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L’amplificateur opérationnel MPSI

L’amplificateur opérationnel
Commençons ce chapitre en citant le programme qui restreint notre étude. En effet,
« l’électronique (amplificateur opérationnel…) apparaît en travaux pratiques
exclusivement ». Nous ne nous attarderons donc pas ici sur les défauts de l’amplificateur
opérationnel réel : nous nous limiterons à l’étude de l’amplificateur opérationnel idéal et
verrons quelques montages classiques en régimes linéaire.

L’amplificateur opérationnel tire son nom de ses propriétés et usages : c’est un


amplificateur de tension qui permet de réaliser des opérations mathématiques telles que
l’intégration, la dérivation, la multiplication, l’addition… L’amplificateur opérationnel est
par ailleurs un composant actif qui nécessite, à ce titre, une alimentation auxiliaire pour
fonctionner (alimentation continue, +15 ܸ / − 15 ܸ, en général).

I. Amplificateur opérationnel idéal

A. Représentation et notations
C’est un modèle obtenu en négligeant tous les défauts de l’amplificateur opérationnel réel
tels que tension de décalage, courants de polarisation et de base (݅ା et ݅ି ne sont pas nuls),
slew rate, résistances d’entrée (non infinie) et de sortie (non nulle), bande passante
(l’amplificateur opérationnel est un filtre passe-bas) …

Le schéma représentatif d’un amplificateur opérationnel idéal est :

ou

Notation américaine Notation européenne

On appelle l’entrée – l’entrée inverseuse et l’entrée + l’entrée non


inverseuse.
Nous utiliserons à présent la représentation européenne.
Précisons les notations ultérieures sur un schéma :

B. Fonctionnement

On observe deux régimes de fonctionnement :


• le régime linéaire pour −ܸ௦௔௧ < ‫ݒ‬௦ < ܸ௦௔௧ ;
• le régime saturé pour ‫ݒ‬௦ = ±ܸ௦௔௧ .

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où la tension ܸ௦௔௧ est une tension fixée par l’alimentation auxiliaire de l’amplificateur
opérationnel.

Pour un amplificateur opérationnel idéal, quel que soit le régime de fonctionnement,

݅ା = ݅ି = 0
Soit ‫ݒ‬௦ la tension de sortie : ‫ݒ‬௦ = ‫ܣ‬ௗ ሺ‫ݒ‬ା − ‫ ିݒ‬ሻ.

On suppose par ailleurs que le gain ‫ܣ‬ௗ de l’amplificateur est infini (en pratique, de l’ordre
de 10ହ au moins).

Or ‫ݒ‬௦ doit avoir une valeur finie. Donc, en régime linéaire, ‫ݒ‬ା = ‫ିݒ‬ .

En régime saturé, en revanche, ‫ݒ‬ା ≠ ‫ ିݒ‬et ‫ݒ‬௦ = ±ܸ௦௔௧ , ܸ௦௔௧ étant la

tension de saturation.

C. Réponse en tension
La courbe de ‫ݒ‬௦ en fonction de ‫ݒ‬ௗ = ‫ݒ‬ା − ‫ ିݒ‬est représentée ci-dessous :

Si ‫ݒ‬ௗ < −ߝ଴, alors ‫ݒ‬௦ = −ܸ௦௔௧ ;


Si ‫ݒ‬ௗ > ߝ଴, alors ‫ݒ‬௦ = +ܸ௦௔௧ ;
Dans ces deux cas on dit que l’AO est saturé.
Si −ߝ଴ < ‫ݒ‬ௗ < ߝ଴, alors ‫ݒ‬௦ = µ‫ݒ‬ௗ ;
Et le fonctionnement est dit linéaire.

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Remarques :
• Pour un AO réel, ߝ଴ est de l’ordre du millivolt et µ une fonction de la fréquence de
l’ordre de 10ହ au moins en basse fréquence. Ces caractéristiques sont fonctions du
type d’AO utilisé.
• On pose souvent, en régime linéaire, ߝ = ‫ݒ‬ௗ .

D. AO idéal en régime linéaire


On simplifie le principe de fonctionnement de l’AO idéal en régime linéaire en supposant
que ߝ଴ = 0 et µ → ∞.

