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ainsi que le caractère très peu reproductible et parfois même erratique de cette
conduction ont longtemps masqué l’importance du phénomène de convection.
Ce n’est qu’à partir du moment où l’on a mesuré la distribution du champ élec-
trique et mis en évidence la présence de charges spatiales notables dans les
liquides isolants sous champ continu que l’universalité et l’importance du phé-
nomène d’injection d’ions par les électrodes sont apparues. Dès lors, il était clair
qu’il fallait tenir compte de la force de Coulomb qu’exerce le champ sur ces char-
ges; mais la spécificité de la turbulence engendrée en régime transitoire d’injec-
tion par une électrode et caractérisée par une mobilité hydrodynamique ont
obscurci le problème pendant plusieurs années. Il a fallu attendre le début des
années 1970 pour que se dégage clairement le rôle déterminant joué par l’élec-
troconvection dans la répartition des charges injectées et du champ électrique et
dans le passage du courant dans les liquides isolants.
Une autre catégorie d’études a contribué à faire prendre conscience de
l’importance ainsi que de la vigueur du mouvement des liquides induit par les
forces électriques. Ce sont celles qui visaient à intensifier les échanges thermi-
ques en augmentant l’agitation du liquide et le transfert convectif de la chaleur.
Dans certaines conditions, le phénomène d’injection d’ions joue le rôle prépon-
dérant et l’électroconvection est pratiquement celle existant dans un liquide iso-
therme. Dans deux autres situations, par contre, la convection résulte du
gradient de température. Dans l’une, c’est le gradient de conductivité électrique
induit thermiquement qui génère la charge spatiale. Dans l’autre, il n’y a pas de
charge d’espace et c’est le gradient de permittivité qui est à l’origine du mouve-
ment du fluide.
On pourra consulter pour plus de détails les articles et ouvrages généraux [4] [23] [45] [46]
[47].
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Ces mécanismes sont présentés en détail dans l’article Conduc- avec Kd constante de dissociation,
tion électrique dans les liquides de ce traité [5]. Nous en rappelons ici Kr constante de recombinaison.
quelques éléments fondamentaux indispensables. Dans un fluide,
tout porteur de charge électrique se déplace sous l’action de la force En appelant c, n+ et n– les concentrations en espèce neutre et en
que le champ électrique exerce sur lui. Pour décrire la conduction ions positifs et négatifs respectivement, l’équilibre entre dissocia-
électrique, il est donc primordial d’examiner quels sont les porteurs tion et recombinaison se traduit par la relation (loi d’action de
de charge et quelles sont leurs sources. Dans les liquides diélectri- masse) :
ques suffisamment purs, dans la quasi-totalité des cas, les porteurs
de charge sont uniquement des ions car les électrons ont générale- K d c = K r n + n – = K r n 02 (3)
ment une durée de vie très courte ( < 1 ns) et les particules n’appor-
tent qu’une contribution insignifiante à la conduction [5]. Dans les avec n+ = n– = n0, car il y a électroneutralité.
gaz bien dépoussiérés, c’est également le déplacement des ions qui
assure le passage du courant ; cependant, pour les gaz non électro- La conductivité du liquide est :
négatifs très purs, il faut prendre en compte les électrons.
Kd c 1 ⁄ 2
Dans le cas des liquides diélectriques, il subsiste toujours, à l’état σ = µ + e n + + µ – e n – = ( µ + + µ – ) e ---------- (4)
Kr
de traces, des impuretés électrolytiques qui, en se dissociant, créent
dans le volume des ions positifs et négatifs (première source
avec σ conductivité électrique (S/m),
d’ions). Par ailleurs, l’étude systématique de ces liquides a révélé
l’existence d’un phénomène universel d’injection d’ions par les élec- µ+ , µ– mobilités des ions A+ et B– (m2.V–1.s–1).
trodes [5] [6] [7] [8], qui constitue la deuxième source d’ions.
