseur des taux de déformation.
On a ✏˙ = D à partir du moment où le vecteur vitesse Eulerienne et le vecteur déplacement sont colinéaires
(le vecteur déplacement est en effet défini dans un cadre Lagrangien). Cette égalité n’est donc stricte
que lorsque les trajectoires sont confondues avec les lignes de courant. Un mouvement instationnaire
conduira souvent (pas toujours) au cas contraire. l’égalité n’est donc plus vraie.

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Le tenseur des déformations est un tenseur correspondant à la partie symétrique du gradient du dé-
placement. Son calcul suppose de connaître le champ de déplacement et pas seulement le déplacement de
qqes points.

✏ est symétrique donc diagonalisable => déformations principales (valeurs propres) et directions prin-
cipales (vecteurs propres) - dilatations/contration suivant les 3 axes sans distorsion.

Exemples
— traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : allongement l -recherche de ~u(xj )
cinématiquement admissible (CA) - respecte les CL en déplacement :

~u(xj ) = ui (xj ).~ei (90)


=> 3 fonctions dépendant de 3 paramètres.
=> simplifications par observation des invariances et nullité de deux projections.
=> on aboutit à : ~u(x1 ) = l.x
l0 .~
1
e1
1
soi ✏11 = 2 (u1,1 + u1,1 ) + autres termes nuls
=> ✏11 = (u1,1 ) = l0l CQFD

Mesure des déformations


— jauges : allongement => variation de résistivité, longueur et section d’un fil RR = k.✏~n
NOTION DE MESURE : on rappelle la seule "mesure" jusqu’ici introduite :

dl2 dl02 = t d~l0 .(t FF I).d~l0 (91)


soit
dl2 dl02
= t~n.(t FF I).~n (92)
dl02
1 dl2 dl02 t
= ~n.(E).~n (93)
2 dl02
HPP (linéarisé) :
dl dl0
✏⇡ = t~n.(✏).~n (94)
dl0
Ainsi la "mesure" de déformation dans la direction ~n est donnée par :
✏~n =t ~n.✏.~n, ~n étant la direction de la jauge.=> mesure plane. (1D)
— méthode des grilles : grandes déformations => calcul des éléments de F puis E
— corrélation d’images => mesure du champ de déplacement (discret), reconstruction puis calcul du
gradient. (mesure 2D). Interpolation par fonctions de forme
— corrélations d’images 3D => (tomographie X)=> accès à 6 composantes du tenseur
— diffraction des RX => accès à 6 composantes du tenseur (mesure 3D).

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3.1.6 Equations de compatibilité des déformations
=> champ de déformation donné : comment trouver le ou les champs de déplacement qui peuvent
correspondre à cet état de déformation ?
=> intégration de 6 équations aux dérivées partielles.
=> conditions d’intégrabilité de ces équations portées sur le champ de déformation.

=> jeu n 1 de conditions limites pour fixer le milieu dans l’espace

Condition d’intégrabilité :
✏ik,jl + ✏jl,ik = ✏il,jk + ✏jk,il (95)
81 équations. dont 6 non-colinéaires :

✏11,22 + ✏22,11 = 2✏12,12 (96)

et 3 permutations
✏11,23 + ✏23,11 = ✏12,13 + ✏13,12 (97)
et 3 permutations

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