II. Montages en régime linéaire


Dans la pratique, nous considérerons qu’un amplificateur opérationnel fonctionne en
régime linéaire dès qu’il y a une rétroaction, c’est-à-dire un retour de la sortie vers l’entrée
inverseuse.

A. Suiveur
Le montage suiveur est le plus simple des montages.

Etant en régime linéaire, ‫ݒ‬ା = ‫ ିݒ‬donc ‫ݒ‬௦ = ‫ݒ‬௘ .

Son intérêt est sa très grande impédance d’entrée ( jusqu’à 10ଵଶ Ω,


suivant l’amplificateur opérationnel) et sa très faible impédance de
sortie (de l’ordre de quelques ohms).

B. Montage amplificateur non inverseur


Le montage est le suivant :

Le théorème de Millman appliqué à l’entrée inverseuse


donne, en remarquant que pour un amplificateur
opérationnel idéal, ݅ି = 0 :

0 ‫ݒ‬௦
ܴଵ + ܴଶ ܴଵ
‫= ିݒ‬ = ‫ݒ‬
1 1 ܴଵ + ܴଶ ௦
+
ܴଵ ܴଶ

Or, en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା

Et ‫ݒ‬ା = ‫ݒ‬௘ .

Donc
ܴଶ
‫ݒ‬௦ = ൬1 + ൰‫ݒ‬
ܴଵ ௘

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D’où son nom de montage amplificateur non inverseur.

Remarque : on obtient le même résultat en remarquant un diviseur de tenson avec ‫ݒ‬௘ aux
bornes de ܴଵ et ‫ݒ‬௦ aux bornes de l’ensemble des deux résistances.

C. Montage amplificateur inverseur


Le montage est le suivant :

Le théorème de Millman appliqué à l’entrée inverseuse


donne, en remarquant que pour un amplificateur
opérationnel idéal, ݅ି = 0 :
‫ݒ‬௘ ‫ݒ‬௦
ܴଵ + ܴଶ
‫= ିݒ‬
1 1
ܴଵ + ܴଶ

Or, en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା .

De plus, ici, ‫ݒ‬ା = 0, donc ‫ = ିݒ‬0.


௩ ௩
Donc ோ೐ + ோೞ = 0 et donc
భ మ

ܴଶ
‫ݒ‬௦ = − ‫ݒ‬
ܴଵ ௘

D’où son nom de montage amplificateur inverseur.

Remarque : le montage n’est pas forcément amplificateur, dans la mesure où la tension de


sortie peut, en valeur absolue, être plus petite que la tension d’entrée. En revanche, il est
toujours inverseur.

D. Montage sommateur
Le montage est le suivant :

Le théorème de Millman appliqué à l’entrée


inverseuse donne, en remarquant que pour un
amplificateur opérationnel idéal, ݅ି = 0 :
‫ݒ‬ଵ ‫ݒ‬ଶ ‫ݒ‬௦
ܴଵ + ܴଶ + ܴ
‫= ିݒ‬
1 1 1
+ +
ܴଵ ܴଶ ܴ

Or, en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା .

De plus, ici, ‫ݒ‬ା = 0, donc ‫ = ିݒ‬0.

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௩ ௩ ௩ೞ
Donc ோభ + ோమ + ோ
= 0 et donc
భ మ

‫ݒ‬ଵ ‫ݒ‬ଶ
‫ݒ‬௦ = −ܴ ൬ + ൰
ܴଵ ܴଶ

D’où son nom de montage sommateur.

Remarque : ce montage est aussi inverseur. Pour obtenir une simple sommation sans
inversion, il est possible de placer, en sortie du montage sommateur, un montage inverseur.

E. Montage dérivateur
Le montage est le suivant :

Déterminons la tension de sortie en fonction de la


tension d’entrée dans le cas général.

Comme les tensions et courants sont quelconques (ni


continus, ni sinusoïdaux), nous ne pouvons pas utiliser le
théorème de Millman. Nous allons donc utiliser les lois
de Kirchhoff et les relations courant – tension des
dipôles passifs.