Sous champ alternatif assez faible de fréquence f > 1/τ (τ = ε /σ ),
le liquide a un comportement ohmique et la densité de courant j est,
à tout instant t :
2.1 Conduction volumique j (t ) = σ E (t ) (5)
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Pour les liquides polaires et non polaires bien purifiés, les carac-
téristiques courant-tension I (U ) ne sont pas linéaires. A champ avec q0 densité volumique de charge à l’injecteur (C/m3),
élevé (E > 10 kV/cm), le courant ne tend pas vers une valeur de satu-
ration mais croît proportionnellement à U α avec l’exposant α > 1 C est la valeur sans dimension de q0.
(souvent α > 2 ) [6]. Cela vient du phénomène d’injection d’ions à Une injection faible telle que C << 1 ne provoque qu’une faible
partir de l’une au moins des électrodes. Tant que le champ sur l’élec- distorsion (de l’ordre de C ) du champ électrique harmonique. Une
trode reste inférieur à environ 1 MV/cm, le phénomène d’injection injection forte telle que C > 1 produit, par contre, une forte distor-
ne résulte ni de l’émission froide d’électrons ni de phénomènes de sion du champ électrique qui est très diminué au voisinage de
multiplication d’électrons dans le liquide, mais de réactions électro- l’injecteur et augmenté près de l’électrode collectrice.
chimiques à l’interface métal/liquide (cf. référence [5] pour la
description des principaux mécanismes). L’injection peut avoir lieu
aussi bien sur l’anode que sur la cathode et la réaction qui se produit
dépend de la nature du métal, de celle du liquide et des espèces 2.3 Autres phénomènes de conduction
électrolytiques présentes. Dans la pratique, l’injection par l’une des
deux électrodes est dominante. Cela est évident lorsque les deux
électrodes ont des courbures très différentes (cas des configura-
tions d’électrodes fil-cylindre, lame-plan, pointe-plan, etc.) engen- Dans le modèle de la conduction pure dans les liquides, nous
drant des champs électriques d’intensités très différentes. Dans le avons admis implicitement que Kd = Cte.
cas de deux électrodes planes de même métal, l’espèce ionique En fait, le champ électrique accroît la probabilité de dissociation
injectée par l’une des électrodes se décharge sur l’autre (collecteur), et Kd augmente avec E. Cet effet est d’autant plus marqué que la
ce qui a pour effet le plus souvent d’inhiber une autre réaction élec- constante diélectrique est petite [5]. Cela a deux conséquences :
trochimique possible sur le collecteur. — entre électrodes planes et parallèles, en l’absence d’injection,
Pour une injection par une électrode seulement (injection unipo- on aurait un courant de saturation proportionnel à Kd et donc crois-
laire), on peut également définir la longueur typique caractérisant sant avec U ;
l’épaisseur de la zone chargée par une relation analogue à (6) : — en configuration d’électrodes fortement dissymétrique, le
champ croît fortement lorsqu’on s’approche de l’électrode à faible
Linj = µ (U/d ) τ rayon de courbure (effet de pointe) ; ceci se traduit par un accroisse-
ment encore plus marqué de la dissociation et, par conséquent, par
Lorsque Linj < d (cf. figure 2), l’homocharge est confinée dans une un effet globalement équivalent à une injection par l’électrode acé-
couche près de l’injecteur. Lorsque, par contre, Linj >> d (ou, de rée [10].
manière équivalente, lorsque le temps de relaxation τ est beaucoup Dans les gaz, la conductivité est en général extrêmement faible et
plus grand que le temps de transit tT = d 2/(µU ) des ions d’une élec- le passage de courant électrique est imputable à l’effet couronne qui
trode à l’autre), la charge d’espace occupe tout le volume (figure 2). a lieu au voisinage des électrodes acérées ; des avalanches électro-
Ce dernier cas est souvent rencontré avec des liquides de faible niques se produisent dans un volume très restreint où le champ
conductivité soumis à des tensions importantes et permet de définir électrique est très intense et créent l’équivalent d’une injection.
la situation asymptotique de l’injection unipolaire pure qui corres- Dans les liquides non polaires très bien purifiés, en employant des
pond à l’injection par une seule électrode dans un liquide parfaite- pointes de très petit rayon de courbure (quelques micromètres), on
ment isolant. L’intensité de l’injection est caractérisée par le obtient également des avalanches électroniques en polarité néga-
paramètre C : tive lorsque le champ sur la pointe atteint 3 à 5 MV/cm [11]. Étant
donné la localisation très marquée du phénomène d’avalanches en
q0 d 2 phase liquide, on peut considérer, en première approximation, que
C = --------------
- (7)
εU l’on est en présence d’une injection par la pointe.
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3. Instabilité Collecteur q
électrohydrodynamique q0
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m
freinés par le mouvement du liquide. Lorsque la vitesse w du liquide
m
5
excède celle vi des ions (par rapport au liquide), les ions sont
0,
m
=
d m ramenés vers l’injecteur. Dans ce cas, il n’y a pas de charge dans la
65
6 0, zone de retour et le mouvement convectif est entretenu par la force
=
d de Coulomb qui s’applique dans la zone aller (zone n° 1). Une
2
convection stationnaire avec une vitesse typique telle que :
5
w > v i = µU ⁄ d
4
peut exister dans des conditions sous-critiques, c’est-à-dire pour une
m tension appliquée U inférieure à la tension critique Uc. Cela peut se
3 0, 3m
d= comprendre facilement : la différence de densité de charge q1 – q2
(responsable du couple qui entretient le mouvement) devient supé-
1
2 rieure à qs (cf. figure 3b) et est plus importante que celle déterminée
à partir des expressions linéarisées. La borne inférieure de la
1 tension pour laquelle une convection stationnaire d’amplitude
w ⁄ ( µE ) > 1 existe correspond au critère non linéaire d’instabilité
7 nl . Pour une injection faible (C << 1), ce critère est caractérisé par :
(20)2 (30)2 (40)2 (50)2 (60)2 U 2 (V2) 7 nl C = 220
2 2
(Unl) (Uc)
ce qui donne [20] :
Variations du courant I en fonction du carré de la tension appliquée U
pour 3 valeurs de la distance d entre électrodes. Les branches notées 7 nl = 7 c C
1 correspondent au courant limité par charge d'espace en l'absence
de mouvement du liquide tandis que les branches 2 correspondent Quelle que soit l’intensité de l’injection (mesurée par C ), on a
à l'existence de la convection d'amplitude finie. toujours :
7 nl < 7 c
Figure 4 – Injection limitée par charge d’espace dans du pyralène
1460 isolant (électrodes planes et parallèles) (d’après [21])
et pour C → ∞ , 7 nl → 110 [21].
L’étude non linéaire de l’instabilité a montré que dans l’intervalle
entre 7 nl et 7 c , il existe deux solutions pour le mouvement
Les expériences d’injection limitée par charge d’espace ont
convectif, l’une instable (avec w < µU ⁄ d ) et l’autre stable avec
montré qu’au-dessous d’une tension critique Uc le liquide reste au
w > µU ⁄ d [12], [21]. De plus, cette étude a établi que le mouvement
repos et le courant présente une variation quadratique en U
qui se développe s’organise sous la forme d’un réseau régulier de
(figure 4), qui vérifie bien la relation (13) (cf. § 4.2). La tension
cellules convectives hexagonales. Une étude expérimentale effec-
d’instabilité Uc est de l’ordre d’une centaine de volts pour les
tuée avec des liquides visqueux soumis à des injections limitées par
liquides non polaires ( ε r ≅ 2 ) et d’une dizaine de volts pour les
charge d’espace (LCE) a pleinement confirmé ces prédictions. En
liquides polaires. Cela souligne la grande intensité de la force de
particulier, la mesure des courants stationnaires a mis en évidence
Coulomb et l’efficacité du phénomène d’injection pour mettre les
une boucle d’hystérésis (figure 4) ; lorsqu’on augmente la tension
liquides en mouvement.