Tout d’abord, l’amplificateur opérationnel étant utilisé


en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା . De plus, comme, ‫ݒ‬ା = 0,
‫ = ିݒ‬0.
ௗ௩೐
Donc ‫ݒ‬௦ = −ܴ ݅ோ et ݅௖ = ‫ܥ‬ .
ௗ௧

Or, l’amplificateur opérationnel état supposé idéal, ݅ି = 0 donc ݅ோ = ݅௖ .

On en déduit directement que

݀‫ݒ‬௘
‫ݒ‬௦ = −ܴ‫ܥ‬
݀‫ݐ‬

D’où son nom de montage dérivateur (l’inversion n’est pas mentionnée).

Pour une utilisation en régime sinusoïdal forcé, il est possible d’utiliser la notation
complexe et, donc, d’appliquer le théorème de Millman à l’entrée inverseuse donne, en
remarquant que pour un amplificateur opérationnel idéal, ݅ି = 0 :

‫ݒ‬௦
݆‫ݒ߱ܥ‬௘ + ܴ
‫= ିݒ‬
1
݆‫ ߱ܥ‬+ ܴ

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Or, en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା .

De plus, ici, ‫ݒ‬ା = 0, donc ‫ = ିݒ‬0.

௩ೞ
Donc ݆‫ݒ߱ܥ‬௘ + = 0.

Puis ‫ݒ‬௦ = −݆ܴ‫ݒ߱ܥ‬௘

Remarque : multiplier par ݆߱ revient à dériver.

F. Montage intégrateur
Le montage est le suivant :

Déterminons la tension de sortie en fonction de la


tension d’entrée dans le cas général.

Comme les tensions et courants sont quelconques (ni


continus, ni sinusoïdaux), nous ne pouvons pas utiliser
le théorème de Millman. Nous allons donc utiliser les
lois de Kirchhoff et les relations courant – tension des
dipôles passifs.

Tout d’abord, l’amplificateur opérationnel étant utilisé


en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା . De plus, comme, ‫ݒ‬ା = 0,
‫ = ିݒ‬0.
ௗ௩ೞ
Donc ‫ݒ‬௘ = ܴ ݅ோ et ݅௖ = −‫ܥ‬ ௗ௧
.

Or, l’amplificateur opérationnel état supposé idéal, ݅ି = 0 donc ݅ோ = ݅௖ .


ௗ௩ೞ
On en déduit directement que ‫ݒ‬௘ = −ܴ‫ܥ‬ puis
ௗ௧

‫ݒ‬௦ = −ܴ‫ ܥ‬න ‫ݒ‬௘ ሺ‫ݐ‬ሻ݀‫ݐ‬

D’où son nom de montage intégrateur (l’inversion n’est pas mentionnée).



Remarque : on eut écrire, plus rigoureusement, ‫ݒ‬௦ ሺ‫ݐ‬ሻ − ‫ݒ‬௦ ሺ‫ݐ‬଴ ሻ = −ܴ‫׬ ܥ‬௧ ‫ݒ‬௘ ሺ‫ݐ‬ሻ݀‫ݐ‬.

Pour une utilisation en régime sinusoïdal forcé, il est possible d’utiliser la notation
complexe et, donc, d’appliquer le théorème de Millman à l’entrée inverseuse ce qui donne,
en remarquant que pour un amplificateur opérationnel idéal, ݅ି = 0 :

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‫ݒ‬௘
݆‫ݒ߱ܥ‬௦ + ܴ
‫= ିݒ‬
1
݆‫ ߱ܥ‬+
ܴ

Or, en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା .

De plus, ici, ‫ݒ‬ା = 0, donc ‫ = ିݒ‬0.

௩೐
Donc ݆‫ݒ߱ܥ‬௦ + = 0.

௩೐
Puis ‫ݒ‬௦ = − ௝ோ஼ఠ

Remarque : diviser par ݆߱ revient à intégrer.

Ce montage n’est cependant que rarement utilisé ainsi du fait de son instabilité en régime
linéaire : en effet, ce montage sature très vite, la composante continue de la tension de
sortie n’étant pas rétroactionnée. Dans la pratique, on peut utiliser le montage pseudo-
intégrateur.

G. Montage pseudo-intégrateur
Pour réaliser la fonction intégration, on choisit
généralement le montage ci-dessous :

Déterminons la tension de sortie en fonction de la


tension d’entrée dans le cas général.