appliquée par échelons de faible amplitude, on décrit les branches
Nota : dans tout l’article, le signe ≅ veut dire approximativement égal à.
notées 1 tant que U < Uc. Au-delà de Uc, le courant prend une valeur
■ Pour les cylindres coaxiaux et les sphères concentriques, on ren- plus élevée (on obtient les branches 2) et on observe alors l’exis-
contre également les deux cas asymptotiques d’injections très fai- tence d’un mouvement convectif [21]. Lorsque l’on diminue lente-
bles et très fortes. Mais deux faits rendent le problème plus ment U à partir d’une valeur supérieure à Uc, le point (I, U ) ne
complexe que pour des électrodes planes et parallèles : retombe pas sur la branche 1 dès que U < Uc mais seulement pour
U < Unl < Uc (figure 4). La boucle d’hystérésis est associée à des
— il y a un paramètre supplémentaire α qui est le rapport des
discontinuités pour les valeurs stationnaires du courant ainsi que de
rayons intérieur et extérieur ;
la vitesse aux deux tensions, critique Uc et non linéaire Unl [21].
— il faut distinguer deux problèmes selon que c’est l’électrode
Cette figure 4 illustre bien que le mouvement convectif accroît le
intérieure ou extérieure qui injecte les ions.
transport de charge entre les électrodes.
En particulier, en injection forte, pour α > 0,3 on obtient [18] [19] :
L’analogie avec le problème de Rayleigh-Bénard n’est pas Nous venons de voir que le couplage positif entre perturbations
complète, car le mécanisme de conduction est différent en l’absence de vitesse et de densité de charge dans un milieu fluide soumis à
de convection : la conduction de la chaleur se fait par diffusion alors une injection unipolaire mène à l’instabilité hydrodynamique du
que les ions migrent avec une vitesse finie : vi = µE. système. Comme l’illustre la figure 4, le mouvement produit une
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augmentation du courant qui existerait en son absence et ce de très grande intensité (C >> 1), le courant est limité par charge
comportement souligne l’analogie avec le problème de Rayleigh- d’espace (en abrégé LCE) :
Bénard car le transport convectif de charge ou de chaleur peut
devenir prépondérant. Cependant, en injection unipolaire, une 9 U2
j LCE = --- µε --------
- (13)
augmentation significative du courant ne peut avoir lieu que pour 8 d3
les liquides. Pour le comprendre, il suffit de comparer la vitesse de
migration des ions à la vitesse du mouvement convectif. En régime avec jLCE densité de courant LCE (A/m2).
turbulent, l’ordre de grandeur de cette vitesse convective typique Au-dessus de la tension critique Uc , il faut distinguer deux
est obtenu en égalant les densités volumiques d’énergie cinétique régimes de convection qui ont un effet différent sur le transport de
et d’énergie électrostatique : charge [22]. Dans le premier régime, le courant varie comme
U 5/2/d 3 ; au-delà d’une tension de transition Utr , on a de nouveau
1 1 ε une variation en U 2/d 3 mais la mobilité apparente µapp (définie par
--- ρ w ′ 2 ∼ --- ε E 2 ⇒ w ′ ∼ --- E (11)
2 2 ρ la relation j = (9/8) µapp ε U 2/d 3) est supérieure à la mobilité µ des
ions injectés. Pour caractériser la convection, on utilise le nombre
avec w ’ vitesse typique du fluide (m/s). de Reynolds Re :
Nota : le signe ∼ est employé dans tout l’article avec la signification : « de l’ordre de
grandeur de ». w ′d
Re = ----------- (14)
La mobilité hydrodynamique ε ⁄ ρ (cf. référence [20]) permet de ν
définir le nombre adimensionnel M :
avec ν viscosité cinématique (ν = η/ρ ) (m2/s).
1 ε Dans le premier régime, Re prend des valeurs limitées
M = --- --- (12)
µ ρ ( Re < Re tr ≅ 10 ) et les effets visqueux l’emportent sur les effets iner-
tiels. Les tourbillons qui dissipent l’énergie cinétique par friction
qui compare la vitesse d’agitation w ’ du fluide à la vitesse de migra- visqueuse ont une échelle proche de la distance entre électrodes d.
tion des ions. La mobilité hydrodynamique dans les liquides est de La vitesse typique w ’ varie quadratiquement avec la tension appli-
quelques10–7 m2.V–1.s–1 alors que les mobilités ioniques sont telles quée U [21] :
que µ < 10 –8 m2.V–1.s–1, ce qui fait que, sauf dans des couches
limites près des électrodes, les effets convectifs sont dominants. Le U U
contraste est très marqué avec les gaz jusqu’à des pressions w ′ = µ ----- ------- (15)
d Uc
moyennes (quelques dizaines de bars). En effet, la mobilité hydro-
dynamique vaut quelques 10–6 m2.V–1.s–1 à pression atmosphé- En définissant le nombre de Nusselt électrique Nue comme le
rique tandis que µ est à peu près égal à 10–4 m2.V–1.s–1 ; alors rapport des densités de courant j et jLCE, on a :
M << 1 et le mouvement convectif ne perturbe que de manière insi-
7 1⁄2 U 1⁄2
Nu e = ---------- ≅ -------- = --------
gnifiante les trajectoires des ions qui se confondent pratiquement j
(16)
avec les lignes de force. C’est ainsi que le vent électrique produit par j LCE 7c Uc
effet couronne dans l’air ( w ′ ≈ 1 m/s) n’influe pas sur le passage du
courant. Le tableau 1 montre que, pour les liquides, en revanche, M qui indique que le courant ne croît pas proportionnellement à w ’
> 1 et le mouvement bouleverse la distribution de la charge spatiale. [22].
Pour des tensions U > Utr, on a Re > Re tr ≅ 10 , ce qui signifie que
les effets inertiels sont dominants. La convection est turbulente et il
Tableau 1 – Valeurs du paramètre de mobilité M existe des tourbillons dont l’échelle caractéristique peut être beau-
pour différents liquides à température ambiante coup plus petite que d ; les propriétés de mélange et de transport de
(mobilité moyenne pour des petits ions) la charge sont alors différentes. En particulier, comme on l’a vu au
paragraphe 4.1, la vitesse typique d’agitation w ’ est proportionnelle
Liquide/ion er M à U ; les expériences montrent que :
1 ε 1⁄2U 1 ε 1⁄2
w ′ ≅ --- --- ----- = µ ehd ----- avec µ ehd = --- -----
U
Cyclohexane 2,02 7 (17)
3 ρ d d 3 ρ
Huile minérale fluide 2,1 9
Le nombre de Nusselt électrique prend une valeur indépendante
Huile minérale visqueuse 2,2 45
de U (figure 5) mais dépendant de la nature du liquide et des ions
Chlorobenzène 6,0 5 injectés [22] :
Pyralène 1460/Cl– 5,9 60 M 1⁄2
Nu e = ---------- ≅ -----
j
(18)
Pyralène 1500/Cl– 6,4 290 j LCE 3
Éthanol/Cl– 25 27
En combinant les relations (13) et (18), on voit que la mobilité
Méthanol/H+ 33,5 4,1 apparente en régime turbulent s’écrit :
Nitrobenzène/Cl– 36 22 µ app = ( µ µ ehd ) 1 ⁄ 2
Carbonate de propylène/Cl– 69 51
Cela montre que, plus la viscosité du liquide est élevée (et plus les
mobilités ioniques sont faibles car µη ≅ Cte ), plus l’électroconvec-
tion va augmenter le courant qui existerait en l’absence de mouve-
ment. Mentionnons par ailleurs que la turbulence rend la densité
4.2 Cas de l’injection limitée moyenne de charge constante dans le cœur du liquide (en dehors
par charge d’espace des couches limites sur les deux électrodes) [22].