Comme les tensions et courants sont quelconques (ni


continus, ni sinusoïdaux), nous ne pouvons pas
utiliser le théorème de Millman. Nous allons donc
utiliser les lois de Kirchhoff et les relations courant –
tension des dipôles passifs.
ௗ௩
Ainsi, ݅௖ = ‫ ܥ‬ௗ௧ et ‫ ܴ = ݒ‬ᇱ ݅ோᇱ .

De plus, l’amplificateur opérationnel étant utilisé en


régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା . De plus, comme, ‫ݒ‬ା = 0,
‫ = ିݒ‬0.

Donc ‫ݒ‬௘ = ܴ ݅ோ et ‫ = ݒ‬−‫ݒ‬௦ .

Or, l’amplificateur opérationnel état supposé idéal, ݅ି = 0 donc ݅ோ = ݅ோᇱ + ݅௖ .


௩೐ ௩ ௗ௩ೞ ோ ௗ௩ೞ
On en déduit alors que = − ோᇱೞ − ‫ܥ‬ puis ‫ݒ‬௘ = − ቀ ‫ݒ‬௦ + ܴ‫ܥ‬ ቁ.
ோ ௗ௧ ோᇱ ௗ௧

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ௗ௩ೞ ோ ௗ௩ೞ
Donc, si ܴ‫ܥ‬ ௗ௧
≫ ‫ݒ‬௦ , alors ‫ݒ‬௘ ≈ −ܴ‫ܥ‬ et donc
ோᇱ ௗ௧

‫ݒ‬௦ ≈ −ܴ‫ ܥ‬න ‫ݒ‬௘ ሺ‫ݐ‬ሻ݀‫ݐ‬

D’où son nom de montage pseudo-intégrateur (il n’est intégrateur que sous conditions).

Pour une utilisation en régime sinusoïdal forcé, il est possible d’utiliser la notation
complexe et, donc, d’appliquer le théorème de Millman à l’entrée inverseuse ce qui donne,
en remarquant que pour un amplificateur opérationnel idéal, ݅ି = 0 :

‫ݒ‬௘ ‫ݒ‬௦
݆‫ݒ߱ܥ‬௦ + ܴ +
‫= ିݒ‬ ܴ′
1 1
݆‫ ߱ܥ‬+ ܴ +
ܴ′
Or, en régime linéaire, ‫ݒ = ିݒ‬ା .

De plus, ici, ‫ݒ‬ା = 0, donc ‫ = ିݒ‬0.

௩೐ ௩ೞ ଵ ௩೐
Donc ݆‫ݒ߱ܥ‬௦ + ோ
+
ோᇱ
= 0. Puis ቀ݆‫ ߱ܥ‬+ ቁ ‫ݒ‬௦ = −
ோᇱ ோ

ோᇱ ௩೐
Et enfin ‫ݒ‬௦ = −
ோ ଵା௝ோᇱ஼ఠ

Donc, dans le domaine de fréquences tel que ܴ ᇱ ‫ ≫ ߱ܥ‬1, le montage est bien intégrateur et
௩೐
‫ݒ‬௦ ≈ − ௝ோ஼ఠ .

En revanche, dans le domaine de fréquences tel que ܴ ᇱ ‫ ≪ ߱ܥ‬1, la relation précédente


ோᇱ
devient : ‫ݒ‬௦ ≈ − ோ ‫ݒ‬௘ , ce qui correspond à un montage inverseur.

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Table des matières


I. Amplificateur opérationnel idéal......................................................................................... 1
A. Représentation et notations .......................................................................................... 1
B. Fonctionnement ............................................................................................................. 1
C. Réponse en tension ........................................................................................................ 2
D. AO idéal en régime linéaire .......................................................................................... 3
II. Montages en régime linéaire ............................................................................................ 3
A. Suiveur ........................................................................................................................... 3
B. Montage amplificateur non inverseur .......................................................................... 3
C. Montage amplificateur inverseur ................................................................................. 4
D. Montage sommateur...................................................................................................... 4
E. Montage dérivateur ....................................................................................................... 5
F. Montage intégrateur ..................................................................................................... 6
G. Montage pseudo-intégrateur ......................................................................................... 7

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