En égalant les expressions (16) et (18) de Nue, on obtient la valeur
Re tr ≅ 10 qui caractérise la transition entre les deux régimes de
Ce problème d’électroconvection entre électrodes planes et paral- convection. Cette valeur de transition est la même que pour la ther-
lèles a été le plus étudié. Rappelons d’abord que, pour une injection moconvection (problème de Rayleigh-Bénard) [22].
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Nue
q+ = q –
X q– q+
10 IX
VIII q+ q–
5 VII
VI
V
IV
a zones d'électroconvection b densité des ions de chaque
2 III signe
II
I Le cœur immobile est électriquement neutre et injecte des ions dans les
1 deux zones unipolaires qui sont le siège d'une électroconvection intense.
I méthanol / H+
II chlorobenzène / Cl –
III éthanol / H+ Signalons un autre problème rencontré lors de l’épuration
IV nitrobenzène / Cl – ionique, par champ électrique, de liquides polaires contenant un
V éthanol / Cl – électrolyte complètement dissocié. En supposant qu’il n’y a pas
VI carbonate de propylène / Cl – d’injection par les électrodes, peu après l’application de la tension
VII pyralène 1460 / Cl – on peut distinguer une région centrale électriquement neutre de
VIII pyralène 1500 / Cl – , (35°C) deux couches adjacentes aux électrodes et renfermant des charges
IX pyralène 1500 / Cl – , (20°C)
du signe opposé (figure 6). Le cœur central qui n’est soumis à
X pyralène 1499 / Cl –
aucune force et qui se trouve au repos injecte des ions dans les deux
couches qui sont le siège d’une électroconvection. Les deux fronts
Figure 5 – Injection limitée par charge d’espace. séparant le cœur des couches en convection se déplacent avec la
Nombre de Nusselt électrique Nue en fonction du paramètre vitesse µ ± E cœur (t ) , le champ électrique dans le cœur étant déter-
7 ⁄ 7 c exp pour divers couples liquides/ions d’après [22] miné par la conductivité initiale σ du milieu et par la densité de
courant j (t ) = σ Ecœur (t ). L’épuration ionique du liquide est
terminée peu après que les deux fronts se sont rejoints.
4.3 Électroconvection en conditions
transitoires
4.4 Configuration fil-cylindre coaxiaux
Les divers problèmes examinés jusqu’ici concernent des états
permanents. Les phénomènes sont différents lorsqu’on applique un En plaçant un fil fin (de rayon Rfil) le long de l’axe d’un cylindre (de
échelon de tension. Ainsi, pour une injection unipolaire entre élec- rayon Rcyl), on obtient une configuration à haute symétrie pour
trodes planes parallèles, durant les premiers instants, les ions s’éloi- laquelle il existe une solution sans mouvement du problème d’injec-
gnent de l’injecteur avec leur vitesse de migration µE(x,t ). Puis, tion unipolaire. Nous avons vu que le problème d’instabilité hydro-
lorsque la différence de potentiel à travers la couche envahie par les dynamique est alors qualitativement très semblable à ce qu’il est
ions dépasse une certaine valeur (< Uc, cf. référence [23]), une insta- pour la couche de fluide entre électrodes planes et parallèles.
bilité se déclenche et provoque la mise en mouvement de cette
couche chargée. Le front séparant la zone chargée et en convection Avec des fils de petit diamètre (< 100 µm environ), le champ élec-
de la zone immobile et non encore envahie par les ions progresse trique sur le fil est élevé et conduit à des injections d’ions qui
avec une vitesse d’abord croissante puis qui devient constante peuvent être très intenses. Cependant, on ne rencontre pas, en
lorsque la tension appliquée est supérieure à la tension de transition pratique, le cas asymptotique de l’injection limitée par charge
Utr. Dans des conditions d’injection forte et pour U > Utr, cette d’espace. En effet, une telle limitation suppose que la densité volu-
vitesse est sensiblement égale à la vitesse typique d’agitation turbu- mique de charges à l’injecteur q0 devient infiniment grande
lente µehdU /d. La turbulence en amont du front est cependant diffé- ( q 0 → ∞ ) et donc que E fil → 0 . Or, une injection de forte intensité ne
rente de celle existant en régime permanent. En effet, en régime peut se produire que pour de fortes valeurs du champ sur le fil
transitoire, l’essentiel de l’énergie électrique injectée sert à la mise ( E fil >> U ⁄ d avec d = Rcyl – Rfil), ce qui implique des valeurs finies
en mouvement du liquide et la dissipation visqueuse est peu impor- pour q0.
tante comparée à celle existant en régime turbulent établi. Le En utilisant des fils de petit diamètre ( R fil < 50 µm), plusieurs
mélange turbulent n’ayant pas eu le temps d’opérer suffisamment, régimes ont été mis en évidence à partir des caractéristiques
on peut donner l’image du mouvement du liquide s’organisant en courant-tension I(U ). Par exemple, dans de l’huile minérale, on
boucles allongées avec des canaux « aller » bien chargés et des observe un régime ohmique jusqu’à U ∼ 1 kV dû à la conductivité
canaux « retour » vides de charge ; en régime turbulent établi, la résiduelle du liquide du fait de la valeur importante de R cyl ≈ 1 cm.
différence de charge entre canaux « aller » et « retour » est beau- Ensuite, comme dans le cas plan, le courant croît comme U α avec
coup plus faible et cela explique que le courant transitoire qui passe 2, 2 < α < 2, 8 , puis, au-delà d’une tension de transition Utr, on a
par un maximum au moment où le front turbulent atteint l’électrode I ∝ U 2 [25] [26]. Comme entre électrodes planes, ce troisième
collectrice, prend des valeurs nettement plus importantes qu’en régime est associé à une agitation pleinement turbulente ; mais,
régime permanent [24]. pour la configuration fil-cylindre, les vitesses d’agitation sont plus
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1⁄2
R cyl ε 1⁄2U
u ′ ≅ --- 2 ln ----------- ----
1
- ----- (19)
3 R fil ρ d
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— pour un fluide parfaitement isolant soumis à un champ 5.3 Cas d’une conduction « ohmique »
continu ;
— pour un liquide légèrement conducteur soumis à un champ
alternatif f >> 1/τ. Pour les liquides dont la conductivité n’est pas négligeable, le
Cette force définit une situation potentiellement instable [32] [33]. régime ohmique est observé tant que le temps de relaxation (τ = ε/σ)
On le voit aisément en remarquant que, dans une couche plane, la reste nettement plus petit que le temps de transit (tT = d 2/(µU )) des
conservation de l’induction électrique donne εE = Cte. Ainsi le ions d’une électrode à l’autre. En conditions isothermes existent
fluide le plus froid, qui a la permittivité la plus élevée mais le champ près des électrodes deux couches d’hétérocharges dont l’épaisseur
le plus faible, tend à se déplacer vers l’électrode chaude au voisi- est donnée par la relation (6). Un gradient de température
nage de laquelle le champ est plus élevé car cela aurait comme s’accompagne d’un gradient de conductivité qui fournit la contribu-
conséquence d’augmenter l’énergie électrostatique du système. tion essentielle à l’apparition d’une charge d’espace q dans le
Dans le cas où les effets de la poussée d’Archimède sont négli- liquide. En exprimant la conservation de la charge compte tenu de
gea-bles comparés à ceux de la force électrique, le critère d’insta- l’équation de Poisson, il est facile d’obtenir l’expression suivante,
bilité de la couche est défini par le rapport de la force diélectrique relative à l’état stationnaire (temps >> τ ) dans un liquide au repos :
– (E 2/2) grad ε = (εE 2/2) e1 grad T aux forces visqueuses. Le
critère prend la forme : q = – ( e 1 + s 1 ) ε E ⋅ grad T (25)
7 c e 1 ∆ T = Cte (23) 1 dσ
avec s 1 = --- --------- variation relative de conductivité par degré (K–1).
σ dT
avec ∆T différence de température entre les 2 électrodes (K), Dès que la différence des conductivités du liquide au voisinage
ce qui donne une tension appliquée critique inversement propor- des 2 électrodes est notable, la différence de champ est marquée
tionnelle à la différence de température [32] [33]. (car j = Cte = σE ) et correspond à une densité de charge de l’ordre
La convection obtenue pour U > Uc n’a pas fait l’objet d’études de εU /d 2 similaire à celle obtenue en injection unipolaire modérée
poussées. On peut cependant obtenir des indications qualitatives à forte dans un liquide isolant.
dans le cas d’un régime turbulent (Re >> 1). Alors le gradient de Dans ce problème, il est facile de montrer qu’il y a un couplage
température est confiné dans 2 couches limites sur les électrodes. positif entre perturbations de vitesse et de densité de charge par
En supposant que la poussée d’Archimède est négligeable et en l’intermédiaire de la perturbation de température. C’est donc une
admettant que l’énergie cinétique d’un élément fluide est engen- situation potentiellement instable [36] [37] et on peut s’attendre à
drée par le travail de la force électrique à travers la couche limite, on une agitation intense du liquide, avec des régimes et des valeurs
peut estimer l’ordre de grandeur de la vitesse typique d’agitation typiques de vitesse comparables à ceux obtenus en injection unipo-
turbulente : laire.
∆T e1 ∆ T 1 ⁄ 2 ε 1 ⁄ 2 U
--- ρw ′ 2 ∼ --- εE 2 e 1 ------- ⇒ w ′ ∼ -------------
1 1
- ----- ----- (24)
2 2 2 2 ρ d
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tion forcée électriquement brasse le liquide et augmente les tion turbulente générée électriquement [43]. Une augmentation par
frottements sur les électrodes et, par conséquent, augmente la perte un facteur 10 du transfert de chaleur est assez facilement obtenue
de charge (avec un processus d’injection bien maîtrisé, on pourrait dans le cas d’injections d’ions dans un liquide isolant par une élec-
envisager de contrôler la perte de charge d’un liquide isolant en trode plane ou un fil [26] [44]. D’autres situations ou configurations
écoulement). conduisant à une agitation turbulente ont également été étudiées
Une application plusieurs fois proposée est la pompe EHD qui mais, comme pour le pompage, il existe de nombreux procédés
met à profit l’électroconvection [42]. Mais, si le dispositif est très plus efficaces pour augmenter les transferts de chaleur.
simple, les pressions générées, qui sont environ égales à εU 2/d 2, L’intérêt majeur de l’électroconvection est probablement de
restent modestes car le champ électrique doit rester inférieur au fournir un cas nouveau de transport convectif et d’agitation turbu-
champ de claquage (∆p ~ 103 Pa pour E ~ 100 kV/cm). De plus, le lente très anisotrope qui, de plus, se prête à un contrôle des paramè-
passage du courant conduit en général à une lente dégradation du tres, maniable et s’étendant sur une vaste plage. En particulier le
liquide et de ses performances. problème de l’injection unipolaire dans un liquide isolant représente
Le domaine d’application possible qui a été le plus exploré un modèle très intéressant pour l’étude de la turbulence, de certains
concerne l’accroissement des échanges thermiques par la convec- aspects de la convection atmosphérique, etc.
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